Compte-rendu de l’atelier de lancement
Elaboration du cadre national d’investissement REDD+ de la République
Centrafricaine
Bangui le 24 Avril 2019
Introduction
Le mercredi 24 avril 2019 s’est tenu dans la salle de conférence du Ministère des Eaux, Forêts, Chasse
et Pêche (MEFCP) à Bangui, en République Centrafricaine, l’Atelier de concertation des parties
prenantes à l’élaboration du Cadre National d’Investissement (CNI) du mécanisme REDD+. Cet
atelier, organisé par la Coordination Nationale Climat financé par l’Initiative des Forêts d’Afrique
Centrale (CAFI) a regroupé une cinquantaine de participants représentant les ministères sectoriels,
les organisations de la société civile, le secteur privé et les partenaires techniques et financiers.
Le CNI REDD+ est un outil de coordination des financements relatifs à la gestion durable des terres et
des forêts et de mobilisation de financements additionnels. Il ne s’agit pas d’une politique mais bien
d’un cadre qui permettra d’assurer la cohérence et le coût-efficacité des activités de développement
en s’assurant de l’atteinte de multiples bénéfices.
Objectifs de l’atelier
L’objectif général de l’atelier de lancement est d’assurer que le CNI REDD+ soit réalisé de manière
intégrée, multisectorielle et inclusive et s’aligne avec les visions de développement du pays et des
différents secteurs.
Il s’agit plus spécifiquement de :
1) Présenter et sensibiliser les parties prenantes sur les objectifs et l’approche de réalisation du
CNI sur la base de l’analyse d’autres CNI (Gabon, RDC, Congo, etc.), des prérequis de
mobilisation des fonds de développement et climatique et du contexte particulier de la
République Centrafricaine de manière à assurer une compréhension partagée des objectifs
et des contributions attendues de l’ensemble des parties prenantes ;
2) Mettre en place des premières tables rondes avec les représentants des ministères de
manière à échanger sur les visions et les enjeux de développement du pays à court et moyen
terme (2019-2024).
Cérémonie d’ouverture
La cérémonie d’ouverture a été placée sous la Présidence de son Excellence Amit IDRISS Ministre des
Eaux et Forêts, Chasse et Pêche en l’absence de son homologue le Ministre de l’Environnement et du
Développement Durable, en mission de travail, son Excellence Thierry KAMACH.
Deux allocutions ont ponctué cette ouverture.
La première a été prononcée par Monsieur Théodore MIANZE, Représentant de la Banque Mondiale.
Celui-ci a remercié et félicité les organisateurs et les personnes présentes. Il a souligné l’importance
de la coordination multisectorielle dans le processus REDD+ dans lequel s’est engagé la République
Centrafricaine depuis 2009.
La seconde intervention a été faite par son Excellence Amit IDRISS Ministre des Eaux et Forêts,
Chasse et Pêche. M. le Ministre a souhaité la bienvenue à tous les invités ayant répondu
favorablement à l’invitation. Il a exprimé son inquiétude au sujet du changement climatique et la
nécessité d’apporter une solution à ces problèmes, notamment par la mise en œuvre de stratégies
efficaces de lutte contre le changement climatique. En 2016, la République Centrafricaine (RCA) a
signé une déclaration conjointe avec l’Initiative pour les Forêts d’Afrique Centrale (CAFI) afin de
préserver les ressources forestières du pays, tout en contribuant à la réduction de la pauvreté. Le
travail d’élaboration d’un Cadre National d’Investissement (CNI), associé à des études de
préfaisabilité dans les secteurs causant la déforestation et dégradation des forêts, vient d’être lancé
au début du mois et son lancement est l’objet du présent atelier. M. le Ministre précise que le CNI
n’est pas une politique mais un cadre de mise en œuvre de la stratégie nationale.
Après ce discours, la séance a été suspendue pour une photo de famille.
Déroulement des travaux
A la reprise des travaux, le bureau de l’atelier a été mis en place. Il est composé comme suit :
- Président : Directeur de Cabinet du Ministère de l’Environnement et du Développement
Durable (M. Rubens NAMBAÏ)
- Première vice-présidente : Conseiller Ressources naturelles et développement durable à la
Primature (Dr Chantal Laure DJEBEBE)
- Deuxième vice-président : Coordonnateur du Centre pour l’Information Environnementale et
Développement Durable (M. Jean Jacques Urbain MATHAMALE)
- Modérateurs : Coordonnateur de la Coordination Nationale Climat (M. Igor Gildas TOLA
KOGADOU) et Directrice Générale de l’Environnement (Mme Francine KAÏMBA SALAMATE)
- Rapporteurs : Chargée de mission TEREA coordinatrice du CNI (Mme Luce-Eline DARTEYRON)
et Cadre Expert à la Coordination Nationale Climat (M. Aubin Charles NZIAOUE ZALO-KETTE)
Les participants à l’atelier se sont ensuite tour à tour présentés (cf. Liste de présence en annexe).
Après la mise en place du bureau et les présentations des participants, l’agenda de l’atelier a été
examiné et adopté.
Le CNI REDD+ en RCA : périmètre, enjeux et perspective
La première intervention était consacrée à la présentation de Mme Christine LANGEVIN, Chef de
mission de l’élaboration du CNI REDD+ de la RCA. Celle-ci a présenté le mécanisme REDD+ et
l’intégration du CNI dans ce processus. Elle a également présenté le travail du CAFI ainsi que des
exemples de CNI validés dans d’autres pays dans la sous-région (RDC, Gabon, Congo). Après avoir
expliqué la méthodologie générale du projet et d’élaboration du CNI, Mme Christine LANGEVIN a
exposé des exemples de mesures REDD+ qui pourraient être intégrées dans le CNI. Celle-ci a bien
précisé qu’il s’agit de mesures provisoires visant à lancer les discussions et pas de mesures
définitives.
La deuxième intervention était animée par M. Igor Gildas TOLA KOGADOU, le Coordonnateur de la
Coordination Nationale Climat. Celui-ci a parlé de l’intégration du CNI dans le cadre des objectifs du
développement durable. En effet, le CNI intervient sur 12 d’entre eux parmi lesquels l’éradication de
la pauvreté (ODD 1) ou l’égalité entre les sexes (ODD 5). M. le Coordonnateur a insisté sur
l’importance de l’intégration du CNI dans les 3 piliers du développement durable.
Ces présentations ont été suivies d’une session de questions et de réponses.
Perspectives et enjeux de développement des ministères sectoriels
pour la période 2019-2024
Une première table ronde a réuni les ministères sectoriels sélectionnés pour l’impact de leurs
activités sur le couvert forestier. Ils ont été invités à répondre aux questions suivantes :
- Quels sont les objectifs du développement dans votre secteur à court, moyen et long terme ?
- Quelles sont les mesures prioritaires à mettre en œuvre sur le moyen terme (5 ans) ?
- Quels sont les enjeux et défis principaux à l’atteinte de ces objectifs ?
Mme Francine KAÏMBA SALAMATE, Directrice Générale de l’Environnement, a représenté le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable. Celle-ci a souligné que les principaux défis du Ministère consistent en l’intégration des questions environnementales dans toutes les politiques sectorielles et les projets menés par les différents ministères.
M. Eugène BOUAWA, Directeur Général de la Planification, a représenté le Ministère des eaux,
Forêts, Chasse et Pêche. Il était secondé par M. Edouard ZAMA, en charge de la traçabilité au
secrétariat technique permanent de l’APV. M. Eugène BOUAWA a présenté le document de politique
forestière en cours de validation.
M. Francis Paulin SINGA NDOUROU, Chef de service de la protection de l’environnement et de suivi
des programmes, a représenté le Ministère des Mines et de la Géologie. Celui-ci a soulevé la
problématique liée à la dégradation des zones exploitées par l’exploitation minière artisanale. Le
principal défi du Ministère consiste en la réhabilitation des sites dégradés.
M. Moussa OUSMAN, Directeur général de l’Energie, a représenté le Ministère du Développement
de l'Energie et des Ressources Hydrauliques. Celui-ci a évoqué le taux d’électrification très faible de
la République Centrafricaine. L’objectif du Ministère est d’augmenter de manière significative la
production d’énergie et de favoriser les partenariats public-privé. Pour cela, le cadre législatif et
réglementaire doit être adapté, les capacités et l’intégration énergétique au niveau régionale doivent
être renforcée. M. Moussa OUSMAN a évoqué la volonté de réduire la part du bois énergie dans le
bilan énergétique.
M. Cyrille YADAKPA, Directeur en charge de la réforme foncière, a représenté le Ministère de
l'Urbanisme, du Logement et de l'Habitat. L’objectif global du Ministère est de mettre en place la
législation en matière d’infrastructures.
Le Ministère de l’agriculture, également convié à cette table ronde, n’a pas présenté de
représentant.
Ces présentations ont été suivies d’échanges et de discussions fructueux.
Perspectives et enjeux de développement des ministères transversaux
pour la période 2019-2024
Une première présentation a concerné le plan de relèvement et de consolidation de la paix en
République Centrafricaine (RCPCA). Elle a été effectuée par Mme Olga GABITA, Expert national en
charge du Pilier 2 au Secrétariat du RCPCA. Elle a présenté les 3 piliers du RCPCA, la répartition des
rôles et responsabilités et le cadre institutionnel du RCPCA.
Sa présentation a été suivie de plusieurs questions.
Une seconde table ronde a réuni les ministères transversaux.
M. Eric MOCKOLA a représenté le Ministère en charge du Plan et de l’Économie. Il s’agit d’un
ministère coordonnateur qui assure l’interface du gouvernement vis-à-vis des bailleurs de fonds. Il
est en charge de traduire les politiques et stratégies du gouvernement en programmes et projets,
qu’il doit ensuite suivre et évaluer. Il travaille pour cela en étroite collaboration avec les ministères
sectoriels et avec l’appui des partenaires.
Mme Olga GABITA, Expert national en charge du Pilier 2, et M. Mesmin DENBASSA, Expert national
en charge du Pilier 3, ont représenté le Secrétariat du RCPCA. Après la présentation sur le RCPCA
ayant déjà été réalisée, ils ont précisé que le RCPCA dépend du Ministère du Plan et qu’il permet la
mise en œuvre des projets et programmes sectoriels.
M. Enock Roger OUEAMA, a représenté le Ministère des Finances et du Budget au travers de la
Cellule de Suivi des Réformes Economiques et Financières. Il a présenté le document de stratégie du
Ministère et les principales préconisations associées. Le principal défi consiste en l’augmentation des
recettes propres et le déploiement des services financiers à l’intérieur du pays.
M. Cyrille YADAKPA, Directeur en charge de la réforme foncière, a représenté le Ministère de
l'Urbanisme, du Logement et de l'Habitat. Il a abordé les problématiques relatives au foncier,
notamment le manque d’harmonisation entre les codes sectoriels entrainant des contradictions ou
des chevauchements. La réforme foncière est en cours et a permis notamment le travail sur 5 textes
qui sont à des stades plus ou moins avancés d’élaboration.
M. David SOGBO-ANGO, Directeur général de la décentralisation et du développement local, a
représenté le Ministère de l'Administration du Territoire et de la Décentralisation. Il a insisté sur le
fait que la décentralisation, intimement liée au développement local, est un point essentiel. Les
textes sont en cours d’élaboration et validation pour le transfert des compétences aux collectivités.
Mme Olivia SEMBOLI, Chef du département de botanique, a représenté la vice-rectrice de
l’Université de Bangui. Elle a évoqué l’intégration des nouveaux concepts dans les programmes de
formation (FLEGT, REDD+, bonne gouvernance forestière…). L’Université de Bangui encadre
également des apprenants pour la recherche qui peuvent proposer des solutions innovantes pour
remédier à certains problèmes.
M. Guy Florent ANKOGUI MPOKO a représenté le Ministère de la Recherche Scientifique et de
l'Innovation Technologique. Celui-ci a insisté sur le rôle central du ministère de la recherche dans
l’élaboration des diagnostics préalable avant de pouvoir mettre en œuvre et proposer des solutions.
Cette seconde table ronde a également fait l’objet de nombreux échanges et questions.
Conclusion
Le mot de clôture a été prononcé par la vice-présidente qui s’est félicité du bon déroulement de
l’atelier. Elle a clôt son propos en souhaitant bon retour aux participants.
Fait à Bangui le 25 avril 2019
Les rapporteurs
Annexe : Liste de présence des participants à l’atelier de lancement
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