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PLUIE DE MILLIARDS DEVENUE PLUIEDE DETTES

BÉDIÉ A T-ILVENDU LE PDCI AALASSANE DRAMANE OUATTARA?

QUI VEUT DÉTRUIRE LAGRECE?

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SOMMAIRE 2

DOSSIER

POLITIQUE

ECONOMIE

SOS COTE D’IVOIRE

INTERNATIONAL

NOTRE EQUIPE

Directeur de publication

KADENGUE CISSE

Directeur de la rédaction

STEVEN ANDREW

Rédacteur en chef

STANI PRISCA

Responsable administratif

YVANN MURPHY

GAZOUA TETIALI

Responsable technique

JOHN Mc LEAN

Contact

[email protected]

PAROLE FORTE

"la côte d'ivoire a besoinde la liberté comme le

corps humain a besoin del'oxygène”

laurent GbaGbo

coMMent choi a falsifie le Mandat de l’onu ?

et si MaMadou koulibalY la bouclait?■les survivants revelent la face cachee de l’arrestation de GbaGbo■aucun ivoirien ne peut etre traduit devant la cour penale internationale

pluie de Milliards devenue pluie de dette

trainee sanGlante dans le silence MediatiQue■Massacre a adebeM, GodjibouÉ, trikpoko et Gobroko■afferY : deux jeunes akYÉs abattus■insÉcuritÉ croissante à abidjan

Ghana et ethiopie, nouveaux «lions» de la croissance■dÉcouverte d’un charnier en sYrie■la Grèce sort de la zone euro? vive la Grèce!

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EDITORIAL 3

LA ChUTE DE LA MAISON OUATTARA ET DE SESSERVEURS DE ThÉ

deux mois à peine après son installa-tion par les armées franco-onusiennesdans son rôle de nouveau préfetd’outre-mer basé en côte d’ivoire, lamaison ouattara laisse apparaître denombreuses fissures annonciatricesde la chute d’un édifice bâti sur laséduction, la brutalisation du champpolitique, le media mensonge etsurtout le manque de vision et d’in-telligence politique.

ce qui fait dire à un diplomate féro-cement anti-koudou : « nous noussommes trompés sur ouattara. avecle monde entier contre lui, avec 70 %du gouvernement Marcoussis contrelui, laurent Gbagbo arrivait à tirerson épingle du jeu. ouattara a lemonde entier pour lui, le gouverne-ment avec lui, mais au pied du mur,il ne semble pas être à la hauteur.nous nous sommes trompés sur soncompte car depuis deux mois il est àla peine et ne prouve rien. »

Première fissure: la santé décli-nante du chef le préfet installé parla licorne et qui, selon les ivoiriens« dort à dakar et travaille à ouaga »a pour premier ennemi son état desanté fortement dégradé et décli-nant. on l’a en effet vu s’écrouler àplusieurs reprises pendant sa cam-pagne et durant son long séjour augolf hôtel. du coup, ses soutiens oc-cidentaux ainsi que ses suiveurs pré-parent discrètement le plan b de sasuccession au cas où…soro dit-on, au-rait fait éliminer ib pour « sécuriser »son positionnement dans la probableguerre de succession. au rhdp beau-coup rêvent déjà à cette succession.au pdci on murmure que ado a ver-rouillé pour lui et les siens, tous lespostes où « on mange »et octroyé aupdci les postes où « on parle seule-ment. sans moyens, nous sommesécartés de la succession. »

Deuxième fissure: les milicespro ouattara, les bandes armées re-baptisées « frères cissé » ou frci. letalon d’achille de dramane ouattarase trouve paradoxalement dans l’in-cohérence intrinsèque de ces bandesarmées qui l’ont porté au pouvoir.ouattara s’est entouré de truands quil’ont porté au pouvoir. ses dix coM

Zones principaux sont épinglés pourtrafic en tout genre, y compris letrafic de diamant avec aQMi qui sus-cite aujourd’hui des investigationspoussées de la cia et la méfiance dela communauté internationale qui lesadulait.

les frci sont également le fer delance des atrocités, exactions et épu-rations planifiées sur les populationsivoiriennes. comme si « les étoiles deleur sentier combattaient le pouvoirouattara », les frci ont égalementcommis des exactions dans le bas sas-sandra sur des exploitants agricolesfrançais qui ont eu pour conséquenceimmédiate le report à trois ans du re-tour de la bad à abidjan ! Grossecolère de dramane ouattara quiprévoyait d’en tirer tous les dividen-des politiques et qui découvre subite-ment que personne ne contrôle cesbandes de sans loi. la bad ne viendrapas ! le rdr est devenu subitementaphone …Gbagbo avait toujoursprévenu, «laissez les français tran-quilles »

Troisième fissure: onG etdroits de l’hoMMe dramane ouat-tara a aujourd’hui à ses trousses laquasi-totalité des onG spécialiséesdans la question des droits del’homme. Même human rights Watchde « son ami Georges sorros » com-mence à dévoiler les crimes de sesserveurs de thé. et il devra tôt outard rendre compte des dizaines demilliers de cadavres qui jonchent sonparcours vers la présidence, en parti-culier depuis 2002 où le Mpci desoro avait déjà fait plus de 10 000morts en côte d’ivoire. sans compterles quelque 40 000 morts de Mars-avril 2010 que le gouvernementactuel veut s’efforcer de ramener à3000.

les mêmes onG n’hésitent plus àremettre en cause l’impartialité de lajustice de ouattara tandis que dansle même temps son « ami » et grandegueule, robert Meynard de rsf an-nonce sa déception au regard dutraitement infligé à la presse bleue,proche de l aurent GbaGbo.

Quatrième fissure: l’économie.

une prévision de croissance négativeest annoncée ( - 7% ) tandis quel’électricité est servie gratuitementau burkina faso. en lieu et place dela pluie de milliards annoncée (17 000) milliards de nos francs c’est le gouf-fre béant de l’endettement qui s’ou-vre à nouveau sous nos pieds, commepour engloutir le futur des généra-tions à venir et prendre une dan-gereuse hypothèque sur la liberté dupeuple ivoirien. l’aide d’urgence de400 millions d’euros annoncée triom-phalement par nicolas sarkozy a sub-tilement été transformée en cours deroute en « prêt ». prêt pour le moinsobscur dont très peu connaissent lesmodalités réelles. les appuis concretsdes donateurs se chiffrent seulementà 187 milliards.

sur le terrain le frci ne sont paspayés et continuent de menacer latrès fragile accalmie. certains exi-gent 5 millions de francs, tandis qued’autres parlent de 5 mois d’arriérésdepuis les élections du 28 novembre.pour eux en tous les cas leurs chefssont archi milliardaires et il ne serajamais question de désarmer tantqu’ils n’auront pas reçu leur argent.

dans les hôpitaux ,la gratuité desmédicaments est effective… saufqu’il n’y a pas de médicaments .dans les marchés, les ménagères at-tendent toujours l’effectivité du kilode riz à 75 fcfa comme promis parado et ses hommes. entre temps ellescontinuent de débourser, commeavant, plus de 300 frs pour le kilo.

au vu de ce qui précède, la réconcil-iation et reconstruction de bannyainsi que la réforme annoncée del’armée ne peuvent que débouchersur de tragiques impasses qui finirontpar consolider la chute de l’empireouattara.

ado finalement n’a rêvé que d’occu-per le fauteuil présidentiel et non dediriger la côte d’ivoire. l’hommen’est pas prêt et ne l’a jamais été.

█ kadenGue cissé

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DOSSIER 4

Pour faire suite au remarquable articlede Sylviane Assalé intitulé les 8 erreursde Mamadou Koulibaly Debout Côted’Ivoire présente en ce Numéro, uneétude de Kadengue Cisse portant sur lafalsification du mandat de Choi. Choi aen effet falsifié son mandat de certifi-cation comme le montre le dossier ci-joint. Choi n’avait pas le pouvoir decertifier les résultats de la CEI. Choi amenti et sur la base de son mensonge,la France et l’Onu sont entrés en guerrecontre la Côte d’Ivoire et ont installé aupouvoir Alassane Dramane Ouattara. Laneuvième erreur de Mamadou Koulibaly,qui connaissait dans le moindre détail laforfaiture de Choi est d’avoir acceptéde fermer les yeux pour se faire l’échod’une contre-vérité qui pourrait ruinersa carrière politique. A savoir, Gbagbo aperdu les élections. C’est Ouattara quia gagné au vu de résultats annoncés parla CEI , certifiés par Choi et reconnuspar la communauté internationale.

le pouvoir de certification des élec-tions version kosovo ou tiMor estou le haut reprèsentant du sécré-

taire général de l’onu pouvait se sub-stituer aux institutions avaient étédemandé par ban ki Moon pour la coted’ivoire. ce mandat lui a été expressé-ment refusé. dès lors choÏ n’avait aucunpouvoir de se substituer aux institutionslocales et en particulier au conseil con-stitutionnel M choi, violant le carac-tère exclusif des compétences réservéesà un etat libre, indépendant et souverainnotamment affirmé par l’article 2.7 de lacharte des nations unies, s’est arrogé despouvoirs et une autorité qu’il n’avait paset a porté une atteinte intolérable à lasouveraineté de notre pays, en reprenantà son compte, sans discernement aucun,les chiffres avancés au domicile élu etsiège de campagne du candidat alassanedramane ouattara au Golf hôtel d’abid-jan.en s’affranchissant des règles de l’ordre

juridique international pour s’engagerdans une analyse partisane et dévoyéedes faits, le représentant du secrétaireGénéral de l’onu savait pertinemmentque les pouvoirs étendus du certificateurdemandés par ban ki Moon ( points 73 et74 du rapport du secrétaire général endate du 14 mai 2007…) lui avaient été ex-pressément refusés par le conseil desécurité des nations unies, en sa résolu-tion 1765 qui a au contraire réaffirmé lasouveraineté de l’etat de côte d’ivoire. «l’etat de côte d’ivoire est une républiqueindépendante et souveraine ». art 29,constitution.

il est bon en effet de préciser que lespoints mentionnés font référence austatut du haut représentant chargé deselections (résolution 1603 du 03 juin2005). statut refusé par l’équipe du prési-dent laurent Gbagbo au motif qu’aukosovo et au timor oriental, la situationétait caractérisée par l’absence de touteorganisation digne d’un etat, l’absencede toute administration, ce qui mani-festement n’était pas le cas en côted’ivoire. ainsi, dans ces deux contextesparticuliers, le haut représentant a pu,pour le compte de l’onu, agir en lieu etplace des institutions normales d’un étatsouverain, libre et indépendant, dis-posant d’un pouvoir de certification ab-solu. en côte d’ivoire, les institutionsétant en place, un tel pouvoir a été re-jeté.

ainsi, au vu de ce qui précède, et pouréviter toute confusion, le poste du hautreprésentant sera purement et simple-ment supprimé. son mandat de certifica-tion adapté au contexte d’un etatsouverain et confié de ce fait aureprésentant spécial du secrétaireGénéral de l’onu en côte d’ivoire. dansce cadre très précis qui reconnaît et con-sacre la primauté reconnue aux institu-tions d’un pays de droit, le mandat ducertificateur consiste à vérifier les étapes

du processus électoral, à valider leur con-formité aux normes internationales, àconseiller et accompagner les institutionsen charge des élections sans jamais sesubstituer à elles.

la question est donc de savoir commentMr choi, fonctionnaire des nations unies,sur qui du reste pèsent de lourds soupçonsde corruption a pu s’attribuer des pou-voirs que les textes lui refusaient pour secomporter exactement comme dans unpays où aucun fondement d’etat n’exis-tait ?

cette escroquerie intellectuelle et ju-ridique proche de la sorcellerie est, miseen relief par plusieurs éléments factuels.

primo : deux mois avant les élections,l’onuci se préparait déjà à enterrer denombreux morts comme l’atteste soncurieux appel d’offres publié dans le fratMat du 27 septembre pour « identifierd’éventuelles sociétés spécialisées dansla provision des services mortuaires. »

secundo : un mois avant le scrutin du 28novembre, jeune afriQue (numéro :2597 du 17 au 23 octobre 2010) publiait «l’onuci concentrera ses forces armées depolice (10 000 hommes) à abidjan et dansl’ouest du pays, régions potentiellementles plus conflictuelles. elle planifie égale-ment les moyens d’intervention qui serontmis en oeuvre en cas de paralysie duprocessus-si, par exemple, le conseil con-stitutionnel refuse de confirmer les résul-tats de la commission electoraleindépendante cei ».

tertio : de nombreuses sources du conseilde sécurité de l'onu ont confirmé à in-nercity press l’existence d’une video en-registrée par choÏ lors de sesconsultations à huis-clos. vidéo danslaquelle susan rice, ambassadeur des usaaux nations unies et l’ambassadeurGérard araud ont demandé à choÏ:

COMMENTChOI A FALSIFIÉSON MANDAT ?

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DOSSIER 5

« allez de l'avant et certifiez ouattaracomme le vainqueur, avant même que leconseil constitutionnel ne rende sa déci-sion sur le résultat définitif du processusélectoral !!! »

http://www.innercitypress.com/cote4ch

oi011811.html

http://www.unmultimedia.org/tv/web-

cast/2011/01/daily-press-briefing-

40.html

par ce qui précède, nous réalisons quenous sommes en face d’un coup de forceélectoral planifié par le sud-coréen banki Moon et son représentant spécial encôte d’ivoire. dans leur mise en scène ilsont délibérément violé la résolution 1765du conseil de sécurité des nations uniesainsi que la charte des nations unies auniveau des sacro saints acquis de non-in-gérence et de la souveraineté des etatsindépendants.

ils ont également foulé aux pieds la con-stitution de l’etat de côte d’ivoire dontla primauté est reconnue et affirmée parrapport à tous les accords internationaux.notre loi fondamentale, en matière élec-torale, ne souffre d’aucune ambiguïté.

« la commission electorale indépendante(cei) est en effet chargée de l’organisa-tion, de la supervision et du contrôle dudéroulement de toutes les opérationsélectorales dans le respect des lois et rè-glements en vigueur (article 2 nouveau laloi n°2004-642 du 14 décembre 2004 mod-ifiant la loi n°2001-634 du 9 octobre 2001relative à la cei). elle est chargée, entreautres missions, de la proclamation pro-visoire ou définitive des résultats detoutes les élections à l’exception del’élection présidentielle et du référen-dum pour lesquels la proclamation défini-tive des résultats relève de lacompétence exclusive du conseil consti-tutionnel conformément aux articles 32et 94 de la constitution ivoirienne. »

or en la matière, le conseil constitution-nel a délibéré et proclamé laurentGbagbo vainqueur. ce qui ne devrait enprincipe souffrir d’aucune contestation.comment donc Mr choi et son mandantont-ils réussi à s’attribuer cette compé-tence exclusive du conseil constitution-nel de côte d’ivoire ? commentpeuvent-ils réussir leur projet inique dehold-up électoral sans mettre à feu et àsang ce pays pour lequel ils ont reçu unmandat impératif de préservation de lapaix ?

l’on comprend mieux dès lors, pourquoices fonctionnaires corrompus ont refuséde voir les nombreux cas d’empêchementde vote, de séquestration, de violences etde viols occasionnés par les rebelles desoro Guillaume et d’alassane ouattara.

l’on comprend mieux pourquoi Mr choi apris le soin de ne pas désarmer les re-belles alors même que toutes les résolu-tions de du conseil de sécurité ainsi quel’accord politique de ouagadougouavaient fait du désarmement une absoluepriorité.

ils ont refusé de voir les violences faitesaux observateurs de l’union européennequi ont dû être exfiltrés de korhogo. leursituation fait l’objet d’une procédure en-gagée par le couple lafont.

ils ont refusé de voir la grossière falsifi-cation des pvs dont celui de bouaké quiconstitue l’expression la plus achevée del’aberration. faut- il mentionner ces cen-taines de bureaux de votes où les deuxreprésentants du candidat de la lMp, sig-nalés présents auraient systématique-ment voté alassane ouattara ?

Que dire de tous les cas de tricherie dansle nord où le nombre de votants est sys-tématiquement supérieur au nombre d’in-scrits sur la liste au point de compliquerle traitement électronique et de compli-quer la tâche à la cei ? un observateur amême dit à ce propos, en indexant les re-belles de soro et de ouattara ! « trichezdoucement, ça n’entre pas dans l’ordina-teur. »

Mr choi a validé des listes électorales quiétaient fausses au motif que la commu-nauté internationale ne pouvait plus sepermettre d’attendre. il a trouvé lemoyen de s’opposer à l’audit des listesqui aux tests de croisement avaientrévélé une forte présence de ressortis-sants de la cedeao…la communauté in-ternationale ne pouvait plus attendre. M.choi a également validé les cartesd’électeurs et les cartes d’identité desoro Guillaume. ces dernières ont étéétablies un an avant la validation défini-tive des listes électorales qui a eu lieu enaout 2010. les cartes d’identité antidatées ont été établies en juillet et août2009. elles ne sont pas signées par l’au-torité. Mieux, les 429 000 faux électeursde Mambé ont aussi eu droit, eux aussi, àces cartes d’identité. soro a expliqué queces pièces bénéficiaient d’une technolo-gie de pointe et étaient infalsifiables .orla technologie en question, dite de lacarte à puce sans contact a occasionnéaux pays bas de nombreux procès au pointoù il est question de son abandon pourmanque de fiabilité. M. choi a certifiétoutes ces aberrations au nom de l’ur-gence car la communauté internationalene pouvait plus attendre. en résumé, M. choi qui a constammentvalidé et certifié à chaque étape degraves errements, s’est précipité pour de-vancer et contester la décision du conseilconstitutionnel sur la base d’un mandatfalsifié après avoir pris le soin de préparerses troupes à l’affrontement armé.

c’est la raison pour laquelle la reconnais-sance de « M. alassane dramane ouattaracomme président élu à l’issue du scrutinprésidentiel du 28 novembre 2010, sur labase des résultats certifiés par lereprésentant spécial du secrétairegénéral des nations unies, conformémentà la résolution 1765 » doit être dénoncéecomme un acte d’usurpation, comme unfaux en écriture publique et usage defaux.

de même aussi convient-il de dénonceravec vigueur la prise en compte de cettefalsification des textes, du droit et desfaits dans le point 2 du communiqué d’ad-dis abeba relatif à la crise post-électoraleen côte d’ivoire.

pour nous, la crise post-électorale quiactuellement s’installe dans la durée apour seul et unique responsable le secré-taire Général des nations unies ainsi queson représentant spécial en côted’ivoire.

ils devront assumer devant l’histoire etdevant la justice les conséquences deleur inqualifiable forfaiture en côted’ivoire : les tueries et exactions diverses les destructions d’édifices publics les viols les violences faites aux femmes et auxenfants les barbaries de duékoué, lakota, ban-golo la situation quasi insurrectionnelle àabobo le pillage systématiques des ressourcesen zones cno ainsi que le vol du cacao,du café, de l’or, du diamant les appels répétés de l’onuci fM auxaffrontements inter communautaires la transformation des casques bleus enforce belligérante aux côtés des rebellescomme l’atteste la video du 16 décembrebaptisée « guerre du golfe »

pièces jointes1. résolution 1603 évoquant le poste duhaut représentant 2. rapport du secrétaire Général du 14mai 2007 demandant des pouvoirs de cer-tification exceptionnels aux points 73 et74. 3. résolution 1765 refusant les pouvoirsmentionnés aux points 73 & 74. résolu-tion consacrant la souveraineté du payset de ses institutions.

█ kadenGue cissé

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LIBEREZKOUDOU LAURENTGBAGBO!

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POLITIQUE 7

Il a failli mourir, ciblé par un hélicoptèrede Licorne puis battu à coups de crossepar les soldats d’Alassane Ouattara. Maisil a été jusqu’au bout de sa destinée detémoin des chocs de l’histoire na-tionale. Il ne regrette rien. De son lieude rééducation en France, il se sou-vient…

«on dit que ce qui échappe à laconscience nous revient sousforme de destin». dans le

«refuge» où il s’est retiré, au coeur de lafrance profonde, pour panser ses plaies,sidiki bakaba, présent à la résidenceprésidentielle de cocody au moment dukidnapping de laurent Gbagbo et de sasuite, soigne son âme à coups d’introspec-tion philosophique.

il en est persuadé : son destin et sa voca-tion d’artiste engagé l’ont toujoursamené à être le témoin privilégiéd’événements importants pour son payset son continent. une fois de plus, il adonc été jeté au coeur de la fournaise ar-dente. comme dans d’autres paysafricains, au burkina faso durant la péri-ode «révolutionnaire », ou en Guinée lorsde la première purge du règne de lansanaconté, en 1985. comme en novembre2004, lors du premier «épisode» de laguerre de la france contre la côted’ivoire.

une page tragique de l’histoire de la côted’ivoire qu’il a «offerte» aux générationsfutures sous la forme d’un documentaireau nom évocateur : «la victoire aux Mainsnues». témoin d’une résistance héroïque«je n’avais pas forcément l’intention defaire un film sur la crise postélectorale.contrairement à ce qu’une légende bienorientée prétend, je ne suis pas allé surle front avec l’intention de me battrearme au poing.

c’est le front qui est venu vers moi ! Mamaison se trouve dans le pourtour prési-dentiel, à quelques minutes à pied de larésidence présidentielle. progressive-ment, les bruits de guerre se sont rap-prochés. un jour, je me réveille, et je voisdevant mon domicile quelques centainesde jeunes combattants loyalistes. ils m’-expliquent qu’abidjan est divisée, et que

seuls les combattants sont dans la rue.ils se reconnaissent par des noms de codebien spéciaux. les uns, c’est «ami ami»,les autres c’est «miaou miaou». bref, ilsm’expliquent que je ne peux pas sortirseul même pour acheter du pain. et ils meproposent de m’escorter, de me protégerd’une certaine manière. j’écoute ces je-unes soldats, qui sont mes compagnonspar la force des choses.

et il me semble que je retrouve dans leurbouche les mêmes mots que ceux des je-unes qui, les mains nues, ont affronté leschars français en novembre 2004. saufque là, ils sont armés. ils disent qu’ilssont prêts à mourir… ils répètent : «nousvoulons libérer la côte d’ivoire, nousvoulons libérer l’afrique.

l’indépendance que vous, nos oncles,avez eue, elle n’est pas réelle. nousavons la mémoire de 2004. cette fois,cela ne se passera pas comme ça, ils nenous trouveront pas les mains nues». laphrase «il faut libérer l’afrique » crée unerésonance en moi. nous l’avions pronon-cée il y a longtemps, quand j’étais jeune,quand nous commencions à remettre encause les indépendances dans nos pays.je suis donc allé voir, sentir, et pourquoipas témoigner de ce qui apparaissait déjàcomme un remake de novembre 2004».

sidiki bakaba ne pense pas forcément àun documentaire. Mais dans sa tête trottel’idée d’un film de fiction reconstituantl’histoire de la côte d’ivoire. il se dit :«dans ce cas, il me faut du matériau». etajoute : «je ne voulais pas travailler àpartir de ce qui a été écrit ou raconté pard’autres, mais vivre cette histoire-là, àl’endroit où je me trouvais». du côté oùil se trouvait aussi, peut-on ajouter.comme les équipes de la chaîne de télévi-sion franco-allemande arte ont filmé ladescente sanglante des frci à abidjan,lui, il filmait ce qui est très vite apparuecomme une résistance «héroïque».

il filme quelques centaines de combat-tants qui font face aux assauts répétésd’adversaires soutenus logistiquement parl’armée française et par l’onuci. Maisqui, systématiquement, battent en re-traite, perdent des hommes en masse,

s’enfuient en laissant des liasses de fauxbillets offerts par leurs commanditairespolitiques – un mensonge fondamental quiexplique sans doute aujourd’hui les actesde sabotage économique et de pillageforcené des frci. sidiki bakaba, qui nepeut plus dormir chez lui dans ce con-texte explosif, filme également le petitmonde qui s’est aggloméré autour de lau-rent Gbagbo à la résidence, préparé àpartager une destinée tragique. il voit ar-river là les généraux philippe Mangou(chef d’état-major des armées) etedouard tiapé kassaraté (patron de lagendarmerie). des généraux que larumeur accuse déjà de trahison. très vite,laurent Gbagbo les éconduit, le camera-man de la rti et lui. «nous avons à nousdire des choses qui ne se disent pas de-vant les caméras», explique le chef del’etat. bakaba pressent une atmosphèrehouleuse…

sidiki bakaba, qui ne peut plus dormirchez lui dans ce contexte explosif, filmeégalement le petit monde qui s’est ag-gloméré autour de laurent Gbagbo à larésidence, préparé à partager une des-tinée tragique. il voit arriver là lesgénéraux philippe Mangou (chef d’état-major des armées) et edouard tiapé kas-saraté (patron de la gendarmerie). desgénéraux que la rumeur accuse déjà detrahison. très vite, laurent Gbagbo leséconduit, le cameraman de la rti et lui.«nous avons à nous dire des choses qui nese disent pas devant les caméras», ex-plique le chef de l’etat. bakaba pressentune atmosphère houleuse…

le bureau de Gbagbo mitraillé alors qu’ils’y trouve. progressivement, la pressiondes coalisés se renforce. un autre témoinprésent à la résidence, dont nous taisonsle nom pour des raisons de sécurité évi-dentes, raconte. «a partir du 7 avril, lesattaques des hélicos se sont intensifiées.on était obligés de se réfugier au sous-sol.le 9 avril, la dégradation s’est ac-célérée.la bibliothèque de la résidencea pris feu, contaminée en quelque sortepar des voitures qui se trouvaient dans lacour et qui, bombardées, avaient explosélittéralement». ce témoin là fait unerévélation troublante. «le vendredi, lebureau du président a été mitraillé au

Les survivants révèLent

La face cachée de

L’arrestation de GbaGbo

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moment où il venait d’y entrer pour tra-vailler un peu, comme si ses ennemismaîtrisaient ses mouvements.» Mirac-uleusement, Gbagbo s’en sort, et re-tourne au sous-sol. l’atmosphère estapocalyptique dans ce que les médias oc-cidentaux appellent «le bunker» .

les veillées de prière se succèdent. «onn’espérait qu’en dieu seul», se souvientce témoin. le dimanche 10 avril, en mi-lieu d’après-midi, l’amiral vagba faussig-naux annonce que les forcesinternationales vont venir chercher l’am-bassadeur d’israël, et demande aux sol-dats de ne pas tirer sur leurs hélicos. il est16h40. très rapidement, une intense cam-pagne de bombardements – la plus terri-ble! – est engagée. et sidiki bakaba, quise trouve dans la cour, au niveau de laguérite, à l’entrée de la résidence, estpris pour cible, contrairement à un canonbitube, qui ne se trouve pas trop loin. etest provisoirementépargné. une caméra ac-cusatrice est sans douteune arme lourde bien plusmenaçante…

«je sens quelque chosed’animal. je me dis: «cethélico va me tirer dessus».je rentre dans le poste decontrôle. je me couche parterre, et le mur s’effondre.je suis comme projeté enl’air. je retombe par terre.je psalmodie. «il n’y a dedieu que dieu». trois fois.je me lève : une de mesjambes ne répond plus. jesautille. je me traînejusqu’à l’infirmerie. Monsang gicle de partout. ils es-saient de me soigner. Maismon instinct de survie mepousse à ramper jusqu’au bâtiment prin-cipal.

je veux aller y mourir dignement. là-bas,les médecins commencent à m’inciseravec des rasoirs, sans anesthésie. ils sor-tent des éclats d’obus tout noirs de moncorps. c’est atroce. j’ai des moments deperte de connaissance. et des fois jereprends connaissance. je dis des choses,je les chante. je répète que cette in-dépendance réelle, dont ces jeunes quisacrifient leurs vies rêvent, deviendraréalité un jour. a titre personnel, je suispersuadé que je vais mourir. des rideauxbrûlent. les personnes les plus religieusesparmi nous semblent partagées entretranse et peur. je sens que c’est fini, avecla force des explosions. j’accepte leprincipe de ma mort. je me dis que j’aiatteint plus de 60 ans, sur un continentoù l’espérance de vie est de moins de 50ans. je n’ai ni le sentiment d’être unhéros ni celui d’être un lâche, mais unhomme qui meurt dignement».

des incendies provoqués délibérémentles incendies, méticuleusement provo-qués par les frappes françaises pour fairesortir les «rats» de leur tanière, se multi-plient dans le sous-sol. héroïquement, lesultimes compagnons de laurent Gbagboluttent pour éteindre le feu qui menacede les dévorer, prient et se remettent àl’ouvrage. bakaba est hors jeu. sa caméran’a pas survécu. lors de ses moments deconscience, il sent l’affection forte d’unhomme qu’il ne connait pas vraiment,mais dont les paroles affectueuses ten-tent de le maintenir en vie : il s’agit dedésiré tagro (photo), qui ne sait pas qu’ilvit lui-même ses dernières heures.

notre témoin raconte. «le lundi 11, lesbombardements ont repris avec une forceinédite. trente chars français et six héli-cos. ce sont les chars qui détruisent leportail d’entrée à la résidence. les héli-cos crachent leur déluge de flammes… et

le sous-sol prend feu à nouveau. on veutremonter par la buanderie. Mais un com-mandant de l’armée nous dit que si on lefait, ils vont nous canarder. nous sommescoincés dans un tunnel. avec le chef del’etat, son épouse, les ministres. il n’y apas d’issue de secours. le portail de sec-ours est bloqué. celui qui en avait les clésa disparu avec les clés. notre seul choix :mourir canardés ou asphyxiés. pendantprès de trente minutes, le commandantmitraille ce portail. il réussit à le défon-cer. nous cachons le chef de l’etat dansun endroit pas loin de la bibliothèque.c’est à ce moment-là que désiré tagroappelle les français pour demander l’ar-rêt des tirs. on lui remet un drapeaublanc pour qu’il sorte négocier. Quand ilsort, on lui tire dessus. il revient pour direau chef de l’etat : «ils vont nous tuer».cinq minutes après, des rebellespénètrent dans la résidence.»

le carnaval de violence commence, mal-gré le fait qu’hervé touré dit «vétcho»,

s’oppose à l’assassinat des civils. des per-sonnes ont été tuées au rez-de-chaussée.des coups de kalach, des coups decouteau, des balles dans les fesses… lesnouveaux «prisonniers», y compris les re-ligieux, mis entièrement nus, sans lemoindre cache-sexe, doivent chanter,sous la menace des armes, «on va in-staller ado». certaines personnes sontmitraillées dans la cour. et tombent.Mortes ? très probablement. les autresn’ont pas le temps de voir s’ils sontrécupérables. un homme filme sansrelâche ce spectacle macabre. c’est unmilitaire français, un blanc, le seul qui estfranchement visible aux côtés des frci,qui est descendu des chars avec eux. cesont ses images à lui qui seront présen-tées par le ministre de la défensefrançais, Gérard longuet, comme ayantété prises par la troupe d’alassane ouat-tara.

sauvé par paul Madys et unmilitaire français Quandsidiki bakaba reprend con-science -avant de s’é-vanouir à nouveauquelques temps après –, ilest face à trois personnes,habillées en treillis. cha-cune est coiffée d’un bon-net et d’une plume sur latête. l’un d’entre eux dit,comme dans une scène dewestern : «ah ! sidiki bak-aba, toujours fidèle !fidèle jusqu’au bout ! Moi,j’aime les gens fidèles !» ila un drôle de sourire auxlèvres. il informe une per-sonne, par téléphone etpar talkie walkie, de laprésence du premier di-recteur général du palaisde la culture d’abidjan.

«au moins, il me connaît», se dit bakaba.le plus jeune des trois hommes en treillisdévisage le «kôrô» mal en point, inca-pable de se défendre, à l’article de lamort.

«il m’insulte en malinké, soulève la crossede sa kalach, me donne un coup violentsur la tête,puis en plein dans l’arcadesourcilière, me promettant de mebousiller un œil. Malgré mon état, jesens une agression terrible. il me prendma montre et un talisman en argent. il neme reste que le chapelet de ma mère»,raconte bakaba. Qui retombe dans lespommes. après avoir entendu dire : «onl’a attrapé, on le tient maintenant,Gbagbo».

Quand l’artiste se réveille, il est dans unebrousse qu’il ne parvient pas à distinguer.en réalité, il se trouve à proximité de labrigade de gendarmerie en contrebas dela résidence de Madame thérèse

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houphouët-boigny avec d’autres blessésconsidérés comme trop amochés pour ar-river à l’hôtel du Golf, où les caméras desjournalistes de la presse internationalesont déjà allumées.

il est donc question, pour l’armée deouattara, de les achever là. Mais les frcise heurtent au refus des soldats français.«derrière nous, il y a plusieurs soldats desfrci avec des kalachs qui nous promet-tent une mort certaine. en face de moi,je vois trois silhouettes de militairesfrançais, qui semblent s’opposer. a magauche, le chanteur paulMadys. avec toute sonénergie, il est en trainde plaider pour nousauprès des soldatsfrançais. il dit : «on vousdemande pardon, nenous laissez pas. ceuxqui sont derrière-là, vontnous tuer».

en désespoir de cause, iloffre sa vie pour la mi-enne. il me regarde etdit aux soldats français :«celui-là, vous ne pou-vez pas le laisser.prenez-le et laissez-moi,je vais mourir à saplace». a ces mots, bak-aba, entre la vie et lamort, ressent une sortede «bouffée», un «élande foi en l’homme».«c’était le contraire del’inhumanité, de la vio-lence que m’avait in-fligée le «blakoro» desfrci à la résidenceprésidentielle. danscette côte d’ivoire, à ce moment-là, unhomme, un frère, qui n’avait rien demandingue, qui avait au moins vingt ansde moins que moi, donnait sa vie pourmoi…»

alors que ses collègues veulent s’en aller,promettant aux blessés agglutinés là quel’onuci viendra les chercher, un militairefrançais fait le tour de son visage de sondoigt, regarde paul Madys dans les yeuxet lui fait le serment de ne pas les aban-donner, quand bien même ses collèguesle feraient. il se débrouille pour trouverun char pour conduire les blessés au chude cocody. l’armée française qui, par lesairs, a failli ôter la vie à l’acteur princi-pal de bako, l’autre rive, lui sauve la vieà travers l’initiative personnelle d’unjeune homme juste. «pour la premièrefois depuis longtemps, je ressens de lafraîcheur, je me sens bien, je perds con-naissance».

a son réveil, sidiki bakaba est dans untout autre décor. «j’ouvre les yeux, jesuis dans un hôpital. les gens qui arrivé à

l’aéroport dans une ambulance, sidikibakaba se déplace en fauteuil roulant. asa vue, la petite foule des voyageurs et dupersonnel en service fond en larmes.«Mon dieu ! on nous a dit que vous étiezmorts !», crient certains. bakaba s’en-gouffre dans l’avion, rempli à 70% de mil-itaires français rentrant au pays, leur«mission» accomplie. «Marqué par lahaine» selon son expression, il se prépareà de longs mois de soins et de rééduca-tion.

pourquoi bakaba ne renie pas Gbagbo ?

les ivoiriens le savent. sidiki bakaba en-tretenait des rapports passionnels et com-pliqués avec le président laurent Gbagbo,avec qui il n’a pas toujours été sur lamême longueur d’ondes. en conflit avecdes ministres qui, estime-t-il, lui ontsavonné la planche, il a souvent attendude nombreux – et douloureux – mois uneaudience présidentielle. Mais il est horsde question pour lui, hier, aujourd’hui oudemain, de renier le chef de l’etat ren-versé. et il l’explique, avec passion.

«je retiens qu’aux derniers momentsavant son arrestation,il m’aura vu. l’amiest l’ami, dans ma culture. aujourd’huiqu’il est dans une situation difficile, je necrache pas sur Gbagbo. il a certes des dé-fauts, mais il n’est pas le monstre qu’ondépeint.

je n’aurais pas composé avec un monstre.il y a une sagesse qui dit chez nous «le foude quelqu’un ici est le sage de quelqu’unailleurs». l’homme que je connais est unhomme qui m’a respecté, qui a respectémes créations même s’il n’en a pas tou-

jours fait une promotion à la mesure dece que j’attendais. je retiens qu’il m’arespecté, qu’il a respecté mon travail ense refusant à interférer, et c’est très im-portant pour un homme de culturesoninkée. je pense que ces derniers jourslà, il a dû penser aux petites anecdotesque je lui rappelais quand on avait l’oc-casion d’avoir des moments d’intimité.

comme celle du rapport entre samory, ledernier empereur résistant face à lapénétration coloniale, avec son ami etaîné Morifindian diabaté, griot, mémoire

vivante du pays et capi-taine. Quand samory aété arrêté à Guélémou encôte d’ivoire, diabaté aproposé d’aller avec luien prison. les françaisont dit «non», et sontallés avec samory auGabon. plusieurs moisplus tard, Morifindian estarrivé au Gabon par sespropres moyens. ils sesont parlés, se sont rap-pelé les moments degloire et les momentstristes. Quand samory estmort, diabaté l’a enterré.les français lui ont pro-posé de le ramener encôte d’ivoire. il a refusé.il a creusé sa propretombe à côté de celle desamory. et il leur a dit :«Quand je mourrai, vousm’enterrerez ici». et sesdernières volontés ontété respectées. ce n’estqu’à la fin de son règneque sékou touré a ra-mené leurs cendres dans

leur terroir ancestral mandingue, enGuinée.

ce n’est pas leurs faits de guerre, leurgloire, qui ont alors été célébrés, maisleur serment d’amitié, la valeur du ser-ment d’amitié. là où il est, peut-êtremon grand-frère se dira que je ne suis paslouis sépulvéda, romancier et compagnonde route d’allende jusqu’à sa fin tragiqueau palais de la Moneda.

je ne suis pas Morifindian diabaté, maisje suis sidiki bakaba avec mon histoire.ceux qui racontent que j’ai combattu lesarmes à la main doivent savoir que je nesuis pas andré Malraux qui s’est engagé ets’est battu dans un avion militaire contrele franquisme en espagne. il l’a fait parconviction. il n’a pas été diabolisé pourautant. de Gaulle en a fait son ministrede la culture

█ théophile kouamouo le nouveau courrier

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Et Si MamadouKoulibaly labouclait ?Sache souffrir. Mais ne dis rien quipuisse troubler la souffrance desautres.’’ (Léon-Paul Fargue )Son Excellence Monsieur Le Présidentde La République Libre de Côte d’IvoireLaurent Koudou Gbagbo élu par lesIvoiriens et confirmé par la Cour Consti-tutionnelle, incarnait la République. EtSaint-Just a écrit ceci: ‘’Un patriote estcelui qui soutient la République enmasse; quiconque la combat en détailest un traître.’’

‘’josy, s’il te plait concentrons nous main-tenant sur les efforts de renforcement dela résistance africaine, pour vraimentnous débarrasser de ses colons et forcesimpérialistes donc soyons solidaires entrenous patriotes en tout cas évitons toutdénigrement qui va nous fragiliser.‘’ jesavais à quoi mon petit-frère faisait allu-sion avec ce commentaire. dans maréponse je lui avais demandé de me don-ner le temps de souhaiter un ‘’joyeux an-niversaire au président laurent Gbagbo’’le 31-05-2011, jour de sa naissance. il y apratiquement 10 jours de cela Mais ladernière sortie du pr Mamadou koulibalysur jeune afrique du vendu, prostitué in-tellectuel et traitre de béchir ben Yahmedest la goutte d’eau qui a en tout casdébordé mon vase. Que mon petit frèrem’excuse mais je ne peux pas me taire.aux frères et sœurs de la résistance pa-triotiques et africaines, je m’excuse ausside revenir sur tout ce qui a été dit maispour cette sortie nécessitée oblige.

ahmadou kourouma disait dans son ex-trait en attendant le vote des bêtessauvages: ‘’prévenir la trahison, débus-quer le faux ami, le jaloux parent, letraître avant qu’il inocule son venin estune opération aussi complexe que de net-toyer l’anus d’une hyène.’’

‘’pr. Mamadou koulibaly Ya Quoi ?’’

comme on dit en côte d’ivoire lorsquequelqu’un prend le silence ou la patience

de son ami(e) pour de la faiblesse. amoins que vous ayez de très bonnesraisons pour vos sorties irrationnellesdepuis le 22 avril 2011, ‘’vraiment Ya Quoi?’’. vous donnez l’impression que la con-dition sine quoi none à votre libre circu-lation serait de vilipender celui qui a faitde vous l’homme politique que vous êtesaujourd’hui et cela c’est de la trahison,ou bien vous l’avez oublié? vous êtes de-venu pire qu’un mauvais griot africain.

vous savez, après l’arrestation de celuiqui est responsable de votre actuel statutpolitique (monsieur l’amnésique de cir-constance), son excellence laurentkoudou Gbagbo président elu de la côted’ivoire libre, bien sûre c’était le désarroichez tous les patriotes africains mais chezmon petit-frère c’était ‘’la cata’’ oumême ‘’le déluge de noé’’ comme le dit(la bible), il ne pouvait ni manger, nidormir, ni vaquer à ses occupations durantcette semaine noire. finalement, à la finde la semaine suivante il me posa cettequestion :

‘’josy, comment avions-nous pu tournerun si mauvais western ?’’, ‘’de quoi tuparles ?’’ lui répondis-je feignant l’incré-dulité. ‘’Mais le western de la résistancepatriotique’’ vint sa réplique. ‘’Qui t’a dit que c’était un mauvais west-ern ?’’ rétorquai-je. il me répondit : ‘’parce que le héro du film a été capturésans même qu’il puisse lever le petitdoigt, de ce fait c’est un très mauvaiswestern.’’ ‘’franchement petit, pour celatu qualifies ce western de mauvais et tumets fin au film? pourquoi veux-tu mettrefin au film alors que ce n’est pas toi qui aécrit le scénario? est-ce la première foisque le brave est capturée au début d’unfilm western ou même un non-western cen’est pas pour autant que le film prendfin n’est-ce pas?

nous ne sommes qu’au début du film as-seyons nous et regardons le film jusqu’àla fin, sois patient car l’auteur de cet

western patriotique qui est dieu toutpuissant aime beaucoup les suspensesdans ce qu’il fait, n’avait-il pas fait cru-cifié son propre fils pour donner un sem-blant de victoire à ses ennemis? (bible –nouveau testament), mais la preuve onparle toujours de lui 2011 ans après sa ré-surrection, peux-tu te souvenir du nomd’un seul de ses bourreaux ou de l’empirequi dominait avec son armée sur cettepartie du monde? ce même dieu n’a-t-ilpas fait souffrir job (bible – ancien testa-ment) que satan croyait vaincu mais au‘’finish’’ qui a vraiment triomphé? Mêmetout récemment Mobutu sese seko arégné pendant au moins 25 ans aprèsavoir tué patrice lumumba mais de qui sesouvient-on aujourd’hui? Martin lutherking a été assassiné pour ses convictionsmais aujourd’hui non seulement il estrentré dans l’histoire des usa mais sesfrères noirs ont obtenu gain de cause.ayons foi, ce n’est pas terminé!’’ ‘’ah,josy on dirait que tu n’as pas tort!’’.après cette conversation mon petit-frères’était remis à 50% mais il lui a fallu lalecture de ma lettre à son excellencelaurent koudou Gbagbo pour qu’il seremette à 100%.

je vous raconte cela parce que depuisvotre 1er entretien avec le président nonélu de la république maintenant ba-nanière de côte d’ivoire qui a eu besoinde jurer trois fois pour légitimer son coupd’état, mais qui à la fin c’est fait couron-ner préfet du nouveau département de lafrance qu’est devenu notre pauvre etcher pays, vous êtes devenu irrationnel.vous donnez plutôt l’impression d’un ac-teur sans talent dans un mauvais western.ce qui me m’irrite c’est que les auteursde ce mauvais scénario pensent qu’il fauten faire une ‘’télénovela’’ avec vouscomme acteur principal dans cette fictionpour valider leur mensonge. si vous ne lesaviez pas Micheline la france dans le tal-ent d’achille écrivait ceci: ‘’il y a une dif-férence entre la fiction et le mensonge.

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la fiction est là pour elle-même, elle nesert à rien, alors que le mensonge serttoujours à quelqu’un.’’

Mais attendez, qu’est-ce qu’ils croient enfaisant de vous leur griot? cela donneraplus de crédibilité à leurs actions depuisles élections de 2010, légitimer leur coupd’etat constitutionnel, décourager les pa-triotes et résistants africains galvaniserpar le ‘’Gbagboïsme’’ et convaincus de lavictoire de son excellence Monsieur leprésident laurent koudou Gbagbo recon-nue par la cour constitutionnelle et quireste malgré la danse des sorciers, le seulvrai résultat de la présidentielle en côted’ivoire pour les cinq prochaines années.avant de vous enfoncer dans la disgrâcepouvez-vous au moins répondre aux ques-tions suivantes?

■ etes-vous entrain de nous dire que cequi se passe en côte d’ivoire depuisdécembre, 2010 est justifié parce que leprésident laurent Gbagbo a perdu lesélections?

■ etes-vous entrain de nous dire que votresilence, sur la souffrance des ivoiriens etles atrocités, du boucher de sindou, in-digne fils de l’afrique wat-le-rat, survotre mentor, son épouse, sa famille, voscompagnons de lutte et vos innocentscompatriotes, se justifie parce que leprésident laurent Gbagbo a perdu lesélections?

■ si son excellence Monsieur laurentkoudou Gbagbo a perdu les électionspourquoi éternisez-vous la polémique?n’étiez-vous pas présent à la cérémoniede l’indignité à Yamoussoukro? est-ce quetout votre brouhaha sur les médias occi-dentaux pour ne rien dire, un préalableaux paiements des salaires des parlemen-taires que vous représentez et aussi pourvotre semblant de libre circulation?

■ si son excellence Monsieur laurentkoudou Gbagbo avait perdu les électionspourquoi nicholas paul stéphane sarközyde nagy-bocsa a-t-il fait pression dans salettre à son compère bakayoko (qui onttous les deux le complexe napoléonien)ex-président de l’ex cei toujours portédisparu, pour qu’il manipule les résultats?pourquoi nicholas paul stéphane sarközyde nagy-bocsa et sa soit disante commu-nauté internationale ont refusé de re-compter les voix?

■ si son excellence Monsieur laurentkoudou Gbagbo avait perdu les électionspourquoi a-t-on demandé à Yao dré d’ap-pliquer les recommandations de l’ua etnon celles du peuple de côte d’ivoire etsa cour constitutionnelle? je sais quevous êtes économiste mais dites-moidepuis quand une institution interna-tionale décide qui est vainqueur dans unpays indépendant, libre et souverain?

oups! nous avons appris à nos dépendsque la côte d’ivoire était une sous-pré-fecture de la toute petite et complexéefrance.

■ si son excellence Monsieur laurentkoudou Gbagbo avait perdu les électionspourquoi seulement 5 sur les vrais 41présidents africains étaient présents?(Goodluck ne comptant pas et le resteétaient les 12 sous-préfets des coloniesfrançaises en afrique). et si même le dia-ble était présent, cela change-t-il le faitque la cérémonie à Yamoussoukro était il-légale?

■ si son excellence Monsieur laurentkoudou Gbagbo avait perdu les électionspourquoi alassane dramane ouattara, lefils indigne de l’afrique et le mouton dela ville a eu besoin de jurer trois fois pourle même poste?

■ si son excellence Monsieur laurentkoudou Gbagbo avait perdu les électionset qu’il ne représentait rien politique-ment ou ‘’otherwise’’ pourquoi les forcesarmées restent-ils infidèles au soi disantvainqueur que vous tenez à clamer sihaut? pourquoi n’est-il pas libre et la pop-ulation ivoirienne reste toujours terror-isée?

vous parlez aussi de trop de fautes poli-tiques de la part de son excellence Mon-sieur laurent koudou Gbagbo, est-ceparce qu’il n’a pas épousé toutes vos po-sitions radicales depuis linas-Marcoussisjusqu’à ce que vous décidez de prendrerefuge avec votre famille à l’extérieuredu pays? vous savez dans la bible Matthieu7 vs-5 il est écrit: ‘’hypocrite, ôte pre-mièrement la poutre de ton œil, et alorstu verras comment ôter la paille de l’œilde ton frère’’. vos déclarations font devous plus un ‘….’ qu’un représentant dufpi, si vos propos sont vraiment sincèrespourquoi n’avez-vous rien dit de décem-bre 2010 jusqu’au 10 avril, 2011, cesmêmes canaux de communicationsétaient à votre disposition pourquoi nel’avez-vous pas fait? pourquoi n’avez-vouspas publiquement démissionné? j’aifranchement honte à votre place, lorsqueje vous entends dire que jusqu’ici vousn’avez pas pu rendre visite au présidentlaurent Gbagbo, son épouse et vos com-pagnons de lutte internés dans le nord cequi signifie que vous ne représentez rienet confirme alors votre rôle de griot! lais-sez-moi-vous dire ceci:

■ s’il avait suivi tout vos conseils lesafricains n’auraient pas compris son com-bat, n’étiez-vous pas de ceux qui avaientprôné l’opération dignité en 2004?

■ au moins son excellence Monsieur lau-rent Gbagbo n’a pas mis sa famille àl’abris hors du pays comme vous, ni sautéles murs des ambassades 2002, ni rampé

dans les caniveaux pour se retrouver au43 ème bima 1999, lorsqu’il avait le feuaux fesses comme ceux que je n’ose pasciter ici; même ses petits enfants étaientavec lui.

■ au moins son excellence Monsieur lau-rent Gbagbo est resté et reste maître deses convictions et dans la légalité jusqu’àce jour. il n’a pas essayé de violer la con-stitution ivoirienne en 1993, 1995, 1999,2000, 2001, 2002, 2003, 2004, 2005, 2006,2010 et enfin l’a tuée en 2011

■ au moins son excellence Monsieur lau-rent Gbagbo a compté sur son budgetsécurisé dont vous étiez un des initiateurspour payer ses fonctionnaires et pMe-pMipendant dix ans sans distinction de par-ties politiques, religions, groupes eth-niques ou de pays d’origines. il a montréaux africains que notre ‘’jardin d’eden’’était suffisant et qu’ils n’avaient pas be-soin de s’endetter, ni d’aides audéveloppement pour vivre libres etheureux.

■ au moins son excellence Monsieur lau-rent Gbagbo n’a pas fait de chasse auxsorcières pendant tout son mandat. ilneutralisait ses opposants politiques quise pavanaient comme des petits rois, avecson verbe et son savoir politicien, pasdans la terreur et la brutalité. c’est en-core pour cela qu’il n’avait jamais pris lesarmes contre le régime de feuhouphouët-boigny en trente ans d’oppo-sition malgré tout ce que sa famille, sesamis et lui ont subi

■ au moins son excellence Monsieur lau-rent Gbagbo a fait connaitre à tous lesafricains comment la france fait et défaitles présidents en afrique ( patrick ben-quet, la françafrique). il a fait connaitreà tout africain averti les enjeux du Golfde Guinée et les ambitions de la franc-maçonnerie et des forces impérialistes surtout notre continent.

■ au moins son excellence Monsieur lau-rent Gbagbo a fait connaitre à toutafricain averti que pour le développe-ment de notre continent, il nous faudrarespecter nos propres lois établies en unmot il faut rester dans la légalité sinon laloi des armes conduit toujours au chaos,je crois que le fils de lucifer et indigne filsde l’afrique est entrain de le compren-dre.

■ en un mot, au moins son excellenceMonsieur laurent Gbagbo nous a ouvertles yeux. comme il ne peut pas répondreà ses détracteurs en ce moment je le faisà sa placeen un mot, au moins son excel-lence Monsieur laurent Gbagbo nous a ou-vert les yeux. comme il ne peut pasrépondre à ses détracteurs en ce momentje le fais à sa place.

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■ en un mot, au moins son excellence Monsieur laurent Gbagbo nous a ouvertles yeux. comme il ne peut pas répondreà ses détracteurs en ce moment je le faisà sa place.

diantre! pr. Mamadou koulibaly, tout avraiment été dit sur les élections de 2010en côte d’ivoire, pourquoi continuer àcalomnier votre mentor ou vouloir ra-masser la sauce qui est déjà versé? infan-tiliser vos camarades de lutte et voscompatriotes prisonniers à la pergola? avous entendre on a l’impression qu’ilssont des petits pleurnichards qui sontprêts à vendre leurs âmes au boucher desindou alors que vous n’insistez pas sur lefait qu’ils sont retenus illégalement.aurez-vous pu supporter ce que wat-le-rata fait subir à henry dacoury tabley ou àjean-jacques béchio, ou Geneviève broGrébé etc.. (les photos sont encore surl’internet)? alassanedramane ouattaral’indigne fils del’afrique a finalementréaliser son rêve démo-niaque sur la côted’ivoire mais devantdieu et devant leshommes, il n’a pasgagné les élections denovembre 2010 en côted’ivoire, toutes lessimagrées qu’il a faitesjusqu’ici ne change pasle fait qu’il dirige lepays illégalement. vousle second garant de laconstitution avez jouéau poltron et refuséd’assumer vos respons-abilités donc s’il n’y a plus de républiquec’est parce que vous y êtes pour quelquechose. laissez-moi vous rafraîchir la mé-moire, la victoire en 2010 du présidentélu de la république libre de côted’ivoire son excellence laurent koudouGbagbo, vous a permis de jouir de vosprivilèges de président de l’assembléeavec votre salaire à temps et à 100%chaque mois jusqu’en Mars 2011. alassanedramane ouattara l’indigne fils del’afrique avec sa rébellion armée a triché,de ce fait il a vu ses voix fictives de500.000 électeurs éliminées, l’onu, lafrance et les usa ont refusé d’accepter leverdict des vrais urnes et de notre courconstitutionnelle. si wat-le-rat, l’indignefils de l’afrique, vous a dit que votre man-dat était terminé sans les nouvelles lég-islatives et qu’il nomme quelqu’un à votreplace cela est qualifié de ‘’coup d’etatconstitutionnel’’. vous aurez dû lui fairecomprendre qu’il y avait vacance du pou-voir constitutionnel, et que vous étiez re-sponsable vis-à-vis de la constitution pourprendre les rennes et organiser de nou-velles élections présidentielles, toutautre action hors de ce cadre est illégale.dites à wat-le-rat d’arrêter de nous dis-

traire, il a tenu si désespérément à dirigernotre beau pays, qu’il a réduit en ruine,qu’il le fasse maintenant au lieu de vousutiliser pour détourner l’attention sur seslacunes et ses promesses vides. il y a unadage anglais qui dit: ‘’be careful forwhat you wish for!’’.

jeune afrique? vraiment pr. koulibaly cestraitres médiatiques, combien des foisvous ont-ils accordé d’interviews en 10ans à la tête de l’assemblée nationale?jeune afrique, magasine de propagandeimpérialiste et coloniale ainsi que dehonte pour l’afrique, a vôtre temps main-tenant? ou bien c’est parce que vous êtesdevenu griot de leur vrai maître? on peutcomprendre la france, ses sbires traîtesafricains et sa machine de propagandemais pas vous! son excellence Monsieur leprésident élu de la côte d’ivoire libre,votre Mentor, laurent koudou Gbagbo

nous a fait savoir que s’il lui arrivait detomber au combat que son corps soit en-jambé pour que la lutte continue. si vousn’est pas prêt à voir votre corps enjambéde grâce ‘’bouclez-la’’ simplement carvous ne parlez plus au nom de la résis-tance africaine que vous représentiezjadis ni du fpi que vous êtes supposédiriger.

en dénigrant votre mentor, c’est vous-même que vous humiliez. ne vous ridi-culisez plus avec la politique du ventrecar vous sonnez faux et votre disque estvraiment rayé! pr. Mamadou koulibaly, j’aiencore du respect pour vous, je veux vousaider donc encore une fois ‘’chut!bouclez-la! faites silence ou retournezdans votre refuge de ces derniers mois!’’car ce qui est déshonorant, ce n’est pasde mentir, c’est de se faire prendre enflagrant délit de mensonge. il y a des mal-adroits du mensonge : ceux-là on devraitles reléguer dans la vérité et leur inter-dire d’en sortir. etienne rey – extrait deeloge du mensonge. et vous êtes très mal-adroit dans la propagande mensongère dewat-le-rat à qui l’afrique pourra tout par-donner sauf son injustice, son ingratitude

et son inhumanité comme le dit denisdiderot dans son œuvre la religieuse.

aux patriotes et la résistance africainesen ce qui me concerne:

■ ‘’le meilleur moyen d’éviter la propa-gande, les mensonges, les faussetés, c’estde cesser de lire.’’ – alice parizeau – ex-trait de nata et le professeur. pr Mamadoukoulibaly est devenu maintenant un ‘’hasbeen’’, ses propos n’engage que lui et luiseul donc arrêtons de le lire jusqu’à cequ’il nous prouve le contraire.

■ tant que blé Goudé n’apparait pas enchair et en os, tout ce que dira jeuneafrique, rfi, france 24 ou n’importe quel‘’24’’, ou toute autre source média im-périaliste ou colonisatrice pour moi c’estvraiment maïs.

■ tant que son excel-lence Monsieur le prési-dent laurent Gbgagbo,son epouse l’amazonesimone ehivet Gbagbo,leur famille, leurs col-laborateurs et collabora-trices restent prisonniersdu boucher de sindou etindigne fils de l’afriquewat-le-rat, tout ce quedit jeune afrique en con-vertissant le pyromaneen pompier pour moic’est maïs vous savezchers frères et sœurs dela résistance à croirejeune afrique alassanedramane ouattara a faitpartir son excellence

Monsieur le président elu laurent Gbagbodans le nord et séparé de son épouse poursa sécurité donc pour son bien, c’est vrai-ment à croire que hilter a fait interné lesjuifs dans des camps de concentrationspour leur propre bien franchement béchirben Yahmed pense que ‘’nous africainsbuvons l’eau par les narines’’ comme ledit un de nos adages.

a propos, les choses se dégradent déjàchez les ennemis de la côte d’ivoire, nevous laissez pas berner par les récentsrapports de human right Watch (appar-tenant au franc-maçon Georges soros etqui est aussi le parrain de ellen johnsonsirleaf-libéria, ce faux group étaitheureux de traiter le président laurentGbagbo de dictateur et meurtrier il n’y apas longtemps) qui dénoncent aujourd’huiles exactions du rhdp (pour s’être asso-ciés à l’indigne fils de l’afrique wat-le-ratet ses rebelles), de même que les ré-centes critiques des médias français enl’encontre de leur ‘’chou-chou’’ wat-le-rat et ses cafards. vous savez ce que celaveut dire, ils sont entrains de préparerleur descente en enfer car ils sont impa-tients. en effet, ils n’ont pas encore

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obtenu gain de cause (amen….les coffressont vides et les contrats très scellés!)après avoir financé la déstabilisation dela côte d’ivoire depuis au moins 10ans. lefaux brave-chè montre de jour en jourqu’il est et ne restera qu’un vendeur d’il-lusions, un fieffé menteur qui ne respectjamais ses engagements, ses associésd’hier et traîtres ivoiriens sont présente-ment entrain de se mordre le doigt, ap-paremment ils se sont empressés de luivendre sans scrupule leurs âmes sinon ilsauraient su qu’il est écrit: ‘’Gardez-vousdes faux prophètes. ils viennent à vous envêtements de brebis, mais au-dedans cesont des loups ravisseurs.’’ (bible-Matthieu 7 vs-15).

c’est dommage le rhdp aurait dû prendreconseil auprès des caïmans de feuhouphouët-boigny (apparemment ils nereconnaissent pas wat-le-rat commeprésident élu car surement ils l’ont tou-jours connu comme opportuniste etusurpateur de toujours). wat-le-rat mêmesi tu flétris le mensonge d’hier pour flat-ter le mensonge d’aujourd’hui(jean rostand) en utilisant le pr Mamadoukoulibaly pour faire ton sale boulot dedénigrement, cela reste toujours un men-songe. franchement si le boucher de sin-dou, le fils de lucifer, wat-le-rat indigne

fils de l’afrique est ‘’Garçon’’ qu’il passeses nuits en côte d’ivoire, circule libre-ment et donne son ‘’Gbô’’ dans la spon-tanéité comme le faisait koudou s’il avraiment gagné? n’importe quoi!

avant de terminer chers frères et sœursde la résistance patriotique et africaine,je vous offre cette chanson chrétienne:

‘’si l’éternel ne bâtit celui qui bâtit, bâtiten vain’’

‘’si l’éternel ne bâtit celui qui bâtit, bâtiten vain’’

‘’jésus tient ses promesses alléluia ahaa,il tient ses promesses’’

‘’Yahwé tient ses promesses alléluia ahaa,il tient ses promesses’’

le président laurent Gbagbo a joué lerôle que son destin lui avait réservé dansla longue lutte de libération du continentafricain car il nous a montré que :

‘’le patriotisme est la source du sacrifice,par cette seule raison qu’il ne compte suraucune reconnaissance quand il fait sondevoir’’ comme écrit louis kossuth dansdes souvenirs et écrits de mon exil. et

aussi que ‘’le vrai patriote s’inquiète,non du poste qu’il doit occuper dans lapatrie, mais du rang que la patrie doit at-teindre parmi les nations’’ comme le ditjules-paul tardivel – dans son œuvre pourla patrie. ne détournons pas notre regardde l’objectif final donc enjambons le etcontinuons la lutte sur tous les fronts. cemauvais western qui nous a été imposé,nous avons le devoir de le regarderjusqu’au bout, soyons patients, ayonsconfiance au dieu tout puissant carcomme mon petit frère aime si bien ledire : ‘’today is today. tomorrow is an-other day !’’

Que dieu bénisse son excellence Monsieurlaurent koudou Gbagbo, son epouse l’a-mazone simone, tous ses collaborateurs,les frères et sœurs de la résistanceafricaines et maudissent tous les ennemisde l’afrique en générale et de la côted’ivoire en particulier. pour la patrie ou la mort nous vaincrons.Que dieu bénisse la côte d’ivoire!

█ jocelyne toure.

LE PDCI-RDA EST-IL VENDU PAR M. hENRIKONAN BÉDIÉ À ALASSANE “DRAME”

OUATTARA?

ila faut donner raison au rdr qui bombe la poitrine de sa victoire. Meme si cer-tains militants du pdci rda restent aujourd'hui dans les gérémiades en insis-tant sur l'expression "ils ne pouvaient pas gagner sans l'appel du parti". le

pdci- rda savait la haine du rdr pour lui et ses militants. le pdci_rda savait que leprésident du Mfa n'a jamais eu de respect du président félix houphouet boigny. lepdci-rda savait que le parti de robert Guei danserait avec le rdr dans un complotnon voilé. le pdci-rda savait que les forces nouvelles ne travaillaient pas sur leschamps de batailles pour son reigne. les observateurs politiques que nous sommes,voyons le coup venir et se préparer au mieux pour mettre completement en miettesle pdci- rda pour la consolidation du rdr et de son pouvoir pour les trente prochainesannées. en effet, la réalité politique sous les tropiques impose à chacun que le partiau pouvoir avec la caisse de l'etat en main fait et defait les stratégies politiques desautres partis alliés et adversaires à sa guise. dans cette logique, le mentor du rdrpeut faire le choix de alphonse djédjé Mady aux coûts de milliards en le positionnantcomme le futur président au prochain congrès pour faire exploser ce qui reste encorepour reconstruire le parti. sinon, M. konan bédié est obligé de vendre le parti au rdr.ce qui est déjà une réalité dans les faits puisque aux prochaines législatives, MM.outtara et bédié nommeront les députés comme au bon vieux temps pour l'assise dupouvoir du rdr et pour la manipulation de toutes les juridictions administratives de

la côte d'ivoire. nous pensons donc que le rhdp, après les éléctions présidentielles ne signifit plus rien pour les militants suiveursdes premières heures du pdci-rda parce que le doute s'est installé et les postes visés sont devenus illusions. en fait, les hommescomme Mady djédjé alphonse, Wodié mais également pour le président du Mfa se voyaient déjà dans la peau des responsablesd'institution ou des ambassades de pays puissants mais la réalité du rdr sonne plutot dans sa stratégie dioula que la compétencedes ivoiriens. en conclusion, le pdci-rda reste très vilain dans cette configuration politique de notre pays.

█ par et pour l'équipe ecb

POLITIQUE 13

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POLITIQUE 14

le vendredi 17 juin 2011, le conseildes droits de l’homme de l’onupubliait un communiqué dans

lequel il dénonçait la poursuite en côted’ivoire des exactions graves. aussi,pour suivre au quotidien la situation dupays, le conseil a-t-il nommé pour unepériode d’un an, un expert indépendantqui pourra le saisir de manière perma-nente. pour terminer, il a recommandéaux autorités ivoiriennes, la ratificationdu statut de rome sur la cour pénale in-ternationale.

le même jour, Monsieur louis Moreno-ocaMpo, procureur de la cour pénaleinternationale ( cpi) publiait un avisdans lequel il informait toutes les vic-times des exactions commises en côted’ivoire depuis le 28 novembre 2010,qu’elles disposaient de 30 jours pourfaire parvenir leurs observations à lachambre préliminaire, à la suite de quoides enquêtes seraient diligentées puis lecas échéant, l’inculpation des supposéscoupables et responsables des exactions.

bien avant, le Mercredi 15 juin, la com-mission internationale d’enquête venueen côte d’ivoire du 4 au 28 Mai 2011, arendu public son rapport sur la situationdes droits de l’homme dans ce pays.

les points 9 et 10 du rapport de cettecommission relatifs au cadre juridiqueinterpellent le citoyen lambda ivoirienque je suis et pour cause.

la commission fait référence à l’article87 de la constitution ivoirienne pour af-firmer que la côte d’ivoire a signé letraité mais ne l’a pas ratifié et que lestraités et accords ont une autoritésupérieure à celles des lois ivoiriennes.la commission conclue que la côted’ivoire a accepté la compétence de lacour pénale internationale.

pour rappel, il ya lieu d’indiquer que,dans la constitution ivoirienne, il revient

au président de la république (article

84) et à l’assemblée nationale (article

85) de ratifier, chacun dans un domaineprécis, les traités et les accords interna-tionaux.

la commission précise bien dans sonrapport que la côte d’ivoire a signé lestatut de rome mais ne l’a pas ratifié.l’article 87 auquel elle se réfère en ceque, les traités et accords interna-tionaux ont une autorité supérieure àcelle des lois n’est applicable au citoyenivoirien si et seulement si ce traité a étératifié et publié dans le journal officielou selon une procédure d’urgence.

la commission a ignoré dans son rap-port, cet alinéa important de l’article 87de la constitution ivoirienne.

il ya lieu de reconnaitre du point de vuejuridique, que le statut de rome relatifà la cour pénale internationale n’a pasété ratifié en côte d’ivoire ni par leprésident de la république ni parl’assemblée nationale. il n’ya nulle parttrace d’une quelconque publication offi-cielle de ce statut pour qu’il produisedes effets sur le citoyen ivoirien quin’en a pas connaissance.

en réalité, au regard de la constitutionivoirienne, la ratification du statut derome sur la cour pénale internationaleest très complexe.

c’est l’article 86 de la constitutionivoirienne qui est applicable pour la rati-fication du traité de rome parce que,pour qu’il soit ratifié, il faut au préal-able que le conseil constitutionnel seprononce. ensuite, il faut nécessaire-ment une révision de la constitutionpour corriger les clauses contraires àcelle-ci, contenues dans le traité derome. c’est seulement après ces étapesque l’autorisation de ratification inter

viendra par le vote d’une loi à la ma-jorité des 2/3 des députés (article 125).

enfin, interviendra la publication decette loi au journal officiel de larépublique de côte d’ivoire qui pourraalors produire des effets sur le citoyenivoirien.

aucune de ces étapes n’ayant été réal-isée, le statut de rome n’a pas été rati-fié en côte d’ivoire. a cela s’ajoute laquestion de l’environnement. l’article127 de la constitution ivoirienne d’août2000 prescrit : « aucune procédure derévision de la constitution ne peut êtreengagée ou poursuivie lorsqu’il est portéatteinte à l’intégrité du territoire. » or,depuis septembre 2002, la côte d’ivoirea été attaquée par des rebelles qui pen-dant 8 ans occupaient la moitié du terri-toire.

au regard de la constitution ivoirienne,le statut de rome ne s’inscrit pas dansl’ordonnancement juridique ivoirien. il yest inconnu, il ne peut donc avoir unequelconque autorité que l’on qualifieraitde supérieure.

la commission d’enquête a en outre in-diqué dans son rapport que « la côted’ivoire a accepté la compétence de lacour pénale internationale. >>

là encore, c’est une grave méprise de lapart de ses membres.

Quel est le contenu que la commissiondonne au verbe « accepter » ? Quelle estla signification juridique de l’accepta-tion par la côte d’ivoire, du statut derome ?

certains experts du droit internationalhumanitaire ont coutume d’évoquer unecorrespondance adressée à la cour pé-nale en 2004 par le président laurentGbaGbo et celle de Monsieur ouattaraalassane en 2011, pour affirmer que cela

AUCUN IVOIRIENNE PEUT êTRETRADUIT À LACOUR PÉNALE INTERNATIONALE

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POLITIQUE 15 vaut reconnaissance par la côte d’ivoiredu statut de rome.c’est le lieu de rap-peler à ces juristes que ces deux illus-tres personnalités ivoiriennes, présidentde la république ou chefs d’etat n’ontpas les attributions au regard de la con-stitution ivoirienne pour ratifier le statutde rome. les échanges épistolaires demessieurs GbaGbo et ouattara avec lacour pénale internationale ne rempla-cent pas la procédure de ratification destraités et accords telle que prévue parle législateur ivoirien.

ces deux correspondances ne valent pasacceptation des compétences de la courpénale internationale et n’engagent pasles citoyens ivoiriens qui de par la consti-tution n’ont pas délégué cette compé-tence au président de la république maisau parlement (article 85).

au regard de la constitution ivoirienne,en l’absence d’une ratification par une loivotée a la majorité qualifiée, aucunivoirien ne peut être traduit devant lacour pénale internationale. en attendant,le pays dispose d’une justice qui est com-pétente pour juger ses concitoyens quiauraient commis de graves exactions.

l’appel du procureur de la cour pénale in-ternationale aux victimes des exactionsqui ont eu lieu en côte d’ivoire est toutsimplement sans objet ou illégal au re-gard du citoyen ivoirien.

la cpi doit se déclarer incompétente dansle dossier ivoirien comme elle l’a été ennovembre 2004, lorsqu’à l’hôtel ivoired’abidjan, des soldats français ont fait uncarnage en tirant avec des balles réellessur une foule de jeunes aux mains nues.bilan 50 morts et 200 blessés. les vic-times et leurs parents attendent depuisbientôt 7 ans de la cour pénale interna-tionale, un délai pour faire parvenir leursobservations à la chambre préliminaire.

il faut simplement comme l’a recom-mandé le conseil des droits de l’hommede l’onu, que les nouvelles autoritésivoiriennes fassent diligence pour ratifierle statut de rome. Mais la encore, cen’est pas pour demain parce que, ces au-torités considèrent que la législature duparlement est achevée. il faudra donc at-tendre après les prochaines élections lég-islatives puis se posera le problème de larétroactivité de la loi portant ratificationdu traité de rome relatif à la cour pénaleinternationale

la côte d’ivoire n’est pas les etats-unisd’amérique, c’est un petit pays du tiers-Monde. si la communauté dite interna-tionale a rejeté les résultats définitifs del’élection présidentielle proclamés par leconseil constitutionnel, la même commu-nauté peut évidemment se passer d’unequelconque procédure sinueuse interne

de ratification pour traduire les citoyensivoiriens devant la cour pénale interna-tionale.

pauvre afriQue, une nouvellebataille du respect de la sou-verainete de ses etats pointe a l’hori-Zon.

TRAORE PhILIPPE Professeur d’histoire Géographie█ En Côte d’ivoire

amnesty international a dénoncémercredi la détention sans aucunecharge de dizaines de partisans de

l`ex-président ivoirien laurent Gbagbo,dont certains ont été « battus » par lesforcesd`alassane ouattara dans un hôtel devantlequel sont postés des casques bleus.

« la présence de soldats de l`onu devantl`hôtel où des partisans supposés de lau-rent Gbagbosont détenusa r b i t r a i r e -ment soulèvede trou-blantes ques-tions »,d é c l a r ev é r o n i q u eaubert, direc-trice adjointed`amnesty pour l`afrique, citée dans uncommuniqué de l`onG.

« c`est loin d`être un début encour-ageant pour la présidence d`alassaneouatarra », ajoute Mme aubert.

l`organisation de défense des droits del`homme affirme que « les autoritésivoiriennes détiennent au moins 50 per-sonnes sans charge, parmi lesquelles fig-urent des hommes politiques de haut rang», deux mois après l`arrestation de lau-rent Gbagbo par les forces armées (frci)de M. ouattara à l`issue d`affrontementssanglants.

au moins « 21 personnes » sont retenuesà l`hôtel la pergola d`abidjan, la capi-tale économique, selon l`onG.

plusieurs d`entre elles « ont été battuespar les frci (…) au moment de leur ar-restation, dont l`une assez violementpour avoir perdu connaissance », poursuitle texte.

« des soldats français (de la force licornedéployée sans la bannière de l`onu) et del`onuci (Mission de l`onu en côted`ivoire) étaient présent au moment de

ces arrestations etdu transfert desdétenus à l`hôtel,mais n`ont rienfait pour em-pêcher ces mau-vais traitements», déplore l`onG.

amnesty relèveque les frci sont

en charge de la sécurité à l`intérieur ducomplexe hôtelier de la pergola, maisque des casques bleus de l`onuci sontpostés devant l`hôtel pour la sécurisationà l`extérieur du bâtiment. « cela signifiequ`ils (les casques bleus) exercent undegré de supervision concernant les per-sonnes autorisées à y entrer. »

amnesty appelle les autorités ivoiriennesà inculper les personnes détenues ou à les« libérer immédiatement », et appellel`onuci à s`assurer que ses soldats nesont pas impliqués « dans la sécurisationde centres où des personnes sontdétenues illégalement ».

█ afp

CE QUI CAChE LA LIBÉRATION DES

PERSONALITÉS DÉTENUES ARBITRAIREMENT À L’hOTEL PERGOLA

ECOUTEZ ABID -JANTALK RADIO

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POLITIQUE 16

Un « document excep-tionnel » qui met en lu-mière le travail dumetteur en scèneSarkozy qui distribue lesrôles avec comme acteurprincipal le candidat du «RhDP ». Vous verrezsurtout comment lahiérarchie militairefrançaise a organisé lesforces pro-Ouattara avecdes conseils, des armesneuves et… En contacttéléphonique permanentavec Ouattara, Sarkozy,qui prétendait le soutenirau nom de la protectiondes civils, devra ramerdur pour faire oublier lesexploits de certains chefs de guerre. ParJean-François Julliard (Le Canard en-chaîné).

LE CANARD ENChAÎNÉ (6/4)

l’entrée en guerre de la france con-tre les « forces » de Gbagbo, le 04avril 2011, a sonné comme une re-

vanche personnelle de sarkozy. avec labénédiction de l’« onu », paris n’a laisséà personne d’autre le soin de bombarderla présidence ivoirienne ainsi qu’un campmilitaire qui abritait aussi des familles.depuis plusieurs semaines, en « conseildes ministres » comme en privé, le chefde l’etat ne décolérait pas contreGbagbo, « le dictateur sanglant de côted’ivoire ». au point de s’avouer, le 05 avril2011, « être à bout de patience ».

outre les nombreuses et violentes exac-tions de ses partisans, Gbagbo avait aussiridiculisé sarko. en décembre 2010, aprèsla victoire, proclamée par l’« onu », deson ami ouattara, le président français,impérial, avait donné « quarante-huitheures » au vaincu pour quitter le pouvoir.un oukase superbement ignoré pendantplus de trois mois …

or sarko avait beaucoup misé sur cescrutin pour rehausser une cote fort dé-valuée sur le continent. n’était-il pas ac-cusé de perpétuer la « françafrique », cesystème affairiste favorisant des groupesamis tels que « bouygues », « bolloré », «veolia » ? Mais, après l’échec de son ulti-matum ivoirien, le président révisesubitement ses positions et adopte unprofil bas. affirmant à la presse que «l’ancienne puissance coloniale n’était pasla mieux placée » pour intervenir. en jan-vier 2011, devant l’« union africaine », il

ose même affirmer : « la france ne veutdonner de leçons à personne ». il faut direque les événements de tunisie, d’egypteou de syrie n’ont guère fait briller ladiplomatie tricolore.

la campagne (aérienne) de libye, pourlaquelle sarko a obtenu le droit d’ouvrirle feu le premier, a réveillé ses ardeursbelliqueuses. selon plusieurs témoignagesd’officiers supérieurs au « canard », lafrance a appuyé la conquête du sud dupays par les forces de ouattara. l’und’eux, proche de l’« elysée », se félicitede « notre efficacité dans l’organisationde la descente sur abidjan ». il est vraiqu’en moins de quatre jours les « forcesrépublicaines de côte d’ivoire (frci) »ont parcouru, sans grande résistance, lamoitié du pays. un autre galonné, mem-bre des services de renseignement, confie: « on a fourni des conseils tactiques aux+ frci + », mais aussi « des munitions etdes famas (fusils d’assaut) ».

BARBOUZES AUX PREMIÈRESLOGES

de son côté, le contingent militairefrançais est porté, le 04 avril 2011, à 1700 hommes. les 900 hommes du disposi-tif permanent « licorne » ont été notam-ment renforcés par des « rambo » de ladirection des opérations (ex-service ac-tion) de la « dGse » et des « forces spé-ciales ».

Quelques-uns, parmi ces derniers, se sontretrouvés en contact direct avec l’en-tourage de ouattara. a 19 h 30, quatrehélicos « puma », soutenus par des « Mi24 » de l’« onuci », commencent leur pi-

lonnage, frappant au passage desobjectifs aussi stratégiques que le« chu » et un supermarché duquartier de cocody. pour la sec-onde fois en sept ans, « l’anciennepuissance coloniale » bombardaitdes soldats et des populationsivoiriennes.

ARMEMENT À PRIX D'OR

cet héroïque canardage, qui, selonl’« elysée », laissait entrevoir unereddition rapide de Gbagbo, risquepourtant de laisser des traces pro-fondes. et une situation difficile-ment gérable à abidjan. d’abordparce que ouattara pourrait pâtir,dans cette ville majoritairement

acquise à Gbagbo, de son image de pro-tégé de la france et des pays riches.l’armement de ses troupes, sonéquipement tout neuf ont suscité l’éton-nement des ivoiriens. si l’aide du burkinaet du nigeria est reconnue, d’autrespistes de financement apparaissent. selondes témoignages et des documentsobtenus par « le canard », des prochesde ouattara ont monnayé en 2009 et en2010 d’importantes quantités d’or ex-traites des mines du nord. plusieurstonnes ont été acheminées au Ghanavoisin sous couvert de véhicules de… l’«onu ». puis envoyées, par petites quan-tités, à anvers (belgique) pour y êtretransformées. a l’état de poudre, cet ora été négocié à plus de 15 000 euros lekilo.

l’image du camp ouattara – présenté parcertains comme 1'« axe du bien » – resteraégalement entachée par les massacrescommis ces derniers jours. a duékoué, parexemple plusieurs centaines de mortsseraient, selon l’« onu » et diverses or-ganisations internationales, surtout im-putables aux « frci », les « forces » deGbagbo se voyant aussi accusées d’atroc-ités.

en contact téléphonique permanent avecouattara, sarkozy, qui prétendait lesoutenir au nom de la protection descivils, devra ramer dur pour faire oublierles exploits de certains chefs de guerre.et pour transformer cette intrusion meur-trière en victoire de la démocratie.

█ nerrati presse

RETOUR: COMMENT SARKO A APPUYÉL'OFFENSIVE CONTRE GBAGBO ?

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POLITIQUE 17

ET SI LESEXACTIONSCONTRE LA

POPULATIONCIVILE

FAVORABLEAU

PRÉSIDENTGBAGBOÉTAIENT

LOIN D’êTREDES ACTESISOLÉS ?

apremière vue, les exactions com-mises par les forces pro-ouattaraqui nous sont relatées semble être

le fait d’éléments incontrôlés qui nesavent pas faire la différence entre la loide l’etat et la loi de la jungle. les expli-cations sont très vite données sur la causeleurs agissements puisqu’ils sont pour laplupart des analphabètes.

Mais une observation attentive des lieuxoù sont commises les exactions, finit parconvaincre qu’il s’agit d’un plan savam-ment organisé qui s’inscrit dans la décap-itation de la majorité présidentielle et deson électorat avec la complicité sournoisedu pdci.

la carte ci-dessous nous montre, avec unecertaine précision, les lieux où sont com-mises de manière fréquente les exactionscontre la population civile par les soldatsde ouattara.

le premier constat qui est fait, c’estqu’elles ont lieu généralement dans leszones favorables au président Gbagbo, lesendroits où les populations ont massive-ment voté pour lui.

le second constat est que la plupart deces zones étaient des anciens bastions dupdci (le parti de bédié) qui envisagent lesrécupérer aux futures élections législa-tives annoncées par le régime ouattarapour la fin de cette année.

le rdr (rassemblement des républi-cains), le parti de alassane ouattara, necompte pas laisser une occasion toutetrouvée de récupérer l’assemblée na-tionale et de gouverner sans être gênépar un quelconque contre pouvoir.

les exactions qui ont lieu en ce moments’inscrivent bien dans cet objectif.obliger tous les cadres du lMp en fuite etles responsables de sections à rester ter-rer dans leurs cachettes.

faire régner au maximum le régime de laterreur pour empêcher toute réorganisa-tion de la Majorité présidentielle (lMp)quant on sait sa capacité de mobilisation.

tout est alors mis en œuvre pour unerazzia du parti d’alassane aux prochaineslégislatives qui s’annoncent déjà commeune mascarade en vue de légitimer lecoup d’ etat du 11 avril 2011.

Même si comparaison n’est pas raison, lesrésultats obtenus par la Majorité prési-dentielle lors du dernier scrutin présiden-tiel, montrent qu’elle est actuellement leseul groupement politique à avoir une as-sise nationale. une supériorité évidentesur le rdr et le pdci de l’ouest à l’est enpassant par le sud-ouest, le centre-ouest,le sud et le sud-est.

la vague bleue a marqué la cartographieélectorale. le fpi et ses alliés ont vérita-blement une assise électorale nationaleque la guerre et son lot d’exactions ten-tent d’effacer.

le pdci qui se rend aussi complice de cesnombreuses exactions, pense pouvoirprofiter de la déroute ou de la décapita-tion de la lMp, pour récupérer ses anciensbastions. c’est sans compter avec la rou-blardise du rdr et les votes sanctions quipourront avoir lieu si jamais il y avait desélections législatives.

le rdr qui est bien conscient de l’évi-dence des votes sanctions fait tout pourmaintenir, par sa milice, ce régime de ter-reur pour que les sympathisants et mili-tants membres de la lMp, n’aillent pasvoter ce qui faciliterait la prise des bas-tions proches du fpi au détriment dupdci. les nombreux étrangers qui ontréussi à avoir frauduleusement la carted’identité nationale, pourront aider lecamp ouattara à récupérer ces bastionsoù ils y sont en grand nombre. nous pou-vons citer, entre autre, les régionsforestières de l’ouest.

voici le plan machiavélique que préparentalassane et sa sbire au détriment d’unevéritable démocratie. le pdci qui penseprofiter de ce régime de terreur sera trèsbientôt désagréablement surpris.

█ jennifer fight

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POLITIQUE 18

Dans les heures chaudes des affrontements militaires à Abid-jan, pendant que l’armée nationale tenait vaillamment têteà la coalition Licorne-ONUCI-Rebelles venus du nord, contretoute attente, le professeur Mamadou Koulibaly est signaléchez l’ambassadeur de France en Côte d’ivoire sans que leprésident Gbagbo en soit informé. Qu’est-ce que peut expli-quer sa présence chez l’ennemi alors que tous ses camaradesde lutte sont en difficulté ? Silence Radio.

après un entretien privé avec l’ambassadeur, le professeurquitte abidjan pour accra d’où il viendra pour prendre latête du fpi (front populaire ivoirien), le parti crée par le

président Gbagbo.

Mais bien avant sonretour sur abidjan, leprésident du parti,M. affi n’Guessanavait, après la cap-ture du président,cherché à rencontrerouattara. Mais envain.on se souvient eneffet, dans les pre-mières heures ducoup d’etat perpétrépar les forcesfrançaises contre lerégime du présidentGbagbo, les baronsdu fpi, ceux quiétaient encore dansla capitaleéconomique, ont faitl’objet d’une traqueinfernale. leurs résidences respectives étaient la cible numéroun des soldats de ouattara.

face au péril qu’il y avait en la demeure, le président du fpi,pascal affi n’Guessan, joint jeannot ahoussou kouadio, alorsministre de la justice du gouvernement ouattara, pour solliciterla protection des nouveaux hommes forts du pays contred’éventuelles représailles sur leurs personnes physiques. c’estainsi qu’il a été convenu qu’ils s’installent (lui et ses camarades)à l’hôtel la pergola.

sans plus attendre pascal affi n’Guessan demandera à tous sescamarades du parti qui n’ont pas pu quitter la ville d’abidjande le rejoindre dans cet hôtel. alcide djédjé, Michel amanin’Guessan, sébastien dano djédjé, Marie odette lorougnon,danièle boni claverie pour ne citer que ceux-là…vont répondreà l’appel. après plusieurs concertations en interne, les nouveauxlocataires de l’hôtel la pergola, ont décidé de poser des gestesd’apaisement à l’endroit des locataires du golf installés de forceau sommet de l’etat par la force française. c’est ainsi qu’il aété demandé au premier ministre aké n’Gbo de présenter sadémission à ce nouveau régime, après avoir pris acte du coupdu d’etat.

dans la foulée, une audience sur laquelle toutes les parties sesont accordées devait avoir lieu à l’hôtel du Golf entre alassane

ouattara et une délégation du fpi conduite par pascal affin’Guessan.

Mais, à la surprise générale des locataires de la pergola, c’estplutôt le professeur Mamadou koulibaly qui annoncé et reçu parouattara au golf. Qu’est-ce qui s’est passé ? pourquoi Mamadoukoulibaly n’a soufflé aucun mot à ses camarades, alors que,jusqu’à ce qu’il se rende à l’hôtel du golf, il pouvait au moinsjoindre affi n’Guessan qui avait jusqu’à cette heure, droit auxappels téléphoniques?

bien plus, Mamadou koulibaly, à qui a été affrété un avion spé-ciale par le camp ouattara, annonce l’arrivée du président du

conseil constitution-nel pour l’investi-ture de ouattara.une nouvelle detrop qui suscitel’indignation auniveau de la direc-tion du fpi. le prési-dent de ce particréé par Gbagbolaurent, décidealors d’animer uneconférence depresse pour donnerla position officiellede son parti suite àla déclaration deMamadou koulibaly.Mais bien avant, ilprend soins de ren-trer en contact avecsoro Guillaume avecqui il convient d’uneaudience à l’hôtel

du golf le lendemain.

c’est sans compter avec le véritable « boulanger ».la veille de cette rencontre, soro fait débarquer ses rebelles àl’hôtel la pergola pour conduire manu militari à l’hôtel du golfpuis à bouna affi n’Guessan, Michel Gbagbo, serges boguhet(cameraman à la rti), Gnamien Yao, diabaté bêh, roland Gui-bony sinsin, ami personnel du président Gbagbo. et cela au vuet au su de Mamadou koulibaly, sans que celui-ci n’élève unevive protestation.

tout porte à croire que le camp ouattara s’est choisi lui-mêmeson interlocuteur au sein du fpi. un interlocuteur qui sembleavoir la bénédiction de la france avec un agenda dont il est,pour le moment, le seul à avoir la teneur. des coïncidences trèssuspectes.

Mamadou est-il venu pour « effacer les traces de Gbagbo »,comme le titrait un journal à abidjan ? ce qui est bien probable.puisque ce journal des propos du professeur demandant qu’onchange le nom du parti créer par le président Gbagbo.affaire à suivre….

█ jenifer fight

ARRESTATIONS DES DIRIGEANTS DU FPI,DES INDICES TROUBLANTS QUI

CONDUISENT À MAMADOU KOULIBALY

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éCONOMIE 19

‘‘hors donc tu n’avais rien et tu voulaisvenir diriger la Côte d’Ivoire?’’ s’écriaune femme.

ce cri de cœur de cette femme ex-prime tout le désarroi des ivoiriensface à ce qui nous est donné de

constater en côte d’ivoire.

pour rappel, alassane ouattara a durantla campagne électorale chanté sur tousles toits qu’il ferait pleuvoir une pluiede milliard sur la côte d’ivoire s’il deve-nait président de ce pays.

cet acte, il faut le dire clairement, s’ap-pelle un abus d’utilisation de titre.

de quoi s’agit-il?

alassane a travaillé au fMi et c’est fortde cela que feu le président félixhouphouët boigny l’a fait venir en côted’ivoire pour l’aider à redresser l’é-conomie qui en son temps était déjà en-rhumé.

alassane a donc utilisé ce titre pour pro-poser depuis 1993 aux ivoiriens etsurtout comme il jouait la carte del’ethnicité, proposer au nordiste de lesuivre et de le soutenir pour qu’il at-teigne son objectif.

depuis cette période, à n’importe quelpetit coxer que l’on rencontra à adjamé,ou même si tu allais et demandais à unjeune de te parler de alassane, il te diraque c’est ‘‘Wari fachê’’ (père de l’ar-gent), car il a travaillé au fMi et quiferait pleuvoir des tonnes de milliard surla côte d’ivoire.

Maintenant ou nous sommes au stade defaire pleuvoir ses pluie de milliard sur lacôte d’ivoire, nous nous rendons compteque c’est plutôt des pluies de dette quinous tombe dessus.

dès son accession au pouvoir par la forceavec l’aide de l’onu et de la france, ils’est mis dérouler son vrai programmede société caché:

proGraMMe de societe

1-contracter des dettes pour fairemarcher la côte d’ivoire

2-attribuer tous les contrats de marchéà la france

3-faire payer aux ivoiriens leur soutienau président élu de la côte d’ivoire ennovembre 2010, son excellence laurentGbagbo

4-piller les ressources ivoiriennes

5-légalisation et légitimation du crimeen côte d’ivoire

6-vendre les terres ivoiriennes au burk-inabés

voici un peu le programme réel de gou-vernement de ouattara.

Mais nous allons dire qu’il a réussi sonpari car la dette de la côte d’ivoire ré-duite considérable par le présidentGbagbo, a, battant le record Guiness,augmenté en l’espace d’un mois avec àla clé l’organisation d’une cérémonied’investiture qui s’élève à 21 milliards

payé sur l’argent du contribuableivoirien.

le comble, il propose la gratuité dessoins aux ivoiriens, mais sans commen-taire, allez y vous-même dans un hôpitalivoirien et vous vous rendrez compte dece que vous paierez.

il entame déjà la réduction des salairesdes fonctionnaires. dans les ambassadesà l’étranger, c’est le comble. les fonc-tionnaires ne mangent plus et certainsont même déjà été expulsions de leurshabitations compte tenu des arriérés deloyer de 4 à 6 mois. ils sont livrés à euxmême et personne, nous disons bienpersonne ne veut se pencher sur leurcas.

la question maintenant aux ivoiriens età tous les patriotes de la diaspora est:

1-jusqu’à quand allons nous accepter devivre dans cette situation?

2-jusqu’à quand allons nous acceptercette humiliation, de voir nos parentsparent mourir comme des moutons?

3-sommes-nous aussi assez lâche pourrefuser de nous battre une bonne foispour toute pour notre liberté pour quenous soyons respecté une bonne foispour toute? au moins nos enfants etgrands enfants nous en seront reconnais-sants.

█ source: koffi la lumière – infodabid-jan

PluiE dE MilliardS dEvEnuE PluiE dE

dEttE

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SOS DROITS hUMAINS EN CôTE D'IVOIRE A POUR OBJECTIFS:

� De répertorier les faits concrets de violations des droits humains en CI.

� De prendre toutes les initiatives nécessaires à la préservation des droits des personnes victimes.� De contrer également le révisionnisme voire le

négationnisme qui a cours dans l’appréciation des violationsdes Droits humains.

� Œuvrer contre l’impunité et participer à l’élaboration du travail de mémoire qui permettra enfin la libération de la

parole.

� Vous pouvez témoigner ponctuellement d'une exaction oud'une atteinte aux droits humains, en nous ecrivant sur

[email protected]. Après enquête, nous ajouterons cefait à la base de données.

http://www.sosci.org/

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SOS CoTE D’IVOIRE 21

afferY : deux jeunes akYÉs abattus

les populations de cette ville, dans ledépartement d'akoupé, étaient en-core sous le choc lorsque nous les

rencontrions, après la mort de deux desleurs (deux jeunes akyé), abattus à boutportant par des éléments des forces pro-ouattara.

selon les témoignages recueillis sur place,tout est parti d'une banale altercationentre un jeune akyé et une femme ma-linké (dioula), plus précisément Yoroubasur la place du marché local. l'origine decette altercation serait due à une mésen-tente entre cette femme Yorouba et unefemme akyé suite à une petite bousculadequi serait intervenue entre ces deuxfemmes non loin du maquis "la station".

ce qui est certain, l'altercation entre lejeune akyé et la femme Yorouba va trèsvite se transformer en une violence ver-bale, obligeant un autre jeune à inter-venir pour calmer les esprits. la femmene l'entendra pas du tout de cette oreille.très vite, elle fera appelle à trois élé-ments des frci, qui arrivent dare dare surles lieux pour, selon eux, défendre leursoeur.

sans aucune explication, ces hors la loid'alassane ouattara tirent à balles réellesentre les jambes du jeune akyé qui se dis-putait avec la dame malinké et tentent del'emmener de force. ce qu'il va refusertout naturellement. il s'en suit une vivealtercation entre des jeunes akyé venusen renfort pour soutenir leur frère et leséléments des forces pro-ouattara qui trèsvite se transforme en un combat de rue.un frci est tout de suite mis à terre parun jeune du village. un autre qui suivaitla lutte tire sans hésiter à bout portantsur le jeune homme qui meurt sur lechamp. les jeunes du village réussissent,toutefois, à désarmer deux frci, letroisième réussira à s'échapper. ces armesont été remises au sous préfet d'afféry. lascène s'est passée devant l'atelier d'uncélèbre photographe très connu dans laville.

le troisième en fuite part alerter les élé-ments du chef silué qui contrôle la zone.c'est une quinzaine d'éléments, tous desjeunes malinké très excités, qui serontdépêchés. une fois à affery, ils ouvrent lefeu sur tout ce qui bouge. Même le corpsdu jeune assamoi tué à bout portant etlaissé près de la route essuie encore destires. un autre jeune se prénommantserges, prend aussi une balle et tombe.des jeunes sont arrêtés et jusqu'a présentils ne sont pas encore libérés et on ignore

leur lieu de captivité. la ville toute en-tière était déserte hier, car les frcimaîtres des lieux patrouillaient danstoute la ville en tirant comme des fousvisiblement excités par cette "expéditionpunitive". l'onuci d'adzopé informé aumoment des faits a refusé d'intervenirpour protéger les civils sous prétexte quece sont les jeunes qui ont provoqué lesfrci.

ce matin, les frci ont érigé des barragessur les routes qui mènent dans leschamps. ils exigent 2000 frs cfa à chaquepassant avant d'aller au champ. ceux quin'ont pas cette somme sont passés àtabac. ceux qui ont 1000 frs payent lereliquat par 60 pompes, selon un témoin.

c'est véritablement le règne de l'arbi-traire dans cette région de la côted'ivoire. »

█ Cote d’Ivoire la vraie

Massacres àadebeM, GodjibouÉ,trikpoko et Gobroko

petit à petit, la réalité de ce qui s’estpassé à abedem, Godjiboué,trikpoko et Gobroko prend corps.

selon plusieurs sources, les massacres au-raient fait une centaine de morts surtoutparmi les Godiés

dans son édition du 17 juin 2011, le quo-tidien notre voie revient sur ces évène-ments et donne une liste des victimes deces exactions.

"c’est grâce à internet que les premièresinformations concernant les massacresdans les villages d’adébem, Godjiboué,trikpoko et Gobroko, ont fait le tour dumonde, ces villages sont situés dans lasous-préfecture de sago, département desassandra.

puis radio france internationale (rfi) aamplifié les informations dans ses jour-naux afrique de mardi 10 et mercredi 11mai 2011.

le mercredi 25 mai 2011, les quotidiensfrançais le Monde et fiGaro ont dépêchédes envoyés à adébem et Godjiboué,trikpoko et Gobroko dans la sous-préfec-ture de sago. ces journalistes français ontpu se rendre compte de ce qui s’estréellement passé dans cette région.selon rfi, c’est dans leur fuite, après lescombats de Yopougon(abidjan) que deslibériens et des miliciens ont fait irrup-

tion dans la sous-préfecture de sago, pas-sant par Godjiboué, trikpoko et Gobroko,le vendredi 06 mai 2011. toujours selonrfi, les forces républicaines de côted’ivoire(frci) se sont livrées à des repré-sailles dans ces villages après le passagedes libériens et des miliciens.

aujourd’hui beaucoup de témoins desévènements affirment que les frci etleurs auxiliaires et autres ont entreprisune véritable chasse aux sorcières dansces villages.

des hommes, des femmes et des enfantsont été pourchassés, tués jusque dans lesforêts, assassinés par les frci. ces vil-lages ont été tous incendiés. ainsi rienque pour Godjiboué plus de 63 personnesont été assassinées.

ce bilan n’est pas exhaustif.

a adébem, Godjiboué, trikpoko et Gob-roko, aucun Godié ne dispose d’armelourde comme on veut le faire croire.Mais les frci et ses auxiliaires ont égale-ment tué plus de 35 personnes adébem.la singularité du cas d’adébem mérited’être souligné puisque certains parlentde représailles contre les Godié qui au-raient accueilli et armé les libériens etles miliciens.

dans leur fuite vers sassandra, ceux-ci nesont même pas passés par adébem pour lasimple raison que par rapport à leur it-inéraire, adébem est situé du côté delakota, précisément à 45 km de lakota età 90 km de sassandra. aucun milicien, nilibérien en fuite vers sassandra n’a donctraversé adébem. aucun milicien oulibérien n’a donc pu recevoir d’armelourde et de munitions à adébem selon lestémoignages concordants. si adébemavait eu de telles armes, il les aurait util-isées quand il a été attaqué. or, on con-state qu’aucun étranger ou allogène(baoulé, lobi, abron, koulango, burkin-abé, Malien…) n’a été tué à adébem.aucun Godié n’a tiré aucun coup de feucontre les étrangers accueillis sur leur sol.

toutes les personnes tuées ou blesséessont Godié.

41 personnes ont été froidement abattuespar les frci, leurs auxiliaires et leurs al-liés. d’’autres sont portées disparues.le quartier Godié a été incendié etdétruit, quant à dioulabougou il n’ya rienaucun dégât. les frci et leurs auxiliairessont toujours dans les villages d’adébem,Godjiboué, trikpoko et Gob roko et y fontrégner la terreur. les exactions contre lespopulations Godié sans défense continu-ent.

a adébem, on peut citer la bastonnade af-fligée à awalo Gawa par les frci et auxil-iaires et l’ont mis dans un cercueil. et

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SOS COTE D’IVOIRE 22

pour obtenir sa libération, les vieillardsrescapés ont dû payer une rançon de 45000f. les dépouilles mortelles continuentd’être découvertes dans la brousse. beau-coup de femmes, enfants et d’hommessont encore cachés dans la forêt avec tousles dangers que cela compte.

la situation humanitaire est cata-strophique. il faut le répéter aucunlibérien ou Milicien n’est passé àadébem. la thèse de représailles ne tientdonc pas debout. beaucoup d’observa-teurs suspectent des exactions planifiéesdans les villages de la sous préfecture desago sous les fallacieuses tentatives dejustifications a postériori.

face à ce désastre, les populations desago se posent beaucoup des questions :

• pourquoi legré Gnapi léonard, députépdci de sago garde t-il le silence ? lui quiest natif de niégrouboué

• pourquoi le député fregbo basile,député pdci de sassandra se tait-il ?pourquoi alain lobognon, proche collabo-rateur du premier Ministre soro ne met-ilpas fin aux souffrances de ses parents ?

• pourquoi Zadi kessi, cadre pdci du bas-sassandra reste-t-il muet et n’apporte-t-il pas la moindre assistance auxpopulations sinistrées ?

les populations de sago lancent un appelau chef de l’etat, le docteur alassaneouattara afin que cessent leurs véhé-mentes souffrances. ces populations lan-cent aussi un sos aux organismeshumanitaires (caritas, amnesty interna-tional, humann rights watch, croixrouge…) afin qu’elles interviennent poursauver les vies humaines qui peuvent en-core l’être car la tribu kagbeu d’où sontissus les villages de adébem, Godjiboué,trikpoko et Gobroko est l’une destrois(03) tribus du canton où un risque dedisparition se profite à l’horizon.

la liste des tues des ÉvÈneMents du 06au 08 Mai 2011 a adebeM

1- kpouli okou dale

2- teti lakpa jean

3- teti blaWa

4- daGo Gerard

5- MeMeda koukouGnon

6- dakouri doukouri jacob

7- MeMeda allopo

8- daGo Zakue nestor

9- daGo franck eZekielli

10- daGo aWalo prosper

11- bole Zoukou louis

12- bole dalli franck

13- tabeu lakpa iGnace

14- kadji oWalo vincent

15- klaGou Zie Marie

16- baYoro dakouri herMann

17- baYoro daGo robert

18- ZellY Zilihore joseph

19- Zoh auGuste

20- Zoh ako Marcelin

21- daGo beuGre barthereMY

22- diGbeu affi alexi

23- diGbeu Gnaba jean baptiste

24- dallY teti abel

25- ako Gbale pascal

26- daGo beGro isaac

27- Gbale babo daniel

28- Gbale taffia patrice

29- dobre dapleu pierre

30- lakpa Zahi bernard

31- beuGre ZaZou theodor

32- daGo laGa rose

33- daGo babo jereMie

34- kpassou benahi GerMaine

35- daGo ZellY serGe

36- aboussou Michel

37- Gbale Zahi sept

38- koudou jadjer

39- dadja aZiZ

40- lakpa beuGre patrice

41- daGo n’Guessan jeanne

la liste des disparus

1- kadji GaËl

2- kadji patrice

3- kadji didier

4- dakouri daGo david

5- GnaYaro daGo fabrice

6- akabla beuGre elie

7- akabla seri Michel

8- kata charles

9- GoZe aGoli

10- daGo beuGre Michel

11- ako ZellY claude

12- Gbale jean paul

13- beuGre teti Martial

14- Gnakouri daGo Marcelin

15- baYoro GnaGbo didier

16- Zahi dapleu MaxiM

17- ZaGre Zahi

18- tabeu aGoli cesar

19- koukoua babi elie"

█ source: sosci

insÉcuritÉ croissante à abidjan

le sécurité n’est toujours pas rétablieà abidjan. les attaques et les cam-briolages se multiplient sans que les

frci, maintenant en charge de l’ordre n’yfassent grand chose. la police et la gen-darmerie sont absentes et l’insécuritéreste importante, obligeant les forcesmilitaires françaises à continuer à inter-venir dans la ville rapporte le temps quiajoute en citant un homme d’affairefrançais "rien ne marche actuellement. iln’y a pas de sécurité à abidjan. aucun in-vestisseur au monde ne peut investir dansun tel pays". la situation est telle querécemment ce serait même le patron durenseignement militaire ivoirien qui seserait fait braquer sur le boulevard Gis-card d’estaing.

█ (Afrikom)

la populationreste souMise àl'insÉcuritÉ et auracket

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SOS COTE D’IVOIRE 23

depuis la fin officielle de la guerrecivile opposant laurent Gbagbo etalassane ouattara pour la prési-

dence de la côte d'ivoire, ce dernier mul-tiplie les beaux discours sur la paix et laréconciliation nationale. Mais la popula-tion reste exposée à la loi des bandes ar-mées, plus particulièrement des frci(forces républicaines de côte d'ivoire, fa-vorables à ouattara). à ce sujet, nous ex-trayons plusieurs témoignages du derniernuméro du mensuel le pouvoir aux tra-vailleurs, édité par nos camarades de l'u-nion africaine des travailleurscommunistes internationalistes. ils mon-trent que les populations pauvres contin-uent d'être rackettées et assassinées.Mais, visiblement, les nouveaux dirigeantsne se sentent pas concernés, trop occupésqu'ils sont à se partager les postes don-nant accès à la mangeoire et aux caissesde l'État.

dans certains quartiers d'abidjan, demême que dans les villages du départe-ment d'alépé et anyama, les exactionscontinuent. les habitants d'ahoué sontquotidiennement menacés par les frcisous prétexte de rechercher des armescachées. ils pillent les maisons des villa-geois. d'autres sont battus à sang. (...) àn'zeugui, les populations ont abandonnéleur village pour se réfugier dans labrousse et dans des campements. depuisplus d'un mois, des éléments des frci ontélu domicile dans ce village. ils pillent lesmaisons, frappent et enlèvent des jeunesqui refusent de coopérer avec eux.(...)

un chauffeur de wôrô wôrô (taxi collectif)à abobo derrière-rail raconte : « les frcifont le barrage matin et soir. Quand ilsnous arrêtent, ils ne contrôlent pas nospapiers mais demandent de l'argent. sou-vent je donne 300 ou 500 francs cfa. »unautre chauffeur de car faisant abidjan-ag-boville est arrêté à un barrage. son ap-prenti voulait présenter les papiers, maisle chauffeur énervé lui a dit : « ce n'estpas la peine, donne-leur 200 f, on va par-tir ! » ces frci prennent aussi l'argent despassagers. ils sont organisés en petitesbandes éparpillées à travers la ville, quicontrôlent chacune une zone. chaquebande rackette de la façon la plus brutaleles petits vendeurs et commerçants qui s'ytrouvent. »(...)

dans la zone industrielle de Yopougon(abidjan) le travail reprend progressive-ment, mais le problème de l'insécuritén'est toujours pas résolu. un travailleurraconte : « la semaine dernière trois denos collègues ont subi des brimades deséléments des frci. le premier venait autravail lorsqu'il a été interpellé au car-refour ivograin. ils lui ont demandé deprésenter sa pièce d'identité, ce qu'il afait. Mais l'un des éléments des frci, es-timant qu'il avait présenté sa pièce deloin, a carrément tiré deux coups de feu

entre ses jambes. notre collègue est sainet sauf, mais traumatisé par la scène qu'ilvient de vivre.

« le deuxième, au même endroit, a luiaussi été interpellé pour les mêmesraisons. lorsqu'il a présenté sa pièce,l'élément la lui a arrachée, l'a mise dansla bouche et l'a mâchée. ensuite, il l'a ac-cusé d'être un milicien et lui a écrasél'orteil avec la crosse de son fusil.

« le troisième a présenté sa pièce. ils'avère qu'il est Guéré (ethnie de l'ouestde la côte d'ivoire où il y a eu de nom-breux massacres). l'élément des frci l'aautomatiquement traité de milicien. il luia ordonné de se coucher et a enlevé lecran de sécurité de son fusil, malgré lefait que le collègue répétait qu'il était untravailleur depuis sept ans sur la zone in-dustrielle et qu'il n'avait rien à voir avectoute cette histoire. un autre élémentdes frci est intervenu en sa faveur, etc'est à ce dernier qu'il doit son salut.

« ces exemples ne sont pas des cas isolés.il y a deux jours, deux personnes ont ététuées non loin du marché Micao, devantl'entreprise sip. (...) trois semaines avant,un ouvrier de Ghandour, accusé d'être unmilicien, a été tué. sur indication, lesfrci sont allés le chercher jusque sur sonlieu de travail (...). son cadavre a étéretrouvé près du lac.

un jour de la même semaine, je partaisau travail lorsque je suis tombé sur deséléments des frci qui étaient en train debrûler des corps. c'était horrible. »

█ lutte ouvrière n°2237

traînÉe sanGlantedans le silenceMÉdiatiQue

silence honteux des médias françaisalors que le sang dû aux bombesfrançaises et onusiennes n'a pas en-

core séché et que des exactions en nom-bre continuent d'être perpétrées par leshommes de ouattara.

deux seules ruptures de ce silence :

- pour offrir des interviews obséquieusesà ouattara invité au G8, et à ses proches,interviews dont la figure caricaturale estla servilité honteuse d'elkabbach. lemême elkabbach qui usait de lagrossièreté la plus crasse quelques se-maines avant pour interviewer agresserverbalement l'ambassadeur de côted'ivoire en france pierre kipré, sert àprésent la soupe de la façon la plus pitoy-able à ouattara, arborant, lui, un sourire

narquois qui semble ignorer que lescourbettes d'elkabbach ne sont pas pourlui, mais pour celui qui est derrière lui,sarkozy !

- pour attribuer à Gbagbo séquestré arbi-trairement depuis plus de deux mois, lescrimes de ses ennemis : "scoop" au jt defrance 2 d'il y a une semaine, concernantles disparitions du novotel d'abidjan,scoop tout au conditionnel, appuyé d'im-ages de l'armée régulière en baskets etbandeau sur la tête (sic), et du ton lar-moyant du reporter conduisant "les pistes"(au conditionnel) au palais de Gabgbo !commentaire de M.-l. koutouan :"lorsque des ressortissants français con-sidérés hier comme des proches du prési-dent Gbagbo, sont enlevés par leshommes de ouattara, la presse françaiseimpute ces enlèvements aux hommes deGbagbo"...

hors cela, silence total en france y com-pris pour ce qui concerne deux autresressortissants français : silence sur l'assas-sinat de philippe rémond et sur la séques-tration arbitraire du français MichelGbagbo, dans des conditions inhumaines,après qu'il ait été molesté par les frci deouattara et dans son QG, devant lescaméras !... à l'instar de tous les prochesdu président Gbagbo et de son gouverne-ment.

laissant sa seule trace sanglante et destroupes sur place, la bête repue,précédée de ses hérauts médiatiques etmensongers, s'est retirée de côted’ivoire... pour se gorger à nouveau desang sous d'autres cieux, libye, syrie...sous la férule du pouvoir français dedroite et des pouvoirs onusien,otanesque, obamesque, avec la mêmecomplicité de l’opposition socialiste, tropoccupée à ses combats sociétalistes et àses "y'a pas mort d'homme"...

certains et certaines, nombreux, en proieà la torture, aux viols, aux épurations eth-niques, meurent pourtant... sans écho.

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SOS COTE D’IVOIRE 24

au Moins deux Morts et75 blessÉs dans des attaQues des hoMMesdu prÉsident ouattaracontre des villaGes

au moins deux personnes ont ététuées et plus de 75 autres blesséesdans des attaques de villages du sud

du pays par des partisans armés du prési-dent alassane ouattara, a dénoncé jeudià abidjan le chef par intérim de la divi-sion des droits de l'homme de l'opérationdes nations unies en côte d'ivoire(onuci), Guillaume ngefa.

"la division des droits de l'homme est par-ticulièrement préoccupée par la multipli-cation d'incidents violents et attaquesconduits par des éléments des forcesrépublicaines de côte d'ivoire (frci, pro-ouattara) dans plusieurs villages", a in-diqué Guillaume ngefa lors d'uneconférence de presse.

M. ngefa a cité notamment dabouyo (sud-ouest, entre sassandra et Gueyo), Ya-manou (près de daloa, centre-ouest),sériyo (centre- ouest, entre Gagnoa etGueyo), bécouesin (sud, 24 km d'akoupé),domolon (55 km d'abidjan) et Yakassé-Mé(50 km d'abidjan).

selon M. ngefa, les incidents "les plusgraves" se sont déroulés à bécouesin, do-molon et Yakassé-Mé.

"a bécouesin, des éléments des frci ontinvesti le village et arrêté une vingtainede jeunes, une autre personne battue estmorte des suite de ses blessures", a-t-ilrapporté.

a Yakassé-Mé, a poursuivi le chef de la di-vision des droits de l'homme, un vieillards'est écroulé et est mort alors qu'il tentaitde fuir des éléments des frci qui avaientlancé une " opération de ratissage" dansle village.

"ces incidents ont fait au moins 45 blessésdont trois par balles", souligne M. ngefa.

a domolon, a-t-il encore dit, une incur-sion des frci " officiellement à larecherche de cache d'armes s'est soldéepar une trentaine de blessés".

Guillaume ngefa relève que ces incidentsont une "constance" à travers "l'utilisationd'armes lourdes, les arrestations massivesde jeunes, les pillages et la fuite des pop-ulations vers la brousse".

il demande que des "enquêtes immédiateset impartiales" soient menées afin que lesauteurs de ces actes soient "identifiés,poursuivis et sanctionnés".

la mise en marche de l'appareil sécuri-taire est au coeur des préoccupations im-médiates du gouvernement d'alassaneouattara.

lors d'un conseil des ministres tenu mer-credi, le gouvernement a décidé de lutterrésolument contre l'insécurité avec l'élab-oration d'un plan de lutte contre, notam-ment, le racket et le démantèlement desbarrages anarchiques à travers le re-groupement et l'encasernement de tousles militaires, la création d'une brigademixte de contrôle des barrages routiers etla mise en place d'une unité de lutte con-tre le racket.

abidjan interpellÉ parsa police

aabidjan, on circule toujours à sesrisques et périls. il y a quelquesjours, un français empruntant l’un

des principaux axes de la ville, le «vGe»(les initiales de l’ex-président valéry Gis-card d’estaing), s’est fait braquer sonpick-up par des hommes en armes. sur leboulevard qui longe la lagune ebrié, deshommes en tenue militaire ont récem-ment stoppé le 4 x 4 du patron du ren-seignement militaire ivoirien, au beaumilieu du trafic, avant de lui dérober sonvéhicule et ses téléphones. il était un peuplus de 13 heures et ce responsable sor-tait d’une réunion… au ministère de ladéfense. un français, bien introduit dansles milieux économiques, raconte : «lanuit, souvent entre 2 heures et 5 heures,il arrive encore que des entrepôts soientpillés par des individus solidementarmés.» plus de deux mois après la fin dela crise en côte-d’ivoire, l’insécurité de-meure, freinant d’autant le redémarrageéconomique du pays.

réticences. le maintien de l’ordre esttoujours assuré, pour l’essentiel, par lesforces républicaines de côte-d’ivoire(frci), même si certains policiers et gen-darmes sont réapparus aux principauxcarrefours de la ville. Mais nombre d’en-tre eux hésitent encore à reprendre duservice. «craignant des représailles,beaucoup se sont débarrassés de leur uni-forme ou l’ont même brûlé au moment dela chute de Gbagbo», souligne un obser-vateur étranger. les commissariats sontsquattés par les soldats du présidentouattara ; ce qui dissuade les anciens derevenir. pour vaincre leurs réticences, legouvernement a décidé de payer de lamain à la main les fonctionnaires. selonune source diplomatique, 2 000 d’entreeux manquaient à l’appel sur un total de18 000.

le gouvernement de Guillaume soro, quia fait du rétablissement de la sécurité sapriorité, est confronté à un double défi :

il doit non seulement convaincre les an-ciens «corps habillés» (forces de l’ordre)de reprendre leurs activités, mais aussidémobiliser les nouveaux venus, pour laplupart des hommes recrutés sur le tasdurant la campagne éclair des forces pro-ouattara fin mars. «les autorités vontavoir du mal : abidjan, c’est las vegas !il y a de l’eau, de l’électricité, des restos,des boîtes de nuit…» dit un étranger. lepouvoir devra leur proposer desdébouchés professionnels avant qu’ilsconsentent à déposer les armes.

tout dépendra in fine du bon vouloir des«comzones» (commandants de zones) qui,durant des années, ont mis en couperéglée la moitié nord du pays, avant dejeter leur dévolu sur abidjan à la faveurde la chute de Gbagbo. «certainscherchent à reproduire les pratiquesmafieuses expérimentées durant des an-nées dans le nord, en taxant les trans-porteurs et en rackettant les entrepriseset les particuliers en échange de leur pro-tection», confie une source sécuritaire.or, selon un diplomate, «Guillaume soron’a pas toute l’autorité qu’on lui prêtesur ses anciens compagnons d’armes». unautre parle de «communauté d’intérêts»: «ils ont fait soro, et soro le leur a bienrendu en les laissant prospérer.» le gou-vernement a décidé de mettre en placeune unité de police antiracket, et on amême vu soro et son ministre de l’in-térieur se rendre dans certains quartierspour y faire sauter des barrages sauvages.

visite de courtoisie. pour remettre del’ordre, alassane ouattara s’appuie aussisur l’ancienne puissance coloniale. despatrouilles franco-ivoiriennes sillonnentabidjan. des gendarmes français n’ontpas hésité à rendre une petite visite decourtoisie à l’un des nouveaux maîtresd’abidjan, le commandant Wattao, pourlui demander de restituer des biens pillésà l’un de leurs compatriotes. cesdernières semaines, les militaires de laforce licorne ont multiplié les interven-tions de ce type.

le conseiller militaire français nomméauprès du président ouattara pour aiderà la restructuration l’armée ivoirienne aentamé sa mission à abidjan. Mais, relèveun expert, «ce n’est pas avec un seulhomme qu’on va remettre debout cetteinstitution. celle-ci n’a plus de chaîne decommandement, ni de hiérarchie». sonchef d’état-major reste celui du régimeprécédent, le général philippe Mangou.«c’est surréaliste : même son chauffeurne lui obéit plus», note ce même expert.

█ libération.fr

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L’histoire des conflits armés impliquantles États-Unis nous enseigne que,lorsque la mobilisation vers la guerredevient difficile, des campagnes de re-lations publiques sont initiées, souventbasées sur des histoires entièrement in-ventées.

c’est une mauvaise période pourla campagne de l’otan contre lalibye. le président obama doit

faire face à une quasi-révolte du congrèscontre cette guerre coûteuse, alors quele secrétaire à la défense, robert Gates,a mis en garde ses alliés européens àbruxelles sur le fait que leur engagementtimoré était « en train de mettre en périlla mission en libye et l’avenir de l’al-liance. » [1] une fois revenu aux États-unis, selon le daily Mailde londres, « M. Gatesa demandé des fondssupplémentaires pourles opérations en libye,mais il s’est heurté aurefus de la Maison-blanche. »

l’histoire des conflitsarmés impliquant lesÉtats-unis nous en-seigne que, lorsque lamobilisation vers laguerre devient diffi-cile, des campagnes derelations publiques sontinitiées, souvent baséessur des histoires en-tièrement inventées. par exemple,lorsqu’en 1990 [le chef d’état-major desarmées] colin powell exprima ses doutessur la pertinence d’une intervention desÉtats-unis au koweït, des récits basés surdes photos satellite classifiéesémergèrent – récits selon lesquels saddamavait amassé 265 000 soldats et 1 500chars au bord de la frontière avec l’arabiesaoudite. powell changea alors d’avis, etl’attaque eut finalement lieu. Mais aprèsl’invasion, une journaliste du st. peters-burg times consulta des photos prises parun satellite commercial, et « elle ne vitaucun signe d’un quart de million de sol-dats ou de leurs chars. »

des faucons du congrès, notamment tomlantos et stephen solarz, ont assuré lesoutien de l’attaque contre l’irak [en1991] avec le récit d’une fille âgée de 15ans qui aurait vu des nourrissons kowei-tiens enlevés de leurs couveuses par des

soldats irakiens. cette histoire fut dis-créditée lorsqu’il apparut que celle-ci,fille de l’ambassadeur saoudien à Wash-ington, pourrait ne jamais avoir visitél’hôpital en question. elle avait en faitété préparée à relayer cette histoire parle cabinet de relations publiques hill &knowlton, qui travaillait pour le comptedu gouvernement koweitien avec lequel ilavait signé un contrat de 11,5 millions dedollars.

l’histoire des interventions extérieuresdes États-unis est jonchée de ce genre defaux récits, depuis la campagne « sou-venez-vous du Maine ! » menée en 1898par l’agence de presse hearst jusqu’auxrécits fallacieux d’une attaque nord-viet-namienne contre des destroyers us au

cours du soi-disant « deuxième incidentdu Golfe du tonkin » du 4 août 1964. deplus, nous savons qu’en 1962 l’état-majorinterarmées des États-unis (jcs) planifial’opération northwoods une série demises en scène – parfois meurtrières –pour tromper le peuple états-unien dansle but de déclencher une guerre contrecuba.

depuis le fiasco des faux récits sur l’iraken 1990-91, ces histoires ont eu tendanceà émaner de sources étrangères,généralement européennes. ce fut osten-siblement le cas avec les documents fal-sifiés venant d’italie relatifs auyellowcake, des documents qui servirentde base à George W. bush pour accusermensongérement l’irak dans son discourssur l’état de l’union de 2003. [6] ce futégalement le cas concernant les fausseshistoires liant saddam hussein auxfameuses lettres piégées à l’anthrax de

2001. (il fut plus tard démontré que cetanthrax provenait en réalité d’un labora-toire us de guerre bactériologique).

nous devrions garder à l’esprit cetterécurrence historique de récits falsifiéspour justifier des interventions alors quenous sommes face à des allégations — pasencore prouvées, ni discréditées — selonlesquelles kadhafi a utilisé le viol commeméthode pour combattre l’insurrection,et pourrait lui-même en être coupable.ces accusations ont été proférées le 8juin 2011 par luis Moreno-ocampo, pro-cureur général de la cour pénale interna-tionale (cpi), qui a prétendu, selon letime Magazine, qu’il existait des indica-tions démontrant que le dictateur libyenMouammar kadhafi avait ordonné le viol

de centaines defemmes durant sa vi-olente répressioncontre les rebelles.de plus, il aurait lui-même fourni à sessoldats du viagra afinde stimuler leur po-tentiel de commettredes agressions.

selon le time, lesrécits de viols sonten train d’êtrevéhiculés par desmédecins qui avan-cent avoir rencontréet soigné des pa-tientes mais qui

n’ont pas leur permission pour révélerleurs identités. auparavant, selon unmédecin libyen interviewé dans une vidéod’al jazeera, « de nombreux médecinsont trouvé du viagra et des préservatifsdans les poches des combattants pro-kad-hafi décédés, et ils ont aussi soigné desfemmes victimes de viol. le docteur in-siste sur le fait que cela indique claire-ment l’usage par le régime de kadhafi duviol comme arme de guerre. »

Mais que penser de l’accusation deMoreno selon laquelle « [à] présent nousrecevons des informations indiquant quekadhafi lui-même a décidé de violer, etc’est une nouveauté. » c’est une accusa-tion sensationnelle : jusqu’à ce que nousapprenions qu’il existe une source surepour la corroborer, on peut suspecterqu’elle fut proférée dans le but de faireles gros titres.

LES RECENTES GUERRES DES ETATS-UNIS

ONT TOUTES ÉTÉ ACCOMPAGNÉES PAR

DES MENSONGES MEMORABLES

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dans l’enquête sur ces accusations, le faitque la culture libyenne soit si hostile auxvictimes de viols est un problème carelles sont réticentes à se manifester. desenquêteurs travaillant pour human rightsWatch et pour amnesty internationalfurent incapables de trouver une seulefemme disant avoir été violée. cherifbassiouni, enquêteur de l’onu dans le do-maine des droits de l’homme, a déclaréà l’agence france presse que les récits re-latifs aux viols et au viagra étaientvéhiculés par les autorités de benghazi «dans un contexte “d’hystérie collective”.» en fait, il avait découvert seulementtrois cas. [10]

bien entendu, tout conflit militaire esthabituellement accompagné par le viol.ce qui pourrait constituer un crime deguerre serait l’hypothèse où (pour citer letime) kadhafi « avait fourni du viagra àses soldats. » Moreno a en effet déclaré,selon associated press, que « des témoinsont confirmé l’achat par le gouvernement[libyen] de conteneurs de médicamentss’apparentant au viagra pour “accentuerla possibilité de violer”. »

certains ont objecté que l’achat demédicaments s’apparentant à du viagrane suffit pas à indiquer un crime deguerre. alors qu’elle était en missiond’enquête à tripoli, l’ancienne députéeau congrès cynthia Mckinney a indiquédans ses courriels que, jusqu’à aujour-d’hui, la seule armée connue pour avoirdistribué du viagra dans le cadre de sesopérations de guerre est l’armée desÉtats-unis. le viagra a en effet été utiliséen afghanistan comme dessous-de-tablepour inciter les leaders tribaux âgés àdonner des informations. [11]

l’accentuation subtile des assertions deMoreno opérée par le time – passant del’achat du viagra à sa fourniture aux sol-dats – nous rappelle la triste tendance his-torique des médias de masse états-uniensà diffuser de faux récits afin de justifierles guerres. il est douloureux de l’af-firmer, mais pratiquement chaque inter-vention militaire majeure des États-unisdepuis la corée a été accompagnée derécits falsifiés. on devrait exhorter M.Moreno-ocampo à produire rapidementles preuves de ses accusations, qui de-vraient se baser sur plus d’éléments queles seuls témoignages de médecins tra-vaillant pour le régime de benghazi.

█ peter dale scott: reseau voltaire

l’armée syrienne est venue à bout du groupe armé qui avait pris le contrôle dejisr al-choughour, une ville frontalière de la turquie, en massacrant 120 mem-bres des forces de sécurité.

un charnier a été mis à jour d’où ont été extraites les dépouilles de dix soldats queles assaillants avaient selon les cas, décapités ou dont ils avaient coupé les membres.

la syrie est confrontée à une déstabilisation militaire orchestrée par des groupes re-ligieux extrémistes et des mercenaires recrutés par le prince bandar bin sultan d’ara-bie saoudite et encadrés par la cia.

█ source: reseau voltaire

DECOUVERTE D’UNChARNIER EN SYRIE

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QUI VEUTDÉTRUIRELA GRÈCE?

Le compositeur et ancien ministre grecMíkis Theodorákis ne croit pas que sonpays soit responsable du malheur fin-ancier qui l’accable. Il décèle derrièrecette crise la main de Washington etdénonce le rôle du FMI.

avec le sens commun dont je dis-pose, je ne peux pas expliquer etencore moins justifier la vitesse à

laquelle notre pays a dégringolé à partirde 2009, au point de faire appel au fMi,perdant ainsi une partie de sa sou-veraineté nationale et passant à unrégime de tutelle. et il est curieux quepersonne jusqu’à présent ne soit occupédu plus simple, c’est-à-dire de notreparcours économique avec chiffres etdocuments, de manière à ce que, nousignorants, comprenions les causesréelles de cette évolution vertigineuseet sans précédent, qui a comme résultatla perte de notre identité nationale ac-compagnée de l’humiliation interna-tionale.

j’entends parler d’une dette de 360 mil-liards, alors qu’en même temps je voisles mêmes dettes, voire de plus grandes,dans de nombreux autres pays. par con-séquent, celle-là ne peut pas être lacause essentielle du malheur. ce qui mepose problème également, c’est l’ex-agération des coups internationaux dontnotre pays est la cible, d’une telle coor-dination quasi-parfaite contre un paysd’une économie insignifiante, ce quifinit par être suspect. ainsi suis-je con-duit à la conclusion que quelques unsnous ont culpabilisé et nous ont faitpeur, de manière à nous conduire aufMi, qui constitue un facteur essentieldans la politique expansionniste des

etats-unis et tout le reste concernant lasolidarité européenne est de la poudreaux yeux, pour cacher qu’il s’agit d’uneinitiative purement états-unienne, pournous jeter dans une crise économiqueartificielle, de manière à ce que notrepeuple ait peur, qu’il s’apprivoise, qu’ilperde des conquêtes précieuses et enfinqu’il se mette à genoux, une fois accep-tée la domination étrangère. Maispourquoi ? pour servir quels plans etquels objectifs ?

bien que j’aie été et reste partisan del’amitié gréco-turque, néanmoins je doisdire que je crains ce renforcementsoudain des relations gouvernementales,et les contacts précipités entre ministreset autres acteurs, les déplacements ré-cents à chypre et la prochaine visited’erdogan. je soupçonne que derrièretout ça se cache la politique états-uni-enne avec ses projets suspects, qui con-cernent notre espace géographique,l’existence de gisements sous-marins, lerégime de chypre, la mer egée, nosvoisins du nord et l’attitude arrogantede la turquie, le seul obstacle étant laméfiance et l’opposition du peuple grec.

tous, autour de nous, peu ou prou, sontattachés au char des etats-unis. la seuledifférence c’est nous, qui depuis la dic-tature de la junte et la perte de 40% dechypre jusqu’aux embarrassantespolémiques avec skopje (anciennerépublique Yougoslave de Macédoine) etles ultra nationalistes albanais, nous re-cevons des coups sans prendre con-science.

il faudrait ainsi que nous soyons éliminésen tant que peuple et c’est ce qui arriveexactement aujourd’hui. j’appelle leséconomistes, les politiciens, les ana-lystes, à me démentir. je crois qu’iln’existe pas d’autre explication logiqueen dépit du complot international,auquel ont participé les européens pro-us du type Merkel, la banque eu-ropéenne, la presse réactionnaireinternationale, tous ensemble ont par-ticipé au ” grand coup ” de la dévalori-sation d’un peuple libre à un peuplesoumis. tout au moins, je ne peux don-ner aucune autre explication. je recon-nais que je n’ai pas de connaissancesspécifiques mais ce que je dis, je le disavec mon sens commun. peut-être beau-coup d’autres pensent comme moi etnous le verrons peut-être les jours àvenir.

en tout cas, je voudrais préparer l’opin-ion publique et souligner que si monanalyse est juste, alors la criseéconomique (laquelle, comme je le dis,nous a été imposée) n’est que le pre-mier verre amer d’un repas de lucullusqui suivra et que cette fois-ci viendrontaussi des questions nationales cruciales,

dont je ne veux pas imaginer où ellesnous conduiront.je souhaite avoir tort.

█ Míkis theodorákis

LA GRÈCESORT DELA ZONEEURO?VIVE LAGRÈCE!

Les grecs n'en peuvent plus.

la décision est prise, les grecs sor-tent de la zone euro. discrètement,le président de la Grèce alexander

papandréou l'a répété vendredi soirdernier au luxembourg : "Mon peuplesouffre, vous comprenez".la missionallemande pour retenir la Grèce aéchoué. papandréou a discrètement faitpasser le message à ses compatriotes, enleur demandant de retirer leurséconomies des banques. ce qui se passeeffectivement. la sortie de la Grèce estune tragédie pour l'ue, l'euro va s'effon-drer, et des pays comme l'espagne et leportugal risquent de faire de même trèsrapidement. pire, tout les prix à la con-sommation vont s'envoler durant l'été.

un mouvement de panique européen està prévoir. on peut imaginer facilementle scénario d'une population européennefrappant aux banques pour réclamerleurs économies. dans certte perspec-tive d'écroulement de l'euro, la france alimité cette semaine les retraits auxbanques postales, y compris sur lescartes visa. voici une vidéo montrantl'excitation du peuple grec (formidableet digne).

aucune grande chaine ni grand médian'en parle, c'est une honte, Wikistrikemet donc en lumière une crise grecquequi durant les mois qui viennent segénéralisera à l'ensemble des pays de lazone euro.

█ Wikistrike

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L’Asie avait ses dragons, l’Afrique émer-gente a désormais ses lions. Pour 2011,les deux champions de la croissancesont le Ghana (+12%) et l’Ethiopie(+10%). De quoi faire pâlir d’envie lespays francophones.

le Ghana a le miracle modeste. le paysde l’ex-leader panafricaniste kwamenkrumah ne fait guère parler de lui dansla rubrique des conflits, famines et autrescatastrophes. et la presse francophonel’ignore injustement pour se focaliser surle voisin ivoirien, beaucoup plus turbu-lent.

dommage, carle Ghana est lec h a m p i o nafricain de lac r o i s s a n c epour 2011,selon lest o u t e sd e r n i è r e sprévisions dela banqueafricaine ded é v e l o p p e -ment (bad) etde l’organisa-tion decoopération etde développement économiques (ocde).

l’ancien prestigieux royaume ashanti vadoubler la croissance de son produit in-térieur brut (pib) en seulement un an,passant de +5,9% en 2010 à +12% en 2011grâce au pétrole.

la banque mondiale est même encoreplus optimiste, tablant sur un pib enhausse de 13,4%. en comparaison, lacroissance du pib de l’afrique de l’ouestpour 2011 est de 5,9% et celle de l’ensem-ble du continent de seulement 3,7%.

le Ghana est en pleine phase de décol-lage: entre 1993 et 2006, la taille de sonéconomie a triplé. et grâce au démarragede la production de pétrole à grandeéchelle en décembre 2010, le décollageprend des allures de véritable miracle.d’autant plus que les bases sont solides:

«la stabilité sociale et l’enracinementcroissant de la démocratie dans le paysont contribué à renforcer la confiance desinvestisseurs, ce qui s’est traduit par unerecrudescence des opérations», selon lerapport.

une «nation industrielle moderne»

le président john atta Mills, d’une grandediscrétion sur la scène internationale con-trairement, par exemple, à son homo-logue sénégalais abdoulaye Wade, seconcentre sur son pays, qu’il veut trans-former en «nation industrielle moderne».

la production de pétrole est actuelle-ment d’environ 80.000 barils par jour etdevrait atteindre les 120.000 barils/jourdès le mois d’août. des nouveaux gise-ments ont récemment été découverts etles autorités comptent ouvrir une deux-

ième raffinerie. legrand port de tako-radi, situé près dezones d’exploitation(toutes offshore),change à toutevitesse, avec de lux-ueuses villas qui

poussent commedes champignons.

bref, les pétrodol-lars coulent à flot.Mais la chance duGhana, c’est que lepays n’a pas attendu l’«or noir» pour en-clencher son décollage économique etpeut ainsi éviter les travers que connaîtle nigeria ou le Gabon, où les pétrodollarsne profitent guère à la population et sontcaptés par des élites peu scrupuleuses.

le pays de nkrumah, 24 millions d’habi-tants, est en effet le deuxième produc-teur d’or du continent après l’afrique dusud, et le deuxième exportateur mondialde cacao, derrière son voisin ivoirien.pour le Ghana, le pétrole est un moteurde plus à son économie —mais pas l’u-nique. le président barack obama ne s’yest pas trompé: il avait réservé au Ghanaen juillet 2009 son premier voyage enafrique subsaharienne.

Mais la comparaison avec la côte d’ivoire,qui sort avec peine d’une décennie decrise politico-militaire, n’est vraiment pasavantageuse pour abidjan. si le pays

d’alassane ouattara est resté leader surle marché du cacao —demeurant le paysle plus riche de l’afrique de l’ouest fran-cophone— les indicateurs pour 2011 sontdiamétralement opposés: croissance de12% pour accra (capitale ghanéenne), ré-cession de plus de 7% pour abidjan. soitprès de 20 points de différence entre lesdeux voisins…

la famine de 1984

cap à l’est, avec l’autre champion 2011de la croissance: l’ethiopie.

comparer l’ancien royaume abyssin à un«dragon asiatique» peut paraître plusqu’osé tant les préjugés sont forts à l’é-gard de ce pays de la corne de l’afrique.en occident, les images de la terriblefamine de 1984 et de l’élan de solidaritémondiale qu’elle a suscitée sont toujoursdans les esprits. et aujourd’hui encore, la

situation nu-trit ionnelleest gravepour des mil-lions d’habi-tants. lagrande pau-vreté restee n k y s t é edans de nom-breuses ré-gions, dansde nombreuxvillages etq u a r t i e r s :40% des prèsde 90 millions

d’habitants vivent —ou plutôt survivent—avec 1,25 dollar par jour (0,86 euro).

Mais l’ethiopie ne se résume pas à cesclichés misérabilistes. lorsqu’on arrivedans l’immense aéroport d’addis abeba(capitale de l’union africaine), qu’on em-prunte des avenues plus larges que leschamps-elysées à paris, que des nouveauxbâtiments de béton et de verre défilentdevant soi, on se dit que ce pays, quiselon les projections comptera en 2050170 millions d’âmes, voit grand, trèsgrand.

depuis 2004, soit 20 ans après la grandefamine et ses millions de morts, la crois-sance économique en ethiopie oscilleentre 8,8% (en 2010) et 12,6% (en 2005).et selon le rapport bad-ocde, elle devraits’élever à 10% en 2011 —la deuxième plusforte sur le continent, bien au-dessus decelle de l’afrique de l’est (6,7%).

GhANA ET EThIOPIE, NOUvEAUx

«LIONS» DE LA CROISSANCE

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les chinois déjà présents

si l’occident a du mal à imaginer qu’onpuisse faire du business dans un paysayant connu une si grave famine, les chi-nois ne font pas autant de précautions:

«la chine est actuellement la principaledestination des exportations éthiopi-ennes, position à laquelle elle a supplantél’allemagne. c’est également la premièresource d’importations pour l’Éthiopie,alors que c’était auparavant l’arabiesaoudite», indique le rapport.

les échanges (importations et exporta-tions) entre les deux pays ont été multi-pliés par dix en moins de huit ans, passantde 100 millions de dollars en 2002 à plusde 700 millions en 2006 (les exportationséthiopiennes dépassant alors les 120 mil-lions), et à plus d'un milliard de dollars en2009/2010. a addis abeba, la «chi-nafrique» est désormais une réalité, ettant pis pour les occidentaux trop frileux.

les chinois sont présents dans de nom-breux secteurs, du bâtiment aux routes,mais aussi dans les télécommunications et

la production d’électricité. ce derniersecteur est stratégique pour permettre àun pays de décoller économiquement, etla pénurie d’électricité, en afrique, con-stitue un des principaux freins à la crois-sance.

«actuellement, les entreprises chinoisesprennent part à la quasi-totalité des pro-jets de production électrique» enethiopie, souligne le rapport.

Mais le barrage Gibe iii, le deuxième plusimportant barrage hydroélectrique ducontinent, financé par les chinois, esttrès critiqué par les organisations de la so-ciété civile et les écologistes ainsi que parles etats voisins, qui craignent qu’addisabeba s’approprie des eaux bien utileschez eux.

un parti unique de facto

cette percée chinoise dans un pays alliédes etats-unis, notamment dans la luttecontre le terrorisme dans la corne del’afrique, est regardée avec attention àWashington.

sur le plan des libertés, l’ethiopie n’estpas le Ghana. le premier ministre MelesZenawi est au pouvoir depuis 1991 etlaisse peu de place à ses opposants: leparlement est dominé à 99% par le partiau pouvoir —un score à la soviétique quilaisse songeur sur les progrès restant en-core à accomplir.

Mais, si vingt ans après le vent de démoc-ratisation qui a soufflé sur l’afrique et sixmois après les printemps arabes, addisabeba vit toujours sous la férule d’unparti unique de facto, ce ne sont pas sesnouveaux partenaires chinois qui lui enferont le reproche. et aux etats-uniscomme en europe, les pressions sontmodérées: la stabilité avant tout.

les ex-rebelles ayant renversé en 1991 lerégime militaro-marxiste de Mengistu sonttoujours solidement accrochés au pouvoir.et pour l’instant, le modèle chinois (crois-sance économique et parti unique) leurconvient très bien.

█ adrien hart: slate africa

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