L’analyse du comportement du consommateur permet de comprendre comment des varia4ons de prix, de qualité du produit, de poli4que économique ou des modifica4ons de revenus conduisent à modifier les décisions des agents et contribuent à changer son bien être. La valeur d’un bien est généralement associée à l’u4lité que les consommateurs lui assignent et à la rareté sur le marché (logique offre – demande). L’analyse du comportement du consommateur passe donc par l’étude d’une fonc4on d’u4lité, de ses préférences, de sa courbe de demande et de la courbe de demande globale.
I. LE CADRE DE REFERENCE
Le comportement du consommateurs renvoie généralement à un cadre référence composé de plusieurs éléments : -‐ Une hypothèse de ra4onalité (qui peut être limitée en fonc4on de l’informa4on
disponible). -‐ Des biens disponibles, c’est à dire la variété de produits qui peuvent être consommés. La
présence de ces biens traduit l’existence de préférences, ce qui sous entend que le consommateur connaît ses niveaux d’u4lité marginale (u4lité de la dernière u4lité consommée).
-‐ L’existence d’une contrainte budgétaire, la limite financière permet au consommateur de réaliser un op4mum (par rapport à ses préférences.
-‐ L’existence de prix sur les marchés (des prix auxquels les biens sont vendus).
CHAPITRE I : LE COMPORTEMENT DU CONSOMMATEUR
-‐ On suppose généralement que le consommateur peut consommer n biens. Un panier de consomma4on (x1, x2,….,xn) est composé d’une quan4té x1 du bien 1, x2 du bien 2… Le panier de biens est un vecteur de consomma4on.
Les biens sont consommées en quan4tés posi4ves ou nulles; ainsi, on a nécessairement De plus, Les biens sont généralement disponibles en quan4tés finies. Ces contraintes permeWent de définir l’ensemble des paniers de biens de consomma4on réalisables., que l’on notera X. Dans la plupart des cas, on considérera que l’ensemble des paniers de consomma4on réalisables correspond à C’est à dire à l’ensemble des paniers composés d’une quan4té posi4ve ou nulle de chaque bien.
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ℜ+n
(x1, x2,..., xn )
-‐ Chaque bien est caractérisé par un lieu et une date en ma4ère de disponibilité. Le choix des ménages à un instant t ini4al porte à la fois sur leur consomma4on présente et future. On parle alors d’alloca4on intemporelle de la consomma4on, ce qui permet d’éviter d’introduire le rôle de la monnaie (qui normalement à une fonc4on de réserve des valeurs). -‐ Les dota4ons ini4ales sont nulles, c’est à dire que l’on ne 4ent pas compte d’une possibilité de patrimoine, d’héritage… -‐ Chaque consommateur dispose d’une informa4on complète sur tout ce qui peut influencer ses décisions en ma4ère de consomma4on : il connaît la gamme de biens disponibles sur le marché (autrement dit, l’espace de consomma4on et l’économie ont la même dimension); il connaît le prix exact de chaque bien et sait que ces prix ne varieront pas à la suite de ses propres ac4vités sur le marché (il n’a ainsi aucune influence sur le marché); il sait avec précision ce que sera son revenu monétaire au cours de la période d’achat ou même au cours du temps. -‐ La théorie du consommateur analyse le processus logique de décisions qui permet au consommateur d’obtenir le maximum d’avantages à par4r de ressources dont il dispose. -‐ Il est généralement supposé l’existence d’une économie à deux biens (n=2) afin de simplifier les représenta4ons graphiques et d’u4liser deux dimensions. Tous les résultats obtenus avec ces deux biens sont sensés être valables dans le cas d’un nombre quelconque de biens.
La figure ci-‐dessous représente l’ensemble des paniers de consomma4on réalisables X d’un consommateur. Celui-‐ci peut consommer des gâteaux ou des fruits. Les axes ne sont pas bornés car le consommateur peut consommer un panier qui comprend un très grand nombre de fruits et de gâteaux.
Fruits
Gâteaux 2 4 6 8 10
10 8 6 4
II. DE L’UTILITE AU TAUX MARGINAL DE SUBSITUTION
A. U%lité et sa%sfac%on
L’u4lité est le degré de sa4sfac4on éprouvée par l’agent lorsqu’il consomme un bien. Il s’agit généralement d’une apprécia4on individuelle et subjec4ve : un même bien peut procurer de l’u4lité à un consommateur et pas à un autre. Une des bases de ceWe théorie est que le consommateur connaît à l’avance, avec cer4tude, l’u4lité qui lui procurera la consomma4on de n’importe quel bien. Il connaît parfaitement ses propres goûts et les caractéris4ques des biens.
L’approche classique de la mesure de l’u4lité est cardinale. Le concept d’u4lité marginale permet de mesurer dans l’absolu les choix et les préférences des consommateurs. L’u4lité totale est la mesure de la sa4sfac4on des besoins. L’u4lité est subjec4ve et varie d’un individu à l’autre. En théorie, on peut considérer qu’il n’y aucune raison pour que le consommateur arrive à un seuil de satura4on, de sa4été de ses besoins. En fait, il n’en est rien car il vit dans un environnement contraint et sa liberté de choix ra4onnel ne s’organise que par rapport à ces contraintes.
Le calcul de l’u4lité moyenne ne peut être effectué qu’en considérant l’u4lité comme cardinale. La forme en U inversée de la courbe d’u4lité totale s’explique par la loi de la décroissance de l’u4lité marginale. L’u4lité, donc la sa4sfac4on, obtenue grâce à la dernière unité de bien consommé décroît quand le niveau de la consomma4on de ce bien augmente. CeWe loi permet d’expliquer comment est répar4e la totalité du revenu d’un consommateur. Une augmenta4on de la consomma4on d’un bien abou4t à un accroissement de l’u4lité totale mais ceWe u4lité croît à un taux de plus en plus faible.
U4lité
U4lité totale maximale
U4lité moyenne
U4lité marginale
B. Les courbes d’indifférence Les courbes d’indifférence représentent, dans l’espace, les combinaisons de biens qui sont indifférents à un consommateur donné. Il n’est plus nécessaire de pouvoir mesurer l’u4lité pour construire ces courbes mais de connaître les préférences des consommateurs. Ainsi, l’indifférence est un des concepts principaux de la théorie ordinale de l’u4lité. On parle alors de niveau d’u4lité : les courbes d’indifférences sont l’ensemble des combinaisons de biens permeWant d’obtenir un même niveau de sa4sfac4on. Ainsi, l’u4lité n’a plus de significa4on cardinale, elle n’est pas mesurée par un nombre (exemple de la température). Sa valeur est ordinale, elle permet de classer les paniers de biens et ce classement est indépendant de la fonc4on d’u4lité choisie. Par hypothèse de la théorie de l’u4lité, les préférences ne peuvent être saturées, si on considère un quart de plan représentant les combinaisons possibles, les possibles paniers d’un consommateur peuvent être représentés à l’infini. La sa4sfac4on d’un consommateur augmente au fur et à mesure que les courbes d’indifférence correspondant à ses niveaux d’u4lité sont de plus en plus éloignées de l’origine. Chaque courbe du graphique correspond à un niveau de sa4sfac4on précis. Plus la courbe est éloignée de l’origine, plus la sa4sfac4on est grande. Chaque point d‘une courbe correspond à une combinaison apportant autant de sa4sfac4on au consommateur. Ainsi toute courbe d’indifférence ne peut qu’être décroissante.
U1 U2 U3 U4
X1
X2
0
Si la rela4on de préférence est représentée par une fonc4on d’u4lité U, il est possible de déterminer l’équa4on des lieux d’indifférence ayant la même u4lité: on parle alors de surface d’indifférence.
Les préférences sont convexes, c’est à dire que la courbe d’indifférence est convexe.
X1
X2
0
Bien 2
0
U’ U
Q
N
M
Xm Xq Xn ΔX1M ΔX1N
N
M
Bien 1
ΔX2M
ΔX2N
Le graphique de gauche montre que le point Q ne peut pas se trouver sur la courbe d’indifférence U’. Un compromis est toujours préféré.
Le consommateur aime les mélanges, s’il a le choix entre deux combinaisons M et N, il préférera toujours le panier moyen, par exemple Q, c’est à une combinaison linéaire de ces deux paniers. Le niveau de sa4sfac4on de U est plus élevé que le niveau U’.
0
ΔX1M ΔX1N
N
M ΔX2M
ΔX2N Bien 1
Bien 2
Si on suppose que la consomma4on d’un bien 1 soit réduite d’une unité au point M et N. Le consommateur augmentera alors sa consomma4on de bien 2 afin de maintenir constante son niveau d’u4lité. D’après la convexité de la courbe, il apparaît que l’augmenta4on de consomma4on de bien 2 en M est plus importante qu’en N. Ainsi la compensa4on de la diminu4on à par4r de M est plus importante, en bien 2, qu’à par4r du point N.
Ajoutons deux précisions: 1/ la rela4on de préférence définit un préordre sur l’ensemble de consomma4on; 2/ La rela4on de préférence est con4nue, c’est à dire que si les prix des biens varient en quan4té con4nue (ils sont parfaitement divisibles) les préférences sont ordonnées d’une manière con4nue. Toute combinaison devient classable.
C. La révéla%on des préférences En 1915, Eugen Slutsky remet en cause la loi de satura4on et propose la généralisa4on du principe d’indifférence. Il ne s’agit plus de constater que, pour un bien donné, le consommateur aWeint un niveau de sa4été, ce qui est de toute façon une évidence: qui peut consommer plus de 20 sandwichs Mc Do, quel que soit son revenu !
Une autre approche proposée par Samuelson et Hicks analyse le comportement économique du consommateur par l’axiome des préférences révélées. Supposons un consommateur ra4onnel, il doit tenir compte de son revenu R, des prix des biens P1 et P2, pour choisir un panier de biens. On peut se livrer à une expérience et observer les choix du consommateur dans différentes situa4ons de prix. On peut ensuite construire une courbe à par4r des observa4ons. La base théorique de ces préférences révélées repose sur trois axiomes : 1/ Le rangement : les biens peuvent être classés par le consommateur qui peut donner un ordre de préférence; 2/ La cohérence : si le consommateur a le choix entre deux paniers différents A et B, il est capable de dire si A est préféré à B ou si B est préféré à A. 3/ La transi0vité : Si A est préféré à B et B est préféré à C, alors A est préféré à C.
La théorie des préférences et de l’indifférence permet d’envisager l’existence d’une stratégie du consommateur, qui se matérialise par la composi4on op4male d’un panier de biens de consomma4on. Schönfeld (1924) énonce ce principe, compa4ble avec le concept d’indifférence parce qu’il u4lise une u4lité rela4ve : un consommateur choisit un bien parce que l’u4lité marginale de ce bien est supérieure à celui de tous les autres biens. CeWe démarche renvoie au taux marginal de subs4tu4on
D. Le taux marginal de subs%tu%on
Si on considère la consomma4on de deux biens, A et B, par un agent, le taux marginal de subs4tu4on de A en B (TMS) est le rapport posi4f entre la varia4on de la quan4té B que le consommateur est prêt à céder et la varia4on de la quan4té A qu’il désire recevoir en contrepar4e pour maintenir son niveau d’u4lité constant et en supposant que la varia4on de A tend vers zéro. Ce taux est, pour un panier de biens donné, un taux rela4f maximum d’échanges entre les biens que le consommateur est disposé à accepter pour conserver le même niveau d’u4lité globale ou rester sur la même courbe d’u4lité. On peut noter ce taux comme le rapport entre deux différen4elles.
TMSA−B =∂u(A,B) /∂A∂u(A,B) /∂B
dU =∂U∂A. dA+ ∂U
∂B. dB
soit ∂U∂A. dA = −∂U
∂B. dB
soit
∂U∂A∂U∂B
= −dBdA
TMSA−B = −dBdA
=UmA
UmB
Ce rapport est égal au rapport des u4lités marginales. En effet, si on note la fonc4on d’u4lité associée aux deux biens A et B, U = U (A, B). Sur la courbe d’indifférence, le niveau d’u4lité est toujours iden4que, donc comme U est constante, dU est nulle. On peut ainsi écrire :
Du fait de la décroissance de la courbe d’u4lité.
Graphiquement, le TMS correspond à la valeur absolue de la pente de la courbe d’indifférence au panier (x1, x2). Autrement dit; il est égal à la valeur absolue de la pente de la tangente à la courbe d’indifférence au panier (x1, x2).
x1
x2
Δ
Δ
A
B
Lorsque la courbe d’indifférence est convexes et décroissante. Lorsque l’on accroît la quan4té de bien x1 le long d’une courbe d’ indifférence, le taux marginal de subs4tu4on du bien x2 au bien x1 diminue.
E. Biens et courbes d’indifférence Si la carte d’indifférence d’un consommateur est l’ensemble de toutes ses courbes d’indifférence, il convient de dissocier plusieurs cas : -‐ Le consommateur peut valoriser deux biens de la même façon, et ne s’intéresser qu’à la quan4té totale de biens à sa disposi4on. Les deux biens sont alors parfaitement subs4tuables. C’est par exemple le cas entre le beurre et la margarine…Echanger une unité de beurre contre une unité de margarine ne modifie pas l’u4lité du consommateur. Les courbes d’indifférence seront des droites de pente -‐1 et les biens seront dits parfaitement subs4tuables.
Margarine
Beurre
-‐ Parfois, le consommateur n’arrive pas à 4rer bénéfice d’un bien s’il ne dispose pas d’autres biens. Ainsi un lecteur de DVD sans dvd, une raqueWe de tennis sans balles, une voiture sans essence… n’apportent aucune u4lité. Les biens sont dits complémentaires. L’un ne peut être consommé dans l’autre. Les courbes d’indifférence prennent une forme en L le long de la première bissectrice du repère.
DVD
Lecteur DVD
-‐ Le consommateur peut également chercher à ne valoriser que l’un des deux biens. Ses courbes d’indifférence seront alors des droites ver4cales si le bien 1 est le seul bien désiré ou horizontales si le bien 2 est le seul qui soit valorisé.
Bien 1
Bien 2 Bien 1
Bien 1
Bien 2 non désirable
Bien 1 non désirable
-‐ En général, on se place dans un contexte où les biens sont désirables, par ailleurs, le consommateur préférera toujours la variété (hypothèse de convexité des préférences). Il peut cependant dans de rares cas, ne pas aimer de faire des mélanges.
Bien 2
Bien 1
Bien 2
Bien 1
Consommateur qui aiment les mélanges
Consommateurs qui n’aiment pas les mélanges
III. LA MAXIMISATION DE L’UTILITE Un consommateur ra4onnel choisit généralement un panier de biens qui lui procure le maximum de sa4sfac4on compte tenu d’une contrainte de budget. A. La droite de budget
Elle correspond à l’ensemble des paniers de biens réalisables pour lesquels le consommateur dépense son budget. Le revenu disponible est généralement la contrainte principale du consommateur, il ne peut consommer plus que ce que son revenu le lui permet. Cependant, il serait également possible d’introduire une contrainte de temps. Dans le cas de deux biens (A, B), la droite de budget permet de cerner toutes les combinaisons possibles de consomma4on.
Si l’on fait l’hypothèse que le consommateur dépense tout son revenu dans la consomma4on de deux biens (A et B) aux prix Pa et Pb, l’équa4on budgétaire peut s’écrire de la manière suivante :
R = A. Pa + B. pb B = (-‐ Pa/Pb) . A + R/Pb
La zone hachurée correspond à des choix de biens lorsque tout le revenu n’est pas dépensé. Le consommateur étant ra4onnel et maximisateur, il cherchera à saturer sa contrainte pour aWeindre la sa4sfac4on maximale.
A
B
Zone des possibles
R/Pa
R/Pb
Dans tous les cas, la pente de la droite du budget est égal au rapport des prix. CeWe pente est néga4ve. Cependant la contrainte évolue en fonc4on des changements de prix et de revenus.
B
A
B
A B
A
B
A
Augmenta4on du revenu Hausse du prix
de B
Hausse du prix de B, baisse du prix de A
Baisse des deux prix
B. Le programme de maximisa%on
L’équilibre du consommateur est aWeint, pour une contrainte donnée, quand ce dernier maximise son u4lité. Le consommateur choisit un vecteur de consomma4on op4mal parce qu’il est capable soit (u4lité cardinale) de mesurer la sa4sfac4on que peut lui procurer un bien, soit (u4lité ordinale) d’évaluer la préférence qu’il accorde à une consomma4on plutôt qu’une autre. IL connaît exactement le revenu dont il dispose et les prix des biens.
Les quan4tés op4males x*1, x*2, …x*n sont obtenues en réalisant la maximisa4on de la fonc4on d’u4lité U (x1, x2, …, xn) sous la contrainte de dépenses autorisées par le niveau de revenu., soit : Le meilleur panier de biens possible pour le consommateur est celui se trouvant au point i de tangence entre la contrainte budgétaire et la courbe d’indifférence la plus haute possible. En ce panier, la contrainte et la courbe d’indifférence ont la même pente. ON en déduit que le taux marginal de subs4tu4on est égal au rapport des prix.
R−ΣPixi = 0
TMS(A,B) = BA=PaPb
⇔ B = PaPb. A
A
B
R/Pa
R/Pb
C4
C3
C2
C1#
i
Dans le cas d’une recherche d’op4mum basée sur une fonc4on d’u4lité à une seule variable U(x), il suffit de chercher x tel que la contrainte soit respectée, soit R=P. x et U’(x) =0. L’op4mum sera un maximum quand U’’(x) < 0.
C. U%lisa%on du lagrangien
La méthode du lagrangien peut être également u4lisée pour déterminer le panier op4mal du consommateur. Soit une fonc4on d’u4lité telle que U = U (x,y), x et y étant les quan4tés consommées de deux biens X et Y. Si le consommateur dispose d’un revenu R, le maximum d’u4lité est aWeint quand les condi4ons de premier ordre et de second ordres sont respectées.
Le lagrangien s’écrit : λ est une variable auxiliaire appelée mul4plicateur de Lagrange. L’u4lité étant une fonc4on croissante de x et y, le consommateur va dépenser tout son budget afin de maximiser celle-‐ci. Cela implique qu’à l’op4mum, x Px + y Py = R.
Les condi4ons du premier ordre à résoudre sont :
L(x, y,λ) =U(x, y)+λ(R− x. Px − y. Py) avec λ > 0
∂L∂x
=∂U∂x
−λ. Px = 0
∂L∂y
=∂U∂y
−λ. Py = 0
∂L∂λ
= R− x. Px − y. Py = 0
On en 4re les deux premières condi4ons, la dérivée première de l’u4lité est égale à l’u4lité marginale, les u4lités marginales pondérées par les prix sont égales au mul4plicateur lagrangien. A l’op4mum, le consommateur doit acheter des quan4tés de chaque bien de façon à ce que le rapport des u4lités marginales de deux d’entre eux soit égal au rapport des prix. Ce rapport est bien entendu le taux marginal de subs4tu4on entre les biens.
Les condi4ons de second ordre sont : CeWe condi4on est respectée quand la courbe d’indifférence est convexe.
λ =Umx
Px=Umy
Py ⇒ Umx
Umy
=PxPy
d 2L = Ux2'' − 2 U
xy
'' Ux'
Uy' +Uy2
'' . Ux'
Uy'
"
#$$
%
&''
2(
)
**
+
,
--. dx2 < 0
Notons qu’au delà de sa significa4on mathéma4que, λ a également une significa4on économique. En, il est possible d’établir une rela4on entre le mul4plicateur de Lagrange et l’u4lité marginale. Le mul4plicateur de lagrangien exprime la varia4on de la fonc4on de sa4sfac4on quand le revenu du consommateur est modifié. Il est posi4f car la sa4sfac4on ne peut augmenter que lorsque le consommateur dispose d’un supplément de revenu.
λ =UmP
dU =Umx. dx +Umy. dydU = λ. Px. dx +λ. Py. dyOr R = Px. x +Py. ysi les prix sont cons tan ts, on a dR = Px. dx +Py. dy
On obtient dUdR
=λ. Px. dx +λ. Py. dyPx. dx +Py. dy
= λ
Exercice 1 Un consommateur associe à ses consomma4ons de café et de thé une fonc4on de pré-‐ordre dont la valeur peut être calculée ainsi : Il dispose d’un revenu de 30 euros à consacrer à ses consomma4ons dont les prix sont de deux euros pour le thé et de un euro pour le café. Définir son programme d’op4misa4on et la maximisa4on de son u4lité.
U =C1/2. T
Le lagrangien est : Par subs4tu4on, la troisième équa4on devient :
L(x, y,λ) =C1/2. T +λ. (R−C. Pc−T. Pt)∂L∂C
=∂U∂C
−λ. Pc = 12. C−1/2. T −λ. Pc = 0
∂L∂T
=∂U∂T
−λ. Pt =C1/2 −λ. Pt = 0
∂L∂λ
= R−C. Pc−T. Pt = 0
λ =C1/2. T2. Pc
=C1/2
Pt⇒ T = 2. C. Pc
Pt
R−C. Pc− 2. C. Pc = 0
R = 3. C. Pc et C = R3. Pc
T = 2R3Pt
IV. DE LA DEMANDE INDIVIDUELLE A LA DEMANDE DE MARCHE
Le consommateur ra4onnel réagit aux modifica4ons de son environnement. Ces modifica4ons concernent les prix et le revenu. Le choix du panier de biens peut être formalisé par une rela4on liant la fonc4on d’u4lité, les prix et le revenu aux choix. La fonc4on de demande du marché se définit à par4r des demandes individuelles. A. LA fonc%on de demande individuelle
La fonc4on de demande individuelle d’un bien i indique quelle est la quan4té de bien i dans le panier du consommateur en fonc4on des prix p1, p2…pn et du revenu R de l’agent, on la note généralement xi (p1, p2, …pn, R).
La fonc4on de demande individuelle dépend de tous les prix et pas seulement du prix du bien i, il convient ainsi de dissocier : (1) l’effet prix direct (l’impact du changement de prix pi sur la demande du bien i); (2) l’effet prix indirect (l’impact du changement du prix pj sur la demande de bien i); (3) l’effet du revenu R sur la demande de bien i.
D’une manière générale, les fonc4ons de de demande sont des fonc4ons homogènes de degré 0, c’est à dire que : seuls les prix rela4fs importent lorsque les agent opèrent leurs choix de consomma4on.
x1(λp1,λp2,...,λpn,R) = λ0. x1(p1, p2,...pn,R)
1. Effets d’une varia4on du revenu et effets d’une varia4on de prix à Lorsque le revenu augmente, les prix restant constants, les rapports R/P augmentent et la droite de budget se déplace vers le haut. L’op4mum, point de tangence de ceWe droite avec la courbe d’indifférence correspondant au plus haut niveau de sa4sfac4on possible, se déplace en même temps. Si on relie tous les points d’op4mum, on ob4ent une courbe de consomma%on revenu. CeWe courbe permet d’obtenir des informa4ons sur la manière dont se transforme la structure de consomma4on. Y
R/Px
R/Py
C2
C1
f
e
X
Il est possible de dégager différentes catégories de biens en fonc4on de la réac4on de la demande par rapport au revenu. Lorsque la consomma4on des deux biens A et B augmentent en même temps que le revenu, on parle de biens normaux. Lorsque la consomma4on diminue avec le revenu, on parle de biens inférieurs.
à Une varia4on des prix d’un bien exerce une double influence sur la quan4té demandée. En premier lieu, une varia4on du prix rela4f auquel le consommateur peut échanger un bien contre un autre bien conduit à un effet de subs4tu4on. La consomma4on du bien dont le prix rela4f a baissé augmente. En second lieu, une varia4on du prix nominal d’un bien, le revenu nominal restant constant, entraîne une varia4on du revenu réel (revenu /prix), on parle également d’une hausse du pouvoir d’achat.
Considérons un consommateur dont l’op4mum est en f, si les prix du bien X augmentent de 100%, la droite budgétaire pivote vers l’origine et l’op4mum du consommateur est représenté par le point e. La consomma4on du bien X passe de x1 à x3, donc diminue tandis que celle du bien Y passe de y1 à y3, donc augmente. Il y a bien subs4tu4on. Suite à l’augmenta4on du prix, l’individu va aWeindre une courbe d’indifférence plus basse, sa sa4sfac4on va diminuer.
Y
R/Px
R/Py
C2
C1
f
e
X x3 x2 x1
y1
y3
L’individu est « moins riche » en termes de pouvoir d’achat tout en conservant le même revenu nominal. Comme les biens sont subs4tuables. La consomma4on du bien Y est plus intéressante du fait de l’augmenta4on du prix du bien X.
y2 g
Passage de f à g : effet de subs4tu4on Passage de g à e : effet revenu
Les deux effets interviennent simultanément (1) Pour mesurer l’effet subs4tu4on, il faut supprimer l’effet revenu. On suppose que l’augmenta4on de prix du bien X s’accompagne d’une augmenta4on de revenu pour que la sa4sfac4on reste inchangée, donc en conservant le même niveau d’u4lité. L’op4mum est alors en S et correspond aux consommateurs x2 et y2. Il s’agit d’une varia4on compensatrice de revenu; (2) Cependant ceWe varia4on n’est que passagère, il faut en effet considérer une sorte de retour à la réalité. C’est l’effet revenu. L’effet total (effet prix) est obtenu en addi4onnant effet de subs4tu4on et effet de revenu (équa4on de Slutsky). Le consommateur confronte ainsi ses désirs à la réalité et l’évolu4on des prix du marché l’oblige à reconsidérer ses choix de consomma4on. Il est tenté en premier lieu de rechercher une solu4on lui permeWant de maximiser sa sa4sfac4on, ainsi il cherchera une subs4tu4on possible. Mais la réalité de son revenu l’oblige à accepter une baisse de son niveau d’u4lité.
CeWe analyse est 4rée de la méthode de la varia4on compensée de J.R Hicks. Selon Paul Samuelson, l’effet de subs4tu4on correspond aux inten4ons d’achat du consommateur induites par une compensa4on immédiate du revenu nominal, dans le cas d’une modifica4on d’un prix, ce qui correspond à la méthode développée par Slutsky. Ainsi, il ne s’agit pas de chercher à maintenir le niveau de sa4sfac4on mais celui du pouvoir d’achat. Le consommateur va donc chercher à conserver les quan4tés originales de consomma4on.
à Les effets de subs4tu4on et de revenu peuvent nous aider à définir ce que l’on appelle un bien de Giffen. On appelle bien de Giffen, un bien dont la hausse du prix induit une augmenta4on de la consomma4on. Cela signifie que l’effet revenu l’emporte sur l’effet subs4tu4on (diminu4on de la demande). Très de cas ont été observés pour étayer la thèse des biens de Giffen. Théoriquement, un bien de Giffen se définit par les condi4ons suivantes : c’est un bien inférieur, il n’existe pas de bien de subs4tu4on possible, il représente un pourcentage considérable du revenu de l’acheteur. à Les varia4ons de prix permeWent de meWre en lumière les rela4ons entre les biens. On dit que deux biens sont complémentaires lorsque l’augmenta4on du prix de l’un entraîne la diminu4on de la demande de l’autre. Ainsi une hausse du prix d’un lecteur DVD entraînera vraisemblablement la baisse de la demande de DVD. Deux biens sont dits subs%tuables lorsque l’augmenta4on du prix de l’un entraîne l’augmenta4on de la demande de l’autre. Par exemple, une baisse du prix du 4cket de cinéma s’accompagne d’une baisse de la fréquenta4on d’une pa4noire. Enfin deux biens sont dits indépendants si la demande de l’un ne dépend pas des varia4ons de prix de l’autre.
2. Les indices
B. Elas%cités de la demande Les effets des varia4ons des prix et du revenu sur la demande sont résumés à l’aide du concept d’élas4cité. Une élas4cité correspond à un rapport entre deux varia4ons. Elle permet de comprendre les réac4ons des consommateurs. On dis4ngue trois types d’élas4cités. à Elas%cité prix de la demande est définie comme le rapport entre la varia4on rela4ve de la demande d’un bien et la varia4on rela4ve du prix de ce bien. CeWe élas4cité est néga4ve pour tous les biens ordinaires (lorsque le prix augmente, la quan4té demandée diminue). Quand l’élas4cité est nulle, la demande ne varie pas avec les prix. On parle d’inélas1cité parfaite. C’est le cas des produits de première nécessité et des dépenses pré-‐engagées (téléphone, télévision, internet, factures d’eau et d’électricité…). Ceci est Quand l’élas4cité est posi4ve, la demande augmente avec le prix, ce qui est paradoxal (biens de Giffen). Quand l’élas4cité est forte, un pe4t changement de prix occasionne un changement significa4f de la demande. On parle d’élas%cité parfaite.
∂AA∂PP
=∂A∂P. PA
à L’élas%cité croisée de la demande rend compte de la varia4on de la demande d’un bien qui résulte du changement de prix d’un autre bien. Elle est définie comme le rapport entre la varia4on rela4ve de la demande du bien (A) et la varia4on rela4ve du prix du bien B. Les biens A et B peuvent être ainsi : -‐ Subs4tuables : lorsque l’élas4cité croisée est posi4ve : l’augmenta4on du prix d’un bien entraine l’augmenta4on de la demande de l’autre bien -‐ Complémentaires lorsque l’élas4cité croisée est néga4ve, l’augmenta4on du prix d’un bien entraîne la diminu4on, de la demande de l’autre bien. -‐ Indépendants lorsque l’élas4cité croisée est nulle
à L ‘élas%cité revenu de la demande mesure l’impact d’une varia4on de reveu sur la demande d’un bien. Elle est définie comme le rapport entre la varia4on de la demande du bien et la varia4on du revenu.
∂A∂PB
. PBA
∂A∂R. RA
Depuis les travaux d’Engels, on dis4ngue trois catégories de biens : Les biens inférieurs qui ont une élas4cité revenu néga4ve Les biens normaux qui ont une élas4cité revenu posi4ve Les biens nécessaires qui ont une élas4cité comprise entre 0 et 1 Les biens supérieurs qui ont une élas4cité supérieure à 1
C. Le surplus du consommateur
Le surplus du consommateur est la différence entre l’évalua4on par un consommateur de ses achats et ce qu’il dépense effec4vement. Il mesure le gain à l’échange pour le consommateur. On peut u4liser le surplus du consommateur pour évaluer l’impact d’une poli4que économique sur le bien être des agents. La fonc4on de demande individuelle d’un bien résume la rela4on entre le prix et les quan4tés demandées. Elle exprime la propension à payer d’un consommateur. Soit un bien dont la demande individuelle est décroissante avec le prix. CeWe demande est linéaire, elle est donnée par q = -‐ p + 5 (le prix p est compris entre 0 et 5). On a ainsi :
Si le prix est égal à 2 sur le marché : le consommateur achète 3 unités de bien. Cependant, pour la première de ces unités, il était prêt à payer 4. Mais il l’acquiert pour 2. Il réalise donc un surplus de 4 – 2 = 2 en achetant ceWe unité. De même, il est prêt à payer la deuxième unité 3. Il réalise donc un surplus de 3 – 2 =1 en achetant ceWe unité. Ce n’est que pour la troisième unité que le prix maximal qu’il est prêt à payer est égal à 2. Le surplus est nul pour ceWe unité. Le surplus total du consommateur est alors égal à 2+1+0=3.
P 1 2 3 4 5 q 4 3 2 1 0
5
5
Prix
Qtés 3
2
Surplus
D. La fonc%on de demande compensée
La fonc4on de demande « ordinaire » exprime les choix op4maux du consommateur en fonc4on du prix des biens et de son revenu. Sachant que le revenu réel est une fonc4on des prix, car la totalité de celui ci est dépensé, la fonc4on de demande lie la quan4té consommée d’un bien à un vecteur prix P et au revenu.
La fonc4on de demande compensée exprime quant à elle les choix op4maux du consommateur en fonc4on du prix des biens et d’un niveau d’u4lité donné.
E. La ques%on de l’Epargne
Dans ce qui précède, nous avons toujours fait l’hypothèse que le revenu était en4èrement dépensé. CeWe hypothèse rela4vement forte a été aWribuée au comportement de maximisa4on du consommateur, on peut cependant ajouter que la vision d’épargne ne la remet pas en cause. En effet, l’épargne peut être une consomma4on future… ce qui nous replace dans un contexte de consomma4on inter-‐temporelle (rela4on entre la consomma4on présente et la consomma4on future).
Ce postulat peut toutefois être remis en cause si l’on part du principe que le revenu se décompose en consomma4on et épargne. Ainsi comme l’aurait noté Keynes, la consomma4on dépendrait d’une loi psychologique, au fur et à mesure que le revenu augmente, la consomma4on augmente mais d’un montant plus faible. CeWe approche est intéressante cependant elle nous renvoie à une vision macroéconomique, quelque peu éloignée du comportement microéconomique (sauf lorsque l’on cherche à agréger ces comportements
F. Quelques apports dans la théorie du consommateur Depuis plusieurs années, les travaux se sont orientés vers un raffinement de la théorie du consommateur.
à Prise en compte du temps : les individus feraient de mul4ples arbitrages, entre les biens mais aussi le temps, ils seraient même doués d’une capacité d’an4cipa4on. Le temps apparaît comme une ressource rare qu’il faut op4miser U (X, Y, T) à La produc1on de sa1sfac1on par le consommateur : Il s’agit ici de réfléchir sur les déterminismes de l’achat. L’achat d’un bien n’est pas un acte économique achevé. On n’achète pas une voiture pour la voiture elle même mais pour les plaisirs ou les services qu’elle nous procure. L’acte de consomma4on est ainsi un acte économique intermédiaire qui est indispensable pour l’étape finale, la produc4on de sa4sfac4on par le consommateur. à Le jeu des contraintes sociales : le comportement du consommateur est condi4onné par le fait qu’il est libre (liberté économique) et par sa capacité à faire des calculs. Cependant, on peut également penser que les goûts et les choix personnels sont condi4onnés par des conven4ons ou des pra4ques sociales. Dans ceWe perspec4ve, la liberté du consommateur ne serait qu’une construc4on dénuée de réalité sociale.
à Le modèle de Lancaster : si l’on suppose les biens homogènes, il existe une infinité de biens, certains derniers étant subs4tuables. Le modèle de Lancaster renouvelle l’analyse microéconomique en considérant que chaque produit est défini par un ensemble de caractéris4ques objec4ves. Chaque caractéris4que peut correspondre à l’aWente d’un service pour le consommateur. Si on suppose qu’un bien possède plusieurs caractéris4ques, le choix du consommateur va être de classer les caractéris4ques du bien (et non plus les biens eux mêmes), on va avoir une rela4on subjec4ve (choix des caractéris4ques) et une rela4on objec4ve (la composante des caractéris4ques des biens). Quand un consommateur achète un produit, il acquiert en réalité l’ensemble des caractéris4ques du produit, ce sont ces caractéris4ques qui amènent les sa4sfac4ons. Chaque marque de produit propose des caractéris4ques différentes donc la subs4tuabilité ne peut pas être parfaite. De plus, la différencia4on des produits s’explique parfaitement puisqu’elle correspond à la nécessité pour les producteurs de proposer aux consommateurs des combinaisons des caractéris4ques op4males. Avec le modèle de Lancaster, l’analyse microéconomique peut s’affranchir d’une difficulté conceptuelle énorme : l’associa4on d’un besoin déterminé avec un produit unique. à La publicité a fait également son entrée dans l’analyse microéconomique. L’entreprise peut par son intermédiaire, susciter chez les consommateurs un besoin enfoui ou nouveau, créer une demande, un marché plus ou moins cap4f. Elle permet aussi d’expliquer les comportement de fidélité aux marques. La publicité peut donc être un ou4l de compé44vité et cons4tuer une barrière à l’entrée.
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