GENERALE HYDRO-ELECTRICITE & CIE 3 SNC au capital de 138 825 Euros
Siège Social : Angle de Rue - rue du Moulin et rue de Niederbourg – 67400 Illkirch-Graffenstaden Courrier : 2, rue Président Carnot 69293 Lyon cedex 02 – Tél : 04 72 41 08 08 – Fax : 04 72 77 97 97
RCS Strasbourg 327 326 773 - SIRET 327 326 773-00022 – NAF 401Z – TVA intra FR55327326773
CENTRALE HYDROELECTRIQUE DE NIEDERBOURG
Commune d’Illkirch-Graffenstaden
Département du Bas-Rhin
DOSSIER DE RENOUVELLEMENT
D’AUTORISATION D’EXPLOITER REPONSE A L’AVIS DE LA MISSION REGIONALE DE L’AUTORITE
ENVIRONNEMENTALE DU 14/12/2018
Révision 0 – mars 2019
GENERALE HYDRO-ELECTRICITE & CIE 3
Dossier de renouvellement d’autorisation - Réponse à l’avis de la MRAE 2/7
1. AVANT-PROPOS
Le présent document apporte des éléments de réponses à l’avis de la Mission Régionale de l’Autorité
Environnementale (MRAE) daté du 14/12/2018.
2. REPONSES AUX QUESTIONS
L’Autorité Environnementale recommande de réévaluer l’étude d’impact en tenant compte de
l’ensemble des ouvrages.
Comme le précise l’Autorité Environnementale, la centrale hydroélectrique de Niederbourg est bien
constituée de divers ouvrages qui forment un tout indissociable : un barrage et un seuil qui permettent
de dériver l’eau vers un canal d’amenée, un bâtiment-usine équipé de cinq groupes de production qui
permettent de créer de l’électricité à partir l’énergie mécanique de l’eau, deux organes de décharge
en rive gauche de l’usine, un passe-nacelles et de nouveaux dispositifs de franchissement piscicole. Le
terme « centrale », consacré pour ce type d’installation, regroupe donc l’ensemble des organes décrits
précédemment. De ce fait lorsque l’on parle de « renouvellement de l’autorisation de la centrale », on
entend bien le renouvellement de l’ensemble des organes permettant le fonctionnement de la
centrale hydroélectrique.
L’étude d’impact présentée dans le cadre du renouvellement de l’autorisation de la centrale traite bien
de l’ensemble des incidences sur les milieux naturels de l’ensemble de ces organes et propose si
nécessaire les mesures ERC adéquates comme recommandé par l’autorité environnementale (cf.
pages 37 à 44 du dossier de renouvellement pour la partie « incidences » et pages 46 à 53 pour les
mesures ERC).
L’Autorité Environnementale recommande de justifier le choix du site au regard de son intérêt
environnemental global, d’étudier d’autres techniques de turbinage, d’optimisation de la
production énergétique du site ou de franchissement des espèces aquatiques, et de démontrer la
compatibilité du projet avec l’ensemble des plans et des programmes supérieurs et avec un retour
au bon état de la rivière Ill.
Le présent dossier traite bien du renouvellement de l’autorisation existante, de ce fait et en toute
logique il n’a pas été étudié d’autre site puisque dans ce cas, il aurait été déposé une demande
d’autorisation initiale et non un renouvellement. Par ailleurs, un des plus gros impacts sur les milieux
aquatiques et terrestres des centrales hydroélectriques est la construction du barrage. Ce dernier vient
en effet créer un obstacle en venant localement augmenter le niveau d’eau et modifier les faciès du
cours d’eau. Dans le cas de la centrale de Niederbourg, le barrage dans sa configuration actuelle date
du début du XXème siècle. Aussi du fait du type du barrage (transparent lorsque tous les organes
manœuvrables sont ouverts), de sa faible hauteur (qui proportionnellement limite l’augmentation du
niveau amont) et de sa date de construction (les milieux ont eu le temps de s’adapter), le site de
Niederbourg reste celui dont les incidences sur les milieux naturels sont indéniablement les moins
impactantes par rapport à un autre site.
Les turbines en place sont de trois types différents : Francis, Kaplan et Phénix (cf. pages 15 et 16 du
dossier de renouvellement). Il s’agit de turbines de technologie ancienne et largement éprouvée qui
GENERALE HYDRO-ELECTRICITE & CIE 3
Dossier de renouvellement d’autorisation - Réponse à l’avis de la MRAE 3/7
présentent des rendements énergétiques optimaux pour les conditions de débit et de chute au droit
du site de Niederbourg. En 2015, le groupe Phénix positionné dans la chambre n°2, vétuste, a été
remplacé par un nouveau groupe Francis plus performant. Les autres groupes sont régulièrement
entretenus (maintenance préventive) pour préserver et garantir leurs performances énergétiques. Il
existe aujourd’hui d’autres technologies plus respectueuses de l’environnement. Il s’agit des turbines
ichtyocompatibles qui permettent le passage des poissons sans dommages : les VLH ou les vis
d’Archimède par exemple. Ces turbines dont la technologie est récente présentent pour le site de
Niederbourg (fort débit turbiné et faible chute) des rendements moindres par rapport aux technologies
classiques. Par ailleurs, leur configuration particulière aurait nécessité de lourds travaux de génie civil
pour s’insérer dans l’existant. Aussi pour des questions techniques et économiques, ces technologies
de turbinage n’ont pas été retenues.
En termes de franchissement piscicole, depuis 2013 plusieurs scénarii d’aménagements en montaison
et en dévalaison ont été proposé par le maitre d’ouvrage et ont fait l’objet d’échanges techniques avec
l’ONEMA puis l’AFB :
- En dévalaison, deux scénarii avaient été proposés :
o Dévalaison assurée par le système subaquatique Klawa en pied de grilles ;
o Dévalaison permise par la mise en place d’une prise d’eau ichtyocompatible ;
- En montaison, deux alternatives avaient été envisagées :
o Aménagement d’une passe à poissons dans le passe-nacelles en rive gauche du
bâtiment-usine ;
o Aménagement d’une passe rustique au niveau du bras de l’Abeille.
Les aménagements proposés et actés dans le cadre du renouvellement de l’autorisation de la centrale
représentent le meilleur compromis coût-efficacité au droit du site de Niederbourg et ont été validés
par les services de l’AFB en date du 9 mai 2017 pour la dévalaison (cf. avis de l’AFB en annexe). On
rappelle que la réalisation des aménagements à la montaison revient au propriétaire du barrage c’est-
à-dire à la Région Grand Est.
Le renouvellement d’autorisation de la centrale est compatible avec les objectifs du schéma régional
climat air énergie (SRCAE) approuvé le 29 juin 2012 puisque l’aménagement hydroélectrique dans son
ensemble a été modernisé tout en respectant une haute qualité environnementale :
- Changement d’une turbine en 2015 (cf. pages 15, 16 et 21 du dossier de renouvellement) ;
- Automatisation des vannes du barrage et amélioration des conditions de manœuvres des
autres organes de décharge (cf. pages 46 et 47 et annexe 4 de l’étude d’impact);
- Réfection de toute la partie électrique (contrôle commande et HTA) (cf. pages 21 et 45 du
dossier de renouvellement);
- Rétablissement de la continuité écologique (cf. pages 48 à 50 et annexe 5 de l’étude d’impact).
Le renouvellement prévoit une augmentation du niveau amont, niveau pratiqué depuis de nombreuses
années, dont les incidences hydrauliques ont été évaluées dans le cadre d’une étude spécifique (cf.
annexe 3 de l’étude d’impact). Dans ce même cadre, des consignes de conduite à tenir en cas de crue
ont été édictées (cf. pièce 18 du dossier de renouvellement (pages 127 à 138) et page 47 de l’étude
GENERALE HYDRO-ELECTRICITE & CIE 3
Dossier de renouvellement d’autorisation - Réponse à l’avis de la MRAE 4/7
d’impact) et une meilleure gestion des organes de décharge a été mise en place (cf. annexe 4 de
l’étude d’impact). Ces actions, réalisées dans le cadre du renouvellement, sont compatibles avec le
plan de gestion des risques inondation (PGRI) approuvé le 22 décembre 2015 et avec le plan de
prévention des risques inondation (PPRI) approuvé le 20 avril 2018.
Le rétablissement de la continuité écologique est un des objectifs de la LEMA de 2006 et contribue de
ce fait à l’amélioration de la qualité des cours d’eau. Ainsi, les aménagements réalisés pour rétablir la
continuité écologique dans le cadre du renouvellement d’exploiter la centrale de Niederbourg
participe au retour du bon état de la rivière Ill (cf. pages 48 à 50 et annexe 5 de l’étude d’impact).
L’Autorité Environnementale recommande principalement à l’exploitant de compléter l’étude
d’impact en détaillant les mesures prévues pour permettre la montaison des espèces aquatiques, en
évaluant l’impact résiduel après mise en œuvre de ces mesures et en présentant les mesures de suivi
associées.
On rappelle que la restauration de la migration de montaison incombe au propriétaire du barrage, à
savoir la Région Grand Est et que ce fait sa réalisation ne fait pas partie du renouvellement
d’autorisation de la centrale. Par ailleurs au moment de la rédaction du dossier de renouvellement, la
société GHE3 n’avait pas connaissance du projet retenu par la Région, qui a été construit au cours de
l’étiage 2018. Une présentation succincte du dispositif de montaison est faite ci-dessous (source :
Région Grand Est).
Le seuil B82a et le bras de l’Abeille et ont été totalement réaménagé de sorte à permettre la montaison
de l’ensemble des espèces ciblées par le classement en Liste 1 et 2 de l’article L214-17 du code de
l’environnement. Au niveau du seuil B82a, la structure existante a été retirée pour créer un seuil
maçonné arasé à la cote 140,43 m NGF, dans lequel est réalisé à l’extrémité gauche un second seuil de
3,80 m de largeur et arasé à la cote 140,33 m NGF et une échancrure trapézoïdale de 2,50 m de largeur
et arasée à la cote 140,40 m NGF. Cette échancrure permet de délivrer les 2 m3/s alimentant le bras
réaménagé. Au niveau du bras, sa largeur a été recalibrée et des blocs décimétriques ont été disposés
dans le fond du lit. Sur la partie amont en rive droite des dalles de type Evergreen ont été disposées
pour permettre la reptation des anguilles. Les berges ont été retalutées et sont stabilisées par des
blocs liaisonnés. En amont des pieux ont été disposés afin d’éviter l’intrusion d’embâcles dans le bras.
Les figures et photos suivantes illustrent la description faite :
Coupe transversale au droit du seuil B82a (source : Région Grand Est)
GENERALE HYDRO-ELECTRICITE & CIE 3
Dossier de renouvellement d’autorisation - Réponse à l’avis de la MRAE 5/7
Implantation des aménagements réalisés au niveau du bras de l’Abeille
(source : Région Grand Est)
Vue depuis l’amont du bras recalibré
Amont du bras de l’Abeille
Les deux dispositifs réalisés (prise d’eau ichtyocompatible et aménagement du bras de l’Abeille)
permettent de restaurer complétement la continuité piscicole en dévalaison et en montaison au droit
de l’aménagement hydroélectrique de Niederbourg. De ce fait aucun suivi spécifique n’a été envisagé
par le pétitionnaire. Toutefois, l’Association Saumon-Rhin s’est rapproché du pétitionnaire pour
GENERALE HYDRO-ELECTRICITE & CIE 3
Dossier de renouvellement d’autorisation - Réponse à l’avis de la MRAE 6/7
installer un piège en dévalaison au niveau de la prise d’eau ichtyocompatible. Celui-ci, installé en
janvier 2019, permet de compter les espèces en migration catadrome et d’effectuer des prélèvements
génétiques sur les saumons. Le pétitionnaire associé dans cette démarche aura ainsi un retour sur la
fonctionnalité du dispositif en dévalaison.
Piège en position relevée Piège en fonctionnement
L’Autorité Environnementale recommande principalement à l’exploitant de préciser les mesures
d’alerte mises en place en cas de fonctionnement en mode dégradé en situation de crue pouvant
avoir des impacts sur les habitations.
Les mesures d’alerte et consignes de crue sont précisées à la pièce 18 du dossier de renouvellement
(pages 127 à 138) du dossier de renouvellement et rappelées dans le tableau suivant :
Consignes d’alerte de crue
GENERALE HYDRO-ELECTRICITE & CIE 3
Dossier de renouvellement d’autorisation - Réponse à l’avis de la MRAE 7/7
On rappelle que les batardeaux des passes 1 et 4 ont été équipés de crics pour faciliter leur manœuvre
manuelle. De même les batardeaux du B83 ont été remplacés par une vanne relevable manuellement.
Les vannes levantes du barrage et la vanne automatisée sont secourues et donc manœuvrables en cas
de coupure réseau. L’ensemble de ces organes qui peut être manœuvré en tout temps (même en mode
dégradé) permet une capacité de décharge de 115 m3/s pour la cote 140,43 m NGF. Il n’y aurait pas
d’impact sur les habitations dans le cas d’une crue centennale si les consignes ci-dessus sont
appliquées (le différentiel de débit de 4 m3/s entre la capacité de décharge et la crue centennale
représentant une augmentation de la ligne d’eau de 18 cm).
L’Autorité Environnementale recommande principalement à l’exploitant de caractériser les
sédiments de l’Ill au droit des ouvrages et de s’assurer que les manœuvres n’entrainent pas la remise
en suspension et le transfert des polluants à l’aval.
La gestion normale des vannes levantes du barrage et de l’ouvrage B83 a toujours été pratiqué
puisqu’elle permet de réguler le niveau amont et ainsi de respecter le maintien de la cote de retenue
normale d’exploitation. Les sédiments n’ont donc jamais sédimenté puisqu’ils sont mis en mouvement
continuellement du fait de la manœuvre régulière des organes de décharge (i.e. vannes levantes et
vannage B83). Aucune analyse des sédiments n’a été envisagée par la maitre d’ouvrage puisque la
situation de gestion future des organes de décharge est identique à celle déjà pratiquée.
L’Autorité Environnementale recommande au préfet en charge de la police de l’eau de définir, pour
les secteurs en aval des ouvrages qui pourraient être impactés en cas de vague-submersion, les
mesures de police éventuellement nécessaires (distance de retrait pour la pêche, interdiction de la
navigation, mise en place d’une signalisation sur site, etc.).
Le risque de vague-submersion est consécutif à une rupture brutale de l’ouvrage, à un éboulement
important dans la retenue, provoquant une vague qui submerge le barrage, ou à une submersion
consécutive à une crue importante du cours d’eau alimentant la retenue. Une telle vague peut
détériorer le barrage et entraîner sa rupture.
Dans le cas de la centrale de Niederbourg, on rappelle que le barrage est constitué de quatre passes
alignées constituées pour les passes 1 et 4 de batardeaux manœuvrables manuellement et de vannes
automatisées pour les passes 2 et 3. Il présente une hauteur totale au-dessus du terrain naturel de
2,43 m sur une largeur de 20 m (cf. page 17 du dossier de renouvellement). Il s’agit d’un tout petit
ouvrage qui ne crée pas de retenue d’eau puisque l’installation hydroélectrique fonctionne au fil de
l’eau. Par ailleurs, les épisodes de crue sur l’Ill sont très rares du fait de sa gestion artificialisée (cf.
page 40 du dossier de renouvellement). Si crue il y a, les vannes centrales s’ouvrent automatiquement
(même en cas de coupure réseau puisque le système d’ouverture est secouru) et les batardeaux
peuvent être manœuvrés rendant le barrage complètement transparent à l’écoulement. De ce fait la
rupture de l’ouvrage ou sa submersion est impossible, ainsi, le risque de vague submersion n’existe
pas au droit du barrage de Niederbourg.
Top Related