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Fruits et légumes

ACTION AGRICOLE136 JUIN 2013

L’oïdium du melon est unparasite très fréquent, enculture abritée comme en

plein champ notamment en aoûtseptembre dans le Sud-Ouest. Deuxespèces de champignons récem-ment renommées sont présentes :Golovinomyces cichoracearum -Gc- (ex Erisyphe cichoracearum) etPodosphaera Xanthii - Px - (exsphaerotheca fuliginea). On dis-tingue pour chacune d’elles di-verses races.

Ces deux champignons, seuls ouen mélange, colonisent feuilles ettiges, limitent le volume foliairejusqu’à la destruction totale dufeuillage, impactant ainsi rende-ment et qualité des fruits.

Élément de biologie :un cycle assez court

La conservation de l’inoculumreste mal connue ; l’hypothèseactuellement retenue est uneconservation par spores sur cucur-bitacées (concombre, courgette,melon) ou sur adventices (plantain,laiteron…)

Au contact de la feuille demelon, les spores d’oïdium ger-ment (sans eau mais forte hygromé-trie) et la phase invasive débute. Unréseau de mycélium recouvre alorsplus ou moins le limbe.

Quelques jours après l’infectionau champ, la sporulation de coni-dies à la surface des feuilles assurela dissémination de la maladie(vent, pluie, irrigation, insectes).

En conditions favorables, lecycle est réalisé en 5 à 7 jours.

Les oïdiums sont des parasitesobligatoires et ont donc besoin d’unhôte pour se développer. quand laplante est détruite, le champignonmeurt.

Période à risqueLa température n’est pas un fac-

teur limitant : développement entre10 et 35°C avec un optimum vers23 à 26°C. Gc se développe bienentre 15 et 21°C et avec une hygro-métrie proche des 100% alors quePx a une gamme de températuresplus large entre 15 et 26°C maispréfère une hygrométrie plus bassede 75%.

Au contact de l’eau, les conidiessont plus ou moins altérées, expli-quant des épidémies moins impor-tantes durant les périodes plu-vieuses.

Les premiers foyers apparaissentsur feuilles basses proches du col-let, protégées de la lumière par lecouvert végétal ; une vigueurexcessive favorise l’apparition deces premiers foyers.

L’alternance de périodes humi-des (rosée sans pluies) et sèchesassociées à du vent favorise l’appa-rition parfois explosive de l’oïdium.

SymptômesLes symptômes peuvent être

présents à tous les stades de déve-loppement du melon : du stadecotylédon au stade récolte. Ils sontidentiques pour les deux espèces etles différentes races.

Sur feuille, des taches pou-

Oïdium du melon

dreuses blanchâtres apparaissent àla face supérieure comme inférieu-re du limbe (photo 1 : symptômestypiques sur limbe).

Des dégâts sont également pré-sents sur tiges mais très peu pré-sents sur fruits.

Les 2 oïdiums présentset évolution des races

Diverses races des deux espècesd’oïdium ont été mises en évidenceen France. Pour Golovinomycescichoracearum - Gc- on distingueune seule race (Gc) alors que pourPodosphaera Xanthii - Px - denombreuses races ont été isolées(Px1, Px2, Px5, Px3).

Grâce à l’observation d’acces-sions de sensibilité connue à cesdiverses races (photo 2), on noteune évolution des races présentessur le site du Cefel Moissac : jus-qu’en 2001 les races Px1, 2 et 5sont présentes puis apparait la racePx3 alors que la race Px2 disparait.À partir de 2005, la race 3-5 appa-rait et une nouvelle race est suspec-tée en 2012.

Pour cette nouvelle race nousmanquons d’informations.

Des résistances intermédiairessont observées dans la plupart desvariétés commerciales actuellementproposées dans la liste variétalemelon du bassin de productionSud-Ouest.

Méthodes de protectionDes méthodes prophylactiques• La plantation de plants indemnesd’oïdium reste un préalable (cotylé-dons atteints d’oïdium sur plantgreffé à surveiller)• La gestion du climat des abris per-met de limiter l’apparition de l’oï-dium. Les ouvertures pratiquéesdans les bâches plastiques favori-sent l’aération du feuillage et rédui-sent l’hygrométrie.• les plantes sur-alimentées sontplus sensibles à l’oïdium• Afin de réduire au maximuml’inoculum il est nécessaire dedétruire les vieilles melonnièresune fois la récolte terminée. Choix variétal pour limiter lerisque oïdium

Le choix d’une variété avec unebonne résistance intermédiaire

oïdium suivant le créneau de plan-tation limite le risque oïdium à laparcelle en complément des autresméthodes de lutte.

Lutte chimique Assurer un traitement préventif

notamment à base de soufre.L’observation des premiers foyerssur feuilles basses dans le couvertvégétal permet un positionnementdu premier anti-oïdium “au bonmoment”.

Une des meilleures protectionscontre l'oïdium reste l'applicationde spécialités commerciales à basede soufre mouillable. La dose est àmoduler en fonction du développe-ment foliaire de 2 à 6 kg/ha (atten-tion aux fortes chaleurs si tempéra-ture supérieure à 28°C).

Il faut particulièrement soignerla pulvérisation sur ce pathogène(volume de 600 L/ha).

Il est important d'utiliser les spé-cialités commerciales en préventif ;peu d’entre elles sont efficaces encuratif. Le choix des produits s'ef-fectuent en fonction de la période àrisque (cf BSV), du niveau de

risque et du stade de la culture.Il est important de connaître les

familles chimiques des substancesactives afin d'alterner leur utilisa-tion (meilleure efficacité, gestiondes résistances).

Les différentes familles chi-miques sont :• les IBS : Spécialités commer-ciales telles qu’Impala, Systhanemax, Systhane new, Mycloss Fort,Atomium, Topaze, Gana• les strobilurines ou strobilurinesassociées : Ortiva, Collis, Physalis• les amidoximes : Takumi (AMMrécente)• les autres : Nimrod, Topsin70WG, Karathane 3D et aussi dessubstances actives d'origine natu-relle comme Serenade Max, AQ 10,Prev-am

(Liste des spécialités commer-ciales non exhaustive).

Projet Defileg (Ctifl et partenaires)

L’objectif de ce projet est dedévelopper des moyens de protec-tion des cultures légumières enintégrant des produits de type SDPstimulateurs de défense des plants,en s’appuyant sur les couplesoïdium-melon et mildiou-laitue. La1ère action a permis, à partir d’unelarge gamme de produits, de sélec-tionner quelques SDP ne présentantpas d’effets biocides et ayant unebonne efficacité. Certains autresparamètres tels que l’origine desproduits ou encore la volonté dessociétés de développer ces produitsont également été pris en compte.Trois produits de type SDP ont ététestés dans les différentes actions :SDP1, SDP2, SDP3.

Une action du projet visait àdéterminer l’influence des stresssur l’action des SDP. Il ressortqu’un stress modéré améliore l’effi-cacité des SDP en culture de melonalors qu’un stress trop intense

Photo 1 : Taches caractéristiques poudreuses et blanchâtres face supérieuresur limbe de feuille de melon

Photo 2 : Hôtes différentiels avec différences d’attaque d’oïdium sur feuillage (Védrantais - 100% attaqué / hôtesmoins sensibles – 0 à 30 % attaqués)

Sylvie BOCHU, Chambred’Agriclture 82

Daniel LAVIGNE – CEFELhttp://www.cefel.eu

Cette action de diffusion est cofinancée parl’Union européenne avec le fonds européen

agricole pour le développement rural enMidi-pyrénées et parl’Etat au travers du

CasDar

semble au contraire pénaliser lesrésultats.

Une action du projet visait àdéterminer la réactivité d’acces-sions de melon à différents SDP surl’oïdium. Il semble qu’un trèsfaible nombre d’accessions soitréactive aux SDP. Les travaux ontmontré de fortes différences deréactivité entre accessions, ainsique de fortes différences d’actiondes SDP. Le SDP1 a été le SDPtesté le plus efficace.

Les tests de réactivité réalisés enconditions de plein champ concor-dent avec ceux réalisés sur plan-tules : on retrouve des différencesde réactivité aux SDP.

Pour les essais de tests de SDPen conditions de plein champ, onretrouve dans les 3 centres d’expé-rimentation (Ctifl, Cehm, Cefel)une bonne efficacité du SDP1, par-fois équivalente ou supérieure auxréférences chimiques. Les deuxautres SDP peuvent présenter desefficacités partielles, variablesselon les sites.

Cette dernière année de travaux(2013) doit permettre de fiabiliserles résultats obtenus dans chaqueaction, et de conclure sur l’efficaci-té réelle des SDP ainsi que de leursconditions optimales d’utilisation.Ces 3 produits SPD sont au stadeexpérimental et ne sont donc pasencore utilisables sur melons.

Sites internet à consulterhttp://ephytia.inra.fr/melon

http://www.fruits-et-legumes.net