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201

2 Villes d’avenir gens d’innovation

VOLUME 3 NUMÉRO 2

TOURNANT CRUCIAL POUR LES MUNICIPALITÉS

TRANSMETTRE LA SAGESSE pour le futur des municipalités

LES VILLES PASSENT À L’ACTIONpour un avenir vert

PP 416145284,95 $

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Mot du président de l’UMQ

Dans la foulée du Sommet sur le milieu municipal, mis sur pied par l’Union des

municipalités du Québec en mars 2011, j’ai annoncé l’élaboration d’un livre blanc

sur l’avenir des municipalités, un exercice sans précédent pour ce secteur.

Cette vaste réflexion, qui porte aussi sur le rôle des élus municipaux dans cette

nouvelle réalité, est une occasion de jeter un regard sur les grands défis qui

nous concernent tous comme société et de nous mobiliser pour l'avenir de nos

communautés.

Au cours des 50 dernières années, le milieu municipal a connu une évolution hors

du commun. À l’image du Québec, il a vécu des transformations profondes qui

l'ont peu à peu façonné.

Le vieillissement de la population, les besoins des nouvelles générations,

la globalisation de l'économie, les changements climatiques et les innovations

technologiques ont déjà changé de bien des façons nos milieux et les transfor-

meront davantage dans l'avenir.

Dès à présent, nous avons le devoir d’imaginer les moyens et les conditions

à rassembler pour permettre à la municipalité de demain de disposer des outils

nécessaires à son essor. Ainsi, les élus et élues qui seront aux commandes

dans 10, 15 ou 20 ans pourront s’appuyer sur le travail et la vision de ceux

et celles d’aujourd’hui ainsi que sur la contribution inspirante des citoyens et

des organisations.

Nous y gagnerons tous, tant comme citoyens que comme représentants de

tous les ordres de gouvernement et organisations de la société civile, à inventer

des outils plus efficients pour moderniser les bases des municipalités. Ainsi,

celles-ci pourront mieux jouer leur rôle de catalyseur de la prospérité écono-

mique et de générateur de progrès social et culturel.

C'est dans cet esprit que je vous convie à parcourir les pages de cette édition

spéciale du magazine Élites, entièrement consacrée à la municipalité de l’avenir.

Bonne lecture !

Éric ForestPrésident de l’Union des municipalités du Québecet maire de Rimouski

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6 — Villes d’avenir – édition 2012

Mot de la rédaction

Défis d'avenir : voir loin, séduire, agir

Les villes passent à l’action pour un avenir vert

Le Plan métropolitain de développement et d’aménagementUnanimité et défis

Finances municipalesUne étape charnière

Transmettre la sagessepour le futur des municipalités

7

9

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29

ÉDITORIAL

GatineauDes projets plein la ville

Saint-JérômeEn excellente position au Canada pour sa qualité de vie

Repentigny Une culture qui s’acquiert, un espace qui se conquiert

CandiacLa ville sous les arbres

VarennesLa créativité en action

LévisUn pour tous, tous pour un

La PrairieL’avenir dès maintenant

34

36

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TRIBUNE DES MAIRES ET DES MAIRESSES

VILLES D’AVENIR, GENS D’INNOVATION

Sommaire

ÉDITEURJacques Boisvert

RÉDACTRICE EN CHEFDanielle Ouellet

ÉQUIPE DE RÉDACTIONAlexandre Côté, Gilles Drouin, Danielle Ouellet,François Perreault et Binh An Vu Van

RÉVISION ET CORRECTION D’ÉPREUVESCatherine Faucher, Hélène Larue et Hélène Roy

DIRECTION ARTISTIQUE ET INFOGRAPHIECarole Bordeleau

ILLUSTRATION EN PAGE COUVERTURE Istockphoto par Oleksandr Bondarenko

PUBLICITÉ Zoé Lafond, directrice des ventes

IMPRESSION Imprimeries Transcontinental S.E.N.C.2850, rue Jean-PerrinQuébec (Québec) G2C 2C8

DISTRIBUTION EN KIOSQUES Messageries de Presse Benjamin

ENVOI DE POSTE — PUBLICATIONS Convention no PP 41614528

ADRESSE DE RETOUR 599, boulevard Sir-Wilfrid-LaurierBelœil (Québec) J3G 4J1

Dépôts légaux — Bibliothèque et Archives Canada et Bibliothèque nationale du Québec, 2010.

La direction laisse aux auteurs l’entière responsabilité de leurs textes. Elle se dégage de toute responsabilité face au matériel non sollicité. Toute demande de reproduction doit être adressée par écrit à l’éditeur.

Élites est publié par Jacques Boisvert Communications inc.

599, boulevard Sir-Wilfrid-LaurierBelœil (Québec) J3G 4J1

Téléphone: 450 446-2006 Sans frais: 1 866 446-3185 Télécopieur: 450 446-1442

[email protected] www.jacquesboisvert.com

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LES ASTRES SONT BIEN ALIGNÉS POUR QUE S'INSTAURE UN NOUVEAU PARADIGME DANS LE MONDE MUNICIPAL.

Le partenariat financier entre le gouvernement et les municipalités est sur la sellette,

le rôle des dirigeants s'est modifié et leurs responsabilités se sont accrues, l'environ-

nement est au premier rang des préoccupations dans un nombre croissant de villes,

les changements démographiques exigent une réorganisation des services et l'arrivée

d'une génération de jeunes élus dynamise les discussions. Culture et économie font

désormais bon ménage tandis que la qualité de vie est devenue une valeur essentielle.

De plus, l'adoption récente du Plan métropolitain d'aménagement et de développe-

ment (PMAD) oriente concrètement le développement des villes et des municipalités

du Grand Montréal, où réside environ la moitié de la population du Québec.

De nombreuses municipalités sont déjà engagées dans cette mouvance active qui

est en train de modifier leur visage. La « Tribune des maires et des mairesses » de

cette parution d'Élites présente des femmes et des hommes d'action qui mettent

toutes leurs ressources à profit pour répondre aux besoins actuels.

Tous les acteurs du monde municipal interviewés par nos journalistes témoignent de

l'effervescence qui règne actuellement dans l'univers des municipalités. Les projets

foisonnent et l'enthousiasme est palpable. L'arrimage des actions aux nouvelles

perspectives est déjà amorcé.

Danielle Ouellet

Rédactrice en chef, Élites

7Villes d’avenir – édition 2012 —

Mot de la rédaction

DANIELLE OUELLET

Tournant crucial pour les municipalités

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ne population vieillissante, une économie mondiale

en mutation, une jeunesse aux nouvelles aspirations.

Les grands défis de la société québécoise seront relevés

à l'échelle locale, et les municipalités devront se retrousser

les manches pour éviter les écueils, mais surtout pour ne

pas rater les occasions !

BOULEVERSEMENT DÉMOGRAPHIQUEC'est le plus grand défi qui attend les municipalités :

le bouleversement démographique, qui remodèlera

entièrement le paysage social et économique québécois.

Dans le Bas-Saint-Laurent seulement, jusqu'à 18 000 des

70 000 emplois existants devront être comblés d'ici 2015.

En 2031, les aînés de plus de 75 ans verront leur nombre

doubler. Pour remplir les postes laissés vacants par les

boomers, une grande séduction s'amorce dans toutes les

régions du Québec : « La compétition entre les municipa-

lités pour attirer les jeunes familles est féroce, rapporte

Éric Forest, maire de Rimouski et président

de l'Union des municipalités du Québec

(UMQ). Les villes doivent chercher à se

forger une image positive, se construire

une stratégie de marque et se positionner.

Les sites Web et les réseaux sociaux

deviennent des outils puissants pour faire

connaître leurs communautés. Par exem-

ple, Rimouski est la ville au Québec où

l'indice de bonheur est le plus élevé, et la

deuxième pour le plein air. Ce sont des

éléments importants dans un portfolio. »

Accueillir et retenir la génération Y et la

suivante, la Z, devient un enjeu vital.

Heureusement, selon l'Institut de la statistique du Québec,

les jeunes se réconcilient avec les régions et y retournent

de plus en plus. Pourquoi ? D'abord pour y occuper un

meilleur emploi, mais aussi pour le cadre de vie plus

tranquille, la proximité de la nature, l'accessibilité aux

propriétés. « Ils ont souvent étudié ailleurs, ils ont voyagé.

Ils cherchent des régions dynamiques sur le plan écono-

mique », rapporte Mathieu Vigneault, directeur général de

Place aux jeunes en région.

Défis d'avenir : voir loin, séduire, agir

Par Binh An Vu Van

9Villes d’avenir – édition 2012 —

MATHIEU VIGNEAULTDirecteur général Place aux jeunes en région

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« LA COMPÉTITION ENTRE LES MUNICIPALITÉS POUR

ATTIRER LES JEUNES FAMILLES EST FÉROCE. »

- Éric Forest

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Mais un bon emploi ne suffit pas. Les villes doivent aussi

se faire séduisantes, proposer des activités culturelles et

des loisirs variés. Plusieurs offrent des connexions sans fil

dans leurs parcs, leurs arénas, leurs installations de piscine.

C'est que la nouvelle génération est ouverte sur le monde,

cosmopolite, scolarisée et fort soucieuse de la préservation

de l'environnement : « Le rêve de nos jeunes résidents,

c'est de se baigner un jour dans une des rivières actuelle-

ment les plus polluées du Québec, la Yamaska », raconte

David Bousquet, de Saint-Hyacinthe. Des mesures simples

suffisent parfois à conquérir les familles : la ville rembourse

150 $ à celles qui achètent un ensemble de couches lavables !

ATTIRER L'IMMIGRATIONPour combler ses besoins de main-d'œuvre, le Québec

n'a d'autre choix que de compter sur l'immigration, qui

s'imposera comme principal moteur de croissance de la

population. Tous se souviendront de la malheureuse

politique d'accueil adoptée par le conseil de Hérouxville

en 2007. Cette décision a suscité la controverse, mais elle

a aussi rappelé qu'une intégration réussie repose davantage

sur la municipalité que sur les instances supérieures, plus

éloignées. Elle a aussi mis en lumière le manque d'expérience

et de ressources des petites municipalités pour l'accueil de

ces immigrants qui, traditionnellement, choisissaient les

grandes villes. « Il faudra reconnaître des partenariats avec

le gouvernement provincial, établir des ententes avec les

municipalités afin qu'elles puissent leur offrir des emplois,

un éventail de services, etc. », insiste Éric Forest. « Il faut

les aider à arrimer leurs expertises aux besoins des entre-

prises des municipalités. À certains endroits, par exemple

à Saint-Jean-sur-Richelieu, des organismes financés par

des groupes de municipalités le font avec succès, raconte

Sylvie Lacroix, directrice générale du Conseil économique

du Haut-Richelieu. Ils guident ces personnes pour s'inscrire

à l'école, connaître les commerces, s'abonner aux services

d'Hydro-Québec, etc. »

FACE AU MONDEDélocalisation de la main-d'œuvre manufacturière et

technologique, concurrence internationale, méfiance à

l'égard des institutions financières, autant de conséquences

de la mondialisation qui transforme les municipalités. « La

municipalité fait partie d'un tout international », affirme

Suzanne Roy, mairesse de Sainte-Julie et membre du Comité

sur le développement international de l'UMQ. « Elle fait

compétition non pas aux autres villes québécoises, mais

aux villes du monde entier ». « L'intervention doit être davan-

tage locale, croit Éric Forest : Portland en Oregon, par

exemple, a décidé de se développer autour de l'industrie

verte. Barcelone, qui tablait sur l'économie du textile, s'est

réorientée vers le design. Pour tirer leur épingle du jeu,

les municipalités doivent reconnaître leur propre rôle

dans la prospérité économique et développer un volet

international. »

10 — Villes d’avenir – édition 2012

DÉFIS D’AVENIR

« LE RÊVE DE NOS JEUNES RÉSIDENTS, C'EST DE SE BAIGNER

UN JOUR DANS UNE DES RIVIÈRES ACTUELLEMENT

LES PLUS POLLUÉES DU QUÉBEC, LA YAMASKA »- David Bousquet

SYLVIE LACROIXDirectrice générale Conseil économique du Haut-Richelieu

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SUZANNE ROYMairesse de Sainte-Julie

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« Les municipalités doivent travailler étroitement avec leur

centre local de développement (CLD) et avec le gouver-

nement, soutient Sylvie Lacroix. Elles doivent faire preuve

d'initiative et partager une vision commune avec toutes

les instances intéressées par le développement écono-

mique de leur territoire. »

UNE VILLE AMIE DES AÎNÉSPendant que la génération Y prend d'assaut le marché du

travail, les baby-boomers retraités exigent de plus en plus

de leur milieu de vie : « Il y a quatre ou cinq ans ans, le

budget de loisir des villes était exclusivement alloué aux

jeunes. Aujourd'hui, les jeunes retraités instruits et bien

nantis sont capables de se regrouper et de revendiquer

des services personnalisés, explique Éric Forest. Il y a aussi

tout un groupe d'aînés isolés, marginalisés et qui ont

besoin de logement abordable, de transport, etc. »

Le programme québécois Municipalités amies des aînés

(MADA) vise à inciter les villes à améliorer leurs services

et leurs conditions de vie. Il les aide à concevoir des plans

d'action pour briser l'isolement des aînés, les encoura-

ger à faire de l'activité physique et à s'impliquer dans la

vie communautaire.

« Des mesures à première vue anodines peuvent améliorer

grandement la qualité de vie de ces personnes. Par exem-

ple, on peut allonger le temps de traverse aux feux de

circulation, l'emplacement des arrêts d'autobus, etc., dit

Alexandre Plante, président du comité de pilotage de MADA

pour la Ville de Brossard. Ou installer des équipements de

mise en forme pour créer des parcs intergénérationnels. »

Il conclut en riant : « Près de chez moi, la ligue de pétanque

occupe deux terrains, et ils ont une liste d'attente de

70 personnes… c'est tout dire ! »

11Villes d’avenir – édition 2012 —

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ont moins de 35 ans, sont nés

dans l'esprit du développement

durable, ont baigné dans les techno-

logies, dans une ère postféministe où

tout est possible. Ils arrivent à présent

dans les conseils municipaux. En 2009,

aux élections, 718 de ces jeunes ont

été élus sur un total de plus de 8 000

maires et conseillers. « Dans le conseil,

je suis la plus jeune, la plus femme et

la plus noire », dit en riant Kédina

Fleury-Samson, 33 ans, de Mont-Joli.

« Je suis entourée d'hommes aux che-

veux blancs. Même physiquement,

nos différences sont marquées ! » Les

jeunes arrivent aussi avec de nouvelles

façons de penser : « Quand on amène

des idées novatrices qui bousculent

les valeurs établies, on se fait regarder

avec de gros yeux. Parfois, c'est dur.

Il faut alors gagner le soutien du conseil

et de la population », rapporte David

Bousquet, conseiller de Saint-Hyacinthe.

Alexandre Plante, de Brossard, confirme :

« Lorsqu'on me répond "c'est comme

ça qu'on fait depuis 20 ans", pour moi,

ce n'est pas une raison suffisante pour

ne pas changer ce qui est en place. »

« À mes débuts, mes collègues s'oppo-

saient systématiquement à mes idées,

se souvient Kédina Fleury-Samson.

C'est l'appui des citoyens qui m'a permis

de continuer. Avec le temps, j'ai peu à

peu gagné du respect.»

Qu'ont en commun les jeunes élus

municipaux ? « On se démarque par

notre audace. On ne craint pas de défen-

dre certains dossiers envers et contre

tous. Par exemple, traditionnellement,

Saint-Hyacinthe mise sur le loisir et la

qualité de vie. Personnellement, je crois plutôt que la

priorité devrait être le développement économique et la

création d'emplois de qualité pour attirer les jeunes,

entre autres à travers notre campus universitaire », dit

David Bousquet. À Mont-Joli, Kédina Fleury-Samson

est en désaccord avec ses collègues sur le dossier de la

fluorisation de l'eau potable : « Mes collègues veulent

accepter l'offre du gouvernement provincial de fluorer

l'eau potable. Je me suis référée à la position de l'UMQ,

et j'ai été la seule à voter contre cette nouvelle mesure. »

De son côté, David Bousquet a convaincu ses collègues

d'investir 21 M$ pour la construction d'un centre aqua-

tique : « Nous entreprenons des dossiers audacieux, nous

sommes plus ouverts aux dépenses et à l'endettement.

Je n'administre pas seulement en fonction de mon mandat,

mais aussi avec en tête un horizon de 20-30 ans. »

Corina Bastiani, de Sorel-Tracy, abonde : « Les jeunes élus

voient mieux l'effet domino d'une décision. Nous sommes

plus portés à regarder ce qui se fait ailleurs et à consulter

des experts. » David Bousquet poursuit : « On a habité à

plusieurs endroits, on a beaucoup voyagé. Aussi, on a

encore peu de barrières et beaucoup d'imagination. On

pense encore avec la candeur et les espoirs si caracté-

ristiques des enfants ! » Kédina Fleury-Samson rêve à

haute voix : « J'aimerais qu'on ait un budget participatif

afin d'impliquer les citoyens, et que des garderies réunis-

sent des personnes âgées et des enfants dans un même

établissement. Je veux que la ville soit vivante ! »

L'espoir de Kédina Fleury-Samson est d'impliquer plus de

jeunes dans la vie municipale : « J'ai approché une trentaine

de citoyens engagés. Mais tous ont peur de ne pas se

faire aimer… ou ne se sentent pas appartenir à la "clique".

Jusqu'à présent, personne n'a accepté. » « De nos jours,

les jeunes s'engagent plus naturellement dans des groupes

de pression plutôt qu'en politique. Ils se mobilisent pour

une cause et s'y investissent ponctuellement », regrette

David Bousquet. Tous s'entendent : même si les jeunes

ne se retrouvent pas autour de la table des conseils

municipaux, c'est leur devoir de faire entendre leurs

désirs pour leur ville.

12 — Villes d’avenir – édition 2012

DÉFIS D’AVENIR

Ils

KÉDINA FLEURY-SAMSON

DAVID BOUSQUET

ALEXANDRE PLANTE

CORINA BASTIANI

Ils sont la relèveet ils n’ont pas froid aux yeux

Par Binh An Vu Van

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Les villes passent à l’actionpour un avenir vert

13Villes d’avenir – édition 2012 —

Cette commission, créée dans le

contexte d’une plus grande interven-

tion réglementaire du gouvernement

québécois, se veut avant tout un forum

pour faciliter les débats sur les enjeux

environnementaux. Elle a aussi le mandat

de favoriser la formation et l’information,

entre autres en diffusant les meilleures

pratiques en matière de développement

durable au sein des municipalités.

« Certaines ont fait œuvre de pion-

nières, comme Victoriaville avec sa

gestion des matières résiduelles et du

recyclage, il y a plus de 30 ans, poursuit

Denis Lapointe. Ces villes servent de

modèles et de sources d’inspiration. »

estion des matières résiduelles, gestion de l’eau,

réduction des gaz à effet de serre, amélioration

générale de la qualité de vie des citoyens… Voilà sans

doute les principaux défis environnementaux que doivent

relever les municipalités depuis plusieurs années. « Au

Québec, plusieurs d'entre elles ont pris des engagements

concrets en matière d’environnement et je crois que

ce n’est qu’un début, car les citoyens nous poussent

dans le dos, ils veulent que leurs élus se préoccupent

de cette question », constate Denis Lapointe, maire de

Salaberry-de-Valleyfield et président de la Commission

de l’environnement de l’Union des municipalités du

Québec (UMQ).

Par Gilles Drouin

G

DENIS LAPOINTEMaire de Salaberry-de-Valleyfield

ILLU

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TION :ISTOCKP

HOTO

PAR CIENPIES DESIGN

« CERTAINES ONT FAIT ŒUVRE

DE PIONNIÈRES, COMME

VICTORIAVILLE AVEC SA GESTION

DES MATIÈRES RÉSIDUELLES ET

DU RECYCLAGE, IL Y A PLUS DE

30 ANS. CES VILLES SERVENT

DE MODÈLES ET DE SOURCES

D’INSPIRATION. »

- Denis Lapointe

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VOIR À LONG TERMEIl y a quelques années, à l’instigation de l'Union des muni-

cipalités du Québec (UMQ), Salaberry-de-Valleyfield, à

l’instar de plusieurs municipalités, a fait le calcul des

émissions des gaz à effet de serre provenant des activités

des services municipaux. « Nous avons pris conscience

de la pollution que nos activités produisent, que ce soit par

notre flotte de véhicules, la vétusté de certains de nos

bâtiments ou la gestion des matières résiduelles », se

rappelle Denis Lapointe.

La Ville est alors passée à l’action. « Il y avait des mesures

à prendre, mais il fallait les intégrer dans une démarche

de gestion à plus long terme, explique le maire. Nous en

sommes venus à la conclusion que nous devions nous

doter, comme ville, d’un plan d’action en développement

durable et en environnement. Nous voulions faire en sorte

que nos actions concrètes au quotidien touchant nos

bâtiments et l’utilisation de notre flotte de véhicules

permettent vraiment de contribuer à la réduction des

gaz à effet de serre. »

ENVIRONNEMENT

— Villes d’avenir – édition 201214

Pendant un an, tous les services de la Ville ont réfléchi

et travaillé à l’élaboration de projets visant l’amélioration

du milieu de vie et de travail. Au total, la municipalité a

relevé 115 actions concrètes à entreprendre au cours

des prochaines années. Ainsi, le maire a l’obligation de

rendre compte chaque année des avancées et d’annon-

cer les mesures qui seront prises l’année suivante. Un

comité formé d’élus, de citoyens et de représentants de

groupes environnementaux présents sur le territoire

de la ville, a participé à l’élaboration du plan d’action.

Il se réunit maintenant quatre fois par année pour évaluer

le progrès des travaux et modifier le tir au besoin.

Modernisation de la flotte de véhicules, intégration de

véhicules au gaz naturel, essai d’un réseau de bornes

de recharge pour véhicules électriques (en partenariat

avec une entreprise de taxis), analyse de la consommation

d’énergie des bâtiments et réduction de l’utilisation du papier

(réunion du conseil sans papier) ne sont que quelques-

unes des mesures préconisées et mises en œuvre.

En janvier 2011, Hydro-Québec a lancé un programme de soutien aux projets d’efficacité énergétique. Ce programme,

qui se terminera le 31 décembre 2015, s’adresse aux clientèles commerciale et institutionnelle d’Hydro-Québec,

ce qui inclut les municipalités. D’ici la fin du programme, la société d’État a prévu un budget de 350 M$.

L’appui financier est accordé dans les cas de nouvelles constructions, y compris les agrandissements, de rénovation

de bâtiments existants et de maintien d’actif – par exemple, le remplacement d’une unité de climatisation/chauffage

vétuste par un élément moins énergivore.

Les travaux d’amélioration portant sur la plupart des bâtiments qui sont habituellement sous la responsabilité d’une

ville sont admissibles. Par exemple, une municipalité peut obtenir un appui financier pour effectuer des travaux met-

tant en œuvre des mesures d’économie d’énergie électrique dans le bâtiment de l’hôtel de ville, le garage municipal,

la caserne de pompiers, la bibliothèque, le centre sportif, l'aréna ou le centre communautaire, pour ne nommer que

les principaux bâtiments. Les édifices résidentiels de quatre étages et plus habités sont aussi admissibles.

Les interventions peuvent viser, par exemple, l’amélioration de la qualité de l’enveloppe du bâtiment, l’installation d’équipements de chauffage

et de ventilation plus efficaces, ou encore, l’implantation d’un système de récupération de la chaleur. Un second volet du programme soutient

financièrement la mise en place de systèmes d’éclairage à DEL publics. « Le programme préconise une approche sur mesure de façon à mieux

répondre aux besoins précis de la clientèle », précise Francis Villeneuve, directeur de la commercialisation pour le marché institutionnel chez

ÉnerCible, une unité autonome de SNC-Lavalin à qui Hydro-Québec a confié la gestion et la commercialisation du programme.

Pour en savoir plus sur le programme Bâtiments, consultez le site Web www.programmebatiments.com. Vous y trouverez un guide du

participant, les formulaires requis, la description du processus à suivre pour déposer un projet ainsi que divers outils.

FRANCIS VILLENEUVEDirecteur de la commercialisationpour le marché institutionnelÉnerCible

Des bâtiments moins énergivores

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LE PARTI DU DÉVELOPPEMENT DURABLEEn 2009, les citoyens de Varennes ont sans doute voulu

lancer un message clair en élisant unanimement les

conseillers du Parti durable. « Le développement durable

implique trois grandes considérations pour chaque

décision : l’environnement, l’économie et la population,

rappelle Martin Damphousse, chef du Parti durable et

maire de Varennes. Mon équipe considérait que ces principes

collaient bien à la réalité municipale. On ne prend jamais

de décision sans tenir compte de ces trois volets. »

Parmi les nombreux projets de nature énergétique en

cours, Varennes s’apprête à construire une bibliothèque

de conception intégrée Net zéro, soit « un édifice auto-

suffisant sur le plan énergétique disposant d’une

technologie d’avenir qui répond aux objectifs du déve-

loppement durable ». M. Damphousse en est fier :

« Ce sera le premier bâtiment institutionnel de ce type

au Canada. » La conception intégrée consiste à asseoir

ingénieurs, architectes et entrepreneurs autour d’une

même table dès le départ d’un projet.

Construite il y a plus de 30 ans, la bibliothèque était

conçue pour répondre aux besoins d’une population

d’environ 6 000 habitants. Aujourd’hui, Varennes en

compte 21 000. « La structure du bâtiment original ne

permettait pas de travaux d’agrandissement », mentionne

Martin Damphousse. Le nouveau bâtiment de 2 100 mètres

carrés abritera une bibliothèque multifonctionnelle.

Le projet est ambitieux. « Il est relativement facile de

réduire la consommation d’énergie d’un édifice de 60 à

70 %, mais porter la réduction à 100 %, à net zéro, cela

représente tout un défi », remarque le maire. Le projet

se fait d’ailleurs en collaboration avec Canmet Énergie,

du ministère des Ressources naturelles du Canada, dont

un des deux centres de recherche se situe à Varennes.

Canmet est un chef de file de la recherche et du dévelop-

pement technologique en matière d’énergie propre.

La démolition de l’ancienne bibliothèque a débuté ce

printemps et la construction du nouvel édifice devrait

commencer à l’automne pour une livraison à l’été 2013.

16 — Villes d’avenir – édition 2012

ENVIRONNEMENT

MARTIN DAMPHOUSSEChef du Parti durable et maire de Varennes

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« VARENNES S’APPRÊTE À CONSTRUIRE UNE BIBLIOTHÈQUE DE

CONCEPTION INTÉGRÉE NET ZÉRO. CE SERA LE PREMIER

BÂTIMENT INSTITUTIONNEL DE CE TYPE AU CANADA. »

- Martin Damphousse

Le biogaz, du biométhane obtenu par

digestion anaérobie dans des réservoirs

fermés, sera liquéfié et vendu comme

carburant pour les véhicules (3,5 millions

de litres par année). Le résidu des

réservoirs – mi-solide, mi-liquide –

servira de fertilisant pour la production

de biomasse (peuplier hybride et

saule rosier) destinée à l’alimentation

de chaufferies. Bref, l ’expérience

démontrera une fois de plus qu’envi-

ronnement et économie peuvent très

bien cohabiter.

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Page 17: Élites > Villes d'avenir, gens d'innovation

ÉLITES_v3n2_municipale_Mise en page 1 12-05-03 09:13 Page17

Page 18: Élites > Villes d'avenir, gens d'innovation

Sainte-Thérèse

Windsor

Rosemère Deux-Montagnes

Sainte-Julie

Dégelis

Repentigny

Percé

Drummondville

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ÉLITES_v3n2_municipale_Mise en page 1 12-05-03 09:14 Page18

Page 19: Élites > Villes d'avenir, gens d'innovation

19Villes d’avenir – édition 2012 —

es 82 villes de la Communauté métropolitaine de

Montréal (CMM) ont parlé d'une même voix. Fruit

d'années de réflexion et de consultations quant à l'avenir

du Grand Montréal, le Plan métropolitain d'aménagement

et de développement (PMAD) a été adopté à l'unanimité

à la fin de 2011 et approuvé par le gouvernement du

Québec en mars dernier.

L'horizon du PMAD se situe en l'an 2031. La CMM mise

sur ses atouts pour relever les défis liés à l'aménagement,

au transport et à l'environnement, qui occuperont le haut

du pavé des décisions à prendre d'ici là.

DES DÉFIS AUDACIEUXL'aménagement du territoire est le premier défi retenu

pour le Grand Montréal. La perspective de croissance est

évaluée à 530 000 personnes, soit quelque 320 000

nouveaux ménages, prévision à laquelle s'ajoute la créa-

tion d'environ 150 000 emplois d'ici 2031. Le PMAD

vise à concentrer 40 % de l'urbanisation à venir « dans

un rayon d'un kilomètre autour des stations, actuelles ou

projetées, de métro, de trains de banlieue, de service

léger sur rails (SLR) et de services rapides par autobus

afin de développer des quartiers de type TOD (Transit-

Oriented Development) ».

Par Danielle Ouellet

Le Plan métropolitain de développement et d’aménagement

Unanimité et défis

L

ILLU

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TION : ISTOCPH

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PAR

SIGAL

SUHLER MORA

N

ÉLITES_v3n2_municipale_Mise en page 1 12-05-03 09:15 Page19

Page 20: Élites > Villes d'avenir, gens d'innovation

AMÉNAGEMENT ET QUALITÉ DE VIE

> Une région qui est le cœur démographique, économique et culturel du Québec

> Une population toujours en croissance

> Une région d’accueil cosmopolite

> Une localisation avantageuse au cœur d’un bassin de 115 millions de consommateurs

> Un centre-ville dynamique et attractif

> Une région parmi les plus denses d’Amérique du Nord

> Des développements résidentiels diversifiés

> Des pôles économiques attractifs où se concentrent les grappes

> Un coût de la vie parmi les plus bas

> Une qualité de vie parmi les plus élevées des régions du monde

> Une zone agricole métropolitaine parmi les plus importantes d’Amérique du Nord

TRANSPORT

> Un taux d’utilisation du transport en commun (TC) parmi les plus élevés en Amérique du Nord

> Une plaque tournante des marchandises du Nord-Est américain qui s’appuie sur d’importantes infrastructures routières, aéroportuaires, ferroviaires et portuaires

> Des réseaux de transport bien déployés

ENVIRONNEMENT

> Un archipel unique

> Une grande biodiversité

> Une bonne qualité de l’air

> Un taux de récupération des matières recyclables qui atteint l’objectif gouvernemental

> Une eau potable de qualité

> Un bilan positif de réduction de GES

Les atouts territoriaux du Grand Montréal

La mairesse de Longueuil, Caroline

St-Hilaire, se réjouit de cette approche,

« [qui] doit être encouragée et boni-

fiée, en prenant exemple sur des projets

similaires à l'étranger », comme à

Portland en Oregon. Elle n'hésite pas à

rappeler que « le métro de Longueuil

est l’un des premiers TOD au Québec ».

Les auteurs du PMAD affirment aussi :

« […] une densification du cadre bâti

est favorisée sur les terrains vacants

ou à redévelopper situés à l’extérieur

des aires TOD ». Mme St-Hilaire fait une

mise en garde : « Les moyens énoncés

20 — Villes d’avenir – édition 2012

PMAD

CAROLINE ST-HILAIREMairesse de Longueuil

« LES MOYENS ÉNONCÉS PAR LE PMAD POUR RÉALISER SES

OBJECTIFS AMBITIEUX SONT TROP TIMIDES. PLUSIEURS VILLES

ÉPROUVENT DES DIFFICULTÉS DE REQUALIFICATION DES

QUARTIERS ANCIENS, DONT LES RÉSIDENCES SONT DEVENUES

VÉTUSTES. LE SOUTIEN DE L'ÉTAT À LA DENSIFICATION ET À LA

REVITALISATION DES QUARTIERS DÉJÀ HABITÉS DOIT PRIMER

SUR LE DÉVELOPPEMENT DE NOUVEAUX SECTEURS. »

- Caroline St-Hilaire

par le PMAD pour réaliser ses objectifs ambitieux sont

trop timides. Plusieurs villes éprouvent des difficultés de

requalification des quartiers anciens, dont les résidences

sont devenues vétustes. Le soutien de l'État à la densifi-

cation et à la revitalisation des quartiers déjà habités doit

primer sur le développement de nouveaux secteurs. »

Et la couronne nord ? Chantale Deschamps rappelle

que dans la municipalité régionale de comté (MRC) de

L'Assomption, dont elle est la préfète, l'objectif de densi-

fication urbaine visé par les TOD « est déjà poursuivi

depuis longtemps, à tel point que les municipalités de la

MRC sont aux prises avec à une pénurie de terrains pour

du nouveau développement ». Cependant, prévoit-elle,

le déploiement systématique de TOD exigera de nouvelles

législations : « Pour densifier dans un périmètre circonscrit,

par exemple, la Ville devra disposer d’outils qui favori-

seront le remembrement des terrains afin de constituer

des ensembles cohérents et propices à des projets de

redéploiement. Il faudra aussi trouver des solutions pour

construire des tours d'appartements à côté de secteurs

résidentiels. Peut-être faudra-t-il prévoir des espaces

commerciaux pour les séparer . Nous n'avons pas encore

les outils légaux pour réaliser ce type de développement. »

Source : Plan métropolitain d'aménagement et de développement (PMAD)

ÉLITES_v3n2_municipale_Mise en page 1 12-05-03 09:15 Page20

Page 21: Élites > Villes d'avenir, gens d'innovation

L'occupation optimale du territoire agricole est aussi un

objectif du PMAD. « La CMM est une métropole nord-

américaine parmi les plus denses et les plus compactes.

Elle abrite la plus grande zone agricole, et nous observons

aussi une pénurie de terrains industriels », rappelle Mme

Deschamps. Les orientations gouvernementales limitent

l'expansion en territoire agricole. Les entreprises qui ne

peuvent pas rester dans le Grand Montréal n'ont pas d'autre

choix, en raison de leurs besoins en transport terrestre

et ferroviaire, que de s'exiler aux États-Unis. Pensons au

départ d'Électrolux, avec la perte de 1 300 emplois. »

La délimitation du périmètre métropolitain, la localisation

des installations métropolitaines actuelles et projetées ainsi

que les contraintes géomorphologiques et anthropiques

du territoire sont aussi visées par les objectifs du PMAD.

Au cœur de ces changements, le transport devient crucial :

« Impossible, pour nous, de réaliser des TOD sans une gare

et un transport efficace, poursuit Mme Deschamps, qui

est aussi vice-présidente de la Commission de l'aména-

gement de la CMM, laquelle a mené les consultations

publiques à l'origine du PMAD. Le projet du train de l'Est

rendra la région plus attractive. » Très attendu, celui-ci

implique notamment, indique l'Agence métropolitaine

de transport, « la construction de 10 nouvelles gares, de

ponts routiers et ferroviaires, de tunnels et passerelles,

ainsi que de plusieurs kilomètres de voie ferrée. Cette

ligne pourra accueillir 5 500 passagers par période de

pointe, dont près de 30 % qui utilisent actuellement leur

automobile ». Un projet susceptible de répondre aux

objectifs de densification autour de TOD.

La mise en œuvre du PMAD devrait permettre de « hausser

la part modale du transport en commun, actuellement de

25 %, à 30 % de l’achalandage en période de pointe du

matin d’ici 2021 et à 35 % d’ici 2031 ». L'objectif est loué,

mais on souhaite des actions concrètes : « Nous devons

relever ensemble le défi d’une offre de transport en commun

fiable, rapide et moderne. Ce n’est pas qu’un choix de société,

c’est une obligation rappelle Mme St-Hilaire. Les citoyens

de l’agglomération de Longueuil et de toute la Couronne

Sud vivent quotidiennement les impacts de la congestion

routière. Il est donc nécessaire de prioriser des projets de

développement du transport collectif structurants sur la

Rive-Sud, tels que le prolongement du métro, la réalisation

d’un système de trains légers sur rails dans l’axe du Pont

Champlain et l’aménagement d’un système rapide par bus

(SRB) sur les artères majeurs de notre agglomération.

21Villes d’avenir – édition 2012 —

« LA CMM EST UNE MÉTROPOLE NORD-AMÉRICAINE

PARMI LES PLUS DENSES ET LES PLUS COMPACTES.

ELLE ABRITE LA PLUS GRANDE ZONE AGRICOLE, ET NOUS

OBSERVONS AUSSI UNE PÉNURIE DE TERRAINS INDUSTRIELS. »

- Chantale Deschamps

CHANTALE DESCHAMPSMairesse de Repentigny

ÉLITES_v3n2_municipale_Mise en page 1 12-05-03 09:15 Page21

Page 22: Élites > Villes d'avenir, gens d'innovation

22 — Villes d’avenir – édition 2012

PMAD

Nouvelles possibilités • Nouvelles richesses • Nouveau monde

OCCASIONS D’AFFAIRES> Récréotourisme> Énergie renouvelable> Immobilier

Nicole ApplebyMairesse

www.villenewrichmond.com418 392-7000

Les activités de planification, de coordination et de financement de la Communauté

métropolitaine de Montréal (CMM), créée en 2001, touchent aujourd'hui quelque

3,7 millions de personnes, installées sur près de 4 400 m2 répartis en cinq secteurs

géographiques : l'agglomération de Montréal, l'agglomération de Longueuil, Laval,

les couronnes nord et sud. Malgré l'étendue et la diversité du territoire, un premier

consensus émergeait déjà en 2003. Vision 2025, intitulée « Cap sur le monde : bâtir

une communauté compétitive, attractive, solidaire et responsable », allait colorer les

actions qui prépareraient l'avenir du Grand Montréal.

Concrétiser cette vision exigeait des pouvoirs. En 2010, une loi québécoise accordait

à la CMM la compétence de réaliser un plan d'aménagement et de développement pour

l'ensemble de son territoire. Pour y arriver, des consultations publiques ont accueilli les

suggestions de quelque 350 personnes, dont beaucoup représentaient un organisme.

L'adoption du PMAD par la CMM et par le ministère des Affaires municipales, des

Régions et de l'Occupation du territoire marque un tournant : « Maintenant que les

règles du jeu sont connues, affirmait en mars dernier le président et chef de la direction

de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc, les promoteurs

peuvent enfin compter sur un cadre prévisible pour développer leurs projets et ainsi

tirer profit de la croissance de notre économie. »

Après 10 ans de réflexion, le PMAD

MICHEL LEBLANCPrésident et chef de la directionChambre de commerce du Montréal métropolitain

Le PMAD vise aussi « le parachèvement de certains tron-

çons du réseau routier afin d’assurer, plus particulière-

ment, la mobilité des marchandises et la desserte des

principaux pôles d’emplois métropolitains ». Il propose

également de « définir un réseau artériel métropolitain

ainsi qu’un réseau de vélo métropolitain qui permettra

d’augmenter le transport actif ».

Bien sûr, la question du financement du transport collectif

reste critique. Le développement de tels réseaux nécessite

au moins 23 G$ d’investissements, estime-t-on dans le

PMAD, mais cette prévision est qualifiée d'irréaliste dans

des mémoires de la MRC de l'Assomption présentés à la

Commission de transport de la CMM : « Il existe plusieurs

manières de réduire ces coûts et de chercher de nouvelles

participations, estime Mme Deschamps. Des discussions

en profondeur n'ont pas encore eu lieu à ce sujet. »

ÉLITES_v3n2_municipale_Mise en page 1 12-05-03 09:15 Page22

Page 23: Élites > Villes d'avenir, gens d'innovation
Page 24: Élites > Villes d'avenir, gens d'innovation
Page 25: Élites > Villes d'avenir, gens d'innovation

Revitalisation du centre-ville avant maintenant

D

ÉLITES_v3n2_municipale_Mise en page 1 12-05-03 09:16 Page25

Page 26: Élites > Villes d'avenir, gens d'innovation

26 — Villes d’avenir – édition 2012

FINANCES MUNICIPALES

D’ailleurs, dans son budget 2012, le ministre Raymond

Bachand indiquait que le temps était venu d’amorcer

ces négociations. Tant mieux, parce qu’il y a urgence.

Les municipalités ont un besoin criant de nouvelles

sources de financement pour jouer pleinement leur rôle

de gouvernement de première ligne.

UN RÔLE ACCRUMairesse de Drummondville depuis 25 ans, Francine Ruest-

Jutras a vu, comme bien d’autres élus, le rôle de la

municipalité se transformer au cours de ces années.

« La ville est devenue un véritable agent de développement

économique en plus d’offrir une large gamme de services

aux personnes », mentionne-t-elle.

Par Gilles Drouin

Finances municipalesUne étape charnière

ILLU

STRA

TION :ISTOCKP

HOTO

PAR

YYS

TOM

ÉRIC FORESTPrésident de l’UMQ etmaire de Rimouski

automne 2012 pourrait bien s’avé-

rer une étape charnière dans

l’histoire des municipalités québécoises.

C’est en effet le moment choisi par

l’Union des municipalités du Québec

(UMQ) pour déposer son livre blanc

sur leur avenir.

« Le livre blanc nous permettra de

définir la mission et les responsabilités

des municipalités du 21e siècle tel que

le voient le monde municipal, le milieu

socioéconomique et les citoyens,

explique Éric Forest, maire de Rimouski

et président de l’UMQ. Cette réflexion

guidera la négociation du renouvelle-

ment du partenariat fiscal et financier

entre le gouvernement québécois et les

municipalités. »

L’

ÉLITES_v3n2_municipale_Mise en page 1 12-05-03 09:16 Page26

Page 27: Élites > Villes d'avenir, gens d'innovation

L’approche simplificatrice de la politique municipale, qui

consiste à la limiter à la gestion de l’asphalte, de l’aqueduc,

des égouts, du déneigement et de la collecte des ordures,

appartient à un passé somme toute plutôt éloigné.

« Incidemment, remarque Éric Forest, cette image réduc-

trice n’encourage pas des hommes et des femmes de

qualité à s’engager en politique municipale. »

« Les élus veulent créer des milieux de vie de qualité pour

que les citoyens trouvent réponse à leurs attentes, croit

Francine Ruest-Jutras. Par exemple, les villes sont le

premier lieu d’expression de la culture et nous avons

élaboré chez nous une politique de développement

culturel. » En développement social, Drummondville

soutient de nombreux centres et groupes communautaires

qui animent la vie des quartiers et aident à résoudre

certains problèmes sociaux.

« Pour autant que les moyens financiers suivent, avance

Francine Ruest-Jutras, les villes ne sont pas réticentes à

accepter de nouvelles responsabilités. Ce n’est toutefois

pas la tendance des dernières années. Le discours

politique dit que nous sommes des partenaires, mais cela

ne se traduit pas dans les faits. »

Le mode de financement actuel des municipalités était

peut-être valable dans le contexte des années 1980,

alors que les services traditionnels représentaient environ

80 % d’un budget municipal, mais il ne tient plus la route

aujourd’hui, alors que près de la moitié de l'enveloppe

couvre des dépenses liées au développement écono-

mique, aux services aux personnes âgées et aux jeunes,

aux loisirs et à la culture.

S’ajoute à ce bref tableau le déficit actuariel des régimes

de retraite, un gouffre financier de trois milliards de dollars

qui pourrait atteindre les quatre milliards dès l’an prochain.

« Le budget provincial 2012 a le mérite de reconnaître la

situation, mentionne Éric Forest, mais les municipalités n’ont

toujours pas les outils pour intervenir dans ce domaine. »

UNE CONSULTATION MOBILISATRICELe livre blanc sur l’avenir des municipalités sera le résultat

d’une vaste consultation entreprise en février 2011 auprès

de divers acteurs de la scène municipale, y compris les

citoyens. « Le sommet de mars 2011 a été le point de

départ, l’étincelle de cette consultation, rappelle Éric Forest.

Il a donné lieu à un premier échange stimulant entre les

élus et les citoyens. »

La consultation s’est poursuivie par une série de rencon-

tres avec les « caucus d’affinité » de l’UMQ, où toutes les

municipalités, membres comme non membres, étaient

conviées, avec les nombreux acteurs de la scène munici-

pale. Plusieurs commissions de l’UMQ, dont celle des

jeunes élus, ont également exprimé leurs commentaires.

Par ailleurs, l’UMQ a constitué un comité d’experts composé

de Gérard Beaudet, Florence Junca-Adenot, Pierre Prévost,

Lawrence Desrosiers et Pierre Godin. Leurs recomman-

dations s’ajoutent à celles du comité des sages, formé

de la juge Claire L’Heureux-Dubé, Lise Bissonnette,

Jean-Paul L’Allier, Guy Leblanc et Claude Béland.

Enfin, pour alimenter davantage cette

réflexion, l’UMQ a réalisé un sondage

auprès de 4 200 citoyens de partout au

Québec afin de bien mesurer leurs

attentes. Il en est ressorti qu’en dépit

du cynisme ambiant à l’égard des

politiciens, les élus municipaux étaient

ceux qui conservaient la plus haute cote

de confiance du public.

VERS UN CONSENSUS FORTLes résultats détaillés du sondage et

toutes les recommandations formulées

par les participants à la consultation

seront exposés lors du congrès 2012. Au cours d’une

assemblée extraordinaire, les membres seront invités à se

mettre d’accord sur les grandes orientations et à dégager

un fort consensus sur la municipalité de l’avenir. La version

finale du livre blanc sera déposée à l’automne 2012.

FAIRE LE POINT ET SE PROJETER DANS LE FUTURComment voit-on les municipalités dans l’avenir ?

« La démarche de consultation nous a permis de faire le

point et de partager nos attentes à ce sujet, résume Fran-

cine Ruest-Jutras. À l'occasion des prochaines assises,

nous pourrons concrétiser davantage cette vision. »

Chose certaine, de façon générale, les réponses au sondage

confirment une chose : les citoyens comprennent très bien

que le rôle des municipalités a résolument changé au cours

des dernières années. « Aujourd’hui, mentionne Éric Forest,

les gens s’attendent à ce que le maire ou la mairesse

soit un leader qui met de l’avant une vision de sa munici-

palité apte à la rendre attirante pour les familles et

les investisseurs. »

27Villes d’avenir – édition 2012 —

FRANCINE RUEST-JUTRASMairesse de Drummondville

ÉLITES_v3n2_municipale_Mise en page 1 12-05-03 09:16 Page27

Page 28: Élites > Villes d'avenir, gens d'innovation

Les prochaines négociations porteront sur la définition

claire des responsabilités de chaque palier de gouverne-

ment et sur l’arrimage des ressources en fonction de ces

responsabilités. Dans un contexte de mondialisation où

régions et villes seront de plus en plus en concurrence

pour attirer les jeunes familles afin d’assurer un bassin de

main-d’œuvre, Éric Forest souhaite qu'émerge un fort

consensus parmi les élus et les citoyens autour de cette

idée : le gouvernement municipal est un acteur incontour-

nable de cette nouvelle réalité et il doit, en conséquence,

posséder les moyens pour jouer ce rôle.

Toutefois, la démarche devrait aborder davantage que la

simple question d’argent. « Je souhaite que les municipalités

28 — Villes d’avenir – édition 2012

FINANCES MUNICIPALES

« Le modèle de taxation municipale actuel, axé principalement sur

la taxe foncière, a ses limites. Il est temps d’ouvrir la voie à une

diversification des sources de revenus et surtout à un bon arrimage

entre celles-ci et les rôles et responsabilités des municipalités »,

estime Pierre Fortin, associé et leader du secteur municipal chez

Raymond Chabot Grant Thornton.

Si la dernière décennie a été favorable à l’augmentation de la valeur

des immeubles, et donc de la taxe foncière, rien ne permet de prévoir

à coup sûr que cette tendance se maintiendra au cours des 10 prochaines

années. « En plus, note Pierre Fortin, la taxation foncière n’est pas

liée à tous les types de services offerts par une municipalité. »

Par exemple, le citoyen paie une taxe pour la collecte des ordures,

mais il n’en paie pas une directement rattachée à la construction de

logements sociaux ou à l’entretien de l’aréna.

Ce spécialiste reconnu connaît bien les enjeux financiers liés au

domaine municipal, puisqu’il a réalisé pour des villes des plans d’affaires

ainsi que des cadres financiers servant à évaluer leur capacité de

payer et de taxer au cours des prochaines années. « Le service à

la personne et le service à la propriété sont deux choses totalement

différentes et il serait souhaitable que des sources de finance-

ment différentes soient arrimées à chacune », ajoute Pierre Fortin.

« On pourrait penser, par exemple, à établir des redevances, des

taxes liées à l’utilisation, comme celle sur le stationnement ou la taxe

d’amusement, mentionne-t-il. Accorder un

point de TVQ aux municipalités est aussi une

piste à explorer qui a au moins le mérite

d’être en rapport avec l’activité économique. »

Le partenariat public-privé pourrait aussi

convenir à certains projets, mais il faut toute-

fois prendre en compte la gestion des risques

financiers. « Il faut que les modèles d’affaires

tiennent la route, prévient Pierre Fortin. La

question est de savoir quel risque financier

la Ville peut prendre dans un projet. »

Quant aux régimes de retraite, Pierre Fortin

a l’impression que nous allons vers un partage

des risques entre employeurs et employés

dans le cadre d'un régime hybride. Actuellement, l’employeur assume

tous les risques avec le régime à prestation déterminée tandis que

l’employé en fait autant dans un régime à cotisation déterminée.

« L’enjeu, poursuit-il, est d’aller chercher des sources de financement

stables, récurrentes et prévisibles tout en étant alignées sur la crois-

sance des dépenses de la municipalité. Il est aussi important que les

municipalités aient une perspective financière à long terme parce

que les besoins et les investissements requis sont à long terme. »

PIERRE FORTINAssocié et leader du secteur municipalRaymond Chabot Grant Thornton

Pour un financement récurrent et cohérent

puissent affirmer haut et fort représenter un véritable

niveau de gouvernement et être dotées des moyens pour

assumer ce rôle, avance Éric Forest. Les maires et les

conseillers municipaux sont des gens élus démocratique-

ment, ce qui signifie qu’ils ont des pouvoirs réels et des

comptes à rendre à la population, en plus de se tenir très

près des citoyens. La vie sociale, culturelle et économique

se déroule d'abord dans les municipalités. Il faut une recon-

naissance de leur autonomie, un changement d’attitude qui

génère un vrai partenariat entre les niveaux de gouver-

nement. Ensuite, conclut le président de l’UMQ, nous

pourrons discuter de façon mature des moyens à mettre

en place pour que chacun assume ses responsabilités et

contribue au développement du Québec. »

ÉLITES_v3n2_municipale_Mise en page 1 12-05-03 09:16 Page28

Page 29: Élites > Villes d'avenir, gens d'innovation

Villes d’avenir – édition 2012 — 29

Ce temps de questionnement s'impose :

« Traditionnellement, leur rôle a été

d'offrir des services à la propriété, de

s'occuper des ordures, de déneiger.

Depuis 15 ans, la municipalité prend

part à la vie culturelle, s'investit dans la

santé, en environnement, dans le dévelop-

pement économique et dans la création

d'emplois », explique Jean Perras, ex-maire

de Chelsea, en charge d'animer les

échanges entre les sages.

Les sages choisis sont d'envergure et de compétences

complémentaires. La juge Claire L'Heureux-Dubé a siégé

à la Cour suprême du Canada; Lise Bissonnette a dirigé

Le Devoir avant de fonder la Grande Bibliothèque du

Québec et de mener les fusions qui ont conduit à la

création de Bibliothèque et Archives nationales du Québec;

Claude Béland, ancien président du Mouvement Desjardins,

est professeur associé à l'École des sciences de la gestion

à l'Université du Québec à Montréal; Jean-Paul L'Allier,

avant d'être élu à la mairie de Québec en 1989, a été, au

sein du gouvernement du Québec, ministre des Commu-

nications, ministre de la Fonction publique et ministre

des Affaires culturelles; Guy Leblanc, actuellement

président-directeur général de la Société du parc indus-

triel et portuaire de Bécancour, a déjà été président de

la Commission municipale du Québec, maire de la ville

de Trois-Rivières et coprésident de la coalition provinciale

Les Arts et la Ville.

ue devra être la municipalité de l'avenir? Et sa

mission ? Quel rôle sera appelé à jouer l'élu ? Voilà de

grandes questions qui ont été posées à de grandes

femmes et à de grands hommes québécois.

En mars 2011, lors du premier Sommet sur le milieu

municipal québécois organisé par l'Union des municipalités

du Québec (UMQ), Éric Forest, président de l'UMQ et

maire de la ville de Rimouski, a annoncé la création d'un

« comité des sages » formé de cinq talentueux acteurs

des affaires municipales : « Nous voulions convier à

la réflexion des personnes indépendantes d'esprit,

crédibles et possédant une grande expérience. »

Par Binh An Vu Van

Transmettre la sagessepour le futur des municipalités

ILLUSTRATION : PHOTOS.COM PAR DIMA LOMACHEVSKY

JEAN PERRASEx-maire de Chelsea

Q

ÉLITES_v3n2_municipale_Mise en page 1 12-05-03 09:16 Page29

Page 30: Élites > Villes d'avenir, gens d'innovation

Nous avons plutôt voulu offrir une vue du ciel de la

municipalité de l'avenir. Ce sont de grands axes et des

pistes de réflexion pour les élus. À chacun d'y donner

sa couleur, sa musique, son odeur, selon ses réalités,

selon sa taille. »

UN PEU DE RECONNAISSANCE, S.V.P.« Depuis des années, rappelle Lise Bissonnette, on dit

des municipalités qu'elles ne sont que des créatures du

gouvernement du Québec. C'est exact juridiquement,

mais non dans les faits : les maires sont à la tête de vrais

gouvernements. Il est temps que la réalité juridique

rejoigne les faits. » Jean-Paul L'Allier renchérit : « On est

dans un système où les municipalités sont considérées

comme de simples administrations soumises à l'autorité

du ministère des Affaires municipales, des Régions et de

l'Occupation du territoire. Nous voulons être reconnus

comme un palier de gouvernement et non comme une

simple succursale du gouvernement du Québec. »

Ne serait-ce qu'en art et en culture, la tâche des munici-

palités s'est décuplée : « Autrefois, les gens se débrouil-

laient entre eux pour organiser des événements culturels.

Aujourd'hui, pour mieux servir leurs citoyens, les muni-

cipalités s'en occupent, souvent avec l'aide d'organisations

sans but lucratif (OSBL) ou non gouvernementales (ONG) »,

explique Jean Perras. Les bibliothèques aussi se sont

transformées. Elles deviennent centres culturels, lieux

d'exposition, salles de rencontres : « Autrefois, une biblio-

thèque municipale se résumait bien souvent à quelques

rayons de livres. À présent, presque toutes les bibliothèques

assument des rôles communautaires. Dans certaines, par

exemple, des retraités s'occupent de l'aide aux devoirs

des plus jeunes. Elles offrent des espaces d’échanges et

de débats. En se dotant d’institutions nouvelles, les villes

sont devenues des relais essentiels au développement

culturel », selon Lise Bissonnette.

Les sages suggèrent aussi une révision en profondeur

de la fiscalité des villes. La taxe foncière ne suffit plus :

« À présent, plus de la moitié des revenus de la municipalité

servent directement aux individus, aux besoins des jeunes,

aux services pour les aînés », remarque Jean Perras.

Jean-Paul L'Allier cite en exemple le Carnaval de Québec

et le Festival d'été : « Pour que ces événements aient

du succès, il faut que la ville soit accueillante et propre.

30 — Villes d’avenir – édition 2012

TRANSMETTRE LA SAGESSE

Pendant presque une année, ils se sont

rencontrés plusieurs fois pour discuter

à bâtons rompus de leurs coups de

cœur et des embûches qui guettent

les municipalités, et pour rêver de

meilleures cités. « Nous avons mis en

commun nos expériences. Ce rapport

expose ce que nous, citoyens plus âgés,

retenons de la situation des municipa-

lités », résume humblement Jean-Paul

L'Allier. Guy Leblanc ajoute : « Pendant

nos années de service, nous avons fait

des erreurs, nous avons recommencé,

puis nous avons agi différemment.

Nous pouvons maintenant partager

les leçons apprises. »

En février 2012, le comité dépose à

l'UMQ un rapport de deux pages –

preuve que la sagesse peut s'exprimer

en peu de mots – qui présente neuf

constatations sur la situation et quatorze

recommandations. « Chaque mot a été

pesé et est lourd de sens, rapporte

Guy Leblanc. Ceux qui s'attendent

à un livre de recettes seront déçus.GUY LEBLANC

JEAN-PAUL L’ALLIER

www.ville.cowansville.qc.ca450 263-0141

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Page 31: Élites > Villes d'avenir, gens d'innovation

Mais puisque les taxes et les impôts récoltés reviennent

aux gouvernements supérieurs, les événements ne rappor-

tent pas d'argent à la Ville. » Il rappelle aussi le problème

bien connu des infrastructures, pour lesquelles les trois

paliers de gouvernement sont invités à investir chacun

le tiers du financement nécessaire : « Prenons l'amphi-

théâtre de Québec. La Ville doit s'endetter pour payer le

tiers des 100 millions requis. Le fédéral et le provincial

fournissent chacun un tiers du montant, mais ils pourront

récupérer jusqu'à 40 % de leur investissement en impôts

et en taxes après la construction et l'exploitation. »

POURFENDRE LE CYNISME POUR REGAGNER LA CONFIANCE DES CITOYENSAutre thème important du rapport du comité des sages :

regagner la confiance des citoyens : « À partir du moment

où les citoyens auront confiance en leurs élus et consta-

teront qu'on leur donne une place dans la communauté,

ils voudront s'engager dans des actions bénévoles sans

avoir l'impression d'être traités comme de la main-d'œuvre

gratuite », explique Jean-Paul L'Allier.

Pour regagner cette confiance, un gouvernement doit

miser sur la transparence : « Les élus craignent encore

trop la transparence, en particulier l'intervention des

médias. Or, si on fait les choses correctement, on n'a rien

à cacher », soutient Lise Bissonnette. Dans son rapport,

le comité recommande une consultation en amont des

projets : « Trop souvent, on ficelle entièrement un projet

avant de le rendre public. La population le reçoit alors

comme une agression et se plaint, elle y voit des choix

faits d’avance, ou une mauvaise utilisation de ses taxes.

Il vaut toujours mieux consulter au début d’un projet.

Par exemple, lancer une réflexion sur la conservation du

patrimoine régional plutôt que mettre immédiatement

sur la table le plan de construction d’un musée. Si la

consultation est authentique, l’adhésion à un projet muséal

surgira alors d’elle-même, il sera beaucoup mieux accepté.

Le processus transparent est meilleur, et efficace. »

31Villes d’avenir – édition 2012 —

De la science aux solutions aux réalisations aux réalisationsaux solutionsDe la science

LISE BISSONNETTE

« DEPUIS DES ANNÉES, ON DIT DES MUNICIPALITÉS QU'ELLES NE SONT QUE

DES CRÉATURES DU GOUVERNEMENT DU QUÉBEC. C'EST EXACT JURIDIQUEMENT,

MAIS NON DANS LES FAITS : LES MAIRES SONT À LA TÊTE DE VRAIS GOUVERNEMENTS.

IL EST TEMPS QUE LA RÉALITÉ JURIDIQUE REJOIGNE LES FAITS. »- Lise Bissonnette

Pour regagner la confiance des ci-

toyens, l'éthique des élus devra aussi

être irréprochable. « Au point où nous

en sommes, une ère de soupçon gé-

néralisé et confirmé par les enquêtes,

il faut faire preuve d'une rigueur supé-

rieure, sans faille. Est-ce qu'il faut re-

fuser une caisse de bouteilles de vin ?

Des billets de spectacle ? Oui, il faut tout

refuser », croit Lise Bissonnette.

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Page 32: Élites > Villes d'avenir, gens d'innovation

DE NOUVELLES RESPONSABILITÉS À ASSUMERLes sages ont tenu à le rappeler : les municipalités doivent

se préoccuper du développement social et culturel en

soutenant la création de coopératives ou d'organismes

sans but lucratif. Elles doivent aussi encourager la recherche

sur leur histoire, entretenir leurs archives locales et

valoriser leur patrimoine. « Pour développer un sentiment

d'appartenance et d'identité, les parades et les fêtes ne

suffisent pas. Les citoyens doivent sentir qu'ils appartien-

nent à l'histoire d'une région », insiste Lise Bissonnette.

Le gouvernement du Québec devra combattre le

cynisme ambiant et les montagnes de préjugés qui

affectent les élus municipaux. « Certains croient encore

que les maires sont des irresponsables toujours prêts à

sacrifier le développement culturel et social au dévelop-

pement économique. Mon expérience m'a souvent

prouvé le contraire : une nouvelle génération de maires

se manifeste, qui a à cœur le développement intégré »,

affirme Lise Bissonnette.

Les sages recommandent enfin que le développement

et la conservation des ressources naturelles soient des

responsabilités formellement partagées entre le gouver-

nement du Québec et la municipalité. Lise Bissonnette y

tient beaucoup, en ce moment où le Québec mise de

plus en plus sur l'exploitation massive des ressources du

sous-sol québécois – des gaz de schiste de la vallée du

Saint-Laurent aux mines du Nord québécois en passant

par le pétrole de la Gaspésie : « C'est une condition

essentielle pour contrer le développement anarchique

du territoire. En ce moment, une municipalité en désac-

cord avec l'exploitation des gaz de schiste dans son

environnement immédiat n'a aucun pouvoir réel, elle doit

protester comme toute autre organisation citoyenne.

C'est anormal qu'elle n'ait pas un mot à dire. Les munici-

palités devraient avoir le pouvoir d'examiner les projets,

de poser des conditions pour aller de l'avant ou de s'y

opposer. Elles devraient également exiger des retombées

concrètes et non seulement symboliques. Un développe-

ment ordonné suppose qu’elles soient parties prenantes

à la décision. »

UN RAPPORT BIEN REÇULe rapport, écrit dans une langue accessible autant aux

élus qu'au grand public, a été accueilli avec enthousiasme.

Le fruit de cette réflexion servira entre autres à l'élabo-

ration du livre blanc sur l'avenir des municipalités, une

bible pour guider le développement des villes sur un

horizon de 20 ans. Pour rédiger ce livre, l'UMQ procède

aussi à une consultation de l'ensemble du milieu

municipal québécois.

La demande de reconnaissance qu'on y trouve est-elle

réaliste ? Guy Leblanc le croit : « Je ne pense pas que les

recommandations soient utopiques. Elles pourront, selon

moi, se concrétiser par étapes. » Éric Forest est aussi

optimiste : « Dans un premier temps, la simple reconnais-

sance des gouvernements municipaux peut se faire par

un contrat moral sans déboursement d'argent. C'est une

question de volonté, c'est tout. »

Les sages l'ont dit : la cité du 21e siècle devra être plus

autonome, transparente, participative, proche de ses

résidents, impliquée dans le développement durable et

fière de son patrimoine historique et culturel. Ainsi plus

forte, elle sera armée pour faire face aux grands défis

à venir, qu'ils soient environnementaux, économiques

ou démographiques.

32 — Villes d’avenir – édition 2012

TRANSMETTRE LA SAGESSE

Thurso, villed’opportunités...

Maurice Boivin, maire819 985-2701www.ville.thurso.qc.ca

ÉLITES_v3n2_municipale_Mise en page 1 12-05-03 09:17 Page32

Page 33: Élites > Villes d'avenir, gens d'innovation

33Villes d’avenir – édition 2012 —

Participer

DOSSIER PROMOTIONNEL

LA QUALITÉ DE VIE D’UNE COLLECTIVITÉ EST DÉSORMAIS CONSIDÉRÉE PAR LES GRANDS INVESTISSEURS COMME UN FACTEUR DÉTERMINANT POUR LA RÉTENTION DE LA MAIN-D’OEUVRE. C’EST POURQUOI, TOUTES DIFFÉRENTES, LES MUNICIPALITÉS FONT PREUVE D'ORIGINALITÉ ET DE CRÉATIVITÉ À MAINTS ÉGARDS. ACCUEILLIR HARMONIEUSEMENTJEUNES FAMILLES ET AÎNÉS, MARIER CULTURE ET DÉVELOPPEMENTINDUSTRIEL, TIRER LE MEILLEUR PROFIT DU RÉSEAU DE TRANS-PORT PRÉSENT ET À VENIR, DENSIFIER CERTAINS SECTEURSDE LEUR TERRITOIRE, METTRE EN VALEUR LEUR PATRIMOINEHISTORIQUE, CONTENIR LES HAUSSES DE TAXES TOUTEN MAINTENANT DES SERVICES DE QUALITÉ, VOILÀAUTANT DE DÉFIS QUE LES VILLES RELÈVENTSOUVENT AVEC BRIO. ÉLITES VOUS PRÉSENTECERTAINES D'ENTRE ELLES.

La créativité en action

TRIBUNE DES MAIRES ET DES MAIRESSES

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ÉLITES_v3n2_municipale_Mise en page 1 12-05-03 09:17 Page33

Page 34: Élites > Villes d'avenir, gens d'innovation

34 — Villes d’avenir – édition 2012

TRIBUNE DES MAIRES ET DES MAIRESSES

evitalisation du centre-ville, programmes encourageant l’entre-

preneuriat, mesures pour accroître le tourisme, mise en place

d’infrastructures récréatives et sportives, déploiement d’initiatives

de développement durable, etc. Ça bouge à Gatineau, et les résultats

se font déjà sentir.

Gatineau, c’est tout le contraire

d’une simple ville de fonction-

naires. Au sein de ce milieu dyna-

mique, les projets se multiplient,

autant à l’intention des entreprises

et des investisseurs que des

touristes et des résidants actuels

ou futurs. Un des exemples les

plus frappants est la campagne

« Gatineau, ville d’affaires » et son

portail www.parsenaffaires.ca,

lancé en 2011.

Comme elle souhaitait diversifier son économie, fortement teintée par

la présence massive de fonctionnaires fédéraux, Gatineau a mis sur

pied cette importante campagne visant à stimuler la fibre entrepre-

neuriale chez ses citoyens. L’initiative comprend notamment un

partenariat de mentorat avec la chambre de commerce, une

campagne de communication mettant en vedette des gens d’affaires

locaux ainsi que de l’accompagnement dans le démarrage, la gestion

de la croissance, etc. Alors que l’objectif initial était de créer 2 500 entre-

prises en trois ans, plus de 1000 sont nées dès la première année.

S’inscrivant en lien direct avec cette offensive, la Ville a d’ailleurs

investi 20 millions de dollars dans l’aménagement d’une centaine de

terrains industriels répartis sur son territoire, notamment à proximité

de l’aéroport.

La diversification ne constitue qu’un des nombreux enjeux auxquels

s’attaque le conseil municipal de Gatineau. « Nous souhaitons faire du

tourisme l’un de nos atouts majeurs », explique le maire Marc Bureau,

précisant que seulement le tiers des six millions de visiteurs annuels

de la ville voisine, Ottawa, s’arrêtent chez lui. Parmi les mesures

proposées : « Destination Gatineau ». Ce vaste projet vise à faire de

Gatineau une destination touristique de calibre international grâce à

un réaménagement des berges de la rivière des Outaouais sur une

vaste zone de 6 km aux abords du Musée canadien des civilisations,

le musée le plus visité au pays. « Nous nous inspirons du Vieux-Port

de Montréal et de la promenade Champlain à Québec pour en faire un

espace de fêtes et de festivals, indique M. Bureau. Par exemple, nous

aménagerons des pistes cyclables ainsi que de vastes jardins ouverts

huit mois par année. » Le maire ajoute que les retombées de ce projet

pourraient atteindre jusqu’à 170 M$ et créer au-delà de 3 000 emplois

par année, entre autres dans les industries de la restauration et de

l’hôtellerie, et dans le commerce de détail.

Parallèlement à cette croissance économique, la Ville de Gatineau

connaît un important boum démographique. En effet, en 10 ans, sa

population est passée de 220 000 à plus de 265 000 personnes.

« Nous attirons beaucoup de jeunes familles, dit le maire. Entre autres

explications, on trouve chez nous des bungalows dont les prix sont

parfois de 125 000 $ moins élevés que leurs équivalents de l’autre

côté de la rivière Outaouais. » Cette tendance se poursuivra et l’on

prévoit que Gatineau accueillera près de 75 000 nouveaux citoyens

d’ici 20 ans, dont plus de la moitié provenant de l’immigration.

Mais qui dit familles dit aussi besoins considérables en infrastructures

récréatives. Pour répondre à la demande, Gatineau a investi, notam-

ment, dans la réfection de plus de 200 parcs municipaux et implanté

un vaste centre sportif de 18 500 m2, qui a nécessité des inves-

tissements de 50,4 M$. Inauguré en 2010, l’endroit est rapidement

devenu populaire, puisque plus de 10 000 personnes le fréquentent

maintenant chaque semaine. Comportant entre autres deux piscines

(dont l’une de dimensions olympiques), une palestre et les plus

importantes installations de gymnastique au pays, le centre est

souvent le théâtre de compétitions provinciales (dont les Jeux du

Québec en 2010), canadiennes et même internationales.

Autre dossier majeur pour Gatineau : la revitalisation de son centre-ville.

Victime d’expropriations massives à la suite de la construction d’édifices

gouvernementaux dans les années 70, sa population compte aujourd’hui

10 000 personnes de moins que les 21 000 qui le peuplaient à

l’époque. « Pour y remédier, la Ville propose notamment un crédit de

taxes de 10 ans aux nouveaux propriétaires », explique M. Bureau,

précisant du même coup que l’ouverture prochaine de quatre tours

et l'arrivée de quelque 8 000 fonctionnaires contribueront à accroître

le nombre de propriétaires-résidants du centre-ville gatinois.

Enfin, le développement durable constitue une autre préoccupation

du maire et du conseil municipal, comme en témoigne l’implantation

prochaine du Rapibus, un système de transport rapide par autobus de

255 M$. Il couvrira un corridor exclusif d’une quinzaine de kilomètres

et sera bordé par une dizaine de stations offrant des autobus à grande

capacité ainsi que de nouveaux services.

Dans un contexte aussi dynamique, il n’est pas surprenant de constater

que Gatineau constitue l’un des meilleurs milieux au Québec, et au Canada,

autant pour y investir que pour y travailler et élever une famille !

GatineauDes projets plein la ville

R

1 866 299-2002, poste 7331 819 595-7331

MARC BUREAUMaire de Gatineau

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Page 35: Élites > Villes d'avenir, gens d'innovation

INVESTISSEZ À GATINEAU

UN CENTRE-VILLE MODERNISÉ

Programme de crédits de taxes pour les bâtiments de haute techno-logie et résidentiels représentant 75 % de l’avis d’imposition pour une période de cinq à dix ans

4000 nouveaux logements à venir

10 000 nouveaux résidants au centre-ville

Création possible de 800 à 1000 logements sous forme d’écoquartier

Aménagement d’un nouveau district culturel

Revitalisation des berges du ruisseau de la Brasserie

Accès prochain au Rapibus, un nou-veau système de transport urbain

1 2 43 5 6 7

Renseignements : gatineau.ca 1 866 299-2002, poste 7331 819 595-7331

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Page 36: Élites > Villes d'avenir, gens d'innovation

LE MOT CLÉ : EXCELLENCE« Cité régionale », « capitale des Laurentides », « cité universitaire », les termes prestigieux

employés pour désigner Saint-Jérôme se multiplient. C’est que la ville connaît depuis quelques

années une croissance impressionnante, stimulée, entre autres, par des réalisations variées

et très concrètes : relance du centre-ville et des activités commerciales, rapprochement avec

des secteurs économiques tels les transports avancés et l’aéronautique, mise en place de

l'organisme Rues principales – notamment pour favoriser l’entrepreneuriat –, etc. « Toutes

ces initiatives ont été axées sur l’idée d’excellence, explique le maire de Saint-Jérôme,

Marc Gascon. Nous voulions que cette façon de faire soit notre marque de commerce, et elle

est à la base maintenant de chaque nouveau projet. »

UNE VILLE EN PLEINE CROISSANCELes conséquences directes de ces opérations sont facilement quantifiables. Ainsi, depuis

1998, 3041 emplois dans 663 entreprises, uniquement dans le secteur industriel, ont été

créés à Saint-Jérôme. De fait, l’activité économique est désormais telle que 18 000 personnes

de l'extérieur viennent y travailler chaque jour. Et environ un millier de personnes s’ajoutent

chaque année aux 68 000 qui y habitent.

« De plus, avec l’implantation de magasins à grande surface et de mégacentres commerciaux,

entre autres, nous avons réussi à contrer les fuites commerciales, des dépenses de consom-

mation qui, autrefois, étaient réalisées à Laval et à Montréal », indique M. Gascon. Le dirigeant

ajoute que la fusion, en 2002, des quatre ex-villes de Bellefeuille, Lafontaine, Saint-Antoine

et Saint-Jérôme a éliminé la contre-productivité qu’entraînaient parfois les luttes entre

municipalités voisines pour attirer commerçants et entreprises. « Ici, la fusion a sans doute

été la plus harmonieuse de tout le Québec. Moins de 1 % de la population a signé le registre

pour s’y opposer. Le regroupement a changé l’aspect et l’histoire de Saint-Jérôme, et les

progrès rapides témoignent d’une vitalité exceptionnelle. »

PLACE À L’EXCELLENCE CULTURELLEAutre signe du dynamisme récent de la ville, l’Université du Québec en Outaouais y a ouvert

un campus il y a deux ans. Alors qu’on s’attendait à y desservir 1000 étudiants, l’établissement

en accueille déjà plus de 1500. On a aussi pensé aux 38 % de Jérômiens de plus de 50 ans.

En effet, le Service des loisirs, de la culture et de la vie communautaire de la Ville a érigé pour

eux, dans le cadre d’un partenariat public-privé, le Quartier 50+. Cet édifice récréatif de

45 000 pi2, ouvert en septembre 2008, regroupe diverses installations servant à des activités

physiques, de loisir et culturelles, dont une salle multifonctionnelle de 350 places.

La convergence de ces nombreuses initiatives fait en sorte que Saint-Jérôme récolte mainte-

nant les fruits de ses multiples efforts. Ses succès sont même reconnus hors des frontières

du Québec : un classement récent du prestigieux magazine Money Sense lui accordait la

83e place sur 190 villes canadiennes pour la qualité de vie.

Saint-JérômeEn excellente position au Canada pour sa qualité de vie

TRIBUNE DES MAIRES ET DES MAIRESSES

— Villes d’avenir – édition 201236

MARC GASCON Maire de Saint-Jérôme

FRUIT DE LA RÉALISATION DE PLUSIEURS PROJETS DYNAMIQUES, LA VILLE DE SAINT-JÉRÔME EST DEPUIS QUELQUES ANNÉESEN PLEINE CROISSANCE. IL EN RÉSULTE UNE QUALITÉ DE VIE SUPÉRIEURE.

La joie de vivre !

ÉLITES_v3n2_municipale_Mise en page 1 12-05-03 09:17 Page36

Page 37: Élites > Villes d'avenir, gens d'innovation

La culture ne s'hérite pas, elle s'acquiert ». Cette

citation d'André Malraux, la mairesse de Repentigny,

Chantal Deschamps, l'a fait sienne : « Elle résume bien

notre vision. »

« Au cours des dernières années, rappelle-t-elle, nous

nous sommes dotés d'équipements communautaires et

sportifs - le Centre communautaire Laurent-Venne, le

Centre récréatif et le Complexe sportif Gilles-Tremblay.

Il ne manque plus qu’un point focal pour que la culture

prenne son élan. Cette volonté sera bientôt comblée par

la construction d'une salle de spectacle. Celle-ci contri-

buera à la création d'une nouvelle aire économique tout

en rehaussant la qualité de la vie, dont la culture est une

composante essentielle. »

Forte des résultats d'une étude menée par le Réseau des

villes créatives du Canada, Mme Deschamps compte faire

de Repentigny une municipalité qui attire les visiteurs :

« Les experts l'ont constaté : associer les arts et la culture

avec le développement économique favorise la richesse,

la création d'emplois et la qualité de vie.

Selon cette étude, une alliance entre le

monde artistique et celui des affaires

“revitalise les secteurs urbanisés, attire

des travailleurs qualifiés et favorise

la création de nouvelles entreprises”. La

culture est véritablement un moteur

économique. »

« Notre démarche est le fruit d'une planifi-

cation rigoureuse, comme en témoignent

les investissements de 10 M$ effectués

en 2003 pour développer un nouveau

centre-ville le long du Saint-Laurent.

En moins de 10 ans, ils ont généré plus

de 50 M$. L'Espace culturel s'ajoutera

aux projets commerciaux et résidentiels

qui s'y sont implantés. Aménagé là où sa

force d'attraction est la plus forte, il est

bien situé pour devenir un levier écono-

mique important.

RepentignyUne culture qui s’acquiert, un espace qui se conquiert

«

CHANTALE DESCHAMPSMairesse de Repentigny

Villes d’avenir – édition 2012 — 37

ÉLITES_v3n2_municipale_Mise en page 1 12-05-03 09:17 Page37

Page 38: Élites > Villes d'avenir, gens d'innovation

TRIBUNE DES MAIRES ET DES MAIRESSES

— Villes d’avenir – édition 201238

PHOTO : VILLE DE JOLIETTE

L'emplacement retenu jouit déjà d'un riche patrimoine

historique. L'église de la Purification-de-la-Bienheureuse-

Vierge-Marie est la plus vieille église du diocèse de

Montréal. Construite en 1727 et classée monument

historique en 1978, il s'agit d'un lieu de culte et de mani-

festations culturelles d'une architecture remarquable.

« L'Espace culturel se trouve par ailleurs à proximité d'un

véritable couloir culturel, récréatif et touristique. En

effet, des centaines de milliers de personnes convergent

chaque année vers le parc régional de l’Île-Lebel, où se

tiennent de nombreux événements populaires. En péri-

phérie se trouve le parc Charles-De Gaulle et son kiosque

à musique, lieu d'une pléiade de spectacles estivaux. »

LA SALLE DE SPECTACLEL’originalité et la force du projet repentignois tiennent

dans sa complémentarité avec les salles régionales.

La construction d’une salle de 350 places, à géométrie

variable, permettra de miser sur un gabarit intermédiaire

et modulable, facilitant la viabilité de plusieurs types

de spectacles. S'ajoute aussi le développement d'un

volet lié à la création et d'un autre consacré aux

arts du multimédia.

On pourra aménager la salle de quatre manières : à

l’italienne, où l’on pourra accueillir 350 spectateurs assis;

en formule cabaret, avec des tables et des chaises au

plancher et des spectateurs dans les gradins et les

galeries, permettant de recevoir 275 personnes; en

configuration banquet, où l’on pourra réunir 238 parti-

cipants; à plancher plat, avec une capacité d’accueil de

600 personnes.

La salle permettra aussi de répondre aux besoins des

organismes locaux et régionaux. De plus, l’implantation

de ce nouvel équipement comblera une carence quant à

la location de salles, en plus d’offrir des aménagements

répondant aux besoins les plus variés.

LE CENTRE D’EXPOSITION ET DE CRÉATION ARTISTIQUEEn raison du dynamisme que connaît notre centre

d'exposition et d'un achalandage toujours croissant à la

bibliothèque Robert-Lussier, l'implantation du nouveau

Centre d'exposition et de création artistique s'imposait.

Celui-ci abritera une salle d’exposition, une salle multi-

fonctionnelle qui pourra être utilisée comme espace

complémentaire et de débordement dans le cadre

d’expositions majeures ainsi qu'un espace de création

musicale implanté en partenariat avec la Commission

scolaire des Affluents.

Le bâtiment pavillonnaire de ce Centre comprendra une

salle de médiation culturelle, une salle multifonctionnelle,

particulièrement utile pour les grandes expositions, ainsi

qu'un hall où l'on pourra mettre en valeur des pièces de

la collection permanente de la Ville de Repentigny,

comme des vitraux de Marcelle Ferron et une splendide

sculpture de Jean-Paul Mousseau. L’espace de création

musicale sera utilisé par les élèves du centre La Croisée

avec comme objectif d'encourager les jeunes à retourner

aux études et à développer leur talent musical.

DES JARDINS ATTRAYANTS« Les aménagements extérieurs créeront un lien entre

les composantes de l'Espace culturel. Ils allieront arts et

beauté végétale, conclut Mme Deschamps. Au fil des ans,

des sentiers et des jardins d'art intégreront des œuvres

qui se marieront à la nature, et la plantation d’arbres

embellira progressivement l’Espace culturel. »

« LES AMÉNAGEMENTS EXTÉRIEURS CRÉERONT UN LIEN

ENTRE LES COMPOSANTES DE L'ESPACE CULTUREL.

ILS ALLIERONT ARTS ET BEAUTÉ VÉGÉTALE. »

- Chantale Deschamps

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Page 39: Élites > Villes d'avenir, gens d'innovation

Villes d’avenir – édition 2012 — 39

gréablement située en bordure du fleuve Saint-Laurent,

Candiac est une ville dans la jeune cinquantaine où

qualité de vie et développement économique s'allient

pour la positionner comme une municipalité d'avenir.

Le nom même de la ville trouve ses racines dans l'histoire

du Québec. Un groupe d'investisseurs européens et

canadiens, acquéreurs en 1957 d'anciennes fermes non

cultivées en vue d'en faire un territoire urbain, avaient

choisi ce nom à la mémoire d'un des protagonistes de la

bataille des plaines d'Abraham : le marquis de Montcalm,

né au château de Candiac, qu'on peut encore voir près

de Nîmes, en France. Les 320 habitants d'alors étaient

surtout des cultivateurs installés le long du chemin du

Roy ou des vacanciers montréalais. Aujourd'hui, près de

20 000 personnes y résident, dont beaucoup de jeunes

familles – la moyenne d'âge est de 37 ans – qui apprécient

la quiétude de la ville, la disponibilité des services et la

proximité de la métropole à tout juste une quinzaine

de minutes.

QUALITÉ DE VIE ET ENVIRONNEMENTVerdure, eau et air pur sont à l'origine de

la réputation de calme et d'harmonie

de Candiac : « Environ 15 000 arbres

contribuent à notre renommée de ville

verte et à la qualité exceptionnelle de

notre environnement, tient à souligner le

maire Normand Dyotte, sans compter les

14 parcs répartis sur quelque 573 515 m2.

On y trouve des aires de jeu, des plateaux

sportifs – soccer, baseball, football,

basketball –, des jeux d'eau, une piscine

extérieure et un terrain de golf privé. Un

parcours santé se trouve dans le parc de

la Promenade, qui s'étend sur un million

de pieds carrés en bordure du fleuve

convertis en espace vert, où des appareils

d'entraînement jalonnent le parcours

pédestre des adeptes du plein air.

CandiacLa ville sous les arbres

A

NORMAND DYOTTEMaire de Candiac

Concert gratuit de « Candiac en musique » dans le parc de la Promenade

ÉLITES_v3n2_municipale_Mise en page 1 12-05-03 09:17 Page39

Page 40: Élites > Villes d'avenir, gens d'innovation

« LE COMPLEXE SPORTIF BAPTISÉ LES 2 GLACES DE CANDIAC

REÇOIT DES AMATEURS DE HOCKEY, DE PATINAGE ARTISTIQUE ET DE

PATINAGE LIBRE. DE PLUS, UNE PASSERELLE MULTIFONCTIONNELLE

POUR CYCLISTES ET MARCHEURS RÉCEMMENT MISE EN PLACE

SURPLOMBE UNE AUTOROUTE, RELIANT DEUX PARCS MUNICIPAUX

ET… FAVORISANT L'ADOPTION DE BONNES HABITUDES DE VIE ! »

- Normand Dyotte

UN SITE INDUSTRIEL STRATÉGIQUEEn plus de la route 132 et des deux grandes lignes de

chemin de fer, Canadien Pacifique et Canadien National,

qui passent sur son territoire, la municipalité est traversée

par deux autoroutes majeures : la 15, porte d'entrée directe

sur le marché américain, et la 30, qui permet d'accéder

aisément aux destinations est-ouest. Ces axes de trans-

port offrent un avantage stratégique aux industriels qui

choisissent de s'installer à Candiac : ils peuvent avoir pignon

sur rue dans un site organisé en deux lieux dynamiques,

les parcs industriels Montcalm et Champlain.

Le parc Montcalm accueille déjà des entreprises de renom

telles Uman Pharma, Parfumerie Chanel et Cascades

Groupe Tissu tandis que l'entreprise Fruits et Passion a

élu domicile dans le parc Champlain : « L'arrivée récente

de Phostec Lithium, qui fabrique du lithium liquéfié entrant

dans la production de piles pour les automobiles élec-

triques, a été à l'origine d'un investissement de 75 M$,

se réjouit le maire Dyotte. Nous continuons de développer

en fonction de marchés potentiels près de chez nous.

Les entreprises et les commerces de Candiac créent

quelque 3 500 emplois. »

UN TOD AVANT-GARDISTESuivant les objectifs du Plan métropolitain d'aménage-

ment et de développement, les élus municipaux ont

entrepris une réflexion visant à créer un TOD (Transit

Oriented Development) dans le secteur de la gare et du

Carrefour commercial Candiac : « Nous voulons concevoir

quelque chose de différent, un environnement économique

unique et avant-gardiste. Pour ce projet structurant,

résidentiel et commercial, nous retiendrons les meilleures

pratiques en urbanisme et en environnement. »

LA FORCE DU BÉNÉVOLATRécemment élu maire de Candiac, Normand Dyotte

compte une trentaine d'années de bénévolat à son actif

dans cette ville : « J'ai toujours aimé le milieu municipal,

qui nous rapproche des gens. Il est possible d'y faire des

gestes concrets qui influencent directement et parfois

rapidement la qualité de vie des gens. Et je suis en mesure

d'apprécier l'importance du bénévolat pour une ville dyna-

mique et efficace. Quelque 600 bénévoles assistaient à

la dernière réception annuelle en leur honneur ! ».

40 — Villes d’avenir – édition 2012

TRIBUNE DES MAIRES ET DES MAIRESSES

« Le complexe sportif baptisé Les 2 glaces de Candiac

reçoit des amateurs de hockey, de patinage artistique et

de patinage libre. De plus, une passerelle multifonction-

nelle pour cyclistes et marcheurs récemment mise en place

surplombe une autoroute, reliant deux parcs municipaux

et… favorisant l'adoption de bonnes habitudes de vie ! »

Au fil des ans, les projets verts se sont multipliés. La gestion

des matières résiduelles, l'herbicyclage, la récupération

de l'eau de pluie ainsi que la collecte des branches, de

surplus de carton, de contenants de peinture, de piles

usagées ou encore des feuilles mortes à l'automne sont

autant de moyens d'encourager la population à participer

au maintien d'un environnement sain.

Le développement résidentiel est en croissance. Des unités

de condos, des maisons de ville et des maisons bigéné-

ration s'ajoutent maintenant aux styles plus traditionnels :

« La construction de résidences, de bâtiments et d'infra-

structures de qualité est un objectif qui a fait l'unanimité

des entrepreneurs et des promoteurs, raconte M. Dyotte.

Allié à la bonne gestion des finances municipales des

dernières années, ce choix a été créateur de richesse

pour la Ville. »

ÉLITES_v3n2_municipale_Mise en page 1 12-05-03 09:17 Page40

Page 41: Élites > Villes d'avenir, gens d'innovation

Ville de Varennes démontre de façon exemplaire

qu’il est possible de réagir d'une façon différente aux

problématiques auxquelles font face les municipalités du

Québec dans les domaines de l'aménagement urbain,

du développement économique et de la démographie.

Dans cette municipalité historique, un redéveloppement

provenant de l'intérieur ainsi qu’une croissance écono-

mique durable ont permis d’améliorer l'offre récréative

et culturelle aux citoyens sans augmenter la taxation

des contribuables.

Cette façon d’aborder les problèmes est notamment

visible dans le plan de réaménagement de l'entrée de la

ville, présenté à la population à la fin de l’année dernière.

Au fait de l’adoption du Plan métropolitain d’aménagement

et de développement, l'administration municipale s'est

aussitôt demandé comment elle pourrait favoriser le

redéveloppement et la densification à l'intérieur même

des infrastructures existantes. La réponse : mise en place

de subventions à la démolition et à la décontamination…

Sept zones en déclin, désaffectées ou vacantes, ont été

ciblées pour leur potentiel, avec l'objectif de remodeler

ce secteur névralgique. L'expérience

s'est vite avérée concluante. « Quand les

promoteurs ont connu notre vision, ils ont

tout de suite saisi l’occasion. Résultat :

ce qu'on avait prévu réaliser dans les

huit prochaines années sera accompli en

trois ans, et l'ampleur du projet sera même

plus grande que dans nos projections »,

indique le maire Martin Damphousse. De

plus, la Ville n'a pas eu à investir d'argent

supplémentaire dans les infrastructures.

Mais le grand coup de la Ville de Varennes

en termes de développement concerne

son secteur industriel. En 2009, alors

qu'elle travaille à la création d’un parc

industriel à vocation chimique et scien-

tifique de haut niveau, le Novoparc, elle

réussit à acquérir 9,2 millions de pieds

carrés de terrains appartenant à Hydro-

Québec. L’administration municipale en

profitera pour agrandir considérablement

Varennes La créativité en action

La

41Villes d’avenir – édition 2012 —

MARTIN DAMPHOUSSEMaire de Varennes

Future entrée de la ville : redéveloppement résidentiel densifiéFuture usine de fabrication d’éthanol cellulosique

ÉLITES_v3n2_municipale_Mise en page 1 12-05-03 09:17 Page41

Page 42: Élites > Villes d'avenir, gens d'innovation

elle est parvenue à attirer de nombreuses entreprises de

premier rang qui participent à l'effort foncier tout en

étant tournées vers l'économie verte et la recherche

scientifique. Le projet de revitalisation de l'entrée de la

ville est un autre bon exemple de cette approche proactive.

Pour Martin Damphousse, il est important de réfléchir à

la façon dont sont pensés les projets. « Pour la construction

de notre nouvelle bibliothèque, qui a coûté 9,2 M$, nous

avons réussi à aller chercher 6,3 M$ de subventions

et de dons philanthropiques en présentant un projet

novateur et en faisant preuve de rigueur dans les

démarches nécessaires à l'acquisition de ce financement.

La clé : faire les choses autrement ! »

UN AVENIR PROMETTEUR POUR LES FAMILLESEn plus de bénéficier d’un faible taux de taxation, les

citoyens de Varennes ont pu profiter de ces nouvelles

entrées d'argent par l'entremise de plusieurs projets

culturels et d’activités offertes par la Ville. Encore là, la

municipalité a procédé d'une façon différente. Pour

répondre aux besoins découlant des changements

démographiques, Varennes a mis sur pied le projet du

parc Ki-Ri, le premier du genre au Québec, qui réunit

dans un même espace public des activités pour l'ensemble

des citoyens. « Ce parc est adapté autant pour les tout-

petits et les adolescents que pour les aînés, avec des

structures d'entraînement spécialement conçues pour

eux. Il y a même des balançoires et des équipements

adaptés aux personnes qui vivent avec un handicap. »

La Ville a obtenu le premier prix du 21e colloque du

Carrefour action municipale et famille pour cette réali-

sation. L'offre culturelle comprenait aussi la réorientation

de la maison Saint-Louis. Ce bâtiment historique abrite

maintenant la salle du conseil municipal, et plusieurs

spectacles et conférences y sont présentés par la Ville.

Varennes le prouve brillamment : avec une vision claire

du développement durable et en faisant les choses

autrement, il devient possible de réaliser des projets

hors du commun.

le nouveau parc industriel – une exception dans la

couronne sud de Montréal, où ce type d’espace se fait

de plus en plus rare. « Ce parc est rapidement devenu un

nouveau pôle d'attraction scientifique axé sur les nouvelles

sources d'énergie », poursuit le maire. Accrédité par

Zones Québec Innovation et le Conseil québécois du

biodiésel, le Novoparc a même connu une croissance

au-delà des attentes. C'est là que sera installée, en 2013,

l'usine de biométhanisation du secteur est de la couronne

sud de la Communauté métropolitaine de Montréal.

En février dernier, le gouvernement québécois a aussi

octroyé 27 M$ pour y construire la première usine

commerciale d'éthanol cellulosique produit à partir de

déchets non compostables, une toute nouvelle technologie.

FAIRE LES CHOSES AUTREMENT!La vision différente de Varennes se répercute aussi et

surtout sur les comptes de taxes des citoyens et des

entreprises. Malgré les responsabilités supplémentaires

qu’elle doit assumer, la municipalité a réussi, à l'aide de

ses projets novateurs, à conserver un des taux de taxes

les plus bas de la couronne sud. Dans le cas du Novoparc,

TRIBUNE DES MAIRES ET DES MAIRESSES

— Villes d’avenir – édition 201242

La Maison Saint-Louis : bâtiment historique restauré en 2010

ÉLITES_v3n2_municipale_Mise en page 1 12-05-03 09:17 Page42

Page 43: Élites > Villes d'avenir, gens d'innovation

évis a adopté l’idée de la coopération au point de se

démarquer des autres municipalités, avec de multi-

ples succès à l’appui. Cette ville, en effet, c’est beaucoup

plus que l’endroit où est né le Mouvement Desjardins,

qui y loge encore son siège social.

La Ville de Lévis, pôle urbain de la région Chaudière-

Appalaches, a adopté au printemps 2011 un positionne-

ment stratégique axé sur l’esprit de coopération qui

caractérise l’endroit, notamment en raison de la présence

historique du siège social du Mouvement Desjardins.

Autour de la signature « Ville de coopération », on veut

maintenant démontrer la ligne directrice choisie. « Nous

n’avons pas eu à creuser longtemps pour trouver cette

thématique, car elle fait littéralement partie de notre

ADN ! », explique la mairesse Danielle Roy Marinelli, en

poste depuis 2005. Pour nous, la coopération est un

positionnement sûr et crédible qui repose sur notre

histoire, nos réalités fondamentales et nos perspectives.

Ce n’est pas qu’un concept, c’est un savoir-être qui

stimule nos citoyens et citoyennes et leur sentiment

d’appartenance. »

La dirigeante cite en exemple un projet récréatif récent

développé dans un tel élan coopératif. L’érection d’un

complexe sportif dédié au soccer, en 2007, a fait l’objet

d’un partenariat regroupant pas moins de cinq joueurs :

la Ville de Lévis, Desjardins, la Commission scolaire des

Navigateurs, diverses organisations

régissant la pratique de ce sport dans

la région, ainsi que la firme privée de

conception, fabrication et installation

de bâtiments d’acier Honco. « Ce centre

venait répondre à un besoin urgent,

indique Mme Roy Marinelli. Nous avons

réussi à concrétiser le projet en

une année, aux coûts et dans les délais

prévus, et sans alourdir le fardeau fiscal

de nos contribuables. »

Parmi les autres projets récents réalisés

en partenariat public-privé, notons la

construction d’un centre de congrès,

celle d’une patinoire de taille olympique

ainsi que les festivités du 375e anniver-

saire de la seigneurie de Lauzon, pour

lesquelles la Ville a dégagé 3 M$, le

gouvernement du Québec et le secteur

privé 2,5 M$ chacun. « Voyant le succès

de nos ententes de coopération, plu-

sieurs municipalités sont venues nous

rencontrer afin d’en savoir plus sur les

mécanismes que nous avions mis en

place, raconte la mairesse. De toute évi-

dence, nous avons réussi à implanter un

modèle. Cela ne signifie pas que tous

LévisUn pour tous, tous pour un

L

DANIELLE ROY MARINELLIMairesse de Lévis

Villes d’avenir – édition 2012 — 43

PHOTO

: CONSTANCE LA

MOUREUX

ÉLITES_v3n2_municipale_Mise en page 1 12-05-03 09:17 Page43

Page 44: Élites > Villes d'avenir, gens d'innovation

nos projets seront orientés en ce sens, mais nous

sommes fiers d’avoir doté la ville d’infrastructures de

manière responsable et elles sont déjà exploitées au

maximum. » La mairesse ajoute que de telles initiatives

ont aussi eu un impact social majeur. « Par exemple, dit-elle,

on entend des gens de l’ancienne ville de Saint-Étienne-

de-Lauzon se définir comme des Lévisiens et des

Lévisiennes, ce qui constitue en soi un indice révélateur. »

Avec la présence historique de Desjardins sur son terri-

toire, la notion de coopérative était déjà bien implantée

à Lévis. Toutefois, selon un récent recensement, on y

trouve pas moins de 70 organisations coopératives

travaillant dans les secteurs communautaires, écono-

miques et sociaux. « "Ville de coopération", c’est vraiment

l’image de marque qui nous distingue, notre personnalité. »

44 — Villes d’avenir – édition 2012

TRIBUNE DES MAIRES ET DES MAIRESSES

« "VILLE DE COOPÉRATION", C’EST VRAIMENT L’IMAGE DE

MARQUE QUI NOUS DISTINGUE, NOTRE PERSONNALITÉ. »

- Danielle Roy Marinelli

Autre particularité de Lévis : puisqu’elle est en partie

issue du regroupement, en 2002, d’une dizaine de petites

municipalités (Saint-Romuald, Saint-Louis-de-Pintendre,

Breakeyville, Charny, Saint-Nicolas, Saint-Rédempteur,

Saint-Étienne-de-Lauzon, Saint-Joseph-de-Lévis,

Saint-Jean-Chrysostome), la ville compte plusieurs

parcs industriels, aptes à servir les entreprises de

différents secteurs.

Toutefois, les décideurs de la Ville ont choisi d’enrichir

l’offre actuelle avec l’ajout de l’Innoparc, en chantier

au cours des prochaines semaines, qui accueillera

des entreprises et des organisations liées au domaine

du savoir et de la recherche. Ainsi, l’un des premiers

locataires sera la Chaire de recherche industrielle en

technologies de l'énergie et en efficacité énergétique

de l’École de technologie supérieure.

« Ce n'est là qu'un des nombreux chantiers qui pousse-

ront à Lévis », conclut Mme Roy Marinelli, expliquant

qu’il faut maintenant consolider les acquis de la ville.

« Le développement nécessite la livraison de services,

dit-elle. Et nous l'assurerons, au cours des prochaines

années, dans des secteurs tels que les réseaux routiers

et le transport en commun. »

ÉLITES_v3n2_municipale_Mise en page 1 12-05-03 09:17 Page44

Page 45: Élites > Villes d'avenir, gens d'innovation

45Villes d’avenir – édition 2012 —

u’il s’agisse de développement économique, d’une offre récréotouristique accrue ou de réamé-

nagement des parcs et services, la ville de La Prairie vit une forte période d’effervescence.

Ces dernières années, de nombreuses mesures ont été prises pour favoriser la croissance en suivant

ces trois voies. Cette municipalité située au cœur des grands axes stratégiques de la Rive-Sud pourra

aussi profiter du parachèvement prochain de l’autoroute 30 pour mettre en valeur ses nombreux atouts.

« Des budgets ont été prévus pour analyser dès l’an prochain les façons de revoir les orientations du

parc industriel de la ville », indique la mairesse Lucie F. Roussel. D’emblée, La Prairie offre un programme

de réduction de taxes sur trois ans pour les industries qui désirent s’y installer. Toujours dans une

optique de développement économique, la Ville veut profiter du Plan métropolitain d’aménagement

et de développement (PMAD) pour mettre en valeur le secteur du stationnement incitatif de l’Agence

métropolitaine de transport (AMT), près de la berge de la rivière Saint-Jacques. Ère des technologies

oblige, le développement commercial de La Prairie se fait aussi par le Web 3.0. Les citoyens et commer-

çants ont désormais accès à l’application Watch Companion, créée par la Chambre de commerce et

d'industrie Royal Roussillon avec la collaboration de la Ville. « Avec cette application, les gens peuvent

trouver le bon commerce pour répondre à leurs besoins au sein même de la ville. »

Au-delà des applications mobiles, l’avenir économique de La Prairie passera par la mise en valeur de

l’arrondissement historique et par une offre touristique et culturelle accrue. L’ancien site industriel

Rose-Laflamme, qui se situe en plein cœur du secteur historique, accueillera bientôt une cinquantaine

d’unités de logement. Ce nouvel ensemble résidentiel participera à la revitalisation déjà entamée du

quartier le plus ancien de La Prairie, au grand bonheur des commerçants. L’offre touristique dans

ce secteur vieux de 345 ans sera aussi élargie par la création d’une réserve archéologique en

collaboration avec les 11 municipalités de la MRC de Roussillon. « Notre objectif est de récupérer et

de conserver tous les artéfacts qui sont présentement envoyés à Québec lorsqu’il y a des travaux dans

l’arrondissement historique. » À cet important projet s’ajoutent des initiatives comme la mise en valeur

des berges du fleuve Saint-Laurent et la réfection du parc de la Rivière-Saint-Jacques.

Les citoyens de La Prairie pourront également profiter de plusieurs autres

réaménagements de parcs, qui comprendront davantage d’aires de détente

et de promenade. Cette mesure, qui a pour but de s'adapter aux changements

démographiques des prochaines années, s’accompagnera d’une augmenta-

tion de l’offre d’activités aux familles. Sans compter que la Commission

scolaire des Grandes-Seigneuries est présentement en appel d’offres pour

la construction prochaine d’un important complexe sportif. « Les installations

devraient comprendre deux glaces et des terrains synthétiques de soccer

et de football, l’un intérieur et l’autre extérieur. »

« Avec autant de projets, conclut Lucie F. Roussel, le rôle de l’élu est surtout

d’apporter sa passion et d’être à l’écoute. Pour faire un bon travail dans ce

domaine, il faut aimer être au service des gens. » Pour la mairesse, il ne fait

aucun doute que l’avenir économique et culturel de La Prairie commence

par les réalisations d’aujourd’hui.

La PrairieL’avenir dès maintenant

Q

LUCIE F. ROUSSELMairesse de La Prairie

« AVEC CETTE APPLICATION, LES GENS PEUVENT TROUVER LE BON COMMERCE POUR RÉPONDRE À LEURS BESOINS AU SEIN MÊME DE LA VILLE. »

- Lucie F. Roussel

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