BPCO
QUETANT Sébastien14 octobre 2008
Quelques rappels (1)
Bronchite chronique : Toux chronique productive au moins 3 mois par an pendant au moins 2 années consécutives.
Bronchite chronique obstructive : affection caractérisée par une réduction des débits expiratoires non totalement réversible (VEMS < 80% th et VEMS/CVF < 70%).
Quelques rappels (2)
Emphysème : élargissement permanent et anormal des espaces aériens au-delà des bronchioles terminales associé à une destruction des parois alvéolaires.
Broncho-pneumopathie obstructive La BPCO est une maladie chronique, lentement progressive
entraînant une diminution incomplètement réversible des débits aériens.
Avec une prévalence de 4 à 10 % de la population en augmentation, c’est une priorité de santé publique.
En France : > 15000 décès par an. Dans le monde : 3ème cause de mortalité en 2020. Maladie sous diagnostiquée. Seul 1/3 des sujets atteints de bronchite chronique se sait atteint
d’une maladie respiratoire. Coût économique majeur ++.
BPCO : Définition
Définition fonctionnelle : VEMS / CV < 70 %.
Habituellement exclus : Asthme ancien « fixé » avec TVO irréversible Mucoviscidose. DDB. Autres bronchiolites.
Tabagisme : Epidémiologie en France
BPCO : Facteurs de risques
Facteur de risque : Le Tabac
Principale cause des BPCO : 80-90 %. Susceptibilité individuelle : 1
5 % à 20 % « seulement » des fumeurs développent une BPCO.
Relation effet-dose du tabac mais variabilité ++.
Déclin annuel du VEMS. Non fumeur : 30 ml/an Fumeur : > 50 ml (jusqu’à 150 ml / an)
0
1
2
3
4V
EM
S,
L (
vale
ur
à 25
an
s)
20 40 60 ans
Non fumeurs
Ex-fumeurs
Fumeurs sensibles au tabac
Fumeurs très sensibles
D ’après Fletcher & Peto, BMJ 1977
BPCO : Physiopathologie
Obstruction anatomique des bronches .
Résistance à l’écoulement gazeux.
Répartition inhomogène de la ventilation par rapport à la perfusion
++ Zones perfusées et mal ventilées.
Effet shunt.
BPCO : Signes cliniques Toux banalisée par le fumeur. Bronchites traînantes. Dyspnée souvent tardive, mal corrélée à la fonction
respiratoire. Distension thoracique. Allongement du temps expiratoire avec expiration les
lèvres pincées. HTA, sueurs profuses, somnolence, flapping si
hypercapnie.
DEPISTER les sujets à risques ++ Fumeur > 40 ans / Tabagisme > 10 PADEPISTER les sujets à risques ++ Fumeur > 40 ans / Tabagisme > 10 PA
BPCO : moyens diagnostic / dépistage Mesure du Débit expiratoire de pointe (DEP) :
Non validé.
Mini spiromètre électronique PIKO-6 ++ Accessible en cabinet de médecine générale Débits mesurés : VEMS, VEMS/VEMS 6 .
EFR.
Piko-6 : Débit mètre électronique
2-3 mesures. Inspiration totale et
profonde Bref temps d’arrêt (1 sec). Expiration forcée brutale et
prolongée. VEMS/VEM6 > 80
Pas d’obstruction bronchique.
70 % < VEMS/VEM6 < 80 % Douteux : EFR de
confirmation
Clinique : Distension thoracique
Thorax « globuleux ». Auscultation tympanique. Utilisation des muscles
respiratoires accessoires. Amaigrissement car
dépense d’énergie ++ augmentée.
Module D - 4
0. Absence de dyspnée.
2. Dyspnée en montant une
côte à marche
normale (dyspnée
d'Eugène B.).
3. Dyspnée en marchant sur terrainplat au rythme d'un accompagnateur.
4. Dyspnée à son propre pasavec arrêts.
5. Dyspnée pour les gestes élémentaires (rasage, habillage).
1.Dyspnée à l'exercice
(montée de 2 étages).
BPCO : La dyspnée
BPCO : Mécanismes de la dyspnée Les débits aériens distaux sont limités par
l’obstruction des voies aériennes.
Le piégeage de l’air au temps expiratoire entraine une distension statique et dynamique.
L’effort inspiratoire nécessaire est accru ++ Le diaphragme est moins performant. Le travail des muscles respiratoires est très
augmenté : Conso Énergie ++
BPCO: Une maladie globale
Dénutrition ++ Myopathie Augmentation du risque d’autres maladies :
AVC IDM…
Evaluation à 3 niveaux [CIH-1, OMS]
Handicaps respiratoires / BPCOMaladie Systémique ?
HandicapHandicap
Qualité de vie - Morbidité
Systémique : Inflammation
Muscle squelettique :
anomalies intrinsèques
Fonction pulmonaire : Obstruction et
Hypoxémie
Locale : Inflammation à Neutrophiles
DéficienceImpairme
nt
IncapacitéDisability Dyspnée Fatigabilité
CRPCRP
VEMSGDSVEMSGDS BMIBMI
PM6PM6NYHANYHA
Exploration fonctionnelle respiratoire Spiromètrie :
TVO = diminution du ratio VEMS/CV < 70% Courbes débit volumes :
DEM 25-75 : diminue en premier. Mesure des volumes non mobilisables :
VR, CPT, VR/CPT : apprécie la distension thoracique. Gazométrie artérielle :
Recherche hypoxémie (pas corrélée au TVO) et hypercapnie (tardive).
BPCO : Stade de sévérité Stade I : Léger
VEMS/CV < 70% VEMS > 80 % théorique
Stade II : Modéré VEMS/CV < 70% 50 < VEMS < 80% théorique
Stade III : Sévère VEMS/CV < 70% 30 < VEMS < 50 % théorique
Stade IV : Très sévère VEMS/CV < 70% VEMS < 30 % théorique OU < 50 % th + IRC
Imagerie
Distension thoracique : Aplatissement des
coupoles. Horizontalisation des
côtes Cœur verticalisé. HTAP, cardiomégalie. Raréfaction de la trame
pulmonaire. Bulles d’emphysème.
Imagerie (2)
Signes TDM d’emphysème centrolobulaire : Zones hypodenses, avasculaires sans paroi propre.Raréfaction vasculaire.Distribution hétérogène des lésions.
Signes TDM d’emphysème centrolobulaire : Zones hypodenses, avasculaires sans paroi propre.Raréfaction vasculaire.Distribution hétérogène des lésions.
BPCO : en fonction de la sévérité… Données morphologiques :
Radio thoracique, TDM Mesure du déficit ventilatoire :
GDS, EFR Mesure du retentissement cardiaque :
Échographie cardiaque : Recherche HTAP Evaluation de la tolérance à l’effort
Test de marche des 6 min ++++ Evaluation nutritionnelle, psychologique. Evaluation sommeil :
Polysomnographie BPCO + Syndrome d’apnée du sommeil ++
Complications des BPCO
Insuffisance respiratoire chronique Définie par Pa 02 < 60 mmHg sur GDS VEMS habituellement < 50 %
HTAP : Echographie cardiaque Signes d’insuffisance cardiaque droite : Œdème des
membres inférieurs Infections respiratoires Polyglobulie Exacerbation / Insuffisance respiratoire aigue
Favorisées par : infections, sédatifs, embolie pulmonaire, FA, pneumothorax.
BPCO : Objectifs de traitement Prévenir les aggravations. Soulager les symptômes. Améliorer la tolérance à l’effort. Améliorer la qualité de vie. Prévenir et traiter les complications. Diminuer le recours au soins. Réduire la mortalité.
BPCO traitements : Les moyens L’aide au sevrage tabagique Les traitements pharmacologiques : les
bronchodilatateurs et corticoïde inhalés La kinésithérapie respiratoire La réadaptation pulmonaire La prise en charge des exacerbations L’oxygénothérapie et la VNI L’éducation thérapeutique
BPCO traitement : le sevrage tabagique L’arrêt du tabac est la seule mesure
capable de rétablir une évolution normale du VEMS.
Se savoir atteint d’un TVO multiplie pas 2 le taux d’arrêt des malades informés.
3 moyens thérapeutiques : Les substituts nicotiniques
Proposés en 1ère intention Test de Fagerström > 4 Posologie initiale 1 mg/ cigarette fumée Innocuité chez coronariens et femmes enceinte
BPCO traitement : le sevrage tabagique
Zyban® – Champix ® : Proposés en 2ème intention. Plus appropriés en cas d’antécédents de dépression ou
de crainte de prise de poids. Thérapies cognitivo-comportementales :
Développement de stratégies de gestion des situations à risque de reprise du tabac.
BPCO traitement : Autres mesures générales Maîtrise des risques professionnels. Vaccinations antigrippale et antipneumocoque. Attentions médicaments délétères ++.
Sédatifs : hypnotiques, morphines +++ Anti-tussifs Parfois fluidifiants bronchiques Béta bloquants
Eradication des foyers infectieux (dentaires ++).
BPCO : Traitements pharmacologiques Bronchodilatateurs inhalés :
2 mimétique CDA : ventoline ® 2 mimétique LDA : foradil ®, sérévent ® Anticholinergique : atrovent ®, spiriva ®
Pas d’action sur l’histoire naturelle de la maladie Pas de gains significatif sur le VEMS.
MAIS : Amélioration de la dyspnée, de la qualité de vie, de la capacité
d’exercice. Diminution de la fréquence des exacerbations.
Corticoides inhalés (en association avec 2 mimétique LDA ) : sérétide ®, symbicort ®
But : diminution de la fréquence des exacerbations.
Les dispositifs inhalés
Aérosol-doseurAérosol-doseur Poudre pour inhalationPoudre pour inhalation
BPCO : Exacerbations aigues Augmentation de la dyspnée, de la toux et/ou de
l’expectoration, de début brutal et nécessitant une modification du traitement habituel.
Les exacerbations sont classées en : peu sévères (prises en charge à domicile), modérément sévères (nécessitant une assistance
médicale) sévères (nécessitant l’hospitalisation).
Causes : ++ infections virales ou bactériennes.
Conséquences péjoratives à moyen terme
BPCO : Exacerbations aigues
Prise en charge des exacerbations Bronchodilatateurs ++
β2-mimétiques et anti-cholinergiques Nébulisations +++ Doses importantes :
- VENTOLINE®, BRICANYL® : 5 mg x 6/jour
- ATROVENT® : 0,5 mg x 3/jour
Nébuliseur• Utilisation de solution pour inhalation (« dosettes »)
prête à l’emploi, ou adjonction de NaCl 0,9 % si volume insuffisant
• Produit pulsé par de l’air ou de l’oxygène (6 à 8 L/min)
• Nébulisation pendant 15 minutes environ
Prise en charge des exacerbations Oxygénothérapie (Si SaO2 < 90 %)
Kinésithérapie de désencombrement Ventilation non invasive (VNI) Corticoïdes per os Antibiothérapie (colonisations)
Haemophilus influenzae, Pneumocoque, Pseudomonas aeruginosa
BPCO : Réhabilitation respiratoire= modèles de prise en charge globaleProgramme structuré :
- éducation- exercice- kinésithérapie- conseils diététiques
Permet:- capacité à l ’exercice- qualité de vie- consommation de soins,
hospitalisations- symptômes
IRC : Physiopathologie (1)3 mécanismes principaux…
Incapacité du soufflet thoracique à assurer une ventilation suffisante : Affections neuro-
musculaires (poliomyélite, paralysie diaphragmatique, tétraplégies, myopathies).
Déformation thoracique majeure (cyphoscoliose, thoracoplastie)
Incapacité de la surface alvéolo-capillaire à assurer les échanges : Atteinte membrane
alvéolo-capillaire membrane épaissie faisant barrage aux échanges gazeux : fibrose
Lit vasculaire réduit: thrombose chronique, HTAP
IRC : Physiopathologie (2)
Troubles de l ’écoulement de l ’air dans les voies aériennes : BPCO +++ Fermeture brutale des petites voies aériennes
entraînant un renouvellement d ’air insuffisant avec hypoxémie par effet shunt (territoire mal ventilé mais toujours perfusé)
VEMS et VEMS/CV abaissés.
IRC : Indications et modalités de l’oxygénothérapie de longue durée (OLD)
OLD
Intérêts de l’OLD
L’OLD permet : Une diminution de la mortalité. Une amélioration de la qualité de vie. chez les BPCO sévères avec hypoxémie
chronique (PaO2 55mmHg).
Prévient 2 principales complications : Polyglobulie. HTAP.
OLD
OLD
Modalités pratiques OLD
Administration continue > 15 h / jour. Réglage du débit en oxygène :
Débuter à 1-2 litres / min. Adaptation débit sur SaO2 et GDS. Mesure de la SaO2 lors de l’effort afin d ’adapter
le débit O2 nécessaire. En situation chronique, attention au débit O2 trop
important = risque Pa CO2.
IRC : traitement par Ventilation non invasive (VNI) L’interface entre l’appareil et le patient est un masque soit nasal,
soit facial.
VNI dans L’IRC hypercapnique 2 modes ventilatoires possibles
Mode en Pression = Baromètrique Mode en Volume = Volumètrique
But : Diminuer la Pa CO2 en augmentant la ventilation alvéolaire.
Modalités pratiques : Alimentation courant électrique, parfois batterie d’une
autonomie de quelques heures. Ajout O2 sur le circuit si hypoxémie.
VNI dans L’IRC hypercapnique Réglages
Volumétriques : Volume courant (Vt) et une FR = mode contrôlé, le temps
inspiratoire I/E. Alarme en pression.
Baromètriques : Pi et Pe (l’aide inspiratoire correspond à la différence Pi-Pe), mode spontané (AIFR ou VS) ou mode assisté, trigger si mode spontané, temps d’insufflation (I/E), FR fixe si
mode assisté ou FR de sécurité si mode spontané Alarme en volume.
VNI : Rôle de l’infirmière en pneumologie Aide à la première installation : Information au patient des modalités, des contraintes, des intérêts de cette
thérapeutique. Choix du masque. Étape ++ importante pour avoir l’adhésion du patient.
Mise en place du masque : Avec des réglages standarts modérés initialement SANS fixer le masque sur le visage Toujours avec un saturomètre. Attitude rassurante.
Surveillance de la ventilation : Patient adapté au rythme de la machine ? Présence de fuite au niveau du masque ? Taille du masque adaptée ? Trop ou pas assez d’air ?, La machine pousse trop fort ? L’air arrive trop ou pas assez vite ?, Avez-vous le temps d’expirer ?, Est ce que c’est dur pour déclencher l’inspiration (mode VS).
Réalisation des GDS de contrôle : 1/2 heure à 1 heure après mise en route VNI.
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