Ephémérides G.L.
Semaine du 17 au 23 août 2019
RESUME : En RDC, le nouveau gouvernement n’est toujours pas en place.
Le Premier ministre a annoncé cette semaine qu’il le serait au début de la
semaine prochaine, tandis que la coalition menée par l’ancien président
Kabila dément toute manœuvre d’obstruction (RDC_5). Par ailleurs, le
gouverneur de Kinshasa qui appartient au camp de Joseph Kabila a
procédé à des nominations et à des permutations de bourgmestres des 24
communes de la capitale, ce qui suscite un tollé général au sein de la société
civile entre autre (RDC_7). Enfin, on relèvera qu’une coalition d’ONG
appelle le nouveau président à lever toutes les entraves au bon
fonctionnement des organisations humanitaires et la reconnaissance légale
de leur action (RDC_6).
Sur le plan diplomatique, le président Tshisekedi s’est rendu au 39ème
sommet de la SADC au cours duquel il a plaidé pour une coalition régionale
pour éradiquer le « terrorisme » dans l’est de son pays : la SADC s’est
engagée à soutenir tout effort en vue de la pacification en RDC, mais aucun
engagement précis n’a été pris (RDC_11)
Dans ce domaine, trois personnes ont été tuées lors d’une manifestation
contre l’insécurité qui sévit dans la région de Beni (RDC_1). Au Sud Kivu,
la situation sécuritaire se dégrade dans le territoire d’Uvira où sévissent des
combattants Maï-Maï coalisés avec des combattants du FNL burundais
(RDC_2).
Dans la province de l’Ituri, des hommes armés non identifiés ont tué
plusieurs personnes dans le territoire d’Irumu (RDC_3), tandis que des
rebelles ougandais de l’ADF ont pillé un centre commercial dans le même
territoire (RDC_3_1).
Enfin, dans la province du Lualaba, des heurts ont eu lieu entre les forces
de sécurité et des creuseurs artisanaux opérant sur un site de la compagnie
minière de Tenke-Fungurume (RDC_4).
Dans le domaine de la santé, un cas d’Ebola est survenu pour la première
fois dans le territoire de Mwenga au Sud Kivu (RDC_9) : à ce sujet, on
signalera que la frontière entre le Rwanda a ordonné la fermeture de sa
frontière avec la RDC pendant plusieurs jours (RWA_2). Par ailleurs, une
épidémie de rougeole a déjà fait 2.700 victimes en RDC (RDC_10).
Su le plan économique, le président Tshisekedi s’est rendu à Matadi à un
forum sur la fourniture d’électricité en RDC, fourniture qui ne touche que
15% de la population congolaise : au cours de ce forum, le président a
promis qu’il ferait de ce sujet la priorité da son mandat (RDC_8).
Au Burundi, on relèvera la mort d’un militant du CNL d’Agathon Rwasa
lequel accuse des jeunes du parti au pouvoir de l’avoir assassiné (BUR_1).
Au Rwanda, HRW fait état de la disparition d’un journaliste et d’un
opposant du parti FDU (RWA_1)
Sur le plan régional, on signalera que les présidents ougandais et rwandais
ont signé un accord mettant fin à la tension qui règne depuis un certain
temps entre les deux pays, un accord qui a été salué par les présidents de la
RDC et de l’Angola (OUG_1).
BURUNDI
Vie politique…
(BUR_1) RFI – 19/8
Le principal parti d'opposition, le Conseil national pour la liberté (CNL) déplore la mort d'un
de ses militants et plusieurs blessés dans une embuscade dans la nuit de dimanche à lundi 19
août.
Selon le Conseil national pour la liberté (CNL), l'incident a eu lieu à une quinzaine de
kilomètres de Muyinga où quelque 300 militants s'étaient rassemblés pour une réunion. Ils
auraient été attaqués sur le chemin du retour par des dizaines de personnes armées de
machettes.
Le président du CNL, Agathon Rwasa, accuse des jeunes acquis au parti au pouvoir d'être à
l'origine de l'attaque, et pointe la responsabilité des autorités dans cette affaire. « Ne trouvant
pas de moyens de transport, ils avaient résolu de passer la nuit à Muyinga à la permanence du
parti CNL, mais la police les en a empêchés », raconte-t-il. Selon lui, le commandant de la
police de Muyinga les a chassés de la ville « comme de vulgaires délinquants ».
Arrivés à quelques dizaines de kilomètres de Muyinga, ils ont été attaqués. Une personne a
succombé à ses blessures et sept sont maintenant alitées à Muyinga.
Agathon Rwasa, président du CNL
Ces derniers temps, le CNL dénonce régulièrement des actes de harcèlement et d'intimidation
politique. Le parti assure que 18 de ses permanences ont été vandalisées ces deux derniers
mois.
OUGANDA
(OUG_1) AFP – 21/8
Les présidents du Rwanda et de l'Ouganda ont signé mercredi en Angola un accord destiné à
mettre fin aux tensions opposant les deux voisins.
Les relations entre les présidents rwandais Paul Kagame et ougandais Yoweri Museveni se
sont détériorées au cours des derniers mois au point d'amener ces anciens alliés à s'accuser
mutuellement d'espionnage, assassinat politique et ingérence dans les affaires intérieures de
l'autre pays.
Le protocole d'accord qu'ils ont conclu a été signé à Luanda en présence des présidents de
l'Angola, Joao Lourenço, de la République démocratique du Congo, Felix Tshisekedi, et du
Congo, Denis Sassou Nguesso. Après la cérémonie, le président Kagame a dit ne s'attendre à
aucun problème dans sa coopération "plus précise avec le président Museveni pour traiter ce
que nous nous sommes engagés à traiter".
Les tensions entre le Rwanda et l'Ouganda ont provoqué la fermeture de la frontière entre les
deux pays en février. A cette date, le Rwanda a brusquement interdit à ses ressortissants de
traverser la frontière commune, un point de passage essentiel au commerce de la région,
frontière également fermée aux Ougandais souhaitant exporter au Rwanda. En mars, le
Rwanda avait publiquement accusé l'Ouganda d'avoir enlevé des Rwandais et de soutenir des
rebelles voulant renverser son gouvernement.
M. Museveni a admis avoir rencontré, mais assure ne pas soutenir, les rebelles anti-Kagame.
Ses services ont accusé des Rwandais d'Ouganda d'espionnage et certains d'entre eux ont été
arrêtés ou expulsés. En mai, la police ougandaise avait aussi accusé des soldats rwandais
d'avoir pénétré sur son territoire et d'y avoir tué deux hommes, ce que Kigali avait démenti.
Faute de solution, les tensions entre les deux hommes forts risquaient d'entraîner leurs voisins
dans leur conflit et de menacer l'intégration des économies de la région et sa stabilité.
Le dirigeant angolais, le président Lourenço, a salué l'accord de mercredi qui, a-t-il dit,
illustre "leur volonté de surmonter le conflit".
RDC
Sécurité, Armée…
- Kivu
(RDC_1) AFP – 19/8
Trois personnes ont été tuées lundi par balles par la police lors d'une manifestation contre
l'insécurité dans une région de l'est de la République démocratique du Congo (RDC), où des
tueries sont quasi quotidiennes, a-t-on appris d'un responsable local.
"Il y avait une manifestation au cours de laquelle trois personnes viennent de mourir: un jeune
garçon d'environ 25 ans a reçu une balle au niveau de l'abdomen, il est mort à l'hôpital; un
pygmée a été atteint par balle, il est mort sur place; un enfant a été atteint aussi par balle et est
aussi décédé", a déclaré l'administrateur du territoire de Beni dans la province du Nord-Kivu,
Donat Kibwana, à l'AFP.
Cet incident a eu lieu à Oicha, cité située à 30 km au nord de la ville de Beni. Les
manifestants protestaient contre une attaque survenue la veille et attribuée aux milices
ougandaises musulmanes des Forces démocratiques alliées (ADF), au cours de laquelle deux
personnes avaient été tuées.
"La police a dispersé les manifestants par des tirs à balles réelles et du gaz lacrymogène, pour
l'instant le bilan est de trois morts dont une femme pygmée", a accusé la présidente de la
société civile du territoire de Beni, Noëlla Katongerwaki.
Les activités sont "paralysées dans la cité d'Oicha. Nous demandons à l'armée de faire son
travail. Nous ne pouvons pas comprendre que notre armée n'arrive toujours pas à nous
sécuriser contre les ADF", a ajouté un autre activiste, Janvier Kasairio.
(RDC_2) Radio Okapi – 20/8
La situation sécuritaire se détériore dans la plaine de la Ruzizi en territoire d’Uvira au Sud-
Kivu, notamment vers l’axe des moyens plateaux de Kahanda, a alerté lundi 19 août l’ONG
ACMEJ (Association contre le mal et l’encadrement de la jeunesse basé à Katogota). Cette
organisation a dénoncé la nouvelle coalition entre les Maï-Maï Buhirwa et les rebelles
burundais du FNL, qui se sont déployés sur les collines et montagnes des moyens plateaux de
Lemera, là même où des nouvelles unités commando des FARDC sont déployées.
Dans une lettre d’alerte publiée lundi, l’ACMEJ souligne que ces miliciens locaux et
étrangers sont déployés sur les collines et montagnes des moyens plateaux de Lemera.
La semaine dernière, des combattants de la coalition des Maï-Maï Buhirwa, Kijangala et des
rebelles burundais du FNL ont enlevé deux bergers après avoir été aperçus au village de
Ndolera, à 17 km au nord-ouest de Bwegera. Les victimes ont ensuite été relâchées, après
avoir payé une rançon de deux vaches, selon cette ONG locale. Un jour après, quatre hommes
ont été enlevés par des combattants Maï-Maï au village de Katekama au cours d’une
embuscade tendue à un véhicule sur la route nationale numéro cinq. Le motif réel de cet
enlèvement n'est pas connu. Les FARDC ont tiré des coups de feu faisant fuir les Maï-Maï
vers les buissons de Ruhuru et de Ruhatya, à 8 km au nord-est de Sange, poursuite la même
lettre d’alerte.
D’autres cas braquages ont été signalés la semaine dernière à Butole sur des civils en
provenance du marché de Rubanga. Les victimes ont été dépouillés et tabassés par les
assaillants.
Des affrontements entre ces miliciens coalisés contre les FARDC ont été signalés à
Kahanda/Lemera, d’après la même source.
Contacté par Radio Okapi à ce sujet, le commandant du 123e bataillon commando des
FARDC, lieutenant-colonel Gabriel Lusanga, confirme qu’après l’incident de Kahanda la
semaine dernière, ses troupes ont repris le contrôle de la situation qui est devenue tout est
calme.
L’ACMEJ souligne cependant que les populations civiles ont du mal à se rendre dans leurs
champs. Certains paysans se disent paniqués en observant des miliciens fortement armés.
- Ituri
(RDC_3) Radio Okapi – 20/8
Des hommes armés non identifiés ont abattu, lundi 19 août, trois personnes vers la colline
Dragon sur le tronçon Bunia-Kasenyi en territoire d’Irumu (Ituri). Selon le chef de secteur de
Bahema Sud, Kataloho Takumara, deux marchandes et un taximan sont parmi les victimes.
Ces personnes se rendaient à Kasenyi au bord du lac Albert sur une moto. Elles sont tombées
dans une embuscade tendue par des hommes armés à 16 h30 vers la colline Dragon sur le
tronçon Bunia-Kasenyi. Les hommes armés ont alors ouvert le feu sur ces gens qui sont morts
sur-le-champ, rapporte Kataloho Takumara. Ces coupeurs de route ont dépouillé les victimes
de leurs pardessus qui contenaient de l’argent ainsi que de téléphones.
Le chef de Bahema Sud qui se trouvait à moins d’un kilomètre du lieu de drame a aussitôt
alerté les militaires. Ils sont vite intervenus pour traquer les assaillants. Un échange de tirs
s'en est suivi entre les deux parties, rapporte le porte-parole des FARDC en Ituri, le lieutenant
Jules Ngongo. Il ajoute qu’un de ces coupeurs de route a été blessé par balles. L’un d’eux a
abandonné son arme du type AK47 qui a été récupérée par les FARDC.
Les usagers de cette route s’inquiètent de la multiplication des cas de tueries sur cet axe. Ils
exigent le renforcement de la présence des soldats le long de cette route pour garantir la
sécurité des personnes de leurs biens.
(RDC_3_1) Radio Okapi – 23/8
Les rebelles des ADF ont attaqué vendredi 23 août matin le centre commercial d’Izinga en
chefferie de Bahema Boga. Selon la société civile locale, ces ADF ont pillé certaines
boutiques et pris en otage des habitants pour transporter leur butin. Les forces loyalistes ont
repoussé les assaillants, indique le porte-parole des FARDC en Ituri, précisant que deux
rebelles et un militaire ont été blessés pendant les combats.
Des sources concordantes rapportent que des rebelles ADF lourdement armés sont entrés vers
5 heures du matin par l’aérodrome de Boga, en tirant plusieurs coups de feu. Ces hommes
armés sont passés par l’hôpital général avant d'atteindre le centre commercial d’Izinga où ils
ont pillé plusieurs boutiques. Ils ont ensuite pris en otage certains habitants pour transporter
leur butin, selon des sources de la société civile.
Selon cette structure citoyenne, les FARDC, alertées tôt le matin, sont intervenues en retard
après le retrait de ces ADF. Le porte-parole de l’armée en Ituri, le lieutenant Jules Ngongo,
affirme plutôt que ce sont les Forces loyalistes qui ont stoppé l’avancée de ces rebelles, dont
l’objectif était de piller l’hôpital. Elles les ont repoussés, d'après lui, vers l’aérodrome où des
combats se sont poursuivis dans l’avant-midi. Le lieutenant Ngongo affirme que deux rebelles
ADF et un soldat ont été blessés par balles dans les affrontements.
Un rebelle ADF en errance a été également capturé avec son arme par la population puis
remis aux autorités militaires, affirment des sources locales. Jusqu’à la mi-journée, un calme
précaire était observé dans le milieu, mais toutes les activités étaient paralysées à Boga-
centre.
- Lualaba
(RDC_4) AFP – 19/8
Une personnes a été tuée dimanche dans des heurts entre des forces de sécurité et des
creuseurs artisanaux autour des concessions de Tenke Fungurume Mining (TFM), la plus
importante société minière du sud-est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris
lundi de source officielle.
Ces violences ont éclaté dimanche vers 13H00 dans la province du Lualaba, lorsqu'un camion
de minerais appartenant à des creuseurs artisanaux a été intercepté par des policiers, un acte
considéré comme une tracasserie visant à saisir leur production. "Le bilan de l'opération de
rétablissement de l'ordre public menée dimanche par la police et l'armée est d'un mort, une
femme, et de quelques blessés par balles perdues qui sont pris en charge par le gouvernement
provincial", a déclaré Deogratias Kapenda, ministre provincial de l'Intérieur du Lualaba. "La
circulation entre Lubumbashi et Kolwezi interrompue dimanche à cause de ces incidents a été
rouverte. La situation est sous contrôle des autorités", a-t-il ajouté, indiquant qu'il se trouvait
sur place à Fungurume situé à mi-chemin entre Lubumbashi (Haut-Katanga) et Kolwezi
(Lualaba).
"Ce sont les militaires qui ont pu calmer la situation. Ils ont tiré des balles réelles sur les
manifestants constitués des creuseurs et une partie de la population. Une femme d'une
quarantaine d'années a été tuée sur le coup et neuf personnes sont blessées par balles", a pour
sa part déclaré Déo Maloba, porte-parole de la société civile de Fungurume.
Chassés des concessions minières de TFM le 19 juin, des creuseurs artisanaux ont indiqué à
l'AFP qu'ils exploitent désormais des gisements situés sur des montagnes, loin du périmètre
des mines de TFM, accusant des policiers de leur arracher leurs productions pour les revendre
à des comptoirs tenus par des Chinois. "Même sur les montagnes, c'est toujours dans la
concession de TFM", a réagi un responsable de cette firme.
Tenke Fungurume dispose de gisements qui constituent une des plus importantes réserves de
cuivre et de cobalt connues au monde, selon le site de la société. En mai 2016, l'actionnaire
américain Freeport-McMoran a vendu ses parts à la firme chinoise China Molybdenum pour
2,6 milliards de dollars.
Vie politique…
(RDC_5) Belga – 16/8
Le Premier ministre congolais désigné, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, a affirmé vendredi
espérer présenter en "début de la semaine prochaine" la composition de son gouvernement
sous la forme d'une "mouture" avalisée par les deux composantes de la future coalition, le
camp du président "honoraire" Joseph Kabila Kabange et celui de son successeur, Antoine
Félix Tshisekedi Tshilombo.
Les deux composantes de la future coalition, le Front commun pour le Congo (FCC), la
plateforme de M. Kabila, et Cap pour le changement (Cach, la coalition de M. Tshisekedi),
négocient depuis des mois la formation d'un gouvernement central dirigé par M. Ilunga -
désigné le 20 mai pour en prendre la tête -, mais sur fond d'exclusive mutuelle.
M. Tshisekedi a recalé mercredi pour non respect de la parité entre hommes et femmes la liste
de ministres qui lui avait été proposée par les deux plateformes, alors que le parlement de la
République démocratique du Congo (RDC) doit se réunir à partir de lundi en session
extraordinaire pour approuver la nouvelle équipe gouvernementale avant son entrée en
fonction.
"Des contacts qu'il a pris ce jour (le vendredi) 16 août 2019 avec chacun des coordonnateurs
(du FCC et de Cach, à savoir Néhémie Mwilanya et Jean-Marc Kabunda-a-Kabund, ndlr), le
Premier ministre espère recevoir aujourd'hui ou demain (samedi, NDLR) le travail corrigé,
complété et validé par la structure de chaque plateforme", indique un communiqué de la
Primature reçu vendredi soir par l'agence Belga à Bruxelles.
Lire aussi sous :
https://www.radiookapi.net/2019/08/19/actualite/politique/rdc-sylvestre-ilunga-presentera-la-
derniere-mouture-de-son-equipe
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/rdc-le-camp-kabila-assure-presenter-des-nouvelles-figures-
pour-le-gouvernement-20190820
http://www.rfi.fr/afrique/20190821-rdc-le-fcc-dement-toute-obstruction-formation-
gouvernement
(RDC_6) AFP – 20/8
Une coalition d'organisations congolaises a appelé le président Félix Tshisekedi à lever les
"entraves" au bon fonctionnement des organisations humanitaires en République
démocratique du Congo, notamment leur non reconnaissance légale, dans une lettre consultée
mardi par l'AFP.
Parmi les entraves figurent les "ordonnances présidentielles de fonctionnement" en vertu
desquelles "la quasi-totalité des ONG attendent depuis plus de vingt ans la reconnaissance
légale de leur action par l'État congolais", écrivent les signataires. La coalition est constituée
de cinq regroupements d'associations qui revendiquent 375 membres (ONG).
Par ailleurs, "la difficile obtention et le caractère dispendieux des visas pour les personnels
internationaux des organisations entravent le déploiement des équipes et (ont un impact
négatif sur) les budgets humanitaires", note la coalition.
Pour ces militants, "l'environnement réglementaire en RDC ne favorise pas le développement
de l'action humanitaire". Ils estiment néanmoins que "ces barrières peuvent être levées" sous
le régime de M. Tshisekedi, issu de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS,
parti historique de l'opposition).
Avec ses "12,8 millions de personnes dans le besoin d'une assistance humanitaire", la RDC
est considérée comme le théâtre de la troisième plus grave crise humanitaire de la planète,
rappelle la coalition, relayant les estimations de l'Onu pour l'année 2019.
Les ONG signataires de la lettre adressée au président sont basées dans les provinces du
Nord-Kivu et Sud-Kivu (est), au Tanganyika (sud-est) où un conflit meurtrier entre les
pygmées et les bantous sévit depuis plusieurs années et au Kasaï (centre). Cette dernière
région a été le théâtre de violences entre les forces de sécurité et des miliciens entre 2016-
2017.
Le service de communication de la présidence a affirmé à l'AFP que cette "lettre a été
effectivement déposée, mais (que) la réponse n'est pas automatique". M. Tshisekedi dirige la
RDC depuis janvier dernier.
(RDC_7) Belga – 21/8
Le gouverneur de la ville-province de Kinshasa, Gentiny Ngobila Mbaka, a procédé à la
nomination d'autorité ou à la permutation - tout aussi contestée - des bourgmestres de
certaines des 24 communes que compte la capitale congolaise, sans attendre des élections
locales sans cesse reportées en République démocratique du Congo (RDC). Il s'est attiré les
foudres de la société civile, de l'Eglise catholique et d'un parti de la coalition présidentielle.
C'est pour "assurer la continuité des services publics de l'État, en attendant l'organisation des
élections municipales et locales", que "sur proposition du ministre provincial en charge de
l'intérieur que le chef de l'exécutif provincial a désigné, à titre provisoire, les titulaires et leurs
adjoints dans certaines communes de Kinshasa, dans un arrêté publié mardi - après qu'un texte
très similaire eut circulé sur les réseaux sociaux avant d'être démenti -, rapporte la presse
kinoise.
M. Ngobila - issu du camp de l'ancien président Joseph Kabila et ex-gouverneur de la
province troublée du Kasaï, théâtre de violences récentes - a justifié sa décision par la
nécessité de redynamiser la gouvernance des entités territoriales décentralisées (ETD) et de
combler les vacances aux postes de bourgmestres et bourgmestres adjoints créées notamment
par les élections législatives et sénatoriales ayant porté certains bourgmestres au parlement"
national le 30 décembre dernier, a-t-il expliqué, selon la presse locale.
Cette décision a provoqué un tollé général à Kinshasa. La nomination et la permutation "à
titre provisoire" des bourgmestres de quelques communes de Kinshasa, est une atteinte à la
démocratie, parce que le pays attend l'organisation des élections locales, a affirmé mercredi le
secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO, l'épiscopat
représentant la puissante église catholique congolaise), l'abbé Donatien Nshole.
Le président de l'ONG Association congolaise pour l'accès à la justice (Acaj), l'avocat
Georges Kapiamba, a pour sa part appelé le gouverneur de Kinshasa à démissionner de ses
fonctions. "L'Acaj va demander formellement au gouverneur de la ville de Kinshasa de
revenir sur son arrêté car il n'en a pas de compétence légale. Seul le ministre de l'intérieur
peut nommer les bourgmestres à titre provisoire", a déclaré Me Kapiamba sur son compte
Twitter.
Un raisonnement partagé par le coordonnateur de la Nouvelle société civile congolaise
(NSCC), Jonas Tshiombela, qui a affirmé dans un communiqué que M. Gentiny n'a pas
qualité, même à titre provisoire, de nommer ou de permuter les dirigeants des communes. Ces
prérogatives reviennent exclusivement au président de la république, Antoine Félix
Tshisekedi Tshilombo, a-t-il ajouté.
Même les militants de l'Union pour la Nation congolaise (UNC), le parti de Vital Kamerhe,
un ex-allié de M. Kabila devenu directeur de cabinet de M. Tshisekedi, ont exprimé leur
mécontentement en manifestant dans la commune kinoise de Kasa-Vubu. Ils reprochent au
gouverneur Gentiny de ne pas avoir pris compte l'UNC dans les désignations de mardi, sans
tenir compte de l'accord de partage du pouvoir conclu par M. Tshisekedi et l'ancien président
Kabila.
Economie, Finances…
(RDC_8) Radio Okapi – 20/8
Avec ses deux barrages hydro-électriques Inga I et II, inaugurés en 1971 et 1982, la desserte
en énergie électrique en RDC ne touche qu’à peine 15% de la population, selon les
statistiques du ministère du Plan qui datent de 2018.
Pour « transformer l’immense capacité hydroélectrique du pays en un moteur de
développement socio-économique pour le peuple congolais d’abord, la sous-région et
l’Afrique », la présidence de la République organise à partir du 20 août 2019 un forum sur
l’énergie électrique à Matadi, capitale provinciale du Kongo-Central.
La faible production suivie d’une faible distribution de l’énergie électrique n’a pas contribué
au développement du pays. L’industrie congolaise a dû recourir à un moment à l’importation
de l’électricité des pays voisins pour alimenter les usines de traitement des minerais dans les
provinces qui constituaient autrefois le Katanga. Il existe pourtant depuis près de 30 ans à côté
d’Inga I et II, le projet ambitieux d’Inga III, qui pourrait produire 11 000 mégawatts,
suffisants pour éclairer la RDC et une bonne partie de l’Afrique.
Les participants au forum de Matadi vont réfléchir sur l’état des lieux, la gestion et l’impact
de l’énergie sur l’industrie et le développement rural, ainsi que la stratégie de financement du
développement du secteur de l’énergie. Ils vont aussi s’intéresser à la prospective du secteur
de l’électricité, la solution à la faiblesse du taux de desserte nationale en électricité, au déficit
énergétique de la grande industrie extractive, aux prospectives du secteur de l’électricité et les
réformes du secteur de l’électricité, annoncent les organisateurs.
Le président congolais Félix Tshisekedi est annoncé à ces assises.
Lire aussi sous :
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/rdc-tshisekedi-fait-de-l-electricite-la-priorite-economique-
de-son-mandat-20190820
https://fr.africanews.com/2019/08/21/la-rdc-s-inquiete-pour-sa-foret-faute-d-energie-
electrique/
Conditions sociales, Santé…
(RDC_9) Radio Okapi – 16/8
Une mère et son enfant ont été confirmés positifs à Ebola, à Mwenga, dans la province du
Sud-Kivu, a annoncé vendredi 16 août l’OMS en RDC sur son compte Twitter. La
commission chargée de la riposte contre la maladie déclare que la femme porteuse du virus
était venue de Goma en visite familiale à Kilungutwe, où elle est décédée dans la nuit. L‘un
de ses enfants, un nourrisson déclaré aussi positif, est encore en vie.
Il s’agit de premiers cas d’Ebola dans cette province. Les deux cas ont été signalés au village
Kilungutwe à la limite avec le territoire de Walungu à 100 km de la ville de Bukavu. Dès que
l'alerte a été donnée le jeudi au soir, les équipes d'intervention étaient arrivées sur place pour
soigner, suivre les contacts et commencer la vaccination, ajoute l’OMS.
Le gouverneur du Sud-Kivu, Théo Ngwabidje, confirme que tous les cas de contact sont en
train d’être répertoriés par les équipes de riposte. Il appelle la population locale au calme : «
J’appelle la population du Sud-Kivu à garder son calme et à continuer à faire confiance aux
autorités politico-administratives et sanitaires qui ont pris toutes les dispositions utiles pour
protéger toute la population. Nous tenons à rassurer les provinces limitrophes ainsi que les
pays voisins que toutes les mesures sont prises pour renforcer la surveillance aux points
d’entrée et de contrôle sanitaire.»
Lire aussi sous :
https://www.nouvelobs.com/sante/20190819.AFP2730/ebola-en-rdc-un-deuxieme-deces-
dans-le-sud-kivu.html
(RDC_10) AFP – 17/8
Une épidémie de rougeole a provoqué plus de 2.700 décès entre janvier et début août en RDC,
y faisant plus de morts en sept mois que la maladie à virus Ebola en un an, a rapporté
Médecins Sans Frontières (MSF) dans un tweet.
"L'épidémie de rougeole déclarée le 10 juin dernier est la plus meurtrière que la République
Démocratique du Congo (RDC) ait connue depuis 2011-2012. Entre janvier et début août
2019, elle a infecté plus de 145.000 personnes et entraîné 2.758 morts", selon le tweet de
MSF-RDC daté de vendredi. "Malgré l'ampleur de l'épidémie de rougeole en RDC, il y a un
manque alarmant d'acteurs et de fonds. Avec 2,5 millions de dollars mobilisés sur les 8,9
millions requis pour le plan de réponse, le contraste avec l'urgence #Ebola, qui attire des
centaines de millions de dollars, est frappant", ajoute l'organisation médicale humanitaire.
MSF affirme combattre l'épidémie de rougeole dans 13 provinces de la RDC aux côtés des
équipes locales du ministère congolais de la Santé. L'épidémie de rougeole est signalée dans
23 provinces sur 26 que compte le pays, avaient déclaré les autorités sanitaires en juin.
"Depuis le début de l'année, MSF a vacciné 474.863 enfants et pris en charge 27.439
patients", lit-on encore.
La rougeole atteint essentiellement les enfants à partir de l'âge de 5-6 mois et les jeunes
adultes.
Relations extérieures
(RDC_11) Radio Okapi – 17/8
« Je propose de créer à l’image de la coalition mondiale contre le terrorisme une coalition
régionale pour éradiquer ce fléau de l’insécurité crée par les groupes armés », a sollicité le
Président Félix-Antoine Tshisekedi ce samedi 17 juillet au 39ème Sommet de la SADC qui se
tient à Dar Es Salaam.
« Je voudrais ici solliciter, en vertu de la Charte de notre Organisation, votre solidarité envers
mon pays et son peuple, pour qu’à l’issue de cette session, nous puissions, à l’instar de la
Brigade Spéciale qui opère sous le commandement de la MONUSCO et qui avait mis en
déroute le Mouvement M23, prendre la ferme résolution de renforcer les Forces Armées de la
République Démocratique du Congo, d’en finir définitivement avec tous ces mouvements qui
sèment la mort et la désolation au sein de nos populations », a proposé le Président de la
RDC.
Il a, dans son discours, pris l’engagement solennel de faire en sorte que la RDC recouvre
rapidement dans sa partie Est, la paix et la stabilité pour lui permettre de contribuer
efficacement au processus d’intégration sous-régionale.
« C’est pourquoi j’ai élaboré un vaste programme pour le rétablissement de l’autorité de l’Etat
visant à mettre un terme à l’insécurité qui sévit encore dans sa partie Est, et favorisant la
réconciliation de tous les fils et filles de mon pays. Ceci aura comme conséquence
l’instauration d’un Etat de droit et l’amélioration du climat des affaires », a promis M.
Tshisekedi.
Lire aussi sous :
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dextremisme-et-de-terrorisme-perpetres
RWANDA
Vie politique…
(RWA_1) Belga – 16/8
Un journaliste rwandais, Constantin Tuyishimire, et un membre de l’opposition, Eugène
Ndereyimana, n’ont pas réapparu un mois après leur disparition lors de deux incidents
distincts, a affirmé jeudi l’ONG de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW).
Leurs proches n’ont aucune nouvelle d’eux et les autorités n’ont donné aucune information
sur leurs enquêtes, a précisé HRW dans un communiqué.
Eugène Ndereyimana, membre de l’opposition affilié au parti non enregistré Forces
démocratiques unifiées (FDU)-Inkingi, est porté disparu depuis le 15 juillet dernier, quand il a
manqué une réunion à Nyagatare, dans la province de l’Est du Rwanda. Ses collègues, qui
étaient en contact avec lui alors qu’il était en route, affirment qu’il n’est jamais arrivé, selon
l’ONG.
Dans un autre incident apparemment sans rapport, un journaliste de la chaîne TV1 Rwanda
qui couvre le nord du pays, Constantin Tuyishimire, est porté disparu depuis le 16 juillet,
alors qu’il était censé être en reportage dans le district de Gicumbi, ont indiqué à HRW des
personnes proches de ce journaliste.
« Ces incidents sont les derniers en date d’une longue série de disparitions suspectes,
d’arrestations pour des motifs politiques et de détentions illégales au Rwanda, en particulier
de personnes soupçonnées d’être des opposants ou des détracteurs du gouvernement », a
déclaré le directeur pour l’Afrique centrale à Human Rights Watch, Lewis Mudge. « Les
autorités devraient mener des enquêtes transparentes et crédibles sur ces disparitions et faire
rendre des comptes aux personnes qui en sont responsables », a-t-il ajouté.
Il n’est pas possible à ce stade d’établir avec certitude un lien entre la disparition de
Tuyishimire et son activité professionnelle ou entre celle de Ndereyimana et son activité
politique, a précisé HRW.
Le Bureau d’enquêtes rwandais (Rwanda Investigation Bureau, RIB) a informé TV1 Rwanda
le 23 juillet que M. Tuyishimire s’était probablement enfui en Ouganda à cause de dettes
impayées, alors que ses proches n’ont pas été en mesure de confirmer cette hypothèse et sont
sans nouvelles de lui.
Selon HRW, les disparitions pour des motifs politiques ne sont pas une nouveauté au
Rwanda, et elles font rarement l’objet d’enquêtes crédibles et transparentes.
Dans une déclaration, le parti FDU-Inkingi a affirmé que la présidente du parti, Victoire
Ingabire, et l’épouse de M. Ndereyimana avaient informé le RIB de sa disparition 48 heures
plus tard, le 17 juillet. Depuis lors, elles n’ont reçu aucune information sur l’enquête.
La disparition de cet opposant intervient cinq mois seulement après la mort dans des
circonstances mystérieuses d’Anselme Mutuyimana, un assistant de Mme Ingabire.
Le parti a affirmé que le cadavre de M. Mutuyimana avait été découvert dans une forêt dans le
nord-ouest du Rwanda et qu’il présentait des marques de strangulation. Le RIB avait déclaré à
l’agence Reuters qu’il ouvrait une enquête, mais il n’a rendu public aucun constat et n’a
donné aucune information aux collègues de M. Mutuyimana depuis. Avant sa disparition, ce
membre des FDU-Inkingi venait d’être libéré de prison, où il avait purgé une peine de six ans
avec le secrétaire général du parti, Sylvain Sibomana, pour avoir organisé une réunion en
2013.
Relations extérieures
(RWA_2) Radio Okapi – 20/8
Congolais et Rwandais traversent de nouveau facilement la frontière Ruzizi 1er qui sépare les
deux pays dans la province du Sud-Kivu depuis ce mardi 20 août. Cette reprise intervient
deux jours après que le Rwanda a procédé au refoulement au niveau de la frontière des
Congolais supposés originaires du territoire de Mwenga, où deux cas de maladie à virus Ebola
ont été détectés.
Plusieurs milliers des citoyens congolais et rwandais ont eu de la peine lundi à traverser la
frontière Ruzizi 1er. Le Rwanda arguait que les détenteurs des cartes portant la mention
territoire de Mwenga étaient susceptibles de propager la maladie à virus Ebola. Réagissant à
cette mesure unilatérale de son voisin, la RDC a elle aussi interdit aux Rwandais de traverser
la frontière jusqu’à Bukavu.
La partie rwandaise n’a pas tardé à réagir. Lundi, une délégation venue de Kigali a rencontré
les autorités de la province du Sud-Kivu à Bukavu. Les deux parties ont alors convenu de
laisser le libre passage aux personnes qui ne présentent pas des signes de maladie à virus
Ebola, quelle que soit leur lieu de provenance.
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