Download - FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

Transcript
Page 1: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

Le scoutismechez

Idées fondamentales, fiches, exemples et conseils

les Eclaireurs

Ma f

ard

e d

e l’

an

imate

ur

scou

t

SC 01 E

Propositions pour vivre les sept éléments de la méthode scoute

>

>

Page 2: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute3

Merci !Si nous vivons en fédération, c’est pour bénéficier de services communs à tous. Ils doi-vent nous aider à nous préoccuper de l’essentiel : nos scouts. Il était indispensable d’of-frir à chaque animateur des propositions claires et actualisées pour l’aider à mettre enœuvre la méthode scoute conçue au cours de l’année 1907 par Baden-Powell.

Dans le cadre du contrat d’animation fédérale Des Scouts parmi les Hommes, nous nousétions engagés à améliorer la première version de notre outil baptisé « Les sept mer-veilles de la méthode scoute », un outil publié en juin 1999. Le staff fédéral a donc ré-fléchi à une autre manière de présenter les choses. Il a créé le plan détaillé des différentscahiers et a réfléchi au contenu précis de chaque chapitre. Les travaux en formation,les rencontres avec les animateurs et l’attention permanente des cadres ont permis defournir la matière première, les exemples et de pointer les soucis particuliers. La par-ticipation de divers cadres fédéraux aux rendez-vous européens et mondiaux du mou-vement scout a offert le recul nécessaire à la compréhension de la spécificité de lamission du scoutisme.

Voici donc l’état actuel des propositions qu’ensemble nous pouvons diffuser dans l’es-poir qu’elles participent, avec toutes leurs imperfections, à la qualité de l’éducationscoute.

La grande nouveauté de cette présentation, c’est bien entendu la présence de plusieursfiches pour expliquer les outils de branche, ces réponses adaptées aux besoins dechaque âge. Elles sont l’œuvre de Stéphanie Kleinen, animatrice fédérale Baladins, So-phie Verrekt et Pascale Impe, animatrices fédérales Louveteaux, François Jandrain, ani-mateur fédéral Eclaireurs et Xavier Willems, animateur fédéral Pionniers. Jean Lievens,aumônier fédéral, a planché sur les outils d’animation de sens et de foi. Pierre a assuméla rédaction des pages communes et la coordination du projet.

Merci à vous tous, équipiers du staff fédéral et permanents du 21 : Stéphanie, Sophie,Pascale, François, Xavier, Jean, Marc, Benoît, Grégory, Philippe, Vinciane, Raymonde ettous les autres… Je veux témoigner de votre souci permanent de réussir à concilierle comment et le pourquoi, l’ambition et le possible et louer votre sueur pour aller leplus loin possible dans la mise en forme !

Bravo à tous !

Pierre SCIEUR, janvier 2004.

Conception et rédaction :staff fédéral 2001-2004

Préparation du montage :Vinciane Misselyn

Relectures diverses :Stéphanie Kleinen

Mise en page : Bruno Senny

Les photos utilisées lesont à simple titred’illustration : il ne s’agitdonc pas de chercher unlien direct entre unepersonne et une action.

Première édition, juin 2004

Dépôt légalD/2004/1239/1

Quelques visages ?

Stéphanie Sophie Pascale François Xavier Jean Vinciane Pierre

Page 3: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute Les sept éléments

Les jeux Les projets Les ateliers Les activités deservices

Les moments de la vie quotidienne Les conseils

Les passages et l'accueil Le bivouac Les animations

de sensLes animations

à la foiLes activités

nature

Découverte de laLégende des Baladins

Le premier bivouac

Le message aupeuple libre

La course duprintemps

L’adhésion Le badge alpha Le totem et le quali

Les brevets

Le week-endd'accueil L'exploit

Les explorationsd'observation L'engagement Les Pi-days Les explorations

d'action

La trace et la saga

Tout au long de l'année et du camp, des outils dans toutes les branches

Tout au long de l'année et du camp, des outils dans chaque branche

La malle àfriandises

Le coffre à trésors Monsieur Loyal Les bivouacs à la

ribambelle

Les grandeschasses Les mowhas Le Traces de loup

La patrouille Les fonctions depatrouille Le tally Les actions de

service à la troupe

Les rencontres Les actions deservice au poste

2 ans chez les Baladins

4 ans chez les Louveteaux

4 ans chez les Eclaireurs

2 ans chez les Pionniers

La promesse

SEPTEMBRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CAMP

Le nœud dans le mouchoir

Les badges

Le temps de la mue

L’arbre de DhakLe premier lien

L’arbre de Dhak

Page 4: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

Sommaire1. L’action2. Le

petit groupe

page

/ fi

che

Petit groupe,grands profits

24

La patrouille E3

Les fonctions de patrouille E7

Former des équipes 26

3. La découverte

page

/ fi

che

Des sources de découvertes 28

La diversité des découvertes 29

Le bivouac 30

A travers les branches

Le coffreà trésors B4

Les bivouacs à la ribambelle B8

Le temps de la mue L4

Le badge alpha E11

Les badges E13

Les brevetsE19

L’exploitP6

Les explorations et les Pi-days P10

5. La symbolique

page

/ fi

che

Notre patrimoinesymbolique scout 43

La symboliquede chaque branche 44

Les passages et l'accueil 46

A travers les branches

La Légende des Baladins B21

Le premier lien L15

L’arbre de Dhak L17

La course du printemps L18

Le Traces de loup L20

L’adhésionE24

Le totem et le quali E26

Le week-end d'accueil P23

La trace et la saga P25

6. Lanature

page

Les aventures physiques 48

Les aventures intérieures 48

Notre pari :vivre pour aimer 49

Des activités nature 51

page

/fic

hepa

gepa

ge/

fiche

Par exemple…

Les grandes chasses L1

Des idées de projets 14

Les mowhas L2

Les rencontres P1

Les actions de service à la troupe E1

Les actions de service au poste P4

Tabou et privilèges 19

La malle à friandises B1

Le jeu13

Les projets

Les ateliers16

Les activitésde service

18

Les momentsde la vie

quotidienne

Le conseil20

4. La loi

Par exemple…

Le nœud dans le mouchoir B15

François d’Assise L13

L'éducationaux valeurs

35

L’adhésion à la Loi

36Les animations

de sens37

Les animationsà la foi

40

A travers les branches

Monsieur Loyal B11

Le message au peuple libre L8

La promesse E20

L’engagement P16

7. La relationUne relation pas comme les autres 54

Petits problèmes et grandes questions 56

Une relation et des besoins en évolution 60

Sommaire

Page 5: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute 3

Prologue :Indispensables repèresPropositions pour vivre le scoutisme :

une mine de réponses à ton animation quotidienne

L’ensemble des cadres fédéraux qui ont conçu ces propositions te souhaitent

vraiment d’y trouver régulièrement des réponses utiles pour ton animation.

Toutes les fiches, toutes les réflexions, tous les exemples sont la traduction de

cette volonté.

Nous croyons qu’un peu de “littérature” peut t’aider dans ton rôle si important

et si précieux.

Ici, nous allons prendre un peu de recul et passer dans les coulisses. Car derrière

la vie trépidante qui agite chaque semaine et chaque été plus de 50 000 jeunes, il

y a un projet. Un fameux projet. Tout cela a un sens, un but. Et non le moindre :

le scoutisme veut rendre la terre… et les Hommes un peu meilleurs. C’était

l’intuition de son fondateur et cela doit rester notre préoccupation.

Aussi, avant d’entamer la visite des différents outils… un grand bain dans les

profondeurs de la mission du scoutisme s’impose. Car savoir pourquoi, c’est déjà

savoir comment !

L’équipe des cadres fédéraux

Pour t’aider, simplement ! ! !

Page 6: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute4

Il était une fois un homme, un projet

Notre scoutisme est né enAngleterre, au tout début du XXe

siècle. Le général à la retraiteBaden-Powell a mis plus d’un anpour élaborer son plan. Il voulaitproposer à l’Empire britanniqueune réponse à ce qui était dénoncécomme un “ déclin de la jeunesse ”.Il cherchait une manière de rendreles jeunes garçons un peu plusvigoureux et plus responsables.

Très vite, il élargit son projet : il pro-posa non plus seulement un moded’éducation liée aux circonstancesmais un véritable projet de société. Ilorganisa un premier camp expérimental, sur l’île deBrownsea. Vingt-quatre garçons, issus de toutes les cou -ches de la société anglaise, renforcèrent les intuitions

initiales de BP. Après le camp, il publiaun ouvrage présentant sa proposition,exemples et dessins à l’appui : Scoutingfor boys. Il le traduisit rapidement entermes pédagogiques, à l’intention desfuturs animateurs. Le jeune était misau centre de tout apprentissage. Il fal-lait avant tout partir de ses envies,l’emmener loin dans l’aventure. BPconcevait le scoutisme comme ungrand jeu, simple et naturel. L’ouvrageconnut un succès énorme. Des grou -pes scouts se créèrent un peu partout.BP assura la promotion de son mou-vement. En 1909, le scoutisme naissaitdéjà au Chili. Chez nous, les premières

troupes virent le jour en 1911. Jamais un mouvement nes’était répandu aussi vite. Il y a aujourd’hui 30 millions descouts dans le monde !

Page 7: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute 5

Une mission : un certain type d’Homme

et de relations

Notre missionLe scoutisme a pour mission, enpartant de valeurs énoncées dansla Loi scoute, de contribuer à l’édu-cation des jeunes afin de participerà la construction d’un mondemeilleur peuplé de personnes épa-nouies, prêtes à jouer un rôleconstructif dans la société.

Le scoutisme veut contribuer à lacréation d’hommes et de femmespourvus de qualités indispensablespour leur épanouissement individuel,social et spirituel.

Il tente donc de réaliser pleine-ment leurs possibilités physiques, intellectuelles, affec-tives, sociales et spirituelles en tant que personnesuniques et citoyens responsables de leurs communau-tés et du monde.

Notre projet sur l’HommeLe scoutisme essaie de participer à la création d’un

certain type d’Homme : il veut promouvoir chez lui dif-férentes qualités. Nous voulons un Homme :

Autonome et libre

Un Homme autonome et libre crée de manière activeson équilibre personnel en assumant son caractère, sesgoûts, ses faiblesses. Il fait ses propres choix de relation, d’ac-tion et de manière de vivre. Il enrichit ainsi sa personnalitédu fruit de ses rencontres avec les autres.

Confiant

Un Homme confiant est en mesure de développer

ses propres qualités, d’exercer seschoix personnels.

Il rencontre l’autre sans a priori néga-tif et lui permet ainsi de grandir, d’êtredavantage lui-même. Fort de cetteconfiance en lui et en l’autre, il se laisseinterpeller par le monde.

Sociable

Un Homme sociable développe avecles autres des rapports authentiques etenrichissants. Il vit harmonieusementtant en société que dans tous les grou -pes dont il fait partie.

Partenaire et solidaire

Un Homme partenaire veut vivreavec l’autre différent et égal à la fois. Il construit avec luides projets de vie et d’action. Ceci le conduit à la soli-darité : il s’engage pour garantir à l’autre les moyens devivre autonome et libre.

Conscient et critique

Un Homme conscient et critique connaît ses limites etses capacités. Il analyse la réalité, pose des choix, prend desinitiatives et des responsabilités.

Intérieur

Un Homme intérieur a une spiritualité, adhère à desvaleurs qui dépassent le matériel ou le visible; s’il le veut, ilcherche Dieu. Il se forge des critères de choix de vie et s’en-gage en fonction de ceux-ci.

Equilibré

Un Homme équilibré construit l’unité dans sa vie. Il éta-blit une cohérence entre ce qu’il pense, ce qu’il dit et ce qu’ilfait. Il est ouvert au changement, accepte le risque de cette

Page 8: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute6

Baden-Powell était convaincu que le scoutisme pouvait ainsi remplirune mission essentielle : favoriser la paix et la fraternité partout dansle monde. Il écrivait, en 1937 :

« Il existe plusieurs millions d’adultes qui ont reçu la formation scoute. Onles reconnaît non seulement à leur caractère, leur santé physique et leurdisponibilité active à aider leur prochain et leur patrie, mais aussi dans unsentiment plus ouvert d’amitié et de fraternité réciproques à l’égard deceux qui vivent dans d’autres pays, par-delà toutes les différences de reli-gions, de classes sociales ou de nationalités.

Ainsi, un levain est en train de grandir, encore petit à l’heure actuelle, maiss’accroissant chaque jour; un levain d’hommes et de femmes de chaquepays animés par une camaraderie réciproque et par une volonté détermi-née de paix. »

Les trois devoirs du scout

Baden-Powell estime que pour devenir ce citoyen,

chacun doit travailler trois aspects : chacun a trois devoirs.

Un devoir envers lui-même

Un devoir envers les autres

Un devoir spirituel, communémentappelé “devoir envers Dieu”

Sa propre personne, les autres et son esprit :

le projet scout est réellement en recherche d’un être humain

réalisant tout son potentiel.

Page 9: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute 7

Des choix de méthode très naturels

Le système éducatif scout rassemble, dans un mélangeunique qui explique sans doute son succès,

sept principes fondamentaux.

L’éducation par l’action

C’est en faisant les choses, en les vivant réellement qu’unjeune apprend. Ces diverses actions sont très souventconstruites avec lui, en fonction de ses aspirations et deses capacités.

La vie en petit groupe

La vie fréquente dans un groupe composé de quelquespairs est idéale pour apprendre à cohabiter et à construi-re ensemble. Chacun y trouve un espace à taille humainepour apprendre à devenir responsable et solidaire.

La découverte personnelle

Chaque scout est invité à faire des découvertes person-nelles dans les différents domaines possibles de son déve-loppement. Le scoutisme vise une éducation de toute lapersonne. Il cherche aussi à ce que chacun soit conscientde ses propres découvertes.

L’éducation et l’engagement auxvaleurs de la Loi scoute

Chaque scout est amené progressivement à découvrirdifférentes valeurs, rassemblées dans le texte de la Loi.

Il est invité à y adhérer explicitement et à poser des actescohérents avec ces idées. La Loi scoute est sans doutel’élément le plus puissant de la proposition éducative; leplus exigeant aussi, peut-être.

L’utilisation d’éléments et de cadressymboliques

Un vaste ensemble de paroles, de gestes, de signes et derites peuvent aider à favoriser le sentiment d’apparte-nance du jeune à un groupe. Ils offrent aussi un supportimagé pour différents messages éducatifs.

La vie dans la nature, cadre privilégié

BP a choisi la nature comme terrain d’aventures privilé-gié du scoutisme. Elle offre défis, moments difficiles ouexaltants, mais aussi calme et réflexion. Le scout apprendà l’apprécier et à développer des comportements res-ponsables envers l’environnement.

La relation avec l’animateur, teintée deconfiance et d’écoute

L’animateur est un modèle pour le scout. Chaque mem -bre du staff veille à offrir aux scouts écoute, confiance etrepères pour grandir.

Page 10: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute8

A chaque âge, des réponses adaptées

Notre fédération propose aujourd’hui un parcours enquatre étapes. Tous les animateurs, quelle que soit labranche qu’ils animent pour le moment, mettent enœuvre les sept notions fondamentales de la méthodescoute. Ensemble, nous avons donc douze ans pour agirdans le cadre de notre projet d’un certain typed’Homme. Le conseil d’unité est le lieu par excellencepour mettre au point ce parcours cohérent et progressif.

Les propositions pédagogiques des branches proposentdes outils adaptés pour répondre aux capacités natu-relles et aux besoins spécifiques de chaque âge.

Le coffre à trésors des Baladins est une réponse à lanécessité chez les enfants de 6 à 8 ans de voir et de tou-cher les choses pour qu’elles existent. Les outils propo -

sés chez les Pionniers sont eux particulièrement sensi -bles au grand besoin de réflexion et d’idéal des jeunesde cet âge.

De nombreux outils accompagnent les scouts d’un boutà l’autre de leur parcours. Mais la manière de les propo-ser ou de les animer évolue : un atelier ou un conseil n’apas la même couleur selon l’âge ! La grande force éduca-tive du scoutisme réside sans nul doute dans le fait deprendre du temps pour construire chaque personnalité,au sein d’un parcours à la fois cohérent et progressif.

Pour mettre en œuvre le projet éducatif scout demanière progressive, l’animateur de chaque branchemet davantage l’accent sur l’un ou l’autre élément. C’estce qu’on pourrait appeler une “pointe” éducative.

Baden-Powell avait créé un lieu d’éducation pour les adolescents. Très vite, il s’est rendu compte qu’on pouvait l’étendre aux plus jeunes et aux filles.

Page 11: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute 9

A la troupe, de 12 à 16 ans Au poste, de 16 à 18 ans

A la ribambelle, de 6 à 8 ans A la meute, de 8 à 12 ans

L’enfant connaît de grands chan-gements, tant sur le plan intellec-tuel que sur le plan relationnel.Pour profiter de toutes ses décou-vertes, il a besoin d’acquérir laconfiance indispensable à sonépanouissement.

La première étape du parcoursscout lui offre un cadre sécuri-sant pour prendre confianceen lui, dans les autres et dans lemonde.

Grâce à ce que l’animateurmet en place, le baladin déve-loppe son plaisir et sa volontéde goûter, rencontrer, connaî -tre, oser, essayer, réussir ets’émerveiller.

L’enfant traverse une période d’approfondissement de la rela-tion aux autres. De plus en plus conscient des mécanismes dela vie en communauté, il aime se sentir membre à part entiè-re des groupes auxquels il participe.

Au début de l’adolescence, le jeunedéveloppe sa prise de responsabili-tés par rapport à lui-même et auxautres : il prend les choses en main.

A la troupe, et particulièrementau sein d’un plus petit groupequ’est la patrouille, il participe à laconstruction collective de pro-jets, dans un esprit de complé-mentarité et de solidarité. Ilreçoit beaucoup d’espace pourapprendre à se débrouiller.

Grâce à ce que l’animateur meten place, l’éclaireur développeson plaisir et sa volonté de rêver,faire des plans, s’outiller, être responsable, vivre des aventureset agir pour le groupe.

En cette période derecherche et de cons -

truction de ses idéauxpersonnels, le jeune cher -

che à élargir son horizon.

Au poste, il se découvrecitoyen du monde et se

forge des convictions. Ilessaie d’ y prendre place utile-

ment en mettant ses compé-tences et ses énergies au service

des autres. Le groupe de pairsdynamise l’engagement de chacun

et permet d’aller au bout de sesrêves.

Grâce à ce que l’animateur met enplace, le pionnier développe son plaisir

et sa volonté de s’impliquer, faire deschoix, assumer ses engagements, adhérer,

agir en cohérence avec ce à quoi il croit.

La meute offre àl’enfant un espacepour expérimenterles diverses com-posantes de cettevie sociale.

Grâce à ce que l’animateur meten place, le louveteau développeson plaisir et sa volonté d’écou-

ter, s’affirmer, respecter,comprendre, partager etagir en coopération.

Page 12: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute10

Un scoutisme en évolution constante :

nos accents actuels

Dans notre fédération : un contrat tous les trois ans

Après la création des premières troupes, une fédéra-tion est née en 1912. L’objectif n’a pas changé : il s’agit demettre des moyens en commun pour proposer à unmaximum de jeunes une animation scoute de qualité.Revues, formations, rencontres, accompagnement parti-culier : le scoutisme peut progresser.

Notre fédération est une fédération d’unités.Régulièrement, chaque unité est invitée à participer à ladéfinition des priorités à atteindre ensemble. Tous lestrois ans, un nouveau contrat d’animation fédérale estétabli entre les unités et la structure de soutien fédérale.Chaque unité est représentée par un délégué qui partici-pe aux travaux d’élaboration progressive du contrat. Unprésident fédéral pilote la mise en œuvre de ce projet, deces enjeux définis collégialement.

Chaque pays s’organise au mieux pour que lescoutisme puisse remplir sa mission éducativeauprès des jeunes. Il est aussi soutenu par unestructure mondiale.

Les sept priorités stratégiques duscoutisme mondial sont les suivantes

la participation des jeunes : élémentfondamental du projet éducatif

les adolescents : soutenir la transition versl’âge adulte

les filles et les garçons, les femmes et leshommes : respecter les différences,promouvoir l’égalité et partager lesresponsabilités

l’ouverture : abattre les barrières et s’ouvrirà tous dans la société

les volontaires dans le scoutisme : mieuxsoutenir l’action et la formation de tous lesanimateurs et cadres bénévoles

une organisation pour le 21e siècle : lescoutisme doit devenir une organisationflexible, légère, innovante et participative

le profil du scoutisme : renforcer lescommunications, les partenariats et lesressources.

Tu peux trouver davantage d’explications sur ces concepts sur le site www.scout.org

Le contrat d’animation fédérale est le plan d’action quiguide l’action des cadres fédéraux pendant trois ans. Tu peux le découvrir ou le redécouvrir dans le cahier « Le contrat d’animation fédérale » ou sur le site www.lesscouts.be.

Partout dans le monde : sept défis majeurs

L’ensemble du mouvement scout, au niveau mondial, alui aussi défini une stratégie pour que le scoutisme rem-plisse sa mission au mieux et auprès d’un maximum dejeunes. Les responsables des organisations scoutes natio-nales ont mis en avant sept priorités pour y parvenir.Pour notre fédération, elles constituent des balisesimportantes pour progresser avec les autres.

Page 13: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

11

1. L’action

L’action : c’est notre manière d’apprendre

Deux conditions pour que l’action soit source de découverte

L’action sous toutes ses formes

Le conseil

1

2

3

4

La méthode scoute Les sept éléments

Page 14: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

Chez les Scouts, le jeune apprend des choses parce qu’il les fait, parce qu’il lesvit. “Learning by doing”, disait BP. Le scout va donc être encouragé à faire des choses, à en essayer, à en découvrir. Elleslui seront utiles durant sa vie scoute mais seront aussi intéressantes pour la suite deson existence : quelque chose qu’on a vraiment vécu, à un moment donné, dans unlieu précis, avec certaines personnes, cela laisse des traces très précieuses. Au boulotcomme à la maison, Jonathan est plus patient, plus attentif quand quelqu’un parle.Une trace de ce qu’il avait appris lors des conseils quand il était scout ?

La méthode scoute12

1L’action :

c’est notre manière d’apprendre

2Deux conditionspour que l’action

soit source dedécouverte

L’action a un acteur principal : le scout

Toute action doit mettre au centre le scout : c’est lui qui enest le moteur, le destinataire, le héros !

Il s’agit donc de te demander : “Que fait chacun au cours dece jeu, ce projet, cette veillée ? Quel intérêt y trouve-t-il ? ”.C’est cela ton rôle d’animateur : mettre en place un cadre danslequel tes scouts pourront apprendre en agissant eux-mêmes.

Ecouter les envies et connaître chacunde ses scouts

Apprendre par l’action, c’est en principe la meilleure manièred’impliquer et de motiver les scouts. A condition, bien entendu,que les actions proposées ou construites ensemble leur

plaisent et leur apportent quelque chose qu’ils n’avaient pas :chez les Scouts, on fait des choses qu’on ne fait pas ailleurs !

Pour parvenir à répondre à leurs aspirations et à leursbesoins, il faut d’abord les identifier ! Deux pistes de recherchecomplémentaires :

❚ Ask the boy… idée maîtresse de BP : demande-lui ce qu’ilveut, il est le mieux placé pour le savoir… et construis tonanimation à partir de ce qui le motive !

❚ Qui sont mes scouts ? Quels sont leurs besoins dumoment ? En écoutant chacun, en l’observant, en discutant avecses proches, tu en sauras déjà beaucoup. Les formationst’aideront aussi à mieux cerner le profil général des enfants oudes adolescents dont tu t’occupes.

Page 15: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute 13

Les formes d’actions sont nombreuses etpermettent d’introduire beaucoup de variété dansnos réunions et dans nos camps. Les scoutsn’attendent qu’une chose : vivre des actions qui ne seressemblent pas, qui les étonnent, qui lesenthousiasment. Oui à la variété, oui àl’imagination ! Chez les scouts, on réalise ce qu’onn’a pas la possibilité de faire ailleurs, on va jusqu’aubout de rêves qui semblaient si difficiles à atteindreau départ !

Le jeu un moyen naturel pour apprendre !

Grands et petits jouent pour la même raison : parce que c’estgai ! Tout simplement. Le premier critère pour mesurer laqualité d’un jeu est le plaisir qu’il procure. Et c’est ainsi que, dansune activité où ils s’amusent fort, Fred, Sandra et les autres, sanstrop s’en rendre compte, vont découvrir des choses uniques etfondamentales, notamment en termes de socialisation.

Trois critères de qualité d’un jeu

1. Dans un jeu, grand ou petit, il est important que tout lemonde joue à tout moment.

Si, pour construire le chapeau de clown indispensable à lasuite du jeu, il faut que Sébastien attende dix minutessimplement parce qu’il manque du matériel, il ne s’amuse pas, ilne découvre rien… il fait la file.

Si pour aller aider Dirk le cosmonaute à rentrer au pays, il ya plusieurs pistes qui se croisent et une série de messages, derencontres et d’intervenants, l’intérêt du voyage sera plusgrand ! Le plaisir aussi… parce qu’on ne fera pas que marcherbêtement !

A tout instant, dans la construction d’unjeu, il suffit de se demander “que va faireStéphane à ce moment ? ”

2. Le rythme et la variété des phases.Il y a souvent plusieurs phases dans un

grand jeu. Les scouts aiment qu’elless’enchaînent vite, que le rythme lesrelance d’une étape à l’autre.

3. Le jeu permet d’introduire dans l’animation un ingrédientextraordinaire : l’imaginaire.

A tout âge, l’histoire qui englobe le jeu crée une atmosphèrepropice au plaisir et à la découverte. L’imaginaire aidera aussi àdonner une cohérence, une continuité aux différentes étapesdu scénario du jeu.

D’une branche à l’autre

On ne joue pas au poste comme on joue à la ribambelle. Lesgrands mécanismes sont les mêmes... mais certaines différencessont à épingler.

Chez les Baladins, le jeu est une grande histoire en plusieursépisodes assez courts et variés. Le baladin aime en effet changerrapidement d’activité. L’histoire est un fil conducteur quipermet d’éviter beaucoup d’explications. L’enfant, spécialiste enrécit, est très attentif à la cohérence du scénario : est-ce logiquede devoir maintenant affronter (jeu d’attaque) ceux qui nousavaient aidés au début du jeu ?

Chez les Louveteaux, les jeux peuvent commencer àcontenir des règles plus subtiles. On peut maintenant jouerdans un système attaque-défense. L’enfant comprend mieux lesrelations entre les équipiers. Les jeux de coopérationdeviennent aussi un moyen intéressant pour apprendre à vivrepleinement ensemble.

L’éclaireur aime encore jouer dans une histoire très forte.Des jeux plus longs (24 heures par exemple) sont proposés. Lapatrouille devient une équipe idéale pour ce type d’activités. Ala troupe comme au poste, le jeu peut aussi servir de supportpour lancer des projets, des activités, des discussions.

Le pionnier joue-t-il encore ? Bien sûr ! A l’occasion, il adorele faire pour savourer le plaisir d’être avec les autres, de s’écla-

ter une bonne fois aveceux. Un cadre imaginai-re un peu “ déjanté ”peut l’emballer aisé-ment. Par ailleurs, le jeude rôles peut être parti-culièrement utile pourlancer une réflexion surses valeurs, ses choix devie et d’engagement.

3L’action

sous toutes ses formes

Page 16: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute14

Les projetsLe projet est une activité où, ensemble, le groupe ou

le petit groupe va tout construire, de A à Z, du début àla fin, de la première idée au bilan final. Le projet, c’estla participation de tous à tout ! Ce type d’activités vadonc prendre un peu de temps, c’est normal.

Son intérêt s’explique facilement : au contraire de ce quise passe avec le jeu souvent tout préparé, le scout va êtreacteur à part entière de toute l’histoire de l’activité. Le faitde participer à la phase d’imagination et de décision duprojet donne plus de chances de créer une adhésion et unemotivation assez fortes.

En menant un projet à son terme, le scout découvre...dans l’action... différentes choses essentielles :

❚ la participation active à une entreprise plutôt qu’une

simple consommation

❚ la prise de confiance en ses capacités (il a pu le faire, du

début à la fin)

❚ l’esprit de collaboration avec les autres (à dix, c’est plus

facile et plus gai)

❚ sa prise de conscience de tout ce qui est nécessaire

(dans l’organisation comme dans les relations) pour

qu’une idée se réalise : y’a pas qu’à dire “ y’a qu’à ”

Les autres actions le permettent aussi mais le projet offreune chance de les mettre en œuvre au maximum !

Les étapes du projet

Un projet s’articule en plusieurs étapes successives.Toutes ont leur sens, leur intérêt. Selon l’âge des scouts,certaines seront particulièrement mises en œuvre.1. Imaginer : chacun dans le groupe exprime ses rêves, ses idées.2. Décider : toutes les idées sont triées et analysées puis

retenues ou pas. Chacun participe au choix. Un momentdélicat, assurément, où il importe de bien définir lescritères de choix !

3. Organiser : le groupe réfléchit aux tâches qu’il faudraaccomplir, au matériel nécessaire, fixe un calendrier et serépartit les rôles.

4. Préparer : les différents éléments du projet se construisentpeu à peu grâce à la contribution de chacun.

5. Réaliser : c’est le moment où l’événement préparé sedéroule, où le produit à fabriquer voit le jour.

6. Evaluer : le groupe fait le point sur ce qu’il a vécu et réalisé.Chacun tire des leçons, exprime sa joie, ses nouvelles idées.On dégage du sens à ce qu’on vient de vivre.

7. Fêter : s’offrir un temps gratuit pour savourer ce qu’on vientde faire, pour le montrer à d’autres, pour faire une photodevant la fusée, pour se redire avec d’autres mots ce qu’on avécu, pour remercier les uns et les autres...

Selon les âges, selon le type de projet, la durée et l’ampleurde chacune des étapes de ce schéma sont évidemmentvariables !

D’une branche à l’autre

Vivre des projets se fait déjà à l’école maternelle ! Ce n’est pas un problème de commencer tôt.

Avec l'âge, le degré d’autonomie par rapport à chaqueétape du projet augmente.

Chez les Baladins, au départ d’un cadre prédéfini, on peutamener chacun à faire de petits choix : « Tiens, qu’est-cequ’on ferait bien pour l’anniversaire du clown GasparRigolov ? Comment allons-nous y aller ? En uniforme, avecun déguisement ? Lequel ? ». L’important dans un projet chezles Baladins est de permettre à chaque enfant de sentir qu’ilest capable de réaliser des choses, de trouver des solutions,notamment avec les autres. C’est un excellent moyend’aider à prendre confiance. Le projet est évidemment trèscourt, il peut n’être qu’une partie d’une seule réunion !

A la meute, ce qui évolue, c’est la qualité de la manière dedécider ensemble : apprendre à s’exprimer, à écouter chacun, àessayer de trouver des compromis, à respecter les choix... toutcela aide le louveteau à apprendre à vivre pleinement avec sacommunauté.

L’éclaireur passe plus de temps à organiser lui-même leschoses : dans ses projets de patrouille, il développe son espritd’initiative et sa débrouillardise. Il prend le temps nécessairepour se façonner les outils ou les compétences nécessaires à laréalisation.

Enfin, le pionnier reçoit un espace suffisant au sein duquel ils’efforce de mener le processus du projet d’un bout à l’autre,en allant jusqu’au bout de ses rêves. Le projet est un moyen àprivilégier dans cette tranche d’âge : les jeunes doivent appren -dre à s’impliquer dans toutes ses étapes. Un poste est invité àen réaliser plusieurs sur une année.

Avec les Baladins

Oui, on peut faire des projets avecles baladins ! A condition qu’onarrête de penser que ce qui définit le projet, c’est le long terme.Effectivement, le baladin a besoin de concret dans une duréelimitée. Mais l’essence du projet, c’est que l’enfant est acteur dechacune de ses étapes ! Et tes baladins sont capables, avec tonaide et si le cadre est clair, d’imaginer, de décider, de préparer, deréaliser, d’évaluer et de fêter !

10 occasions de vivre un projet avec tes baladins

✔ décorer le local✔ accueillir quelqu’un : Saint Nicolas, un nouveau, les pompiers

qui nous ont reçus la semaine dernière✔ organiser un repas pour les parents✔ fêter l’anniversaire de quelqu’un✔ monter une mini-fête foraine✔ réaliser un numéro pour la fête d’unité✔ faire une exposition pour raconter le camp✔ créer un T-shirt Baladins pour le camp✔ préparer une animation pour les personnes âgées du village✔ réaliser une pub pour les Baladins : un mini-film, une BD…

Page 17: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute 15

Avec les Louveteaux Les louveteaux sont à un âge idéal pourréaliser des projets. Un écueil cependant àéviter : un projet qui dure trop longtemps.Ton rôle d’animateur : soutenir le projet et organiser les activités. 10 occasions de vivre un projet avec tes louveteaux

✔ construire une fête autour du Message au peuple libre, duPremier lien ou de la Course du printemps (repas, spectacle,décors, cadeaux…)

✔ décorer le local de meute et aménager les coins sizaines✔ réaliser un numéro pour la fête d’unité✔ préparer une visite (les égoûts…), une sortie (chez un papa

apiculteur…), une activité (préparer un jeu pour les autres…) ✔ préparer des cadeaux, un spectacle, des stands (style fancy fair)

pour accueillir par exemple les enfants d’un home ou lesbaladins

✔ décider d’un menu et le réaliser pour le concours cuisine✔ préparer une veillée✔ réaliser un film vidéo, un montage diapositives, pour présenter

le camp aux parents✔ préparer un marché de Noël✔ écrire et réaliser le journal du camp

Avec les Eclaireurs

Voici quelques idées de projets à meneren patrouille. Il ne s’agit absolument pasde proposer une activité préparée “clé sur porte”pour les scouts. Au contraire, tu l’as bien compris, il convient d’offrir un cadre danslequel les membres de la patrouille auront l’occasion d’imaginer,décider, organiser, vivre… Bref, d’apprendre à construire ensemble.

Des idées de projets en patrouille

✔ le hike de patrouille : construit au départ des idées de chacun.Tous les éclaireurs ont une responsabilité particulière danscelui-ci

✔ le woodcraft : faire ensemble les plans avant le camp. Chacunvoit tout ce qui est à faire et peut ainsi plus facilement etutilement trouver sa place dans les constructions

✔ la patrouille organise un jeu pour la troupe✔ la patrouille décide d'un projet philanthropique à réaliser à

Noël. Elle l'expliquera aux autres patrouilles à la veillée de Noël✔ construire une caisse à savon✔ réaliser un film-vidéo ou raconter une histoire à partir de dias✔ organiser une journée sportive✔ créer un site Internet✔ composer ou arranger des chansons et en faire un CD

L’animateur et les soubresauts du projet

Le projet a beaucoup d’avantages : c’est pour cela qu’il est unmode d’action à privilégier dans chacune de nos sections ! Il estune fameuse mise en oeuvre de cette intuition, déjà citée, deBP : Ask the boy ! Il est proche des préoccupations du jeune etde la vie réelle, il développe la créativité, la prise de décision parle groupe, la prise en charge des rôles et tâches à sa portée. Ilpermet d’utiliser dans un cadre sensé des éléments commel’atelier ou le conseil.

Mais il est un peu moins confortable pour l'animateur, un peuplus compliqué à suivre : difficile en effet de s’appuyer sur uncanevas établi de longue date. L’animateur a un rôle essentielpour mettre en route les différentes étapes; par exemple enproposant des techniques pour imaginer ou en étant attentif aumoment de décision. Il veille particulièrement à l’état d’espritqui règne chez chacun.

Un projet avance souvent avec quelques soubresauts. Mêmes’il se déroule sur une courte durée, il faudra fréquemmentrappeler le rêve du départ, les décisions prises, l’organisationprévue. Très vite, tout cela s’oublie. Alors, hop, un bref conseilou une petite discussion assis sur les pots de couleur… et onrepart : car il importe de concrétiser rapidement, de passer àl’acte… sinon, le scout s’essouffle !

Le résultat, le produit fini n’est pas toujours parfait; on peutmême aboutir à certains échecs. L’important est sans doute quetu puisses encourager les scouts à aller le plus loin possible, àtout tenter pour arriver jusqu’au bout ! Mordre un peu sur sachique plutôt que de s’arrêter aux premiers obstacles, c’estsans doute important dans le développement de chacun.

Par ailleurs, vivre un projet ne signifie pas qu’on devientesclave de lui : on peut s’arrêter, faire un jeu, un sport... c’estaussi une manière de faire le point et de relancer le projet.Chacun son rythme : certains ont du mal à se concentrer surle projet pendant de longues périodes !

Avec les Pionniers

Les longs mois de l’année ne servent pas uniquement à préparer le camp ! C’est aussi l’occasionde vivre des projets. Voici, à titre d’exemples, quelques projets vécus par des postes.

Des idées de projets pour une année bien remplie

✔ rejoindre Paris en relais trottinette, au départ du local : délirer, trouver une trottinette de “compèt’” (grandesroues), prévoir la camionnette de ravitaillement, l’itinéraire, se faire encadrer par des motards

✔ ouvrir un restaurant gastronomique, le temps d’un week-end : réveiller les talents artistiques et culinaireschoisir des recettes, trouver un lieu, inviter parents et amis, manger ensemble les restes délicieux

✔ réaliser une vidéo présentant chaque pio dans ses activités extra scoutes et la présenter à la fête d’unité✔ construire une cabane dans le jardin d’un home : rêver de son enfance, prendre contact avec une institution,

récolter du matos de récupération, faire la fête avec les mômes pour inaugurer la cahute✔ vivre un long week-end à la montagne : avoir envie de neige, organiser un séjour “coûts minima” (chalet du

tonton…), prévoir la possibilité “raquettes” pour les non-skieurs, souper fondue, photos souvenirs en main✔ produire un film : se prendre pour des cinéastes, travailler le scénario de Largo Winch, filmer, monter et

présenter le résultat à Van Hamme lors d’une rencontre

Page 18: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute16

Les ateliersUn atelier est un lieu où un petit groupe de scouts

découvrent une technique ou un outil et s’y exercent. Onles organise quand on veut : pendant les réunions ou lecamp. Les scouts sont invités à faire part de leurs souhaitsde techniques nouvelles.

Sans pour autant devenir permanent, l’atelier peut êtrescindé en deux ou trois réunions : il offre alors l’avantage de ladurée. Le scout se familiarise peu à peu avec le modélisme enbois, il commence une réalisation et l’améliore peu à peu. Lechoix d’un atelier peut être imposé par les nécessités du projeten cours : pour pouvoir réaliser l’idée du raid “nuit en cabane”,il faut en effet prendre un peu de temps pour découvrir desmodes de réalisation possibles de nos futurs abris !

Ce type d’activités est aussi un lieu très confortable pour tepermettre de développer des relations enrichissantes avecchacun au sein d’un petit groupe.

Quatre balises pour construire un atelier

Le programmeChaque atelier est un tout, construit avec un vrai programme.En effet, le scout a besoin de temps : il découvre peu à peu ledomaine, s’approprie les outils et les opérations de base, repro-duit des exemples avant de laisser parler sa créativité et de ten-ter des choses plus délicates.

L’autonomie C’est en construisant ton atelier avec ces différentes étapesque tu offriras à ton scout la chance de devenir autonome :l’atelier doit permettre à un scout de pouvoir inventer ou fabri-quer des choses lui-même. Saura-t-il réutiliser cette techniquesans toi ?

L’aboutissement L’atelier produit quelque chose : un bricolage, un spectacle, unmontage dias, un reportage, un échange... il débouche sur uneréalisation, signe de son sérieux, de son efficacité. On peut, parexemple, fabriquer un objet utile dans une phase d’un grand jeu.

L’originalité Propose des ateliers sortant des sentiers battus… permettantd’ouvrir des horizons nouveaux ! Les livres techniques sur toutsujet et pour tout âge ont envahi les libraires et les biblio-thèques depuis de nombreuses années.

D’une branche à l’autre

Certains domaines (technologies de pointe, efforts phy-siques intenses) sont évidemment réservés aux plus grands.

A part cela, un baladin comme unpionnier peut trouver gai et intéres-sant de travailler presque n’importequelle technique. Le degré d’aboutis-sement du produit sera évidemmentdifférent.

Dans ce lieu où l’on n’est pas trèsnombreux, le baladin pourra continuer àdécouvrir en toute confiance ses capaci-tés de création ou d’expression, parexemple dans un atelier où il imite lesanimaux avec la voix et les gestes.

Avec les Baladins

✔ tours de magie✔ cuisine créative : raconter une histoire avec un repas…✔ découverte nature : empreintes d’animaux, d’écorces

d’arbres…✔ jeux de société : découvrir ensemble de nouveaux jeux et

leurs règles✔ rollers et patins à roulettes : techniques de base, comment

tomber, parcours d’obstacles…✔ mini-expériences scientifiques : avec l’eau, la lumière, l’air…✔ faire le clown : maquillage, grimaces, blagues, mimes…✔ musique : construction et/ou utilisation d’un instrument✔ “cartographie” : une première étape (faire le plan du gîte ou

du local, lire un “plan carré”…)✔ bruitages

La première chose à faire, c’estd’étudier le garçon lui-même, dediscerner ce qu’il aime et ce qu’iln’aime pas, ses qualités et sesdéfauts, et d’orienter sa formationd’après cela. Baden-Powell

Page 19: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute 17

Le louveteau possède une habileté technique qui lui ouvredésormais d’immenses domaines : l’atelier, vécu dans un climatoù chacun apprend à aider l’autre, à respecter ce qu’il produit,stimule la grande curiosité de l’enfant et son souci d’arriver àun résultat “de grand”.

Avec les Louveteaux

✔ expériences scientifiques : avec desliquides, des solides, le son, l’électricité

✔ teindre un tee-shirt avec des plantes, construire un téléphoneavec des gobelets en plastique

✔ construire un électro, une sonnette✔ découverte de la nature : observer des insectes, élever des

animaux au camp (poules, lapins…), repérer certaines étoilesdans le ciel, faire pousser un tournesol, collectionner despierres et les reconnaître

✔ cuisine : réaliser des recettes (truffes au chocolat, pizzas,crêpes, soupes, confitures, repas au complet)

✔ bricolages : apprendre des noeuds pour faire une cabane,fabriquer un mini volcan, un sous-marin, un pot pourri,sculpter un bloc Ytong, réparer une chambre à air

✔ théâtre : se déguiser, apprendre son rôle et le présenter;fabriquer des marionnettes en objets recyclés, créer unepièce, la jouer

✔ musique : fabriquer des instruments et les utiliser✔ sports : suivre une piste d’habilité vélo, apprendre une danse

africaine, jongler avec des foulards, faire un parcours ramping

✔ médias : réaliser un mini film, un reportage, un spotpublicitaire; découvrir les louveteaux d’un autre pays par mailet webcam

✔ philosophie : écouter un conte et débattre sur le contenu, liredes histoires

✔ relation : atelier pour apprendre à faire la paix (médiation)

L’atelier permettra à l’éclaireur d’acquérir des compétencesbien utiles pour construire avec les autres : les ateliersproposés doivent dès lors trouver un terrain de mise en œuvredans les activités suivantes; sinon, l’éclaireur aura vite lesentiment qu’on “ l’occupe ”.

Avec les Eclaireurs

✔ théâtre d’ombres : utiliser latechnique des ombres pour réaliserun sketch, une histoire, une anecdote

✔ diabolo : réaliser différentes figures, seul ou à plusieurs

✔ étoiles et planètes : utiliser une carte du ciel et reconnaîtrecertaines constellations

✔ instruments de musique en bouteilles plastique

✔ moyens de communication en silence

✔ chant : apprendre des chants à quatre voix, créer des chantsde troupe

✔ danse : quelques pas de rock and roll ou de hip hop

✔ djembe et danses africaines

✔ codes en tout genre : découvrir les codes habituels ou eninventer des nouveaux

✔ sports “ rares ” : hockey sur gazon, quiddich, balle pelote...

✔ jonglerie, échasses, tours de magie, monocycle, équilibre

Le pionnier pourra découvrir dans des ateliers 100 % inédits(nouvelles technologies, apprentissage de la communicationdans une autre langue peu maîtrisée, artisanat d’art…) desdomaines inexplorés qui l’aideront à mieux redécouvrir qui ilest et ce qu’il aime. Parmi les ateliers, il est proposé d’organiserdes rencontres avec des personnes actives dans l’un ou l’autredomaine particulier : la source de découverte est doncextérieure au groupe.

Avec les Pionniers

✔ internet : découvrir la toile (comment naviguer, trouver desinformations, des sites intéressants), s’outiller pour lacréation du site du poste

✔ mécanique vélo : se familiariser avec les différentes pannespossibles pour être le dépanneur lors du hike vélo

✔ tai chi ou danses africaines : s’ouvrir à de nouvellessensations corporelles

✔ techniques de corde : manipuler le matériel, apprendre les nœudspour être plus à l’aise lors d’une activité escalade ou spéléo

✔ poterie : réaliser assiettes et bols

✔ tandem : apprendre à rouler en tandem pour ensuiteemmener des personnes malvoyantes

✔ œnologie : découvrir le monde du vin et voyager au traversde plaisirs gustatifs

✔ théâtre : apprendre à poser sa voix, occuper l’espace, faire del’impro; sous forme de jeux…

✔ gastronomie : développer la créativité culinaire, découvrir lafine cuisine pour ensuite ouvrir un “resto d’un soir” et yinviter les parents

✔ fresque : découvrir les techniques de peinture à la bombe,motivé éventuellement par la décoration du local

✔ sculptures métalliques : s’approprier la technique de soudageet réaliser des œuvres

Page 20: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute18

Les activités de service

Ces activités ouvrent un regard sur l’autre et permettentd’expérimenter un engagement concret dans la société oùl’on vit.

Si le poste passe son temps à récolter des sous pour allerà l’étranger, le schéma de pensée induit par cette pratiquerisque d’être “je travaille uniquement pour moi afin d’alleren vacances loin d’ici”. La dimension de partage, desolidarité, d’engagement est loin d’être touchée... Or elleest essentielle dans la mission éducative du scoutisme.

Un service utile, conscient et suivi

Qu’il s’agisse de transporter des vivres Arc-en-Ciel, devendre des modules pour les Iles de Paix ou de balayer untrottoir encombré, chaque scout doit savoir pourquoi iloffre gratuitement ce service, en quoi et à qui il sera utile.Pour qu’il en soit conscient, il faut en parler avant et, mieux,préparer l’ensemble de l’activité avec lui. Sinon, il n’apprendplus par l’action, il exécute passivement.

Si un groupe se lance dans une activité de service, il doit enfinréfléchir à l’effet à terme que celle-ci aura : il ne suffit pastoujours de réaliser un geste ponctuel, il y aura peut-être unsuivi à assurer !

D’une branche à l’autre

Le baladin a besoin de concret, on ne le dira jamais assez. Ilsaisira probablement mieux le sens d’actions qui sont prochesde lui (aider Madame Suzette en promenant son chien). Mais ilest aussi capable de comprendre le sens de grandes causes àcondition qu’on prenne le temps de lui expliquer, qu’on luidonne des exemples, qu’on lui permette de se mettre un peu“à la place de”. Et comme le baladin apprend beaucoup enjouant, tu as tout à gagner en intégrant le service au sein d’unjeu !

A la meute, le sens de l’autre se développe et l’ouverture aumonde peut continuer à jouer un rôle essentiel dans larencontre de la différence et l’éducation à son respect.

A la troupe, au poste, le groupe prend progressivement deplus en plus part à la préparation de ce type d’activités et vitainsi plus intensément une réflexion sur leur sens. Unepatrouille se lance librement dans la construction d’unpoulailler dans un home pour enfants handicapés, un poste aenvie de se décarcasser pour restaurer un hôpital sinistré...

L’animateur se fait de plus en plus discret mais reste vigilantpour aider chacun à se poser la question de la signification dece qu’il est en train de vivre. Les activités de service peuventnotamment créer quelques chocs culturels ou sociaux qu’ilfaudra aider à gérer.

Questions de sous

Il est essentiel que chaque staff se pose laquestion du rapport à l’argent dans sa sec-tion. Quels sont les besoins réels ? Sont-ilsindispensables ? Nous voulons rester unmouvement ouvert à tous, mais certainesdépenses ferment des portes à des enfants.D’autre part, la récolte d’argent par desventes régulières ou des extrajobs doitamener une réflexion d’ordre éducatif etéthique : quel message fait-on passer à nosscouts quand ils passent une demi-année àrécolter une somme dépensée en quinzejours au grand soleil ? Que pense la sociétéde ces scouts qui attendent le client à l’ex-trémité de la caisse des supermarchés ? Il y a urgence morale à s’interroger, quelleque soit la réponse. Les plaintes du grandpublic concernant certaines pratiques demendicité, clairement interdite par notrecode de qualité d’animation, montrent qu’ilfaut oser remettre en question des pra-tiques parfois simplement héritées de l’his-

Page 21: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute 19

toire.

Les moments de lavie quotidienne

Manger à la même table, décider ensemble de la maniè-re d’organiser les services, dormir sous la même tente, pré-parer ensemble le feu, le repas, la veillée... toutes cesactions sont aussi sources de nombreuses découvertes.Seul devant sa télévision, le jeune ne serait jamais confron-té à de telles expériences bien vivantes !

Ces actions quotidiennes contribuent au développement sielles sont vécues dans un climat serein, motivant et attentif àchacun. De plus, lorsqu’on prend la peine de parler de tous cespetits faits et gestes du quotidien dans un conseil, ils deviennentencore plus forts : ils prennent du sens parce qu’on en parleensemble, parce qu'on cherche des solutions ensemble, parceque, tout simplement, on prend conscience qu’ils se passent etqu’ils nous apportent quelque chose. Mais bien sûr, avant depenser à discuter, il faut surtout réfléchir à comment les per-

mettre et les animer.

Tu verras quand tu seras chef ?

On le sait, quand on est animateur, on est soumis à quelques tentations bien légitimes :

- se réserver des lieux privés (dortoir, wc, douche, cuisine)...

- se garder la primeur de l’information (sur les activités, sur les règles de vie)…

- s’octroyer le droit de faire ce que les scouts ne peuvent pas faire (fumer, téléphoner, boire ducoca entre les repas, recevoir la visite de copains)...

« C’est vrai quoi, on est bénévole et ce job est parfois bien fatigant ou un peu ingrat. Alors… »

Pourtant, la qualité de la relation avec les scouts va dépendre directement de la cohérence de tescomportements (pourquoi ma valise devrait-elle être rangée alors que celle d’Akéla, c’est lefoutoir ?) et de ta disponibilité (chaque moment passé dans le “tabou”, c’est du temps en moinsavec eux). Et s’il y a des interdits logiques, sensés, on peut expliquer leur raison d’être, toutsimplement.

Nous les Scouts, nous prétendons ne pas être comme tout le monde. Le coup de la salle des profsoù est installée la TV, de la tente VIP où on sert le champagne, c’est bon pour les autres. Notrepetite révolution à nous, c’est d’offrir confiance, disponibilité et proximité aux jeunes dont on adécidé de s’occuper.

Tabous et privilèges

Page 22: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

Les grands jeux, les ateliers ou les projets ne sortentpas du néant : le scoutisme part des envies des jeunes.Grâce au conseil, chacun peut participer aux discussionset décisions concernant la vie commune, les projets, lesidées d’activités, la répartition des tâches et desresponsabilités.

Le conseil, c’est donc le lieu où se règle ensemble la vie dugroupe, petit ou grand. C’est aussi le lieu où l’on apprend à direses différences et respecter celles des autres.

Le conseil est un de nos plus formidables outils d’éducation.

Ton rôle est simple : faire en sorte qu’il existe, par exempleen aidant progressivement un scout à accepter les décisions quiy sont prises ou en apprenant à un scout comment l’animer oucomment y jouer un rôle constructif.

4Le conseil :

un lieu fabuleuxpour organiser

l’action

Le conseil… lieu central de la vie scoute

La méthode scoute20

Par la parole, l’écoute et ladécision…

Le scout va pouvoir y apprendre trois choses essen-tielles :

la parole ❚ une parole tantôt très spontanée, tantôt longtemps mûrie❚ une parole franche mais respectueuse❚ une parole qui engage sa propre personne plutôt qu’un

facile “il faudrait qu’on”

l’écoute ❚ une écoute patiente❚ une écoute sans a priori défavorable❚ une écoute ouverte à l’idée nouvelle, à l’opinion

différente

la décision ❚ le conseil débouche sur un accord, une orientation, un

nouveau projet, un changement… pour soi ou pour toutle groupe

❚ le conseil invite au choix et à l’engagement : il ne suffitpas de dire “ y a qu’à ” : il faut passer à l’acte !

Un lieu qui se découvre progressivement

Animateurs et scouts ont besoin d'apprendre

Le conseil, cela ne marche pas toujours tout de suite etquand cela marche, cela peut foirer de temps à autre.

Pourquoi ? Parce que les animateurs comme les scoutsont besoin de beaucoup de bonnes conditions et d’assezbien de temps, de pratique, d’expérience pour que cesmoments soient appréciés et enrichissants.

En tant que Scouts, c’est notre tâche de découvrir le point de vue denotre interlocuteur, avant d’essayer de le convaincre du nôtre. Nousvoulons une mentalité large et ouverte dans toutes les directions.

Baden-Powell

Page 23: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute 21

Deux idées sur ce que n’est pas le conseil

Ce n’est pas un lieu organisé pour que chacun dise tous seséchecs devant un public tantôt condescendant tantôt réproba-teur.

Ce n’est pas non plus le lieu des règlements de compte. En casde gros problème, en cas de profond conflit entre deux person -nes, nous gérons les choses avec celles-ci.

Conseils pour le conseil

Le rôle de l’animateur

Tout animateur de conseil ou de réunion jongle en permanen-ce avec deux éléments : le groupe et la tâche.Il est attentif à ce que chacun soit à l’aise, s’exprime dans uneambiance agréable et essaie que la décision soit prise et accep-tée le plus sereinement possible.Mais il veille aussi à ce que l’on discute de ce qui a été annoncé,en avançant vers une solution, quand le groupe est prêt.

Pour le préparer et le lancer, veiller à

a. choisir le cadre : un lieu adapté à la production (pour éviterque certains s’affalent ou s’endorment dans de vieux fauteuilsou s’endorment sur la couverture), une disposition adéquate(pour que chacun se voie)

b. expliquer clairement à tous les objectifs du conseil etannoncer les différentes étapes (expression des idées, argu-mentation et débats, construction ou décisions). Les explica-tions sur l’objectif doivent être courtes. Pour un grand projet,le conseil peut se répartir sur plusieurs moments : cela per-met de “dormir ” sur les idées

c. utiliser le petit groupe pour la pertinence de ses avantages(facilite l’expression, permet un commun accord plus rapide…)

d. prévoir un objet (bâton de la parole, éponge, petit ballon, pelo-te de laine qui forme une toile d’araignée tout en indiquant quia déjà pris la parole…) pour se passer la parole, cela peut êtreutile pour les premières fois. Attention aux objets trop dis-trayants (comme un nounours ou un vrai micro) qui risquentde faire pire que mieux. On peut aussi d’abord demander auxplus jeunes de faire un dessin ou d’écrire leur idée

e. outiller les scouts qui, dans le cadre de petits groupes(patrouille, groupe de travail), sont amenés à animer eux-mêmes un conseil. Bien préparer avec eux : quel est l’objectif,comment procéder, que faire avec les idées…

Pour imaginer, chercher des idées, veiller àce que

a. un maximum d’idées sortentstimuler l’imagination au début, par exemple en

s’échauffant avec un jeu de créativité; relancer en cours deroute, en redisant l’objectif

b. on ne dévie pas du sujet reformuler l’objectif, structurer les idées qui sortent,

rassembler l’attention en cas de distraction, récapituler encours de route

c. chacun puisse exprimer ses idées bien distribuer la parole (inciter les plus réservés, “cal-

mer” les plus causants, non en stigmatisant ces comporte-ments mais en insistant sur la richesse du partage de toutesles opinions…)

d. chacun voie que son idée est bien prise en compte tout noter, reformuler si nécessaire pour être sûr

d’avoir compris la proposition du scoute. chacun voie où on en est

noter sur un tableau ou un panneau, structurer cesnotes, éventuellement illustrer par un dessin, un schéma…Faire des petites synthèses en cours de conseil aide vraimentà voir qu’on avance et à opérer des premiers tris.

Pour décider : veiller à ce que

a. les propositions existantes et l’objectif final soient clairs pourchacun

reformuler le toutb. chacun connaisse les contraintes pratiques qui vont en partie

déterminer le choix ultime (critères de sélection “naturels”du type : « Nous avons un budget de autant »)

formuler clairement ces critères et pouvoir expliquerleur raison d’être + réaliser un premier tri dans ce sens

c. chacun puisse faire valoir des arguments plus détaillés enfaveur ou en défaveur d’une ou plusieurs idées

distribuer la parole équitablement, veiller à ce que l’onait la possibilité d’évoquer toutes les propositions restantes

d. l’on aboutisse à une décision commune- soit par élimination- soit par vote (différentes formules possibles)- soit par compromis (propositions hybrides)

proposer et expliquer clairement le système retenu etanimer sa mise en œuvre (surtout en ce qui concerne le com-promis)

rester attentif au risque de dérapages ultérieurs liés àune prise de décision trop rapide : le manque d’implication dûà une non adhésion (si toutes les pistes n’ont pas été appro-fondies), le manque de réalisme (si les contraintes ont étéignorées), le non aboutissement du projet (si l’implication dechacun n’a pas été évaluée dès le début).

Page 24: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

22 La méthode scoute

Questiond’équilibre

Le scout apprend en faisant lui-même les choses. Lespossibilités d’actions que nous venons de décrire sontnombreuses. Elles ne sont pas en concurrence : elles ontchacune leur fonction privilégiée.

Alors ? Comment choisir ? Un peu de tout ?

1. Lors des conseils notamment, tes scouts n’arrêtent pasd’exprimer des envies… il suffit que tu “ask the boy” !Leurs réactions par rapport à ce qu’ils sont en train devivre offrent une source d'information essentielle.

Régulièrement, ton staff se réunit et fait le point : quelledécouverte serait-il intéressant de susciter maintenant ?Qu’est-ce qui semble important pour chacun en cemoment ? Quels comportements développer chez lesuns et les autres ?

En fonction de la réponse à ces questions, vous pourriezmettre l’accent sur l’un ou l’autre type d’action.

2. Un peu d’audace : ton staff est peut-être spécialiste desgrands jeux, parce qu’il déborde d'imagination par exem -ple. Mais les ateliers et les projets, c’est gai aussi ! Il fau-dra essayer, mettre au point peu à peu ces autres maniè -res d’aider à grandir. Ainsi, dans quelque temps, la palet-te de ce que vous proposerez sera plus colorée et doncplus apte à apporter des éléments qui aideront Bastienet Juliette à développer l’ensemble de leur personne !

Et dans tout cela, quelle part réelle est laisséeaux scouts ? Qu’est-ce qu’ils construisent vraiment eux-mêmes ? Si nous voulons les rendre actifs, responsables,autonomes… cela vaut la peine de se poser sans relâche laquestion : que fait le scout à ce moment ?

❚ Le jeu amuse; sans le savoir, on y apprend à vivre avecdes règles, avec les autres

❚ Les ateliers offrent le temps d’une découverte précise

❚ Le projet entraîne et offre des responsabilités

❚ Le service rend conscient et ouvre à l’engagement

❚ Et la vie quotidienne permet, enrichit et complète toutcela

Vie quotidienne

Activités de service

Projets

Ateliers

Jeux

Page 25: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute

Les Actions de Service

QU’EST-CE QUE C’EST, CONCRÈTEMENT ?

L’activité de service part de la décision des scouts de se mettre à la disposition de quelqu’un pour servir librement.De plus, cette aide, cet avantage sont procurés bénévolement. Qu’elle prenne une heure ou un week-end, l’action deservice s’inscrit dans une démarche globale.

> > > > >

DES OPÉRATIONS SERVICES EN TOUS SENS

� Proposer une main d’œuvre pour les villageois (peinture, plantation…)

� Coup de main au fermier pour la fenaison

� Aider un voisin pour un déménagement

� Nettoyage des abords du local

� Opération de récolte (vivres Arc-en-ciel, médocs MSF…)

� Construction et décor de poubelles près du local

� Accompagnement de personnes âgées à la fête du village

� Organiser un goûter de Noël au home voisin

� Sécurisation du chemin du local avec des panneaux

� Atelier de révision et de réparation de vélo pour les enfants du village

� Construction de nichoirs pour le bois tout proche

� Créer un spectacle pour les baladins

� Offrir à manger, en hiver, aux SDF

� Réaliser des panneaux de sensibilisation à la vitesse à l’approche du village

� …

> > > > >

POURQUOI LES ACTIONS DE SERVICE CHEZ LES ECLAIREURS ?

Sensibiliser les éclaireurs à la beauté de la gratuité d’un geste, c’est directement lié aux valeurs que nousdéfendons. Petit à petit, ces ados sont confrontés à la possibilité de rendre des services significatifs. Il faut les aider àréellement s’investir dans ces actions.

> > > > >

COMMENT S'Y PRENDRE ?

A vivre quand ?

Il est manifestement possible de les vivre durant l’année ou au camp, voire y consacrer une grande partie de celui-ci.A chaque troupe de choisir… L’important, c’est d’avoir vécu la démarche et de l’avoir fait résonner en soi.

E1

Page 26: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute

Les Actions de Service (suite)

Action de Service S.U.C.

Tant qu’à s’impliquer dans une action de bénévolat, pourquoi ne pas la créer sur la base des envies et des idées de latroupe ou de la patrouille plutôt que de s’inscrire dans quelque chose de bouclé ? Se lancer dans un projet 1 deservice, en tenant compte des trois fameuses lettres Suivi Utile et Conscient.

Suivi

Même si l’intervention des éclaireurs est ponctuelle, c’est intéressant qu’elle s’inscrive dans le temps, comme base oucomme déclencheur. Leur action ne doit pas rester sans lendemain. Les éclaireurs ne s’occupent pas nécessairementdu suivi, mais ils s’assurent qu’il y en aura un !

Utile

Il est important que l’action corresponde à une nécessité, à un besoin des bénéficiaires. Agir pour que ça serveplutôt que pour simplement se donner bonne conscience !

Conscient

Les éclaireurs ne sont pas des automates ! Connaître le sens, l’enjeu, le pourquoi de l’activité est primordial.

> > > > >

COMMENT ÉVITER LE PIÈGE ?

Les sollicitations sont parfois nombreuses : vendre tel truc pour ceux-ci, aider ceux-là… Certaines personness’arrêtent à “ Scouts = B.A.” et inversement et se montrent vexées s’il y a refus. Pourtant, l’animateur a le droit au« non »; notamment parce qu’il y a aussi tous les autres aspects de la vie de la troupe.Entre le refus catégorique et systématique ou le simple accomplissement de la tâche, une alternative : rebondir sur laproposition et la saupoudrer de SUC. Les gens sont capables d’entendre « Nous voulons bien nous impliquer avecles éclaireurs; en même temps, nous souhaitons nous approprier l’idée. Pour nous sentir bien dans la mise en œuvre,peut-être faudra-t-il de petits ajustements. »

Exemple 2 :

« Venez faire votre BA en nettoyant le bois où vous jouez ! »D’accord, mais le staff s’autorisera à être vigilant aux trois aspects.

Le suivi : pour ne pas recommencer 15 jours après. Installation depoubelles et de panneaux invitant au respect.

L’utile : pour que ça serve vraiment. Les sacs remplis seront rapidementévacués pour éviter de se crever et s’épandre à nouveau. De plus, l’accèsau bois sera encouragé.

Le conscient : les éclaireurs sont informés de l’intérêt de ladémarche. Des moyens leur sont donnés pour la réalisation des panneauxde sensibilisation et pour la rédaction d’un article dans le journal local.

Donner un scoutmain, c’est bien, l’imaginer et le proposer, c’est mieux.

> > > > >

1 Le cahier SC02 « Des projets pour grandir » reprend des techniques concrètes pour le passage par les différentes phases de la pédagogiedu projet (imaginer – décider – préparer – vivre – fêter).

2 Proposé par Marie

E2

Page 27: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

23

2. Le petit groupe

Un produit naturel

Petit groupe, grands profits

L’animateur et le petit groupe

1

2

3

La méthode scoute Les sept éléments

Page 28: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

Le choix du petit groupe comme élément constitutif de la méthode scoute relèveun peu du bon sens, quand on regarde les habitudes des enfants ou des jeunes.Quand ils se regroupent spontanément, ils sont rarement vingt ! C’est dans de petitsensembles qu’ils se sentent bien, s’amusent et retirent le maximum d’expériences etde confiance.« Ce que les garçons voient d’abord dans le scoutisme, c’est qu’il les regroupe en unebande d’amis, qui est la forme d’organisation naturelle à cet âge, qu’il s’agisse dejouer, de vagabonder ou de faire des niches » (BP, préface d’Eclaireurs).

1Un produit

naturel

2Petit groupe,grands profits

Dans cette organisation naturelle en petits groupes, tesscouts trouveront trois choses essentielles à leurdéveloppement : de l’espace, une vie intense avec lesautres et l’expérience d’une relation à un ensemble.

De l’espace !

Le petit groupe dont nous parlons est avant tout l’affaire desscouts : ils sont entre eux, les adultes leur offrent un espace deliberté.

Des relations intenses

Dans le petit groupe, les relations entre les personnes sontparticulièrement intenses. Impossible de se cacher ou d’ignorerla présence de l’autre. Chacun va pouvoir y découvrir lesfacettes les plus riches de la vie en société : le plaisir d’êtreensemble, le respect, la solidarité, la remise en question. Danscet espace aux frontières assez étroites, le scout est confrontéde près à la différence. Cela fait vite de l’électricité. Il fautapprendre à la gérer, à tempérer, à pardonner. Ou à éviter detomber dans le piège du bouc émissaire, un des plus grandsfléaux dans tout groupe humain. Les sources de différences

entre les personnes sont nombreuses : physiques, sociales,intellectuelles, religieuses... Le petit groupe est un espace idéalpour mesurer combien chaque personne est unique, originaleet précieuse.

L’expérience d’une relation au groupe

Dans le petit groupe, chacun reçoit aussi l’occasion de vivredans d’heureuses conditions l’expérience d’une relation à unensemble au sein duquel il va peu à peu trouver sa place : lepetit groupe est un lieu pour expérimenter la construction derègles et de valeurs communes.

L’arrivée de nouveaux membres est en cela un momentparticulièrement important. Le rôle des autres membres dupetit groupe est déterminant pour qu’un nouveau scouts’intègre progressivement dans un contexte serein. Il importede les préparer à être accueillants avec les nouveaux… pendantplus longtemps que la première réunion. Ce sera pour chacunl’occasion de découvrir la richesse d’une démarche d’ouverturesans a priori vers l’autre, forcément moins expérimenté,forcément un peu perdu.

La méthode scoute24 La méthode scoute

Page 29: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

Bon... mais ce n’est pas parce qu’on parle de petits groupesde pairs que l’animateur n’a rien à faire ! Pour qu’ils existent etsoient profitables à chacun des scouts, il te faudra allier discré-tion et sens de l’à-propos.

Ta première mission est de leur permettre d’exister et defonctionner comme tels : cela suppose que tu leur laisses dutemps et un lieu pour s’organiser, pour vivre des activités, pourtenir leur conseil.

Ta seconde mission est de les soutenir : par desencouragements, par un coup de main quand une équipe sedisloque, qu’un conseil de sizaine tourne au brouhaha, par unaccompagnement efficace du jeune CP. L’animateur a un rôleimportant pour faire découvrir des moyens qui aident àconstruire un petit groupe agréable et respectueux dechacun.

D’une branche à l’autre

La forme du petit groupe

selon les différentes branches

La taille du petit groupe, sa durée et son fonctionnementvarient bien sûr en fonction des âges.

A la ribambelle, les jeux, les ateliers, les conseils et lesbivouacs se dérouleront en petit groupe : l’enfant s’y sent plusen confiance et y trouve un premier espace de vie commune àsa taille. Les petits groupes ne sont pas permanents : l’enfant decet âge n’en éprouve guère le besoin, à ce stade où il découvresimplement le plaisir et l’intérêt de jouer avec quelques autresenfants.

A la meute, l’enfant découvre la richesse des groupes plusstructurés et permanents. A travers la vie dans sa sizaine, il ap -prend à s’exprimer, à écouter les autres, à prendre des décisionset à les respecter pour la vie du clan.

Cet apprentissage permettra qu’à la troupe, l’éclaireur soit enmesure de construire la vie de sa patrouille, d’y vivre la solidari-té avec ses patrouillards. La patrouille est le lieu où l’éclaireurconstruira la plupart de ses activités, où il passera le plus detemps.

Bien entendu, à la meute comme à la troupe, on utilise aussi desgroupes non permanents : pour un jeu, un service, un atelier… Celapermet de rencontrer d’autres copains. Cela offre également un peu

3L’animateur et le

petit groupe

La méthode scoute 25

Je crois que Dieu nous aplacés dans ce mondemerveilleux pour y êtreheureux et jouir de la vie.La meilleure manièred’atteindre le bonheur estde le donner aux autres.

Baden-Powell

Page 30: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

26 La méthode scoute

Quelques idées pour former des équipes, rapidement et en s’amusant

de répit et d’air frais aux groupes permanents que sont sizaines etpatrouilles. Prenons le cas d’un moment d’échange en petit groupepermanent à la fin d’une activité : il sera encore plus riche si tous sesmembres viennent de vivre un jeu dans des équipes différentes : cer-tains ont gagné, d’autres perdu… les expériences à confronter sontdifférentes.

En ce qui concerne les petits groupes permanents comme lessizaines ou les patrouilles, parce qu’ils sont essentiels dans le bien-êtrede chaque scout, il est tout naturel que les scouts eux-mêmesparticipent à leur composition. Bien entendu, les choix devront tenircompte de règles définies ensemble ou de contraintes comme le droitpour chacun d’être dans un petit groupe où il se sent bien, comme larépartition des âges (et donc des expériences) ou comme le nombre.

Le poste Pionniers est un petit groupe en soi ! Les relationsy sont très denses, mises à l’épreuve de projets à prendre encharge à fond dans le respect des affinités de chacun.L’éducation à la différence y est donc encore très importante.Par ailleurs, le poste s’organise régulièrement avec des sous-groupes, pour se partager le travail sur l’un ou l’autre projet,pour vivre des ateliers.

� “nounours” : les scouts se promènent dans la pièce;tu donnes un critère et tous ceux qui ont la mêmecaractéristique se rassemblent et se serrent très fort.On continue jusqu’à ce qu’on ait des groupes dumême nombre. Parfois, ça peut durer… (année scolai-re - nombre de frères et sœurs - animal domestique -couleur de cheveux - lunettes - couleur des chausset -tes - instrument de musique - taille - vélo, rollers outrottinette - plage ou montagne - chips ou chocolat -etc.)

� tu distribues des cartes à jouer (que tu auras préala-blement sélectionnées en fonction du nombre d’équi -pes et de joueurs par équipe) : les cœurs ensembleou les 8 ensemble, par exemple

� tirage au sort d'un numéro, d'une couleur, d’uneimage… les scouts suivent une mini-piste qui lesamène dans le local ou le lieu destiné à leur équipe

� tirage au sort d'une chanson très simple (s’assurerd’abord que tous les scouts connaissent par cœur leschansons choisies) : les scouts ont les yeux bandés; àton signal, tous commencent à chanter (chacun sachanson) et doivent se retrouver à l’ouïe

� tirage au sort d'une pièce de légo : il faut reconstituerun modèle

� tu distribues des bonbons de couleurs différentes : lescouleurs identiques vont ensemble (regarder la cou-leur de la langue si les emballages ont disparu !)

� chacun enlève une chaussure; on mélange toutes leschaussures obtenues puis on les partage en autant detas que d’équipes désirées. Chacun peut alors récupé-rer sa chaussure tout en découvrant son équipe

� lance un jeu comme “citron-citron”, “tape-chaise” outout autre jeu qui amène tes scouts à se “mélanger”.Quand ils le sont, sépare-les en équipes

� jeu de la bombe : on fait passer un ballon en disant tic-tac; un animateur a le dos tourné et dit « boum ! » àun moment donné; celui qui a le ballon en main fait par-tie de l’équipe 1 (refaire plusieurs fois le jeu pour for-mer l’équipe 1, puis 2 etc.)

Il y a cinq pour cent de bon, même dans le pirecaractère. Le jeu consiste à les découvrir et ensuite à

les développer jusqu’à une proportion de 80 ou 90 %.Baden-Powell

Page 31: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute

La patrouille et le rôle du CP

QU’EST-CE QUE C’EST, CONCRÈTEMENT ?

La patrouille est à la base de la proposition du scoutisme. Faire vivre ensemble une poignée d’ados pour qu’ilsexpérimentent en petit groupe une série d’aventures. La patrouille est un groupe de vie, d’action et d’amusement.

� Un groupe composé de jeunes ados, mené par un CP, constitué avec l’avis de chacun.

� Des moments de vie, simples, comme dormir, manger, s’installer, parler, s’engueuler même.

� Des cadres d’actions pour que les patrouilles construisent, inventent, réalisent.

� Et de l’amusement, la première motivation des éclaireurs.

> > > > >

POURQUOI CET OUTIL DANS LA TROUPE ?

A un âge où le groupe de copains prend une importance considérable, la patrouille est le lieu de vie idéal pourchaque éclaireur. Un petit groupe de pairs, mélangeant expérimentés et novices, grands et petits, sérieux et drôles,boute-en-train et introvertis… La patrouille permet une certaine stabilité par rapport à l’environnement changeant et rapide qui entourechaque ado. Les repères sont nombreux : un grand frère, le CP, sur qui on peut compter; des projets accompagnéspar les animateurs; une vie familiale pendant les week-ends et le camp…La patrouille permet à chaque éclaireur d’apprendre par l’action, le sens du service, la cogestion, la répartitiondes tâches, la prise de responsabilités, la gestion des conflits… Plus que la patrouille elle-même, ce sont les activitésen patrouille qui sont les clés d’un apprentissage tout en douceur et en confiance. Enfin, la patrouille peut être aussi le lieu privilégié pour s’essayer à la fonction de CP, véritable pilote de la patrouille. Par ce rôle essentiel, du point de vue organisationnel comme relationnel, le jeune de 15 ou 16 ans sera confronté à la gestion d’un groupe de pairs.

« Le système des patrouilles est l’aspect essentiel grâce auquel la formation scoute diffère de touteorganisation » - Baden-Powell.

> > > > >

UN PERSONNAGE ESSENTIEL : LE CP

Chef, Coordinateur, Capitaine… de patrouille ou tout simplement : CP.Etre CP, c’est avant tout se mettre au service de sa patrouille. Etre CP n’est ni un privilège, ni unerécompense, ni un dû. C’est un rôle qui demande autant qu’il apporte. Un CP doit faire preuve d’organisation,d’écoute, de patience, de modestie et d’une envie de construire avec la patrouille. En retour, il reçoit l’aide desanimateurs et une solide expérience en gestion d’une équipe.

Les missions du CP :

� Faire en sorte que chaque éclaireur ait sa place au sein de la patrouille

� Etre le garant d’une bonne organisation dans la patrouille et dans la troupe

� Animer les conseils de patrouille

� Veiller à la répartition des tâches quand c’est nécessaire

� Ne pas faire tout mais bien déléguer

� Motiver, dynamiser sa patrouille

� Montrer un certain exemple

� Installer un climat de confiance et de respect

� Tempérer les envies de compétitions à outrance envers les autres patrouilles

> > > > >

E3

Page 32: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute

La patrouille et le rôle du CP (suite)

UN WEEK-END CP

En début d’année, dès que les patrouilles sont formées et qu’au sein de celles-ci, les éclaireurs ont eu un minimumde temps pour se connaître, on peut organiser un week-end CP. Il s’agit d’un moment “où l’on s’arrête pour mieuxavancer”. Les CP et le staff se retrouvent entre eux pour :� Mieux se connaître encore� Parler du rôle de CP� Outiller les CP à la gestion d’un conseil, d’un conflit, d’un problème� Envisager le planning de l’année et les possibilités de temps en patrouille� …

> > > > >

LE CONSEIL CP

Ce conseil réunit les CP et le staff. Il a deux missions :� Le soutien des CP dans leur rôle. Les CP font le point ensemble sur les avancées et les problèmes de chacun. Les

animateurs proposent alors un appui, une intervention, un changement pour accompagner le CP � La coordination de la vie en troupe. Cela nécessite un conseil de patrouille précédant

le conseil et un second le suivant. C’est l’occasion d’aborder des sujets comme la composition des patrouilles, les règles de troupe, les activités, la gestion des sous, le matériel, les locaux, la préparation du camp, l’accueil des nouveaux, les moments forts (promesse, totémisation, hike…)

FAIRE VIVRE LA PATROUILLE

Chaque patrouille a besoin d’aide et de propositions de la part des animateurs. C’est là tout le challenge : arriver àdonner une impulsion aux patrouilles tout en leur laissant un grand espace de liberté.

Voici huit actions que le staff doit garder en tête :

1. Laisser construire une identitéPour que chaque éclaireur se sente dans SA patrouille, il est important que chaque patrouille ait la possibilité de sedoter de signes propres. Quelques exemples parmi d’autres...� Le nom de patrouille : un nom peut être choisi tous les ans, ainsi que le cri de patrouille, souvent

révélateur de l’ambiance au sein de la patrouille. Chaque patrouille a ses couleurs de nœuds d’épaule (surl’épaule gauche) en lien avec le nom de patrouille.

� Le coin de patrouille : un local ou une partie du local, décoré chaque année. A défaut de local, un objetrassembleur peut faire office de lieu propre (tally, affiche, malle de patrouille…).

� Le tally : pour garder une trace, une mémoire (un gros livre d’or, un panneau photo, un site internet…).� Des chansons : se constituer un chansonnier de patrouille avec le top 20 élaboré par la patrouille.

Certaines chansons peuvent aussi être remaniées en y collant des paroles propres à la patrouille. � Les jeux : quelques jeux de société préférés des éclaireurs et la liste des petits jeux de plaine, pour combler

un vide par exemple.� Les règles et les habitudes : une charte de patrouille,

des “private joke”, des traditions au moment des repas, du lever… � …

E4

Page 33: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

E5La méthode scoute

La patrouille et le rôle du CP (suite)

2. Donner du tempsLa patrouille ne se réduit évidemment pas à une équipe déjà constituée pour les jeux. Il est important de donner desmoments pour que les éclaireurs se rencontrent.

Quelques moments et lieux possibles pour se retrouver en patrouille :� Une réunion complète� Une demi-heure en début ou en fin de réunion� Un mercredi après-midi� Un week-end complet, dans le local d’une troupe voisine

Un lieu :� Dans un coin de patrouille� Autour d’un objet symbolique, d’un panneau de patrouille (en l’absence de local de patrouille)� Chez le CP� Chez un animateur, en sa présence pour qu’il accompagne un projet

3. Permettre des actionsSans un minimum de cadre, la patrouille risque de s’adonner à une activité assez répandue : “la glande”. Quand on invite les patrouilles à vivre un temps ensemble, il faut leur donner un but, comme :

� La préparation d’un projet� Le débriefing d’une activité� La réalisation d’une activité sympa en patrouille

(visite, sport, culture…)� Un moment de fête (anniversaire, accueil d’un nouveau…)� La gestion d’un problème� Une réflexion sur un fait de société� …

4. Utiliser les projetsMême si le mot projet fait parfois peur, il est utile de faire remarquer que la plupart des patrouilles vivent déjà unesérie de projets : les constructions pendant le camp, un week-end de patrouille pendant l’année… Peut-être cesprojets peuvent-ils être plus construits, mieux accompagnés, mieux balisés. Au cours d’une année, le staff peutapporter son expérience et une méthode pour la réalisation de projets de patrouille.

� Proposer des cadres de plus en plus grands pour les projets de patrouille (par exemple, d’abord lapréparation d’un poste sportif pour un grand jeu, puis un spectacle pour la fête d’unité suivi de lapréparation d’une journée en patrouille pour finir par la mise en œuvre du hike pendant le camp).

� Utiliser un support pour identifier QUI fait QUOI pour QUAND.� Faire régulièrement le point sur l’avancement du projet.� Après un projet, faire prendre conscience du boulot accompli.

5. Susciter les conseils de patrouillesLe conseil de patrouille est le lieu de pilotage de tout ce qui concerne la vie de la patrouille. Le CP a pour mission d’êtrel’animateur du conseil. Etant donné que gérer un conseil n’est pas facile, les animateurs doivent outiller chaque CP. Lorsd’un week-end avec les CP, avant une réunion ou en soirée, il est possible de former les CP à la conduite d’un conseil.On pourra travailler avec eux différents moyens comme...

� L’ordre du jour : de quoi allons-nous parler, dans quel ordre, faut-il des décisions ou est-ce un moment de réflexion…

� Donner la parole : les tours de table, le bâton de la parole, comment faire taire un bavard, les aînés parlent en dernier…

� L’écoute de chacun : utiliser un support, être confortablement installé, sans distraction, tout le monde voit celui qui parle…

� La confiance et l’audace : installer un climat où il fait bon vivre et où il est possible de délirer, d’imaginer, d’entreprendre, de construire…

� Garder des traces : mettre en patrimoine les décisions, les échecs et les réussites pour le futur d’une part mais aussi pour le présent. Ecrire nécessite d’avoir été clair et précis

� Le suivi des décisions : veiller à ce que toutes les décisions soient claires et placer comme premier point à l’ordre du jour la vérification des taches qui devaient être effectuées

Page 34: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute

La patrouille et le rôle du CP (suite)

6. Accompagner la répartition des rôlesLors d’un projet conséquent ou pendant une activité aussi simple qu’un jeu d’attaque de camps, il est nécessaire dese répartir les tâches. Pas si facile quand on a entre 12 et 16 ans ! D’où l’importance de s’y “entraîner”. Chacunremplira sa mission avec cœur et volonté s’il a pris part à la décision. Généralement, le CP et les aînés mènent la discussion. Pourquoi ne pas les aider en préparant avec eux un petit canevas à adapter à chaque cas ?

� Identifier les tâches à effectuer.� Cerner les qualités ou les compétences requises.� Faire un tour des envies de chacun.� Envisager une répartition possible (un ou deux scouts par tâche).� Vérifier si la répartition est adéquate et si tout le monde s’y retrouve.

7. Responsabiliser les aînésEtre CP n’est pas une fin en soi. On peut être un “bon éclaireur” en n’ayant pas exercé la fonction de CP.Par contre, être “aîné” est le rôle de tous les éclaireurs en fin de parcours à la troupe.Il est primordial de s’appuyer sur ces “plus vieux” pour donner du rythme à la troupe. Que ce soit en patrouille, enéquipe de jeu, en troupe… les aînés doivent être sensibilisés à leur rôle de modèle, de référence, de moteur. Si le rôle de SP est encore parfois présent, il ne signifie pas la notion de second, au sens hiérarchique, ou deremplaçant du CP. Il s’agit bien d’un couple CP-SP, deux aînés qui mettent leurs compétences et leurs expériences auservice de la patrouille.

8. Faire accueillir les plus jeunesLe passage à la troupe se double souvent du passage dans la grande école. En deux lieux, ces grands louveteauxdeviennent les petits éclaireurs. Voici quelques mots clés pour réussir leur accueil.

� Anticipation : les loups de dernière année participent à une journée du camp (si la distance la permet)ou à une réunion pendant l’année. C’est l’occasion pour eux d’avoir un avant-goût de l’an prochain, deposer toutes les questions qu’ils veulent, de mettre un pied dans l’inconnu tout en étant encore louveteaux,de faire connaissance avec les animateurs…

� Parrainage : un aîné parraine les premiers temps de vie d’un nouvel éclaireur, lui fait découvrir les us etcoutumes de la troupe et de la patrouille.

� L’adhésion et la totémisation : deux moments d’accueil. Le premier en début d’année, aprèsquelques réunions et le second pendant le premier camp.

� Jeux en duo : quelques jeux, spécialement en début d’année pour faire connaissance entre quatre yeux. Desjeux simplement par deux ou attachés par la main, voire un avec les yeux bandés, l’autre les pieds liés…

La constitution des patrouilles et le choix des CP

Il n’y a pas vraiment de schéma idéal pour ces deux décisions. Juste une vieille et bonne intuition “ask the boy”.

— Que les patrouilles restent plus ou moins les mêmes d’année en année ou qu’elles se reconstruisententièrement...

— Que la troupe décide ensemble la constitution des patrouilles ou que le staff prenne la décision finale...

— Que les CP soient choisis, élus, décidés en troupe, en patrouille, par le staff…

— Que les nouveaux éclaireurs choisissent leur patrouille ou l’inverse…

Une constante reste pour que vive le scoutisme : “ask the boy”, c’est-à-dire la participation active de chacunen début ou en cours de processus.

> > > > >

E6

Page 35: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute

Les fonctions de patrouille

QU’EST-CE QUE C’EST, CONCRÈTEMENT ?

Une fonction de patrouille est une mission particulière confiée à un éclaireur par les autres membres de lapatrouille pour un temps relativement long, de plusieurs mois à une année entière. Exercer une fonction, c’est mettreau service des autres des compétences personnelles. C’est aussi être le garant, le responsable de toute unesérie d’activités.

Dans les faits, un éclaireur cuistot de patrouille fera par exemple en sorte que le matériel d’intendance soitopérationnel, que la patrouille dispose d’un livre de cuisine clair ou de fiches techniques et que lors d’un week-endou d’un camp, les menus, les courses et la préparation des repas se réalisent dans les meilleures conditions possibles.

Remplir une fonction de patrouille n’implique certainement pas de “faire tout, tout seul”. Au contraire, ils’agit de permettre à la patrouille de remplir une mission, ensemble. Le cuistot de patrouille ne prépare pas tous lesrepas du camp, il organise la préparation entre tous les éclaireurs de la troupe, en outillant et aidant les moinsexpérimentés.

Les fonctions de patrouille sont propres à chaque patrouille. Ainsi, si une patrouille a besoin de six fonctions,une autre pourrait n’en compter que quatre. De plus, les fonctions doivent être très bien définies au sein d’unepatrouille, mais cette définition n’est pas forcément la même pour une autre patrouille.

> > > > >

POURQUOI LES FONCTIONS DE PATROUILLE À LA TROUPE ?

Construire avec les autres consiste notamment à s’organiser en tenant compte de certains paramètres, c’est bien lebut des fonctions de patrouille. Analyser lesbesoins, tenir compte de l’expérience dechacun, des envies, des qualités puis separtager les responsabilités… autant demoments qui feront en sorte quechaque éclaireur découvre lacogestion.

Les fonctions de patrouille sont,avec les projets de patrouille, lesdeux outils privilégiés pouraider chaque patrouille à vivredans une certaineautonomie. « On veut lefaire tout seul », « laissez-nousnous débrouiller », « faites-nous confiance », lesremarques de ces jeunes adosne manquent pas de nousrappeler qu’ils ont besoin etenvie d’espace pour construireet se construire.

Enfin, ce partage de tâche ausein de la patrouille permet unapprentissage tout en douceur de la prisede responsabilité. D’une part, chaque fonction depatrouille est accompagnée par un animateur, par les aînés et parles autres éclaireurs de la patrouille. D’autre part, chaque éclaireur mérite une totale confiance et un droit à l’erreur.

> > > > >

E7

Page 36: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute

Les fonctions de patrouille (suite)

COMMENT S’Y PRENDRE ?

Moment pertinent pour l’utilisation de l’outilA priori, une fonction de patrouille se garde tout au long de l’année, donc la répartition des fonctions peut se fairevers le mois d’octobre.

Schéma du déroulement proposé

Voici une proposition pour définir et répartir les fonctions de patrouille :

1. Lister ensemble les fonctions et les tâches à effectuerC’est un moment qui doit être délirant. Tout ce qui passe par la tête doit sortir. Pour cela, on peut afficher au mur une grande feuille à deux colonnes, la première sera le nom de la fonction et laseconde les différentes tâches. Dès que quelqu’un a une idée, il va l’écrire sur le panneau. Il ne faut pas avoir peur dese lancer, le but est d’avoir une multitude de fonctions des plus sérieuses et utiles aux plus délirantes.

2. Choisir individuellement les fonctions nécessairesUne fois que la liste est établie, chacun reçoit une feuille avec troiscolonnes. Il faut maintenant choisir les fonctions dont la patrouille auraitbesoin, les tâches à effectuer par cette personne et enfin, les qualitésrequises pour se voir attribuer cette fonction. Par rapport au tableau déjàréalisé avec l’ensemble de la patrouille, chaque éclaireur reprend lesfonctions et les tâches qu’il trouve pertinentes et ajoute les qualitésnécessaires à l’éclaireur à qui cette fonction serait confiée.

3. Mettre en communIl faut tout d’abord faire un tour de table rapide des différentes fonctions choisies afin de voir si certaines ne sontpas identiques dans les tâches tout en portant deux noms différents, comme trésorier ou comptable. Dans ce cas, ilsuffit de les rassembler sous le même nom.

On remplit alors un grand tableau à 5 colonnes. La 2e, 3e et 4e contiennent les noms des fonctions, les tâches et lesqualités. La 1re contient le nombre de fois que la fonction a été citée.

Pour le fun, on remplit une 5e colonne qui contiendra des noms pour cette fonction (comme par exemple un nomdont les initiales sont C.P.)

4. Prendre ensemble la décision de répartitionEnfin, pour chaque fonction et dans l’ordre de la liste, on effectue un tour de table. Chaque éclaireur propose une oudeux personnes qui conviendraient pour la fonction. Avant cela, il faut se mettre d’accord si on peut se proposer oupas.

Quand une personne est souvent plébiscitée, on lui demande si elle accepte de prendre cette responsabilité. Puis, dèsque la fonction est attribuée, on passe à la fonction suivante.

Fonction Tâches à effectuer Qualités

E8

Page 37: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute

Les fonctions de patrouille (suite)

Exemple de ce que cela pourrait donner

Nb Fonction Tâches à effectuer Qualités Nom fun

7 Cuistot Malle intendance Imaginatif Courses et PitanceBouquin de cuisine Savoir cuisiner Compote PuréeTrucs et astuces pour le camp

7 CP Coordonner la patrouille Attentif aux autres Coordination et ParticipationTrancher quand c’est nécessaire Calme Capitaine PétillantLien avec le staff Expérimenté

6 Matos et Trésorier Liste et entretien du matos Ordonné Camping et PognonTenir les comptes Fort en math Compte PienAchat des cartes Rigoureux

5 Secouriste Pharmacie de patrouille Attentif Confiance et P’tits bobosHygiène et propreté Calme Complètement PrudentVeiller à la sécuritéNuméros d’urgence

4 Secrétaire Rédaction du tally Ordonné Conte et Prise de noteAffiches du local Lisible Crayon PapierCourriers

4 Amusement Veillée Délirant Compèt’ et PlaisirInstruments de musique Bon chanteur Capable du PireMatos des petits jeux

3 Entaîneur Préparer la gym Sportif Culture PhysiqueGestion des sports Imaginatif Coach des PompesTrouver de nouveaux sports

3 Vert de terre Tri des déchets Ecolo Com-PostAchat bio Ordonné Camion Poubelle

2 Multimédia Création site internet Calé en Cyber PatrouilleGestion album photos informatique Computer Personnelnumériques InventifLouer vidéo-projecteur

> > > > >

Dans ce cas, les fonctions en italique ont été sélectionnées et réparties au sein de la patrouille. Voici la composition dela patrouille. Certains éclaireurs n’ont pas désiré avoir de fonction.Poulain CPPuma Compote puréePélican Camping et pognonBouba Confiance et petits bobosStéphanie Crayon papierGoeland Com-postDauphin -Xavier -

E9

Page 38: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute

Les fonctions de patrouille (suite)

RÔLE DES ANIMATEURS

Il y a deux missions distinctes.

� Mettre en place des moments et des actions pour que les fonctions de patrouille soient utiles et utilisées. De façon plus large, on peut dire qu’il faut mettre en place une animation où la patrouille va vivre des momentsd’autonomie nécessitant des rôles particuliers pour chaque membre de la patrouille (par opposition à la plupartdes grands jeux qui sont des moments plutôt de consommation où tous les éclaireurs ont le même type de rôle). Il s’agit évidemment des projets de patrouilles, des week-ends et réunions de patrouilles.

� Accompagner la patrouille dans la recherche des fonctions nécessaires, dans le processus de mise en place desfonctions et dans la gestion de ces fonctions.

> > > > >

REMARQUES, SUGGESTIONS

� Chaque éclaireur n’a pas forcément une fonction. Il ne faut pas inventer des fonctions.

� Pour dynamiser chaque fonction, le staff peut organiser des conseils de fonction. Il existe bien le conseil CP (uneréunion entre un ou plusieurs animateurs et les CP pour la coordination générale de la troupe); il peut donc yavoir le conseil cuistot (intendants et cuistots de patrouille pour établir le menu du camp et partager des recettesou des trucs et astuces).

� Il existe évidemment d’autres façons, plus ludiques, de répartir les fonctions de patrouille.

> > > > >

E10

Page 39: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

27

3. La découverte

Grandir de découverte en découverte

L’animateur : un fameux partenaire

Le bivouac : quelques minutes pour prendre conscience

1

2

3

La méthode scoute Les sept éléments

Page 40: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute28

Des sources de découvertes attrayantes

Dans le scoutisme, nous faisons le pari de partir des envieset des besoins des jeunes. Quand on demandait à BP commentil fallait faire avec les scouts, il répondait : “Ask the boy”.Demande à l’intéressé... Ton rôle est donc d’abord depermettre à chacun d’exprimer ses envies, ses rêves et del’aider à leur donner vie : en lui proposant un atelier quicorrespond à ce qu’il voulait essayer, en lui laissant la chance detenter tel projet, de découvrir tel domaine dans le cadre d’unbadge, par exemple.

Par ailleurs, en discutant avec eux, en les observant jouer outenir un conseil en patrouille, tu vas aussi entendre ou décoderque les scouts ont besoin de telle ou telle chose : « Tiens, lanature, on dirait qu’ils ne connaissent pas... et si on essayait deleur faire goûter à ses richesses. Ils en feront après ce qu’ilsvoudront mais au moins, ils auront goûté. ». « Eh biendécidément... cela a l’air bien difficile d’aller jusqu'au bout d’unprojet. Je pourrais peut-être les pousser un peu, pour qu’ilséprouvent au moins une fois la joie de la fin d’une entreprise ».Comme éducateur, tu oses donc des choix à partir de chosesqui ne sont peut-être pas dites... mais qui sont exprimées parun comportement.

Enfin, il y a une autre source de découverte, qui peut êtreaussi très attrayante : c’est l’imprévu. Au cours d’un hike, d’unjeu, d’une veillée, l’un ou l’autre “tombe” sur quelque chose denouveau. Ce n’était pas prévu mais cela le marque. Au conseil,à la surprise générale, un louveteau a proposé qu’on s’excuseauprès de Frida, l’intendante dont on a passé la dernière soiréeà se moquer. En chemin, les pionniers se sont arrêtés une heure

pour aider les ouvriers communaux à dégager un arbrerenversé sur la route.

Partir de ce qui se dit ou de ce qui se passe te permet de nepas plaquer une animation artificielle mais bien de laisser àchacun la chance de faire des découvertes adaptées à sonrythme, qui l’enrichissent vraiment.

De nombreuses activités contribuent à enrichir à la foisplusieurs de ces dimensions, voire toutes. Mais parfois, elles ontun accent particulier : la journée olympique a une vocationassez physique.

L’animateur veille donc à un certain équilibre : l’objectif n’estpas, par exemple, de former des êtres capables de marcher 25kilomètres sac au dos pendant six jours de suite et de préparerainsi tout un programme d’entraînement. Toutes les autresdimensions de la personne sont intéressantes à nourrirrégulièrement. Un débat sur la mort d’un jeune tué par unconducteur ivre, une journée dans une association pour sans-abri, un atelier d'initiation à l’art... ce sont toutes des activitésscoutes possibles parce qu’elles peuvent enrichir l’une oul’autre facette de la personnalité de chacun.

L’animateur scout est un des partenaires du développement de ses petits gars : il agit quelques heures par semaine, quelques jours pendant les vacances.C’est pour cela qu’il est sans doute plus modeste et plus réaliste de parler d’unedémarche de “découverte” que d’apprentissages poussés ou perfectionnés. A toutmoment, le scoutisme essaie simplement de faire en sorte que les scouts découvrentavec enthousiasme de nouveaux territoires, en retirent de précieux apports et aientencore envie de les poursuivre ou d’en explorer d’autres.Dans cette démarche, deux conditions doivent être remplies pour atteindre lesambitions éducatives du scoutisme : le scout doit être attiré par ces découvertes etdoit pouvoir enrichir toutes les dimensions de sa personne.

1Grandir

de découverte endécouverte

Page 41: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute 29

La diversité des découvertes

Le scoutisme veut contribuer au développement de toute lapersonne, à l’épanouissement de toutes ses potentialités. C’estsa force par rapport à des tas d’autres lieux orientés vers unedimension précise de la personne.

Il s’agit donc, pour le scout, de faire un certain nombre dedécou vertes qui l’aideront à développer chacune de sesdimensions.

❚ dimension physique : découvrir et accepter son corps, yêtre attentif, développer ses cinq sens, ses réflexes, sa force,son agilité, sa souplesse, son équilibre. Savoir maîtriser desoutils et des techniques, créer en utilisant ses mains.

❚ dimension intellectuelle : comprendre une situation etchercher des réponses adaptées, savoir analyser et synthé-tiser, être critique, choisir, décider, créer, innover, imaginer,s’exprimer et communiquer clairement. Acquérir de nou-velles connaissances sur le monde.

❚ dimension affective : ressentir, reconnaître ce qui est res-senti, garder la maîtrise de soi tout en sachant accepter sesémotions, continuer à se découvrir, accepter le plaisir, lajoie ou la douleur à leur juste titre.

❚ dimension sociale : connaître et respecter l’autre danstoutes ses différences, être solidaire et avoir le sens du par-tage, tenir compte de l’autre dans ses choix, le compren -dre et l’aider, communiquer librement, savoir guider ungroupe, comprendre et respecter les règles de la vie socia-le, tenir ses engagements.

❚ dimension spirituelle : découvrir et reconnaître quelquechose qui nous dépasse, développer le sens de la conscien-ce, réfléchir sur ce que l’on fait et ce que l’on vit. Avancerdans son cheminement intérieur sur le sens et sur les ques-tions essentielles de l’humanité : la vie, l’amour, les autres, lamort, Dieu...

2L’animateur : un fameux partenaire

Il rend possible et encourage les découvertes

Offrir des occasions

Un scout n’attend pas de toi que tu montres toutes tescompétences en construction ou en animation de veillée : iln’est pas là pour être spectateur de tes talents de jeune adulte !Le staff est là aussi pour offrir le cadre qui permet à chaquescout de vivre des découvertes personnelles.

L’animation aide le scout à exprimer ses envies et à monterles activités qui permettront de les réaliser.

Il ouvre des domaines que le scout ne peut pasnécessairement deviner.

Il le soutient au long de ses découvertes, lui donne le coupde main au bon moment, sans finir par faire tout à sa place parsouci “d’efficacité pour le groupe”. Pas facile évidemment de

s’occuper à la fois d’un groupe et de rester attentif aux rythmeset aux intérêts différents de chacun…

Stimuler

Tu disposes de différents moyens, de différentes propositionspour susciter un peu plus fort une découverte.

D’une branche à l’autre

A la ribambelle, l’enthousiasme et la spontanéité du baladinsont de fameux tremplins pour emmener l’enfant vers denom breuses découvertes… dont beaucoup serontvéritablement des “premières”. L’animateur ne doit pashésiter à rebondir sur une découverte imprévue, quitte àarrêter le jeu un moment ou à proposer un atelier sur le sujetdès la prochaine réunion. Le baladin peut garder ses dessinsde bivouacs, ses bricolages, des souvenirs de jeux ou desobjets trouvés en chemin et précieux à ses yeux dans le coffreà trésors personnel qu’il s’est construit.

Le secret d’une éducation saine, c’estde mettre chaque élève en conditiond’apprendre par lui-même, au lieu del’instruire en canalisant en lui desconnaissances conformément à unmodèle stéréotypé. Baden-Powell

Page 42: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute30

D’autre part, pour garder destraces visibles de la vie du groupe, ilexiste un petit outil tout simple :l’affiche “Tous copains” de la ribam-belle. Il s’agit d’une jolie affiche encouleurs où l’on retrouve les hérosde la Légende des Baladins. Il y a pleind’espaces pour y coller des photos :les visages de tous les baladins etdes animateurs (avec leurs datesd’anniversaire, par exemple), l’ex-cursion chez un peintre, la visite de Saint Nicolas (qui a mêmesigné l’affiche !), le camp, le spectacle d’unité… C’est gai de serappeler tous ensemble ce que l’on a fait !

A la meute, les ateliers, qu’on propose d’appeler mowhas,jouent un rôle majeur pour emmener le louveteau de décou-verte en découverte : l’enfant commence à pouvoir se concen-trer assez longtemps, il s’intéresse de près à des tas dedomaines ! Les mowhas permettent de stimuler un peu plustoute cette curiosité latente.

Le louveteau est amené, chaque année, à s’attarder un peusur ses découvertes dans les relations avec les autres : le Tempsde la mue l’aide à y réfléchir.

A la troupe, les badges permettent de choisir de prendreun peu de temps pour une découverte précise, en fonction

d’un goût personnel de l’éclaireurou d’un besoin pour le petit grou-pe ou la section dans le cadre, parexemple, d’un projet. Ils ouvrentdes portes vers des domaines àaller explorer, à essayer. Ils ne sonten rien un appel à la compétitionpour un diplôme : il faudra souventle rappeler en cours de route. Lesbrevets permettent aux aînés de latroupe de vivre des découvertes

avec un partenaire extérieur au groupe; ils ouvrent à desdomaines particulièrement utiles pour la société : le secou-risme, la connaissance de la forêt, le sauvetage aquatique oula langue des signes.

Au poste, l’exploit est pour le pionnier un outil un peusemblable : il l’invite à faire quelque chose qu’il ne fait jamais ouqu’il pourra faire encore mieux. Il y met aussi en œuvredifférentes découvertes précédentes de son parcours scout,dans un défi personnel. Au cours de la seconde année de vieau poste, les explorations et les Pi-days permettent de découvrirle rôle d’animateur qui lui sera proposé dans quelques mois. Ildécouvre la particularité de la relation pédagogique. Ilcommence à s’outiller et s’essaie à la pratique. Une découverteprogressive et surtout à encadrer pour qu’elle lui soitprofitable.

La vie est trépidante dans nos sections ! A force d’allertrop vite, de vouloir bondir d’une découverte à l’autre, onpourrait rater une étape essentielle : celle qui consiste às’arrêter un peu, à s’asseoir, pour se rendre compte de toutce qu’on découvre, pour intégrer dans ses bagages toutesces nouvelles choses.

Prendre conscience de tout ce qu’ils découvrent, chacun àleur rythme, donne un fameux élan de confiance à nos scouts !D’autre part, faire le point permet aussi de relancer denouveaux défis, d’exprimer de nouvelles envies, nées desexpériences précédentes. S’arrêter, prendre conscience etmieux repartir encore. Le bivouac est le nom de ce tempsd’arrêt et de nouveau départ.

3Le bivouac :

quelques minutespour prendre conscience

L’enfant veut faire des choses,aussi encourageons-le à enfaire en lui indiquant la bonnedirection, et permettons-lui deles faire à sa manière.

Baden-Powell

Page 43: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute 31

Le bivouac : comment ?

Sa fonction

Le bivouac est une démarche personnelle : chacun réfléchit àSES découvertes.

Son déroulement

Le bivouac se déroule en différentes étapes... qui permettentd’aboutir à ses deux objectifs : prendre conscience de sesdécouvertes et exprimer d’autres envies.

1. L’animateur accueille et explique le but de ce moment.

2. On retrace ensemble le film de la journée ou de l’activité.

3. L’animateur présente le support éventuel (le moyenconcret pour aider à réfléchir et à exprimer).

4. Chacun exprime sur (ou sans) ce support ce qu’il a aiméet ce qu’il a découvert. Il exprime aussi, s’il en a, denouvelles envies.

5. L’animateur propose un échange (rien n’y oblige; c’est unenrichissement possible mais le bivouac peut vraimentrester personnel !).

6. Il invite à garder une trace de ce bivouac : mettre lesupport éventuel dans un lieu précis, écrire dans soncarnet…

L’animateur veille donc simplement à ce que chacuncomprenne le sens de la démarche et la vive dans desconditions propices à la réflexion personnelle.

Le support

Pour faciliter l’émergence ou l’expression de leurs idées, lesscouts peuvent utiliser un support comme un dessin, une figureà modeler, un bricolage symbolique comme un sac à dospersonnel dans lequel chacun place ses découvertes, ses“nouveaux bagages”.

Tous ces supports permettent de répondre à des questionsouvertes (quoi) et personnelles (je) : « Moi, qu’est-ce que j’aiaimé ? Qu’est-ce que j’ai découvert ? Qu’est-ce que je voudraisencore découvrir ? ». Ils ne sont pas des bulletins avec despoints, des tableaux avec des gommettes où le scout s’attribueou se voit attribuer une cote “moyenne” (ah comme il seraitsavant le logiciel qui permettrait de calculer la moyenne desdécouvertes ou des comportements dans toutes lesdimensions de la personne !).

La fréquence et la durée

Le bivouac est proposé régulièrement… ce qui ne veut pasdire systématiquement. Il ne dure pas bien longtemps; il se vitdans un lieu calme, à un moment de la journée où Charlotte n’apas encore envie de filer vers l’auto de papa et Dorian de seglisser au fond de son sac de couchage. Même dans une réunionde 14h à 17h, il est intéressant de parfois y consacrer un quartd’heure !

Bivouac, conseil, évaluation… Quel mic-mac ?!?Peut-être pas…

BIVOUAC CONSEIL

Qui ? Individuel Collectif

But ? S’arrêter pour prendre conscience Se réunir pour discuter afin dede ce que j’ai vécu afin de ➤ bien fonctionner (organisation) et bien vivre ➤ savourer ensemble (dynamique du groupe)➤ prendre confiance en moi, - imaginer quelque chose ensemble OU

bien vivre avec moi-même, - décider quelque chose ensemble OUme connaître mieux - organiser le travail ensemble (répartir les

➤ me projeter dans le futur tâches, établir un planning…) OU- parfois EVALUER ensemble (faire le point

sur les + et les – en vue d’améliorer)

Quoi ? Réflexion sur les découvertes diverses et les Discussion sur les activités, parfois sur la vienouvelles envies, dans tous les domaines du groupe (pas le lieu de jugements sur les

personnes)

Quand ? Une fois de temps en temps Quand c’est utile

Page 44: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

32 La méthode scoute

Des exemples de supports de bivouac

Classiques

Sur la base du thème, de l’histoire, les différentes questions oumots-clés sont mis en évidence par des dessins, des symboles,des photos...

❚ Un sac à dos avec des noms pour les poches : le comparti-ment des bons moments, la pochette des découvertes, leréservoir des futurs défis.

❚ Un tipi pour y engouffrer des petits papiers en forme deplumes d’Indiens si l'on est justement dans une histoire deFar West…

❚ Une piste de cirque où chaque artiste représente un thème :_ le clown pour ce qu’on a aimé_ l’acrobate pour les découvertes physiques_ le jongleur pour les découvertes techniques_ l’orchestre de musiciens pour les relations entre les

scouts_ le présentateur pour la suite du spectacle et les envies

futures… ❚ Un grand panneau avec plein d’étoiles et des petites fenêtres

sur lesquelles on trouve des images des planètes visitées parle Petit Prince. Les planètes : _ l’astronome = ce que tu as appris, que tu ne connaissais pas

avant. _ les baobabs = une découverte sur la nature_ l’allumeur de réverbères = une nouvelle technique_ le monsieur qui sourit en costume = ce que tu as appris de

nouveau sur tes copains (rigolo ou pas)_ le Petit Prince = tout ce que tu as

encore appris d’autre_ le Roi = un truc dont tu es fier_ le Petit Prince qui s’envole avec les

oiseaux = ce que tu aurais envie defaire, d’apprendre de nouveau, demainou un autre jour❚ Un questionnaire interactif style

“dont vous êtes le héros ”, où ilfaut suivre un chemin en fonctiondes réponses données, commeça…

Ludiques

Prenez un jeu connu et adaptez-le à la sauce bivouac. Desexemples :

❚ Cache-cache bivouac : prenez un dessin, coupez et pliez desvolets, collez une feuille pour avoir un fond et inscrivezquelques mots-clés._ derrière la bibliothèque, “aimé” : Dans ton album pho-

tos, il y a…_ derrière les cartes postales, “découverte relation” : Le

week-end, c’était…_ derrière le vélo suspendu, “découverte technique” : Une

idée géniale, c’était…

_ derrière le panneau vide, “à dé cou vrir” : Vive ment qu’onreparle de…

_ derrière la trappe, “à approfondir” : Oups, on n’a pas…❚ Trois attaques de camp; chaque scout doit pénétrer dans

un camp, tirer un papier, y répondre mentalement et atta-quer le camp suivant.

❚ Une cocotte en papierpour chaque scout ; ilsjouent eux-mêmes etrépondent aux ques-tions qu’ils se posentau hasard.

Artistiques

Sur un support représentant ou symbolisant une scènefamilière ou en rapport avec l’activité précédente (un supportpar scout), chaque scout reçoit différents éléments à rajouter.Ces éléments symbolisent une question, un domaine deréflexion expliqué par l’animateur. Le verso de l’élément estréservé à l’expression personnelle puis les éléments sontplacés sur la scène.

❚ Un village en 3D : l’école sym-bolise les découvertes “intel-lectuelles”, mais il y a aussil’atelier du peintre, le petitparc, le hall omnisport, la bou-langerie…

❚ Un mobile pour le camp oùl’on va pendre des objetssymboliques de chaque jour-née, derrière lesquels on aécrit nos découvertes et nosenvies.

Page 45: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute

Le badge alpha

QU’EST-CE QUE C’EST, CONCRÈTEMENT ?

Le badge alpha est constitué d’un ensemble de petits ateliers pratiques à la troupe. Il marque ainsi le début d’unprocessus d’apprentissage différent. Dans quelques mois, le nouvel éclaireur aura l’occasion de se lancer dansla démarche des badges puis des brevets. Il lui faut quelques armes, un entraînement en quelque sorte. Le badge

alpha permet d’amorcer les badges, de connaître et choisir un domaine de découverte. Les plus jeunes éclaireurs sont invités à vivre plusieurs ateliers touchant à tous les

domaines de découverte. Ces techniques sont à définir en troupe : « Dans notretroupe, il est intéressant qu’un jeune éclaireur (re)découvre une technique ». Lestechniques choisies sont celles qui sont couramment utilisées au sein dela troupe. Elles seront forcément différentes entre une troupe de scouts marins,une troupe accueillant des personnes moins valides et une troupe de Libramont. A l’issue de ces ateliers, chaque nouvel éclaireur reçoit son badge alpha, signe de sa

participation aux ateliers et symbole de l’entrée dans la proposition des badges.

> > > > >

POURQUOI LE BADGE ALPHA À LA TROUPE ?

Le badge alpha permet formellement un échange de savoirs entre éclaireurs. D’une part, cela permettra aux plus jeunes d’avoir un contact privilégié avec leurs aînés, au sein d’un momentconstruit pour eux. D’autre part, les aînés auront l’occasion de faire conseil, d’imaginer et préparer les différents ateliers utiles à dejeunes éclaireurs pour qu’ils ne soient pas “largués”.

> > > > >

COMMENT S’Y PRENDRE ?

Le badge alpha est une proposition pour les jeunes éclaireurs. Il est à vivre en début d’année, entre le mois deseptembre et celui de décembre. Cependant, le choix et la préparation doivent se faire avant la partied’apprentissage. On peut découper le processus en cinq étapes. Voici, pour chacune de ces étapes, deux propositions de mise en place. Il en existe évidemment des dizaines.

1. Choisir des ateliers

Les “anciens” éclaireurs déterminent les différents ateliers.Exemples :� Au camp, avec l'ensemble des éclaireurs, en conseil par patrouille avec

mise en commun.

� Avant le camp, le staff et les éclaireurs qui passent chez les pios.

� Pour se donner des idées, on peut partir des dix thèmes des badges ou des cinq dimensions de la personne humaine : social, affectif, intellectuel, technique et spirituel.Ces cinq dimensions sont à l’origine de l’écusson, arborant une spirale de cinq couleurs. Le nœud du centre rappelle le bon tour (BA) à faire chaque jour.

Exemples d’ateliers : B-A-ba de la cuisine, hygiène de soi et des lieux, sécurité routière (à pied et à vélo), règles de vie à la troupe, feux, chants habituels de la troupe, petites traditions de la troupe…

CUISINE

SÉCU

VÉLO

HYGIÈNE

CHANTS

Feu

E11

Page 46: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute

Le badge alpha (suite)

2. Préparer des ateliers

Chaque atelier est préparé pour que les nouveaux éclaireurs découvrent et s’approprient une technique. Exemples :� Chaque patrouille est responsable d'un atelier, elle l'imagine et le prépare au camp, en se répartissant les

tâches.

� Un éclaireur aîné, en début d'année, se propose comme responsable d'un atelier, il s'entoure d'autreséclaireurs. Il conçoit l'atelier et prépare le matériel seul et le co-anime avec les autres.

3. Vivre les ateliers

Les nouveaux éclaireurs découvrent ces techniques.Exemples :� Une ou deux réunions de septembre ou d'octobre sont consacrées au badge alpha.

Chaque atelier est proposé en même temps que les autres. Toutes les 30 ou 60 minutes, les nouveaux tournent d'atelier en atelier.

� Pendant plusieurs réunions, de septembre à décembre, une partie de la réunion est consacrée à un atelier. Deux possibilités : � l'atelier est le même pour tout le monde et il est divisé en plusieurs stands� il y a plusieurs ateliers en parallèle et chacun en choisit un.

4. Faire le point sur ses nouvelles compétences

On propose aux éclaireurs de prendre un temps de réflexion après les ateliers.Exemples :� A la fin de chaque atelier, un moment de prise de conscience est laissé à chaque nouvel éclaireur :

« Qu'est-ce que j’ai découvert que je ne connaissais pas, il y a une heure ? »

� Pendant une réunion, chaque éclaireur est invité à faire un bivouac, lié aux compétences techniques apprisesou approfondies pendant l'année.

Remarque : pendant que les nouveaux se penchent sur leurs nouvelles connaissances plutôt techniques, lesanciens peuvent faire le point sur leur manière d'animer un atelier ou d'expliquer ou faire vivre une technique.

5. La remise du badge alpha

Un insigne pour marquer l’entrée dans la démarche des badges.Exemples :� A la fin du dernier atelier, un rassemblement est organisé. Cela dure quelques minutes. Le staff remet les

badges alpha aux nouveaux simplement en disant quelque chose comme : « Suite aux différents ateliers que la troupe a préparés pour vous, voici le badge alpha. Il vous aidera à vousrappeler vos premiers moments de découverte ou d’approfondissement de techniques à la troupe. Vous serezamenés à choisir un domaine plus précis lors de la démarche des badges qui commence le mois prochain. »

� Une autre possibilité est de jumeler la cérémonie du badge alpha et le lancement de la démarche badge, versle mois de février. « Cette démarche des badges sera une première pour Hugues, Aurélie, Romain... Ils ont déjà goûté, par lesateliers que vous leur avez fait vivre, aux techniques à la troupe. Qu'ils reçoivent ce badge alpha, symbole deleur première expérience de badge, symbole de leurs nouvelles compétences et symbole de l'esprit de troupequi a permis que tout cela se fasse. »

> > > > >

E12

Page 47: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute

Les badges

QU’EST-CE QUE C’EST, CONCRÈTEMENT ?

Les badges permettent de se perfectionner dans un ou plusieurs des dix thèmes suivants sur la base d’unprogramme réalisé par l’éclaireur avec l’aide d’un animateur ou d’un aîné.

> > > > >

POURQUOI LES BADGES À LA TROUPE ?

Le principe des badges permet d’expérimenter le fameux adage “ apprendre à apprendre ”. Le rôle desanimateurs est donc bien de fournir un cadre et un soutien à chaque éclaireur pour que, seul :� Il définisse ses objectifs

� Il réalise ses défis

� Il évalue son parcours

L’aide apportée par un animateur ou un aîné doit être intense la première fois et décroître au fil des badges.

> > > > >

COMMENT S’Y PRENDRE ?

A vivre quand ?

Le second semestre semble idéal pour la gestion des badges. Le lancement se fait vers février, certaines dates pharespeuvent se situer pendant les vacances de Carnaval et de Pâques et le badge peut se conclure au camp.

Travail préparatoire du staff

� Se mettre d’accord sur la politique badge (système de parrain, obligation ou pas,proposition des dix badges ou choix plus restreint).

� Préparer la présentation et la technique de choix.

� Définir la gestion quotidienne des badges (au sein des réunions, en petits groupesavant, pendant ou après la réunion, individuellement hors des réunions…).

� Planifier les grandes étapes de l’année pour permettre aux éclaireurs d’étaler lesobjectifs personnels aux dates les plus propices (exemples : chansonnier pour le hikedu Carnaval, remorque-vélo pour la sortie d’avril…).

> > > > >

ArtisteBricoleur

Campeur

CorrespondantFrère de tous

Intendant Naturaliste Pilote SportifTroubadour

E13

Page 48: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute

Les badges (suite)

1 BADGE, 3 ÉTAPES

1. Présentation et choix

� Tout commence évidemment par une phase d’explication. Que ce soit en troupe ou en petits groupes, ausein d’un jeu ou pendant un rassemblement, pendant 10 minutes ou pendant une après-midi, les éclaireursdoivent comprendre le principe assez inhabituel des badges : chacun se prend en main, du choix àl’évaluation finale, soutenu par un animateur ou un aîné. Chaque badge sera différent et personnel.

� Une étape facultative peut être intéressante : permettre à chacun d’avoir des exemples concrets (le plusgros frein est souvent l’inquiétude de trouver des objectifs). Il suffit par exemple de proposer un jeu à postesou d’attaques de camps pendant lequel une des missions consiste à donner un maximum d’idées pour chaquethème.

� Un temps de réflexion personnelle doit être laissé à chacun, une heure ou une semaine par exemple.Chaque éclaireur choisit alors un thème.

� Il semble intéressant de laisser le choix aux éclaireurs aînés (de dernière année) de se lancer une foisencore dans la démarche badge ou d’accompagner les plus jeunes (devenir parrain).

� Pour la suite, chaque éclaireur doit bénéficier d’un soutien. On peut imaginer différentes possibilités : soitchaque animateur s’occupe, avec l’aide des aînés, de deux ou trois thèmes, soit chaque animateur soutient leséclaireurs d’une même patrouille, soit chaque éclaireur choisit un parrain parmi les animateurs et les aînés,soit…

2. Objectifs, planning, réalisation

� Chaque éclaireur reçoit une fiche du parrain et fait le point de ce qu’il saitdéjà faire dans le domaine.

� Il fait la liste de ses envies, de ses défis, de ses objectifs (en utilisantéventuellement une liste réalisée préalablement par l’ensemble de la troupe).

� Chaque éclaireur choisit alors un certain nombre d’actions (entre trois et six parexemple) et détermine une date butoir pour chaque objectif en regard desévénements, parmi une série de dates fixées par le staff.

� Chaque action nécessite peut-être une préparation, une recherche préalable,une documentation, un test… qui sera aussi placé dans l’échéancier.

� Chacun met cela par écrit dans le local. Il y a par exemple un grand calendrierpar patrouille où chaque éclaireur va placer ses différents petits objectifs.

� Des moments pour faire le point en cours de route sont organisés aprèschaque date butoir. C’est l’occasion pour chaque éclaireur d’éventuellementmodifier le programme initialement prévu, voire d’arrêter complètement.

3. Conclusion et insigne

� Quand le dernier objectif est réalisé, l’éclaireur, accompagné de son parrain, individuellement, en patrouille ouen groupe de même thème, fait le point sur le parcours réalisé. « Est-ce que tous les objectifs ont été atteints,quel soutien m’a aidé, quelles ont été les difficultés… ».

� Ce moment d’évaluation se termine par une décision de l’éclaireur lui-même sur l’obtention de l’insigne dubadge.

� L’écusson est remis soit en rassemblement pendant le camp soit à un moment privilégié, comme par exemplelors d’une veillée pour les troubadours ou un repas pour les intendants.

E14

Page 49: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute

Les badges (suite)

janvier février mars avril mai juin CAMP

Présentation par le staff

Choix du badge

choix desobjectifs etplanification

Défi final

Evaluation et remise de l’insigne

Préparation et réalisation

E15

Page 50: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute

Les badges (suite)

MAIS ENCORE…

Quel est le rôle du parrain ?

Le parrain intervient dans la plupart des étapes du badge. � Objectifs : porter un regard critique sur les actions choisies. Deux critères à avoir en tête : extraordinaires

et réalisables. Par extraordinaires, on entend des actions qu’un éclaireur n’a pas l’habitude de faire sansqu’elles soient pour autant démesurées, utopiques, hors de portée.

� Planning : vérifier l’équilibre de la répartition dans le temps des actions et la pertinence du choix desdifférentes échéances (right thing at the right time).

� Conclusion et insigne : permettre à l’éclaireur de se forger son propre avis et l’interpeller si nécessaire.L’insigne sanctionne, consacre un apprentissage. Si un éclaireur estime avoir rempli son contrat, alorsqu’objectivement il n’en est rien, l’animateur se doit d’aller contre la décision de l’éclaireur.

Comment dynamiser les badges en cours de préparation ?

Un des moteurs peut être la patrouille. C’est le lieu idéal pour faire le point de façon régulière (une fois par mois)sur l’avancement des uns et des autres, les demandes, les soucis, les changements, les difficultés.

Peut-on “rater” un badge ?

L’abandonner ou le post-poser oui, le rater non. Soyons clairs, l’insigne ne se porte que si l’ensemble (ou une partie)des objectifs fixés ont été atteints, puisqu’il symbolise le fait que certaines compétences ont été acquises. Un éclaireuret son parrain peuvent dans un même temps décider qu’un badge n’est pas acquis et reconnaître qu’il y a eu un effortsignificatif. C’est finalement assez sain d’apprécier séparément la démarche, le résultat et l’effort.

Quel temps faut-il consacrer aux badges pendant les réunions ?

Au total, quelques heures suffisent. Une heure par réunion lors du lancement, puis une heure de temps en temps,pour un conseil d’entretien, de suivi. Evidemment, certaines actions doivent se faire pendant un temps de réunion. Il faudra donc les insérer dans le planning de l’année.

> > > > >

E16

Page 51: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute

Les badges (suite)

ANNEXE

Liste de possibilités d’actions pour les dix badges

Chaque thème, chaque badge est défini par une phrase générale qui peut être mise en pratique sous une multitudede formes, de petites actions. Voici une liste non exhaustive d’objectifs.

Artiste

Créer le beau avec ses dix doigtsSculpter ou peindre un grand Archie, pyrograver le totem de chaque éclaireur sur unverre, concevoir une mise en page pour les convocations ou une affiche, composer unechanson ou une musique pour sa patrouille, réaliser un tally, s’occuper de l’apparenced’un site internet, fabriquer des écussons pour les totems des nouveaux totémisés,concevoir et organiser la fabrication des décors pour la fête d’unité, réaliser unemaquette du local ou du camp, fabriquer un instrument de musique, concevoir desdéguisements, des masques, des mises en scène, décorer le local ou le coin depatrouille…

Bricoleur

Maîtriser des outils ou des techniques, faciliter la vie quotidienneEntretenir et réparer un vélo, construire une caisse à savon, entretenir des outils, aménager le coinde patrouille, réaliser une statue en tuyaux, connaître les différentes sortes de peinture (acrylique,vinyle…) et savoir les utiliser, réaliser une super construction comme une croix scoute suspenduedevant le local, rafraîchir le mobilier du coin de patrouille, savoir planter dix clous le plus rapidementpossible sans se taper sur les doigts et sans tordre les clous, concevoir le plan de construction pourle camp en lien avec le thème, réorganiser et mettre à jour la malle matériel, construire un cadransolaire…

Campeur

S’installer le plus confortablement possible avec un minimum de moyensImaginer le plan des constructions, monter une tente et savoir l’entretenir, connaître et réaliser lesdifférents types de feux, savoir remplir et équilibrer un sac à dos, inspecter un gîte du point de vuede la sécurité, faire une liste de gîtes facilement accessibles pour un week-end de patrouille pendantl’année, distinguer l’utile de l’accessoire dans une liste d’objets à emporter au camp ou en week-end,réaliser un panneau sur les consignes de respect d’un endroit de camp et de sécurité, maîtriser lesnœuds utiles, faire la liste du matériel disponible pour le camp, construire une chaise portable…

Correspondant

Transmettre à d’autres un message sous différentes formes, décoder un message que d’autres envoientOrganiser un jeu fait de codes secrets différents, maîtriser plusieurs codes habituels et propres à sapatrouille, comprendre et utiliser les différents signes de piste, prendre contact avec d’autres unités,réaliser, organiser un jeu avec une autre troupe, créer de nouveaux codes, se renseigner sur l’originede certains signes (morse, sémaphore…), réaliser une affiche publicitaire pour les scouts, réaliserun reportage photos, dias, radio ou télé, réaliser un sondage dans la troupe ou dans le quartier,organiser une rencontre avec les parents pour un week-end de patrouille, concevoir un système decommunication entre les tentes pendant le camp…

Frère de tous

Aller à la rencontre de l’autre, faire en sorte que chacun ait “sa” place dans le groupe, interpellerpar rapport à des valeursMettre sur pied une activité d’accueil, co-animer une animation de sens, organiser un tempsde sensibilisation à la différence, au partage, à l’amitié, aller à la rencontre de chaqueéclaireur et connaître les hobbys et passions de chacun, remettre en question certainscomportements, proposer tous les jours du camp un texte, une phrase ou un chant,préparer une veillée pour que chacun se montre sous un autre jour, accompagner un plusjeune dans sa préparation de promesse…

E17

Page 52: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute

Les badges (suite)

Intendant

Concevoir et réaliser des repasFaire une liste de menus simples, variés et équilibrés, réaliser un super plat qui serait sa“spécialité du chef”, organiser, entretenir et achalander le matériel de cuisine de lapatrouille, réaliser des menus pour un budget précis et organiser les courses, connaîtreles trucs et astuces d’assaisonnement, prévenir le gaspillage, permettre une utilisation etun rangement hygiéniques des ustensiles de cuisine, trouver du matériel de cuisineintéressant, trouver des menus dont les ingrédients sont faciles et légers à porter…

Naturaliste

Découvrir, comprendre, respecter et protéger le monde, l’environnement dans lequel on vitRéaliser un herbier des plantes proches du local, faire connaître les différentesplantes aux autres éclaireurs, participer au nettoyage d’un bois proche, réaliser unemangeoire ou un nichoir, le placer intelligemment et observer les animaux,construire une station météo, connaître et faire connaître les étoiles et les planètes,réaliser un ciel étoilé dans le coin de patrouille, sensibiliser les autres éclaireurs àune consommation “écolo” au local et au camp, encourager et organiser le tri desdéchets, aménager un étang, réaliser un parcours nature aux alentours du local…

Pilote

Se situer, se déplacer – avec sa patrouille – aussi bien en ville que dans les boisConnaître les signes utilisés sur une carte, maîtriser l’utilisation d’une boussole, connaître et faireappliquer les mesures de sécurité lors de déplacements à pied, en vélo ou en transport encommun, collecter des renseignements sur les sites remarquables proches du local ou del’endroit de camp, compiler dans une farde les différentes façons de suivre un parcours (carte,azimut, road-book, cours d’eau, courbes de niveau, réaliser un jeu de ville utilisant les transportsen commun…), organiser et préparer une balade intéressante pour les parents, concevoir leparcours du hike de patrouille pendant le camp…

Sportif

Connaître les limites de son corps, découvrir de nouveaux sports, avoir l’hygiène de vie d’unchampionLister ses performances dans différentes disciples et essayer de les améliorer, préparerune activité sportive, créer ou adapter un sport, construire un parcours Hébert, faire lehike en trottinette, apprendre et faire connaître une nouvelle discipline, créer et lister dixactivités de dérouillage matinal, travailler son endurance, établir des menus de sportifs,préparer une malle de matériel pour les sports habituels…

Troubadour

Mettre de l’ambiance, de la bonne humeur dans le groupeConstituer un fichier de petits jeux amusants et savoir les animer, préparer etanimer une veillée originale, créer un mini-spectacle, inventer une histoire sur unthème donné par la patrouille, créer un recueil de blagues à mettre à la feuilléeau camp, apprendre à lancer des chants et le mettre en pratique lors d’une veilléeclassique, créer une chanson de patrouille ou de troupe, mimer les différentstotems de la troupe, créer des costumes marrants pour sa patrouille, co-organiser l’animation de la fête d’unité…

> > > > >

E18

Page 53: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute

Les brevets

QU’EST-CE QUE C’EST, CONCRÈTEMENT ?

Les brevets sont l’occasion, pour les aînés de la troupe, d’apprendre quelques rudiments dans un domaine,spécifique, ancré dans la société et à mettre au service des autres. Après quelques années à la troupe, il est possible de se lancer dans l’aventure brevet : aller à la rencontre“d’experts”, extérieurs à la troupe, pour partager leur savoir-faire dans des domaines comme la nature, avec unagent forestier, le social, avec la Ligue Braille, la sécurité avec des pompiers…Parallèlement à certaines propositions, encadrées par des institutions (comme le BEPS – Brevet européen depremiers secours – par la Croix Rouge), la fédération organise chaque année des week-ends brevets. Ces rendez-vous permettent aux éclaireurs de se mettre en relation avec des professionnels. Les brevets à vivre sont : bosses etbobos, nageur-sauveteur, nature et forêt, langue des signes…

> > > > >

POURQUOI LES BREVETS À LA TROUPE ?

Outre la démarche d’apprentissage commune aux ateliers et aux badges, les brevets ajoutent deux notions :

� Le fait de sortir de la troupe, tout en restant dans une démarche scoute d’apprentissage

� La notion d’acte citoyen puisqu’un brevet scout concerne des techniques tournées vers les autres.Apprendre la langue des signes est avant tout une main tendue vers la personne sourde

> > > > >

COMMENT S’Y PRENDRE ?

Le rôle des animateurs est totalement différent de toute autre activité. En effet, la participation à un brevet est unedémarche personnelle initiée, proposée par le staff. L’éclaireur désireux de rentrer dans la démarche doit alors sedébrouiller pour trouver les personnes ressources nécessaires à la thématique qu’il a choisie. Contrairement auxbadges, il n’y a pas différentes catégories, plus ou moins balisées. Le champ est libre en quelque sorte.

> > > > >

PISTES POUR LES BREVETS

Il y a deux sources d’idées pour rendre concrète la démarche brevet.

� Les brevets officiels décernés par des fédérations : BEPS (Brevet européen de premier secours) à la Croix-Rouge, le BSSA (Brevet supérieur de sauvetage aquatique) à la Ligue belge de sauvetage, brevet de voile àl’ADEPS, stage benjamin pompier-secouriste…

� Les week-ends brevets Eclaireurs : plusieurs fois par an, la fédération organise un week-end ouvert aux aînésdes éclaireurs. Ils ont la possibilité de vivre un brevet organisé en collaboration avec d’autres organismes. Leséclaireurs peuvent choisir parmi : bosses et bobos (les premiers soins et les réflexes en cas d’accidents), nageur-sauveteur (les gestes à faire et ceux à éviter en piscine, près des cours d’eau), nature et forêt (la découverte durôle de garde forestier), langue des signes (une première approche d’une langue pas comme les autres et dumonde des personnes sourdes)…

> > > > >

E19

Page 54: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

petites idées, grands projets

Page 55: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

33

4. La Loi

La Loi scoute : un appel

Comment se passe l’éducation aux valeurs ?

Dans chaque branche, un temps d’adhésion à la Loi

1

2

3

La méthode scoute Les sept éléments

Page 56: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute34

La Loi est sans nul doute le cœur de notre mission éducative.

Avant toute chose... à toi de la relire, à toi de prendre quelques instants pour éprouverla force de ses messages.

1La Loi scoute :

un appel

Voici donc, en dix courtes phrases, un ensemble devaleurs, de manières d’être, de vivre et d’agir. Elles n’ontpas le ton menaçant d’un règlement : elles composent unappel, une route vers un idéal. Elles forment un cadre quipeut aider à se choisir, à se structurer.

C’est un formidable outil pour tenter de faire goûter unfameux ensemble de valeurs à chacun de tes scouts : un texteà observer, à essayer, à vivre à fond pour faire l’expérience detout ce que ces valeurs peuvent nous apporter, à nous et auxautres.

La Loi... un moyen pour éduquer progressivement àdifférentes valeurs aussi essentielles pour un être humain ensociété que la confiance, l’engagement, le service, la justice, lerespect, l’enthousiasme ou le partage !

Bien sûr, comme toujours dans le scoutisme, tu as letemps … ensemble, nous avons douze ans pour le faire ! Cartoutes ces valeurs sont exigeantes : aucun homme ne les vitspontanément ! Il faut donc les découvrir peu à peu avant d’yadhérer et de les utiliser comme référence privilégiée de tousses choix de vie !

LA LOI SCOUTE

➤ Le scout mérite et fait confiance

➤ Le scout s’engage là où il vit

➤ Le scout rend service et agit pour la justice

➤ Le scout se veut frère de tous, il cherche Dieu

➤ Le scout accueille et respecte les autres

➤ Le scout découvre et respecte la nature

➤ Le scout fait tout de son mieux

➤ Le scout sourit et chante, même dans les difficultés

➤ Le scout partage et ne gaspille rien

➤ Le scout développe son corps et son esprit

Page 57: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute 35

2Comment se passe

l’éducation auxvaleurs ?

Pendant les douze ans du parcours scout, l’éducation àchaque valeur se fait de manière permanente.

C’est un processus qu’on pourrait présenter en cinqétapes :

1. Connaître : l’existence quotidienne permet dedécouvrir une valeur nouvelle.

2. Comprendre : après la découverte, on réfléchit unpeu à l’intérêt de cette valeur, on la compare à ce qu’onvit, on la recherche dans d’autres exemples personnels.

3. Exprimer son adhésion : avoir l’occasion demettre des mots sur la valeur et de dire “ellem’intéresse”.

4. Vivre en cohérence : agir en accord avec la valeurdécouverte, passer à l’action !

5. Militer : essayer de faire partager cette valeur.

Peu à peu, la valeur découverte, comprise et adoptée poursoi-même, prend une place dans toute la manière d’être duscout : elle devient un repère incontournable. Le scoutessaie alors de la faire découvrir à d’autres parce qu’il se ditque cela vaut le coup que tout le monde s’y mette.

Des moyens

Une valeur, c’est très abstrait. Difficile de forcer le destinet d’en injecter une petite dose à chaque scout via un bonbol de cacao chaud. Alors, comment faire un peu plus qu’at-tendre que cela se passe tout seul ? Comment faire pourque la Loi ait plus de chances de se découvrir et de se vivre ?C’est sans nul doute par l’action que se vit cette éducationaux valeurs… à tout moment de sa vie de baladin, louveteau,éclaireur ou pionnier.

� Par l’exemple que tu donnes dans chacune de tes atti-tudes... toi qui es regardé en permanence !

� Par les messages qui passent à travers ta manière defaire confiance au groupe ou à chacun, de lui laisserconstruire des choses, de le soutenir quand cela grince.

Zizou trouve cela génial un staff qui encourage sespatrouilles à créer leur propre hike !

� Par ton souci de proposer des conseils et des bivouacsoù l’on prend aussi un peu de temps pour dire aux au -tres ou à soi-même les choses qu’on a trouvéeschouettes dans notre manière de vivre en communau-té.

� Par une petite parole d’encouragement face à un gesteou un mot riche de sens qui sans toi aurait pu passerinaperçu : un animateur saisit certaines balles au bondet les met en pleine lumière.

� Par le choix d’activités qui amènent à réfléchir un peuaux valeurs (un jeu de coopération, un débat sur le res-pect de chacun dans le groupe, une animation autourd’un des articles de la Loi...). Dans nos petits et grandsjeux comme dans la vie quotidienne, bien des messagespassent (Tiens, encore un voleur ! Tiens, on se rue tous surl’ennemi fragilisé ! Non, la vaisselle, ce n’est pas le privilègedes nouveaux…).

� Par la rencontre de personnes étonnantes, engagées,actives là où elles vivent. Que ce soit à l’occasion d’unvoyage, d’un camp, d’un coup de main sur un projet.

Notre éducation est, pour une grande part, effectuée par l’exemple.Baden-Powell

Page 58: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute36

La découverte des valeurs est donc une préoccupa-tion constante. Mais régulièrement, chaque scout estinvité à poser un acte d’adhésion par rapport à cetteLoi qui les rassemble.

Le baladin sera régulièrement invité à réexprimer sesobservations, ses sentiments… et ses coups de cœur parl’intermédiaire d’avis inscrits dans ou à l’extérieur de la sil-houette de Monsieur Loyal. « Quand je vis avec les autres,moi, ce qui me fait plaisir, c’est... » ou « Moi, ce qui me faitplaisir, c’est quand... »

Le louveteau, après quelques temps de découverte dela Loi du Clan (“La force du loup c’est le clan, la force duclan c’est le loup”), est invité à prononcer son Message aupeuple libre. La meute lui répond. La préparation de ce mes-sage, en quelques ateliers très concrets avec un animateur,est un temps pour lui-même, un temps d’intériorité : quisuis-je, comment cela se passe-t-il avec les autres, qu’est-ceque j’aimerais apporter pour que le clan soit plus fort ?

Il consiste en un premier moment de rassemblement etd’expression des valeurs déjà découvertes par l’enfant.Concrètement, il pourrait simplement s’agir d’envoyer unmessage aux autres sur le thème suivant : « Pour moi, êtreun chouette louveteau dans notre Peuple libre, je crois quec’est… » Et la meute répond : « Tu es déjà un chouette lou-veteau parce que … »

La promesse de l’éclaireur est une étape importante decette découverte progressive de la Loi. Le texte de la Loi yest sans doute abordé pour la première fois.

� Un moment pour rassembler ses valeursL’éclaireur prend un peu de temps pour réfléchir à ce qu'il

est en train de vivre et pour rassembler les différentesvaleurs de la Loi qui l’ont marqué jusqu’ici. Il s’engage à fairede son mieux pour vivre selon cette Loi. Nous sommes iciau cœur du développement spirituel du jeune.

� Une rencontreLa préparation du texte est cruciale : c’est le moment

intense du travail. Avec différents outils (des textes, deschansons, des photos), tu pourras aider l’éclaireur à faire lepoint sur sa perception de la Loi : quels sont les articles qu’iltrouve difficiles, qu’est-ce qu’il trouve particulièrementriche, quel chemin a-t-il encore à faire dans tel ou tel domai-ne ? Une belle occasion d’échange avec toi, avec son CP…

� Une paroleUn moment plus solennel a aussi son importance : la paro-

le est dite devant les autres. Rien n’oblige à le lier à unecérémonie religieuse : cela doit rester un choix du groupe.

Au poste, le scout redit et ouvre son horizon.L’engagement est l’occasion pour le pionnier de réaffirmer,

avec ses idées et ses mots du moment, son souhait de vivreselon la Loi. Il est invité à élargir son horizon, à découvrirdes situations, des combats qui suscitent chez lui des enviesde réagir, de s’impliquer… Ensuite, il partage ses idées, lesinitiatives qu’il pense pouvoir mettre en œuvre au servicedes autres, dans sa vie de jeune adulte. L’engagement se pré-pare tout au long de l’année mais plus particulièrement àpartir du premier grand camp. Les engagements s’exprimentau cours d’un moment fort aux alentours de la date symbo-lique du 22 février, lors de la deuxième année au poste, peuavant la fin du parcours scout.

3Dans chaque

branche, un tempsd’adhésion à la Loi

Page 59: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute 37

Découverte des valeurs : animation de sens

Qu’est-ce que c’est ?

Quand un scout parle de sa vie avec le groupe, il dit « Ons’y amuse bien ! » Des années plus tard, il parlera d’ambian-ce, d’amitié, de projets réalisés ou de difficultés affrontéesensemble. Avec ses mots, il exprime que ce qu’il y a de plusintérieur en lui a été nourri. Contribuer à construire l’hom-me intérieur et spirituel, c’est un des objectifs du scoutis-me.

Aider chaque scout à faire un peu de chemin dans cettedimension est tout à fait possible, avec les outils propres auscoutisme : l’action, le jeu, la nature, le conseil, etc. Une ani-mation aux valeurs n’est donc pas une activité étrangère,collée de temps en temps sur le programme habituel.

❚ Premier ingrédient : la vie de la section. Si les valeursscoutes y sont vécues, les scouts expérimenteront qu’ily a du sens dans cette richesse de vie, d’animation, derelations.

❚ Parfois, on prendra un temps plus explicite pour mettreen lumière ces valeurs vécues – même au départ de dif-ficultés – en prendre conscience, les jouer, les dire, lesfêter, les célébrer. C’est une animation aux valeurs ouanimation de sens.

❚ Et l’animation de foi ? Elle s’appuie sur ces animationset propose, dans le respect actif des convictions de cha-cun, de relier – religion vient du verbe relier – tout celaà Jésus, ou à Allah, ou à Yahvé (ou…). Le scoutisme peutaider chacun à se situer par rapport à cespropositions, en toute liberté.

Quel intérêt pour le scout ?

Spontanément, nous consacrons peu detemps à ce type de nourriture spirituelle.C’est souvent après l’avoir reçue que nousdisons : « C’était chouette !… Ça fait du biende s’arrêter un peu. On devrait faire ça plussouvent. »

Une animation aux valeurs laisse des traces.Elle aide à grandir en humanité. Pouvoir réflé-chir, exprimer, comprendre ce que l’on vit etpourquoi on est là, le partager parfois, celamet simplement en œuvre ce qu’il y a de plushumain en nous et ouvre une occasion rared’avancer un peu dans notre rapport à la vie, àl’amour, à la mort, à une transcendance.D’autre part, cela solidifie un groupe, luiredonne du souffle et parfois de nouvellesorientations.

Le croyant, pour sa part, y découvre une foi moins théo-rique, plus enracinée dans l’existence. Tous s’enrichissentdes convictions exprimées dans leur diversité : nous recon-naissons la pluralité des convictions et des idées commesource d’éducation à la différence : nous ne les enfermonspas dans un placard ! Chaque scout est invité à avancer unpeu dans son travail spirituel… et notre animation peut l’ai-der, sans que cela nous effraie.

Quand et comment la vivre ?Schématiquement, on peut distinguer trois manières

d’aborder l’animation spirituelle

❚ Ponctuer certains moments d’un temps d’arrêt, deréflexion individuelle ou en groupe (fin de réunion,repas, fin de soirée au camp, rite d’engagement…).

❚ Construire une animation spécifique : une veillée, unerencontre, un jeu porteurs de valeurs, de sens et/ou defoi.

❚ Saisir au vol un fait marquant pour la vie du groupe(réussite ou échec, réconciliation, évaluation…) etl’éclairer par une parole ou un geste qui donne du sens.

Les deux premières sont élaborées à l’avance, la dernièreest improvisée, mais exige attention et sensibilité. Dans lestrois cas, la créativité est bienvenue.

Qui fait quoi ?

Parce qu’il vit les activités avec les scouts, le staff est lemieux placé pour saisir au vol le vécu dans lequel s’enra-cinera cette animation et la construire en tenant comptede la sensibilité des scouts.

Notre rôle est d’of-frir la possibilité deréfléchir et de partager.Bien entendu, chaqueanimateur se pose lui-même beaucoup dequestions sur cessujets. De même, pouraborder le domained’une foi religieuse, onpourrait se sentir dé -sarmé. Mais attention :notre rôle n’est en riende convertir ou d’en-seigner. Des enfants et des jeunes sont là et nous leur offronsdes activités ou desmoments pour avancerun peu dans le domainespirituel.

La Loi scoute est notre force disciplinaire contraignante. Legarçon n’est pas gouverné par des interdictions, mais guidépar des indications positives.La Loi scoute est établie comme guide de ses actes et noncomme instrument de répression de ses défauts.

Baden-Powell

Page 60: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute38

Quelques exemples d’activités

Avec les enfants

Je suis un arbre…

Chaque baladin ou louveteau reçoit une

feuille sur laquelle sont représentés 10-12

arbres très différents (un baobab, un bouleau,

un chêne, un arbre fruitier, un arbre en fleurs,

un arbre isolé, un arbre dans la forêt, un arbre

avec beaucoup de branches, un arbre en

hiver…). La question : « Si tu étais un arbre,

lequel voudrais-tu être ? ». Chaque baladin ou

louveteau choisit un arbre qu’il aime et

explique pourquoi.

Lire une histoire et en discuter avec des enfantsDes questions de départ

- Tiens, cette histoire vous rappelle-t-elle quelque chose ? - Qui a aimé / n’a pas aimé cette histoire ? Pourquoi ?- Qu’est-ce qui était difficile à comprendre ?- Quel est le moment que vous préférez ? Pourquoi ?- Qu’est-ce que vous trouvez étonnant, marrant, bizarre ?Pourquoi ?

- Quel personnage voudrais-tu être dans cette histoire ?- Avez-vous déjà été dans la même situation que (unpersonnage) ? C’était comment ?- Es-tu d’accord avec ce qui se passe dans l’histoire ?- Qu’est-ce que tu aurais fait à la place de (un personnage) ?

Mes petites et mes grandes peursOn raconte aux enfants une histoire dans laquelle le héros a peur(il en existe des tas ! Dans la Légende des Baladins, prenez parexemple l’histoire Les lunettes, p 70). Après, on propose àchaque enfant d’écrire ou de dessiner sur un bout de papierquelque chose qui lui fait peur. Si on veut, on peut le raconteraux autres, mais ce n’est pas obligé. Tous ensemble, on peutréfléchir à ce qu’on peut faire pour se rassurer quand on a peur.Ensuite, chacun peut aller jeter son petit papier au feu, pour,symboliquement, dire qu’on ne veut plus avoir peur.

Une chanson douceLes enfants peuvent écouterplusieurs chansons calmes, sur dessujets différents. Ensuite, chacunchoisit celle qu’il préférerait écouterle soir avant de s’endormir et reçoitou fait un petit dessin représentantla chanson, à placer sous sonoreiller. On peut, chaque soir ducamp, passer une ou deux deschansons sélectionnées.

Tous différents

Chaque enfant reçoit un petit papier avec son prénom. Ensuite,

pendant cinq minutes, par groupes de quatre ou cinq, ils doivent

trouver (avec l’aide d’un animateur) un maximum de

différences entre eux (Manon fait de la gym et pas les autres;

Guillaume est le seul à aimer les chicons; Sarah a un chat, Louis

un poisson, Tom un hamster, Julie une petite sœur…). On note

sur le papier de chacun ses particularités. Puis, on met chaque

papier dans une boîte d’allumettes. On construit avec les boîtes

un petit mur qui représente le groupe. Enfin, on fait un “test” :

que se passe-t-il si l’on enlève une des boîtes ?

Le petit cadeauSur un panneau, une photo ou un dessin représentantun enfant qui pleure. La question : « Si un de tescopains était triste, qu’est-ce que tu voudrais lui fairecomme petit cadeau pour le consoler ? »

Il ne sert absolument à rien de prêcher la Loi scoute ou de la donner commeun ordre à une foule de garçons; il faut pour chaque esprit une explicationspéciale de la Loi et l’ambition personnelle de la réaliser. C’est ici qu’entrenten jeu la responsabilité et les capacités du chef scout. Baden-Powell

Page 61: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute 39

Quelques exemples d’activités

Avec les adolescents

Le “portrait Chinois”A l’aide d’une image, le scout s’analyse, se découvre. Si j’étais…Si j’étais un jeu, je serais…

aussi speedé qu’une attaque de campaussi calme qu’un jeu de sociétéaussi créatif qu’un jeu d’improaussi curieux qu’un jeu de pisteaussi…

Si j’étais un sac, je serais…le plus attrayant, le plus coloré, le plus extravagantun sac de voyage discret et bien rangé une valise à roulettes un peu coincée mais pratiqueun sac à dos avec des poches dans tous les coins,pour avoir les mains libres…

Si j’étais un casse-croûte, je serais…Si j’étais Dieu, je serais…Si j’étais…

Mon top 3Parmi un ensemble de valeurs (partage,

tolérance, respect, humilité, don de soi,

fraternité, courage, amitié, confiance,

sincérité, solidarité, honnêteté…), chaque

scout est invité à choisir individuellement en

fonction des trois questions suivantes :

- La valeur la plus difficile à mettre en

place - Celle qui semble la moins nécessaire

- Celle qui lui pose question

Un moment de partage, de débat peut être

lancé.

Ma loi scoute

Un moment pour (re)découvrir la Loi scoute en la

contextualisant. Chacun traduit les articles de la Loi

avec ses propres mots. Humour et sérieux ne sont pas

incompatibles !

Exemple :

Le scout s’engage là où il vit

Devient : Il faut faire des BA pour son village, dans

son école, dans sa famille

Ou bien : Fais des trucs bien ici, tant que t’y es

Ou encore : T’es jeune, alors bouge-toi un peu, ici et

maintenant.

CompositionLe staff choisit une chanson rempliede questions, d’interpellations.Chaque scout dispose des parolespour faciliter la compréhension lorsde l’écoute en groupe. Puis, par deuxou individuellement, ils sont invitésà terminer un dernier couplet,partiellement écrit par unanimateur. Pour clôturer, l’une oul’autre de ces compositions peut êtreinterprétée.Exemples de chansonsd’interpellation : “Jésus” de LaurentVoulzy, “Etre né quelque part” deMaxime Le Forestier, “La vie estbelle” de MC Solaar, “Ose” deYannick Noah, “Foule sentimentale”d’Alain Souchon...

L’objet symboliqueChaque scout est invité à apporter un objet lors d’uneréunion. Celui-ci doit permettre d’illustrer un momentfort (scout ou non) pendant lequel une valeur l’ainterpellé à un tel point qu’il l’a fait sienne. Ensuite, ausein d’un petit groupe (de tranche d’âge par exemple),les objets sont placés dans une boîte. Un objet est tiréau sort et montré à tous. Sans savoir à qui appartientl’objet, les membres du groupe imaginent et se mettentd’accord sur la valeur que l’objet peut représenter. Legroupe peut même proposer un temps fort qui aurait vuémerger cette valeur. Le possesseur de l’objet expliquealors en quelques mots la motivation de son choix.

Bien - Paaaaas bienChaque paire de scouts reçoit un panneau reprenant dessituations, des faits de société, des règles ou des contraintes de lavie de tous les jours. A deux, ils doivent se mettre d’accord pourentourer ceux qu’ils trouvent “bien” et barrer les “paaaaas bien”.Evidemment, rien n’est évident !Exemples : le mariage civil des homosexuels - les musiciensmendiants dans les rues - tricher à l’école - les fast-food -l’obligation scolaire - le droit de vote - la possibilité d’avoir desenfants pour une dame de plus de 60 ans - l’existence de lasécurité sociale - fumer un joint - mentir pour une bonne cause -la possibilité de télécharger musiques et films - les centres ferméspour illégaux…

Page 62: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

40 La méthode scoute

Des animations à la foi

Les exemples d’animation suivants, qui partent égalementdu quotidien du groupe et des valeurs qu’il vit, sontclairement orientés vers les questions sur la foi, sur Dieu : desquestions que tout être humain se pose. Le scoutisme doit eneffet aider chacun à avancer dans tout son cheminementspirituel. Dans nos sections, grâce à notre relation proche desscouts, parfois, des choses peuvent se dire ou se comprendre.

Leur laisser un peu de place est un beau cadeau fait auxenfants et aux adolescents. Si tu le sens un peu, si tu veux bienprendre un peu de temps avec eux dans ce domaine où tu teposes sans doute aussi pas mal de questions, tu seras étonnéde la qualité de ce qui peut se vivre, à peu de frais. De plus, ily a peut-être dans ton unité l’une ou l’autre personne quipeut t’aider.

Dieu parmi nous

De nombreuses fiches pour te lancer dans l’animation desens ou dans l’animation de foi t’attendent sur le sitewww.lesscouts.be à la rubrique Animer.

Micro-trottoir Noël

Le slogan

Une marche aux témoins

L'idéeCette animation vise à ressentir ce que pourrait être une présencedivine dans nos vies.

ConcrètementChacun reçoit 15 à 20 papiers de 5 cm sur 10 cm environ (c'est-à-dire un sixième de feuille A4). Chacun écrit sur chaque papier desmoments de sa vie scoute où il a ressenti le vertige d'une sensationqui le dépassait, un moment où "c'était trop, trop beau, trop bon",qu'il y attribue ou non un sens divin.Ces papiers sont rassemblés, pliés en 4, dans une corbeille.Après un quart d'heure, on termine l'exercice et on vide la corbeillesur la crèche ou près d’une croix.

SuggestionsVas-y mollo avec l'éclairage. Une petite lumière d'ambiance (bou-gies, lumière tamisée, éclairage indirect) sera préférable aux néons.On peut aussi conserver les papiers dans la corbeille, sans les déver-ser sur la crèche ou près de la croix (par respect pour ceux quin'associent absolument rien).

L'idéeCette animation vise à élargir les horizons de nos scouts sur leurconception de la fête de Noël.

ConcrètementLes scouts sont répartis en groupes de deux ou trois dans toute la ville.Ils ont pour mission d'interroger les gens, les passants ordinaires, et deleur demander "C'est quoi, Noël, fondamentalement, pour vous ?".Après une demi-heure de "micro-trottoir", on se retrouve au localpour échanger quelques impressions et réponses.

SuggestionsSi tu en as la possibilité, filme quelques interventions qu'on repas-sera ensuite devant tout le monde. Prévois de quoi permettre auxscouts de prendre quelques notes pour bien se souvenir. En plus, siles gens voient qu'ils ont un carnet et un bic, ils comprennent assezvite qu'on ne va pas leur vendre un calendrier, du massepain ou ducake fait maison.

L'idéeCette animation vise à lancer un petit débat sur la question de savoirce que le Christ a pu apporter comme message le plus essentiel.

ConcrètementLe Christ vivra parmi nous, humainement du moins, pendant 33 ans.Ce qui se passe après varie selon les convictions : certains le pen-sent toujours en vie et présent, d'autres non.Par petites équipes de 6 maximum, on détermine, en une et uneseule phrase (l'effort de concision n'est pas négligeable !), le messa-ge le plus important que les hommes peuvent retenir de la vie duChrist. Un quart d'heure est consacré à cela, après quoi on com-munique au groupe entier reconstitué les "slogans" trouvés.

La fée

L'idéePour une eucharistie : la prière universelle.On s'adresse à Dieu pour que le monde devienne meilleur. Une idéepour dynamiser ce moment.

ConcrètementOn a dessiné une très jolie fée sur un poster, en grandeur nature.Chacun va à son tour lui glisser un souhait à l'oreille. Si on a une féeen mannequin, c'est très bien aussi. Ce moment est suivi d’inten-tions libres pendant lesquelles ceux qui le souhaitent prennent laparole.

VarianteLe SMS à Dieu

L'idéeCette animation vise à enrichir son univers spirituel au contactd'une personne qu'on n'aurait peut-être jamais rencontréeautrement.

ConcrètementLes scouts sont répartis en petits groupes. Six membres danschaque groupe est un maximum, mais ils doivent être au moins troisou quatre.Chaque groupe reçoit une adresse où l'attend une personne"témoin" particulière. Les scouts l'interrogent sur sa représentationde Dieu, sur ce que cela change dans sa vie. On compte ainsi uneentrevue d'une demi-heure.Après cela : retour au local où chaque groupe raconte brièvementqui il a rencontré et une ou deux idées qu'il a retenues.

SuggestionsNe choisis pas que des catholiques pratiquants mais n'exclus pasnon plus le curé pour autant !N'hésite pas à demander à des personnes auxquelles on ne s'attendpas nécessairement : l'agriculteur du coin, un animateur d'une autresection, un artiste, etc. Evite toutefois des personnes qu'onconnaîtrait déjà trop bien.C'est gai de pouvoir être reçu chez la personne elle-même, quitte àce qu'une partie de trajet soit faite en voiture, si nécessaire. Celapermet aussi aux scouts de voir le cadre de vie de leur témoin.

Page 63: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute

La promesse

QU’EST-CE QUE C’EST, CONCRÈTEMENT ?

La promesse est un acte d’engagement vis-à-vis des valeurs prônées par le scoutisme, posé par un éclaireur face à sespairs, les autres éclaireurs de la troupe. Généralement, pendant son deuxième camp, un éclaireur est amené à poser cegeste symbolique, temps fort de sa vie à la troupe.La promesse est un acte personnel, il n’y a pas d’obligation à la vivre. De même, il n’y a pas de frein à mettre de la part de quiconque.

La mission du scoutisme (OMMS)Le Scoutisme a pour mission, en partant de valeurs énoncées dans la Promesse et la Loi scoutes, de contribuer à l’éducation des jeunes et à la construction d’un monde meilleur peuplé de personnes épanouiesprêtes à jouer un rôle constructif dans la société.Pour y parvenir, il les aide à développer un système de valeurs basé sur les principes spirituels, sociaux etpersonnels exprimés dans la Promesse et dans la Loi.

> > > > >

POURQUOI LA PROMESSE À LA TROUPE ?

La promesse constitue le premier geste fort d’adhésion au sein d’un groupe scout. Ce geste est d’autant plus marquant qu’ilest réalisé chaque année par des milliers de scouts un peu partout dans le monde. C’est un moment intense defraternité scoute.

La promesse se base sur la Loi scoute et toutes les valeurs qu’elle représente. Un texte commun et une chanson existent.De plus, l’éclaireur est souvent amené à rédiger un message, un texte personnel. Tout cela constitue aussi une première : sebaser sur un écrit pour poser un acte, en connaissance de cause.

Pendant l’adolescence, souvent très mouvementée, la promesse constitue un temps d’arrêt, de réflexion. Elle propose, à unmoment propice aux questions, de faire un choix. Le choix d’une référence partagée par les amis de la patrouille, de latroupe, de l’unité, de l’ensemble du scoutisme.

Enfin, réaliser sa promesse scoute, c’est aussi se donner des balises de construction, de choix de vie, parfois à contre-courant du fonctionnement de notre société. C’est être un peu idéaliste aussi.

> > > > >

COMMENT S’Y PRENDRE ?

La promesse chez les éclaireurs comporte trois composantes essentielles.

PréparationLa promesse est proposée aux éclaireurs de seconde année ainsi qu’aux plus vieux qui ne l’ont pas encore faite. Unmoment de réflexion (quelques jours) est laissé.La préparation peut se faire individuellement ou en groupe, avec un ou plusieurs animateurs, avec ou sans parrain oumarraine. C’est avant tout :

� Réfléchir à ce que l’on vit� Réfléchir à ce que l’on a envie de vivre� Comprendre ce que signifie “s’engager”

Pendant ce temps, un animateur peut préparer la cérémonie (lieu, étapes, objets symboliques…) avec les autres éclaireurs.

Animation-Célébration Afin de donner encore plus de sens à ce moment que vont vivre quelques éclaireurs, la troupe peut vivreun temps de partage, d’échange, de réflexion pour s’associer aux promettants, les accompagner dans ladémarche. Ce moment d’animation de sens et parfois de foi peut être animé par les animateurs, par lesaînés, par un aumônier…

CérémonieLa cérémonie de promesse est le moment le plus court et le plus intense du processus (un peu commel’échange des consentements lors d’un mariage). Cette cérémonie peut se dérouler aussi bien pendant le tempsd’animation-célébration qu’un ou plusieurs jours après.Au cours de cette cérémonie, chaque promettant explique son état de réflexion face à la promesse en présentant sontexte d’engagement personnel ainsi que le texte de la promesse.

> > > > >

E20

Page 64: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute

La promesse (suite)

LA PRÉPARATION

Les animateurs expliquent le principe de la promesse, la proposent aux éclaireurs et vivent un temps de réflexion préalableà l’animation-célébration.

Première approche et explication de départ En principe, on n’a pas attendu le début du camp pour en parler. Mais l’ambiance du camp donne l’occasion de vivre untemps d’échange avec tous les scouts. Il est intéressant de mettre dans le coup ceux qui ont vécu la promesse l’annéeprécédente.Ce n’est qu’après avoir clarifié ce qu’est la promesse que le staff pose la question « Est-ce que tu veux faire tapromesse ? »

Qui suis-je ?L’engagement scout est une excellente occasion de faire le point sur soi-même, en particulierpour les ados qui cherchent leur personnalité. Sur la base d’un texte, de questions, d’un photoslangage…, on propose au promettant de faire le point sur ce qu’il est, ce en quoi il croit, ses doutes,ses envies. Plus d’un scout garde un souvenir marquant de ce genre de dialogue confiant avec unanimateur sensible et mature.

Loi, textes et ritesDécouvrir et réfléchir à la Loi constituent une étape indispensable. A une explication un peuscolaire et magistrale de la Loi, on préférera l’échange. Mais attention : l’objectif est de progresser, demieux comprendre, de faire sienne la Loi. Il serait dommage de se cantonner dans un vague échangesur des généralités. C’est ici que l’animateur peut enrichir le scout par des exemples qui le sortent desgrandes idées toutes faites ! Cela suppose que les animateurs aussi ont pris le temps de mûrir leurapproche de la Loi… en réunion de staff par exemple.

Préparation des textes de promesseLe promettant compose généralement un texte personnel où il exprime, avec l’aide éventuelle du parrain (un animateurou un aîné), l’un ou l’autre élément découvert dans les échanges vécus en cours de préparation. Généralement, il faitréférence à un ou deux articles de la Loi qu’il souhaite vivre davantage.

Le texte qui suit est donné à titre d’exemple« Ma préparation à la promesse m’a permis de découvrir les chances et les risques de ma spontanéité bien connue. Je peuxentraîner les autres vers la réussite d’un projet génial, mais je peux aussi blesser quelqu’un par des bêtes feintes ou desréflexions irréfléchies. Moi, Roitelet Détonnant, je m’engage à faire du respect des autres un des points forts de ma vie. Jeserai donc particulièrement attentif à l’article de la Loi “ Le scout accueille et respecte les autres ”. Autant la formulation personnalisée est intéressante, autant la formulation “officielle” doit, elle aussi, trouver sa place dans lacélébration de la promesse.Utiliser un texte commun permet de prendre conscience de la communauté d’idéal qui relie le scout aux autres scouts dumonde. C’est le moment de l’expliquer brièvement au scout et de l’aider à choisir sa version. Chaque scout est libre demettre Dieu dans le coup, et de le citer ou non dans son engagement.

Deux versions sont en usage« Sûr de votre amitié, je m’engage à vivre selon la Loi scoute, pour aimer et servir les autres (et répondre ainsi àl’appel de Dieu) » ou bien « Sur mon honneur (et avec la grâce de Dieu), je m’engage à faire de mon mieux pour servir (Dieu),mon pays et la communauté humaine, à aider mon prochain en toute circonstance et à vivre selon la Loi scoute. »

Préparation de la célébrationL’endroit et le contenu de la célébration peuvent êtrepréparés par d’autres scouts que les promettants.Que ce soit beau, visuel : décorum lié au thème ducamp, peut-être des torches, un endroit recherché…Mettons l’imagination au pouvoir pour choisir unchant, un texte, un conte ou un geste (commeconfectionner un cadeau-souvenir pour lespromettants).

> > > > >

E21

Page 65: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute

La promesse (suite)

UN EXEMPLE D’ANIMATION - CÉLÉBRATION

Les textes, pistes d’échange et chants sont choisis pour développer un thème précis de la promesse (commeréaliser la promesse dans les petites choses de l’existence, le soutien des autres, le droit à l’erreur, la tolérance etl’ouverture…).

Déroulement1. Ecoute : Brève présentation de l'activité au groupe réuni en cercle. Chacun reçoit le texte d’une chanson

(Il changeait la vie, par exemple). On écoute la chanson.2. Echange : Si on veut pousser la réflexion plus loin, cet échange peut se faire en petits groupes. Quelques questions

: « De quoi parle la chanson ? Quelle expression a frappé ? Y a-t-il un message ? Est-il juste, pertinent ? Etes-vousd’accord ? La chanson évoque-t-elle quelque chose de votre vie, ou de la vie telle que vous la voyez ? Voyez-vous unlien avec le scoutisme, la promesse ?… »

3. Transition : Prendre ensemble un chant du chansonnier en lien avec le thème.4. Apport : Chacun reçoit le texte Ta promesse… et choisit une formule qui correspond bien à sa manière de

comprendre ce que signifie “faire sa Promesse”. Après un moment de réflexion personnelle, il l'exprime en quelquesmots aux autres. Sauf si cette étape est vécue indépendamment des autres, l’échange s’arrête là.

5. Conclusion : Un animateur met en relief les valeurs qui sont apparues le plus souvent dans l’échange. Il peut égalementutiliser un conte qui “donne à penser”, une page d'Evangile, un message d’un ancien éclaireur, une citation de BP...

6. Cérémonie d’engagement : Le moment proprement dit de l’engagement personnel peut trouver place ici (voirLa cérémonie de promesse chez les Eclaireurs).

7. Visualisation : Il est possible de créer un geste qui visualise cette importance des petites choses. Ce peut êtrel'occasion pour les anciens promettants de déposer un objet qui permet de visualiser et réactualise leur ancienengagement (bricolage en pâte à sel, mini-woodcraft, etc.).

8. Finale : Un chant pris ensemble ou une chanson à écouter met un point final à l'activité.

> > > > >

LA CÉRÉMONIE DE PROMESSE CHEZ LES ECLAIREURS

Cette étape peut être vécue de manière isolée ou au sein d’une animation célébration (cf. ci-dessus, point 6).Voici une possibilité d’un petit rite simple, soigné, qui valorise le geste :� Rassemblement. Un animateur introduit.

Par exemple : « Etre scout, c’est bien plus que passer quelques moments avec des copains. A travers nos activités,nous voulons faire grandir ce que nous portons de meilleur en nous, individuellement et en groupe, et le mettre auservice du plus grand nombre. Celui qui fait sa promesse s’engage à faire de son mieux pour vivre selon cet idéal.Sans se prendre au sérieux, sans se croire supérieur à qui que ce soit. Il a le droit à l’erreur, mais il s’efforce de nepas tricher avec son engagement. Avant tout, nous réécoutons la Loi scoute qui exprime l’essentiel de l’idéal quenous voulons vivre avec lui. »

� Un ou deux scouts lisent la Loi.� Moment d’engagement

— Animateur : « Ocelot, as-tu dans ta patrouille un éclaireur qui désire faire sa promesse ? »— CP : « Oui. Voici Hugues qui s’est préparé à sa promesse avec sa marraine Labrador ».— An : « Pour montrer ton souhait de faire ta promesse, je t’invite à t’avancer avec ta marraine. Que promets-tu

d’observer plus particulièrement pour ta promesse ? ».— Le promettant exprime son engagement personnel de promesse.— An : « Tu n’es pas seul pour vivre ton engagement. J’invite ta marraine à dire en quelques mots comment tu t’es

préparé et comment tu seras aidé ».— Réponse de la marraine.— An : « Tu viens de l’entendre, ton engagement est accueilli et soutenu par la troupe. Pour montrer qu’il rejoint

celui des scouts du monde entier, je t’invite à dire le texte de la promesse scoute ».� Le promettant prononce la promesse scoute en saluant.

Pour symboliser l’engagement envers une communauté humaine plus large que la troupe, le promettant peut tenirun drapeau belge ou scout en prononçant ces paroles.

� Le scout reçoit alors l’insigne de promesse.— Il salue chacun des animateurs. — Il peut demander la bénédiction de l’aumônier (qui bénit la personne, pas l’insigne !).— Il salue toute la troupe, qui répond à son salut, puis rejoint sa patrouille.

� Le chant de la promesse est entonné soit après chaque promesse, soit après l’ensemble des promesses.

> > > > >

E22

Page 66: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute

La promesse (suite)

MAIS ENCORE…

La Loi scoute

Bien avant le moment de la promesse, il est important que chaque éclaireur soit conscient de ce que représente la Loiscoute. Il faut donc faire découvrir la Loi scoute et les valeurs induites par celle-ci au cours de l’année. Connaître lesdix articles de la Loi par cœur ne servira à rien; par contre, vivre un temps d’échange ou de réflexion personnelle surun des articles est intéressant. Un tel moment d’animation peut se faire au sein d’un jeu, pendant une marche, lorsd’une veillée, pendant un conseil…

Chant de la promesse des éclaireurs

1. Devant tous je m’engage, sur mon honneurEt je te fais hommage de moi Seigneur.

Refrain. Je veux t’aimer sans cesse, de plus en plus;Protège ma promesse, Seigneur Jésus.

2. Je suis de tes apôtres et chaque jourJe veux aimer les autres pour ton amour.

3. Je jure de te suivre en fier chrétienEt tout entier je livre mon cœur au tien.

4. Fidèle à ma patrie je le serai;Tous les jours de ma vie je servirai.

5. Ta règle a sur nous-mêmes un droit sacré;Je suis faible, tu m’aimes; je maintiendrai.

6. Pour édifier ma vie je choisis la Loi.Mon idéal me lie : comptez sur moi.

7. Face à l’indifférence je veux résister,Mériter la confiance, recommencer.

8. Je veux que sur la terre et dans mon quartier,Tout homme soit mon frère; j’ose l’amitié.

9. Je veux être fidèle à tous les miens,Mon pays, tous mes frères, je servirai sans fin.

Chaque troupe est libre d’utiliser le refrain et les couplets qu’elle juge les plus pertinents ou les plus proches de cequ’elle vit, voire d’en créer de nouveaux !

Texte : Ta promesse… (Jean Lievens)Ta promesse, c'est...

- ce tour de prairie que tu as fait, sans qu'on te l'ait demandé, pour ramasser les outils avant la nuit- ce sourire et ce mot d'amitié à celui dont on se paie la tête- le soin que tu as mis pour sélectionner les ordures recyclables au camp- la considération que tu as eue pour les gens rencontrés dans la région- ta franchise pour dialoguer avec le staff de ce qui va et ne va pas- le “génial !” adressé à ce scout dont tu as remarqué les progrès- ton pardon silencieux à celui qui avait médit de toi...

Ta promesse, ce sera aussi...- une visite à une personne seule, qui illuminera sa journée bien au-delà de ce que tu imagines- le courage nécessaire pour oser parler quand tu constateras une injustice- la recherche et l'épanouissement de tes dons, pour ton bonheur et celui d'autrui- l'habitude de ne pas faire les choses à moitié, et même de faire un peu plus que ce qui ne t'est demandé- l'obstination à ne pas abandonner un engagement quand il commence à te peser - le plaisir de découvrir le monde autrement que par les séries TV - s'efforcer de regarder le bon côté des choses et des gens, afin de se nourrir de beauté et non de scandales- considérer que ton plaisir, ton confort et ta réussite ne te donnent pas tous les droits- ne pas oublier que tu as droit à l'échec, et savoir chaque fois recommencer

> > > > >

E23

Proposition de nouvelle chanson de promessecomposée au T3 Eclaireurs - Carnaval 2004 :(même air que la première)

1. Devant vous je m’engage sur mon honneur,Et je vous fais hommage, chers frères decœur

Refrain :Je veux la vivre sans cesse de jour en jourProtégez ma promesse et pour toujours

3. Je promets de vous suivre sur tous lescheminsMon amitié je livre entre vos mains

4. Fidèle à ma patrouille, je le seraiTous les jours de ma vie, je m’y tiendrai

5. Content d’être des vôtres et chaque jourJe veux aider les autres pour notre amour

6. Avec vous je m’engage sur ce chemin.Merci à vous mes frères de votre soutien.

K

F

Si

i

F

Page 67: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

5. La symbolique

Pourquoi le scoutisme utilise-t-il des symboles ?

Exploration de notre patrimoine symbolique

Des moments symboliques précieux

1

2

3

La méthode scoute Les sept éléments 41

Page 68: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute42

Le scout est, aux yeux d’un public non averti, un mammifère assez étrange, quiparle un peu curieusement, qui s’habille selon une mode bien à lui, qui s’assied parterre et en rond lorsqu’il réfléchit avec ses semblables. Bizarre... Pour les membres decette espèce, ce vaste ensemble de paroles, de gestes, de signes, de rites n’a rien desurprenant : au contraire, le scout se sent bien grâce à eux.

Le scoutisme utilise ainsi de nombreux symboles. Un symbole, c’est simplement unemanière d’exprimer concrètement (par un son, une image, un geste, un objet)quelque chose qui n’est pas directement perceptible physiquement. On peutsymboliser une découverte, un sentiment, une étape dans la vie…

1Pourquoi le

scoutisme utilise-t-ildes symboles ?

Repères et appartenance

La symbolique, ce n’est pas pour le décorum. Commetous les autres éléments de la méthode scoute, celle-ciégalement n’a qu’un but : aider chaque scout à grandir.

D’une part, les symboles offrent desrepères, ils aident le scout à se situerdans le temps de sa vie au sein de la sec-tion. Tiens, on mange, tiens voici unetrace d’une de mes découvertes, voiciun mot qui m’appelle à tel défi pour lajournée... Les symboles sont comme desbalises : le scout les identifie et prendconscience du chemin parcouru.

D’autre part, ils expriment l’apparte-nance à un groupe, à un projet de viecommune. Au sein du groupe, le sym-bole est un élément très puissant decohérence. Pour chacun, il est un signede relation à l’ensemble : il crée uneintimité.

Un symbole ? Oui.. s’il a du sens

La fête des totems, la trace laissée par un pio dans le local,la main gauche... tous nos symboles peuvent très vite devenir de simples mécanismes, mus par la seule force de

l’habitude. Mais gare à la rouille : nossymboles n’ont pas une santé de fer !Régulièrement, tous les scouts doiventpouvoir ensemble se les réapproprier :quel est leur sens, que veulent-ils expri-mer, comment est-ce que je les ressens? Jérémy est venu assister ce matin à lacérémonie des passages. Pour lui, c’étaitune réunion perdue. Tout avait été pré-paré sans lui, on lui a juste demandé defaire preuve de respect. L’année prochai-ne, si on concevait avec lui ce momentimportant et délicat ? Si on recréait dusens... quitte à bousculer le programme“traditionnel” ?

La bonne humeur est aussicontagieuse que la rougeole. Baden-Powell

Page 69: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute 43

2Exploration de

notre patrimoinesymbolique

Les éléments symboliques sont nombreux et variés.Certains sont vieux comme le scoutisme : le mot “scout”,le salut, le foulard, l’utilisation de devises. D’autres sont

particuliers à une unité, à une section, à un momentdonné. Les derniers enfin sont liés à une des tranches

d’âges : ce sont de petits outils pédagogiques.

La symbolique scoute

Aucun symbole n’est en soi une obligation pour dire quel’on fait du scoutisme : ce sont simplement des outils à ladisposition des groupes, qui choisissent de les employer ounon, selon leur situation du moment.

Plusieurs symboles nous viennent de très loin et sont par-tagés sur toute la planète. Ils nous relient à l’histoire (enmarche… pas au musée !) d’une “certaine manière devivre”, partagée par des générations de scouts dans unmême monde. Ils gardent aujourd’hui un sens profond.

� Le mot “scout” signifie éclaireur. Il peut symboliserl’aventure, l’audace, l’esprit observateur et attentif decelui qui ouvre la route à d’autres. Aujourd’hui, le motscout est la dénomination commune, le terme géné-rique pour le baladin, le louveteau, l’éclaireur et le pion-nier.

� Le salut a aussi sa significa-tion. Tous les scouts dumonde se saluent de lamême façon : une franchepoignée de la main gaucheaccompagnée d’un signe dela main droite (le pouce surl’auriculaire plié et les troisautres doigts tendus côte àcôte). L’origine du choix dela main gauche remonte à unépisode victorieux des cam-pagnes militaires menées parBP où, alors qu’il recevait lareddition d’un chef de tribu, il s’avança vers lui pour luiserrer la main et reconnaître ainsi sa valeur. Le chef detribu lui tendit la main gauche en lui disant que lesvaleureux se serrent celle-là car c’est celle du cœur.

Les trois doigts levés rappellent les trois devoirs duscout :

> devoir envers lui-même> devoir envers les autres> devoir spirituel, communément appelé “ devoir

envers Dieu ”

� L’uniforme, c’est simplement la manifestation exté-rieure de la volonté intérieure de vivre des chosesensemble. C’est un signe de fraternité dans un groupe.Le foulard propre à chaque unité exprime la participa-tion au scoutisme dans un lieu précis.

Un emblème mondial L’emblème mondial indique notre participation àun mouvement, à une fraternité sans frontières,réunissant plus de 30 millions de jeunes. L’élémentprincipal de ce signe est une fleur de lys… comme cellequi indiquait le nord sur les anciennes cartes géogra-phiques : l’emblème rappelle que les scouts doivent êtreaussi fiables et sûrs qu’une boussole, respectant lesidéaux du scoutisme et montrant la voie aux autres.

Les trois pointes rappellent les trois devoirs : envers soi,envers les autres et envers Dieu. Les deux étoiles repré-sentent la vérité et la connaissance et leurs dix branchesles dix articles de la Loi scoute.

Le motif central est entouré d’une corde nouée par unnœud plat, symbole de l’unité et de la fraternité duMouvement dans le monde : de même qu’il est impossiblede défaire un nœud plat, le Mouvement reste uni tout ense développant.

L’emblème est blanc sur fond violet. En héraldique, leblanc représente la pureté et le violet indique la respon-sabilité et l’aide apportée aux autres.

Page 70: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute44

� La Loi scoute et la devise commune «Toujours prêt » ont aussi une fonction symbolique.Elles disent nos idéaux et nos projets communs.

Des éléments comme le salut, l’uniforme, ou des motscomme troupe ou patrouille, au-delà de leur origine, exprimentla volonté de vivre ensemble quelque chose de fort. Ils n’ontrien à voir avec une signification de type paramilitaire (le cultede la force, du chef tout puissant ou de la dissolution de la per-sonne au profit du groupe). Ces symboles parlent simplementd’amitié, de relations, de joie d’être ensemble ! Baden-Powellétait le premier convaincu de la distinction entre le scoutismeet l’armée : « L’entraînement et la discipline militaires sont exactement le contraire de ce que nous enseignons dans leMouvement scout. » (Jamboree,1925)

« L’entraînement militaire tend à détruire l’individualité, alorsqu’un de nos objectifs principaux est de développer le caractè-re spécifique de chaque personne. » (Scouting for boys, 1908).

La symbolique de chaque branche

Chaque branche possède son propre registre symbolique.Cependant, derrière des noms et des signes différents, cesont bien les mêmes procédés éducatifs qui sont mis enœuvre : stimuler et valoriser les découvertes, ouvrir à l’autreet à ses différences, éveiller aux valeurs de la Loi...

Pour chaque section, il existe un insigne particulier, petitcadeau d’accueil et signe d’appartenance. Sans oublier uncadre imaginaire pour soutenir de manière naturelle la cons -truction de la personnalité de chacun.

A la ribambelle

Le cadre imaginaire “Baladins” est très riche en significations.Il contribue à créer un climat gai et familial, propice à la prisede confiance : le baladin est un artiste, découvrant ses talents,ceux des autres et toutes les richesses du monde à travers sesnombreux voyages en roulotte. La Légende des Baladins racon-te, en plusieurs épisodes, l’origine des baladins, leur mode devie, leurs grandes découvertes. Ces histoires sont proposéespour permettre d’introduire très naturellement les outils de laribambelle, sans grand discours explicatif.

La vie quotidienne est rythmée de différentes chansonsqui introduisent joyeusement des moments précis.

La devise du baladin l’appelle à s’ouvrir avec bonheur auxautres : “Tous copains”.

A la meute

Le cadre du Livre de la jungle offre à la meute différentesressources imaginaires pour atteindre son objectif d'appren-tissage de la vie avec les autres.

Mowgli, petit d’homme élevé par les loups, amène les louveteaux à découvrir les joies et les difficultés de la vie engroupe.

A travers les personnages que Mowgli côtoie, Baloo,Bagheera, Frère gris, Shere Khan, les loups de Seeonee… ildécouvre la jungle, son peuple et il se découvre lui-même.Chaque personnage de la jungle est une personnalité auxmultiples facettes : il a des qualités mais aussi des défauts.Tout comme chaque être humain. Connaître ces person-nages permet à Mowgli de mieux se comprendre avec sescontradictions et ses désirs. Le Peuple de Seeonee a vécudes conflits, des moments difficiles. Il a aussi connu degrandes chasses, des bonnes et des mauvaises périodes.

Ce qu’il a vécu peut à certains moments permettre à lameute de comprendre ce qu’elle vit.

Le cadre imaginaire de la ribambelle, c’est la Légendedes Baladins. Une série d’histoires qui racontent lespetites aventures de la vie quotidienne de quelqueshéros : un vieil artiste original (Craquelin), un poneymali cieux (Poly) et trois baladins (Gribou, Pistache etBoulon). Le but de ces histoires ? Il est double :1. servir d’amorce concrète (les baladins adorent les

histoires !) pour lancer tel ou tel outil d’animation(Monsieur Loyal, le coffre à trésors…) ou aborderdivers sujets de la vie à la ribambelle (le départ aucamp, l’arrivée d’un nouveau…)

2. former un ensemble rassurant de points derepère; dans un univers où beaucoup de choses sontnouvelles, il est réconfortant pour le baladin deretrouver des éléments connus (les personnages).Craquelin est l’adulte sécurisant, Poly l’animal copain-câlin, Gribou, Pistache et Boulon des enfants commelui auxquels il peut s’identifier (s’ils s’en sortent dans lavie, pourquoi pas moi ?)…

Et si on fait autre chose ?

➤ Bien sûr, il s’agit d’une proposition parmi d’autres.Certaines ribambelles fonctionnent avec d’autres per-sonnages, d’autres univers imaginaires. Ce n’est évi-demment pas un problème. Et si les outils proposésles intéressent, rien ne les empêche de garder lesobjectifs de base et de les envelopper dans un autreemballage !

➤ De plus, l’existence d’un cadre imaginaire ne signifiepas la mort des autres, au contraire ! Il ne s’agit pasde caser un poney dans chaque activité ! Place auxpetits Martiens, aux Indiens, aux Barbapapas, aumonde des insectes…

Page 71: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute 45

Plusieurs maîtres-mots lancent une invitation à vivre desvaleurs importantes.

De nombreuses chansons, danses et expressions créent lesentiment d’appartenance à la meute. Elles distillent aussi, çàet là, quelques messages bien intéressants à discuter avec leslouveteaux.

La devise de la meute “De notre mieux” invite chaqueenfant à aller le plus loin possible, en fonction de ses possi-bilités et non à être “le plus fort”.

Chaque sizaine se choisit un cri, pour exprimer son envieou sa manière de répondre à cette devise.

Un des outils pour exploiter cet imaginaire : le Tracesde loup

Quatre cahiers vont accompagner le louveteau danstous les grands moments de sa vie de louveteau maisaussi dans la vie quotidienne de la meute. Chaque cahiercorrespond à une année; les textes et les illustrationssont donc adaptés à chaque âge.

L’objectif de cet outil est de permettre au louveteau degarder des traces de ce qu’il vit à la meute. Le Traces deloup étant personnel, le louveteau est libre de l’utilisercomme il le souhaite, même à la maison. Mais le staff peutaussi l’utiliser à différents moments de la vie de la meute.

Les quatre Traces de loup forment un tout et contien-nent des explications sur les traditions typiques des lou-veteaux, des histoires du Livre de la jungle, des conseilspour mieux vivre avec les autres, des trucs et astucespour le camp, des endroits pour garder des souvenirs dece qui s’est vécu…

Chaque année, le louveteau pour-ra noter, sur une ligne du temps, sonendroit de camp, le nom de sa sizai-ne, les mowhas auxquels il a partici-pé, les grandes chasses...

A la troupe

Le mot “éclaireur” fait référence à celui qui va de l’avant,qui se débrouille avec ce qu’il trouve, qui invente ce dont ila besoin. Débrouillardise, aventure, idéal de service, vie dansla nature... autant d’ingrédients naturels pour aider lesscouts de cet âge à construire avec les autres.

La devise “Toujours prêt” est un nouvel appel. Elle invite àêtre disponible, à répondre aux demandes de coups demain, à s’engager à fond dans ses aventures, à s’équiper enconséquence. Elle est un regard particulièrement enthou-siaste sur la vie.

Chaque patrouille se choisit un cri, pour exprimer sonenvie ou sa manière de répondre à cette devise.

Au poste

Le pionnier est celui qui part à la découverte d’un mondenouveau. Il s’engage à fond pour aller au bout de ses rêves :il apprend pour cela à opérer des choix conscients et cri-tiques.

Sa devise “Plus fort, plus loin” invite à se dépasser pourvivre de manière enrichissante cette dernière étape du par-cours scout.

La symbolique propre àun groupe

Le réservoir des symboles n’estpas fermé, que du contraire ! A l’oc-casion d’un camp, d’un projet, d’unthème... ta section peut créer deséléments nouveaux ou en transfor-mer d'autres : une chanson, un geste,

un coin particulier dans le local. Ces symboles “maison”auront une durée de vie limitée à la présence de leurs inven-teurs; très vite, ils n’évoqueront plus rien pour personne etdevront disparaître pour laisser la possibilité à d’autres desurgir au détour d’un événement.

Le Tally de patrouille ou de troupe

Le Tally de patrouille se situe à mi-chemin entre le journal inti-me et le livre d’or : il contient les éléments importants ouanecdotiques vécus par la patrouille ou la troupe.

Souvent, pendant l’année, un éclaireur reprend le tallychez lui pour y inscrire le compte rendu de l’activitévécue.

Au camp, la rédaction du tally est l’occasion de faire lepoint sur la journée. La patrouille se réunit pour faireconseil. Un ou plusieurs éclaireurs le rédigent juste après,pendant que les autres resserrent quelques brelages, ter-minent la vaisselle, changent les paroles d’une chanson…

Le bruit court que le plus beau tally est celui de lapatrouille de Mitacq, le dessinateur de la patrouille desCastors, qui aimait dessiner dans la marge comme toutartiste en herbe.Avec le temps et la technologie, certaines patrouilles ontremplacé le grand livre et les crayons par une page webet des photos numériques, d’autres ont préféré réaliserde grands posters ou des montages PowerPoint...

Page 72: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

3Des moments symboliques

précieux

Les passages

Pour les scouts, les moments de passage d’une sectionà l’autre sont souvent des moments délicats. On rede-vient le plus “petit” après avoir été le “vieux”. On quit-te sa sizaine, ses animateurs, son local.

Mais on peut aider à ce que cela se passe bien ! En pré-parant ce temps des passages par des rencontres avec lesautres sections et par un discours positif et enthousiaste surtout ce que les scouts concernés auront la chance de vivredans quelques mois.

Les louveteaux, par exemple, sont invités à vivre cela dansun moment symbolique appelé Course du Printemps.

Lors de son départ, le pionnier écoute le récit de sa sagapar ceux qui restent. C’est le dernier cadeau qu’il reçoitdans son parcours scout : ceux qui restent lui chantent sesexploits, le célèbrent tel qu’il est. Il est invité à laisser unetrace visible de son passage dans le groupe, petit symbole quil’aide à partir vers de nouveaux projets.

L’accueil

D’une branche à l’autre

On peut dire qu’à la ribambelle, tu as une sacrée respon-sabilité : tu vas accompagner les tout premiers pas de tesbaladins dans le scoutisme ! Premier accueil, première réu -nion scoute, premier cadre imaginaire, premier week-end,première fête d’unité, premier camp ! A un âge où le besoinde stabilité et de repères se fait particulièrement sentir, lebaladin mérite qu’on l’aide à digérer toutes ces nouveautésen douceur. Le mot d’ordre : qu’il se sente en confiance…

Lorsqu’un enfant arrive à la ribambelle, il devient non seu-lement baladin… mais aussi scout ! Cette grande entréemérite d’être saluée comme il se doit ! Les animateursBaladins auront aussi le plaisir d’aider les parents quiconnaissent moins le scoutisme, à comprendre ses ambi-tions éducatives.

Après deux ou trois réunions à la meute, l’ancien baladindevenu louveteau est présenté un peu plus longuement àtous par deux anciens. C’est le premier lien.

A la troupe, la fête de l’adhésion, également après quelquesréunions, remplit une fonction similaire. Le totem et le quali-ficatif sont deux cadeaux qui arrivent au terme de la pre-mière année. La troupe, qui a appris à connaître le scout, lereconnaît comme une personne unique : elle prend le tempsde réfléchir à sa personnalité pour lui offrir un nom d’animalqui célèbre sa présence incomparable dans le groupe. Le“quali” met en exergue une de ses qualités, jugée particuliè-rement appréciable.

Au poste, l’accueil des nouveaux est le premier projet del’année : il s’impose pour permettre aux pionniers de mani-fester leur ouverture aux nouveaux et leur envie de cons -truire rapidement avec eux de nouveaux projets.

L’animateur doit être particulièrement attentif à mettretoute sa section en projet d’accueillir de nouveaux mem -bres. C’est entre pairs que cela se joue ! Le staff aide àarrondir les angles : il soutient ceux qui semblent un peu endifficulté pour s’intégrer et refuse toute attitude de juge-ment ou de moquerie. Car ne rien dire serait cautionner !

46 La méthode scoute

Page 73: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

E24La méthode scoute

L’adhésion

QU’EST-CE QUE C’EST, CONCRÈTEMENT ?

Quand un nouvel éclaireur arrive au sein de la troupe, il découvre un nouveau monde, fait de patrouilles, de rites, d'habitudes parfois déstabilisantes. Le moment d’adhésion est un outil d’accueil, un moment formel pour permettre au nouvel éclaireur de se sentir chez lui. Cela n’empêche évidemment pas tout un travail autour de l’accueil à “long terme”, en troupe et en patrouille (lieu-clé de l’accueil)…

L’adhésion se déroule après deux ou trois réunions passées par un nouvel éclaireur. Il n’y a donc pas de date fixe puisqu’un éclaireur peut rentrer à la troupe au mois de mars; l’adhésion aura donc lieu pourlui en avril. Le moment solennel proprement dit n’est pas très long, cela dure maximum une demi-heure.

> > > > >

QUEL INTÉRÊT POUR LES ÉCLAIREURS ?

Il y a évidemment deux publics cibles dans cet outil. Le nouvel éclaireur, d’une part, a besoin d’être rassuré, écouté,accueilli au sein d’un groupe dont il ignore presque tout. Il aura aussi un moment formel marquant ses débutseffectifs dans la troupe : « Aujourd’hui, je suis éclaireur ».

La troupe reçoit également un message : « Ce n’est plus un inconnu, un étranger, il est éclaireur, il faut compteravec lui ».

> > > > >

COMMENT S’Y PRENDRE ?

Le temps de l’adhésion vise deux objectifs et va se vivre en deux temps. Le premier est centré sur les attentes dunouvel éclaireur, le second a pour objet le nouveau visage de la troupe.

1. Entre quatre yeux, ou plus…

Lors d’un conseil avec les CP et/ou le staff, chaque nouvel éclaireur est invité à s’exprimer librement autour de cequ’il est, de ce qu’il attend et imagine de la vie à la troupe.On lui permet d’exprimer ce qui lui plaît déjà à la troupe, on lui montre qu’on s’intéresse à lui, à son ressenti, à sesenvies, à ses goûts.Ce n’est ni un interrogatoire, ni un examen. Ce temps se construit comme une discussion entre amis.

2. En troupe

Les CP, les aînés ou les animateurs “parlent pour” le nouvel éclaireur devant l’ensemble de la troupe. C’est la cautiond’un personnage important symboliquement. Ils s’engagent à ce qu’on lui fasse de la place.

� « Claire fait partie de notre troupe. A partir de maintenant, il va falloir compter avec elle, elle est desnôtres ! »

� « Claire, sache que le groupe s’enrichit d’une personne de qualité. Nous ferons notre possible pour que tute sentes bien à la troupe. »

Différents symboles sont remis : � L’insigne de notre mouvement (comprenant la fleur de lys – symbole du mouvement scout mondial, la

croix potencée – signe du scoutisme catholique, le drapeau belge) s’il s’agit d’un nouveau scout� Le foulard de l’unité dans le même cas� L’insigne de la branche Eclaireurs� L’Azimut pour la vie à la troupe� Le nœud d’épaule aux couleurs de la patrouille

> > > > >

Page 74: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute

L’adhésion (suite)

MAIS AUSSI…

Il n’est plus là

S’il est important de marquer le moment où un éclaireur adhère à la troupe, il est toutaussi nécessaire de remarquer le départ d’un éclaireur. Cela, afin d’entamer une petiteremise en question : « Qu’est-ce qui a fait que Thibaut ne veut plus venir à la troupe ? »C’est l’occasion d’un conseil sur la façon de gérer l’accueil à la troupe.

Un début d’année sur les chapeaux de roue

Accueillir un nouvel éclaireur passe par une étape fondamentale : lui faire vivre trèsrapidement des activités typiques, amusantes et séduisantes. Les premières réunions sontcruciales et devraient être “exemplatives” de ce qui va se passer par la suite.

L’accueil ne se fait pas en un jour

Le temps de l’adhésion peut aider un nouvel éclaireur à se sentir accueilli, égal aux autres. Ce n’est cependant pasune recette miracle instantanée. L’ensemble du processus d’accueil compte d’autres éléments, complémentaires àl’adhésion. La patrouille y joue un rôle crucial, la totémisation aussi.

Un lien avec la Course du printemps

Chez les Louveteaux, un moment d’au revoir est prévu pour les loups qui quittent la meute, c’est la Course duprintemps. Un des objectifs est de répondre aux questions des louveteaux, de les rassurer si nécessaire, de leurdonner envie d’aller vers ce nouvel univers souvent mal connu qu’est la troupe.

> > > > >

E25

Page 75: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute

Le totem

QU’EST-CE QUE C’EST, CONCRÈTEMENT ?

Le totem… c’est un nomC’est un surnom donné au nouvel éclaireur qui débarque à la troupe. Pour l’accueillir au sein d’un groupe, avec sestraditions, ses habitudes, ses drôles de bêtes, ses uniformes, ses chants, ses blagues, ses jeux, ses conseils. Pour lui dire « tu es des nôtres ». On lui donne un surnom qui lui colle bien à la peau et un quali qui complète le personnage.

Le totem… c’est un symboleLe totem est un symbole scout. Pas LE symbole scout. Pour preuve, nous sommes presque les seuls scouts dans lemonde à être totémisés. Ce symbole a du sens, une histoire. Mon totem me rappelle le jour où on me l’a donné, les gensavec qui j’étais, le lieu de cérémonie, ma première année à la troupe, les bons et moins bons moments avec ma patrouille.

La totémisation… c’est un moment solennelPour marquer le coup et pas juste pour faire sérieux ! Si on prend l’exemple du mariage : la cérémonie est unelongue fête où un homme et une femme s’accueillent l’un et l’autre, ils sont joyeux et s’offrent mutuellement lecadeau d’un oui et d’un symbole (l’alliance). Cette fête est ponctuée de moments solennels.

La totémisation… c’est un moment festif La forme de la totémisation varie de troupe en troupe. Il est important que chaque groupe garde ses spécificités, ses rites. On entend par fête, un moment agréable, chaleureux, sympathique où chacun se trouve tantôt accueilli, tantôt accueillant.

Deux objectifs simples à avoir toujours en tête :

� L’éclaireur doit garder ce moment comme un des meilleurs souvenirs de sa vie scoute

� A tout moment, l’éclaireur doit se sentir bien (sans s’ennuyer, sans s’angoisser)

> > > > >

QUAND TOTEMISER ?

La fin de la première année à la troupe semble le moment idéal, au premier camp par exemple. Suffisamment tôtpour que l’objectif d’accueil ait son sens et suffisamment tard pour connaître l’éclaireur et trouver le totem et lequali qui vont lui coller le mieux. Si un éclaireur ne participe pas au camp, la totémisation peut évidemment sedérouler pendant l’année.

> > > > >

LE CHOIX DU TOTEM ET DU QUALI ET LA PRÉPARATION DE LA TOTÉMISATION

Une bonne préparation est souvent ponctuée d’un succès. Comme toute activité, latotémisation ne déroge pas à la règle. Voici quelques pistes, touts azimuts, pour être plus serein : � Etablir en troupe les critères de choix du totem (caractéristiques physiques, sociales,

intellectuelles…) pour être sûrs d’être tous d’accord� Définir les caractéristiques et les goûts des jeunes éclaireurs (entre animateurs et

éclaireurs totémisés). Les caractéristiques vont permettre de choisir un totem et un quali,les goûts donneront des pistes pour la réalisation de la totémisation

� Avoir un fichier de totem et de quali� Déléguer le choix du totem et du quali à des petits groupes, incluant un animateur et les

éclaireurs connaissant le mieux chaque futur totémisé� Déterminer un canevas commun pour la totémisation par un groupe de travail qui peut être

le staff et/ou un groupe d’éclaireurs� Personnaliser le moment de la totémisation (cela peut aller d’un texte de quelques lignes à

un défi de plusieurs heures)� Demander l’avis des autres éclaireurs de son année, même non totémisés� Anticiper tout problème lors du moment final, en laissant la possibilité de refuser ou en

proposant deux possibilités (quand la troupe hésite vraiment)

E26

Page 76: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute

Le totem (suite)

Trois éléments indispensables

Le lieuUn endroit qui sort de l’ordinaire, pour marquer le coup :

� Une clairière� Les ruines d’un château ou d’une tour� Un site de gros rochers� Une petite île dans un cours d’eau

Le décorumPour montrer qu’on a mis les petits plats dans les grands :

� Choisir un thème (lié au thème du camp ou pas)� Mettre des déguisements� Trouver une musique d’ambiance� Placer des lanternes ou des flambeaux� Réaliser des bannières aux noms des futurs totémisés

La surpriseComme pour un anniversaire, c’est nettement plus mémorable et marrant. Les facteurs pour surprendre sont :

� Le moment, différent de l’an passé et imprévisible� La façon de l’annoncer (lettre, pendant un jeu, repas…)� Un objet inattendu (une photo prêtée par les parents, un panneau de basket pour un fan…)� Un témoignage (par le meilleur copain, avec une anecdote inédite…)

> > > > >

LA TOTÉMISATION

Voici une proposition de canevas, découpé en quatre temps, ponctué d’exemples :

1. Un moment d’introduction, d’explicationL’annonce du début de leur totémisation aux éclaireurs concernés est à peaufiner. Il faut qu’en quelques minutes,l’éclaireur se réjouisse et prenne conscience qu’il va vivre un chouette moment qui lui est entièrement dédié. L’idéeest de concevoir cela un peu comme un anniversaire surprise.Exemples :� Le matin, les futurs totémisés reçoivent une lettre spéciale (style mission

impossible : pour le début de ta totémisation, ton premier défi te sera communiqué dans un endroit spécial. Tu dois te rendre à 10h30 précises près du vieux chêne bordant le village).

� En fin de veillée, un animateur raconte une histoire qui commence par :« Quand les pères de nos pères se trouvaient rassemblés autour du feu de camp…. » et se termine par « … et c’est ainsi que, comme autrefois, les scouts réalisent quelques défis et reçoivent un totem… ».

� Pendant un jeu, une épreuve est réservée aux plus jeunes. Oh surprise, cette partie du jeu est en faitl’introduction de leur totémisation !

2. Des défis, des actions communes à tous les totémisésCe moment d’aventure est un pur moment d’action. Les activités doivent d’une part être marquantes par leuroriginalité et d’autre part, symboliser l’accueil dans la grande famille des totémisés.Exemples...� Parcours individuel : fabriquer un flambeau, marche au flambeau, photo langage où chacun se rappelle d’un

moment où il s’est vraiment senti accueilli, kim vue des accessoires habituels de la troupe…� Parcours en groupe « Je découvre les gens » : apprendre une phrase en langue des signes, remettre la photo

de l’animal de chaque totémisé de la troupe en lien avec les scouts, réaliser une enquête originale surl’ensemble des éclaireurs de la troupe…

� Construction commune en 3D qui doit représenter un morse (l’animal), un scout, le nom de la troupe…Cette construction restera visible pendant l’ensemble du camp.

� Réussir, en coopérant, 20 missions sur 30 dites impossibles : traduire un très long texte en morse, remplir unebouteille d’eau avec une petite cuillère, copier un texte écrit dans un coin de la prairie sur un panneau situé àl’autre bout sans utiliser de note, remplir un texte à trous, réaliser 50 sauts à la corde par trois personnessimultanément, enlever 2/3 des pièces d’un Jenga…

E27

Page 77: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute

Le totem (suite)

3. Une ou plusieurs actions personnaliséesAu sein d’un tronc commun, chaque éclaireur bénéficie d’un petit “plus” personnalisé comme un défi, un chant, un texte, un discours, un cadeau, une anecdote...Cette activité personnalisée peut, par exemple, être préparée par la patrouille de l’éclaireur. (La patrouille des Fennecs a fabriqué un super pont de singe pour Jérémy, qui en est fan et lui propose de le parcourir en un minimum de temps). D’autres exemples : � Battre tous les éclaireurs à une prise différente.� Résoudre 4 énigmes sur 5 (en fil rouge pendant toute la totémisation).� Vivre un parcours Hébert attaché par la main à un éclaireur choisi par le futur totémisé.� Fabriquer un siège avec trois bois et de la corde.� Uniquement par la parole, placer quelques éclaireurs en une forme dessinée par un animateur.

4. Un moment solennel commun La totémisation arrive à son terme. Pendant un moment plus calme, les éclaireurs vont recevoir leur nouveau nom. Cela peut se passer lors d’une petite cérémonie ritualisée dont voici un exemple. Intro� Grand sachem : « Nous voici rassemblés pour vivre l’instant final et solennel de ces

totémisations. Hugues, Aurélie, Romain… vous venez de vivre des moments qui resteront, je l’espère, gravés à tout jamais comme de bons souvenirs. J’invite maintenant vos CP respectifs à nous dire unpetit mot ».

� Le CP résume les caractéristiques et qualités de l’éclaireur.� Un animateur (autre que le grand sachem) fait le lien entre les qualités et les activités proposées. � Grand sachem : « Le totem et le quali que vous allez recevoir sont à l’image des activités que vous avez

vécues, ils ont été choisis pour vous de la part de l’ensemble de la troupe. Je vous invite maintenant, si vous ledésirez, à nous raconter en quelques mots votre ressenti par rapport à l’accueil que nous avons essayé devous réserver cette année et cette journée spécialement ».

� Les éclaireurs racontent un moment chouette vécu pendant leur totémisation ou l’année écoulée.� Grand sachem : « Recevez donc maintenant votre totem et votre quali, symboles éternels de votre présence à

la troupe ».Totem et quali� Le totem et le quali sont donnés. Il existe plusieurs formules qui consistent soit en une phrase traditionnelle

dite par le grand sachem, soit en une ultime activité réalisée par l’éclaireur pour découvrir son totem et/ouson quali (rébus, oui-non, décodage, objet symbolique avec nom caché…).

Final� Grand sachem : « A partir de ce jour, vous serez pour toujours à nos yeux…Totems et qualis des éclaireurs...

Ensemble, accompagnés pour la première fois par les nouveaux totémisés de la troupe, chantons et dansons ladanse des Totems. Que cette danse nous rappelle aussi à chacun notre propre totémisation et ravive les bonssouvenirs qui en ont découlé ».

� La troupe se réunit en cercle et entonne le chant en tournant. A la fin du chant, chacun se tourne les brascroisés en regardant le centre du cercle. Tour à tour, en soulevant ses bras croisés, chacun proclame son totemet son quali. Après que chacun ait parlé, on refait la danse.

Qu’ils sont beaux les totemsDu fils du hibou

Que nos braves SachemsOnt choisis pour nous.

Gravés dans une poutreAu bord du BrahmapoutreIls nous sont passés outre

De chez les Hindous.Et vous, et nous.

� Grand sachem : mot de conclusion et consignes pour la suite.

> > > > >

E28

Page 78: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute

10 QUESTIONS SUR LE TOTEM

1. Qui doit prouver quoi ?Prenons un autre exemple d’accueil. A supposer que Jules invite Edmond pour souper, il est plus que certain que c’est Jules qui fera les courses, mettra la table, préparera à manger, sortira une bonne bouteille de vin… Bref, Jules se fera le plus accueillant, disponible et sympathique possible. C’est pareil quand la troupe entière accueille les nouveaux pour un “repas” un peu spécial : la totémisation.

2. Des épreuves ?Pas vraiment ! Le mot épreuve implique, pour celui qui les passe, la notion de réussite et d’échec, la notiond’adversité, de souffrance, voire de brimade. Même si le but voulu est de permettre au jeune de se dépasser, cela necolle pas avec le fait d’accueillir. La troupe doit se décarcasser pour mettre le nouveau au centre d’une action qui luiplait, un défi personnalisé.

3. Est-ce important de se dépasser ?Tout à fait, mais il y a beaucoup d’autres occasions de montrer que l’on sait mordre sur sa chique, que l’on sait fairedes efforts, que l’on passe par des moments difficiles… Et ces moments sont naturels (jeux, hike, sport, viecommune…) et pas artificiels (potion, mélange dégeu à avaler...).

4. Pour le totem, on se base sur le physique ou le comportement ?Peu importe au fond. Tant que le totem caractérise l’éclaireur, laissons cette décision à la troupe, à la coutume aussi.Une chose à proscrire cependant : tout ce qui pourrait choquer, embêter, peiner ou mettre mal à l’aise l’éclaireur.

5. Le quali en même temps que le totem ?Là, deux grandes écoles. Certains donnent le quali en même temps que le totem. Le quali est là pour compléter letotem, parce que exprimer toutes les qualités d’une personne en un nom d’animal, c’est court. D’autres donnent lequali la seconde année, parce qu’on connaît mieux l’éclaireur et qu’ainsi le quali lui colle davantage à la peau.

6. Le quali à acquérir ou à “désacquérir” !?! Aucun des deux, un quali est une qualité acquise. Un qualificatif, par définition, est « un mot ou groupe de motsservant à préciser la manière d’être, l’aspect, la qualité d’un être, d’un objet, d’une abstraction ».

7. Le totem se mérite ?Tout le monde peut faire partie de la troupe. Quand un enfant naît, il rentre dans le groupe des Hommes, il reçoit unprénom, sans avoir à le mériter. On ne “rate” pas sa totémisation, tout comme on ne rate pas son baptême religieuxpar exemple (un autre moment d’accueil).

8. On les appelle comment les jeunes éclaireurs ?Coyote, bleu ou autres sobriquets… !Pourquoi certains s’amusent-ils à appeler les nouveaux comme cela ? Si c’est symbolique, alors on se demande bien quel symbole ! Si c’est parce qu’ils n’ont pas de totem, alors auraient-ils aussi perdu leur prénom ? Si c’est juste parce qu’on a toujours fait comme ça, alors on peut arrêter ! Si c’est pour humilier, alors c’est intolérable !

9. Que faut-il éviter ?— Être trop original dans le choix du totem (nom inventé ou complètement inconnu)— Les “private jokes” qui ne font rire qu’une minorité— Finir trop tard le soir. Plus personne ne s’amuse et tout le monde est crevé.

A bannir- Tout ce qui amènerait l’éclaireur à être mal à l’aise- Les jeux avilissants- Les vengeances- Tout ce qui est “culcul”, “gnangnan”… Bref, pour des enfants de 3 ans.

10. Peut-il avoir mal ?Cela paraît évident mais “rien n’excuse la souffrance physique ou morale”.Il est arrivé que certaines totémisations, par les traditions, le vocabulaire employé, les épreuves, les rites… aient faitdu mal physiquement ou moralement à un éclaireur. C’est inacceptable et interdit.

> > > > >

Le totem (suite)

E29

Page 79: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

6. La nature

La nature, un cadre de vie à privilégier

La nature, c’est donc un lieu idéal pour l’action

Notre pari : vivre pour aimer

1

2

3

La méthode scoute Les sept éléments 47

Page 80: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

Peut-on imaginer passer ses réunions à l’intérieur ? C’est pourtant ce que font nosministres, les comités de bals et fêtes ou les cercles horticoles ! Comme tout êtrehumain, le jeune a besoin d’air et d’espace. Mais la nature lui offre bien d’autreschoses encore, toutes utiles à son développement, toutes particulièrement efficacespour donner du goût aux autres ingrédients de la recette scoute.

1La nature,

un cadre de vie à privilégier

Quelles sont donc les saveurs du terroir“nature” ?

Tout au long de l’année, la nature est un formidable ter-rain d’aventures pour les petits comme pour les grands.

Aventure physique, tout d’abord. La nature, c’est grand.C’est un peu difficile aussi : la route est longue, il manque denombreux ponts au-dessus des rivières, le thermomètren’est jamais réglé comme on voudrait, cela donne souventsoif ou faim. La vie en plein air met régulièrement nos artis -tes face à certaines de leurs limites. Seul ou avec l’aide desautres, il faut faire avec, patienter ou trouver une solution :la vie dans la nature demande souvent d’être un peu inven-tif ! Mais la nature impose aussi des règles non négocia -bles… auxquelles il est intéressant d’apprendre à se plier.

La méthode scoute48

La nature offre aussi une grande aventure intérieure : elleoffre du calme pour réfléchir, s’apaiser ou rêver.

Elle est encore un énorme réservoir d’émerveillement :chacun peut y trouver des endroits qu’il trouve superbes,des arbres qui le fascinent, des tapis de pâquerettes à n’enplus finir... et se sentir tout simplement heureux d’être là.C’est peut-être “bête” mais cela aide à vivre !

Enfin, la nature et tous ses éléments vivants ont le dond’étonner, de rendre curieux, d’amener des questions : d’oùcela vient, comment cela marche, qui a pensé à tout cela ? Etl’esprit de chacun travaille à sa manière pour trouver des

réponses. Au contact de la nature, Xavierse sent un des éléments vivants d’unvaste ensemble. Le voici face à quelquechose qui le dépasse… il y réfléchit. Iléprouve peut-être aussi une autre visiondu temps : dans la nature, il y a des cycles,des saisons qui vont et viennent. Il y aaussi une certaine lenteur : l’arbre granditsans que je le vois, il était sans doute làavant moi et me survivra peut-être. Lanature initie donc à une autre logique quecelle de nos sociétés conditionnées par lavitesse et l’immédiateté.

L’esprit d’aventure habite presquetous les garçons, mais cette aventure,il est difficile qu’ils la découvrent dansnos villes surpeuplées.

Baden-Powell

Page 81: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

2La nature, c’est

donc un lieu idéalpour l’action

3Notre pari :

vivre pour aimer

La nature est riche de mille découvertes possibles... àcondition que nous y emmenions nos scouts. Les emmener,mais pour y faire quoi au juste ? Facile... de l’action ! Eh oui !Notre but n’est pas que Nicolas sache identifier les diffé-rentes essences de conifères ou les neuf familles de champi -gnons à pois rouges ! La connaissance scientifique, ce n’estpas notre rôle ! La nature est un lieu pour vivre, jouer, dor-mir ou créer quelque chose.

Mais peut-être ne suffit-il pas de les y emmener : lors d’unbivouac (au sens où nous l’entendons dans le chapitre Ladécouverte) ou simplement sur le chemin du retour du jeu,les inviter à réfléchir à ce que ce cadre naturel leur appor-te, à ce qu’ils aiment dans une prairie, un bois, un sentier…c’est encore une occasion pour eux de prendre consciencede leurs découvertes.

La méthode scoute 49

Et le respect de la nature ? Comment y éduquer ? Lescoutisme fait le pari que c’est en vivant des moments inten -ses dans la nature que chacun sera amené à l’apprivoiser, às’y sentir bien et… à l’aimer. Il la respectera alors comme onrespecte une personne que l’on commence à connaître oucomme un lieu qu’on aime. Cette éducation par l’action, parle vécu semble plus efficace qu’un long discours de cons -cientisation, voire de moralisation.

Il n’empêche, bien sûr, que des éléments basiques de pré-servation de l’environnement doivent être transmis : on nefait pas n’importe quoi parce que cela a telle ou telle consé-quence. La nature n’est pas une proie pour l’homme : elle luia été confiée pour qu’il la préserve. Avec ses expériences,avec ses découvertes, le scout pourra ainsi comprendre quela nature n’est pas une propriété conquise et inépuisable-ment exploitable mais un dépôt dont nous sommes lesintendants responsables.

D’une branche à l’autre

Pour le baladin, la forêt, les rivières, les animaux ont vrai-ment beaucoup d’importance : ce sont les lieux ou leshéros de nombreuses histoires qu’il vit ou qu’il entend. Lanature lui offre de multiples sources d’émerveillement. Ilcollectionne volontiers quelques-uns des trésors qu’elleoffre. Les jeux de découvertes sensorielles (toucher unarbre, se coucher et, relever tous les bruits entendus, dis-tinguer des odeurs) aident à entrer en relation avec cet uni-vers vivant.

A la meute, ces activités sont poursuivies. Elles commen-cent à prendre une dimension plus forte : on se met àconstruire des tanières, à marcher plus longtemps.L’émerveillement et la curiosité ont cédé la place à unevolonté de comprendre : des ateliers d’expériences ou deréalisations avec les éléments naturels sont idéaux !

Page 82: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute50

L’éclaireur va vivre encore plus dans la nature : il campe,cuisine sur feu de bois, se lave avec l’eau de la rivière. Il y vitde longues aventures ! Il importe de ne pas donner à la natu-re une image négative ; il faut pour cela lui permettre ausside profiter de tout ce que la nature apporte à l’homme : lecalme, le ressourcement, la beauté. Elle n’est pas uniquementun milieu plein de ronces et de neige ! Et chacun doitapprendre à trouver son rythme par rapport à elle : quellessont mes limites quand je marche, quand j’ai froid... La viefréquente dans un camp en plein air est aussi l’occasionpour lui d’être informé des règles élémentaires pour éviterque notre présence ne soit destructrice. Quand Nicolasdevenu Puma se lave à grandrenfort de savon au milieude la Semois, il ne devinepeut-être pas que les truitesn’aiment pas l’eau à bulles...lui dire ou lui expliquer suf-fira sans doute ! On peutaussi aller à la rencontred’une personne qui vit régu-lièrement dans la nature : l’agent local des forêts, parexemple.

Le pionnier continuera sans doute cette vie active dans lanature. Elle peut être le terrain de choix d’un exploit. Oupeut-être y mènera-t-il l’un ou l’autre projet utile à l’envi-ronnement : cela lui permet de faire le point par rapport àce lieu, à ce qu’il lui apporte et réciproquement. Mais lanature peut jouer un autre rôle dans son développement :elle est un lieu idéal pour s’arrêter, réfléchir, débattre serei-nement, se sentir heureux dans l’amitié ou la complicité,penser au rôle qu’on aimerait jouer dans le monde. La natu-re… source d’inspiration complice et paisible pour un jeunequi apprend à faire ses choix, avec tous les tourments quecela suppose.

Peur du noir

Certains ont peur des grands espaces, ont peur du noir,peur de la forêt. Et ces peurs n’ont pas d’âge. Il te faudrafaire avec, tenter d’aider un peu celui qui en souffre enl’écoutant ou en lui permettant d’apprivoiser un peumieux la nature, à son rythme. Parfois, les craintesremontent à un “bon vieux jeu de nuit pour faire peur”...C’était peut-être pour l’un ou l’autre le premier contactavec la nature nocturne... et il fut désastreux, refermantbien des chemins pour très longtemps. Le monde réelest parfois très étrange pour quelqu’un qui ne le connaî-trait que de loin ou que par écran interposé. Or on n’ajamais guéri personne d’une peur en l’obligeant à l’af-fronter brutalement.

Page 83: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute 51

Festival d’activités nature

Avec les enfants

(Certaines activités sont facilement adaptables pour les aînés, d’autres idées page suivante)

� Observer des insectes, des feuilles, des brindilles dans une petite boîte-loupe (et découvrir leur nomdans un livre pour les plus âgés).

� Faire un vrai élevage lors du camp (poules, lapins, lombriculture, fourmilière…).

� Jouer un stratégo suivant la pyramide alimentaire.

� Chaque enfant reçoit la photo ou le dessin d’un être vivant de nos forêts. Il doit le mimer aux autres.

� Amener un baladin ou un louveteau à un endroit donné, les yeux fermés. Il peut ouvrir les yeux troissecondes puis on l’emmène plus loin. Il doit alors retrouver l’endroit aperçu.

� Faire de la confiture de myrtilles qu’on a cueillies soi-même.

� Se fabriquer un badge avec des éléments colorés de la nature (avec de l’adhésif double-face).

� Réaliser un moulage avec des objets trouvés dans la nature (on les enfonce dans de la terre glaise puison verse du plâtre sur le creux obtenu, après avoir “clôturé” les côtés).

� Fabriquer des parfums (en mettant divers éléments de la nature dans des petits pots hermétiques).

� Un parcours de 15-20m est semé d’objets fabriqués, certains sont visibles, d’autres pas. Les enfantspassent un à un et essayent de les repérer.

� Fabriquer des instruments de musique ou des marionnettes à partir d’éléments ramenés du bois.

� Se déguiser et se maquiller avec des éléments naturels pour un jeu d’approche.

Chaque scout sait que, quand il lève lecamp, il y a deux choses qu’il fautqu’il laisse derrière lui :

1. Rien

2. Ses remerciements : à Dieu pourla joie qu’Il lui a donnée et aupropriétaire du terrain qui lui ena permis l’usage.

Baden-Powell

Page 84: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute52

Avec les adolescents

(Certaines activités proposées ci-dessous sont facilement adaptables pour les plus jeunes)

� Miroir-miroir

Se promener lentement avec un

miroir à l’horizontal, tourné

vers le ciel, placé juste au-des-

sus du nez. Observer ainsi les

nuages, la cime des arbres…

� Komenkilest Certains végétaux sont assez impressionnantspar leur taille et d’autres caractéristiques.L’animateur fait deviner les différents records endemandant au groupe d’essayer de les visualiser.On joue à “plus grand ou plus petit” quoi !— La circonférence d’un séquoia moyen : 30 m— La hauteur de la plus haute jonquille : 1,55 m— La taille de la plus grande feuille de palmier :20 m x 3,50 m

— La circonférence du champignon comestiblele plus grand : 2,64 m— ...

� KomenkicourtOn propose plusieurs courses auxscouts. Le but n’est pas d’être le plusrapide mais d’être le plus proche possibledu temps d’un animal.

— Le 1m hérisson : 20 sec — Le saut de la grenouille (départ

accroupi donc) : ht 1m ou lg 3m — Le 10 m lapin : 0,64 sec (56 km/h,

impossible donc pour l’homme) — ...

� Veillée quizz-nature

Le thème de la veillée est la nature et plus parti-

culièrement les éléments qui ont été découverts

récemment à proximité du camp (l’eau, la forêt,

les animaux...). Les questions peuvent venir du

dossier « Vert de terre » ou de la série « Copains »

éditée chez Milan.

� Le kim despaires

L’animateur cache sousun drap 10 végétaux/ani-maux trouvés sur le site.Il les montre 1 minuteaux scouts qui ont 5minutes pour trouverles objets et faire unmontage identique.

� Safezcombien Chaque scout doit apporter un ou plusieurs objetsrecueillis dans la nature pour un poids total de 1kg. Puis on vérifie ensemble et on regarde les indices quipermettent de le vérifier.

� Oukilèlenord

Chaque scout doit positionner un bout

de bois sur un cadran commun, repré-

sentant pour lui le nord. Puis on vérifie

ensemble et on regarde les indices qui

permettent de le vérifier.

� Chacuncherche sonarbre

Les scouts se regrou-pent par paire. Unscout a les yeux ban-dés. L’autre le guide(le porte) vers unarbre. Le scout auxyeux bandés doit alorssentir, toucher,prendre un maximumd’informations sur sonarbre. Il est ensuiteramené à son point dedépart puis, les yeuxouverts, il doit retrou-ver son arbre. (Unconcours n’est vrai-ment pas nécessaire).

� Test de comparaison entre l’homme et l’arbreUn petit quizz— Commun : naître, grandir, respirer, transpi-rer, manger, boire, dormir, se défendre, êtremalade et mourir. (L’arbre mange par sesracines, il dort car il cesse toute activitépendant quelques semaines d’hiver, il sedéfend avec ses piquants, ses poisons, sonombre, ses racines)

— Arbre seulement : repousser— Homme seulement : marcher, parler et agir.

� Le grand X de l’écoute

Par 2 ou 3, les scouts

s’isolent avec une feuille

de papier et un bic. Ils

s’asseyent dans la

même direction et

écoutent. Ils doivent

noter ce qu’ils enten-

dent en le situant sur

un dessin en X. Après

5 minutes, ils comparent

leur écoute.

Festival d’activités nature

Page 85: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

7. La relation

La relation... un ingrédient qui ne manque pas de piquant

Nous proposons une relation pas comme les autres

Petits problèmes et grandes questions

1

2

3

La méthode scoute Les sept éléments 53

Page 86: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

1La relation...

un ingrédient qui ne manque pas de

piquant

La méthode scoute54

Sans une relation de qualité avec chacun de tes scouts,tout ton boulot s’écroule, tout est vide. Il faut d’abord qu’ily ait rencontre entre des personnes, entre toi et tes scouts,pour que les découvertes, les aventures en petits groupes oul’éveil aux valeurs puissent exister et avoir du sens.

La relation, c’est sans doute l’aspect le moins “technique”(mais après tout, les autres le sont-ils ?) de la méthode scou-te : tout y est affaire de rapports humains, de passion, de

sentiments, de manières d'être. On peut certes se formerlonguement à la relation, aux modes de communication…Reste qu’à un moment, il faut oser la vivre, oser faire le pasde l’enrichir avec un peu de soi !

Ce défi passionnant n’est pas simple : tu peux y prendredes coups, tu peux en donner aussi. Aucun groupe n’est évi-dent à gérer, aucun enfant ou adolescent n’échappe à despériodes compliquées ou à des réactions décevantes.

Tu as bien des atouts dans ton jeu pour offrir une chouet-te relation à tes scouts : tu es jeune, tu ne te prends pas ausérieux et tu ne ressembles ni au prof de physique, ni àpapa, ni à maman. Les scouts trouvent sympa d’avoir desanimateurs avec qui on peut parler de choses qu’ils com-prennent parcequ’ils sont “ grandssans être commeles grands ”.

A la fois ami,grand frère, guide,modèle... , tu vaspouvoir éduquer (si,si, c’est le mot)grâce à une relationétonnante... baséesur au moins huitqualités inégalables.

La confiance

Pour permettre à chaque scout d’être acteur de ses décou-vertes, il faut que tu lui laisses de l’air et du temps. Nous devonsfaire confiance. Et le montrer. Clémence osera alors mener son

projet d’arriver avec de nouvelles idées pour le prochainhike de patrouille ! Enzo osera alors se proposer commegardien lors du prochain match de hand-ball. Les scoutssont par nature assez créatifs, ludiques, entreprenants : ànous de leur dire : “Vas-y ! ”.

La confiance, nous l’offrons sans a priori, sans deman-de de garantie. Il y aura des erreurs... parce que tu aurasdonné la possibilité de faire des essais. Ensemble, on endiscutera, on se demandera comment les choses se sontpassées et comment on pourrait s’y prendre la prochai-ne fois. Comme adulte, ton rôle est évidemment de pré-venir le scout des dangers dont il n’a pas conscience.Faire confiance ne veut pas dire abandonner.

2Nous proposons une relation pas

comme les autres

Un sourire a deux fois plus d’effets qu’un grognement. Une tape sur l’épaule est un stimulant plus efficacequ’une piqûre d’épingle. Baden-Powell

Page 87: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

L’attention à chacun

Chaque scout est unique. Je lui découvre des besoins etlui, de son côté, exprime des envies. Le scoutisme fait le parid’avoir une oreille très attentive pour tous ces jeunes trèsdifférents les uns des autres et absolument originaux. Lescoutisme invite à s’occuper de chacun des membres dugroupe individuellement plutôt que de la masse.

Pour toi, cela veut dire simplement être là, l’oreille dispo-nible. Pour être ouvert aux rêves, aux goûts, aux réactionsde chacun. A ses difficultés aussi.

Les repères

Il est important d’oser dire “non” à certaines demandes, àcertains gestes : un enfant comme un ado a besoin de limitesclaires pour évoluer. Sans cela, il se sent seul. « Il me laissetout faire, de toutes façons, il s’en fiche, il n’a pas le temps ».Dans une société, l’adulte est celui qui est garant de la sécu-rité et de la règle. Il est bien entendu parfois plus facile delaisser faire que d’interdire. Mais les scouts sont les pre-miers à remercier à leur manière les personnes qui lesaident à se situer, à se dépasser ou à se retrouver.

Le sens

Un groupe ou un scout a le droit de comprendre le sensde nos décisions, de nos actes, de nos gestes. Cela prendaussi un peu plus de temps... mais tant qu’une personne neperçoit pas le sens d’un fait ou d’une idée, elle ne peut yadhérer, elle ne peut que se bloquer.

Le positif

Tout être humain a besoin de construire une image de soipositive. Il s’appuie sur cette estime de soi pour aller plusloin ou simplement pour digérer le présent. Une partieimportante de l’image que nous avons de nous-mêmes pro-vient des réactions des autres à nos comportements.L’animateur scout, par les encouragements qu’il prodigue,joue un rôle énorme pour aider un jeune à s’appuyer sur sesréussites, sur ses qualités. Un scout ne se sentira pas “ nul ”si nous mettons en lumièrece qu’il apporte. Renforçonspositivement, cela ne lui arri-ve peut-être pas tous lesjours ! Et quoiqu’il arrive, bat-tons-nous contre les éti-quettes négatives, qui enfer-ment le scout au lieu de l’ai-der à progresser.

L’authenticité

Souvent, Aurélien et ses copains t’assaillent de questions.Ils aimeraient savoir comment toi tu vis, ce que tu penses, situ crois en Dieu, comment tu t’en sors dans les études. Lesscouts ont besoin, pour construire leur propre personnalité,de rencontrer des personnes vraies, qui ont aussi des pro-blèmes, des questions, des joies. Grâce à toi, cette rencontreentre des personnes est possible : en acceptant de te dire unpeu, en osant exister en dehors de ton animation, en disanttout simplement “je”, tu fais le cadeau de ton estime : tu leurparles “d’Homme à Homme”. Une petite remarque : c’estévidemment très enrichissant pour un scout de te décou-vrir. Y compris de t’entendre parfois reconnaître ta fragilité,tes doutes. Jusqu’à un certain point toutefois : il a besoind’une certaine sécurité pour grandir… il n’a pas les épaulesassez larges pour te servir de confident ! Et il est clair qu’onne peut pas tout entendre à n’importe quel âge !

La cohérence

L’animateur, pour être un référent crédible, doit avanttout veiller à être cohérent : ses discours sont-ils traduitspar ses actes ? Est-il juste ? Cette interrogation est fonda-mentale dans toutes les relations humaines. Quel exemplede relation suis-je en train de donner ? Il ne s’agit pas decréer ici une culpabilisation générale… mais simplementd’inviter à montrer ce qu’on est de meilleur !

Le respect des autres acteurs de l’éducation

Parfois, le scout se confie et cherche des conseils ailleursque dans sa famille… où cela se passe peut-être sous un cli-mat orageux, à l’adolescence par exemple. Il est logique quela relation que tu proposes et le discours que tu tiens soientparfois très différents de ce que le scout vit avec certainsmembres de sa famille.

Le dialogue avec les parents permet de comprendre cer-tains de ces conflits de valeurs mais il serait vain de vouloirégaliser complètement les terrains : la personnalité se cons -truit aussi par confrontation. L’essentiel reste de ne jamais

dénigrer un proche qui,quels que soient ses dis-cours ou ses principes,est important pour lejeune. De même, il estprécieux de pouvoir ren-forcer l’action d’un autrepartenaire éducatif : l’é -cole. Un scout qui décro -che peut trouver unfameux stimulant en sonanimateur qui l’encoura-ge à étudier, même sic’est dur et qu’il a enviede faire autre chose.

La méthode scoute 55

Le chef qui est un héros aux yeux deses garçons tient dans ses mains unlevier puissant pour leur dévelop -pement, mais en même temps assumeune grande responsabilité.

Baden-Powell

Page 88: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

3Petits problèmes

et grandes questions

La méthode scoute56

L’autorité

En tant qu’animateur, comment se faire écouter lors d’unrassemblement, au moment d’expliquer un jeu, par exemple.Faut-il avoir l’air particulièrement sévère ?

Un jeune doit en effet apprendre à respecter quelqu’unqui s’exprime. On ne peut transiger avec ce principe.

Pour être écouté lors d’un rassemblement ou pour queles scouts soient attentifs à tes demandes, la meilleuregarantie est l’intérêt de ce que tu dis. Un grand jeu attirantsuscitera davantage d’écoute qu’une activité déjà faite troisfois.

Après avoir capté l’attention du groupe, tu utilises diffé-rents médias pour communiquer : la voix, le regard, les ges -tes, un panneau, un exemple de prise “ au ralenti ”. Inutile decrier s’il y a déjà du bruit. Demande le silence calmement,attends-le si nécessaire.

Les animateurs doivent se montrer solidaires de celui quis’exprime. On peut se placer à côté des plusturbulents pour les encadrer.

La sanction

Quand un scout triche, vole dans un maga-sin ou pousse un nouveau dans les orties,faut-il le punir ? Cela sert-il à quelque chose ?

La sanction permet à une personne de prendre conscien-ce qu’elle a transgressé une règle. Si on laisse tout passer, lerisque est grand de créer l’impression d’une impunité pourle jeune ou d’un désintérêt de la part de l’adulte.

Le choix d’une sanction doit toujours être proportionnelà la gravité de la transgression. L’objectif est éducatif : lasanction doit aider à comprendre la faute et, si possible, à laréparer. En aucun cas, il ne s’agit de chercher à abaisser, àhumilier : cela n’amènerait qu’à une escalade ! Il s’agit detourner ensemble la page, en retirant quelque chose. Parfois,la réparation n’est pas possible : le scout en faute doitcependant être amené à s’investir dans la consolation de savictime, au-delà d’un “ pardon ” vécu comme une simpledéclaration de circonstance.

Les privilèges

Le staff peut-il se garder un bon repas dans une petite piècerien qu’à lui ? Peut-il s’aménager quelques privilèges : des bon-bons à volonté, du coca quand les scouts n’ont que de l’eau,l’utilisation du GSM alors que cela a été “ interdit” ?

C’est évidemment notrecohérence qui est ici en jeu.Un groupe scout est unepetite communauté qui sedéfinit en principe desrègles qui valent pour tous.Chacun de ses membres ales mêmes droits et lesmêmes devoirs : se battrepour ce principe, c’est agirpour éduquer à la justice.

Ce n’est pas parce que le sujet estcomplexe qu’il faut l’éluder. Voici

quelques propositions de réponse à desinterrogations fréquentes et légitimes

d’animateurs scouts.

L’attitude du chef a la plus grande importance, car c’est engrande partie sur son caractère que ses garçons moulerontle leur. Il faut donc qu’il envisage son rôle d’un point de vuebeaucoup plus élevé que celui de ses convenancespersonnelles, et que, en vue du bien commun, il accepte defaire passer au second plan ses opinions à lui. C’est cela lavraie discipline. Baden-Powell

Page 89: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute 57

La disponibilité

Il est légitime que les animateurs aient besoin de soufflerà certains moments ou de tenir réunion. Mais nous devonsnous organiser pour offrir un maximum de disponibilitésaux scouts.

Les moments libres sont de belles occasions de passer dutemps avec eux, de mieux connaître certains, de soutenird’autres un peu en difficulté.

La vie commune se gère ensemble. C’est une source desocialisation essentielle dans notre éducation par l’action. Ilfaut donc construire un esprit collectif. La cuisine est ouver-te : c’est un bon lieu pour venir donner un coup de main.Bien entendu, à certains moments, pour des raisons de sécu-rité, elle n’est plus accessible qu’à quelques personnes.

Un staff fort nombreux doit se méfier de la tentationinconsciente de se retrouver très souvent ensemble, sans lesscouts. Quand ces moments se multiplient, il est précieuxque l’un ou l’autre animateur attire l’attention des autres surla dérive.

Les secrets et les confidences

Un scout fait part à son animateur d’un secret bienembarrassant… qu’en faire ?

La confiance que tu offres, tes scouts te la rendent très vite.La leur est aussi précieuse que la tienne. Parfois, des secretsse disent, une connivence s’installe. Hugo n’a sans doute pasenvie que tu en parles à ses parents. Il aurait l’impression que

tu parles “sur son dos”, que tu le trahis… alors qu’il vitquelque chose de fort avec toi. Bien sûr, les parents ont ledroit d’être informés des aspects fonctionnels de la vie dugroupe. Ainsi, quand la sécurité du scout est en jeu (si l’ondevient, par exemple, confident d’une situation de maltraitan-ce), certains “secrets” ne peuvent être gardés... et il faut expli-quer la situation au scout : on ne peut pas garder une infor-mation si lourde, il faut en parler pour que la situation chan-ge. Mais pour le reste, ce qui se vit entre les scouts et toi vousregarde… et les parents à qui on l’explique peuvent le com-prendre. L’animateur d’unité, adulte reconnu comme tel parles parents, peut t’aider à gérer ces situations délicates.

Les secrets reçus t’invitent parfois à l’action au sein du grou-pe. Si un scout te confie, parfois même à demi-mots, que lesplaisanteries sur son poids commencent à devenir lourdes, tupeux chercher un moyen de les empêcher ou d’y mettre fin,sans pour autant révéler l’origine précise de ton intervention.

Les extrêmes : timides, agités etgrandes gueules

Comment réagir face à des enfants timides ou à leurcontraire : des scouts qui prennent un peu trop de place ?

Chaque scout est une personne unique, qui a droit à sa chan-ce et à sa différence. A nous d’éviter d’en cataloguer certainsdans des étiquettes fortes, lourdes et parfois galvaudées.

Certains traits de caractère demandent un peu plusd’énergie, de tactique et de temps.

Un scout qui s’exprime peu a besoin que les animateurss’intéressent à lui. Ce n’est pas parce qu’il s’efface qu’ildemande à être effacé. La timidité est complexe et vient deloin. Elle s’atténue par la mise en confiance discrète et régu-lière. Bien plus que par une stimulation rapide du type« Allez, ose ! Aie confiance ! »… qui ne fait en général querenforcer la difficulté.

D’autres scouts ont besoin de s’exprimer tout le temps. Ilsprennent plus de place. Cela cache parfois un grand malaise…mais nous ne sommes pas psychanalystes. Ces scouts deman-dent eux aussi un peu de patience. On pourra leur glisser par-fois des invitations discrètes à laisser de l’air aux autres; on nepeut en effet les renforcer dans leur envahissement.

Page 90: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute58

Certains ont un autre besoin : bouger, faire autre chose,repartir sans cesse. Ils ont de l’énergie à revendre. Rien àvoir cependant avec l’hyperkinétisme, un terme trop facile-ment utilisé, qui définit un véritable trouble dont les parentsauront parlé si nécessaire. Les enfants remplis de vitalité ontbesoin d’espace. Nous pouvons aussi les aider à canaliser ouutiliser leur énergie à travers des activités manuelles, artis-tiques ou sportives.

Et il y a encore tous ces scouts un peu trop parfaits, tropconformes, qui pourraient passer inaperçus face aux “durs àcuire”.

La coéducation

Que cherchons-nous avec la rencontre des deux genres ?

Depuis 1973, notre fédération a choisi de proposer auxunités de passer en coéducation. La coéducation, c’est plusque la juxtaposition des deux genres. Il s’agit de permettreaux jeunes d’apprendre à respecter le rythme, les sensibili-tés et les aspirations de chacun. Chaque sexe valorise parexemple très différemment une activité. Pour les unes, unhike sera réussi si on s’est bien amusé et qu’on a bien dis-cuté; pour les autres, il sera réussi si on a fait quelque chosede fort physiquement. En jouant, en mangeant et en s’orga-nisant ensemble, filles et garçons peuvent développer desattitudes positives les uns envers les autres.

C’est une proposition : plutôt que de vivre l’un à côté del’autre, garçons et filles sont invités à se rencontrer dans lerespect de leurs différences.

Elle demande une utilisation nuancée. Au sein d’une sec-tion en coéducation, il est important qu’il y ait des momentsoù garçons et filles vivent des choses séparément, que cesoient des activités ou des moments d’échanges. D’autrepart, il faut veiller à contrer la tendance naturelle à être plusexigeant avec les filles : souvent, on leur demande de prou-ver qu’elles savent faire autant si pas mieux que les garçonsdans des activités conçues à la base pour ces derniers.L’inverse est plus rare…

La peur

Une bonne trouille : parfois, ce sont les scouts eux-mêmes quien redemandent ! Comme si le quotidien n’en offrait pas suffi-samment d’occasions.

Nombreux sont ceux qui aiment jouer avec leurs limites, émo-tionnelles notamment. La société valorise beaucoup les émotionsfortes. Mais attention : ce n’est pas parce qu’un scout demande àêtre effrayé qu’il est capable d’assumer la peur commandée.

Le scoutisme entend former des citoyens confiants. Laconfiance ne s’acquiert que par des expériences positives. Lanuit s’apprivoise peu à peu, la solitude aussi. La peur ne seguérit pas par la peur… on ne s’habitue pas, on s’enfonce !Pas question donc d’embarquer des scouts dans des expé-riences qui pourraient les marquer négativement. Ce seraittrop facile pour une équipe de jeunes adultes de “ se marrer ”ainsi sur leur dos. Des activités comme un jeu de nuit simu-lant un accident ou un enlèvement, par exemple, sont stricte-ment proscrites. Dans une activité avec des enfants, les per-sonnages sont bien fictifs et doivent être identifiés commetels : c’est un jeu, qui commence par « Il était une fois »…

Leur idole

Un animateur peut-il devenir le modèle absolu d’un scout ?

Animer, c’est être regardé. Il n’y a aucun doute, aucuneéchappatoire. Tout animateur est un modèle : il est regardéavec intérêt par les scouts, qu’il le veuille ou non, et sans pou-voir choisir les moments les plus favorables. Les scouts réagis-sent à son comportement, à ses paroles, à son look. Alexia aété épatée par les quelques mots que Pélican a dits à Nicoquand celui-ci a tout claqué sur la table en disant “Je n’y arri-verai jamais”. La façon dont il l’a encouragé, c’était impres-sionnant. Peut-être qu’un jour ou l’autre, elle s’inspirera de cemoment fort pour remonter en douceur, le moral d’une deses copines de cours... Nous éduquons aussi par notre exem -ple. Pour qu’il soit source d’enrichissement, nous avons unesolide référence : la Loi scoute. Les valeurs qu’elle proposenous appellent à être un modèle positif.

Page 91: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute 59

Si un de nos scouts se met à faire de nous une référenceabsolue, il est important de l’inviter à chercher avant tout àconnaître ses propres goûts, à créer sa propre personnalité.Mais cette phase d’identification fait partie de l’adolescence, ellen’est pas bien grave.

Un bouc émissaire

Comment réagir quand un groupe met en œuvre ce méca-nisme cruel mais naturel ?

Enfance ne rime pas avec innocence. Les enfants et les ado-lescents sont régulièrement très cruels entre eux. Ainsi, dès 9 ans, un groupe peut mettre un de ses membres à l’écart et luiinfliger des souffrances morales ou corporelles. Le bouc émis-saire est choisi en raison d’une quelconque différence, physiqueou psychologique. Le groupe se donne l’illusion de se souderdavantage en s’alliant contre une faible victime.

Un éducateur qui repère le phénomène doit intervenir. Sinon,il cautionne. La victime doit se sentir reconnue et protégée. Lescoupables doivent réfléchir à leur attitude, au chemin qui les aconduits jusque-là et réparer leur faute, ne serait-ce que sym-boliquement, en présentant leurs excuses.

L’alcool

Est-ce juste un défi à l’interdit ?

Un adolescent est comme un bulldozer : il pousse jusqu’à cequ’un mur plus fort l’arrête. C’est un âge où l’on aime bouscu-ler les interdits. L’alcool est tentant. Le discours ambiant loueune certaine manière de “ faire la fête ”.

Le scoutisme veut former des êtres libres et autonomes,capables de relations vraies. Il refuse donc les produits quicréent des états artificiels. Il privilégie aussi une relationsaine avec son corps, avec sasanté. Si un groupe de scouts ouun scout se livre à la consom-mation d’alcool, une clarificationdes règles s’impose.

Un contrat peut être passé avec les intéressés. En cas de nonrespect, il faudra peut-être travailler avec les parents pour aiderà résoudre ce problème. Nous ne sommes évidemment pas desthérapeutes mais nous devons aider à mettre en place l’aidenécessaire : l’alcoolisme chez les jeunes, cela existe vraiment !

Les produits psychotropes

Qu’en pense le mouvement scout ? Comment réagir ?

Le scoutisme respecte la loi en la matière. Un produit comme lecannabis est interdit. Mais quelle que soit l’évolution des texteslégaux, il refuse le recours à des produits qui altèrent l’état de con -science et la manière d’être en relation. Ils sont dangereux pour lasécurité et nuisibles pour le développement de la personne.

Comme pour l’alcool, si un groupe de scouts ou un scout estsurpris en train de consommer, une clarification des règles s’im-pose. Un contrat peut être passé avec les intéressés. En cas denon respect, il faudra peut-être travailler avec les parents pourmettre en place une aide nécessaire. Car en tant qu’éducateurs,nous ne voulons pas nous débarrasser de la personne mais l’ai-der à revenir à une situation de non consommation.

La cigarette

Faut-il laisser les scouts “ devenir des hommes” au prix deleur santé ?

Le jeune découvre régulièrement la cigarette dans un desgroupes de pairs qu’il fréquente. Il est donc probable qu’un cer-tain nombre fume pour la première fois chez les Scouts.

Chaque groupe peut élaborer, en conseil, sa manière de gérer letabac. Les animateurs devront être cohérents par rapport à ces

décisions. Mais nous sommes aussiappelés à prendre nos responsabili-tés dans le cadre de l’éducation à lasanté. Le tabac tue, énormément etatrocement. Une troupe ou unposte peut donc être amené àorganiser une réflexion sur le sujetet à mener des actions pour luttercontre cette consommation.

Pas simple tout cela…L’ensemble de la proposition éducative scoute essaiede contribuer à apprendre à dire librement non à cesdangers. N’empêche. Alcool, cigarette, joint : il y a dequoi empoisonner la vie d’un animateur ! La fédérationet ses cadres continuent, avec différents partenairesautorisés, à essayer de t’aider à gérer ces difficultés.

Page 92: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute60

D’une branche à l’autre : une relation et des besoins en évolution

La relation est vitale, la solitude tragique. Le pionnier a autantbesoin de cette relation de qualité que le baladin, mais pas toutà fait pour les mêmes raisons ni de la même manière. Plus onavance dans les branches, plus l’écart d’âge entre scouts etanimateurs se réduit : cela appelle une certaine adaptation dela relation. Quelques repères pour construire une relation quiparticipe au développement affectif de chacun…

Avec le louveteau

Dès 8 ans, l’important désormais, cesont les copains. L’enfant découvre plusprofondément les joies et les difficultés de la vie en groupe. Ilconstruit son image de lui-même à partir de celle que luirenvoie le groupe. Il est donc essentiel de créer un bon climatdans le groupe, de le préserver et de l’améliorer, à travers desmoments de conseil ou des interventions plus individuelles pouraider chacun à travailler dans ce sens : les animateurs aident àfixer et faire respecter des règles claires de vie commune. Lelouveteau, qui a une grande soif de justice à cet âge, appréciera.Les jeux ou les ateliers doivent aussi permettre à chacun demontrer ses talents.

Les animateurs valorisent l’accueil de chacun et son respect partous. Ils encouragent chacun, soulignent régulièrement lesqualités et les compétences de chaque louveteau, en privé ou enpublic.

A cet âge, on commence déjà à tester les limites des autres, del’adulte notamment : on désobéit pour savoir jusqu’où on peutaller. L’animateur rappelle les règles et aide à comprendre quene pas laisser tout faire est une forme d’attention et de respect;c’est aussi une preuve de confiance dans la capacité dulouveteau à montrer un autre visage, à ne pas se laisserentraîner vers n’importe quoi.

Mais l’animateur commence aussi à donner aux enfants desclés pour résoudre eux-mêmes des conflits avec les autres : lanégociation s’apprend dès cet âge.

Cette vie intense avec les autres consomme beaucoup d’énergie.Les enfants de 8 à 12 ans ont vraiment besoin de conditions devie saines pour aborder sereinement chaque journée (sommeil,hygiènes alimentaire et corporelle, équilibre entre jeuxphysiques et activités plus calmes).

Des attitudes-clés

✔ Valoriser l’individu face au groupe, devenu essentiel

✔ Permettre d’exprimer ses talents

✔ Construire ensemble des règles claires

✔ Comme adulte, garantir les limites, tenir bon et direpourquoi

✔ Apprendre à négocier

Avec le baladin

Pour un enfant de 6-8 ans,l’adulte joue un rôle crucial !Le baladin cherche sans cesse son approbation et son affection,comme pour se rassurer en se disant qu’il est “dans le bon”. Carc’est l’adulte qui “sait” (ce qu’il faut faire, comment ça marche,si c’est bien…). En tant qu’animateur, tu endosses donc un rôlede modèle considérable : entre 6 et 8 ans, on ne tient pasencore vraiment compte de l’avis des copains; celui des grands,par contre, est souvent décisif. D’où l’importance de valoriserton petit scout. Mais aussi de faire attention à tes propos quandtu lui laisses la parole, afin de ne pas l’influencer.

Le baladin est encore au début de la construction de son estimede soi. Pour développer une image positive de lui-même, il ad’abord besoin d’évoluer en confiance dans un climat desécurité physique et psychologique ! Physique : terrain et gîtesûrs et accueillants, calme (le bruit est une des premièressources de stress), activités intenses mais pas périlleuses…Psychologique : limites visibles, règles claires, stables, sensées,tendresse et cohérence des animateurs (ce que je dis, je lefais…), existence de petits rituels, de repères (dans le temps etdans l’espace)…

Enfin, tu peux aider ton baladin à grandir en lui permettantd’enrichir sa palette d’expression des émotions : faire desdessins, discuter après une histoire, trouver de nouveaux motsou simplement “les bons mots”… Tu peux aussi l’aider à faire ladistinction entre ce qu’il a le droit de ressentir et les limitesdans la façon d’exprimer ces émotions.

Des attitudes-clés

✔ Créer un climat de confiance via un cadre rassurant

✔ Aider à se créer une image positive de soi

✔ Expliquer patiemment en passant par le concret

✔ Aider à s’exprimer librement

Page 93: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scoute 61

Avec l’éclaireur

12 ans est un âge de rupture. L’enfancese termine, la période de transitionvers l’âge adulte commence. Le jeune veut prendre ses distancespar rapport aux parents. Il recherche l’ami, le confident. Lemonde des adultes est perçu tantôt comme hostile, tantôtcomme étrange, parfois comme attirant.

L’animateur se retrouve donc souvent face à des êtres un peuinstables, contradictoires, excessifs : des personnalités en pleineconstruction, souvent gênées de l’être. Tout change, au prixd’un certain malaise. Les transgressions fréquentes des règlesn’en sont pas pour autant admissibles : fermer les yeux sur lesbêtises n’aidera jamais personne à grandir. Eviter simplementd’entrer dans une logique agressive, parfois cherchée par l’adolui-même, dans sa difficulté de communiquer.

L’animateur peut jouer un rôle crucial dans cette phase : il offrela possibilité de construire du positif, de prendre desresponsabilités et de se sentir reconnu pour ce que l’on est. Latroupe peut vraiment être un cadre de plaisir et de joie, unélément un peu stable dans cette vie qui remue.

L’adolescent a parfois besoin de se retrouver seul, de respirer endehors du groupe mais il ne veut pas pour autant se sentir seul,à l’écart. L’animateur a un rôle important pour aider celui quiperd pied dans sa patrouille ; il doit parfois favoriser laréconciliation ou le respect de l’accueil permanent de chacun.Le soutien à apporter aux CP doit permettre que la patrouillesoit réellement un lieu où l’adolescent peut développer uneimage positive de lui-même.

Des attitudes-clés

✔ Créer une ambiance de respect permanent

✔ Aider les patrouilles à être des lieux dereconnaissance pour chacun

✔ Ecouter, aider à exprimer mal être et malaises

✔ Considérer le jeune pour ce qu’il est : pas encore unadulte, peut-être, mais certainement plus un enfant !

✔ Tenir bon, maintenir des limites

✔ Garder son calme, éviter les pièges conflictuels

Avec le pionnier

L’adolescent de 16 ans est loin del’enfance. Il a changé, grandi et va tenterd’y voir clair, d’assumer toute cette évolution. Il reste enrecherche de multiples repères. L’animateur Pionniers en est unet doit veiller à la grande cohérence entre ses actes et sondiscours. Le pionnier a besoin d’un adulte devant lui, pas dequelqu’un qui joue au grand ado pour “ rester cool ”.

L’esprit du pionnier est en effervescence, il se pose des tas dequestions graves sur la vie. Il a donc besoin d’être rassuré surla légitimité de ses questionnements, de ses doutes.

Le grand ado est aussi titillé par la peur du regard de l’autre :pas facile de s’accepter tel qu’on est devenu. L’animateur peut lerassurer, l’aider à rester en confiance. Il doit être le premiergarant qu’on ne cherche pas à le ridiculiser, surtout devant legroupe.

Ce groupe est un lieu essentiel pour le jeune : il n’aime pasrester seul quand les autres sont là, il a besoin d’être avec legroupe, parfois sans autre but que de se sentir membre d’unensemble structuré. L’animateur pousse à l’action et permet deprendre confiance dans la prise de responsabilités au sein d’uneentreprise collective. Il doit dès lors éviter d’agir à la place despios mais plutôt les renvoyer à leurs engagements.

Enfin, le jeune de 16 à 18 ans découvre la relation privilégiée etintime avec l’autre, entre tendresse et maladresse, entre amouret déconvenue. L’animateur reste disponible pour rassurer lepionnier sur ses tâtonnements.

Des attitudes-clés

✔ Etre un modèle cohérent, fiable

✔ Etre disponible pour parler, aider à comprendre

✔ Rassurer sur la légitimité des questionnements etdes essais divers

✔ Aider à s’accepter tel qu’on est devenu,physiquement notamment

✔ Pousser à agir, à s’engager, à assumer sesresponsabilités

Page 94: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

petites idées, grands projets

Page 95: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

petites idées, grands projets

Page 96: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

petites idées, grands projets

Page 97: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

Des cahiers spécifiques pour aller plus loin ou pour passer à l’action.Tous sont vendus à prix coûtant dans les magasins partenaires de lafédération.La plupart sont disponibles sur le site www.lesscouts.be, rubrique Animer.

� La farde du camp : pour t’accompagner à chaque étape !

� Des outils pour les ateliers, la vie dans la nature, la fête d’unité...

� Des cahiers à propos du rôle de l’animateur d’unité, de la relation avecles parents...

Beaucoup d’exemples, de schémas, detémoignages :

pour te soutenir !

Près de 50 autres outils à ta disposition !!!

Page 98: FA_SC01E_Methode_eclaireurs_070511

La méthode scouteUn parcours progressif, de 6 à 18 ans

Un programme cohérent et des outils spécifiques

© Les Scouts ASBLEditeur responsable : Pierre SCIEUR – rue de Dublin 21 – 1050 Bruxelles

tél 02.508.12.00 - fax 02.508.12.01 - [email protected]

www.lesscouts.be

+ + +

=