Download - Cahier des participants - Sommet Génération d'idées 2010

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– Cahier du participant –

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Bienvenus à cette première édition du Sommet Génération d’idées, un événement authentiquement Y et authentiquement bénévole dans lequel nous fondons tous beaucoup d’espoirs. Le discours actu-ellement véhiculé concernant la génération Y est loin d’être flatteur. Ce portrait est assez justement résumé dans le cadre de l’émission Y Mode d’emploi : « Les Y sont infidèles, indépendants, paresseux, égoïstes, trop gâtés, élevés dans la ouate, veulent tout avoir tout de suite, pensent tout connaître, etc. ». Certains ajoutent qu’ils sont indi-vidualistes et flegmatiques. Tel est le discours que parents, collègues et médias tiennent régulièrement à l’égard de la relève québécoise.

Cette caricature sombre et plutôt méprisante de la jeunesse québé-coise coïncide avec un moment où le Québec a désespérément besoin de relève, d’énergie positive et de dynamisme sur le plan social comme sur le plan politique. Lister les ratés politiques et les cas de corruption récents au Québec serait rébarbatif tant la dernière année a été chargée à cet égard. Devant l’état de notre gouvernance, de nos finances publiques, de nos infrastructures, et de nos services sociaux, on se demande sur la place publique « Où est donc la relève ? ».

Nous répondons PRÉSENT ! Présents pour identifier les idées maîtresses de notre génération, présents pour identifier les solu-tions qui feront avancer le Québec, et présents pour mettre en action ces solutions, le tout dans un cadre indépendant, non partisan et

non lucratif. Il existe bel et bien une relève crédible et énergique, et espérons qu’elle saura se mobiliser pour mettre en place des réformes qui répondent à ses insatisfactions, plutôt que de demeurer en marge de notre démocratie en signe de protestation. La Révolution tranquille était rappelons-le l’œuvre de réformistes, de penseurs qui ont eu l’audace de dénoncer et de changer les manières de faire au Québec (le slogan de Lesage en 1960 était « Il faut que ça change ») et ce vent de changement a su attirer des politiciens de qualité qui allaient former l’équipe du tonnerre. Si les générations précédentes ont pu marquer le cours de notre histoire et mettre en place leur vision du monde, pourquoi la nôtre n’en ferait pas de même ?

Le cynisme peut se transformer en initiative si l’on en décide ainsi. Or cet esprit d’initiative peut aller loin, comme en témoigne ce Sommet qui est né d’une tournée du Québec que j’ai fait seul il y a maintenant près de deux ans. L’entrepreneuriat social, tout comme le dével-oppement durable, sont plus que des modes, ils sont les moteurs de l’engagement de notre génération. A nous de donner vie à ces valeurs lors de cette fin de semaine unique.

Gediement votre,

Paul St-Pierre Plamondon

Mot de présentation du co-fondateur de Génération d’idées et porte-parole du soMMet,

paul st-pierre plaMondon

chersGedis

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Diffusion en Direct à Vox

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C’est avec enthousiasme que nous vous convions à cette grande kermesse de réflexion et d’action qu’est le Sommet Génération d’idées. Lors de cette première édition du Sommet GEDI, l’innovation et la créativité seront à l’honneur autant dans le contenu de l’évènement que son format. Afin de s’assurer du maximum de retom-bées positives du Sommet, nous vous encourageons à découvrir la diversité de problématiques recensés sur la plateforme GEDI depuis sa création ainsi que les solutions potentielles qui sont reliées à ces enjeux dans le cadre du présent cahier des participants. Il s’agit d’un document de référence incontournable pour l’ensemble des partici-pants de manière à que les pistes de solutions qui émaneront du Sommet GEDI soient les plus concrètes possibles tout étant porteuses de rêve d’une société qui progresse.

Je tiens à remercier chaleureusement toute l’équipe ayant contribué à la réalisation du Sommet GEDI. Sans la multitude d’heures bénévoles consacrées à l’organisation sous toutes ses coutures, le succès attendu n’aurait été possible.

Au plaisir d’échanger avec tous les 26, 27 et 28 novembre 2010 au Palais des congrès de Montréal, tous preux chevaliers GEDI que nous sommes !

Jean David Tremblay-FrenettePrésident, Génération d’idées

Mot du présidentJean david treMblay-frenette

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table des MatiÈres

5 indépendance et concentration des Médias : soMMes-nous bien inforMés ?Le monde de l’information en pleine mutation

8 conJuGuer futur et vieillisseMentQuelle sera notre réponse à l’imminent choc démographique ?

10 l’entreprise de deMainResponsabilité sociale des entreprises : réalité ou poudre aux yeux ?

13 le systÈMe de santé a-t-il besoin d’être Géré ou soiGné ?À problème complexe, point de solution facile

15 occuper le territoire québécois Solutions innovatrices pour régionsà dynamiser

17 assurer l’avenirTrouver le ou les modèles de développe-ment économique pour le Québec

19 du chaMp à notre assietteAlimentation et agriculture au Québec : plusieurs défis de taille

22 élitisMe à l’écoleQuel modèle pour le Québec ?

24 un chantier d’enverGureRestaurer la confiance des Québécois envers leurs politiciens

26 la culture dans tous ses étatsDe la culture comme valeur nationale ou glissade vers le simple divertissement ?

28 la beauté du québecRevaloriser l’esthétique dans nos projets de développement

30 la fin du rÈGne autoMobileEst-ce que le besoin «transport» peut se conjuguer autrement qu’avec la voiture en solo ?

32 créativité et innovation : notre nation à l’avant-GardeComment s’assurer de mousser la créativité sous tous ses angles ?

34 au-delà d’un Geste à la foisLe développement durable : passer des paroles à l’action

36 l’éducation du futurComment conserver nos élèves sur les bancs d’école et transformer notre système d’éducation en un levier pour le Québec ?

38 le travail : nouvelle Génération, nouvelles réalitésÉquilibrer passion et précarité, conciliation vie-travail et conditions de travail

40 un débat essentiel pour l’avenirLa gestion de la diversité culturelle au Québec

42 le québec se fait-il dévaliser ses ressources ?Comment gérer nos ressources de façon à maximiser leurs retombées ?

44 développeMent et étaleMent urbainsDes modèles d’occupation du territoire à repenser ?

46 universités en difficultéComment repenser le financement des études supérieures ?

48 finances publiques : bouton de panique ou fausses frayeurs ?Comprendre l’ampleur du défi pour mieux le relever

50 un débat houleux : la Gestion de l’eau

52 de l’individualisMe à l’inclusionPermettre à tous d’accéder à une place au soleil

54 atelier en collaboration avec les rendez-vous de l’énerGie :Comment réduire notre dépendance au pétrole ?

55 reMercieMents

vaGue d’ateliers 1 : saMedi 27 noveMbre à 10h00 vaGue d’ateliers 2 : saMedi 27 noveMbre à 13h00 vaGue d’ateliers 3 : saMedi 27 noveMbre 14h45

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état des lieux

L’offre d’information est abondante, présente sous plusieurs formes (journaux, radios, internet, télévision, information continue). Dans le contexte québécois, hors de Montréal et sa couronne, ils sont plusieurs à soulever plusieurs faiblesses dans les médias locaux : budgets restreints, insuffisance de journalistes, manque de professi-onnalisme. On déplore particulièrement la diminution du nombre de journalistes dans le milieu

radiophonique. Le public s’inquiète également le manque de couver-ture régionale, tant factuelle qu’éditoriale, et cela, dans tous les types de médias. Aussi, le long conflit de travail entre les proprié-taires d’un grand journal montréalais et ses journalistes syndiqués ne font qu’illustrer de façon concrète la portée des questions d’accès démocratique à l’information1.

Pour la majorité des participants de la tournée du Conseil de presse du Québec2, les citoyens connaissent mal le Québec et estiment largement que leur réalité est peu ou mal représentée. Des interv-enants soulignent par ailleurs l’existence de conflits d’intérêts de la part de journalistes ou de dirigeants de médias qui seraient impli-qués dans des activités incompatibles, particulièrement dans la sphère politique ou économique.

Tout comme ailleurs au Québec, les habitants de la région métropoli-taine n’ont pas l’impression de connaître leurs vrais enjeux locaux. Plusieurs ont, par exemple, déploré l’absence de couverture journal-

istique de leur conseil d’arrondissement. Les personnes qui vivent en banlieue vivent le même phénomène.

Les menaces sur l’indépendance des médias se présentent sous différentes formes. Le public déplore plusieurs faiblesses éditoriales : le contenu superficiel, simpliste, spectaculaire, sensationnel et néga-tif de certaines publications, l’absence de traitement journalistique (repiquage de communiqués)3 et une sous-couverture culturelle. D’autres irritants ont également été soulignés : non-couverture de dossiers controversés, absence d’éditoriaux et de textes d’opinion, faible diversité des voix (recours aux mêmes experts et interve-nants). On peut également ajouter que les nouvelles technologies permettent l’accès à de l’information en continue et gratuite, et que dire des médias sociaux… L’information est abondante, mais encore faut-il recouper les sources, faire le tri et analyser les événements et informations4.

Même dans l’exercice de leur fonction au quotidien, les journalistes doivent composer avec une nouvelle réalité : le monde juridique. Depuis une quinzaine d’années, le recours à des mises en demeure envers les journalistes ou leur organe de presse se multiplient. À un point tel que des avocats sont maintenant impliqués dans le traitement journalistique plus que jamais. Ces poursuites visent à « refroidir » les ardeurs du journaliste dans ses enquêtées ou ses révélations5. Alors, même si l’information s’avère exacte, et que la diffusion de celle-ci serait dans l’intérêt du public, la crainte ou le risque de poursuite judiciaire pourrait en avoir raison.

indépendance et concentration des Médias : soMMes-nous bien inforMés ?le Monde de l’inforMationen pleine Mutation

aprÈs le léGislatif, l’exécutif et le Judiciaire, les Médias sont souvent présentés coMMe étant le 4e « pouvoir » d’un pays. étant donné la place que ce pouvoir a pris dans les sociétés déMocratiques, il est iMportant de s’assurer de son indépendance, de son efficacité et de sa fiabilité. à ce titre, plusieurs questions sont soulevées.

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D’après plusieurs intervenants, en contrepartie d’un achat publici-taire, certains acteurs économiques ou politiques exigeraient des hebdomadaires une couverture journalistique positive à leur endroit. Inversement, un organisme ou une entreprise n’achetant pas de publicité dans les médias régionaux se verrait boycotté par l’hebdomadaire. Les hebdos seraient aussi boycottés par certains pouvoirs publics locaux, régionaux ou municipaux qui expriment leur mauvaise humeur à l’égard d’une couverture journalistique qui a soulevé des points « délicats ». Cette situation a été récem-ment soulevée par la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) : on notait la réticence à dévoiler des documents publics comme des procès-verbaux (cela force un recours abusif à la Loi d’accès à l’information); interdiction de caméras ou magné-tophones lors d’assemblées de conseils municipaux; boycott de journalistes lors de demandes d’entrevues, ou de la simple intimida-tion6 / 7.

Au niveau fédéral, des regroupements de journalistes de tout le pays ont signé une lettre ouverte dénonçant ce phénomène. Voici quelques exemples : les ministres et responsables des politiques publiques ne sont plus disponibles afin de répondre aux questions des journalistes; les photographes n’obtiennent plus l’autorisation d’assister à des événements publics (ex. le voyage dans le Nord et la dégustation de viande crue de phoque par des ministres du gouvernement conserva-teur) ou encore il y a maintenant envoi de documents écrits ou vidéos contenant l’information que les responsables tiennent à voir diffuser8. Il est également noter que ces comportements contribuent à générer du mépris et de la méfiance envers notre gouvernement, les respon-sables élus qui nous représentent8.

Le public estime que la présence publicitaire est trop importante dans les hebdomadaires avec des taux pouvant atteindre 80 à 90 % du contenu du média, sans compter les encarts ou les cahiers publicitaires.

Enfin, les participants à la tournée déplorent majoritairement la persistance du phénomène de radio poubelle (trash radio) et

demande un meilleur encadrement des animateurs polémistes. Fina-lement, plusieurs participants ont observé une détérioration continue de la langue dans les médias, tant au niveau de l’orthographe que de la grammaire. Cette situation influence la qualité de la langue dans la société.

Bref, plusieurs réflexions s’imposent dans différentes sphères du monde de l’information : le travail de journaliste, la propriété des médias, les conditions de travail, les relations avec le monde poli-tique de même que la législation encadrant le milieu (entre autres l’accès à l’information et la loi anti-briseurs de grève).

des solutions à portée de la Main

• Se donner les moyens de faire respecter les lois anti-trust existantes ? Certains suggèrent de fixer un seuil au-delà duquel la concentration de la presse serait jugée nuisible. Il suffirait alors de se référer à cette norme pour évaluer les projets de fusions/acquisi-tions3.

• Effectuer une révision de la loi anti-briseurs de grève ? Les milieux de travail de même que les moyens technologiques rendent l’application de ces lois sans prise avec la réalité. Cela contribuerait à clarifier bien des aspects des conditions de travail entre les jour-nalistes et leurs employeurs.

• Lors de projets de fusion/acquisitions, les journalistes pour-raient-ils se prononcer sur les modalités de ceux-ci ? Ils pourraient certainement amener une information intéressant quant à l’exécution de leur travail3.

• Pourrait-on établir une règlementation visant à garantir l’étanchéité des salles de rédaction, leur indépendance éditoriale ?Les médias desservant une clientèle définie, lors d’acquisition, une certaine diversité de voix serait alors encouragée3.

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1 Billet – Le Journal et la qualité de l’information, Jonathan Trudel, - trente – (Novembre 2010) http://www.fpjq.org/index.php ?id=119&tx_ttnews[tt_news]=13622&tx_ttnews[backPid]=283&cHash=ff84ee49fc

2 L’État de la situation médiatique au Québec : l’avis du public, Conseil de presse du Québec (2008) http://www.conseildepresse.qc.ca/templates/conseil_de_presse/document_avis_public.pdf

3 Journalisme indépendant, concentration de la presse et diversité des voix au Québec : de journalistes à « fournisseurs de contenu », mémoire de l’Association des journali-stes indépendants du Québec (18 juillet 2007). http://www.ajiq.qc.ca/documents/memoire-crtc.php

4 Menaces sur l’indépendance des medias, Yann Mens, Alternatives Internationales numéro 046 (mars 2010) http://www.alternatives-internationales.fr/menaces-sur-l-independance-des-medias_fr_art_914_48540.html

5 L’info sous la menace des tribunaux, ou le maillet de Damoclès, Anne-Laure Jeanson, Trente – le blogue du journalisme (10 novembre 2010) http://trente.ca/2010/11/linfo-sous-la-menace-des-tribunaux-ou-le-maillet-de-damocles/

6 La FPJQ demande de nouvelles règles sur l’information municipale (11 novembre 2010) http://www.fpjq.org/index.php ?id=single&tx_ttnews[pS]=1289667906&tx_ttnews[tt_news]=13802&tx_ttnews[backPid]=42&cHash=104148e3cf

7 Le maire de Saguenay doit cesser d’intimider les journalistes, FPJQ (14 octobre 2010) http://www.fpjq.org/index.php ?id=single&tx_ttnews[pS]=1289667906&tx_ttnews[tt_news]=13142&tx_ttnews[backPid]=42&cHash=5b15781f9f

8 Les journalistes dénoncent la manipulation de l’opinion publique par le gouvernement Harper, FPJQ (10 juin 2010) http://www.fpjq.org/index.php ?id=single&tx_ttnews[tt_news]=10612&tx_ttnews[backPid]=1&cHash=6ba4618c97

source Gedi

9C’est votre intérêt qui compte !, Jean-François Gingras (26 juillet 2010)http://www.generationdidees.ca/idees/cest-votre-interet-qui-compte/

• Peut-on rendre facile et libre l’accès des journalistes à nos élus, ministres et responsables de politiques publiques ? Cela pour-rait-il faire partie d’un « code de conduite » faisant partie intégrante de l’accession à une charge publique ? En attendant, les journalistes peuvent inscrire les retards dans la remise de documents, le refus de remettre de documents, ne pas diffuser d’images fourni par un bureau ministériel; de cette façon, les citoyens seront au courant de cette situation8.

• Est-ce qu’imposer une taxe ou encore établir une subvention pour favoriser l’éparpillement de la propriété serait souhaitable ? Certains donnent comme exemple les subventions postales aux publications (États-Unis) ou encore l’achat à part égale de publicité dans les jour-naux nationaux (Norvège)3. Ces fonds pourraient également servir de soutien aux journaux indépendants.

• Peut-on sensibiliser les citoyens à l’importance de soutenir les médias qui nous informent, contribuent à l’exercice de nos devoirs de citoyens ? La grande part des revenus des médias prov-enant de la publicité, certains craignent une complaisance envers la « main qui nourrit »; et si notre soutien augmentait la proportion des revenus provenant des abonnés, donc des intéressés9.

• Il est proposé d’accroître l’aide financière gouvernementale aux médias communautaires et à leurs associations, en raison de leur importance pour le développement local.

• Est-ce qu’un titre professionnel contribuerait à améliorer l’exercice de la profession et la protection des journalistes ? Le but premier est de protéger la production et la diffusion d’information. Entre autres, cela aurait aussi comme effet d’établir des règles déontologiques claires (droits et devoirs du journaliste) et d’assurer des conditions de travail minimales.

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état des lieux

Cet enjeu se situe à l’intersection de plusieurs dossiers faisant la manchette depuis quelques années : la transformation du marché du travail, le décrochage scolaire, le financement du système de santé, l’accueil d’immigrants, l’innovation ou les relations intergénéra-tionnelles. Selon Emploi Québec, environ 700 000 emplois devront être comblés d’ici 2011 (évalués sur la période 2007-2011) afin de remplacer, entre autres, la génération des « baby-boomers » prenant le chemin de la retraite2. Ces départs imminents ne représentent-ils que de bonnes nouvelles ? Cependant, pour des motifs économiques ou tout simplement parce qu’il ne veut pas perdre un réseau social, 1 retraité sur 5 retournera sur le marché du travail moins de deux ans après l’avoir quitté3.

En parallèle, les jeunes générations de même que les immigrants voudront saisir ces opportunités. Encore devront-ils être bien préparés ! En effet, compte tenu de la problématique du décro-chage scolaire et de la reconnaissance des acquis des immigrants, il n’est pas certain que tous les emplois trouvent preneurs... Selon une étude récente, 67,6 % des immigrants de 15 ans et plus cumulent 14 ans ou plus de scolarité (niveau universitaire)4. Et on ne parle pas de la productivité de notre économie, qui est en retard par rapport à d’autres provinces ou états étasuniens. Si notre productivité avait crû au même rythme qu’en Ontario, le niveau de vie moyen au Québec, en 2002, aurait été de 2 865 $ CA plus élevé5. Certains spécialistes

suggèrent alors de miser sur la productivité afin d’assurer notre crois-sance économique à long terme6.

D’aucuns s’inquiètent de l’arrivée massive de retraités et de citoyens âgés et l’effet sur les coûts en santé : ce sera encore une occasion de réforme du système de santé. Mais tout n’est pas noir ! Une récente étude parue aux États-Unis indique que le fardeau appréhendé est déjà moins lourd à porter7. Nous vivons donc plus vieux, mais en meil-leure santé, en meilleure forme.

des solutions à portée de la Main

Cette situation nous concerne tous, et découle de faits maintenant indéniables : le défi consistera alors en notre réponse. Voici quelques éléments de réponse suggérés, touchant à plusieurs aspects de la problématique :

• Favoriser l’adaptation du milieu de travail pour les aînés au travail ? Par la modification de postes de travail (mobilier, ergon-omie du poste) afin de faciliter le maintien en poste de certains travailleurs, ou ajustement des périodes de formation. Les entre-prises y voient un avantage de stabilité (diminution du taux de roulement), et pour des détaillants en rénovation, « les clients ont l’impression que les travailleurs âgés s’y connaissent plus. »8

conJuGuer futur et vieillisseMentquelle sera notre réponse à l’iMMinent choc déMoGraphique ?

dÈs 2013, la population québécoise en âGe de travailler connaîtra une preMiÈre baisse1. plus de retraités, Moins de travailleurs, les coûts en santé s’apprêtant à exploser : nul doute que c’est l’un des Grands défis qui se présentent à nous.

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• Modifier certaines règles fiscales ? Serait-il favorable que les travailleurs retardant leur retraite ne voient pas leurs revenus de pensions pénalisés ? Est-ce que le revenu de retraite pourrait être pris en charge par le citoyen, avec un bon encadrement ?

• Modifier la politique d’immigration ? Devrait-on augmenter les « quotas » d’immigration ? Comment peut-on améliorer l’intégration des nouveaux arrivants sur le marché du travail ? Et qu’en est-il de la reconnaissance de diplômes ou d’expérience ?

• Il faudra améliorer notre productivité : cela s’effectue en investissant dans les bâtiments et structures, les machineries et équipements, les infrastructures publiques, la recherche et le développement ou l’éducation et la formation9. Le Québec accuse présentement un retard au chapitre de la productivité, dans tous ces secteurs de même que dans l’adoption de nouvelles technolo-gies dans les services commerciaux10.

1 « Grands dossiers : Travailleuses et les travailleurs de 45 ans et plus », Emploi Québec. http://emploiquebec.net/grandsdossiers/vieillissement-mo/index.asp

2 « Les défis de l’emploi au Québec : éléments de prospective », Ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale, août 2008. http://emploiquebec.net/publications/pdf/00_imt_defis-emploi_2008.pdf

3 « Liberté 70 », Mélanie Loisel, lesaffaires.com,1er octobre 2009. http://www.lesaffaires.com/archives/commerce/liberte-70/503070

4 « Bulletin statistique sur l’immigration permanente au Québec, 2e trimestre et 6 premiers mois de 2010 », Ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles, septembre 2010. http://www.micc.gouv.qc.ca/publications/fr/recherches-statistiques/BulletinStatistique_2010trimestre2_ImmigrationQuebec.pdf

5 « Productivité du travail au Québec : une faible croissance qui nuit à la prospérité des Québécois », Analyse et conjoncture économiques, volume 1, numéro 6, février 2004.http://www.finances.gouv.qc.ca/documents/EEFB/fr/ace_vol1_no6.pdf

6 « Miser sur la productivité », Kenneth Rogoff, cyberpresse.ca, 9 août 2010. http://www.cyberpresse.ca/place-publique/opinions/201008/09/01-4305011-miser-sur-la-productivite.php

7 « Le fardeau du vieillissement moins important que prévu », Jean-Louis Santini, lapresseaffaires.cyberpresse.ca, 9 septembre 2010. http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/economie/international/201009/09/01-4314088-le-fardeau-du-vieillissement-moins-important-que-prevu.php

8 « Liberté 70 », Mélanie Loisel, lesaffaires.com, 1er octobre 2009. http://www.lesaffaires.com/archives/commerce/liberte-70/503070

9 « Le « retard » de productivité du Québec : constats et diagnostics », Robert Gagné, Simon Landry, Michel Patry, rapport de projet présenté au Ministère des finances du Québec, août 2003. http://www.cirano.qc.ca/pdf/publication/2005RP-13.pdf

10 « Productivité du travail au Québec : une faible croissance qui nuit à la prospérité des Québécois », Analyse et conjoncture économiques, volume 1, numéro 6, février 2004.http://www.finances.gouv.qc.ca/documents/EEFB/fr/ace_vol1_no6.pdf

source Gedi

Magazine Génération d’idées, volume 1, numéro 3, hiver 2009 : Krach démographiquehttp://www.generationdidees.ca/magazines/krach-demographique/

« L’Art de « tabletter » le talent et le potentiel de nos immigrants », Marc-André Ouellette, 3 mai 2010.http://www.generationdidees.ca/idees/lart-de-tabletter-le-talent-et-le-potentiel-de-nos-immigrants/

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état des lieux

On voit souvent la « responsabilité sociale » des entreprises, parfois aussi nommée « responsabilité sociétale », comme le pendant du développement durable pour les entreprises. Selon Industrie Canada, elle est « généralement interprétée comme étant la façon dont les entreprises intègrent les préoccupations sociales, environnementales et économiques à leurs valeurs, à leur culture, à leur prise de déci-sions, à leur stratégie et à leurs activités d’une manière transparente et responsable »1.

Cependant, entre les projets verts de Wal-Mart2, dont les pratiques d’affaires et de gestion des ressources humaines sont très contro-versées3, et l’initiative de Cascades4 pour « éco-développer » toute une gamme de produits et mettre en place une politique de dével-oppement durable exhaustive, incluant les ressources humaines et la communauté, il y a tout un monde. En effet, la volonté et la façon de mettre en oeuvre la responsabilité sociale des entreprises restent

actuellement à la discrétion des entreprises, elles-mêmes le plus souvent assujetties à une obligation de profitabilité à court terme pour leurs actionnaires ou propriétaires.

Or, plusieurs avantages découlent de ce virage vers une respon-sabilité accrue. En effet, au-delà du marketing, qui peut être à double tranchant si le virage n’est que superficiel, une réelle rééval-uation du fonctionnement de l’entreprise sous tous ses aspects permet d’identifier plusieurs opportunités de réduction des risques, d’amélioration du climat de travail et de la productivité, de réduc-tion des coûts de production et de transport, d’accès à de nouveaux marchés... Plusieurs guides et services-conseils sont disponibles pour aider les entreprises à prendre ce virage, mais plusieurs d’entre elles tardent à les adopter, voire même ne réalisent que quelques actions destinées à améliorer leur image, une pratique surnommée le « greenwashing ». Une transformation plus en profondeur est-elle possible, et comment ?

l’entreprise de deMainresponsabilité sociale des entreprises : réalité ou poudre aux yeux ?

chez les entreprises, les actions « vertes » et sociales ont la cote. effet de Mode ? ou viraGe déJà bien entaMé ? l’encouraGeMent ou l’essouffleMent de ce MouveMent pourraient avoir des incidences considérables, dans un sens ou dans l’autre.

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des solutions à portée de la Main

• Améliorer la législation et les sanctions actuelles ? Renforcer les lois existantes et prévoir des sanctions exemplaires pour les pratiques frauduleuses, dangereuses pour l’environnement et la santé ou touchant des publics plus vulnérables comme les enfants.

• Encourager l’entrepreneuriat socialement et écologiquement responsable ? Soutenir, encourager et encadrer les entreprises dans leur adaptation par des services-conseils et des outils spéciali-sés et adaptés à leur situation.

• Améliorer et mieux diffuser les normes existantes ? Plusieurs normes existent ou sont en élaboration pour encadrer la mise en oeuvre de la responsabilité sociale.

• Miser sur l’investissement responsable ? Multiplier et faire connaître les fonds, en exigeant des compagnies des bilans et une amélioration continue de leur responsabilité sociale.

• Améliorer la connaissance du sujet ? Créer et mieux financer des groupes de recherche sur la rentabilité économique d’actions socia-les ou environnementales.

• Développer des incitatifs financiers ? Crédits d’impôt et subven-tions supérieurs pour la recherche et le développement en « éco-conception », l’agriculture biologique et les autres pratiques d’affaires responsables peuvent avoir un effet de levier.

• Encourager le développement de produits durables ? Trouver des moyens d’inciter les fabricants à transformer leurs objets de consommation conçus pour être périssables et énergivores en une gamme de choix durables.

• Demander au gouvernement de réviser sa politique d’achat ? En exigeant de ses fournisseurs une transparence quant à leur responsabilité sociale, l’État peut avoir un impact considérable sur les entreprises.

source Gedi

Magazine Génération d’idées, volume 1, numéro 2, automne 2008 : « Le malaise environnemental »http://www.generationdidees.ca/magazines/le-malaise-environnemental/

« La loi de l’offre et de la demande : une remise en question », Marc Saindon, 16 août 2010.http://www.generationdidees.ca/idees/la-loi-de-loffre-et-de-la-demande-une-remise-en-question/

« Repenser la distribution de richesse : par la base, plutôt que par l’État », Geneviève Dorval-Douville, 15 juillet 2010. www.generationdidees.ca/idees/repenser-la-distribution-de-richesse-par-la-base-plutot-que-par-letat/http://www.generationdidees.ca/idees/repenser-la-distribution-de-richesse-par-la-base-plutot-que-par-letat/

« Nos villes parlent de nous », Mélanie Joly, 29 octobre 2009.http://www.generationdidees.ca/idees/nos-villes-parlent-de-nous/

Remue-GEDI : « Économie verte, les enjeux », en collaboration avec Ecosystems, 28 juin 2010, Montréal. http://www.generationdidees.ca/remue-gedi/economie-verte-les-enjeux/http://www.generationdidees.ca/remue-gedi/economie-verte-les-enjeux/http://www.generationdidees.ca/idees/la-loi-de-loffre-et-de-la-demande-une-remise-en-question/

Remue-GEDI : La bataille de Rabaska, 12 mai 2010, Montréal. www.generationdidees.ca/remue-gedi/la-bataille-de-rabaska/http://www.generationdidees.ca/remue-gedi/la-bataille-de-rabaska/

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1 « Responsabilité sociale des entreprises : Guide de mise en œuvre à l’intention des entreprises canadiennes », Industrie Canada. www.ic.gc.ca/eic/site/csr-rse.nsf/fra/rs00126.html

2 Wal-Mart www.walmart.ca/A-propos-de-Walmart/Projet-vert

3 « Walmart appealing dukes to SCOTUS », Wal-Mart Watch, août 2010. http://walmartwatch.com/ « Etats-Unis : Wal-Mart prive ses employés de leurs droits fondamentaux », Human Rights Watch, avril 2007. www.hrw.org/fr/news/2007/04/30/tats-unis-wal-mart-prive-ses-employ-s-de-leurs-droits-fondamentaux « Wal-Mart, le géant de la distribution », film de Rick Young et Hedrick Smith, 2004.

4 Cascades : www.cascades.com Prix et mentions : http://www2.cascades.com/page/prix-et-mentions-3

sources externes

Chaire en Éco-conseil, Université du Québec à Chicoutimi http://depcom.uqac.ca/dept/eco-con/

Centre interuniversitaire de recherche sur le cycle de vie des produits, procédés et services (CIRAIG)www.ciraig.org

Chaire de responsabilité sociale et de développement durable, Université du Québec à Montréalwww.crsdd.uqam.cahttp://www.crsdd.uqam.ca/

Chaire UNESCO en développement durable, Université Laval www.ihqeds.ulaval.ca/7810.htmlhttp://www.ihqeds.ulaval.ca/7810.html

Chaire Desjardins en gestion du développement durable, Université de Sherbrooke www.usherbrooke.ca/recherche/fr/regroupements/chaires/autres-chaires/chaire-desjardins-en-gestion-du-developpement-durable/http://www.usherbrooke.ca/recherche/fr/regroupements/chaires/autres-chaires/chaire-desjardins-en-gestion-du-developpement-durable/

David O’Brien Centre for Sustainable Enterprise, Université Concordia http://johnmolson.concordia.ca/en/faculty-research/research-centres/david-obrien-centre-for-sustainable-enterprise

« Responsabilité sociale des entreprises », Industrie Canada http://www.ic.gc.ca/eic/site/csr-rse.nsf/fra/accueilhttp://www.ic.gc.ca/eic/site/csr-rse.nsf/fra/accueil

Centre québécois de développement durable : www.cqdd.qc.cahttp://www.cqdd.qc.ca/

Association des professionnels en développement durable : http://aprodd.ca/http://aprodd.ca/

Novae : www.novae.cahttp://www.novae.ca/

ISO 26 000 : 2010 : Lignes directrices relatives à la responsabilité sociétale www.iso.org/iso/fr/catalogue_detail?csnumber=42546

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état des lieux

Déficits budgétaires et défi démographique sont les derniers enjeux auxquels notre système de santé doit faire face. La santé accaparait 30,6% des dépenses de l’État en 1980-81 (moins que l’éducation, et à peu près la même proportion que les autres services), alors qu’en 2007-2008, 44,3% (plus que l’éducation – 24,9% - et les autres services -30,8% -).1. Le vieillissement de notre population entraînera une augmentation dans la demande de soins et de la lourdeur des cas à traiter.

Les réformes successives ont mis l’accent tantôt sur les services ambulatoires, tantôt sur les urgences, sans améliorer la situation au bout du compte. Par exemple, 5 des 11 salles d’urgence considérées comme peu performantes n’ont pas connu d’amélioration entre 2009 et 2010 au niveau du temps d’attente2. Simultanément, le personnel soignant (médecins spécialistes et infirmières) vous diront qu’entre 2000 et 2010, le nombre de cadres a augmenté de 30%, de personnel administratif de 52%, et le personnel soignant… de 6%. Résultat : 108 000 personnes se consacrent aux soins, tandis que 100 000 gèrent le réseau, quasiment 1 pour 13. En même temps, le Québec se classe

deuxième au Canada quant au nombre de médecins per capita4. Que manque-t-il donc?

Pour compléter ce portrait, la lourdeur de l’administration du réseau est souvent pointée du doigt : la gestion générale représente 15% du budget, l’entretien des bâtiments 10%7. Il y a 18 agences région-ales fortes, en plus du ministère également bien présent. Il y a donc une centralisation des décisions et une faible autonomie des agences régionales.

des solutions à portée de la MainY a-t-il un manque de moyens (financiers ou humains), ou ces moyens sont-ils utilisés de façon inefficace ? Question difficile à répondre s’il en est une, mais allons voir des pistes de solution apportées par différents groupes concernant différents aspects du fonctionnement du réseau de santé.

• Développement des soins à domicile : serait-ce là une façon d’apporter des soins aux patients sans les déplacer, et du coup, contribuer à utiliser les lits d’hôpitaux pour des cas plus urgents ou plus lourds ?9

le systÈMe de santé a-t-il besoin d’être Géré ou soiGné ?à problÈMe coMplexe, point de solution facile.

Jadis le fleuron de notre société et le chaMpion toute catéGorie des classeMents interna-tionaux, notre systÈMe de santé est l’obJet de plusieurs reMises en questions de nos Jours. plusieurs usaGers se plaiGnent d’un service sérieuseMent inadéquat et l’état des finances publiques conJuGué au vieillisseMent de la population aMÈnent plusieurs à s’interroGer sur la viabilité du systÈMe. parallÈleMent à cette évolution, d’autres observateurs se plaiGnent d’une privatisation de notre systÈMe en l’absence d’un débat public sur les causes réelles de l’insatisfaction dans la population. coMMent aMéliorer le service à l’usaGer en santé? le recours au privé aMéliorera-t-il le rendeMent de notre systÈMe?

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• Priorité donnée à la première ligne : l’accès à un médecin de famille et à une clinique augmenterait l’indice de santé des popula-tions et permetterait de désengorger les urgences5.

• Est-il souhaitable de consacrer 2 points de pourcentage des recettes de TVQ (récupérés suite à la baisse de 2% de la TPS) afin de financer le système ? Les défenseurs de cette position font valoir que cela n’augmente pas les impôts sur le travail et que cela éviterait d’emprunter pour « payer l’épicerie »4 / 6.

• Est-ce que confier certains types de soins à l’entreprise privée est un moyen efficace de répondre à la demande de soin tout en conservant une maîtrise du budget ? Si oui, à quelles condi-tions ? Quels types de soins ? Et si non, quelle alternative y a-t-il ?1

• Est-ce qu’élargir l’autonomie des différentes régions dans la prestation de soins fait partie de la solution ? Certains aimeraient s’inspirer de l’expérience britannique des « Primary Care Trust », qui sont des agences régionales responsables de la planification,

du financement, de la coordination des soins sur leur territoire. Ils financent les soins, mais peuvent en confier la prestation aux centres de soins publics, privés ou issus de l’économie sociale4 / 8.

• Centraliser les organismes décisionnels ? Actuellement, trois organismes ont un mandat de recommandation : le conseil du médi-cament, l’Agence d’évaluation des technologies et le commissaire à la santé et au bien-être. Or, leur rôle et leur savoir-faire économique sont mineurs. Comment en bonifier l’efficacité?10 / 11

• Évaluer la performance des différents acteurs? Si oui, selon quels critères? Comment en inciter le respect?10

• Réduire les coûts en réformant la gestion des médicaments d’ordonnance? Imposer la vente des médicaments génériques? Confier la production de médicaments génériques à une société d’état? Procéder à un appel d’offres public pour l’acquisition de médicaments?12

1 En avoir pour son argent, Rapport du Groupe de travail sur le financement de du système de santé (février 2008) http://www.financementsante.gouv.qc.ca/fr/rapport/pdf/SommaireFR_FinancementSante.pdf

2 De mal en pis dans les urgences, Jocelyne Richer (7 novembre 2010) http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/sante/201011/07/01-4340233-de-mal-en-pis-dans-les-urgences.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_lire_aussi_4340605_article_POS1

3 Le nombre de cadres explose, Ariane Lacoursière (28 septembre 2010) http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/sante/201009/27/01-4327179-le-nombre-de-cadres-explose.php

4 Au-delà du rapport Castonguay, Le Patient vol. 2, no 2, Association des jeunes médecins du Québec (avril 2008) http://www.ajmq.qc.ca/archives/ecrites/textes/2008_04_v2n2_LePatient.pdf

5 Le nécessaire coup de barre du navire de la santé; Le système de santé a besoin d’un financement adéquat avec, en priorité, la première ligne de soins, François-Pierre Gladu (5 novembre 2004). http://www.ajmq.qc.ca/archives/ecrites/textes/2004_11_05_ledevoir.htm

6 Pour léguer un avenir prometteur, François-Pierre Gladu (15 novembre 2008) http://www.ledevoir.com/non-classe/216370/pour-leguer-un-avenir-prometteur

7 http://www.santeinc.com/file/juil10-02.pdf

8 About primary care trust, National Health Services confederation http://www.nhsconfed.org/Networks/PrimaryCareTrust/AboutThePrimaryCareTrustNetwork/Pages/About-the-Priamary-Care-Trust.aspx

9 Chloé Ste-Marie prône la résidence à échelle humaine, Ariane Lacoursière (31 mai 2009) http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/sante/200905/30/01-861520-chloe-sainte-marie-prone-la-residence-a-echelle-humaine.php

10 Débat sur la réforme du système de santé public québécois, Parlement jeunesse du Québec, 59e législature, www.pjq.qc.ca

11 Rapport Castonguay, En avoir plus pour notre argent, http://www.financementsante.gouv.qc.ca/fr/rapport/index.asp, (2008)

12 Débat sur la gestion des médicaments d’ordonnance, Parlement jeunesse du Québec, 58e législature, www.pjq.qc.ca

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état des lieux

Côte-Nord, Abitibi-Témiscamingue, Saguenay-Lac-Saint-Jean, Bas-Saint-Laurent, Gapésie-Îles-de-la-Madeleine : la population de toutes les régions administratives éloignées des grands centres, excepté le Nord-du-Québec, est appelée à diminuer d’ici 2031, et ce, alors que la population du Québec en entier devrait continuer de croître1. Le phénomène se fait particulièrement sentir chez les plus jeunes qui quittent leurs lieux de naissance pour aller aux études ou trou-ver du travail, pour ne plus jamais y retourner. Ceci entraîne des conséquences pratiques bien visibles, comme la perte de circonscrip-tions électorales2.

Pourtant, les possibilités de développement en région existent : mines, éoliennes, barrages hydro-électriques, tourisme, chasse et pêche, etc. Or, on y constate encore bien souvent soit l’absence d’industries ou d’entreprises à valeur ajoutée, soit la dépendance à un ou deux grands employeurs. Par exemple, si une deuxième mine de fer vient d’entrer en service près de Fermont, le minerai est ensuite acheminé vers Sept-Îles, puis à peine concentré, expédié directe-ment vers l’étranger, surtout la Chine qui semble avoir remplacé les Américains de nos grands-pères3. Par ailleurs, certains types de développement ne font pas l’unanimité, que ce soit dans les régions concernées, dont la population craint les risques pour sa santé (comme avec l’opposition au développement d’une mine d’uranium près de Sept-Îles4), ou encore dans le reste du Québec, qui refuse

qu’on harnache les dernières grandes rivières sauvages pour produire de l’électricité5.

Au-delà de la simple occupation du territoire et du dépeuplement des régions, cet enjeu soulève celui de l’autosuffisance du Québec, que ce soit en matière énergétique (gaz de schiste, électricité), minière, forestière ou alimentaire, puisque c’est grâce aux régions dites « ressources » que celle-ci sera assurée. Or, leur développe-ment nécessite une population locale bien implantée qui, par sa connaissance du milieu, sait en tirer le meilleur parti, à l’opposé d’un développement imposé à distance par « Notre Père qui est à Québec ».

des solutions à portée de la Main

C’est tout le Québec qui souffre lorsque ses régions retournent en friche. Pourtant, certaines solutions existent, alors que d’autres sont à concevoir et étayer :

• Doit-on favoriser le développement de grands parcs nation-aux et autres aires de conservation, et ainsi mettre l’accent sur l’écotourisme comme vecteur de développement économique des régions-ressources et du Nord ? Certains prétendent qu’il s’agit là d’un mode de développement plus prometteur et payant à court, moyen et long terme que le développement des ressources naturelles; devrait-on les écouter6 ?

occuperle territoire québécoissolutions innovatrices pour réGions à dynaMiser

dÈs 2013, la population québécoise en âGe de travailler connaîtra une preMiÈre baisse1. plus de retraités, Moins de travailleurs, les coûts en santé s’apprêtant à exploser : nul doute que c’est l’un des Grands défis qui se présentent à nous.

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• Le « Plan Nord » élaboré par le gouvernement du Québec est-il un modèle à suivre7 ? De tels plans, couvrant l’ensemble des aspects pour le développement d’un territoire, devraient-ils être adoptés pour chacune des régions du Québec à l’extérieur des grands centres ? Comment alors s’assurer que les besoins et attentes des populations locales sont pris en compte et que le développement n’est pas imposé de l’extérieur, au détriment de ceux-ci ?

• Doit-on favoriser l’implantation d’industries lourdes à l’extérieur des grands centres ? On compte à travers le Québec plusieurs alumineries, construites ici malgré l’absence de bauxite pour prof-iter des bas coûts de l’électricité. S’agit-il d’un modèle à émuler pour d’autres industries lourdes ? Serait-ce aussi possible d’en faire autant pour l’industrie de transformation ou des hautes technolo-gies ?

• Doit-on encourager le développement du potentiel minier du Québec ? Le Québec est reconnu depuis plusieurs années comme l’une des régions du monde où le potentiel minier est le plus élevé8. S’agit-il d’une voie d’avenir pour les régions ressources, qui devrait faire l’objet d’incitatifs économiques et autres de la part de nos gouvernements ?

• Doit-on bâtir davantage de barrages et d’éoliennes, quitte à engendrer des surplus pour l’exportation ? Leur construction entraîne la création d’emplois en région, mais celle-ci est souvent éphémère, disparaissant une fois les ouvrages bâtis. Le jeu en vaut-il la chandelle?

• Devrait-on mettre en place plus d’incitatifs qui encourageront les jeunes familles ou encore les immigrants à s’établir en région ? Les efforts déployés pour retenir les jeunes en région sont-ils suffisants, vaut-il la peine de tenter d’encourager les jeunes familles urbaines en manque de grands espaces et les immigrants à s’y installer ? Quels types d’incitatifs, qu’ils soient économiques ou autres, pourrait-on ajouter (rabais ou subvention pour l’achat d’une maison, crédit d’impôt à l’éloignement, remboursement partiel ou total des frais de scolarité, etc.) ? Quelles structures d’accueil devrait-il y avoir pour ces gens provenant parfois de milieux fort différents ?

• Le Québec devrait-il favoriser l’utilisation du bois tiré de ses propres forêts comme matériau de remplacement aux matières importées dans le domaine de la construction commerciale et industrielle ? Dans plusieurs régions du Québec, c’est l’exploitation du bois qui domine. Pourtant, mise à part la construction résiden-tielle, le bois est peu présent dans le domaine de la construction au Québec, contrairement à ce que l’on voit dans plusieurs pays scandinaves, eux aussi dotés de grandes forêts9. S’agit-il d’une voie d’avenir, plus écologique puisque moins énergivore que l’acier, et qui assurerait en plus le maintien et peut-être la création d’emplois dans les régions forestières ?

1 « Perspectives démographiques du Québec et des régions 2006-2056 », éd. 2009, Institut de la statistique du Québec. http://www.stat.gouv.qc.ca/publications/demograp/ perspectives2006_2056.htm.

2 « Le DGE part, sa carte reste », Brigitte Breton, cyberpresse.ca, 24 septembre 2010. http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/opinions/editoriaux/201009/23/01-4325994-le-dge-part-sa-carte-reste.php

3 « Le minerai propulse le port de Sept-Îles », Hugo Fontaine, cyberpresse.ca, 27 septembre 2010. http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/economie/energie-et-ressources/201009/27/01-4326856-le-minerai-propulse-le-port-de-sept-iles.php.

4 « Fin de non-recevoir aux opposants à l’uranium », Martin Ouellet, cyberpresse.ca, 17 août 2010. http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/economie/energie-et-ressources/201008/17/01-4307369-fin-de-non-recevoir-aux-opposants-a-luranium.php.

5 Fondation Rivières : fondationrivieres.org.

6 « Le Québec doit laisser le Nord en paix, selon des écologistes », Louise Lemieux, cyberpresse.ca, 18 septembre 2008. http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/environnement/200809/18/01-21561-le-quebec-doit-laisser-le-nord-en-paix-selon-des-ecologistes.php

7 http://www.plannord.gouv.qc.ca/

8 Site Internet de l’Association de l’exploration minière du Québec : http://www.aemq.org/portail.asp

9 « Stratégie d’utilisation du bois dans la construction au Québec », Ministère des Ressources naturelles et de la Faune, mai 2008. http://www.mrnf.gouv.qc.ca/publications/forets/entreprises/strategie-developpement.pdf

source Gedi

« Le #schiste | La rupture de pensées », Marc Jeannotte (8 septembre 2010) http://www.generationdidees.ca/idees/le-schiste-la-rupture-de-penses/

« Entre le parc des Laurentides et le pont Jacques-Cartier… », Caroline Morin, Génération d’idées, volume 1, numéro 5, automne 2009, p.16. http://www.generationdidees.ca/idees/entre-le-parc-des-laurentides-et-le-pont-jacques-cartier%E2%80%A6/

« Le principe du poisson », Michel Thisdel, Génération d’idées, volume 1, numéro 5, automne 2009, p.17. http://www.generationdidees.ca/idees/le-principe-du-poisson/

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état des lieux

Pertes d’emplois dans les secteurs forestiers ou manufacturiers, échec de grands projets : le Québec souffre-t-il, comme certains le prétendent, de déclin et d’immobilisme ? Ou plutôt, comme on peut le voir à travers ses multiples initiatives locales, ses entreprises d’économie sociale, ses PME misant sur l’innovation et sa résilience à la récente crise économique, est-il à l’avant-garde d’une autre écono-mie ? La question sous-jacente de ce débat revient peut-être à revoir le modèle du développement économique au Québec.

La stratégie de développement économique du Québec, énoncée en 2005, a pour objectif de « favoriser la prospérité et la création de richesse pour les Québécois »1. Or, cette vision du développe-ment économique est basée sur la mesure de la richesse, souvent calculée en fonction du produit intérieur brut ou du revenu par habi-

tant. Certains la remettent en cause2 puisqu’elle ne considère que les flux monétaires, excluant ainsi des activités comme le bénévolat et en incluant d’autres comme la décontamination ou la fabrication d’armes. De plus, ce type de mesure ne prend pas en compte les disparités de revenus existants dans la société.

Au-delà de ces considérations idéologiques, il va sans dire que le maintien et le développement d’entreprises et d’emplois de toutes sortes au Québec sera mis à l’épreuve dans les prochaines années : concurrence accrue des pays émergents, difficulté d’assurer la relève dans un contexte de vieillissement de la population, déclin de certaines industries régionales, apparition accélérée de nouvelles technologies… Comment le Québec tirera-t-il son épingle du jeu dans ce contexte ?

assurerl’avenirtrouver le ou les ModÈlesde développeMent éconoMiquepour le québec

boMbardier. cirque du soleil. quartier international de Montréal. des synonyMes de fierté, d’investisseMents et d’eMplois. dans un contexte de plus en plus Mondialisé et coMpétitif, réitérer et Multiplier ce type de réussites éconoMiques constituera un défi à la Mesure de la nouvelle Génération.

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des solutions à portée de la Main

• Miser sur le potentiel des petites entreprises et initiatives locales ? Les citoyens, organismes, institutions et entreprises d’une ville, d’un village ou d’un quartier sont plus à même de connaître les forces et les opportunités de développement de leur milieu, ainsi que l’ont prouvé des communautés comme Saint-Camille3 ou Rosemont4.

• Renforcer le soutien aux entrepreneurs ? Que ce soit lors du démarrage, de la gestion ou de l’expansion, nombreux sont les défis qui parsèment le développement d’une entreprise ou d’un projet.

• Revoir certains mécanismes décisionnels encadrant le dével-oppement de projets ? Il importe de considérer leurs coûts et retombées économiques, environnementales et sociales de façon globale, le tout, sans que cela devienne un frein à l’implantation de projets intéressants.

• Faire participer plus activement les citoyens au débat ? La réunion de citoyens et intervenants de tous horizons peut amener à sortir de sa zone de confort pour trouver des solutions novatrices.

• Faciliter le retour des jeunes en région ? Les jeunes diplômés pourront y mettre à contribution leur expertise et leurs idées pour réaliser des projets et donner un élan à la revitalisation de ces villes et villages.

• Modifier nos indicateurs de développement ? Plusieurs acteurs, dont l’UNESCO, ont proposé des alternatives au PIB qui tiennent compte de plusieurs facteurs pour mesurer le développement.

• Miser sur le mentorat ? Plusieurs jeunes entrepreneurs dénoncent l’absence de mentors et de réseaux pour amener la PME québé-coise au prochain niveau.

1 « L’Avantage québécois : Stratégie gouvernementale de développement économique », Ministère du Développement économique, Innovation et Exportation, 2005. www.avantagequebecois.com

2 Reconsidérer la richesse. Mission “Nouveaux facteurs de richesse“, Patrick Viveret, 2002, http://sceco.univ-poitiers.fr/archives_actualites/Richesse_rapportViveret.pdf

3 Municipalité canton de Saint-Camille, historique, www.saint-camille.ca/visiteurs/historique

4 Technopôle Angus, historique, www.technopoleangus.com/fr/historique

source Gedi

« Des réseaux improbables pour mieux imaginer la ville », Joël Thibert, 28 octobre 2009. www.generationdidees.ca/idees/des-reseaux-improbables-pour-mieux-imaginer-la-ville/

« Le principe du poisson », Michel Thisdel, 29 octobre 2009. www.generationdidees.ca/idees/le-principe-du-poisson/

« L’économie est une chose trop sérieuse pour être confiée aux hommes d’affaires », Marc Saindon, 14 septembre 2010. www.generationdidees.ca/idees/lconomie-est-une-chose-trop-srieuse-pour-tre-confie-aux-hommes-daffaires/

« L’immobilisme économique québécois devant les grands projets : suis-je mégalomane ? », Jean David Tremblay-Frenette, Génération d’idées, volume 1, numéro 1, été 2008, p.7.

Ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation, www.mdeie.gouv.qc.ca

Fondation de l’entrepreneurship, www.entrepreneurship.qc.ca

Corporations de développement économique communautaire, www.lescdec.qc.ca/

Association des centres locaux de développement, www.acldq.qc.ca

Réseau des SADC et CAE, www.reseau-sadc.qc.ca

Groupe SECOR, www.groupesecor.com/fr/

L’annuaire du Québec 2007 : Le Québec en panne ou en marche?, sous la direction de Michel Venne et Miriam Fahmy, Institut du nouveau monde, disponible sur Google Livres, books.google.ca

sources externes

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état des lieux

L’agriculture et l’alimentation au Québec ont vécu dans les dernières années de très nombreux bouleversements. Baisse des revenus agricoles, endettement sans précédent des agriculteurs, montée importante de la détresse psychologique, difficulté d’accès aux marchés, pression accrue du commerce mondial, l’agriculture québé-coise est actuellement en crise1. Résultats : le nombre de fermes et la superficie totale des fermes ont respectivement diminué de 75 % et 46 % dans les cinquante dernières années2, et la relève se fait rare au sein de la génération Y.

Au Québec, on dénote une baisse significative du nombre de fermes. En 2001, il avait 32 139 fermes et en 2006, il avait 30 675 fermes au Québec1. Les fermes s’agrandissent puisqu’en 2001, une ferme moyenne possédait 263 acres tandis qu’en 2006, celle-ci était consti-tué de 279 acres2. Les exploitants de ces fermes vieillissent puisqu’en moyenne un exploitant avait 47,0 ans en 2001 et en 2006, 49,3 ans3. De plus en plus, on dénote la disparition des fermes familiales, les fermes laitières et la scission, puisque la ferme typique moyenne au Québec va disparaître au fil du temps et ne faisant que laisser sur son passage les petites et les grandes fermes4.

Tout de même, les fermes ont su faire preuve d’audace et de carac-tère pour résister aux multiples crises (alimentaires et économiques). Par contre, à l’avenir, ils devront être des leaders pour résister à la concurrence mondiale et être plus compétitifs. Ce n’est pas néces-sairement en étant une très grande entreprise qu’on peut être plus compétitif. Plusieurs se fient sur le gouvernement pour assurer leur pérennité, par l’entremise notamment de l’Assurance stabilisation

des revenus agricoles (ASRA) et de l’assurance-récolte5. Les petites entreprises ont la possibilité quant à elles de donner une valeur ajoutée à leurs produits, par exemple par les produits d’appellation contrôlée ou les produits de niche.

Pour compléter le tableau, l’industrie fait de plus en plus face à un changement de mentalité de la part de la société et des consom-mateurs, qui expriment davantage leurs préoccupations et leurs exigences à l’égard de l’environnement et de la santé, interpellant directement l’agriculture et l’agroalimentaire.

D’un autre côté, l’obésité est un phénomène en croissance au Québec. En effet, de 1987 à 2003, la proportion de Québécois souf-frant d’embonpoint ou d’obésité est passée de 35,5 % à 47,1 %3. Or, ce problème a plusieurs répercussions tant sur le plan des coûts qu’il engendre que simplement du point de vue de la santé des gens. Plusieurs habitudes alimentaires sont pointées du doigt quand aux causes de cette situation : augmentation de la dépendance à la restauration, tant la restauration rapide que la restauration plus haut de gamme et les plats préparés, grande consommation d’aliments à haute teneur énergétique et à faible valeur nutritive, consommation abusive de boissons gazeuses et de jus sucrés, etc. Parallèlement, la qualité des aliments achetés dans les supermarchés soulève aussi des interrogations, que ce soit sur le plan de la valeur nutritionnelle des produits importés de loin ou ayant subi des transformations impor-tantes, sur l’existence d’organismes génétiquement modifiés ou sur l’ajout de divers produits de conservation, coloration ou autre, partic-ulièrement dans le contexte où la réglementation sur les produits chimiques varie énormément d’un pays à l’autre.

du chaMp à notre assiettealiMentation et aGriculture au québec : plusieurs défis de taille

des plats transforMés iMportés à l’aGriculture bioloGique québécoise, la chaîne aliMentaire peut passer par de Multiples cheMins, qui entraînent des effets forts différents : obésité, décroissance du noMbre de ferMes, iMpact sur l’environneMent, Mais aussi, et de plus en plus, solidarité entre consoMMateurs et producteurs.

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des solutions à portée de la Main

Manger plus sainement, soutenir le développement des régions, favoriser notre autonomie alimentaire, les raisons sont nombreuses pour modifier notre façon produire et consommer nos aliments. Quelques idées ont déjà été émises à cet effet, en voici quelques-unes.

• Rendre les produits locaux plus accessibles? En amenant les chaînes d’alimentation à acheter local, en rendant les produits locaux plus visibles, en diminuant le prix relatif, notamment par une taxe à l’importation qui serait redistribuée aux producteurs, en favorisant le développement de liens commerciaux entre les institutions d’enseignement et les producteurs locaux, en misant sur l’achat directement des producteurs via le Web... les façons ne manquent pas pour faciliter la présence des produits québécois dans nos assiettes.

• Améliorer l’étiquetage des produits alimentaires? Comme cela a été fait pour la valeur nutritionnelle et les ingrédients, avoir des normes gouvernementales plus complètes pour indiquer la prov-enance des produits ou la présence d’OGM.

• Réintroduire davantage l’agriculture en milieu urbain? Notam-ment en assouplissant les lois municipales pour favoriser les jardins sur les toits, murs, balcons, cours, ruelles, ainsi que les ruches, poules, arbres fruitiers, etc.

• Poursuivre la professionnalisation du secteur agroalimentaire? Mieux outiller le secteur sur les plans technique, administratif et entrepreneurial, entre autres par de la recherche, du développe-ment et de la formation.

• Favoriser et accompagner la relève? Par des mesures ciblées, attirer et accompagner la relève de toutes provenances dans la reprise d’exploitations agricoles et d’entreprises agroalimentaires.

• Protéger davantage le territoire agricole? En modernisant et en resserrant l’application de la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles.

• Améliorer et diversifier la production agricole? En élargissant la diversité de produits cultivés, transformés et consommés, en misant sur la valeur ajoutée, les spécificités du territoire et les produits de niche et du terroir et en développant la production biologique.

• Aider les entreprises dans l’innovation pour créer de la valeur ajoutée dans les produits québécois? Pourrait-on créer un programme de services-conseils aux entreprises pour qu’elles maxi-misent leurs revenus?

• L’ASRA et l’assurance-récolte servent-elles à financer des entre-prises non-rentables? Ces deux programmes étaient excellents lorsqu’ils ont été mise sur pied dans les années 70-80 pour permettre que l’agriculture prenne de l’essor. Maintenant que l’agriculture a pris la place qui lui revenait au Québec, ces programmes devi-ennent-ils désuets? Devraient-ils être éliminés? Devraient-ils être modifiés?

• Se doter d’une politique de souveraineté alimentaire? En priori-sant cet enjeu et en le dotant d’une vision intégrée, cela pourrait permettre de relancer plusieurs régions, tout en diminuant la dépendance du Québec à l’égard de la nourriture importée.

• Améliorer l’affichage dans les restaurants? Les chaînes de restau-ration pourraient être obligées de par la loi d’afficher pour chacun de leur plats le nombre de calories et le sodium de manière à mieux informer les clients.

• Instaurer une taxe spéciale sur les ventes de produits type “fast food”? Cela pourrait cibler certains types de restaurants, comme McDonald’s, ou des produits spécifiques comme les boissons gazeuses.

• Améliorer et multiplier les banques alimentaires? En les dotant d’aliments représentatifs du guide alimentaire, en les étendant à toutes les villes et régions.

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1 « Agriculture et agroalimentaire : assurer et bâtir l’avenir », Rapport de la Commission sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire québécois, 2008. lhttp://www.caaaq.gouv.qc.ca/userfiles/File/Dossiers%2012%20fevrier/RapportFr_haute.pdf

2 « Un portrait statistique de l’agriculture, Canada et provinces : années de recensement 1921 à 2006 », Statistiques Canada. http://www.statcan.gc.ca/pub/95-632-x/2007000/4129762-fra.htm#i

1 http://www.statcan.gc.ca/pub/95-629-x/8/4124809-fra.htm

2 http://www.statcan.gc.ca/ca-ra2006/analysis-analyses/que-qc-fra.htm

3 http://www.statcan.gc.ca/pub/95-629-x/8/4124834-fra.htm

4 http://www.stat.gouv.qc.ca/donstat/econm_finnc/filr_bioal/indic_indus_bioal/ta5_1997-1998.htm; http://www.stat.gouv.qc.ca/donstat/econm_finnc/filr_bioal/indic_indus_bioal/ta5_2007-2008.htm

5 http://www.fadq.qc.ca/fileadmin/fr/cent_docu/docu_publ/stat/asrec/stat_annu/97.pdf

3 « L’excès de poids dans la population québécoise de 1987 à 2003 », Institut national de santé publique, Gouvernement du Québec, 2005. http://www.inspq.qc.ca/pdf/publications/420-PoidsQuebecois1987-2003.pdf

source Gedi

« Sans intermédiaire », Richard Gauthier, 23 octobre 2010.www.generationdidees.ca/idees/sans-intermdiaire/

« Se mettre à table : se nourrir, dialoguer, agir ! », Pascal Cyr, 4 août 2010.www.generationdidees.ca/idees/se-mettre-a-table-se-nourrir-dialoguer-agir/

« Nourrir le Québec », Jonathan Charlebois, 29 octobre 2009.www.generationdidees.ca/idees/nourrir-le-quebec/

Remue-GEDI : « Aménagement urbain et transports », Longueuil, 17 mars 2010.www.generationdidees.ca/remue-gedi/amenagement-urbain-et-transport/

Remue-GEDI, Institut du Nouveau Monde, Montréal, 12 août 2010.

« Se mettre à table ! Se nourrir, dialoguer, agir ! Déclaration sur l’agroalimentaire et le développement du Québec », Institut du Nouveau Monde, 2010. https://www.inm.qc.ca/nos-actions-mainmenu-107/les-idees-des-jeunes-sur-lagroalimentaire.html Commission sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire québécois, www.caaaq.gouv.qc.ca

Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, www.mapaq.gouv.qc.ca

Union des producteurs agricoles, www.upa.qc.ca

Coalition québécoise sur la problématique du poids, www.cqpp.qc.ca

Institut national de santé publique, www.inspq.qc.ca

« Un portrait statistique de l’agriculture, Canada et provinces : années de recensement 1921 à 2006 », Statistiques Canada. http://www.statcan.gc.ca/pub/95-632-x/2007000/4129762-fra.htm#i

sources externes

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état des lieux

Dans la foulée de la publication du Rapport Parent en 1963-64, le Québec se dote pour la première fois d’un ministère de l’Éducation et crée un réseau d’écoles publiques, puis de CÉGEPs, accessible à tous, visant la démocratisation de l’enseignement supérieur, qui jusqu’alors, par le truchement des collèges classiques, était la chasse gardée de l’élite sociale, économique et politique1. Désormais, le droit à la meilleure éducation pour tous est reconnu et enchâssé dans la Loi sur l’instruction publique. Pourtant, selon le nouveau système mis en place à l’époque, unique au Canada, voire en Amérique du Nord, l’école privée ne disparaît pas : on lui impose plutôt l’enseignement du même programme que celui des écoles publiques, alors que l’État offre aux établissements privés subventionnés un financement par élève équivalant à 60 % du montant alloué aux écoles du réseau public. Les collèges classiques sont donc convertis en écoles privées de niveau secondaire et collégial qui bénéficient d’un financement public, tout en exigeant le paiement de frais de scolarité et en main-tenant des critères d’admissibilité souvent basés sur les performances scolaires de l’élève. Au cours des années, de nouvelles écoles privées sont créées, effet de la popularité grandissante de l’enseignement privé en particulier auprès de la classe moyenne (on assiste à une augmentation de 10,6 % de la fréquentation du réseau privé entre 1997-98 et 2003-042). Ainsi, en 2006-07, on trouvait 412 établisse-ments d’enseignement privé au Québec, contre 2858 établissements publics (niveaux primaire, secondaire et collégial)3. 12 % des élèves du secteur régulier au primaire et au secondaire étaient inscrits à l’école privée; une proportion qui grimpe à 22 % si on ne tient compte que du secondaire4. En 2004-05, le Québec versait 375 millions de dollars

aux écoles privées (niveaux préscolaire, primaire et secondaire) et finançait le transport pour 30 000 élèves de ce réseau5.

Par ailleurs, particulièrement depuis le début de la décennie 90, en grande partie en réaction à la progression de l’enseignement privé et pour en réduire la capacité d’attraction, se développent dans le réseau public des écoles à projets particuliers, tels sport-études, art-études, programme international, concentration anglais, de même que des groupes pour les élèves doués, avec des critères de sélection fondés sur la performance scolaire6. Cette tendance à la performance se reflète dans la publication annuelle du palmarès des écoles par le magazine L’actualité, dont les répercussions se font sentir dans l’ensemble des réseaux public et privé. Il se développe ainsi un esprit de concurrence entre les réseaux et les écoles, qui tentent tous de séduire les parents et attirer les meilleurs élèves7.

Certains remettent en cause le financement public des écoles privées8. D’autres s’attaquent aux programmes particuliers mis en place dans le réseau public9. Dans un cas ou l’autre, on critique l’élitisme des politiques en cause, arguant que l’école devrait plutôt favoriser l’intégration du plus grand nombre et offrir des chances égales à tous. La sélection des élèves par les écoles privées et les programmes spécifiques résulte en l’« écrémage » des classes régu-lières, où les cas s’alourdissent, alors que les ressources manquent. Ces critiques sont à leur tour taxées de défendre des théories égali-taristes passéistes et de négliger les besoins des élèves qui ont des facilités d’apprentissage, ou encore d’être partisans du nivellement par le bas10.

élitisMeà l’écolequel ModÈle pour le québec?

le québec est unique au canada en ce sens qu’il est le seul à subventionner publiqueMent un réseau d’écoles privées, dont plusieurs sont confessionnelles. parallÈleMent, se dévelop-pent dans le réseau public depuis les années 90 des proGraMMes et écoles à proJet particu-lier (art-études, sport-études, écoles internationales, douance, etc.), de sorte que les class-es réGuliÈres se retrouvent avec une plus Grande concentration de cas probléMatiques. coMMent assurer l’équilibre entre la recherche de l’excellence dÈs l’enfance et le Maintien d’une diversité porteuse d’inclusion dans les classes ?

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des solutions à portée de la Main

Quelques alternatives pour susciter la réflexion :

• Faut-il abolir le financement public des écoles privées11? On suggère de procéder graduellement, ce qui pourrait entraîner selon certains un transfert d’environ la moitié de la clientèle du privé au réseau public, emmenant avec elle le financement12. Un tel transfert engendrait-il par contre un manque à gagner pour l’État; le finance-ment de chaque élève inscrit à l’école privée étant égal à 60 % de celui offert au public : comment combler ce trou?

• Faut-il remplacer le financement directement aux écoles par un système de crédits d’impôts pour les frais de scolarité aux parents, ou encore par des subventions versées directement à tous les parents québécois, applicables tant au public qu’au privé, selon le modèle des « school vouchers » qui se dével-oppe maintenant aux États-Unis13? Il s’agit pour les partisans d’une telle réforme de la meilleure façon de redonner le contrôle de l’éducation aux parents, plutôt qu’aux bureaucrates. Comment implanter alors un tel système sans le rendre trop onéreux ou diffi-cile à administrer? Comment aussi s’assurer que le choix offert soit réel pour tous, et non pas pour les seuls parents qui peuvent se permettre d’envoyer leurs enfants étudier dans un autre quartier ou une autre ville?

• Doit-on interdire les programmes particuliers, de façon à encour-ager une plus grande hétérogénéité des groupes d’élèves? Il s’agirait alors de valoriser autrement la réussite, en encourageant l’entraide et l’échange entre élèves présentant des facilités et diffi-cultés d’apprentissage. Ce modèle est-il réaliste, compte tenu du chemin parcouru?

• Au contraire, devrait-on encourager le développement des programmes particuliers dans le plus grand nombre d’écoles publiques possible? Serait-ce une voie d’avenir pour le public, afin d’arrêter l’hémorragie vers le privé? Après tout, on consacre temps et ressources aux élèves en difficulté. Pourquoi alors ne pas consacrer autant d’énergie à ceux qui présentent tôt des talents évidents, que ce soit en science, en art, en sport, ou autre? S’agit-il d’ « écrémage », qui mène à une désolidarisation de la société, ou une façon de s’assurer collectivement que les éléments les plus talentueux atteignent leur plein potentiel de développement?

• Doit-on imposer aux écoles privées l’obligation d’accepter des élèves ayant des difficultés d’apprentissage, ou encore inter-dire les examens d’admission? Il s’agirait alors de permettre à tous, peu importe leurs forces et faiblesses, d’avoir accès à l’école privée, en autant qu’ils puissent acquitter les frais exigés. Toutefois, les ressources requises pour accueillir les élèves avec des troubles d’apprentissage font souvent défaut dans le réseau privé : qui devrait alors financer les ressources additionnelles requises?

1 Guy Rocher, « Un bilan du Rapport Parent : vers la démocratisation » (2004) : http://classiques.uqac.ca/contemporains/rocher_guy/bilan_rapport_parent/bilan_rapport_parent.pdf

2 Agora, « Québec doit mettre fin au financement public des écoles privée », Le Devoir, 30 mars 2005 : http://www.ledevoir.com/non-classe/78115/agora-quebec-doit-mettre-fin-au-financement-public-des-ecoles-privees

3 Institut de la statistique du Québec : http://www.stat.gouv.qc.ca/publications/referenc/quebec_stat/con_edu/con_edu_2.htm

4 Institut de la statistique du Québec : http://www.stat.gouv.qc.ca/publications/referenc/quebec_stat/con_edu/con_edu_3.htm

5 Agora, « Québec doit mettre fin au financement public des écoles privée », Le Devoir, 30 mars 2005 : http://www.ledevoir.com/non-classe/78115/agora-quebec-doit-mettre-fin-au-financement-public-des-ecoles-privees

6 Jacques Tondreau, conseiller CSQ, « Diversifier sans sélectionner : le défi de l’école publique », Options CSQ no. 22 : http://www.csq.qc.net/sites/1676/options/opt-22/p41.pdf

7 Danielle Stanton, « L’effet palmarès », L’actualité, 22 octobre 2008 : http://www.lactualite.com/20081022_142529_15840

8 Agora, « Québec doit mettre fin au financement public des écoles privée », Le Devoir, 30 mars 2005 : http://www.ledevoir.com/non-classe/78115/agora-quebec-doit-mettre-fin-au-financement-public-des-ecoles-privees

9 Jacques Tondreau, conseiller CSQ, « Diversifier sans sélectionner : le défi de l’école publique », Options CSQ no. 22 : http://www.csq.qc.net/sites/1676/options/opt-22/p41.pdf

10 Joseph Facal, « Le faux progrès », Le blogue de Joseph Facal, 22 octobre 2009 : http://www.josephfacal.org/le-faux-progres/

11 Sondage commandé par la Fédération autonome de l’enseignement : http://www.lafae.qc.ca/utilisateur/documents/Sondage%20SPEP%202010.pdf

12 Agora, « Québec doit mettre fin au financement public des écoles privée », Le Devoir, 30 mars 2005 : http://www.ledevoir.com/non-classe/78115/agora-quebec-doit-mettre-fin-au-financement-public-des-ecoles-privees

13 Site web de School Choices : http://www.schoolchoices.org/roo/vouchers.htm

source Gedi

Marc-André Ouellette, « Inspirer pour moins décrocher », 30 septembre 2010 : http://www.generationdidees.ca/idees/inspirer-pour-moins-dcrocher/

Olivier Bégin-Caouette, « L’internationalisation de l’éducation fondamentale : un passage obligé pour le 21e siècle », 15 août 2010 : http://www.generationdidees.ca/idees/linternationalisation-de-lducation-fondamentale-un-passage-oblig-pour-le-21e-sicle/

Olivier Bégin-Caouette, « Pour une éduction post-moderne au Québec », 15 août 2010 : http://www.generationdidees.ca/idees/pour-une-ducation-post-moderne-au-qubec/

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état des lieux

Les Québécois font de moins en moins confiance à leurs politiciens. La situation est telle qu’elle semble avoir atteint un point de non-retour. Selon un sondage Angus Reid réalisé pour le compte du journal La Presse à l’été 20101, « 85 % des Québécois disent qu’ils font peu ou pas du tout confiance » aux politiciens et « près de 9 électeurs québécois sur 10 se disent «découragés ou rebutés» par les politiciens. » Un sondage réalisé exclusivement auprès des jeunes par la maison CROP en 2007 montre que 0 % d’entre eux fait « beau-coup confiance » aux politiciens. On parle d’une majorité claire, voire accablante.

Cette méfiance trouve sa source dans un amalgame complexe de causes dont les plus évidentes sont les récents scandales, alléga-tions de corruption et de collusion en tout genre. Depuis l’affaire Mulroney-Schreiber jusqu’à la Commission Bastarache, en passant par les allégations de relations douteuses entre les élus municipaux et des entrepreneurs en construction à Montréal, tous les niveaux de gouvernement semblent touchés. Bien que le gouvernement Charest se trouve actuellement dans l’oeil de l’ouragan, il ne faut pas oublier que l’administration Tremblay et celle de Paul Martin ont, elles aussi, connu semblables traversées du désert à leurs heures.

Les effets de la maladie sont nombreux. Les taux de participation aux élections tant municipales que provinciales et fédérales sont prop-rement anémiques. À titre d’exemple, le taux de participation aux dernières élections provinciales (57,3 %) était le plus faible enregistré

depuis... 1927 ! Autre effet, les dons aux différents partis politiques provinciaux sont en chute libre et ont atteint cette année leur plus bas niveau en 7 ans2. Ces deux conséquences sont les plus large-ment citées, mais d’autres, latentes et plus insidieuses, sont tout aussi dangereuses.

des solutions à portée de la Main

• Réformer le mode de scrutin ? Un vote pour le Parti vert ou pour Québec solidaire, ça ne vaut rien ? Certains électeurs aimeraient voir les partis politiques pour lesquels ils votent prendre un peu plus de place à l’Assemblée nationale. Question de redonner une valeur au vote de tous les citoyens, devrait-on introduire une forme de proportionnalité dans le vote ?

• Réformer le financement des partis politiques ? Les politici-ens semblent redevables à ceux qui ont rempli leur caisse électorale et qui leur ont permis d’être élus : pourrait-on réformer la loi sur le financement des partis afin de mettre un terme au retour d’ascenseur ?

• Mieux comprendre la démocratie et le devoir citoyen ? Les jeunes ne votent plus. Sont-ils désabusés ou simplement inconscients de l’importance du geste ? Des cours d’éducation à la citoyen-neté dans les écoles, un guide du citoyen ou des portes ouvertes à l’Assemblée nationale pourraient-ils aider à renverser la vapeur ?

un chantierd’enverGurerestaurer la confiance des québécois envers leurs politiciens

le découraGeMent voire la Méfiance ou MêMe le « cynisMe » des québécois à l’éGard de leur classe politique et de leurs institutions déMocratiques est palpable. plusieurs actions pourraient contribuer à inverser la tendance. survol.

25

• Améliorer l’accès et le partage de l’information ? Pour dévelop-per un esprit critique et favoriser la responsabilisation, les citoyens doivent avoir accès à une information de qualité et diversifiée. Miser sur les différents outils du Web, sur des petites assemblées citoy-ennes ou sur un comité indépendant de révision des programmes électoraux pourrait-il aider ?

• Élire un plus grand nombre de nos décideurs ? Du Sénat au premier ministre, en passant par les ministres, le lieutenant-gouver-neur et le président de l’Assemblée nationale, plusieurs de nos décideurs sont nommés par le parti au pouvoir ou la monarchie. Permettre aux citoyens de les élire leur donnerait-il plus de contrôle sur leur démocratie ?

• Renforcer les pouvoirs du vérificateur général ? En étendant et en appuyant mieux son action, pourrions-nous limiter les débâcles dans notre administration publique ? Un code d’éthique et déon-tologique, ou un « conseil des sages », élu pour surveiller nos élus, pourraient-ils aussi aider ?

• Réformer la loi sur le lobbyisme ? Les lobbies de toutes sortes ont-ils trop de pouvoir et empêchent-ils les élus de prendre les bonnes décisions ? Pourrait-on modifier la loi sur le lobbyisme afin de mettre un terme à cela ?

• Revoir le fonctionnement du parlement ? L’Assemblée nationale est devenue le symbole des errances de notre système politique. Les élus font tout pour esquiver les questions, usent de faux argu-ments et d’insultes et misent sur la partisanerie plutôt que les idées. Pourrions-nous les forcer à répondre réellement aux questions et à mieux travailler ensemble ?

• Forcer un rapprochement entre le peuple et les élus ? Les élus ont perdu le contact avec la population. Les électeurs ne sentent plus le lien qui les unit à leurs représentants. Devrait-on inciter les politiciens à être plus disponibles dans leurs circonscriptions et à rendre des comptes régulièrement à leurs électeurs ?

• Rapprocher la démocratie des citoyens ? En décentralisant les pouvoirs vers les régions, en permettant aux citoyens d’exprimer en tout temps leurs idées d’amélioration de la législation, en permet-tant les initiatives populaires ou même en allant vers un modèle autre que le modèle représentatif, permettrait-on aux citoyens de prendre directement part aux décisions qui les concernent ?

• Revaloriser le rôle du député ? À l’exclusion des postes minis-tériels, les rôles parlementaires semblent avoir passé leur jour de gloire. Devrait-on leur donner plus de pouvoir afin de redorer leur blason et attirer de grands noms en politique ? Cette décentralisa-tion devrait-elle se faire au détriment du Premier ministre ? Du parti au pouvoir ? Les députés devraient-ils voter pour élire les différents postes parlementaires ?

• Augmenter l’imputabilité du gouvernement ? Le déclenchement d’élections est la prérogative du gouvernement. Devrait-elle être davantage partagée avec les partis de l’opposition ? De nouveaux votes de confiance devraient-ils être introduits ?

• Une loi constitutionnelle québécoise ? Une loi constitutionnelle prévoit les grandes lignes du système démocratique d’un Etat. Adopter une constitution permettrait aux citoyens québécois d’instituer des changements dans le système démocratique et également de mettre ces réformes à l’abri de changements oppor-tunistes et intéresses ultérieurs, de par le caractère quasi immuable d’une constitution.

1 « Les politiciens n’inspirent pas confiance », Katia Gagnon, cyberpresse.ca, 7 mai 2010. http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-quebecoise/201005/07/01-4278043-les-politiciens-ninspirent-pas-confiance.php

« Les électeurs du Québec sont découragés, rebutés, désabusés », Katia Gagnon, cyberpresse.ca, 7 mai 2010.

http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-quebecoise/201005/06/01-4277983-les-electeurs-du-quebec-sont-decourages-rebutes-desabuses.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_vous_suggere_4278043_article_POS1

2 « Dons aux partis politiques – une chute inquiétante », Josée Boileau, ledevoir.com, 28 juin 2010. http://www.ledevoir.com/politique/quebec/291648/dons-aux-partis-politiques-une-chute-inquietante

source Gedi

Plus de vingt textes et trois Remue-GEDI traitent de cette question centrale. En voici quelques-uns :

« La mort du représentatif », Marc Jeannotte, 27 août 2010. http://www.generationdidees.ca/idees/la-mort-du-reprsentatif/

« Des réformes au service de l’idéal démocratique », Alexandre Charest, 8 juin 2010.http://www.generationdidees.ca/idees/des-reformes-au-service-de-lideal-democratique/http://www.generationdidees.ca/idees/la-reforme-du-mode-de-scrutin-au-quebec/

« Le chemin de la démocratie », Vincent Bolduc, 26 août 2010.http://www.generationdidees.ca/idees/le-chemin-de-la-dmocratie/

Remue-GEDI : « Comment rétablir la confiance du public envers les politiciens ? », Montréal, 22 juillet 2010.http://www.generationdidees.ca/remue-gedi/retablir-la-confiance-du-public-envers-les-politiciens/

Paul St-Pierre Plamondon, « Des jeunes et l’avenir du Québec : les rêveries d’un promeneur solitaire », Editions Les Malins, 2010.

26

état des lieux

Noyé dans une mer anglophone et disposant d’un trop petit marché pour être rentable, on constate que la culture et son financement soulèvent de nombreuses questions au Québec. En plus des réflex-ions traditionnelles sur l’importance de la culture comme vecteur d’expression de la différence culturelle du Québec, il convient d’aborder la question de l’identité culturelle au sens large. Par exemple, quelles sont les conséquences de la mondialisation sur les cultures spécifiques des nations et des communautés ? Peut-on envisager une culture globale et unique ? La guerre mondiale des contenus culturels est d’ores et déjà déclarée1. Quel est le rôle de la mémoire historique sur le développement de la culture locale ? Doit-on s’inquiéter de la démolition de témoins de notre patrimoine culturel, comme plusieurs églises par exemple ?

La marchandisation de l’art et le rôle des technologies dans la redéfi-nition des médiums d’expression culturelle, entre autres, doivent aussi être abordés. Y a-t-il une différence entre culture et divertissement à l’heure de la multiplication des activités et produits culturels ? Simon Brault, dans son livre Le facteur C2, mentionne que « l’étiquetage des produits culturels tient ainsi de moins en moins la route ».

Comment expliquer que certains produits culturels s’exportent bien alors que d’autres échouent ? L’art diffusé par les moyens de communication modernes est-il un art s’adressant aux grandes masses pour répondre à leurs goûts et uniformiser leurs attentes ? L’art peut-il survivre à la gratuité ? Chris Anderson, le rédacteur en

chef du magazine Wired, a écrit un livre entier sur la question où son propos est qu’on ne pourra échapper à la gratuité dans la majorité des domaines3.

Récemment, on rapportait que les entreprises culturelles voyaient leur marché saturer4 et qu’après 50 ans d’efforts au sein de pays industrialisés afin de rendre la culture plus accessible, cela n’avait pas nécessairement conduit à un accroissement de la demande. En 2006-2007, le fédéral a investi 47 % du total budgétaire de la culture au Québec avec 1,3 G$, suivi du gouvernement provincial avec 35 %, soit 978 M$. Les municipalités ferment la marche avec 18 %, totalisant 507 M$5.

De plus, la dernière étude du Ministère de la Culture, des Commu-nications et de la Condition féminine sur les habitudes culturelles des Québécois6 démontre que les jeunes font preuve de peu de fréquentation culturelle institutionnelle, bien que la majeure partie du financement soit dirigée vers les arts classiques. Quel rôle les instances publiques peuvent-elles jouer ? Peut-on innover en termes de financement de l’innovation culturelle ?

la culture dans tous ses étatsde la culture coMMe valeur nationale ou Glissade vers le siMple divertisseMent ?

vache sacrée ou enfant pauvre ? les québécois ont décidé depuis de noMbreuses années de soutenir financiÈreMent la culture qui est l’expression publique de notre « différence ». auJourd’hui, ce doMaine – qui est une iMportante source d’eMplois et de fierté nationale – est souMis à toutes sortes de défis.

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des solutions à portée de la Main

• Valoriser la culture comme outil de construction de l’identité ? Remettre au premier plan l’enseignement de l’histoire et des fondements historiques de la culture au sein du cursus scolaire. L’interculturalisme doit aussi intégrer l’apport des Premières Nations.

• Développer l’individu par l’apprentissage de la culture ? Le développement identitaire et éducatif est intimement lié au contact avec la culture. Élever la culture et la créativité qui y est reliée au rang de valeur nationale devrait constituer une priorité.

• Réduire le coût d’accès à la culture classique ? Une solution pour-rait résider dans le fait de tarifer les œuvres dites « classiques » au prix du populaire.

• Financer l’art émergent tout comme l’art classique ? Afin d’adapter le produit culturel à un public diversifié allant de retrai-tés aux jeunes, il faut trouver de nouveaux moyens de financement. Ne pourrait-on pas songer au développement d’une industrie du capital de risque culturel comptant sur un fonds d’investissement financé plus largement par le secteur privé ?

• Créer de nouveaux programmes de développement de la relève ? Des programmes tels que ceux des Jeunes créateurs à la SODEC ou à l’ONF pourraient attiser l’intérêt de la relève pour la culture.

• Repenser nos priorités en matière de sauvegarde du patri-moine culturel ? On pourrait débattre par le biais des médias de la pertinence et de la justesse de la nouvelle définition du patri-moine culturel proposée au sein du livre vert du gouvernement du Québec, Un regard neuf7.

1 De la culture en Amérique, Frédéric Martel, Éditions Gallimard, 2006.

2 Le facteur C : l’avenir passe par la culture, Simon Brault, Éditions Voix parallèles, Montréal, 2009.

3 Free, The Future of a Radical Price, Chris Anderson, Copyrighted Material (Chris Anderson), 2009.

4 “Beyond Branding : Contemporary Marketing Challenges for Arts Organizations”, International Journal of Arts Management, vol. 12, no. 1, 2009, pages14-20.

5 « Dépenses publiques au titre de la culture : tableaux de données », Statistique Canada, 2006-2007. http://www.statcan.gc.ca/pub/87f0001x/87f0001x2010001-fra.pdf

6 « Enquête sur les pratiques culturelles au Québec – 6e édition », Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, 2010. http://www.mcccf.gouv.qc.ca/index.php?id=3355&tx_lesecrits_pi1[ecrit]=545&cHash=4822e2b942

7 « Un regard neuf sur le patrimoine culturel », Gouvernement du Québec, 2007. http://www.mcccf.gouv.qc.ca/index.php?id=3285

source Gedi

« Vers une indifférentiation de la culture ? », Noémie Dansereau-Lavoie, Génération d’idées, volume 1, numéro 1, p.9.

http://www.generationdidees.ca/magazines/sortir-des-rangs/

« Shakespeare et la gestion », Marc Saindon, 30 août 2010.http://www.generationdidees.ca/idees/shakespeare-et-la-gestion/

« L’art de naguère – pour une intégration de l’histoire aux méthodes de gestion », Marc Saindon, 14 août 2010.http://www.generationdidees.ca/idees/lart-de-nagure-pour-une-intgration-de-lhistoire-aux-mthodes-de-gestion/

« Pour le Québec justement ! », Anne-Marie Belley et Marie-Josée Parent, 2 août 2010.http://www.generationdidees.ca/idees/pour-le-quebec-justement/http://www.generationdidees.ca/idees/pour-le-quebec-justement/Remue-GEDI : « Quelle place pour l’expertise des jeunes dans l’espace public ? », 12 août 2010, Montréal.

Natalie Chapdelaine - Catherine Émond, Magazine GEDI sur la culture, à venir hiver 2011.

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état des lieux

Emmanuel Kant disait que « le beau est le symbole du bien moral »1. Espérons qu’il avait tort, car dans certains coins du Québec, la laideur semble avoir été érigée en valeur absolue. On ne compte plus les horribles boulevards de banlieue, les villages défigurés par des centres d’achats, les stationnements mal situés, les autoroutes bruyantes au bord de l’eau, les édifices de mauvais goût et les bunga-lows repoussants... Décidément, en matière de beauté, il y a place à amélioration. D’autant plus que nos collèges et universités produ-isent des centaines d’urbanistes, d’architectes et de designers de grand talent chaque année.

Lise Bissonnette, ancienne rédactrice en chef du Devoir, a récem-ment relancé le débat dans une entrevue accordée au magazine

L’Actualité2 : « Quand on arrive dans le Maine ou dans le Vermont, on se dit : C’est plus beau chez eux. On a laissé faire n’importe quoi au Québec... les gens essaient de réparer un peu les erreurs du passé. Je pense qu’il y aurait là un projet collectif et artistique extraordi-naire : redonner une beauté au Québec. »

Plusieurs nations à travers le monde accordent une grande impor-tance à la beauté de leurs villes et villages. Des règles très strictes sont mises en place afin de protéger les plus beaux coins de pays. Certains États et certaines communautés vont jusqu’à contrôler la couleur des bâtiments, leur hauteur maximale, le type de fleur qu’il est permis de planter et même les matériaux à utiliser pour construire une maison. Sans sombrer dans l’excès ou la démesure, pourrions-nous nous doter d’outils de contrôle plus forts en matière d’urbanisme et d’aménagement du territoire ?

la beauté du québecrevaloriser l’esthétique dans nos proJets de développeMent

pas de doute. le québec pourrait être plus beau. pour attirer plus de touristes ou siMple-Ment parce que vivre dans une belle ville ou un beau villaGe, c’est aGréable et c’est inspi-rant. tour de piste.

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1 Citation reprise du texte « La beauté, moteur de regénération sociale », Félix Gauthier, 29 octobre 2009. http://www.generationdidees.ca/idees/la-beaute-moteur-de-regeneration-sociale/

2 « Le flambeau aux jeunes », Roch Côté, lactualite.com, 9 juillet 2010. http://www.lactualite.com/culture/le-flambeau-aux-jeunes

source Gedi

« La beauté, moteur de regénération sociale », Félix Gauthier, 29 octobre 2009.http://www.generationdidees.ca/idees/la-beaute-moteur-de-regeneration-sociale/

« Spontanéité urbaine », Rami Bebawi et Tudor Radulescu, 28 octobre 2009.http://www.generationdidees.ca/idees/spontaneite-urbaine/

« Nos villes parlent de nous », Mélanie Joly, 29 octobre 2009.http://www.generationdidees.ca/idees/nos-villes-parlent-de-nous/

des solutions à portée de la Main

• Plus d’urbanistes et d’architectes paysagers au service des municipalités ? Les municipalités pourraient fournir plus de conseils aux citoyens et mieux contrôler leur développement.

• Des lois plus sévères en matière d’esthétique ? À l’image de plusieurs pays d’Europe, des lois très strictes en matière de couleur, d’aménagement paysager et de matériaux de construction pour-raient faire une différence majeure.

• Des nouvelles règles de zonage pour les centres d’achats et autres édifices qui défigurent le paysage ? Les grands centres d’achats, Wal-Mart, Maxi et consorts pourraient toujours être construits en périphérie des villes, loin de notre vue.

• Reconstruction des autoroutes plus loin des bords de mer ? La Gaspésie et la Côte-Nord sont littéralement saignées par des autoroutes, certes pittoresques, mais qui rendent difficile tout développement touristique ou de villégiature au bord de l’eau.

• Création d’un organisme indépendant chargé de considérer l’esthétique dans les grands projets de développement ? Un BAPE de l’esthétique pour les grands projets ? Des conseillers externes spécialistes qui pourraient formuler des recommandations simples et réalistes pour rendre les projets plus agréables pour l’oeil.

• Des normes plus sévères en matière de préservation du patri-moine ? Les églises, les fermes, les bâtiments antiques et autres objets de notre patrimoine « bâti » pourraient être mieux protégés.

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état des lieux

Beaucoup d’entre nous réclamons des alternatives à la voiture. Mais qu’est-ce qui pourrait prendre sa place, tant sur les routes que dans nos habitudes, en étant tout aussi pratique ? Tout compte fait, l’automobile est-elle vraiment efficace ? Tient-elle encore le haut du pavé comme solution de transport ?

La congestion routière coûte annuellement plus de 1,4 G$1 dans la seule région de Montréal. Et le transport routier est responsable d’une part importante des émissions de gaz à effets de serre (GES). D’ailleurs, le parc automobile nord-américain émet en moyenne 268,5g CO2/km, tandis qu’en Europe (27 pays) c’est 140,3g. À titre comparatif, un autobus Nova LFS (type le plus utilisé au Québec) émet 180g de CO2 / km5. Certains reprochent à l’automobile d’être une source de pollution sonore dans les zones où le trafic est lourd et constant.

La voiture peut être utilisée plus efficacement le covoiturage ou le partage de voiture (ex.Communauto) en sont de bons exemples.

Toutefois, d’autres moyens de transport s’offrent aussi à nous pour assurer nos déplacements : le métro, le tramway, l’autobus et le vélo. D’ailleurs, les statistiques le démontrent : les Québécois utilisent de plus en plus vers le transport en commun et la bicyclette 7 / 8 / 9 / 10.

Cela dit, l’usager semble dans les faits loin des priorités des sociétés de transport en commun. Afin d’assurer la croissance de cet acha-landage, certains groupes suggèrent à ces entreprises de s’inspirer du privé en développant leur connaissance de la clientèle : au-delà des horaires et des trajets, que recherche les utilisateurs ? Comment aller au-delà de ses attentes, ses préoccupations? Et du côté de l’image, elles pourraient développer la marque « transport collectif »4. Les citoyens réclament un investissement substantiel dans le dével-oppement de l’offre de services de transport en commun.

Après toutes ces considérations, beaucoup d’entre nous demeurons encore vivement attachés à notre « char »…

la fin du rÈGne autoMobileest-ce que le besoin “transport” peut se conJuGuer autreMent qu’avec la voiture en solo?

l’autoMobile ne peut plus coMpter sur l’affection et l’attrait indéfectibles dont elle béné-ficiait au teMps des « trente Glorieuses » : elle était alors syMbole de proGrÈs, prospérité et liberté. Maintenant, on elle consoMMe trop de carburant, pollue, conGestionne nos routes. à bord de quel(s) véhicule(s) prendrons-nous le viraGe vert ?

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des solutions à portée de la Main

• Optimiser les tâches confiées aux moyens de transport existants ?Peut-on penser, par exemple, qu’un taxi puisse transporter autre chose que des passagers, comme livrer des repas ? Ou encore offrir un service de type « taxi-bus » pour des plus petites municipalités 3 ?

• Instaurer des normes d’infrastructures de transport collectif selon la taille des villes : devrait-on obliger les villes à se doter de tels systèmes de transport ? Est-ce que l’aménagement d’un système de transport collectif devrait être obligatoire lors de réno-vation ou de réaménagement urbain, au même titre que certaines normes touchant l’éclairage, les aqueducs ? Peut-on imposer des voies réservées aux autobus, vélos ?11. Si on poursuit le développe-ment du métro, les stations doivent-elles être des monuments spectaculaires et dispendieux, ou simples efficaces et mieux inté-grées à leur environnement ?12.

• Comment assurer le financement des réseaux de transport collectifs ? Les taxes sont-elles la seule solution ? Des participants à un Remue-GEDI suggèrent des tarifs régressifs pour financer un équipement spécifique (e.g. une ligne de train); augmenter le coût d’utilisation d’une voiture (exemple du bonus-malus asso-cié à l’émission de CO2); le retour des péages sur nos routes; adapter le coût du transport collectif ou des tarifs selon l’heure et l’achalandage du réseau12

• La ville doit-elle s’adapter afin de faire de la place aux autres formes de transport ? Comme l’établissement de zones piéton-nières où pourrait s’articuler des activités de rue (ex. kiosque de chocolat chaud l’hiver); transformer le transport scolaire et le rendre collectif à l’ensemble des citoyens; développer des axes de trans-port efficaces et fréquents autour de pôles d’intérêts comme les centres commerciaux, rues commerciales, parcs industriels, écoles/cégeps; adapter des applications (ex. Google Map) afin que le citoyen ait un accès facile à une combinaison de transport offert dans sa localité12. il d’ « écrémage », qui mène à une désolidari-sation de la société, ou une façon de s’assurer collectivement que les éléments les plus talentueux atteignent leur plein potentiel de développement?

« Next Cities : The Top Canadian Hotspots for Young Talented Workers », Next Generation Consulting, 2009-2010

1 La congestion routière coûte 3 milliards $, Jean-Louis Fortin (13 juillet 2010) http://fr.canoe.ca/infos/societe/archives/2010/07/20100713-091255.html

2 Panorama 2009 : Les émissions de gaz à effet de serre des transports http://www.ifp.fr/content/download/67679/1470174/version/2/file/Panorama2009_07-GES_transport.pdf

4 Jeune Chambre de Commerce de Montréal, “Séduire le consommateur de mobilité : Placer l’usager au centre des décisions en matière de transport en commun » http://www.jccm.org/data/M%C3%A9moires%20et%20divers/jccm_memoire_transport_commun.pdf

5 A quoi pourrait ressembler le parc automobile dans quelques années ?, Grégoire Launay (14 février 2010) http://www.gnesg.com/index.php?option=com_content&view=article&id=47:a-quoi-ressemble-le-parc-automobile-mondial-&catid=27&Itemid=53

6 La ligne orange aussi est verte, Société de transport de Montréal (Note : la majorité des sociétés de transport utilisent le même modèle d’autobus, soit le Nova LFS et ses variantes). http://www.mouvementcollectif.org/fr/tag/emissions-de-ges

7 Le mouvement est en marche, Rapport financier annuel 2009 http://www.stm.info/en-bref/rapfin09.pdf

8 À propos du RTC, Mission et valeurs du RTC http://www.rtcquebec.ca/%C3%80proposduRTC/%C3%80proposduRTC/tabid/208/Default.aspx

9 Rapport annuel 2008 http://www.sts.qc.ca/

10 Portrait de la clientèle au 31 décembre 2008 http://www.rtl-longueuil.qc.ca/pages/st_stati.htm

source Gedi

3 Taxi !, Marc Saindon (26 août 2010) http://www.generationdidees.ca/idees/taxi/

Échangeur Turcot – opportunités de revitalisation urbaine, Marc-André Ouellette (4 mai 2010)http://www.generationdidees.ca/idees/echangeur-turcot-%E2%80%93-opportunites-de-revitalisation-urbaine/

11 Nos villes parlent de nous : Quelques idées afin qu’elles reflètent ce que l’on veut, Mélanie Joly, Magazine « Génération d’idées », volume 1,numéro 5, page 7. http://www.generationdidees.ca/magazines/villes-et-villages-au-dela-des-lieux-communs/

12 Remue-GEDI sur le thème « Les alternatives écologiques en transport », 22 juin 2010 à Montréal http://www.generationdidees.ca/remue-gedi/les-alternatives-ecologiques-en-transport/

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état des lieux

Thomas Hormer-Dixon expliquait dans l’un de ses livres la notion de « l’ingenuity gap » : l’écart entre le besoin de résoudre des problé-matiques complexes et l’apport d’idées nécessaires à cette fin. Les enjeux d’innovation et de créativité constituent les forces vives aux sources de nouvelles idées contribuant à l’avancement de notre société et à notre bonheur collectif.

Mais d’abord, qu’entend-on vraiment par innovation et créativité ? Si l’on va sur le site du Ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation (MDEIE), on trouvera certes une Stratégie québécoise de la recherche et de I’innovation1. Celle-ci vise surtout l’innovation en tant que moteur de l’économie : investisse-ments en recherche scientifique, dans le démarrage d’entreprises, etc.

Mais l’innovation et la créativité vont beaucoup plus loin. Elles exis-tent dans les domaines artistique et culturel : à cet égard, le Québec est un chef de file en raison, dira-t-on, de notre contexte social, linguistique et politique.

On peut aussi parler d’innovation dans la conduite des affaires de l’État. Certains États, tel le Danemark, n’hésitent pas à sortir des sentiers battus lorsqu’il s’agit de politiques sociales (par exemple : la « flexsécurité »).

Le XXIe siècle – le siècle du savoir – voit émerger de la concur-rence dans cette sphère provenant de tous les coins de la planète. Comment notre société pourra-t-elle maintenir le haut du pavé ?

des solutions à portée de la Main

• Rassembler les agents de changement ? Schumpeter énon-çait dans ses théories que l’innovation et la créativité ne sont jamais le fruit d’un seul individu en vase clos, mais de grappes d’entrepreneurs qui échangent leurs idées2. Devrions-nous chercher à rassembler davantage les entrepreneurs sociaux et les entrepre-neurs classiques dans des centres d’activités dédiés à la créativité ?

• Lier nos sphères créatives à nos sphères résistantes à l’innovation ? Le Québec connaît beaucoup de succès sur le plan de la créativité culturelle et artistique : comment pouvons-nous étendre cette réussite aux sphères sociales et économiques ? Pourquoi ne pas étendre l’apprentissage des arts comme outil de développement de l’esprit d’innovation ?

• Le retour de l’État stratège ? L’innovation sociale est mise de l’avant régulièrement par la société civile, mais celle-ci a l’impression que l’État ne suit pas. À quand le retour d’un État qui puise sa créa-tivité dans la société civile ?

créativité et innovation : notre nation à l’avant-GardecoMMent s’assurer de Mousser la créativité sous tous ses anGles ?

le québec fut bien souvent au cœur d’iMportantes innovations artistiques, éconoMiques, politiques et sociales, et a donc la réputation d’être un terreau fertile de créatifs. cette réputation est-elle surfaite ? nous faut-il revisiter nos politiques publiques en MatiÈre d’innovation pour susciter davantaGe la créativité chez les Jeunes et conserver notre posi-tion au sein du peloton de tête Global ?

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• Valoriser l’entrepreneuriat social ? L’entrepreneuriat social pour-rait-il être un moteur de créativité et d’innovation sur le plan social ?

• Miser sur la réputation du Québec comme terre d’innovation dans divers domaines pour attirer chez nous des « créatifs » ? Faire connaître davantage les succès de nos créatifs pourrait avoir un effet d’entraînement et agir comme « attracteur » sur le plan international afin que l’on dispose d’un plus grand nombre de talents étrangers.

• Nos forces historiques ont-elles pour assises notre culture différenciée ? Si oui, comment s’assurer que les jeunes disposent des outils pour tabler sur ces forces ?

1 « Stratégie québécoise de la recherche et de l’innovation 2010-2013 », Gouvernement du Québec, 2010. http://www.mdeie.gouv.qc.ca/sqri

2 Sur les théories en innovation de Schumpeter, voir : http://www.scienceshumaines.com/index.php?lg=fr&id_article=1627

source Gedi

sources externes

« La grappe : repenser la gauche au Québec », Marc Saindon, 20 septembre 2010.http://www.generationdidees.ca/idees/la-grappe-repenser-la-gauche-au-qubec/

« L’innovation dans nos écoles : formation scientifique + artistique (deux hémisphères du cerveau », François Cliche, 9 septembre 2010. http://www.generationdidees.ca/idees/linnovation-dans-nos-coles-formation-scientifique-artistique-deux-hmisphres-du-cerveau/

« Sortir du bois : une boussole pour le Québec », Marc Saindon, 8 septembre 2010. http://www.generationdidees.ca/idees/sortir-du-bois-une-boussole-pour-le-qubec/

« Reconvertir l’industrie automobile », Marc Saindon, 31 août 2010.http://www.generationdidees.ca/idees/reconvertir-lindustrie-automobile/

« Shakespeare et la gestion », Marc Saindon, 30 août 2010. http://www.generationdidees.ca/idees/shakespeare-et-la-gestion/

« Jeux de société », Marc Saindon, 27 août 2010.http://www.generationdidees.ca/idees/jeux-de-socit/

« Un plan en nerd », Marc Saindon, 17 août 2010.http://www.generationdidees.ca/idees/un-plan-en-nerd/

« L’art de naguère – pour une intégration de l’histoire aux méthodes de gestion », Marc Saindon, 14 août 2010. http://www.generationdidees.ca/idees/lart-de-nagure-pour-une-intgration-de-lhistoire-aux-mthodes-de-gestion/

« Générer des idées non linéaires par la synectique », Claude Trépanier, 20 juin 2010. http://www.generationdidees.ca/idees/generer-des-idees-non-lineaires/

« Créativité et branding urbain : une sauce différente », Jean David Tremblay-Frenette, 29 octobre 2009.http://www.generationdidees.ca/idees/creativite-et-branding-urbain-une-sauce-differente/

« L’exode des cerveaux ou le retour des exilés », Mikaël Charette, Génération d’idées, volume 1, numéro 2, automne 2008, p.15.http://www.generationdidees.ca/magazines/le-malaise-environnemental/

« L’immobilisme économique québécois devant les grands projets : suis-je mégalomane ? », Jean David Tremblay-Frenette, Génération d’idées, volume 1, numéro 1, été 2008, p.7.http://www.generationdidees.ca/magazines/sortir-des-rangs/

« État stratège et participation citoyenne », sous la direction de L. Côté, B. Lévesque et B. Morneau, Les Presses de l’Université du Québec, 2009.

« Démystifier l’innovation et son potentiel pour le développement économique de Montréal », Jeune Chambre de commerce de Montréal, décembre 2009. http://www.jccm.org/data/M%C3%A9moires%20et%20divers/Memoire_Innovation.pdf

« L’entrepreneuriat social au Québec : pour un dynamisme social axé sur l’initiative », Jeune Chambre de commerce de Montréal, février 2009.http://www.jccm.org/data/M%C3%A9moires%20et%20divers/M%C3%A9moire_Entrepreneuriat_social.pdf

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état des lieux

On décrit le plus souvent le développement durable comme « un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs »1. Or, cette définition relativement floue est maintenant fréquemment remplacée par une vision où le développement doit s’articuler avec le maintien d’un équilibre cohérent et viable autour de trois pôles, soit l’économique, le social et l’environnemental, selon des indicateurs variables adaptés à la réalité des organisations. Comment mettre alors en pratique cette vision du développement? En effet, plusieurs membres de la génération Y constatent une disproportion entre les nombreuses discussions sur le développe-ment durable d’une part et le peu d’actions tangibles en ce sens d’autre part.

Du côté individuel, diverses actions ont été mises sur pied, qui sont de plus en plus connues et accessibles : commerce équitable, agricul-ture biologique et locale, produits locaux ou éthiques, investissement responsable, recyclage et compostage, appareils ou véhicules moins énergivores, etc. Cela dit, une question demeure : quelle part peut être dévolue à la réflexion sur le modèle même de “consommation rapide”, cette consommation jetable et à outrance?

De même, plusieurs paliers de gouvernements, institutions et entre-prises participent au mouvement en adoptant des lois, politiques ou plans de développement durable dont la Loi sur le développe-ment durable au Québec. De nombreuses universités, organismes et consultants ont aussi développé des outils pour aider à prendre le virage, qui vont d’une simple grille d’analyse à une révision complète des actions, produits ou services à partir d’une analyse de cycle de vie ou de l’éco-conception.

Le Québec a déjà pris du retard sur plusieurs nations dans le change-ment vers ce nouveau modèle de développement. Avec toutes ces initiatives, dont l’adoption, la mise en oeuvre et les effets sont inégaux et parfois peu connus, comment agir pour donner un souffle réel et cohérent à ce mouvement?

des solutions à portée de la Main

• Interdire davantage de produits et agissements dangereux pour l’environnement ou la santé? Après les pesticides et les CFC, bannir le styromousse, les phosphates ou la possibilité de rouler à plus de 120 km/h pourrait être un premier pas.

• Sensibiliser et éduquer davantage sur ces enjeux? Baser la reconnaissance sociale sur la qualité de vie, l’entraide, une consom-mation et des comportements responsables et durables plutôt que sur la surconsommation, actuellement très valorisée, en introdui-sant ces notions dans le système d’éducation, la publicité, etc.

• Améliorer l’étiquetage? En connaissant mieux la provenance et les pratiques utilisées pour développer un produit, les consommateurs seront plus à même de faire des choix éclairés.

• Miser sur l’économie sociale? Ces coopératives et organismes à but non-lucratif rentables réinvestissent leurs profits dans une mission sociale ou environnementale, mettant ainsi au coeur même de leur gouvernance des buts humains et durables.

au-delà d’un Geste à la foisle développeMent durable : passer des paroles à l’action

utilisé à toutes les sauces sur la place publique et en politique, le développeMent durable est-il vraiMent entré dans nos Moeurs? plusieurs Jeunes en doutent.

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• Améliorer notre connaissance du sujet? Créer et mieux financer des groupes de recherche sur des modèles d’analyse économique plus globaux, qui incluent une vision économique plus large ainsi que des indicateurs sociaux et environnementaux.

• Développer des incitatifs financiers? Taxer davantage les usages abusifs de l’eau, les produits « suremballés », les bouteilles d’eau ou les produits énergivores pour réinvestir dans des projets envi-ronnementaux.

• Mieux soutenir les organismes et initiatives en ce sens? Élargir le mandat et mieux financer l’Office de protection du consommateur, améliorer le financement d’organismes sociaux et environnemen-taux et soutenir des initiatives dans les écoles, les institutions ou les communautés.

source Gedi

sources externes

Un monde qui court après sa queue, Annie Roy, Génération d’idées, vol. 1, no. 2, automne 2008, p. 9

Vaincre le malaise environnemental, Éditorial GEDI, Génération d’idées, vol. 1, no. 2, automne 2008, p. 11

Plus vert dans notre cour, Marianne Girard, Génération d’idées, vol. 1, no. 2, automne 2008, p. 20

Remue-GEDI : Économie verte, les enjeux (28 juin 2010, Écosystems, Montréal), http://www.generationdidees.ca/remue-gedi/economie-verte-les-enjeux/

Remue-GEDI : Développement durable et société de l’instantané (23 août 2010, Équiterre, Montréal)1 Notre avenir à tous, Rapport de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement de l’ONU, présidée par Madame Harlem

Brundtland, 1987

La génération des Ultimat-Hommes, Geneviève Lamothe, Génération d’idées, vol. 1, no. 2, automne 2008, p. 3

La liberté peut-elle être verte?, Pierre-Luc Déry, Génération d’idées, vol. 1, no. 2, automne 2008, p. 5

Environnement contrôlé, Éditorial GEDI, Génération d’idées, vol. 1, no. 2, automne 2008, p. 10

Éco-efficience : l’utopie du XXIe siècle?, Jean-David Tremblay-Frenette, Génération d’idées, vol. 1, no. 2, automne 2008, p. 13

Le marketing peut-il changer le monde?, Bernard Fleury, Génération d’idées, vol. 1, no. 2, automne 2008, p. 19

La loi de l’offre et de la demande: une remise en question, Marc Saindon (16 août 2010), www.generationdidees.ca/idees/la-loi-de-loffre-et-de-la-demande-une-remise-en-question/

Nos villes parlent de nous, Mélanie Joly (29 octobre 2009), www.generationdidees.ca/idees/nos-villes-parlent-de-nous/

Remue-GEDI: La bataille de Rabaska, 12 mai 2010, www.generationdidees.ca/remue-gedi/la-bataille-de-rabaska/

Chaire de responsabilité sociale et de développement durable (UQAM), www.crsdd.uqam.ca

Chaire Unesco en développement durable (Université Laval), www.ihqeds.ulaval.ca/7810.html

Chaire Desjardins en gestion du développement durable (Université de Sherbrooke), www.usherbrooke.ca/recherche/fr/regroupements/chaires/autres-chaires/chaire-desjardins-en-gestion-du-developpement-durable/

Chaire en éco-conseil (Université du Québec à Chicoutimi), depcom.uqac.ca/dept/eco-con/

Centre interuniversitaire de recherche sur le cycle de vie des produits, procédés et services (CIRAIG), www.ciraig.org

David O’Brien Centre for Sustainable Enterprise, Concordia, johnmolson.concordia.ca/en/faculty-research/research-centres/david-obrien-centre-for-sustainable-enterprise

Loi sur le développement durable, Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs, www.mddep.gouv.qc.ca/developpe-ment/loi.htm

Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs, www.mddep.gouv.qc.ca/

Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement, www.rncreq.org/

Équiterre, www.equiterre.org

Centre québécois de développement durable, www.cqdd.qc.ca

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état des lieux

Le Québec se classe constamment dans le peloton de tête lors d’épreuves internationales, notamment celles du Programme international de suivi des acquis des élèves (« PISA ») en lecture, mathématiques et sciences. Notre système se compare donc avan-tageusement à celui de l’Allemagne, de la France, de la Suisse et du Japon. Par ailleurs, les jeunes Québécois sont aussi branchés que ceux des autres pays développés. Tous ces éléments tendent à démontrer la qualité du système d’éducation dans son ensemble.

Il n’en demeure pas moins que le Québec fait face à d’importants défis pour la suite des choses. Pour ne nommer que ceux-là, pensons au fort taux de décrochage scolaire, à la qualité du français en baisse, à la pénurie de travailleurs spécialisés dans l’accompagnement des élèves en troubles d’apprentissage ainsi que des plus doués, et à la proportion importante (42%) d’analphabètes fonctionnels1. De plus, notre nation sera aux prises avec un environnement globalisé où la jeunesse devra être mieux formée et outillée, non seulement dans le but de créer de la richesse économique mais aussi dans le but de faire rayonner notre culture.

Afin de rencontrer ces défis, nous pourrions approcher de façon différente la salle de classe de l’avenir : acquisition de compétences par l’expérience pratique; un environnement plus interactif assisté par la technologie; plus grande latitude dans la création de maté-riel pédagogique par les enseignants; création de communautés d’apprentissage regroupant les enseignants, parents et étudiants; développement de nouvelles mesures d’évaluation liées aux notions de créativité et collaboration2.

Le Québec a déjà pris du retard sur plusieurs nations dans le change-ment vers ce nouveau modèle de développement. Avec toutes ces initiatives, dont l’adoption, la mise en oeuvre et les effets sont inégaux et parfois peu connus, comment agir pour donner un souffle réel et cohérent à ce mouvement?

des solutions à portée de la Main

Malgré les réformes successives, le système scolaire n’a pas changé d’une manière significative depuis la Révolution tranquille. Atta-quons-nous à une vision renouvelée de notre système d’éducation. Une myriade de solutions peuvent s’appliquer parmi lesquelles :

• Internationaliser le cursus scolaire? Compte tenu du défi de la globalisation tous azimuts, une internationalisation des acquis scolaires, un apprentissage plus étendu de diverses langues et des échanges plus soutenus avec d’autres pays seraient-elles des mesures envisageables?

• Une plus grande diversité et décentralisation? Le système actuel est-il adapté aux différentes moutures d’élèves composant la mosa-ïque québécoise? Les écoles devraient-elles avoir plus de liberté? Devrait-on continuer d’imposer autant de normes contraignantes aux enseignants, comme les heures de cours pour chaque matière ou le programme pédagogique? Pourrait-on songer à s’attarder au caractère unique de chaque enfant en favorisant des méthodes pédagogiques alternatives? (Waldorf, Montessori, etc.) Finalement,

l’éducation du futurcoMMent conserver nos élÈves sur les bancs d’école et transforMer notre systÈMe d’éducation en un levier pour le québec ?

décrochaGe scolaire, qualité du français en baisse et analphabétisMe font la une de nos Jour-naux. MalGré un systÈMe pédaGoGique qui se coMpare avantaGeuseMent à l’international, plusieurs probléMatiques nous poussent à réfléchir à l’avenir de notre systÈMe d’éducation afin d’assurer la pérennité de notre richesse culturelle et éconoMique.

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une plus grande décentralisation décisionnelle constituerait-elle une solution ? Les commissions scolaires ainsi que le MELS sont peut-être parfois éloignés du terrain aux yeux de certains. Les commissions scolaires, créées en 1841 pour collecter la taxe scolaire et gérer le personnel enseignant, sont-elles toujours utiles?

• Créer un ordre professionnel des enseignants. Les enseignants devrait-ils avoir un code de déontologie?

• Ouvrir la porte à l’innovation afin de contrer le décrochage scolaire? Qu’en est-il d’adapter certains cours pour combattre le décrochage de la clientèle masculine? (cours de robotique, etc.) Devrait-on accentuer les efforts afin de promouvoir l’éducation technique? Peut-on penser développer de vrais programmes de stages en milieux de travail afin d’aiguiller les jeunes? Les nouvelles technologies pourraient-elles être exploitées différemment? Pour-rait-on responsabiliser davantage les jeunes au moyen d’activités mobilisatrices, dans le but de réduire le fléau du décrochage? Devrait-on réglementer le nombre d’heures consacrées au travail à temps partiel par les étudiants?

• Un retour au rôle de pédagogue et refonte des valeurs du système? Parmi les différents rôles de l’enseignant, celui de péda-gogue devrait-il passer devant celui d’évaluateur ?

• Devrions-nous revenir à un système d’enseignement primaire et secondaire plus traditionnel favorisant l’étude des disciplines classiques, dans un cadre d’enseignement et d’évaluation plus rigoureux ?

source Gedi

L’internationalisation de l’éducation fondamentale : un passage obligé au 21e siècle, Olivier Bégin-Caouette (15 août 2010).http://www.generationdidees.ca/idees/linternationalisation-de-lducation-fondamentale-un-passage-oblig-pour-le-21e-sicle/

Pour une éducation postmoderne au Québec, Olivier Bégin-Caouette (15 août 2010).http://www.generationdidees.ca/idees/pour-une-ducation-post-moderne-au-qubec/

Inspirer pour moins décrocher, Marc-André Ouellette (30 septembre 2010).http://www.generationdidees.ca/idees/inspirer-pour-moins-dcrocher/

L’éducation de 2012, faut en parler !, Alexandre Des Ruisseaux McConnellhttp://www.generationdidees.ca/idees/lducation-de-2012-faut-en-parler/

Évaluation scolaire et justice sociale, Benjamin Prud’homme (17 octobre 2010)http://www.generationdidees.ca/idees/valuation-scolaire-et-justice-sociale/

L’éducation, au cœur des priorités… ou non ? Joëlle Girard (11 octobre 2009)http://www.generationdidees.ca/idees/l%E2%80%99education-au-coeur-des-priorites%E2%80%A6-ou-non/

Remue-GEDI : Le décrochage scolairehttp://www.generationdidees.ca/remue-gedi/le-decrochage-scolaire/

Remue-GEDI tenu à l’école d’été de l’Institut du Nouveau-Monde, été 2010.

Remue-GEDI avec les membres de Fusion Jeunesse

The New Teacher Project. http://www.tntp.org/

1 Fondation pour l’alphabétisation. Source : rapport national de l’Enquête internationale sur l’alphabétisation et les compétences des adultes (EIACA, 2003).

2 IDEO’s Ten Tips For Creating A 21st Century Classroom Experience, Metropolis Magazine, Février 2009.

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état des lieux

On affirme que les jeunes recherchent plutôt le plaisir, le bien-être et la qualité de vie. On a aussi dit qu’ils ne sont pas prêts à consacrer autant d’heures et d’effort au travail et qu’ils sont à la recherche d’emplois « stimulants » et « intéressants », quitte à ce que ces emplois soient moins « payants ». On véhicule finalement qu’ils souhaitent passer plus de temps à la maison avec leur famille et leurs amis et moins de temps derrière l’ordinateur ou le comptoir. Les Y correspondent-ils vraiment au portrait qu’on brosse d’eux? Obtien-nent-ils ce qu’ils recherchent?

Dans les consultations Remue-GEDI, plusieurs se plaignent d’une attitude négative des travailleurs plus âgés face aux jeunes. Les clauses orphelins qui ont fait les manchettes durant les années 90 sont-elles chose du passé, ou y a-t-il encore de la discrimination sur la

base de l’âge dans nos milieux de travail? Peut-on lier cet historique de rapport intergénérationnel difficile à une désaffection de cette génération envers le mouvement syndical? Les nombreux travailleurs atypiques de la génération Y n’ont-ils pourtant pas plus que jamais besoin de protection?

Il n’y a pas cependant que les générations qui changent, le monde du travail change lui aussi. Les jeunes sont plus scolarisés et mieux formés, mais ils ont beaucoup plus de difficulté à s’intégrer au marché du travail. Le phénomène de l’emploi précaire, à temps partiel, sur appel et à la pige prend de l’ampleur. La sécurité et le confort dans un emploi semblent être en voie de disparition. Ajoutez à cela la mondialisation et la mobilité de la main-d’oeuvre et voilà : le rapport des jeunes au travail n’a rien à voir avec celui de leurs parents. Quel est le plan de match?

le travail : nouvelle Génération, nouvelles réalitéséquilibrer passion et précarité, conciliation vie-travail et conditions de travail

la Génération y aMÈne avec elle de nouvelles notions sur le Marché du travail, dont celles de l’équilibre vie-travail et des rapports d’autorité affaiblis pour davantaGe d’autonoMie. les MeMbres de cette Génération, taxés d’être des enfants-rois, sont pourtant trÈs noM-breux à vivre de la précarité et de la discriMination sur la base de l’âGe. teMps partiel, tra-vail à doMicile, travail autonoMe, qu’advient-il si ces tendances riMent avec une érosion des conditions de travail de la relÈve?

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des solutions à portée de la Main

• Implanter des politiques d’équité intergénérationnelle plus fermes?

• Prévoir du mentorat et du jumelage? Faire bénéficier les nouveaux de l’expertise des travailleurs plus expérimentés.

• Sensibiliser et former sur la cohabitation entre les générations? Cela permettrait de mieux se comprendre.

• Augmenter les espaces de gestion participative? Les employés, jeunes et plus âgés, construisent ainsi ensemble leur façon d’organiser le travail. Créer un incitatif aux initiatives des employ-eurs et des employés dont le but est d’améliorer la productivité et les conditions de travail.

• Offrir une protection accrue aux travailleurs atypiques? Les lois du travail et les protections sociales pourraient être modifiées en ce sens. Instaurer un nombre minimal de jours de congé et permettre aux employés de les transférer d’une entreprise à l’autre.

• Faire connaître les meilleures pratiques? Créer un organe de recension et de diffusion des meilleures pratiques en milieu de travail en tenant compte des réalités du travail précaire et auto-nome.

• Favoriser la flexbilité des travailleurs? Faire bénéficier les employés quittant volontairement leur emploi des protections soci-ales telles que l’assurance-emploi. Bonifier les politiques actives à l’emploi.

source Gedi

La hache, l’échelle, l’horloge et le plafond, A l’attaque de l’empire du père pourvoyeur, Quand les bottines suivent les babines - Génération d’idées, Volume 1 numéro 1, 2008 : http://www.generationdidees.ca/magazines/sortir-des-rangs/

Remue-GEDI du 21 octobre, une collaboration avec le Forum jeunesse Vallée-du-Haut-Saint-Laurent.

On a besoin d’en savoir plus sur l’équité salariale, Guillaume Fournier (11 octobre 2010): http://www.generationdidees.ca/idees/on-a-besoin-den-savoir-plus-sur-lquit-salarial/

Entrepreneur indépendant, Pierre Durand (8 octobre 2010) :http://www.generationdidees.ca/idees/entrepreneur-indpendant/

Au boulot, la veille stratégique au service d’un changement écologique ?, Jessica Jordan (18 mai 2010)http://www.generationdidees.ca/idees/au-boulot-la-veille-strategique-au-service-dun-changement-ecologique/

Les jeunes et le collectif : « Les unions qu’ossa donne? », Philippe-André Tessier, Génération d’idées, Volume 1 numéro 1, 2008: http://www.generationdidees.ca/magazines/sortir-des-rangs/

sources externes

Débat sur la réforme des politiques publiques en emploi, Parlement jeunesse du Québec, 58e législature, www.pjq.qc.ca

http://www.irsst.qc.ca/files/documents/PubIRSST/R-588.pdf http://www.ccjeunes.org/upload/1197650016_Travailatypiquefinal.pdf http://www.canalvie.com/emissions/y-mode-d-emploi/

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état des lieux

En fait, le débat sur l’immigration s’articule autour de deux vecteurs principaux : le niveau d’immigration et la manière dont les immigrants doivent être intégrés à la société québécoise. Sur ces deux ques-tions, les Québécois sont divisés et la Commission de consultation sur les pratiques d’accommodement reliées aux différences culturel-les (CCPARDC), mise en place pour les adresser, ne semble pas avoir mis fin au débat.

En ce qui concerne le niveau d’immigration, un récent sondage Angus Reid (septembre 2010) montre que 40 % des Québécois récla-ment une diminution du nombre d’immigrants reçus chaque année1. De manière générale, les partisans d’un niveau élevé d’immigration invoquent des raisons économiques pour justifier leur choix. Selon eux, l’immigration serait le seul moyen de faire face au vieillissement de la population et de maintenir un niveau de croissance économique acceptable. D’un autre côté, les Québécois qui demandent une réduction des quotas invoquent habituellement des arguments liés à la survie de la langue française et de la culture québécoise.

L’autre débat sur l’immigration porte sur la manière d’intégrer les immigrants à la société québécoise. Ce débat est hautement complexe et concerne l’attitude à adopter face aux pratiques et aux traditions de cultures distinctes. À quel point les immigrants doivent-ils se conformer aux traditions québécoises? Quelles sont les pratiques culturelles et religieuses qui peuvent être « tolérées » au Québec? Quelles sont celles qui ne doivent pas l’être? Que faire des ghettos qui se forment un peu partout? Comment créer un senti-ment d’intérêt collectif? Et comment mettre fin à la discrimination à l’emploi et permettre aux nouveaux arrivants de contribuer à leur plein potentiel?

des solutions à portée de la Main

La Commission « Bouchard-Taylor » n’a peut-être pas débouché sur des solutions concrètes acceptables pour la vaste majorité des Québécois, mais elle a certes permis de brasser des idées. Voici quelques pistes de solutions qui pourraient permettre d’adresser les questions les plus importantes soulevées par l’immigration :

• La réduction des quotas d’immigration? Le Québec pourrait revoir ses quotas d’immigration à la baisse.

• Plus de cours de francisation et d’intégration pour les nouveaux arrivants ? La connaissance de la langue et de la culture québé-coises constitue la base d’une intégration bien réussie pour tout immigrant.

• Une Constitution du Québec? Plusieurs intellectuels et personnes engagées dans le débat estiment qu’une constitution québécoise permettrait de reprendre le contrôle du débat. Quel serait l’apport principal de cette constitution ? Devrait-on y établir la primauté de certains principes, comme l’égalité homme-femme ?

• Une charte de la laïcité? De nombreux organismes ont recom-mandé la création d’une Charte de la laïcité qui délimiterait l’espace de la religion dans l’espace public.

• Une lutte accrue à la discrimination? Le Québec n’a peut-être besoin d’aucune réforme, mais simplement de se calmer le pompon?

• Promouvoir et miser sur la diversité? Les milieux plus diversifiés peuvent apporter différentes visions.

• Représenter davantage la réalité multiculturelle dans notre culture? En l’intégrant dans les films, la musique et les médias.

un débat essentiel pour l’avenirla Gestion de la diversité culturelle au québec

la coMMission bouchard taylor a Mis le doiGt sur un bobo. la Gestion de l’iMMiGration est loin de faire l’unaniMité au québec. enJeu linGuistique et national en toile de fond.

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source Gedi

http://www.generationdidees.ca/idees/les-femmes-la-religion-et-le-qubec/ http://www.generationdidees.ca/idees/la-nation-101-le-rouleau-compresseur-identitaire/ http://www.generationdidees.ca/idees/lart-de-tabletter-le-talent-et-le-potentiel-de-nos-immigrants/ Les autres dessous des accommodementsMagazine vol 1 numéro 1, page 13http://www.generationdidees.ca/magazines/sortir-des-rangs/

Quand la performance réside dans la différenceMagazine vol 1 numéro 1, page 17http://www.generationdidees.ca/magazines/sortir-des-rangs/

Lents à la colèrehttp://www.generationdidees.ca/magazines/le-malaise-environnemental/, p. 7

Identité manifestehttp://www.generationdidees.ca/idees/lidentite-manifeste/

Remue-GEDI INM

sources externes

http://www.ledevoir.com/societe/ethique-et-religion/291481/lettres-vivement-une-charte-de-la-laicite http://www.accommodements.qc.ca/ http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_H%C3%A9rouxville

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état des lieux

L’industrie forestière de même que l’industrie minière ont souvent été sur la sellette au cours des dernières années. En effet, tant la manière d’exploiter que les faibles redevances qui reviennent à l’État font l’objet de débats, de même que la structure économique et les conséquences environnementales qui découlent de ces activités.

En matière de mines, les gauchistes et les environnementalistes ne sont pas les seuls à partager ce point de vue. En effet, même l’industrie minière place le Québec au premier rang des États ayant les politiques (réglementation et taxation) les plus favorables à l’industrie, selon un sondage réalisé en 2009-2010 par l’Institut Fraser, un think-tank de droite. Bien que, officiellement, le gouvernement doive percevoir des redevances de l’ordre de 12 % sur les profits de ces compagnies, le taux effectif, pour des raisons fiscales, avoisin-erait les 1,5 %. Notons enfin que la faillite de certaines compagnies minières laisse le gouvernement aux prises avec plusieurs sites contaminés, sans garanties financières suffisantes pour payer pour leur réhabilitation.

Un tel laxisme s’expliquerait par la concurrence de pays comme le Brésil : le Québec doit souvent faire des pieds et des mains afin de conserver les milliers d’emplois liés à l’extraction et à la première transformation. En 2007, on comptait 12 000 emplois en foresterie,

31 700 en fabrication de produits de bois et 23 600 en fabrication de papier, mais en raison de la crise dans ce secteur, ces nombres sont en baisse. On parlait aussi, à cette époque, d’exportations d’une valeur de 10 milliards $ pour le secteur forestier (14 % des exportations totales) et d’une contribution de 7-8 milliards $ au PIB Québécois (2,5 % du PIB total). Quant au secteur minier, il crée 15 000 emplois au Québec.

Aux dires de certains, l’économie du Québec prend des allures de colonie-comptoir dans la mesure où l’industrie de transformation à haute valeur ajoutée qui pourrait découler de l’exploitation de nos ressources manque toujours à l’appel. Dans cette optique, la crise forestière amène plusieurs questions sur la durabilité d’un tel modèle.

En même temps, de nouvelles ressources se retrouvent mainten-ant dans la mire des compagnies : le gaz de schiste en est un bel exemple. Ces nouveaux enjeux appellent une intervention de l’État afin de s’assurer que le bénéfice de ces activités, une fois les coûts environnementaux pris en considération, soit positif pour le Québec.

Dans la dernière année, le gouvernement du Québec a fait certaines démarches pour faire face à ces enjeux : la loi sur les mines est en processus de révision afin d’assurer un suivi environnemental des projets miniers; selon une annonce faite dans le budget, les redevances minières passeront de 12 à 16 % à partir de 2012; l’industrie du gaz de

le québec se fait-il dévaliser ses ressources ?coMMent Gérer nos ressourcesde façon à MaxiMiser leurs retoMbées ?

le québec a le devoir de Gérer ses ressources naturelles dans le Meilleur intérêt de sa popu-lation. cela iMplique au MiniMuM de s’assurer qu’une partie de la rente créée par leur exploi-tation reste sur place, sous forMe de salaires et de redevances, et de tenir les entreprises exploitantes responsables des incidences environneMentales et sociales de leurs activi-tés. est-ce tout? ou est-ce que l’état ne devrait pas aussi s’iMpliquer dans l’éconoMie afin de favoriser le développeMent de l’industrie de transforMation, à haute valeur aJoutée, de ces ressources?

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schiste fait l’objet d’une étude devant le BAPE. Le Parti québécois et Québec solidaire ont d’ailleurs exigé qu’un moratoire soit imposé sur cette activité pour les 2-3 prochaines années.

De telles mesures porteraient déjà fruit : l’Institut Fraser, dans sa révi-sion de mi-année, a fait tomber le Québec de deux positions dans son classement.

des solutions à portée de la Main

Ces mesures seront-elles suffisantes afin d’assurer que nous soyons toujours maîtres de nos ressources ? Et que peut-on faire pour tirer un plus grand profit de ces richesses ? Voici quelques pistes.

• Augmenter les redevances versées par les compagnies ? Pour améliorer les retombées économiques et compenser pour la diminution de notre stock de ressources et pour les problèmes envi-ronnementaux liés à leur exploitation.

• Combiner exploitation et transformation ? Cette transformation en produits finis, à haute valeur ajoutée, maximiserait les retombées pour notre économie.

• Améliorer la réglementation ? Pour mieux encadrer les impacts environnementaux et sociaux.

• Renforcer et obliger les gouvernements à respecter les mécanismes de consultation ? Les municipalités et les citoyens pourraient ainsi mieux exprimer leurs opinions sur l’exploitation des ressources et les conditions dans lesquelles elles se réalisent.

source Gedi

Le schiste, la rupture de pensée, Marc Jeannotte, 8 septembre 2010 : http://www.generationdidees.ca/idees/le-schiste-la-rupture-de-penses/ Les ressources naturelles : protection de l’environnement ou développement économique? Remue-GEDI, Drummondville, 5 octobre 2010 http://www.generationdidees.ca/idees/la-liberte-peut-elle-etre-verte-deuxieme-partie/ http://www.generationdidees.ca/idees/energie-la-quadrature-du-cercle/

sources externes

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http://www.mrnf.gouv.qc.ca/publications/ministere/plan/plan-strategique2008.pdf

http://www.mrn.gouv.qc.ca/publications/energie/exploration/developpement_gaz_schiste_quebec.pdf

https://papyrus.bib.umontreal.ca/jspui/bitstream/1866/268/1/a1.1g990.pdf

http://www.mrnf.gouv.qc.ca/publications/enligne/forets/criteres-indicateurs/publications/512_Guidebois.pdf

http://www.cyberpresse.ca/opinions/201008/26/01-4310044-ressources-augmentons-les-redevances-pas-lexploitation.php

http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/opinions/points-de-vue/201010/18/01-4333576-perdre-le-nord.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_lire_aussi_4310044_article_POS1

http://fr.canoe.ca/infos/quebeccanada/archives/2010/08/20100823-174117.html

http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php?type=3&file=/F_4_1/F4_1R12.HTM

http://www.assnat.qc.ca/media/Process.aspx?MediaId=ANQ.Vigie.Bll.DocumentGenerique_32025&process=Original&token=ZyMoxNwUn8ikQ+TRKYwPCjWrKwg+vIv9rjij7p3xLGTZDmLVSmJLoqe/vG7/YWzz

http://www.radio-canada.ca/nouvelles/budget/qc2010/les_faits_saillants/les-entreprises.shtml

http://www.budget.finances.gouv.qc.ca/Budget/2010-2011/fr/documents/RenseignementsAdd.pdf

http://www.canlii.org/fr/qc/legis/lois/lrq-c-d-15/derniere/lrq-c-d-15.html

http://www.mrnf.gouv.qc.ca/publications/forets/connaissances/stat_edition_complete/chap12.pdf

http://www.mrnf.gouv.qc.ca/mines/statistiques/maindoeuvre.jsp

http://www.mrnf.gouv.qc.ca/mines/statistiques/apercu-exportations.jsp

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état des lieux

Avec ses promesses d’une maison à prix abordable située dans un milieu calme et sécuritaire, la banlieue paraît souvent irrésistible. Comme le titrait La Presse en éditorial, nous assistons au « triom-phe de la banlieue »1. Les dernières projections démographiques publiées par l’Institut de la statistique du Québec appuient ce constat : la population des régions limitrophes de Montréal explosera entre 2006 et 2031 : Laval (+28,6 %), Lanaudière (+37,9 %), Laurentides (+34,0 %) et Montérégie (+21,5 %); alors que celle de l’île de Montréal augmentera de 12,1% à peine2.

Ce phénomène a des répercussions sur l’ensemble de la collectiv-ité. La nouvelle banlieue s’installe par-delà les territoires urbanisés depuis la 2e Guerre mondiale et empiète chaque année davantage sur d’excellentes terres agricoles, suivant un urbanisme qui dicte un clivage ville-banlieue et une faible densité des surfaces bâties. Quartiers résidentiels de « MacManoirs », « Power centres » cein-turés de stationnements et parcs industriels se côtoient tout en s’ignorant, sillonnés par un réseau routier conçu pour des voitures qui se déversent dans des autoroutes déjà congestionnées. En effet, la dispersion des gens et des usages sur un grand territoire rend difficile la création d’un système de transport collectif efficace.

En plus de la ségrégation des usages, la banlieue favorise celle des groupes sociaux3. Ainsi, les familles de la classe moyenne choisis-sent en grand nombre de quitter la ville et de s’installer dans un milieu socio-économique homogène, laissant derrière elles les moins nantis. L’effet sur les secteurs délaissés est notable : à la CSDM, en

2008-2009 seulement, trois écoles primaires ont rejoint les trente-sept qui se trouvaient déjà sur la liste des établissements scolaires les plus pauvres de la province, et cinq écoles secondaires se sont ajoutées aux treize déjà incluses4. Même les banlieues plus anci-ennes, à la population vieillissante, sont affectées : des écoles du Vieux-Longueuil et de St-Hubert ferment, alors qu’il y a un manque criant d’écoles à Brossard et à l’Île-des-Soeurs, où les jeunes familles débarquent en masse5. D’autres exemples de ce type existent ailleurs au Québec, on se doit de le souligner.

des solutions à portée de la Main

L’étalement urbain affecte l’ensemble de la population, tant urba-ine (congestion automobile accrue, destruction du tissu social et économique, etc.) que rurale (empiètement sur les terres agricoles, urbanisation de la campagne) : comment doit-on réagir? Plusieurs tentent d’y répondre, chacun à leur façon :

• L’étalement urbain serait irréversible; ne vaudrait-il pas mieux s’afférer à transformer et adapter la banlieue plutôt que d’investir temps, argent et énergie à freiner l’inéluctable? Densi-fier le territoire déjà bâti, entre autre par des projets de transport en commun structurant et en modifiant le zonage pour permettre des usages mixtes, ou en revoyant carrément notre façon de concevoir l’urbanisme6. Concevoir des modes de transport collectif alternatifs et innovateurs, qui tiennent compte de l’étalement urbain plutôt que de l’ignorer et utilisent les nouvelles technologies d’information pour en assurer l’efficacité.

développeMent et étaleMent urbainsdes ModÈles d’occupation du territoire à repenser?

soMMes-nous en train d’assister au “ trioMphe de la banlieue »? faut-il s’en inquiéter? ten-ter de freiner l’étaleMent urbain? ou encore accepter cette évolution en transforMant notre façon de concevoir et de bâtir la banlieue? Mais alors, à quel prix social, éconoMique et environneMental?

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• Pour vaincre l’étalement urbain, doit-on d’abord changer les mentalités? L’étalement urbain semble s’inscrire dans un courant nord-américain qui idéalise les grands espaces et abhorre la ville, tentant de concrétiser en banlieue le rêve de la propriété privée et sécuritaire, en particulier pour élever des enfants. Comment changer cette perception7?

• Doit-on favoriser les mesures coercitives? Fiscalité puni-tive, péages, remboursement par les nouveaux banlieusards de l’ensemble des coûts économiques associés au développement des nouveaux quartiers (construction de nouvelles routes, hôpitaux, écoles, etc.) ou encore intégration de ces coûts à celui des terrains par le biais de nouvelles taxes.

• Doit-on rendre la vie en ville plus abordable? Il existe déjà de nombreux programmes d’aide à l’accès à la propriété, mais ceux-ci semblent mal adaptés aux jeunes familles, qui trouvent souvent trop coûteux de s’établir en ville et optent donc pour la banlieue. Faut-il revoir ces programmes pour les étendre par exemple à l’achat de maisons déjà existantes?

• Doit-on revoir et mettre à jour la Loi sur la protection du terri-toire agricole afin d’interdire une fois pour toute la construction en zone verte? Cette loi de 1978, innovatrice à l’époque, semble peu efficace pour empêcher le développement immobilier en zone agricole. Une législation à repenser8?

• Doit-on réformer en profondeur la fiscalité municipale? Celle-ci, si dépendante des taxes foncières, encourage chaque municipalité à développer son territoire au maximum, sans vision régionale ni provinciale d’ensemble. Faut-il donc la revoir en profondeur ou trouver d’autres sources de financement pour les municipalités?

source Gedi

Mélanie Joly, « Nos villes parlent de nous », Villes et villages : au-delà des lieux communs, vol. 1, no. 5 : http://www.generationdidees.ca/idees/nos-villes-parlent-de-nous/

Mathieu Bouchard, « Le rêve américain à quel prix ? », Villes et villages : au-delà des lieux communs, vol. 1, no. 5 : http://www.generationdidees.ca/idees/le-reve-americain-a-quel-prix%E2%80%89/

Joël Thibert, « Des réseaux improbables pour mieux imaginer la ville », Villes et villages : au-delà des lieux communs, vol. 1, no. 5 : http://www.generationdidees.ca/idees/des-reseaux-improbables-pour-mieux-imaginer-la-ville/

Rami Bebawi et Tudor Radulescu, « Spontanéité urbaine », Villes et villages : au-delà des lieux communs, vol. 1, no. 5 : http://www.generation-didees.ca/idees/spontaneite-urbaine/

Jonathan Charlebois, « Nourrir le Québec », Villes et villages : au-delà des lieux communs, vol. 1, no. 5 : http://www.generationdidees.ca/idees/nourrir-le-quebec/ Patrick Forest, « Transfert d’eau en vrac », Villes et villages : au-delà des lieux communs, vol. 1, no. 5 : http://www.generationdidees.ca/idees/transferts-d%E2%80%99eau-en-vrac/

1 André Pratte, « Le triomphe de la banlieue », La Presse, 22 juillet 2009, p. A14.

2 Institut de la statistique du Québec, « Perspectives démographiques du Québec et des régions, 2006-2056 », Éd. 2009 : http://www.stat.gouv.qc.ca/publications/demograp/perspectives2006_2056.htm.

3 Jane Jacobs, The Death and Life of Great American Cities (1961).

4 Ariane Lacoursière, « Une clientèle de plus en plus pauvre », La Presse, 30 juillet 2009, p. A5.

5 Marie Allard, « Fermeture de trois écoles primaires à Longueuil », Cyberpresse, 25 février 2009 : http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/education/200902/25/01-830858-fermeture-de-trois-ecoles-primaires-a-longueuil.php; Ariane Lacoursière, « Une autre école demandée d’urgence à L’Île-des-Soeurs », Cyberpresse, 14 octobre 2010 : http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/education/201010/14/01-4332303-une-autre-ecole-demandee-durgence-a-lile-des-soeurs.php.

6 Jane Jacobs, Dark Age Ahead (2004); Isabelle Mathieu, « La Ville de Québec met la table pour le tramway », Cyberpresse, 6 octobre 2010 : http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/dossiers/le-tramway-labeaume/201010/05/01-4329822-la-ville-de-quebec-met-la-table-pour-le-tramway.php.

7 Serge Fortin, « Chut ! Ne le dites pas aux banlieusards », Cyberpresse, 24 juin 2010 : http://www.cyberpresse.ca/opinions/201006/23/01-4292829-chut-ne-le-dites-pas-aux-banlieusards.php.

8 Bernard Ouimet, mandataire du ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, Protection du territoire agricole et développement régional – une nouvelle dynamique mobilisatrice pour nos communautés (avril 2009) : http://www.mapaq.gouv.qc.ca/NR/rdonlyres/F03532AD-09A6-403E-9467-432FCD6B0503/0/rapportOuimet_WEB.pdf.

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état des lieux

Le Québec a de très bonnes universités. Pour l’instant. De plus en plus, on entend que les universités manquent d’argent. En 2004, la CREPUQ, dans un mémoire qu’elle a fait parvenir à l’Assemblée nationale, dénonçait un sous-financement de l’ordre de 375 millions $ par année.

Le sous-financement commencerait à se répercuter sur la qualité du corps professoral : plusieurs bons professeurs vont poursuivre leur carrière ailleurs au Canada ou dans le monde, non seulement en raison de la rémunération, mais également dû aux coupes dans les programmes de recherche. Selon la CREPUQ, “seulement pour restaurer, aujourd’hui [en 2004], le ratio étudiants/professeur qui prévalait en 1994-1995, tout en tenant compte de la croissance des clientèles intervenue depuis, soit 18 000 EETP (l’équivalent de l’Université de Sherbrooke et de l’École Polytechnique réunies), les universités auraient besoin de quelque 1 340 professeurs de plus.”

Par ailleurs, certains dénoncent le fait que, pour obtenir plus de financement du gouvernement, les universités admettent de plus en plus d’élèves dans les départements où il est relativement peu coûteux de les former (principalement en sciences humaines), surtout lorsque la matière est enseignée par des chargés de cours.

De telles critiques sont-elles fondées? Si oui, que faire pour restaurer les lettres de noblesse à l’enseignement supérieur? Veut-on assurer la compétitivité de nos universités à l’international? Si oui, comment s’y prendre?

des solutions à portée de la Main

• Augmenter les subventions du gouvernement? En supposant que le gouvernement ait les fonds nécessaires, puisque ces subven-tions sont ultimement payées avec l’argent des contribuables, dont certains n’ont pas profité d’une éducation à rabais, est-ce juste?

• Augmenter les frais de scolarité? Si oui, de combien? Est-ce suffisant de compenser les plus démunis en augmentant les prêts et bourses qui leur sont versés de pair avec les frais de scolarité?

• Moduler les frais de scolarité selon les différentes études que chacun entreprend? À l’égard du financement, devrait-on exiger une plus grande contribution des étudiants en médecine et en droit que des étudiants en histoire et en sociologie? Cette hausse de la contribution devrait-elle dépendre des coûts de la formation (chef de file : médecine vétérinaire) ou du salaire moyen des finissants? Dans ce cas, devrait-on aller jusqu’à payer ceux qui se lancent dans des études dont la valeur sociale excède parfois le taux de rende-ment privé (eg. histoire)?

• Privatiser certains programmes spécifiques? À l’inverse, lorsqu’un programme permet à un individu d’accroître drastiquement sa valeur sur le marché du travail, devrait-on permettre à la faculté qui l’offre d’augmenter ses frais de scolarité afin de rivaliser avec les autres grandes écoles du Monde? On pense ici à McGill qui propo-sait plus tôt cette année d’augmenter à plus de vingt mille dollars les frais de son programme de MBA.

universités en difficultécoMMent repenser le financeMentdes études supérieures ?

aprÈs un Gel des frais de scolarité qui a duré plus d’une dizaine d’année, voilà que le Gou-verneMent décide d’auGMenter sensibleMent les frais de scolarité. est-ce suffisant? est-ce équitable? quels Moyens devrions-nous prendre pour assainir les finances de nos univer-sités?

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• Revoir les modalités des frais de scolarité ainsi que des prêts et bourses à la lumière de l’exode des cerveaux? En effet, que penser de ceux qui “profitent” de notre système d’éducation à “faible coût pour l’utilisateur” pour quitter par la suite le Québec; devrait-on exiger d’eux qu’ils remboursent leur “dette” envers la société québécoise? Pourrait-on, par exemple, augmenter les frais de scolarité tout en augmentant le financement des études sous forme de dettes qui seraient déductibles d’impôt [pour ceux qui choisiraient de rester au Québec par la suite]?

• Restructurer la gestion des finances éducationnelles? Devrait-on couper ailleurs (services administratifs)? Devrait-on diversifier les sources de revenu des universités, notamment en y permettant la publicité? Une liste des alternatives à l’augmentation des frais de scolarité, établie en revoyant la gestion des finances universitaires, pourrait être établie.

source Gedi

Le social et le capital, une conciliation inimaginable?http://www.generationdidees.ca/magazines/krach-demographique/, p. 22 Remue-GEDI INM Remue-GEDI sur le sujet à Québec, 12 octobre

sources externes

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http://fqppu.org/themes/financement-universites.html

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http://www.ccmm.qc.ca/documents/salleDePresse/2009_2010/pacte/pacte-financement-universites_fr.pdf

http://www.pactefinancementdesuniversites.info/documents/signataire.pdf

http://www.feuq.qc.ca/spip.php?article113 http://www.mels.gouv.qc.ca/sections/publications/publications/SICA/DRSI/StatEduc_2008.pdf http://www.crepuq.qc.ca/IMG/pdf/indicateurs-2.pdf

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état des lieux

En se basant sur le PIB par habitant, le Québec est l’une des prov-inces les plus pauvres du Canada; pourtant, le Québec est aussi la province offrant le plus de services à ses citoyens, et ce, en recourant peu à la tarification. Nos services sont donc payés par l’ensemble des contribuables, plutôt que par ceux qui les reçoivent. C’est un choix de société, un choix qui fait notre fierté depuis des décennies.

Or, notre dette est maintenant très élevée, trop, selon certains. Selon la méthodologie de l’OCDE, la dette publique du Québec est de 286 milliards de dollars, soit près de 95 % de notre PIB. Si l’on se compare aux pays de l’OCDE, ce ratio est le 5e plus élevé, immédiatement après le Japon, l’Italie, la Grèce et l’Islande. Si le Japon semble s’en tirer relativement bien, les événements des deux dernières années dans les trois autres pays semblent nous mettre en garde contre une augmentation de notre dette.

Certains répondront qu’il faut différencier (i) la dette brute de (ii) la dette nette des actifs qui en sont la contrepartie; dans le deuxième cas, le Québec se classerait dans la moyenne des pays de l’OCDE. Cette dette nette devient toutefois difficile à chiffrer en raison des diverses méthodologies préconisées par les différentes écoles de pensée. Quels actifs devons-nous inclure dans le calcul de la dette nette ? Quelle valeur doit-on donner aux actifs intangibles comme une population éduquée et plus égalitaire ? Inversement, devrait-on inclure notre passif environnemental dans ce calcul ?

Quoi que l’on pense de la dette nette, la dette brute, elle, est très réelle, notamment en ce qu’elle entraîne des paiements en intérêts de 6,2 G$ CAD par année en 2009-20101. Qui plus est, nous pouvons nous attendre à ce que, dans les prochaines années encore, nos dépenses croissent plus rapidement que notre économie. Pour conserver nos services actuels, nous pourrions donc soit augmenter les taux d’imposition (taxes et tarifs compris), soit nous endetter, et ce, uniquement pour assumer nos dépenses courantes. Or, à long terme, selon certains, on ne devrait pas recourir à l’endettement pour financer nos dépenses courantes, puisque c’est faire porter sur les générations futures le coût de nos services. À moins que l’on se réconforte avec l’idée que la croissance de l’économie continuera et que notre dette sera proportionnellement plus petite dans le futur, donc que les générations futures n’auront pas un trop lourd fardeau à payer.

Le gouvernement prône actuellement la hausse des tarifs et l’augmentation de la taxe sur la valeur ajoutée (TVQ). Ainsi, par exem-ple, le prix de l’électricité patrimoniale, qui est l’une des principales composantes des tarifs d’électricité payés par les clients d’Hydro-Québec, passera de 2,79 ¢ le kilowattheure à 3,79 ¢ le kilowattheure entre 2014 et 2018. Toutes choses étant égales par ailleurs, c’est une hausse de 1,65 milliards $ des profits annuels d’Hydro-Québec qui est en jeu, dont les 3/4 peuvent être versés au gouvernement sous forme de dividende; et c’est sans compter le potentiel de revente aux États-Unis de l’énergie qui serait consommée en moins au Québec suite à la hausse du tarif.

finances publiques: bouton de paniqueou fausses frayeurs ?coMprendre l’aMpleur du défi pour Mieux le relever

les finances publiques se retrouvent au coeur du débat entre lucides et solidaires. puisque chaque caMp invoque des faits différents à l’appui de sa position, il est difficile de récon-cilier les deux parties. soMMes-nous vraiMent au bord du Gouffre financier, et si oui, que pouvons-nous faire?

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des solutions à portée de la Main

• Est-il temps d’assainir nos finances? Sans remettre en cause notre modèle, c’est-à-dire sans faire disparaître les services que l’on se donne, est-il possible de repenser à notre façon de payer pour ces services ? Ou devrait-on tout simplement ne pas se préoccuper de la dette?

• Si l’on veut augmenter les revenus de l’État, comment devrait-on procéder? Des hausses de tarifs sont prévues à l’égard de plusieurs autres services et permis offerts par le gouvernement. De telles mesures sont-elles justifiées ? Sont-elles souhaitables ? Devrait-on plutôt miser sur les taxes? Sur l’impôt des particuliers? Des compagnies? Quel est le “mix” optimal des différents moyens de prélever des recettes fiscales? Qui fera-t-on payer : les plus riches, ou la classe moyenne ?

• Quelles mesures devrait-on prendre pour éviter de placer un plus grand fardeau sur les plus démunis? La tarification des services devrait-elle être fonction du revenu?

• À quel point veut-on influencer les comportements des citoy-ens par les taxes, impôts et tarifs? A-t-on raison de dire que les Québécois entretiennent le mythe de la gratuité? Devrait-on en profiter pour taxer davantage la consommation de biens ayant des incidences sur l’environnement et la santé? Revoir les crédits et déductions fiscales?

• Quelles autres mesures peut-on prendre? Devrait-on permettre l’insertion modérée du privé dans le secteur public? Rapprocher les taxes des services reçus en obligeant le gouvernement à affecter certains revenus à certains services spécifiques, comme c’est le cas avec l’assurance-automobile? Rendre les informations budgétaires plus accessibles?

source Gedi

Charité bien ordonnéehttp://www.generationdidees.ca/idees/charit-bien-ordonne/ Les services à la hauteur de nos moyenshttp://www.generationdidees.ca/idees/les-services-la-hauteur-de-nos-moyens/ Penser l’État comme une businesshttp://www.generationdidees.ca/idees/penser-letat-comme-une-business/ La santé d’EscherMagazine vol 1 numéro 1, page 21 (finances publiques et système de santé)http://www.generationdidees.ca/magazines/sortir-des-rangs/Le social et le capital, une conciliation inimaginable?http://www.generationdidees.ca/magazines/krach-demographique/, p. 22 Pour des finances publiques plus performanteshttp://www.generationdidees.ca/idees/pour-des-finances-publiques-plus-performantes/ Remue-GEDI INM

Magazine, Volume 3, page 22 (tarification)

sources externes

Lien vers une pléthore de documents à l’appui de la position du gouvernement :

http://consultations.finances.gouv.qc.ca/fr/je-minforme

Propositions Québec Solidaire :

“Pour financer adéquatement les services publics, Québec solidaire propose les mesures suivantes :

Des redevances sur l’eau pour les industries minières et manufacturières, parmi les plus grandes utilisatrices de cette ressource naturelle ;

Maintien de la taxe sur le capital pour les banques et les compagnies d’assurance ;

Une baisse des subventions et des mesures fiscales profitables surtout aux grandes entreprises ;

Un plafonnement des contributions aux REERS à 10 000 $ par année ;

Suspension des paiements au Fonds des générations ;

Une contribution de 4% supplémentaire pour les 3% de contribuables les plus riches ;

Faire passer de 50% à 100% l’imposition des gains en capital pour les particuliers et les entreprises.

Total : 5 milliards de dollars.”

http://www.quebecsolidaire.net/actualite-nationale/finances-publiques-lancement-de-la-campagne-couragepolitiqueorg

Voir aussi de nombreux articles sur le site l’Économie autrement

http://www.economieautrement.org/spip.php?mot17

1 Les intérêts sur la dette explosent, Stéphane Paquet (28 octobre 2009)http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/economie/quebec/200910/28/01-915769-les-interets-sur-la-dette-explosent.php

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état des lieux

Au Canada, la gestion de l’eau comme ressource relève de la compé-tence des provinces. Le Québec encadre la gestion de l’eau à l’aide de quelques lois et règlements dont voici les principaux : la Loi affir-mant le caractère collectif des ressources en eau et visant à renforcer leur protection1, le Règlement sur la déclaration des prélèvements d’eau2, ainsi qu’un projet de règlement s’appliquant aux redevances économiques liées à l’exploitation de l’eau3.

La gestion de l’eau fait présentement débat, car deux visions s’opposent : il y a d’un côté ceux qui prônent son exploitation commerciale, et de l’autre côté, les tenants de la préservation de la ressource.

Les premiers voient en l’eau une ressource renouvelable dont on pourrait tirer des redevances. La commercialisation de l’eau, pour le moment, présente plusieurs inconnues, même pour les défenseurs de cette option : nous n’avons pas de connaissances approfondies des réserves d’eaux souterraines ni des volumes d’eau captés réel-lement. De plus, une étude de la Jeune Chambre de commerce de Montréal arrive à la conclusion que l’exportation de l’eau embouteil-lée peut être rentable, « mais les bénéfices demeureront relativement mineurs par rapport aux autres secteurs de l’économie »4. Le projet de règlement quant aux redevances fixerait un premier taux à 70 $ par million de litres prélevé, soit 0,07 $ / m3 (Note de l’auteur : 1 litre = 1 kg, donc 70 $ pour 1 000 tonnes; 0,07 $ la tonne)5.

À cela, rajoutons d’autres préoccupations telles que la qualification de l’eau en tant que bien commercial en vertu de traités commerciaux en vigueur au Canada (OMC, ALENA). Les intérêts commerciaux des entreprises (potentiellement des entreprises étrangères) de même que les intérêts nationaux autres que ceux du Québec auraient alors droits de cité6.

L’autre option, l’eau vue comme ressource collective, vise à assurer une qualité de même qu’une quantité d’eau suffisante pour la popu-lation du Québec. Présentement, chaque Québécois consomme environ 424 litres d’eau/jour, comparé à 329 litres pour chaque Cana-dien, 425 par Étatsunien et finalement 150 pour chaque Français7… En plus d’eau potable, cette option inclut également la préservation des fragiles équilibres des écosystèmes, car le prélèvement d’eau peut influer sur la qualité de différents environnements, pensons seulement aux milieux humides. Cela implique, entre autres, des actions visant à réduire le ruissellement d’eau de pluie sur les pavés (transportant des métaux lourds ou autres polluants), la réduction des surcharges des réseaux d’aqueducs.

Dans tous les cas, il serait souhaitable de réduire nos prélèvements d’eau. À cet égard, les infrastructures reliées à l’eau nécessitent des investissements majeurs, à Montréal ou en région (pertes dues aux fuites dans les réseaux d’aqueducs municipaux : Montréal 40 %, Québec 19 % contre Vancouver 0,5 %8), et notre méconnaissance des réserves d’eau se combine aux effets des changements climatiques et à leurs effets sur le renouvellement de la ressource et sa conservation.

un débathouleux :la Gestionde l’eau

lorsque les québécois pensent à l’eau, ils pensent à leur identité, leur développeMent éconoMique, leur source d’énerGie, l’abondance, l’environneMent. le débat s’articule aut-our de la préservation de cette ressource et des possibilités de l’exploiter, coMMe on le fait avec la forêt.

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des solutions à portée de la Main

• Pourrait-on envisager le développement de l’exportation d’eau embouteillée ? Quel régime de redevances adopter ? Quels seraient les besoins à combler en priorité ?

• L’eau peut-elle nous aider à développer de nouvelles industries ? Veut-on attirer des entreprises ayant un grand besoin d’eau à s’installer chez nous ? Si oui, à quelles conditions ?

• L’industrie de l’eau présente-t-elle des opportunités de dévelop-per une expertise dans ce domaine ? Les besoins en infrastructures seront grands ici comme ailleurs, qu’avons-nous à offrir ? La gestion de projets ? Des produits spécifiques ? Une expertise hydrologique ?

• Tarifer l’eau est-il un bon moyen de faire des économies d’utilisation ? Par l’introduction de compteurs d’eau ? L’eau a-t-elle un prix, en vue de la conservation ? Cela peut-il contribuer à financer la rénovation des infrastructures ?

• L’économie d’eau peut-elle contribuer à une meilleure utilisation de l’eau ? Comment ? Est-ce qu’un guide de sensibilisation serait utile ? Est-ce que subventionner l’achat d’appareils à faible consom-mation d’eau est rentable ?

source Gedi

« Transferts d’eau en vrac », Patrick Forest, 28 octobre 2009.http://www.generationdidees.ca/idees/transferts-d%E2%80%99eau-en-vrac/

1 « Loi affirmant le caractère collectif des ressources en eau et visant à renforcer leur protection (L.R.Q., chapitre C-6.2), juin 2009. http://www.canlii.org/fr/qc/legis/lois/lrq-c-c-6.2/derniere/lrq-c-c-6.2.html

2 « Règlement sur la déclaration des prélèvements d’eau », août 2009. http://www2.publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge.php?type=2&file=%2F%2FQ_2%2FQ2R3_2_1.htm

3 « Projet de règlement sur la redevance exigible pour l’utilisation de l’eau ». http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/redevance/reglement.htm

4 « L’eau : une richesse à conserver et à gérer de façon durable pour le développement du Québec », Jeune Chambre de commerce de Montréal, novembre 2007. http://www.jccm.org/data/M%C3%A9moires%20et%20divers/jccm_memoire_eau.pdf

5 « Projet de règlement sur la redevance exigible pour l’utilisation de l’eau ». http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/redevance/reglement.htm

6 « Transferts d’eau en vrac », Patrick Forest, 28 octobre 2009. http://www.generationdidees.ca/idees/transferts-d%E2%80%99eau-en-vrac/

7 « L’eau : une richesse à conserver et à gérer de façon durable pour le développement du Québec », Jeune Chambre de commerce de Montréal, novembre 2007. http://www.jccm.org/data/M%C3%A9moires%20et%20divers/jccm_memoire_eau.pdf

8 Idem.

sources externes

« Penser au suivant : Mémoire sur les finances publiques au Québec », Commission-Jeunesse du Parti libéral du Québec, février 2010.

http://www.commission-jeunesse.com/wp-content/uploads/2010/03/memoire_financespubliques_hiver10.pdf

« Rapport sur la situation de l’industrie de l’eau embouteillée au Québec », étude réalisée pour la coalition Eau Secours ! , Hélène Cyr et André-anne Demers, septembre 2005.

http://eausecours.org/esdossiers/rapport_industrie_embouteillee.pdf

52

état des lieux

Le Québec est riche. Riche de ses conditions de travail généralement avantageuses, de ses villes et territoires aux multiples parcs, infra-structures, services et activités, de son panier de services publics qui, quoiqu’imparfait, offre nombre de services pour toute la population. On y trouve néanmoins toujours beaucoup de personnes qui ne profi-tent pas suffisamment de cette richesse. En effet, en 2002, entre 10 et 17 % de la population québécoise, selon l’indicateur utilisé, se trou-vait dans une situation de pauvreté1. À cette réalité s’ajoutent souvent toutes sortes de problématiques : isolement social, difficultés d’accès au marché du travail, itinérance, criminalité, problèmes de santé physique ou mentale, prostitution, toxicomanie, insécurité alimen-taire, etc. Ces problèmes ne sont plus l’exclusivité de la métropole, les phénomènes de l’itinérance et de la toxicomanie, entre autres, étant de plus en plus visibles dans plusieurs régions du Québec.

Quand on pense pauvreté, on pense souvent aide sociale. On pense moins souvent aux quelque 800 000 personnes analphabètes2, aux personnes vivant sur le salaire minimum à temps partiel ou aux personnes âgées ou malades, non seulement pauvres mais souvent dépourvues de réseau. Redonner à chacun la chance de s’épanouir, c’est aussi mettre à profit leurs compétences et leurs idées pour développer notre société.

Or, on assiste depuis plusieurs années à la réduction insidieuse du soutien offert à ces personnes, sous toutes ses formes. Coupes dans les différents programmes d’aide sociale et d’insertion, glissement des budgets récurrents d’organismes de soutien vers des finance-ments par projets, plus précaires, difficulté à recruter des bénévoles... Le Québec est-il toujours aussi solidaire qu’il le prétend? Dans un discours de plus en plus individualiste, quelles nouvelles formes d’engagements pour les jeunes ?

des solutions à portée de la Main

Il existe au Québec une solide volonté collective d’assurer un filet social pour les personnes fragilisées et de donner une chance à tous d’améliorer leur qualité de vie. Voici quelques pistes pour mieux concrétiser cette volonté :

• Encourager la construction de logements à loyers modiques ? La mixité sociale et le financement de logements pour personnes à faibles et moyens revenus ont un impact direct sur leur qualité de vie et améliorent la cohésion sociale.

• Améliorer les programmes de soutien au revenu ? Abolir les catégories existantes à l’aide sociale, augmenter et indexer annuel-lement les montants permettrait d’assurer à tous un revenu minimal décent.

de l’individualisMeà l’inclusionperMettre à tous d’accéder à une place au soleil

dans une société où l’individualisMe est roi, coMMent redonner une place à l’entraide et la solidarité ? et renouveler l’enGaGeMent des québécois face aux plus déMunis ?

53

• Créer des cellules d’intervention sociale ? Créer des groupes d’intervention sur des problématiques spécifiques et donner un coup de main aux organismes et initiatives existants pour soutenir leurs actions.

• Cesser de judiciariser les personnes de la rue ? Donner des amendes et mettre en prison les itinérants et les jeunes de la rue ne fait que renforcer leur sentiment d’injustice et les encourager à demeurer en marge de la société.

• Mieux repérer les injustices ? Réactualiser et mieux faire connaî-tre les enjeux sociaux faciliterait leur appropriation par la nouvelle génération.

• Miser sur l’insertion ? En multipliant et en finançant mieux les différentes initiatives d’insertion, d’employabilité, d’alphabétisation et de développement des compétences, on offre la chance à plus de personnes d’accéder au marché du travail de façon durable.

• Réviser le réseau des CPE ? Visant l’éveil et la préparation à la lecture et à l’écriture des enfants en très bas âge, les CPE devraient être plus accessibles, surtout dans les quartiers défavorisés.

• Mieux financer les initiatives et organismes sociaux ? Les commu-nautés québécoises sont reconnues pour leur inventivité sociale, mais doivent constamment vivre dans l’incertitude des finance-ments à court terme ou par projets.

• Promouvoir davantage l’engagement social ? Mettre en place des programmes de bénévolat dans le cursus scolaire ou valo-riser davantage l’engagement bénévole pourrait aider à susciter l’engagement chez les jeunes.

• Créer des initiatives visant à briser l’isolement ? Ces initiatives pourraient prendre la forme de fêtes de quartier ou de systèmes de trocs et d’échanges.

source Gedi

« Les jeunes et le collectif, « Les unions qu’ossa donne ? », Philippe-André Tessier, Génération d’idées, volume 1, numéro 1, été 2008, pages 14-15.

« Je pars en guerre et je vous invite ! », Stéphanie Raymond-Bougie, Génération d’idées, volume 1, numéro 4, été 2009, p.4.

« Criminalisation des itinérants, une aberration sociale », Audrey Côté, Génération d’idées, volume 1, numéro 4, été 2009, p.24.

« Nos villes parlent de nous », Mélanie Joly, 29 octobre 2009. http://www.generationdidees.ca/idees/nos-villes-parlent-de-nous/

« Repenser la distribution de richesse : par la base, plutôt que par l’État », Geneviève Dorval-Douville, 15 juillet 2010. http://www.generationdidees.ca/idees/repenser-la-distribution-de-richesse-par-la-base-plutot-que-par-letat/

1 « Recueil statistique sur la pauvreté et les inégalités sociales au Québec », Institut de la statistique du Québec et Ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale, janvier 2006.

2 Site Internet de la Fondation pour l’alphabétisation, consulté le 25 octobre 2010. http://www.fondationalphabetisation.org/

sources externes

Ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale, « Secrétariat à l’action communautaire autonome et aux initiatives sociales ». www.mess.gouv.qc.ca/sacais/

Ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale, « Plan d’action gouvernemental pour la solidarité et l’inclusion sociale 2010-2015 ». www.mess.gouv.qc.ca/plan-action/

Front commun des personnes assistées sociales du Québec www.fcpasq.qc.ca/

Collectif pour un Québec sans pauvreté www.pauvrete.qc.ca

Réseau québécois de l’action communautaire autonome www.rq-aca.org

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état des lieux

L’accroissement de la demande mondiale de pétrole s’est consi-dérablement accéléré ces dernières années. L’agence internationale de l’énergie, dans son scénario de référence, prédit d’ailleurs un rythme global de croissance annualisé de 1 % d’ici à 2030. Mais en parallèle, la diminution de la production du pétrole dit « conven-tionnel » s’est elle aussi accélérée et pour certains, le maximum de production aurait déjà été atteint, le pic pétrolier.

L’envolée des prix de ces dernières années, qui a culminé au pic observé en 2008, a mis en évidence le caractère fini des ressources en pétrole.

Ainsi, pour combler ce déclin de la production des grands champs de pétrole conventionnel, l’industrie fait de plus en plus appel au pétrole non-conventionnel, provenant principalement des sables bitumineux. Mais, quelle que soit la source, il faut prévoir dépenser de plus en plus d’énergie pour extraire un baril de pétrole…

La quantité de pétrole dans le monde est limitée et, à l’échelle où nous nous situons, elle n’est pas renouvelable et ne permet pas un juste accès aux ressources à l’échelle mondiale.

Au Québec, la part du pétrole est légèrement moindre que dans l’ensemble du monde, représentant 38 % de la consommation en 20076, soit presque autant que la consommation d’électricité. La consommation de produits pétroliers se concentre principalement dans le secteur des transports avec plus de 70 % de la consommation totale en 2007.

Le pétrole consommé permet également de répondre à plusieurs autres usages que le transport : le chauffage (quelques 300 000 ménages québécois se chauffent au mazout), les procédés industriels (entre autres pour la production de vapeur), pour le fonctionnement de la machinerie agricole (le pétrole représente en effet 67 % de l’énergie utilisée en agriculture), et pour la production d’électricité pour les réseaux isolés.

Comme elle ne produit pas de pétrole, la société québécoise doit s’approvisionner entièrement sur les marchés extérieurs pour assurer ses besoins. Or, ces marchés sont sous forte pression et la concur-rence sera de plus en plus forte.

« L’ère du pétrole bon marché est donc révolue »7.

des solutions à portée de la Main

Les impacts causés par l’utilisation des produits pétroliers sont multi-ples et complexes, et reposent à la fois sur la consommation directe de pétrole ainsi que sur les infrastructures nécessaires à son utilisation et l’occupation du territoire qu’il permet.

Le Québec est en bonne position pour réagir, ils possèdent les tech-nologies et l’expertise pour diversifier ses sources d’énergie. Mais quelles sont les meilleures options pour réduire sa dépendance au pétrole :

• Devons-nous mettre l’accent sur l’efficacité énergétique?

• Investir dans les énergies renouvelables?

• Électrifier des transports?

• Quelles sont les solutions d’urbanisme et d’aménagement du territoire?

• Devrions-nous produire notre propre pétrole ou gaz naturel?

coMpléMent d’inforMation sur la déMarche

Le Café de l’énergie vous est offert par les Rendez-vous de l’énergie, une démarche non-partisane, ouverte et inclusive, qui se déploie actuellement dans toutes les régions du Québec. Les Rendez-vous de l’énergie visent à rassembler les nombreux acteurs clefs de la société québécoise afin d’assurer la mobilisation et la consultation de la population au sujet de notre dépendance envers le pétrole.

Il est également attendu des participants, suite aux diverses activités de consultation régionales, qu’ils parviennent à dégager des visions communes concernant l’avenir énergétique du Québec, et ce, en préparation au forum national prévu au printemps 2011.

coMMent réduire notre dépendanceau pétrole?

atelier en collaboration avec les rendez-vous de l’énerGie :

source

Les Rendez-vous de l’énergie, Cahier de référence, 2010 : http://www.rdvener-gie.qc.ca/wp-content/uploads/2010/09/Cahier_de_reference_RDVEnergie1.pdf

6 Équiterre, Pour un Québec libéré du pétrole, septembre2009, p. 25.

7 Fatih Birol, chef économiste à l’Agence internationale de l’énergie dans La Tribune, le 16 novembre 2009, consultable à http://www.latribune-online.com/suplements/economiesup/25492.html

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reMercieMents

Direction générale et porte-parolepaul st-pierre plaMondon

Chargés de projetJean-françois charestriva KhannaGénifÈre leGrand

CommunicationKatia bouchardcaroline-Julie fortinJoëlle Girardlucie Kechichianvanessa schneider

Artistiquealexia Jensen

Mobilisationsébastien boyerMarc-andré ouellettephilippe lavalléMaya azzi

Nouvelles Technologiesphilippe dallaire

Rédaction du cahier des participantsJean-david treMblay-frenette

ProgrammationpatricK dufault

Génération d’idées tient à remercier les membres suivants du comité de contenu ayant contribué à la rédaction du présent document en colligeant et synthétisant les enjeux et solutions provenant de l’ensemble de la plateforme GEDI :

Mathieu bouchardolivier charestGeneviÈve dorval-douvilleJean-françois GinGrasJean-philippe Massicottepaul st-pierre plaMondonJean-david treMblay-frenette

Nous tenons à remercier l’équipe decorrection et révision :

JéréMie Gravelcaroline nantelhuGues provencher

Merci à l’équipe du comité artistique :

françois clicherodolphe beaulieupauline loctin

Ainsi que le responsable du graphisme et de la mise en page :

siMon léveillé

Merci à Caroline Ménard pour ses conseils et son implication.

De même que tous les bénévoles qui nous ont offert généreusement de leur temps à un certain moment !

Un grand merci aux membres indépendants de notre conseil d’administration qui ont été de précieux mentors au cours des derniers mois :

claude bélandfrancine chaMpouxbernard descoteaux Jean leclairronald MonetaniK trudel

Et un merci tout special à tous nos mentors :

Gérard beaudetcarole beaulieuclaude bélandeMManuel bilodeauclaire bolducyvon bolducdaniel bretonclaude castonGuayfrancine chaMpouxdavid clichecéline couloMbebernard descÔteauxcéline hervieux-payetteGaétan lafranceMarc lalondeJacques lanGuirandJean leclairMarie lessardJacques Ménardbenoît perronManuel rodriGuezsuzanne treMblayaniK trudelalexandre turGeonMarc van audenrodeMichel vennehélÈne v GaGnon

Générations d’idées reMercie chaleureuseMent l’équipe de bénévoles du coMité exécutif ayant contribués activeMent à l’aboutisseMent de cette preMiÈre édition du soMMet Gedi :

COATED

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UNCOATED

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Diffusion en Direct à Vox

Finalement, sans leur collaboration nul Sommet aurait été possible, merci à nos partenaires :

www.Generationdidees.ca