Démocratie, citoyenneté et
non-violence
Étienne Godinot
.05.05.2014
Démocratie, citoyenneté et non-violence
Sommaire
- Le politique (par rapport à l’économique, l’écologique)
- Les 3 facettes de l’individu en relation
- Le pouvoir politique, l’État
- Les sources de nos obligations : droit et morale
- Pouvoir et autorité
- La démocratie : ses composantes, les limites de la loi du nombre, démocratie et gestion des conflits, les menaces sur la démocratie, devise de la République française, laïcité, La citoyenneté : droits et devoirs, droit et devoir de dissidence civique
- Politique, démocratie et non-violence
- Le bien commun, les biens communs, subsidiarité et suppléance
- Les types de savoirs nécessaires pour exercer sa citoyenneté
Démocratie, citoyenneté et non-violence
Sources
* André Comte-Sponville (morale et droit)
* Bernard Ginisty (la fraternité)
* IFMAN Normandie (les 3 facettes de la personne en relation)
*Jean-Marie Muller, Dictionnaire de la non-violence, Le Relié,
2005 (Autorité, Démocratie, État, Politique, Pouvoir)
* Wikipédia Internet (la citoyenneté, le bien commun, l’État, etc.)
* Écrits de l’auteur (les types de savoirs nécessaires à l’exercice
de la citoyenneté)
L’économique
Activité de l’homme destinée à
- produire
- échanger
- consommer
des biens et des services visant à satisfaire les
besoins humains
L’écologique
Gestion harmonieuse des rapports entre
l’homme et son environnement naturel,
visant à ce que la satisfaction des besoins
humains actuels ne nuise pas
- à la planète (ressources forestières,
halieutiques, minérales, pollution, climat,
biodiversité, écosystèmes, etc.)
- ni, par conséquence, aux générations
futures.
Le politique
Gestion collective de la société destinée à
- organiser les rapports entre les individus et les groupes
sociaux, réguler les inévitables conflits humains : définir la
loi et la faire respecter (constitution, justice, police, etc.),
- créer des infrastructures et des services publics (état-civil,
enseignement, formation, santé, énergie, transports, défense,
etc.),
- collecter l’impôt, redistribuer les richesses, lutter contre
l’exclusion, protéger les plus faibles,
- organiser une prévoyance (incendie, etc.) et une protection
contre les risques et aléas de la vie (maladie, handicap,
vieillesse, etc.),
- prévoir pour l’avenir et pour les générations futures,
- organiser la paix et la coopération entre les peuples.
Les 3 facettes de l’individu en relation
1) Chacun est une personne, avec une histoire, une identité, des besoins, des sentiments, des aspirations.
Ex. : Je suis une femme, gendarme et mère de famille, je suis parfois déprimée dans mes soucis familiaux et dans un métier où l’on côtoie toute les misères du monde.
2) Chacun est une personne dans un statut, un rôle social, un "costume".
Ex. : Je suis un gendarme, représentant de l’autorité publique, chargé d’une mission de gardien de la paix.
3) Chacun a une responsabilité de citoyen conscient des conséquences de ses actes
Ex : Gendarme, j’obéis à mes chefs, mais je dois savoir désobéir à des ordres iniques, comme l’arrestation des Juifs lors de la "Rafle du Vel d’Hiv" les 16 et 17 juillet 1942. (photo du bas)
Le pouvoir politique, l’État
Le pouvoir politique est un type de pouvoir qu'une personne
ou un groupe de personnes exerce dans une société. C'est la
souveraineté, ou le pouvoir de fixer les règles qui s'appliquent
à la population sur un territoire donné.
Le pouvoir politique est utilisé nuisiblement ou d’une manière
insensée (despotisme, tyrannie, dictature, etc.) quand trop de
pouvoir est concentré dans trop peu de mains, sans assez de
place pour le débat politique, la critique publique, ou d'autres
formes de pressions correctives.
Photos :
- Henri IV (France, au pouvoir de 1589 à 1610)
- Jean-Bedel Bokassa (Centre Afrique, au pouvoir de 1966 à 1979)
L’État
L’État est l'organisation politique et juridique moderne d'un
territoire délimité. Il comprend
- un territoire délimité et déterminé,
- une population résidente sur ce territoire,
- une forme minimale de gouvernement
- et la capacité à entrer en relation avec les autres États.
Pour Max Weber, "l’État est une entreprise politique à
caractère institutionnel lorsque et tant que sa direction
administrative revendique avec succès, dans l’application
de ses règlements, le monopole de la contrainte physique
légitime sur un territoire donné".
L’État
L’État a pour finalité d’organiser la vie collective des citoyens
dans le respect des droits de chacun.
L’État est constitué par l’ensemble des institutions politiques,
administratives, judiciaires, policières et militaires qui
assurent l’autorité publique et les services publics.
L’ordre public ne peut résulter que d’une organisation
contraignante de la société reposant sur des obligations et
des interdits.
L’État exerce donc un pouvoir de contrainte pour obliger les
individus à respecter le "contrat social" qui fonde l’ordre et la
cohésion de la cité. Il met en œuvre la défense de la société
contre ceux qui font prévaloir leurs intérêts particuliers et
troublent l’ordre public.
Les sources de nos obligations
• Le droit : ensemble des règles organisant la vie des
hommes en société (constitution, traités, lois,
décrets, règlements, arrêts, circulaires, contrats,
jurisprudence, etc.)
• La morale : ensemble des normes universelles
relatives au comportement de l’individu vis-à-vis de
soi-même et des autres, et au comportement des
groupes les uns vis-à-vis des autres
Par exemple, la "règle d’or" des sagesses et des
religions: "Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais
pas qu’on te fasse. Fais lui le bien que tu voudrais
qu’il le fasse".
Égoïsme ou solidarité ?
Droit et morale
L’égoïsme est légal, mais immoral.
La morale doit prendre en compte l’existence de l’autre et nos
intérêts convergents dans la solidarité.
Si nous étions vraiment moraux, nous n’aurions pas besoin de
droit, de politique.
La morale pallie nos insuffisances de bonté.
Le droit pallie nos insuffisances de morale.
André Comte-Sponville
Le choix éthique
Le choix éthique est le comportement qu’un individu
définit lui-même en tenant compte
- à la fois des règles morales universelles
- et d’un choix personnel effectué en conscience par
l’individu dans la situation concrète précise où il se
trouve.
Ex. : La loi et la morale interdisent le meurtre, mais, à la
demande d’un parent en fin de vie et en grande
souffrance, j’accepte en pleine conscience de débrancher
les appareils qui le maintiennent en vie.
Pouvoir et autorité
Le pouvoir hiérarchique (ou l’autorité hiérarchique) correspond
au droit de pouvoir commander, de donner des ordres, des
injonctions, des interdictions, d'être obéi.
Il s’exerce dans la famille (parents), dans les lieux d’enseigne-
ment, d’éducation et de formation (professeur, éducateur,
moniteur de sport), dans les institutions de l’État (Premier
ministre, préfet, colonel), dans les relations de travail (chef
d’entreprise, de service, contremaître), dans les communautés
religieuses (évêque), etc.
Il est lié aux notions de pouvoir, de légitimité, de management,
de délégation de pouvoir, etc.
Dictature, autoritarisme
La dictature désigne un régime politique dans lequel une
personne ou un groupe de personnes exercent tous les
pouvoirs de façon absolue, sans qu'aucune loi ou institution
ne les limite.
L'autoritarisme - aussi bien comportement que mode de
fonctionnement d'une structure politique - consiste dans les
deux cas en une prééminence, une hypertrophie de
l'autorité érigée en valeur suprême.
Un régime politique autoritaire est un régime politique qui
par divers moyens (propagande, encadrement de la
population, répression, limitation de la liberté de la presse,
culte de la personnalité, etc.) cherche la soumission et
l'obéissance de la population.
Photos : - Bachar el Assad (Syrie)
- Vladimir Poutine (Russie)
L’autorité
L’autorité (d’une personne ou d’une institution) est reconnue
par celles et ceux à qui il est demandé de suivre ses conseils
et ses instructions.
L’obéissance à l’autorité fait l’objet d’un consentement, elle
repose sur une relation de confiance. Aucun moyen de
contrainte n’est nécessaire à l’autorité pour être respectée.
L’autorité implique une hiérarchie. La personnalité (savoir,
compétence, intégrité, honnêteté, sagesse) de celui qui
possède l’autorité est plus importante que la fonction au nom
de laquelle il l’exerce.
La force de l’autorité, c’est qu’elle veut toujours être juste.
L’autorité dont est pourvu le sage ne lui donne aucun pouvoir.
Nul ne peut être contraint et forcé de suivre ses conseils.
Photos : Socrate, Nelson Mandela
Le pouvoir des individus
Le pouvoir de chaque individu (la potentia de Spinoza ;
en anglais, l’empowerment) lui permet d’acquérir et de
protéger l’espace dont il a besoin pour vivre en liberté,
exprimer ses besoins et ses aspirations, et déployer ses
potentialités. Une relation de justice est fondée sur
l’équilibre entre les pouvoirs des individus et des groupes.
Toute lutte pour la justice et la liberté est une lutte pour le
pouvoir. Les victimes d’une injustice ne peuvent obtenir la
reconnaissance de leurs droits que s’ils parviennent à
acquérir suffisamment de pouvoir pour contraindre les
pouvoirs établis à leur rendre justice.
- Gandhi pendant la marche du sel (1930) pour l’indépendance.
- Martin-Luther King pendant la lutte contre la ségrégation
- Aung San Suu Kyi pendant la lutte contre la dictature birmane
Exercer son pouvoir avec autorité
Celui qui a la responsabilité d’exercer un pouvoir
(parent, maître d’école, enseignant, sous-lieutenant,
moniteur de sport, contremaître, préfet) doit s’efforcer de
"faire preuve d’autorité", c’est-à-dire d’expliquer les raisons
de ses ordres et de ses interdits, et d’obtenir l’adhésion de
ceux auxquels ils sont adressés.
La violence est incapable de créer
l’autorité sur ceux qui la subissent.
C’est lorsque le pouvoir est dépourvu
d’autorité qu’il doit recourir à la violence.
La violence peut se faire obéir, mais elle
est la négation de l’autorité.
« Les petits chefs, on les craint. Les moyens chefs,
on les ménage. Les grands chefs, on les suit … »
La démocratie
La démocratie (du grec ancien, demos : le peuple,
kratos : le pouvoir) est le régime politique dans lequel le
peuple est souverain.
Selon la formule d'Abraham Lincoln*, la démocratie est
"le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le
peuple".
De façon générale, un gouvernement est dit
démocratique par opposition
- aux systèmes monarchiques, où le pouvoir est détenu
par un seul (roi, empereur, tsar, etc.)
- aux systèmes oligarchiques, où le pouvoir est détenu
par un groupe restreint d'individus.
* 16ème président des États-Unis de 1860 à
1865
Les deux piliers de la démocratie
La démocratie repose sur deux composantes :
• Des institutions, un système, des formes de
gouvernement : constitution, séparation des pouvoirs
(législatif, exécutif, judiciaire), élections, suffrage
universel, droits de l’homme et du citoyen, etc.
• Des valeurs et un état d’esprit, une exigence éthique :
c’est une forme de société ayant pour valeurs la liberté,
l'égalité, le respect*, ou de manière plus générale
encore, un ensemble de valeurs, d'idéaux et de principes
politiques, sociaux ou culturels.
* c'est notamment l'usage qu'en fait Alexis de Tocqueville, qui
s'attache plus aux dimensions culturelles qu'au système politique en
lui-même
Quand et pour quoi sommes nous appelés à voter en France ?
Élections politiques
■ Élections municipales (commune) → Conseillers Municipaux
■ Élections cantonales (canton) → Conseillers Généraux
(assemblée départementale)
■ Élections législatives (arrondissement) → Députés à
l’Assemblée Nationale
■ Élections régionales (région) → Conseillers régionaux
■ Élections présidentielles (nationales) → Président de la
République
■ Élections européennes (internationales) → Députés au
Parlement européen
Grands électeurs → Sénateurs ../..
Quand et pour quoi sommes nous appelés à voter en France ?
Autres élections
■ Élections dans l’entreprise (Délégués du Personnel, Comité
d’Entreprise, A.G. des actionnaires)
■ Élection des juges du droit du travail (Conseillers Prud’homaux)
■ Élections des représentants aux Chambres Consulaires
(Chambre d’Agriculture, Chambre de Commerce et d’Industrie,
Chambre des Métiers)
■ Élections scolaires et universitaires (Délégués de classe,
Conseil d’Université)
■ Élections dans les associations, syndicats, partis (Assemblée
Générale, Conseil National, Bureau national)
etc.
Les limites de la loi du nombre :
la vraie démocratie est citoyenne
La démocratie est le projet politique qui correspond le mieux
à celui d’une société de liberté et de justice. Elle est un pari
sur la sagesse du peuple. Mais le peuple peut devenir une
foule, et la passion s’empare plus facilement d’une foule
que la raison.
En réalité, la vraie démocratie n’est pas populaire, mais
citoyenne. L’idéal démocratique implique la répartition la
plus égale possible entre tous les citoyens de l’avoir, du
savoir et du pouvoir.
Les élections libres sont nécessaires à la démocratie, mais
elles ne lui sont pas suffisantes. La loi du nombre peut ne
pas correspondre au respect du droit. Adolf Hitler (photo) a
été élu démocratiquement chancelier du Reich en janvier
1933
L’objet de la démocratie est de gérer les conflits
Lorsque, dans une société, les individus veulent défendre
leurs droits légitimes ou quand ils empiètent sur ceux des
autres, surgissent inévitablement des conflits. Il importe
qu’ils ne dégénèrent pas en affrontements violents.
L’objet de la démocratie est de gérer les conflits en
maîtrisant la violence.
L’une de ses tâches principales est d’inventer des
institutions et des procédures pour réguler de manière
constructive les conflits par des méthodes non-violentes.
Les menaces sur la démocratie
Les menaces qui pèsent sur la démocratie sont d’abord
engendrées sur les idéologies fondées sur la discrimination
et l’exclusion : nationalisme, racisme, xénophobie,
intégrisme religieux, libéralisme économique fondé unique-
ment sur la recherche du profit immédiat.
Elles sont toutes liées à l’idéologie de la violence, et
proclament que la violence est nécessaire et légitime dès
lors qu’elle est mise à leur service.
Promouvoir et défendre la démocratie, c’est d’abord lutter
contre ces idéologies, qui n’ont pas de frontières.
La citoyenneté n’est possible qu’entre des êtres humains
qui, au-delà de toutes leurs différences, se reconnaissant
égaux et semblables.
Les trois devises de la République française *
La liberté et l’égalité peuvent être organisées,
codifiées, règlementées, en terme de droits et de
devoirs.
La fraternité, qui ne se décrète pas, trouve ses
fondements dans la dimension spirituelle de la
personne. Elle reste le fondement de la cité
démocratique, sans laquelle liberté, justice et égalité
risquent de se dénaturer .
* Article 2 de la Constitution de la 5ème République (1958)
La laïcité
La laïcité (ou le sécularisme) est le principe de séparation
de l'État et de la religion et donc l'impartialité ou la
neutralité de l'État à l'égard des confessions religieuses.
Par extension, laïcité et sécularisme désignent également
le caractère des institutions, publiques ou privées, qui
sont indépendantes du clergé.
En France et dans la plupart des pays démocratiques
modernes, l’État, neutre, garantit la liberté de culte et
affirme parallèlement la liberté de conscience.
Il ne place aucune opinion au-dessus des autres (religion,
athéisme, agnosticisme ou libre-pensée).
La citoyenneté
La citoyenneté est le fait pour une personne, pour une
famille ou pour un groupe,
* d'être reconnu
* et de se reconnaître soi-même
comme membre d'une cité (aujourd'hui d'un État)
nourrissant un projet commun, auquel ils souhaitent prendre
une part active.
La citoyenneté comporte des droits civils et politiques et des
devoirs civiques définissant le rôle du citoyen dans la cité et
face aux institutions. La citoyenneté (notion juridique,
psychologique et sociologique) ne doit pas être confondue
avec la nationalité (notion juridique).
La citoyenneté de l'Union européenne (ou, improprement, citoyenneté
européenne) est une qualité juridique qui accorde à celui qui la possède
certains droits et certaines libertés publiques. Elle a été introduite par le
Traité de Maastricht signé en 1992.
La citoyenneté entraîne
des droits et des devoirs
Droits
• exercer sa liberté : d’expression, de
circulation, de réunion, de manifestation,
d’association, de la presse, etc.
• voter : être électeur et éligible
• agir en justice
La citoyenneté entraîne des droits et des devoirs
Devoirs
1) Vis-à-vis de la collectivité
- Respecter les lois
- Payer l’impôt, contribution nécessaire à la vie de la
cité
- Participer à la défense de la collectivité, notion qui
évolue, avec la disparition du service militaire, vers
la notion "consacrer du temps à la collectivité".
La citoyenneté entraîne des droits et des devoirs
Devoirs
2) Vis-à-vis des autres
- Respect de la liberté d’autrui ("la liberté de chacun
s’arrête là où commence celles des autres")
- Devoir d’assistance
- Devoir de témoignage
- Devoir de jugement (ex. : juré d’Assises)
Le droit et le devoir de dissidence civique
La citoyenneté n’est pas fondée sur la discipline collective de
tous, mais sur la responsabilité et donc l’autonomie
personnelle de chacun.
L’histoire nous apprend que la démocratie est beaucoup plus
souvent menacée par l’obéissance aveugle des citoyens que
par leur désobéissance.
Au nom de sa conscience, chaque citoyen peut et doit
s’opposer à la loi de la majorité lorsque celle-ci engendre
une injustice caractérisée. Il existe ainsi un civisme de
dissentiment, une dissidence civique, qui, au nom de l’idéal
démocratique, refuse de se plier à la loi de la majorité.
Photos : Étienne de la Boétie, Henry-David Thoreau,
Léon Tolstoï, Mohandas Gandhi,
théoriciens ou/et praticiens de la désobéissance civile.
Politique, démocratie et non-violence
L’exigence fondamentale de la philosophie politique est de
construire une société libérée de l’emprise de la violence.
La justice et la paix sont réalisées dans la mesure où les
diverses formes de violence sont éliminées entre les
individus et les groupes.
La cité politique naît lorsque des femmes et des hommes,
qui se reconnaissent égaux et semblables, décident un
vivre ensemble : parler, décider et agir ensemble pour
construire un avenir commun.
L’essence même du politique, c’est le dialogue des
hommes entre eux, l’action commune.
La violence est toujours l’échec du politique.
Politique, démocratie et non-violence
Les individus qui recourent à incivisme ou à la violence
pour satisfaire leurs passions ou faire prévaloir leurs
intérêts particuliers ne sont plus dans l’espace public qui
constitue la cité politique.
Ils doivent être mis hors d’état de nuire par les "agents
de la paix".
Ceux-ci doivent privilégier les méthodes pacifiques et ne
recourir à la contre-violence qu’en cas de stricte
nécessité.
Politique, démocratie et non-violence
Dans l'hypothèse où l'usage de la contre-violence par
l’État a entraîné une ou des morts d'hommes, il faut
affirmer que l'exercice de la violence meurtrière par
l’autorité publique est toujours un drame et un échec.
Afin de lutter contre la culture de violence, les
conséquences de la contre-violence doivent être vécues
dans le deuil, alors même qu'on a cru devoir
exceptionnellement l’utiliser.
Il serait opportun d'instituer un rite public au cours duquel,
chaque fois que la violence exercée par l'État aurait causé
la mort d'un homme, un représentant de l'État (le Préfet
par exemple) rappellerait cette règle.
Photo du haut : l’exécution du criminel Jacques Mesrine en nov. 1979 par la
Brigade de Recherche et d’Intervention
Le bien commun
Le bien commun, en philosophie politique, correspond à un
partage des ressources et des intérêts qui soudent les membres
d'une communauté. Ce partage participe à l’existence de la
communauté.
Pour Aristote, le bien commun est la recherche de l'intérêt
général ou encore de la vie vertueuse.
Selon Thomas d’Aquin, c'est en prenant part au bien commun
que l'individu fait preuve de bonté.
Pour Jacques Maritain, le bien commun est "la bonne vie
humaine pour la multitude".
Le bien commun est l’ensemble des conditions sociétales qui
permettent aux groupes et à chacun de leurs membres
d’avancer vers leur amélioration et leur accomplissement.
Photos : Aristote, Thomas d’Aquin, Jacques Maritain
Le bien commun
Le bien commun comporte 3 éléments essentiels :
- le respect des droits fondamentaux et inaliénables de la
personne humaine,
- le développement de la personne et du groupe. L’autorité
arbitre, au nom du bien commun, entre les divers intérêts
particuliers. Mais elle doit rendre accessible à chacun ce
dont il a besoin pour mener une vie vraiment humaine :
nourriture, vêtement, santé, travail, éducation et culture,
information, droit de fonder une famille, etc.,
- la paix, c’est-à-dire la sécurité d’un ordre juste dans la
durée.
Le bien commun universel
Le bien commun universel appelle une organisation de
la communauté des nations capable, dans le respect
des écosystèmes, de pourvoir aux divers besoins des
hommes,
- aussi bien dans le domaine de la vie sociale
quotidienne (environnement, alimentation, santé,
éducation, logement, énergie, transports, etc.),
- que pour faire face aux circonstances exceptionnelles
(assistance aux victimes de catastrophes, accueil des
réfugiés et de leurs familles, etc.)
Les biens communs
Les biens communs sont les ressources utilisées et gérées
en commun par les personnes et les collectivités afin d’éviter
leur utilisation inappropriée ou excessive et leur privatisation.
Ces biens communs peuvent être :
- des ressources naturelles (terre, mer, eau douce, forêts,
biodiversité, ressources halieutiques, minérales, etc.)
- des créations humaines (patrimoine artistique, architectural,
logiciels, etc.)
- des "biens publics" comme l'espace public, l’enseignement
public, la santé, les infrastructures qui permettent à la
société de fonctionner (transports, énergie, systèmes de
distribution d’eau, etc.).
Démocratie de proximité, initiative et efficacité :
Les principes de subsidiarité et de suppléance
Principe de subsidiarité : La responsabilité d'une action
publique, lorsqu'elle est nécessaire, doit être allouée à la plus
petite entité capable de résoudre le problème d'elle-même.
- Ni l’État ni aucune société ne doivent se substituer à
l’initiative et à la responsabilité des personnes et des
communautés intermédiaires au niveau où celles-ci peuvent
agir.
- L’État et la société doivent aider les membres du corps
social à prendre en charge leur destin et relayer leurs
initiatives collectives.
Principe de suppléance : Quand les problèmes
excèdent les capacités d'une petite entité, l'échelon
supérieur a alors le devoir de la soutenir, dans les
limites du principe de subsidiarité.
Démocratie de proximité, initiative et efficacité :
Les principes de subsidiarité et de suppléance
Principe de subsidiarité et principe de suppléance
permettent l'harmonisation des décisions à tous les échelons
de la cellule sociale : États, fédérations d'États, mais aussi
communes , communautés de communes, entreprises,
associations, établissements d’enseignement, familles et
communautés de vie, de croyants, etc.
Par exemple, dans la construction européenne, le principe
de subsidiarité est une règle de répartition des compétences
entre l'Union et ses États-membres. En dehors des
domaines de compétences qui lui sont propres, l'Union
Européenne n'agit que si son action est plus efficace que
celle conduite au niveau des États ou des régions.
Les types de savoirs
nécessaires à l’exercice de la citoyenneté
Les types de savoirs nécessaires à chacun pour être une personne autonome, responsable et citoyenne sont :
- des savoirs,
- des savoir-faire,
- le savoir-vivre,
- le savoir-être, vis-à-vis de soi-même et vis-à-vis des autres.
Voir à ce sujet le diaporama "Transformation personnelle et changement
sociétal".
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