Page 1 sur 14
MATINEE : ECLAIRAGE PUBLIC INTELLIGENT : QUELS ENJEUX POUR
QUELLES SOLUTIONS ?
Jeudi 4 juillet 2013, de 9h30 à 11h00
PROGRAMME
L’éclairage des villes et lieux publics représente un coût important à la charge des collectivités et, in fine, des contribuables. Enjeu économique et social, la question soulève
également des problématiques liées à la protection de l’environnement (sobriété énergétique, protection de la biodiversité). En raison, des réponses commencent à être
formulées : éclairage fonctionnant sur la base de détection de présence, gestion intelligente
des réseaux, etc. Au-delà d’une baisse significative des consommations, ces nouvelles technologies peuvent également être porteuses de nouveaux services.
Quel est l’état actuel du marché ?
Quelles sont les solutions actuellement proposées en matière d’éclairage public intelligent ?
Que montrent les premières réalisations en termes de ROI ?
Comment concilier les impératifs de sécurité liés à l’éclairage public et les problématiques de
sobriété énergétique ?
Quelles sont les perspectives à long et moyen termes ?
Comment le marché peut-il évoluer dans les prochaines années ?
Quelles sont les pistes de perfectionnement technologique ?
Au-delà de la baisse des consommations, quels nouveaux services en attendre pour les
collectivités, les administrés, et les acteurs économiques ?
Intervenants:
LUX FIT : Christophe RICHON, Senior International Marketing consultant
TOSHIBA : Noël MARCINIAK, European Product Planning Manager Strategik Marketing and Technology Lighting Systems
L’enregistrement a commencé au 3ème point du ppt de XXX : « Les mutations en cours en éclairage
routier et urbain : la révolution LED »
MATINEE : ECLAIRAGE PUBLIC INTELLIGENT : QUELS ENJEUX POUR QUELLES SOLUTIONS ?
JEUDI 4 JUILLET 2013
Page 2 sur 14
DEBUT DE LA CONFERENCE
INTERVENTION DE CHRISTOPHE RICHON
Je remercie Agrion de me donner cette opportunité de partager quelques conclusions
d’une étude que je viens de mener avec mon partenaire Yole Développement.
Je vais d’abord planter le décor en vous parlant du marché « traditionnel » de l’éclairage
public. Ensuite nous aborderons les mutations en cours causées par ce qu’il est devenu commun
d’appeler « la révolution LED ». Nous nous attarderons ensuite sur les sous-segments
d’applications que sont le routier fonctionnel, le décoratif et les tunnels. Enfin je partagerai avec
vous quelques prévisions que nous avons établies.
Deux mots pour nous présenter d’abord : mon partenaire Yole Développement est un
important cabinet de conseil en marketing, spécialisé dans le domaine des micro-technologies –
dont la LED. Ils sont présents dans le monde entier avec notamment plusieurs bureaux en
Amérique du Nord et en Asie, et couvrent des domaines larges allant du conseil ciblé aux études
de marché et même les services financiers. Pour ma part, j’ai crée Lux Fit, mon agence de conseil
et de formation en marketing et stratégie, intervenant majoritairement auprès de l’industrie et
des collectivités, notamment l’industrie de l’éclairage que je connais particulièrement bien pour
y être présent depuis 15 ans. J’interviens auprès de mes clients dans des missions d’études de
marché, de gestion de projet, mais aussi sur des thématiques de communication et de
formation.
L’étude porte sur l’impact des LEDs sur le marché de l’éclairage public, à l’échelle
mondiale. Un certain nombre de données sont disponibles sur les LED dans l’éclairage, mais de
façon très généraliste. Il nous a semblé utile de faire un travail en profondeur sur les grands
segments d’application de l’éclairage. Cette étude sur l’éclairage public n’est donc que la
première d’une série. Pourquoi ce segment : parce que c’est l’un des plus dynamiques dans
l’adoption des LED. L’étude décrit donc le marché, les technologies et l’industrie dans son
ensemble ; elle analyse la pénétration des LED et comment elles modifient ce marché en
profondeur. Enfin elle apporte des données chiffrées et des tendances pour ce marché, tant à
l’échelle mondiale que régionale.
L’éclairage routier (ou public) est un des trois grands segments de l’éclairage extérieur,
avec l’urbain et le sportif & industriel. On estime ce marché à 3,6 milliards de $ dans le monde
soit 13 millions d’unités. Il y aurait 244 millions de points lumineux installés, consommant 177
TWh. Les trois sous-segments sont les routes principales et autoroutes (environ 50%), le
résidentiel et le décoratif (40%) et les tunnels, un marché bien spécifique, avec 10%. Les
principaux intervenants sont des investisseurs, principalement publics, des prescripteurs,
consultants et bureaux d’études mais aussi concepteurs lumières, des installateurs, souvent de
grandes entreprises, et les fournisseurs que sont les distributeurs de matériel électrique et les
fabricants de sources et de luminaires.
MATINEE : ECLAIRAGE PUBLIC INTELLIGENT : QUELS ENJEUX POUR QUELLES SOLUTIONS ?
JEUDI 4 JUILLET 2013
Page 3 sur 14
Les principales motivations dans ce marché sont la sécurité routière mais aussi des
personnes, la qualité de la vie, l’environnement – avec un fort accent sur l’efficacité énergétique,
les paramètres économiques (notamment développement durable et urbanisation) et enfin un
contexte réglementaire et normatif très fort – lié notamment à la forte préoccupation de
sécurité.
Les grands fabricants à l’échelle mondiale sont Philips, Cooper, Acuity, General Electric,
Schréder, et quelques champions locaux tels que GLC au Moyen-Orient ou Galad dans les pays
de la CEI.
Les grandes tendances s’articulent autour de 4 axes : le transfert de production et le
sourcing, surtout en ce qui concerne les lampes vers l’Asie ; la spécialisation locale, souvent
nécessaire pour assurer un meilleur service au client dans un marché très régionalisé, ;
l’intégration verticale, dont nous reparlerons : et la concentration horizontale, continue d’être
active.
De la chaîne de valeur, il faut retenir ceci : c’est une industrie d’assemblage, avec de
nombreux composants (mécaniques, électriques, optiques, …) qui, traditionnellement formait
un luminaire, bien distinct de la source appelée lampe. Le tout associé à des éléments de
commande formait un système d’éclairage qui, monté sur son support, typiquement un mât,
constituait le point lumineux.
Cela nous amène à la partie suivante de cette présentation : quelles sont les mutations
en cours dans le domaine de l’éclairage urbain et notamment l’impact de la révolution LED ? Sur
ce schéma on constate que la partie luminaire au centre s’est resserrée et que la partie
lampe/source disparait, tout du moins en apparence. En fait celle-ci devient partie intégrante du
luminaire dans la plupart des cas et s’intègre donc. En éclairage public, on va clairement vers une
substitution : d’un système [lampe LED + luminaire] vers un système intégré d’un luminaire
complet qui comprend la source LED. C’est là la différence majeure.
Quels sont les facteurs qui vont être décisifs pour le passage à la technologie LED dans ce
segment ?
D’une part les enjeux environnementaux : l’efficacité énergétique, la réduction des substances
dangereuses (le Mercure notamment qui disparaîtra à l’avenir du fait des normes et des
directives européennes) et la réduction de la pollution lumineuse qui est un moteur
supplémentaire. D’autre part, une mission d’exemplarité des autorités publiques en matière de
respect de l’environnement et des programmes d’incitation qui ont vu le jour pour motiver les
acteurs de ce segment. De façon générale et en tout premier lieu : le critère économique, lié à
l’efficacité énergétique, est plus spécifique à ce segment. Pouvoir réduire le nombre de points
lumineux, et la maintenance associée qui est assez couteuse (pour changer une lampe dans une
rue il faut un matériel spécifique, un camion avec nacelle, etc. ce qui entraîne des coûts
conséquents même sur de petites opérations de maintenance). Sur le domaine routier, les
opérations de maintenance impliquent également des interruptions de la circulation : la
réduction de la maintenance est donc favorable à la sécurité routière et la sécurité est bien
MATINEE : ECLAIRAGE PUBLIC INTELLIGENT : QUELS ENJEUX POUR QUELLES SOLUTIONS ?
JEUDI 4 JUILLET 2013
Page 4 sur 14
entendu un facteur important. Avec les solutions actuelles, lorsqu’il y a une coupure de courant,
un réamorçage est nécessaire entrainant un laps de temps assez conséquent durant lequel on
est dans le noir. Avec la technologie LED, le ré-allumage est instantané. Au-delà de ce cas
particulier, un meilleur éclairage des lieux publics est rassurant pour les usagers car il permet
une meilleure reconnaissance faciale. Un dernier facteur important : la qualité de vie. Les LED
apportent un meilleur confort visuel, et permettent par exemple d’adapter la lumière à la
visibilité sur les routes. Il y a également de plus en plus d’initiatives visant à réduire le niveau
d’éclairement entre 1h et 5h ou 6h du matin en ville puisque l’on sait que la fréquentation des
rues est beaucoup moins forte la nuit.
Par la suite, tous les acteurs doivent s’adapter.
La technologie LED évolue en permanence, obligeant les acteurs à s’adapter en termes de
financements, de planification et de conception des projets. Le contexte réglementaire, bien
maîtrisé jusque récemment, oblige aussi à une évolution importante des pratiques. Comme je le
disais précédemment, les formes de luminaires étaient relativement figées et l’évolution
technologique était assez douce pour être maîtrisée par tous les acteurs. A présent, des
compétences en électronique et en gestion de la thermique (car les LED génèrent de la chaleur)
sont nécessaires et s’ajoutent aux compétences optiques et mécaniques d’origine ; notamment
du fait que la lampe et le luminaire soient associés dès la conception. Les possibilités sont plus
vastes également en termes de design du fait de la miniaturisation des LED. Par rapport au
financement, la question privilégiée était celle de l’investissement initial : « combien coûte
l’implantation d’un nouvel éclairage ? ». A présent, l’approche adoptée généralement est celle
du coût global, soit de savoir « combien coûterait l’installation d’un nouveau système
d’éclairage, depuis sa mise en place jusqu’à sa mise au rebut, en passant par la maintenance, le
coût énergétique, etc. ». Un certain nombre de villes ont encore du mal à estimer leurs besoins
et les coûts de maintenance que représentent des installations à LED, notamment parce qu’il
s’agit là de systèmes plus complexes et d’intelligence embarquée. La gestion des opérations est
moins simple et la maintenance moins cadrée qu’auparavant. Nous pourrions citer de nombreux
exemples de l’évolution permanente des LED. En voici un, avec un graphique de l’OIDA :
l’évolution de l’efficacité lumineuse des LED. Celle-ci évoluera encore dans les années à venir,
même si c’est de façon un peu plus maitrisée, avec des conséquences énormes pour ceux qui
conçoivent les systèmes et les installations ; avec des besoins qui doivent être actualisés en
permanence.
Cette industrie est donc en mutation.
Traditionnellement fragmentée, elle est en cours de concentration et l’on compte nombre de
nouveaux entrants. Jusque récemment les acteurs étaient plutôt conventionnels ; ils maîtrisaient
l’application de produits et avaient accès aux marchés de façon maîtrisée. Aujourd’hui les
nouveaux entrants viennent du monde de l’électronique et d’autres, moins visibles, des
applications connexes. Un exemple que je donne souvent est celui d’un fabricant d’optiques de
phares de voiture, investi dans la technologie LED. Il fait ainsi un pas relativement naturel vers
un système d’éclairage fixe au lieu d’être mobile, mais qui reste dans le champ d’une application
qu’il connait bien puisqu’il s’agit d’éclairage routier.
MATINEE : ECLAIRAGE PUBLIC INTELLIGENT : QUELS ENJEUX POUR QUELLES SOLUTIONS ?
JEUDI 4 JUILLET 2013
Page 5 sur 14
Un mouvement d’intégration verticale est également en cours.
La disparition des lampes et la longévité accrue des luminaires, obligent les fabricants à trouver
de nouveaux revenus. Ils doivent ajouter de la valeur aux solutions vendues et créer des services
autour des produits. Les fabricants s’interrogent donc de plus en plus sur le fait de s’orienter
vers le financement, l’installation et l’entretien des installations d’éclairage.
Faisons maintenant un tour rapide des applications spécifiques de ce segment.
Pour les segments résidentiel et décoratif, les besoins sont beaucoup moins forts en termes de
niveau d’éclairement requis. La technologie LED est arrivée à maturité et permet des
substitutions tout à fait rentables. Un sous-segment fonctionnel : grandes routes et autoroutes ;
c’est une application où la technologie LED commence seulement à pénétrer car elle ne connait
pas une rentabilité suffisamment intéressante pour permettre la substitution. Il y a donc
essentiellement aujourd’hui des tests et des installations pilotes, mais pas de véritable
programme de substitution a grande échelle. Le sous-segment résidentiel et décoratif est
vraiment aujourd’hui l’application reine pour les LED avec une approche des fabricants qui s’est
faite en deux temps : d’abord l’ajout des LED aux luminaires existants, puis la création de
luminaires incluant les LED dès leur conception. La troisième application de ce segment, ce sont
les tunnels. Ceux-ci constituent un marché de niche, très spécifique, qui représente des
opportunités très grandes pour les LED. En effet, l’utilisation de cette technologie permet : une
réduction de la maintenance (très compliquée dans un tunnel car elle oblige à un arrêt complet
de la circulation avec toutes les conséquences associées), un gain en termes d’efficience
énergétique ; des possibilités de pilotage pour adapter la luminosité au trafic, à l’heure du jour,
etc.
Dans les zones intérieures des tunnels, les niveaux d’éclairement requis sont moindres et les
puissances sont donc suffisantes ; ces applications sont déjà en cours dans un certain nombre de
pays. Dans les zones d’accès et de sortie des tunnels, les besoins en termes de puissance sont
plus importants pour aider à la transition vers la lumière du jour. La montée en puissance des
solutions permet maintenant d’envisager cette application de façon très sérieuse. Bien sûr les
opportunités sont importantes en termes de kilométrage. Pour prendre un exemple en Europe :
l’Italie est le pays qui a le plus avancé sur ce secteur avec un programme de 33 000 substitutions
de luminaires par Autostrade per l’Italia, gestionnaire d’un quart des tunnels en Italie.
Pour finir, nous avons fait des prévisions que je ne peux malheureusement partager avec
vous que dans les grandes lignes. Quelques leaders mondiaux sont présents sur un marché qui
représente déjà aujourd’hui 233 millions, à rapprocher des 3,6 milliards évoqués au début de
cette présentation. Bien que ces montants soient assez éloignés encore, une progression est
déjà en cours. En termes de volumes par application, une forte adaptation va se produire : le
taux d’adoption des LED se situe aujourd’hui autour de 10% ; à l’horizon 2020 ce devrait être
95%. Dans le même temps, une forte progression est également à prévoir en termes d’unités. En
termes de volume par région : la décomposition est un peu plus nuancée dans la mesure où ce
sont l’Amérique du Nord et l’Asie qui ont été au début les plus et l’Europe commence à amorcer
un mouvement de rattrapage qui se fera sur plusieurs années. En termes de chiffre d’affaire, la
courbe est un peu différente. Comme vous pouvez le constater une décroissance s’amorcera aux
MATINEE : ECLAIRAGE PUBLIC INTELLIGENT : QUELS ENJEUX POUR QUELLES SOLUTIONS ?
JEUDI 4 JUILLET 2013
Page 6 sur 14
alentours de 2016. Ceci s’explique d’une part par une augmentation constante des
performances des LED (pour une même LED, plus de puissance) et d’autre part par le prix des
LED puisque les grands fabricants visent un ratio de 1 pour 1 d’ici deux à trois ans entre les
solutions conventionnelles et les solutions à LED, au lieu de 1 pour 3 actuellement ; d’où
nécessairement un impact en termes de prix. Un troisième effet sera la réduction des besoins du
fait de la mise en place progressive de nouvelles installations. Enfin le chiffre d’affaire par région
avec les volumes, suit les mêmes tendances que celles que je viens de présenter.
Pour conclure, un rappel des points clés :
de grands changements pour les fabricants du fait du développement d‘une nouvelle technologie et de l’arrivée de nouveaux entrants, amenant une concurrence parfois féroce ;
de nouvelles opportunités pour les fabricants et les prescripteurs du fait de gisements d’économies importants ;
de nouveaux modèles économiques passant par des contrats de performance et des partenariats Public/Privé ;
des prescripteurs qui peuvent aussi profiter d‘un manque de connaissances de la part des investisseurs en leur apportant un concours précieux et en revalorisant ainsi leur rôle ;
l‘opportunité pour les investisseurs de redéfinir les règles avec les fabricants traditionnels.
J’attire votre attention sur les questions soulevées autour de la thématique du cycle de vie.
Celui-ci est traditionnellement long dans ce segment : les appareils sont très souvent installés
pour 25 ans et plus. Or les LED engagent des cycles de vie de 10 à 20 ans, ce qui est une
révolution dans certains segments. Bien que ce ne le soit pas à priori dans le segment routier,
c’est une question qui mérite d’être posée. Globalement, la mutation du marché peut se
décomposer en trois phases : marché stable et mature jusqu‘en 2008 ; une situation un peu
chaotique et des acteurs qui se cherchent actuellement ; un marché qui retrouvera de nouvelles
règles et aura achevé sa mutation à partir de 2016-2017. Le marché reste donc attractif au
niveau du système : les prévisions de ventes sont positives. La rentabilité et le choix de
maintenance auront un impact décisif sur la croissance. En 2016 il culminera à environ $ 76
millions.
L’étude complète fait 180 pages, dont vous avez eu un aperçu. Si vous souhaitez aller plus loin,
je vous invite à me contacter par mail afin que je vous envoie le résumé de 3 pages qui en
reprend les grandes lignes.
Merci de votre attention.
ECHANGES AVEC LA SALLE
Noël MARCINIAK, TOSHIBA : Bonjour a tous, merci Christophe pour cette très
bonne présentation qui rejoint beaucoup les avis que nous partageons aussi
chez TOSHIBA. J’avais une question concernant les chiffres que vous avancez,
MATINEE : ECLAIRAGE PUBLIC INTELLIGENT : QUELS ENJEUX POUR QUELLES SOLUTIONS ?
JEUDI 4 JUILLET 2013
Page 7 sur 14
sur le marché du Street Lighting, et notamment les 240 millions d’euros en
2012. Pourriez-vous préciser un peu de quels segments il s’agit ?
C’est l’ensemble des trois sous-segments que j’ai évoqué : routier fonctionnel, routier décoratif
et résidentiel et les tunnels ; dans une perspective mondiale.
INTERVENTION DE NOEL MARCINIAK
Tout d’abord je souhaite remercier Agrion de nous donner l’opportunité de présenter
notre vision sur l’éclairage public intelligent. C’est très intéressant pour notre activité Lighting en
particulier parce qu’on touche ici une variété d’acteurs très riche. Je vais essayer de compléter le
point de vue de M. RICHON avec lequel par bien des aspects j’ai pu constater des redondances
et des compléments. Quoiqu’il en soit j’espère activer le débat. Etant donné la position de
nouvel entrant de TOSHIBA sur le marché de l’éclairage, je vais essayer de vous en brosser un
portrait et de vous présenter les raisons de notre présence sur ce marché.
Avant toute chose quelques chiffres ; car en Europe et en France les activités du groupe
TOSHIBA sont principalement connues au travers des Digital Products (TV, PC, Disques Durs
externes, avant les smartphones aussi …). Or cette activité ne représente que 30% de notre
chiffre d’affaire dans le monde. Aujourd’hui la majeure partie du chiffre d’affaire est générée par
« l’Infrastructure sociale » c’est-à-dire les systèmes de l’électronique embarqué s’appliquant sur
différents segments de marché, différentes applications telles que les TGV, les ascenseurs, les
appareils médicaux, l’électronique embarqué dans les véhicules particuliers, etc. Une autre
grande partie de notre activité concerne les composants électroniques. TOSHIBA est parmi les
leaders mondiaux dans les activités de semi-conducteurs, en particulier les composants comme
les mémoires vives. Par exemple une grande partie des composants d’Apple est issue de cette
branche de nos activités. Enfin, le grand groupe des Home Appliances qui concernent l’éclairage,
pour la partie européenne, au travers de lampes, de luminaires et de systèmes qui sont
exclusivement LED pour la partie luminaires. Dans d’autres parties du monde, TOSHIBA produit
et distribue des appareils tels que des réfrigérateurs et autres appareils destinés à un usage
domestique. En Europe, nous avons également une forte activité sur les systèmes de
conditionnement d’air.
Les communautés sont un centre de gravité pour TOSHIBA.
Ce que l’on appelle la Smart Community est une cible extrêmement mouvante et variée. Ce qui
est important c’est que le groupe a une approche très simple d’efficacité énergétique totale .
Cela signifie que nous agissons au niveau de la production d’énergie, de sa transmission et de
son utilisation, donc sur toute la chaine système. On agit sur la production énergétique par
exemple en développant des fermes solaires, déjà présentes en Asie et en projet en Europe. Le
développement des systèmes d’éclairage LED s’inscrit pour TOSHIBA dans les objectifs
d’efficacité énergétique au moment de l’utilisation.
MATINEE : ECLAIRAGE PUBLIC INTELLIGENT : QUELS ENJEUX POUR QUELLES SOLUTIONS ?
JEUDI 4 JUILLET 2013
Page 8 sur 14
Cette approche globale nous permet de nous engager et d’atteindre les exigences de réduction
des consommations d’énergie au niveau mondial. L’ensemble des participants connait donc
certainement TOSHIBA au travers de ses applications digitales et de ses produits consumers mais
l’éclairage est en fait l’ADN du groupe. En effet, celui-ci s’est formé à la fin du XIXème siècle
autour de la fabrication de lampes à incandescence suite à la rencontre entre M. FUJIOKA et M.
EDISON. Puis, au cours du XXème siècle, il y a eu consolidation de plusieurs sociétés au sein
desquelles ont été créées différentes technologies de production lumineuse, notamment avec
l’adoption du tungstène et le développement des technologies à fluorescence.
Il est important de noter qu’au début des années 2000, nos efforts en R&D ont permis
de mettre en place notre plan sur l’éclairage LED avec un démarrage en 2007 au Japon de
luminaires downlight à LED. Depuis, le groupe a décidé de s’étendre au niveau mondial au
travers de cette technologie, jusqu’à arrêter complètement la production de lampes à
incandescence et se consacrer exclusivement aux LED, pour au moins les dix prochaines années.
Ceci différencie TOSHIBA d’autres acteurs de l’éclairage. Notre engagement dans l’éclairage est
partagé au sein du groupe TOSHIBA par différentes compagnies :
- la compagnie TOSHIBA Infrastructure Systems Group qui s’occupe des systèmes destinés aux infrastructures sociales
- la compagnie TOSHIBA Semiconductor qui s’occupe des composants électroniques - TOSHIBA Lighting & Technology Corporation qui produit les systèmes finit d’éclairage à
proprement parlé (sources lumineuses, LED, diodes lasers…)
Point intéressant car redondant avec le propos de M. RICHON : on fait partie des nouveaux
entrants sur le marché de l’éclairage et nous sommes en fait un acteur historique sur le marché
japonais et un nouvel acteur sur les marchés européen et américain. Notre force c’est d’entrer
sur la chaine de valeurs avec une offre complète sur les composants des nouveaux systèmes
LED.
Je souhaite à présent vous présenter une société qui est importante pour nous dans notre
approche sur l’éclairage public et dans laquelle TOSHIBA a une participation majoritaire :
LANDIS+Gyr, leader en smart metering et load control. C’est un acteur historique des compteurs
électriques, donc un cœur de métier situé sur le metering et le ripple control : elle distribue les
receveurs des signaux envoyés par les producteurs et distributeurs d’énergie pour contrôler les
pics de charges sur le réseau électrique. Voyons quelques réalisations en Europe :
Un mécénat du Musée du Louvre. Ce partenariat avec le Louvre a pour but de satisfaire à ses objectifs et exigences en termes de réduction de sa consommation d’énergie mais aussi de réduction des coûts de maintenance, tout en préservant la qualité lumineuse de l’installation. Différentes étapes : en décembre 2011 le remplacement des luminaires au niveau de la pyramide et du pavillon Colbert ; en mai 2012 l’achèvement de l’illumination de la cour Napoléon ; depuis le 4 juin dernier une mise en lumière de la Joconde et de la salle rouge attenante.
Globalement, c’est un gain de 73% d’économie d’énergie. Mais le point central pour le Louvre et
les Architectes des bâtiments de France c’était l’objectif de préserver la qualité lumineuse, de
veiller aux températures de couleurs et de préserver la mise en scène générale telle qu’elle a été
MATINEE : ECLAIRAGE PUBLIC INTELLIGENT : QUELS ENJEUX POUR QUELLES SOLUTIONS ?
JEUDI 4 JUILLET 2013
Page 9 sur 14
voulue par le plan Lumière, ce qu’a permis la mise en place de la technologie LED sur ses
différents projets.
Lyon Confluence qui concrétise notre approche d’efficience énergétique totale. Le nouveau quartier « Lyon Smart Community » (en partenariat avec Bouygues, le Grand Lyon, etc.) a différentes facettes : 1er bâtiment à énergie positive, système de partage de voitures électriques pour les personnes habitant dans ce quartier (travail et résidentiel) où la mise en place d’un premier système CEMS (Community Energy Management System) qui permettra de mieux comprendre les besoins et usages de l’énergie sur différents segments d’utilisation au niveau global de ce quartier.
Aujourd’hui, si vous faites une recherche sur internet de ce qu’est l’éclairage intelligent,
vous découvrez une multitude d’approches. L’industrie elle-même est encore en phase de
concrétisation et de formation de ce que sera l’éclairage de demain. Je tenais donc à vous
donner notre vision de l’éclairage intelligent, valable pour l’éclairage public comme pour
l’éclairage intérieur. Elle est simple et similaire à la définition générale donnée de ce qu’est
l’intelligence appliquée à un système : un système qui apprend au travers de l’expérience et est
capable d’agir à des degrés différents d’automatisation envers des objectifs. Cela suppose que le
système est capable de comprendre son environnement et de processer, de réfléchir dessus et
de réagir à ces stimuli dans un cadre donné. L’adjonction de ces nouveaux systèmes (notamment
des sensor qui permettent de mieux comprendre l’environnement) implique une énergie
additionnelle consommée au niveau global sur le système d’éclairage général ce qui crée un
nouveau challenge puisque dans le même nous avons un objectif de réduction de la
consommation globale d’énergie.
Maintenant une vue un peu générale sur la transformation des besoins qui semblent
peu ou mal identifiés, faisant que la synthèse des différents propos est difficile à atteindre. Tout
d’abord il est important de rappeler que de façon générale le marché de l’éclairage connait une
« ledification » avec des avantages au niveau de l’efficacité énergétique, des coûts associés et
de l’environnement (réduction des substances polluantes…). Ce marché est partagé en différents
pôles « composants » (sources, luminaires, systèmes de contrôles et de sensoring…) qui sont
assez mal connectés et discutent encore difficilement ensemble.
La philosophie actuelle c’est « éclairer pour sortir de l’ombre ». Dans les prochaines
années la philosophie sera « une bonne lumière au bon endroit pour les personnes ».
Actuellement la majeure partie des systèmes tendent a la détection de présence pour donner la
lumière au bon moment, d’autres peuvent comprendre et ajuster le niveau d’éclairement en
fonction de la lumière naturelle, d’autres encore contribuent à la sécurité des personnes en cas
d’urgence. Toutes ces fonctionnalités restent toutefois limitées au niveau des systèmes de
contrôle d’éclairage. Demain, la tendance sera à la digitalisation et la mise en place de services
pour mieux répondre aux besoins sociaux sur la consommation énergétique (et sa réduction) et
sur la sécurité des personnes, mais aussi sur des problématiques de bien-être et de santé encore
très mal servis par les systèmes d’éclairage. On parlera alors de fonctionnalités telles que
l’analyse de l’individu, l’analyse de l’ambiance, la reconnaissance des événements, etc.
MATINEE : ECLAIRAGE PUBLIC INTELLIGENT : QUELS ENJEUX POUR QUELLES SOLUTIONS ?
JEUDI 4 JUILLET 2013
Page 10 sur 14
Ces objectifs sont autant d’opportunités pour les fabricants de générer de la valeur comme le
mentionnait précédemment M. RICHON et de diminuer les prix des LED. Au-delà des besoins
sociaux, la réduction des consommations énergétiques dues aux appareils d’éclairage, reste une
priorité sous-tendue et impliquée par le règlement européen.
Au niveau de l’architecture des systèmes, on peut parler de lighting 2.0 comme dans la
révolution numérique. Les différents systèmes seront de plus en plus connectés ; on parlera
d’intelligence centralisée et décentralisée permettant de discuter ensemble en fonction d’un
profil et d’une architecture définis par les hommes qui les mettront en œuvre. Ce cloud du
lighting sera interconnecté avec d’autres nuages numériques au service des communautés. Par
exemple l’éclairage public et la prévention des crimes pour plus de sécurité dans le paysage
urbain. Au niveau de l’architecture, les grandes tendances sont au système déjà assez digitalisé
notamment pour les systèmes de contrôle tels que DALI qui est en train de connaitre un nouvel
essor. Demain 100% des systèmes seront digitaux. Il faut penser que les LED sont des solutions
digitales par nature : c’est un éclairage a l’état solide, un semi-conducteur émettant de la
lumière (et non plus un filament). Aujourd’hui, les systèmes sont très peu connectés via des
interfaces non filaires. Demain, on constatera un renversement de la tendance avec 80 % de
systèmes sans fil. Au niveau de l’évolution des technologies lumineuses, les taux d’adoption de
la LED se situent entre 10 et 15%. Il devrait être à près de 100% à l’horizon 2020.
Prenons un peu de distance par rapport à ces termes techniques pour revenir sur
l’histoire de la lumière artificielle et ses conséquences sur la technologie LED.
Jusqu’il y a 200 à 300 ans, l’Homme a vécu principalement sous la lumière naturelle très vive du
soleil. Sur les 400 000 dernières années, le feu a constitué la principale source de lumière
artificielle (lampe à huile, bougie, etc.) à l’origine de niveaux d’éclairement très faibles. Les
premières lampes à incandescence sont mises au point à la fin du XIX siècle, puis ce sont les
lampes à fluorescence au XXème siècle. Aujourd’hui le marché des lampes à décharge est
consolidé. La technologie fluorescente a permis au fil du temps d’augmenter les niveaux
d’éclairement artificiel, offrant plus de confort aux usagers. Cela a permis de construire un cadre
normatif mais le contrôle de la source et le contrôle du spectre lumineux restent limités avec
cette technologie. La technologie LED, en revanche, permet un contrôle extrêmement fin du
spectre et un ajustement en fonction des besoins des utilisateurs. Prenons l’exemple de
l’industrie agricole. Elle adopte aujourd’hui de plus en plus la technologie LED car celle-ci permet
une réduction des consommations d’énergie et donc des coûts d’exploitation. De plus, des
études ont montré une croissance accélérée des végétaux et une amélioration de la matière
organique sous un éclairage LED. Je tiens ainsi à attirer votre attention sur le fait qu’une
meilleure lumière, plus en phase avec les besoins biologiques des individus, est à présent
possible.
L’efficacité lumineuse reste une priorité, c’est un vecteur de l’adoption des LED.
On peut voir ici une comparaison des différentes technologies émettrices de lumière : les lampes
LED, les lampes à vapeur de mercure, les différentes lampes à décharge, la fluorescence, les
halogènes et les incandescents, avec en ordonnée les niveaux d’efficacité lumineuse en lm/W.
Pour mémoire l’efficacité lumineuse se définit comme la capacité d’une source lumineuse à
MATINEE : ECLAIRAGE PUBLIC INTELLIGENT : QUELS ENJEUX POUR QUELLES SOLUTIONS ?
JEUDI 4 JUILLET 2013
Page 11 sur 14
produire une quantité de lumière donnée (lm) par Watt consommé (W). Sur la partie droite du
graphique, on constate pour la LED une explosion de l’efficacité lumineuse, qui a été multipliée
par 10 en 16 ans, tandis que sur ce point, la lampe à incandescence n’a que très peu évolué en
130 ans.
Pour ce qui est des différents scénarii globaux de réduction des consommations
d’énergie, par rapport à un schéma « Business as usual » dans lequel il n’y aurait pas d’adoption
de nouvelle technologie, on constate que la consommation d’énergie peut être réduite de 50%
par l’adoption de la LED, et d’encore 20 à 30% si elle est en plus combinée à un système
intelligent. Plus précisément sur l’éclairage public il y a trois grands blocs fonctionnels. En
priorité l’efficacité énergétique, puis l’optimisation de la maintenance et enfin les services
offerts aux différentes communautés.
Pour l’efficicacité énergétique au travers de solutions retrofit, j’y reviendrai par la suite. Pour
l’optimisation de la maintenance : la possibilité de détecter des problèmes de maintenance et
donc une meilleure planification du plan de maintenance. On voit aussi un monobloc de
monitoring des coûts induits par les luminaires. Pour les services aux communautés : l’éclairage
situé en temps réels, un système globalement autonome et capable de repérer des scènes de
crime et d’accidents et de transmettre les informations aux services compétents pour réduire les
temps d’intervention. Toujours dans une optique de sécuité : une meilleure adaptation aux
événements de type concerts, matchs de football, etc. avec des systèmes adaptés.
Voyons maintenant quelques points de notre étude sur le marché de l’éclairage public
(source interne à TOSHIBA Corporation) : le nombre de points lumineux installés par
technologie. La France est un poids lourd des points lumineux installés sur les principaux pays
européens. La distribution des technologies utilisées est relativement homogène entre
l’Espagne, l’Italie, la France, l’Autriche, la Suisse et l‘Allemagne. Un point exceptionnel à signaler
: en Grande-bretagne la technologie Sodium basse pression est beaucoup plus utilisée. Le
nombre de points LED déjà installés en 2012, montre que c’est encore un marché en
balbutiements avec seulement 1% du parc à l‘avoir adoptée. Les lampes a vapeur de Mercure
représentent encore 20% à 40 % des points lumineux et sont amenées à disparaitre d’ici 2015 de
par les exigences environnementales futures. Ces systèmes peu efficaces et très polluants sont
voués à disparaître et leur remplacement constitue un véritable challenge sur ce marché, de par
leur nombre.
Il y a encore un faible partage des connaissances sur les technologies disponibles et la
dialectique est encore peu claire ; sur les questions de cycle de vie et de retours sur
investissement, par exemple, mentionnées dans la présentation précédente. Moi je parlerai de
dépenses dues au capital et de dépenses dues aux coûts opérationnels. TOSHIBA a une position
différente de celle présentée précédemment : nous ne pensons pas que les fabricants seront en
mesure de répondre à l’ensemble des services requis sur ce marché de l’éclairage intelligent. Il y
a aujourd’hui des acteurs qui on développé un certain nombre de compétences, ce qui devrait
en faire les acteurs majeurs du futur en termes de services à la communauté, dans le secteur de
l’éclairage intelligent.
MATINEE : ECLAIRAGE PUBLIC INTELLIGENT : QUELS ENJEUX POUR QUELLES SOLUTIONS ?
JEUDI 4 JUILLET 2013
Page 12 sur 14
Pour vous présenter quelques points de notre offre, en gardant à l’esprit qu’une grande
priorité est le remplacement des anciens systèmes. On est maintenant en mesure de proposer
un système de remplacement des ballons fluorescents au Mercure de 125W, consommant 60% à
70% d’énergie en moins et avec un retour sur investissement inférieur à 3 ans. Un deuxième
système d’une efficacité de 90 lm/W (flux de 9000 lm) permettra de remplacer les ballons
fluorescents de 250W en éclairage routier, avec un retour sur investissement à 3 ans. L’intérêt
de ce système réside notamment dans la constance du flux car la majorité des systèmes LED
subissent actuellement une diminution du flux lumineux au cours du temps. Il est contrôlable via
DALI et Ripple control (contrôle de phases) qui est la combinaison d’un système LED et des
composants LANDIS + GYR que l’on retrouve dans les mails d’éclairage et les relais. Par ailleurs,
en plus du remplacement d’une tête d’éclairage par la technologie LED, une nouvelle
fonctionnalité est ici implémentée sans adjonction d’un nouveau composant dans la chaîne du
système, puisqu’il utilise l’infrastructure existante du réseau électrique. Au final ce sont des
économies d’énergie de 50% a 70% et un retour sur investissement là encore assez rapide. C’est
ce que nous appelons la solution retrofit qui représente un business assez simple à mettre en
œuvre et a l’épreuve de la norme 13 201 d’éclairage routier puisque sa performance est encore
supérieure aux exigences qui y sont édictées. De plus il qualifie le niveau d’éclairage en fonction
du trafic et reste ouvert aux évolutions fonctionnelles (pour une future optimisation de la
maintenance et des services offerts à la communauté).
Je souhaitais conclure par cette présentation car certains pays européens, dans le contexte
actuel, promeuvent l’extinction de l’éclairage public, au détriment de la sécurité pourtant
primordiale, des individus. Or la réduction énergétique et la sécurité sont conciliables. Il est
important de dire aussi que beaucoup d’acteurs pensent encore que le prix de la technologie
LED est prohibitif mais c’est faux : son adoption est tout à fait possible grâce au large
développement de cette solution et aux efforts des fabricants.
Merci de votre attention.
ECHANGES AVEC LA SALLE
Alexandre KADDOURI, SNCF : Vous avez parlé d’un temps de retour sur
investissement de moins de 3 ans ; or cela me semble sous-estimé car nous
avons pu constater que les systèmes d’éclairage LED ont un coût élevé à
l’achat. Pourriez-vous s’il-vous plait nous expliquer quels sont les éléments de
base utilisés dans votre étude pour aboutir à cette estimation ?
La technologie LED permet de générer des gains importants sur les coûts de maintenance en
comparaison, par exemple, d’une installation équipée de ballons fluorescents car ces derniers
ont une durée de vie significativement plus courte. On a inclus ces économies dans le calcul.
Bien entendu ce sujet du retour sur investissement serait à discuter en détail : le retour sur
investissement d’un système LED est relatif selon le système auquel il est comparé. Par ailleurs,
les systèmes évoluant sans cesse, les prix tendent à diminuer, notamment par l’effet d’une
production de masse ; ce que l’on retrouve principalement sur les systèmes à 2000 et 9000
MATINEE : ECLAIRAGE PUBLIC INTELLIGENT : QUELS ENJEUX POUR QUELLES SOLUTIONS ?
JEUDI 4 JUILLET 2013
Page 13 sur 14
lumen. Sur le segment routier et autoroutier par exemple, l’efficacité des LED ne permet pas,
pour l’instant, des substitutions massives. Le temps de retour sur investissement en est donc
impacté.
Alexandre KADDOURI, SNCF : Vous évoquez la réduction du nombre des
opérations de maintenance et des coûts associés mais nous avons rencontré
une autre difficulté sur ce sujet : celle des problèmes électroniques,
d’alimentation du système, sachant qu’il faut alors remplacer l’ensemble du
luminaire, les coûts peuvent augmenter très vite. Que pourriez-vous nous dire
quant à la durée de vie et la fiabilité des composants ?
C’est en effet une question très intéressante puisqu’elle rejoint celle abordée par M. RICHON
tout à l’heure… Il y a sur le marché des acteurs historiques de la photométrie qui sont capables
de délivrer une grande puissance d’éclairage et de nouveaux entrants, dont TOSHIBA fait partie,
qui sont spécialisés dans les LED et toute l’électronique intégrée au système. La LED est le
composant producteur de lumière mais la qualité et la fiabilité générale du système dépendent
d’autres éléments tels que par exemple le driver. La durée de vie sur ces systèmes est certifiée
par TOSHIBA à 60 000 h avec une perte de flux entre 10% et 20% suivant les appareils. Bien
entendu dans le domaine de l’électronique nous ne sommes jamais à l’abri de défauts. Ce que
l’on peut dire en revanche, c’est que les technologies avançant, les systèmes sont de plus en plus
fiables et par la suite de moins en moins conçus pour permettre un remplacement partiel. Ce qui
explique aussi que la fiabilité soit un facteur déterminant dans le choix du fabricant.
Anne-Céline LAMBALE, INRIA : Vous mentionniez tout à l’heure les
interconnexions entre lighting et prévention. Que pourriez-vous nous dire de
l’état de l’art en la matière ? Des projets sont-ils déjà engagés ? Quels sont les
prochains défis ?
Ce bloc fonctionnel est en cours de développement et on prévoit de mettre au point des
systèmes intelligents pouvant répondre à ces fonctionnalités dans le courant de l’année 2014.
Au niveau technologique, un élément crucial est le sans fil avec différents protocoles sur le
marché tels que Zigbee ou encore EnOcean, offrant des possibilités d’acquisition et de
transmission rapide d’informations. Il ne faut pas oublier qu’on est sur un marché dont la
mutation peut être longue ; or il est généralement assez réticent à l’adoption de nouvelles
technologies. Cette réticence reste néanmoins raisonnable et rationnelle car la sécurité des
usagers reste une prérogative des maires en France. Un deuxième effet tendant à freiner cette
adoption d’un nouveau système est l’évolution constante et relativement peu standardisée
(solutions propriétaires, solution ouverte). Bien entendu cela tend à rendre plus confus le débat
et la présentation des offres, notamment parce que l’investissement en éclairage public est
lourd et que les acheteurs veulent donc confirmer qu’ils ont le meilleur de la technologie
disponible et que celle-ci est ouverte. Il est donc important de proposer des systèmes ouverts,
contrôlables à travers des protocoles tels que DALI, qui pourront être interfacés au niveau des
capteurs, des systèmes de transmission et d’autres déjà utilisés dans le domaine de l’éclairage
tel que le Zigbee. Ceci n’est qu’un exemple et bien sûr le développement de solutions
customisées en fonction des besoins de services nous semble nécessaire.
MATINEE : ECLAIRAGE PUBLIC INTELLIGENT : QUELS ENJEUX POUR QUELLES SOLUTIONS ?
JEUDI 4 JUILLET 2013
Page 14 sur 14
A toutes fins utiles : il existe un consortium « TalQ », regroupant les fabricants
d’éclairage et de systèmes électroniques, spécifiquement sur l’éclairage
extérieur, qui vise à définir un protocole commun de communication pour
permettre aux acheteurs (municipalités ou autres) de ne pas dépendre pour
leurs choix de solutions d’éclairage vers le Smart City, d’un fabricant unique.
FIN DE LA CONFERENCE
Top Related