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GSCOPELe Magazine de Gras Savoye, une société Willis Towers Watson N° 69 - Juin 2018

Les défis de la transformationalimentaire

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Sommaire

3

Édito

36 — 37

La vision du risque

4

À l'affiche

38

En bref

5

Vos contacts

6 — 21

DossierAlimentation : préserver le modèle et créer de la valeur

InVivo, la transformation numérique au service du progrès agricole

Sicarev, valoriser l'ensemble de la production de nos adhérents et mieux servir le consommateur final

Transcapital, les nouveaux moteurs de l'agroalimentaire

Préparer et anticiper les situations de crises, un enjeu primordial pour la pérennité des entreprises de l'agroalimentaire

22 — 35

FocusFédération Française de Golf : la modernité en héritage

La Cité internationale de la bande dessinée et de l'image, toujours en mouvement !

Gras Savoye NSA - Garantip-top : des garanties panne automobile pour rendre la route plus sûre

Compensation Software, un outil de gestion unique

Les défis de la lutte contre le crime financier

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Édito

Vers un système alimentaire territorialisé et durable

Nourrir plus de 9 milliards d’humains en 2050 dans un cadre de développement durable est-il possible ? Le défi alimentaire mondial est d’autant plus grand qu’il se double de très nombreuses incertitudes liées à l’extension géographique des maladies émergentes humaines, animales et végétales, au changement climatique et à ses conséquences, et aux évolutions parfois erratiques des économies. Développer des systèmes agricoles et alimentaires plus résilients face aux évolutions tendancielles et aux variations est l'affaire de tous : agriculteurs, industriels, consommateurs, acteurs de l’environnement ou du développement, autorités gouvernementales.

Accompagner nos clients dans la définition des trajectoires qui permettront de préserver les approvisionnements alimentaires et énergétiques à plus long terme fait partie de notre mission première : garantir et protéger les hommes et les organisations pour leur permettre de grandir. A l'heure où le succès des organisations dépend de leur habileté à capter les tierces parties et les connecter les unes aux autres, mettons l'accent sur les possibilités de transformation plutôt que sur les menaces qui pèsent sur les pratiques actuelles des organisations !

Vous découvrirez dans cette édition le témoignage d'entreprises qui nous font confiance, comme InVivo, Sicarev et Transcapital, ainsi que le point de vue d'experts sur les défis de l'alimentation, la prévention et le traitement des crises alimentaires.

La Fédération Française de Golf et la Cité Internationale de la bande dessinée et de l'image d'Angoulême nous ont également confié leurs points de vue sur leurs enjeux majeurs.

Je vous souhaite une bonne lecture de ce nouveau numéro de Gscope.

Bien à vous,

Gilles Bénéplanc

Directeur Général

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À l'affiche

Jean-Lou Charon,Président

Fédération Française de Golf

Rachel Orand,Head of Corporate

insurance

& Risk Management

Roquette

Thierry Blandinières,Directeur Général

InVivo

Juliette Vogel,Avocate Associée

Cabinet HMN & Partners

Thierry Guérin,Founding and managing

Partner

Transcapital

Amaury Bessard,Directeur du Pôle sectoriel

" Agriculture, Agroalimentaire

et Retail "

Agence Shan

Annick Richard,Coordinatrice des Services

Généraux

Cité de la Bande Dessinée d'Angoulême

Philippe Dumas,Président

Sicarev

Bruno Denisse,Directeur Administratif

et Financier

Sicarev

Ludovic Paccard,Directeur Général Adjoint

Sicarev

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Vos contacts

Directeur de la publication - Gilles Bénéplanc

Frédérique Bannes,Responsable Conformité

Gras Savoye Willis Towers Watson

Irène Barnouin,Directrice Commerciale et

Technique Fine Arts

Gras Savoye Willis Towers Watson

Jean-Vincent Ichard,Département Enquêtes

de rémunération

Willis Towers Watson

Franck Le Gall,Pilote National Industrie

Agroalimentaire

Gras Savoye Willis Towers Watson

Rédaction

Céline [email protected]

Caroline [email protected]

Stéphane Curtan,Responsable Technique

Responsabilité Civile

Gras Savoye Grand Sud-Ouest

Pierre Rivoire,Directeur Général

Gras Savoye NSA

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DOSSIER

Alimentation : préserver le modèle et créer de la valeur

InVivo, la transformation numérique au service du progrès agricole

Sicarev, valoriser l'ensemble de la production de nos adhérents et mieux servir le consommateur final

Transcapital, les nouveaux moteurs de l'agroalimentaire

Préparer et anticiper les situations de crises, un enjeu primordial pour la pérennité des entreprises de l'agroalimentaire

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Alimentation : préserver le modèle et créer de la valeur

Amaury Bessard est Directeur du pôle sectoriel "Agriculture, Agroalimentaire et Retail" de l’agence Shan, et rédacteur en chef de La Lettre des États Généraux de l'Alimentation. Précédemment, il était le directeur de la communication de l’Association Nationale des Industries Alimentaires (ANIA). A l’heure du vote du projet de loi Agriculture et Alimentation par les députés français, il brosse pour Gscope un tableau des principaux enjeux de l’alimentation aujourd’hui, et plus particulièrement en France.

Les enjeux majeurs de l’alimentation aujourd’hui se situent tout au long de la chaîne et concernent tout-à-la-fois la production, la transformation, la distribution et la consommation des produits. Les acteurs du secteur

sont confrontés à un double défi : préserver le modèle de production français et créer de la valeur de manière durable. On n’a jamais autant parlé de valeur autour de l’alimentation, et c’est effectivement une question cruciale. C’est probablement la question qui rassemble tous les acteurs de la fourche à la fourchette.

Ce double défi repose sur trois enjeux majeurs.Tout d’abord, restaurer la valeur économique. Il n’y a pas de durabilité sans marges. Chaque maillon doit pouvoir gagner sa vie, mais aussi embaucher, investir, se développer. Les grandes tensions que nous connaissons aujourd’hui proviennent d’un effet de tenaille entre des hausses de coûts/des fluctuations importantes sur le prix des matières premières d’une part, et une pression constante à la baisse sur les prix. Tous les acteurs de la filière doivent retrouver des poches de valeur, qui

peuvent passer par des stratégies de gestion et de différentiation : exportation, innovation, réduction des coûts de production, montée en gamme… Chaque acteur a une carte à jouer. Le consommateur, dans sa diversité, aura besoin d’une offre diversifiée en qualité comme en prix.

A mon sens, le deuxième enjeu prioritaire concerne la valeur environnementale. L’alimentation est intimement connectée à la terre et aux mers. On puise notre alimentation dans des ressources de la planète qui ne sont pas toutes renouvelables ou renouvelées. C’est un véritable défi collectif de nourrir 9 milliards de personnes à horizon 20501 sur une planète aux ressources limitées, d’autant plus que nos modes de consommation et de production induisent également des changements climatiques. Alors que les besoins en nourriture continuent à croître, il faut optimiser les filières animales et augmenter la rentabilité des filières végétales. Cet enjeu va rapidement être connecté à l’enjeu économique. Prenons par exemple le café arabica, vulnérable au changement climatique. Son prix augmente sensiblement. Préserver l’environnement se concilie à préserver ses approvisionnements.

Enfin, le troisième enjeu de création de valeur concerne la valeur sociétale de l’alimentation. Si la valeur économique et une notion plus ancienne, on pourrait dater l’apparition de la notion de la valeur environnementale aux années 70 avec les réflexions du club de Rome sur les limites de la croissance et celle de valeur sociétale à la fin des années 1990 et le début des années 2000 suite à la crise de la vache folle et la montée en puissance de la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE). La valeur sociétale correspond à la confiance globale que le consommateur apporte au produit et à celui qui le fabrique. C’est cette notion qui explique le fort engouement pour la bio ou la labellisation qualité/origines des produits, mais aussi les débats autour de la nutrition ou du bien-être animal. Le consommateur aborde désormais son alimentation avec une certaine défiance vis-à-vis des producteurs, des transformateurs et des distributeurs. Chaque producteur doit apporter des garanties, partager l’information, mais peut aussi impliquer le consommateur dans le processus.

1 Pour lire l’article de la Cité des Sciences et de l’Industrie d’octobre 2017.

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C’est ce que fait par exemple le label Ferme France qui vise à apporter un étiquetage des produits selon leur valeur sociétale. Cela passe par la co-construction d’un cahier des charges ambitieux et pragmatique, contrôlé par des organismes de certification (de type Afnor ou Veritas par exemple), mais aussi par un second contrôle par les citoyens eux-mêmes.

Ainsi, la preuve est apportée par le consommateur au consommateur. Fleury-Michon a fait le même pari avec sa démarche " Venez vérifier ! ", Mc Donald’s France également dans le cadre de son opération " BIG Visites ".

Ce qui est significatif dans le cas de Ferme France, c’est l’implication de grands acteurs, à priori opposés : la FNPL (Fédération Nationale des producteurs de lait), de grandes coopératives comme Sodiaal ou Ad Vitam, des marques (Fleury-Michon, Sodebo…) et des enseignes de distribution comme Auchan ou Système U. Ce ne sera que dans le dialogue et l’action conjointe que les acteurs de la filière alimentaire trouveront des solutions pérennes et pourront apporter des réponses sincères à l’ensemble des attentes des consommateurs.

Ces trois enjeux ont fait l’objet d’attention particulière à l’occasion des Etats Généraux de l’Alimentation organisés par le gouvernement de fin août à décembre 2017. Ils ont mis en exergue deux grands chantiers, celui de la création et de la répartition de la valeur économique d’une part et celui de l’amélioration de l’offre alimentaire pour les consommateurs. Un projet de loi est actuellement en cours de discussion au Parlement.

Trois grands sujets animent aujourd’hui les débats agricoles et agroalimentaires en France mais également au niveau communautaire. Le

premier est l’interdiction d’éventuels produits phytosanitaires pour protéger les cultures (le glyphosate au niveau français, les néonicotinoïdes au niveau européen). Le deuxième est le devenir des discussions sur les accords de libre-échange UE/Canada et UE/Mercosur. Le troisième est l’énorme pavé dans la mare jeté par le député LREM Jean-Baptiste Moreau, rapporteur du projet de loi Agriculture et Alimentation, visant à sortir les produits agricoles et agroalimentaires des négociations commerciales. Cela conduit à supprimer le cadre légal dans lequel les acteurs évoluent depuis 10 ans... A suivre !

Les entreprises agroalimentaires évoluent dans un contexte en profonde mutation, instable et imprévisible. Ils font face à une société de la peur, de l’indignation et de la défiance. Le cadre réglementaire évolue, les cours des matières premières sont extrêmement volatils, les pressions concurrentielles internationales s’exacerbent. Les enjeux de l’alimentation concernant tout le monde et portent des risques qu’il convient d’adresser au mieux. Dans le même temps, ils offrent aussi des opportunités pour ceux qui voudront ou pourront s’en saisir.

Propos recueillis par Céline Meslier

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" Nous avons deux leviers stratégiques bien distincts ", détaille Thierry Blandinières, " l’innovation, dans toutes ses composantes, notamment la R&D et les nouvelles technologies, et l’international. L’agriculture est un enjeu particulièrement fort partout où la population mondiale va augmenter, dans les pays émergents tels que le Brésil, l’Asie, l’Amérique centrale mais aussi en Afrique, où le modèle agricole avec des importations massives de produits, va changer. Nous organisons nos métiers pour nous positionner sur les segments les plus porteurs ". L’ambition économique d’InVivo est claire : doubler sa taille dans 10 ans et multiplier par 4 son résultat financier, par une montée en gamme, soutenue par l’innovation, et une forte croissance internationale.

En France, la transformation du modèle et la modernisation passent par l’utilisation de tous les outils technologiques disponibles pour promouvoir l’agriculture de précision. " Cela se traduit par l’utilisation du bon produit au bon endroit, mais cela comporte aussi une dimension humaine essentielle : rassurer le producteur sur le rendement de son exploitation. Les drones, les capteurs, toute la technologie embarquée sur les machines agricoles sont pilotés pour doser les besoins en produits phytosanitaires, en eau, en engrais, pour optimiser le potentiel de la parcelle, au m2 près. Nous avons une filiale de développement d’applications et de logiciels pour les céréales par exemple. Rien n’est laissé au hasard ", explique Thierry Blandinières.

" Nous avions une approche de nos métiers en silos. Aujourd’hui, notre groupe doit se positionner comme apporteur de solutions aux agriculteurs pour augmenter leur valeur ajoutée, leur proposer des outils d’aide à la décision pour améliorer leurs rendements, mais aussi via des semences et des produits biosanitaires ou phytosanitaires. Je prends l’exemple de Neovia, notre filiale spécialisée en nutrition animale, avec des usines en Bretagne et partout dans le monde. Elle fournit des aliments de qualité pour les animaux de rente, qui comportent un pré-mix sain, maîtrisé, d’additifs pour parvenir à une production finale de viande rouge ou blanche, de poisson ou de lait qui soit optimisée. Nous sommes aussi une référence en matière de sécurité alimentaire. En utilisant ces produits, nos producteurs bénéficient donc aussi de la rigueur de nos contrôles ". L’approche est la même pour les quatre métiers d’InVivo : filière animale, filière végétale, retail (jardineries) et vins.

Ce positionnement de fournisseur de service fait mouche dans des pays en voie de développement où les besoins en consommation, en viande notamment, augmentent sensiblement sous l’effet d’une amélioration du pouvoir d’achat de la classe moyenne. Thierry Blandinières analyse la réponse à apporter en France, qui est différente : " la consommation de viande a tendance à baisser, et l’enjeu consiste plutôt à monter en gamme, en accompagnant une partie des exploitations dans leur basculement vers le bio ".

InVivo, la transformation numérique au service du progrès agricole

Thierry Blandinières dirige le premier groupe coopératif agricole français, InVivo. Arrivé à la tête de l’entreprise en 2014, il lance la rédaction par ses équipes d’un livre blanc pour projeter l’ensemble du groupe dans l’avenir : 2025 by InVivo. Cette feuille de route, validée par le Conseil d’Administration, sert de cadre de référence et de mandat au Directeur Général pour développer une nouvelle agriculture, plus en phase avec l’environnement et les enjeux sociétaux , mais aussi plus productive et compétitive face à un marché mondial qui va continuer à grandir.

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Aujourd’hui 5 % des surfaces sont exploitées en bio, et l’objectif est de passer à 15 %. Car attention, plus de la moitié des produits bio consommés en

France sont importés, alors que cette appellation est à géométrie variable. Une production bio dans un autre pays de l’Union européenne ou au Maroc peut ne pas rentrer dans le cahier des charges du label AB Bio français. La norme européenne qui sera la référence est attendue pour 2020, et à partir de là, si la France veut sur-transposer la norme ou faire du bio+, ce sera clair pour le consommateur ".

En tant que représentant des coopératives agricoles, InVivo est présent à Bruxelles, avec ses propres ingénieurs agricoles capables de contribuer techniquement au débat, et de travailler avec des cabinets de consultants pour défendre les intérêts de l’agriculture hexagonale. " Cela fait partie de notre mandat, piloter les complexités, et expliquer en quoi le cadre législatif doit rester le même pour tous ", reprend Thierry Blandinières. " Les normes européennes sont exigeantes, mais quand la France décide de les appliquer de manière accélérée comme l’interdiction du Glyphosate, notre devoir est de mettre en lumière la concurrence déloyale qui se crée sur ce point entre la France et l’Allemagne, et de poser la question de la compensation pour nos producteurs ".

InVivo porte un discours économique et politique, et véhicule l’image de la France. " Dans le cadre de voyages présidentiels, nos représentants sont reçus par le pays hôte au sein de la délégation officielle " , se réjouit Thierry Blandinières. " Notre union de coopératives a un socle économique bien sûr, mais aussi l’objectif commun de promouvoir l’excellence de l’agriculture et de l’agroalimentaire français dans le monde. Aujourd’hui, il est crucial de se nourrir à un prix accessible mais aussi en toute sécurité et de manière durable. Ce message est présent dans le monde entier, même dans des régions où l’agriculture est encore très productiviste.

Je pense par exemple au Mato Grosso au Brésil. Le constat est désormais partagé de tous, même la Chine et les Etats-Unis : nous devons produire plus et mieux en préservant l’environnement.

En France, le premier mouvement des entreprises françaises pour parler de développement durable remonte à 2007/2008, et il s’est généralisé rapidement. Chez InVivo, nous publions un rapport RSE depuis 3 ans. Ce savoir-faire est reconnu dans les autres zones géographiques de la planète ".

Deux activités du groupe sont moins connues : le vin et le retail. " S’intéresser au vin s'est imposé comme une évidence ", constate Thierry Blandinières, " nous avons créé des plateformes d’exportations communes pour faciliter le travail des producteurs en mettant à disposition les moyens logistiques et le marketing international nécessaires au rayonnement de ces productions à l’étranger. Nous ne sommes pas concurrents de nos coopératives en France, notre démarche est purement internationale. Elle permet de structurer un marché que nous évaluons à 1 milliard d’euros en 2025, contre 300 millions aujourd’hui. Pourquoi les produits de luxe, le cognac ou le champagne réussissent ils aussi bien ? parce ce qu’ils font appel à la classe moyenne à l’international. Nous avons, nous aussi, la possibilité de tirer l’agriculture française vers le haut, d’être référencé comme premium sur le marché international. Nos grands crus sont notre vitrine d’excellence, notre maison de haute-couture. A nous de gérer les complexités pour vendre notre prêt-à-porter en capitalisant sur l’excellence française ! ".

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Côté Retail, InVivo possède les jardineries Gamm Vert, Delbard (rachetées il y a deux ans), Jardineries du Terroir, et finalise l’intégration de Jardiland pour la fin 2018. Thierry Blandinières détaille sa vision des complémentarités offertes par ce canal de distribution : " Il s’agit de faire évoluer le modèle pour dégager de l’espace et vendre des produits locaux, en clair densifier les m² pour les gammes de produits de jardin traditionnels pour y adjoindre un point de vente qui présente directement aux clients la production alimentaire locale de nos coopératives. Nous testons ce concept avec nos enseignes Frais d’Ici depuis 2 ans. Ces essais sont concluants et nous allons accélérer le développement de ces magasins. Tous les acteurs s’intéressent au multicanal, même les sites de e-commerce pure players les plus performants réfléchissent aux magasins physiques.

Nous sommes plutôt dans la situation des grands distributeurs français ; nous devons transformer nos centrales d’achats en places de marché, et articuler notre réseau physique à une distribution en e-commerce sans qu’elle soit vécue comme une nouvelle concurrence. Nous y réfléchissons depuis 2016 ".

L’innovation reste donc au cœur de la stratégie d’InVivo, mais la réussite se fera grâce aux valeurs et à l’esprit coopératif du groupe. Thierry Blandinières en est convaincu : " la transformation numérique engendre un changement rapide du groupe, mais notre plus grand challenge dans cette révolution en cours, c’est d’embarquer tous nos collaborateurs.

Nous avons fait le pari d’aménager 5 étages de bureaux en open space dans la tour Carpe Diem à La Défense. Un an après, que de changement pour nos équipes ! Leur état d’esprit est différent, il y a plus de plaisir au travail. Et notre DRH, Sébastien Graff, a pleinement mérité la récompense de DRH numérique de l’année qu’il vient de remporter. Notre réussite sera celle que nous construisons chaque jour avec les nouveaux talents que nous accueillerons, elle sera collective ".

Propos recueillis par Céline Meslier

Carte d'identité d'InVivo :

Cinq pôles d'activités : Agriculture, Nutrition et Santé Animale, Retail, Vin et

Food & Tech

206 coopératives sociétaires

Chiffre d’affaires : 5,5 milliards d’euros

Présent dans 34 pays

10 200 collaborateurs

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Valoriser l'ensemble de la production de nos adhérents et mieux servir le consommateur final

Sicarev est un groupe coopératif régional à dimension européenne créé il y a plus de 50 ans dans le bassin charolais. Philippe Dumas, Président, Ludovic Paccard, Directeur général adjoint et Bruno Denisse, Directeur administratif et financier reviennent sur la stratégie, les valeurs et l’organisation qui expliquent la réussite de leur groupe.

Pouvez-vous nous rappeler la stratégie qui a guidé son développement ?

(P.Dumas) Sicarev est un groupe coopératif - je suis moi-même producteur – animé depuis sa création par la volonté de se doter d’outils capables de valoriser l’ensemble de la production de nos adhérents, au début principalement des éleveurs allaitant puis des producteurs laitiers. Cette volonté se traduit par la nécessité de disposer d’outils performants et par notre capacité à être présents sur les marchés porteurs de croissance. Nous sommes en lien direct avec les producteurs et les consommateurs. Cette proximité est un atout pour détecter les évolutions de la demande des clients. Nous nous sommes tout naturellement tournés vers la mise en place de circuits courts et nous répondons aisément aux attentes croissantes en matière de traçabilité et de qualité. Ces aspects font partie intégrante du service que nous devons à tous les acteurs de notre marché.

(L. Paccard) Nous avons également structuré nos activités par une approche atypique dans le paysage français via notre " Esprit Filière ". Nous avons des filières bovine, porcine, veau de boucherie, ovine, produits élaborés ainsi qu’une filière dédiée au commerce traditionnel, qui couvrent l’ensemble de la chaîne amont/aval. Ce positionnement unique nous permet une maîtrise de A à Z de nos produits, et c’est une philosophie différentiante par rapport à nos concurrents.

(P. Dumas) Notre entreprise a fait le choix d’être sur les deux métiers que sont le négoce d’animaux vivants et la viande. L’animal que nous collectons chez nos adhérents peut être remis à un engraisseur, vendu à l’export, ou abattu et transformé par nos soins. Nous maîtrisons sa provenance et tout ce qui lui a été apporté comme soins et alimentation depuis sa naissance.

Vous êtes présents sur les filières Bœuf, Veau, Agneau et Porc, mais vous avez également investi dans la transformation de vos produits. Pourquoi avez-vous choisi de vous positionner sur l’ensemble de la chaîne agroalimentaire ?

(P. Dumas) Notre investissement sur la partie transformation s’est fait progressivement, par reprise d’entreprises et croissance externe, par exemple notre entrée sur le marché du steak haché. Depuis 25 à 30 ans, le métier de la viande a fortement évolué, et on ne vend plus des carcasses entières. Pour la valorisation et le respect des équilibres matières, il est indispensable d’aller vers plus de transformation.

(L. Paccard) La création d’une filière Produits transformés chez Sicarev est motivée par la volonté du Conseil d’Administration de toujours disposer des outils les plus performants pour valoriser la production de ses adhérents. Aujourd’hui, les viandes utilisées dans nos produits élaborés proviennent exclusivement des élevages de la coopérative. Cette activité permet de conserver un lien direct avec le consommateur, en étant à l’écoute de ses attentes.

Vous participez du 16 au 18 mai au SIAL de Shanghai. Quel est le rayonnement de vos productions et plus largement des entreprises agroalimentaires françaises à l’international ?

(L. Paccard) Nous avons toujours eu une ouverture internationale en Italie, en Grèce et dans les pays du Nord, mais ce sont des marchés qui évoluent comme le marché français vers une baisse de la consommation de viande. Nous nous positionnons donc vers des pays qui évoluent comme la Chine. La classe moyenne chinoise se développe et souhaite consommer des protéines animales notamment du porc et du bœuf.

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L’obtention de l’agrément de nos outils depuis quelques semaines pour le porc nous laisse anticiper une progression des volumes sur ce volet grand export. Nous avons donc besoin d’être présents dans les manifestations internationales comme le SIAL de Shanghai pour être visibles et collecter de l’information. C’est indispensable pour l’avenir de Sicarev et de nos éleveurs.

(P. Dumas) Cette ouverture internationale nous permet de bénéficier d’une valorisation différente de nos productions. Je vais prendre l’exemple emblématique des pieds et des têtes de porc en Chine, qui se vendent au prix du jambon sur le marché français. Seule une politique d’exportations peut nous offrir de telles opportunités. Nous travaillons au niveau français pour obtenir l’agrément de nos outils pour le bœuf en Chine également. Nous n’irons pas forcément nous battre pour exporter de la viande premier prix, mais nous comptons bien bénéficier de la bonne image de la production française pour conquérir les clients premium. Notre objectif demeure d’aller chercher de la valeur là où elle se développe.

Quels sont les leviers qui permettront au modèle français de se transformer dans un contexte de demande plutôt orientée à la baisse en termes de quantité, et à une méfiance croissance des consommateurs ?

(L. Paccard) Le grand export ne règlera pas tout et nous sommes très attachés à préserver le marché français dans le contexte que vous décrivez.

Les habitudes de consommation sont en pleine évolution. De nouveaux critères de choix sont apparus pour le consommateur comme la prise en compte de la rémunération de l’éleveur, le bien-être animal, le lien santé /alimentation …. Notre modèle coopératif est une véritable réponse à ces attentes. Ce lien amont-aval rend possible la construction de filières adaptées mettant en avant nos itinéraires techniques comme le sans OGM,

l’alimentation à l’herbe. Dans nos outils de transformation, nous travaillons notamment pour proposer des produits avec un grammage adapté, des conditionnements innovants mais aussi avec un profil nutritionnel satisfaisant.

(P. Dumas) La tendance à consommer différemment qui s’est particulièrement matérialisée lors des Etats Généraux de l’alimentation va complètement dans le sens de ce que notre entreprise coopérative met en œuvre depuis son origine : le côté éthique de nos activités, la place centrale réservée à l’éleveur, le retour de la valeur au producteur sont des réalités que nous

vivons tous les jours. Quand on parle d’accompagner les producteurs par la contractualisation avec un minimum de 30 % d’animaux contractualisés, nous sommes déjà au-delà. C’est la preuve que notre organisation est pertinente pour répondre aux défis de l’alimentation de demain.

L’aspect Prévention est majeur dans votre activité. Quelles sont les actions que vous menez dans ce domaine ?

(B. Denisse) Dans un marché principal en régression, nous nous devons d’utiliser tous les leviers de croissance sans laisser de côté les aspects de prévention et de protection et ceci sur trois volets essentiels :

�� La sécurisation du produit, pour livrer un produit sûr et sain. Notre composante coopérative est à cet égard très importante, puisqu’elle nous permet de savoir d’où vient l’animal depuis sa naissance, comment il a été nourri, soigné, transporté et abattu, de l’élevage à l’assiette du consommateur.

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�� La protection de l’outil de production est un enjeu majeur, car 90 % de l’activité du groupe est concentrée dans de gros outils industriels. Nous avons notamment fait des investissements couteux en matière de protection-incendie (Sprinklage, RIA, …) et nous nous sommes dotés d’un service de Sécurité Environnement au sens large car nous avons bien conscience de ces problématiques. Nous travaillons en partenariat avec les ingénieurs prévention de Gras Savoye et ceux des compagnies pour baisser le nombre et l’intensité des sinistres.

�� La protection de nos salariés, qui exercent un métier industriel dans un environnement exigeant (travail posté, debout, au froid…) est une priorité absolue. Nous envisageons bien sûr d’automatiser ou de mécaniser certaines productions, mais en matière d’investissements, nous devons faire des arbitrages serrés.

Protéger le produit, l’outil de travail et les salariés est indispensable. Cela participe aussi à notre objectif sociétal, et nous espérons pouvoir ainsi améliorer nos possibilités de recruter, car nous avons du mal à trouver des collaborateurs. C’est un sujet très sensible.

SICAREV a fusionné l’année dernière avec la coop CIALYN-SICAVYL et votre chiffre d’affaires se trouve porté à 1Md€. Envisagez-vous d’autres opérations de croissance à court ou moyen terme ?

(P. Dumas) La croissance n’est pas une fin en soi. Notre réelle ambition est d’être n°1 dans les relations avec nos adhérents, de répondre à leurs attentes et à celles des consommateurs. Nous envisagerons toute opération qui répondra à la stratégie de notre groupe : valoriser la production, mieux servir les clients, appréhender de nouveaux marchés en termes de produits ou de géographies, répondre aux attentes nouvelles.

Pourquoi avons- nous investi dans le marché du steak haché ? Parce que le burger est devenu un produit phare, qui a supplanté le jambon-beurre !

(L. Paccard) Les opérations de croissance externe sont des projets qui ont toujours été structurants pour Sicarev, par exemple reprendre l’outil de production de Lapalisse (abattage et découpe de porcs) avec la coopérative porcine Cirhyo. Cette reprise nous a permis de maintenir et développer la filière porc dans la région, et de donner une nouvelle dimension au Groupe. Nous concevons les opérations de croissance comme devant augmenter la valeur ajoutée, et permettre de fidéliser nos clients, certainement pas comme une course au chiffre d’affaires.

Pourriez-vous me citer une réussite dont vous êtes particulièrement fiers, ou un projet dont la réussite vous tient à cœur ?

(P. Dumas) Avoir su faire vivre les valeurs coopératives dans notre développement depuis 50 ans. Bâtir des projets qui font sens en faisant converger notre souhait de sécuriser nos approvisionnements avec la possibilité d’installer de jeunes agriculteurs pour développer l’engraissement de nos veaux de boucherie par exemple ! Apporter une valeur supplémentaire à nos adhérents, à nos clients et aux consommateurs est un état d’esprit qui guide nos choix au jour le jour.

(L. Paccard) En deux ou trois décennies, nous avons réussi à nous développer dans un contexte mouvant, en croyant les premiers à une stratégie de filières et de partage de la valeur amont/aval. C’est une belle réussite !

Propos recueillis par Céline Meslier

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Les nouveaux moteurs de l'agroalimentaire

L’humanité aura toujours besoin de manger, mais l’industrie agroalimentaire ne cesse de s’adapter à la façon dont ce besoin –qui est aussi un plaisir– évolue, impulsant les tendances autant qu’elle les reflète. Transcapital, cabinet de conseil en fusions acquisition dédié aux industries agroalimentaires, est très attentif à ces tendances qui influenceront significativement l’intérêt pour telle ou telle catégorie d’entreprises et, corrélativement, sa valeur de marché. L’un de ses 2 associés fondateurs, Thierry Guérin, a choisi d’illustrer pour Gscope (en se limitant au marché français) trois tendances intéressantes et créatrices de valeur pour les entreprises qui en ont fait un axe stratégique de développement ces dernières années : le Bio, la montée en puissance du végétal et le "free from".

et une hausse des prix des matières premières, voire une pénurie pour certaines, et un recours croissant à l’import qui représente 29 % des produits bio consommés en France.

Côté industriels, certains en profitent pour conclure avec les distributeurs des contrats pluriannuels qui permettent aux deux parties de sécuriser leurs approvisionnements, notamment en MDD et un grand nombre de marques nationales ont maintenant leur gamme Bio (Blédina, Côte d’Or, Fleury-Michon, Volvic, …).

Côté distributeurs, ce sont les acteurs spécialisés (Biocoop, La Vie Claire, …) qui ont permis au marché du Bio de se développer. Mais les GSA (grandes surfaces alimentaires), maintenant convaincues que la tendance est durable, ont lancé une offensive massive pour les supplanter, avec plusieurs stratégies : accroissement de la part de linéaire dédiée au Bio ; développement de chaînes de magasins dédiées avec des offres produits spécifiques, notamment en MDD ; acquisition ou prise de participation dans des chaines spécialisées (ex. Monoprix / Naturalia en 2008, ITM / Comptoir de la Bio en 2018).

Face à la puissance d’achat des GSA, les circuits spécialisés gardent néanmoins des atouts. Le premier est leur historique relationnel avec les fournisseurs spécialistes du Bio à qui ils sont fidèles (pas négligeable dans un mode du Bio non dénué d’affects) et laissent plus de marge (dans un contexte de tensions sur les matières premières). Ces fournisseurs étant incités à ne pas référencer leurs produits en GSA sous les mêmes marques, 5 % seulement des produits proposés chez les premiers sont présents chez les seconds. Certains réseaux vont même plus loin et cherchent maintenant à entrer au capital de producteurs ou de transformateurs Bio. On notera aussi que les consommateurs de longue date de Bio tendent à considérer le logo AB, très présent en circuit spécialisé, comme plus fiable que le logo européen qu’on voit davantage dans les GSA, plus importateurs.

La revanche du BIO

Le Bio connaît depuis des années 2000 une montée en puissance ininterrompue sur fond de méfiance envers l’agriculture conventionnelle. Les consommateurs le choisissent en priorité pour l’effet santé, mais aussi pour l’impact positif sur la planète. Le marché français (€8 mds en 2017) pourrait ainsi atteindre €12 mds en 2020. Cette croissance est soutenue par l’évolution des comportements : 82 % des Français ont le sentiment d’être plus attentifs à leur alimentation qu’il y a trois ans et près de 75 % des Français consomment des produits bio au moins une fois par mois (65 % en 2015). En restauration collective, la montée du Bio (en particulier dans les écoles) pousse les grossistes RHD à l’intégrer de plus en plus dans leur offre.

L’envolée du marché entraîne une croissance de la demande plus rapide que l'offre dont l’effet le plus immédiat est une tension sur les approvisionnements

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Enfin la tendance locavore, qui s’exprime aussi dans l’émergence des AMAP, devient un critère de choix (85 % des consommateurs de produits bio sont intéressés par leur origine) et une évolution naturelle du Bio, avec la volonté de favoriser les circuits courts pour préserver tant l’écosystème que l’économie locale et le tissu social.

Sain(t) Légume priez pour nous !

Après avoir souffert d’une (relative) disgrâce, le végétal sonne son grand retour. Contrairement aux protéines animales (viande, œufs, …) qui souffrent des scandales sanitaires à répétition et des études médicales soulignant leurs effets nocifs, le légume (et le fruit) rassure car perçu comme plus sain et naturel. Alors que la consommation de viande a baissé de 5 % entre 2013 et 2017, les achats de fruits et de légumes ont augmenté respectivement de 6.6 % et 3.3 % en 2017. Et les lancements de substituts aux protéines carnées s’accélèrent...

Si le véganisme (marché de €30m en 2017) ou même le végétarisme restent à ce stade assez marginaux (moins de 2 % des ménages français comptent un végétarien), le " flexitarisme " est devenu une tendance significative. Selon une étude récente de Kantar Worldpanel, 34 % des foyers français ont réduit leur consommation de protéines animales (viande, poisson, œufs, laitages) avec l’objectif de consommer moins de viande mais de meilleure qualité.

Le développement des protéines végétales bénéficie du soutien du Haut Conseil de la Santé Publique. Dans un rapport publié début 2017, il met en avant " la consommation de légumineuses 2 fois par semaine, qui peuvent être des substituts de viandes et volailles ". Pouvoirs publics et industriels se sont organisés autour du consortium Protéines France, créé en 2016, pour investir €1Md sur 5 ans en R&D afin notamment de diminuer la dépendance française aux importations de soja.

Les produits végétaux grand public ne sont pas en reste, avec de fortes progressions sur les boissons végétales (+85 % d’actes d’achats entre 2013 et 2017), les yaourts au soja (+84 %), les desserts frais au soja (+38 %), les semoules et céréales (+23 %) et

les légumes secs (+17 %). Le segment végétarien connaît ainsi la plus forte croissance du rayon (+107 % en valeur pour les entrées en un an).

De fait, aux côtés d’acteurs historiques du marché des protéines végétales (Triballat, Sojami, …), les grands industriels (Fleury Michon, Herta, Tereos, …) volent au secours de la victoire. Les lancements de nouveaux produits dynamisent le rayon traiteur, y compris en MDD (plus de 30 références chez Carrefour sous la marque Veggie).

} Toutes les planètes sont donc alignées pour favoriser

la croissance de ce secteur

}

Free from … " deliver us from evil "

Le choix de l’anglais ici ne doit rien au hasard, tant le monde anglo-saxon est moteur dans la montée en puissance de ces gammes de produits destinés à ceux qui sont (ou se pensent) intolérants à tel ou tel ingrédient alimentaire. Selon Canadean, 15 % des adultes en Europe pensent avoir une intolérance ou une allergie alimentaire.

Au-delà des consommateurs qui suivent un régime particulier du fait d'une pathologie spécifique, la tendance free from rallie tous ceux qui extériorisent leurs angoisses en les projetant sur l’alimentation. Une tendance qui a sans doute de beaux jours devant elle… En outre, la présence d’une personne allergique implique souvent un changement de comportement de toute une famille.

Si le sans matière grasse semble un peu passé de mode, les 2 principaux marchés (gluten free et lactose free) sont en forte croissance. Le sans sucre a aussi un bel avenir vu les études sur ses méfaits pour la santé. Plus de 60 % des consommateurs européens envisagent d’ailleurs de réduire leurs apports en sucres et graisses (reste à voir s’ils passent à l’acte).

A noter que les contraintes de fabrication font que peu d’aliments free from sont Bio ou produits localement. Difficile de soigner à la fois ses intolérances et celles de la planète…

Propos recueillis par Céline Meslier

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Préparer et anticiper les situations de crises, un enjeu primordial pour la pérennité des entreprises de l'agroalimentaire

Les nouveaux modes de consommation et la diversité de l’offre imposent à l’industrie agroalimentaire un respect toujours plus strict de la législation et des normes d’hygiène du secteur pour éviter tout risque de crise sanitaire alimentaire. Maître Juliette VOGEL, associée du cabinet HMN & Partners et avocate spécialisée en Risques industriels et Responsabilité Civile Produits, intervient, depuis des années, dans la gestion de contentieux de masse et complexes en France et à l’international. Elle alerte aujourd’hui les entreprises de la chaîne agroalimentaire sur des nouveaux types de recours, pour certains complexes, et potientiellement longs et coûteux.

En cas de crise sanitaire alimentaire, imaginons le cas d’un produit transformé qui soit contaminé, quels sont les réflexes à avoir pour l’entreprise concernée, principalement vis-à-vis des consommateurs et des autorités ?

Il faut comprendre la notion de " crise " par opposition à celle d’accident. Une situation accidentelle correspond à un événement connu, répertorié, aisément isolable et dimensionné à l’intérieur d’hypothèses ordinaires. Un accident est ordinairement perçu comme gérable techniquement, économiquement et/ou socialement, tandis que sa durée est limitée.

Il faut donc déjà se rendre compte qu’il y a une crise ! Et cela n’est pas toujours simple. En effet, tant que l’événement déclencheur n’est pas clairement identifié, il n’y a pas de circonscription possible de la situation dangereuse, dont le caractère insaisissable et la gravité peuvent être amplifiés par la présence et/ou l’interférence de facteurs aggravants.

Un problème de contamination sur un produit, par exemple, peut rester en interne mais il peut aussi tourner en crise extérieure d’ampleur. Il est donc important de se poser les bonnes questions pour évaluer l’ampleur de la situation problématique, qui doit devenir le centre de toutes les attentions à partir de ce moment.

Si l’entreprise n’a pas tous les moyens pour jauger la crise, il vaut mieux ne pas la sous-évaluer et solliciter rapidement l’aide de spécialistes extérieurs (assureur, courtier, avocat, communicants et expert), avec un axe juridique et un autre sur la communication.

Une situation complexe qui s’envenime, soit de façon inattendue, soit sous la pression de l’environnement (consommateurs, médias, politiques...) peut très facilement dégénérer en une crise importante. Plus la crise est sérieuse, plus vos interlocuteurs seront sensibles à la façon dont l’entreprise gère les événements : la première impression est la plus importante.

Pour ce qui relève des obligations légales, l’article L.423-3 du Code de la consommation prévoit expressément que lorsqu’un professionnel sait que des produits qu’il a mis sur le marché ne présentent pas " la sécurité à laquelle on peut légitimement s’attendre " et/ou peuvent porter " atteinte à la santé des personnes ", il doit en informer immédiatement les autorités administratives compétentes, en indiquant les actions qu’il engage afin de prévenir les risques pour les consommateurs.

S’agissant de produits alimentaires, une telle alerte sanitaire correspond à deux types de situations : la détection d’une anomalie sur un produit (germes, contaminants chimiques, anomalie visuelle, ou encore une odeur anormale) et/ou l’apparition et le recensement de personnes malades.

Ainsi, lorsqu’une anomalie sur un produit alimentaire est détectée, une alerte sanitaire peut être déclenchée et un retrait des lieux d’entreposage et des rayons ou un rappel du produit peuvent être mis en place afin de demander aux consommateurs de ne pas consommer, voire de rapporter des produits qu’ils ont achetés.

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La décision du retrait et/ou de rappel de produit peut se faire à l’initiative du professionnel concerné (en coordination avec son courtier et son assureur), mais aussi à celle des autorités.

En pratique, c’est le professionnel qui est responsable de la mise en œuvre de la procédure de retrait et rappel des produits. Il lui appartient de déterminer les moyens nécessaires pour assurer l’efficacité des opérations de retrait et rappel des produits douteux (information directe de ses clients, communiqués de presse…). Dans le même temps, c’est à chaque maillon de la chaîne de distribution de faire cesser la distribution des produits concernés, et d’informer la clientèle de la procédure.

S’agissant des réflexes à avoir et pour éviter l’incompréhension lors d’une crise sanitaire alimentaire, il faut donc très vite donner de l’information. Cependant, il faut prêter attention à donner la bonne information, puisque la façon dont l’information sera communiquée en dira long sur les priorités de l’entreprise.

D’un point de vue légal, à quelles obligations sont soumises les entreprises et à quelles sanctions sont-elles exposées ?

De longue date, les tribunaux ont considéré que les règles du droit commun de la responsabilité civile devaient s’appliquer aux fabricants et aux distributeurs de produits ainsi qu’aux prestataires de services, pour permettre l’indemnisation des victimes, indépendamment des éventuelles actions pénales prévues en cas d’homicide ou de blessures involontaires.

La multiplication des atteintes à la sécurité des consommateurs, résultant notamment de l’accroissement des risques d’erreur qu’engendrent les productions de masse, a rendu nécessaire une action préventive de la part des pouvoirs publics.

C’est la raison pour laquelle, transposant des mesures contraignantes issues de la réglementation de l’Union européenne, le législateur français a mis à la charge du professionnel responsable de la première mise sur le marché d’un produit, que ce soit le producteur national ou l’importateur, l’obligation de

contrôler la conformité de ce produit aux prescriptions qui lui sont applicables.

L’article L.411-1 du Code de la consommation prévoit ainsi notamment que, dès la première mise sur le marché, les produits et les services doivent répondre aux prescriptions en vigueur relatives à la sécurité et à la santé des personnes. Il impose également que le responsable de la première mise sur le marché d'un produit ou d'un service vérifie que celui-ci est conforme aux prescriptions en vigueur.

En pratique, s’agissant de produits alimentaires mis sur le marché en France, ceux-ci sont présumés conformes lorsqu’ils satisfont aux

normes européennes, mais aussi aux autres normes françaises en la matière, aux bonnes pratiques en matière de sécurité des produits en vigueur dans le secteur concerné, à l’état actuel des connaissances et de la technique et, en tout état de cause, à la sécurité à laquelle les consommateurs peuvent " légitimement s’attendre ".

A cette obligation générale de conformité, s’ajoute le principe de sécurité générale des produits et services d’où il résulte, pour les professionnels (qu’ils soient producteurs et/ou distributeurs), des obligations d’information, de suivi des produits et de signalement des risques, voire de retrait et rappel des produits.

Sur le plan de la responsabilité civile, résultant de l’application de ces principes de conformité et de sécurité des produits, pèse sur le producteur ou fabricant (et à défaut sur le distributeur et/ou le vendeur), une responsabilité du fait des produits défectueux qui est prévue aux articles 1245 et suivants du Code civil.

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Elle consiste en une obligation pour le professionnel concerné (producteur ou fabricant) de réparer le dommage causé par un de ses produits n’offrant pas " la sécurité à laquelle on peut légitimement s’attendre ", que la victime soit ou non liée au professionnel concerné par un contrat.

Il s’agit d’une responsabilité sans faute en sorte que la victime d’un dommage susceptible de relever de la responsabilité du fait des produits défectueux devra seulement rapporter la preuve du défaut, d’un dommage et d’un lien de causalité entre les deux. La mise en cause d’un professionnel sur ce fondement juridique est donc particulièrement difficile à contester, puisque les causes d’exonération sont limitées et strictement encadrées.

Sur le plan de la responsabilité pénale, est réprimé le fait pour un professionnel de mettre en vente ou de vendre des produits servant à l’alimentation humaine ou animale, des boissons et des produits agricoles ou naturels, en sachant qu’ils ne répondent pas

aux exigences imposées par l’obligation générale de conformité et le principe de sécurité générale des produits.

L’article L.451-2 du Code de la consommation prévoit ainsi que la violation de telles interdictions peut exposer son auteur à une peine d’emprisonnement de sept ans et d’une amende de 750.000 euros.

Mais aux fins d’efficacité de la peine prononcée, à l’égard des personnes morales déclarées responsables pénalement, les sanctions peuvent être beaucoup plus lourdes et/ou avoir des effets économiques désastreux.

En effet les concernant, d’une part, le montant des peines d'amende peut être porté, de manière proportionnée aux avantages tirés du délit, à 10 % du chiffre d'affaires moyen annuel, calculé sur les trois derniers chiffres d'affaires annuels connus à la date des faits ; et d’autre part, une peine complémentaire peut être prononcée aux fins d’interdiction, définitive ou temporaire (pour une durée de cinq ans au plus), de l’activité dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de laquelle l’infraction a été commise.

Pour les entreprises clientes ou fournisseurs, quelle propagation éventuelle peut-on imaginer ? Comment établit-on la chaîne de responsabilités ?

S’agissant de produits alimentaires mis sur le marché par l’intermédiaire de l’industrie agroalimentaire et/ou d’un réseau de distribution, tous les acteurs de la chaîne de production et de commercialisation sont susceptibles d’être impactés (directement ou indirectement) par la découverte plus ou moins tardive d’une situation anormale et avoir à supporter la réparation des conséquences néfastes qui en résultent.

En matière de responsabilité du fait des produits défectueux, l’article 1245-7 du Code civil précise notamment que dans l’hypothèse d’un dommage causé par le défaut d’un produit incorporé dans un autre, le producteur de la partie composante et celui qui a réalisé l’incorporation sont solidairement responsables.

Il peut également arriver que la victime d’un produit défectueux n’arrive pas à identifier le producteur ou fabricant. Dans ce cas, peuvent être tenu pour responsable le vendeur, le loueur ou tout autre fournisseur professionnel, le fournisseur pouvant ensuite se retourner contre son producteur.

Concernant l’exercice des recours entre professionnels, des clauses limitatives de responsabilité sont susceptibles de permettre de circonscrire les conséquences de la mise en cause résultant de la fourniture d’un produit non conforme.

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En matière pénale, le principe de la responsabilité personnelle apparaît comme un principe fondamental du droit que consacre désormais la loi dans l’article 121-1 du Code pénal. Il arrive néanmoins qu’il soit quelque peu mis à mal, soit parce que l’infraction a été commise dans le cadre d’un groupe (responsabilité collective), soit parce que, tout en ayant été commise par une seule personne, une autre vient à être impliquée (responsabilité dite du fait d’autrui).

Ainsi, par principe le chef d’entreprise est pénalement responsable pour les fautes qu’il a commises personnellement, c’est-à-dire en tant qu’auteur direct et personnel de l’infraction. Cependant, le chef d’entreprise est également responsable pénalement des actes fautifs de ses salariés dans l’exercice de leurs fonctions, c’est-à-dire en tant que personne tierce à l’infraction, n’étant ni l’auteur, ni complice. Ce principe de responsabilité pénale du dirigeant ne s’applique pas lorsqu’il a eu recours à la pratique de la délégation de pouvoir, mais encore faut-il qu’elle soit valable.

Par ailleurs, une personne morale peut être condamnée pénalement au même titre qu’une personne physique. L’article 121-2 du Code pénal pose un principe général et prévoit en effet que les personnes morales sont pénalement responsables des infractions commises, pour leur compte, par leurs organes ou leurs représentants.

Face à une sensibilité de plus en plus forte des consommateurs s’agissant de produits alimentaires, assiste-t-on à un renforcement des sanctions encourues ?

Sur le plan pénal et de manière générale, les sanctions encourues ne sont pas plus sévères aujourd’hui qu’auparavant. En revanche, c’est l’application qui en est faite par les juridictions qui est plus rigoureuse ou stricte.

Dans le cas de poursuites pénales, c’est surtout l’atteinte à la réputation et à l’image de marque de l’entreprise et/ou celles des dirigeants qui est la plus problématique, tant vis-à-vis des consommateurs que des partenaires (fournisseurs / clients).

A l’heure actuelle et en particulier lorsqu’il s’agit de produits alimentaires dont la consommation peut impacter un très large public, les médias et les

réseaux sociaux jouent un rôle considérable dans la propagation des informations qui sont susceptibles d’impacter l’entreprise et son image et générer des turbulences financières et économiques, mais également sociales et organisationnelles.

Naturellement, ce phénomène peut être amplifié par l’effet des acteurs de la communication politique et/ou par des décisions de l’administration, qui sont autant d’interférences dans la gestion d’une crise au sein d’une entreprise.

Sur le plan civil, c’est le développement des possibilités offertes pour introduire des contentieux de masse (action de groupe / action collective) qui est problématique. En effet, ces procédures peuvent aujourd’hui être initiées ou portées par de multiples acteurs et, désormais, concernent des domaines très variés

S’agissant de produits alimentaires, les professionnels pourraient ainsi notamment voir leur responsabilité recherchée tant en matière de consommation (produits non conforme et/ou défectueux), qu’en matière sociale et environnementale (pratiques non respectueuses des principes du développement durable sur le plan social, environnemental et économique).

Dans ce contexte, il est donc primordial pour les professionnels de l’agroalimentaire d’appréhender et d’anticiper ces risques qui pèsent sur le fonctionnement et la pérennité des entreprises et pour ce faire préparer et anticiper en amont de telles situations de crises, avec le concours de ses partenaires (assureur, courtier, avocat, expert et communicant), aux fins de déterminer également l’intérêt et la part de ces risques qui pourraient utilement être transférés au marché de l’assurance.

Propos recueillis par Céline Meslier

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FOCUS

Fédération Française de Golf : la modernité en héritage

La Cité internationale de la bande dessinée et de l'image, toujours en mouvement !

Gras Savoye NSA - Garantip-top : des garanties panne automobile pour rendre la route plus sûre

Compensation Software, un outil de gestion unique

Les défis de la lutte contre le crime financier

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L’année 2018 s’annonce passionnante pour la Fédération française de golf avec l’organisation de la Ryder Cup qui se jouera au Golf National de Saint-Quentin- en-Yvelines en septembre. Jean-Lou Charon, Président de la Fédération, y voit un formidable levier pour ouvrir au plus grand nombre ce sport qui souffre parfois de son image élitiste et l’inscrire dans notre époque.

téléspectateurs, c’est une formidable vitrine pour notre sport ". " La façon de pratiquer le sport a évolué. Le côté chronophage est aujourd’hui un frein pour beaucoup. Nous sommes face à une génération plus rapide, plus mobile, cela représente un vrai défi " souligne Jean-Lou Charon. C’est pour coller à cette nouvelle réalité que la Fédération a lancé plusieurs chantiers destinés à faciliter la pratique du golf et à limiter le temps de jeu, notamment par la mise en œuvre d’un plan de construction de 100 " petites " structures de 9 trous ou le développement du Pitch & Putt, un format de jeu plus court en distance et en temps qui se pratique avec 3 clubs au maximum, là où un parcours classique en permet 14.Le président de la Fédération cite également de récentes études menées au Royaume-Uni qui montrent que le licencié souhaite être traité comme un client. " Le licencié pense en termes de services, d’avantages. Cette approche réaliste nous manquait " remarque Jean-Lou Charon. " Nous avons mis en place plusieurs actions : grâce à sa licence, un adhérent peut par exemple consulter 45 titres de presse quotidiennement, ce qui explique les 54 euros annuels demandés pour la licence, qui comprennent des services digitaux et avantages pour faciliter la pratique ainsi que l’assurance Individuelle Accident ou la garantie rapatriement ". C’est également pour cette raison que la Fédération a organisé en janvier sa 1ère conférence des Dirigeants de club. La présence d’intervenants extérieurs tels que Jean-Marc Huleux, président de Fullsix, agence de marketing spécialisée dans le digital et la data ou Jérôme Nanty, directeur des relations humaines de Carrefour, a rencontré un écho particulier. " Les clubs sont maîtres chez eux, la Fédération n’a qu’un rôle de conseil et de soutien. Cette conférence était un excellent moyen de faire passer notre message, le discours a une résonnance singulière quand il est porté par des intervenants extérieurs qui apportent un témoignage concret.

Nous avons aussi entrepris un vrai travail de professionnalisation de nos équipes par le recrutement de profils pointus, comme un Directeur de la Communication, un Directeur du Golf National avec une forte expérience à l’international et le recrutement d’une Directrice Financière venant d’une grande entreprise de conseil et d’audit ".

La présidence de Jean-Lou Charon se modèle sur deux axes forts : une volonté farouche de moderniser le golf pour en développer la pratique et l’envie de transmettre. A la tête de la Fédération depuis 2013, cet ancien président du Golf Club de Lyon, puis président de la Ligue Rhône-Alpes a vu son mandat renouvelé en 2017. " Ce sera mon dernier mandat " nous explique-t-il. " C’est un choix personnel, rien ne m’y oblige, mais je pense qu’il faut savoir passer la main " reprend-il. " Un second mandat est forcément différent. Dans le premier, on découvre les équipes avec lesquelles on va travailler, le monde du sport, on est principalement dans l’application de son programme. Le second mandat laisse plus de latitude. C’est aussi un moment pour préparer sa succession et commencer à transmettre ".

La Ryder Cup qui se jouera en France pour la première fois du 28 au 30 septembre prochain est une belle aventure de ce second mandat. C’est la deuxième fois de son histoire seulement que la compétition, qui a lieu tous les deux ans, alternativement aux Etats-Unis et en Europe, se déroule en Europe continentale, après l’Espagne en 1997. " La Ryder Cup est le plus grand événement golfique du monde, les meilleurs joueurs du monde sont présents, l’ambiance y est extraordinaire " s’enthousiasme le président de la Fédération.

Jean-Lous Charon y voit également une réelle opportunité pour mettre en avant le golf. " La compétition est suivie par près de 750 millions de

La modernité en héritage

RYDER CUP 2018

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" Notre sport doit s’inscrire dans le 21ème siècle " continue Jean-Lou Charon, " on développe des applications et des outils tournés vers la façon de vivre de cette nouvelle génération. Je suis convaincu que le digital est nécessaire pour toucher cette jeune génération qui est un vivier pour nos talents de demain ".

Car si le nombre de licenciés est en légère progression en 2017 pour atteindre plus 410 000 licenciés, dont 27,5 % de femmes, le pourcentage de jeunes de moins de 18 ans qui représentent 10 % des licenciés connaît lui un petit recul. " On veut changer cette tendance " affirme Jean-Lou Charon.

" Le monde scolaire nous est encore fermé, mais moins qu’avant. La réforme des rythmes scolaires a été un coup dur pour notre sport, mais on sent une réelle appétence. Nous proposons du matériel adapté à ce jeune public et nous avons par exemple lancé " Mon carnet de golf " avec le partenariat de la Ryder Cup qui est proposé aux écoles et qui est très apprécié ". Ce programme développé et mis en place avec l’Académie de Versailles permet de découvrir le golf tout en apprenant par le biais d’exercices d’éducation physique, de maths, d’anglais et autres disciplines. " Les apports du golf sont indéniables. Il fait appel à de nombreuses compétences nécessaires au quotidien : la coordination, l’évaluation des distances, la connaissance du terrain ou encore la prise en compte des éléments météorologiques " insiste Jean-Lou Charon.

" Nous pourrons mesurer le succès des actions mises en place par l’augmentation du nombre d’adhérents. Près de 400 000 personnes pratiquent le golf sans licence, d’après les chiffres que l’on récupère des vendeurs d’équipement. Si ces joueurs rejoignaient notre Fédération, nous deviendrons l’un des sports individuel le plus important, derrière le tennis ". L’attribution à la France des Jeux Olympiques de 2024, qui verront les épreuves de golf se dérouler au Golf National de Saint Quentin en Yvelines, est une autre occasion de fédérer autour de la petite balle blanche. Longtemps écarté des épreuves olympiques, le golf a fait son retour dans la compétition aux Jeux de Rio en 2016 après 112 ans d’absence. " Cela a été difficile de revenir " concède Jean-Lou Charon, " nous avions une petite délégation de quatre joueurs (2 hommes et 2 femmes). J’ai été impressionné par la richesse des échanges entre sportifs, cette atmosphère unique qui se dégageait du Village Olympique et par la formidable valeur du sport. Les Jeux sont un vrai challenge car ils touchent un plus grand nombre. C’est une motivation supplémentaire pour construire un golf moderne. Les règles de jeu vont évoluer en 2019, afin d’être plus simples et faciles à comprendre. Il s’agit de convaincre les jeunes générations tout en restant respectueux des traditions ". Car la question de l’héritage que laisseront la Ryder Cup et les Jeux Olympiques en France se pose pour Jean-Lou Charon. " Nous devons réussir notre ouverture et attirer de nouveaux joueurs et ces deux épreuves nous offrent une formidable opportunité " conclut-il.

Propos recueillis par Caroline Sergeant et Céline Meslier

Des liens renforcés

En début d’année, Groupama, assureur officiel et Gras Savoye Willis Towers Watson, courtier officiel, ont rejoint le club des partenaires de la Fédération française de golf. Les deux entreprises allient leurs expertises pour accompagner tous les golfeurs membres de la Fédération dans leur pratique à travers une couverture en responsabilité civile mais également en individuelle accident. " La signature du partenariat a été un moment chaleureux, nous avons construit une relation de belle facture " affirme Jean-Lou Charon.

40 383

Jeunes 18 ans et moins

112 983 Femmes

410 261 licenciés dont

10 % 27,5 %

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Il parait loin le temps où les articles de Claude Beylie posait la question " La Bande dessinée est-elle un art ? " (1964). Ce mode d’expression s’est depuis largement imposé comme le 9ème Art, et Angoulême lui a offert un écrin : la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image.

Gscope a rencontré Annick Richard, Coordinatrice des services généraux pour mieux connaître l’étendue des activités de cet établissement dédié à tous les aspects de l’image, de l’animation et de la bande dessinée.

La Cité de la BD à Angoulême, c’est donc :

�� Un musée et des expositions temporaires

�� Une bibliothèque spécialisée et un centre de documentation

�� Une résidence d’auteurs (français et étrangers) dite Maison des auteurs

�� Un service de médiation culturelle.

�� Un cinéma art et essai (2 salles).

�� Une librairie spécialisée.

�� Un centre de congrès.

�� La New Factory (Tiers-lieu).

�� La présence de deux écoles : Human Academy (école de Manga) et le Créadoc (création documentaire).

Et à l’étranger, des Itinérances d’expositions, des conférences/rencontres/tables rondes, un savoir-faire BD, de multiples partenariats, etc...

} La fréquentation

de 2017 a augmenté de

10 % pour représenter

192 000 visiteurs

}

La Cité internationale de la bande dessinée et de l'image, toujours en mouvement !

Pourriez-vous tout d’abord nous dire quelques mots de ce qu’est la Cité de la BD d’Angoulême ?

Le Centre national de la BD et de l’image (association loi 1901) a été inauguré en 1990. En 2008, une nouvelle impulsion a été donnée à cet ensemble par la transformation de l’association en établissement public, avec annexion de la Maison des auteurs, pour créer la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image ou Cité de la BD.

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Quelle stratégie globale avez-vous mise en place pour obtenir cet excellent résultat ?

Cette hausse est due à plusieurs facteurs, au premier rang desquels une actualité très riche à la Cité, qui a proposé 5 expositions en 2017 :

�� Will Eisner, génie de la bande dessinée américaine

�� Mimo le Dinosaure : dans les pas du dessinateur Mazan

�� Sur le vif (expo d’auteurs BD angoumoisins)

�� In wunder : expo d’art contemporain

�� les 120 ans Gaumont (exposition sur le cinéma)

Cette programmation active et variée permet de faire venir des publics attirés par ces sujets en particulier, et de fidéliser des visiteurs qui ont déjà découvert nos espaces mais profitent de la nouveauté pour revenir.

Le nombre de nos actions et de nos partenariats a également fortement augmenté, au niveau local (en Charente), mais aussi régional (Région Nouvelle Aquitaine), ou encore au plan national et international.

Par exemple, le travail mené localement a permis d’élargir nos publics par une coopération avec les Maisons des Solidarités et les Centres socio-culturel MJC, la mise à disposition de New Factory, un nouveau Tiers-lieu pour des rencontres entre les auteurs et les entreprises de l’image et aussi un renforcement de l’offre à destination des enfants :

�� ouverture d’un espace enfant au sein du musée de la BD,

�� ouverture d’un parcours enfant dans la salle de lecture de la bibliothèque,

�� projet spécifique destiné à certains établissements scolaires,

�� contrat Territoire-Lecture (CTL) avec le Service Départemental du Livre (SDL) de la Charente.

Pour vous donner quelques exemples à l’international, nous avons un partenariat avec la Villa Médicis pour des résidences couplées à partir de 2018. Nous avons organisé le 27 janvier dernier un symposium avec l’ensemble des attachés culturels des services des ambassades françaises, pendant le festival de la BD, afin que l’Institut Français et la Cité puissent conjointement lancer un " cycle BD " qui durera cinq ans, auprès des postes diplomatiques.

De nombreux accords internationaux sont en préparation (résidences croisées, savoir-faire BD, conférences) avec la Colombie, l’Albanie, la Côte d’Ivoire, la Chine, la Tunisie, le Maroc, etc…

Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que l’attrait au moment du festival est fantastique – l’édition 2018 a attiré plus de 30 000 visiteurs au musée de la BD, mais cette manifestation ne dure que 4 jours, tandis que la Cité vit 365 jours par an !

Nous faisons porter nos efforts sur l’ouverture la plus large possible à tous les publics, par exemple via l’organisation de performances graphiques gratuites, ou la gratuité du musée tous les premiers dimanches du mois.

Comment valoriser votre patrimoine graphique ? Quel est le rôle à jouer par les auteurs ?

La valorisation du patrimoine graphique prend des formes multiples pour toucher un public de plus en plus large : expositions, ateliers, spectacles, conférences, regards croisés (avec d’autres disciplines).

Le développement exponentiel des prêts de planches originales vers d’autres établissements culturels ainsi que l’itinérance nationale et internationale d’expositions conçues par les professionnels de la bande dessinée est un atout majeur de la valorisation de la collection du musée. L’image de marque du musée de la bande dessinée et de la Cité dans sa globalité s’en trouve renforcée et participe, en retour, à une meilleure connaissance et diffusion du patrimoine graphique de l’établissement.

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Autre volet de cette valorisation, la numérisation des collections et leur mise en ligne sur le portail des collections du site de la CIBDI, qui permet de toucher un public qui n’a pas forcément le temps ou les moyens de venir au musée.

La mise en place de partenariats avec d’autres structures culturelles, à rayonnement national et international, ayant trait au patrimoine graphique est également un atout majeur de valorisation des collections.

Les auteurs qui interviennent au musée ponctuellement, afin de réaliser une performance (séances de live painting) ou qui s’approprient le parcours permanent afin de réaliser leur propre exposition (carte blanche) composent une communauté d’ambassadeurs du musée et de ses collections auprès d’un large public.

De même, les nombreux auteurs accueillis chaque année au sein de la Maison des Auteurs, la résidence d’auteurs gérée par la Cité : Ces artistes venus du monde entier, animent un réseau dense et dynamique, formidable vecteur de valorisation du lieu et de ses collections.

Avez-vous des problématiques spécifiques liées à la nature de vos collections (conservation, valorisation, exposition de votre fonds…) par rapport à d’autres types d’œuvres d’art ?

Concernant la conservation préventive des documents graphiques, la vigilance doit être portée sur les conditions climatiques (température et hygrométrie) qui sont surveillées en permanence et doivent être stables sous peine de détérioration rapide du papier, de type gondolement ou moisissures principalement. Des campagnes de restauration annuelles sont réalisées chaque année afin de limiter la détérioration inexorable des composants (techniques graphiques) et du support.

Certains matériaux, longtemps utilisés par les dessinateurs, comme le scotch, le correcteur ou le crayon feutre " vieillissent mal " et nécessitent l’intervention d’un restaurateur spécialisé afin d’accroître la longévité de l’œuvre.

Nous avons également fait le choix d’être labellisés Musée de France, ce qui nous impose de respecter des règles strictes, par exemple en matière d’exposition à la lumière. Le niveau d’éclairage de nos salles d’expositions est adapté à ces contraintes. Nous veillons aussi scrupuleusement à ne pas sur-exposer nos originaux. Ainsi, un original sorti pendant 3 mois doit rentrer dans nos stocks pendant 3 ans. Ainsi, nous repensons l’accrochage de notre collection " permanente " trois fois par an, en plus des changements apportés par les expositions temporaires. Nous sommes ainsi toujours en mouvement !

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Quelle politique d’acquisitions menez-vous ?

La politique d’acquisition du musée repose principalement sur 3 axes :

�� l’achat d’originaux en ventes aux enchères, mais les sommes atteintes aujourd’hui sont souvent au-delà de nos moyens,

�� les dons des Amis du Musée de la bande dessinée et de particuliers,

�� et les dépôts, dont voici le principe : un propriétaire dépose une œuvre ou un ensemble d’œuvres au musée, il en garde la propriété. L’œuvre, quant à elle, bénéficie des conditions optimales de conservation et de valorisation (exposition, prêt…). En échange, le musée bénéficie de ses œuvres, qu’il ne possède pas dans sa collection ou qu’il ne peut acquérir en raison d’un coût très élevé ou d’une absence sur le marché de l’art, dans le cadre de ses missions de valorisation du patrimoine.

Grâce à ces 3 axes et au soutien très actif des Amis du musée, la collection du musée tournée principalement vers la bd franco-belge et la bd nord-américaine est exhaustive et représentative de la bande dessinée historique comme des grandes tendances de la bd contemporaine.

De quelle manière les équipes de Gras Savoye vous accompagnent-elles sur l’ensemble de vos problématiques Assurances ?

Pour notre établissement, obtenir des réponses rapides (voir hyper rapides) aux demandes d’assurance ou aux questions est indispensable. Chaque collecte d’originaux est différente, mais les équipes de Gras Savoye sont réactives pour toutes les questions que nous pourrions avoir, comme dans la fourniture des documents nécessaires.

Propos recueillis par Céline Meslier

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Avec 40 millions de véhicules légers en France aujourd’hui, et un marché des transactions de gré à gré en pleine expansion, Gras Savoye NSA est positionné sur une offre de garantie porteuse de valeur pour les professionnels de l’automobile comme pour tous les conducteurs. Gscope a interviewé Pierre Rivoire, Directeur général de Gras Savoye NSA, pour mieux comprendre les activités et les enjeux de son entité, située à Villeurbanne (69).

Qu’est-ce qu’une garantie panne automobile ?

Gras Savoye NSA est l’entité de Gras Savoye dédiée aux garanties pannes mécaniques. Nous garantissons principalement des véhicules automobiles, mais aussi des motos, des campings cars et même parfois du matériel agricole pour des risques de pannes mécaniques, électriques ou électroniques, avec des clauses classiques en assurance : ce qui est couvert, ce qui est exclu, avec éventuellement des franchises et éventuellement des plafonds.

Nous proposons une palette large de couvertures, de la plus basique à la plus sophistiquée, pour des durées de 3 à 36 mois.

Au moment où l’achat de voitures neuves se conçoit de plus en plus comme un package de services (financement, assurance, entretien), pour un budget mensuel annoncé dès le départ, quel est votre marché ? Qui sont vos clients ?

Les véhicules que nous assurons sont pour leur immense majorité des véhicules d’occasion ou très récents, mais je distinguerai deux marchés : celui des professionnels et celui des particuliers.

Pour les professionnels, nous créons la garantie, nous la plaçons puis nous commercialisons le produit. Puis nous avons une délégation complète de souscription et de gestion : gestion de la facturation, encaissement des primes, gestion des sinistres, reversement des produits. Notre force de vente est constituée d’une vingtaine de commerciaux qui couvrent l’ensemble du territoire pour proposer nos garanties aux garages.

Pour pouvoir souscrire, nous tenons compte de trois éléments : la marque et le modèle du véhicule, son année de première mise en circulation (jusqu’à 20 ans), et le kilométrage

(jusqu’à 250 000 kilomètres). Ces critères ne sont pas élitistes et nous permettent d’adresser 85 à 90 % du marché de l’occasion. Pour les garages, proposer nos produits lors d’une transaction permet de vendre les véhicules plus vite et plus cher. En tout cas, plus sûrement !

En 2012, nous nous sommes tournés vers le marché des particuliers. L’émergence des échanges directs entre particuliers nous a interpelés et nous avons eu le sentiment qu’il fallait se positionner. S’il se vend aujourd’hui 1,8 million de véhicules neufs en France tous les ans, la moyenne d’âge de leurs acheteurs est de 56 ans et le marché de l’occasion pèse près de 3 fois plus en volume : 5,6 millions de transactions VO en 2017 : 2 millions de ventes se font dans des garages par l’intermédiaire de professionnels et 3,6 millions entre particuliers. Gras Savoye NSA vient sécuriser ce marché des ventes de véhicules d’occasion en dehors du canal des garages.

Nous couvrons également le marché des véhicules neufs, pour proposer dès l’achat la mise en place d’une extension de garantie qui prend directement le relais au-delà des 2 ans de garantie constructeur pièces et main d’œuvre. Nous louons aussi des fichiers de cartes grises pour adresser aux propriétaires une alerte au moment où leur voiture sort de la garantie constructeur, pour attirer leur attention sur nos produits. Le marché est considérable ! Il y a 40 millions de véhicules légers en France aujourd’hui. Tous sont susceptibles d’être concernés à un moment donné par une garantie…

NSA - Garantip-top : des garanties panne automobile pour rendre la route plus sûreNSA - Garantip-top : des garanties panne automobile pour rendre la route plus sûre

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Vous avez mis en place un système de souscription en ligne, cette innovation répond-elle aux attentes de vos clients ?

En 2011, nous avons dématérialisé nos échanges avec les garages. Ce sont les premiers à avoir disposé d’une plateforme de souscription en ligne. Ce dispositif a nettement amélioré les délais de mise en place de nos produits, réduit les risques d’erreur au moment de la saisie ou du traitement des données. Nous avons été les premiers à le proposer, mais désormais tous nos concurrents nous ont emboîté le pas.

Dès 2012, pour le marché des particuliers, nous avons baptisé notre site web : Garantip-top, (contraction de Garantie et tip-top). Ce site propose de choisir, souscrire et payer en ligne l’offre de son choix. Nous ne demandons aucune expertise, aucun test avant de mettre en place nos garanties, le processus est donc extrêmement simple pour les clients. Nous sommes fiers d’être ainsi devenu une véritable référence, d’avoir été pionniers et d’avoir réussi à innover principalement grâce à notre conviction que le marché des véhicules d’occasion était porteur. Nos produits rendent les transactions plus fiables, et au final, participent à une route plus sûre pour tous les conducteurs.

Etre la référence du marché nous offre aussi la possibilité de nous associer avec d’autres grands acteurs de mobilité. Ainsi, nous organisons une opération prestigieuse de partenariat avec les sociétés d’autoroutes Vinci autoroutes et APRR. Pendant toutes les vacances scolaires d’avril et de mai, puis en juillet aout, des spots publicitaires seront diffusés par les radios Autoroutes Info 107.7 FM de ces opérateurs, pour présenter Garantip-top.

Propos recueillis par Céline Meslier

Quels sont les projets sur lesquels vous travaillez actuellement, ou les réalisations dont vous êtes particulièrement fier ?

Outre le fait d’être au service de nos clients et d’avoir innové sur la partie souscription en ligne, je souhaite que nous puissions aller plus loin en proposant prochainement la déclaration de sinistre en ligne. Chez nous, la fréquence et l’intensité des sinistres ne sont pas très fortes, mais nous avons beaucoup d’actes de gestion. La digitalisation est une opportunité pour impliquer le client dans le processus, et lui donner plus de visibilité sur le traitement de sa demande et le remboursement de son préjudice. Ainsi, nous pourrons faire évoluer notre rôle vers plus de services pour une meilleure efficacité opérationnelle. En automatisant la déclaration et l’instruction du dossier, nous pourrons rembourser en 48h ou 72h, au lieu de deux semaines aujourd’hui.

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Willis Towers Watson a créé Compensation Software, un outil de gestion de rémunération à destination des grandes entreprises. Basé sur son expertise dans le domaine des Ressources Humaines et sur les études menées par le pôle Talents & Rewards de Willis Towers Watson, ce logiciel, qui intègre également des données sur le marché, vise à faciliter la mise en place d’une politique salariale juste et fiable. Jean-Vincent Ichard, Responsable du département d’enquêtes de rémunération pour Willis Towers Watson, nous le présente.

Si déterminer des politiques de rémunération efficaces est depuis longtemps un sujet majeur pour les entreprises, l’enjeu est d’autant plus important en cette période de bataille de talents. Jean-Vincent Ichard, Responsable du département d’enquêtes de rémunération pour Willis Towers Watson France, le rappelle : " une bonne politique RH repose sur trois piliers :

�� l’équité interne : à poste et compétences équivalentes, le salaire doit être similaire, même s’il est entendu qu’on ne perçoit pas le même salaire quand on travaille dans le domaine de la Finance, des Ressources Humaines ou de la Communication.

�� la performance individuelle : un salarié compétent mérite d’être récompensé.

�� la compétitivité du marché : une entreprise se doit de s’évaluer par rapport à ses concurrents pour savoir comment se positionner ".

" Certaines entreprises choisissent de ne pas s’aligner sur le marché " ajoute Jean-Vincent Ichard. " Elles considèrent qu’elles peuvent apporter d’autres choses à leurs employés, comme une plus grande souplesse sur les horaires, de meilleures offres sur les prestations complémentaires comme la restauration, la couverture santé ou le CE, c’est une façon de compenser une offre salariale plus faible que ses pairs ".

" Dans un contexte de très faible inflation, les entreprises ont continué à investir dans une politique d’augmentation, de l’ordre de 1,5 %. On devrait atteindre 2 % en 2017. Ce qui représente un effort significatif pour les entreprises n’est pas forcément perçu par les salariés, d’où la nécessité de définir une politique salariale juste " remarque notre spécialiste. " Il y a deux façons de déterminer les politiques d’augmentation au sein d’une équipe " explique-t-il. " Le saupoudrage qui consiste à donner le même pourcentage d’augmentation à tout le monde ou le tourniquet, c’est-à-dire qu’une partie de l’équipe perçoit un certain pourcentage d’augmentation quand l’autre n’en a aucun et l’année suivante le système s’inverse. Les deux approches ont des avantages, c’est à chaque manager de déterminer celle qui lui convient le mieux ".

" Les gestionnaires des enjeux Comp & Ben ont avant tout un rôle de pilotage : leur mission première est de soutenir et de conseiller les managers dans la gestion de leurs équipes " insiste Jean-Vincent Ichard. " Aujourd’hui, ils se retrouvent à gérer une telle masse de données que cette mission principale passe souvent au second plan. Une grande partie des données utilisées pour bâtir la politique de rémunération est gérée manuellement, sur des tableaux Excel, ce qui peut occasionner des erreurs et entrainer un risque de perte de valeurs, voire même des problèmes de gouvernance. Selon la taille des entreprises et le nombre de pays dans lequel elles sont implantées, la masse de données à prendre en compte peut être considérable. Si l’on prend le cas de Willis Towers Watson, nous sommes présents dans plus de 140 pays, sur quatre types de segments différents, je vous laisse imaginer la complexité pour déterminer notre politique salariale… C’est de ce constat qu’est né Compensation Software, une solution informatique qui aide nos clients à gérer toutes ces données et garantir l’équité interne dans le cadre de sa politique de rémunération ".

Compensation Software, un outil de gestion unique

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" Le client à sa disposition, en un seul et même endroit, toutes les informations dont il a besoin pour déterminer sa politique de rémunération et construire un programme cohérent, ce qui lui assure un gain de temps. On estime que Compensation Software fait gagner l’équivalent d’un Emploi Temps Plein.

Cette offre permet donc non seulement un gain de d’efficacité, mais aussi une performance accrue des responsables de politiques de rémunération, qui peuvent ainsi se recentrer sur leur mission principale " indique Jean-Vincent Ichard. " Au-delà du gain de temps, Compensation Software apporte de la fiabilité dans la gestion des données et donc une amélioration des compétences " ajoute-t-il.

" Willis Towers Watson est leader sur le secteur des enquêtes de rémunérations " rappelle Jean-Vincent Ichard. " Notre expertise de consultant en matière de gestion des emplois, ce qui couvre la notion d’équité interne et sur les enjeux de rémunération qui privilégient les notions de performance et de compétitivité, fait de Compensation Software un outil spécifique et complément nouveau sur le marché. Il s’adresse principalement aux entreprises de plus de 2 000 salariés ou qui sont présentes dans au moins 10 pays. Les entreprises deviennent clientes pour se comparer à leurs pairs en termes de salaires et de turn-over " explique encore notre spécialiste.

" Cette solution performante, facile d’utilisation et efficace nous permet d’accompagner nos clients

sur la question cruciale de la gestion des rémunérations ", souligne Jean-Vincent Ichard. " La force de notre outil est qu’il a été créé par des spécialistes des sujets Comp & Ben. Il est construit à partir de notre expertise sur ce type de données et répond donc pleinement aux attentes des professionnels de la gestion des rémunérations. Et ça, nous sommes les seuls à le proposer sur le marché " conclut-il.

Propos recueillis par Caroline Sergeant

Un outil solide et efficace pour favoriser le management des talents

Compensation Software aide à construire une politique de rémunération efficace et juste, en lien avec les données de marché. Son système conçu autour de l’architecture des emplois de l’entreprise s’interface avec les résultats d’enquêtes de rémunération menées par Willis Towers Watson au niveau mondial.

Le logiciel intègre de nombreuses fonctionnalités :

�� Un ensemble de données tiré de nos enquêtes de rémunération, offrant ainsi une vision de ce qui se fait dans le monde entier, pour déterminer le niveau de salaire d’un poste de manière cohérente et efficace,

�� Un programme de management pour récompenser les meilleurs salariés afin d’augmenter leur fidélité à l’entreprise et de favoriser leur rétention,

�� La classification des emplois qui permet de déterminer l’importance des différents postes au sein de l’entreprise pour mettre en place une politique efficace de gestion des talents,

�� Un reporting et des analyses qui permettent de se situer sur le marché et d’identifier les opportunités possibles pour s’adapter si besoin.

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L’augmentation et la diversification des menaces liées au crime financier ainsi que leur sophistication accrue par les nouvelles technologies obligent les entreprises d’assurance à assurer les plus hauts niveaux de protection pour leurs organisations et leurs clients. Une nouvelle approche des risques s’impose aux acteurs de l’assurance pour faire face aux défis dans la lutte contre le crime financier.

Frédérique Bannes, Responsable Conformité France de Gras Savoye Willis Towers Watson détaille pour Gscope ce qui constitue un enjeu stratégique, juridique et financier majeur.

En Avril 2016, le scandale des " Panama papers " révèle 11 millions de documents identifiant 214 000 sociétés offshore dans 21 juridictions internationales. Ces documents mettent en lumière des montages juridiques et financiers complexes utilisées à des fins d’activités illégales telles que la fraude et l’évasion fiscale, la corruption, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, le contournement des sanctions internationales (Ref. Rapport GAFI 2015-2016 p.25). En novembre 2017 éclate le scandale des " Paradise Papers " révélant un vaste univers

financier parallèle impliquant des entités et des personnalités au Kazakhstan, en Lituanie, Russie, Ukraine, Royaume Uni et USA.

L’augmentation et la diversification des menaces liées au crime financier ainsi que leur sophistication accrue obligent les entreprises d’assurance à assurer les plus hauts niveaux de sécurité financière qui regroupe les programmes suivants : Lutte contre le blanchiment des capitaux (AML/LAB), Lutte contre le financement du terrorisme (CFT), Respect des embargos commerciaux et financier, Lutte contre la corruption.

La sécurité financière repose sur un socle réglementaire qui définit les obligations dans chacun des domaines concernés, notamment :

�� La 4ème Directive européenne n°2015/849 du 20 mai 2015 introduite en France par l’Ordonnance du 1er décembre 2016 qui a déjà vocation à être complétée par la proposition d’une 5ème Directive. Ces textes révolutionnent la manière d’appréhender la prévention et la détection du blanchiment au sein des entreprises d’assurance : introduction de l’approche par les risques, contrôle renforcé des clients et partenaires, redéfinition des personnes politiquement exposées (PPE), création d’un registre des bénéficiaires effectifs des entreprises, renforcement des pouvoirs de TRACFIN et des mesures de gels des avoirs.

�� La Loi n° 2016-1691 dite Loi Sapin 2 du 9 décembre 2016 relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique qui crée l’Agence Française Anticorruption (AFA) en réponse à l’indice de perception de la corruption 2016 de l’agence Transparency International qui classe la France au 23ème rang sur 176 pays, soit juste devant les Bahamas.

�� Les sanctions internationales à l’encontre de nombreux pays qui visent à interdire, restreindre, ou contraindre le commerce de biens, de technologies et de services ciblés.

Les banques, compagnies d’assurance, conseillers en investissements financiers et intermédiaires en assurance en qualité de professions règlementées sont particulièrement concernés par ces mesures, tout comme les professionnels du chiffre (commissaires aux comptes, experts comptables), du droit (avocats, notaires... ) et du jeu (casinos).

Les défis de la lutte contre le crime financier

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35Propos recueillis par Céline Meslier

Risque humain

Risque financier

Risque informatique

Les acteurs de l’assurance doivent mettre en œuvre de véritables projets de mise en conformité incluant des procédures et des moyens attestant d'une prise en compte réelle des problématiques de sécurité financière dans les transactions au quotidien, et une vigilance accrue en matière de crime financier. Le collège de supervision de l’ACPR (Autorité de Contrôle Prudentielle et de Résolution) a en ce sens adopté, le 12 février 2015, des principes d’application sectoriels (PAS) relatifs à la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme pour le secteur des assurances. Elle attend des organismes d’assurance qu’ils mettent en place un dispositif adapté aux risques de LCBFT de leurs clientèles, de leurs produits et de leurs canaux de distribution et qu’ils en contrôlent l’efficacité.

Une attention particulière doit être portée sur les éléments d’information relatifs à l’origine et à la destination des fonds concernés, ainsi qu’à l’objet de l’opération et à l’identité précise des personnes qui en sont les donneurs d’ordre et les bénéficiaires effectifs (processus de Know Your Customer).

Gras Savoye SAS, membre du groupe international Willis Towers Watson, est engagé dans la lutte contre le crime financier et respecte de façon rigoureuse ses obligations règlementaires françaises et internationales de contrôle à l’entrée en relation et de suivi pendant toute la durée de la relation commerciale de l’ensemble de ses clients, partenaires et prestataires.

Les collaborateurs du groupe sont ainsi amenés à solliciter auprès de ces derniers un certain nombre de documents et d’informations (identité d’assurés individuels et de dirigeants d’entreprise, développement de nouveaux partenariats ou de nouveaux produits, opérations d’import/export, fusion/cession/acquisition de sociétés françaises ou étrangères..). Pour les nouveaux clients il s’agit de constituer des dossiers les plus exhaustifs possibles afin de bien les connaître, pour les clients qui l’étaient déjà il s’agit d’actualiser et de compléter leur dossier.

La transparence dans les relations d’affaires participe de la protection des clients et permet de mieux les accompagner dans la réalisation de leurs projets en leur apportant un conseil utile et des solutions adaptées à leur besoin.

Dates clés : 1989 : Création du GAFI (Groupe d’action financière sur le blanchiment des capitaux) lors du sommet du G7 à Paris pour examiner et élaborer des mesures de lutte contre le blanchiment de capitaux et s’assurer de leur mise en œuvre.

1990 : Création en droit pénal français de l’infraction de blanchiment d’argent sale issu du trafic de stupéfiants, généralisé en 1995 à tout type d’infraction.

1990 : Création de la cellule de renseignements financiers TRACFIN (Traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins) placé sous l’autorité du ministère de l’Action et des Comptes Publics. Ce service recueille et analyse les déclarations de soupçons que les professionnels assujettis sont tenus par la loi de lui déclarer.

2001 : Extension du mandat du GAFI pour intégrer les efforts de lutte contre le financement du terrorisme à ceux du blanchiment de capitaux. 35 pays et territoires, la Commission européenne et le Conseil de coopération du golfe ont adopté les mesures du GAFI.

2012 : Révision des recommandations du GAFI avec des normes renforcées en matière de devoir de vigilance relatif à la clientèle et à la conservation des documents.

Textes clés : 1997 : Convention de l’OCDE sur la lutte contre la corruption d’agents publics étrangers dans les transactions commerciales internationales.

Articles 432-11 et 433-1 du Code Pénal sur la corruption passive et active.

2016 : Ordonnance n°2016-1635 du 1er décembre 2016 transposant la 4eme Directive européenne anti-blanchiment (2015/849 du 20 mai 2015) qui renforce les règles de LCBFT.

2016 : Loi n° 2016-1691 du 9 décembre 2016 relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique – Création de l’AFA (Agence Française Anti-corruption).

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La vision du risque

Quel est le plus grand risque que vous ayez jamais pris ?

En tant que RM, mon métier est justement d’anticiper en permanence, de savoir décoder les signaux faibles dans les différents métiers de l’entreprise… mais aussi dans ma fonction.

Je vais vous partager une expérience qui m’est arrivée il y a de nombreuses années (donc il y a prescription) mais qui m’a profondément marquée.

En préparation de mon renouvellement assurances annuel, quelle ne fut pas ma surprise d’apprendre fin Octobre que mes conditions de renouvellement se soldaient toutes par des hausses vertigineuses ! Mon ratio S/P n’était pas si mauvais que ça et surtout je n’avais eu aucune alerte de mon courtier tenant…

Face à cette situation aussi inattendue que désagréable, j’ai décidé seule, après un rapide brainstorming avec mon équipe, de mandater sur le champ un autre courtier.

A moins de 2 mois de mon renouvellement, c’était plus que risqué !

C’est ainsi que j’ai fait la connaissance des équipes de Gras Savoye qui en quelques réunions, ont réussi à restructurer tout mon programme d’assurances et à le replacer dans de bonnes conditions sur le marché. J’avais ainsi réussi à transformer un risque en opportunité !

Quel est selon vous le plus grand risque pour demain ?

Vous avez déjà traité dans ce magazine de grands risques tels que les pandémies ou même les drones.

Rachel ORAND, Head of Corporate Insurance & Risk Management de Roquette, a partagé sa Vision du risque, au travers de ses réponses aux 3 questions de Gscope.

Quel est selon vous la définition du risque ?

Pour sortir de la traditionnelle définition du risque et être plus concrète, je dirais que risquer c’est oser… Oser revoir son business model, oser s’implanter dans un nouveau pays, oser conquérir de nouveaux clients.

Dans un monde qui va de plus en plus vite et où l’incertitude règne, le rôle des Risk Managers (RM) auprès de la Direction Générale est d’autant plus important. Le RM doit permettre d’identifier les risques, de les évaluer et de donner une vision des risques factuelle et consolidée (à travers la cartographie) afin de faciliter la prise de décision, d’aider au meilleur arbitrage.

Sophocle disait déjà

} Plus faibles sont les risques, meilleure est l’entreprise

}

Une entreprise qui gagne, c’est une entreprise qui prend des risques, mais des risques maîtrisés.

De nombreuses études ont démontré le lien de causalité entre les entreprises qui disposaient d’une gestion des risques performante et la performance de leur EBIDTA. Ce n’est pas un hasard non plus si les agences de notation ont désormais intégré le critère de la gestion des risques.

A l’heure d’une concurrence accrue, les entreprises devraient réfléchir sérieusement à revoir leur organisation afin d’intégrer la gestion des risques dans toutes les activités de l’entreprise et ainsi se doter des conditions pour surperformer dans leur secteur d’activité.

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Selon moi, un des plus grands risques reste le climat car ses évolutions sont la cause de nombreuses mutations qui s’étendent au-delà des frontières et touchent l’ensemble des populations. Etant de nature profondément optimiste, j’ose à croire que les différents scénario connus et communiqués à ce jour nous permettront collectivement de réfléchir à de nouveaux modes de vie plus respectueux de notre environnement.

Compte tenu du domaine d’activité de Roquette dont l’ambition est d’améliorer le bien-être en offrant le meilleur de la nature, je suis beaucoup plus attentive à ces risques climatiques et impacts environnementaux. Roquette par exemple optimise sa consommation d’énergie en installant des solutions énergétiques optimisées et en utilisant des énergies renouvelables compétitives. Roquette travaille également à la préservation de l’eau en optimisant ses procédés pour minimiser les consommations et en installant des technologies d’épuration performantes.

Enfin pour réduire les autres impacts environnementaux, nous privilégions les solutions les plus adaptées aux spécificités locales.

C’est la théorie des petits pas… mais si chacun fait un effort pour contribuer à réduire l’impact des évolutions climatiques, ce risque peut être contenu.

Et peut être qu’un jour grâce à la recherche, en plus des mesures de prévention que j’ai décrites précédemment, il sera possible d’implémenter de véritables mesures de protection pour annihiler ce risque.

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En bref

Du 14 au 20 mai, plus de 100 salariés de l’entreprise ont marché au profit de l’Association Petits Princes, que nous soutenons cette année. Pour chaque participant, Gras Savoye Willis Towers Watson s’est engagé à verser 5 euros. Cette somme a été doublée pour tous les marcheurs qui ont atteint les 50 000 pas, objectif fixé en début du challenge.

Le 24 mai, 13 équipes Gras Savoye Willis Towers Watson ont relevé le défi de la Vertigo : 954 marches, 230 mètres de hauteur ! Par équipe de quatre, tous ensemble ou en relais, ils se sont élancés à l’attaque des 48 étages de la Tour First à La Défense ! L’intégralité des fonds collectés est reversée aux programmes d’éducation de l’ONG PLAY International qui utilise le sport pour aborder avec les enfants les problématiques de vivre ensemble et de santé.

Une politique volontaire et des actions efficaces qui font le succès de la Mission Handicap

Depuis la création de sa Mission Handicap en 2010, Gras Savoye, qui fête cette année les 10 ans de sa démarche Bien-être au travail, mène une politique volontariste pour favoriser l’accompagnement des personnes en situation de handicap. Le taux de collaborateurs handicapés a ainsi progressé de 3,6 % en huit ans pour atteindre 4.90 %, un taux deux fois supérieur à la moyenne de notre secteur. Sur la même période, 77 demandes de reconnaissance de travailleurs handicapés ont été accompagnées et validées.

Les efforts portent également sur l’aménagement de l’environnement de travail, que ce soit en termes d’organisation avec la mise en place d’horaires adaptés ou au niveau ergonomique, avec l’achat de matériels spécifiques. 94 postes de travail sont concernés par ces mesures.

Notre entreprise mène régulièrement des campagnes de sensibilisation auprès de ses collaborateurs, par l’affichage, la distribution de flyers ou la participation à des événements tels que le Dive-in Festival, la Semaine Européenne pour l’Emploi des Personnes Handicapées ou le Théâtre à la carte.

Page conçue et réalisée par Caroline Sergeant

Une entreprise engagée en faveur d’une société inclusive et égalitaire

A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes qui avait pour thème #PressForProgress, Gras Savoye Willis Towers Watson a lancé différentes initiatives destinées à promouvoir notre vision de la diversité et de l’inclusion.

Viviane de Beaufort, professeur à l’ESSEC Business School et fondatrice de Women Essec, a pu échanger avec une dizaine de nos clients sur ces sujets lors d’un déjeuner-débat portant sur la " Féminisation des entreprises : nouvelle gouvernance et approche innovante de la performance ". Cette experte des questions de gouvernance et de genre a notamment souligné la performance accrue des entreprises engagées dans la mixité.

Chez Gras Savoye Willis Towers Watson, ces actions sont portées par notre comité Inclusion & Diversité (I&D) France, qui organisait le 8 mars, une conférence animée par Alan de Bruyne, spécialiste du management de la diversité. Il était proposé aux salariés de Gras Savoye Willis Towers Watson de venir en binôme mixte pour échanger autour des différences entre les hommes et les femmes afin de mieux les comprendre et les valoriser.

Le même jour, un guide avec des exemples de bonnes pratiques à appliquer au sein de l’entreprise en matière d’inclusion et de diversité a été distribué à l’ensemble des collaborateurs.

Mai rime avec solidarité pour Gras Savoye Willis Towers Watson

Les 5 et 6 mai, l’association Chiens Guides de Paris, dont Gras Savoye Willis Towers Watson est partenaire, fêtait ses 30 ans et la remise du 1 000ème chien-guide à une personne déficiente visuelle. A cette occasion, l’association avait installé un village sur le Parvis de l’Hôtel de Ville de Paris, avec des démonstrations d’équipes cynophiles et de sportifs paralympiques. Cinq de nos collaborateurs ont participé à la course solidaire des Chiens Guides de Paris, ce qui a déclenché un don de 100 euros par participant.

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