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Le Magazine du Syndicat deS induStrieS de MadagaScar

Une réalite à optimiser pour

Madagascar

T.I.C. : HUB DE

L’OCEAN INDIEN

Rude combat des industriesNos Régions | SUD-OUEST

Investir, seul clé du développement

Food and Beverage

GRATUIT

cAhIER SpécIAl EBIT : MADAGAScAR HUB DE l’OcéAN INDIEN

n° 6 - nov. / déc. 2010

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éditorial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

Capital eCo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

HUB de l’oCeaN iNdieN Une réalite à optimiser pour Madagascar . . . . . . . . . . . . . 6

les iNdUstries aU qUotidieN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

première ligne | Bientôt une foire du lait à Madagascar . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

régioN | sUd oUest . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28

regioN sUd oUest | rude combat des industries pour le développement 28

HasYMa | redémarrage de l’activité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

Copefrito | a la sauvegarde de la filière pêche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

artisaNat | Valorisation du tapis d’ampanihy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

iNdosUMa | Une raffinerie à grande capacité de production. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

spirUsUd | pionnier dans la production de spiruline . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

toUrisMe | redémarrage difficile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35

la Vie dU siM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36

aCtUalités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

CHroNiqUe des leCteUrs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38

les standards de référence d’ambatovy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38

Sommaire

1 bis, Rue Patrice LumumbaAntananarivo - MadagascarTél. : +(261) 20 22 240 07E-mail : [email protected] web : www.sim.mg

Fondateurs Hery Ranaivosoa, Fredy Rajaonera, Laurent Rajaonarivelo, Stéphane Raveloson, Damase Andriamanohisoa, Karim Barday, Francis Rajaobelina, Franck Fohine, Claude Ratefiarisoa

Directeur de publicationClaude Ratefiarisoa

CoordonnatriceLéa Ratsiazo

Ont collaboré à ce numéro- Fanjanarivo Symonette- Felana Lalatiana- Mialy Razanajatovo

Régie Publicitaire : Mialy Razanajatovo

Maquette : Hery Lalaina Razafimamonjiraibe

Impression : Imprimerie NIAG Tél. 22 204 20 - [email protected]

Dépot légal : N°06-Octobre 2010

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le MagaziNe dU sYNdiCat des iNdUstries de MadagasCar

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4 EXPANSION MADAGASCAR - NOVEMBRE / DECEMBRE 2010 - N°6

editO

Mesdames et Messieurs, chers lecteurs,

Un des faits marquant cette rentrée est la publication de la loi des finances rectificative 2010. En effet, quand le SIM avait émis sa désapprobation à l’encontre de la loi des finances 2010, les « maîtres d’école » lui avaient promis de faire un effort, s’il y aura une loi rectificative, pour tenir compte de quelques dispositions favorables au développement de l’entreprise prévues dans le plan de relance. Mais finalement, cette loi n’est pas faite pour nous : les articles premier et deux de ce texte spécifient bien que les dispositions tant du code général des impôts que du code des douanes restent sans changement. En fait, ce n’était qu’une promesse mais pas une parole donnée. Il ne faut pas leur en vouloir et à la prochaine.

Certes, cela ne veut pas dire qu’ils nous oublient. Loin de là. En reconnaissant l’existence de fraudes et de fausses déclarations à l’importation, faits que le SIM a toujours dénoncés à cor et à cri, quelques actions ont été initiées pour enrayer ce fléau.

D’une part, une rencontre a été organisée par l’administration pour réunir tous les acteurs concernés par le sujet qui a débouché à la mise en place d’un comité technique de réflexion. Si l’objectif est louable, l’approche adoptée ne permettrait pas de répondre aux attentes des opérateurs, du moins dans l’immédiat. Malgré les débats animés dans ces comités, on risquerait toujours de ressortir au final un «dromadaire » au lieu d’un « cheval ». Ne serait–il pas plus simple d’appliquer immédiatement les textes en vigueur avec plus de rigueur et d’impartialité et d’apporter les modifications ou rajouts au fur et à mesure des lacunes constatées ?

D’autre part, une mesure, que le SIM avait déjà proposée depuis un certain temps, vient d’être appliquée à travers une note de l’administration douanière. Il s’agit de la fixation d’une valeur minimale déclarée au dédouanement sur les produits classés « sensibles ». Les premiers produits visés dans cette première note sont le sucre, la farine, les oléines et le ciment, et elle est appelée à évoluer même mensuellement, ce n’est plus une promesse, mais une parole donnée. En effet, plusieurs produits finis importés devraient être concernés par cette note, une petite enquête statistique nous a permis de constater que la valeur déclarée au dédouanement ne représente même pas la valeur déclarée des intrants utilisés dans la fabrication locale de produits similaires. Cela concerne les bonbons, les biscuits, les piles, les lubrifiants, le lait concentré sucré, les pâtes, et bien d’autres… Nous encourageons par conséquent la douane à poursuivre leurs efforts car on risque à la fin de l’année de constater qu’il n’y aura plus d’importation de sucre ni de farine mais directement du pain, des gâteaux, des bonbons et des biscuits pour les fêtes, et tout cela au détriment des recettes publiques et de l’industrie nationale. Partez toujours de notre slogan « Je Consomme malgache, tous nous y gagnons »

Comme dossier, EXPANSION MADAGASCAR traitera dans ce numéro « les télécommunications », thème qui coïncide avec la tenue de « EBIT 2010 ». Nous vous livrons les forces et faiblesses de notre pays pour qu’il ne devienne le hub de l’Océan Indien, et en supplément un cahier spécial sur cet évènement économique d’envergure qui se tiendra du 11 au 17 octobre 2010

Enfin, dans notre rubrique écho régional, nous vous présentons l’Atsimo Andrefana, une région qui, historiquement, devrait connaître un essor dans les complexes agro-industriels mais ce qui n’est pas encore le cas jusqu’à maintenant.

Bonne lecture

Le Comité Directeur

Editorial

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6 EXPANSION MADAGASCAR - NOVEMBRE / DECEMBRE 2010 - N°6

caPitaL ecO

TIC | HUB DE L’OCEAN INDIENUne réalite à optimiser pour Madagascar

Hub de l’océan Indien. Est-ce un potentiel qui est encore à creuser pour Madagascar ou une réalité

qui reste à exploiter ? Des experts du sec-teur répondent : « Il faut d’abord rappeler ce qu’est un hub. C’est un lieu de transit de bu-siness. Et Madagascar a un positionnement géographique idéal pour s’engouffrer sur ce créneau. De plus, il compte déjà plusieurs infrastructures à même de l’aider à dévelop-per un hub. Il y a le câble Eassy et le câble Lion 1 connecté au câble Safe. Au Sud donc, l’interconnexion à l’international est par-faite pour les investisseurs puisqu’elle offre la redondance voulue en cas de coupure. Elle permet ainsi une sécurisation maximale des trafics. C’est le principal souci de ces inves-tisseurs et pour ne pas les décevoir, les opé-rateurs sont condamnés à s’entraider pour éviter toute coupure ».

En matière de trafics internationaux, le seuil tolérable pour la coupure de la connexion haut débit est de 5 minutes par an. Certains câbles sont très performants et affichent

moins de 2 minutes de coupure par an. Le seuil de tolérance est très serré parce que le câble véhicule des opérations comme les transactions bancaires, les services comp-tables et financiers d’entreprises, les appels pour le compte de sociétés, les envois de sons et d’images, etc. Particulièrement pour les transactions bancaires, l’erreur tolérée est de 1 sur 10 000 et il faut la régulariser en moins de 12h. Comme quoi, il faut une sécurisation maximale qui ne concerne pas seulement la performance des câbles, mais aussi la fiabilité du système anti-piratage.

En ce qui concerne les infrastructures au nord du pays, la sécurisation est également assurée par l’existence de plusieurs câbles. Il y a Eassy et bientôt aussi Lion 2 prévu relier le Nord aux Comores, Mayotte, Mombassa et puis à l’international. Et puis, il y a les câbles Safe, SAT3, Seacom, et aussi le projet de câble Ravenal devant relier Madagascar à La Réunion. On peut citer le projet Séganet, également de dimension régionale mais plus étendue que Ravenal. Comme pour le Sud,

Pays 2009

la réunion 35,82

afrique du sud 14,69

Botswana 11,79

tunisie 11,70

Maurice 11,37

sénégal 10,54

Bénin 9,70

Maroc 9,47

Cameroun 9,40

Côte d’ivoire 9,06

lesotho 8,58

algérie 8,31

egypte 7,55

ghana 6,41

Mozambique 6,09

Kenya 5,36

tanzanie 4,85

Madagascar 4,50

(Source : Informa Telecoms & Media)

chiffre d’affaireS MOyen Par cLient (en dollars)

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ces câbles offrent la redondance voulue au cas où il y a coupure de certains d’entre eux. Bref, Madagascar a les atouts en infrastruc-tures pour se positionner en tant que hub de l’océan Indien dans le domaine de la délocali-sation des services TIC. Seulement, les tarifs demeurent encore plutôt élevés.

Les tarifs de Seacom sont très attractifs

Inscrit dans le protocole de Kigali du 2 août 2006 et dont Madagascar est signataire, le câble Seacom est déjà tiré à 180 km au large de Toliara. Il offre des avantages indéniables. Il propose 30 dollars par mois par gigabit, contre un prix moyen de 1 150 dollars par mois par mégabit pour d’autres câbles. A La Réunion, le mégabit dépasse les 300 dollars. En fait, Seacom opte pour ce que l’on appelle les tarifs encadrés. Il s’agit d’une grille tari-faire basée sur le point où se situe le client, et la destination vers laquelle il envoie ou reçoit des données, des images ou des sons. La dis-tance entre ces deux points n’est pas calculée

Fanjanarivo Symonette

7N°6 - NOVEMBRE / DECEMBRE 2010 - EXPANSION MADAGASCAR

Délocalisation de services informatiques : Madagascar n’est pas parmi les 50 meilleures destinations

L’étude du spécialiste américain des études stratégiques internationales, AT Kearney, pu-bliée en avril 2010 ne laisse pas entrevoir la place de Madagascar dans ce secteur. En effet, le pays ne figure pas dans le classement des 50 meilleures destinations au monde en matière de délocalisation de services informatiques (offshoring ou outsourcing). Même si le pays dispose du très haut débit avec l’arrivée de deux câbles, plusieurs problèmes se posent encore et forment des entraves au développement du hub. On peut citer l’inadé-quation du cadre juridique à l’évolution rapide des technologies, les tarifs encore élevés pour les capacités nécessaires à une connexion très haut débit, un climat des affaires qui semble dénoter, entre autres, une instabilité juridique, etc. Bref, le pays manque encore d’atouts cruciaux pour attirer les investisseurs.

Depuis plus d’une décennie pourtant, des pays comme le Maroc, la Tunisie, le Sénégal et Maurice craignent l’émergence de Madagascar dans le secteur. Mais ils peuvent être tranquilles car jusqu’ici, ces pays figurent parmi les 50 meilleures destinations, alors que la Grande Ile n’est nulle part dans ce classement. Le Maroc est au 30ème rang, la Tunisie au 17ème, l’île Maurice au 25ème, le Sénégal au 26ème, l’Afrique du Sud au 39ème, l’Egypte au 6ème et le Ghana au 15ème. Ces 7 pays sont les seuls du continent à figurer dans le classement d’AT Kearney. Le Sénégal, le Maroc et la Tunisie sont les plus performants dans le secteur des centres d’appels. Sinon, les premières places sont trustées par le trio asia-tique Inde-Chine-Malaisie. Il faut signaler que l’outsourcing est générateur d’importants revenus. Selon le cabinet américain, il représente 30 milliards de dollars de revenus mon-diaux et enregistre une croissance de 25% ces deux dernières années. Ces chiffres excluent les délocalisations dans les pays en développement, c’est-à-dire les services proposés par des pays comme le Sénégal et le Ghana.

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caPitaL ecO

dans le tarif. Cette grille tarifaire ne vise pas nécessairement un retour sur investissement sur le court terme.

Mais grâce à des tarifs très compétitifs, les propriétaires de câbles ayant opté pour l’en-cadrement des tarifs drainent une impor-tante clientèle. Ils arrivent ainsi à optimiser assez rapidement l’utilisation de leurs câbles. Pour ne rien gâcher, Seacom relie Marseille à Port-Soudan, il fait aussi la liaison entre Mombassa et l’Inde. Mais pour l’heure, Ma-dagascar n’est pas encore connecté à Seacom dont les investissements de 640 millions de dollars offrent toutes les capacités voulues. La Réunion s’intéresse beaucoup aux câbles Seacom qui devraient passer par Toliara et Fort-Dauphin pour relier ensuite cette île voisine. Quant à Madagascar, il doit encore se contenter des câbles qui proposent des tarifs proportionnels à la distance ou qui se réfè-rent parfois aux tarifs satellite. Ces tarifs-là sont donc nettement plus chers que les tarifs encadrés. Or, si les tarifs sont compétitifs, les opportunités de développement ne concerne-ront pas seulement les produits et services à l’exportation. Elles auront aussi des impacts, tant sur les opérateurs locaux que sur leurs clients. Pour l’heure, le chiffre d’affaires par client est encore faible à Madagascar.

Seacom ne demande qu’à atterrir à Madagascar

Pour montrer sa volonté de raccorder Ma-dagascar, les initiateurs de Seacom ont tiré leurs câbles à 180 km de la côte de Toliara. Les autorités malgaches leur ont déjà délivré le permis environnemental. L’atterrissement des câbles ne devrait pas poser des problèmes

puisque la côte tuléarienne compte déjà une infrastructure devant accueillir ces équipe-ments. Il faut seulement que Seacom négocie avec les propriétaires de ces installations. Si-non, une autre solution est possible. Il s’agit de faire atterrir ailleurs les câbles Seacom. Un terrain appartenant au ministère des Té-lécommunications pourrait servir de point d’atterrissement. Mais la crise a tout freiné. En effet, les promoteurs de Seacom souhai-tent travailler dans un contexte de stabilité politique afin de sécuriser leurs investisse-ments.

D’après des techniciens du secteur, si le pays peut avoir accès à d’importantes ca-pacités à des prix abordables, il peut attirer plus d’investisseurs dans la délocalisation de services informatiques et de TIC. De plus, Antananarivo n’en sera pas le seul bénéfi-ciaire. Comme les câbles passent par le Sud et le Nord du pays, il est tout à fait possible de créer des business dans les autres régions. Rappelons que selon les données de l’Institut national de la statistique (INSTAT), la capi-tale et ses environs représentent plus de 50% du PIB créé dans le pays. La délocalisation de services TIC devrait ainsi aider le pays à rééquilibrer le développement pour en faire profiter d’autres régions. Si l’on se réfère au tableau sur le volume du trafic des services Internet, il révèle une augmentation sensible de la connexion à l’Internet mais il est fort probable que la grande majorité concerne Antananarivo.

une main d’œuvre dynamique et abordable

De plus, la main d’œuvre malgache est plus dynamique que celle des îles voisines. Concernant le marché francophone des centres d’appels délocalisés, elle a un accent acceptable dans la prononciation du fran-çais. Ce n’est pas le cas ailleurs dans l’océan Indien. C’est pour cette raison que des entre-prises installées à Maurice en 2008-2009 ont dû migrer à La Réunion. Or, le coût de revient est plus élevé sur l’île française. Par contre, ces entreprises qui travaillent sur le marché francophone ont opté pour La Réunion faute de main d’œuvre avec l’accent souhaité. Si Madagascar affiche des tarifs abordables pour la capacité nécessaire à la connexion, il devrait réunir tous les atouts pour se posi-tionner sur le marché francophone.

A Madagascar, un ingénieur en informa-tique touche 700 000 à 1 million d’ariary par mois, alors qu’une société du secteur de la délocalisation de services TIC réalise une vente de 350 à 500 euros par jour. Ce qui veut dire qu’elle fait au moins l’équi-valent de 980 000 ariary par jour et qu’une demi journée lui suffit pour payer le salaire d’un ingénieur. D’après nos interlocuteurs, il est tout à fait possible de revoir à la hausse le salaire une fois que l’accès à la capacité pour la connexion devienne plus abordable qu’à l’heure actuelle. Car même si le salaire augmente, il n’atteindra pas des sommets.

Le marché francophone | Une opportunité pour les centres d’appels

Après avoir surfé sur des décennies de développement, les technopoles indiennes commencent à perdre de la vitesse. Sur le conti-nent africain, des pays comme la Tunisie, le Maroc et le Sénégal voient, par contre, le marché de l’outsourcing et plus précisément des call centers connaître un bond spectaculaire. Depuis plusieurs années déjà, ces pays craignent la concurrence de Madagascar mais l’atterrissement des câbles sous-marins sur la Grande Ile a mis beaucoup de temps. Des professionnels malgaches du secteur estiment que malgré son retard, Madagascar a tous les atouts pour se positionner sur le marché des centres d’appels. Outre les atouts en terme de main d’œuvre et de la garantie de la connectivité, le Malgache a un accent qui diffère de celui de l’Afrique du Nord pouvant parfois gêner les clients des entreprises qui délocalisent leurs services d’appels, de vente, etc. dans cette zone du continent. A part la langue française très bien parlée par de jeunes Malgaches, Madagascar dispose d’un autre atout. Il s’agit de la capacité à répondre aux demandes, alors que les pays cités plus haut ont actuellement du mal à satisfaire les besoins de leurs clients. Avec l’arrivée du haut débit, des investisseurs commencent à prospecter à Madagascar. Mais une fois de plus, la crise peut tout bloquer. Il faut y ajouter le flou et l’imbroglio juridique qui règne dans le secteur des TIC.

VOLuMe du trafic deS SerViceS internet (en MégaOctetS)

année 2007 2008 2009

Volume 131 161 023 270 870 677 526 041 732

(Source : OMERT)

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Il devrait toujours être plus abordable pour les investisseurs que ce qui se pratique dans l’océan indien. Le réajustement des salaires et l’amélioration des conditions de travail sont nécessaires pour éviter d’ailleurs la fuite de cerveaux. Un centre de formation public es-time que 25% des compétences fraîchement sorties des centres et instituts du pays s’en vont à l’étranger contre des conditions sala-riales plus attractives.

des services diversifiés à haute valeur ajoutée

Madagascar devrait tirer profit de la déloca-lisation de services effectuée par des entre-prises des pays riches. L’atterrissement de deux câbles offrant le haut débit en matière de connexion est, en effet, un début qui de-vrait être prometteur. En effet, ces câbles donnent aux investisseurs potentiels la pos-sibilité de proposer des services diversifiés et à haute valeur ajoutée. Il en est ainsi des tran-sactions bancaires, des services de comptabi-lité et de fiscalité, de la fabrication de dessins animés, de l’édition et de la saisie, des centres d’appels, etc. Le centre de fabrication de des-sins animés de Walt Disney installé à La Réu-nion est déjà prêt à migrer sur Madagascar. Notons que Walt Disney produit 150 à 200 dessins animés par an et il commence à délo-caliser ses travaux. Après Bangalore en Inde et Hong-kong, cette maison de production de renommée mondiale a délocalisé à La Réu-nion. Avec ses atouts, Madagascar devrait figurer parmi les sites devant intéresser Walt Disney.

Sinon, l’Observatoire astronomique améri-cain pourrait installer ses équipements d’ob-servation à Madagascar et plus précisément dans le Moyen-Ouest, entre Maintirano et Tsiroanomandidy. Cette zone est très pro-pice à ses travaux et il en existe seulement une quinzaine dans le monde. Seulement, les besoins en capacité des Américains dé-passent les capacités offertes par les câbles effectivement installés. Voilà pourquoi les câbles de Seacom et leurs importantes capa-cités seront les bienvenus. Pour les centres d’appels ou call centers, chaque appel reçu est facturé entre 75 cents et 1 euro environ. Là aussi donc, le pays peut compter sur d’im-portants revenus auxquels s’ajoute la création de plusieurs milliers d’emplois. Concernant les sociétés de saisie, la facturation se fait par ligne saisie, soit entre 30 cents et 45 cents

avec en moyenne 64 caractères par ligne. Un Malgache arrive à saisir entre 4 500 et 6 000 lignes par jour.

L’élaboration de pages web pour les secteurs sociaux telles l’éducation et la santé fait aussi partie des produits TIC à valeur ajoutée. Des experts avancent que si Madagascar sait ti-rer avantage de tous ces câbles qui passent à sa portée, il devrait pouvoir d’appuyer sur le secteur TIC d’ici 4 – 5 ans pour ce qui est de la promotion de ses exportations. En effet, la délocalisation des services TIC devrait géné-rer des devises nettement plus importantes que les filières traditionnelles comme la va-nille, les crevettes…

des solutions pour la formation

Des techniciens estiment que pour résoudre le problème de compétences, il faudrait com-mencer par les six universités publiques. Celles-ci devraient être dotées d’une capacité de base à même de faciliter l’accès des étu-diants à la connexion et aux diverses applica-tions TIC. L’objectif est d’aider les étudiants à maîtriser les outils TIC, d’autant qu’ils seront les dirigeants et entrepreneurs de demain. En outre, il faudrait également mettre en réseau les Centres hospitaliers universitaires (CHU) pour faciliter les diagnostics à distance et l’interprétation des résultats d’analyses, per-mettre les échanges de données…

Sinon, des formateurs estiment que la nor-malisation des formations est une étape in-dispensable pour aider le pays à disposer de compétences de bonne qualité et en quantité suffisante. Car il faut noter que cette norma-lisation demeure un chantier vierge. Raison pour laquelle les centres de formation pullu-lent un peu partout sans pour autant offrir ni la quantité ni la qualité voulue. En réalité, il appartient à l’Etat de mettre en place des standards et des normes. Depuis 2003, des enseignants et des acteurs du secteur TIC tant dans le privé que dans le secteur public travaillent ensemble pour que les TIC figu-rent parmi les priorités de l’Etat. Ils n’ont pas encore réussi à atteindre cet objectif. Si le secteur devient une priorité de l’Etat, ce-lui-ci devrait accélérer le raccordement de Madagascar aux câbles de Seacom, améliorer le système de la formation, étudier et mettre en place les normes requises pour des res-sources humaines de qualité et en nombre suffisant. Sinon, il faut aussi voir comment

Réviser le cadre légal ou laisser la réalité combler le videLes textes sur le secteur TIC n’évoluent pas au rythme de la vitesse des technologies. Il faut seulement souligner que la loi 2005-023 a déjà prévu cette vitesse. Mais elle n’est pas en vigueur à cause de l’absence d’un décret d’applica-tion. Le résultat n’est toujours facile à gérer ni pour le ré-gulateur ni pour le ministère des Télécommunications, des Postes et des Nouvelles technologies. Pire, l’inadaptation et l’application inégale du cadre réglementaire ouvre la porte à des comportements opportunistes d’après les notes de politiques économiques de la Banque mondiale. Cette insti-tution illustre ce problème par des exemples concrets :• Autorisation pour faire de la data : Un opérateur aurait reçu une autorisation du ministère en février 2008 pour faire de la data et revendre de la capacité dans son backbone lors de la réalisation de l’atterrissement de son câble. En fé-vrier 2010 et suite à une communication d’opérateurs data, l’OMERT a lancé une procédure pour contrôler le bien-fondé de cette autorisation alors que l’opérateur avait déjà installé ses équipements.• Licence 3 G. En 2010, le ministère a autorisé les 3 opéra-teurs mobiles à distribuer de la 3 G sans l’aval de l’OMERT. Pour cet organe de régulation, cette autorisation n’est pas valide puisque la loi 2005-023 prévoit le lancement d’un ap-pel d’offres pour toute attribution de fréquence. Pourtant, un opérateur a déjà lancé ses services 3 G.• Calcul des redevances de fréquence. En janvier 2010, un différend a opposé l’OMERT et les opérateurs sur le mode de calcul des redevances de fréquence. Ce qui a amené le mi-nistère à demander à l’OMERT de faire le calcul suivant cer-tains critères qui diffèrent d’un opérateur à l’autre et d’éche-lonner le paiement des taxes. Or, l’organe de régulation insiste sur le traitement équitable de tous les opérateurs. • Licence Intercel/Madamobil. Rappel des faits : Intercel a été déclaré faillite et sa licence reste valide mais « inactive ». En 2005, la société Life Telecom a entamé des démarchés pour un plan de reprise d’Intercel et de sa licence. L’OMERT a officialisé le transfert de cette licence vers Life Telecom le 30 juin 2008. Ce qui a permis à la société de démarrer ses in-vestissements à hauteur de 40 millions de dollars. Elle était prête à lancer ses produits et services en juin 2009. Mais la décision d’octroi de licence est contestée par certains opé-rateurs et par les autorités gouvernementales.

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impliquer le secteur privé dans le système de formation. Un opérateur a déjà ouvert la voie en mettant en place un centre de for-mation en télévente et téléconseil.

Le cadre juridique ne suit pas le rythme du secteur

Affaire Madamobil, problème de licence 3G (équipements, produits et services de 3ème génération)… Le secteur TIC rencontre depuis plusieurs mois des difficultés dont l’inadéquation du cadre juridique à l’évo-lution rapide des technologies. Si l’on se ré-fère à la loi 2005-023 du 17 octobre 2005, ce cadre permet l’exploitation du système multiservices. Cela veut dire que les opé-rateurs peuvent proposer tous les services et produits TIC offerts par l’évolution des technologies. Seulement, cette loi n’est pas encore accompagnée d’un décret d’applica-tion. Comme quoi, l’autorité de régulation ne peut, en principe, se référer qu’aux dé-crets de l’ancienne loi.

De quoi bloquer le développement de nou-veaux services et produits ainsi que de la concurrence. Nos interlocuteurs estiment que l’effectivité du système multiservices devrait, en effet, stimuler une vraie concur-rence. Ils pensent que pour le moment, les clients ont à faire avec des tarifs d’entente marqués par un écart lilliputien. De l’avis de techniciens du secteur, la solution serait d’accélérer la sortie des décrets d’application de la loi 2005-023, de modifier le cahier des

charges de tous les opérateurs pour mettre tout le monde sur le même pied d’égalité et de permettre ainsi une concurrence effec-tive sur le marché.

Les taxes pèsent lourd sur le secteur

L’étude plutôt complète d’Ytelcom Enginee-ring et d’ICEA réalisée en 2008 évoque ce problème : « Les différentes réformes effec-tuées ont permis d’assainir le cadre fiscal et

parafiscal du secteur des télécommunica-tions. Aujourd’hui, les principales charges fiscales qui tendent à affecter le plus lourde-ment les prix des services offerts demeurent la TVA et les droits d’accise. La révision du taux de la TVA, prévu passer de 18% à 20% à compter du 1er janvier 2008, relève du droit commun et sera applicable à l’ensemble des secteurs économiques. L’application des droits d’accises aux services de communi-cation téléphonique est par contre un fait unique, ce service constitue désormais le seul service soumis à ces droits dont le taux est prévu passer de 5% à 7%. Au niveau des droits de douanes, les taux ont été revus significativement à la baisse au cours des dernières années. C’est ainsi que la charge fiscale sur l’importation des matériels et des équipements hors TVA à l’importation est passée de 25% à 10% de la valeur CAF des matériels et équipements. Spécifiquement au secteur, le niveau des taxes et redevances parafiscales ont connu une baisse significa-tive mais continuent de peser lourdement sur les charges. Le point important à clari-fier serait le plan d’utilisation des recettes obtenues au développement du secteur, no-tamment en ce qui concerne l’utilisation du fonds de développement des télécommuni-cations et la mise en place de l’autorité de régulation prévue par la loi 2005-023 ».

(en millions d’ariary) 2004 2005 2006

Opérateurs fixes

total 15 911 13 632 11 003

par rapport au chiffre d’affaires 22% 19% 16%

par rapport à l’eBe* 63% 68% 212%

par rapport aux investissements 270% 65% 34%

Opérateurs mobiles

total 35 629 45 128 62 128

par rapport au chiffre d’affaires 30% 27% 26%

par rapport à l’eBe* 76% 62% 71%

par rapport aux investissements 151% 104% 85%

iSP et transmission de données

total 2 461 2 626 3 669

par rapport au chiffre d’affaires 16% 13% 17%

par rapport à l’eBe* 57% 90% 145%

par rapport aux investissements 113% 92% 69%

total des taxes du secteur 54 001 61 387 76 800

par rapport au chiffre d’affaires global 26% 24% 24%

par rapport à l’eBe* 71% 64% 81%

par rapport aux investissements 171% 91% 69%

* EBE : Excédent Brut d’Exploitation ou bénéfice brut de l’exploitation tiré des ressources d’exploitation de l’entreprise (après paiement des charges du personnel mais avant amortissement des investissements) (Source : Ytelcom/ICEA)

LeS chargeS fiScaLeS deS OPérateurS de téLécOMMunicatiOnS

12 EXPANSION MADAGASCAR - NOVEMBRE / DECEMBRE 2010 - N°6

caPitaL ecO

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Edito

Madagascar, HUB de l’Océan IndienLion, Lion II, Ravenal, Eassy, Safe, Seacom, Teams, des noms futuristes qui constituent en fait les fondements du futur réseau de communications de l’Océan Indien.

D’un budget total estimé à 500 millions USD, ce Réseau reliera cette zone de l’Océan Indien au reste du monde avec, lorsqu’on regarde à travers Google Earth, un gros point commun: La Grande Ile de Madagascar.

De ce fait Madagascar devient le « HUB » de l’Océan Indien, la zone incontournable des services, le facilitateur par excellence des échanges entre les pays de la zone.

Cette idée n’est pas neuve. Déjà les routes des navires du moyen âge utilisaient la Grande Ile comme point de passage de ravitaillement privilégié.

Dès le VIIIème siècle, Madagascar faisait partie de la route des puissants empires maritimes Indo-malais de Java et de Sumatra.

C’est donc naturellement que Madagascar soit aujourd’hui en pôle position pour devenir le HUB de l’Océan Indien.

Mais pour devenir un HUB, l’infrastructure ne suffit pas. Qui dit HUB dit échange, et la notion d’échange implique de la confiance, des compétences, des relations humaines, tout cela à travers une structure socio-politique stable et pérenne.

Etre un HUB efficace est un atout pour le développement de Madagascar, c’est la raison pour laquelle, Event, toujours dans la logique de sa vision qui est de développer Madagascar par les TICs, a choisi cette année HUB comme thème de eBIT 14ème édition.

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Plateforme de rencontre et d’échanges pour les opérateurs du secteur de la Technologie de l’information et de la communication (TIC), site unique pour aller à la découverte d’innovations en TIC, le salon eBIT en est à sa 14ème édition cette année 2010. Il se tiendra au Palais des sports et de la culture du 11 au 17 octobre 2010. Cette édition véhicule le thème « hub » et qui a pour objectif de mieux exploiter la connectivité de Madagascar à l’international via les câbles en fibre optique sous-marins.

« Hub ». Ce vocabulaire anglais peu courant est sur les lèvres des pays de l’océan Indien depuis des années déjà. Ces pays rêvent, en effet, de devenir le hub de la zone et même d’autres pays au-delà dans plusieurs domaines dont les activités portuaires, le tourisme, les TIC… Pour l’association Event, initiatrice du salon eBIT, le thème hub pour la 14ème édition du salon, s’inscrit dans l’actualité du secteur. Le secrétaire général et président du Groupement des opérateurs en TIC (GOTICOM), Gil Razafintsalama explique : « Le hub veut dire prise multiple et dans le langage courant, c’est une zone où convergent toutes les informations. Madagascar peut se positionner en tant que hub avec les deux liaisons internationales, c’est-à-dire avec les câbles Eassy et Lion. Et peut-être qu’il y en aura un 3ème avec les câbles Seacom (lire article par ailleurs). Le pays peut devenir ainsi un axe de toutes les transmissions d’informations dans l’océan Indien. Certes, il y a les câbles Safe qui relient Maurice et à La Réunion à l’international mais le back up passe par Madagascar ». Et le secrétaire général d’Event de continuer : « Etre le hub dans un secteur donné et notamment dans le secteur TIC est intéressant à plus

d’un titre. Quand on est un hub, on devient incontournable sur le plan technologique. Ainsi, on présente d’importantes opportunités comme la possibilité de proposer des services dont les call centers (ou centres d’appels) ». Sinon, le positionnement en tant que hub fluidifie les échanges entre les différents acteurs du secteur. L’autre intérêt repose sur le B to B ou les échanges et partenariats entre les entreprises au niveau local, régional et international.

Besoin d’autres infrastructures

Si l’on veut toutefois renforcer ces échanges interentreprises et miser aussi sur les échanges entre les institutions et les gouvernants, il faut des infrastructures adaptées pour accompagner la connectivité à l’international. L’association parle de centres de conférence, d’ateliers… Pour l’heure, Madagascar ne dispose que de quelques infrastructures de ce genre. S’il entend profiter des différentes opportunités offertes par le hub, il devra y investir. En 2008, des mesures fiscales ont été proposées aux opérateurs qui voulaient mettre en place des projets hôteliers censés recevoir les participants au sommet de l’Union africaine prévu courant juillet 2009, un sommet qui n’a pas eu finalement lieu à Antananarivo. Il s’agissait de mesures sporadiques et circonstancielles. En fait, le développement du secteur TIC a besoin de facilitations plus conséquentes, qu’elles soient fiscales, parafiscales ou autres. Afin de faire prendre conscience de ces importantes opportunités transversales (qui touchent plusieurs secteurs), l’association Event organisera le salon eBIT autour de l’idée du hub. Le salon se veut ainsi un outil de sensibilisation à travers les produits et les services

Salon eBITLe hub pour converger les échanges vers Madagascar

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EBIT OU lA pASSION DES TIcl’association Event est née en 1996 sous l’impulsion de passionnés de technologies. cette organisation se fixe comme objectif de mettre en synergie les informations. A l’époque, l’Internet n’en était qu’à ses débuts et les informations circulaient difficilement. Event a été donc créé pour favoriser les échanges d’informations. la mise sur pied du salon eBIT va dans le même sens. ce salon a vu le jour une année après la création d’Event, soit en 1997 à l’hôtel hilton devenu carlton depuis. Et c’est aussi grâce à l’agence Synergy communication, un autre passionné des technologies. Il n’a pas sombré malgré les crises politiques. la preuve en est que le salon en est à sa 14ème édition.cette année, l’association a innové en organisant le premier salon régional à Toamasina en mars dernier. le secrétaire général d’Event avoue qu’il n’est pas évident d’organiser dans les régions un événement axé sur les technologies. l’opération exige beaucoup d’investissements sans que l’on puisse s’attendre à un retour d’investissement. Sur place, l’on compte peu d’opérateurs qui travaillent dans le secteur. les entreprises venant d’Antananarivo doivent pourtant investir pour leur déplacement. c’est ce qui explique le partenariat d’Event avec l’opérateur Orange. le salon a attiré dans les 3 000 visiteurs dont des étudiants et des professionnels. ce nombre répond à l’objectif que s’est fixé l’association. les organisateurs vont poursuivre la politique de décentralisation du salon. par cette manifestation, ils comptent dynamiser les activités locales, orienter les actions des organisations économiques sur les technologies, mettre en relations les différents acteurs, créer une dynamique dans les écoles…

présentés par les exposants. Chaque exposant devrait proposer aux visiteurs des produits orientés sur ce thème. Cette année, le salon compte sur un effectif stable des exposants, soit entre 120 et 130. Il en est de même pour le nombre des visiteurs estimé à 35 000 dont 10 000 professionnels. Outre les produits et services, les conférences participeront aussi à la sensibilisation.

Miser sur l’e-commerce

Parmi les thèmes des conférences, l’association se penchera particulièrement sur l’e-commerce. Le secrétaire général précise : « Quand on dispose d’infrastructures comme les câbles en fibre optique sous-marins, il faut les rentabiliser. L’e-commerce fait partie des secteurs qui pourraient y contribuer. Il offre la possibilité d’acheter et de vendre via les TIC. Mais il suppose beaucoup d’aménagements en amont ». Il cite la sécurisation des informations, la sécurisation des personnes qui utilisent le système, la lutte contre la cybercriminalité, etc. Bientôt, les organisateurs du salon lanceront un état des lieux des textes régissant l’e-commerce. Une fois cette étape bouclée, ils feront appel à un expert pour l’éplucher et pour proposer des recommandations. Pour l’heure, les textes concernés relèvent plutôt du bricolage. Ils ont besoin d’une importante réactualisation.

Sinon, le secteur des TIC se heurte aux problèmes des ressources humaines. L’association va également effectuer un état des lieux de ce volet. Une étape qui permettra de voir comment procéder au renforcement des capacités, comment former des bons techniciens. Si l’enseignement public offre des techniciens de qualité acceptable, il n’en est pas toujours ainsi pour la plupart des établissements privés. Le constat n’est pas seulement des opérateurs membres de l’Event. Il est partagé par d’autres professionnels (lire article par ailleurs). Mais le souhait de rehausser la qualité de l’enseignement ne peut se faire sans le partenariat des autorités concernées. De plus, un tel projet coûte cher. Il devrait comprendre une plateforme des centres de formation professionnelle et technique, l’élaboration d’un référentiel et des normes en matière d’enseignement, etc. Les promoteurs de ce projet espèrent trouver des bailleurs de fonds pour les aider à concrétiser ces différentes actions. Ils ne veulent plus que les parents dépensent une fortune et les jeunes du temps pour un enseignement de moindre qualité. Car il faut souligner que même au bout de 3 à 4 années d’études supérieures, bon nombre de jeunes du secteur TIC ne sont pas opérationnels une fois dans la vie active. Les entreprises aussi y perdent du temps et de l’argent.

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SECTEUR TICAPPELé à GéNéRER DES REVENUS ET DES EMPLOIS

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LeS induStrieS au quOtidien

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FOOD & BEVERAGE

Investir, seul clé du développement

YAMA et SODA KING, les deux principales marques de la société Food and Beverage se positionnent bien malgré la crise. D’un autre côté Technopet, le premier fabricant de Préforme, matière première des bouteilles en plastique perce le marché.

Les consommateurs veulent des yaourts, crise ou non

« Crise ou pas crise, c’est notre pays, nous devons avancer » fait remarquer Hassim Amiraly, Président directeur général des sociétés Food and Beverage et Technopet pour expliquer le lancement de ces deux unités au début de cette année 2010 c’est-à-dire en pleine crise politique. Suite aux évènements de l’année dernière, il y a eu une grande pénurie des produits laitiers en général dont le yaourt « les Malgaches veulent consommer des yaourts, crise ou non » réitère cet opérateur économique. D’où la décision de la société Food and Beverage de s’engouffrer dans ce vide en lançant sur le marché le yaourt YAMA depuis le mois de mars 2010. Le yaourt YAMA a conquis les consommateurs dès le début se réjouit ce responsable en raison de la qualité du produit ainsi que

de son emballage très attrayant. D’autant que le prix est abordable, ajoute-t-il. Victime de son succès, la société a du s’adapter vite car la demande est encore large. L’entreprise tourne en plein régime actuellement 24 heures sur 24 et envisage d’investir pour doubler sa capacité d’ici la fin de cette année. Elle projette également de lancer des nouveaux produits laitiers comme le beurre d’ici quelques semaines et des yaourts aux fruits dans quelques mois.

Le yaourt YAMA est présent sur le marché de la capitale et les périphéries, les épiceries et les grandes surfaces ainsi que dans les succursales de Cora et Shoprite en province. Il y en a également des gens de province qui s’approvisionnent directement à Antananarivo.

Pour l’approvisionnement en matière première, c’est-à-dire en lait, Food and Beverage collabore avec les coopératives d’éleveurs de la région Vakinakaratra. Actuellement, elle collecte entre 3 000 à 4 000 litres de lait par jour pour ses besoins. A moyen terme, la société envisage de mettre en place une ferme pilote dans la

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zone où est implantée l’usine c’est-à-dire à Antananarivo Avaradrano. Il compte engager un technicien d’élevage pour accompagner les éleveurs.

Le Président directeur général de Food and Beverage estime qu’il est nécessaire d’appuyer les coopératives d’éleveurs pour l’acquisition des tanks à lait afin de pouvoir stocker dans des bonnes conditions. Les collectivités décentralisées comme les communes peuvent très bien s’occuper des négociations dans ce sens.

Des boissons gazeuses à plusieurs parfums

En même temps que les produits laitiers, Food and Beverage a lancé les boissons gazeuses Soda King qui dispose d’une gamme de 7 parfums différents : cola, orange, raisin, fruit de la passion, eau parfumée…

Cette société estime qu’il y a encore de la place pour les boissons gazeuses néanmoins percer le marché n’est pas aisé. Les consommateurs locaux sont curieux au début et au fur et à mesure ils s’habituent à ce nouveau produit et l’apprécient à sa juste valeur. « Nous voulons innover et offrir de nouveaux produits aux consommateurs avec en prime la qualité et la diversification »

L’atout de la marque Soda King réside dans la variété des gammes d’autant qu’elle est distribuée sur toute l’étendue du territoire malgache. La société collabore avec les grossistes en province pour le ravitaillement des régions.

Soda King est une marque Sud Africaine dont Food and Beverage dispose d’une franchise. Le concentré est importé de l’Afrique du Sud et le reste se fait sur place. La marque est présente dans 5 pays africains.

Société TECHNOPET MADAGASCAR, premier fabriquant de PET à Madagascar

La société Technopet dirigée par Hassim Amiraly annonce qu’elle est la première usine qui fabrique de

Préforme à Madagascar. Matières premières pour la fabrication de bouteille en plastique, les Préformes utilisés par toutes les sociétés basées à Madagascar sont importés de l’île Maurice, de l’Afrique du Sud. Actuellement, Technopet est en mesure de fabriquer ce produit aussi bien pour ses propres besoins que pour les autres selon son dirigeant. Ainsi, Technopet approvisionne Food and Beverage en bouteille plastique destinée aux boissons Soda King. Elle fournit en Préforme aussi une grande marque de rhum local. Elle exporte aussi sur les pays de l’Océan Indien.

Allier développement et profit

Il n’y a aucune contradiction entre faire du profit et développer le pays assure l’opérateur économique.

D’ailleurs, cette société a fait le choix de créer le plus d’emplois même si elle a pu automatiser les machines. Les deux sociétés emploient directement une centaine de personnes et fait vivre une centaine d’autres familles indirectement en tenant compte le partenariat avec les coopératives d’éleveurs.

Tous les matériels de ces deux sociétés sont importés et près de 1 million d’euros ont été investi pour le lancement de ces deux unités.

A l’instar de la plupart des industries locales, le coût et la disponibilité de l’énergie handicape ces unités. L’énergie est très onéreuse et l’eau se fait rare dans la zone d’Avaradrano. « Or, si l’usine utilise 1000 litres d’eau pour la fabrication, elle en a besoin du triple pour le nettoyage des locaux sui doivent être lavées en permanence. Il s’agit de produits alimentaires et nous sommes très stricts sur le plan d’hygiène et de propreté en général » assure l’opérateur économique. Aussi, la société a du faire son propre forage qui lui a coûté la bagatelle de 40 millions d’ariary.

Hassim Amiraly précise qu’il a choisi ces deux activités principales car il opère dans ces secteurs depuis plusieurs années aux Comores.

Investir, seul clé du développement

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Située entre les régions Menabe et Amoron’i Mania au nord et Ihorombe, Anosy et Androy au Sud, la région Sud Ouest s’étend sur une superficie 66 236 km2. Cette région constituée de 09 districts, compte 1.018.500 habitants, d’après les dernières données de l’INSTAT. Elle est caractérisée par un sol sableux et calcaire. Avec un climat à tendance semi-aride, la saison sèche s’étend entre 7 et 9 mois. La précipita-tion annuelle est moins de 600mm par an.

En général, c’est le climat qui détermine toutes les activités d’une région. D’après le tableau de bord environnemental 2008, le secteur primaire occupe la première place avec 96,09%, le secteur tertiaire à 3,37% et 0,55% pour le secteur secondaire. La culture vivrière est dominante. On y cultive le riz, le manioc, les patates douces, le pois de cap et le maïs. La riziculture irriguée est pratiquée générale-ment de manière intensive là où l’irrigation est pos-sible : le Bas-Mangoky où il y a le PRBM , la cuvette d’Ankililoake à 70 km au nord de Toliara, dans les nombreuses dépressions des districts de Sakaraha, d’Ankazoabo-sud et de Beroroha, le long de la vallée du fleuve Onilahy.

Dans cette région aride, l’eau constitue le facteur limitant de la filière riz, car les conditions d’enso-leillement et de température sont remplies. Le cycle végétatif des variétés de riz cultivées est de trois mois et demi en moyenne ; ce qui permet trois saisons de culture par année que les moyens de production trop précaires ne permettent généralement pas. Le rendement rizicole est de plus en plus amélioré avec l’intensification de la riziculture. La région s’est éga-lement spécialisée dans la culture industrielle notam-ment le coton et l’arachide.

La population active représente 52% de l’ensemble de la population. 1,63 % seulement de la superficie to-tale de la région est exploité. Pourtant, rien que dans le Bas-Mangoky 30 000 ha sont cultivables et 100 000 ha sont disponibles pour le maïs dans la zone de Sakaraha. Ce sont les procédures d’acquisition et de délivrance des titres fonciers trop lourdes et les frais y afférant trop élevés qui freinent les cultivateurs.

Pour attirer les investisseurs, le Ministère de l’in-dustrie a mis en place une zone industrielle à An-daboly. Le terrain s’étend sur 400 ha. Le Ministère en collaboration avec la région et la commune sont actuellement en train de régler la situation juridique du terrain. D’après le directeur régional du Ministère de l’industrie, le terrain sera prêt à accueillir les inves-tisseurs à partir de l’année prochaine.

TOLY et SUMATEX faisaient partie des usines im-plantées dans le sud ouest malgache mais sans au-cune retombée sur la vie économique de la région. Et la fermeture de celles-ci plongent les agriculteurs dans la difficulté. Récemment, l’annonce de la re-lance de la Hasyma leur a donné espoir.

L’élevage bovin est l’activité de prédilection de toute la région surtout des Bara pour qui la chèvre est ta-boue. Les Mahafaly, les Antanosy et les Masikoro associent à l’élevage caprin et ovin à l’élevage bovin Partout, l’élevage est traditionnel et extensif, le bétail est en semi liberté et est parqué la nuit, ou totale-ment en liberté parfois dans des pâturages forestiers.

La pêche en mer est la principale, voire la seule acti-vité des Vezo. Seulement, cette pêche est restée ar-tisanale et les autorités responsables font des efforts

apparemment vains pour faire respecter les normes. Le stock de produits halieutiques s’épuise de manière tangible ; les bons poissons se font de plus en plus rares. La filière doit être rapidement contrôlée et maîtrisée. Les entreprises COPEFRITO, AQUAMEN PECHE et KALETA, des entreprises industrielles de pêche de la région avec l’Institut Halieutique de l’Université et le service régional de la Pêche, essaient de conscientiser les pêcheurs traditionnels vezo sur les méfaits du non respect des normes.

La région Atsimo Andrefana est riche en ressources minières et minérales : l’ilménite à Ranobe (à une cinquantaine au nord de la ville de Toliara) dont l’extraction n’est pas encore opérationnelle ; le sa-phir dans les districts de Sakaraha, de Benenitra et la partie nord du district de Betioky-sud ; l’or dans la partie orientale du district de Betioky-sud, à La-zarivo et Marosavoa, et dans les environs d’Ejeda (à une cinquantaine au nord de la ville d’Ampanihy) ; le kaolin et le grenat dans le district d’Ampanihy-ouest ; les pierres industrielles et les gemmes dont le béryl et l’éméraude dans le district de Benenitra et d’Ampani-hy-ouest … L’exploitation est pourtant peu contrôlée et peu rentable pour la région.

Par ailleurs, la région Sud Ouest a une vocation touristique. Cependant, l’insuffisance et l’état des infrastructures constituent un grand handicap. Mal-gré cette situation difficile, les bonnes volontés ne manquent pas et veulent lutter pour le développement de leur région. Apre est le combat surtout quand le rôle de l’administra-tion reste encore flou.

Rude combat des industries pour le développement Felana Lalatiana

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Fleuron de l’industrie cotonnière de Mada-gascar, Hasyma renaît de ses cendres. L’usine commence à tourner pour entretenir les ma-chines. La plantation de coton a déjà com-mencé au mois de septembre, de l’année der-nière. « Le solde de tout compte des anciens employés a été réglé. Nous avons procédé à l’embauche. Près de 27 personnes travaillent actuellement à l’usine. Le nombre d’employés augmentera lors de la phase de production qui se fera avec la période la première récolte » a annoncé Dessy Nirina, consultant chargé du redémarrage de la Hasyma. La société fait vivre 17000 paysans. « Nous avons déjà acheté les stocks de coton des paysans pour entretenir la machine. Le redémarrage de cette société est primordial. L’avenir de milliers de paysans en dépend », rajoute notre interlocu-teur.

Plantation sur 20.000 ha

« Pour la relance, la plantation de coton s’ef-fectuera sur 20.000 ha. Les travaux de réha-bilitation et de curage du canal de Manombo devraient prendre fin d’ici début 2011. Les bar-rages d’irrigation sont déjà réhabilités, dont celui d’Ankililaoka qui peut irriguer ces 20.000 ha. 1.000t des semences sont déjà arrivées», poursuit Dessy Nirina. Le semis se poursuivra jusqu’au mois de décembre.

Actuellement, l’équipe de relance de la Hasy-

ma a identifié 50.000 ha de terrain cultivable. 20% de cette surperficie devraient encore être défrichés. En effet, après la fermeture de la Hasyma, les paysans ont abandonné la plan-tation. Il n’y a eu de plantation pour les cam-pagnes ni pour 2008/2009 ni pour 2009/2010. En revanche, la campagne sera effective pour 2010/2011.

«Nous achèterons les produits aux paysans et les transformerons en fibres. Après maintes rencontres, les deux parties (Hasyma et pay-sans) se sont mises d’accord sur le prix d’achat estimé à 670 Ariary le kilo pour les produits de première qualité et 600 Ariary pour le deu-xième choix. La récolte se fait entre les mois de mai et avril », explique Dessy Nirina. Le rendement tourne autour de 1,4t/ha.

Priorités aux entreprises locales

Autrefois, la Hasyma a exporté la moitié de sa production. Avec le redémarrage de l’acti-vité, la société donnera la priorité à l’approvi-sionnement des entreprises locales. En effet, le coton malgache est parmi les meilleurs au monde, grâce à ses longues fibres. Des entre-prises telles que la COTONA, la SOMACOU ou encore l’INDOSUMA implantée dans le Sud Ouest de l’Ile, ont besoin des produits de la Hasyma. Si Somacou et Cotona sont demandeurs de coton fibre, Indosuma récu-père les graines de coton pour la production

d’huile. Cette société est actuellement en difficulté à cause de l’insuffisance de ma-tières premières. D’après une étude faite par l’USAID, les besoins nationaux en fibres de coton sont estimés à 27500 tonnes.

Des hauts et des bas

Fondée en 1973 par la société française appar-tenant à la Compagnie française pour le déve-loppement des fibres textiles (CFDT), dénom-mée récemment DAGRIS, la Hasyma a été nationalisée en 1978. Madagascar a décidé de privatiser la société par la suite. DAGRIS avait la meilleure offre. Si avant la privatisation, cette société détenait 38% des actions de la Hasyma, après la privatisation en 2004, elle est devenue actionnaire majoritaire avec 90% des actions. La société est ensuite reprise par Géocoton. Notons que Hasyma assurait plus de 80% de la production malgache de coton. La moitié de ses productions était destinée à l’exportation tandis que l’autre moitié revient aux entreprises locales. En 2003, Hasyma avait produit 14.000 tonnes de coton-graine, soit 5.800 tonnes de coton-fibre. La capacité d’égrenage de la Hasyma de Toliara est de 20.000 à 25.000t par an. Quant au rendement d’égrenage ; il varie entre 39,1% et 46,2% se-lon la variété du coton. La production de co-ton tourne autour de 43,1%. Malgré la priva-tisation, la société se trouve dans la difficulté. En 2008, Hasyma a fermé ses portes.

HASyMA Redémarrage de l’activité

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La Compagnie de Pêche frigorifique de Toliara ou COPEFRITO a été créée en 1995. La société se spécialise dans la collecte et la transformation de fruits de mer. Au début, ses exportations étaient tournées vers Maurice mais grâce à son parte-nariat avec la société ALIZE, elle a pu percer le marché européen. Par la suite, la société a mis sur pied une usine de traitement sur place. Dès lors, les activités de collecte et de transformation du navire usine sont condensées dans la société COPEFRITO. «Les céphalopodes, notamment les poulpes, les calmars et les mollusques consti-tuent nos matières premières. Toliara en est la première zone productrice et assure les ¾ de la production nationale. Cependant, nous avons constaté une diminution de la qualité de ces res-sources et nous avons sensibilisé les pêcheurs sur la problématique » explique le directeur général de COPEFRITO, Chan Kit Waye Jaco. Dorénavant, pour la préservation des ressources, COPEFRITO a décidé de ne garder que les poulpes pesant plus de 500g. Et ce premier responsable de poursuivre que : « pour encourager les pêcheurs, nous avons augmenté le prix d’achat des poulpes de cette catégorie. En revanche, nos concurrents vont à l’encontre de notre initiative et nous sommes loin d’atteindre notre objectif. Notre décision est prise, il faudra rassembler toutes les entités concernées et lutter pour la même cause Raison pour laquelle en 2003, nous avons implanté à Andavadoaka, un site pilote de gestion de ressource avec les communautés villageoises ». L’ONG Blue Ven-tures a emboité le pas à la société COPEFRITO dans cette démarche. Cette ONG s’est chargée surtout de la sensibilisation des villageois. « 74 à 77 villages sont concernés par ce projet » poursuit notre interlocuteur. Un sous traitant de COPE-FRITO collecte les produits des pêcheurs d’une dizaine de villages. COPEFRITO paye 200Ar par kilo de commission aux coopératives et alloue un fonds de 6 millions d’ariary pour l’achat de ma-tériel de pêche, plus 2t de riz. « Théoriquement, cela s’avérait une bonne démarche, mais dans la pratique ce n’est pas facile», déplore Chan Kit Wayer Jaco. De leur côté, les pêcheurs ont créé une association dénommée Velondriaka dont le président est Samba Roger. Cette fois-ci, la communauté des pêcheurs est impliquée dans le projet. Samba Roger, qui est également membre de la communauté des pêcheurs a beaucoup œuvré pour sa réussite. Ainsi, pour améliorer le

quotidien de population, la plate-forme d’Anda-vadoaka a doté le village d’un panneau solaire et s’est chargée de l’adduction d’eau. Des bacs à ordures ont également été placés pour assainir l’environnement.

Aire protégée marineConscients de l’importance du secteur, les pêcheurs d’Andavadoaka ont procédé à la mise en place d’aires marines protégées. Ils ont vu leur production et revenu augmenter. Isolé autrefois, un hôtel s’est implanté dans le village. L’accroissement de la population est une aubaine pour les pêcheurs. La réussite de l’aire marine protégée d’Andavadoaka a fait tâche d’huile et d’autres pêcheurs n’ont pas manqué de suivre l’exemple.

Notons que l’aire marine protégée (AMP) d’An-davadoaka a pour vocation d’être le site pilote d’expérimentation pour de futurs projets de conservation des littoraux à Madagascar. En effet, elle se distingue des autres AMP existantes par deux caractéristiques : la participation des com-munautés locales et la somme des connaissances scientifiques mobilisées pour définir les états ini-tiaux écologique et socio-économique de la fu-ture AMP et pour suivre l’effet réserve dans ses composantes écologique, sociale et économique.

Dans ce site, la pêche est fermée du 01 novembre au 31 janvier, au lieu du 15 décembre au 31 janvier.

COPEFRITO, World Conservation Society (WCS), l’Institut de Recherche pour le Dévelop-pement (IRD), Conservation International, Blue Ventures, Japan International Cooperation Agen-cy (JICA), World Wide Fund for Nature (WWF), Institut Halieutique et des Sciences Marines (IHSM) constituent actuellement la plate-forme d’Andavadoaka.

Une capacité de production de 1.500TLa mise en place des réserves marines protégées a beaucoup contribué au développement des industries de pêche dans la région Atsimo An-drefana, dont COPEFRITO l’un des principaux ini-tiateurs de ce projet. Entre 2000 et 2004, le taux de céphalopodes traités (éviscéré et conditionné) a augmenté de plus de 50%, passant de 330 tonnes à 510 tonnes (poulpe et calmar confon-

dus). Notons que les activités de la société se sont étendues vers d’autres produits dont les lan-goustes, crabes et poissons. En moyenne, COPE-FRITO exporte 500t de poulpe et calmar par an. La capacité de production de l’usine est de 1.500t pas an. « Les 4/5 de nos exportations vont vers l’Europe. COPEFRITO est agréée aux normes de l’Union Européenne. Nous avons 4 usines d’ex-portation » rajoute Chan Kit Waye Jaco.

L’industrie face à la criseL’industrie de la pêche est frappée par la crise fi-nancière internationale aggravée par la crise poli-tique nationale. « Pour y faire face, nous étions contraints de réduire nos investissements. Ainsi, nous avons révisé une par une nos rubriques dépenses. Aucun membre du personnel n’a été mis au chômage technique », explique le Direc-teur Général de COPEFRITO. Chan Kit Waye Jaco déplore que l’administration ne fasse aucun effort pour la promotion de la filière. « Une task force pour la filière crevettière a été créée, cependant, les autres produits sont également importants ».

Malgré les demandes des industriels, il n’y a eu aucune révision de la redevance.

A part cela, le Directeur Général de COPEFRITO dénonce l’inadéquation de la loi au développement de la filière. «La collecte est doublement taxée, alors que la taxe pour le droit d’accès à la ressource doit se faire en une seule fois. Nous demandons l’annu-lation de redevance de mareyeur », dixit Chan Kit Waye Jaco. Sur l’absentéisme de l’administration, ce premier responsable d’avancer que : « la politique de réglementation de la redevance peut servir dans la politique de redressement ».

L’énergie obstacle au développementSi l’inadéquation des textes est l’un des problèmes de la filière pêche, la cherté de l’énergie est un problème commun aux industries de la région Sud Ouest. «Le prix de l’électricité dans cette région est plus élevé que celui du réseau interconnecté d’Antananarivo, dont bénéficient Antananarivo, Antsirabe et Toa-masina. Le coût d’exploitation d’une usine basée à Toamasina est plus abordable que celui d’une usine implantée à Toliara. Or, tout le monde devrait avoir la même chance au départ», souligne Chan Kit Jaco. Il demande également à ce que les industriels puissent avoir la puissance énergétique dont ils ont besoin.

COPEFRITO A la sauvegarde de la filière pêche

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« Suite à une tempête en 1993, l’équipe d’Eric Mallet a réussi à accoster sur l’île Sainte-Marie. Il a été fasciné par Madagascar. Proche d’un vendeur de tapis, il avait vu combien le tapis fait à Madagascar est beau. Sa présence sur l’île Sainte-Marie lui a donné l’envie » raconte Lova Mallet. Eric et Lova Mallet décident de s’implan-ter dans la ville d’Ampanihy, le royaume du ta-pis mohair. Loin de la civilisation et du confort, l’homme spécialiste de l’éclairage vit loin de l’électricité.

« A Ampanihy, vit toute une génération de tisserandes de tapis. C’est un rythme de vie qu’ont pris les femmes depuis presque cent ans. Cette activité se transmet de génération en génération », explique Lova Mallet. En effet, à partir 1914, l’Etat (la France) a introduit des chèvres angora, Capra hircus angorensis pour la fabrication de tapis mohair dans le Sud. En 1960, des actions d’amélioration génétique ont été menées pour la constitution d’un cheptel caprin angora tondable de 200.000 têtes. « Malheureusement, avec le temps, il y eu des croisements de la race locale avec les chèvres angora. Actuellement, leur laine n’est plus uti-lisable, nous sommes contraints d’importer les matières premières. Nos produits restent quand même des produits d’Ampanihy car ils sont fa-briqués ici », poursuit Lova Mallet.

En 2008 Madagascar a importé 2.000 têtes dont 400 de race Angora, mais suite au changement du régime, le projet d’importation de chèvres, donc le développement de la filière tapis mohair est tombé à l’eau. « Nous avons besoin de relan-cer la chaîne d’élevage de chèvres angora pour le développement de la filière et également pour aider les tisserandes d’Ampanihy », déclare Lova Mallet. En effet, étant donné la zone aride, dans laquelle vit la population d’Ampahiny, l’élevage et la confection de tapis constituent leur princi-

pale activité. Si autrefois, un ménage disposait de 1.000 têtes de chèvre, aujourd’hui, elle n’en dispose que la moitié, au maximum. Celles-ci ne donnent plus de laine de bonne qualité. Ce qui réduit la qualité du tapis mohair des tisse-randes, alors qu’elles ont leur savoir-faire.

Pour ne pas délaisser cette population, Eric et Lova Mallet ont décidé de les former gratuite-ment. « Ainsi, elles ne perdent pas leur savoir-faire car elles produisent pour nous», renchérit Lova Mallet.

Des produits de qualité

L’entreprise Eric Mal-let revalorise le tapis Mohair d’Ampanihy. «Si la norme stan-dard exige des tapis à 50.000 nœuds par mètre carré, pour nous c’est à 70.000 nœuds par mètre carré. Les bijoux et tissus « ma-hafaly » et « antandroy » sont la source d’ins-piration de nos motifs. Les teintures végétales issues de la région ap-portent à nos couleurs leur unicité » explique Lova Mallet. Notons que pour avoir un ta-pis d’un mètre carré, il faut 4kg de laine. Pra-tiquement, la produc-tion totale exportée tourne autour de 800 m2 par an.

L’entreprise exporte essentiellement vers l’Eu-rope, le Canada et le Japon. « Le marché est encore vaste, raison pour laquelle nous lançons un appel aux investisseurs qui souhaitent tra-vailler avec nous », lance Lova Mallet. Le tapis mohair d’Ampanihy se place dans un marché de niche. Il est loin de la concurrence des produits chinois.

Pour l’année 2011, l’entreprise d’Eric Mallet lan-cera de nouvelles lignes.

ARTISANAT Valorisation du tapis d’Ampanihy

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L’entreprise INDOSUMA se spécialise dans la production de savon de ménage et d’huile. « Notre société est basée dans le sud de Mada-gascar depuis 1991. La production et le raffinage des huiles de graines de coton, d’arachide et de graines de Neem constituent notre principale activité. Nous fournissons aussi du savon de lessive noir pour le marché local. Nous sommes la seule société qui produise du savon 100% vé-gétal » annonce le gérant de la société, Thierry Rafikhoussen. L’entreprise écoule ses produits sur le marché intérieur mais également à l’exté-rieur. L’Afrique constitue son principal marché. Son chiffre d’affaires tourne autour de 2 mil-liards d’Ariary par an. Indosuma travaille égale-ment dans le Trading.

L’Indosuma dispose d’une capacité de produc-tion de 50 à 80t par jour, pour l’huile alimen-taire et de 1,5 tonne de savon de ménage par heure. L’entreprise occupe une place importante dans l’approvisionnement en huile et savon de la région Sud Ouest de l’Ile jusqu’à la capitale. L’huilerie de l’INDOSUMA approvisionnait au-paravant 90% du marché d’huile de cette ré-gion Sud Ouest et 85% du marché de savon, à part l’approvisionnement (10%) du marché de la région Haute Matsiatra. L’usine n’est pas en-core à son rythme de croisière car pour satisfaire

ces demandes, INDOSUMA ne mobilise que 25% de sa capacité de production pour l’huile et 64% pour le savon. En raison des concur-rences, l’entreprise a décidé de ne pas divulguer sa production actuelle.

Raffinerie

« Notre société dispose d’une grande raffinerie dont la capacité actuellement est estimée à 5 fois plus qu’en 1980. Cependant à cause de la concurrence déloyale et la mauvaise réglemen-tation du marché, cette raffinerie ne peut tour-ner », déplore Thierry Rafikhoussen. Et d’ajou-ter que : « certains faits ne semblent pas clairs. Le prix de l’huile sur le marché international est de 900 dollars la tonne. Arrivée sur le marché à Madagascar, celle-ci vaut 800 dollars. Il y a une incohérence totale et une concurrence déloyale. Il y a des produits importés qui favorisent l’in-formel. Les industries locales en sont les pre-mières victimes », poursuit ce jeune gérant. Il dénonce par la même occasion le flou juridique en matière de commerce et de douane.

« Avec le géant de l’industrie alimentaire, TIKO, le marché était plus ou moins stabilisé car le prix de l’huile dépassait juste de 2 à 3% par rapport aux cours mondiaux. Actuellement, c’est le dé-

sordre total. Il n’y a presque pas de contrôle et les importateurs font ce que bon leur semble », rajoute-t-il.

A part cette concurrence déloyale des impor-tateurs, la multiplication des unités artisanales dans la fabrication d’huile handicape également l’industrie. « Nous avons maintes fois interpellé les autorités concernant la fabrication de ces huiles artisanales qui ne suivent pas les normes. Celles-ci contiennent de l’aflatoxine qui entraîne le ralentissement de la croissance des enfants. Cependant, jusqu’à maintenant personne ne réagit. Or, la loi exige des certifications de consommabilité des produits alimentaires », conclut le gérant de la société.

Des projets ambitieux

INDOSUMA a eu un projet ambitieux concer-nant la plantation de graine oléagineuse appelée Moringa. « Avec ce projet, Madagascar rédui-rait de 30 à 40% son importation d’huile. Ceci cela contribuerait à réduire la malnutrition et à augmenter le revenu des paysans. Malheureuse-ment, l’administration n’a pas soutenu le projet. Un haut responsable de l’administration nous a demandé ce qu’il pourrait gagner avant de nous octroyer le terrain » déplore le gérant de l’entre-

INDOSUMA Une raffinerie à grande capacité de production

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prise. Un bailleur de fonds via une entreprise française s’est déjà manifesté pour soutenir ce projet. « L’année prochaine, nous relancerons ce projet à petite échelle », rajoute Thierry Ra-fikhoussen.

Soulignons qu’un arbre de Moringa peut pro-duire 3t de graines contre 2t pour le tournesol et 0,5t pour l’arachide. D’après les études faites par le FIDA, cette plante miracle contient des sources incomparables de nutriments essentiels (vitamines A, B, C et E, calcium, potassium, fer, magnésium…). Les feuilles et les jeunes cosses renfermant également entre 5 et 10 % de pro-téines peuvent être consommées ou servir de fourrage pour les animaux. Les feuilles pilées et séchées se conservent très bien et peuvent servir à confectionner des sauces. Ses graines sont également très précieuses. Les amandes écrasées fournissent une excellente huile ali-mentaire, les tourteaux peuvent servir de com-bustible et de fertilisant.

La capacité des graines de Moringa à purifier l’eau est une des propriétés les plus ancien-nement utilisées. Les impuretés présentes dans l’eau floculent au contact d’un mélange

de graines pilées et d’eau. Le rendement peut atteindre 650 tonnes de matière fraîche par hectare et par an. Les graines peuvent être ré-coltées 8 mois après la plantation. L’arbre est résistant à la sécheresse, il n’a besoin d’eau que durant les premières semaines de croissance et se contente ensuite de pluies de type sahélien.

Mise en valeur de neem

Le Neem ou Voandelaka est traditionnellement connu à Madagascar. Il sert d’insecticide. In-dosuma s’est intéressée à cette plante. Lors du premier essai, INDOSUMA a eu les résultats suivants : Pourcentage d’huile de neemPar rapport aux Taux d’huileGraine 13,13Amandes 38,25Tourteaux 8,8

L’entreprise utilise actuellement l’huile de neem pour tuer les insectes dans les magasins de stockage. Celle-ci réduit les dégâts à 5 à 10% avec une application tous les trimestres.

« Le coton est une source de revenu pour les

paysans du Sud. La relance de cette filière, contribue à la fois à l’augmentation de leur pou-voir d’achat et à l’amélioration de leurs condi-tions de vie, ce qui est également bénéfique pour les industries locales », conclut le proprié-taire de la société.

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Vololonavalona Ravelo, dite Mme Vola, ensei-gnante chercheur est la propriétaire de l’entre-prise Spirusud. Une entreprise, bien qu’artisanale, a œuvré pour le développement de la culture de spiruline à Madagascar. En effet, l’équipe de l’IHSM ou L’Institut Halieutique des Sciences Ma-rines dont elle fait partie, a découvert avec le Dr Mikolackeh de l’université de Montpellier la spi-ruline, à l’état naturel sur la route menant à Ifaty. C’est avec l’arrivée de Riplay Fox en 1994 qu’on a confirmé l’existence de cette algue verte. Vu la malnutrition qui frappe l’ex-province de Toliara et une tendance à la diminution de biomasse de cette algue verte, Vololonavalona Ravelo a décidé de faire une thèse sur la culture de spiruline. Avec l’appui de l’Antenna technologie, elle a réussi à mettre en place sa première culture de spiruline en 2002. Elle a appris les techniques sous la di-rection de spécialistes mondiaux en la matière : Ripley FOX, du Laboratoire de la Roquette ; Jean-Paul JOURDAN du laboratoire de Mialet, France et Francisco AYALA de Solarium Biotechnology en Iquique, Chili.

Spirusud« Au début, Spirusud n’a disposé que de 4 bas-sins de 10m2. Actuellement, nous en avons 550m2. La production tourne autour de 3 à 6g/m2 par jour. Ce qui fait une moyenne de 4g/m2/j », explique la propriétaire de Spirusud.

Avec ses 550m2 de bassin, Spirusud produit plus de 472kg de spiruline par an. Notons que la production varie en fonction du climat.

Au moins 45% de la production de Spirusud sont destinés à la population atteinte de la mal-nutrition, surtout les enfants de moins de 10 ans, dans les centres de récupération nutritionnelle.

« Le climat semi-aride de la région du Sud Ouest offre de bonnes conditions à la culture de spi-ruline. Cette algue verte contient des ressources alimentaires abondantes alors que la popula-tion souffre de malnutrition dans la région du Sud Ouest et presque dans tout Madagascar,

d’ailleurs. Nous avons décidé de contribuer à la lutte contre la malnutrition, ainsi une partie de nos productions est distribuée gratuitement dans les centres de récupération nutritionnelle. Nous vendons le reste dont le prix varie en fonction du pouvoir d’achat du consomma-teur », a annoncé Mme Vola.

Procédés de productionAprès la culture, la récolte de spiruline se fait par filtration du milieu de culture concentrée. Elle est effectuée à l’aide de deux filtres à différents maillages. Dans un premier temps, pour éliminer les impuretés (insectes, grumeaux), un filet de 200μm de maillage est utilisé. Ensuite, on utilise le second filet de 30μm pour récolter la spiruline. Ce dispositif de récolte est supporté par un cadre en bois muni d’un tamis moustiquaire.

Il faut ensuite enlever une partie de l’eau de la spiruline récoltée par l’essorage et presse. La pâte plus ou moins molle est transférée dans une toile de 50μm de maillage. Le manipulateur muni de gants stériles presse à travers la toile la pâte pour enlever l’eau. La pâte est ensuite transférée encore une fois dans une toile de même caractéristique qui sera elle-même enve-loppée par un tissu écru. Le paquet ainsi formé est mis sous presse. Le temps de pressage est compris entre 15 et 20 mn. La biomasse pres-

sée est ensuite pesée à l’aide d’une balance électronique pour évaluer le taux de dessiccation du produit.

La biomasse obtenue est alors chargée dans une extrudeuse. Cet instrument permet de transfor-mer la pâte sous forme de nouilles pour faciliter le séchage. Spirusud dispose de séchoirs so-laires ayant une capacité de 5 claies qui peuvent supporter 750g de biomasse fraîche chacune. La durée de séchage dépend de l’épaisseur de la couche de la pâte et du climat : entre 8h et 14h.

Une fois séchée, la spiruline est broyée à l’aide d’un mixer de type Moulinex pour obtenir des poudres granulées. Ces dernières sont ensuite pesées pour permettre d’enregistrer la biomasse séchée. Le conditionnement se fait par em-ballage du produit dans des sachets noirs ou

opaques et ensuite stockés à l’abri de la lumière et de l’humidité. La production se fait presque toute l’année, sauf pendant la période d’entre-tien des bassins et des cultures (environ 2 mois dans l’année).

Contrôle de qualité« Pendant le processus de production, nous res-pectons les normes d’hygiène » a annoncé Vo-lolonavalona Ravelo. « Des analyses physiques, chimiques et microbiologiques sont également effectuées régulièrement à chaque saison », ra-joute-t-elle. Pendant ces contrôles, l’on vérifie le milieu de la culture. Les paramètres à contrô-ler sont la couleur, l’odeur et la concentration du milieu ainsi que les valeurs de la T°C, de la Salinité et du pH. Des analyses physiques et chimiques sont effectuées au laboratoire de chimie du Centre National de Recherche sur l’Environnement (CNRE) et les analyses micro-biologiques par le laboratoire du Ministère de la Santé à Antananarivo à l’Agence de Contrôle de la Sécurité et de la Qualité des Denrées Alimen-taires (ACSQDA).

D’après les résultats d’analyses, tous les échan-tillons envoyés et analysés sont sains et sa-tisfont les exigences de la consommation hu-maine.

« Auparavant, nos productions n’étaient pas encore connues, actuellement, nous n’arrivons pas à suivre les demandes. Nous envisageons une extension de la ferme. Nous poursuivons toujours nos recherches pour l’amélioration de la production », conclut Mme Vola.

SPIRUSUD Pionnier dans la production de spiruline

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2003 2004 2005 2006 2007 2010

40-100m² 180m² 210m² 380m² 500m² 550m²

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Le décollage du tourisme semble difficile pour la région du Sud Ouest. Gil Salomon respon-sable de la communication de l’office régional du tourisme de Toliara, qui n’est autre que le propriétaire de la Compagnie du Sud, opérant dans le secteur du transport, annonce que la situation est plus difficile qu’en 2009. « L’on enregistre une baisse jusqu’à 70% des activités par rapport à l’année 2008 », annonce cet opé-rateur. La crise financière internationale conju-guée à la crise politique nationale pèse lourd sur le secteur. « Les tours opérateurs hésitent encore à vendre Madagascar vu l’instabilité politique. Alors que les vacances sont programmées d’avance pour les touristes », rajoute Gil Salo-mon. « Actuellement, il y a beaucoup d’éta-blissement à vendre dans la région », poursuit notre interlocuteur.

Réduction de tarif

Pour soutenir le secteur, les opérateurs ont décidé de diminuer leur bénéfice en réduisant les tarifs. La Compagnie du Sud offre ainsi une réduction de 37%. Dans la ville de Toliara, les établissements hôteliers font des promotions.

Les menus sont diversifiés et les hôtels et res-taurants commencent à proposer des plats Ma-lagasy dont le prix est plus abordable que les menus habituels.

L’office participe aux différents salons pour re-lancer le secteur dont Enjoye. « La région du Sud Ouest abrite des sites extraordinaires tels que l’Isalo, Ifaty, Anakao, Saint-Augustin, le parc de Tsimanampetsotsa et autres. Nous invitons les touristes locaux et étrangers à les visiter. Je conseille aux touristes de voyager le jour pour admirer le paysage et la biodiversité de cette région », lance Gil Salomon.

Selon lui, à part la participation aux différents salons, les opérateurs font également des pro-motions via l’internet. C’est le cas du photo-guide qui montre les richesses extraordinaires de la région du Sud Ouest.

Entente entre les autres opérateurs

« L’Etat ne nous a pas beaucoup aidés. Nous n’avons obtenu qu’une échéance sur la fiscalité. Vu cette situation, le rapprochement entre les

opérateurs nous semble le plus intéressant » an-nonce le gérant de la compagnie du Sud. Selon lui, la destination Madagascar est trop chère. Si l’on veut relancer le secteur, une promotion sur les vols reliant Madagascar et le reste du Monde ainsi que les vols intérieurs semble nécessaire. Ainsi, la compagnie Air Madagascar a offert dif-férentes promotions, surtout depuis la crise.

Selon le responsable de la communication de l’office régional du tourisme de Toliara, plus de la moitié des touristes qui viennent à Madagas-car s’intéressent au Grand Sud. Ils restent en moyenne 3 jours dans un site.

Notons qu’il y a 200 établissements hôteliers dans la région Sud Ouest.

SPIRNAM SPIRULINE, RIEN qUE DES vERTUS

SPIRNAM première société productrice de spiruline qui a obtenu le per-mis environnemental délivré par l’ONE (Office National de l’Environne-ment) en 2004 se lance dans la diversification aussi bien sur le plan de la présentation qu’au niveau des produits dérivés. Au niveau du condi-tionnement, Spirnam est la première spiruline made in Madagascar qui se décline en plusieurs présentations: comprimé, gélule, poudre. En outre, les produits dérivés de cet algue bleu miraculeux font leur apparition sur le marché en l’occurrence le savon à base de spiruline, les huiles de massage à spiruline et le complément alimentaire pour animaux toujours à base de spiruline (Spiravi).

D’après Louis Mera, directeur adjoint, l’existence de représentants de la société dans plusieurs grandes villes de Madagascar facilite la distribution et la connaissance du public de la spiruline Spirnam dans toute l’île. En même temps, la société collabore avec les professionnels de santé, les centres de santé et les hôpitaux dans diverses régions de Madagascar comme le Centre hospitalier universitaire de Soavinandriana et l’hopital d’Ihosy, les centres de santé de base d’Ambohimahasoa,de Manajary, de Manakara. Spirnam fournit également gracieusement en spiruline l’action humanitaire de l’Association française bretonne. Selon le responsable de la société Spirnam, on peut considérer la spiruline comme un produit mi-

racle qui n’offre que des vertus (protéines, vitamines, oligo-élements…). Complément alimentaire entièrement naturel, la spiruline est fortement recommandée à toutes catégories de personnes fragiles : malades, en-fants en situation de malnutrition, femmes enceintes, adolescents en pleine croissance, personnes âgées…Celles qui veulent perdre du poids prennent aussi de la spiruline comme à Antsirabe, « et c’est très efficace » selon le représentant de Spirnam dans la ville d’eaux. Les personnes qui veulent maigrir diminuent leur alimentation en général mais prennent de la spiruline pour garder leur équilibre nutritionnel. Les éleveurs donnent aussi de la spiruline à leurs bêtes (fruits de mer, chat, chien, cheval….) pour les garder en bonne santé tout en accélérant leur développement. La spiruline est obtenue à partir de l’algue bleue dont les vertus sont réputées depuis des siècles. La société Spirnam cultive ces algues bleues dans des lacs naturels aux environs de la ville de Toliary et les traitent ensuite dans son usine en ville.

TOURISME Redémarrage difficile

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Vie du SiM

La vie du SIMLes Evènements du Bimestre

INDEX-OI en tant que nouveau membre du SIMSpécialisée dans la confection textile, INDEX OI -Industrie Textile de l’Océan Indien –a intégré le SIM en Septembre 2010.

Le SIM, présent au lancement officiel du Tableau de Bord Economique –TBELe Tableau de Bord Economique – TBE a été lancé officiellement le 20 Août dernier à l’Hôtel Panorama auquel le SIM a participé.Le TBE se veut être un outil de suivi de la conjoncture et d’aide à la prise de décision à travers la mise à disposition, sans retard et régulièrement, d’infor-mations sur les indicateurs susceptibles de décrire la situation conjoncturelle de l’économie du pays. Il s’agit en l’occurrence des principaux indicateurs de court terme des 4 sec-teurs économiques : réel, monétaire, finances publiques et extérieur. Le SIM est membre du Comité de validation du TBE, lequel sort tous les 3 mois et est diffusé à une large cible.

Monsieur STARCZAN Jean Claude comme deuxième Vice PrésidentMonsieur STARCZAN Jean Claude, Administrateur du SIM et Directeur Gé-néral du Groupe Impérial Tobacco, a été officiellement nommé pour occuper le poste de deuxième Vice Président du Syndicat lors du Conseil d’Adminis-tration du 23 Septembre dernier.

Les récentes Actions menées

Je consomme malgache, nous y gagnons« JE CONSOMME MALGACHE, NOUS Y GAGNONS  », Autrement dit « MANJIFA NY VITA GASY AHO, TOMBONY HO AN’NY REHETRA », tel est le slogan véhiculé par le SIM pour valoriser comme il se doit les produits locaux à la fois de qualité, créa-teurs d’emplois, mais également de valeur ajoutée pour l’économie.Slogan déjà adopté et médiatisé par certains de nos membres tels que la STAR, SALONE, le groupe TAF, PROMODIM, le groupe SMTP, dont nous saluons l’initiative et à laquelle les autres vont s’y joindre très prochai-nement.

NormalisationDans le cadre de la mise en place du label de qualité pour la promotion des produits manufacturés locaux, le SIM a saisi le Ministre du Commerce pour relancer l’opérationnalisation du Conseil National de Normalisation –CNN,

organe de validation des normes de produits, ainsi que la nomination des nouveaux membres du Conseil d’Administration du Bureau des Normes de Madagascar-BNM. Des cas concrets de non respect des normes et règlementations en vigueur ont été par ailleurs dénoncés.

Valeur minimale à déclarer en douaneLes premières réactions des membres du SIM concernant la valeur minimale à déclarer en douane pour certains produits sensibles ont été communiquées au Directeur Général des Douanes.D’une manière générale, le SIM accueille favorablement cette initiative qui cadre dans l’assainissement du marché intérieur, cependant il est nécessaire de différencier matières premières et produits importés concurrençant la pro-duction nationale.Par ailleurs, un groupe de travail SIM-Douane sera bientôt mis en place pour fixer ces valeurs.

Outre cette détermination de la valeur minimale à déclarer en douane, le SIM a également encouragé les actions de lutte contre les fraudes et fausses déclarations.

Contrat d’approvisionnement en énergie électrique Suite à l’envoi à l’Office de Régulation de l’Electricité - ORE de la contre-proposition du secteur privé concernant le contrat d’approvisionnement en énergie électrique, le SIM a organisé le 08 Septembre dernier une rencontre préalable entre les groupements du secteur privé pour préparer la réunion Secteur privé-JIRAMA laquelle aura comme objet d’exposer le plaidoyer de cette contreproposition.

Le Comité de pilotage du projet CAPDEV-OI, constitué au niveau du SIMLe SIM étant partenaire du projet CAPDEV-OI, il a mis en place un comité de pilotage avec un schéma organisationnel bien établi pour l’étude préalable des projets de ses membres, désireux de bénéficier de missions de compa-gnonnages ou de participer aux rencontres B to B telles que prévues par le projet.Qui plus est, un schéma opérationnel de mise en œuvre du projet pour le secteur industriel, piloté par le SIM et l’ADIR (Association pour le Dévelop-pement Industriel de la Réunion) a été élaboré, lequel retrace les besoins immédiats du SIM en termes de renforcement de capacités.

Analyse conjoncturelleConnaître au mieu x la situation de ses industries membres, surtout en cette période de crise, afin de répondre efficacement à leurs besoins et plaider en leur faveur constitue une des priorités du SIM. C’est dans cette optique qu’un questionnaire sur la conjoncture leur a été envoyé. Les résultats feront l’objet d’une analyse et servir ont d’argumentaires vis-à-vis des interlocuteurs.

A venir

En focus pour la 7ème parution d’ « EXPANSION MADAGASCAR » : « LES 50 ANS DE L’INDUSTRIE A MADAGASCAR », un dossier majeur d’envergure pour faire un bilan de la situation du secteur industriel depuis ses 50 ans d’existence. L’analyse vous sera livrée prochainement.

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L’ariary est resté stable et s’est même apprécié par rapport au dollar au cours des mois de juillet et aôut 2010. Pareil par rapport à l’euro. Cette appréciation s’est même accélérée vers la 3ème semaine du mois d’août. Cela peut avoir plusieurs causes dont :

- le regain d’optimisme suite à l’annonce et à la réalisation de la conférence nationale- la diminution plus forte des importations par rapport aux exportations- les interventions de la Banque centrale.

Evolution des devises | Stabilité de l’Ariary

actuaLiteS

Mividy ny vita gasy aho, tombony ho antsika rehetra !

Manjifa ny vita gasy aho, tombony ho an’ny rehetra !

MIVIDY MALAGASY AHO SATRIA :• Fantatronympamokatra.• Manara-penitranykalitao.• Ampahafantarinaahynytokonyhofampiasananyvokatra.

• Moravidykokoa.

ARY INDRINDRA :• Miaronyasafiveloman’ireompiara-belona.• Manampyamin’nyfampitomboananyharinkarem-pirenena.

• Manohananyfampiasam-bolahamokaranaetoMadagasikara.

1bis,RuePatriceLumumbaTsaralalànaAntananarivo-MADAGASCARtel:(+261)202224007/0340724007fax:(+261)202222518email:[email protected]:www.sim.mg

37N°6 - NOVEMBRE / DECEMBRE 2010 - EXPANSION MADAGASCAR

Page 38: Expansion Madagascar N°06

chrOnique deS LecteurS

38 EXPANSION MADAGASCAR - NOVEMBRE / DECEMBRE 2010 - N°6

a VeNdre CaUse doUBle eMploi VoitUres

JaCK C 24 BlaNCHe HaUt de gaMMe 6000 KM priX saCrifie a 35.MillioNs ariarY

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MerCedes se 250 etat iMpeCaBle 200 000 KM15 MillioNs ariarYVisiBle CHez traCes oU BalloU

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LeS StandardS de reference d’aMBatOVy

Manjifa ny vita gasy aho, tombony ho an’ny rehetra ! Mividy ny vita gasy aho, tombony ho antsika rehetra !

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Ambatovy est une société minière engagée dans une démarche responsable. Elle observe scrupuleusement des règles et des standards, nationaux et internatio-naux, qui sont considérés comme les références par l’industrie minière. Contrairement à la croyance, cette dernière est soumise à des règles de bonne conduite qui ont révolutionné les pratiques depuis les 30 der-nières années en matière d’environnement, de so-cial, et de transparence. Certaines sont obligatoires, comme la LGIM (Loi sur les Grands Investissements Miniers à Madagascar), le décret MECIE, les normes de l’IFC (Société Financière Internationale) de la Banque Mondiale, d’autres sont volontaires mais pra-tiquées par Ambatovy conformément à sa démarche citoyenne, telle l’EITI (Madagascar a été admis comme un Pays Candidat de l’EITI en février 2008), le BBOP, les 10 principes de l’ICMM. Le Projet Ambatovy est régi par des valeurs fondatrices telles que la sécurité et la santé, la responsabilité sociale et environnementale, l’honnêteté et l’intégrité, et la bonne gouvernance d’entreprise. Les compagnies qui évoluent dans le sec-teur international de l’extraction mettent en œuvre diverses mesures visant à assurer la transparence de leurs activités d’exploitation, des sources de profits et de des impacts sociaux. C’est l’une des bases fonda-mentales de ces standards de référence.

La LgiM (Loi sur les grands investissements Miniers) :

ambatovy est régi par la loi n°2001-031 du 08 octobre 2002 établissant un régime spécial pour les grands investissements dans le secteur minier à Madagascar, modifiée en 2005 par la loi n°2005-022. elle établit le régime spécial en matières de changes, fiscale, doua-nière, ainsi que juridique, applicable aux grands in-vestissements dans le secteur minier. elle prévoit au-tant les garanties données par l’etat malgache que les droits et obligations liés aux permis miniers du projet concerné. elle établit également toutes les procédures requises à suivre ainsi que les conditions et la durée d’éligibilité. C’est une loi dont l’objectif est aussi d’at-tirer les investissements de grande envergure dans le secteur minier. ambatovy n’est pas le fruit d’une négociation de contrat, il concrétise ses contributions directes dans un cadre défini par la loi, en étant parmi

les premiers, sinon le premier, des projets miniers éli-gibles dans le cadre de la lgiM. (Consultez pour plus de détails www.pgrm.mg)

L’eiti (extractive industries transparency initiative) :

en 2008, ambatovy a exprimé son soutien pour l’ini-tiative de transparence des industries extractives (itie, en français). Cette initiative, qui est soutenue par la Banque Mondiale, est une coalition de gou-vernements, de sociétés, de la société civile, d’in-vestisseurs et d’organisations internationales. l’itie soutient le renforcement de la bonne gouvernance dans des pays riches en ressources naturelles à tra-vers la vérification et la publication en détail des paiements effectués par les sociétés dans le secteur extractif ainsi que les revenus reçus de ce secteur par les gouvernements participants. appliquer l’itie en tant que partie intégrale d’un programme de bonne gouvernance aidera à assurer que les revenus pétro-liers, de gaz et des minéraux contribuent au déve-loppement durable et à la réduction de la pauvreté. l’itie est soutenue par un secrétariat international basé à oslo, en Norvège. le secrétariat travaille en étroite collaboration avec la Banque Mondiale et le fonds Monétaire  international. Madagascar a été ad-mis comme un pays Candidat de l’itie en février 2008. en mars 2010, un premier rapport de réconciliation des revenus Miniers Madagascar a été publié avec l’appui de la Banque Mondiale et du pgrM (projet de gouvernance des ressources minières). Ce rapport, qui contient les détails sur tous les paiements effectués par le projet ambatovy à l’etat malgache, est dispo-nible sur le site-web de l’itie (www.eiti.org).

Les Principes de l’equateur 

les  principes de l’equateur    les etablissements fi-nanciers qui appliquent les principes de l’equateur (equator principles financial institutions - efpis) ont  adopté lesdits principes afin de s’assurer que les grands projets qu’ils financent soient réalisés d’une manière responsable socialement et respectueux de l’environnement. ainsi, les effets négatifs sur les éco-systèmes et sur les communautés affectés par le pro-jet doivent être évités dans la mesure du possible, et, s’ils sont inévitables, doivent être limités, atténués et/ou compensés de manière appropriée. Ces principes ont vocation à servir de base et de cadre communs pour la mise en œuvre par chaque efpi de ses propres politiques, procédures et normes internes en matière sociale et environnementale et selon les standards de performance de ifC ( société financières internatio-nales ) et les lignes directrices de la Banque Mondiale. afin de s’assurer du respect des principes de l’equa-teur, les institutions financières et bancaires font ap-pel à ce que l’on fasse appel aux ingénieurs indépen-dants pour inspecter les projets miniers. ambatovy

est un projet qui applique les principes de l’equateur et ses volets d’engagement social et de gestion de l’environnement sont soumis régulièrement aux vi-sites des ingénieurs indépendants mandatés par les institutions qui lui ont prêtées 2,1 milliards de dollars. (plus d’informations sur www.equator-principles.com)

Le BBOP (Business and Biodiversity Offsets pro-gramme) :

C’est un partenariat associant les entreprises, les gouvernements et les experts en conservation, sous le secrétariat de forest trend et WCs et ayant pour mission d’explorer les mesures de compensation en matière de biodiversité et  le projet ambatovy fait partie de quelques projets pilotes miniers qui sont engagés dans cette nouvelle initiative. C’est un enga-gement volontaire en dehors  des obligations légales. le programme de compensation en faveur de la bio-diversité d’ambatovy est élaboré et mené en liaison avec le BBop. Un certain nombre de projets pilotes BBop sont entrepris actuellement en afrique, aux etats-Unis, et en australie, leur envergure respective et leurs secteurs d’activités (pétrole et gaz, exploita-tion minière, infrastructures publiques …) variant d’un pays à l’autre.

le projet BBop d’ambatovy comporte les éléments suivants :  -la zone de compensation du massif forestier de an-kerana ( 11600 ha)-deux sites de forêt azonale -Une forêt de conservation dans la région de la mine-le corridor forestier d’analamay-Mantadia-l’écosystème du site ramsar de torotorofotsy-Un programme de restauration forestière sur le droit de passage du pipeline-Une forêt de remplacement à l’intérieur de l’em-preinte de la mine.

Ces différentes mesures de compensation en matière de biodiversité sont conçues pour produire des résul-tats concrets conformes aux normes et lignes direc-trices du BBop. (Consultez pour plus d’informations www.bbop.forest-trends.org).

le décret MeCie(Mise en compatibilité des investisse-ments avec l’environnement à Madagascar : le décret n°99-954 du 15 décembre 1999 modifié par le décret n°2004-167 du 03 février 2004 a pour objet de fixer les règles et procédures à suivre en vue de la mise en compatibilité des investissements avec l’environ-nement et de préciser la nature, les attributions res-pectives et le degré d’autorité des institutions ou or-ganismes habilités à cet effet. il prévoit, entre autres, les études d’impact environnemental et les plans de gestion environnementale.

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