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Barbarie : Revue des civilisations et actualits europennes

Avant-propos : dversement toxique2010 sen est all. Jusqu prsent la crise de leuro na pas russi contaminer plus de pays que la Grce et lIrlande et le Danube a chapp de justesse une pollution extrmement grave suite au dversement de 700 000 m3 de boues toxiques provenant de lusine dextraction dalumine dAjka en Hongrie. Cependant, parmi les victimes de ce qui pourrait tre considre comme une annus horribilis pour lEurope, on trouve les tudiants britanniques qui devront bientt porter le poids dun emprunt norme sils souhaitent avoir accs une ducation suprieure ; les Italiens, qui ont laiss au pouvoir M. Berlusconi ; et juste avant la fin de lanne, malgr une majorit des deux-tiers au parlement, et la veille de prendre la prsidence tournante de lUE, la Hongrie qui a pass une loi crant une surveillance des mdia pour assurer une moralit et une objectivit , et qui menace les mdia locaux comme trangers damendes allant de 90 000 700 000 euros. Mais comme la dit le directeur de lInstitut des Relations Internationales et Stratgiques, Fabio Liberti, au Monde : les vrais problmes se trouvent autre part, Paris ou Berlin. L o rside le rel leadership europen. Cependant, si les cbles de Wikileaks dtiennent quelques vrits, le seul vritable leader en Europe actuellement serait Angela Merkel, tenace mais rarement crative et rpugne par les risques. Est-ce que cela sera suffisant pour passer lanne 2011 ? Cest dans ce contexte que nous vous prsentons dans ce numro un article de Radoslav Soth qui prsente la jalousie et les obstacles sur le chemin dune coopration productive entre les pays du Danube. En ce qui concerne lEurope, nous avons galement deux articles sur la candidature du Montngro et de la Serbie par JJB et Lise Boucher. Et des Balkans la pninsule ibrique, un second article de JJB sur la tlvision portugaise et une recherche de Sophie Ditlecadet sur la loi espagnole sur lavortement. Ce quil ne faut pas rater dans ce numro : ltudiant en droit et musicologue JeanBaptiste Crabires nous offre une perspective des aspects effrayants de la 9me symphonie de Beethoven et de son utilisation comme hymne europen. Et pour finir, un autre collaborateur invit, ltudiant en Relations internationales Adlne Mohammedi, qui partage son opinion sur la situation actuelle du conflit isralopalestinien.

En vous souhaitant le meilleur pour 2011 ! Gerardo Perfors-Barradas pour lquipe ditoriale de Barbarie.

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Foreword: Toxic Spill2010 is gone. So far the euro crisis has not managed to spread further than Greece and Ireland, and the Danube barely managed to escape serious pollution due to the spill of 700 000 m3 of corrosive sludge at the Ajka alumina plant in Hungary. However, among the casualties of what could be considered an annus horribilis for Europe we find British university students, soon to be burdened by considerable debt if they wish to have access to higher education; the people of Italy, who were unfortunately unable to get rid of Mr. Berlusconi; and just before the end of the year, in spite of his two-thirds majority in parliament, and in the eve of taking over the rotating EU presidency: Hungary, which passed a law creating a media watchdog to ensure morality and objectivity, threatening local and foreign media with fines ranging from 90,000 to 700,000 euros. But as the head of the Institut de Relations Internationales et Stratgiques, Fabio Liberti, says to le Monde : the real problems lie elsewhere, in Paris or Berlin. That is where real European leadership is to be found. Yet, if the Wikileaks cables hold any truth, the only leader in Europe today would be Angela Merkel, tenacious ... but rarely creative and risk averse. Will this be enough to get us through 2011? In this context, we present you an article by Radoslav Soth about jealousy and obstacles on the way of productive cooperation amongst the Danube countries. In relation to that part of Europe, we also have two articles on the candidacy of Montenegro and Serbia by JJB and Lise Boucher. And from the Balkan to the Iberian Peninsula: another article by JJB on Portuguese television and a feature story by Sophie Ditlecadet on the Spanish Abortion Law. A must-read in this issue: law-student and musicologist Jean-Baptiste Crabieres offers us an insightful perspective on the horrifying aspects of Beethovens 9th symphony and its usage as European anthem. And finally, another guest writer, International Relations student Adlne Mohammedi, shares his opinion on the current situation of the Israeli-Palestine conflict.

All the best for 2011 on behalf of Barbarie's Editorial team, Gerardo Perfors Barradas

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ContentsHYMNE EUROPEEN ET CONSCIENCE EUROPEENNE La stratgie europenne pour le Danube Faut-il tre jaloux en Europe ? Your Ad Could be Here LA REFORMA ESPAOLA DE LA LEY DE ABORTO

SPECIAL : LARGISSEMENT - EN VOIL ENCORE UN ? Un essai sur le phnomne de llargissement - Zoom sur la Serbie

Soul and People

Isral, ses voisins et le monde : Quand tout devient plus simple en Orient compliqu.

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HYMNE EUROPEEN ET CONSCIENCE EUROPEENNE Par Jean-Baptiste Crabieres crire sur l'hymne europen fait partie de ces choses ce point effrayantes qu'elles en font perdre le sommeil, l'apptit et la capacit prouver des sentiments tels que la quitude ou l'insouciance, et ce pour au moins trois raisons. crire sur l'hymne europen est effrayant tout d'abord parce qu'il s'agit d'une version instrumentale du prlude de l'Hymne la joie du quatrime mouvement de la 9me symphonie de Beethoven (en r mineur opus 125 pour les puristes). Et qu'il y a tant dire sur l'Hymne la joie, d'un point de vue strictement musical, que le risque est grand de se perdre en chemin : que la mlodie a accompagn Beethoven tout au long de sa vie et que l'on en trouve des esquisses dans le lied Gegenliebe woO 118 ainsi que dans la Fantaisie chorale op. 80 ou encore dans le lied Mit einem gemalten Band opus 83 n 3 ; que le pome de Schiller dont sont issues les paroles fascinait le compositeur depuis de nombreuses annes et qu'il est utilis galement dans l'pilogue de Fidelio ; que l'Hymne, lui mme structur en quatre parties, est considr par certains au premier rang desquels Charles Rosen1 comme une symphonie au sein de la symphonie , sorte d'quivalent musical de la mise en abme shakespearienne... crire sur l'hymne europen est effrayant ensuite, parce que la r-orchestration de la neuvime au moment de sa transformation en hymne ft confi par le Conseil de l'Europe Herbert von Karajan, et que les liens qu'entretenait le maestro allemand avec le parti nazi2 donnent son travail pour peu que l'on soit anim, reconnaissonsle, d'une certaine mauvaise foi un lger parfum de souffre.3 crire sur l'hymne europen est effrayant enfin, en ce que sa mlodie, et plus gnralement l'ensemble de la neuvime symphonie dont-il est issu, relvent d'une forme de mythologie de la culture occidentale qui, du Orange mcanique de Stanley Kubrick au Bowling for Columbine de Michael Moore en passant par Elephant de Gus Van Sant, irrigue une certaine conception de l'Homme, se mesurant l'univers pour reprendre un clbre mot de Schubert propos de Beethoven. Pourtant, au del des difficults, l'tude de l'hymne europen prsente un intrt certain, qui mrite que l'on s'y attarde. Tout d'abord, ses nombreuses spcificits au premier rang desquelles son absence de paroles font de lui un lment unique en son genre, invitant une confrontation avec la conception traditionnelle, et pourrait-on dire nationale , de ce qu'est habituellement un hymne. Ensuite, et surtout, il traduit avec une force extraordinaire cette ncessit, trs ancienne, de crer du mythe pour rassembler les hommes. Enfin, lhistoire mme de son adoption par le Conseil de lEurope puis par les Communauts europennes, semble se faire le reflet de la naissance progressive dune forme de conscience europenne . Autant de points par lesquels il faudra passer pour comprendre plus avant les enjeux qu'implique l'adoption1 2

Charles Rosen, The classical style : Haydn, Mozart, Beethoven, New-York : Norton, 1997, p.440 Il fut (entre autres) membre du NSDAP, le parti national-socialiste allemand, de 1935 1945 3 cf. par exemple l'article d'Esteban Buch, directeur d'tudes l'EHESS, un hymne qui sent le souffre , paru dans Le Monde du 3 mai 2009

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d'un hymne europen. LA NAISSANCE DE LHYMNE EUROPEEN Sil faut attendre 1971 pour que lOde la joie devienne lhymne officiel du Conseil de lEurope, et 1986 pour quelle soit adopte par les Communauts europennes, le dbat sur la ncessit de ladoption dun hymne europen est en ralit bien plus ancien, et doit beaucoup au comte Richard Nikolaus de CoudenhoveKalergi. Figure marquante de la construction europenne, auteur ds 1923 dun ouvrage, Paneuropa4, dans lequel il propose un des premiers projets modernes de construction dune Europe unie, cet intellectuel austrohongrois fonde en 1924, lUnion paneuropenne dont le premier congrs se tiendra Vienne en 1926. Or, Coudenhove-Kalergi, ardent dfenseur dune Europe des compatriotes , est friand de symboles : il conoit luimme un drapeau (la croix rouge des croisades sur fond Richard Nikolaus von de soleil apollinien dans une volont de runir les sources Coudenhove-Kalergi grecques et chrtiennes de lEurope), propose en 1930 la clbration en mai dune journe de lEurope, et surtout, affirme ds 1929 la ncessit dun hymne europen. Et il ne fait pas de doute pour Coudenhove-Kalergi que le quatrime mouvement de la neuvime symphonie de Beethoven incarne merveille lesprit europen quil tente de promouvoir. 5 Las, ses ambitions de concorde entre les hommes sont impuissantes face la radicalisation des tensions qui animent l'Europe. En 1938, lAutriche est annexe par le Troisime Reich et Coudenhove-Kalergi, dont la femme est juive, se rfugie aux Etats-Unis. La seconde guerre mondiale se passe, le monde est jamais marqu par ses horreurs sans nom, et en 1949, le Conseil de lEurope est fond.

Dans ses toutes premires annes, le Conseil regarde la double question du drapeau et de lhymne comme primordiale.6 De nombreuses propositions de partitions affluent Strasbourg, manant de particuliers ou encore dassociations, et en 1951, le comte Coudenhove-Kalergi qui prside toujours lUnion paneuropenne et n'a pas oubli ses ides de 1929, crit au directeur de linformation au Conseil de lEurope, Paul M.G. Lvy, pour proposer lHymne la joie de la 9me de Beethoven7. Il est finalement dcid que, tout venant point qui sait attendre, il convient dabord de trouver un drapeau. Les douze toiles sur fond bleu sont adoptes en 1955 mais dans le mme temps, lintrt pour lhymne sest quelque peu essouffl. Ce nest quen 1971 que le prsident de la Confrence europenne pour les autorits territoriales, Kjell T. Evers, demande au prsident du comit sur les autorits territoriales auprs de l'Assemble consultative du4 5

Richard de Coudenhove-Kalergi, Pan-Europe, PUF, Paris, rdition de 1988 Carlo Curti Gialdino, I Simboli dellUnione europea, Roma, 2005 6 Ds 1950, le secrtaire gnral de lassemble consultative fait plusieurs reprises rfrence lessai de Daniel-Rops, Drapeau dEurope, cf. ibid 7 Archives historiques du Conseil de lEurope, European anthem. Documents. [EN LIGNE]. [s.l.]: Council of Europe, Library and Archives, [19.09.2005].

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Conseil de l'Europe d'inclure la question d'un hymne dans les dlibrations de son comit. Ainsi, dans son rapport du 10 juin 1971, lAssemble consultative prsente un projet de rsolution sur ladoption dun hymne europen. Et considrant quil convient de porter le choix sur une uvre musicale reprsentative du gnie de lEurope lAssemble dcide de proposer lacceptation par les pays membres comme Hymne europen du prlude l Ode la Joie , 4me mouvement de la IXme Symphonie de Beethoven .8 Lhymne est adopt par lAssemble consultative le 8 juillet 1971 et par le Conseil des ministres en janvier 1972. Un peu moins de 15 ans plus tard, les Communauts europennes dcident de reprendre lhymne leur compte, et une leve solennelle de drapeau avec interprtation de lhymne a lieu le 29 mai 1986.9 Or, une question se pose : pourquoi lHymne la joie ? Le dbat qui avait t initi dans les annes 50 ne trahissait pas une prfrence notable pour Beethoven, et la proposition du comte Coudenhove-Kalergi une parmi tant d'autres navait pas t particulirement remarque. Et pourtant, la lecture des archives du Conseil de lEurope, il apparait quau moment du regain dintrt pour la question, en 1971, le quatrime mouvement de la 9me symphonie simpose comme une vidence. Les dbats portent sur lopportunit de se doter o non dun hymne, mais il est acquis pour tous que si hymne il doit y avoir, il ne peut sagir que de lHymne la joie. Et cest l en ralit quapparait un point fondamental dans lavnement dune forme didentit europenne : entre les annes 50 et 70, lHymne la joie tait de fait devenu une sorte dhymne officieux de lEurope. Le Conseil de lEurope na fait que prendre acte dune ralit qui le dpassait, ce quil reconnait lui-mme dans le troisime considrant du projet de rsolution du 10 juin 1971 : considrant quil convient de porter le choix sur une uvre [] dont lutilisation dans les manifestations caractre europen constitue dj lbauche dune tradition .10 On ne peut quavoir lesprit les travaux des grands penseurs du processus de naissance des mythes, au premier rang desquels Ren Girard, Michel Serres, Georges Dumzil, Mircea Eliade et bien sr Levi-Strauss pour ne citer queux : un hymne ne provoque jamais artificiellement lunit dun peuple, il en est la manifestation. Dans une relation de cause effet, lhymne est toujours second : cest parce quun sentiment dunit se dveloppe quun hymne voit le jour, et non parce que lon fait chanter un hymne que lon cre artificiellement lunit. Ds lors, comment lHymne la joie sest-il tout naturellement impos ? L'infiniment petit prenant le relais de l'infiniment grand, aprs ladoption du drapeau, les impulsions sont venues surtout des organisations communales. Ainsi, en 1963, la Section belge du Conseil des Communes d'Europe sadresse au Secrtariat de la Commission des Pouvoirs Locaux pour lui faire part de son initiative prise en 1962 d'diter une partition et un disque de Chants Europens bass sur la musique de Beethoven en faisant valoir que les nombreuses crmonies de jumelages [...] la8

Archives historiques du Conseil de lEurope, European anthem. Documents. [EN LIGNE]. [s.l.]: Conseil de l'Europe, Bibliothque et archives, [08.02.2006]9

Bulletin der Europischen Gemeinschaften, avril 1986, Nr. 4, S. 54; 57

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participation importante des communes belges la Journe de l'Europe, la Journe europenne des Ecoles et la campagne en faveur de l'utilisation du Drapeau de l'Europe, nous ont fait apprcier la ncessit d'un hymne europen qui pourrait tre excut conjointement avec les hymnes nationaux .11 Bien plus, loin de se cantonner une simple rfrence Beethoven, le Secrtaire Gnral de la Section belge ajoute : le choix de l'Ode la Joie, de Beethoven, nous a permis d'viter les cueils d'un concours dont il aurait sans doute t malais de dgager un laurat unanimement admis. C'est d'ailleurs une mlodie qui a dj t enseigne dans les coles bien avant qu'il ne fut question du Conseil de l'Europe .12

Par ailleurs, fait remarquer le rapporteur du projet de rsolution du 10 juin 1971, plusieurs membres de la Commission ont fait tat d'initiatives prises spontanment par des collectivits locales de faire excuter telle ou telle uvre musicale et le plus souvent l'Ode la Joie de Beethoven, en guise d'hymne europen pour rehausser la solennit des manifestations ayant un caractre europen .13 C'est pour cette raison qu' lunanimit, les membres de la commission se prononcent contre lide dun concours appelant la cration artificielle dun hymne. Bien au contraire, la Commission a estim prfrable de consacrer officiellement une bauche de tradition et de proposer les premires mesures de l'hymne la Joie .14 Mais ce constat soulve aussitt deux interrogations, qu'il conviendra d'tudier successivement. Tout d'abord, jusqu' quel point est-il possible de comparer l'hymne europen aux hymnes nationaux ? En effet, la conscience europenne ne prsente-elle pas certaines spcificits (et en particulier son ventuel inachvement) qu'il serait possible de dgager en confrontant l'Hymne la joie la Marseillaise franaise, au Hatikvah isralien, au Kimi ga Yo japonais ou encore au God save the Queen britannique ? Ensuite, plus fondamentalement, pourquoi Beethoven ? Jusqu'alors, la question tait de savoir pourquoi les institutions europennes avaient fait le choix du quatrime mouvement de la neuvime symphonie. La rponse tait en ralit fort simple : car les individus la jouaient lors de manifestations caractre europen . Mais alors, pourquoi ces individus jouaient-ils du Beethoven ? En quoi Beethoven reprsente-il mieux que Bach, Mozart, Schubert, Debussy, Ravel ou Schoenberg l'me europenne ? HYMNE EUROPEEN ET HYMNES NATIONAUX L'hymne national pourrait tre dfini comme une composition musicale qui voque (gnralement de manire laudative, soyons honntes) l'histoire, les traditions, ou les combats d'une nation et d'un peuple, reconnu par ce dernier et consacr par son gouvernement comme hymne national moins (ce qui arrive parfois) qu'il s'impose par l'usage. Premire caractristique de l'hymne : il est consacr par l'usage ou par un11 12

Ibid. Ibid. 13 Ibid. 14 Ibid.

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gouvernement. Soyons prcis : l'usage est toujours ncessaire, mais une reconnaissance officielle intervient gnralement en sus. L'hymne europen n'est ce titre par diffrent des hymnes nationaux, mme s'il convient d'apporter quelques prcisions quant sa reconnaissance par l'Union Europenne (UE) : L'hymne avait t adopt par les communauts europennes en 1986 et il est devenu celui de l'UE en 1993. Le trait tablissant une constitution pour l'Europe y faisait explicitement rfrence, mais aprs l'chec de sa ratification, il ft remplac par le Trait de Lisbonne, qui beaucoup plus neutre, reste silencieux face aux symboles de l'Europe. Une dclaration y est cependant attache, dans laquelle 16 tats reconnaissent formellement l'Hymne la joie comme hymne national (ainsi par ailleurs que le drapeau, la devise et la journe de l'Europe).15 En outre, en octobre 2008, le parlement europen dcide de modifier les rgles de son fonctionnement interne de manire ce que l'hymne soit jou aux ouvertures de sances solennelles et aprs les lections.16 Mais d'autres spcificits sautent aux yeux, et principalement l'absence de paroles de l'hymne europen. L'Ode la joie est, rappelons-le, un pome de Schiller crit en 1785 (les musicologues ayant l'habitude de parler de l'Ode la joie pour le pome et de l'Hymne la joie pour sa mise en musique par Beethoven). Ses vers les plus clbres restent Freude, schner Gtterfunken,/Tochter aus Elysium,/Wir betreten feuertrunken,/Himmlische, dein Heiligtum , qu'il serait possible de traduire par Joie, belle tincelle des dieux,/fille de l'lyse/Nous pntrons avec un ardent enthousiasme/O Cleste ! Dans ton lieu saint. . Or, ces paroles ont pos un double problme au Conseil de l'Europe lors de l'adoption de l'hymne en 1971. D'une part, le texte de Schiller n'est pas spcialement une confession de foi europenne, mais plutt universelle 17 et d'autre part, le fait de chanter un hymne europen en allemand provoquait certaines crispations. Par ailleurs, comme le soulignait le Conseil, on pouvait douter du fait qu'un texte reconnu "europen" [puisse] jamais trouver une traduction dans une autre langue et tre accept comme tel par les autres groupements linguistiques de la famille europenne .18 Le Conseil, tout sa volont de respecter une traduction naissante, s'est en consquence refus imposer l'Europe des paroles ne faisant pas l'objet d'un consensus : Il nous a paru prfrable, par consquent, de proposer pour le moment, aucun texte, mais uniquement la mlodie pour un hymne europen et de laisser passer un certain temps. Peut-tre y aura-t-il un jour un texte qui sera adopt par les Europens tout aussi spontanment comme l'a t la mlodie ternelle de Beethoven19 . C'est ainsi que le Conseil demanda Herbert von Karajan, spcialiste incontest de la musique allemande, d'crire un arrangement instrumental de l'Hymne la joie. La mlodie ft simplifie, le tempo un peu ralenti, et l'instrumentation modifie pour plus de simplicit. C'est d'ailleurs toujours l'enregistrement du chef avec le philharmonique de Berlin en fvrier-mars 1972 qui est utilis lors des crmonies officielles. Cependant, ces dernires annes, une version latine a t propose, ainsi qu'une version en grec ancien ou bien encore en esperanto (certains ayant mme propos que tout le monde chante en mme temps le plus fort possible dans sa langue).20 Aprs un15 16

Journal officiel de l'UE, 2007 C 306-2 http://euobserver.com/9/26899 17 Archives historiques du Conseil de lEurope, European anthem. Documents. [EN LIGNE]. [s.l.]: Conseil de l'Europe, Bibliothque et archives, [08.02.2006] 18 Ibid. 19 Ibid. 20 Votre serviteur propose quant lui une scansion de mots artificiels sans voyelle du type gwrthdf par un

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dbut de polmique en 2004, Romano Prodi ayant reu en cadeau lors d'une visite Vienne une version latine de l'Hymne qui recelait pour certains mdias britanniques des relents inquitants du rgime sovitique imprialiste de Staline ,21 la direction gnrale de la communication de la Commission europenne a raffirm l'absence de paroles de l'hymne europen et la volont de garder les choses en l'tat.22 Il serait ds lors tentant de dduire de cette absence de paroles une sorte d'inachvement du sentiment de conscience europenne. Et peut-tre est-ce effectivement le cas. Cependant, les choses ne sont pas aussi simples, car en matire de paroles d'hymnes nationaux, il n'existe pas vritablement de rgles. Bien sr, gnralement, l'hymne correspond la langue nationale, mais les exceptions sont trop nombreuses pour que l'on puisse graver ce principe dans le marbre. Ainsi, l'hymne du Pakistan est en persan au lieu d'tre en ourdou, l'hymne de l'Inde est une version sanskrite du bengali, l'hymne suisse est Une fanfare jouant peut-tre l'hymne national d'un dclin en quatre versions (franais, allemand, pays quelconque. Non attribu. Fin du XXme sicle. italien, romanche), l'hymne sud-africain change Dtail. de langue au fur et mesure de la mlodie et implique donc de connatre cinq des onze langues officielles, et surtout, l'hymne espagnol23 est lui aussi un hymne sans paroles (et ce malgr plusieurs tentatives sous Alphonse XIII et au dbut du rgime de Franco, mais qui ne furent jamais officialises). L'hymne europen rejoint donc simplement la longue liste des exceptions en la matire. Dernire spcificit, et non des moindres, l'hymne europen est compos par Beethoven. Or, il faut bien le reconnatre, la plupart des compositeurs d'hymnes nationaux sont d'illustres inconnus. Qui connait Rouget de Lisle, pre de la Marseillaise, mis part les franais ? Qui connait John Stafford Smith, l'origine de la mlodie de La Bannire toile ? Le nom mme du compositeur du God save the Queen a t perdu. En effet, un hymne national n'est pas choisi en raison de la richesse novatrice de sa mlodie, de son harmonie, de son sens du rythme ou du phras... Il ne s'agit pas de consacrer un gnie musical mais de constater qu' une poque donne, une conjonction d'vnements et de mentalits a conduit ce qu'un thme musical soit considr comme fdrateur. Si la musique militaire est la musique ce que la justice militaire est la justice, il n'en demeure pas moins qu'il est plus vident de souder des hommes avec une marche guerrire simple qu'avec une fugue six entres (on ne peut la fois se rappeler des variations modulantes de la quatrime exposition du contresujet en imitation par augmentation et marcher en cadence). Cependant, encore une fois, les institutions europennes ne font pas figure d'unique exception en la matire : la mlodie de l'hymne allemand est compose par Haydn et celle de l'Autriche estchur central tandis que deux doubles churs latraux rcitent la Divine comdie et qu'un groupe de solistes chante les paroles du War requiem de Britten artificiellement plaques sur la mlodie de l'Hymne la joie. 21 The Sun du 3 fvrier 2004 22 Direction gnrale de la communication du Conseil de l'Europe, mise au point de fvrier 2004, http://ec.europa.eu/dgs/communication/facts/fact_043_fr.htm 23 Tout comme l'hymne de Bosnie-Herzgovine ou l'hymne de Saint-Martin

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attribue par certains Mozart lui-mme. Finalement, un semblant de conclusion, qu'il faudrait certes approfondir, semble se dessiner : l'hymne europen n'est pas ce point particulier qu'il convienne de l'tudier part, spar des hymnes nationaux. Il prsente certes certaines spcificits, mais rien qui justifie le postulat d'un clivage structurant. Mais une dernire question demeure : pourquoi Beethoven ? Pourquoi les diffrents peuples nationaux, confronts la ncessit d'accompagner musicalement les crmonies europennes, ont-ils choisi instinctivement Beethoven ? BEETHOVEN ET L'OCCIDENT Plusieurs lments de rponse peuvent-tre esquisss. Tout d'abord, selon les mots de Romain Rolland, prix Nobel de littrature de 1915, il est bien d'avantage que le premier des musiciens. Il est la force la plus hroque de l'art moderne .24 Les nombreux dictionnaires de la musique et autres histoire des compositeurs semble d'ailleurs rivaliser d'loge ds qu'il s'agit de Beethoven : l'un des plus grands gnies du sicle 25, depuis la simple sonate jusqu' la symphonie, il n'a cr que des chefs-d'uvre ,26 Beethoven s'est lev jusqu' des hauteurs alors inconnues ,27 etc. Il est rare en effet, que la transition entre deux styles musicaux s'incarne ce point, et avec autant de gnie, en un seul individu : l'uvre de Beethoven est l'illustration mme du passage du classicisme au romantisme, avec cependant un style qui ne saurait tre Beethoven enfant (et laid). confondu avec aucun autre ,28 suprieur par la hardiesse de ses compositions harmoniques et l'intensit de sa force Portrait non attribu et non dat. expressive .29 En outre, le compositeur allemand est le fer de lance de cette prtention l'universel qui caractrise les dbuts du romantisme. Ce n'est que quelques dcennies plus tard que se dveloppera l'expression des sentiments nationalistes (on pense bien sr aussitt aux polonaises de Chopin). Beethoven est vritablement l'Homme se mesurant l'Univers , et sa musique irrigue toute la culture occidentale. Une partie de son uvre a mme t envoye dans l'espace avec la sonde Voyager destination d'ventuelles autres civilisations. C'est ainsi que les peuples europens se reconnaissent en lui, et plus particulirement en la neuvime, qui dans notre imaginaire collectif domine l'ensemble de son uvre. L'anarchiste russe Michel Bakounine (1814-1876) le disait lui-mme tout une fin et le monde lui-mme prira, mais la Neuvime Symphonie, elle, demeurera toujours .30 L'Hymne la joie est donc le sommet de l'uvre d'un compositeur qui lui-mme, constitue dj une forme de perfection. extase. Extase divine. C'tait splendeur et splendosit faits de chair.24 25

Romain Rolland, Vie de Beethoven, Paris 1903 Albert Lavignac, La musique et les musiciens, Paris, 1950 26 L. de la Laurencie, Encyclopdie de la musique, Paris 27 J.-G. Prod'Homme, Les symphonies de Beethoven, Paris 28 Albert Lavignac, La musique et les musiciens, Paris, 1950, p.371 29 Ibid. 30 Ian Grocholski, Floreat Europa in diversitate : l'identit europenne et les symboles de son union, Edilivre, 2007, p.53

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C'tait comme un oiseau tiss en fil de Paradis, comme un nectar argent coulant dans une cabine spatiale, et la pesanteur devenue une simple plaisanterie ,31 ainsi Alex parle-t-il de la neuvime symphonie dans Orange mcanique. Le manuscrit original, acquis par l'UNESCO en 2003, est d'ailleurs class au registre Mmoires du monde .32 Et le lien entre les idaux beethovniens de fraternit et de concorde entre les hommes, si clairement exprims dans le Freude, schner Gtterfunken , sont ce point proches de l'ide europenne qu'il tait normal (ou plus simplement comprhensible) que des individus interprtent le final de la neuvime l'occasion de crmonies de nature europenne. Ds lors, peut-tre l'coute de la neuvime symphonie doit-elle tre pour nous une occasion de mditer les derniers mots du rapporteur Radius, du Conseil de l'Europe, dans son rapport de l'Assemble consultative sur un Hymne europen du 10 juin 1971. Et lorsqu'on parle de l'avenir du Conseil de l'Europe, l'Assemble et les autres organes de cette organisation ne devraient pas perdre de vue cette tche urgente et importante entre toutes : faire pntrer un vritable esprit europen, un esprit fait de gnrosit, de foi et de solidarit, dans les peuples de notre Europe qui sont encore diviss sur plus d'un plan .33

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Stanley Kubrick, Orange mcanique, 1971 portal.unesco.org 33 Archives historiques du Conseil de lEurope, European anthem. Documents. [EN LIGNE]. [s.l.]: Conseil de l'Europe, Bibliothque et archives, [08.02.2006]

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La stratgie europenne pour le DanubeFaut-il tre jaloux en Europe ?Par Radoslav Soth LEurope sest vue dote de tant de caractristiques ces derniers temps, quon aurait pu croire que lon parle soit dune desse, soit dune personne vivante. On a tantt affirm quelle naissait, ou bien quelle revivait, tantt quelle sessouffle et certains aiment voquer son handicap ou souhaiter sa mort. LEurope est digne, bienveillante, mal comprise, arrogante, tolrante ou trop fire, soucieuse de la souverainet de ses Etats et trs peu visible. Elle a une belle voix aussi, si elle parvient la trouver. Cest un grand nombre de traits de caractre, mais nous pourrions en ajouter un autre, car cest bien de la jalousie dont il est question ici. Lhistoire de la construction europenne, vue sous un autre angle, pourrait se rsumer deux Europes qui se faisaient comptition, celle des Communauts europennes dun ct (CEE) et celle de lAssociation europenne de libre-change(AELE) de lautre. Or, devant le succs croissant de la CEE, la jalousie des pays membres de lAELE a provoqu la dsertion progressive de presque tous les pays du systme de libre-change, en commenant par les plus puissants (Grande Bretagne). Si de Gaulle retardait lentre du Royaume Uni dans la communaut europenne, ne serait-ce aussi d sa jalousie de la puissance amricaine, avec qui les anglais avaient des rapports aussi privilgis ? On peut se poser la question, mais ce qui est sr, cest que la jalousie a grandement influenc les rapports entre les pays dEurope centrale. Les pays dEurope centrale, de taille rduite et dinfluence minime, nont pas rellement de raisons dtre jaloux les uns sur les autres, et pourtant Les eurodputs roumains, menes par la dpute Silvia-Adriana icu, ont russi en janvier 2010 monter une coalition dpassant les clivages politiques, entre les dputs allemands, autrichiens, slovaques, hongrois et bulgares pour mettre en place une stratgie europenne pour la rgion du Danube, linstar de la stratgie de la mer baltique. Cette dernire a trs bien march, en 2008, en mettant en place une coopration runissant les trois pays baltes, des Etats membres de lUE et la Russie, visant amliorer la situation commerciale, touristique, scuritaire et environnementale de la mer baltique. LEurope centrale, jalouse, compte elle aussi profiter des succs accomplis par leurs frres baltes. Le projet de stratgie pour la rgion du Danube, le plus long fleuve dans lUE, vise amliorer le trafic fluvial, actuellement utilis un dixime de sa pleine capacit, travailler sur le multilinguisme, sur la culture, mais aussi la prservation de lenvironnement, de leau potable, ainsi que de nombreux parcs naturels dj existants dans la rgion, tels que le Delta du Danube en Roumanie. La stratgie envisage aussi de mettre en commun les capacits technologiques et de recherche, changer sur les bonnes pratiques, et terme, amliorer la condition de vie de quelques 80 millions dEuropens vivant dans le bassin du fleuve. Limage dpeinte par le Parlement Europen et la Commission semble parfaitement idyllique. Quest ce qui pourrait tre meilleur que de sunir dans la diversit, afin de construire un avenir prospre, cologique, social et dynamique ? Mais on devrait se garder doublier quel point ladversit entre certains pays dEurope centrale demeure forte, et quel point la jalousie peut faire obstacle un grand projet.

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Le Danube traverse 10 pays et 4 capitales europennes

Le projet ayant t approuv le 21 janvier 2010 Strasbourg, la Commission a commenc ses travaux pendant lanne coule, et souhaiterait lancer la stratgie ds 2011, sous la prsidence hongroise du Conseil de lUE. En juin et juillet 2010, La Commission menait des consultations bilatrales avec les pays partenaires, afin de prciser avec eux quelles sont leur priorits. Il ntait pas surprenant que les priorits changeaient clairement selon quon auditionnait les reprsentants allemands et autrichiens, ou bien les reprsentants dEurope centrale. Les Hongrois et les Slovaques ont su faire preuve dunit, alors quen gnral, les relations entre les deux pays anciennement unis dans une seule monarchie Budapestoise sont souvent tendues. Or, ils ont adopt ds les annes 1990 une lgislation commune concernant la navigabilit sur le Danube, et ils mettent en commun depuis une vingtaine dannes leurs capacits de mesure de la profondeur et de la pollution de leau. Ces pays, qui souhaiteraient tre leaders dans le domaine de la navigabilit du Danube se heurtent cependant aux rticences des Autrichiens, qui ont leurs propres standards de navigation et ont - et ce nest pas ngligeable- le soutien de lAllemagne et des pays occidentaux. La Slovaquie a donc renonc ce rle de pilote pour la navigation, et a prfr soccuper plutt des mesures fluviales rle peu sduisant, mais que les Autrichiens nauront pas du mal cder leur voisin. Or, non satisfaits davoir mis suffisamment de btons dans les roues des pays en aval du fleuve, lAutriche pse de tout son poids pour interdire la construction de barrages sur le Danube des fins damlioration du trafic (alors quelle dispose elle-mme de barrages sur le Danube, et ce jusquaux portes de Vienne). Elle lui prfre la solution de dpt de matriaux lourds sur le fond du fleuve pour lapprofondir, et de ce fait, augmenter la zone navigable. Le grand dfaut de cette mthode, dj utilise en Autriche, cest que ces matriaux subissent eux aussi lrosion de leau, et les sables ont tendance saccumuler en aval, en loccurrence dans les pays dEurope centrale La navigabilit en aval sen retrouve amoindrie, et un grand barrage, tel que celui de Gabkovo-Nagymaros la frontire slovaco-hongroise, pourrait tre menac dalluvionnement.

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Quelle est la raison de cette attitude ? Les Autrichiens, vu leur position avantageuse et leur situation conomique, nont pourtant pas de quoi tre jaloux. Quoique LAutriche, la Hongrie, la Rpublique tchque, la Slovaquie, la Slovnie, et une partie de la Roumanie faisaient jadis partie de lempire des Habsbourg, et la capitale de cet empire fut Vienne. Mme le royaume de Hongrie lui tait subordonn. Et la Slovaquie ne fut lpoque quune province mridionale de la Hongrie, ou Felvidek comme ils lappellent l-bas. Alors on comprend nettement mieux pourquoi lAutriche ne se sent pas laise lorsquelle traite avec ces Slovaques sur un pied dgalit. Mais serait-ce plus que cela ? La Slovaquie est rentre dans lUE en 2004, donc 9 ans seulement aprs son voisin germanophone, la mme anne elle rejoint lOTAN, dont lAutriche nest pas membre cause de sa neutralit, elle possde six racteurs nuclaires, alors que lAutriche se refuse ce type dnergie bon march, la Slovaquie rejoint Schengen et lEuro en 2009, au grand dam des Autrichiens, qui auront manifestement tout tent pour se prvenir dune vague dimmigrs slaves, qui dailleurs, na jamais eu lieu. Et pour cause un niveau de vie correct, une croissance trs forte et un niveau des prix que les Viennois leur envient. Alors jalousie ? Certes, mais pas du ct que lon simaginait. A part cette fracture Est/Ouest, il ne faut pas oublier que dautres proccupations taient en jeu, comme par exemple le champ dapplication de la Stratgie danubienne. Initialement prvue comme une stratgie pour les pays de lUE riverains du Danube, elle fut largie aux pays candidats comme la Croatie, la Moldavie et la Serbie, eux aussi traverss par le fleuve. La jalousie dautres pays dEurope centrale, de fait exclus par cette initiative, telles que la Rpublique tchque, a russi tendre le champ davantage. Ainsi la Stratgie sappliquera aux Slovnes, aux Tchques, mais aussi aux Bosniaques, aux Montngrins, et aux Ukrainiens, actuellement hors de lUE.

Les rgions concernes par la Stratgie danubienne

Le fleuve a longtemps t reconnu comme une frontire, de lempire Romain dabord, puis de lempire Ottoman, et ce nest quavec tout leffort des europens quon essaie de transformer un fleuve en lien qui unit, plus quil ne divise. La jalousie inne des pays dans la rgion ne svaporera pas dans les prochaines annes, mais peut tre quavec un dveloppement plus harmonieux de la rgion, les diffrends historiques seffaceront, et quon resongera peut tre un jour ce projet de Confdration Danubienne dont rvait Richard de

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Coudenhove-Kalergi la fin de la Grande Guerre. Cela requiert cependant une grande matrise de soi et une ouverture desprit considrables pour dpasser le cadre national et voir dans la richesse de lautre une richesse pour soi. Personne ne devrait tre jaloux de ce quont ou de ce que font les autres pays europens, si lon considre quen fin de compte, nous sommes nous aussi, des Europens.

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LA REFORMA ESPAOLA DE LA LEY DE ABORTO Gracias a la lucha por la planifacin familiar de la segunda mitad del siglo XX, el derecho a la contracepcin se fue convirtiendo en la base de la libertad sexual y del derecho de las mujeres a disponer de su propio cuerpo, a controlar su fecundidad y a tener acceso a un aborto seguro y legal. Los derechos sexuales y reproductivos fueron afirmados en la Conferencia Internacional sobre la Poblacin y el Desarrollo celebrada en el Cairo en 1994 y en la Plataforma de Pekn el ao siguiente. Estos derechos estn todava amenazados: prisin para las mujeres abortistas (en Portugal hasta el 2007), mdicos objetores de conciencia, tiempos de espera superior a los 15-20 das, presiones de los sectores conservadores en Italia para impedir la comercializacin de la pldora del da despus, etc. Hoy en da, tanto las fuerzas polticas conservadoras, como la sociedad civil (asociaciones pro-vida, autoridades religiosas, el Opus Dei en Espaa) ejercen un poderoso lobby en contra del derecho al aborto. Por Sophie Ditlecadet El Contexto europeo El continente europeo es la regin del mundo ms liberal en cuanto al aborto. Sin embargo, el acceso a un aborto seguro y legal es todava una conquista incompleta. La UE no es competente para legislar en este mbito, pero en una resolucin de 2002, recomienda legalizar el aborto. Sin embargo, las legislaciones de la UE son muy diversas y hay una gran disparidad en el seno de los Estados miembros. La mayora de los pases europeos permite a las mujeres abortar sin restricciones en un plazo que vara entre 12 y 14 semanas de gestacin. En GB, el plazo es de 24 semanas y en Finlandia 20 semanas para las menores. El aborto es ilegal en cuatro pases: Irlanda, Polonia, Malta y Chipre. En los tres ltimos, es autorizado en caso de violencia o de peligro para la vida de la madre. En Irlanda a pesar de que el principio del derecho a la vida de un nio no nacido est inscrito en la Constitucin, la justicia no condena a las 5.000 mujeres que practican el turismo abortivo a Inglaterra cada ao.

Las discusiones sobre los valores de la UE en la ocasin de la ratificacin del Tratado de Lisboa evidenciaron las dificultades que hay en deliberar sobre los derechos reproductivos de las mujeres. En Irlanda, el s al Tratado de Lisboa podra abrir la puerta al aborto, (The Irish Times) decan los Pro-vida. Los antecedentes de la reforma espaola: la ley de 1985 En Espaa, existe una ley sobre el aborto desde 1985 (Ley Orgnica 9/1985, aprobada el 5 de julio de 1985). Al contrario de muchos pases, como Italia, la ley espaola era entonces una de las ms restrictivas de Europa. Penalizaba con la crcel a los mdicos que realizaban esta prctica y a las mujeres que abortaban. Slo en tres supuestos era legal: Hasta la 12 semana en caso de violencia; Hasta la 22 semana en caso de malformacin del feto; En cualquier momento cuando se pona en peligro la salud fsica o psicolgica de la madre.

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Sin embargo, era muy fcil esquivar esta ley: El 97% de los abortos se realizaba entonces bajo el tercer supuesto (peligro para la salud psicolgica de la madre, algo difcil averiguar cientficamente) Por otro lado, solamente el 2% de los abortos se practicaba en estructuras pblicas y se realizaban con cierta facilidad en clnicas privadas pagando un precio alto (Barcelona, capital del turismo abortivo).

El proceso de reforma de 2009: Ya en 1995, el Gobierno del PSOE quiso ampliar la legislacin estableciendo un cuarto supuesto al permitir el aborto en caso de conflicto personal, familiar o social : no tuvo xito por la negacin del PP. Hubo que esperar el ao 2004 y la impulsin de Jos Luis Rodrguez Zapatero para volver a hablar del tema: incluy dentro de sus promesas de campaa electoral la reforma de la ley sobre el aborto. En 2008, durante su segundo mandato, esta propuesta cogi ms peso en la voz de la ministra de Igualdad, Bibiana Ado, y casi un ao y medio ms tarde, el 24 de febrero de 2010, el Senado aprob una ley que legaliz el aborto libre y gratuito en tres supuestos: en cualquier circunstancia, durante las 14 semanas de gestacin, y, hasta la semana 22, en caso de que exista grave riesgo para la vida o la salud de la madre o graves anomalas para el feto. En caso de riesgo para la vida del feto, no hay lmite temporal para abortar. Muy criticada y abucheada, an queda mucho para que haya consenso tanto en la clase poltica como en la sociedad civil ante esta ley. Lo ms delicado del asunto es la autorizacin que se les da a las jvenes de 16 aos para que aborten sin el consentimiento de sus padres. La oposicin lo condena, la Iglesia lo acusa y los ciudadanos protestan y se manifiestan aunque existe un cierto consenso sobre la conveniencia de informar a los padres. El problema: Va en contra de la Ley de Autonoma del Paciente de 2006 que estableci la mayora de edad sanitaria en los 16 aos salvo en tres supuestos: los ensayos clnicos, la reproduccin asistida y el aborto. Segn un sondeo de Sigma Dos, el 30% de las chicas de 16 y 17 aos no dira a sus padres que va a abortar (las razones son el miedo y la falta de confianza). As, se incorpor al texto la obligacin de informar a los padres de las menores, salvo en el caso de peligro de violencia intrafamiliar, amenazas, coacciones, malos tratos, desarraigo o desamparo (&4, art. 13, Titulo II de la Ley 2/2010 de Salud Sexual y Reproductiva y de la Interrupcin Voluntaria del Embarazo). La reforma apoyada por el PSOE y avalada por el Consejo de Estado, fue aprobada por 184 votos a favor, 158 en contra y una abstencin. Entr en vigor el 5 de julio de 2010. Apoyo y oposicin:A favor: Apoyaron la ley el PSOE con la Ministra de Igualdad Bibiana Aido, as como los partidos del PNV, ERC, IU, ICV, BNG, Na-Bai y dos diputados de CiU. Segn las declaraciones de Mara Teresa Fernndez De la Vega (vicepresidente del gobierno, PSOE), el proyecto aprobado por el Gobierno es el que ms se ajusta a la realidad social espaola. Es una ley sensata y ajustada al

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derecho que, ms de dos dcadas despus de la primera legislacin, quiere dar respuesta a las carencias, agreg. As, y tras defender que la propuesta del Ejecutivo est en sintona con los pases del entorno, subray que la voluntad del gobierno es la disminucin de embarazos no deseados. Que ninguna mujer tenga que enfrentarse a la dursima decisin de abortar, dijo, sin penalizar y castigar con la crcel a ninguna de quienes se sometan a una interrupcin del embarazo. La ley no hace ms que legalizar ciertas prcticas dominantes: en 2007, 112.000 mujeres abortaron en Espaa y el 95% de los casos bajo el supuesto de posibles problemas psicolgicos de la madre. El rechazo del aborto libre no es ms que la negacin de la realidad. En contra:

El PP fue el nico que se opuso a la reforma y aprobacin de la nueva ley. En la aprobacin de la ley votaron en contra de la misma, tambin algunos miembros de Coalicin Canaria, UPN, UPyD y siete diputados de CiU. El PP considera que el Gobierno carece de legitimacin necesaria para "imponer" la reforma, "que nace sin consenso" y no tiene demanda social. El instituto Sigma Dos revela que el 43,1% de las mujeres estn en contra de una reforma y el 39,1% a favor. Denuncia que supone la "desproteccin de las menores", empujndoles a afrontar solas una decisin que puede condicionarlas el resto de su vida". Se muestra tambin muy preocupado por el hecho de que las menores puedan ver el aborto como "un mtodo anticonceptivo ms", segn Soraya Senz de Santamara, portavoz parlamentaria del PP. En este sentido, recuerda que el Consejo Fiscal inform negativamente el proyecto y que el Consejo General del Poder Judicial, por primera vez en su historia, fue incapaz de emitir su dictamen por falta de consenso. (Hay que recordar que si ambos se opusieron a este punto considerando la reforma como anticonstitucional, el Consejo de Estado aval la decisin considerando los 16 aos como el umbral de la madurez, edad en la que los menores pueden emanciparse de los padres). Tambin el gobierno de Navarra present recurso ante el Constitucional, argumentado que la normativa invade las competencias de la comunidad. Hasta ahora, no se realizaban abortos (presencia del Opus Dei). De la misma manera, se opusieron las CCAA de Madrid, Galicia y Murcia, tambin responsables de la poltica sanitaria en su regin. Entonces surge el problema de la difcil aplicacin de la ley y de la homogenizacin de las prcticas en el territorio espaol. Tambin se opusieron los ciudadanos y organizaciones de la sociedad civil: representantes de la Conferencia Episcopal Espaola de Iglesia Catlica, Asociaciones Pro-Vida y el Instituto de Poltica Familiar (IPF) vinculado al Opus Dei. Ciudadanos:

En marzo de 2009, 500.000 personas se reunieron en Madrid (10.000 segn la polica), en octubre de 2009 hubo 1,2 millones de manifestantes (250.000 segn la polica) y, finalmente, el pasado 7 de marzo volvieron a ser miles los que invadieron las calles madrileas al son de Vida s, aborto no. Segn un sondeo que realiz Sigma Dos para El Mundo en enero pasado, un 48% de los jvenes espaoles se pronunciara a favor de la ley frente a un 43% que estara en contra. Extraa bastante en un pas tan liberal del punto de vista de los derechos de los homosexuales por ejemplo.

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Iglesia:

Hay que recordar que no hace ms de 30 aos que Espaa es una democracia, y desde entonces, la Iglesia nunca ha dejado de tener un papel importante en la poltica espaola. De hecho, a menudo se critica al PP por las relaciones privilegiadas que mantiene con la Iglesia catlica. El simple matrimonio religioso basta para unir legalmente a dos personas y hay crucifijos en los colegios pblicos. Al da siguiente de la votacin definitiva de la ley en el Parlamento, el portavoz de la Conferencia Episcopal, Juan Antonio Martnez Camino, declar que excomulgara a todos los diputados que hubiesen votado a favor de la ley. Foro espaol de la familia:

Se trata de una confederacin de ms de 5.000 asociaciones que dejan clara la filosofa del movimiento antiabortista ProVida que cuenta con el apoyo de la Iglesia catlica y fundaciones norteamericanas. A pesar de que muchas de estas asociaciones se declaren aconfesionales, promulgan argumentos similares a muchas religiones por lo que respecta a la defensa de la vida del ser humano. Segn Benigno Blanco, vicepresidente y portavoz del Foro: No hay lugar para una sociedad comprometida con la dignidad de la persona si no protege la vida de los ms indefensos, sea cual sea la edad o grado de desarrollo.

Caractersticas del aborto: Nmero de abortos en Espaa:

Segn Sanidad, la tasa espaola de abortos sigue siendo de las ms bajas de la Unin Europea y de pases como EE UU y Canad.

Sin embargo, si en Francia, se constata una cierta estabilidad en el nmero de abortos desde 1975 (la ley no ha logrado su objetivo, el descenso del recurso al aborto), y en Italia un descenso desde la introduccin de la ley en 1978 (disminucin del 48,3% entre 1982 y 2007), en Espaa al contrario, se nota un aumento considerable desde 1998. En 10 anos, el nmero se ha duplicado, pasando de 53.847 en 1998 a 112.138 en 2007. En el ao 2009, es la primera vez que desciende desde 1997 (unos 4.000 abortos menos). Segn Sanidad, el descenso se debi a la venta sin receta mdica en las farmacias de la pldora del da despus que fue liberalizada a finales de septiembre de 2009 (es de notar que el aborto quirrgico supone casi el 95% de las interrupciones voluntarias del embarazo mientras que el aborto farmacolgico slo se usa el 4,3% de las veces). Inmigracin:

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Por otra parte, Sanidad estima que un 40-50% de las interrupciones voluntarias del embarazo (IVE) notificadas en Espaa se habran practicado a mujeres no espaolas, principalmente inmigrantes. En Italia, son un 30%. Estas estimaciones reforzaran la hiptesis de la mayor dificultad relativa de las mujeres inmigrantes para acceder a servicios de salud sexual y reproductiva y a mtodos anticonceptivos adecuados.

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EN VOIL ENCORE UN ?Un essai sur le phnomne de llargissement, et sur les discours publics et privs sur la possibilit daccorder au Montngro le statut officiel dun pays candidat ladhsion lUE

Par JJB

Quoi ? Le Montngro ? Encore un de ces pays pauvres ? Non, ce ne sont pas des propos de Nigel Farage qui ont provoqu avec encore une polmique au Parlement europen. Ctait tout simplement la raction de quelques personnes quand je leur ai parl du sujet de cet article. En effet, le 17 dcembre 2010, le Montngro a obtenu le statut officiel de pays candidat ladhsion lUE. Pour certains citoyens europens, cest une dcision incomprhensible. Pour certains membres du Parlement europen, cela relve plus ou moins de lvidence. Pour le Premier Ministre Milo Djukanovic, qui a t au pouvoir au Montngro depuis 20 ans, cest lachvement de son uvre politique, suite quoi il a dmissionn de son poste cette semaine.

La candidature du Montngro suscite donc des ractions trs diverses. Pour mieux comprendre le point de vue de lUnion europenne, il est intressant de connatre lavis du Parlement europen. Effectivement, celui-ci a discut le 30 novembre 2010 sur une proposition de rsolution sur le processus dintgration europenne du Montngro (commission parlementaire des Affaires trangres, Bruxelles). Cette proposition a t rdige par Charles Tannock, groupe ECR, du Royaume-Uni.

Avant de rentrer dans le vif du sujet, rappelons-nous le contexte : Le Montngro avait dpos sa candidature pour une adhsion lUnion europenne le 15 dcembre 2008. Lavis de la Commission europenne sur cette candidature a t adopt le 9 novembre 2010. Dans cet avis, la Commission retenait que le Montngro devait encore rsoudre certains problmes ; elle recommandait au Conseil europen daccorder au Montngro le statut de pays candidat officiel. Afin dvaluer lopportunit de cette possibilit, le Parlement europen a discut sur une proposition de rsolution, dcrivant le progrs fait par le Montngro et les dfis que ce pays doit encore relever.

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La discussion du Parlement europen

Criminalit organise, corruption

Selon le rapporteur Charles Tannock (ECR, Royaume-Uni), ce sont les seuls grands obstacles pour lintgration europenne du Montngro. De mme, il critique la pratique rpandue du blanchissement dargent, qui pose dautant plus de problmes que le pays a adopt de fait lEuro comme moyen de paiement principal. Selon M. Tannock, ces problmes nempcherait pas de prendre la candidature du Montngro en considration. Dautres dputs prennent une position plus critique vis--vis de ces problmes de criminalit. Il sagit notamment dIvo Vajgl (ADLE, Slovnie), Marije Cornelissen (Verts/ALE, Pays-Bas) et de Maria Eleni Koppa (S&D, Grce). En revanche, dautres dputs partagent lavis de M. Tannock, selon lequel la criminalit nest pas un obstacle insurmontable. Ctait notamment le cas de Eduard Kukan (PPE, Slovaquie), Arnaud Danjean (PPE, France) et Alojz Peterle (PPE Slovnie).

Droits des minorits, tolrance, ouverture desprit

Charles Tannock reconnait que lintgration des minorits Rom et gyptiennes est problmatique au Montngro. Si Arnaud Danjean souligne que seulement 40% de la population du Montngro est dorigine montngrine, et quil sagit donc dun pays particulirement multiethnique, Ivo Vajgl retient que seulement les grandes minorits (dont il exclut les Roms et les gyptiens) bnficient dune bonne intgration ce systme multiethnique. Marije Cornelissen ajoute ce constat le manque de droits et dacceptation sociale pour les homosexuels. Zoran Thaler (S&D, Slovnie) fait mme le constat dun manque dacceptation de la libre pense et des reprsentants de la socit civile ; selon lui, les voix qui dnoncent la corruption montngrine sont frquemment rprimes par la violence. De surcrot, Maria Eleni Koppa dnonce que la violence contre les femmes nait pas t suffisamment rduite. De mme, le manque de libert de presse au Montngro a t critiqu par tous les dputs.

Attribution de la citoyennet

Marije Cornelissen a insist sur le fait que le Montngro compte accorder la citoyennet dhonneur montngrine toute personne investissant au moins 500.000 euros dans le pays. Le Montngro ne pratiquant pas lextradition, en gnral, un criminel pourrait donc sacheter un refuge au Montngro. Le rapporteur, Charles Tannock, affirme nanmoins dans ses conclusions finales que cette question relve de la souverainet nationale du Montngro, tant

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que cela ne cre pas de problmes dimmigration au niveau europen. De plus, il rappelle que le Montngro a rcemment sign un trait bilatral dextradition avec la Serbie.

Tourisme et nergie versus environnement

Le dveloppement du tourisme au Montngro est retenu par plusieurs dputs. Cependant, Marije Cornelissen et Zoran Thaler appellent une meilleure matrise du tourisme, afin de ne pas nuire lenvironnement. Selon Ivo Vajgl, il ne faut pas accepter que le tourisme devienne la monoculture conomique du pays. Pour lavenir conomique montngrine, le rapporteur Charles Tannock voque galement la possibilit dexports nergtiques du Montngro vers lItalie. La prise au srieux des questions environnementales par le Montngro a t salue par les dputs. Toutefois, Marije Cornelissen, Zoran Thaler et Maria Eleni Koppa critiquent les transpositions concrtes de ces bonnes intentions annonces, notamment face aux problmes poss par le tourisme et lnergie hydraulique (nergie verte , certes, mais qui signifie aussi linondation de certains cosystmes, selon Mme. Koppa et Mme. Cornelissen).

Politique intrieure et extrieure du Montngro

Le rapporteur Charles Tannock et Ivo Vajgl saluent la stabilit des institutions dmocratiques et de la politique extrieure du Montngro. Dune manire gnrale, les dputs considrent que lintgration europenne du Montngro tait nettement moins problmatique que celle des autres pays de lOuest des Balkans (entre autres en dsaccord avec la Cour internationale de justice La Haye, ou encore avec la Grce et le Kosovo sur des questions frontalires). Nanmoins, Ivo Vajgl insiste sur le persistant dsaccord mineur sur les frontires croatomontngrines.

Potentiel dintgration europenne

Selon Charles Tannock, Eduard Kukan, Arnaud Danjean et Alojz Peterle le Montngro a fait beaucoup de progrs, et les problmes auxquels ce pays est toujours confront ne posent pas dobstacles insurmontables. Marije Cornelissen, Ivo Vajgl et Zoran Thaler ont insist davantage sur la ncessit de rsoudre ces problmes-l, pour favoriser lintgration europenne du Montngro. Mais face la volont dintgrer le Montngro lUE, qui nest jamais fondamentalement remise en question par les dputs, ces clivages ne sont que des nuances. Vassilis Maragos (reprsentant de la Commission europenne, chef dunit adjoint du directorat sur llargissement lAlbanie, la Bosnie et- Herzgovine, la Serbie, le Montngro et le Kosovo), se dit daccord avec la proposition labore par Charles Tannock, en attendant la version finale de la proposition.

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Une comparaison littraireAvant danalyser davantage les faits et les discours, je voudrais dabord citer une uvre littraire. Effectivement, cela est, pour moi, une mthode intressante pour comparer deux cas et deux ralits trs diffrents. Dans son roman monumental Les corrections de lanne 2001, Jonathan Franzen dresse une image accablante de la Lituanie. Face la misre de son pays, dont le coupable serait la politique occidentale, lun des protagonistes dcide de lancer un site internet satirique. Sur ce site, il appelle aux soldes dtat , en affirmant quil vendrait les fonctions bijoux de la souverainet nationale trs bas prix ; cela concerne avant tout la citoyennet dhonneur (do le lien avec la discussion sur le Montngro). Nanmoins, ce personnage est surpris par le succs poustouflant de son site : de nombreux investisseurs veulent sacheter une part de la Lituanie. En raction, le petit site satirique se transforme en une vritable machine fraude dinvestissement, en promettant toute une gamme de prestations pour tout un chacun qui investit dans la Lituanie (linvestissement tant verser sur le compte de la fictive socit dinvestissement qui se cache derrire le site dInternet). Voici ce qui leur est promis :

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Time-shares in ministerial beachside villas at Palanga ! Pro rata mineral rights and logging rights to all national parklands! Appointment of selected local magistrates and juges! Blanket 24-hour-a-day parking privileges in perpetuity in the Old City of Vilnius! Fifty-percent discount on selected rentals of Lithuanian national troops and armaments on a sign-up basis, except during wartime! No-hassle adoptions of Lithuanian girl babies! Discretionary immunity from left-turn-on.red prohibitons! Inclusion of the investors likeness on commemorative stamps, collectors item coins, microbrewery beer labels, bas-relief chocolate-covered Lithuanian cookies, Heroic Leader trading cards, printed wrapping tissue for holiday clementines, etc.! Honorary Doctorate of Humane Letters from Vilnius University, founded in 1578! No-questions-asked access to wiretaps and other state-security apparatus! The legally enforceable right, whilst on Lithuanian soil, to such titles and honorifics as Your Lordship and Your Ladyship and Your Grace, with non-use by service personnel punishable by public flogging and up to sixty days in jail! Last-minute bumping privileges for train and plane seats, reserved-seating cultural events, and table reservations at participatinc five-star restaurants and nightclubs! Top-of-the-list priority for liver, heart, and cornea transplants at Vilnius famed Antakalnis Hospital! No-limit hunting and fishing licenses, plus off-season privileges in national game reserves! Your name in block letters on the side of large boats! Etc., etc.! (cf. sources FRANZEN, p. 504-505)

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Llargissement : un autre monde est-il possible ?Il est bien sr hors de question de mettre sur un mme niveau cette satirique cynique et les dcisions concernant lattribution de la citoyennet, telles quopres par le Montngro ou le Royaume-Uni (cest Charles Tannock qui a voqu que le systme britannique nest pas si diffrent). Ce sont des dcisions respectables, qui ne relvent pas du tout du mme registre. Mais la comparaison reste tout de mme intressante. Les soldes de la Lithuanie, que Jonathan Franzen fait inventer son personnage, sont une raction amre dun idaliste du, qui voit son pays, qui a tant souffert pendant des sicles, et notamment au vingtime sicle, continuer sa souffrance aprs la chute du communisme, avec une politique trop librale qui rsulterait de fait en un sell-out national au bnfice de loccident, ce qui ne laisserait que quelques grands groupements paramilitaires et de criminalit organise la tte du pays. Dans un sens plus large, cette pisode sinscrit dans luvre pique de Franzen, qui essaie de dresser une image des possibilits qui restent la honntet, laltruisme, lidalisme et au traditionalisme, une poque qui semble imposer lgosme, lopportunisme et la possibilit dacheter un remplacement pour tout ce que lon perd par la volont aveugle dtre moderne. Voil les questions que Franzen nous pose dans son livre, et qui relvent bien sr aussi de sa propre vision du monde.

Le message que Franzen nous suggre par le tableau quil dresse de la Lituanie, cest que le libralisme conomique, lui seul, nentrane pas forcment toujours la dmocratie dans un pays ; et que cette dernire ncessite, au contraire, aussi de nombreuses autres rformes de socit. Aujourdhui, nous ne sommes plus en 2001. La Lituanie a volu. Ladhsion lUnion europenne a chang les trois tats baltes. Dans quelques jours seulement, le 1er janvier 2011, lEstonie va rejoindre la zone euro. Nous pourrions peut-tre nous permettre de croire ce rve europen, savoir quensemble, les europens puissent construire une socit vritablement sociale, humaniste et dynamique. Cest dautant plus tentant quil est facile de constater que la Lituanie daujourdhui est, du moins, loin dtre ce terrain de faim et de guerre civile entre groupes criminels qui nous est dcrit dans Les corrections .

Pourtant : cest trop facile. En dcrivant la Lituanie, le roman de Jonathan Franzen drive souvent dans la caricature dun pays sous-dvelopp. Heureusement que tel nest pas la ralit daujourdhui ! Mais ce nest pas pour autant que nous devons croire les mcanismes dlargissement de lUE transforment invitablement tous les pays candidats en pays de merveilles. La dcision de lAllemagne et de la France cette semaine de repousser encore lentre de la Roumanie et de la Bulgarie lespace Schengen tmoigne dun certain malaise. Berlin et Paris ont justifi leur dcision par les manquements en matire de lutte contre la corruption et la criminalit organise des deux plus jeunes membres de lUE. Ainsi, on entend redynamiser les ngociations avec les autorits bulgares et roumaines, afin quelles entament les reformes requises.

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On ne doit donc pas oublier que le processus dlargissement est trs long et complexe, et quil oblige chaque partie entreprendre de srieux efforts pendant des longues annes. En conclusion, il parat bien sr irresponsable de considrer le Montngro comme encore un de ces pays pauvres , alors que ce jeune tat sengage prendre les mesures ncessaires pour rejoindre la communaut conomique, sociale et culturelle que lUE veut tre. Cest une chance et un engagement qui mritent dtre salus. Mais il est galement irresponsable dtre naf et de croire que tous les problmes se rsoudront de faon automatique. Dans ce sens-l, un tmoin extrieur qui assiste aux discussions du Parlement europen sur lintgration europenne du Montngro pourrait sinterroger pourquoi, malgr tous les problmes voqus, aucun dput ne remet pas fondamentalement en cause laptitude du Montngro comme pays candidat. Les explications sont faciles trouver : confiance aux rformes venir, optimisme, stratgies de ngociation, Mais quand llargissement devient, aux yeux des parties prenantes, une vidence inluctable, il perd sa capacit dinciter des rformes. Dans ce sens-l, sil y a une mfiance rpandue vis--vis des largissements, elle revt souvent non pas une hostilit au rve europen, au projet de lUE, mais plutt un souci concernant la russite relle des rformes futures ncessaires.

Sources:Jonathan Franzen : The Corrections. Harper Collins Publ. UK, 2007. http://ec.europa.eu/enlargement/potential-candidates/montenegro/index_fr.htm http://www.delmne.ec.europa.eu/code/navigate.php?Id=1 http://www.dw-world.de/dw/article/0,,14730080,00.html?maca=en-rss-en-eu-2092-rdf http://www.lemonde.fr/europe/article/2010/12/21/paris-et-berlin-bloquent-l-entree-de-labulgarie-et-de-la-roumanie-dans-l-espace-shengen_1456456_3214.html

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Zoom sur la SerbiePar Lise Boucher La Serbie est, comme tous les pays des Balkans, destine rejoindre lUnion europenne dans un futur relativement proche. Cependant, la phase de ngociation pralable ladhsion nest toujours pas entame pour ce pays. Quels sont les difficults qui expliquent cette lenteur dans le processus dadhsion ? La longue marche vers lUnion Historiquement et gographiquement, les pays des Balkans sont des pays europens, il semble donc naturel quils soient invits rejoindre la communaut europenne , cependant pour certains dentre eux, Serbie en tte, le chemin semble sem dembches. En 2000, le Conseil europen a octroy la Serbie le statut de candidat potentiel. Mais la marche vers lUnion a rellement commenc dans ce pays le 3 fvrier 2008, avec la rlection du pro-europen Boris Tadic la prsidence de la Rpublique contre son adversaire russophile Tomislav Nikolic. Cest pourquoi la presse serbe titrait au lendemain de llection : La Serbie a choisi la route vers lUE comme la rapport Jean Quatremer sur son blog europen. [1] Cest, en effet, le Prsident Tadic qui a prsent la candidature officielle de son pays ladhsion au premier ministre sudois, Fredrik Reinfeldt ( droite sur la photo), le 22 dcembre 2009, alors que la Sude occupait la prsidence tournante de lUnion. La Serbie a donc d attendre prs dun an aprs avoir dpos sa demande dadhsion lUnion europenne pour que la premire tape du processus dadhsion soit franchie : la dcision des chefs dEtat europens membres du Conseil de lUnion europenne, le 25 octobre dernier, de confier la Commission europenne lanalyse de la candidature serbe. Lavis de la Commission est attendu pour le second semestre 2011. La Serbie nest donc pour le moment quun candidat potentiel . tefan Fle, le Commissaire europen lElargissement sest rendu le 24 Novembre Belgrade pour remettre au Premier Ministre serbe, Mirko Cvetkovi, le questionnaire de candidature ladhsion, qui servira de base aux travaux de la Commission pour rendre cet avis. Srebrenica et le TPIY Pourquoi la procdure avant le dbut des ngociations dadhsion est-elle si longue dans le cas serbe ? On peut y voir une raison principale : le fait que la Serbie nait pas encore livr les deux fugitifs Mladic et Hadzic au Tribunal pnal international pour lex-Yougoslavie (TPIY). Mme si des avances notables on t faites sur cette question. Ainsi, le 31 mars dernier, le parlement serbe a adopt une rsolution qui condamne le massacre de Srebrenica et qui raffirme, entre autres, la volont du pays de cooprer pleinement avec la Tribunal Pnal International pour lExYougoslavie, en particulier par larrestation des fugitifs et par le passage devant la justice des criminels de guerre. Le Parlement de Serbie condamne avec une extrme vigueur le crime commis contre la population bosniaque de Srebrenica, en juillet 1995, tel qutabli par larrt de la Cour internationale de justice, indique la dclaration. [2] Cette dclaration rompt avec le refus affich jusque l par la Serbie de reconnatre lampleur du massacre (8000 musulmans tus) qui a eu lieu la fin de la guerre de Bosnie (1992-1995). Cependant, cette rsolution ne

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reconnat aucunement un gnocide de la population musulmane. La rsolution souligne aussi limportance quil y a trouver et arrter Ratko Mladic pour quil soit traduit devant le TPIY. Le gnral Ratko Mladic, qui commandait les forces serbes bosniaques Srebrenica et qui est accus de gnocide pour son rle dans le massacre, est, en effet, toujours en fuite. Mais, depuis 2000, la Serbie a arrt la quasi-totalit des prvenus suspects de crimes de guerre qui se trouvaient sur son territoire [3] Mme si les 27 ont donn leur accord pour la mise en place dun accord de libre-change entre lUE et la Serbie en dcembre dernier, la question dune coopration totale de la Serbie avec le TPIY est toujours au cur des ngociations. Ainsi, lapplication de lAccord de stabilisation et dassociation (sign le 29 avril 2008) est encore soumise la condition que la Serbie collabore pleinement avec le Tribunal pnal international pour l'ex-Yougoslavie. Les Pays-Bas, qui accueillent la Haye le TPIY, insistent notamment sur larrestation de Ratko Mladic ainsi que de lancien responsable des Serbes de Croatie, Goran Hadzic.Ratko Mladic

Et le Kosovo ? Il semble donc que si ces deux fugitifs taient arrts plus rien nempcherait ladhsion de la Serbie lUnion. Mais encore faut-il savoir de quelle Serbie parle-t-on ? Une Serbie avec ou sans le Kosovo ? En effet, la Serbie ne reconnat pas lindpendance de son voisin, le Kosovo, proclame unilatralement le 17 fvrier 2008, tout comme 122 Etats (dont la Russie et la Chine qui sigent au Conseil de Scurit) sur les 192 membres des Nations Unies. Cependant, le 22 juillet dernier, la Cour internationale de Justice a conclu que cette dclaration d'indpendance n'avait pas enfreint le droit international. La Serbie a nanmoins fait un pas vers le Kosovo, en votant une rsolution commune avec l'UE et l'ONU, appelant au "dialogue" entre Belgrade et Pristina sur des sujets concrets lors de lAssemble gnrale des Nations Unies du 19 septembre 2010. La Commission europenne se dit neutre sur cette question des plus cruciales, car la reconnaissance dun Etat souverain est, selon elle, du ressort des Etats membres. A ce jour, la Serbie considre toujours le Kosovo comme sa province mridionale, mais cela ne semble pas tre un obstacle dterminant qui empcherait ladhsion de la Serbie car les Etats membres sont loin dtre unanimes sur la question. En effet, cinq dentre eux ne reconnaissent pas non plus le Kosovo comme un Etat souverain : lEspagne, la Slovaquie, la Roumanie, la Grce et Chypre. Mais la situation nest tout de mme pas idale pour un pays qui souhaite entrer dans lUnion et lon peut se demander, comme Jean-Arnault Drens dans un article du Monde Diplomatique de Novembre 2009, si labolition du rgime des visas pour les citoyens de Serbie (tout comme ceuxSource : Commission europenne

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du Montngro et de la Macdoine) mise en place depuis le 1er janvier 2010, nest pas qu un lot de consolation pour les faire patienter encore un peu plus.

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Soul and people

This article has been written in response to an idea by EuropeDirectLeeds : gathering short presentations of one national TV-show for each of the EUs member states.

By JJB

A alma e a gente could be translated as The soul and the people. Or, as a less formal translation might be more appropriate in English, you could also just call it Soul and people. It is a show presenting Portugals history and historical persons, its culture, its sights and its traditions. Most channels of the RTP network (Rdio e Televiso de Portugal) broadcast this show at least once a week.

The main reason to watch A alma e a gente surely is the shows presenter: Jos Hermano Saraiva, a popular Portuguese historian. In fact, he also is the only person shown to the audience during most episodes. Its his fascination, his passion and his deep interest for Portugals little hidden secrets that makes every spectator feel very clearly that Portugal must be just fascinating and deeply interesting. There is really not much more to A alma e a gente than a presenter and some facts and images about Portugals past and traditions. Yet, it is hard not to be charmed by the way Saraiva compassionately describes little details that happen to have a much richer history than we would have ever thought. To be honest, we might even have ignored these apparently unimportant little items if we had come across them on a touristic trip through a Portuguese museum.

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Thus, the anachronistic, completely old-fashioned concept of A alma e a gente actually works. Who would have thought so, in a time where the general media trend is highly in favour of more and more spectacular and exciting shows? As the Portuguese are said to be very proud of their culture and their traditions, A alma e a gente seems to be a very harmonious way of cultivating Portugals heritage for a mass audience without either idealising it too much, or being too controversial, nor using it for purely commercial ends. This sensitive balance is not too easy to achieve.

Saraiva was a minister during the Salazar-dictatorship. In spite of his many honorific academic titles, he never obtained an academic doctorate-title on History, and some researchers have criticised his historical interpretations. His show consists mainly of things that we are used to think of as old stuff. And yet, by loving what he does and by being authentic, he makes others share his passion, as his success seems to prove. When RTP recently asked its audience to vote for their favourite 100 great Portuguese of all time, Saraiva won the 26th place. Yet, this victory has a bitter aftertaste, when considering that former dictator Salazar won the 1 st place, while, for instance, Jos Saramago, a Nobel-prize-honoured writer and critic of society, only won the 44th place.

By Jakob Jannis Brger

Sources:

http://tv2.rtp.pt/programas-rtp/index.php?p_id=26009&e_id=&c_id=5&dif=tv http://www.rtp.pt/wportal/sites/tv/grandesportugueses/ http://www.rtp.pt/wportal/sites/tv/grandesportugueses/bio_resultados90.php http://pt.wikipedia.org/wiki/Jos%C3%A9_Hermano_Saraiva

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Opinion(Les points de vue exprims dans cet article ne sont pas forcment ceux du Conseil ditorial de Barbarie. Ils sont publis dans lesprit du respect de la diversit et de la libert dexpression.)

Isral, ses voisins et le monde : Quand tout devient plus simple en Orient compliqu.Par Adlene Mohammedi Si le conflit isralo-arabe est au centre de changements stratgiques qui le dpassent et qui concernent aussi bien la rgion du Moyen-Orient que ceux qui la lorgnent encore avec un mlange de convoitise et de scepticisme, il serait bon et juste de ne pas oublier les principaux concerns. Le mpris et la condescendance poussent souvent le "monde civilis" vouloir ngocier la place de l'autre, en l'absence de l'autre. Ngocier avec les Palestiniens mais sans le Hamas (et les punir pour l'avoir lu), ngocier avec les Libanais mais sans le Hezbollah (et dtruire le pays parce qu'il ne l'a pas dsarm), c'est une conception minimaliste de l'altrit. On n'accepte l'autre que s'il n'est pas trop autre. Mais il faut vivre Gaza pour savoir ce qu'est une situation de blocus dans laquelle l'occupant fait des listes arbitraires de produits de ncessit, pour constater l'ampleur des destructions de janvier 200934, pour tre bombard sans le droit de fuir ; de mme, il faut vivre Naplouse pour subir concrtement l'humiliation d'un checkpoint isralien qui oblige des femmes et des hommes se dnuder devant de jeunes appels, il faut vivre Bethlehem pour prouver la frustration suscite par un mur de huit mtres situ en pleine ville ; enfin, il faut vivre au Liban pour sentir cette incroyable lassitude devant des bombardements rcurrents, dtruisant les infrastructures et tuant des civils, que ce soit pour chasser Arafat ou pour dsarmer le Hezbollah. Ceux qui, au nom de la lutte contre l'islamisme, identifient le Hezbollah et le Hamas comme les principaux responsables de l'absence de perspectives rjouissantes, se trompent. Ils se trompent parce que l'islamisme n'aurait jamais eu autant d'importance sans un appui occidental. Le Hamas, par exemple, fut entretenu par Isral contre les "terroristes" lacs de l'Organisation de libration de la Palestine (OLP)35. Ils se trompent parce que le Hezbollah est le fruit de l'occupation isralienne au Liban de 198236, et le Hamas celui de l'Intifada de dcembre 1987. Enfin, ils se trompent, parce que le Hamas lui-mme reconnat Isral et la rsolution 242 de l'ONU rclamant un retour aux frontires de 196737, et parce que le Hezbollah ne mentionne nulle part dans sa charte la destruction

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http://blog.mondediplo.net/2009-01-05-Gaza-choc-et-effroi-II Interview de Charles Enderlin qu'on retrouve l'adresse suivante: http://www.lecourrier.ch/index.php?name=NewsPaper&file=article&sid=444464 36 http://www.monde-diplomatique.fr/livre/centcles/hezbollah 37 Intervention de Jimmy Carter relate par Le Figaro l'adresse suivante: http://www.lefigaro.fr/international/2008/04/22/01003-20080422ARTFIG00009-le-hamas-accepte-un-etatpalestinien-dans-les-frontieres-de-.php

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ni le dsarmement d'Isral38. Isral est le seul obstacle, "hadjez" en arabe (traduction aussi du mot "checkpoint"), car Isral ne veut pas la paix, Isral est en constante expansion, et se mfie de sa reconnaissance par les Arabes dans des frontires figes. Tel est le problme aujourd'hui. Cette responsabilit est clairement identifie par des observateurs objectifs tels que l'ancien prsident amricain Jimmy Carter et le juge Richard Goldstone. L'Occident qui a puni les Palestiniens pour avoir vot pour le Hamas devrait songer sanctionner un gouvernement isralien extrmiste dont le ministre des Affaires trangres menaait de chasser les Arabes d'Isral. Tandis que la colonisation juive s'acclre en Cisjordanie, aucun dirigeant occidental ne juge encore utile de dplacer le curseur des sanctions vers Isral.

Dans un monde multipolaire cependant, compter sur un bloc monolithique qu'on appellerait "Occident" n'est plus pertinent. Si le Sud a perdu un alli de taille aprs la chute de l'URSS, un certain nombre de puissances rgionales ont merg. Au MoyenOrient, deux puissances font de plus en plus parler d'elles: l'Iran et la Turquie. L'Iran est ostensiblement diabolis et menac de sanctions pour plusieurs raisons: le discours iranien est sans concessions avec Isral ; le prsident Ahmadinejad a des ambitions nuclaires pour son pays qu'on souponne belliqueuses ; enfin, attaquer l'Iran, empcher l'Iran de devenir une puissance nuclaire, donc certains gards inattaquable, reviendrait faire perdre ce qui reste de la rsistance arabe (l'opposition libanaise par exemple) un alli de taille. Mais tandis que les Amricains et les Franais songeaient aux ventuelles sanctions infliger Thran, le 17 mai dernier, les gouvernements iranien, turc et brsilien signaient un accord prvoyant le stockage par la Turquie du nuclaire iranien faiblement enrichi39. Le cas de la Turquie est tout diffrent. La Turquie, malgr le problme chypriote et la question de la reconnaissance du gnocide armnien, reste un tat respect, membre de l'OTAN et candidat ternel l'Union europenne. Il y a peu de temps encore, la Turquie entretenait des relations plus que correctes avec Isral. Ds 1958, les deux pays avaient sign un accord contre le radicalisme au Moyen-Orient et contre l'influence sovitique 40. Pouss par une opinion publique de plus en plus hostile Isral et par une politique isralienne de plus en plus autiste, l'AKP (Parti pour la justice et le dveloppement), au pouvoir, semble changer de stratgie. Aprs le massacre, l't dernier, d'une dizaine de militants turcs dans les zones internationales dans le cadre d'une flottille humanitaire, le Premier ministre turc Recep Erdogan n'a pas hsit parler de terrorisme d'tat 41. Les temps o la Turquie pouvait servir de puissance mdiatrice entre Israliens et Syriens semblent rvolus.

Quittons le Moyen-Orient. S'il est une puissance qui fait preuve d'une ambigut dconcertante c'est bien la Russie. Cette ambigit s'explique par l'identit mme de la Russie. Cet empire eurasiatique est tantt l'ami de l'OLP, tantt l'ami des Israliens ;38

La nouvelle charte du Hezbollah vue par la presse libanaise l'adresse suivante: http://www.almanar.com.lb/newssite/NewsDetails.aspx?id=113535&language=fr. Lire aussi : http://blog.mondediplo.net/2009-12-03-Un-nouveau-programme-pour-le-Hezbollah 39 http://www.rfi.fr/contenu/20100516-le-bresil-turquie-iran-sont-parvenus-accord-echange-combustible 40 http://www.alterinfo.net/Turquie-Israel-la-fausse-crise_a47174.html 41 Harriet Sherwood, Israel accused of state terrorism after assault on flotilla carrying Gaza aid , The Guardian, 1 June 2010.

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tantt un partenaire dans la lutte contre le terrorisme, tantt un grand pays musulman ; tantt un alli de l'Iran, tantt un partisan de svres sanctions. En ralit, Vladimir Poutine n'a pas tout fait rtabli la fameuse verticale du pouvoir. Un dbat subsiste. Non plus seulement un dbat entre slavophiles et occidentalistes, ni mme un dbat entre eurasistes (idologie axe sur la gopolitique insistant sur les lments asiatique et musulman dans la dfinition d'une politique trangre russe) et partisans d'une Russie europenne, mais c'est un dbat technique sur le modle conomique adopter. Soit on veut une conomie base sur les ressources nergtiques, et dans ce cas on veut un tat fort et dirigiste qui joue le jeu des rapports de force sur la scne internationale, et l on est susceptible de se rapprocher de l'Iran et du monde arabe. C'tait la posture initiale de Vladimir Poutine. Soit on fait de la Russie une conomie librale part entire, et dans ce cas on a plus intrt se rapprocher de l'Occident. C'est semble-t-il la stratgie du prsident Medvedev42. Et l'Iran est le premier en ptir. Un revirement russe est nanmoins toujours possible, car mme durant les premires annes Eltsine, la Russie n'a jamais entirement bascul du ct occidental. Cette alliance bancale a pouss l'Iran se rapprocher de la Turquie43, mais aussi de certains pays d'Amrique latine. Pas seulement du controvers Hugo Chavez. De pays mergents comme le Brsil et l'Argentine44. En effet, ces deux pays viennent de prendre une dcision historique concernant la question palestinienne. Ils viennent de reconnatre l'tat palestinien l'intrieur des frontires de 196745. Cette dcision, en accord parfait avec les rsolutions de l'ONU qui exigent un retrait des territoires occups, vaut bien plus qu'un processus de paix qui patauge. Et l'Europe dans tout cela ? L'Europe de Londres et de Paris qui ont leur part de responsabilit dans ce conflit, l'Europe de Bruxelles porteuse de valeurs, l'Europe de la rue ... Force est de constater qu'on a cette fcheuse tendance Londres et Paris de jouer le jeu d'Isral. Acquiescer quand celui-ci rclame du Hamas qu'il reconnaisse sa lgitimit -concept absent du droit international-, accepter d'exiger un dsarmement du Hezbollah libanais46 -alors mme qu'Isral n'a pas quitt compltement le territoire libanais-, exhorter les Palestiniens privilgier les ngociations la violence. videmment, quelques voix discordantes et svres se lvent parfois dans les assembles, mais ces cris ne sons pas suivis d'effet. A l'inverse, et c'est l o le bt blesse, Isral refuse de jouer le jeu quand Bruxelles fait pression sur le statut de Jrusalem et sur le blocus Gaza47. Faudra-t-il suivre le chemin du prsident amricain Obama et capituler devant l'occupation ? L'opinion publique semble de moins en moins encline tolrer ce type de faiblesses. Aprs l'assaut isralien sur la flottille humanitaire au large de Gaza, Isral s'est largement discrdit. Le tmoignage des Europens prsents est accablant, l'instar de celui de l'crivain sudois Henning Mankell48 qui raconte comment les soldats israliens les ont traits, lui et les siens : comme des "terroristes". Pills, maltraits et, pour certains, tus. Cette flottille humanitaire -et, bien des gards, politique- visant dbloquer la situation Gaza, a rvl l'opinion publique europenne notamment une violence qui ne souffre plus la42 43

Axel Gyldn, Alla Chevelkina, Medvedev fait sa mini rvolution , L'Express, 2 mars 2010. Meir Javedanfar, Is Iran dropping Russia for Turkey , The Guardian, 17 November 2009. 44 Kaveh L. Afrasiabi, Iran looks to Argentina for nuclear fuel , Asia Times Online, 6 November 2006. Disponible l'adresse suivante: http://www.atimes.com/atimes/Middle_East/KK06Ak02.html 45 http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2010/12/06/apres-le-bresil-l-argentine-reconnait-la-palestinecomme-etat-libre-et-independant_1449803_3218.html 46 L'Allemagne, la France et le Royaume-Uni ont, ds septembre 2004, approuv la rsolution 1559 rclamant le dsarmement et la dissolution des milices au Liban. 47 http://www.lefigaro.fr/international/2010/06/14/01003-20100614ARTFIG00730-les-europeens-veulentdesserrer-leblocus-de-gaza.php 48 Rcit de l'crivain sudois disponible sur le site du journal Libration: http://www.liberation.fr/monde/0101639686-henning-mankell-recit-de-l-ecrivain-embarque

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nuance dans la dnonciation. Va-t-on accuser la rue europenne d'tre aveugle l'holocauste comme on a tendance accuser la rue arabe ? Cette arme de la mmoire a rcemment servi contre la Sude dont le gouvernement isralien a assez btement rappel le rle durant la Seconde Guerre mondiale pour sanctionner un article controvers dans la presse sudoise. La rue europenne est davantage aveugle par l'holocauste qu'aveugle ce crime49. La rue europenne ne fait qu'ouvrir les yeux pour un constat froid d'une ralit amre.

Revenons au Moyen-Orient. Au Liban plus prcisment. Car l'volution de la situation politique au pays du Cdre permet de conclure sur un peuple plus uni que jamais. Beaucoup d'observateurs ont escompt pour le Liban une nime crise politique, une nime guerre civile. Motif : les rvlations du Tribunal spcial pour le Liban (concernant l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri) risqueraient de menacer l'ordre et la fragile cohsion du pays. Alors que la majorit, mene par le sunnite Saad Hariri, fils du dfunt, relaye par les mdias occidentaux, accusait sans relche Damas, le discours semble radicalement diffrent aujourd'hui. Saad Hariri lui-mme a avou avoir profr ces accusations des fins purement lectoralistes50. On parle dsormais d'amiti avec la Syrie, dans les rangs de la majorit qu'on s'amusait appeler "anti-syrienne". La majorit, comme l'opposition, considrent que ce Tribunal, qui semble dsormais accuser le Hezbollah, est politis et dangereux. Pour Walid Joumblatt, dput influent de la majorit -ou du milieu depuis qu'il a quitt les rangs du 14 mars- et chef d'une milice druze, assez proche de Saad Hariri, les Amricains utilisent le Tribunal pour dsacraliser le Hezbollah au Liban et ainsi dstabiliser l'Iran 51. Seulement, nul besoin d'tre membre du Hezbollah pour voir l'influence iranienne d'un bon il. Nul besoin d'tre chiite. La rsistance libanaise est beaucoup plus tendue qu'on a tendance le croire. Le prsident Ahmadinejad fut rcemment accueilli au Liban par une foule de musulmans et de chrtiens qui partagent le dsir d'en dcoudre avec Isral. Le discours qu'il y a prononc -notamment au sud, quelques kilomtres de la frontire israliennese voulait rassurant et s'adressait toutes les catgories du peuple libanais. Au Liban, les chiites du Hezbollah ou du mouvement Amal, les chrtiens derrire le gnral Aoun, et les sunnites derrire Omar Karam, ont tous un leitmotiv : l'amiti avec la Syrie et la rsistance Isral. Et ils ne voient pas l'alliance avec l'Iran comme une honte. Tant que Riyad ne pouss