Ernest était las. Depuis la fenêtre de sa chambre, il ne voyait jamais rien d’autre qu’un jardin bien tondu, et derrière le muret, une bien triste rue.

Lorsqu'il fermaitles yeux, il rêvait d'herbes folles,d'avalanches,d'immenses forêtsà traverser, de rochers où crapahuter...

Bien décidéà changer d'air,il ouvrit sa boîteà outils.

Il bricola une cabane et se mit en quête d’un lieu où s’installer.

« Le monde est plus beau vu de haut », se dit-il en s’installant sur une haute branche.

Malheureusement, l'arbre n'était pas vacant, bien au contraire :une grosse chouette en avait faitson repère.

Chassé à coups de bec et jeté dans un lac, Ernest eut bien du mal à regagner la rive.

Un peu assommé, triste et très vexé, il creusa un trou pour pouvoir s'y cacher.

Mais ici non plus, Ernest et sa maison n’étaient pas bienvenus !

Découragé, il prit le chemin de la forêt. Sur sa route,quelle drôle de découverte, il trouva une épaisse corde verte.

Ernest était curieux et surtout pas trouillard.

Le voici qui tire, qui tire, et PATATRAS !

Au bout de la corde, un gros chat le fixe et lui dit : « Que fais tu par ici ? - Je cherhce un endroit pour y mettre ma maison et j’ai bien l’impression que je me suis perdu.- Je pourrais t’aider à trouver, qu’en dis tu ?

-Mais... tu es trop grand!Il n’y a pas assez de place dans ma maison pour un chat géant!- Je n'ai pas besoin d'un toit, seulement d'un ami.»

Ernest était ravi. Depuis ses fenêtres, il voitles montagnes se mêler avec le ciel. Et derrière chaque montagne, la promesse d’une aventure nouvelle.