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EVOLUTION DE LA PLACE DE LA PME /PMI DANS
L’ECONOMIE DU DEVELOPPEMENT : COMMENT ET
POURQUOI ?
Ammar SELLAMI Maitre assistant ENSSEA,
Pôle Universitaire, Koléa
RESUME
Phénomène très ancien et réalité incontournable des économies
contemporaines, la petite entreprise, d’abord perçue comme une entité
artificielle face à la grande entreprise synonyme d’efficacité économique,
symbolise de nos jours le dynamisme, l’innovation, lasouplesse, la
flexibilité,etc. Devenue objet de toutes les attentions elle est partout
sollicitée et protégée compte tenu de sa fragilité. Elle a fini par déclasser sa
rivale,la grande entreprise, et joue de plus en plus un rôle fondamental et
stratégique dans les économies développées ou en transition. Première
créatrice d’emplois depuis quelques années, avecune crise économique
récurrente et persistante, les échecs des anciennes theories « fatiguées » du
développement, les déboires du gigantisme, les mutations des systèmes
productifs et la mondialisationouvrent une opportunité et une autre
perspective à l’entreprise de petite taille. La pme, revêtue de son nouveau
statut, est au cœur d’un « nouveau »modèle du développement plus
approprié àla résolution des problèmes qui se posent à une économie
mondiale globalisée.
Mots clés : pme, grande entreprise, taille idéale, emplois, stagnation
séculaire, économie du developpement, paradigme de développement.
Introduction
Dans les économies développées comme dans les économies émergentes
ou en transition la place de la pme/pmi est de plus en plus repensée (1, 2,19)
tant cette catégorie d’entreprises est devenue le moteur principal de la
croissance(1)
économique et un puissant levier sur lequel s’appuient les
politiques publiques(2,3) qu’il s’agisse de création d’emplois, de
développement desrégions, de création d’agglomérations ou de pôles de
compétitivité, etc. Considéréejusqu’à la fin des années 90 comme une entité
artificielle(4), plus ou moins délaissée, au profit de la grande entreprise (la
taille idéale), l’entreprise de petite taille devenue « la petite entreprise »(18)
a fini, après les »vingt glorieuses »(2)
(4) par déclasser sa rivale. A la pointe
de l’actualité, symbolisant toutes les vertus(3)
(dynamisme,flexibilité,souplesse,innovation, épine dorsale de l’économie,
etc.) la pme joue un rôle « stratégique » dans le developpement
économiqueau nom de l’efficacité de la « taille humaine ». Le but
283
de l’article qui suit est d’apporter un éclairage sur cetteévolution du
« Small is not beautifull » vers le « Small is beautifull »(4)
à
l’échellemondiale. Commentla pme/pmi est devenue, après les « vingt
glorieuses », un acteur majeur et un impératif industriel dans les économies
développées ou en transition (section I).Ensuite, pourquoi (section II) la
« petite entreprise »,devenue taille idéale, esthissée au statut de véritable
deus ex-machina dans un « paradigme »,un« nouveau modèle »
dudéveloppement,où elleoccupe une place centrale.Autrementdit, quels sont
les facteurs explicatifs, quelles sont les raisons de cette évolution de
« l’artificialité » (4,5) de la petite entreprise à la pme « taille idéale »(5)
(21).
I. Naissance, connaissance et reconnaissance de la pme/pmi : d’Atlas à
V’rirouch(6).
La pme existe depuis très longtemps (7,16). Après les « vingt glorieuses »,
objet de recherche à part entière,la petite entreprise n’est plus considérée
comme un modèle réduit de la grande entreprise mais comme une entreprise
à laquelle on peut associer de nombreuses particularités et caractéristiques
qui font son intérêt (4, 3,21). L’entreprise de « petite taille » devient la «
petite entreprise ». Le préjugé favorable aux pme a aujourd’hui, en plus de
son assise traditionnelle(7)
, une assise économique bien solide. Le bien-
fondéde leur existence et de leurs fonctions dans le système économique
(comme de toutes les entreprises petites ou grandes) a été démontré par de
nombreux économistes entre autres Coase (6). Réalité tangible des
économies contemporaines la pme est de nos jours un agentéconomique
reconnu etincontournable. Au terme d’une ascension, vieille de 40 ans
(1950-1980) la pme émerge drapée de toutes les qualités Rétrospective sur
l’irrésistible ascension de la « petite entreprise », devenue la «gazelle» de
l’économie du developpement et de la croissance.
1. La pme/pmi(8)
un phénomène ancien.
La pme est un phénomènetrèsancien même si ses formes ont pu varier avec
le temps que ce soit avec les artisans et les petits commerçants comme
l’explique Fernand Braudel (1979) dans sa grande fresque de l’évolution du
capitalisme du XVIEME
au XVIIIIEME
, ou encore avec l’industrie à domicile et
le marchand apportant la matière première et reprenant le produit fini contre
rémunération au temps ou à la pièce. Lesétudes scientifiques modernes sur
les pme ont un peu moins de 40ans.Mais il existe plusieurs
économistesdéfricheurs qui se sont arrêtés aux caractéristiques de la
pme/pmi sans la nommer. Quelques exemples.
Dans la transition d’un mode de vie rural vers unmode de vieurbain et
industriel les petites unités de production agricoles ou autres étaient
présentées comme une cause des problèmes d’ajustement des structures
productives industrielles ou agricoles. La petite unité est perçue comme un
obstacle à la formation des grandes exploitations ou grandes entreprises
(3,8)(9)
.
284
A la fin duXVIIIème
siècle l’auteur desRecherches sur la nature et les
causes de la richesse des Nations (1776), mettant en évidencele lien entre
l’augmentation de la production, la productivité etladivision technique du
travail recommandera une division plus fine des tâches dans l’entreprise
mais aussi une division des tâches entre entreprises. En d’autres termes une
décentralisation de l’activité économique, c’est-à-dire son organisation en
une multitude de petites ou moyennes entreprises. Adam Smith « avait dans
l’esprit la petite et moyenne entreprise puisque à son époque la grande
entreprise n’existait que dans le commerce international notamment avec les
colonies »(4).
Karl Marx(9,16)dans ses écrits sur le développementdu capitalisme fait
une distinction entre la manufacture et la fabrique. Dans la manufacture et le
métier, dira Marx, l’ouvrier se sert de son outil, dans la fabrique (unité de
taille plus grande) il se sert de la machine ou plus exactement il est sur la
machine (9,16).
Autres exemples données par Julien(4,10 ).Selon cet auteur, dans son
ouvrage The Theory of Business Entreprise (1904)
l’économisteinstitutionnaliste Thorstein Veblen critique la séparation
croissante entre les entrepreneurs de petites entreprises (les capitaines de
l’industrie )et les capitalistes de la grande entreprise. Pour sa part Commons
(un autre économiste institutionnaliste) dans son Industriel Governement
(1921) discute du rôle de la classe moyenne reliée aux petites entreprises
dans le développement économique.
Joseph Schumpeter(11) a lui aussi écrit sur la pme sans la nommer(10)
.Dans
la conception de Schumpeter, l’entrepreneur, qu’il distingue nettement du
chef d’entreprise (administrateur) incarne l’innovation, ledynamisme,
l’aventurier qui n’hésite pas à prendre des risques pour innover. On
reconnait là les caractéristiquesprêtées généralement aux pme et le profil
type du dirigeant de la pme/pmi moderne.
Auparavant, Ansiaux,dans son Traité d’Economie Politique
(1926)explique l’existence de nombreuses pme/pmi dans l’économie par
l’existence de nombreuse production à faibles demandes. Selon Julien (4)
« des chercheurs américains comme Kaplan (1948), Skindi (1948)
ouChurchill (1955) ou français comme Gross (1958) concluaient déjà il y’a
plus de 40ans que les pme se distinguent des grandes entreprises tant dans
leur comportement que du point de vue de leur survie et de leur
développement par rapport à la concurrence internationale. (11)
On peut valablement dire, en s’appuyant sur de nombreusesétudes traitant
des pmeque celles-ci ont toujours existées.Ellessont, à des exceptions
près,présentes,dans toutes les branches de l’activité économique. Maiselles
constituent un groupe très hétérogène allant de la pme informelleà la pme
high tech. Un point commun cependant : elles se différencient de la grande
285
entreprise parleur taille mais surtout leurs caractéristiques propresquifont
leurspécificité et leur intérêt.
En Algérie, la présence d’un secteur composé de petites et moyennes
unités industrielles est au départ le fait d‘un « héritage ».A côté d’un large
secteur artisanale au savoir-faire ancestral(12)
, existentdes petites entreprises
nationalisées après l’indépendance et des pme privées qui activaient du
temps de la colonisation. A partir de la seconde moitié des années 70 la
notion de pmi prend des « couleurs ». Des relations avec la grande entreprise
sont fixés aux pmi (publiques): sous- traitance, désenclaver les régions
isolées, substitution aux importations, densification du tissus industriel,
objectif social, etc. (13,16). Cette conception plus moderne de la pme/pmi
est « l’acte de naissance »(13)
du secteur de la pme en Algérie d’autant que
cela s’accompagne d’une timide reconnaissance de la propriété privée ce qui
favorise la création de petites entreprises. Depuis les années 90 le « Small is
beautiful » est devenu un véritable sloganpolitique qui invite « les jeunes » à
créer leur propre entreprise. Mais la création de « sa propre entreprise »
s’apparente jusqu’à présent à un tremplin plus qu’à un aboutissement pour
accéder à une position sociale supérieure sans un ancrage réel de l’esprit
d’entrepreneuriat.
2. Les pme/pmi, une réalité des économies contemporaines.
Dans les économiesactuelles l’entreprise de petite et moyenne taille est une
puissante force économique et sociale .Ce qui remet en question lespréjugés
défavorables d’autrefois la concernant.Au début des années 50 les pme/pmi
représentent jusqu’à 95% du nombre total d’entreprises (Algérie, France) et
entre 57% et 49%des emplois dans certains pays (Algérie, Allemagne)
comme l’indique le tableau n°1ci-dessous.
Pourcentage pme et emplois dans total entreprises
Ettotal emplois dans quelques pays.
Tableau n°1 Pays Total entreprises /total
pme/pmi.
total emplois/emplois pme/pmi
Algérie(1968) 95 57
Argentine(19
64)
90 42
Brésil(1960) 93 33
France (1950) 95 25
Mexique
(1961)
87 39
RFA (1957) 81 49
USA (1955) ND 39
Source : Sellami A : Développementéconomique et pmi, Ed Enal 1985.
Plus près de nous, début des années 90, le rôle des pme/pmi est mieux
démontré, leur importance et contribution plus visible comme le montre les
286
statistiques ci-dessous sur la part des pme dans les exportations de produits
manufacturés de pays en développement et de pays de l’OCDE.(14).
Pays %
Taipeh (1990) 56%
Chine 1990) 40-60%
Corée (19 95) 42%
Vietnam (1990) 20%
Inde (1992) 32%
Malaisie (1990) 15%
Danemark (1990) 46%
France (1994) 29%
Suède (1990) 24%
Thaïlande(1990) 10%
Source : Wignaradja, Ganesh (2003), Revue OCDE 2004/2 N°5
Depuis le début du XXIème
siècle, d’après différentes estimations, partout
dans le monde plus de 95% des décisions économiques en nombre
d’entreprises sont des pme/pmi. Une étude de la Banque Mondiale (2012)
estime qu’il se crée, en moyenne, 4,3 Sarl pour 1000 habitants en âge de
travailler par an dans les pays développés Le ratio est de seulement 0,6 dans
les économies en transition soit environ 8fois moins que dans les pays à haut
revenus.
Aux USA la Small Business Administration (agence fédérale chargée de le
pme) a recensée en mars 2014 près de 28,3 millions de pme/pmi dans le
pays. Entre 1993-2013, plus de 63% des nouveaux emplois sont, d’après la
SBA, le fait de l’entreprise de faible taille. L’OCDE (dans une de ses études
en 5005) donne le chiffre de 20 millions de pme/pmi pour l’Europe à 20 et
23 millions de pme /pmi pour une Europe à 25 membres. Le nombre de
salariés occupés par le secteur des pme/pmi est estime à 75 millions.
En 2011pour les trois pays de l’Afrique du Nord (Maroc, Algérie, Tunisie)
on comptait 2,462 millions de pme/pmi dont 50% pour le seul Maroc,
l’Algérie et la Tunisie se partageant le reste presque à part égales(15)
.
Parts des pme/pmi en % dans certains Européens (2003).
Tableau n°2 Part des pme
dans…
USA Allem
agne
Japon Fran
ce
Gb Corée
Sud
Itali
e
Turqui
e
l’ens des
entreprises
97,2 99,8 99,4 99,9 96,0 97,8 97,0 99,5
l’emploi total 50,4 64.0 81 ;4 49,4 36,0 64,9 56,0 61,1
L’invest
total
38,0 44.0 40,0 45,0 29,5 34,5 36,9 56,5
VA
totale
36,2 49,0 52,0 54,0 25,9 34,5 53,0 37,7
les export
totales
32,0 31,1 38,0 23,0 20,2 20,2 16,6 _
le total des
prêts
47,2 35,0 50,0 48,0 27,2 46,8 _ 56,0
287
Source : KOSGEB (Organisation de développement de la Petite Industrie),
Turquie.
Ce bref état des lieux de lacontribution économique et sociale des pme
dans différentes économies développées ou en transition (cf. Tableau n°2)
est la preuve, le marqueurque les pme/pmi sont une réalité tangible des
économies contemporaines. On est loin des débats sur la taille idéale c’est-à-
dire la grande entreprise et la superficialité des pme .Et de souligner que les
économies qui semblent, aujourd’hui, résister le mieux aux crises sont
précisément celles qui ont très tôt intégrées l’entreprise de petite taille dans
leurs stratégies industrielles .Le cas de l’Allemagne, c’est-à-dire unpays de
la deuxième génération à développement industriel ancien, est le plus
remarquable. La pme/pmi est devenue un vecteur du developpement
économique et socialeincontournable.
3. La pme/pmi, définitions et rôles.
Les qualificatifs, un phénomène ancien ou encore une réalité des
économies modernes etcontemporaines, que nous employons jusqu’à présent
pour parler de la pme/pmi renvoient à un phénomène complexe quimasque
des réalitéspouvant être très éloignées les unes des autres et cache des
conceptions fort différentes parfois radicalement opposées. Il apparait que la
pme ne revêt pas la même signification suivant les pays ou les régions. La
pme est au carrefour de conceptions très contrastées » (14, 15,3).Aussi
Torres, l’auteur de Les PME,plaide pour une approche,spécifique et
contingente de la pme, jugée préférable (15).
3.1 Définitions et conceptions de la pme/pmi.
Il n’existe pas de définition unitaire des pme/pmi (cf. tableau, 3). Les
définitions de la pme/pmi se référent toutes à différents critères soit
quantitatifs (nombre d’emplois, chiffred’affaires, total du bilan, montant des
investissements, etc.) soit qualitatifs (technique utilisée, indépendance
juridique, etc.). Les différences de définitions rendent les travaux de
recherche difficiles et les comparaisons délicates(16).
Définitions de la pme/pmi dans le monde. Tableau n°3 PAYS
Année Taille Effectif Chiffres d »affaires Total bilan
Algérie
2000
ME
PE
TPE
50-250
10-49
1-9
200 millions à 2
milliards de da
<200 millions de da
20 millions de da
100à500 millions da
100 millions de da
10 millions de da
Canada 1990 pme <500 25 millions de
dollars<
Corée du
Sud
1995
pme
<300
Danemark 1990 pme <500
U.E
1996
ME
PE
TPE
<250
<50
<10
50 millions d’euros <
10 millions d’euros <
2 millions d’euros <
43 millions d’euros<
10 millions d’euros<
2 millions d’euros<
288
Japon 1991 pme <300
Malaisie 1990 pme < 75
Maroc 200< <200 3 à 175 millions de dh
Suède 1990 pme <200
France 1994 Pme <500
Tanzanie 2002 Pme <50
USA 1994 Pme <500
Vietnam 1990 Pme <200
Singapour 1990 Pme <100
Chine 1990 pme <100
Inde
1991
pme
< 30 millions d’INR
d’investissements et
équipements.
Source : Wignaradja, Ganesh (2003)
Finalement chaque pays adopte sa propre définition. On notera qu’à
l’échelle du continent Européen (17)
, une tentative d’uniformisation par
l’adoption (1996) d’une définition commune des pme par la Commission de
l’Union Européenne. Cette définition a été largement adoptée mais chaque
pays est libre de l’appliquer ou non.
Au-delà des différences(18)
de définitions le sigle (19)
pme/pmi cache une
diversité de conceptions. L’appellation regroupe des entreprises fort
différentes. La pme/pmi de type artisanal rayonnant sur un marché local se
distingue de la pme/pmi spécialisée activant à l’international. La pme/pmi
agro-alimentaire traditionnelle se différencie de la pme/pmi produisant des
logiciels, etc. A l’origine la pmi est associé aux industries dites
traditionnelles (textiles, cuirs, bien de consommation courants, etc.) ou
encore à des industries produisant une catégorie de biens intermédiaires
(activité de sous traitance) dans les pays développés, à l’exemple du
Japon(20)
qui en a fait autrefois une sorte de « marque » d’organisation de son
industrie.
On comprend mieux alors pourquoi l’image que l’on associe à la pme/pmi
n’est pas la même selon qu’il s’agit d’une économie développée ou en
transition. Le même sigle, pme/pmi, désigne des conceptions éloignées les
unes des autres voir radicalement opposées
Olivier Torres (14) distingue quatre « images » ou encore quatre
conceptions de la pme :
la pme traditionnelle (surtout dans les pays de l’Europe du sud) ;
l’entrepreneur individualiste (pays anglo-saxon),
la pme moderne (le mittelstand Allemand),
l’entrepreneur communautaire.
Les généralisations sont suspectes(Torres) .Le mittelstand allemand (qui
fait la force de ce pays par son dynamisme à l’exportation) n’a rien a avoir
avec la petite unité d’Ifri produisant des sodas fruités (ce qui ne diminue en
rien son intérêt et utilité).La pme est au carrefour de formes et conceptions
très contrastées.
289
Dans les pays avancés la conception traditionnelle apparait comme le
symbole de l’esprit d’indépendance (du commerçant, de l‘artisan, etc.)à
l’égard du grand capital. L’esprit qui anime le patron de pme est
conservateur et traditionnaliste. Cette conception est celle des pays de
l’Europe du sud (Italie Espagne, France, Portugal).Dans cette conception
l’image de la pme est celle d’une entreprise « archaïque »cantonnée dans des
activités en déclin (14).
Dans l’autre conception plus moderne la pme est l’unité de base de
l’économie de marché et le fondement du libéralisme. LeSmall Business Act
(1953) définit la PME « comme une entreprise possédée et dirigée de
manière indépendante et n’est pas dominante dans son secteur
d’activité »(14). Cette conception est véhiculée dans les pays Anglo-saxon et
de l’Europe du nord. Ici la pme/pmi est associée au dynamisme, a
l’innovation, au gout du risque, à l’initiative privée. C’est la High Tech
stéréotype de l’entreprise moderne par excellence.Bien entendu il ne s’agit là
que de tendance les deux conceptions coexistent dans tous les pays
occidentaux. Les définitions de la pme dans ces pays sont fortement
empreintes de l’idéologie libérale car la pme est fondamentalement liée à un
type de marché et une forme de concurrence (la concurrence parfaite).La
pme c’est l’économie privée et le libéralisme.
Autrefois dans les économies planifiées la propriété privée est limité. La
plupart des économies d’Etat ont délaissée la pme et lui ont substitué les
entreprises de grande taille. Aussi la grande usine prédomine dans le tissu
industriel et le nombre de pme est faible. Le pouvoir Soviétique n’a pas de
stratégie de création d’un secteur autonome de petites entreprises et la
tendance dominante consiste plutôt en une privatisation spontanée.
Apres l’éclatement de l’Union Soviétiques (1991) et l’effondrement du
mur de Berlin (1989) les anciennes économies planifiées entrent dans une
phase de transition qui se traduit par de profondes restructurations des entités
étatiques, leur privatisation et l’introduction du marché. La mise en place
d’un nouveau modèle d’entreprises(17,14) petites et flexibles est considérée
comme une clef de passagede l’économie planifiée à l’économie de marché.
Avec des différences dans les politiques de restructurationtoutes les
économies autrefois étatisées de l’Est, ont un trait qui leur est commun :
attribuer aux pme un rôle primordial dans le processus de transition vers la
privatisation et l’économie de marché(21)
.
En Chine depuis la révision de la constitution de 1988
et« l’expérimentation du socialisme de marché il est reconnu l’existence du
secteur privé comme une composante complémentaire du secteur
d’Etat(14).Ces transformations spectaculaires des systèmes industriels en
URSS et en Chine jouent également un rôle social et politique (14). En effet
le fonctionnement des pme repose sur le principe d’une gestion indépendante
par rapport à l’Etat. Le développement des pme implique une plus grande
290
démocratisation du système politique. La pme est un vecteur de libéralisation
économique et de démocratisation du système politique et sociale.
Dès le début des années 70 on assiste à une prise de conscience dans le
Tiers-Monde de l’existence d’un secteur informel, à côté d’unités modernes
qui connaissent des difficultés, alors que le secteur informel résiste mieux
.La pme/pmi dans ce contexte n’a plus rien à avoir avec son homologue des
pays riches ou des ex-pays de l’Est. La conception occidentale de
l’entreprise individuelle cède le pas à l’entreprise communautaire(14).
3.2 Justifications et rôles de la pme/pmi dans l’économie
Au départ la taille de l’entreprise n’a pas particulièrement intéressée les
économistes. La finalité de toute entreprise (quelle que soit sa taille) est de
maximiser le profit favorisant la croissance selon le principe de la « main
invisible » chère à Adam Smith. Aussi pour certains économistes, entre autre
Machlup(1971), nul besoin d’aller plus loin .L’entreprise est une
« boite noire »qu’on n’a pas intérêt à étudier plus attentivement.Les
premières recherches sur les pme/pmi sont à mettre au crédit de chercheurs
qui n’ont pas travaillés directement sur les pme/pmi mais indirectement en
travaillant sur la grande entreprise à propos de certains problèmes comme
l’importance des économies d’échelle (Berle et Mean,1934 ),la taille
optimale (Pigou,1920 ;Gould,1921 ;Pratten,1971) ;l’influence de la taille
(effet de taille) sur les organisations ( Pugh et Alii 1968 ).C’est avec les
économistes de la concurrence imparfaite (Robinson, 1969, entreautres) que
s’est posé le problème de la taille : la guerre des prix peut pousser les
entreprises à grandir et à acquérir des positions monopolistiques ou
oligopolistiques. Ce qui remet en cause la préséance de la demande(4).
A nouveau le problème revient encore avec la question de la taille
optimale. Celle-ci ne peut être que grande, ce qui pose doncà nouveau le
problème de l’avenir des pme.
Les pme/pmi ne peuvent être vues que comme une phase transitoire, soit
pour disparaitre (ce qu’illustre le taux de mortalité de 70% dans les dix
premières années (Philipps et Kirchhoff 1989 ; Baldwin et Gorecky, 1991) ;
soit pour grandir et devenir efficace (Pratten, 1971) ; soit encore pour être au
service des grandes entreprises ou absorbées par elles (Harrisson,
1994).Seules certaines d’entre elles, moins de 1%, réussissent à devenir
grandes et à régner sur le marché. Leséconomistes favorables auxpme/pmi
renverseront les arguments : critique des économies d’échelle (Pigou, 1921 ;
Austin, Robinson, 1934 ; Gould, 1969 ; Walsh, 1970 ; etc.), critique du
Fordisme (Gramsci) etc. (4,14). Mais c’est avec la théorie des interstices
(Ansiaux, 1926 ; Tilton Penrose, 1959 ; etc.) qu’est donnée la justification de
la présence permanentes des pme/pmi dans divers secteurs de l’économie
malgré l’absence d’économies d’échelles. C’est l’existence de nombreuses
productions de faibles demandes qui expliqueles nombreuses pme/pmi dans
291
les structures productives industrielles ou autres. Dans son Traité
d’Economie Politique de 1926, Ansiaux ajoute « qu’un des avantages des
pme sur les grandes entreprises malgré l’absence d’économies d’échelles est
que les couts de contrôles sont à peu près absents ».Le bien fondé
del’existence des pme (comme toutes les entreprises grandes ou petites ) a
été démontré par Coase (5).Le marché dira l’auteur de Nature of the Firme
agit comme mécanisme régulateur déterminant les cas où les entreprises
,quelles qu’elles soient, sont économiquement le moyen le plus efficace
d’organiser la production et le cas où elles ne le sont pas. De son côté Julien
(4) pour justifier les pme dans l’économie (française) parle de Baby-boom
(aprèsla crise et le chômage c’est l’arrivée de l’entrepreneur).Chacun veut
créer sa propre entreprise. L’auto-emploi est la clé du chômage. Cette
controverse (la pme transitoire ou permanente) comme celle de la Terza
Italia (modèle à essaimer ?)(22)
reste encore sans conclusion.
Onpeut,en résumé, décliner les rôles et justifications des pme/pmi dans une
économie quelle qu’elle soit en trois dimensions : organisation optimale du
système productif, organisationoptimale du système socio-politique,
organisation spatiale optimale.
4. De l’intérêt au soutien actif puis à la défense des pme/pmi.
Le consensus sur les pme/pmi est au départ problématique et a divisé les
économistes. On ne trouve pas de théorie de la « petite entreprise »comme il
existe une théorie de la firme.Ceci dit,s’il ne se trouve pas de théorie de la
petite entreprise dans la littérature économique, de nombreux économistes
ont par contre fournies plusieurs explications sur l’émergence et la
survivance de la pme dans les économies développées ou en
développement :le rôle de l'entrepreneuriat, la théorie desinterstices, les
critiques à l'égard des économies d'échelle ou de champ, les besoins
deflexibilité et les mutations de nos systèmes productifs sont autant de
justificationsthéoriques qui plaident en faveur d'un renouveau de la théorie
économique basée surl'instabilité plutôt que sur la recherche
d'équilibre »(18).
La prise de conscience n’est pas la même partout et l’idée de l’intérêt puis
de la défense des pme/pmi ne progresse quelentement. Cependantdans
certains pays les pouvoirs publics ont très tôt pris conscience de l’utilitéet du
rôle important que peuvent jouer les petites entreprises, à côté des grandes,
dans l’économie.
C’est le cas de l’Allemagne(23)
ou l’idée depromouvoir et de développer
des relations de partenariat, avec les grandes entreprises, remonte aux années
20 avec la création du RKW (1921).Le RKW (Centre d’Innovation et de
Productivité) est un organisme à but non lucratif chargé du soutien et de la
promotion de la petite et moyenne entreprise pour la rendre compétitive à
l’exportation.
Aux USA des mesures spécifiques aux petites entreprises sont prises à
partir de la crise de 1929 /1930 avec la création d’un « Bureau Spécialisé »
292
(Small Business Unit). Mais ce n’est qu’en1953 qu’est promulgué le Small
Business Act(24)
(SBA) qui affirme le rôle majeur des petites entreprises dans
l’économie Américaine : la petite entreprise fondement du capitalisme
Américain doit être aidée par le gouvernement pour favoriser la pme/pmi
dans le tissu économique. La petite entreprise est présentée comme une
composante du rêve américain.
Il faut rappeler que l’intérêt(25)
actuel pour les pme/pmi n’a pas toujours
été aussi unanime et l’engouement puis l’encouragement à leur promotion
aussi général.J.K.Galbraith (1957) voyait dans la grande entreprise la
solution à l’efficacité économique et la disparition corollaire de la pme(26)
(18).La décennie suivante vit resurgir les théories de J .Schumpeteravec la
reconnaissance de l’entrepreneur et de la petite taille comme élément clef de
l’économie.
En France l’intérêt et le soutienaux pme est venu assez tard. D’après
Marchesnay(19) les années 60 furent plus glorieuses en termes de
modernisation que de légitimité pour les pme. Dans la seconde moitié des
années 70 le processus de concentration s’essouffle et se fatigue. Ce qui
annonce un retour de balancier vers les pme et l’émergence de l’entrepreneur
en quête de légitimité.
L’intérêt, les politiques de soutien(27)
et de promotion des pme/pmi se
manifestent et se multiplient un peu partout après la deuxième guerre
mondiale : Japon(1948), Inde(1954),Tanzanie(1966), Turquie(1976), etc.
Par le passé l’Algérie(28)
aelle aussi mis en œuvre des stratégies basées sur
le gigantisme et accessoirement sur les pme avec l’espoir d’un décollage
rapide. Les Sociétés Nationales (entreprises publiques géantes intégrées),
devenues, vers la fin des années 70, « des Etats dans l’Etat » selon la
formule employée par un ancien Premier ministre de l’Algérie pour justifier
la restructuration (déstructuration), sont passées à la trappe au profit
d’entreprises moins intégrées et de taille plus modeste mais « humainement
gérables ». Le secteur des industries locales(pmi publiques) est lui
aussidémantelé, vers la fin des années 90, mais pour être luiprivatiséici et
maintenant.
Du temps de l’ex URSS les dirigeants du PC US avaient eux aussi basé le
développement de l’Union Soviétiques sur le gigantisme. Le modèle fondé
sur l’organisation de l‘entreprise Unique a depuis montré ses limites et l’Est
a fini par rejoindre l’Ouest « avec armes et bagages ». Ce qui a ouvert la voie
à un nouveau mode de production d’entreprises basé lui aussi sur le
développement des pme/pmi privées.
Depuis le début de la dernière décennie du XXIEME
siècle l’intérêt, la
promotion et la défense des pme sont des politiques qui se sont généralisées
à l’échelle mondiale. Elles trouvent leur aboutissement dans la Charte de
Bologne. Les dispositifs de soutien aux pme sont de plus en plus nombreux
et variés et leur objectif n’est pas seulement de résoudre les problèmes mais
de construire les cadres d’interprétation du monde.L’économie du
développement)(29)
mise à mal, par des échecs répétés, le modèle de
293
l’entreprise à taille humaine s’impose comme outil, comme base d’une
nouvelle façon de fabriquer de la croissance économique.
II. La pme/pmi, un rôle majeur dans le nouveau paradigme du
développement.
Jusqu’à la fin des « trente glorieuses »(30)
les théories économiques
dominantes (d’inspiration néo-classique et néo-keynésienne) fonctionnent,
notamment dans les pays développés, sans anicroche. Avec les années 80
surgissent des « anomalies » (faiblesses des taux de croissance, persistance
du chômage, inefficacité de la grande entreprise intégrée, les politiques
classiques de relance s’avèrent insuffisantes et inefficaces, etc.) ce qui
obligent les économistes à comprendre certains concepts traditionnels de
façon différente.Dans ce nouveau paradigme(31)
du
développementl’organisation optimale de l’activité économique va reposer
sur le modèle de l’entreprise à taille humaine (la pme) sans que les
économistes aient fourni une théorie(32)
justifiant celacomme il existe une
justification (Williamson, 1981) de l’existence de la grande entreprise
verticalement intégrée. Mais nombreux sont des économistes (10, 14, 21,24)
qui pensent que la pme, qui n’est plus une réduction de la grande entreprise
mais une entité dotée d’attributs fonctionnels et théoriques
spécifiques(dynamisme,souplesse,flexibilité,innovation, entreprenariat,
etc.),est mieux adaptée pour résoudre les problèmes qui se posent aux
économies actuelles qui ont de plus en plus besoin de flexibilité, de
souplesse,d’adaptabilité, etc., dans un environnement instable, turbulent et
concurrentiel. Lescaractéristiques de la pme, devenue l’entreprise de taille
idéale (21,25) rendraient celle-ciplus appropriée à un développement
économiquequi ne repose plus désormais, comme autrefois, sur la stabilité et
l’équilibre de long terme (il suffit de laisser faire les marchés) mais sur
l’instabilité et le déséquilibre(18).
V’rirouch le nouveau deus ex machina de l’économie dudéveloppement
(autrefois Atlas) vient au secours des économies développées (et de façon
presque obligéeet providentielle des économies en transition) pour résoudre
des problèmes auxquels elles semblent confrontées durablement allant de
l’échec du gigantisme à lastagnation séculaire,etc. Sur un fond de
globalisation de l’économie mais surtoutde l’éveilleterrible de la Chine qui
fait trembler (Alain Peyrefitte) l’économie mondiale.
Désormais V’rirouch, qui remplace Atlas fatigué, est en première ligne
dans le « nouveau » paradigme du developpement dont le cadre conceptuel
peut être ainsi résumé : la pme est la base dumode d’organisation
d’entreprises ; l’espace économique est le monde(la globalisation) ; les
développements nationaux prennent « l’allure »
dedéveloppementsrégionaux ; l’esprit et la philosophie du Consensus dit de
Washington sont les règles du jeu économique :(flexibilité innovation,
dérèglementation, privatisation, démonopolisation, etc.).Le modèle a de
l’ambitieux car il ne prétend pas moins que de construire une économie
294
mondialisée moins inégalitaire ou tous gagneraient sans que personne ne
perde.
1. L’échec du tropisme vers le haut.
Le modèle fordiste ce « compromis économique et social vertueux»(33)
et
son corollaire l’entreprise géante intégrée se déploient à l’Est (après 1917), à
l’Ouest (après la 2ime
guerre mondiale) et dans le Tiers-Monde après les
premières vagues de décolonisation.
A l’Est lemodèle basé sur l’organisation scientifique du travail,
l’entrepriseconglomérale ou encore le combinat s’essouffle et se fatigue.
L’Est rejoindra l’Ouest après la chute du mur de Berlin(1989) et
l’effondrement (1991)de l’ex URSS.Sœur Anne ne vois-tu rien venir ?
A l’Ouest lerégime d’accumulation fordiste appliqué aux USA après la
crise de 1929 se déploie en Europe après la 2ieme
guerre mondiale dans un
contexte d’explosion de la consommation et de boum démographique.Le
paradigme fordiste fonctionne sans heurts majeurs pendant les trente
glorieuses (1945/1975) puis comme son confrère de l’Est, perd de sa
pertinence et de son efficacitéaprès le premierchoc pétrolier(1973) et durant
des années 80.
C’est A. Gramsci qui popularise le terme fordisme par ses critiques sur les
méfaits de la division du travail et l’accroissement de l’exploitation du
travail. Dans son essai sur le fordisme B.Coriat met en doute le généreux
argument de Ford concernant la rémunération des ouvriers allant jusqu’à
évoquer la « fable de Ford ».Le fameux « five dollars a day »avait d’autres
objectifs. A partir des années 80(la précarité des salaires) contrairement au
« compromis économique et social vertueux »est répercuté sur le chômage
qui s’installe durablement. C’est l’effondrement du compromis fordiste(34)
(4).
Les grandes entreprises sont empêtrées : restructurations, externalisations,
recentrage des métiers, essaimage, délocalisations, etc. Puis à nouveau la
fièvre du gigantisme s’empare des chefs d’entreprises. A la fin des années
90et début des années 2000 prétextant la globalisation letropisme vers le
haut repart avec des fusions et des alliances : BPet Amaco,Daimler/Chrysler,
Mobile/Exxon, AOL et Netscap, etc. Pourtant « ces cocktails, même brassés
dans les meilleurs mixers ne donnent pas le breuvage d’excellence…..les
échecs furent fracassants et on découvrit que ces additions théoriques
conduisaient souvent à l’inverse des synergies »(21). Les échecs de ce néo-
gigantismes sont nombreux et tonitruants avec des raisons également
multiples.(35)
C’est ainsi qu’on vit surgir un peu partout dans le monde la
théories de Schumpeter avec reconnaissance de l’entrepreneur et la petite
entreprise comme élément clé de l’ économie.(36)
(21).Le balancier se tourne
vers la petite entreprise.
L’Algériepostcoloniale des années 60/70a elle aussi choisie la grande
entreprise pour rompre un sous-développementséculaire .En à peine une
décennie ,avec des taux d’investissement très élevés, le pays réussit à mettre
en place un tissus industriel important ,diversifié et envié dans le monde .La
295
décennie suivante fut celle dudéclin de la société nationaleintégrée.Sans
réeldiagnostic (Liassine), l’entreprise publique, l’ancienne vache à lait,
autrefois aimée jusqu’à l’étouffement, la mère de toutes les batailles et
lasource de tous les enrichissements sans causeest vilipendée, vouée aux
gémonies puis dépecée. Un proverbe berbère dit : « si le bien était
récompensé on récompenserait le bœuf ! ».Aujourd’hui l’Algérie « soigne »
ses pme dans Le silence des agneaux avec à la clef la certitude et la garantie
qu’on « fera mieux qu’autrefois ». !
Apres la domination de la grandeorganisation (synonyme de production de
masse) le balancier alterne en faveur de la pme/pmi. Zeus remplace Atlas par
V’rirouch. Désormais à l’échelle mondiale « le bonheur des hommes est
dans les petites prairies » (Giono, 1932, Jean Le Bleu).
2. La stagnation séculaire, la pme au secours de la croissance.
La fin du XXIème
siècle sonne comme le crépuscule du dieu progrès cette
métaphysique de l’histoire (Hegel, Marx). Le progrès ce cœur intime,
cetteidéologie, cette matrice de toutes les valeurs aimées de l’occident, cette
« chose » que Solow lui-même n’arrivait pas à définir, cet idéal se meurt nul
ne croyant plus au progrès (22).La désintoxication de l’opium del’histoire et
l’échec anthropologique génèrent d’inquiétantes perspectives dans divers
domaines. Notamment au plan économique : lapauvreté,les inégalités,le
chômage ou encore le ralentissement de la croissance, particulièrement dans
les économies développés,Ce qui met en crise les finances publiques de ces
pays(37)
. Apartirdes années 90les économiesdéveloppées sont soutenues
artificiellement par l’endettement pourbooster et soutenir lacroissance. Mais
« la croissance s’est enfuie, et comme Proust apprenant
que « Mademoiselle Albertine est partie »on a d’abord longtemps
pensé : « cela n’a pas d’importance je vais la faire revenir tout de
suite ».Mais la croissance n’est pas revenue et la politique
économiquedéçuea fini par décréter sa propre inutilité, reportant sur la
croissance infidèle la responsabilité de ses malheurs »(23). Dans les
économiesémergentes les choses ne vont guèremieux sinon pire. Mais
comme nous sommes partis de bas noussupportons mieux les fluctuations.
Entre2008/2010les pays à hauts revenus entrent dans une phase de
stagnation (38)
.Les débats sur la stagnation séculaire reposeront le problème
des causes et des moyens de l’éviter ou de s’en sortir. Les économistes sont
partagés sur les marges de manœuvre des politiques économiques. Il n’est
pas rare qu’après une crise économique de grande ampleur émergent des
prévisions économiques pessimistes voir alarmistes. La chose est connue. Il
faut avoir en mémoire, entre autres, les analyses de Marx (problématique de
la reproduction élargie et les moyens de réalisation d’une partie de la plus-
value), de Ricardo (loi des rendements décroissants), ou encore le
Malthusianisme. Plus près de nous l’économiste Alvin Hanssen (1938)
s’inquiétait du moindre rôle que pourraient jouer les moteurs habituels de la
croissance c’est à dire les inventions, les découvertes de nouveaux
296
territoires, les découvertes de nouvelles ressources, la croissance
démographique etc. Beaucoup d’économistes s’élèvent contre ce pessimisme
(Reinhart, Rogoff). Mais les préoccupations écologiques renouvellent la
problématique Malthusienne au cœur d’un Occident dans tous ses états.
3. La pme en première ligne contre le chômage.
Après la période de plein-emploi des Trente Glorieuses, la situation se
dégrade (notamment dans les économies à hauts revenus) sur le marché du
travail. Un chômage (presque de masse dans certains pays) s’installe
durablement, même si les pays ne sont pas tous dans la même la situation
(certain résistants mieux que d’autres).Des changements de l’environnement
économique mondiale amènent à penser que la période des trente glorieuse
étaitexceptionnelle. Créer des emplois et de la croissance est devenue
l’objectif prioritaire et toutes les recettes doivent être mises en œuvre,
souvent en désaccord avec les syndicats : partage du temps de travail,
réduction de salaire, flexibilité, etc. Les politiques néo-classiques ou néo-
keynésiennes de relance s’avérant impuissantes et inefficaces.
Face à un chômage important et durable la création d’emplois est
l’argument le plus cité lorsque il s’agit de justifier l’intérêt, et par voie de
conséquence, le soutien aux pme. La controverse, sur la justification de la
présence des pme dans les économies sera relancée par les analyses de
Birch(1981) qui avance la primauté des petites entreprises dans la création
d’emplois aux USA (39)
.Cette analyse sera critiquée (Leonard, 1986 ;
Davis,Haltwageret Suchuh, 1996 ;..).Mais d’autres économistes (Evans et
Leighton, 1986 ; Loveman, 1989 : Baldwin et Picot, 1995, Kirchhoff, 1996 ;
etc.)vont soutenir que ces blâmes sont infondés et contredit par les données
de long terme de l’OCDE(2005) pour la plupart des pays industrialisées.
Reste alors un autre problème qui demeure en suspens, « les emplois
qu’offrent les petites entreprises ne sont pas de la mêmequalité que les
postes existant dans les grandes entreprises »(5).
La lutte contre le chômage, malgré ,la persistance du phénomène
d’attraction/répulsion qu’exerce parfois encore cette catégorie
d’entreprises,va énormément peser dans le choix du modèle d’entreprise à
taille humaine à fort potentiel d’emploi, de croissance, d’innovation,
d’expansion géographique, etc., dans la nouvelle maniéré de faire le
développement. C’est cette mêmehantise du chômage qui fait évoluer vers
toujours plus de flexibilité (autrefois la rigidité) le marché dutravail. C’est
finalement la création d’emplois qui justifie les dispositifs de toutes sortes
d’aidepayés par les contribuables etoctroyées aux pme.
La pme /pmi première en terme de création d’emplois aux USA (Birch,
1981) et à l’échelle des pays de l’OCDE (étude OCDE, 2005), déjà
championne de la compétitivité (Conway, 2005) est de façon naturelle
positionnée comme base d’organisation d’entreprise(40)
au niveau mondiale.
La pme/pmi est reconnue comme un puissant « rempart » pour atténuer (et
même résorber) le chômage.
4 Développement économique, developpement territorialet pme/pmi.
297
Durant les décennies 60 et 70 même si certainsauteurs(41)
(27) avaient en
vue le développement territorial « au sein des économiesindustrialisée
l’amenuisement des disparités régionales, à la faveur de l’action combiné de
l’Etat et des grande entreprises constituait un objectif prioritaire » (28)Les
retournements de conjoncture, jugulés par les deux choc
pétrolier(1973,1979),allaient modifier la vision des choses en matière de
stratégieséconomiques ouvrant une nouvelle avenueaxée sur les pme/pmi et
l’entrepreneur local comme promoteurs du developpement spatial devenu
une autre clé du developpement économique national.Suivant cette nouvelle
perspective le developpement s’inscrit dans un territoire, une culture et une
histoire. Le developpement territoriale prend des formes diverses dont le
modèle de références est constitué par les « districts » et autres « systèmes
productifs localisés »(42)
.Portés aux nues dans les années 80 les « districts
industriels »sont envisagés comme une alternative au modèle fordiste fatigué
sous la forme d’une « mosaïqué de systems locaux et de dynamiques
flexibles et diversifiées » qui s’étendraient partout.
Cette nouvelle pensée estime que le « territoire » est un élément qui a été
négligé dans le développent et qu’il s’agit de le réintroduire. On doit à
Philippe Aydalot (27) d'avoir contribué à avoir mis cette idée en évidence
dans les années 60 en jetant les fondements d'une nouvelle approche,
l'« économie territoriale » à travers notamment le concept de « milieu
innovateur ». Dans cette perspective, le développement d'une région ne se
conçoit plus comme le résultat d'un simple processus de diffusion spatiale de
nouvelles technologies mais comme un processus d'adaptation et
« d'adoption créative » par des systèmes locaux de production qui les
incorporent en fonction de leurs besoins et culture. La logique du
developpement est inversée et le signal est donné par le bas. Le
developpement local projette le developpement national.On parlera de
systèmes productifs localisés(43)
généralement définis comme des bassins
d’emplois, caractérisés par une concentration exceptionnelle de pme/pmi et
d’artisans autour d’activités prédominantes ou encore de système productif
proto-industriel (le district industriel à l’Italienne d’autrefois).Ceux-ci
recouvrent dans leur forme classique une petite ville voir un quartier.
Cela dit, en fait les interrogations sur la dimension spatiale de l’économie,
bien que abstraites, sont assez anciennes.Dès 1914, des économistes spatiaux
anglo-saxons se sont interrogées « sur les apports des compétences, des
ressources, des aménités, des externalités fournies par un territoire et qui ne
figurent ni dans le bilan comptable d'une entreprise, ni dans la comptabilité
nationale. La célèbre phrase d'Alfred Marshall, « les secrets de l'industrie
sont dans l'air que l'on respire »(44)
, interpelle les limites de la pensée
quantitative et des aspects purement rationnels. Elle invite à réfléchir à
l'enrobage qualitatif des districts productifs ».Si pendant longtemps on ne
s’est guère intéressé à la célèbre phrase de Marshall c’est que la modernité
fordiste et ses solutions de l’efficacité semblaient en mesure de garantir une
298
croissance économique et, partant, la fabrication territoriale (densification de
l’activité économique).Ce n'est qu'à partir des années 1980 que les travaux
sur les Systèmes Productifs Locaux(SPL) portant sur la Troisième Italie
(Beccatini, 1987) que l’on commence à regarder le problème de plus près et
à proposer des solutions.Entre les années 70et 80, les difficultés majeurs des
grandes firmesaidant,des systèmes productifs composés de petites
entreprises se constituent aux USA et en Europe et semblent mieux résister à
la crise que les grandes firmes C’est le miracle de la « troisième
Italie »révélé par les recherches d’Arnaldo Bagnasco(1977).L’exemple du
district Italien démontre la possibilité, « l’existence d’un autre mode de
production fonctionnant selon le principe complètement inversé,coexistant
avec le mode de production de masse ».
Les politiques vis-à-vis des PME, après avoir été fondamentalement
tournées vers la réduction des coûts, tendent depuis quelques années à
s’inscrire davantage dans le cadre d’une « politique de système » basée sur la
production d’agglomérations(45)
. Cette politique renvoie à différents modèles
se différenciant en particulier du point de vue de la place des grandes
entreprises et de la technologie
Championne pour atténuer ou résorber lechômage, devenue la taille idéale
pour pallier au gigantisme la pme/pmi sera également reconnue comme très
compétentepour le developpement local ((Nolan, 2003).
III. Conclusion
Jusque vers la fin des années 90 la pme était vue comme une catégorie
artificielle dont l’importance était avant tout « sociale et politique »
(Halberg, 2001).La contribution des pme esttoujours là, sous des formes
diverses, mais en retrait (à l’ombre) desa rivale la grande entreprise. Lesrôles
sembleraients’être inversés.Depuis le début du XXIIème
siècle les
économistes se seraient aperçus qu’ils tenaient l’ombre pour la proie.
Pendantlongtemps, dans la théorie de la firme la grande entreprise était
considérée comme la clé à l’efficacité économique ce qui ne serait pas (plus)
le cas. La « petite entreprise » ayantfini par s’imposer comme clé
universelleà l’efficacité et base à l’organisation d’entreprises.
Cerôle, la pmecomme moteur du developpement, est ancien.Mais il prend
une résonnance et une dimension particulière depuis deux décennies.
Cetteévolution est la conséquence de troischoses. Primo, une crise
économiquemajeure (du monde dit développé), l’impuissance, des politiques
économiques (qu’elle que soit leur inspiration) etl’inefficacité des outils
classiques de conduite et de relance de la croissance économique. Deuxio, la
«démonstration » de la solidité et de l’efficacité de la pme (devenue taille
idéale) comme outil dudeveloppement. Cela après les travaux des recherches
sur les pme qui ont permis de mettre en valeur ses caractéristiques
(flexibilité, dynamisme, etc.), les études sur l’importance des pme dans le
developpement territorial (Nolan, 2003), les études surl’emploi (OCDE,
2005), les études sur leurcompétitivité (Conway, 2008), et enfin les études
299
sur leur contribution à la création de la richesse. La solidité et l’efficacité de
la « petite entreprise » sontconfortés par ailleurs par les travaux sur les
districts industriels en Italie(Bagnasco,1977 ;Beccati,1987)qui ont fait
progresser l’idée de substituer au modèle fordiste lemodèle «pmiste » qui a
donné quelques résultats en Italie et que certains, compte tenu des premiers
résultats encourageant, voulaient faire essaimer un peu partout en Europe ce
qui suscita des agacements bien sûr. Tertio, c’est les besoins de flexibilité, de
souplesse, de dynamisme, ou encore decompétitivité, des systèmes
productifs qui mettent la pme sur le podium de l’entreprise optimum malgré
sa taille réduite.
En résumé, c’est les justifications empiriques (place des pme dans
l’économie), les justifications politiques (attention accrue des pouvoirs
publiques à la création de pme) et les justifications théoriques (travaux sur
les économies d’échelle, sur les besoins de flexibilité, sur les mutations des
systèmes productifs, etc.) qui repositionnent la pme dans l’économie du
développent et la hissent au statut de taille idéale qui favorise les politiques
de promotion et de soutien en sa faveur. Le modèle de l’entreprise à taille
humaine s’est imposé comme base d’organisation d’entreprises quasi
mondiale. Mutatis mutandis, on remarque que la question (difficulté à faire
ou maitriser la croissance) concerne aussi bien les économies
développéesque les économies en transition mais également
l’« l’universalité » du nouveloutil. La pme opérationnellequel que soit le
niveau de développement du pays considéré. L’économie mondiale en crise
et en voie de globalisation armée de son« nouvel outil » de developpement,
est, par simple héritage, divisée en deux blocs : l’un développé et l’autre en
transition (euphémisme pour éviter la crudité).Les deux sont en concurrence-
coopératif. Le plus développé cherchant à préserver son modèle sociale
hérité d’un developpement séculaire, le moins développé aspirant à un peu
plus de bien être fut-il « dans les petites prairies ».
Apres ces rappelles notre conclusion consistera à fairequelques remarques
à propos de cette inversion des rôles, de ce déclassement de la grande
entreprise « structurante »au profit de la petite l’entreprise « innovante » et
ce nouveau paradigme du developpement économique au sens de
Masterman (un modèle c’est ce qui marche).
La première remarque portera sur cet engouement mondial et généralisé
pour la pme.Dans les pays développés la petite entreprise occupe une place
importante mais la discrimination positive en sa faveur relève de problèmes
de nature conjoncturelle. La production de masse et les économies d’échelles
expression de la grande entreprise et la petite entreprise travaillent
harmonieusement ensemble. La pme complète la grande entreprise avec
possibilité de jouer comme « remplaçant ». Dans ces conditions, la pme
taille idéale : ad vitam aeternamou simple alternancedu balancier ?
Dans les pays en voie de developpement lorsqu’on parle de la pme la
créationd’emplois, donc de la lutte contre le chômage et la pauvreté, est
déterminante. Mais ici la pme taille idéale a une connotationqui renvoie
300
(comme autrefois) non pas à des questionsconjoncturelles mais au contraire
à des problèmesstructurels. La pme taille idéale : ad vitam aeternam !
La deuxième remarque porte sur l’intérêt prêté à la pme. Son utilitéétant
ancienne c’est l’engouement mondial et généralisé àson égard qui
demandeexplications. Cetengouement mondial pour les pmeest le pendant
des principes du Consensus de Washington nouveau cadre définissant
depuis la fin des années 80 la vision du developpement dans le monde. Les
hasards(?) de l’Histoire ont voulus que les modèles « fordistes » mis en
œuvre à l’Ouest et à l’Est s’essoufflent et se fatiguent presque en même
temps. A l’ouest après avoir « sommeillé »on pense que rien ne vaut une
remise sur pied du redoutable double effet (destruction-création) de J.
Schumpeter. A l’est c’est l’heure des transformations et des
désillusionsaprès une longue hibernation. Ailleurs, comme cela se passe
toujours, âpres une période d’accumulation primitive (au sens Marxien) les
classes sociales qui ont en tirées profit pour la constitution du capital
initialveulent renouveler une certaine histoire qui lui est liée et vieille de
deux siècles Ces évolutions qui touchent la planète entière sont propices à
des transformations des modes d’organisation d’entreprises fondés sur la
propriété privée et les petites entreprises. La pme est au carrefour de tous ces
changements et renoncements « idéologiques »et de leur corollaire un
renouveau de l’entrepreneuriat à l’échelle mondial.
La troisième remarque concerne la protection des pme. Aussi bien dans les
pays développés que dans les pays en transition le soutien aux pme estjugé
indispensable. Il est là pour les aider aexprimer leur potentiel de croissance,
d’emplois,d’innovation,de developpement local,etc. On fait cependant
remarquer que les pme dans les pays en transitionpâtissent plus encore que
les pme de pays développés de la piètrequalité des ressources humaines à
leur dispositionet d’un environnement institutionnel imprévisible et
défavorable Cequi justifie les programmes d’aides, de mise à niveau au sein
des pme et des améliorations des cadres institutionnels. Or dans les pays à
système politique autoritaire et non transparent (ou encore rentier) le
principal obstacle est précisément le cadre institutionnel ou encore la rente
(si c’est le cas) sur lesquels bute le developpement des pme/pmi et le
developpement économique de façon général. Dans ces pays le frein(malgré
le verbe) est mis sur tout ce qui concerne le milieu institutionnel et
l’environnement. Aussi l’avenir des pme dans ces pays reste problématique.
Dans les deux cas les programmes de soutien aux pme passent par des
dispositifs d’aides et de subventions plus ou moins importants qui sont pris
en charges par les budgets publics. Bien que nécessaires, compte tenu de leur
taille, l’octroi d’aides et autres subventions octroyées aux pme/pmi nepose
pas moins quelques problèmes (Martin,1986) : delégitimité et d’efficacité de
cesaides, d’ostracisme à l’égard de la grande entreprise .Enfin quelle que
soit la taille de l’entreprise ou son statut juridique(publique ou privé) qu’est
ce qui peut justifier des aides sans réel retour (sous une forme ou une autre)
au profit de la collectivité ?
301
La quatrième remarque concerne la création d’emplois. Lathèsede la pme
créatrice d’emplois fait les choux gras de beaucoup d’économistes ou
hommes politiques. Or cette thèse ne fait toujours pas l’unanimité et n’a
toujours pas été théoriquementdémontrée(5)..Autrement dit, on ne sait
toujours pas pourquoi les pme créent de l’emploi. Le lien emplois/activité
économique a lui aussi été beaucoup étudié et la corrélation n’est pas
toujours, et dans tous les cas, bien mise en évidence. Par ailleurs il faut se
souvenir des critiques à l’encontre du fordisme. Aujourd’hui la pme est à la
pointe de l’actualité, la création d’emplois (sic).Mais parallèlementla
flexibilité et les dérèglementations du marché du travail qui l’accompagne
remettent en cause la protection des travailleurs et sont le prix à payer (resic)
que n’acceptent toujours les syndicats des pays développés ceux des pays en
transition étant généralement aux ordres des pouvoirs en place. La thèse de
l’emploi reste donc encore à valider sous des conditions acceptables.En
attendant, trop de flexibilité ou encore le « recours de façon inconsidérée au
slogan « prenez-vous en charge », autrement dit « créer votre propre
emploi » risque d’entrainer de faux espoirs et de pénibles désillusions
(Joyal).La thèse de la pme créatrice d’emplois ressemble un peu au paradoxe
de l’âne de Buridan que l’on fit mourir de soif en l’entrainant de force vers
l’avoine.
La cinquième remarqueporte sur la relation entre pme et developpement
local. Le lien pme/developpement d’agglomérations spatiales doit lui aussi
être mis en question.Les travaux menés au début des années 80 sur
l’agglomération spatiale ont amenées un renouvellement conceptuel en
économie régionale et en économie du développement. Les notions de
systèmes productifs locaux, de districts industriels, de districts
technologiques, de milieux innovateurs, de technopôles, caractérisent les
modes d’adaptation des tissus socio-économiques dans une économie en
renouvellement. Toutefois il n’existe pas qu’un seul mais plusieurs grands
blocs explicatifs qui se distinguent. Par ailleurs la volonté politique ne suffit
pas toujours pour créer ex nihilo uneagglomération ou un district. Aussi des
études, (à travers les cas de l’Italie du nord) ont été menées pour expliquer
lesconditionsnécessaires à la création de districts (et donc à
l’industrialisation de ce type).Ces études ontrecensées la présence de
conditions naturelles (matièrespremières,facilités de communication etc.) ou
encore les aptitudes des populations locales, l’éthique du travail, l’esprit
d’entreprise,etc.
La sixième remarque concerne le cadre dans lequel se déroule le
developpement, c’est-à-dire le consensus de Washington. Le consensus dit
de Washington, du nom de la ville oùsiègent les deux institutions(la BMet le
FMI), soutenu par le Trésor Américain, qui l’ont portée, est un corpus de
mesures standard à appliquer aux économiesdéveloppées en difficultés pour
leur redressement et(ou) aux économies en transition pour se développer.
Leprogramme de réformes,empreint des idées du libéralismeéconomique
(néo-libéralisme), résumées dans un article sous la plume de J
302
Williamson(1989),est un paquet de mesures(en tout dix), qui fixent la vision
et les réglés du déroulement du jeu économique. Les analyses de ces deux
institutions sont d’accord pour dire que les causes des principaux problèmes
sont la crise de liquidités(?)et le role de l’Etat et que les solutions sont moins
d’Etat, plus de discipline budgétaire et plus de libéralisme. Ce programme
sera appliqué de façon sélective et les résultats n’ont pas toujours été
probants ou convaincants.Le Consensus de Washington n’a pas l’accord de
tous les économistes (critiques de Bhagwati, Allais, entres autres).
Aujourd’hui le désaccord s’élargit. En 2000 la BM et le FMI fléchissent
leurs pratiques et en 2007 dans son Rapport sur le Developpement
Economique Mondial la BM reconnait la nécessité de l’intervention de
l’Etat. On est loin du schéma des «gazelles » qui feraient de la croissance et
del’emploi en gambadant librement.
La conclusion à ces remarques. Nécessités ou hasards de l’Histoire, cette
autre manière de faire de la croissance ou encore du developpement
consistera pratiquement à tourner le dos à des idées anciennes porteuses
d’espérance (équilibre, stabilité, rigidité, le temps long, acquis sociaux, etc.)
pour épouser des idées nouvelles diamétralement opposées et porteuse
d’inquiétudes (déséquilibre, instabilité, flexibilité, temps court, précarité,
etc.). L’opposition est si frontale qu’elle est inquiétante et le prélude à des
Zola et Dostoïevski des temps modernes. Adam Smith aurait certainement
dit ; tout ça pour ça ! Et Marx aurait certainement répliqué : mais relisez
donc mes Manuscrits de 1844 !
Notes. 1Dans les stratégies industrielles et les politiques économiques publiques
les pme/pmi occupent une place de choix pour à la fois booster la croissance
et créer de l’emploi, etc.
2 L’expression est de P.A. Julien. Il s’agit de la période couvrant
approximativement les années 70 et les années 80 c’est-à-dire ce temps de
maturation de la recherche sur la pme. 3De plus en plus la place de la pme/pmi est repensée dans l’économie du
developpement. Considérée comme la taille idéale, optimale, pour des
raisons que nous verrons plus loin, la pme a fini par s’imposer comme base
d’organisation d’entreprise aussi bien dans les économies développées que
dans les économies en transition. 4Mais aussi, « Small is difficult » puisque le développement de la pme
pose aussi et partout des difficultés à la création, à la croissance, à la
compétitivité, etc. 5
L’utilité de la pme (rôles et fonctions jouées dans l’économie) étant
démontrée et reconnue ce qui fait finalement débat c’est la nécessité de
discriminer positivement en sa faveur ouvrant une nouvelle perspective (un
paradigme) de développement ou elle occupe la première place.
303
6 Pour imager le passage de la grande entreprise représentée par Atlas (
dans la mythologie Grec Atlas - le porteur - est un titan de la première
génération condamné par Zeus à porter le globe terrestre) et la petite
entreprise représentée par V’rirouch (,personnage des contes Berbères ,petit
mais intelligent, rusé, dynamique,. Ses qualités lui permettent de l’emporter
sur ses adversaires plus grands et plus fort). 7 Selon Toulouse ou encore Halberg (2001) le rôle de la pme consiste
principalement à créer une classe moyenne et à promouvoir un certain style
de de vie. Son role serait surtout social et politique. 8
L’ONUDI(1966) définissait la pmi comme « un établissement de tout
genre opérant sur une petite échelle ».De son cote le BIT (1961) donne quant
à lui la définition suivante «ce terme sera appliqué, selon l’usage courant aux
industries constituées de petites entreprises ».Il n’existe pas de définition
universelle de la pme. 9
Le même phénomène s’observe au début des années 70 en Algérie qui
s’est engagée dans un processus d’industrialisation basé sur la grande
entreprise. Il existait bien un secteur composé de pmi (publiques ou privées)
ou encore ce rucher de micro-entreprises du secteur artisanal. Mais il y avait
à son égard comme une sorte de « mépris » face à la grande entreprise qui
incarnait alors la modernité. 10
Le processus de destruction créatrice de Schumpeter rappelle le cycle de
vie à l’œuvre dans le secteur des pme/pmi, c’est-à-dire beaucoup de création
d’entreprises et simultanément beaucoup de défaillances. C’est ce processus
continuel, à double effet que Schumpeter qualifie de destruction créatrice,
qui régénère en permanence la structure économique et constitue le facteur
clé de la croissance économique et de sa vitalité. 11
Il existe d’autres explications sur les raisons de la survivance ou de
l’existence des pme/pmi dans les économies contemporaines comme on le
verra en traitant du concept de pme. 12
Les pouvoirs publics Algériens prévoient de faire renaitre « la deuxième
Algérie », en clin d’œil à la Terza Italia. Il s’agit de ce « rucher » qui
autrefois était constitué de milliers de petites unités artisanales (tanneries,
mégisseries, filatures de laine cardée, etc.).Entre autres citons :Ath-
Kheir(pour la poterie),Athyenni(pour la bijouterie en
argent),Constantine(pour la dinanderie),El-eulma(pour le travail du crin de
cheval),Kolea(pour la vannerie),Sidi-Okba(pour la laine cardée),etc. 13
Plus exactement l’acte de naissance officieux de la pme/pmi. L’acte de
naissance officiel de la petite entreprise en Algérie date de juin 2000 c’est à
dire après l’adhésions de l’Algérie a la charte de Bologne cadre définissant
les « règles de bonne conduite » à tenir pour promouvoir, développer et
soutenir les pme. 14
Un peu partout et de plus en plus la force et le dynamisme du secteur des
pme/pmi sont mesurés et appréciés par leur contribution aux exportations
longtemps considéré comme un domaine réservée exclusivement aux
grandes entreprises. On peut dire qu’il s’agit d’un tournant qui a beaucoup
304
favorisé le nouveau regard sur les pme/pmi et effacer la « superficialité »qui
l’entourait. 15
Les statistiques concernant les trois pays d’Afrique du Nord (Maroc,
Algérie, Tunisie) sont, sauf pour le nombre d’entreprises et le nombre
d’emplois, rares et souvent contradictoires. 16
Quel sens donner à une comparaison des pme Allemandes et des pme
Algériennes ?
17 Références L24 du 03 mai 2003.
18 Les définitions concernant l’Algérie et le Canada (cf. tableau n°3) ont été
ajoutées par l’auteur à partir de sources différentes. 19
Le sigle pme/pmi (qui a plus de valeur que de sens selon Torres) est
devenu un véritable slogan auquel on associe, emploi, croissance,
exportations, développement régional, sous-traitance, développement
durable, etc. Les progrès de la recherche sur les pme nous éclairent un peu
mieux. 20
On prend de plus en plus le soin de distinguer les micro-entreprises, les
petites entreprises et les moyennes entreprises. Les micro- entreprises
renvoient à l’auto emploi devenu un slogan qui a inspiré la campagne
électorale d’un homme politique Italien : créer 3miillions d’emplois en clin
d’œil aux 3millions de chômeurs. Le pouvoir politique Algérien a repris ce
slogan mortifère à son compte. 21
Depuis le début des années 90 l’Algérie est confronté au même
processus de transformations (désengagement de l’Etat, privatisations,
réhabilitation de la propriété privée, démonopolisation du commerce
extérieur, etc.) et de promotion et création de pme. Maïs le processus est
chaotique, incomplet, inachevé et perverti. La pme /pmi devenue l’alpha et
l’Omega du developpement, le secteur public étant mis en veille et en
errance. La pme/pmi est aujourd’hui « choyée ». 22
L’étude de l’entrepreneuriat de la troisième Italie a générée un filon de
recherche sur les temps long du développement ou encore ce que certains
appellent les structures lourdes du territoire (densité urbaine, role de la
matrice rurale, données sociopolitiques,…).Certains ont voulu voir là un
modèle possible de développement. 23
Aujourd’hui l'une des forces de l'économie allemande, tient à l'existence
de son tissu industriel très dense, son " Mittelstand ", constitué de " grosses
PME " très dynamiques à l'export. 24
Les principales dispositions du Small Business Act voté en 1953 : faciliter
l’accès aux prêts bancaires, facilités l’accès aux marchés publics, organiser
la défense et soutenir les pme.
25 L’intérêt prêté aux pme/pmi a beaucoup évolué .On est passé du
« soutien critique » (les pme/pmi sont utiles, jouent un rôle économique,
sociale, politique, etc.) à leur défense, leur promotion, leur développement
puis enfin carrément leur protection (politique de soutien à leur création à
leur croissance, à leur développement à l’international et la multiplication et
diversification des dispositifs d’aides). L’intérêt croissant aux pme/pmi s’est
305
accompagné d’une remise en question de l’entreprise géante multinationale.
La « world company » de demain sera, selon Y. Gattaz, sans doute « un
réseau de pme reliées par un nouveau ciment à prise rapide, l’informatique
en temps réel ». 26
C’était aussi le cas à l’Est du temps de l’ex-URSS. Le pouvoir soviétique
pensait que la Grande Russie serait géré comme une entreprise Unique pour
satisfaire tous les besoins. 27
La notion au soutien du développement des pme et de l’entreprenariat est
apparue au travers les réflexions sur le développement économique à la fin
des années 40.Elle a trouvé son expression concrète dans l’adoption de
différentes mesures (aides, prêts bonifiés, régime fiscal préférentiel, etc. ) et
organismes de soutien aux pme. Les notions de soutien et de processus de
promotion des pme sont aujourd’hui des notions à part entière de l’économie
du developpement. 28
Le contexte au développement des pme/pmi est de plus en plus
favorable : la constitution de 1996 reconnait la propriété privé et garantie
l’héritage (article 52). En juin 2000 l’Algérie adhère à la charte de Bologne ;
en 2001 est promulguée la loi sur la promotion des pme. 29
Les pme devenues acteur majeur de la croissance économique sont des
entités structurellement vulnérables. Il faut donc les protéger d’où les
programmes d’action à l’échelle mondiale en leur faveur.Citons, entre
autres : la Déclaration de Doha, le Consensus de Monterrey, la Conférence
d’Istanbul, la Charte de Bologne, etc. La charte de Bologne sur les politiques
à l’égard des pme, adoptée en juin 2000 proposait une approche cohérentes
des politiques à l’égard des pme en vue de stimuler la croissance
économique tant dans les pays de l’OCDE que dans le reste du monde. Les
cadres de promotion et de soutien des pme se multiplient. 30
Désigne cette période allant de 1945à 1975 durant laquelle les pays
occidentaux connaissent des croissances importante et pratiquement une
pénurie de main-d’œuvre. Le premier choc pétrolier(1973) déstabilise les
économies occidentales. 31
Thomas Samuel Kuhn dans son ouvrage Structure of Scientific
Révolution(1962) a été le premier à utiliser le terme pour désigner les cadres
conceptuels, la vision du monde des diverses communautés scientifiques.
Pour Kuhn le paradigme scientifique est un ensemble cohérent de modèles,
de concepts, connaissances, hypothèses et valeurs étroitement liées. Le mot
paradigme est employé dans cet article au sens de Modèle ou encore au sens
de Masterman (1970) pour qui le paradigme c’est ce qui fonctionne. 32
Pour l’utilité les économistes (dont Coase) ont montrés que le marché
agit comme mécanisme régulateurdéterminant les cas où les entreprises
quelles qu’elles soient sont économiquement le moyen le plus efficace
d’organiser les productions des cas ou elles ne le sont pas. Ce qui fait débat
c’est pourquoi discriminer en faveur de la pmeMartin). 33
Le modèle fordiste accorde une large place à la mise en œuvre de
nouveaux principes d’organisation du travail (OST) instauré par le
306
taylorisme et ajoute d’autres principes notamment le travail à la chaine. Les
techniques fordistes misent au point aux USA comme solution à la crise de
1929 sont étendues à d’autres pays d’Europe d’après la 2ieme
guerre
mondiale. Les forts gains de productivité obtenus devaient être en partie
attribués aux travailleurs concernés contribuant à la forte croissance
économique qui en retour soutient la productivité
34 Certains penseurs de gauches ont construit toute une mythologie du
fordisme. L’aggravation des conditions de travail et du leurre du « five
dollars a day » marquent la fin du mythe du compromis fordiste. 35
Ces propos sont de Y. Gattaz ancien Président du Mouvement des
Entreprises de France (MEDEF) qui ajoute « J.P.Ballerin avait découvert des
1976 la vraie raison de la disparition des dinosaures (l’entreprise géante) ;
lorsqu’un moustique leur piquait la queue ils mouraient de gangrène avant
que le signal de douleur soit parvenu à leur cerveau, bien trop éloigné du
champ d’action ». 36
L’échec du gigantisme (autrefois symbole du capitalisme et du
socialisme triomphant) c’est quelque part l’échec des idéologies. D’abord de
l’occident tentée un instant par le monopole de l’industrie (ce vieux rêve
d’Adam Smith à l‘égard des colonies Anglaises).Ensuite du socialisme né à
l’Est à partir de1917 oublieux de l’humanisme de Marx. Enfin échec des
deux pour avoir cru que1+1+1+1pouvaient faire 7 37
L’endettement excessif de certains pays de l’UE est l’une des causes des
dérives de l’UE ces dernières années qui a failli provoquer l’éclatement de la
zone Euro. 38
C’est l’économiste Alvin Hassen qui est l’inventeur de cette
terminologie et c’est Larry Summers candidat malheureux à la présidence de
la Reserve Fédérale (USA)qui lancera ce pavé dans la marre. La définition la
plus répandue de la stagnation séculaire décrit une situation dans laquelle
l’équilibre entre (I) et (S) n’est possible qu’en présence d’un taux d’intérêt
négatif. Le taux d’intérêt dont il s’agit est un taux d’intérêt réel c’est à dire le
taux d’intérêt affiché (nominal) auquel on soustrait l’inflation. Le problème
avec des taux d’intérêt nominaux c’est qu’ils ne peuvent êtres négatifs. Ils se
heurtent au taux de 0%. 39
La thèse de l’emploi est le sujet le plus galvaudé quand on parle des
pme. Pourtant on ne connait pas vraiment pourquoi la petite entreprise joue
un rôle important dans la création de d’emplois. Nous ferons deux
remarques : le traitement de cette question est à mettre en perspective avec
les notions de rucher et d’auto-emplois (98%des pme c’est un seul emploi
avec une forte probabilité de défaillance et une durée de vie très courte) ; par
ailleurs la corrélation du lien création d’emplois/création de pme et évolution
de l’activité n’est pas toujours bien corrélée. Enfin Martin fait remarquer un
problème de qualité des emplois offerts. 40
Au chapitre de la définition de la pme/pmi devenue championne du
developpement nous avons pu voir la grande diversité des définitions.
Ecoutons cette fois comment l’ancien Président du Medef (c’est-à-dire un
307
acteur engagé dans le developpement économique de son pays cote patronale
) définit la pme. Sa définition met encore plus en relief les difficultés.
Puisqu’il faut bien donner des limites nous proposons la classification
moderne suivante : tpe, 0à10 salariés, pme 10 à100, pme 100 à
3000.grandee entreprise au-dessus de 3000 ! 41
Parmi le pionnier de l’économie territoriale citons Philippe Aydalot qui
a été un des économistes les plus originaux dans sa spécialité l’économie
régionale et urbaine. Il a jeté les fondements de l’économie
territoriale.Malgré la disparition prématurée de P. Aydalot en 1987,
l'économie territoriale a connu de nouveaux développements. En témoigne
cet ouvrage en forme d'hommage qui réunit des contributions de différents
auteurs revenant sur l'œuvre et l'évolution de la pensée de P. Aydalot et les
développements ultérieurs de l'économie territoriale. A quoi s'ajoutent les
commentaires critiques de spécialistes de l'économie spatiale, enfin des
textes choisis du regretté pionnier. 42
Un système productif désigne l’ensemble des unités de production
résidant sur un territoire économique national et caractérisé par certaines
proportions. Par exemple : unités secteur primaire, secondaire et tertiaire ; ou
encore pme et grandes entreprises ; ou encore entreprises sociétal et
entreprises individuelles ; entreprises donneuses d’ordre et sous-traitantes,
etc. Le concept, élaboré dans les années 80.s’inscrit dans une démarche
systémique qui associe les caractéristiques d’un modèle productif, un
modèle spatial, et d’un modèle social. Les trois dimensions ne peuvent être
dissociées en raison d’étroites interrelations entre les variables et leur
Independence. 43
Le local peut être définit comme un espace ayant une identité, une
dynamique propre, des spécificités qui entretiennent des relation
d’interdépendance avec des espaces plus vastes(régionale, national,
mondial)dans lesquels il s’insère. 44
L’agglomération industrielle a dès sa naissance attirée l’attention des
économistes.A Marshall(1890) a décrit ce phénomène comme la
préparationd’un modèle moderne de division du travail dans les entreprises
ainsi qu’entre elle .Marshall définit le district industriel par trois aspects : des
employés spécialisés, des industries complémentaires et un échange
permanent de l’information/connaissance. Les travaux de Marshall ont joués
un role important dans l’épanouissement des études sur les districts ou les
clusters. Un autre élément constitutif du district industriel est le nombre
important de pme opérant autour d’in produit ou un type de produits. 45
En Algérieles pouvoir publics ont arrêtés un programme de remise en
activité de « clusters » c’est-à-dire d’ancienne zones d’activité é artisanale
dont nous avons déjà parlé. Pour l’instant le programme concerne les
clusters dinanderie de Constantine et de Tlemcen.
308
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