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Revue mensuelle de l’Association des anciens élèves et diplômés de l’École polytechnique

GRANDES INFRASTRUCTURES

��FERROVIAIRE

Un train toutes

les 3 minutes

SÉCURITÉ Maîtriser

les risques

Supplément au numéro 697

CONSTRUCTION Technique

et management

DOSSIER SPÉCIAL

Couv_697_supplément.indd 1 13/08/14 08:23

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supplément • la jaune et la rouge • septembre 2014

édito & SoMMAiRE

SOMMAIRE

APAVE - Van Phuc Lê (64) (p.2)

T-INGÉNIERIE - Jean-François Klein (85) (p.4)

APERAM - Frédéric Mattei (93) (p.6)

TRACTEBEL - Daniel Develay (p.8)

FREYSSINET - Manuel Peltier (90) (p.11)

SNCF INFRA - Bernard Schaer (p.12)

COSEA - Erik Leleu (p.14)

OSICA - Jean-Alain Steinfeld (p.16)

> LES GRANDS OUVRAGES

édItO

AU ROYAUME dE LA CRéAtIVIté

La Jaune et La Rouge rajeunit. Ce numéro de septembre 2014 est le premier d’une nouvelle formule. Il est en grande

partie l’œuvre de jeunes auteurs et s’attache en particulier aux premiers pas des polytechniciens dans la vie active.

A sa sortie de l’Ecole, un jeune polytechnicien sur deux choisit une activité en entreprise, attiré par l’industrie en

général et plus particulièrement par les domaines de l’énergie et de la construction.

Dans cet esprit, notre dossier spécial « Vie des entreprises », où des anciens plus chevronnés commentent leur

activité, est consacré aux « Grandes infrastructures ».

Qu’il s’agisse d’infrastructures ferroviaires, de ponts, de centrales nucléaires, de rénovation urbaine, d’offshore, ou

d’autres, on retrouve les mêmes règles de bonne conduite de projets complexes et d’une durée de vie exceptionnelle.

Créativité, agilité intellectuelle, maîtrise des risques s’imposent tout en respectant les piliers du développement

durable : économie, environnement et société.

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LES GRANDS OUVRAGES

pour le développement durable

Le groupe Apave, incontournable en démarche du

développement durable de ses partenaires, entreprises et

collectivités, décline sa politique en proposant des solutions

adaptées, mesurables et performantes. Appliquée aux grands

ouvrages, cette démarche constitue un axe majeur du

développement international d’un groupe actif sur les cinq

continents.

Les risques techniques et environnementaux sont devenus des paramètres de management analysés, détaillés, compris par Apave, qui ac-compagne ses partenaires dans leur volonté de maîtriser ces paramètres. Entreprise spécialisée dans la maîtrise des risques, Apave développe ses prestations techniques et intellectuelles via : l’inspection et le contrôle des équipe-ments et des installations, la sécurité incendie, le contrôle technique des bâtiments et la sécu-rité sur les chantiers, les essais produits et les essais matériaux, la formation professionnelle des salariés, les analyses environnementales, et le conseil en management et protection de l’environnement.Ces prestations visent à améliorer les perfor-mances et la sécurité des entreprises dans plu-sieurs secteurs notamment pour le bâtiment, la santé, l’énergie, l’industrie, le nucléaire, etc. Acteur reconnu de la sécurité des personnes et des biens et dans la protection de l’environne-ment, Apave est une entreprise engagée grâce à son expérience, son expertise, son indépen-dance, et sa proximité avec ses clients.

Certifications

Leader du contrôle technique de bâtiment au Liban, Apave est l’un des premiers contrôleurs techniques agréés et classés en 1re catégorie

par le ministère des Travaux publics libanais. « Une étape considérée comme une conso-lidation des principes de la qualité au sein de l’industrie locale de la construction » s’enor-gueillit Nasib Nasr, directeur général Apave Liban, qui accompagne les initiatives de conservation et de protection de l’environnement appli-quées au bâtiment à travers les certifications internationales LEED (Leadership in energy and environmental design) et Breeam (Building re-search establishment environmental assessment methodology) ou nationale ARZ Building rating system (ARZ BRS).Composé de trois tours de 11, 15 et 19 étages sé-parées par deux atriums, le projet de construc-tion des quartiers généraux de la BankMed à Beyrouth s’inscrit dans la lignée des grands ou-vrages. Apave y assume un faisceau complexe de missions – sécurité des personnes, solidité des ouvrages et protection sismique, accessibi-

lité aux personnes handicapées – dont la plus importante réside dans l’accompagnement du maître d’ouvrage pour l’obtention de la confor-mité avec le standard nord-américain LEED. «

Apave supervise les travaux de construction du projet pour s’assurer de l’application des exigences LEED, outil conçu pour promouvoir, construire, opérer et certifier des bâtiments et aménagements durables » insiste Nasib Nasr.

Ouvrages sous-marins et bâtiments

Les énergies fossiles et l’énergie renouvelable en Afrique centrale et dans le golfe de Guinée, of-frent à Apave l’opportunité d’affirmer son savoir-faire et sa force d’innovation dans le contrôle qualité des grands ouvrages sous-marins gaziers ou pétroliers ou des fermes éoliennes au service de l’environnement. Contrôler la qualité des tuyaux rigides en acier haute résistance (well-jumpers), des liaisons entre le support flottant

BIO EXPRESS

Van Phuc Lê (64) est également diplômé Ponts civil 68, MS à CSU (USA). Il a été Directeur Général Inspection Développement Economique au Vietnam dans différents ministères. En 1975, il intègre Technip et est nommé Directeur Adjoint de Technip Lyon en 87. Il rejoint Apave en 1990. Il est actuellement Vice-Président du Conseil d’Administration d’Apave et Président d’Apave International.

VIE DES ENTREPRISES

supplément • la jaune et la rouge • septembre 2014

l’engagement international

Van Phuc Lê (64) Vice-Président

du Conseil d’Administration

d’Apave et Président d’Apave

International

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LES GRANDS OUVRAGES

et la tête de puits (risers) et garantir leur inté-grité sur trente à quarante ans – une première en Afrique – contribuent à la protection de l’en-vironnement marin pour éviter toute pollution et pour éviter la construction d’installations et donc la destruction d’écosystèmes à préserver. « De fait, nous participons à l’essor économique des pays hôtes dans la préservation de leur en-vironnement » commente Nicolas Markov-Odin, directeur Pétrole et Gaz et directeur régional de la zone 3 Apave International (Grande-Bretagne, Russie, Guinée Equatoriale, Ghana, Europe du sud-est).Apave Monaco est devenu un acteur incontour-nable du respect de l’environnement avec la formation des acteurs de la construction et des missions d’assistance technique à maîtrise d’ou-vrage en haute qualité environnementale. Apave Monaco maîtrise toutes les démarches de certi-fication en mode projet sur l’ensemble des thé-matiques : gestion de chantier à faible nuisance, énergie, confort, acoustique, qualité de l’air, vi-sion globale sur le cycle complet d’un bâtiment, etc. Le tout pour garantir à la Société des Bains de Mer (SBM) et à l’Etat monégasque un niveau de performance respectueux de l’objectif environ-nemental visé pour des projets aussi prestigieux que le nouvel hôpital (Certivea), la rénovation de l’Hôtel de Paris (BREEAM), la tour Odéon de 60 étages (HQE) et nombre d’autres projets publics

et privés qui illustrent l’engagement d’Apave Mo-naco dans le développement durable. Sans oublier cette autre réflexion exceptionnelle sur l’extension en mer de Monaco qu’Apave ac-compagne avec Setec. « Le Prince Albert, fervent promoteur et acteur du développement durable insuffle une volonté environnementale et du-rable aux projets de la Principauté » confirme Michel Baravalle, directeur général Apave Mo-naco.

Transports, urbanisme et industries

Dans le cadre de la reconstruction du Vietnam, Apave Asie Pacifique joue une partition environ-nementale encore plus symphonique avec une action fondée sur les trois piliers du développe-ment durable : l’environnemental, le sociétal et l’économique. Ces trois volets sont au service des transports, de l’urbanisme, de l’industrie, et de la sécurité des biens et des personnes avec l’accom-pagnement d’un programme de… déminage ! Apave Asie Pacifique décline ses savoir-faire : vé-rification et certification du système de sécurité de la ligne 3 du métro de Hanoi, contrôle technique d’un tunnel de 4.5 km au Centre du Vietnam, inspection, examen et évaluation technique de la rénovation de 3 500 km de routes rurales au nord du Vietnam ; supervision de la réalisation de la rénovation du centre urbain de la province de Ca Mau dans le delta du Mékong et du dé-

veloppement de la zone urbaine moyenne de Lao Cai ; supervision de la construction et des installations du complexe industriel fer et acier de Cao Bang, contrôles non destructifs à l’usine thermique Mong Duong 2, le projet privé le plus important au Vietnam, contrôles non destructifs pour la maintenance de la raffinerie de Dung-quat et la construction de la raffinerie de Nghi Son, investissement étranger majeur, conforme aux normes locales et internationales les plus rigoureuses en matière de sécurité incendie et environnement.« Dans tous ses projets, Apave Asie Pacifique contrôle strictement l’influence et l’interaction du projet à l’environnement dans le processus de rénovation, de construction, et d’exploi-tation » affirme Nguyen Cong Phu, directeur général Apave Asie Pacifique qui intervient jusqu’au Japon sur mandat de l’Autorité de sûreté nucléaire française lié à la réalisation de générateurs de vapeur de remplacement pour EDF. Acteur de la maîtrise du risque et du déve-loppement durable sur les cinq continents avec ses 50 implantations dans le monde, souvent pionnières en ces matières, Apave (avec ses 10 500 salariés, acteurs et citoyens, dont 7 500 ingénieurs et techniciens), joue la carte de l’in-telligence et de l’expérience partagées entre la France et l’international. Apave dépasse la seule et simple conformité à l’assurance qualité au bénéfice d’une vision accessible et partagée par ses 200 000 clients et partenaires dans le monde ! g

supplément • la jaune et la rouge • septembre 2014

VIE DES ENTREPRISES3

LE GROuPE APAVE En ChIffRES

• 10.500 collaborateurs dont 2.500 à l’international

• 50 filiales en Asie, Afrique, Europe et Moyen-Orient

• Chiffre d’affaires : 800 Millions d’Euros

• Missions principales : maîtrise des risques, inspection, bâtiment, formation, essais mesures, consulting.

Cérémonie de signature du contrat de vérification et certification de la

sécurité du projet métro de hanoi.

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LES GRANDS OUVRAGES

de plus en plus complexes

Près de centenaire, la société T-ingénierie prend ses racines dans

les pas de Robert Maillard, dont l’héritage emmène les 60

salariés sur des projets très variés et dans l’air du temps mais aussi

qui s’ancrent dans l’Histoire comme sur l’ouvrage du 3e pont sur le

Bosphore actuellement en construction. Pour nous en parler, Jean-

François Klein (1985 école Polytechnique de Lausanne), associé

de T-ingénierie répond à nos questions.

L’histoire de T-Ingénierie a pour origine le

travail de Robert Maillard. Quel héritage en

tirez-vous encore aujourd’hui dans vos projets ?

L’année prochaine nous fêterons nos 95 années d’existence sur le sol Genevois après la création du bureau par Robert Maillard, personnage il-lustre ayant fortement marqué l’histoire de l’in-génierie avec ses développements multiples sur la théorie des arcs raidis et des dalles champignons, entre autres. Ses ouvrages font encore l’admira-tion de toutes les générations d’ingénieurs. Cette histoire fait partie de nos références. Elle est un témoin de notre ténacité à assurer la qualité de nos services au travers du temps. Si elle ne peut pas constituer une force en soi, elle nous a inspiré une certaine éthique et une philosophie de l’ap-proche des ouvrages que nous nous efforçons de

respecter et de faire évoluer.Cependant, un bureau d’études est avant tout une affaire de personnes et son évolution dé-pend directement de leur capacité à se remettre en question. Les outils principaux du métier sont sans conteste la créativité, la curiosité et l’esprit d’équipe. L’échange, la discussion et l’esprit cri-tique permettent de regarder en avant tout en analysant le passé.

L’activité s’est diversifiée avec le temps sur

tous les ouvrages d’art mais avez-vous un

attachement particulier aux ponts ? Vers

quoi la technique évolue-t-elle ?

De fait, nous avons un rapport particulier avec les ouvrages d’art car ils sont le symbole même et l’expression de l’art de l’ingénieur. Cependant, notre bureau d’études est actif dans la plupart des domaines de l’ingénierie civile que ce soit des bâ-timents en tous genres, de l’aménagement urbain, routier ou ferroviaire, des travaux souterrains, de l’assainissement ou encore de l’expertise.La technique évolue avec la société, elle s’adapte non seulement aux nouvelles technologies, mais elle se doit surtout de défier les métamorphoses du contexte social. On construit avec des architectures de plus en plus complexes, dans des environnements très encombrés avec des contraintes d’exploitation de plus en plus sévères qu’il faut maintenir en ser-vice pour limiter les perturbations aux usagers. C’est difficile, complexe et couteux. De ce fait, aux côtés de l’amélioration continue des qualités de matériaux (mais plus difficiles à mettre en œuvre), la technique évolue grâce à des méthodes et des équipements qui

s’adaptent à ces nouvelles contraintes. On revient sur le thème de la créativité qui est indispensable en tant qu’acteur de cette évolution.

Parmi les ouvrages que vous avez en cours,

le projet du 3e pont sur le Bosphore est un

exemple de chantier hors du commun. Celui-ci

a débuté en janvier 2013. Où en est-il au-

jourd’hui et quels sont les défis auxquels vous

devez faire face ?

Le chantier est ouvert depuis 16 mois et les pylônes culminent aujourd’hui à plus de 260 m de hauteur. Les travées de rives sont achevées aux 2/3 ainsi que les blocs d’ancrages. Les segments métalliques de 900 tonnes, sont en production, tout comme la câblerie et les élé-ments de selles de déviation en acier moulé. Les pre-miers haubans devraient être posés à l’automne tout comme le début du tissage des câbles principaux. C’est donc extrêmement rapide, du jamais vu ! C’est certainement là un des défis principaux, assurer la finalisation des études et leur qualité avec une pression quotidienne sur les épaules hors norme. Avoir l’œil partout, gérer les demandes d’adaptation du chantier, être sûr que la qualité de ce qui est mis en place corres-ponde parfaitement aux exigences élevées nécessaires pour un tel ouvrage, ce sont de nouveaux défis 24/24. Mais en plus de la technologie, c’est surtout un défi humain pour arriver à maintenir le moral des troupes et leur motivation, pour passer au travers des difficultés liées à l’aspect multi-ethnique du chantier. Chocs des cultures, des mentalités, différentes ap-proches, tout ceci dans un contexte du planning ex-trême… L’équation n’est pas simple à résoudre, mais elle est passionnante.

BIO EXPRESS

Diplômé en 1985 de l’école polytechnique de Lausanne (Suisse), et docteur ès sciences techniques, en 1990, Jean-François Klein débuté sa carrière en tant qu’assistant universitaire à l’institut du béton armé et précontraint. En 1987, en parrallèle de sa carrière universitaire, il est ingénieur au sein du bureau Walther, Mory, Maier à Basel. Il intègre en 1993, le bureau Tremblet SA à Genève et est associé en 1995. Le bureau devient T-ingénierie SA à Genève, en 2008.

VIE DES ENTREPRISES

SUPPLément • La jaUne et La roUge • SePtembre 2014

des ARcHITecTuRes

Jean-François Klein (85)

Associé

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LES GRANDS OUVRAGES

Quel challenge représente pour vous un tel

un ouvrage ? Est-ce une motivation supplé-

mentaire dans votre travail et un moteur pour

collaborer sur d’autres réalisations de cette

envergure ?

L’adrénaline a toujours été un moteur pour l’être humain et les challenges représentent autant d’objectifs qui le font progresser, c’est la même chose sur notre ouvrage. Mais il s’agit de durer, on travaille sur le moyen terme et il faut gérer le stress, la surcharge et les responsabilités des équipes pour qu’elles tiennent le coup et pour limiter les risques humains et techniques. Réussir ce qui va devenir un des ouvrages les plus emblématiques

de notre génération est certes une motivation qui à elle seule justifie énormément de sacrifices, sans compter les responsabilités engagées. Cependant, nous ne pouvons attendre la fin des études pour gérer la suite, il faut pouvoir à la sor-tie assurer une continuité à une telle équipe, qui, de plus, a acquis une expérience hors norme. C’est notre responsabilité de chef d’entreprise d’assurer cela, et nous y travaillons déjà depuis plusieurs mois. Travailler sur d’autres réalisations de cette envergure, certes on le souhaiterait mais il faut être réaliste, ce n’est pas tous les jours qu’une telle opportunité se présente.

Quels sont les autres ouvrages emblématiques

sur lesquels vous travaillez ?

Le but de notre métier n’est pas forcément de faire des ouvrages emblématiques, mais de faire modes-tement le mieux possible et avec la plus grande rigu-eur tous les ouvrages qui nous sont confiés. Dans ce contexte, citons que, nous venons d’achever la construction de deux passerelles remarquables à Lyon (passerelle de Décines, première passerelle suspendue courbe de France, et passerelle de la Paix conçue par D. Feichtinger). Nous avons également développé un projet de pont à haubans à Casa-blanca qui devrait prochainement voir le jour. g

SUPPLément • La jaUne et La roUge • SePtembre 2014

VIE DES ENTREPRISES5

Passion

Créativité

Innovation

Ravine Fontaine - La Reunion, Maitrise d’oeuvre Pont sur la Base Nautique - Rabat, Maroc, études d’exécution

Troisième traversée du Bosphore - Istanbul, Turquie, Ouvrage mixte ferroviaire et routier, portée 1’408 m - Conception et études d’exécution

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LES GRANDS OUVRAGES

D’ACIER

Industries mécaniques, agroalimentaires, vie quotidienne,

transports, médecine, pour ne citer qu’eux, sont autant de

domaines où l’acier est un atout précieux. On comprend

bien, dès lors, l’attractivité et la passion qu’il suscite en

France où il fut longtemps le fleuron de l’industrie. Rencontre

avec Frédéric Mattei (93), CEO de la division Alliages et

Spécialités et membre du Management Committee

d’Aperam.

Pouvez-vous nous parler brièvement de

votre parcours ?

J’ai commencé ma carrière dans l’industrie si-

dérurgique, à des postes proches des outils de

fabrication, notamment celui de responsable

production. Forcément, cela a orienté mon évo-

lution, particulièrement dans ce secteur et vers

des fonctions de management opérationnel

d’équipes de production ou travaillant à son

profit. Je dispose donc d’une expérience mar-

quée par un fort ancrage opérationnel.

En 2005-2007, j’ai abordé les fonctions corpo-

rate, rattachées au siège avant de revenir vers

l’opérationnel, par choix, dans le cadre de la

direction d’une usine. En effet, l’animation

d’équipes est définitivement ce qui me plaît

dans ce type de fonction.

Comment expliquez-vous votre passion

pour l’acier ?

L’industrie sidérurgique a ceci de particulier

qu’elle est capable de produire des pièces

d’une finesse extrême par la mobilisation

d’équipements de très grande dimension. C’est

un milieu extrêmement impressionnant de ce

point de vue.

Par ailleurs, j’ai toujours aimé la diversité des

gens rencontrés, issus de domaines divers et

d’origines sociales différentes. Ici, les compé-

tences opérationnelles se fondent au savoir

académique pour créer des pièces toujours

uniques, une synergie de groupe rare et où,

immanquablement, naît un fort sentiment

de fierté du métier contribuant à rendre l’en-

semble très attachant.

Ce secteur d’activité est-il toujours aussi

porteur ?

J’ai toujours travaillé dans des métiers sidé-

rurgiques de niche, aux produits à forte valeur

ajoutée, ce qui m’a permis de me sensibiliser

aux nuances d’acier.

L’environnement sidérurgique classique pro-

pose une production de masse et standardisée.

Les mots clés y sont excellence industrielle au

meilleur coût. Au final, vous avez un produit au

top de la technique, mais en tout point compa-

rable à celui de vos concurrents.

Pour ma part, je n’ai pas fait le choix d’évo-

luer dans les hauts fourneaux et les grandes

lignes de production, mais sur des marchés où

les aciers et les alliages fabriqués sont destinés

à des applications particulières, des usages très

précis, avec une logique d’innovation et de

compréhension des marchés.

Ce type d’activité à haute valeur ajoutée trouve

pleinement sa place en Europe occidentale,

notamment en France où l’on a les moyens de

VIE DES ENTREPRISES

SUPPLément • La jaUne et La roUge • SePtembre 2014

PARCOURS

Frédéric Mattei (93) CEO de la

division Alliages et Spécialités et membre du Management Committee d’Aperam

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BIO EXPRESS Frédéric Mattei (93) est également diplômé de l’École Nationale des Ponts et chaussées et titulaire d’un Executive MBA de l’ESCP-EAP. Il a commencé sa carrière en 1998 dans diverses responsabilités opérationnelles avant de prendre en charge, en 2005, la stratégie et de l’innovation de l’unité opérationnelle « Global Plates » d’Arcelor Mittal. En 2007, il est nommé directeur de l’usine du Creusot, faisant partie d’Industeel, société d’Arcelor Mittal. En 2013, il rejoint le groupe Salzgitter en tant que CEO de Salzgitter Mannesmann Stainless Tubes – France. Depuis le 1er juin 2014, il est CEO de la division Alliages et Spécialités et membre du Management Committee d’Aperam.

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L’InOX

Le 13 août 1913, dans la cité de Sheffield, réputée pour sa coutellerie et située au nord de l’Angleterre, Harry Brearley rejoint son antre. La formule, qu’il vient de mettre au point, associant fer et chrome, va prendre forme sous ses yeux… Sitôt sorti, il expérimente sur ce nouvel acier les attaques des acides alimentaires comme le vinaigre et le jus de citron, car il sait que ce nouvel alliage ne se limite pas seulement aux industries militaires, mais aussi à la production d’ustensiles de cuisine. Le succès est au rendez-vous : le rustre style – acier sans rouille – est né en Angleterre. Pourtant, il s’en est fallu d’un rien que cette invention soit française. En effet, au siècle précédent, Pierre Berthier, polytechnicien puis élève aux Mines, auteur d’une œuvre majeure ayant permis de grands progrès dans la minéralogie et la géologie, avait mis évidence les premiers aciers résistants à base de chrome, grâce à ses observations sur leur résistance à certains acides, l’incitant à imaginer leur application en coutellerie, déjà !

LES GRANDS OUVRAGES

produire des produits de haute de qualité. Il en

est ainsi d’APERAM, producteur d’inox, ayant

les moyens d’entretenir ses équipements in-

dustriels et de poursuivre sa croissance.

Si l’on regarde la sidérurgie avec une vision

élargie, on s’aperçoit qu’elle a toujours été af-

fectée par des effets de cycle. Mais, sur la durée,

c’est une industrie qui a toute sa place.

Pouvez-vous nous parler brièvement

d’APERAM ?

APERAM est une société luxembourgeoise, assez

nouvelle, qui puise ses traditions dans celles

de la sidérurgie européenne. Elle a été créée

par Arcelor Mittal qui a sorti de ses activités sa

branche acier inoxydable pour en faire une

société à part entière, avec structure et capital

propres.

Cette approche stratégique était nécessaire. En

effet, l’acier inoxydable est différent des autres

aciers. C’est une matière première chère et très

spéculative, car il est très chargé en chrome et

nickel. Il impose donc un mode de fonctionne-

ment différent. L’idée était donc de donner de

la visibilité, de la cohérence, à cette activité, en

créant une entreprise.

Qu’est-ce qui vous a incité à rejoindre

Aperam ?

J’ai beaucoup évolué dans les métiers liés à

l’inox et aux aciers spéciaux au sein d’Arcelor

Mittal. J’étais donc connu au sein du groupe

comme ayant une expérience en ce domaine.

Voilà pourquoi, alors que j’avais rejoint le

groupe Salzgitter en qualité de CEO – qui m’a

permis de sortir de ma zone de confort, de me

renouveler –, je n’ai pas pu refuser de rejoindre

APERAM.

D’une part, il y a le produit : ce sont des alliages

nobles aux propriétés très particulières. D’autre

part, l’approche de niche me plaît particuliè-

rement, car elle se doit d’identifier les besoins

spécifiques d’un client, pas forcément alimenté

de manière standard sur le marché, et de ré-

pondre à ce besoin, voire de le créer, tant et si

bien que le client est prêt à payer plus cher pour

avoir notre produit.

Derrière tout cela, il y a une logique d’innova-

tion, de compréhension des marchés, une rela-

tion client où il faut être présent tout le temps…

Dans un monde en mouvement, c’est en effet

à nous de nous adapter aux clients par la pro-

duction.

En quoi cette entreprise est différente de

celles où vous avez évolué ?

Elle n’est pas si différente dans la mesure où,

justement, j’ai toujours recherché des entre-

prises industrielles où il faut être très à l’écoute

des besoins et développer une agilité dans le

métier. C’est cela qui rend l’exercice particuliè-

rement intéressant.

Toutes mes entreprises avaient ces caractéris-

tiques-là. De plus, APERAM m’offre la possibi-

lité de porter un projet d’entreprise stimulant

et gagnant, avec un potentiel de croissance très

important à travers le monde.

Il y a vraiment beaucoup de très belles choses

à faire…

Aujourd’hui, quelles sont vos missions ?

Ma mission est de gérer l’ensemble de la di-

vision, avec la définition des nouvelles orien-

tations stratégiques de celle-ci, des marchés

sur lesquels on souhaite se développer, des

outils industriels à mettre en place pour porter

nos ambitions dans la cadre d’une stratégie à

mettre en place pour les 5 à 10 ans à venir. g

SUPPLément • La jaUne et La roUge • SePtembre 2014

VIE DES ENTREPRISES7

APERAM En ChIFFRES

• CA 2013 : 5,1 milliards de dollars US

• Expéditions d’acier : 1,73 million de tonnes

• Capacité de production : 2,5 millions de tonnes d’acier inoxydable

• Usines principales : 6 situées au Brésil, en Belgique et en France

• Réseau de distribution intégré : 19 centres de service

• Collaborateurs : 9 500

En BREF

Aperam est un acteur mondial du secteur de l’acier inoxydable, de l’acier électrique et des aciers spéciaux qui exerce des activités dans plus de 30 pays. La Société est structurée en trois secteurs d’activité : Acier inoxydable et aciers électriques, Services et Solutions, et Alliages et aciers spéciaux.

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LES GRANDS OUVRAGES

et des infrastructuresCréée depuis plus de 100 ans, Tractebel Engineering est une société

d’ingénierie spécialisée dans l’énergie et les infrastructures ; elle

constitue le pole ingénierie du groupe GDF SUEZ (branche Energy

Services), ce qui ne l’empêche pas de réaliser près des 2/3 de son

chiffre d’affaires pour des clients externes sur tous les contients.

« Partir de la page blanche dès la naissance d’une idée, comprendre

les besoins du client, concevoir le projet et le voir se réaliser » :

c’est ainsi que Daniel Develay, Directeur Général, nous raconte

Tractebel Engineering.

En quoi consiste votre activité ?

En tant que concepteur et maître d’œuvre, notre métier consiste à intervenir auprès de nos clients publics, ou auprès d’investisseurs privés afin de les aider à développer leurs grands projets. Nous sommes présents sur toute la durée de vie d’un projet : depuis les études de faisabilité, nous les accompagnons jusqu’à la réalisation, la construction de leur ouvrage et parfois nous les assistons durant l’opération, la maintenance ou la réhabilitation.Il est primordial de maîtriser tous les risques de ces projets. On parle là de risques sociaux (acceptation sociale), environnementaux, tech-niques et financiers. Notre mission est de faire en sorte que les projets voient le jour en res-pectant plusieurs critères : la qualité, les délais

et le budget annoncés. Il faut également qu’ils soient durables, pour le bénéfice des commu-nautés sous toutes les latitudes.

Quels sont vos champs de compétences ?

Nos interventions s’inscrivent dans le domaine de l’énergie : nucléaire, thermique (hydroé-lectricité, énergies nouvelles : éolien, solaire, biomasse…), transmission et distribution de l’électricité, etc. ; et également les grandes in-frastructures : grands bâtiments complexes (ex : les « data centers »), infrastructures de transport (ferroviaire, mobilité urbaine…), ports et voies navigables...Notre vocation recoupe finalement l’aménage-ment durable des territoires au sens large, en faisant appel à toutes ces compétences.

Quelques exemples de grands ouvrages ?

Nous sommes en cours de réalisation de nom-breux projets hydroélectriques dans le monde. Citons, à titre d’exemple, au Brésil, un aménage-ment de plus de 3 000 MW, Jirau ; en Ethiopie, la maîtrise d’œuvre d’un grand barrage, Gibe 3, de 246 m de hauteur associé à une usine de 1 870 MW.Dans l’énergie nucléaire, nous participons aux études d’exécution de la centrale nucléaire de Flamanville pour EDF et de la centrale de Taishan en Chine pour Areva. Au Chili, le termi-nal gazier de Mejillones dont nous avons assuré la conception et le suivi de la réalisation vient d’être inauguré.Dans les infrastructures de transport, nous sommes l’organisme technique indépendant

pour la ligne ferroviaire Sud-Europe-Atlantique qui va relier Tours à Bordeaux.Un autre projet d’envergure : le projet CIGEO de stockage géologique des déchets nucléaires en France, afin d’entreposer ces déchets à une grande profondeur dans une couche géologique étanche. Nous avons remporté, en tant que mandataire et co-mandataire au sein de deux Groupements, 2 lots de maîtrise d’œuvre pour concevoir les installations nucléaires de sur-face et l’ensemble des ouvrages souterrains en garantissant la sûreté des installations.

Le projet le plus marquant en termes de

challenge technique ?

Début des années 90, j’étais ingénieur en chef du projet de transfert hydraulique des « Lesotho Highlands », comprenant le barrage de Katse et le tunnel de transfert de 45 km de long : il s’agissait de stocker de l’eau au Lesotho en y créant un grand réservoir avec un barrage de 185 m de hauteur, afin d’alimenter Johannesburg en eau potable et industrielle, via le tunnel. C’est un des projets les plus complexes auquel j’ai participé. g

En BrEf 3500 collaborateurs, dont plus de 2/3 d’ingénieurs et experts.500 millions d’euros de CA.Projets couvrant plus de 100 pays.

VIE DES ENTREPRISES

SUPPLément • La jaUne et La roUge • SePtembre 2014

Daniel Develay

Directeur Général

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expert de l’énergie

Bio ExprEssSa carrière au sein du bureau d’ingénieurs conseils Coyne et Bellier, désormais nommé Tractebel Engineering, l’a mené au poste de Directeur Général de l’entité française. Depuis juin, il est Directeur Général de Tractebel Engineering et basé à Bruxelles. Il est également membre du Conseil d’Administration de Syntec Ingénierie et de MEDEF International et Président du Conseil des Chefs d’Entreprises France-Amérique Centrale de MEDEF International.

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NNOOTTRREE EEXXPPEERRIIEENNCCEE AAUU SSEERRVVIICCEE DDEE VVOOTTRREE AAVVEENNIIRR

MMAAKKEE OOUURR PPAASSTT EEXXPPEERRIIEENNCCEE BBEECCOOMMEE YYOOUURR FFUUTTUURREE

TRACTEBEL ENGINEERING est une société d’ ingénierie internationale qui a vocation de réaliser des études techniques et de superviser la conception d’ouvrages dans le domaine des énergies renouvelables (hydroélectricité, éolien ,etc.), des grandes infrastructures de l’eau, du gaz, du transport, des bâtiments complexes et des installations nucléaires.

TRACTEBEL ENGINEERING (FRANCE)

Le Delage - 5, rue du 19 mars 1962

92622 Gennevilliers CEDEX – FRANCE

[email protected]

Tél. +33 1 41 85 03 69 - Fax +33 1 41 85 03 74

www.tractebel-engineering-gdfsuez.com

CHOOSE EXPERTS, FIND PARTNERS

Sous le nom commercial de COYNE ET BELLIER, TRACTEBEL ENGINEERING (FRANCE) a étudié, conçu et réalisé

plus de 600 barrages et 90 usines hydroélectriques (70,000 MW), dans 70 pays en 65 ans.

Maquette C NB Tarbela:Mise en page 1 2/07/14 11:22 Page 1

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www.freyssinet.com

Passerelle du Fort Saint Jean - MuCEM - Marseille/France

La société Freyssinet réunit un ensemble d’expertises sans équivalent dans le domaine du génie civil spécialisé.

Elle propose des solutions techniques intégrées dans 2 grands domaines : la construction et la réparation de structures sous le label Foreva®.

Freyssinet contribue à de nombreuses réalisations sur les cinq continents qui en font le leader mondial de ses spécialités  :a la précontrainte, a les structures à câbles, a les méthodes de construction, a les équipements d’ouvrages, a la réparation et le renforcement de structures, a la maintenance des structures.

Ces activités sont réalisées sur un large éventail de structures : ouvrages d’art, bâtiments, tours de grande hauteur, installations industrielles et de production d’énergie, plateforme offshore, infrastructures de transports et sportives…

GNL de Pluto - Australie

Page 13: GRANDES INFRASTRUCTURES

3

pour les projets de construction, de réparation et d’entretien de structures

Créée il y a plus de 70 ans à l’initiative d’Eugène Freyssinet, l’inventeur de

la précontrainte, la société Freyssinet réunit un ensemble d’expertises sans

équivalent dans le domaine du génie civil spécialisé.

Quelles expertises propose Freyssinet dans

les domaines des infrastructures ?

Avec plus de 70 ans d’existence et la réalisation

de très nombreux ouvrages dans le monde,

Freyssinet est un partenaire privilégié pour

les projets de construction, de réparation et

d’entretien de structures. Dans le domaine de

la construction, la technologie du béton pré-

contraint reste l’activité numéro 1 de Freyssinet,

elle est utilisée dans de nombreux types de

structures : les ponts, les enceintes de centrales

nucléaires, les bâtiments, les réservoirs de gaz

liquéfiés ou encore les structures offshores en

béton.Nous utilisons également cette technolo-

gie dans de nouveaux types d’ouvrages tels que

les tours éoliennes. L’autre grand secteur d’ac-

tivité dans le domaine des structures neuves,

concerne les structures haubanées. Cette tech-

nologie fait appel à l’utilisation de câbles de

conception innovante, dérivée de la technolo-

gie de la précontrainte, avec un haut niveau de

performance en termes de résistance à la fatigue

et de protection contre la corrosion. Brevetés

par Freyssinet, ces câbles sont mis en place sur

les grands ponts haubanés à travers le monde

et notamment sur le pont de Normandie en

France, le pont de Rion-Antirion en Grèce, le

pont Vasco de Gama au Portugal ou demain,

le 3e pont sur le Bosphore en Turquie. Paral-

lèlement, Freyssinet a développé une gamme

étoffée de produits dédiés aux ouvrages d’art :

appuis, joints et amortisseurs. Dans le domaine

de la réparation et du renforcement de struc-

tures existantes, Freyssinet intervient en entre-

prise générale pour proposer des solutions clés

en main de conception-construction.

Quels types de solutions adaptées proposez-vous ?

Que ce soit dans le domaine de la construction

ou celui de la réparation, notre priorité est de

répondre point par point aux attentes et besoins

de nos clients. Cela peut aller jusqu’à une teinte

particulière pour les gaines de haubans, comme

nous l’avons fait sur le pont de Russky Island.

Dans le cas particulier de la réparation, Freyssinet

a développé une gamme de solutions spécifiques

commercialisées sous la marque FOREVA® qui ré-

pondent à un grand nombre de problématiques,

du traitement des fissures du béton à la précon-

trainte additionnelle en passant par la protection

cathodique et la protection parasismique. Elles

s’appliquent à tout type de structure, moderne

ou ancienne : bâtiments, ponts et ouvrages d’art,

structures hydrauliques et industrielles, tunnels et

voûtes. Récemment, nous sommes ainsi interve-

nus sur le barrage de Pannecière en France, la tour

MLC à Sydney, la cimenterie d’Illigan aux Philip-

pines ou bien, la mise aux normes sismiques de

l’Hôtel de Ville de Bucarest. Pour chaque projet,

nous apportons des solutions sur mesure, mises

en œuvre par les équipes locales de nos filiales.

Nous accompagnons ainsi nos clients à tous les

stades de leur projet, de l’aide au diagnostic et

au choix de la solution appropriée jusqu’à la

réalisation des travaux.

Freyssinet mise sur l’expertise d’un

groupe international et réunit un ensemble

d’expertises. Quels sont les apports pour vos

clients ?

Nous sommes implantés dans une cinquan-

taine de pays, souvent depuis de nombreuses

années, avec des équipes locales parfaitement

intégrées dans le tissu économique. A cela

s’ajoutent deux expertises globales qui sont

mises au service de nos entités locales : celle du

domaine technique et celle du management de

grands projets. g

Manuel Peltier (90)

Directeur Général

LES GRANDS OUVRAGES

SUPPLément • La jaUne et La roUge • SePtembre 2014

VIE DES ENTREPRISES

Freyssinet est un partenaire privilégié

BIO EXPRESSManuel Peltier est diplômé de l’Ecole Polytechnique (X.90) et de l’Ecole des Ponts et Chaussées. Entré chez Freyssinet en 1995, il a successivement occupé les postes de Responsable Méthodes et Responsable Projet, sur de nombreux projets de construction à l’international, principalement en Asie et aux Etats-Unis. Il a par la suite dirigé le Département Grands Projets de Freyssinet avant d’être nommé Directeur Général.

11

Page 14: GRANDES INFRASTRUCTURES

LES GRANDS OUVRAGES

dans son ensemble

Lorsque des millions de voyageurs prennent chaque jour le train,

pour des trajets longs comme sur des distances à échelle

régionale, c’est tout un système extrêmement complexe qui doit

être mis en œuvre, avec des équipes d’ingénieurs pointues pour le

concevoir et en accompagner l’évolution. Entretien avec Bernard

Schaer, Directeur Général adjoint de SNCF Infra en charge de la

direction Projets, Systèmes, Ingénierie.

Quels sont les principaux objectifs que vous

poursuivez au quotidien ?

Tout d’abord, nous avons pour objectif de continuer à innover et développer le système ferroviaire, c’est-à-dire mettre à disposition du réseau des composants qui répondent le mieux possible aux besoins de leurs exploi-tants, incluant notamment une diminution des coûts de maintenance, et une amélioration de la fiabilité du réseau. Nous devons aussi mettre notre expertise des différents consti-tuants du système ferroviaire au service d’une maintenance sur de très longues durées. Les composants du réseau ont souvent une durée de vie qui dépasse largement la durée pen-dant laquelle un industriel accepte d’assurer un service après-vente. Même si il va être très prochainement remplacé, je peux ainsi citer le poste d’aiguillage actuel de la Gare de Lyon à Paris, qui a été construit dans les années 1930. Nous avons donc besoin d’une expertise du patrimoine pointue pour être capable de faire vivre et évoluer ces systèmes, de manière fiable et aussi optimisée que possible. Nous avons par ailleurs l’ambition d’améliorer la capa-cité dans les zones très denses, en innovant et en permettant d’exploiter le réseau avec la meilleure performance possible. Enfin, RFF, propriétaire du réseau, nous confie l’étude des

projets qui s’imposent sur le réseau en exploi-tation. Nous avons actuellement une activité très importante dans ce domaine, puisque le montant des investissements sur le réseau ex-ploité (hors LGV en construction) a augmenté de 50% en cinq ans, et que les besoins sont plus importants encore, compte tenu de l’âge des installations. Notre objectif pour ces pro-jets est de les concevoir avec des exigences de réduction des couts, de maitrise des délais, et de les réaliser en garantissant évidemment la sécurité des voyageurs à bord des trains, mais aussi en trouvant les solutions qui minimisent les perturbations sur la circulation de ces trains.

Justement, qu’est-ce que cela implique de

pouvoir réaliser des projets sur le réseau

déjà exploité ?

Cela exige de la part de nos équipes la capacité d’imaginer comment modifier des installations sur lesquelles les trains continuent à circuler, puis de conduire les travaux nuit après nuit, en restituant chaque matin les voies à l’exploi-tation, à l’heure prévue et avec un niveau de sécurité absolu, quels que soient les travaux faits pendant la nuit. Il n’y a guère de place à l’improvisation ni de droit à l’erreur…

VIE DES ENTREPRISES

SUPPLément • La jaUne et La roUge • SePtembre 2014

maîtriser le système ferroviaire

Bernard Schaer

Directeur Général adjoint

SNCF Infra

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Page 15: GRANDES INFRASTRUCTURES

5

LES GRANDS OUVRAGES

Vos métiers impliquent une connaissance et

une expertise en matière ferroviaire extrê-

mement large…

Nous devons en effet connaître le fonction-nement du système ferroviaire dans son en-semble, en avoir une vision globale, être ca-pables d’imaginer les composants et les projets de demain et de savoir comment les insérer dans le système ferroviaire qui existe. Car nous ne créons quasiment jamais un nouveau sys-tème autonome ; nous devons composer avec celui qui existe. Même lorsque nous concevons une ligne à grande vitesse, il faut l’interfacer avec les voies classiques, avec les systèmes de contrôle-commande ou communication déjà en place. Il faut composer avec tout cela, insérer des technologies de pointe dans un environne-ment plus ancien, être à même de faire évoluer le réseau par parties.

Qui sont vos principaux clients, et sont-ils

uniquement en France ?

Nous réalisons un chiffre d’affaires de 600 mil-lions d’euros environ, avec un client principal (80% du CA) qui est RFF. Mais nous travaillons également pour d’autres activités et branches de la SNCF, pour lesquelles nous concevons des ateliers d’entretien des rames et mettons à disposition des systèmes d’informations voya-geurs. Nous comptons aussi parmi nos clients des titulaires de contrats de partenariat public/privé, pour lesquels nous réalisons des presta-tions dans le cadre de la construction des lignes à grande vitesse en cours. Enfin, nous mettons notre expertise et notre savoir-faire au service de Systra, filiale d’ingénierie de la SNCF et de la RATP, ou d’entreprises pour de nombreux pro-jets à l’international.

Quels sont les grands chantiers embléma-

tiques sur lesquels vous êtes actuellement

engagés ?

Nous avons conduit une très importante opé-ration de modernisation de la ligne B du RER, en Ile-de-France. Le but était faire passer un train toutes les 3mn sur une ligne qui trans-porte 900 000 voyageurs par jour. Un chantier de taille sur lequel nous avons refait les quais des gares, repensé et modernisé l’information voyageurs, mais aussi modifié la signalisation et remplacé plusieurs postes d’aiguillage. Ce chantier a nécessité l’arrêt de la circulation du RER pendant quatre jours autour du week-end du 15 août dernier, afin de mettre en service les nouvelles installations et de réaliser de manière exhaustive tous les essais et toutes les vérifi-cations nécessaires pour s’assurer que, malgré tous les soins apportés aux études et aux tra-vaux, aucun défaut capable de mettre en cause la sécurité ne subsistait. Pour ce faire, 400 per-sonnes ont été mobilisées en plein mois d’aout. Cet exemple illustre bien les situations délicates sur lesquelles nous intervenons.

Vous évoquiez également les renouvel-

lements des installations et les lignes à

grande vitesse…

Absolument. Nous avons par exemple renou-velé l’an dernier 500 kilomètres de voies, en travaillant le plus souvent la nuit pour laisser les trains circuler le jour. Cela demande une grande adaptabilité pour nos équipes. Par ailleurs, nous sommes actuellement en train de réaliser tous les raccordements des lignes à grande vitesse en construction sur le réseau classique. Entre Tours et Bordeaux par exemple, une dizaine de raccordements sont en cours de construction pour permettre la desserte des villes importantes sur le parcours. Mais nous voulons limiter à 10 mn l’allongement du temps de voyage jusqu’à Bordeaux. Il nous reste donc en moyenne 1mn par chantier, alors qu’il faut déplacer des voies sur lesquelles, en situa-tion normales, les trains roulent à 200km/h. Une preuve de plus de la grande complexité des chantiers sur lesquels nous travaillons, et de l’expertise très large dont font preuve nos équipes, au quotidien. g

SUPPLément • La jaUne et La roUge • SePtembre 2014

VIE DES ENTREPRISES

La DIreCtIoN ProjetS SyStèmeS INGéNIerIe De SNCF INFra eN BreF

Projets, Systèmes, Ingénierie regroupe toutes les compétences d’ingénierie et de management de projet de SNCF Infra. La Direction compte 4000 salariés, principalement ingénieurs et techniciens, à Paris mais également via de nombreuses unités sur l’ensemble du territoire. Elle couvre tous les métiers de l’ingénierie ferroviaire, l’ingénierie d’exploitation, l’ingénierie systèmes, et chacune des spécialités de l’ingénierie ferroviaire, de la voie aux plateformes, en passant par les ouvrages d’art et les caténaires ou les télécoms. Projets, Système Ingénierie assure la maitrise d’ouvrage déléguée et la maîtrise d’œuvre de nombreux projets sur le réseau, participe aussi aux projets de Lignes à Grande Vitesse. Ses compétences sont particulièrement mises à contribution pour la réalisation des projets complexes sur le réseau en exploitation.

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Page 16: GRANDES INFRASTRUCTURES

2

les GRANDs OUVRAGes

de la lGV Tours-Bordeaux

La société concessionnaire Lisea a confié la conception et la

construction de la ligne SEA Tours-Bordeaux au groupement

d’entreprises Cosea. Erik Leleu, DRH de Cosea, présente

l’organisation et les étapes de construction du projet.

Pouvez-vous présenter Cosea ?

Cosea (concepteur constructeur) est un des trois éléments de l’organisation globale du projet Ligne SEA Tours-Bordeaux avec Lisea (conces-sionnaire) et Mesea (exploitant mainteneur). Cosea, contrairement à Lisea, est un groupe-ment éphémère, il cessera son activité dès la

mise en service de la ligne, c’est-à-dire en 2017.

En tant que concepteur-constructeur,

quelles sont vos missions spécifiques ?

Nous avions tout d’abord pour objectif de faire évoluer le projet d’un APS (Avant Projet Sommaire) vers un APD (Avant Projet Détaillé) tout en pilotant la conception du projet avec le Sous-Groupement Conception (SGC). Ce Sous-Groupement intègre dans la conception de la ligne l’ensemble des modifications issues de la concertation menée par Cosea avec les 113 communes, les 6 départements et les 3 régions administratives traversées aujourd’hui par la ligne. Lorsque nous avons abouti à un APD, les travaux ont pu être lancés. Le Sous-Grou-pement Infrastructures (SGI) a alors procédé au terrassement et au génie civile, un chantier qui sera livré à la fin de l’été. Aujourd’hui, 95 % du terrassement et 95 % du génie civil ont été réalisés. Actuellement, sont livrés les bases tra-vaux ferroviaires à partir desquels l’ensemble de la voie sera posée, l’une à partir du nord de Châtellerault, et l’autre au nord d’Angoulême. Cette phase sera réalisée par le Sous-Groupe-ment Superstructures (SGS). Au même moment interviendront deux autres Sous- Groupe-ments pilotés par Cosea :

• Le Sous-Groupement Energie (SGE) qui ali-mente toute la ligne en électricité

• Le Sous-Groupement Signalisation-Télécom-munications (SGST), en charge de la signali-sation, des télécommunications, de la basse tension et du contrôle d’accès.

A quels types de contraintes êtes vous

confronté et comment y répondez-vous ?

Les contraintes principales sont majoritairement apparues en début de projet. Elles concernaient l’environnement et les décrets loi sur l’eau. Nous avons ainsi mis en place un dispositif très per-formant, associant les APN, consultées comme de véritables experts et dont les avis étaient pris en compte. Nous avons suivi la devise des trois règles à respecter dans le cadre de l’environne-ment : réduire, éviter, compenser. g

En BrEf

La direction de projets de Cosea pilote et coordonne cinq sous-groupements réunissant l’ensemble des compétences nécessaires à la construction de la ligne à grande vitesse.Tours-Bordeaux : 340 kms de lignes nouvelles, dont 302 kms de ligne à grande vitesse et une quarantaine de kms de raccordement à la ligne existante.

VIE DES ENTREPRISES

SUPPLément • La jaUne et La roUge • SePtembre 2014

Erik Leleu

DrH de Cosea

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Bio ExprEss

1977 :

Agrégation en Histoire-Géographie et devient professeur en collège

1981 :

Responsable des relations sociales en hypermarché

1987 : DRH de la société Dumez EPS (Nord)

1992 : DRH de Dumez France à Paris

1998 : DRH de GTM Construction

2004 : DRH chez Cofiroute et Vinci Concessions ASF (autoroutes du sud de la France)

2007 : DRH du Groupe mondial de concessions et de constructions Vinci

2009 : DRH de Cosea pour le projet de ligne à grande vitesse Tours- Bordeaux

2012 : Nommé Chevalier de l’Ordre national du mérite

la phase concepTion-consTrucTion

Page 17: GRANDES INFRASTRUCTURES
Page 18: GRANDES INFRASTRUCTURES

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GRANDS OUVRAGES

de l’habitat social et de la rénovation urbaine

Adoptée le 15 janvier 2014 au Sénat, la 2e phase du programme

national pour la rénovation urbaine a été lancée pour la période

2014-2024. Le nouveau programme national de renouvellement

urbain (NPNRU) vise « en priorité les quartiers présentant les

dysfonctionnements urbains les plus importants ». Deuxième opérateur

national de l’ANRU, OSICA est appelée à jouer, à nouveau, un rôle

majeur dans ce programme. Le point avec Jean-Alain Steinfeld,

Directeur Général d’OSICA.

Quels sont les objectifs du nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU) ?Le NPNRU (PNRU 2) vient conti-nuer le travail effectué depuis 2004 pour améliorer le cadre de vie des habitants, développer l’attractivité résidentielle des quartiers et favoriser leur déve-loppement économique. Ce nou-veau plan mobiliserait 20 mil-liards d’euros : 5 milliards d’euros par l’ANRU et 15 milliards par les collectivités locales et les bailleurs sociaux. Il permettra de parachever des projets mis en œuvre par le PNRU 1 et d’en lan-cer de nouveaux. Il portera une attention particulière à certains volets de la rénovation urbaine, jusqu’ici peu traités, comme la rénovation de l’habitat privé ancien, les copropriétés dégradées et l’habitat insalubre.

Quels sont les changements apportés par rapport au PNRU 1 ?Les conventions seront désormais conclues au niveau intercommunal, dans le cadre d’un pro-jet de ville et de territoire, avec la signature de chartes intercommunales qui définiront les moda-lités de relogement et d’accompagnement social dans le cadre des projets de renouvellement urbain. Le NPNRU mettra l’accent sur la partici-pation des habitants et des acteurs économiques,

en veillant particulièrement à ce que leurs repré-sentants soient systématiquement associés à la définition, à la mise en œuvre, et à l’évaluation

des projets, selon un principe de « co-construc-tion » de la politique de la ville.

OSICA s’est dotée du label « rénovateur urbain ». Quels types de solutions apportez-vous pour le logement social ?La rénovation urbaine du PNRU 1, c’est pour OSICA : 36 projets ANRU, 3 100 démolitions et

autant de reconstructions, 985 M € de travaux, 206 M € de subventions de l’Etat. Avec l’appui de nos partenaires, et aux côtes des collectivités

locales, nous avons ouvert, depuis 2004, de gigantesques chantiers de transformation de notre patrimoine touchant l’en-veloppe des bâtiments, les par-ties communes, les parties pri-vatives - avec des milliers d’inter ventions en milieu occupé - et les espaces exté-rieurs. Au-delà de l’amélioration du bâti, nous veillons particuliè-rement à la qualité de l’entretien des immeubles et du quartier dans son ensemble, ainsi qu’aux questions relatives à la tranquil-lité du territoire et à la préser-

vation du lien social. Nos marchés de renouvel-lement urbain sont sys tématiquement conditionnés à l’application d’heures d’insertion : 500 000 heures d’insertion auront été effectuées en 5 ans, soit l’équivalent de 70 emplois perma-nents à temps plein. Les opérations de rénovation urbaine sont aussi l’occasion de donner du sens et de l’emploi aux habitants. g

VIE DES ENTREPRISES

SUPPLément • La jaUne et La roUge • SePtembre 2014

osica, acteur de référence

Jean-Alain SteinfeldDirecteur Général

16

en brefOSICA, filiale du groupe SnI, le pôle d’immobilier d’intérêt général de la Caisse des Dépôts, est un acteur de référence de l’habitat social en Île-de-france et dans l’Oise. Avec près de 43 000

logements familiaux et 11 400 logements en résidences services, OSICA est présente dans 150 communes d’Île-de-france et de l’Oise. OSICA est le deuxième opérateur national de l’AnrU avec

36 conventions en cours pour un montant de travaux de 985 M d’€.

Quincy-sous-Sénart (91) Le Vieillet - 489 logements réhabilités.©

Hervé Th

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Page 20: GRANDES INFRASTRUCTURES

APAVE. 5 MÉTIERS : INSPECTION, BÂTIMENT & GÉNIE CIVIL, FORMATION, ESSAIS & MESURES, CONSEIL. 10 500 PROFESSIONNELS DE LA MAÎTRISE DES RISQUES DONT7 500 INGÉNIEURS ET TECHNICIENS. 130 AGENCES. 143 SITES DE FORMATION. 31 LABORATOIRES ET CENTRES D’ESSAIS. 50 IMPLANTATIONS À L’INTERNATIONAL.

ITER, 1er réacteur de fusion nucléaire. Apave s’est vu confier les missionssuivantes : contrôle technique de construction notamment des 493 plotsantisismiques qui supporteront le réacteur ; coordination de la sécuritépour la construction des bâtiments et l’assemblage du réacteur ; assistancetechnique aux constructeurs d’équipements. www.apave.com

Parce qu’on nous confie des missions comme celles-ci,vous pouvez nous confier la vôtre

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