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DEFI N°2Automatisation / Mécanisation

A chacun son projet

Il n'y a pas une seule manièred'automatiser un entrepôt. Le mot d'ordreest la diversité. Les projets serontdifférents selon les secteurs, les produits,le profil des commandes, la visibilité del'entreprise et sa capacité de financement.La diversité concerne aussi les solutionstechnologiques, avec l'arrivée d'unegénération d'équipements plus flexibles,qui s'adapte aux entrepôts existants.

Il y a un signe qui ne trompe pas. Depuis plusieursmois, les grands intégrateurs du monde de l'au-

tomatisation des entrepôts sur le marché françaisont du mal à répondre à la demande, en avant-vente comme en réalisation. Longtemps à la traînede l'Europe, la France semble s'être réveillée d'uncoup en matière d'investissements en mécanisa-tion et en automatisation des entrepôts. Au moins3 facteurs expliquent ce phénomène : la montéeen puissance des flux e-commerce et omni-canal,avec des exigences de délais de préparation tou-jours plus courts, la transformation des schémasde la grande distribution, avec des commandes de

plus en plus fréquentes et morcelées, mais aussi lavolonté, sous la pression de plus en plus forte dela loi, de réduire les tâches pénibles et répétitivesconfiées aux opérateurs (voir aussi les incitationsfiscales page 67).

La locomotive de la grande distributionDe plus en plus d'entreprises lancent des étudesde faisabilité sur le sujet. Cela touche tous les sec-teurs, à des degrés divers, depuis la grande distri-bution jusqu'au e-commerce, en passant par lesindustriels et les 3PL. C'est bien sûr, c'est dans leretail que les réalisations sont les plus spectacu-laires, avec des entrepôts automatisés quasiment à100%. Ces entreprises de grande distribution ali-mentaire sont assez confiantes sur leur avenir, cequi explique qu'elles se lancent dans des projetsde plusieurs dizaines de M€ dont le R.O.I. est del'ordre de 10 ans. Outre l'effet psychologique, cettedynamique entraîne peu à peu les industriels del'agroalimentaire à franchir également le pas. « La

grande distribution a tendance à demander à sesfournisseurs de se lancer eux aussi dans des projets

TransstockeurMecalux

de mécanisation et d'automatisation », confirmePierre Marol, PDG d'Alstef. Leur mouvement estplus lent, moins spectaculaire et sur des périmètresplus réduits. Contrairement au retail, les indus-triels ont des contraintes multiples de distribution

liées à leurs différents distributeurs et clients. Leurproblématique est généralement d'automatiserla préparation de commandes de palettes homo-gènes, voire hétérogènes, pour accélérer les flux.

Pierre Marol.Alstef

Le réveil du e-commerce et des 3 PLL'e-commerce et les prestataires logistiques ont

aussi entamé à leur manière une marche versl'automatisation des entrepôts. L'un commel'autre étaient pourtant jusqu'à présent réputés

peu enclins à réaliser ce type d'investissement.Pour l'e-commerce, cette réticence était liée à une

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faible capacité d'investissement et au manque devisibilité sur l'évolution du business et du réfé-rentiel produit. De leur côté, les 3PL voyaientmal comment rentabiliser des réalisations avecdes R.O.l. supérieurs à 3 ans, la durée moyennedes contrats avec leurs clients. Mais l'arrivée surle marché de solutions modulaires et évolutives achangé la donne. « Notre décision de ré-internali-ser et de mécaniser certains flux a été notammentguidée par notre volonté de gagner en réactivité,avec un objectif de lead time très raccourci de2h maxi entre la réception de la commande et leproduit à expédier », souligne Stéphane Bulliod,Directeur Général de Too Log, la filiale logistiquedu e-commerçant Spartoo, qui dispose depuis fin2015 d'un entrepôt dont les processus de récep-tion et d'emballage sont désormais automatisés.Et les prestataires, surtout s'ils sont présents enlogistique e-commerce, sont désormais confron-tés à ce genre de demande. « Nos clients ont unniveau d'exigence extrêmement fort. L'e-commerceet ses divers modes de livraison exigent des délaisde préparation et de livraison visant l'excellenceet toujours plus rapides, d'atteindre les 100 %en termes d'OTIF (On-Time In-Full), et en mêmetemps d'avoir une Supply Chain la plus effi-

tiente possible afin de facturer le moins cher pos-sible », résume Cédric Beaujard, Directeur des Opé-rations de Viapost Logistique Connectée (groupeLa Poste). Cette équation n'a pas de solution enmode 100 °/o manuel. C'est pourquoi Viapost pré-voit d'investir dans des solutions d'automatisation

de cerclage à la fois agiles, flexibles et relocalisables sur seschez FM Logistic s jt es existants. Le prestataire est ainsi en coursà Fauverney

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Projet Staminade bras robotisé

sur AGV

de mise en place d'une dizaine de robots Scallogporteurs d'étagères sur son site de Mâcon (R.O.I.estimé : environ 1 an) et envisage d'installer unsystème transstockeur de nouvelle génération(Autostore) dans l'un deses entrepôts d'ici à l'an-née prochaine.

L'automatisation« canal historique »Les projets d'automati-sation ne font pas tousappel aux mêmes solu-tions technologiques (voirtableau page 88). Celles utilisées dans les grandsentrepôts très automatisés de la grande distributionpourraient être qualifiées de « classiques », voire de« canal historique ». « Ces systèmes d'automatisationà base de transstockeurs à palettes et à colis (pourle stockage), de miniloads et de systèmes à navettes(pour la préparation de commandes) nécessitent desniveaux d'investissement élevés et une visibilité quen'ont pas tous les secteurs économiques », indiqueFrançois Rochet, Associé chez Diagma. Les « mini-loads » pour la partie stockage, et les systèmes ànavettes (shuttles) de type « Goods-to-Man », plusévolutifs, pour la préparation de commandes, seretrouvent également dans des projets de moindretaille (1 à 5 M€, contre plus de 10 M€ dans lagrande distribution), dans le textile ou chez les

CédricBeaujard,Viapost LogistiqueConnectée

grands e-commerçants, par exemple. « En e-com-merce, il peut être intéressant d'associer un systèmeshuttle, pour sa puissance d'entrées/sorties, avecun trieur à poches (pocket sorter), pour sa capacitéà faire de la réconciliation, en regroupant les pro-duits d'une même commande et en les présentantensemble au poste d'emballage. L'avantage majeurde cette association étant que sa performance estde surcroît indépendante du nombre d'articles parcommande, ou même du nombre de références, quisont des paramètres logistiques difficilement maî-trisables dans l'e-commerce », indique Frédéric

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Système Autostore

Système de typeGoods to Man

Ulma

Système de convoyeurs Modulaires Intelis de Savoye

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Système automatiséWitron «

chez Scapalsace 31

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Mancion, Directeur Associé de Métis Consulting.Par ailleurs, les trieurs plus classiques, de type bombaysorter, sont largement utilisés pour la préparationde commandes magasins, notamment dans le tex-tile. « Dans la distribution, il existe également unetendance qui consiste à préférer aux trieurs desmuiti-shuttles qui peuvent faire office de stocks derétention. C'est plus cher, mais cela permet, entreautre, d'agencer les produits sur la palette en sui-vant le sens de dépilement en magasin », argumentepar ailleurs Bruno Maisonneuve, Chef d'entreprised'Actemium Lyon Logistics.

La génération flexible et relocalisableDepuis quelques années, la palette s'est considéra-blement élargie vers des équipements plus flexibles,plus évolutifs, moins structurants et plus rapidesà installer. Du coup, les projets deviennent envi-sageables dans des entrepôts existants et non plusdans de grandes cathédrales de métal conçues spé-

cialement. Les convoyeurs deviennent modulaireset plug Et play, les systèmes à navettes proposentd'ajouter des allées et des ascenseurs pour accroîtreles capacités, les armoires se déplacent vers l'opé-rateur grâce à de petits robots qui s'orientent ensuivant des quadrillages de rubans adhésifs, tan-dis que d'autres petits robots à roulettes sillonnent

inlassablement la partie haute d'une structure enaluminium pour aller chercher le bon bac plastiqueempilable contenant la référence de la commandeà préparer (système Autostore). Même le bon vieuxtransstockeur se transforme : Mecalux propose parexemple un système avec 4 points d'appui au sol,sans rail de guidage supérieur, qui peut être installé

dans un entrepôt existant. * Dans ce type de pro-jets, il faut tout de même vérifier la conformité dubâtiment, qu'il s'agisse de la résistance de la dalle,de la hauteur utile, de la puissance électrique, sansparler de l'autorisation des pompiers et de la Dreal.Le challenge est aussi de continuer à sewir le clientpendant la mise en œuvre du projet », rappelle

Alexandre Baron, Co-Fondateur du cabinet FlowSt Co. Des technologies issues du commerce (dis-tributeurs automatiques en pharmacies) cherchentégalement à se faire une place. « Nos technologieséprouvées à base de robots sur rail et d'automatesd'injection sont plus économiques que les solutionsdu monde industriel et surtout plus performantes

pour réaliser un système goods to man de prépa-ration de commande à l'unité dans les entrepôts,avec un délai de l'ordre de la seconde », affirmeJacques Planet, Responsable des ventes chezAutom@tic Logistic.

FrédéricMancion,Métis Consulting

AlexandreBaron,Flow & Co

HervéMarcastel,Elcimaï Conseil

La cobotisation est pour bientôtCette évolution technologique ouvre la voie à uneapproche plus progressive des projets, par phasessuccessives, en résolvant les problèmes au fil dutemps et de la progression de l'activité. Les cha-riots autoguidés (AGV), utilisés pour le charge-ment/déchargement et le transfert de flux d'unpoint à un autre de l'entrepôt, font également par-tie de cette mouvance. La future évolution, d'iciquelques années, sera sans doute la cobotisation,qui pourra faire cohabiter des opérateurs et desrobots, dans des opérations de copacking notam-ment. « La toute nouvelle génération de systèmesqui travaillent en collaboration avec les hommes,sans barrières ni grillage, existe déjà dans l'indus-trie. Elle va permettre de gagner en surface et encoûts, sur des systèmes de préparation de com-mandes avec des cartons hétérogènes notamment», considère Hervé Marcastel, Consultant Experten Organisation Industrielle et Logistique chezElcimaï Conseil. •

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