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HYDROCONSEIL

Evaluation finale

Evaluation du Projet d’Appui au Programme National de Lutte contre le

Choléra en Haïti

Rapport final

Géraldine Bernard, Camille Salaün

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Sommaire

A. Résumé Exécutif ............................................................................. 5

A.1. Contenu du Projet évalué et objectifs de l’évaluation ....................................... 5

A.2. Résumé des résultats de l’évaluation ................................................................. 6

A.3. Synthèse des recommandations ........................................................................ 8

B. Introduction ..................................................................................... 9

B.1. Description du projet évalué ............................................................................... 9 B.1.1. Contexte .................................................................................................................................... 9 B.1.2. Contenu du Projet ..................................................................................................................... 9 B.1.3. Résultats escomptés et synthèse des résultats atteints .......................................................... 10

B.2. Objectifs de l’évaluation .................................................................................... 12

B.3. Méthodologie de l’évaluation ............................................................................ 12 B.3.1. Méthodologie de la phase de démarrage ................................................................................ 12 B.3.2. Description de la phase 2 : Phase évaluative .......................................................................... 14 B.3.3. Fin de la phase 2: réunion de débriefing ................................................................................. 15 B.3.4. Description de la phase 3: Analyse des résultats et rédaction de la version provisoire du rapport

final.......................................................................................................................................... 15

B.4. Limites de l’évaluation ....................................................................................... 16

C. Principaux constats ...................................................................... 17

C.1. Pertinence: appropriation du projet au contexte, besoins, demande et aux

stratégies nationales ......................................................................................... 17 C.1.1. Alignement du projet avec les dernières connaissances en matière d’épidémiologie sur le choléra

17 C.1.2. Mécanismes mis en place par UNICEF s’assurant de la bonne réponse des partenaires au niveau

des départements.................................................................................................................... 19 C.1.3. Flexibilité du projet pour assurer la pertinence des actions en fonction des besoins relevés au

niveau national et départemental ............................................................................................ 21

C.2. Efficacité : atteinte des résultats ciblés par le projet ...................................... 23 C.2.1. Degré dans lequel la stratégie de l’UNICEF contribue à améliorer la réponse choléra au niveau

national et départemental ........................................................................................................ 23 C.2.2. Degré d’atteinte des résultats ciblés par le projet .................................................................... 26

C.3. Efficience : adéquation des ressources en lien avec les résultats. ................ 31 C.3.1. Ressources financières ........................................................................................................... 31

C.4. Cohérence .......................................................................................................... 35 C.4.1. Alignement de la stratégie UNICEF avec le Plan National d'Elimination du Choléra .............. 35 C.4.2. Alignement de la stratégie UNICEF en termes de contrôle et de réponse choléra avec les autres

stratégies mises en œuvres par les partenaires internes et externes ..................................... 39 C.4.3. Coordination de la stratégie de réponse d'urgence avec les initiatives sur le plus long terme 39

C.5. Coordination ....................................................................................................... 40 C.5.1. Dans quelle mesure la stratégie menée par UNICEF améliore la couverture des besoins

humanitaires ? ......................................................................................................................... 40 C.5.2. Est-ce qu'il y a une preuve de l'amélioration de la coordination WASH Santé via ce projet et plus

généralement avec le gouvernement ? ................................................................................... 44 C.5.3. Est-ce qu'il y a une preuve des avantages comparatifs entre une coordination menée par UNICEF

et une coordination menée directement par des ONG financées par ECHO .......................... 45

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D. Résultats de l’évaluation .............................................................. 47

E. Capitalisation et recommandations ............................................. 52

E.1. Points forts et faibles identifiés dans le cadre du projet évalué ..................... 52 E.1.1. Les points forts identifiés ......................................................................................................... 52 E.1.2. Les points faibles identifiés ..................................................................................................... 53

E.2. Recommandations ............................................................................................. 54 E.2.1. Recommandations relative à la coordination et à la stratégie de réponse .............................. 54 E.2.2. Recommandations relatives aux acteurs et stratégie de sortie ............................................... 57 E.2.3. Recommandations d’ordre opérationnel .................................................................................. 59

F. Annexes ......................................................................................... 60

F.1. Annexe 1 : liste des documents consultés ...................................................... 60

F.2. Annexe 2 : liste des sites visités et personnes rencontrées........................... 62

F.3. Annexe 3 : Résultats des groupes de discussion tenus avec les bénéficiaires64

Illustrations

Figure 1 : résumé des principaux résultats et activités du projet ............................................ 5

Figure 2 : Evolution journalière des cas de choléra depuis octobre 2010 à août 2015 ......... 17

Figure 3 : Evolution journalière des cas suspects de cholera en fonction des précipitations et le

taux de létalité de 2010 à 2015 .......................................................................... 24

Figure 4 : Qualité et promptitude hebdomadaire des réponses des partenaires ................... 25

Figure 5: Répartition des coûts d’investissement par résultat ............................................... 33

Titre: rapport final – Evaluation du Projet d’Appui au Programme National de Lutte contre le Choléra en Haïti

Statut du rapport : Final

Client: UNICEF Haïti

Consultant: HYDROCONSEIL (France)

Date de démarrage du projet: 06/11/205

Date de remise du rapport : 09/12/2015

Nombre de révision: 3

Auteurs: Géraldine BERNARD, Camille SALAUN

Contrôle qualité : Antoine DELEPIERE

Email de contact : [email protected]

Crédit photo: Hydroconseil

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Acronymes

Acronyme Définition

ACF Action Contre La Faim

ACAT Approche Communautaire pour l’Assainissement Total

ACTED Agence d’Aide à la Coopération Technique et au Développement

AEPA Approvisionnement en Eau Potable et en Assainissement

ALNAP Active Learning Network for Accountability and Performance in Humanitarian Actionr

CAP Connaissances, Attitudes et Pratiques de l’hygiène

CERF Fond Central d’Intervention d’Urgence

CRF Croix Rouge Française

CTC Centre du Traitement du Choléra

CTDA Centre de Traitement Des Diarrhées Aigues

DFID Department for International Development

DINEPA Direction Nationale de l’Eau Potable et de l’Assainissement

DDS Directeur Départemental Sanitaire

DRU Département de Réponse d’Urgence

ECHO European Community Humanitarian Aid Office

EMIRA Equipe Mobile d’Intervention Rapide

JICA Agence Japonaise de Coopération Internationale

MSPP Ministère de la Santé Publique et des Populations

OCDE Organisation de Coopération et de Développement Economique

OREPA Office Régional de l’Eau Potable et de l’Assainissement

PRO Points de Réhydrations Oral

SI Solidarités International

TEPAC Technicien Eau Potable et Assainissement Communal

UNICEF Fonds Des Nations Unies pour l’Enfance

URD Unité Rurale Départementale

UTC Unité de Traitement du Choléra

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A. Résumé Exécutif

A.1. Contenu du Projet évalué et objectifs de l’évaluation

Haïti a été frappé depuis octobre 2010 par la plus importante épidémie de choléra enregistrée dans le

monde, depuis la 7ème pandémie. Au 28 novembre 2015, 757,794 cas suspects et 8,962 décès

institutionnels et communautaires ayant été enregistrés par la Direction d’Epidémiologie de Laboratoire

et de Recherches du Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) Haïtien. Près de cinq

ans après son début, et malgré une décroissance de son incidence au fil du temps, l’épidémie de choléra

reste importante sur l’ensemble du pays.

C’est dans ce cadre que ce projet d’appui aux activités de prévention et de réponse du plan national de

lutte contre le choléra, financé par ECHO (service de la Commission Européenne à l’Aide Humanitaire

et la Protection Civile), DFID (Department for International Development), CERF (Fond Central

d’Intervention d’Urgence) et UNICEF a été mis en place par UNICEF et ses partenaires. Il a démarré

en janvier 2014, avec pour principal objectif la réduction de la morbidité et de la mortalité liées au choléra

au sein de la population haïtienne durant la période 2014 – 2015. Il s’appuie sur la stratégie d’UNICEF

dans la lutte contre le choléra, en Haïti, qui est basée sur quatre piliers : Le renforcement de la

coordination nationale et départementale, l’appui à la surveillance épidémiologique, la mise en place de

système de prévention dans les communautés les plus vulnérables et les investigations et réponses en

moins de 48h.

Ce projet se décline en 3 résultats comme indiqué, dans le tableau ci-dessous, et a été mis en œuvre

par UNICEF, les ONG partenaires, ACF (Action Contre la Faim), ACTED (Agence d’Aide à la

Coopération Technique et au Développement), CRF (Croix Rouge Française), OXFAM GB, OXFAM

Intermùn, et les partenaires institutionnels, le MSPP, et la DINEPA (Direction National de l’Eau Potable

et de l’Assainissement)

Figure 1 : résumé des principaux résultats et activités du projet

Résultats Activités

R1 : La coordination est améliorée au niveau communal et

départemental

A1 : Renforcement des mécanismes

A2 : Assurer que des réunions de coordination régulières et

efficaces sont tenues tant au niveau national que départemental

A3 : Promotion et suivi des recommandations développées pendant

les réunions de coordination

R2 : Les ONG WASH partenaires de l’UNICEF mènent des activités

de réponses appropriées dans les 48h suivant l’alerte et en

collaboration avec le MSPP, la DINEPA, et les autres acteurs

A1 : Détection précoce des cas de choléra dans les communautés

et les CdS

A2 : Investigation de tous les cas suspectés

A3 : Réponses WASH immédiatement dans les zones de cas

suspects

R3 : La transmission du choléra est réduite à travers un accès

amélioré à l’eau potable et à de meilleurs comportements en matière

d’hygiène et à l’assainissement à travers la mise en œuvre d’activité

WASH dans tout le pays

A1 : Sensibilisation de la population pour qu’ils puissent adopter

rapidement leurs comportements d’hygiène pour empêcher la

transmission du choléra

A2 : Amélioration de la qualité de l’eau et de l’accès à l’eau dans les

zones à haut risque.

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La société HYDROCONSEIL a été contractée par UNICEF, en septembre 2015, pour réaliser

l’évaluation finale de ce projet. Cette évaluation s’est déroulée de fin octobre 2015 à février 2016, et les

principales étapes de cette prestation, ont été la conception de la méthodologie, issue d’une revue de

la documentation existante, une mission de terrain sur l’ensemble des départements, une analyse des

données collectées, et la rédaction du présent rapport. L’approche utilisée a été basée sur une méthode

essentiellement participative c’est-à-dire que le Consultant a procédé à la réalisation d’entretiens

bilatéraux avec les différentes parties prenantes du projet et de groupes de discussion avec les

bénéficiaires.

L’objectif général de cette évaluation a été de générer des preuves crédibles relatives aux résultats

obtenus par le Programme de l’UNICEF, afin de faire des recommandations concrètes pour contribuer

à l’élimination du choléra en Haïti. Cette évaluation n’a pas eu pour objectif l’évaluation du Plan National

d’Elimination du Choléra en général, mais seulement de l’appui de l’UNICEF. Elle donne des éléments

pour développer la nouvelle stratégie sur deux ans qui couvrira la période 2015 – 2017, et qui sera

aligné sur la deuxième partie du Plan National.

Cette évaluation a examiné la contribution et la performance d’UNICEF, dans la structuration des

mécanismes de coordination et de réponses rapides relatifs à la lutte contre le choléra, et l’atteinte des

résultats planifiés initialement.

L’idée a été d’atteindre les objectifs de promotion de la capitalisation et de la responsabilité en évaluant

le processus et l’efficacité de la mise en œuvre par UNICEF de la stratégie contre le Choléra, en

permettant à UNICEF, ses partenaires et les acteurs des secteurs WASH et santé du gouvernement

haïtien de tirer des leçons instructives et de renforcer son rôle dans la mise en œuvre de futures

stratégies.

A.2. Résumé des résultats de l’évaluation

De manière générale, les résultats de l’évaluation révèlent que le projet mis en place par UNICEF et

ses partenaires s’avère plutôt bon malgré les quelques points faibles identifiés (voir chapitre suivant).

L’analyse de la performance du projet s’est faîte selon les critères d’évaluation des interventions dans

les situations d’urgence recommandés par l’ALNAP (Active Learning Network for Accountability and

Performance in Humanitarian Action) et inspiré des critères d’évaluation du développement de l’OCDE

(Organisation de Coopération et de Développement Economiques) (Pertinence ; Efficience ; Efficacité ;

Connexion ; Coordination). Les résultats peuvent se résumer ainsi :

- Pertinence : Ce critère s’avère bon ; en effet, les activités du projet ont été en adéquation avec

les prescriptions émises par les épidémiologistes internationaux et le projet présente une très

bonne flexibilité.

- Efficacité : La performance d’UNICEF a été bonne dans l’ensemble ; les objectifs initiaux, c’est-

à-dire une amélioration de la coordination entre les secteurs eau et santé, une meilleure

promptitude de la réponse sous 48h, et une transmission réduite du choléra, grâce à de meilleurs

comportements et un meilleur accès à l’eau, ont été remplis. Egalement, la réponse au niveau

des communautés s’est avérée efficace, de manière générale sur le territoire haïtien.

- Toutefois, quelques goulots d’étranglement persistent comme la surveillance épidémiologique

et l’intégration ineffective du choléra dans l’offre de soin de nombreuses structures. UNICEF et

ses partenaires ont été capables de répondre, rapidement aux besoins des populations, malgré

le caractère aléatoire des flambées au niveau des départements. Néanmoins, à la vue des

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moyens disponibles, lorsque les flambées ont été importantes et dispersées, le projet a présenté

quelques limites, notamment au niveau de la prise en charge des cas au niveau des SPEC, et

au niveau de la réponse communautaire (disponibilité des équipes en fonction des cas à

circonscrire).

- Efficience : l’évaluation de l’efficience se veut moyenne. Même si la structuration du budget

global est correcte et est en adéquation avec la stratégie visée par UNICEF, l’efficience est très

variable d’une agence d’exécution à une autre, lié à des facteurs externes comme par exemple

une géographie variable d’un département à un autre, et le caractère aléatoire des flambées.

En effet, s’agissant d’avoir des ressources prépositionnées pour répondre à des flambées

aléatoires, les ressources ont été parfois utilisées lors de périodes calmes pour de la

sensibilisation ou des protections de points d’eau. D’autre part, il a été impossible de stopper les

équipes des partenaires en l’absence d’alerte.

- Interdépendance / cohérence : l’évaluation de la cohérence s’avère bonne ; en effet, la

stratégie / projet d’UNICEF est alignée à la fois avec le Plan National d’Elimination du Choléra,

ainsi qu’avec les autres stratégies mises en œuvre avec les partenaires externes et internes. Il

existe, néanmoins un bémol sur l’intégration du choléra sur des projets santé / WASH plus long

terme, par les acteurs dits ‘de développement’.

- Coordination : l’évaluation de ce critère s’avère bonne. En effet, une très forte progression de la qualité de la coordination a été notée tout au long du projet. Toutefois, il existe des différences importantes d’un département à l’autre que le projet devra chercher à limiter.

L’évaluation a permis, également, de relever les points forts et les faiblesses du projet, (dont sont issues

les recommandations évoquées au chapitre suivant). Le tableau ci-dessous en liste les principaux :

Tableau 1 : liste des points forts et faibles du projet relevés dans le cadre de ce projet

Points forts Points faibles

L’amélioration de la coordination entre les secteurs EPAH et Santé

reste le succès du projet, même si cette dernière est variable d’un

département à un autre.

Manque de visibilité financière en général ne permettant pas de

planifier une stratégie multi-acteurs convenablement avec des

projets d’une durée comprise entre 3 et 6 mois.

La stratégie de réponse (cordon sanitaire) au niveau

communautaire semble s’avérer efficace dans la limitation de la

propagation de la maladie

Stratégie de réponse dépassée à partir d’un seuil de nouveaux cas

par département.

Flexibilité accrue des partenaires dans le cadre de la réponse Manque de prise de responsabilités / leadership du MSPP au niveau

des départements, en terme de coordination

Promptitude et complétude de la réponse communautaire améliorée

au cours du projet

Manque d’implications des points focaux DRU-DINEPA au niveau

des départements, en termes de coordination

Meilleure compréhension des facteurs de risque ayant permis la

mise en place d’actions préventives dans la zone métropolitaine

notamment

Lacunes dans l’utilisation des résultats d’investigation qui ne

permettent pas un impact optimum de la réponse.

L’engagement du MSPP et de la DINEPA au niveau national, limité

dans les départements à cause de la décentralisation des deux

institutions

Intégration ineffective du choléra dans l’offre de soin de certaines

infrastructures de santé.

Pas ou peu de mécanismes de redevabilité mis en place

Faiblesse des moyens financiers et logistiques des institutions

étatiques, entrainant une faible implication de ces dernières sur

certains départements.

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Faible intégration des aspects choléra dans les projets de

développement en Haïti

A.3. Synthèse des recommandations

Une série de recommandations ont été produites à partir de cette analyse, celles-ci seront discutées

avec les parties prenantes lors de la restitution des résultats. Elles sont relativement nombreuses, mais

elles ont été développées pour être pratiques et réalistes pour une phase future d’un même projet. Elles

sont discutées plus en détail en fin de rapport.

Tableau 2 : tableau récapitulatif des recommandations

Recommandations Qui ? Quand ?

Coordination et stratégie de réponse

Maintenir l’appui au Programme National de Lutte Contre le Choléra, en 2016, en mettant l’accent

sur la réponse au niveau communautaire et sur la prise en charge au niveau des centres de santé,

et ceci au niveau de tous les départements

Donateurs,

UNICEF, PAHO

Immédiat

Augmenter les capacités de confirmation des cas suspects au niveau des laboratoires pour obtenir

des résultats rapides (idéalement moins de 72h) et appuyer la DELR dans la mise en place d’un line

listing au niveau national et aboutir à une analyse officielle des provenances de cas suspects

UNICEF, CDC,

MSPP

Immédiat

Systématiser la cartographie dynamique et statique des cas de choléra (cf. ACTED) dans chaque

département

ONG Premier

trimestre

2016

Mise en place de mécanismes de redevabilité sur un prochain projet (partage de l’information avec

les communautés bénéficiaires, approche participative, gestion du feedback et des plaintes,

compétences et attitudes du personnel, suivi, évaluation et apprentissage)

UNICEF, PAHO,

ONG

2016

Réflexion sur la structure des équipes EMIRA, avec notamment la question de l’intégration des agents

DINEPA lors des réponses rapides

MSPP, DINEPA,

UNICEF, PAHO,

WB

2016

Maintenir la stratégie du cordon sanitaire avec prophylaxie, et mettre en évidence / valider son impact

via une étude.

UNICEF, MSPP,

PAHO

2016

Recherche formative sur les leviers de changement des comportements « sanitaires et hygiène », et

sur la perception de la santé.

UNICEF 2016

Acteurs et stratégie de sortie

En vue d’une stratégie de sortie, étudier la faisabilité, les avantages et inconvénients d’une structure

différente d’un organigramme projet, (c’est-à-dire en insérant la structure ONG au sein même des

entités publiques, que ce soit au niveau national et départemental), afin de s’affranchir de certains

coûts structures.

UNICEF, ONG,

MSPP

2016

En parallèle d’un nouveau financement, étude sur l’amélioration des mécanismes de financement du

MSPP

UNICEF, PAHO,

CDC, WB

2016

Plaidoyer auprès des bailleurs de fonds dits de « développement » pour l’intégration dans leur

programme de l’aspect ‘choléra’, et favoriser l’intégration des acteurs de développement au sein des

cellules de coordination.

DINEPA, UNICEF 2016

Intégrer autant que possible les représentants communaux (Maire, ASEC, CASEC) et replacer la lutte

contre le choléra à un niveau interministérielle.

MSPP 2016, post-

élection

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B. Introduction

B.1. Description du projet évalué

B.1.1. Contexte

Dix mois après le tremblement de terre dévastateur du 12 janvier 2010, en octobre 2010, les premiers

cas de choléra ont été reportés dans le Département du Centre ; la source étant une contamination du

fleuve Artibonite, suite à une vidange de latrines d’un contingent UN. Un mois après, le choléra s'est

propagé dans toute Haïti et en République Dominicaine, devenant la pire épidémie de choléra de

l’histoire contemporaine. Au 12 décembre 2015, on dénombrait 760 107 cas de choléra suspectés, dont

8964 décès depuis le début de l’épidémie (données MSPP 12 décembre 2015).

La propagation du choléra a été favorisée en Haïti par les conditions sanitaires précaires présentes

dans le pays. En effet, on estime qu’au début de l’épidémie, 35% des résidents urbains et 52% des

résidents des régions rurales n'avaient pas accès à l'eau potable et 72% de la population n'avaient pas

accès à des installations améliorées d'élimination des excréments (Rapport OMS/UNICEF JMP 2015).

Le faible accès aux soins de santé et les mauvaises habitudes d’hygiène ont favorisé la contamination

rapide d’une partie de la population sur tout le territoire. La dégradation de l’environnement, avec une

mauvaise gestion des déchets et le manque de réseaux d’égouts et de traitement des eaux usées ont

aussi contribué à aggraver la situation.

Après deux ans de manque d’organisation de la réponse du fait d’un désarmement face à une épidémie

de si grande ampleur, le Gouvernement a lancé en février 2013 le Plan National d’Elimination du

Choléra 2013-2022, plan ayant une stratégie d’action sur 10 ans sur les thématiques santé, eau,

assainissement, hygiène et gestion des déchets, nécessaire pour éliminer le choléra et les autres

maladies hydriques. Ce plan a fixé des objectifs à court terme (2013-2015) pour enrayer l’épidémie, des

objectifs à moyen-terme (2015-2017) et des objectifs à plus long terme (2018-2022).

B.1.2. Contenu du Projet

En juin 2013, UNICEF a développé une stratégie pour appuyer ce plan opérationnel. Cette stratégie est

basée sur quatre piliers : renforcement de la coordination nationale et départementale, appui à la

surveillance épidémiologique, investigations et réponses aux flambées en moins de 48h, mise en place

de système de prévention dans les communautés les plus vulnérables et / ou suite à des flambées

successives. Le projet d’appui aux activités de prévention et de réponse du plan national de lutte contre

le choléra, financé par ECHO, DFID et OCHA, d’un montant de 9 577 192€ démarré en janvier 2014,

avec pour principal objectif la réduction de la morbidité et de la mortalité liées au choléra au sein de la

population haïtienne durant la période 2014 – 2015.

Les deux composantes opérationnelles du projet sont le renforcement de la coordination entre les

membres des partenaires institutionnels que sont le MSPP et la DINEPA et l’amélioration de la qualité

de la réponse aux cas reportés. Durant la mise en œuvre de la stratégie ‘choléra’, les partenaires de

l’UNICEF ont visé à renforcer les capacités des autorités du secteur santé et EAH pour améliorer la

coordination et en conséquence l’efficacité des mécanismes de réponse rapide. Ces partenaires sont

répartis au niveau des 10 départements du territoire haïtien, il s’agit des ONG internationales,

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Solidarités International, OXFAM, OXFAM Intermùn, Action contre la Faim, la Croix Rouge Française,

Zanmi Lasante et ACTED.

Le projet vise, directement, les populations pouvant être affectées / exposées au choléra (selon le

MSPP/PAHO, cette population est estimée à 45 000 en 2014).

Cette évaluation couvre la période entre janvier 2014 et Octobre 2015.

B.1.3. Résultats escomptés et synthèse des résultats atteints

a) Objectif général du projet évalué

L’objectif général du projet évalué est de réduire l’incidence et la létalité du choléra dans la population

haïtienne pendant la période 2014-2015

b) Objectifs spécifiques du projet évalué

L’objectif spécifique du projet était de réduire la morbidité du choléra (incidence <0,5%) et la mortalité

(taux de létalité <1%) en Haïti à travers des activités de réponse au choléra efficaces en 2014/2015.

c) Résultats et activités du projet

Résultat 1: La coordination est améliorée au niveau communal et départemental

Activité 1 : Renforcement des mécanismes de coordination de la réponse au choléra

Activité 2 : Assurer que des réunions de coordination régulières et efficaces soient tenues tant au

niveau national que départemental

Activité 3 : Promotion et suivi des recommandations développées pendant les réunions de coordination

auprès des acteurs appropriés

Résultat 2: Les ONG WASH partenaires de l’UNICEF mènent des activités de réponses

appropriées, dans les 48h suivant l’alerte et en collaboration avec le MSPP, la DINEPA, et les

autres acteurs

Activité 1 : Détection précoce des cas de choléra dans les communautés et les centres de santé.

Activité 2 : Investigation de tous les cas suspectés.

Activité 3 : Réponses WASH immédiates dans les zones de cas suspects

Résultat 3 : La transmission du choléra est réduite à travers un accès amélioré à l'eau potable

et de meilleurs comportements en matière d'hygiène et d'assainissement à travers la mise en

œuvre d'activités WASH dans tout le pays

Activité 1 : Sensibilisation de la population pour qu’ils puissent adapter rapidement leurs

comportements d’hygiène pour empêcher la transmission du choléra

Activité 2 : Amélioration de la qualité de l’eau et de l’accès à l’eau dans les zones à haut risque

d) Synthèse des résultats atteints

Globalement, selon le rapport final produit par UNICEF en octobre 2015 pour ECHO, UNICEF et ses

partenaires ont rempli l’objectif spécifique défini en début de projet. En effet, sur toute la durée du projet,

les données cumulatives entre Janvier 2014 et Juin 2015 ont donné un total de 45 502 cas suspects de

choléra détectés et traités, dont 27 388 ont été reportés en 2014 et 18 114 en 2015 (jusqu’au 30 juin

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2015). L’incidence nationale pour 2014 et 2015 était de 0,25% et de 0,16 respectivement. Pour ce qui

concerne, le taux de létalité total, celui-ci était de 0,98%. Il est resté assez stable tout au long du projet,

le nombre de décès a été réduit, quant à lui, de 49% entre 2013 et 2014, avec en 2015, une tendance

similaire, liées à une forte recrudescence des cas au début de l’année.

Plus précisément, en ce qui concerne l’atteinte des résultats,

- UNICEF et ses partenaires ont nettement contribué à l’amélioration de la coordination entre les

secteurs ‘eau’ et ‘santé’, en renforçant les mécanismes de coordination au niveau départemental

et communautaire, entraînant par conséquent une réponse appropriée sur la plupart des

flambées. En effet, 9 sur 10 départements organisent des réunions de coordination régulières.

Néanmoins, quelques départements présentent encore des mécanismes de coordination assez

faibles, comme le département de l’Ouest et du Centre, et il y a parfois un manque d’implication

de la DINEPA au niveau de ces réunions de coordination.

- UNICEF et ses partenaires ont nettement amélioré les mécanismes de surveillance et de

réponse rapide. La promptitude des réponses ont, en effet, augmenté de 30 à 70% dans le

dernier trimestre de 2014, et s’approche des 80% en 2015.

- Malgré l’amélioration de la couverture en eau et assainissement, la transmission du choléra

reste active. Les messages liés à l’hygiène sont compris et connus par les populations.

Néanmoins, il y a une faible compréhension du lien entre une gestion correcte des excrétas et

le choléra.

Plus généralement, même si le démarrage du Projet s’est avéré difficile, suite à des flambées

importantes sur l’ensemble du territoire haïtien, les premiers mois de 2015 ont permis de montrer que

le choléra pouvait être endigué, à défaut d’être éradiqué. En effet, une surveillance efficace et

coordonnée, ainsi que de promptes réponses ont permis de contrôler l’impact des pluies importantes

en avril et juin, et ceci jusqu’en octobre 2015.

De nombreuses améliorations ont été notées comme une meilleure coordination entre le secteur WASH

et Santé, entrainant la promptitude des réponses des ONG, lors de flambées. Néanmoins, quelques

goulots d’étranglements persistent, comme l’irrégularité dans le système de surveillance

épidémiologique, la résistance de certains prestataires de santé dans les départements pour permettre

un accès entier des SPEC aux ONG, le manque de ressource des EMIRA, le faible accès en terme

d’eau et d’assainissement au niveau national, les mouvements des populations entrainant une fort

risque de propagation de la maladie et les pratiques funéraires à haut risque, une stigmatisation

persistante des maladies du choléra et une croyance grandissante que le choléra n’est plus présent en

Haïti.

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HYDROCONSEIL – Rapport final

B.2. Objectifs de l’évaluation

L’objectif général de l’évaluation est de générer des preuves crédibles relatives aux résultats obtenus

par le Programme de l’UNICEF, afin de faire des recommandations concrètes pour contribuer à

l’élimination du choléra en Haïti. Cette évaluation n’a pas eu pour objectif l’évaluation du Plan National

d’Elimination du Choléra, mais donne des éléments pour développer la nouvelle stratégie d’appui sur

deux ans qui couvrira la période 2015 – 2017, et qui sera aligné sur la deuxième partie du Plan National.

Cette évaluation examine la contribution et la performance de l’UNICEF dans la structuration des

mécanismes de coordination et de réponses rapides relatifs à la lutte contre le choléra, et l’atteinte des

résultats planifiés initialement. L’idée est d’atteindre les objectifs de promotion de la capitalisation et de

la responsabilité en évaluant le processus et l’efficacité de la mise en œuvre par UNICEF de la stratégie

contre le Choléra, en permettant à UNICEF, ses partenaires et les acteurs des secteurs WASH et santé,

comme du gouvernement haïtien de tirer des leçons instructives et de renforcer le rôle de l’UNICEF

dans la mise en œuvre de futures stratégies.

B.3. Méthodologie de l’évaluation

B.3.1. Méthodologie de la phase de démarrage

Après signature du contrat, le consultant a procédé dans un premier temps à un briefing via Skype avec

les responsables de l’étude basés en Haïti, afin de clarifier les termes de référence. UNICEF lui a fourni

l’ensemble des documents nécessaires à la mission, c’est-à-dire les documents afférents aux

programmes et tout autre document lui semblant pertinent. (cf. Annexe 1)

Suite à la revue documentaire, le Consultant a élaboré des outils de collecte de données et une matrice

évaluative.

a) Elaboration des outils

Les outils nécessaires à l’évaluation ont également été définis pendant la phase de démarrage, incluant

:

Les grilles d’entretiens bilatéraux semi-structurés pour les représentants du MSPP au niveau

national et départemental.

Les grilles d’entretiens bilatéraux semi-structurés pour les représentants de la DINEPA au

niveau national et départemental.

Les grilles d’entretiens bilatéraux semi-structurés pour les représentants des ONG partenaires.

La grille de questions pour les groupes de discussion avec la population bénéficiaire notamment

des anciens malades du choléra.

La grille d’observation pour les investigations techniques à effectuer sur le terrain.

La liste des sites à visiter et le planning des rencontres (voir annexe 2) durant la phase terrain a aussi

été proposée. Il a été décidé d’un commun accord que le consultant visiterait l’ensemble des

départements haïtiens pour avoir une vue d’ensemble de la situation dans tout le territoire.

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HYDROCONSEIL – Rapport final

b) Définition d’une matrice évaluative

En se basant sur les questions évaluatives proposées par UNICEF et sur le cadre logique de proposition

de projet fourni par UNICEF à ECHO, le consultant a élaboré une matrice, utilisée comme ligne

directrice pour répondre à chaque critère évaluatif. Celle-ci se trouve au chapitre D

Elle précise pour chaque indicateur et question évaluative, les critères de jugements et les éléments

d’appréciation à utiliser. Cette matrice a été proposée, discutée, modifiée puis validée lors de la réunion

UNICEF–DINEPA du 05/11/15 et de l’entretien avec ECHO le 06/11/15. C’est un outil de référence qui

a permis, au moment de la rédaction de ce rapport final, d’opérer une articulation fonctionnelle entre les

objectifs de l’évaluation établis par les TdR et l’analyse des critères d’évaluation des interventions dans

les situations d’urgence recommandés par l’ALNAP et inspirés des critères d’évaluation du

développement du CAD de l’OCDE (Pertinence ; Efficacité ; Efficience ; Interdépendance ;

Coordination) listés dans l’encadré ci-dessous.

Tableau 3 : Définition des critères ALNAP pour l’évaluation de l’Aide Humanitaire

Critères de l’ALNAP pour l’évaluation de l'Aide Humanitaire

En évaluant des programmes et des projets, il est utile de considérer les critères suivants du CAD, tel

que présenté dans les « Principes du CAD pour l'évaluation de l'aide humanitaire » :

Critère 1 : Pertinence / Caractère approprié – Dans quelle mesure les activités humanitaires sont

adaptées aux besoins locaux ?

Le caractère approprié augmente l’appropriation de la redevabilité et le rapport coût efficacité. Il s’agit

d’une variante du traditionnel critère OCDE/CAD, il mesure dans quelle proportion un projet correspond

aux besoins locaux, aux priorités et aux politiques des bailleurs.

Critère 2 : Efficacité – Degré selon lequel une activité a atteint son objectif ou doit le faire en se

basant sur les produits existants ?

Une mesure du degré d’atteinte des objectifs par une activité d'aide. En évaluant l'efficacité d'un

programme ou d'un projet, il est utile de considérer par exemple, les questions suivantes :

• Dans quelle mesure ont été atteints les objectifs / sont-ils en passe d’être atteints ?

• Quels étaient les facteurs principaux influençant l'atteinte ou non des objectifs ?

Critère 3 : Efficience – Mesure à la fois qualitative et quantitative des produits considérés

somme un résultat des moyens

L'efficience établit la relation entre les produits -- qualitatifs et quantitatifs – et les intrants. C'est un

terme économique qui signifie que l'aide emploie les ressources les moins coûteuses possibles afin de

réaliser les résultats désirés. Ceci exige généralement de comparer des approches alternatives à

même de réaliser les mêmes produits, pour voir si le processus le plus efficace a été adopté.

En évaluant l'efficience d'un programme ou d'un projet, il est utile de considérer les questions suivantes

:

• Les activités étaient-elles coût-efficaces ?

• Est-ce que des objectifs ont été atteints dans les délais impartis ?

• Est-ce que le programme ou projet a été mis en œuvre de la manière la plus efficace par rapport aux

solutions alternatives ?

Critère 4 : Interdépendance – Mesure dans laquelle les opérations à court terme prennent en

compte les problèmes à plus long terme et interdépendants

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HYDROCONSEIL – Rapport final

L’interdépendance est liée au concept de durabilité à l’idée selon laquelle les interventions doivent

préparer la phase de post-urgence, soutenir des objectifs à plus long terme et au final être gérées sans

apport des bailleurs.

Critère 5 : Coordination – Mesure dans laquelle les interventions de différents acteurs sont

harmonisées promulguent une synergie et évitent les lacunes, les doublons et les conflits liés

aux ressources.

c) Réunion de démarrage

Une réunion de démarrage a été organisée à Port-au-Prince afin de présenter les grandes lignes de la

méthodologie, les outils, et le planning de visite suggéré par le Consultant à L’UNICEF et ses

partenaires. Ces éléments n’ont été finalement présentés qu’à UNICEF et à la DINEPA le 5/11 puis à

ECHO le 6/11. La réunion de démarrage prévue n’ayant pas pu avoir lieu à cause des tensions dues à

la publication des résultats électoraux.

B.3.2. Description de la phase 2 : Phase évaluative

Avant de débuter les investigations de terrain, la Chef de Mission a formé les deux évaluateurs adjoints

et les deux assistants à la bonne utilisation des outils et a revu avec eux le planning des visites à réaliser

dans les 10 départements haïtiens. Cette formation a eu lieu à Port-au-Prince le dimanche 08/11. Une

session de simulation entre les différents consultants a permis de tester les outils.

L’équipe d’évaluation s’est rendue dans les 10 départements (3 départements chacun et un

département en commun) sur une durée totale d’un mois, après avoir réalisé les investigations au

niveau central. Il a été décidé de couvrir l’ensemble des départements, afin d’avoir une vision globale

du projet sur chacun d’entre eux ; ces derniers ayant un historique lié au choléra sensiblement différent

depuis 2010.

L’équipe de consultants a utilisé les méthodes de triangulation consistant à mettre en œuvre plusieurs

démarches en vue de la collecte des données, afin de tenter d’appréhender le projet en l’étudiant de

plusieurs points de vue.

Par conséquent, l’équipe a organisé une série d’entretiens bilatéraux / groupes de discussion avec les

principaux acteurs et autres parties prenantes au projet :

Les entretiens bilatéraux semi-directifs ont été structurés en fonction du public ciblé et afin d’atteindre

les objectifs définis dans la matrice évaluative. Par exemple, ces entretiens bilatéraux ont visé :

L’équipe de l’UNICEF mobilisée sur le projet

Les autorités étatiques au niveau national et départemental (MSPP, DINEPA, OREPA (Office

Régional de l’Eau Potable et de l’Assainissement)

Les représentants des bailleurs de fonds

Les représentants des ONG (les partenaires locaux et internationaux WASH et santé UNICEF

et non UNICEF)

Des groupes de discussion ont été organisés avec une dizaine d’hommes et de femmes parmi les

dernières personnes ayant été traitées dans les CTDA (Centre de Traitement de Diarrhées Aigües) et

ayant été infectées par l’épidémie de choléra ; ou des personnes appartenant à une communauté ayant

été affectée; un groupe de discussion a été organisé par département.

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HYDROCONSEIL – Rapport final

Ces entretiens bilatéraux et groupes de discussion ont été complétés par des observations directes

dans un ou deux CTDA par département, choisis en collaboration avec la personne de l’ONG partenaire

rencontrée sur place. Ces observations ont suivi la grille d’observations développée.

La récolte des données sur le terrain s’est effectuée en suivant autant que possible le programme défini

conjointement entre Hydroconseil et UNICEF Haïti (cf. Annexe 2).

Les données récoltées lors de cette phase ont été compilées, croisées, comparées et synthétisées, tout

en sachant que le Consultant a eu conscience que les préjugés et les erreurs ont pu être régulièrement

être augmenté dans le résultat final. En effet, dans la relation qui s’est établi avec l’interviewé, la

neutralité a pu s’avérer relativement illusoire.

B.3.3. Fin de la phase 2: réunion de débriefing

A la fin de la mission de récolte des données, il était prévu de présenter aux principales parties

prenantes du programme les premiers résultats de l’évaluation. Pour cette réunion, une présentation

PowerPoint® a été préparée et fournie à UNICEF. Cependant, n’ont pu participer à cette réunion

uniquement des représentants de l’UNICEF, d’ACF et de la DINEPA pour des raisons indépendantes

du consultant (organisation d’une autre réunion sectorielle en parallèle).

Cette réunion a tout de même permis de faire le point sur les informations recueillies et les tendances

au niveau national et dans les différents départements. Les constats étaient partagés par les parties

prenantes présentes. Les commentaires qui ont été faits durant la réunion ont été pris en compte.

Il a été proposé de parachever la récolte de données prévue grâce aux membres de l’équipe de

consultants restés sur place. La décision a aussi été prise de rencontrer quelques personnes

supplémentaires, comme une personne de la DELR et d’OCHA.

La présentation PowerPoint® et le calendrier révisé a été envoyé par UNICEF aux différentes parties

prenantes pour solliciter d’éventuels commentaires.

B.3.4. Description de la phase 3: Analyse des résultats et rédaction de la

version provisoire du rapport final

Cette étape a consisté en l’analyse et la synthétisation des résultats recueillis. Ils ont ensuite été

décomposés sous le prisme de la matrice évaluative pour répondre aux différentes questions et évaluer

le respect des différents critères.

Une attention particulière a été portée aux points suivants :

La nature concise du diagnostic : un rapport d’évaluation efficace est un rapport concis : ce rapport

n’excède pas 50 pages, et contient un résumé exécutif de maximum deux pages.

L’organisation hiérarchique des recommandations : l’expérience montre qu’une liste de

recommandations priorisées fournies des résultats efficaces pour améliorer certains secteurs du projet.

Le consultant s’est aussi attaché à classer les recommandations d’une part par audience et d’autre part

par composante du projet.

La clarté des résultats d’évaluation : une synthèse a été développée dans une matrice tabulaire

afin de permettre au lecteur d’avoir une compréhension claire des principaux résultats, en quelques

regards.

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HYDROCONSEIL – Rapport final

Une réunion de restitution sera effectuée en janvier 2016, afin de présenter les principaux constats issus

de ce rapport, ainsi que les principales recommandations.

B.4. Limites de l’évaluation

Le Consultant n’a pas pu rencontrer tous les acteurs escomptés durant l’évaluation, soit suite à leur

indisponibilité, soit suite aux manifestations liées aux élections présidentielles, menant à l’annulation de

divers entretiens / réunions.

Egalement, l’évaluation a rencontré quelques limites, notamment en ce qui concerne l’évaluation de

l’efficacité du cordon sanitaire, la priorisation des zones pour une intervention future, la qualité des

intrants distribués, ou encore la qualité / l’impact des messages de sensibilisation. En effet, ces aspects

étant complexes, ils nécessitent d’être approfondis par des études supplémentaires, notamment

réalisées par des épidémiologistes. Le consultant n’a donc pas traité ces points dans son évaluation.

Certains aspects de l’efficience n’ont pas pu être évalués ; certains documents relatifs au suivi financier

des différents partenaires n’ayant pas été fournis à l’évaluateur dans la période relative à l’évaluation.

Plus globalement, au-delà de toute théorisation dans l’approche dite de ‘triangulation’, la démarche

d'investigation voulue par l’équipe de consultant parait relever d'un certain pragmatisme. Il nous semble

que les phases s'en sont 'naturellement' enchainées en fonction des opportunités à ce titre, l'évolution

des questions et des démarches d'investigation est bien le produit d'une 'construction'. Celle-ci s'est

opérée à la fois dans le sens ou la théorie éclaire la pratique mais aussi, à l'inverse, en ce que c'est le

terrain qui éclaire et produit les concepts. Par-là, l’équipe de consultant a plus eu l'impression de suivre

un 'fil d'Ariane' que d'appliquer un plan de recherche prédéterminé.

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HYDROCONSEIL – Rapport final

C. Principaux constats

C.1. Pertinence: appropriation du projet au contexte, besoins,

demande et aux stratégies nationales

C.1.1. Alignement du projet avec les dernières connaissances en matière

d’épidémiologie sur le choléra

Haïti est frappé depuis octobre 2010 par la plus importante épidémie de choléra enregistrée dans le

monde, depuis la 7ème pandémie. Au 28 novembre 2015, 757,794 cas suspects et 8,962 décès

institutionnels1 et communautaires2 ayant été enregistrés par la Direction d’Epidémiologie de

Laboratoire et de Recherches du Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) Haïtien.

Près de cinq ans après son début, et malgré une décroissance de son incidence au fil du temps,

l’épidémie de choléra reste importante sur l’ensemble du pays.

Figure 2 : Evolution journalière des cas de choléra depuis octobre 2010 à août 2015 (en orange foncé : cas

du département de l’ouest ; orange clair : cas sur tout le pays ; bleu : précipitations journalières en mm ;

rouge : taux de létalité) – source APHM

1 Décès survenant en milieu hospitalier / centres de santé / CTC.

2 Décès survenant au sein même d’une communauté.

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HYDROCONSEIL – Rapport final

Cet aspect consiste à décrire les sources de connaissances actuelles en matière d’épidémiologie sur le

choléra, présenter les grands principes de ces connaissances et de les comparer avec ceux d’UNICEF.

Les stratégies des acteurs luttant contre le choléra ont également évolué en fonction de la situation

rencontrée, entre 2010 et 2015, mais aussi selon recommandations des épidémiologistes, notamment

de l’Assistance Publique - Hôpitaux de Marseille. Au démarrage de l’épidémie, la stratégie du secteur

WASH reposait sur des campagnes de sensibilisation massive des populations avec distribution de kits

d’hygiène, et la réhabilitation / construction de points d’eau / latrines; tandis que celle du secteur Santé

sur la mise en place de PRO, UTC et CTC, et la formation de relais communautaires. Même si ces

actions ont eu un impact notable sur la diminution de la prévalence de la maladie, celle-ci n’a pas permis

son éradication et la réponse était très peu efficiente.

Des épidémiologistes français de l’APHM ont été contracté par le MSPP et ensuite par UNICEF pour

suivre et émettre des recommandations quant à l’épidémie de choléra en Haïti et ceci depuis 2013.

Leur première étude3 réalisée en mars 2013, pour le compte du MSPP a montré que :

i) Qu’il n’existait jusqu’à preuve du contraire aucun réservoir environnemental de Vibrio

cholorea toxinogène en Haïti, et que par conséquent la guérison du dernier malade en Haïti

et en République Dominicaine signerait la fin de l’épidémie.

ii) Que la persistance du choléra en Haïti n’est liée qu’à la circulation du choléra dans la

population, elle-même liée à une lutte insuffisante ou inadaptée. Par conséquent, la lutte

contre le choléra ne met pas à profit la diminution saisonnière de la transmission endémique

en saison sèche.

iii) Qu’il existait un biais de perception fondamentale sur la gravité de la situation

épidémiologique de l’époque. Les acteurs prenaient pour référentiel les incidences record

enregistrées en 2010 – 2011 et percevaient les transmissions du choléra comme un bruit

de fond qu’ils jugeaient acceptable.

Les connaissances évoquées ci-dessus ont permis de démontrer qu’il existait des erreurs stratégiques

dans le domaine de la santé publique et de l’eau et de l’assainissement, comme par exemple la stratégie

du MSPP ciblant préférentiellement la prise en charge pour diminuer la létalité et promouvant la

vaccination au sein de la population. Egalement, les connaissances ont pu démontrer qu’il était

nécessaire de mener des actions ciblées sur les foyers actifs, et notamment durant la saison sèche,

afin de limiter la propagation de l’épidémie.

C’est à l’issu de cette étude que l’AP – HM a émis quelques recommandations, sur lesquelles s’est

basée l’UNICEF pour développer sa stratégie d’appui au plan national du Gouvernement haïtien pour

l’élimination du choléra.

Ces recommandations se basaient notamment :

i) Sur la réaffirmation de l’élimination d’une élimination à court terme

ii) Sur la considération de l’élimination du choléra comme une urgence et non comme un enjeu

de développement

3 Persistance du choléra en saison sèche en Haïti – Epidémiologie – Etat de la Lutte – Recommandations pour une élimination

rapide ‘ – Stanislas REBAUDET & Renaud PIARROUX – Assistance Publique – Hôpitaux de Marseille – Avril 2013

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HYDROCONSEIL – Rapport final

iii) Sur la dissociation de l’élimination du choléra et la réforme du secteur de l’eau et de

l’assainissement

iv) Sur le renforcement de la production et la circulation d’alertes de qualité

v) Sur le renforcement de l’identification et l’investigation des foyers de transmission

vi) Sur une lutte plus efficace contre les messages mensongers

vii) Sur la réaffirmation du rôle de chacun et le renforcement de la coordination

viii) Sur la réalisation en urgence des travaux de réparation dans les foyers actifs de choléra

UNICEF a basé par conséquent sa stratégie d’intervention sur ces recommandations, c’est-à-dire sur 4

piliers que sont le renforcement de la surveillance épidémiologique, le renforcement de la coordination

au niveau départemental et national, la prise en charge et l’amélioration de la réponse communautaire.

Egalement, tout au long du projet, UNICEF a travaillé en étroite collaboration avec l’AP HM et met en

œuvre, les recommandations issues de leurs rapports de suivi.

Néanmoins, faute de moyens, certains aspects des recommandations de l’AP HM ont quelques

difficultés à être traitées, comme par exemple l’amélioration du système de surveillance

épidémiologique, facteur clé d’une intervention rapide sur le terrain et d’une meilleure compréhension

de la dynamique de l’épidémie. Egalement, l’éradication complète du choléra s’avère encore

impossible, sans des actions sur le plus long terme (intégration du choléra dans l’offre de soin du MSPP

ou un accès à l’eau et à l’assainissement pour tous). La vulnérabilité fasse au choléra est encore

importante.

La stratégie employée par UNICEF et ses partenaires est

alignée aux données et analyses des épidémiologistes, mais

celle-ci est restée limitée par les moyens disponibles. Les

recommandations des épidémiologistes en termes de lutte

contre le choléra se veulent pertinentes et efficaces, mais ne

peuvent pas être entièrement appliquées, faute de moyens.

C.1.2. Mécanismes mis en place par UNICEF s’assurant de la bonne réponse

des partenaires au niveau des départements

Afin de s’assurer de la bonne mise en application de la stratégie, UNICEF a mis certains mécanismes

en place, pour suivre et évaluer de la bonne réponse des partenaires au niveau des départements. Ces

mécanismes sont relatifs aux mécanismes d’identification des alertes et aux outils de suivi-évaluation

inhérents au projet.

Cet aspect consiste à analyser les mécanismes d'identification des alertes, les mécanismes de

remontée de l'information ONG - UNICEF et la qualité des outils de suivi évaluation.

UNICEF, a mis en place des outils pour permettre une identification rapide des cas de choléra sur

l’ensemble du territoire national et de suivi-évaluation de projet.

Le tableau ci-dessous en répertorie la majeure partie.

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HYDROCONSEIL – Rapport final

Tableau 4 : liste des outils mis en place par UNICEF dans le cadre du Projet

Type d’outils Commentaires de l’évaluateur

Surveillance épidémiologique UNICEF et ses partenaires ont travaillé sur le renforcement du système de surveillance

épidémiologique. Au niveau départemental, la surveillance se fait au niveau de deux systèmes ; l’un

à partir des cas relevés au niveau des structures de santé (fait par le MSPP) et l’autre basé sur la

provenance des cas (alimenté par les ONG). Ces deux bases sont ensuite rapprochées et envoyées

au niveau national Lors des ‘gaps’ relevés, les ONG ont développé des mécanismes ad hoc pour

accéder à l’information quotidiennement, notamment auprès des SPEC recevant régulièrement des

cas. Aussi, il existe des difficultés au niveau local pour l’identification des cas et dans la remontée

d’informations, notamment lors des décès communautaires ou par certaines structures privées qui

ne communiquent pas toujours les informations, ni au MSPP, ni aux ONG.

SIG Suivi épidémiologique via des cartes statiques et dynamiques. Mise en place par ACTED.

Base de données commune aux

ONG

Une base de données commune a été mise en place par UNICEF pour que les acteurs puissent faire

un compte rendu de leur activité en termes de réponse. Cet outil permet de centraliser rapidement

la progression des activités, au niveau national, et de suivre au jour le jour l’évolution de l’épidémie.

UNICEF souhaite une implication des équipes mobiles ‘choléra’ du MSPP (EMIRA) dans la tenue de

cette base de données. Néanmoins, selon les différents acteurs interrogés, ces derniers n’ont pas

été rémunérés depuis 10 mois, par le MSPP, suite à un non décaissement d’UNICEF, pour

justificatifs de dépenses manquants. Cette non rémunération limite ainsi la motivation des EMIRA.

La passation de cet outil au niveau du gouvernement semble ainsi difficile.

Fiches simplifiées

d’investigation d’un cas de

choléra

Mise en place de cet outil harmonisé par UNICEF au niveau de l’ensemble des départements et de

l’ensemble des acteurs, pour que le processus d’investigation d’un cas de choléra soit coordonné au

niveau national. Cet outil est plus ou moins bien utilisé par les acteurs ; la majorité d’entre eux

renseignent très bien les aspects quantitatifs, mais perdent en précisions sur ce qui concerne les

aspects qualitatifs (origine de la contamination).

Fiches d’enquêtes post-

distribution.

Mise en place de cet outil harmonisé par UNICEF au niveau de l’ensemble des acteurs, intervenant

au niveau du projet. Cet outil sert notamment à suivre la mise en pratique des messages diffusés au

moment de l’intervention et de mesurer l’utilisation des intrants distribués afin d’adapter les

compositions de kits (réduction de ces derniers en septembre 2015).

CR de réunions mensuelles et

Ad Hoc

Des comptes rendus sont réalisés systématiquement après la tenue d’une réunion mensuelle, ou ad

hoc. Le représentant du MSPP est normalement en charge de la rédaction. Ce CR n’est pas toujours

envoyé à UNICEF, mais les partenaires tiennent informé UNICEF des principales décisions. .

Participation UNICEF lors des

réunions dans les départements

les plus touchés

Au niveau de certains départements, les plus touchés, UNICEF participe aux réunions de

coordination.

Enquêtes CAP Des enquêtes CAP sont mises en place en début et fin de projet par chacune des ONG pour suivre

l’évolution des connaissances et pratiques des populations en terme de prévention, sur toute la

période du projet. Cela permet de mesurer l’impact des activités.

Suivi AP HM

Une équipe d’épidémiologistes a été contracté par UNICEF pour suivre l’évolution de la maladie et

donner des recommandations pour ajuster si besoin le projet en fonction du contexte. Ce suivi s’avère

nécessaire.

Rapports de visite

Des consultants internes à UNICEF réalisent des rapports de visite permettant à UNICEF de suivre

l’évolution des activités sur certaines zones en particulier.

Evaluations externes

Programmation d’évaluations externes permettant d’alimenter le learning process.

Les outils mis en place par UNICEF permettent un suivi

régulier de l’avancée du projet / réponses et plus

généralement des cas de choléra sur l’ensemble du

territoire. Ce set d’outils s’avère exhaustif et suffisant, et

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HYDROCONSEIL – Rapport final

appropriés au contexte rencontré en Haïti. D’autre part, en

cas de bonne utilisation, le système s’avère actuellement

fonctionnel. D’ailleurs, ces outils sont intégrés dans le pack

choléra du CREPEAU-DINEPA, et pourront être utilisés aussi

dans le cadre d’autres maladies infectieuses d’origine

hydrique et également sur d’autres interventions

humanitaires.

C.1.3. Flexibilité du projet pour assurer la pertinence des actions en

fonction des besoins relevés au niveau national et départemental

Un projet se veut flexible et dynamique, lorsqu’il est en mesure de s’adapter aux changements de

contexte, que ce soit en terme stratégique, ou en terme financier.

Une réponse ‘choléra’ requièrent une approche dynamique et flexible due aux changements

imprévisibles de la situation épidémiologique. Le projet mis en place par UNICEF est donc basé sur une

flexibilité des interventions, notamment grâce aux retours terrain de ses partenaires au niveau des

départements, et en fonction de la situation épidémiologique.

Ces retours se font lors de la mise à jour de la base de données, décrite ci-dessus, mais aussi lors des

rapports narratifs trimestriels, des CR des réunions mensuelles / Ad Hoc de coordination et plus

spécifiquement lors des séances de travail organisées par UNICEF au niveau national (réunion WASH

/ Santé).

Il s’agit d’analyser si l’UNICEF et ses partenaires ont dû modifie leur planning d’intervention ou typologie

d’activité afin de pouvoir s’adapter au mieux au contexte et saisir les opportunités qui se présentaient,

démontrant ainsi le caractère flexible du projet.

Dans le cadre de ce projet, les réponses d’urgence se sont voulues être de nature flexible. En général,

les partenaires d’UNICEF ont été capables de gérer des flambées localisées, plus ou moins

importantes, et ceci de manière très proactive. En effet, comme indiqué dans le graphique ci-dessous,

la réponse globale des partenaires s’est renforcée continuellement sur l’année 2015. De manière

temporelle, il est intéressant de voir dans ce graphique, qu’avec une transmission d’environ 500

cas/semaine de la semaine 27 et semaine 30, les partenaires WASH et santé ont répondus bien plus

en terme de quantité et avec une meilleure promptitude que des semaines 4 à 9, période qui pourtant

à ce moment, comptait plus de 1000 cas/semaine. Egalement, ce niveau de réponse montre

globalement une compréhension et une application certaine de la stratégie de réponse et a pu permettre

de contribuer à l’arrêt de la recrudescence de cas.

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HYDROCONSEIL – Rapport final

Tableau 5 : Interventions de ripostes type 14&25 et dynamique temporelle de l’épidémie – Haïti 2015 –

sources de données de choléra MSSP, source de données de riposte : UNICEF/OMS

Néanmoins, quand la flambée est devenue éparse sur un département, les partenaires d’UNICEF ont

déclaré ne pas avoir eu les moyens logistiques et/ou la flexibilité financière, pour y faire face. Ceci a été

pallié, sur certaines, par le renfort additionnel de partenaires (ex : département de l’Artibonite avec

ACTED, département de l’Ouest avec SI).

Plus généralement, après 18 mois de mise en œuvre, 11 modifications ont été apportées au

programme. Les modifications, proposées par UNICEF en collaboration avec ses partenaires, lors

d’ateliers de réflexion, sont bien argumentées et ont toutes comme objectives d’améliorer l’approche

proposée.

4 Réponse de type 1 : réponse d’urgence liée à une recrudescence soudaine de cas, avec des activités de riposte proposant

une investigation et analyse des causes de recrudescence ou de persistances sur les zones touchées, recherche active

de cas, mise en place du cordon sanitaire complet avec distribution de produit permettant la protection des familles,

sensibilisation avec ajout possible d’un point de chloration

5 Réponse de type 2 : réponse de prévention à l’épidémie de choléra mais comprenant également la recherche active de cas

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Tableau 6 : liste des modifications appliquées dans le cadre du projet

N° de la modification Description

Modification n°1 Mise en place de la stratégie du cordon sanitaire

Modification n°2 Instauration de la réunion mensuelle Wash-sante pour rapprocher les deux secteurs

Modification n°3 Redéveloppement de la stratégie de points de chloration

Modification n°4 Standardisation du kit cholera et de la méthodologie de distribution

Modification n°5 Standardisation du cadre logique des partenaires

Modification n°6 Mobilité interdépartementale, renforcement d’ACF en Artibonite avec ACTED et de la CRF dans

l’Ouest avec SI et ACTED

Modification n°7 Plaidoyer et renforcement des réunions ad hoc en plus des réunions mensuelles dans les

départements

Modification n°8 Changement de partenaire dans le Centre

Modification n°9 Priorisation des réponses d’urgence aux actions préventives lors de la saison pluvieuses

Modification n°10 Emploi/intégrations des ASCP de plus en plus souvent dans les activités de type coup de poing

Modification n°11 Introduction de l’utilisation quotidienne des GPS pour géo localiser les cas et les points de

chloration et mieux cerner la dynamique épidémique au jour le jour sur une zone donnée

Le projet évalué s’avère très flexible du fait des réponses

d’urgence adaptées au contexte épidémiologique rencontré,

ainsi que du fait de son évolution en fonction des retours des

parties prenantes tout au long de la période d’implantation.

Cette flexibilité a, néanmoins, montré quelques limites,

notamment en cas de grosses flambées éparses, sur les

départements.

C.2. Efficacité : atteinte des résultats ciblés par le projet

C.2.1. Degré dans lequel la stratégie de l’UNICEF contribue à améliorer la

réponse choléra au niveau national et départemental

La stratégie d’UNICEF pour appuyer le Programme National de Lutte Contre le Choléra repose sur

quatre axes : la coordination, la prise en charge, la surveillance épidémiologique et la réponse

communautaire. Cette stratégie se fait en partenariat avec un réseau d’ONG WASH et Santé, ainsi que

les secteurs étatiques eau et assainissement haïtien. L’UNICEF est l’un des principaux contributeurs

externes aux stratégies de lutte contre le choléra développées par la DINEPA et le MSPP.

Cet aspect consiste à analyser les types de mécanismes de redevabilité mis en place par le Projet, de

regarder si la réponse est de qualité, et d’analyser si le partenariat entre les différents acteurs est

renforcé.

La stratégie d’UNICEF employée dans le cadre de ce projet semble à priori efficace.

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HYDROCONSEIL – Rapport final

En effet, la ‘vulnérabilité au choléra’6 est toujours la même depuis quelques années, sur le territoire

haïtien (faible accès global à l’eau et à l’assainissement, faibles mises en pratique des messages

d’hygiène, etc.). Le nombre de cas avait diminué, depuis 2012, suite à la mise en place d’une certaine

immunité au sein des populations, vis-à-vis de la maladie. Aujourd’hui cette immunité7 tend à

disparaître ; en effet, une personne ayant été infectée pouvant être immunisée contre le choléra environ

deux ans. Lors de la saison des pluies, lorsque le facteur ‘pluie’ a une forte incidence sur la maladie, on

note qu’entre 2014 et 2015, la propagation est moindre ; ce qui laisse à supposer que les stratégies de

réponse mises en place par UNICEF et ses partenaires se veulent efficaces, notamment en terme de

mise en place de ‘cordons sanitaires’, de mise en place de bonnes pratiques d’hygiène, ainsi que

l’amélioration de la promptitude des réponses. Néanmoins, cet aspect est difficilement mesurable, sans

étude supplémentaire sur l’impact de la stratégie sanitaire.

Figure 3 : Evolution journalière des cas suspects de cholera en fonction des précipitations (en orange

foncé : cas du département de l’ouest ; orange clair : cas sur tout le pays) et le taux de létalité de 2010 à

2015 (MSSP/NOAA/APHM)

Au démarrage du projet cette promptitude était de 20%8 et est aujourd’hui de 80%9.

6 La vulnérabilité au choléra peut se définir par l’exposition d’une population à cette maladie, suite à un faible accès à l’eau, l’hygiène et

l’assainissement, sur la localité où réside cette population.

7 Cf. - Assistance Publique – Hôpitaux de Marseille (APHM) – Rapports de mission 1, 2, 3 &4 et point de situation sur le choléra en Haïti –

2014 – 2015.

8 Ce chiffre est basé sur une déclaration de l’APHM ; le consultant n’a pas eu accès au document y faisant référence

9 Cf. Rapport final eSingleForm 2014 UNICEF pour ECHO.

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HYDROCONSEIL – Rapport final

Figure 4 : Qualité et promptitude hebdomadaire des réponses des partenaires – Haïti 2015 – source de

données ; UNICEF

Le tableau ci-dessous indique la promptitude, c’est-à-dire la capacité de répondre à une flambée en

moins de 48h, pour chacune des ONG, partenaires d’UNICEF.

Tableau 7 : Analyse de la performance des ONG dans la mise en place de la stratégie de réponse (source

UNICEF)

ONG Nombre de réponse ciblée Promptitude en % mesurée entre

Oct. 2014 et Juin 2015

ACF 500 98.4%

ACTED 606 76.1%

CRF 557 97.8%

Oxfam 495 99.6%

SI 1,335 71.0%

ZL 67 100.0%

UNICEF WASH NGO Partners 3,560 80%

Même si la réponse s’avère efficace, il reste encore de nombreux risques de flambées importants10 sur

le pays, notamment au niveau des foyers persistants, demandant une intervention dans le domaine de

10 Cf. - Assistance Publique – Hôpitaux de Marseille (APHM) – Rapports de mission 1, 2,3 &4 et point de situation sur le choléra en Haïti –

2014 – 2015.

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HYDROCONSEIL – Rapport final

l’EHA, sur le plus long terme. Il est, également, toutefois, nécessaire de s’interroger sur un seuil à partir

duquel la réponse atteint ses limites.

Par ailleurs, UNICEF, dans le cadre de son projet, a mis certains mécanismes de suivi comme par

exemple les actions de suivi et l’exigence imposée aux partenaires de documenter leurs actions. Il n’y

a pas néanmoins de mécanismes de redevabilité11 particuliers pour mesurer la satisfaction des

bénéficiaires. D’autre part, lors d’un atelier en janvier 2014, UNICEF et ses partenaires avaient mené

une réflexion sur l’identification possible de mécanismes de redevabilité ; seules les ONG santé avaient

conclu qu’il était possible d’en mettre au niveau des SPEC. Selon les acteurs santé rencontrés, ceci n’a

pas l’air d’être le cas, actuellement.

Par conséquent, il est assez difficile de juger de la satisfaction des bénéficiaires directes du projet, sans

ce type de mécanismes

Néanmoins, les groupes de discussion tenue avec les populations sur l’ensemble des départements,

ont permis d’avoir quelques indications sur la satisfaction générale du Projet. 100% des personnes

interrogées, ayant été atteintes par le choléra, interrogées lors de ces groupes de discussion, se sont

dits assez satisfaits de la prise en charge au niveau des structures de santé, ainsi que de la réponse au

niveau communautaire. Ils ont, également, relevé une réponse améliorée, entre les années passées et

aujourd’hui. A noter que les participants de ces groupes de discussion ont surtout déclaré connaître les

acteurs ‘ONG’ dans la réponse contre le choléra.

La stratégie employée par UNICEF et ses partenaires semble

efficace. Toutefois la maladie apparaît jugulée sur certaines

zones, en dépit des facteurs ‘pluies’ et ‘immunité’. Cet

équilibre reste encore fragile. Les efforts doivent être

poursuivis Néanmoins, sans étude d’impact permettant de

tester l’efficacité du ‘cordon sanitaire’, il est assez difficile de

conclure sur cet aspect. Par ailleurs, la population se dit

satisfaite de l’intervention des acteurs ; ce résultat est

néanmoins peu fiable, et une enquête approfondie

permettrait de le valider (via la mise en place de mécanismes

de redevabilité)

C.2.2. Degré d’atteinte des résultats ciblés par le projet12

Le projet UNICEF ciblait trois résultats ayant tous pour but de répondre à l’objectif spécifique du projet :

réduire la morbidité (incidence <0,5%) et la mortalité (létalité <1%) dues au cholera en Haïti à travers

des activités de réponse au choléra efficaces en 2014 et 2015.

Les résultats ciblés ont été les suivants :

11 Selon la norme HAP 2010 sur la redevabilité humanitaire, cette dernière peut se définir comme le moyen par lequel le ‘pouvoir’ est exercé

de façon responsable. Elle nécessite d’impliquer et de rendre des comptes aux différentes parties prenantes et en particulier aux personnes

concernées par l’exercice de ce ‘pouvoir’.

12 Cf. rapport final EsingleForm 2014 UNICEF pour ECHO

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- Résultat 1: La coordination est améliorée au niveau communal et départemental

- Résultat 2: Les ONG WASH partenaires de l’UNICEF mènent des activités de réponses

appropriées, dans les 48h suivant l’alerte et en collaboration avec le MSPP, la DINEPA, et les

autres acteurs

- Résultat 3 : La transmission du choléra est réduite à travers un accès amélioré à l'eau potable

et de meilleurs comportements en matière d'hygiène et d'assainissement à travers la mise en

œuvre d'activités WASH dans tout le pays

Cet aspect consiste en l’évaluation de l’avancement de l’UNICEF dans l’atteinte de ses objectifs et

résultats ciblés, en termes quantitatifs et qualitatifs.

Les données indiquées dans les tableaux ci-dessous sont issues du rapport final remis par UNICEF à

ECHO le 1er octobre 2015. Les commentaires ajoutés sont basés sur les constats effectués suite à la

recherche de terrain et documentaire.

a) Résultat 1: La coordination est améliorée au niveau communal et

départemental

Le tableau ci-dessous montre l’avancement atteint concernant le résultat ciblé n°1 au regard des

indicateurs, d’après le rapport final produit par UNICEF pour ECHO.

Tableau 8 : progression du résultat 1 à la fin du projet

Résultat 1:La coordination est améliorée au niveau communal et départemental

Indicateurs Situation de base Cible initiale Résultats

intermédiaires

indiqués par

UNICEF

Résultats finaux

indiqués par

UNICEF

Progression (ratio cible

initiale / résultats finaux en

%))

Nombre de départements avec des

réunions de coordinations régulières et

efficaces

0 10 9 9 90%

Part de procès-verbaux de réunions de

coordinations départementales

envoyés par les ONG partenaires à

UNICEF

60% 90% 100% 100% 111%

Part de recommandations issues des

réunions de coordination mises en

œuvre.

75% 95%

Les deux premiers indicateurs sont opérationnels. Cependant, le troisième a été mis de côté par

UNICEF du fait de la difficulté de calcul et de la charge que représenterait pour des ONG partenaires

de faire un tel suivi. Pour la même raison, il n’a pas été possible pour le consultant d’évaluer un tel

indicateur.

Selon le rapport final UNICEF, le niveau d’atteinte des résultats en fin de projet était déjà celui atteint

en avril 2015. Un département empêche l’atteinte de la première cible. La deuxième a été dépassée

avec un résultat atteint dès avril 2015 de 100%. En effet, le nombre de compte-rendu dénotent du fait,

que les réunions de coordination ont été organisées, et du fait que les notes de réunions ont bien été

diffusées au niveau du département.

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La coordination a été améliorée dans la grande majorité des départements, grâce au soutien exercée

par les ONG partenaires au niveau départemental et UNICEF au niveau national. Le mécanisme des

réunions mensuelles est généralement mis en place. Cependant, à la vue des entretiens effectués avec

les personnes des ONG, du MSPP et de la DINEPA dans les différents départements, l’efficacité de

ces réunions est tout de même très variable d’un département à un autre. Nous pouvons noter que les

ONG sont généralement bien présentes dans ces réunions tenues sous le lead du MSPP, ce qui est

déjà une amélioration par rapport à 2014 semble-t-il. Néanmoins, la participation des représentants de

la DINEPA n’est pas toujours assurée. Ainsi, dans le département du Nord-Est, le responsable de l’Unité

Rurale Départementale (URD) n’a pas participé à de telles réunions depuis Mars 2015. Nous pouvons

d’ailleurs noter que dans le rapport final transmis par l’UNICEF à ECHO, le résultat indiqué est 9, mais

que dans le texte explicatif, il est admis que 8 départements organisent des réunions régulièrement et

que dans 7 départements celles-ci sont efficaces.

De plus, certains outils de coordination tels que les plans d’actions ne sont pas toujours bien compris

des personnes du MSPP en charge du lead des réunions.

L’utilisation des réunions ad hoc lors de flambées est elle aussi variable. Dans certains départements,

elles ne sont pas organisées systématiquement, les personnes ne sont mobilisées qu’en cas de grande

urgence et face au constat du manque d’organisation pour y faire face. Néanmoins, celles-ci se

multiplient alors qu’elles n’étaient pas courantes, un an auparavant ; ce qui dénote d’une certaine

amélioration dans le cadre du projet.

Ces procès-verbaux étant rédigés par les ONG partenaires, ils sont à présents systématiquement écrits.

Le rapport final de l’UNICEF indique par contre que leur transmission à l’UNICEF n’est pas

systématique, bien que les informations importantes le soient. Le 100% indiqué semble donc

correspondre à l’écriture des rapports, mais pas à leur transmission à l’UNICEF.

A la fin du projet, le résultat 1 est atteint ; quelques points

restent quelques peu faibles, comme l’implication des

points focaux DRU sur certains départements.

b) Résultat 2: Les ONG WASH partenaires de l’UNICEF mènent des activités de

réponses appropriées, dans les 48h suivant l’alerte et en collaboration avec le

MSPP, la DINEPA, et les autres acteurs

Le tableau ci-dessous montre l’avancement atteint concernant le résultat ciblé n°2 au regard des

indicateurs, d’après le rapport final produit par UNICEF pour ECHO.

Tableau 9 : progression du résultat 2 à la fin du projet

Résultat 2: Les ONG WASH partenaires de l’UNICEF mènent des activités de réponses appropriées

Indicateurs Situation

initiale

Cible

initiale

Résultats

intermédiaires

indiqués par

UNICEF

Résultats

finaux

indiqués par

UNICEF

Progression (ratio cible

initiale / résultats

finaux en %)

Part des réponses conduites dans les 48h

après la confirmation d’une alerte

70% 100% 79% 78% 78%

Part des cas suspectés de choléra faisant

l’objet d’une investigation

75% 95% 80% 80% 84%

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HYDROCONSEIL – Rapport final

Résultat 2: Les ONG WASH partenaires de l’UNICEF mènent des activités de réponses appropriées

Part des cas suspectés de choléra faisant

l’objet d’une investigation dans les 48 heures

75% 95% 62% 56% 59%

Part des CTDA équipés convenablement

avec des installations WASH adéquates et

opérationnelles

80% 100% 80% 80% (des

CTDA les plus

fréquentés)

80%

Ces indicateurs semblent réalistes. Cependant, le consultant a quelques doutes sur le calcul des

situations initiales. En effet, selon nos informations, la promptitude, c’est-à-dire la part des réponses

conduites dans un délai de 48h après le déclenchement d’une alerte, n’atteignait que 20% au démarrage

du projet. Le terme investigation manque aussi de précision : il pourrait s’agir des investigations

conduites au niveau des CTDA pour recueillir des informations auprès des personnes infectées et

remplir le line-listing ou d’investigations dans les communautés et auprès des points d’eau pour trouver

la source de contamination. Selon les dires d’UNICEF et de ses partenaires, l’investigation est en fait

l’étude terrain et/ou analytique des causes de survenues ou de propagation de la maladie dans une

zone donnée.

Si l’on prend en considération la situation de base indiquée dans certains documents et par l’équipe de

l’UNICEF au consultant, c’est-à-dire 20% de promptitude au début du projet, la rapidité de la réponse

s’est nettement améliorée entre 2014 et 2015 en atteignant les 78%. Les mécanismes de réponse sont

de plus en plus connus, ce qui permet une mise en œuvre plus systématique. L’éloignement et le difficile

accès à certains sites semble être le principal problème pour atteindre les 100%. Cependant, le délai

imparti au déclenchement de l’alerte peut significativement augmenter le laps de temps entre le début

des symptômes d’une personne et la réponse. Par exemple, une fois, dans le département du Sud, 17

jours se sont écoulés entre un premier décès communautaire et l’alerte. Sans déclenchement de la

réponse, cela a entraîné une flambée importante. Aussi, l’alerte n’est généralement donnée qu’à partir

du moment où les patients se rendent dans un CTDA, les communautés reculées peuvent donc rester

plusieurs jours en présence de personnes malades sans faire l’objet d’une alerte.

L’investigation au niveau des CTDA qui consiste à poser des questions aux malades pour remplir les

fiches d’investigation développées dans le cadre du projet UNICEF semble être assez régulière.

Cependant, les données recueillies ne sont pas suffisamment analysées pour améliorer la qualité de la

réponse. Cette analyse peut aussi avoir lieu plus tard, trop tardivement pour un bon ciblage de la

réponse. Le recul du taux d’atteinte du résultat peut s’expliquer par un plus grand nombre de cas depuis

le début du printemps à cause de la saison humide : ces outils sont utilisés lorsque le nombre de cas

reste faible, ils sont mis de côté lorsque les conditions de prise en charge se compliquent dans les

CTDA à cause d’un afflux de malades. Cependant, si l’analyse était bien effectuée au moment des

premiers cas, cela permettrait une réponse communautaire plus rapide et mieux ciblée et éviterait un

tel afflux par la suite.

Certains des CTDA visités par l’équipe de consultant n’ont pas accès à l’eau. Les latrines sont parfois

à fond perdu, ce qui comporte un risque de contamination des nappes, en sachant que dans plusieurs

des sites visités, les excrétas contaminés étaient déversés directement dans la latrine. Les CTDA qui

se trouvent dans l’enceinte d’hôpitaux n’ont parfois pas de latrine dédiée, le risque de contamination

d’autres patients de l’hôpital devient alors très élevé.

Néanmoins, dans le cadre de ce projet, les ONG WASH et santé ont apporté, leur soutien à ces

structures, lors de flambées sur certains départements, en termes d’appui RH (hygiénistes, infirmiers),

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ainsi qu’en terme logistique (amélioration de l’accès à l’eau et à l’assainissement). Cet appui ne s’avère

pas suffisant, lors de grosses flambées.

Egalement, de manière générale, les populations interrogées lors des groupes de discussions menées

dans chaque département, indiquent qu’une amélioration a été notée quant à la qualité des réponses

que ce soit au niveau communautaire ou que ce soit au niveau des CTDA. Néanmoins, les populations

interrogées ne savent pas, en général, quels sont exactement les acteurs en charge de la réponse.

Le résultat 2 a été partiellement atteint, mais une forte

progression tout au long du projet peut être notée. Certains

goulots d’étranglement peuvent expliquer ce point, comme

par exemple, les retards d’alerte en zone rurale isolée, mais

aussi les conditions d’accès (géographiques) de certains

départements.

c) Résultat 3 : La transmission du choléra est réduite à travers un accès amélioré à

l'eau potable et de meilleurs comportements en matière d'hygiène et

d'assainissement à travers la mise en œuvre d'activités WASH dans tout le pays

Le tableau ci-dessous montre l’avancement atteint concernant le résultat ciblé n°3 au regard des

indicateurs, d’après le rapport final produit par UNICEF pour ECHO

Tableau 10 : Progression du résultat 3 à la fin du projet

Résultat 3: La transmission du choléra est réduite à travers un accès amélioré à l'eau potable et de meilleurs comportements en

matière d'hygiène et d'assainissement à travers la mise en œuvre d'activités WASH dans tout le pays

Indicateurs Situation

initiale

Cible initiale Résultats

intermédiaires

indiqués par

UNICEF

Résultats finaux

indiqués par

UNICEF

Progression (ratio entre cible

initiale et résultats finales

en %)

Part de la population avec accès à l’eau

potable « safe » dans les zones cibles

70% 85% 0% 80% 94%

Part de la population à risque dans les

zones affectées ayant adopté de

meilleures pratiques d’hygiène et

d’assainissement

50% 90% 70% 80% 89%

Comme indiqué dans le rapport final UNICEF, le premier indicateur représente plutôt le nombre de

personnes qui chlorent de manière adéquate et régulière l’eau qu’ils stockent chez eux avant de l’utiliser.

La proximité au point d’eau ou la quantité d’eau ne sont pas prises en compte, puisque selon le

JMP/WHO, en 2015, seuls 58% de la population haïtienne ont un accès à l’eau « amélioré ». Le

deuxième indicateur repose sur les enquêtes CAP effectuées par les ONG dans des différents

départements.

Le principe de la chloration semble bien compris par la population. Il faut cependant rester vigilant face

à certaines rumeurs incriminant le chlore et allant donc contre son utilisation répandue. (Exemple: le

chlore serait mauvais pour les reins). De plus, les enquêtes CAP incluant des tests de l’eau dans les

habitations ont montré que le taux de chlore est parfois trop élevé, ou souvent trop faible : le dosage ne

semble pas acquis.

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Le constat est largement répandu parmi les acteurs du projet interrogés : la population connait les

messages largement disséminés, grâce à des actions de masse et du porte-à-porte. Les personnes

connaissent les bonnes pratiques et les risques liés à leur non mise en application. En effet, les

enquêtes CAP produites par les différentes ONG attestent de ce constat13. Cependant, ils ont tendance

à ne les pratiquer que lorsque l’épidémie se rapproche. Il faut noter que les moyens ne sont pas toujours

à leur disposition (quantité d’eau suffisante, capacité à payer pour du savon). L’importance d’effectuer

des recherches complémentaires pour comprendre quels pourraient être les déterminants d’une réelle

mise en œuvre des bonnes pratiques a été relevée par une grande partie des parties prenantes

rencontrées, les effets de l’ATPC, selon les acteurs interrogés, n’étant pas convaincants en Haïti14.

Le résultat 3 est presque atteint, en fin de projet. Des défis

importants restent, notamment dans la mise en pratique des

connaissances acquises par les populations pour éviter la

propagation de la maladie. Ces dernières appliquent

seulement les principes, lorsqu’il y a une flambée sur leur

localité.

De manière générale, la performance d’UNICEF est bonne

dans l’ensemble ; de nombreux défis ont été remportés, et la

réponse s’avère efficace, de manière générale sur le

territoire haïtien.

C.3. Efficience : adéquation des ressources en lien avec les

résultats.

C.3.1. Ressources financières

a) Adéquation entre les dépenses et le prévisionnel budgétaire

Le budget total pour appuyer le Projet d’UNICEF et de ses partenaires sur une période de 18 mois est

de 9 289 519,9 € (dont 3 049 246 € ont été financés par ECHO), budget développé par UNICEF et ses

différents partenaires. D’autres contributeurs ont également participé au financement de ce projet. Le

tableau ci-dessous indique la répartition du financement entre les différents bailleurs.

13 Cf. Croix Rouge Française – ‘Rapport d’enquête CAP rapide’ – Juin 2015.

14 Ce point reste tout de même à prouver, avec une étude complémentaire

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Tableau 11 : Répartition des financements du projet par bailleur

Bailleurs Prévisionnel

budgétaire (€)

Coûts indirects incrémentés (€) Total(€)

ECHO 3 030 382 212 127 3 242 509

DFID 1 227 870 98 230 1 326 100

UNICEF Set Aside 1 532 307 0 1 532 307

CERF (année 1) 996 208 69 735 1 065 943

CERF (année 2) 1 442 725 100 991 1 543 716

UNICEF EPF 879 216 0 879 216

UNICEF KOREAN 95 022 7600 102 602

TOTAUX 9 203 730 488 683 9 692 413

Le budget initial a été aligné avec le cadre logique du projet et ses résultats. Chaque partenaires a

développé son budget en prenant en compte l’environnement de travail dans lequel il évolue, et suit les

politiques et procédures internes pour les coûts de personne, et dont les coûts supports dépendant du

nombre de bureaux / bases dans les zones d’opération. Plusieurs amendements ont modifié la structure

de ce projet au cours de la période d’implémentation.

Le but, ici est de revoir la structure du budget et d’évaluer s’il est adapté pour atteindre les objectifs du

projet.

Les principales données budgétaires sont présentées dans le tableau ci-dessous.

Tableau 12 : Répartition budgétaire par agence

Agence Répartition budgétaire ($USD)

% coûts opérationnels

% coûts de fonctionnement

% coûts indirects

ACF 1 817 236 77% 17% 6%

ACTED 1 449 744 74% 20% 6%

SI 1 341 363,60 74% 20% 6%

CRF 1 300 000 75% 19% 5%

OXFAM GB

1 164 544 78% 17% 5%

ZS 399 997 81% 14% 5%

UNICEF 12 420 801 86% 9% 5%

TOTAL

L’analyse de la répartition du budget nous permet en premier lieu de dresser une analyse de l’équilibre

entre le budget de fonctionnement et le budget d’investissement, par agence. Les dépenses de

fonctionnement représentent près entre 15 et 20% du budget total, soit un dimensionnement

tout à fait pertinent par rapport au contexte rencontré en en Haïti. Cette répartition est, par contre

légèrement variable, d’une agence à une autre.

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Ceci peut être expliqué par le fait que les agences n’ont pas la même structuration, les mêmes accès à

des fonds propres, et les mêmes règles de sécurité ; ce qui peut occasionner des coûts de

fonctionnement supérieurs. D’autre part, les coûts de fonctionnement dépendent également des

conditions d’accès du département ciblé par l’agence.

UNICEF a une répartition de 86% / 9%15 ; ce qui dû est aux types d’activités et le type de postes propres

au fonctionnement de la structure. La plus grosse partie du budget est consacrée aux coûts

opérationnels et très peu aux coûts structures dans le cadre de ce projet.

La figure ci-dessous montre le détail du budget d’investissement en fonction des résultats attendu par le projet. Ce dernier n’est pas réparti de manière homogène entre les 3 principaux résultats :

le résultat 2 relatif aux activités de réponse en cas de flambées, a une part de budget plus important, représentant 70% du budget d’investissement programmatique. Ainsi ce constat n’est pas alarmant, même logique.

le résultat 1 relatif aux activités de coordination représente 14% du budget d’investissement programmatique, et le résultat 3 relatif aux activités EAH, 15%. Cela se justifie également par le fait qu’il s’agisse pour la première principalement d’action de communication et de tenue de réunion et pour la seconde car il s’agit d’une activité basée sur le volontariat, donc peu onéreuse.

Figure 5: Répartition des coûts d’investissement par résultat

La répartition budgétaire se veut cohérente avec la stratégie visée par UNICEF, dont l’objectif principal est de diminuer l’incidence du choléra en Haïti. Comme dit plus haut, les principales sources d’investissement correspondent aux activités de réponse (‘onéreux’ par rapport aux autres activités du programme).

15

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La répartition des coûts de fonctionnement / opérationnel de

la structure est pertinente par rapport au contexte rencontré,

même si cette répartition est variable d’une agence à une

autre, due à une structuration différente des ONG. De plus,

le budget global initial alloué à chaque résultat semble

cohérent par rapport à la stratégie visée par UNICEF.

b) Adéquation des investissements avec les résultats obtenus

Le tableau ci-dessous montre les dépenses sur la totalité du Projet.

Tableau 13 : rapport coût / bénéficiaires directs

Il s’agit d’analyser ici les ratios coût par bénéficiaires directs par agence et par département

Le tableau ci-dessus montre qu’en fonction du département et du nombre de cas reporté où il y a eu

intervention, le coût par bénéficiaire direct est très différent d’une agence d’exécution à une autre. Par

exemple, SI, qui est intervenu sur le département des Nippes et du Sud Est, présente un coût par

bénéficiaire très élevé ; ceci s’expliquant par le fait du nombre de cas peu élevé dans ces deux

départements (notamment les Nippes) sur la période du projet. D’autres comme ACTED, ont un coût

assez élevé du fait d’une zone d’intervention difficilement accessible, et nécessitant de gros moyens

logistiques pour intervenir.

L’efficience se veut variable d’une agence à une autre, due

à plusieurs facteurs externes, comme la géographie de la

zone et le caractère aléatoire des flambées.

Agence d'exécution DépartementNombre de cas sur

la périodebudget $USD coût par cas de choléra $USD Commentaires

ACF Artibonite - Nord Ouest 13427 1 817 236 135,3 Bonne efficience, malgré des

zones difficiles d'accès

ACTED Grande -Anse - Sud 5393 1 449 744 268,8 Peu efficient du fait de zones

très difficiles d'accès

SI Nippes - Sud Est 2685 1 341 364 499,6

Très peu de cas de choléra sur

les zones ciblés par SI, d'où un

rapport coût / bénef très elevé.

ZS Centre 8533 399 997 46,9

Très bonne efficience (ONG

locale), mais peu efficace en

terme de réponse

OXFAM GB Nord - Nord Est 1 164 544 123,8 Bonne efficience

CRF PaP - Ouest 30011 1 300 000 65,6 Très bonne efficience - proximité

/ accessibilité des cas

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C.4. Cohérence

C.4.1. Alignement de la stratégie UNICEF avec le Plan National

d'Elimination du Choléra

La stratégie nationale Haïtienne de lutte contre le choléra est explicitée dans le Plan National

d’Elimination du Choléra, publié en Novembre 2012 par le MSPP et la DINEPA.

Il s’agit de définir si la stratégie de l’UNICEF s’aligne bien avec la stratégie du Plan d’élimination du

Choléra 2013-2022.

Dans cette partie, le consultant s’attache à évaluer la mesure dans laquelle la stratégie UNICEF de lutte

contre le choléra en Haïti respecte, suit et s’intègre dans la composante court-terme Plan National

d’Elimination du Choléra et inclut une partie des activités de moyen terme prévues par ce document.

En effet, la composante court-terme du Plan concerne la période 2013-2014, la composante moyen

terme étant prévue pour 2015-2017.

Premièrement, il s’agit de comparer les objectifs principaux du projet UNICEF et du Plan National :

Tableau 14 : tableau comparative des objectifs du Plan National d’Elimination du Choléra et ceux

d’UNICEF

Plan National d’Elimination du Choléra UNICEF

« But du Plan - Le but ultime de ce plan d'action est d'éliminer le

choléra dans l'île d'Hispaniola à travers un soutien technique et

financier de la communauté internationale et une coordination

binationale. »

« L’objectif général du projet est d’appuyer le MSPP et la DINEPA

dans le contrôle de l’épidémie de choléra et de soutenir le Plan

National d’Élimination du Choléra de dix ans en offrant des solutions

WASH durables sur le moyen et long terme. »

Plus que de se suivre, ces deux objectifs généraux se complètent : UNICEF se propose de participer

au soutien technique et financier demandé par le Plan d’Elimination du Choléra en appuyant le MSPP

et la DINEPA et en soutien au plan.

Ensuite, il est nécessaire de vérifier que le projet UNICEF respecte et suive les stratégies du Plan

d’élimination du Choléra.

Tableau 15 : tableau comparatif des volets stratégiques du Plan d’Elimination du Choléra et d’UNICEF

Plan d’Elimination du Choléra UNICEF

Les « quatre volets stratégiques du plan:

- Eau et assainissement,

- prise en charge,

- épidémiologie

- et promotion de la santé. »

« La stratégie est articulée autour de trois composantes

principales :

- Coordination,

- Réponse

- et Prévention/Élimination. »

Bien que ne correspondant pas mot à mot, ces stratégies se recoupent : la coordination vise les quatre

volets stratégiques, la réponse englobe la prise en charge, l’épidémiologie et dans la pratique une partie

eau et assainissement, la prévention/élimination repose sur la promotion de la santé et l’amélioration

de l’accès à l’eau et à l’assainissement.

Les stratégies semblant se recouper, le consultant a cherché à comprendre si les activités prévues par

UNICEF répondent aux résultats espérés du Plan national d’élimination du choléra. Dans les tableaux

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ci-dessous, chacun correspondant à une aire d’intervention prévue par le Plan national, nous avons mis

face aux composantes les activités correspondantes.

Tableau 16 : tableau comparatif des activités du Plan et celles de la Stratégie d’UNICEF

Aire d’Intervention: Eau et Assainissement

Plan d’élimination du Choléra Stratégie UNICEF

Composante Résultat Espéré Activités prévues correspondantes

Adduction en Eau

Potable

Risque de transmission du vibrio

cholerae dû à une utilisation d’eau

en quantité et qualité inadéquates

éliminé.

R2 Activité 3 : Réponses WASH immédiates dans les zones de cas

suspects

R3 Activité 2 : Amélioration de la qualité de l’eau et de l’accès à

l’eau dans les zones à haut risque

Traitement des Eaux

Usées et de Excréta

Risque de transmission du vibrio

cholerae dû à une mauvaise

disposition et gestion des

excrétas éliminé

R2 Activité 3 : Réponses WASH immédiates dans les zones de cas

suspects

R3 Activité 1 : Sensibilisation de la population pour qu’ils puissent

adapter rapidement leurs comportements d’hygiène pour empêcher

la transmission du choléra

Renforcement

Institutionnel DINEPA

Capacité institutionnelle de

DINEPA renforcée au niveau

central et de ses structures

déconcentrées

R1 Activité 1 : Renforcement des mécanismes de coordination de

la réponse au choléra

R1 Activité 2 : Assurer que des réunions de coordination régulières

et efficaces soient tenues tant au niveau national que

départemental

R1 Activité 3 : Promotion et suivi des recommandations

développées pendant les réunions de coordination auprès des

acteurs appropriés

L’Aire d’intervention Eau et Assainissement du Plan est bien couverte par le projet UNICEF. Certaines activités incluses dans le tableau peuvent ne répondre à l’objectif que de façon indirecte, mais elles y participent tout de même.

Tableau 17 : tableau comparatif des composants du Plan et ceux de la stratégie d’UNICEF

Aire d’Intervention: Gestion des Déchets Solides

Plan d’élimination du Choléra Stratégie UNICEF

Composante Résultat Espéré Activités prévues correspondantes

Renforcement

Institutionnel

Structure de gestion des déchets solides

établie et opérationnelle dans toutes les

villes grandes ou moyennes du Pays.

N’est pas pris en compte dans la stratégie UNICEF.

Collecte et Traitement

des Déchets

déchets domestiques générés dans les

grandes villes et petits centres urbains du

Pays sont collectés et traités selon les

normes internationalement établies.

N’est pas pris en compte dans la stratégie UNICEF.

L’Aire d’intervention « gestion des déchets solides » n’est pas du tout prise en compte dans la stratégie UNICEF. En effet, ceci est une question de priorité, étant donné que la transmission du choléra par les déchets solides s’avère secondaire, et qu’il est difficile de prendre en compte tous les aspects au sein d’une seule stratégie.

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Tableau 18 : tableau comparative des composantes de la stratégie d’UNICEF et celles du Plan

Aire d’Intervention: Soins de Santé

Plan d’élimination du Choléra Stratégie UNICEF

Composante Résultat Espéré Activités prévues correspondantes

Prise en Charge

La prise en charge des maladies diarrhéiques pleinement améliorée et complètement adéquate en s’assurant de plus spécifiquement que : • Les règles d’hygiènes et mesures de prévention sont connues et appliquées dans les institutions; • Chaque structure de santé à une unité dédiée au traitement des patients avec diarrhée aigüe; • Un protocole standard et unique pour le traitement des malades et la désinfection est défini et mis en place dans l’ensemble du système sanitaire; • Une passation appropriée est mise en place au départ des ONG; • Les communautés ont accès facilement et de manière permanente aux produits chlorés (aquatabs, chlore);

R2 Activité 3 : Réponses WASH

immédiates dans les zones de cas

suspects

Médicaments/Intrants Moyens logistiques améliorés pour rendre disponibles et

accessibles les intrants et médicaments essentiels aux soins

de santé pour la prise en charge opportune des cas de

choléra

Fourniture d’intrants médicaux au

MSPP.

Carence en

Micronutriments

Lutte contre les carences en micronutriments est renforcée

dans les zones vulnérables au choléra

N’est pas pris en compte par la

stratégie UNICEF

Les réponses WASH prévues par l’UNICEF incluent la mise à disposition de produits chlorés dans les

communautés, qui est le dernier point du résultat espéré de la composante prise en charge.

Le reste des points de la prise en charge revient plutôt aux ONG santé financées directement par ECHO.

Si la composante médicaments/intrants ne fait pas partie des activités prévues, dans la pratique, les

partenaires WASH pallient fréquemment les manques logistiques des centres de santé.

L’aire d’intervention “soins de santé” n’est pas au centre de la stratégie UNICEF. Cependant, la

coordination des partenaires WASH avec le MSPP et les ONG de santé prévue dans la stratégie doit

faciliter les soins de santé en améliorant, par exemple, les conditions WASH dans les SPEC, en mettant

en place des PRO dans les zones les plus reculées, et en facilitant le prépositionnement de kits choléra

dans les SPEC.

Tableau 19 : tableau comparative des composantes du Plan d’Elimination du choléra et celles d’UNICEF

Aire d’Intervention: Surveillance Epidémiologique

Plan d’élimination du Choléra Stratégie UNICEF

Composante Résultat Espéré Activités prévues correspondantes

Qualité de l’Information Renforcement de la surveillance épidémiologique intégrée

(incluant surveillance microbiologique et environnemental

en collaboration avec DINEPA) grâce à en une information

adéquate, une détection précoce des cas et alertes

opportunes au niveau départemental et national en vue

d’une action concertée et rapide;

R2 Activité 1 : Détection précoce des cas

de choléra dans les communautés et les

centres de santé.

Capacité en

Investigation

Surveillance épidémiologique, rendue effective avec un

renforcement de la surveillance microbiologique et

environnementale, l’établissement d’un réseau de

R2 Activité 2 : Investigation de tous les cas

suspectés.

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laboratoires pour la décentralisation de la capacité

biologique et l’intégration de l’investigation, enquête,

collecte et analyse d'échantillons pour mieux caractériser

à temps l'évolution des maladies.

L’aire d’intervention « surveillance épidémiologique » fait bien partie de la stratégie UNICEF. Les

partenaires WASH participent à la surveillance. UNICEF, en collaboration avec l’APHM, incite les

partenaires à mettre en place un line listing harmonisé au niveau des départements, ainsi qu’un line

listing unique au niveau national. Egalement, UNICEF et l’APHM appuie la DELR, afin d’améliorer le

bulletin épidémiologique.

Tableau 20 : Tableau comparative des composantes de la stratégie d’UNICEF et celle du Plan

d’Elimination du Choléra

Aire d’Intervention: Promotion de la Santé

Plan d’élimination du Choléra Stratégie UNICEF

Composante Résultat Espéré Activités prévues correspondantes

Pratiques Hygiène

La population adopte des pratiques

d’hygiène favorables à la santé.

R3 Activité 1 : Sensibilisation de la population pour qu’ils

puissent adapter rapidement leurs comportements

d’hygiène pour empêcher la transmission du choléra

Renforcement

Institutionnel

La vigilance de la population face à la

menace du choléra dans le Pays est

renforcée

Hygiène Alimentaire Pratiques d’hygiène alimentaire améliorées

au niveau des familles, et des secteurs

formels et informels de la restauration

Hygiène hospitalière a) Les institutions sanitaires appliquent les

normes nationales d’hygiène et de

protection de l’environnement.

b) Gestion des cadavres conforme aux

normes recommandées par MSPP.

N’est pas pris en compte dans la stratégie UNICEF.

La sensibilisation de la population prévue dans le projet UNICEF a pour but de faire en sorte que la

population adopte des pratiques d’hygiène favorables à la santé, y compris celles d’hygiène alimentaire,

et qu’elle soit plus vigilante face à la menace du choléra. Les trois premiers résultats espérés de l’aire

d’intervention « promotion de la santé » sont donc bien pris en compte.

Le consultant peut remarquer une importante synergie entre

le Plan d’élimination du choléra 2013-2022 et les documents

stratégiques concernant le projet UNICEF. En effet, la plupart

des composantes sont touchées, au moins indirectement,

par le projet. Celui-ci a donc bien été conçu pour venir en

appui de du plan national. Il est tout de même possible de

noter un écart : l’aire d’intervention « gestion des déchets

solides » prévue par le plan a été mise de côté par l’UNICEF.

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C.4.2. Alignement de la stratégie UNICEF en termes de contrôle et de

réponse choléra avec les autres stratégies mises en œuvres par les

partenaires internes et externes

Comme explicité précédemment, la stratégie d’UNICEF en termes de contrôle et de réponse choléra

repose sur quatre piliers : coordination, surveillance épidémiologique, réponse communautaire, et prise

en charge. Cette stratégie a été définie en se basant sur la capitalisation des différents intervenants

santé et WASH œuvrant sur le choléra depuis 2010 en Haïti, ainsi que sur des études réalisées par des

épidémiologistes.

Cet aspect consiste à analyser le niveau d’alignement entre les différentes stratégies des différents

acteurs et le niveau de coordination entre les différentes entités œuvrant en Haïti en termes de santé

et EAH

En termes de contrôle et de réponse choléra, la stratégie actuelle du MSPP repose sur les 4 axes décrits

ci-dessus par la mise en place d’un coordinateur choléra et d’une équipe d’EMIRA dans chacun des

départements. Le MSPP utilise, également, le principe du ‘cordon sanitaire’ pour ce qui concerne la

réponse communautaire, et a actuellement une politique d’intégration / transversalité du choléra dans

les infrastructures sanitaires du pays.

La DINEPA quant à elle, a mis en place des points focaux DRU / TEPACS au niveau de chaque

département et a une capacité de réponse au niveau communautaire par distribution d’intrants, et par

le diagnostic des infrastructures EPA pour la réhabilitation / construction.

Les autres acteurs interrogées dans le cadre de l’évaluation, les ONG partenaires d’UNICEF, utilise

quant à elles, utilisent la stratégie ‘bouclier / coup de poing’ en complémentarité d’actions EAH sur le

plus long terme.

La stratégie d’UNICEF est, non seulement alignée, mais est

en fait le catalyseur / coordonnateur des stratégies des

partenaires internes et externes.

C.4.3. Coordination de la stratégie de réponse d'urgence avec les initiatives

sur le plus long terme

Les initiatives sur le plus long terme, que ce soit en terme WASH ou que ce soit en termes de santé,

sont nécessaires pour l’éradication du choléra. En effet, il s’avère qu’il existe de nombreux foyers

persistants au niveau du territoire, et que sans action sur l’amélioration de la couverture en eau et

assainissement, l’éradication se veut impossible. D’autre part, il est nécessaire que le choléra soit

intégré au niveau de l’offre de soins du MSPP, afin que cette pathologie soit traitée correctement.

Cet aspect consiste à analyser l’inclusion de la réponse ‘choléra’ dans d’autres initiatives de

développement EAH / santé au niveau national et départemental

Les entités étatiques (DINEPA et MSPP) ont par conséquent intégré ces aspects dans leurs stratégies

sur le moyen et long terme, mais manquent, actuellement de ressources, pour les mettre en application,

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sans aide externe. Ce qui fait, entre autre, que l’intégration du choléra reste encore fragile au niveau de

l’offre de soin du MSPP et que la DINEPA ne peut pas se positionner sur les zones de persistance du

choléra, pour la réhabilitation / construction d’infrastructures AEPA.

Les acteurs internationaux WASH et santé, ‘dits d’urgence’, ont également intégré ces aspects de

manière coordonnée avec les acteurs étatiques dans leurs stratégies. La CRF, par exemple, développe,

en plus de la réponse choléra, des actions dites de développement dans le domaine de l’eau et

l’assainissement sur Port au Prince, et Solidarités International souhaite développer l’approche ACAT

sur leur département d’intervention (Nippes et Sud – Ouest). Pour ce qui concerne MdM, ces derniers

travaillent sur les aspects d’intégration des CTC au niveau des centres de santé / hôpitaux du MSPP.

Les bailleurs de fonds, également, financent, actuellement des projets d’ampleurs assez importantes

sur les zones dites de foyers persistants. Par exemple, JICA et ACDI financent UNICEF pour la

construction / réhabilitation d’infrastructures AEPA sur le département de l’Artibonite, et la Banque

Mondiale des projets de réhabilitation d’AEPA, au niveau des Nippes, des Cayes et de la Grande Anse.

Néanmoins, à l’inverse, il semblerait que les acteurs internationaux / nationaux ‘dits de développement’

aient quelques difficultés à être en mesure sur le plus long terme de mener en plus d’interventions

WASH / santé, des réponses en cas d’alerte choléra, dû à un manque de moyen logistique et de

compétences en la matière.

La coordination de la stratégie de réponse d’urgence dans

des interventions dîtes plus durables semble effective au

niveau de la DINEPA, du MSPP, et des acteurs internationaux

dits d’urgence, mais semble peiner à trouver sa place au sein

des acteurs ‘dits de développement’ faute de moyens et de

compétences techniques.

C.5. Coordination

C.5.1. Dans quelle mesure la stratégie menée par UNICEF améliore la

couverture des besoins humanitaires ?

Les besoins identifiés, à l’origine du dimensionnement du projet étaient de faibles mécanismes

institutionnels de coordination, affectant la réponse choléra au niveau départemental et national, des

alertes tardives et incomplètes, contraignant les capacités de réponse, une faible gestion des cas dans

les structures de santé, accroissant la mortalité au niveau de ces structures, et des mécanismes de

réponse communautaire ne permettant pas la non transmission de la maladie.

Cet aspect consiste à comparer la situation de la couverture des besoins humanitaires avant et après

projet et de déterminer si .la stratégie d’UNICEF a permis de l’améliorer.

Le Projet, de par sa stratégie a permis d’adresser une partie des problématiques. Néanmoins, quelques

goulots d’étranglement subsistent.

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A propos du pilier ‘coordination’ :

Lors des entretiens menés dans les différents départements avec les ONG, les points focaux DRU et

les Coordinateurs Choléra du MSPP, il s’avère que la coordination, de manière générale, s’est

améliorée entre le début et la fin du Projet. Cette coordination est constituée de réunions mensuelles,

organisées par le Coordinateur Choléra du MSPP, évoquant la situation au niveau du département ; et

de réunions Ad Hoc, en cas d’alertes relevées sur le département, afin d’organiser la réponse entre les

différents acteurs.

Même si cette coordination s’avère améliorée, elle est très variable d’un département à un autre, et les

stratégies par les Cellules de Coordination ne sont pas encore totalement harmonisées.

Tableau 21 : bilan sur l’aspect coordination au niveau de chacun des départements

Département Commentaires Acteurs présents

Ouest La coordination entre les différents partenaires

s’est améliorée depuis le début du projet, mais

elle reste tout de même encore moyenne. En

effet, même si de gros progrès ont été faits, les

représentants du MSPP manquent de

‘leadership’ dans l’organisation des réunions de

coordination et plutôt PAHO, UNCEF et les

ONG qui ‘pousse’ à l’organisation de ces

dernières et plus généralement à la bonne

organisation des réponses.

CRF / MSPP / DINEPA / OIM

/MSF/PAHO

Centre La coordination entre les différents partenaires

semble faible. L’OREPA ne semble pas

participer au niveau des réunions de

coordination, et au niveau des réponses, et il

semble qu’il y ait un problème de

communication entre les partenaires, surtout au

niveau du partage des données

épidémiologiques ; ce qui entraîne un retard

dans les réponses au niveau communautaire.

MSPP/DINEPA/OXFAM Intermun/

MdM/ (avant Zamni de la Santé)

Nord Est La coordination entre les différents partenaires

semble faible ; en effet, il n’y a eu aucun lien

entre les représentants de la DINEPA et du

MSPP depuis 5 à 6 mois. Selon eux, la

présence d’OXFAM GB permet de stimuler la

coordination au niveau du département, sinon il

ne se passerait rien.

MSPP/DINEPA/OXFAM GB/

Nord Coordination effective à 85% entre les différents

acteurs. Les réunions mensuelles et Ad Hoc

sont systématiques, néanmoins les acteurs ont

soulevé des problèmes liés au retard dans

certaines des interventions, dues aux distances

et aux remontées d’informations

épidémiologiques.

OXFAM / IMC / MSPP / DINEPA

Nord-Ouest Assez bonne coordination entre les différents

acteurs. Les réunions mensuelles et Ad Hoc

sont systématiques.

ACF / MSPP / DINEPA / MdM

Artibonite Très bonne coordination pour les activités de

réponse entre les différents acteurs. Des

rencontres bi mensuelles et ad hoc sont

systématiques. Le département a été découpé

géographiquement pour faciliter les réponses

des différents intervenants.

Haut Artibonite : OIM, ACF (et MDM

Espagne en capacité d’agir au besoin

dans le haut), CRS (sur Gonaïves, Saint

Michel et Gros Morne)

Bas Artibonite : MDM Espagne,

ACTED, CRF, ACF, CRS (à Verette)

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Haut et Bas Artibonite : DINEPA (à

travers les TEPAC), MSPP (à travers

les ASCP et EMIRA)

Grande Anse Bonne coordination entre les ONG WASH et

Santé, et le MSPP. Les réunions mensuelles et

Ad Hoc sont systématiques. Néanmoins, faute

de ressources humaines, le Point Focal DRU

n’a pas la possibilité de s’impliquer d’avantage

dans la lutte contre le choléra.

ACTED / MdM / MSPP / DINEPA

Sud coordination Moyenne entre les différents

acteurs. Les réunions mensuelles et Ad Hoc

sont systématiques. Néanmoins, faute de

ressources humaines, le Point Focal DRU n’a

pas la possibilité de s’impliquer d’avantage

dans la lutte contre le choléra. D’autre part,

l’ONG santé rencontre quelques difficultés dans

cet aspect.

ACTED / MdM / MSPP / DINEPA

Sud Est SI a rencontré de nombreux problèmes avec les

acteurs étatiques dans la mise en place de la

coordination au démarrage du projet. En effet,

le MSPP refusait de communiquer sur les

données épidémiologiques, rendant impossible

toute coordination. Cette situation (la

coordination) s’est améliorée mais elle reste

encore fragile. SI soutient encore énormément

les acteurs étatiques dans la mise en place de

réponses lors de flambées.

MSPP/DINEPA/SI

Nippes Très bonne coordination entre les ONG, le point

focal DRU, et le Coordinateur Choléra MSPP.

Les réunions mensuelles et Ad Hoc sont

systématisées.

SI / MdM / MSPP /DINEPA

La coordination reste un des points forts de la stratégie d’UNICEF dans son projet d’appui, et a permis

une nette amélioration dans la promptitude, efficience et efficacité des réponses. Néanmoins, les entités

locales restent encore ‘spectatrices’, faute de moyens globaux.

Surveillance épidémiologique :

L’amélioration de la surveillance épidémiologique est un des axes de la stratégie de l’UNICEF. Celle-ci,

qui était assez aléatoire avant le Projet a été quelques peu améliorée.

Au niveau départemental, la surveillance épidémiologique est prise en charge, à la fois au niveau des

Directions Sanitaires, à partir des registres de leurs différentes structures de santé, et au niveau des

ONG, via leurs relais communautaires respectifs (basé sur la provenance des cas) et directement au

niveau des SPEC. Ces deux bases de données sont normalement envoyées de manière journalière à

la DERL. Des différences notables existent entre ces deux bases, mais leur rapprochement permet de

pallier ces ‘gaps’, D’autre part, il arrive que l’information de certains cas remonte assez tardivement,

que ce soit au niveau communautaire ou que ce soit au niveau des structures de santé, entrainant une

réponse tardive et par conséquent une propagation de l’épidémie16. Certaines ONG ont, par ailleurs,

mis en place des outils SIG (suivi statique et dynamique des cas), permettant de faciliter la

compréhension de la transmission des cas.

16 Sur le département de la GA, certains cas de décès communautaires ont été reportés 17 jours, après avoir eu lieu.

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Au niveau national, les données remontées des départements, sont consolidées au niveau de la DERL ;

celle-ci semble peu organisée dans la gestion de ces informations.

De son côté UNICEF fait le plaidoyer pour la mise en place d’un seul système ; un line listing

départemental consolidant les données par les DS avec un appui des ONG. Cet outil aurait l’avantage

de présenter les zones de provenance des cas et non de se baser sur une analyse hebdomadaire sur

les lieux de prise en charge seulement.

Réponse communautaire :

La réponse communautaire apparaît comme nécessaire dans sa mise en forme actuelle, efficace et

efficiente. Elle permet de stopper la propagation de l’épidémie au sein même d’une localité, si bien

évidemment l’intervention se fait en moins de 48h.

Lorsque l’équipe conjointe WASH / Santé se déplace sur une zone affectée, la stratégie suivante est

mise en place, et similaire d’un département à un autre.

L’équipe réalise un diagnostic pour comprendre les raisons de la propagation, pulvérise l’habitation du

patient concerné et forme ‘un cordon sanitaire’ autour du ménage affecté, en utilisant la chimio

prophylaxie, la distribution de savons et de produits chlorés, avec la diffusion de messages relatives à

de bonnes pratiques d’hygiène. Selon les épidémiologistes interrogés dans le cadre de cette étude, la

chimio prophylaxie est un véritable bouclier pour enrayer l’épidémie au niveau local.

Par ailleurs, lors de la phase diagnostic, les agents WASH réalisent une évaluation des travaux

nécessaires à réaliser (eau et assainissement), si des indices montrent que l’eau peut jouer un rôle de

vecteur dans la propagation de la maladie.

Prise en charge :

La prise en charge reste le point faible du Projet, notamment lors de flambées importantes éparpillées

au niveau d’un département.

Lors de flambées, les structures de prise en charge se retrouvent sous-dimensionnées17, en termes de

capacité d’accueil, et sont mal équipées (manque d’intrants, de matériels type ‘lits pour patients

cholériques’). Egalement, les procédures d’entretiens de ce type de structure de santé sont souvent

non respectées (accompagnants vidant eux même les excrétas des patients, aucune désinfection de

l’ensemble de l’infrastructure, tentes vétustes, dosage chlore non respecté …).

Par ailleurs, lors des réponses d’urgence, pour appuyer le MSPP, les ONG santé peuvent fournir le

personnel (infirmiers) via une équipe dite de contingence, ou en rémunérant directement le personnel

du MSPP, tandis que les ONG WASH peuvent intervenir sur les problématiques ‘eau et assainissement

et fournir les ‘hygiénistes’’. Cet appui s’avère insuffisant en cas de flambées importantes, mais aussi

lorsque les premiers cas arrivent dans une structure qui n’en recevaient pas.

Plus généralement, les structures de prise en charge restent non intégrées dans la majorité des hôpitaux

/ centres de santé, et plus généralement, le choléra ne le l’est pas dans l’offre de soins du MSPP. Le

MSPP travaille sur cet aspect et cela fait partie de la stratégie à plus long terme.

Les problématiques invoquées par le MSPP restent le manque de moyens financiers et le manque de

personnel formé sur cette thématique et voulant intervenir sur la prise en charge du choléra

17 Cas de l’hôpital des Cayes, et de Jérémie, lors de la visite de l’évaluateur en novembre 2015.

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HYDROCONSEIL – Rapport final

La couverture des besoins humanitaires a été nettement

améliorée entre 2013 et 2015, et la stratégie UNICEF permet

actuellement une réponse efficace en cas d’alerte de choléra

sur l’ensemble du territoire. Certains goulots d’étranglement

sont bien évidemment répertoriés comme la surveillance

épidémiologique et la prise en charge en cas de flambées

importantes.

C.5.2. Est-ce qu'il y a une preuve de l'amélioration de la coordination WASH

Santé via ce projet et plus généralement avec le gouvernement ?

La coordination des secteurs WASH (DINEPA et ONG) et des secteurs santé (MSPP et ONG) est

nécessaire pour une réponse rapide en cas de flambée, et plus généralement éradiquer le choléra sur

l’ensemble du territoire national, sur le plus long terme. Elle se décline à la fois au niveau national, au

niveau départemental et au niveau local.

La coordination, faible, avant le début de l’épidémie, a évolué au fil du temps, et a été renforcée, dans

le cadre du projet évalué.

Cet aspect consiste à analyser s’il y a une preuve tangible une amélioration de la coordination WASH

– Santé (et plus généralement avec le gouvernement) entre le début et la fin du Projet, si les acteurs

sont d’une manière générale satisfaits et quels sont les points forts et points faibles de la coordination

actuelle.

La réponse au niveau national est sous la responsabilité du MSPP, à un niveau central et au niveau

départemental. Le département santé a mis en place des Coordinateurs Choléra à chaque niveau, mais

aussi a déployé des équipes mobiles d’intervention (EMIRA) et former des agents de santé au niveau

communautaire.

Le secteur santé est soutenu dans la réponse par la DINEPA, qui apporte les éléments WASH. Cette

dernière a mis en place des points focaux DRU, au niveau des départements, soutenu par les TEPACS

au niveau communal.

Ces deux agences sont appuyées, de manière générale, par un réseau d’ONG WASH et Santé, sur

l’ensemble du territoire.

Très peu efficace avant le projet, comme analysée plus haut, la coordination se veut nettement

améliorée, entre les deux secteurs étatiques. Comme démontré dans les chapitres précédents, cette

amélioration de la coordination se traduit par :

i) Une organisation régulière de réunions de coordination mensuelles et ad hoc au niveau

départemental et national (9 sur les 10 départements haïtien le font – cf. rapport final

UNICEF pour ECHO)

ii) Entraînant une meilleure promptitude et complétude de la réponse au niveau communautaire

iii) Des partenaires institutionnels se déclarant satisfaits de la coordination actuelle

Néanmoins, des goulots d’étranglements subsistent :

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HYDROCONSEIL – Rapport final

- Manque de leadership du MSPP parfois au niveau des départements, et aussi au niveau

national, dû aux rouages administratifs.

- Remontée de données épidémiologiques lentes, entrainant une coordination difficile et une

réponse ralentie.

- Remontée difficile de l’information épidémiologique au niveau communautaire, suite à une faible

connaissance ou un non-respect de l’obligation de reporter tout cas suspects de choléra.

- Présence d’EMIRA au niveau des départements, mais peu de moyens pour fonctionner (pas de

salaires depuis 10 mois ; véhicules rarement fonctionnels, carence en terme de gestion des

fonds reçus). Manque d’EMIRA sur le département de l’Ouest.

- De manière générale, faiblesse des moyens des deux institutions, contraignant la réponse sur

le plus long terme.

- Faible présence des acteurs de la Mairie, et des ASEC/CASEC dans cette démarche

- Faible coordination des principaux bailleurs de fonds EPAH et santé.

La coordination entre les secteurs WASH et Santé est

nettement améliorée, depuis le démarrage du projet, même

s’il subsiste de nombreux goulots d’étranglement. Cette

coordination deviendra moins efficace, sur le plus long

terme, faute de moyens à disposition des deux entités

étatiques, lorsque les ONG se désengageront.

C.5.3. Est-ce qu'il y a une preuve des avantages comparatifs entre une

coordination menée par UNICEF et une coordination menée

directement par des ONG financées par ECHO

ECHO finance depuis 2010 la réponse choléra au niveau national. En 2012 – 2013, ECHO finançait la

réponse au travers un réseau d’ONG. Chaque ONG avait en charge un département et travaillait en

collaboration étroite avec le MSPP et la DINEPA. Par exemple, au niveau du département du sud, Terre

des hommes était en charge de la réponse, tandis que sur le département des Nippes, il s’agissait de

Solidarités International, et sur l’Artibonite d’ACF.

ECHO, depuis 2014, a décidé d’utiliser un seul prestataire, UNICEF, pour organiser la réponse ; ceci

toujours au travers ce même réseau d’ONG.

Toutefois, le Consultant n’a pas pu avoir accès aux contrats précédents entre ECHO et ses ONG

partenaires ; la réponse apportée à cette question s’avère par conséquent partielle.

Cet aspect consiste à analyser la situation globale au niveau national, lorsque les ONG étaient

directement financées par ECHO (période 2012 - 2013), plus particulièrement quels étaient les

avantages et inconvénients de cette stratégie. Cette analyse sera comparée à celle d’aujourd’hui.

Selon les dires d’ECHO, le fait d’utiliser un seul interlocuteur a permis de faciliter la gestion des fonds

au niveau de l’institution. En effet, auparavant la multiplicité des contrats avec les différents acteurs

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HYDROCONSEIL – Rapport final

choléra, engendrait au niveau du siège, un plus grand nombre de RH dédié à cette tâche. Cette tâche

incombe, actuellement à UNICEF.

D’autre part, sur la période 2012-2013, la nombre important d’ONG engendrait des outils de suivi très

peu harmonisés et nécessitait donc un plus grand effort en termes de coordination. UNICEF a,

actuellement développé un certain nombre d’outils diffusé au niveau national et utilisé par l’ensemble

des acteurs (cf. chapitre C.1.2)

Néanmoins, même si cette approche se veut intéressante en termes de chemin de communication

simplifiée et une plus grande efficacité en termes de réponse, elle se voudrait moins avantageuse, en

terme financier, toujours selon les dires du représentant d’ECHO.

Le fait d’avoir un seul interlocuteur pour UNICEF a un

avantage certain en termes de coordination au niveau

national et en simplification du suivi administratif.

Néanmoins, elle se veut un peu plus onéreuse.

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HYDROCONSEIL – Rapport final

D. Résultats de l’évaluation

Questions évaluatives Indicateurs Questions / observations / désignations

spécifiques Résultat de l'analyse

A.1.

Dans quelle mesure le projet UNCEF est aligné avec les dernières connaissances épidémiologiques sur le choléra en Haïti ?

A.1.1.

Quel est le degré de connaissances sur l'épidémiologie du choléra en Haïti ?

- Analyse de l'historique de l'épidémie depuis son démarrage / bibliographie

La stratégie employée par UNICEF et ses partenaires est alignée aux données et analyses des épidémiologistes, mais aussi en fonction des moyens disponibles ; celle-ci est restée limitée par les moyens disponibles. Les recommandations des épidémiologistes en termes de lutte contre le choléra se veulent pertinentes et efficaces, mais ne peuvent pas être entièrement appliquées, faute de moyens.

A.1.2.

Quel est le degré d'alignement du projet UNICEF sur ces connaissances épidémiologiques ?

- Analyse du respect des recommandations faîtes par les épidémiologistes /OMS en terme de prévention et de réponse. Comment se décline respect de ces recommandations dans le projet ?

A.2

Comment UNICEF s'assure que les actions mises en œuvre répondent aux besoins des populations ?

A.2.1

Quels sont les mécanismes mis en place par UNICEF pour s'assurer de la bonne réponse des partenaires au niveau des départements ?

Quels sont les mécanismes d'identification des alertes ? Quels sont les mécanismes de remontée de l'information ONG - UNICEF ? Quel est la qualité des outils de suivi évaluation ?

Les outils mis en place par UNICEF permettent un suivi régulier de l’avancée du projet / réponses et plus généralement des cas de choléra sur l’ensemble du territoire. Ce set d’outils s’avère assez complet ; certaines bonnes initiatives pourraient être dupliquées. Ces outils sont intégrés dans le pack choléra du CREPEAU-DINEPA, et pourront être utilisés aussi dans le cadre d’autres maladies infectieuses d’origine hydrique et également sur d’autres interventions humanitaires

A.3

Est-ce que le Projet est assez flexible pour assurer la pertinence des actions en fonction des besoins relevés au niveau national et départemental ?

A.3.2

Est-ce que la flexibilité du projet répond, s'adapte aux retours de la part des populations locales et des partenaires ? Quels sont les mécanismes de suivi-évaluation de la part d'UNICEF ?

Est qu'UNICEF et ses partenaires ont déjà modifié, remis à plus tard leurs activités, dans le but de prendre en considération la situation rencontrée ? Est-ce que le Projet a rencontré de gros changements de contexte ? Quelle a été l'action mise en œuvre ?

Le projet évalué s’avère très flexible du fait des réponses d’urgence adaptées au contexte épidémiologique rencontré, ainsi que du fait de son évolution en fonction des retours des parties prenantes tout au long de la période d’implantation. Cette flexibilité a, néanmoins, montré quelques limites, notamment en cas de grosses flambées éparses, sur les départements.

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HYDROCONSEIL – Rapport final

B.1

A quel degré la stratégie d'UNICEF contribue à améliorer la réponse choléra, en incluant une meilleure redevabilité, une réponse de qualité et une capacité et un partenariat renforcés entre les différents acteurs du secteur ?

B.1.1

Quels sont les mécanismes de redevabilité mis en place dans le cadre de ce projet ? Sont-ils fonctionnels ?

- Type de mécanismes - objectifs - acteurs impliqués

La stratégie employée par UNICEF et ses partenaires semble efficace. Toutefois effet, la maladie apparaît jugulée sur certaines zones, en dépit des facteurs ‘pluies’ et ‘immunité’. Cet équilibre reste encore fragile. Les efforts doivent être poursuivis Néanmoins, sans étude d’impact permettant de tester l’efficacité du ‘cordon sanitaire’, il est assez difficile de conclure sur cet aspect. Par ailleurs, la population se dit satisfaite de l’intervention des acteurs ; ce résultat est néanmoins peu fiable, et une enquête approfondie permettrait de le valider (via la mise en place de mécanismes de redevabilité)

B.1.2

Lorsqu'il y a réponse, est ce que celle-ci est considérée de qualité par les populations / les acteurs ? Est-ce qu'elle est considérée meilleure par rapport à la situation antérieure ?

Réponse conforme aux prescriptions des épidémiologistes et autres acteurs (en terme préventif et curatif) ? Réponse en moins de 48h ? Point de vue des personnes qui ont reçu cette réponse ?

B.1.3 Est-ce que le partenariat entre les différents acteurs est renforcé ?

- Analyse de la situation pré projet et actuelle

B.2

Dans quelle mesure la stratégie d'UNICEF permet d'atteindre les résultats escomptés, dans l'immédiat et sur le plus long terme ?

B.2.1 Résultat 1 : Coordination amélioré au niveau communal et départemental

- Nombre de départements avec des réunions de coordination efficaces et régulières - Pourcentage des comptes rendus de réunions de coordination départementales envoyés les ONG à UNICEF - Proportion des recommandations issues de ces réunions de coordination appliquée sur le terrain

A la fin du projet, le résultat 1 est atteint ; quelques points restent quelques peu faibles, comme l’implication des points focaux DRU sur certains départements.

B.2.2

Résultat 2 : Activités appropriées de réponse au pics de choléra menés par l'un des partenaires d'UNICEF, en moins de 48 heures, suivant l'alerte, en collaboration avec le MSSP, la DINEPA et les autres acteurs

- Pourcentage des réponses conduites sous 48 heures après une alerte - Pourcentage des cas de choléra suspects investigués - Pourcentage des cas de choléra suspects traités en moins de 48h - Pourcentage des CTDA correctement équipés avec des infrastructures WASH appropriés

Le résultat 2 a été partiellement atteint, mais une forte progression tout au long du projet peut être notée. Certains goulots d’étranglement peuvent expliquer ce point, comme par exemple, la faible remontée des données épidémiologiques retardant la réponse, les retards d’alerte en zone rurale isolée, mais aussi les conditions d’accès (géographiques) de certains départements.

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HYDROCONSEIL – Rapport final

B.2.3

Résultat 3 : La transmission du choléra est réduite à travers un accès améliorée à l'eau potable et un meilleur comportement face à l'hygiène et à l'assainissement à travers l'implantation d'activités WASH au niveau national

- Pourcentage de la population avec un accès à l'eau potable au niveau des zones ciblées - Pourcentage de la population à risque qui ont adopté de meilleurs comportements en terme d'hygiène et d'assainissement

Le résultat 3 est presque atteint, en fin de projet. Des défis importants restent, notamment dans la mise en pratique des connaissances acquises par les populations pour éviter la propagation de la maladie. Ces dernières appliquent seulement les principes, lorsqu’il y a une flambée sur leur localité.

C.1 Est-ce que UNICEF utilise les ressources à sa disposition de manière efficiente ?

C.1.1

Est-ce que les coûts du projet au stade final correspondent à ce qui était prévu initialement ? Est que UNICEF a mitigé la situation, si écart significatif, dès le début du Projet ?

- Au stade final, est-ce les prévisions de dépenses ont été cohérentes avec ce qui était prévu initialement ? - Est-ce que les surconsommations / sous consommations étaient prévisibles ? Est-ce qu'elles ont été gérées avant la fin du Projet ?

Non évaluée.

C.1.2 Est-ce que les sommes investies correspondent aux résultats du Projet ?

- Analyse des coûts activités par bénéficiaires - Analyse de la distribution entre les opérations et l'investissement

La répartition des coûts de fonctionnement / opérationnel de la structure est pertinente par rapport au contexte rencontré, même si cette répartition est variable d’une agence à une autre, due à une structuration différente des ONG. De plus, le budget global initial alloué à chaque résultat semble cohérent par rapport à la stratégie visée par UNICEF

D.1

Est-ce que la stratégie d'UNICEF est alignée avec le Plan d'Elimination du Choléra du MSPP ?

D.1.1

Quel est le degré d'alignement avec le Plan National d'Elimination du Choléra du MSPP ? Est-ce qu'il existe des doublons / gaps entre la stratégie d'UNICEF et celle du Plan d'Elimination ?

- Niveau d'alignement entre les deux stratégies - Niveau de coordination entre les deux structures UNICEF / MSPP

Le consultant peut remarquer une importante synergie entre le Plan d’élimination du choléra 2013-2022 et les documents stratégiques concernant le projet UNICEF. En effet, la plupart des composantes sont touchées, au moins indirectement, par le projet. Celui-ci a donc bien été conçu pour venir en appui de du plan national. Il est tout de même possible de noter un écart : l’aire d’intervention « gestion des déchets solides » prévue par le plan a été mise de côté par l’UNICEF.

D.2 D.2.1

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HYDROCONSEIL – Rapport final

Est-ce que la stratégie d'UNICEF en termes de contrôle et de réponse choléra est-elle en ligne avec les autres stratégies mises en œuvre par les partenaires internes et externes ?

Quel est le degré d'alignement de la stratégie UNICEF avec celles des partenaires internes et externes au Projet ? Est-ce qu'il existe des doublons / gaps entre la stratégie d'UNICEF et celles des autres partenaires ?

- Niveau d'alignement entre les différentes stratégies - Niveau de coordination entre les différentes entités œuvrant en Haïti en terme de santé / EAH

La stratégie d’UNICEF est, non seulement alignée, mais est en fait le catalyseur / coordonnateur des stratégies des partenaires internes et externes

D.3

Comment la stratégie de la réponse d'urgence est coordonnée avec les initiatives sur le plus long terme ?

D.3.1

- Quelles sont les initiatives santé / EAH sur le plus long terme au niveau national et départemental ? Comment les acteurs du développement intègrent la composante choléra dans leur projet ?

- Analyse de l'inclusion réponse Choléra dans d'autres initiatives de développement EAH / santé au niveau national et départemental

La coordination de la stratégie de réponse

d’urgence dans des interventions d’urgence

dîtes plus durables semble effective au niveau

de la DINEPA, du MSPP, et des acteurs

internationaux dits d’urgence, mais semble

peiner à trouver sa place au sein des acteurs

‘dits de développement’ faute de moyens et

de compétences techniques.

E.1

Dans quelle mesure la stratégie menée par UNICEF améliore la couverture des besoins humanitaires ?

E.1.1

Quelle était / est la couverture des besoins humanitaires avant et après projet ? Y-a-t-il une différence significative ? Comment UNIICEF la prise en compte dans l'élaboration de sa stratégie ? Quelle activité ont été mises en place ?

- analyse de la situation de la couverture des besoins humanitaires avant et après projet - analyse de la stratégie d'UNICEF

La couverture des besoins humanitaires a été nettement améliorée entre 2013 et 2015, et la stratégie UNICEF permet actuellement une réponse efficace en cas d’alerte de choléra sur l’ensemble du territoire. Certains goulots d’étranglement sont bien évidemment répertoriés comme la surveillance épidémiologique et la prise en charge en cas de flambées importantes.

E.2 Est-ce qu'il y a une preuve de l'amélioration de la coordination WASH Santé via ce projet ?

E.2.1

Quelle était la situation antérieure en termes de coordination entre les deux secteurs ? Est-ce que les acteurs sont satisfaits de la coordination actuelle ? Est-ce qu'ils voient des points à améliorer / renforcer ? Quelles sont pour eux les principales faiblesses ?

- analyse de la situation pré projet et post projet - analyse de la satisfaction des acteurs - réalisation d'un SWOT pour identifier les forces et les faiblesses

La coordination entre les secteurs WASH et Santé est nettement améliorée, depuis le démarrage du projet, même s’il subsiste de nombreux goulots d’étranglement. Cette coordination deviendra moins efficace, sur le plus long terme, faute de moyens à disposition des deux entités étatiques, lorsque les ONG se désengageront.

E.3 Est-ce que la coordination avec le gouvernement est améliorée ?

E.3.1

Quelle était la situation antérieure au Projet ? Comment cette coordination se caractérise ? La coordination avec le gouvernement est-elle actuellement efficace ?

- Analyse des résultats antérieurs au Projet (période 2012 - 2013) - analyse des réponses aux alertes et activités de prévention dans chacun des départements

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HYDROCONSEIL – Rapport final

E.4

Est-ce qu'il y a une preuve des avantages comparatifs entre une coordination menée par UNICEF et une coordination menée directement par des ONG financées par ECHO

E.4.1

Quelle était la situation globale au niveau national, lorsque les ONG étaient directement financées par ECHO (période 2012 - 2013) ? Quelles étaient les avantages / inconvénients de cette approche ? Qu'en est-il aujourd'hui ? Avantages / inconvénients ?

- Analyse des résultats de la période 2012-2013 (via ECHO-niveau de réponses aux alertes) - comparaison avec les résultats actuels.

Le fait d’avoir un seul interlocuteur pour UNICEF a un avantage certain en termes de coordination au niveau national et en simplification du suivi administratif. Néanmoins, elle se veut un peu plus onéreuse.

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HYDROCONSEIL – Rapport final

E. Capitalisation et recommandations

E.1. Points forts et faibles identifiés dans le cadre du projet

évalué

E.1.1. Les points forts identifiés

Une coordination améliorée

Indéniablement, l’amélioration de la coordination entre les secteurs EPAH et Santé reste le succès

du projet, même si la coordination est variable d’un département à un autre, et d’un acteur à un autre.

Cette meilleure coordination a entraîné une meilleure promptitude et complétude des réponses aux

flambées sur l’ensemble du territoire haïtien.

En effet, presque la totalité des cellules ‘choléra’ au niveau départemental organisent des réunions de

coordination régulières, contre quelques-unes en début de projet. Néanmoins, quelques départements

présentent encore des mécanismes de coordination assez faibles, comme le département de l’Ouest et

du Centre, et il y a parfois un manque d’implication de la DINEPA au niveau de ces réunions de

coordination.

Une réponse communautaire efficace

La stratégie de réponse au niveau communautaire semble s’avérer efficace dans la limitation de la

propagation de la maladie, notamment dans la mise en place d’un cordon sanitaire (avec distribution

d’intrants et utilisation de la chimio-prophylaxie).

En effet, comme évoqué dans le chapitre C.2.1, la maladie apparaît jugulée sur certaines zones, après

mise en place de cordons sanitaires, en dépit des facteurs ‘pluies’ et ‘immunité’. Néanmoins, cette

affirmation nécessite d’être validée par une étude d’impact.

Flexibilité accrue des partenaires dans le cadre de la réponse

Comme stipulé dans le chapitre C.1.3, le projet a montré une très grande flexibilité que ce soit dans la

capacité des partenaires à répondre dans les délais impartis sur leur département cible, ou que ce soit

en venant en renfort sur d’autres départements à d’autres acteurs. Néanmoins, ces acteurs ont vu leurs

capacités d’intervention réduite (moyens humains / logistiques), dans les cas de flambées importantes

et éparpillées sur certains départements.

Promptitude et complétude de la réponse communautaire au cours du projet

Dans le chapitre C.2.2, il a été montré que la promptitude et la complétude de la réponse des partenaires

d’UNICEF atteignait les 78% en fin de projet, contre 20% au démarrage. Cette nette amélioration est

alignée avec celle de la coordination au niveau départemental et plus, globalement au niveau national.

Meilleure compréhension des facteurs de risque ayant permis la mise en place d’action

dans la zone métropolitaine notamment

Une investigation rapide menée par APHM à la suite des flambées de Martissant fin 2014 et début 2015

a permis de mettre en évidence le rôle catalyseur de transmission joues par les réseaux d’eau et

l’alimentation en eau en général dans ces zones. UNICEF a dès lors appuyé la DINEPA et ses

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HYDROCONSEIL – Rapport final

partenaires pour mettre en place des actions préventives tout au long de l’année qui ont permis d’éviter

la répétition de telles flambées en 2015.

L’engagement du MSPP et de la DINEPA au niveau national, limitée par l’engagement

dans les départements par la décentralisation des deux institutions.

Le niveau central du MSPP et de la DINEPA sont investis et intéresses par la lutte contre le choléra.

Cependant, que ce soient les Directions Sanitaires Départementales ou les OREPA, celles –ci jouissent

d’une autonomie décisionnelle et ne sont pas sujettes directement à l’autorité des interlocuteurs de

UNICEF, le Directeur de l’UADS (Unité d’Appui à la Décentralisation Sanitaire) pour le MSPP et le

Responsable du Département de Réponse aux Urgence pour la DINEPA.

E.1.2. Les points faibles identifiés

Malgré des progrès notables vers une coordination des deux secteurs améliorés, quelques goulots

d’étranglement subsistent.

Manque de visibilité financière sur 2016 ne permettant pas de planifier une stratégie

multi-acteurs convenablement avec des projets d’une durée comprise entre 3 et 6 mois

Selon les dires des différents interviewés, les moyens financiers pour la lutte contre le choléra

diminueront drastiquement pour l’année 2016. Hors, il s’avère que la vulnérabilité face au choléra sera

la même en Haïti ; des foyers de persistance étant toujours présents, et les problèmes liés à l’eau,

l’assainissement et l’hygiène loin d’être réglés.

Stratégie de réponse dépassée lors de grosses flambées éparpillées au niveau d’un

département

Comme évoqué dans les chapitres C.2.2 et C.5.1, même si les réponses des partenaires se sont

avérées efficace ; lorsque les flambées sont nombreuses et éparpillées au niveau d’un département,

les acteurs institutionnels et les ONG, ont eu du mal à y faire face, avec les moyens disponibles, et du

fait, également, des conditions d’accès au niveau des départements.

Il existe donc une notion de seuil que UNICEF et ses partenaires doivent chercher à mieux caractériser

afin de dimensionner des ressources de contingence en cas de dépassement.

Lacunes dans l’utilisation des résultats d’investigation qui ne permettent pas un impact

optimale de la réponse

Le retard pris dans l’analyse des cas de choléra sur certains départements entraîne une réponse lente,

et une propagation importante de l’épidémie sur certaines localités. D’autre part, Le retard ou

l’incomplétude des investigations génère surtout des réponses qui ne prennent sans doute pas en

compte tous les facteurs risque locaux et donc n’ont pas l’impact escompté sur la coupure de la

transmission.

Intégration ineffective du choléra dans l’offre de soin de certaines infrastructures de

santé.

Plus particulièrement, cette faiblesse se retrouve au niveau de la qualité de la prise en charge au niveau

des SPEC. Les moyens étant limités, lorsqu’il y a une recrudescence des cas, les structures se

retrouvent dépassées, aussi bien dans la prise en charge, que dans la qualité de l’infrastructure en elle-

même (manque de lits, procédures d’entretien de la structure non respectée, personnel non motivé …).

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HYDROCONSEIL – Rapport final

Manque de prise de responsabilités / leadership du MSPP et manque d’implications des

points focaux DRU au niveau des départements, en termes de coordination

Comme évoqué dans le chapitre C.5.1, même si il y a une nette progression de la coordination de

manière générale, il est à noter que sur certains départements, les coordinateurs choléra (MSPP)

manquent de leadership et les points DRU d’implication dans l’organisation des réunions et de la

réponse ; ceci lié à un manque de moyens, que ce soit financier ou RH.

Une faible intégration des aspects ‘choléra’ dans des initiatives santé / EAH sur le plus

long terme

Comme stipulé dans le chapitre C.2.2 et C.5.2.1, même si le MSPP et la DINEPA ont intégré les ‘aspects

choléra’ dans leurs stratégies / programmes / projets sur le plus long terme, ceci n’est pas forcément

matérialisé dans les faits. L’intégration du choléra dans l’offre de soin du MSPP n’est pas effective et la

DINEPA n’a pas encore pu procéder à la mise en place de solutions durables sur les foyers persistants

choléra au niveau de certains départements. Ceci en partie dû à un manque de moyens et de

structuration de ces entités étatiques.

D’autre part, les acteurs ‘dits de développement’ ne semblent pas avoir pris en considération ces

aspects dans leurs stratégies et manquent de coordination.

E.2. Recommandations

Une série de recommandations ont été produites basée sur cette analyse et l’identification des points

faibles. Elles sont relativement nombreuses, mais ont été développées dans le but d’être pratiques,

réalistes et pouvant être facilement mise en place dans une phase future d’un projet d’appui au

programme national de lutte contre le choléra.

E.2.1. Recommandations relative à la coordination et à la stratégie de

réponse

1. Maintenir l’appui au Programme National de Lutte Contre le Choléra, en 2016, en mettant

l’accent sur la réponse au niveau communautaire et sur la prise en charge au niveau des

centres de santé, et ceci au niveau de tous les départements.

Un des points faibles relevés dans le cadre de cette évaluation est le manque de visibilité financière

depuis 2015, ne permettant pas de planifier une stratégie multi-acteurs convenablement avec des

projets d’une durée comprise entre 3 et 6 mois. La vulnérabilité des populations vis-à-vis du choléra

reste encore importante au niveau national, et selon les acteurs interrogées durant l’évaluation, les

structures MSPP et DINEPA n’ont pas encore les moyens financiers (majorité des budgets des deux

entités provient de l’aide externe et sont des budgets earmarked pour des activités spécifiques), humain

et logistiques (en lien avec le premier point budgétaire, mais aussi parce que les capacités techniques

restent faibles de l’aveu même du Coordinateur national cholera du MSPP) pour pouvoir faire face à

d’éventuelles flambées dans un avenir proche, même si ces derniers ont acquis les compétences

nécessaires pour assurer une réponse adéquate.

Il est donc nécessaire d’assurer un financement supplémentaire d’au moins deux ans (assurés par les

bailleurs dits de ‘développement’) pour que les structures étatiques puissent être ‘ renforcées et devenir

fonctionnelles, et que les agences d’exécution puissent préparer une stratégie de sortie adéquate. Ce

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HYDROCONSEIL

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HYDROCONSEIL – Rapport final

financement devra, également, mettre l’accent à la fois sur la réponse communautaire, qui s’avère

efficace, mais aussi sur la prise en charge, pour augmenter la qualité des SPEC.

Recommandation à mettre en œuvre immédiatement par les donateurs, en collaboration avec

UNICEF et le PAHO

2. Augmenter les capacités de confirmation des cas suspects au niveau des laboratoires

pour obtenir des résultats rapides (idéalement moins de 72h) et appuyer la DELR dans sa

mise en place d’un line listing au niveau national et aboutir à une analyse officielle des

provenances des cas suspects.

Plusieurs lacunes ont été relevées dans l’utilisation des résultats d’investigation qui ne permettent pas

un impact optimale de la réponse. En effet, les laboratoires d’analyse ne transmettent que très rarement

les résultats d’analyse des tests des cas suspects de choléra aux Directions Sanitaires

Départementales, ce qui entraine un problème d’efficience, lorsque les ONG répondent pour des cas

autres de diarrhées aigües. Egalement, il n’existe pas de line listing au niveau national n’aboutissant

pas à une analyse officielle des provenances des cas suspects.

Un appui au niveau des laboratoires, et de la DELR au niveau de ces aspects permettrait d’optimiser la

réponse, ainsi que les moyens qui lui sont alloués.

Recommandation à mettre en œuvre immédiatement par UNICEF, CDC, et MSPP.

3. Systématiser les cartes dynamiques et statiques des cas de choléra (cf. ACTED).

L’évaluation a démontré que les outils de mécanismes d’alerte précoce et de suivi-évaluation mis en

place par UNICEF au niveau de ses partenaires étaient complets et que certains acteurs avaient mis

en place de bonnes initiatives pouvant être répliqués. En effet, ACTED a élaboré des cartes SIG

dynamiques et statiques permettant de suivre l’évolution d’une flambée sur une zone en particulier, et

de suivre les actions de réponse communautaire. Une réplication de cet outil au niveau de l’ensemble

des départements, et au niveau de chacun des partenaires devrait permettre une optimisation de la

réponse, en termes de temps et de moyens, au niveau des localités touchées.

Recommandation à mettre en œuvre au cours du premier semestre 2016 par les ONG

4. Mise en place de mécanismes de redevabilité (partage de l’information avec les

communautés bénéficiaires, approche participative, gestion du feedback et des plaintes,

compétences et attitudes du personnel, suivi, évaluation et apprentissage

Il a été noté au travers de cette évaluation que les mécanismes de redevabilité telle que le partage de

l’information, la gestion des plaintes et des retours, avaient été très peu abordés dans la gestion de

cycle de projet, parmi les partenaires d’UNICEF.

Sur une prochaine phase, il serait intéressant que ces mécanismes soient intégrés dès le démarrage

du projet, et tout au long de la gestion de cycle de projet. Un atelier de réflexion rassemblant UNICEF

et ses partenaires pourrait permettre de définir avec précision le type de mécanisme et les possibilités

de mise en place.

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HYDROCONSEIL – Rapport final

Ces mécanismes permettraient entre autre d’évaluer la satisfaction des patients ‘choléra’ qui ont été

pris en charge au niveau des SPEC, mais aussi le point de vue des communautés dont la localité a été

la cible d’une intervention d’une équipe ‘choléra’.

Recommandation à mettre en œuvre en 2016 par UNICEF, PAHO, et ONG

5. Réflexion sur le renforcement des équipes EMIRA, avec notamment la question de

l’intégration des agents DINEPA lors des réponses rapides.

Lors de plusieurs échanges avec les différentes parties prenantes, il apparaît que les EMIRA

nécessiteraient d’être renforcés en ce qui concerne leurs compétences en général, mais aussi en terme

logistique. Il existe dans ces équipes un préposé ‘eau et assainissement’, mais qui n’est pas issu du

personnel de la DINEPA. Il serait nécessaire, dans un premier temps que la DINEPA propose une

formation aux agents de santé dits ‘WASH’ de ces équipes EMIRA, afin de renforcer leurs compétences

dans le domaine de l’EAH. En effet, il est pour le moment impossible d’intégrer directement un personnel

de la DINEPA au sein des équipes EMIRA, car l’institution manque déjà de personnel. Egalement,

l’implication des TEPAC au niveau communal pourraient être revus, notamment lors des épisodes de

flambées importantes (mise en place de points de chloration par exemple), et compléter / remplacer sur

le long terme l’intervention des ONG.

Recommandation à mettre en œuvre en 2016 par le MSPP, la DINEPA, UNICEF, PAHO et la

WB.

6. Maintenir la stratégie du cordon sanitaire avec prophylaxie / stratégie ‘bouclier’/ coup de

poing ou mettre en évidence son efficacité par une étude d’impact.

Comme évoqué dans les chapitres précédents, la réponse mise en place au niveau communautaire

semble efficace et porte ses fruits. Le ‘cordon sanitaire’ (chimio-prophylaxie, distribution d’intrants et

rappel des messages de base de prévention à 10 ménages autour du ménage affecté) semble stopper

la propagation du choléra au sein d’une localité / quartier. Il serait donc nécessaire de maintenir ces

stratégies sur un prochain volet.

Néanmoins, cette affirmation nécessite d’être validée par une étude d’impact relative à la mesure de

l’efficacité de cette stratégie.

Recommandation à mettre en œuvre en 2016 par UNICEF, PAHO et MSPP.

7. Réaliser une recherche formative sur changement des comportements « sanitaires et

hygiène ».

La recherche formative est utilisée pour recueillir des informations sur les pratiques actuelles, les

facteurs qui les influencent, et les types de produits et services nécessaires. La recherche formative

fournit aussi des renseignements utiles tout au long de l’intervention, depuis le stade de la conception

jusqu’à la mise en œuvre et le suivi.

Dans le contexte actuel en Haïti, comme évoqué dans le corps du rapport, les connaissances en termes

de prévention sont très bien connues, mais ne sont seulement appliqué qu’en cas de flambée au niveau

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HYDROCONSEIL – Rapport final

d’une localité. La mise en pratique de bonnes pratiques d’hygiène semble être lié à la ‘peur’ d’attraper

le choléra.

Il serait intéressant que ce type de recherche fasse partie intégrante d’un futur volet programmatique

en amont de toute démarche de sensibilisation. Cette étude pourrait permettre de définir quelles

seraient les comportements à risque de populations, et de définir les actions de sensibilisation (les

leviers de changement) vis-à-vis de ces comportements à risque, tout en proposant des méthodes

innovantes pour sensibiliser les populations ; les méthodes utilisées n’ayant pas forcément atteints les

résultats voulus.

Recommandation à mettre en œuvre en 2016 par UNICEF.

E.2.2. Recommandations relatives aux acteurs et stratégie de sortie

8. Etudier la faisabilité, les avantages et les inconvénients d’une structure différente de

l’organigramme projet, c’est-à-dire en insérant la structure ONG au sein même des entités

publiques, que ce soit au niveau national et départemental, afin de s’affranchir certains

coûts structures.

Comme dit dans le paragraphe précédent, les fonds potentiels provenant de bailleurs internationaux –

humanitaires - s’avérant restreints pour financer une phase supplémentaire, il serait intéressant de

revoir la structuration du Projet, aux différents niveaux de coordination, afin d’en limiter les coûts. Cette

structuration pourrait se décomposer comme ce qui suit :

Mise en place au niveau national :

- D’un coordinateur de moyens logistique choléra, au niveau du MSPP, avec à disposition un

set de moyens logistiques de contingence pouvant être déployés en soutien aux

départements nécessitant un appui en cas d’urgence, ainsi que d’une enveloppe budgétaire de

contingence. Ce coordinateur pourrait apporter son support dans la structuration des procédures

de gestion et de maintenance des moyens de contingence et aussi dans la réponse, dans la

coordination, la surveillance épidémiologique et la prise en charge.

- Au niveau de la DINEPA, continuer au travers de consultants externes, le renforcement des

capacités de ses agents.

Mise en place au niveau de chaque département :

- D’un coordinateur de moyens logistiques choléra, au niveau des Directions Sanitaires, avec

à disposition d’un set de moyens logistique réguliers. Comme son homologue national, il pourrait

apporter son support dans la structuration des procédures de gestion des moyens logistiques,

et être un catalyseur de la coordination au niveau départemental.

Afin de rendre viable la stratégie décrite dans le point précédent, il est nécessaire d’organiser un atelier

de réflexion, pour définir avec précision le cadre logique de cette intervention, et de pouvoir plus

généralement, recueillir l’avis des différentes parties prenantes.

Recommandation à mettre en œuvre en 2016 par UNICEF, les ONG et le MSPP.

9. En parallèle d’un nouveau financement, étude sur l’amélioration des mécanismes de

financement du MSPP

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HYDROCONSEIL – Rapport final

En plus d’un nouveau financement, il serait nécessaire, à une plus grande échelle, de travailler sur une

possible restructuration du MSPP, avec un système de gestion des fonds externes humanitaires /

urgence, lui permettant de devenir plus ‘souple’, et d’être adaptée au contexte épidémiologique haïtien.

Cette restructuration pourrait concerner les mécanismes de financement de l’entité étatique, et la

structuration RH.

Recommandation à mettre en œuvre en 2016 par UNICEF, PAHO, CDC, et WB

10. Plaidoyer auprès des bailleurs de fonds dits de développement pour l’intégration dans

leur programme de développement de l’aspect ‘choléra’, et favoriser l’intégration des

acteurs de développement au sein des cellules de coordination.

Comme évoqué dans le chapitre C.4.3, la coordination de la stratégie de réponse d’urgence dans des

interventions dîtes plus durables semble effective au niveau de la DINEPA, du MSPP, et des acteurs

internationaux dits d’urgence, mais semble peiner à trouver sa place au sein des acteurs ‘dits de

développement’ faute de moyens et de compétences techniques.

L’éradication du choléra ne pourra être possible sans des interventions sur le plus long terme en eau et

assainissement sur les foyers ‘dits persistants’. Par conséquent, il est nécessaire que les bailleurs de

fonds dits de développement financent des projets sur le long terme au niveau de ces zones de

persistances, et incorporent la problématique choléra dans leurs stratégies.

De manière plus générale, un pont doit être établi entre les secteurs dits de ‘l’urgence’ et de

‘développement’. Ce pont pourrait se matérialiser, ainsi :

- Les bailleurs de fonds ‘dits d’urgence’ pourraient réaliser un plaidoyer au niveau des bailleurs

de fonds dits ‘de développement’ (ex : ECHO/Europaid)

- Les acteurs internationaux / nationaux de développement, que ce soit WASH ou Santé,

pourraient être incités à s’intégrer aux mécanismes de coordination existants (via l’intervention

du MSPP ou de la DINEPA)

- Les acteurs des secteurs EAH / santé au niveau départemental (que ce soit ‘dits de

développement’ ou ‘dits de l’urgence’ pourraient travailler sur des plans d’action ‘personnalisés’,

comme c’est le cas sur le département de l’Artibonite.

Recommandation à mettre en œuvre en 2016 par la DINEPA, le MSPP et UNICEF

11. Intégrer autant que possible les représentants communaux (Maire, ASEC, CASEC), et

replacer la lutte contre le choléra à un niveau interministériel pour améliorer la

coordination

Il a été noté, lors de l’évaluation la faible participation des représentants des communes, et des autres

ministères dans la lutte contre le choléra. Il serait intéressant sur un prochain volet d’impliquer au mieux

ce type de personne, en par exemple, convier le Maire aux réunions mensuelles et ad hoc au niveau

des départements, impliquer les représentants des ASEC/ CASEC au niveau des localités, et mettre en

place des réunions interministérielles avec l’OMS et UNICEF, au niveau national de manière régulière.

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HYDROCONSEIL

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HYDROCONSEIL – Rapport final

Recommandation à mettre en œuvre en 2016 par le MSPP

E.2.3. Recommandations d’ordre opérationnel

12. Assurer un diagnostic rapide et fiable en améliorant la filière ‘tests en laboratoire’

Lors de l’évaluation, il a été noté que les tests rapides n’étaient pas fiables, qu’il y a avait très peu de

retour quant aux résultats des tests bactériologiques, au niveau des autorités sanitaires et que la

réalisation de culture bactériologique n’était pas systématique. Il serait par conséquent nécessaire sur

un prochain volet, d’arrêter les tests rapides, d’exiger des laboratoires qui réalisent les cultures

bactériologiques de communiquer rapidement les résultats, et faire en sorte que les cultures

bactériologiques soient généralisées à toutes les autorités sanitaires.

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HYDROCONSEIL – Rapport final provisoire – Novembre 2015

F. Annexes

F.1. Annexe 1 : liste des documents consultés

ACF – International – ‘Manuel Pratique – Eau Assainissement Hygiène dans la lutte contre le

choléra’ – 2013

Stanislas REBAUDET & Renaud PIARROUX – Assistance Publique – Hôpitaux de Marseille

(APHM) – Université Aix-Marseille ‘Persistance du choléra en saison sèche en Haïti :

Epidémiologie – Etat de la lutte – recommandations pour une élimination rapide ; étude

sollicitée par le MSPP’ – Mars 2013

UNICEF West and Central Africa Regional Office, ‘The ‘Sword and Shield’ Approach to

Cholera: key Actions for Cholera Prevention and Response’ – Dakar, 2013

UNICEF-US – eSingleForm 2014 ‘Support to nationwide cholera response activities’

(proposition de projet, rapport intermédiaire et final).

Rapports des réunions bimensuelles des cellules de coordination au niveau national et au

niveau départemental rédigées par les différents partenaires du projet. 2014 – 2015

MSPP/DELR – ‘Rapports du Réseau National de Surveillance – sites Choléra’ – 2014 – 2015

MSPP – ‘Manuel de formation pour la lutte contre le choléra en Haïti : un cours abrégé pour

les fournisseurs de soins de santé’ – janvier 2011

Anne Gaëlle LEBEAU – UNICEF - ‘Rapport de visite’ – janvier 2015

UNICEF – ‘Analyse graphique de la qualité (promptitude et complétude) des réponses

effectuées par les partenaires ONG WASH d’octobre 2014 à juin 2015’

UNICEF Haïti Emergency Section – ‘A quick analysis of the impact of emergency community

water chlorination points on cholera incidence in the metropolitan area of Port au Prince, Haïti

between January and April 2015’ – Avril 2015.

UNICEF Haïti – ‘Bilan de la réponse cholera en 2014’ – janvier 2015

Samuel BEAULIEU, UNICEF, - ‘Epidémiologie, monitoring et évaluation de la stratégie de

réponse d’UNICEF au Plan d’Elimination du Choléra, Haïti’ – Août 2015

Julie GAUTHIER, UNICEF, - ‘Appui au Département de Réponses aux Urgences dans son

rôle de coordinateur des acteurs humanitaires EPAH et de régulation de la réponse aux

flambées de choléra : rapport de compilation suivi DRU – avril 2014 – septembre 2015’.

SI – ‘Projet de soutien institutionnel et de réponse d’urgence face aux épidémies de choléra

au Département des Nippes : rapport d’enquête Post Distribution’ – Février 2015

SI – ‘Enquête Post-Distribution janvier 2015 – Communes enquêtées – Jacmel – Belle Anse

– Marigot’ – janvier 2015

SI – ‘Projet de soutien institutionnel et de Réponse d’Urgence face aux Epidémies de Choléra

dans le Département du Sud-Est Jacmel – Haïti : rapport d’évaluation d’enquête CAP finale’ –

décembre 2014

ECHO – Haïti Humanitarian Action Plan 2014

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HYDROCONSEIL – Rapport final

MSPP/DINEPA – ‘Plan d’élimination du choléra en Haïti – 2012 / 2022’

UNICEF – ‘Stratégie pour appuyer le Plan National du Gouvernement Haïtien pour

l’Elimination du Choléra – juin 2013 – décembre 2015’ – février 2014.

ACTED – ‘Rapport de suivi post-distribution de pastilles de chlore – Moron, Dame-Marie et

Anse-d’Hainault’ – Mai 2015

Croix Rouge Française – ‘Rapport d’enquête post-distribution de kits d’hygiène’ – 2015

Croix Rouge Française – ‘Rapport d’enquête CAP rapide’ – Juin 2015.

Assistance Publique – Hôpitaux de Marseille (APHM) – Rapports de mission 1, 2,3 &4 et point

de situation sur le choléra en Haïti – 2014 – 2015.

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HYDROCONSEIL

Haïti - Evaluation du Projet d’Appui au Programme National de Lutte contre le Choléra en Haïti Page 62 / 79

HYDROCONSEIL – Rapport final

F.2. Annexe 2 : liste des sites visités et personnes

rencontrées Organisation Fonction ou Nom Lieu Personne

rencontrée Date et heure effective du rendez-vous

Hôpitaux de Marseille

Épidémiologiste Choléra Haïti

Marseille A prévoir en décembre

UNICEF Grégory Bulit Port-au-Prince Grégory Bulit 5/11 et 6/11

Cellule de travail UNICEF

Unicef, PAO, DIFID, OCHA, MSPP, DINEPA,

APHM

Port-au-Prince N’A PAS EU LIEU

ECHO Chargé de projet UNICEF (Jordi Torres-

Miralles)

Port-au-Prince Jordi Torres-Miralles, Lauramare

6/11 à 15h

MSPP Coordinateur national opération cholera (Dr.

François)

Port-au-Prince Docteur François, Docteur Celestin et

coordinatrices région Nord et région Sud.

6/11 9h30

DINEPA Ing. Toussaint Port-au-Prince Ingénieur toussaint, Paul Christian, Roosevelt + 1

6/11 16h30

UNICEF Hamidou Maiga Port-au-Prince 19/11 11h

DELR Katilla Pierre Port-au-Prince RDV à fixer

OIM Docteur Alerte Port-au-Prince 20/11 10h

OCHA Vedaste Kalima ([email protected]), ou

Salvator Bijojote ([email protected]).

Port-au-Prince 19/11 15h30

OXFAM Responsable Nord et Nord Est

Port-au-Prince Laurence Devignes 9/11 17h30

Département de l’Ouest

OREPA Ouest Ingénieur en chef Port-au-Prince Ingénieur Molière 19/11 14h

DSO Directeur départemental sanitaire

Port-au-Prince Docteur Hellmann 19/11 10h

Croix Rouge Française

RP WASH Port-au-Prince Martine et Angeline 07/11 13h

Focus Group Ouest + visite CTC Ouest

10 personnes + CTC Port-au-Prince 24/11

Département du Sud-Est

OREPA Sud-Est Ingénieur en chef Jacmel Ingénieur Frantz 9/11 9h

DSSE Directeur départemental sanitaire

Jacmel Docteur Affricot 9/11 12h

Solidarités International (base

Jacmel)

RP WASH Jacmel Yvan Acker 9/11 13h

Réunion de coordination ad hoc

OREPA, direecteur départemental sanitaire, Solidarités international,

OIM

Jacmel Ingénieur Frantz, Docteur Affricot, Dr

Ancio Dorcelus (OIM), Yvan Acker

(SI)

9/11 10h

Focus Group + Visite CTC Sud-Est

10 personnes + CTC Jacmel 17/11

Département des Nippes

OREPA Nippes Ingénieur en chef Miragoane Ingénieur Darius 9/11 12h

DSN Directeur départemental sanitaire

Miragoane Docteur Jim 9/11 10h30

Solidarités International (base Fond des Nègres)

RP WASH Miragoane Riccardo Lifraice 9/11 14h

Focus Group 10 personnes + Miragoane 17/11

Visite CTC Nippes CTC Miragoane CTC de Miragoane 9/11 à 17h

Département de la Grande Anse

OREPA Grande Anse Ingénieur en chef Jérémie N’a pas eu lieu : personne

injoignable

DSGA Directeur départemental sanitaire

Jérémie Docteur Thierry 11/11 13h

DFID Responsable de secteur Jérémie François 11 :11 14h30

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Haïti - Evaluation du Projet d’Appui au Programme National de Lutte contre le Choléra en Haïti Page 63 / 79

HYDROCONSEIL – Rapport final

ACTED (base Jérémie)

+ MDM France

RP WASH Jérémie Thibaut Feutry et Jean Kit

11/11 10h

Focus Group 10 personnes Jérémie Prévu 31/11

Visite CTC Jérémie CTC Jérémie 12/11 7h

Département du Sud

OREPA Sud Ingénieur en chef Les Cayes Ingénieur Quervin 10/11 entre 10h et

12h DSS Directeur départemental

sanitaire Les Cayes Docteur Bodin

ACTED (base les cayes)

+ MDM Belgique

RP WASH Les Cayes Thibaut Feutry Infirmière Mickaele

10/11 12h

Focus Group 10 personnes Les Cayes Prévu 30/11

Visite CTC Sud CTC Les Cayes CTC des Cayes 10/11 14h30

Département du Centre

OREPA Centre Ingénieur en chef Hinche Ingénieur Marseille N’a pas eu lieu

DSC Directeur départemental sanitaire

Hinche Docteur Jasmen 10/11 11h30

OXFAM (base de Hinche)

RP WASH Hinche Sam Hyacinthe 10/11 15h

Focus Group + 10 personnes Tomonde Communauté de Cerca 2

11/11 8h

Visite CTC Centre 1 CTDA Hinche et Tomonde 2 CTDA (Hinche et Tomonde)

10/11 13h 11/11 9h30

Département du Nord-Est

OREPA Nord-Est Ingénieur en chef Fort-Liberté Ingénieur Petit frère 12/11 8h

DSNE Directeur départemental sanitaire

Fort-Liberté Docteur Jose Raphael et Miss

Rosemonette

12/11 14h

OXFAM (base de Fort-Liberté)

RP WASH Fort-Liberté Conrad Personne sur place indisponible, mais

coordo wash rencontré à Cap Haïtien le 11/11

Focus Group 10 personnes Ouanaminthe 8 personnes ayant toutes eu le choléra

12/11 15h30

Visite CTC Nord-Est CTC Ouanaminthe CTDA de l’hôpital de Ouanaminthe

12/11 16h

Département du Nord

OREPA Nord Ingénieur en chef Cap-Haitien Elson Prophète 10/11

DSN Directeur départemental sanitaire

Cap-Haitien Docteur Cadet 10/11

OXFAM (base de Cap-Haitien)

RP WASH Cap-Haitien Conrad Pierre 10/11

Focus Group 10 personnes Cap-Haitien 10/11

Visite CTC Nord CTC Cap-Haitien 10/11

Département du Nord-Ouest

OREPA Nord-Ouest Ingénieur en chef Port-de-Paix Luc Edner Versad 11/11

DSNO Directeur départemental sanitaire

Port-de-Paix Docteur Marc Auguste

11/11

ACF (base de Port de paix)

+ MDM

RP WASH Port-de-Paix Véline Deronett Guerline

11/11

Focus Group 10 personnes Port-de-Paix 11/11

Visite CTC Nord-Ouest

CTC Port-de-Paix 11/11

Département de L’Artibonite

OREPA Artibonite Ingénieur en chef Gonaives Clairvil Henrissaint 9/11

DSA Directeur départemental sanitaire

Gonaives Joanne Lossilien 9/11

ACF (base de Gonaives)

RP WASH Gonaives Maria Bonita 9/11

Focus Group 10 personnes Gonaives 13/11

Visite CTC Artibonite CTC 9/11

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HYDROCONSEIL – Rapport final provisoire – Novembre 2015

F.3. Annexe 3 : Résultats des groupes de discussion tenus avec les bénéficiaires

FOCUS GROUP DISCUSSIONS AVEC POPULATION

Date : 17 novembre 2015 17 novembre 2015 01 décembre 2015

Nom de l'enquêteur : Didier Mathurin Didier Mathurin Didier Mathurin

Localité :

Lafond / Brosar Dispensaire Sainte Catherine, Bouzi, 1ère section communale Fond des Nègre

Gmoier, 4eme section commune roseaux, Jeremie

Département : Sud-Est Nippes Grande-Anse

Nombre de personnes :

23 7 15

Nombre de femmes : 12 6 7

Nombre d'hommes : 11 1 8

1 Généralités

1.1

Connaissez-vous le projet UNICEF ? (sinon expliquer en quelques mots)

Personne ne savait ce qu'est l'Unicef, ils ont l'habitude d'entendre le nom mais ne savent rien de l'organisation. Ils ne savaient pas non plus en quoi consistait le projet de l'Unicef et ont indiqué n’avoir jamais entendu parler de ce dernier même après leur avoir expliqué en quelques mots en quoi il consistait.

Ils ne savaient pas du tout en quoi consistait le projet de l'UNICEF, ils ne savaient pas non ce qu'était l'UNICEF. Après leur avoir expliqué en quelques mots ce qu'était l'organisation ainsi que le projet, ils m'ont fait comprendre qu'ils ne savaient rien de cela et qu'ils constatent tout simplement qu'on leur donne une attention particulière quand ils ont le choléra.

Personne ne savait en quoi consistait le projet de l'Unicef, même après le leur avoir expliqué en quelques mots.

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HYDROCONSEIL

Haïti - Evaluation du Projet d’Appui au Programme National de Lutte contre le Choléra en Haïti Page 65 / 79

HYDROCONSEIL – Rapport final

1.2

Connaissez-vous l'ONG en charge de la lutte contre le choléra sur le département (ou MSPP/DINEPA) ?

Ils ne connaissaient aucune ONG ni même les acteurs de l'état qui luttent contre le choléra. Ils m'ont parlé du centre de santé où ils ont été pris en charge et aussi des agents de l’équipe qui viennent chez eux pour le sprayage quand ils sont identifiés comme personne ayant la maladie. Après avoir cité plusieurs ONG, une seule personne a identifié "Solidarité International" comme l’ONG en question.

Personne n'a été en mesure de répondre clairement à cette question ou même de me citer les acteurs qu'ils ont l'habitude de voir dans leur quartier ou leur commune. Ce n'est qu'après leur avoir donné quelques exemples qu'ils ont pu mentionner le nom de "Solidarité International" et "MSPP" par rapport au centre médical ou nous étions.

Ils connaissent tous ACTED comme l'ONG qui est responsable de la lutte contre le choléra sur le département ainsi que le MSPP à travers les centres de traitement. Cependant ils n'ont pas pu identifier la DINEPA.

1.3

Connaissez-vous l'action des TEPACs / EMIRA ?

Ils ne connaissent rien de ces deux acteurs, ils ont même donné l'impression que c'était la première fois qu'ils entendaient ces noms. Même après leur avoir donné une petite explication du rôle de ces derniers, ils n'ont pas pu les identifier.

Ils n'ont pas pu identifier ces deux agents et une fois leur avoir donner des exemples et leur expliquer plus ou moins qui sont ces derniers, ils m'ont clairement dit qu'ils ont effectivement l'habitude de voir ces personnes ou groupes de personnes dans leur zone mais qu'ils n'ont jamais su qui ils étaient et encore moins en quoi consistait exactement leur action par rapport à la lutte contre le choléra en faisant beaucoup plus référence aux TEPACs.

Personne ne connaissait l'action des TEPACs ou de l’EMIRA, ils m'ont fait comprendre qu'ils ont l'habitude de voir ces noms dans des annonces mais qu'ils n'ont jamais su ce que c'était.

2 Prévention choléra

2.1

Connaissez-vous le choléra ? Quels sont les principaux symptômes ?

La majorité des personnes du groupe connaissaient très bien le choléra car ils l'ont eu, mais certains le connaissaient juste parce qu'ils ont vu des gens qui étaient atteints par le cholera mais ne le

Tout le monde connaissait bien ce qu'est le choléra et ils ont répondu correctement. Ils connaissaient aussi les principaux symptômes.

Ils connaissaient tous très bien ce qu'est le choléra ainsi que les principaux symptômes.

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connaissaient pas en tant que maladie très contagieuse et mortelle.

2.2

Connaissez-vous les principaux comportements à adopter pour ne pas attraper le cholera ?

Ils savaient tous parfaitement bien les principaux comportements qu'ils doivent adopter pour ne pas attraper le choléra.

Ils savaient tous parfaitement les principaux comportements qu'ils doivent adopter pour ne pas attraper le choléra.

Ils savaient tous parfaitement les principaux comportements qu'ils doivent adopter pour ne pas attraper le choléra.

2.3

Comment avez-vous eu connaissances de ces comportements ? Qui a diffusé ces messages ?

Ils m'ont tous fait comprendre qu'ils ont eu connaissance de cette maladie malheureusement à travers des personnes dans la zone qui ont été atteints et qui ont été traitées dans le centre médical de la zone où on leur a expliqué ce qu'ils avaient et comment faire pour ne plus l'attraper.

Ils ont tous répondu qu'ils ont été informés grâce aux personnes qui ont l'habitude de leur venir en aide dans leur zone quand ils sont malades, aussi lorsqu'ils viennent se faire soigner dans le centre médical. Ils m'ont aussi dit qu'ils ont l'habitude d'entendre des messages du MSPP à la radio.

Ils ont eu connaissance de ces comportements à travers des émissions de radio, de télévision et aussi par une activité unique de sensibilisation menée par quelques agents d'ACTED dans la zone.

2.4

Est-ce que vous mettez quotidiennement en place ces comportements ? Si oui, lesquels ?

Ils m'ont fait comprendre que la majorité d'entre eux essaient tant bien que mal de tout respecter mais que très souvent par manque d'eau potable, de toilettes et de produit de traitement ils ne peuvent pas tout mettre en œuvre. Ils ont insisté sur le fait que c'est très difficile de suivre les règles d'hygiène car même quand ils lavent parfaitement tous les ustensiles de cuisine ou qu'ils vont dans les latrines pour faire leurs besoins ils ne peuvent pas contrôler l'invasion des cafards et des mouches, insectes dont ils savent parfaitement qu’ils sont très

Ils ont tous répondu qu'ils mettent effectivement en place tous ces comportements dans leur vie quotidienne, comme se laver les mains et tous ce qu'ils utilisent pour préparer la nourriture avec de l'eau chlorée, boire de l'eau traitée avec des pilules d’aquatabs, faire leurs besoins dans les latrines, laver les fruits et légumes avant de les manger, etc...

Ils m'ont fait comprendre qu'ils font de leur mieux pour mettre en place les comportements qu'on leur a appris dans leur vie quotidienne mais que parfois, par faute de moyens ils n'arrivent pas à en respecter une partie. Ils ont pu citer quelques actions comme se laver les mains avec de l'eau traitée, aller aux toilettes pour faire leurs besoins, laver les fruits et légumes avant de les manger et de toujours traiter l'eau qu'ils utilisent.

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souvent en contact avec les matières fécales.

2.5

Entre 2010 et aujourd'hui, avez-vous l'impression que la situation s'avère meilleure ?

Est-ce que vous avez la sensation que les acteurs locaux gèrent mieux les flambées sur votre localité / quartier ? Ils m'ont clairement expliqué que c'est maintenant qu'ils sont eux même touchés par ce fléau car en 2010 ils ne savaient même pas qu'il existait une telle maladie, de ce faite ils ont tous répondu qu’ils ne peuvent pas parler d'amélioration car la situation en ce moment est très grave.

Ils ont tous répondu qu'il y a effectivement une amélioration dans leur zone par rapport au traitement qu'ils reçoivent et aussi au nombre de personnes qui sont malades. Ils n'ont pas été vraiment en mesure de me dire s'ils ont la sensation que les acteurs locaux gèrent bien la situation, mais ils m'ont fait comprendre qu'ils reçoivent de l'aide et qu'ils ont les moyens de communiquer avec ces derniers par téléphone si jamais ils voient une personne malade dans leur quartier.

Ils m'ont clairement fait comprendre que c'est maintenant qu'ils connaissent réellement ce qu'est le choléra, car en 2010 il n'y avait quasiment pas du tout de cas. Ils ont expliqué qu'ACTED gère assez bien la situation mais qu'ils ne sont pas en mesure de parler des autres acteurs locaux car ils ne les connaissent pas trop bien mis à part le MSPP qui leur donne de bons soins quand ils sont dans les centres de traitement.

3

Prise en charge des cas (au niveau des

CdS + communautaire)

3.1

Avez-vous été atteint du choléra ou quelqu'un de votre famille / votre entourage ?

Ils nous ont fait comprendre que dans la communauté ils se connaissent tous sans exception, donc qu'ils ont tous été affectés personnellement ou indirectement par cette maladie.

Dans le groupe il y avait qu'une seule personne qui n'avait pas eu le choléra mais son fils et son mari l’avaient eu. Mais ils nous ont fait comprendre que dans leur communauté ils se connaissent tous donc qu'ils ont tous été affectés de près ou de loin par cette maladie.

Ils nous ont fait comprendre que dans la communauté ils se connaissent tous sans exception, donc qu'ils ont tous été affectés personnellement ou indirectement par cette maladie.

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3.2

Qu'est-ce que vous avez fait ? Connaissiez-vous les premiers symptômes et la procédure à suivre ? D'où avez-vous eu ce type d'informations ?

J'ai eu l'opportunité heureusement de rencontrer la première personne qui avait eu la maladie dans la zone et elle m'a dit qu'elle ne savait pas ce que c'était et que c'est quand elle était vraiment dans un état lamentable qu'on a décidé de l'emmener au centre de santé le plus proche où elle a été prise en charge. Ils connaissent tous les premiers symptômes et en quelque sorte la procédure à suivre car ils m'ont parlé essentiellement de préparation de sérum oral et ensuite de se rendre dans un centre de traitement.

La majorité des personnes du groupe n'ont rien fait quand ils ont eu les premiers symptômes et ils ont juste été amenés au centre médical par des parents ou des proches de leur quartier. Il y avait une seule personne parmi eux qui savait plus ou moins ce qu'il fallait faire mais c'était juste par rapport à la diarrhée et elle le savait bien avant d'être informée par les acteurs locaux de la maladie. Ils m'ont donné l'impression qu'ils auraient pu être au courant de la maladie mais qu'ils ne prêtaient pas trop attention aux informations qu'on leur donnait.

Ils ont tous expliqué qu'ils n'ont rien fait comme procédure une fois qu'ils ont su qu'ils étaient atteints par la maladie car on les a tout de suite emmenés au centre de santé le plus proche de la zone.

3.3

Comment avez-vous (ou la personne que vous connaissiez) été pris en charge ? Avez-vous été satisfait de comment cela s'est passé ? Sinon, qu'est-ce que vous souhaiteriez voir améliorer ?

Ils ont tous répondu sans exception que la situation du centre de traitement où ils ont été pris en charge est très mauvaise car il n'y a pas assez de lits, pas d'électricité, pas d'eau potable, parfois pas suffisamment de médicaments et que les toilettes et l’établissement sont en très mauvais état. Ils ont clairement déclaré à plusieurs reprises qu'ils doivent leur vie aux trois infirmières qui travaillent dans le centre de santé car elles ont lutté pour qu'ils survivent.

Ils m'ont tous répondu qu'ils ont bien été traités dans le centre médical où nous étions et ils m'ont tous dit qu'ils étaient seuls au moment où on leur avait donné les soins adéquats. Cependant ils m'ont parlé d'une autre localité où d'autres personnes ont l'habitude d'aller qui est le centre de "Armée du salut", où parfois certaines personnes se plaignent de l'accueil ou de la façon dont ils ont été traités, mais l'un d'entre eux avait été soigné dans ce même centre et a dit avoir été bien traité et que cela dépend peut-être de la personne. Ils ne savent pas trop ce qui devrait être amélioré mais ils ont tous demandé à ce que le centre

Ils ont tous été bien pris en charge dans le centre de traitement où ils sont allés et m'ont fait comprendre qu'ils sont bien satisfaits. Ils ne m'ont pas fait part de leur souhait d’améliorations du centre de traitement mais ils aimeraient tous avoir plus d'accès à l'eau potable et aussi à des toilettes hygiéniques.

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médical soit plus grand et plus moderne.

3.4

Est-ce qu'il y a eu des activités suite à cela sur votre communauté / localité / quartier ? Quels types d'activités ? Êtes-vous satisfait de ces activités? Pensez-vous qu'elles ont eu un impact?

Ils ont tous expliqué qu'ils ont la sensation d'être livrés à eux-mêmes car ils ne savent rien des acteurs du programme et que parfois quand les gens de Solidarité International viennent, ils leur font comprendre clairement qu'ils ne peuvent pas faire les choses de façon adéquate par faute de moyens ou de temps. Ils m'ont tous dit qu'il n'y a aucune activité de sensibilisation sur le choléra et que tout ce qu’ils savent ils l’ont appris d’amis ou de gens de la région, de ce fait ils ne savent pas si c'est vrai ou si ce sont des rumeurs.

Ils ont répondus positivement par rapport aux activités dans leur communauté, ils m'ont parlé de personnes qui passent avec des micros dans les rues, des gens qui viennent chez eux et leur parlent directement de la maladie et aussi des émissions de radio. Ils pensent que ces activités ont participé grandement à l'amélioration de la situation dans leur zone car beaucoup plus de personnes auraient pu être malade si ce n'était pas le cas.

Ils ont tous raconté qu'ils ont vu une seule fois quelques agents d'ACTED venir dans la zone avec des haut-parleurs et plein de feuilles d'annonces pour parler avec eux et distribuer des feuilles contenant toutes les informations nécessaires sur le choléra et les comportements à suivre. Ils pensent, tous, que cette activité en plus de ce que font les agents de cette ONG quand ils viennent chez eux en cas de personnes infectées ou pour leur donner des intrants ont un impact positif sur la réduction de la maladie dans la zone mais n’amènent pas l'éradication de cette dernière.

4

Avez-vous des questions sur cette thématique ?

Ils n'avaient pas de questions sur le cholera mais ils m'ont tous demandé si on prendra bientôt la situation critique de leur zone en considération.

Ils n'avaient pas de questions essentiellement sur le problème en lui-même mais ils ont dit qu'ils espèrent voir une amélioration dans certaines infrastructures sanitaires en faisant référence à la construction de toilettes et à la distribution d'eau potable.

Ils n'avaient pas de questions sur le choléra mais ils ont tous demandé d’avoir plus d'accès à l'eau potable, plus de toilettes et aussi plus d'intrants.

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FOCUS GROUP DISCUSSIONS AVEC POPULATION

Date : 01 décembre 2015 11 novembre 2015 11 novembre 2015

Nom de l'enquêteur : Didier Mathurin Didier Mathurin et Camille Salaun Didier Mathurin et Camille Salaun

Localité : Chantilly, 1ere section Levy, Camp-Perrin; Cayes

Centre médical de Ouanaminthe, Commune de Ouanaminthe

Cerca 2, 1ere section Cabral, commune de Tomonde

Département : Sud Nord-Est Centre

Nombre de personnes :

23 8 15

Nombre de femmes : 13 6 10

Nombre d'hommes : 10 2 5

1 Généralités

1.1 Connaissez-vous le projet UNICEF ? (sinon expliquer en quelques mots)

Personne ne savait en quoi consistait le projet de l'Unicef et ont indiqué n’avoir jamais entendu parler de ce dernier même après leur avoir expliqué en quelque mots en quoi il consistait.

Ils ne savaient pas du tout en quoi consistait le projet UNICEF. Une seule personne a répondu, elle connaissait bien le projet et a tout de suite commencé à parler des méthodes préventives à adopter contre le choléra. Les autres ne le connaissaient pas.

Ils ne connaissaient pas en quoi consistait le projet de l'UNICEF. Mais après leur avoir donner une petite explication ils ont pu nous dire qu'ils comprennent que l'UNICEF venait en aide aux différents agents qui sont directement sur le terrain et qui luttent contre la maladie.

1.2 Connaissez-vous l'ONG en charge de la lutte contre le choléra sur le département (ou MSPP/DINEPA) ?

Ils connaissent tous ACTED comme l'ONG qui est responsable de la lutte contre le choléra sur le département. Cependant ils n'ont pas pu identifier le MSPP et non plus la DINEPA.

Ils ne savaient pas réellement les noms des ONG ou acteurs locaux qui étaient en charge de la lutte contre le choléra mais comme ils étaient tous au centre médical, ils ont donc répondu que c'était le MSPP.

Certains d'entre eux ont pu répondre et ont cité le nom de OXFAM, MSPP et de la DINEPA.

1.3 Connaissez-vous l'action des TEPACs / EMIRA ?

Certaines personnes du groupe étaient bien au courant de l'action des TEPACs mais personne n'avait jamais entendu parler des EMIRA.

Personne ne savait ce qu'étaient les TEPACs ou les EMIRA mais après leur avoir expliqué ils ont tous fait comprendre qu'ils ont l'habitude de

A première vue ils n'ont pas pu répondre car il nous semble qu'ils ne connaissent pas les agents qui leur viennent en aident à partir de leur nom technique, mais après leur

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les voir dans leur zone mais qu'ils ne connaissaient pas leur nom.

avoir expliqué de qui s'agissait-il, ils nous ont tous répondu plus ou moins en quoi consistaient l'action de ces agents.

2 Prévention choléra

2.1 Connaissez-vous le choléra ? Quels sont les principaux symptômes ?

Ils connaissaient tous très bien ce qu'est le choléra ainsi que les principaux symptômes.

Tout le monde connaissait bien ce qu'est le choléra et ses symptômes.

Tout le monde connaissait bien ce qu'est le choléra et ils nous ont répondu correctement. Ils connaissaient aussi les principaux symptômes.

2.2 Connaissez-vous les principaux comportements à adopter pour ne pas attraper le choléra ?

Ils savaient tous parfaitement les principaux comportements qu'ils doivent adopter pour ne pas attraper le choléra.

Ils savaient tous parfaitement les principaux comportements qu'ils doivent adopter pour ne pas attraper le choléra. Ils connaissaient par cœur la liste des comportements à suivre.

Ils savaient tous parfaitement les principaux comportements qu'ils doivent adopter pour ne pas attraper le choléra. Ils ont tous répété à plusieurs reprises qu'il fallait laver les aliments avant de les manger, laver les mains après avoir été aux toilettes et aussi de ne pas déféquer en pleine nature et si c'était le cas de creuser un petit trou pour ensuite le recouvrir une fois terminé.

2.3 Comment avez-vous eu connaissances de ces comportements ? Qui a diffusé ces messages ?

Ils ont eu connaissance de ces comportements à travers des émissions de radio, de télévision et aussi par des sensibilisations que font les agents de l'ACTED quand ils viennent dans la zone.

La majorité ont répondu qu'ils ont été informés par les personnes qui leur sont venues en aide dans leur zone et d'autres par des amis ou des personnes proches vivant dans leur quartier.

Ils ont tous répondu que se sont essentiellement les agents d’OXFAM qui leur ont expliqué comment faire pour ne pas attraper la maladie à nouveau quand ils interviennent dans la zone et aussi à travers certaines activités qu'ils ont créées dans la région.

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2.4 Est-ce que vous mettez quotidiennement en place ces comportements ? Si oui, lesquels ?

Ils m'ont fait comprendre qu'ils font de leur mieux pour mettre en place les comportements qu'on leur a appris dans leur vie quotidienne mais que parfois, par faute de moyen ils n'arrivent pas à en respecter une partie. Ils ont pu citer quelques actions comme se laver les mains avec de l'eau traitée, aller aux toilettes pour faire leurs besoins, laver les fruits et légumes avant de les manger, et de toujours traiter l'eau qu'ils utilisent.

Ils ont tous répondu positivement à cette affirmation et ont cité quelques-uns d'entre eux comme se laver les mains après avoir été aux toilettes, bien laver les aliments avant de les manger, se laver les mains avant de manger, aller aux toilettes pour faire leurs besoins.

Ils ont tous répondu qu'ils mettent en place tous ces comportements dans leur vie quotidienne, comme se laver les mains, boire de l'eau traitée, aller aux toilettes, laver les fruits et légumes avant de les manger, etc...

2.5 Entre 2010 et aujourd'hui, avez-vous l'impression que la situation s'avère meilleure ?

Ils m'ont clairement expliqué que la situation est maintenant plus grave car en 2010 ils n'avaient jamais enregistré des cas de décès par le choléra mais qu'actuellement ils ont au moins deux ou trois morts dans chaque quartier. Ils ont tous répondus qu'ACTED fait très bien son travail et qu'ils viennent toujours à leur aide quand ils en ont besoin et qu'ils assurent aussi le suivi après la détection des cas de choléra, mais ils n'ont pas été en mesure de me parler des autres acteurs locaux car ils ne les connaissent pas du tout.

Ils ont tous répondu que la situation est effectivement meilleure et nous ont fait comprendre que la présence des acteurs locaux est primordiale car ils gèrent bien la situation dans leur secteur.

Ils ont tous répondu que la situation est vraiment meilleure et que sans l'aide de tous ceux qui leur apportent un soutien ils seraient déjà peut-être tous morts. Ils ont tous fait référence à OXFAM car ce sont eux qu'ils voient le plus et qui sont aussi bien identifié en tant que tel.

3 Prise en charge des cas (au niveau des CdS + communautaire)

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3.1 Avez-vous été atteint du choléra ou quelqu'un de votre famille / votre entourage ?

Ils nous ont fait comprendre que dans la communauté ils se connaissent tous sans exception, donc qu'ils ont tous été affectés personnellement ou indirectement par cette maladie.

Parmi les 8 personnes présentes seulement une seule femme n'avait pas été atteinte par le choléra mais son fils l’avait été.

Dans le groupe il n’y avait qu'une seule personne qui avait eu le choléra mais tous les autres avaient des amis, ou des membres de leur famille qui avaient été infectés. Mais ils nous ont fait comprendre que dans cette communauté ils se connaissent tous donc qu'ils ont tous été affectés de loin ou de près par cette maladie.

3.2 Qu'est-ce que vous avez fait ? Connaissiez-vous les premiers symptômes et la procédure à suivre ? D'où avez-vous eu ce type d'informations ?

La majorité d'entre eux n'ont rien fait lorsqu'ils ont senti les premiers symptômes du choléra mais ils sont tous allés directement dans le centre de santé le plus proche de leur zone. D'autres ont eu le temps de préparer des solutions de sérum pour leur proche avant de les amener dans le même centre de santé. Ceux qui ont fait la solution de sérum ont eu cette information à travers des sensibilisations d'ACTED ou par des amis ou par les émissions de la télévision ou de la radio.

Certains ont dit qu'ils ont fait des solutions de sérum oral (eau, sucre et sel) avant d’aller dans le centre de santé mais les autres sont directement allés au centre de traitement dès qu’ils ont compris qu'ils étaient malades. Ils savent parfaitement tous les symptômes et la procédure à suivre maintenant mais à l'époque où ils ont eu la maladie ils ne la connaissaient pas et ont tout appris au centre de santé. Ils ont tous été informés par les agents de santé qui leur viennent en aide dans leur secteur.

La majorité ont répondu qu'ils ont pu faire une solution de sérum oral (eau, sucre et sel) pour la personne qui était malade et qu'ensuite qu'ils l'ont emmené le plus vite possible dans le centre de traitement de TOMONDE qui est le plus proche. Ils connaissent tous très bien les premiers symptômes et une fois avoir détecté ces derniers chez une personne, la première chose qu'ils font est d'appeler directement l'agent d’OXFAM qui est responsable de leur secteur par téléphone. Ces informations leur ont été données par les mêmes agents qui leur viennent en aide.

3.3 Comment avez-vous (ou la personne que vous connaissiez) été pris en charge ? Avez-vous été satisfait de comment cela s'est passé ? Sinon, qu'est-ce que

Ils ont tous répondu sans exception que la situation du centre de traitement où ils ont été n'était pas parfaite mais qu'ils ont été bien pris en charge. Ils souhaiteraient que le centre de sante ait une meilleure infrastructure afin qu'il ait une plus grande capacité d’accueil de

Ils ont été satisfaits de la prise en charge dans le centre de traitement et nous ont fait comprendre qu'ils n'ont rien à reprocher aux gens qui leur ont donné les soins nécessaires. Toutefois ils n'ont pas vraiment été en mesure de nous dire ce qui devrait être amélioré, peut-

La seule dame qui avait été infectée par le choléra était enceinte à l'époque et elle nous a dit qu'elle ne peut pas se plaindre de la manière dont ils l'ont traitée et qu'elle était satisfaite. Cependant elle nous a dit qu'elle n'avait pas été isolée ou traité de manière particulière du fait

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HYDROCONSEIL – Rapport final

vous souhaiteriez voir améliorer ?

patients et ils aimeraient aussi voir plus d'agents d'ACTED car ils jugent qu'ils ne sont pas assez pour couvrir toutes les zones adéquatement.

être parce qu'ils ne savent pas comment devrait être un centre de traitement qui respecte toutes les normes.

de sa situation : elle était dans la même salle que les autres patients. Les autres personnes nous ont fait comprendre qu'ils ont pris en charge de leurs amis ou famille qui avaient attrapé la maladie. Toutefois ils n'ont pas vraiment été en mesure de nous dire ce qui devrait être amélioré, peut-être parce qu'ils ne savent pas comment devrait être un centre de traitement qui respecte toutes les normes.

3.4 Est-ce qu'il y a eu des activités suite à cela sur votre communauté / localité / quartier ? Quels types d'activités ? Êtes-vous satisfait de ces activités? Pensez-vous qu'elles ont eu un impact?

Ils n'ont pas eu d’activités de grande envergure dans leur zone mais ils m'ont tous fait comprendre que les agents d'ACTED passent assez souvent chez eux pour sensibiliser les gens de la zone sur la situation du choléra. Ils pensent tous que cela a un impact très positif dans la communauté car sans cette dernière ils pensent qu'il y aurait plus de cas de choléra ou plus de décès.

Ils nous ont répondu qu'il n'y avait rien du tout comme activité dans leur communauté ou quartier. Mais pourtant ils étaient très bien informés de la maladie et des comportements à adopter pour ne pas l'attraper. Apres leur avoirs donné quelques exemples d'activités ils nous ont dit que parfois des gens avec des haut-parleurs passent dans leur zone et parlent de la situation afin de les informer sur la maladie et leur expliquer comment faire pour ne pas l'attraper, mais à part ça tout le monde nous a dit qu'ils n'ont jamais rien vu d'autre.

Ils nous ont dit qu'il y a eu et ceci jusqu'à présent plusieurs activités dans leur zone pour sensibiliser les gens au sujet de la maladie préparées le plus souvent par les personnes d’OXFAM. Ils nous ont parlé de marche des sensibilisations avec des pancartes, de match de foot avec deux équipes une représentant le choléra et l'autre l'hygiène, et finalement d'une organisation communautaire formée par l’OXFAM qui est dirigée par une personne de la zone qui se charge de la distribution de certains produits ou de la mobilisation des habitants quand il est nécessaire.

4 Avez-vous des questions sur cette thématique ?

Ils n'avaient pas de questions sur le choléra mais ils m'ont tous demandé d’avoir plus d'accès à l'eau potable, d’avoir plus de toilettes et plus d'intrants.

Ils n'avaient pas de questions sur la thématique mais plutôt des réclamations car certains disaient qu'ils n'avaient pas assez de toilettes dans leur secteur et d'autres

Ils n'avaient pas de questions essentiellement sur le problème en lui-même mais ils ont dit qu'ils espèrent voir une amélioration dans certaines infrastructures sanitaires et routière en faisant référence à la

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HYDROCONSEIL

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HYDROCONSEIL – Rapport final

se plaignaient du manque d'accès à l'eau.

construction de toilettes, de plus de points d'eau et de la route menant à leur localité.

Résultats Focus Group avec la population

Date : 10/11/2015 11/11/2015 13/11/2015 24/11/2015

Nom de l'enquêteur : Danes TOUSSAINT Danes TOUSSAINT Danes TOUSSAINT Danes TOUSSAINT

Localité :

Cap-Haitien, Quartier bassico

Saint-Louis du Sud Grande source/Bayonnette Bas Quota, Croix-des-Bouquets

Département : Nord Nord-Ouest Artibonite Ouest

Nombre de personnes :

6 10 84 19

Nombre de femmes : 3 6 35 9

Nombre d'hommes : 3 4 49 10

1 Généralités

1.1 Connaissez-vous le projet UNICEF ? (sinon expliquer en quelques mots)

Ils ont indiqué qu’ils ne savaient pas.

Ils savent que l'UNICEF est une organisation qui intervient dans le secteur de l'eau potable, de la protection des enfants et de la gestion des risques et des désastres

Ils ne connaissent pas le projet. Ils ont entendu parler d’UNICEF mais pensent qu’ils n’agissent pas dans la zone.

Oui, ils connaissent le projet UNICEF.

1.2 Connaissez-vous l'ONG en charge de la lutte contre le choléra sur le département (ou MSPP/DINEPA) ?

Certains ont cité Oxfam, Medical international et le MSPP.

Ils connaissent ACF Medical international et MSPP.

Ils connaissent ACF, OIM et MSPP.

Ils ont cité Croix-Rouge et OIM.

2 Prévention choléra

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2.1 Connaissez-vous le choléra ? Quels sont les principaux symptômes ?

Ils savent que c'est une maladie diarrhéique. Le premier cas a été révélé dans la zone à la fin du mois d'octobre 2015 suite à un arrêt d'écoulement de l'eau dans le réseau de la DINEPA pendant deux mois environ. Ses symptômes sont les suivants: - Forte turbulence au niveau du ventre - Mal au ventre - Sensation d'assourdissement - diarrhée - vomissements

Ils savent que c'est une maladie qui fait son apparition brusquement dans le pays depuis 2010. Les symptômes sont selon eux: - Turbulence au niveau du ventre - La tête qui tourne - Sensation de froid et de chaud - diarrhée avec pression - vomissement

Ils savent que le choléra est une maladie dont les symptômes se manifestent ainsi: - mal au ventre - sensation d'assourdissement - turbulence au niveau du ventre - diarrhée très claire qui sort avec beaucoup de pression - vomissements.

Ils indiquent ne pas très bien connaitre le choléra mais que depuis le début du mois de novembre beaucoup d'entre eux avaient de la diarrhée et il leur a été dit que c'était du choléra. Les symptômes qu’ils avaient étaient :

- mal au ventre - turbulence au niveau du

ventre - diarrhée très claire avec

pression.

2.2 Connaissez-vous les principaux comportements à adopter pour ne pas attraper le cholera ?

Les comportements à adopter sont selon eux: - Lavage des mains - traitement de l'eau - couverture des nourritures - consommation des nourritures bien cuites - utilisation des latrines régulièrement.

Les comportements à adopter sont selon eux: - lavage des mains - lavage des aliments (fruits et légumes) - traitement de l'eau (Boisson et autre) - utilisation des latrines régulièrement - couverture des nourritures

Il faut selon eux: - se laver les mains - Boire de l'eau traitée - Utiliser des latrines pour faire ses besoins - Nettoyer son environnement physique

Cette diarrhée fait son apparition en buvant de l'eau d'une pompe qui n'est pas en bon état sanitaire. Maintenant, ils ont adopté les comportements suivants: - Traiter l'eau avec du chlore - se laver les mains aux moments opportuns - utiliser du jus de citron dans les eaux - Nettoyer l'environnement ou l'on habite - couvrir les latrines

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2.3 Comment avez-vous eu connaissances de ces comportements ? Qui a diffusé ces messages ?

Ils en ont eu connaissance à travers des rencontres de sensibilisation et des spots / émissions radiophoniques réalisées par Oxfam, Medical international et MSPP

Ils en ont entendu parler au cours des réunions de sensibilisation réalisées par les agents d'ACF et du MSPP. Ils ont cité aussi la diffusion radiophonique.

Ils apprennent toutes ces choses au cours des rencontres. C'est diffusé par les agents d'ACF et OIM.

Ils les ont appris pendant les réunions avec la Croix-Rouge et en écoutant la radio. Sauf pour le jus de citron, méthode qui vient de nous et de nos parents.

2.4 Est-ce que vous mettez quotidiennement en place ces comportements ? Si oui, lesquels ?

Ils indiquent mettre en œuvre les comportements suivants : - Lavage des mains - traitement de l'eau - couverture des nourritures - consommation des nourritures bien cuites. Ils font remarquer qu’au niveau de la zone, les maisons qui ont des latrines sont rares. Les points d'eau (puits) qui desservent la communauté en ce moment sont contaminés selon eux.

Oui, ils indiquent tout mettre en application. Ils le font non seulement pour éviter le choléra, mais aussi pour prévenir la typhoïde et d’autres maladies.

Ils disent mettre en pratique le lavage des mains et la boisson de l'eau traitée régulièrement surtout après la dernière flambée (septembre / octobre 2015).

Ils indiquent mettre tous ces comportements en pratique.

2.5 Entre 2010 et aujourd'hui, avez-vous l'impression que la situation s'avère meilleure ? Est-ce que vous avez la sensation que les acteurs locaux gèrent mieux les flambées sur votre localité / quartier ?

Les flambées sont mieux gérées par rapport à 2010 selon eux. Même s’il n’y avait pas encore eu de cas dans leur quartier. Mais, ils ont cette sensation.

Les flambées sont mieux gérées par les acteurs locaux selon eux. Il y a quand même eu une flambée entre fin octobre et début de novembre 2015.

Selon eux, la situation s'améliore aujourd’hui. La flambée est mieux gérée grâce aux informations diffusées aux gens, mais aussi par la prise en charges des malades

Les flambées leur semblent mieux gérées. Les agents de la Croix-Rouge sont présents régulièrement dans la zone.

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3 Prise en charge au niveau des centres de santé

3.1 Avez-vous été atteint du choléra ou quelqu'un de votre famille / votre entourage ?

Certains ont été atteints par le choléra et d'autres non.

Certains ont été atteints par le choléra et d'autres non.

Quelques-uns ont été atteints par le choléra et d'autres ont eu des proches atteints par le choléra.

Quelques-uns ont été atteints par le choléra et d'autres ont eu des proches atteints par le choléra.

3.2 Qu'est-ce que vous avez fait ? Connaissiez-vous les premiers symptômes et la procédure à suivre ? D'où avez-vous eu ce type d'informations ?

Une fois qu'ils sentent les symptômes, ils se rendent à l'hôpital. Les informations sur les symptômes viennent des agents d’Oxfam et du MSPP.

Dès les premiers symptômes, ils prennent du sérum oral et se rendent vite à l'hôpital. Ils connaissaient les premiers symptômes et la procédure à suivre. Ces types d'info viennent d'ACF

Une fois qu'une personne se sent mal en ayant les symptômes précités, un des proches de la personne mobilise un véhicule (taxi moto) ou d’autres moyens pour l'amener à hôpital. Ce type d'information vient d'ACF.

Quand ils remarquent l'apparition de la diarrhée, ils indiquent prendre d'abord du sérum oral, puis se rendre à l'hôpital. S'il s'agit d'un enfant, ils vont vers l'hôpital Saint-Damien. Si c'est un adulte, ils se rendent à l'hôpital saint Luc. Tous deux sont situés dans la même zone, non loin de l'ambassade américaine. Ces types d'information viennent de la Croix-Rouge

3.3 Comment avez-vous (ou la personne que vous connaissiez) a été pris en charge ? Avez-vous été satisfait de comment cela s'est passé ? Sinon, qu'est-ce que vous souhaiteriez voir améliorer ?

Ils ont trouvé l'accueil très bien. Une fois arrivés à l'hôpital, ils ont été reçus dans la salle de tri et après ont été orientés vers la salle de réhydratation. Une fois que leur état s’était amélioré, ils ont été transférés vers la salle d'observation / convalescence. Ils ont été satisfaits.

Ils considèrent que les infirmières sont très soucieuses. Arrivés à l'hôpital, ils ont pris du sérum, on leur a prescrit des médicaments, réalisé des examens de labo et hospitalisés. Ils étaient satisfaits, à part du manque d'éclairage dans les salles où se trouvent les malades.

En arrivant à l'hôpital, on a vite reçu le malade en le mettant dans une salle d'admission. On lui a administré du sérum, on a fait des examens de labo et après, on l'a hospitalisé. Ils sont satisfaits de la prise en charge.

Ils ont été très bien accueillis, on leur a administré du Sérum et en fait des examens de labo. Ils ont trouvé la majorité des infirmières gentilles, mais d'autres ne l’étaient pas selon eux.

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3.4 Est-ce qu'il y a eu des activités suite à cela sur votre communauté / localité / quartier ? Quels types d'activités ?

Ils ont relevé l’activité de désinfection des maisons avec du pulvérisateur.

Les activités qu’ils ont vu réalisées sont les suivantes: - Désinfection des maisons - Mise en place de points de chloration au niveau des sources (Peltier et Baguette) - Sensibilisation

Ils ont relevé les activités suivantes : la désinfection des maisons et la distribution de chlore et aquatabs.

Ils ont indiqué que les activités suivantes avaient été réalisées : Désinfection des maisons, Dons de filtres et Aquatabs, Mise en place d'un point de chloration au niveau de la pompe à bras.

4 Avez-vous des questions sur cette thématique ?

En guise de question, ils veulent adresser ces recommandations aux principaux concernés: - Construction de latrines communautaires - Protections des puits - Curage de la ravine zetrié - Gestion des déchets solides.

En guise de Question, ils veulent plutôt dire qu'il y a un problème de centre de santé dans la zone. Ils mettent beaucoup de temps pour arriver aux Gonaïves. L'accès est difficile.

Il y a un point d'eau (Pompe à bras) pour toute la localité et celui-ci n'est pas en bon état. Ils demandent de mettre en place un autre point d'eau dans la localité et d'aménager celui existant.