Coûts et bénéfices pour la santé de la rénovation énergétique en France
Véronique Ezratty, David Ormandy, Marie-Hélène Laurent, Fabienne Boutière, Anne Duburcq, Laurène Courouve et Pierre-André Cabanes
23 novembre 2018
Service des Etudes Médicales (SEM) TREE
http://www.onpe.org/http://www.onpe.org/
Effets sur la santé de l’exposition à des
températures intérieures basses
Températures confortables et saines
Inconfort éventuel et risque possible pour les sujets fragiles (grand âge)
Risque cardiovasculaire
Risque d’hypothermie
Risque pour la santé mentale et la santé respiratoire
< 6 ºC
12 ºC
16 ºC
18 ºC
21 ºC
24 ºC
Dr Véronique Ezratty – Colloque ONPE – Bordeaux, le 23 novembre 2018
• Estimer les coûts médicaux en France liés :
à l’inefficacité énergétique des logements
à la précarité énergétique*
• Comparer ces coûts à ceux investis dans la rénovation énergétiquedes logements inefficaces
Objectifs de l’étude
*ménages ayant un revenu par UC dans les 3 premiers déciles et
vivant dans un logement thermiquement inefficace
Dr Véronique Ezratty – Colloque ONPE – Bordeaux, le 23 novembre 2018
• Répertorie 29 risques liés au logement, parmi lesquels l’exposition à des températures intérieures trop basses ("Excess Cold")
• Repose sur le croisement des données anglaises sur les "conditions d’habitat" avec les données "santé" à l’échelle de blocs de 14 logements
• Issue de 3 années d’Enquête Nationale Logement (près de 40 000 logements) pour calculer la probabilité de survenue d’un effet délétère pour la santé (décès, hospitalisation, consultation MT) pour chacun des 29 risques
• Permet d’estimer la probabilité qu’un individu souffre du froid dans les 12 mois
1/18 soit 1 évènement de santé attendu dans les 12 mois pour 18 passoires thermiques
Méthode basée sur le système anglais
Housing Health & Safety Rating System (HHSRS)
Dr Véronique Ezratty – Colloque ONPE – Bordeaux, le 23 novembre 2018
• Effet délétère sur la santé : 1/18 logements thermiquement inefficaces
• Répartition des effets selon leur sévérité (degree of incapacity) en 4 classes
Effets délétères sur la santé de l’exposition à des températures intérieures trop basses
Classe d’effets Outcome (England) Effet sanitaire (France)
Classe IHeart attack leading to
death, after some time
Syndrome coronaire aigu ayant
conduit au décès
Classe II Heart attack Syndrome coronaire aigu sans décès
Classe III Respiratory condition Infection sévère de l’appareil
respiratoire inférieur (hospitalisation)
Classe IV Occasional mild pneumonia Pneumonie traitée en ville
Dr Véronique Ezratty – Colloque ONPE – Bordeaux, le 23 novembre 2018
•Adaptation des données HHSRS initiales au contexte épidémiologique français actuel
Réduction en 15 ans de 70 % de la mortalité après infarctus du myocarde
Effets délétères sur la santé de l’expositionà des températures intérieures trop basses
Fréquences de répartition des effets selon la sévérité (%)
Classe d’effets Répartition selon la sévéritéAngleterre (pre-2000)
Répartition selon la sévéritéFrance (actualisé)
I (extrême) 34 % 3 %
II (sévère) 6 % 17 %
III (sérieux) 18 % 30 %
IV (modéré) 42 % 50 %
Dr Véronique Ezratty – Colloque ONPE – Bordeaux, le 23 novembre 2018
Coût par pathologie en France
• Base de données des remboursements de soins de l’Assurance-Maladie (2007-2011)
• Etude nationale de coûts à méthodologie commune (2013)
• Groupe homogène de malades (GMH)
Calcul des coûts médicaux directs en France
selon la méthode du BRE
Classe d’effet Outcome (England) Effet sanitaire (France) Coût
Classe IHeart attack leading to death,
after some time
Syndrome coronaire aigu ayant conduit au
décès
9 863 €
Classe II Heart attack Syndrome coronaire aigu sans décès 13 850 €
Classe III Respiratory condition Infection sévère de l’appareil respiratoire
inférieur (hospitalisation)
2 138 €
Classe IV Occasional mild pneumonia Pneumonie traitée en ville 53 €
Dr Véronique Ezratty – Colloque ONPE – Bordeaux, le 23 novembre 2018
• Evaluation de la performance énergétique des logements français selonl’approche anglaise
• Conversion des DPE en "équivalents" de l’indicateur de performance énergétique anglais utilisé dans les enquêtes nationales Logement (EHS)
• Création de l’ IPEL (Indice de Performance Energétique du Logement)
13 % du parc résidentiel était inefficace thermiquement en 2012 (IPEL < 38)
Indicateur anglais
5 usages et prise en compte de la météo nationale
DPE français
3 usages et prise en compte de la météo locale≠
Identification du parc de logements françaisnon performants thermiquement (Phébus*)
* Enquête PHEBUS Performance de l’Habitat, Équipements, Besoins et Usages de l’énergie
Identification de sous-groupes selon leur revenu
occupant des logements inefficaces (Phébus)
Logements inefficaces (IPEL < 38)
n = 3 467 835
Ménages avec revenu par UC(déciles 1, 2, 3)n = 1 284 267
608 069 logements occupés pardes ménages avec revenu par UC
sous le seuil de pauvreté
676 198 logements occupés par des ménages avec revenu par UC dans les déciles 1,2,3
mais au-dessus du seuil de pauvreté
2 183 568 logementsoccupés par des ménages avec revenu par UC
dans les déciles 4 à 10
Dr Véronique Ezratty – Colloque ONPE – Bordeaux, le 23 novembre 2018
• Effets délétères sur la santé de l’exposition à des températures intérieures trop basses
Probabilité de survenue d’un effet sanitaire de l’exposition à des températures intérieures basses
Probabilité de survenue d’un effet avant rénovation
Pour tous les logements inefficaces 1 / 18
Logements inefficaces occupés par des ménages avec revenu par UC
compris dans les déciles 4 à 10 1 / 320
dans les déciles 1, 2, 3 mais > seuil de pauvreté 1 / 20
sous le seuil de pauvreté 1 / 4
Probabilité de survenue d’un effet après rénovation
Pour tous les logements rénovés 1 / 2 250
Dr Véronique Ezratty – Colloque ONPE – Bordeaux, le 23 novembre 2018
Estimation des coûts médicaux annuelsdes logements thermiquement inefficaces en France
Logements inefficaces (IPEL < 38)
n = 3 467 835
639 millions €
Ménages avec revenu par UC(déciles 1, 2, 3)n = 1 284 267
617 millions €
504 millions €
112 millions €
22 millions €
608 069 logements occupés pardes ménages avec revenu par UC
sous le seuil de pauvreté
676 198 logements occupés par des ménages avec revenu par UC dans les
déciles 1,2,3 mais au-dessus du seuil de pauvreté
2 183 568 logementsoccupés par des ménages avec
revenu par UC dans les déciles 4 à 10
Dr Véronique Ezratty – Colloque ONPE – Bordeaux, le 23 novembre 2018
Synthèse des résultats
Coûts annualisés
estimés
Logements thermiquement inefficaces occupés par des ménages
Tous quels que soientleurs revenusn = 3 467 835
Avec revenu par UC dansdéciles 1,2,3
n = 1 284 267
Sous le seuil de pauvreté
n = 608 069
Coût de la rénovation 2 milliards € 713 millions € 305 millions €
Coûts médicaux évités 634 millions € 615 millions € 503 millions €
30 cents 90 cents 1, 65 €Somme économisée en dépenses de santé pour chaque € investi
Dr Véronique Ezratty – Colloque ONPE – Bordeaux, le 23 novembre 2018
Synthèse des résultats
Coûts annualisés
estimés
Logements thermiquement inefficaces occupés par des ménages
Tous quels que soientleurs revenusn = 3 467 835
Avec revenu par UC dansdéciles 1,2,3
n = 1 284 267
Sous le seuil de pauvreté
n = 608 069
Coût de la rénovation 2 milliards € 713 millions € 305 millions €
Coûts médicaux évités 634 millions € 615 millions € 503 millions €
30 cents 90 cents 1, 65 €Somme économisée en dépenses de santé pour chaque € investi
Dr Véronique Ezratty – Colloque ONPE – Bordeaux, le 23 novembre 2018
• Intérêt de prendre en compte les enjeux sanitaires dans la mise en œuvre de la
politique de rénovation thermique
• Cohérence avec d’autres travaux internationaux
Conclusion
“Investir dans la rénovation thermique des
passoires thermiques c’est investir dans la santé”
Dr Véronique Ezratty – Colloque ONPE – Bordeaux, le 23 novembre 2018
Remerciements
• EDF R&D
• Marie-Hélène Laurent
• Fabienne Boutière
• Carole Lenchi
• Cemka-Eval
• Anne Duburcq
• Laurène Courouve
• BRE
• Simon Nicol
• Mike Roys
Dr Véronique Ezratty – Colloque ONPE – Bordeaux, le 23 novembre 2018
Résultats du scénario ‘Best Value for Money’
Coûts estimés
Logements inefficaces (IPEL < 38) occupés par :
totalité des ménages
n = 3 467 835
ménages modestes
(déciles 1,2,3)
n = 1 284 267
ménages sous le seuil de pauvreté
n = 608 069
Avant rénovation
Coûts médicaux annuels 639 millions € 617 millions € 504 millions €
Après rénovationCoût de la rénovation Investissement initial
47 milliards € 15 milliards € 7 milliards €
Coût annualisé
de la rénovation2 milliards € 713 millions € 305 millions €
Coûts médicaux annuels évités 634 millions € 615 millions € 503 millions €
Dr Véronique Ezratty – Colloque ONPE – Bordeaux, le 23 novembre 2018
• Cible à atteindre IPEL > 63,5 (moyenne du parc français)
• 3 types d’actions de rénovation :
isolation thermique du bâti
changement des équipements de production de chaleur
rénovation de la ventilation
• 3 scénarios pour atteindre une consommation < 279 kWhef/m2
• Investissement initial divisé par la durée de vie des gestes pour calculer son coûtannuel et le comparer avec les coûts médicaux annuels
*Annualisation sans actualisation du coût d’investissement (projet d’étude avec d’autres modèles plus réalistes)
Calcul des coûts annuels d’investissement* pour rénoverles logements inefficaces
Dr Véronique Ezratty – Colloque ONPE – Bordeaux, le 23 novembre 2018
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