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APPROCHE DE LA PRATIQUE SPORTIVE
NOTIONS FONDAMENTALES
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Pour quelle application sur l’activité
BOWLING ?
Virginie THOBOR – DTNA – Février 2009
Sources : Jean Pierre FAMOSE
E-Sporting Coach
Apprentissage moteur, processus et procédés d’acquisition – Pierre SIMONET
I- LES QUALITES PHYSIQUES SPORTIVES 1
Les qualités physiques peuvent être classées dans les domaines suivants : endurance, force,
vitesse, souplesse et coordination. Pour les développer de façon efficace, il faudra appliquer
les règles générales de l'entraînement : entrainement continu, développement progressif et
travail adapté (transfert et spécificité), tout cela résultant d'une planification appropriée
I-1- L’endurance
I-1-1- Définition
La définition de l'endurance donnée par le Larousse est la suivante : Endurance = "Aptitude à
résister aux fatigues physique et morale, à la souffrance". L'endurance se manifeste donc de
plusieurs façons et à ce titre elle ne peut être considérée comme une qualité physique telle que
la force ou la vitesse car elle est dépendante de plusieurs critères : des processus énergétiques
(voie aérobie ou anaérobie), de l'effort (durée et intensité), du type de contraction musculaire
(statique ou dynamique), des qualités physiques (force ou vitesse), et de la discipline
pratiquée (endurance générale ou spécifique). Même si l'idée de l'endurance est souvent liée à
des efforts à dominante aérobie, elle ne doit pas s'y limiter et doit être étendue à tout type
d'effort où l'on cherche à répéter ou prolonger une action (Ex : 1 bond maximal en hauteur est
une représentation de la puissance explosive du train inférieur, un enchaînement de 3 bonds
maximaux est une forme d'endurance puis que l'on cherche à répéter ce max).
Selon Michel Pradet (INSEP - Coll. Entraînement), " Tous les processus énergétiques
capables d'entretenir la contraction musculaire, se caractérisent par un niveau d'endurance
particulier. Développer l'endurance, c'est donc développer aussi bien la faculté de
soutenir plus longtemps un effort d'intensité inchangée, que la faculté de produire un
effort d'intensité supérieure pendant une durée identique."
I-1-2- Endurance et durée d’effort
Endurance de vitesse (ou très courte durée) : d'une durée d'effort située entre 20 et 30'', elle
correspond à la capacité à maintenir le plus longtemps possible un effort situé à intensité
maximale.
Endurance de courte durée : d'une durée d'effort comprise entre 30'' et 2mn, cette forme
d'endurance dépend essentiellement d'une production d'énergie anaérobie lactique (par rapport
à la référence VO2Max, l'intensité maximale est située au delà de celle-ci);
Endurance de durée moyenne : d'une durée d'effort comprise entre 2 et 10mn, cette forme
d'endurance dépend du potentiel puissance aérobie avec intervention des processus anaérobie
lactique (par rapport à la référence VO2Max, l'intensité maximale est comprise entre 85-90 et
100% de celle-ci);
Endurance de longue durée : d'une durée d'effort supérieure à 10mn, cette forme d'endurance
dépend essentiellement du potentiel aérobie (par rapport à la référence VO2Max, l'intensité
maximale est comprise entre 75 et 85-90% de celle-ci);
1 Source : http://www.e-s-c.fr/endurance.htm
I-1-3- Endurance et contraction musculaire
Le type de contraction pourra être de deux ordres : contraction musculaire dynamique ou
statique; beaucoup de sports demandent une répétition ou un prolongement des contractions
(Ex: répétition de contractions dynamiques en football, prolongement de la contraction
statique en judo lors de la prise de garde).
I-1-4- Endurance et qualités physiques
Endurance de vitesse (cyclique ou acyclique) : il s'agit de la phase où l'athlète cherche à
maintenir sa vitesse maximale atteinte (Ex: dernière partie d'un 100m).
Endurance de force (force explosive, détente etc...) : il s'agit du fait de répéter des efforts
musculaires d'intensité maximale (Ex: enchaînements dans un combat de boxe).
Endurance de réalisation des habiletés sportives (technique, coordination) : il s'agit de
différencier le simple exercice de style et la rentabilité de la technique lui permettant de
devenir un paramètre indissociable de la performance.
I-1-5- Endurance et discipline pratiquée
Cette endurance permet de produire et de maintenir un pourcentage élevé de critères de
performance liés à une discipline spécifique. Intégrant les types d'endurance précités, on peut
considérer que c'est l'endurance à développer pour être performant en compétition, car elle va
jouer un rôle :
dans l'amélioration de la capacité de performance physique (ex: en boxe, capacité de réitération de plusieurs actions explosives),
dans l'amélioration de la capacité de récupération (inter exercices, séances, blocs
etc...),
pour une meilleure tolérance mentale à la fatigue,
pour une réduction des fautes techniques et des erreurs tactiques (lucidité).
I-2- La force
I-2-1- Définition
Qualité physique fondamentale, la force en sport apparait en combinaison de l'endurance ou
de la vitesse. De ces combinaisons vont en découler des qualités complexes utlisées lors
d'efforts sportifs : force maximale, force explosive ou force-endurance. Si l'on prend la
définition de la force selon Zatiorski : "Faculté à vaincre une force extérieure ou y résister
grâce à des efforts musculaires", on comprendra que l'on devra identifier et définir les types
de tension à exercer pour optimiser le développement d'une force spécifique
I-2-2- Les régimes de contraction
Les types de contractions musculaires pour exercer une force peuvent être classés en
différents régimes.
Régime isométrique (ou statique)
Ce type de contraction ne crée aucun mouvement en lui-même; il peut s'agir d'une force
exercée contre une charge ou un obstacle trop lourd, ou pour arrêter un mouvement.
Il n'y a donc pas de changement de la longueur du muscle (ex : dossier sans chaise);
néanmoins le pic de force de force de ce régime est 10 à 15% supérieur au régime
concentrique.
Le développement de ce type de force permet l'amélioration de la force explosive si les
angulations correspondant aux exercices de force de la spécialité sont respectées; l'exercice
doit être suivi d'exercices dynamiques, car l'isométrie a des effets négatifs sur la coordination
et l'élasticité musculaire.
Régime anisométrique (ou dynamique ou auxotonique)
Concentrique : Ce régime de contraction permet de raccourcir le muscle et donc de rapprocher les points d'insertions de celui-ci; la force exercée permet de vaincre la
charge. La musculation classique utilise en grande majorité ce type de contraction, car
les exercices de force de la spécialité utilisent souvent ce régime de contraction.
Excentrique : La contraction excentrique oblige le muscle à s'allonger pour reprendre
sa longueur initiale. Le principe va être de freiner une charge tout en contrôlant ce
freinage. Un entraînement dans ce type de contraction permet de développer la force
maximale puisque le pic de force est de 40 à 50% plus élevé que celui du régime
concentrique.
Pliométrique (ou plyométrique) : Ce régime de contraction est en fait une contraction excentrique suivie immédiatement d'une contraction concentrique. Le travail
pliométrique utilise principalement des exercices avec contre-mouvements et des
bondissements.
Le développement de type de force est très utile dans les activités ou une force explosive est
nécessaire.
I-2-3- Les mécanismes de la force
L'étude des mécanismes de la force est importante pour déterminer la méthode de travail à
utiliser, en fonction de la forme de force à développer. On comprend aisément que la force à
développer chez un lanceur de poids n'est pas la même que chez un culturiste, et que les
contraintes qui peuvent apparaître sont également différentes (un sportif devant gérer une
catégorie de poids, devra devenir plus "fort" sans devenir plus lourd par exemple).
La possibilité qu'a un athlète pour développer sa force musculaire dépend de trois facteurs :
les facteurs dits nerveux : Ils concernent l'utilisation des unités motrices ou encore de l'innervation des fibres musculaires par le système nerveux (SNC système nerveux
central et terminaisons nerveuses).
les facteurs dits structuraux : Ils concernent la structure même du muscle, dans son
apparence et dans sa composition.
les facteurs dits élastiques : Une des propriétés du muscle est l'élasticité, avec des
éléments élastiques en série et des éléments élastiques en parallèle; l'ensemble des
sarcomères (contractiles) et des tendons forment la partie série et l'ensemble des tissus
conjonctifs la partie parallèle. L'action combinée du réflexe myotatique (lorsqu'un
muscle est étiré, un signal sensitif entraîne un contraction de celui-ci pour le protéger
d'un étirement destructeur) et de la restitution de l'énergie accumulée par l'étirement
du muscle préalablement contracté (effet du relâchement d'un élastique préalablement
tendu) permet d'augmenter la vitesse et la force de contraction.
I-2-4- Les formes de la force et développement
La force se manifeste essentiellement sous 3 formes :
La force maximale : Elle est caractérisée par le degré d'intensité que les muscles
peuvent développer lors d'un mouvement. En relation directe avec les régimes de
contractions, il existe non pas une force maximale mais des forces maximales : force
maximale dynamique (concentrique et excentrique) et force maximale isométrique.
La force vitesse : Encore appelée puissance, elle est caractérisée par la facultée à produire une grande énergie dans un temps le plus court possible. C'est le système
neuro-musculaire qui est sollicité pour stimuler la fréquence d'activation des unités
motrices au sein du muscle, ainsi que la coordination intermusculaire (muscles
synergistes). Le sportif va devoir produire des actions très brèves, pendant lesquelles
un niveau de force le plus élevé possible devra être généré. Ces actions ont lieu lors de
gestes spécifiques et de mouvements techniques plus ou moins complexes; car il s'agit
bien de cela : augmenter la vitesse de montée de la force d'un geste sportif spécifique.
L’endurance de force : Elle est caractérisée par la capacité à résister à la fatigue dans des performances de force, et donc à maintenir ou répéter un pourcentage de force
maximale.
I-3- La vitesse
I-3-1- Définition
Suivant le Larousse, la vitesse est "La qualité d'une personne ou d'une chose qui se déplace,
agit beaucoup en peu de temps; rapidité à agir, promptitude."
Sur un plan sportif, la vitesse est donc liée à la rapidité d'exécution d'un mouvement simple ou
complexe (tâche motrice) et à la composante perceptive organisatrice de celui-ci (réaction).
Qualité physique majeure dont les formes d'actions sont différentes (sprint, enchaînement de
boxe, service au tennis, sauts etc...) , elle concerne les efforts courts et de très forte intensité.
La vitesse, qualité complexe, est liée à la bio-mécanique (qualités neuro-musculaires et
morphologiques), au bio-énergétique (processus anaérobie alactique), et au bio-
informationnel (traitement de l'information). C'est une qualité complexe, car dans les activités
sportives, elle est toujours liée à d'autres capacités comme la force et la technique, et elle peut
intervenir sous différentes formes : mouvement unique réactif à un signal, mouvement
enchaîné cyclique ou non, vitesse de déplacement corporel ou segmentaire. Les différentes
composantes élémentaires de la vitesse peuvent aussi s'emboîter et/ou se succéder et
déboucher alors sur des formes combinées.
La vitesse est un facteur de performance de plus en plus privilégié dans l'entraînement
moderne; en effet si toutes les disciplines de course de vitesse (sprint) basaient évidemment
déjà leur entraînement sur son développement, d'autres sports comme les sports duels ou les
sports collectifs l'ont intégré comme une qualité physique à développer prioritairement.
Souvent déterminante dans le résultat, la vitesse doit être développée et entretenue durant
toutes les périodes d'entraînement annuelles, et dans un plan plus large dès le plus jeune âge,
toujours en se basant sur une approche qualitative.
Aujourd'hui, il est commun de rapprocher le développement de la vitesse à celui de la force, la
vitesse de mouvements présente dans les activités sportives étant une aptitude à rapprocher
vitesse et force, avec un degré d'importance de celle-ci plus ou moins relatif.
I-3-2- Les paramètres constitutifs de la vitesse
Suivant leurs auteurs, les dénominations des composantes de la vitesse sont différentes; il n'en
reste pas moins qu'il ne s'agit que de vocabulaire et que trois facteurs essentiels constituant la
vitesse ont été identifiés :
La vitesse de réaction : En considérant que le temps de réaction est celui s'écoulant entre la détection du signal déclencheur et le début de l'action musculaire du
mouvement réponse, la vitesse de réaction correspond à un ensemble "perception
d'information - analyse - déclenchement musculaire du traitement".
La vitesse gestuelle (Zatiorsky) ou vitesse de mouvement unique (Korobkov) ou
vitesse d'un mouvement isolé (Pradet) : La vitesse gestuelle qui est une vitesse
d'accélération, correspond véritablement au problème de vitesse (exécuter un
mouvement dans le temps le plus court possible). Mécaniquement elle dépend de
l'efficacité de la contraction musculaire, c'est à dire de la force et de la vitesse de
contraction permettant de déplacer le levier osseux concerné. En terme de définition,
la vitesse gestuelle consiste à effectuer un mouvement segmentaire simple (flexion de
l'avant-bras sur le bras par exemple) ou plus global (tir au handball) avec des
contractions musculaires d'intensité maximum contre une résistance nulle ou réduite;
si la résistance opposée s'élève, le rapport entre force et vitesse se modifie jusqu'à un
point intermédiaire recherché dans de nombreuses disciplines puis bascule dans une
zone ou la limite est la force maximale isométrique. La vitesse gestuelle dépend donc
des paramètres neuro-musculaires (liés à la contraction musculaire), des facteurs
anatomiques et morphologiques (longueurs des leviers osseux) mais aussi des facteurs
psychologiques puisque l'intensité de travail est maximale (état de concentration, de
vigilance et de motivation).
La fréquence gestuelle (Zatiorsky/Pradet) ou fréquence de mouvement (Korobkov) qui est exprimée sous le terme vélocité dans les sports cycliques et enchaînements de
tâches dans les sports complexes : La fréquence gestuelle correspond à un nombre de
mouvements exécutés en un temps donné. Souvent rattachée aux activités sportives de
type cyclique et exprimée sous le terme vélocité, elle désigne un schéma gestuel
reproduit de façon permanente et régulière pour créer un déplacement du corps; les
activités complexes (sports d'opposition, sports collectifs ...) sont aussi concernées par
cette fréquence exprimée dans ce cas sous le terme d'enchaînement de tâches. Dans
tous les cas, cette fréquence implique des alternances de contractions musculaires et de
relâchements créant des actions motrices aller - retour. La fréquence gestuelle est donc
liée à la capacité du muscle à se contracter et se relâcher à une cadence élevée, les
ordres de contractions étant envoyés et contrôlés par le système nerveux. Associée à la
vitesse gestuelle, elle donne un sens aux mouvements spécifiques dans de nombreux
sports et peut être nommée vitesse de mouvements
I-3-3- Les paramètres d’expression de la vitesse
Dans la performance sportive, la recherche de vitesse maximale sur le plan du mouvement est
constituée de trois phases :
L'accélération :
Cette phase correspond à l'accroissement rapide de la vitesse d'un corps pendant un temps
donné, le terme corps désignant le corps humain dans son ensemble ou un de ses membres
lesté ou non d'une charge additionnelle (gants de boxe, engins de lancers...).
Dans les sports acycliques, l'accélération désigne le mouvement explosif déplaçant le corps ou
ses membres, alors que dans les disciplines de course elle désigne la faculté à atteindre
rapidement la vitesse maximale de déplacement.
La contrainte opposée étant non nulle (inertie initiale associée au poids de celle-ci),
l'accélération est dépendante de la puissance du sujet (rapport force x vitesse) et les
contractions musculaires sont de type concentrique
Le maintien de la vitesse maximale :
Cette phase est relativement indépendante de la phase d'accélération et correspond à une
coordination rapide de mouvements spécifiques. La maîtrise technique du geste est donc
impérative et cette vitesse est non transposable si les coordinations ne sont pas semblables (un
nageur rapide de bras ne fait pas un athlète rapide de jambes). La vitesse maximale est le
résultat du rapport entre l'amplitude et la fréquence des mouvements, l'amplitude étant liée à
la vitesse gestuelle alors que la fréquence est liée à la fréquence gestuelle.
Exemple pour un sprinteur : Vitesse = distance (celle de la foulée de l'athlète) x 1 / temps
(celui entre 2 appuis successifs au sol) sachant que fréquence = 1 / temps. La foulée optimale
sera celle permettant le meilleur rapport entre amplitude et fréquence. Dans cette phase les
contractions musculaires sont concentriques et pliométriques dans le cas du sprint athlétique
La décélération :
Capitale dans les courses de vitesse prolongées (200 au 400m en athlétisme par exemple), elle
permet de faire durer la phase de vitesse maximale au delà d'un temps de sept secondes; d'un
point de vue bio-énergétique elle repose sur les réserves de créatine phosphate (CP) et de
glycogène intramusculaire, ainsi que sur l'utilisation de la filière lactique.
L'endurance de sprints est la capacité d'effectuer un nombre maximal de répétitions de sprints
sans réduction de la capacité d'accélération maximale, et est présente essentiellement dans les
sports collectifs.
I-4- La souplesse
I-4-1- Définition
La souplesse est "la capacité à réaliser des mouvements avec la plus grande amplitude ou
mobilité articulaire".
L'entrainement physique vise à développer toutes les qualités physiques d'un athlète; les
facteurs énergétiques (endurance, force, vitesse) sont souvent privilégiés dans les
planifications d'entrainement au détriment de la souplesse. Pourtant celle-ci tient un rôle
prépondérant tant dans l'aspect santé de l'individu que dans le domaine de recherche de la
performance.
1-4-2-Bases physiologiques, facteurs influents et limites de la souplesse
Bases physiologiques :
Seuls les muscles ont une qualité d'élasticité;
Les autres éléments (capsules, ligaments, tendons, enveloppe des muscles) sont peu et
difficilement étirables;
Le réflexe myotatique inversé : lorsqu’une tension trop importante est appliquée sur un
tendon, un réflexe entraîne l’inhibition de la contraction musculaire pour protéger le tendon
(organe tendineux de Golgi);
Le réflexe d’inhibition réciproque : lorsqu’un muscle agoniste se contracte, son antagoniste se
relâche pour ne pas gêner le mouvement.
Facteurs influents :
Les éléments articulaires et musculaires (capsules, ligaments, tendons et muscles);
Le degré de relâchement du tonus musculaire (facteurs physiologiques et
psychologiques = le stress influe sur le relâchement);
L'âge (les tissus conjonctifs se raidissent en vieillissant), le sexe (les femmes possèdent des hormones les rendant plus souples), la température ambiante (la chaleur
a une incidence positive sur la souplesse).
Limites :
Le réflexe myotatique : ce réflexe permet au muscle de lui rendre sa longueur initiale suite à un étirement et permet aussi de le protéger contre un étirement abusif; il prend
sa source dans les fibres musculaires sensitives (fuseaux neuromusculaires), autour
desquelles s'enroule un neurone sensitif transportant les informations vers le système
nerveux central (SNC);
La constitution du tissu conjonctif (potentiel génétique).
1-4-3- Utilité des étirements
Les étirements ont des bienfaits sur la santé en générale et sont indispensables en cas de
pratique sportive, qui plus est lorsqu'elle est intensive.
Souplesse générale :
Relâchement du tonus musculaire pour une sensation de détente et donc influence sur
le facteur psychologique;
Facilitation de la récupération après un effort physique (lutte contre les raidissements);
Prévenance des accidents musculaires (élasticité) ou articulaires.
Souplesse spécifique :
Amélioration du geste technique (amplitude articulaire);
Amélioration de la puissance du geste (un muscle étiré emmagasine de l'énergie qu'il
restitue lors de la contraction;
Amélioration de la vitesse et de la coordination (lorsqu'un muscle se contracte, son antagoniste se relâche pour ne pas gêner le mouvement);
Influence sur l'endurance (les efforts consentis pour réaliser un geste de grande amplitude sont moindres).
Principes de travail :
Echauffer les muscles avant les étirements (la chaleur a une influence positive sur la
souplesse);
Adapter la respiration (expiration progressive) pour se relâcher;
Rechercher l'amplitude maximale, au seuil de la douleur ; une douleur trop grande créer une contraction réflexe (réflexe myoatique) ; de plus la douleur est un signal du
corps pour se protéger des lésions éventuelles;
Etre symétrique dans les étirements
I-5- La coordination
I-5-1- Définition
La coordination motrice est la capacité à réaliser un geste bien défini et précis grâce à l'action
conjuguée du système nerveux central et de la musculature squelettique; ce mouvement devra
être effectué avec un maximum :
d'efficacité : l'objectif visé est atteint,
d'efficience : le résultat est atteint en maîtrisant le coût,
de fiabilité : le taux de reproduction est élevé.
Sous le terme de coordination sont regroupés les concepts d'habileté motrice, d'adresse et de
technique, c'est-à-dire de maîtrise de réalisation d'une action motrice précise et intentionnelle
avec vitesse, efficacité et fiabilité. Apparaissent donc lors de l'exécution d'un mouvement :
le guidage et la régulation, c'est à dire sa maîtrise,
l'adaptation à des conditions changeantes,
l'apprentissage des possibilités de résolution.
1-5-2- La coordination motrice en sport
En sport, la coordination motrice permet au sportif de maîtriser des actions dans des situations
prévisibles (stéréotypes) ou imprévisibles (adaptation), de les exécuter de façon économique
et d'apprendre rapidement de nouveaux gestes sportifs (Frey et Hirtz, cités par Weineck,
1997). Le guidage et la régulation des gestes feront appel aux facteurs psychomoteurs liés à
l'apprentissage moteur et aux qualités physiques comme la force, la vitesse, la souplesse et
l'endurance. On ne peut pas considérer le développement de la coordination comme une fin en
soi, mais plutôt comme la base de l'entraînement technique et tactique.
1-5-3- Périodes privilégiées du développement des facultés de coordination
Il est difficile de borner les périodes d'orientation de la coordination par des âges précis car de
grandes différences existent entre chaque enfant et adolescent; les filles et garçons n'ont pas
leur puberté au même âge, et au sein même des populations masculines ou féminines il existe
des différences de maturité. Il semble donc plus juste de classer les jeunes suivant leur
maturité individuelle.
Le développement des facultés de coordination doit débuter très tôt dans l'enfance, puisque c'est avant 10 ans qu'on note l'acquisition d'une multitude d'habiletés motrices
et gestuelles. A ce stade il faut stimuler l'enfant par un grand nombre d'exercices
moteurs divers et variés pour qu'il capitalise un maximum de schémas de
programmations motrices générales.
De 10 ans à la puberté, le geste et la précision s'affinant, la stimulation devra être
effectuée par des apprentissages axés sur des habiletés fermées (c'est-à-dire
comportant peu d'incertitudes et en répétant les gestes dans des situations variées);
c'est la période de l'orientation sportive mais dans une optique pluridisciplinaire.
Pendant la période pubertaire, les changements de taille et de poids modifient et perturbent la coordination; il faut donc chercher à maintenir les acquis précédents et à
spécialiser le jeune vers des techniques spécifiques.
Après cette période, les dimensions corporelles ayant atteint un équilibre et les qualités physiques telles que la force ayant augmentées, l'entraînement pourra devenir
spécifique et tendre vers le perfectionnement.
1-5-4- Coordination générale et coordination spécifique
La coordination générale correspond à toutes les actions psychomotrices non spécifiques,
c'est-à-dire hors forme de production gestuelle destinée à réaliser un objectif précis et
réglementé dans une discipline.
L'apprentissage et l'entraînement doivent faire en sorte que le nombre de schémas de
programmations motrices générales soit le plus élevé possible pour faciliter ensuite
l'intégration de schémas spécifiques à une activité sportive. Des " copies " de programmes
déposés dans les couches profondes du système nerveux central, vont être enrichies et
perfectionnées par de nouveaux enseignements et permettront de constituer les fondements de
futurs mouvements coordonnés.
La vitesse d'acquisition de nouvelles habiletés : l'acquisition d'un mouvement nouveau se
basera sur le répertoire d'anciennes coordinations possédées par le sportif, donc plus ce
répertoire sera conséquent, plus rapide sera l'acquisition d'un nouveau mouvement et plus le
temps à consacrer aux autres secteurs sera important.
1-5-5- Facteurs influents
Les facteurs d'exécution et de régulation intervenant dans la coordination motrice sont liés
aux qualités psychomotrices et physiques :
Qualités physiques : Il s'agit des qualités faisant intervenir les fonctions cardio-
respiratoires et musculaires.
Vitesse et Force : il s'agit plus particulièrement de la vitesse gestuelle et de la capacité de coordination intermusculaire (principalement du couple agoniste - antagoniste). Les
facteurs neuromusculaires permettent à l'agoniste de produire la plus grande vitesse
possible tandis que l'antagoniste de relâche.
Souplesse : l'absence d'un freinage occasionné par une résistance parasite au contrôle d'un mouvement permet une réalisation avec une grande amplitude articulaire.
Endurance : la qualité d'endurance permet de pouvoir répéter une action motrice avec maîtrise et fiabilité
Qualités psychomotrices : Il s'agit des qualités sur lesquelles l'apprentissage moteur va
intervenir, cet apprentissage visant la forme de production gestuelle précise et
intentionnelle à partir d'une boucle " action - retour d'informations - rétroaction "
(feedback).
Dans le domaine sportif on peut classer l'ensemble des procédés et des méthodes
d'apprentissage dans la technique. En s'appuyant sur la boucle rétroactive l'apprenant va :
analyser un objectif désiré, un modèle d'actions, et le résultat de ces actions,
affiner le modèle de référence pour produire les actions exigées destinées à accomplir l'objectif désiré.
La production gestuelle va être dépendante de toutes ou partie des conditions suivantes :
Conditions d'orientation : elles permettent d'adapter son propre comportement moteur
aux modifications spatiales environnantes.
Conditions de différentiation : elles permettent de nuancer et d'adapter des forces de mouvement sur une partie de la musculature alors que d'autres parties sont aussi en
mouvements.
Conditions d'équilibre : elles permettent a un corps de maintenir une position ou d'y revenir s'il en est écarté.
Conditions de rythme : elles permettent de réaliser un mouvement cadencé de façon dynamique.
Conditions de réaction : elles permettent l'analyse d'une situation et de la mise en
oeuvre d'une réponse adaptée dans un très bref délai.
Conditions de réajustement : elles permettent de transformer l’action motrice en cours pour s’adapter à une situation nouvelle ou la continuer sous une forme nouvelle; elles
nécessitent de développer les capacités de réaction et d’anticipation.
II- LES DOMAINES DE L’ENTRAINEMENT
L'entraînement sportif a pour but de préparer un athlète pour un objectif : rencontre, combat,
course etc ...
L'objectif visé étant de réaliser la meilleure performance possible, l'entraînement devient donc
le moyen d'atteindre cet objectif.
Cet ensemble "objectif - entraînement - performance" implique différents facteurs appartenant
aux domaines physique, technique, tactique, psychologique et environnemental.
Chacun de ces facteurs devient un critère de réussite supplémentaire et à ce titre ne doit pas
être négligé en étant développé de façon continue, progressive et adaptée. Evidemment
chaque activité sportive privilégie certains facteurs apparaissant prioritaires au détriment
d'autres plus secondaires dans la réussite sportive.
Domaines Qualités
Psychologique Motivation, volonté, personnalité, concentration
Physique Morphologiques et
biologiques
Taille, poids, rapports segmentaires, masse graisseuse,
capacité vitale etc ...
Endurance, force, vitesse, souplesse, coordination
Technico – tactique
Techniques et tactiques
En rapport avec la discipline
Environnement Cadre et condition de vie du sportif, moyens
d'entraînement et de récupération, suivi médical et
diététique, niveau de connaissances
II-1- Le domaine physique
Elle est la composante de l'entraînement permettant de développer les qualités physiques du
sportif pour les mettre au service de la discipline. Elle a pour but d'adapter l'organisme du
sportif de façon optimale et d'élever sa capacité de rendement sur les plans musculaire,
énergétique, articulaire et de la coordination, sans oublier la prévention des blessures
(prophylaxie), l'amélioration de la récupération et le reconditionnement après blessure
II-2- Le domaine technique
Suivant le Larousse, la technique est "Un ensemble des procédés et des méthodes d'un art,
d'un métier, d'une industrie ". Cette préparation technique est au cœur du développement de la
capacité sportive, car en fonction des règles imposées dans la discipline, il en découlera une
configuration gestuelle spécifique dont les caractéristiques sont déterminées à l'avance. La
technique, fortement corrélée aux qualités psychomotrices du sportif sera traitée ici non pas
sous l'angle de l'apprentissage mais dans l'esprit de l'apport d'efficacité au résultat sportif.
La tactique et la technique :
La différence entre les deux composantes peut être faite sur les buts :
Pour la tactique, le but est de modifier le rapport " individu - environnement " ;
Pour la technique, le but est de produire une forme de geste imposé et déterminé.
Ces formes gestuelles sont nommées techniques d'exécution, car c'est bien de cela qu'il s'agit,
exécuter ou produire des techniques imposées par des règles plus ou moins strictes suivant les
sports.
Technique et habiletés motrices :
La technique est liée à des conditions procédurales d'exécution dépendantes du règlement de
l'activité ou de l'adoption de solutions motrices adaptées. La technique correspond à la
maîtrise de la réalisation physique d'une action motrice précise et intentionnelle et est
indissociable de la coordination motrice. D'un point de vue " capacité sportive ", technique,
habileté motrice et adresse constitueront les fondements de la performance.
L'apprentissage de la technique est un apprentissage moteur basé sur la régulation de
mouvements. Le cycle " actions - retour d'information ou feedback - rétroaction " est au cœur
de cette méthode d'apprentissage. Ce sont donc les qualités psychomotrices qui seront
sollicitées tant lors de la découverte de nouvelles techniques que lors de l'amélioration ou de
l'affinement de celles-ci.
Technique et capacité sportive :
Lorsque l'on recherche la performance dans un sport, il ne faut pas oublier que c'est
l'utilisation des gestes de celui-ci et leur niveau de maîtrise qui permettra d'être performant ou
non.
Facteur essentiel dans la réussite, on ne peut espérer une performance de haut niveau avec une
technique pauvre. Les autres domaines de performance viendront " encapsuler " la technique
pour tendre vers l'excellence mais ne pourront jamais s'en affranchir. Par exemple, la
préparation physique doit se faire pour que le transfert des qualités physiques débouche sur
une capacité de performance sportive et la préparation tactique ne pourra être choisie qu'en
fonction des possibilités de réalisation individuelle. A l'inverse une " belle " technique
(esthétique des mouvements, précision, vitesse…) n'est pas obligatoirement synonyme de
performance.
II-3- Le domaine tactique
Suivant le Larousse, la tactique est : « Un ensemble de moyens habiles employés pour obtenir
un résultat voulu ».
En sport, la préparation tactique a pour objectif de pouvoir répondre de façon la plus efficace
à une situation problématique réelle posée par un adversaire. Cette préparation devra
développer les compétences requises en s'appuyant sur une démarche de résolution de
problèmes et de mises en situation.
Cette qualité tactique sollicitée par les processus d'analyse, de traitement de l'information et
de prise de décision, dépendra donc de la faculté du sportif à s'adapter aux contraintes posées
par l'adversaire, pour offrir la meilleure réponse possible quelque soit la situation.
La tactique, une affaire de gestion :
Un sportif ou une équipe pourront avoir un meilleur physique et une meilleure technique que
leur adversaire, sans pour autant emporter la victoire; en effet, si aucun " plan de bataille "
n'est planifié, l'athlète ou les joueurs n'auront aucune logique de construction de victoire, ne
pourront s'adapter en cas de problèmes posés par l'adversaire, et risquent une désunion tant au
point de vue du jeu qu'au niveau psychologique. La préparation tactique va donc avoir pour
objectif de mettre en place des solutions de victoire, en utilisant les capacités techniques,
physiques et psychologiques du sportif ou du groupe, mais aussi en tenant compte des
capacités de l'adversaire.
Capacités techniques :
Utilisation de techniques en fonction du plan mis en place : jeu offensif, de contre attaque, de perturbation ou désorganisation de l'adversaire;
Utilisation de techniques en fonction des caractéristiques de l'adversaire :
morphologie, niveau technique etc …
Capacités physiques :
Utilisation de ses propres qualités physiques par rapport à celles de l'adversaire;
Adaptation et gestion des efforts en fonction de la durée de la compétition (rencontre elle-même et compétition globale).
Capacités psychologiques :
Choix d'une attitude comportementale (agressivité, attentisme, passivité).
Tactique et stratégie :
La tactique définie ci-dessus est subordonnée à la stratégie et s'applique à la servir. Autrement
dit, la stratégie peut être considérée comme l'idée générale qui va être décidée avant la
compétition pour gagner, alors que la tactique correspondra au(x) moyen(s) employé(s) et
pourra changer en cours d'épreuve.
Mettre en place une tactique :
La mise en place d’un choix tactique dépend donc de la stratégie décidée :
Imposer ses propres points forts sans (réellement) s'occuper de l'adversaire ;
Jouer sur les points faibles de l’adversaire et neutraliser ses points forts;
Anticiper le fait que l’adversaire va jouer sur nos propres points faibles;
II-4- Le domaine psychologique
"Motivation, mental, agressivité saine, concentration, confiance en soi, crispation, peur de
gagner, etc...", toutes ces expressions sont utilisées pour exprimer l'état psychologique d'un
sportif ou d'une équipe lors d'une confrontation ou compétition et sont toujours associées à la
réalisation d'une performance ou au contraire d'un échec.
L'optimisation de l'état psychologique pour la réalisation de la performance passe par une
préparation psychologique ; celle-ci correspond à un ensemble de méthodes utilisées dans le
but d'améliorer les qualités psychologiques du sportif dans le cadre globale de sa préparation ;
ces qualités sont indispensables pour s'entraîner dur et élever le potentiel initial (ressources
physiques, techniques, tactiques…), ainsi que pour restituer cette évolution le jour de la
compétition.
Préparation psychologique ou préparation mentale ?
La préparation psychologique concerne l'analyse des facteurs, des personnes, des éléments, des situations interagissant sur le projet sportif de l'athlète. Il s'agit donc
d'une préparation " large " et sortant même du contexte purement sportif.
La préparation mentale désigne le travail effectué sur le rapport de l'athlète à lui même
dans le cadre de sa préparation à la performance et de la gestion des résultats. Il s'agit
donc de la préparation proprement dite de l'état psychologique, intervenant
favorablement sur les qualités requises par l'engagement dans le sport de compétition.
Suivant les sportifs et leur situation personnelle, une préparation psychologique est donc à
entreprendre avant une préparation mentale.
Psychologie sportive :
Demandes sportives dans le domaine de la psychologie du sport et orientations pratiques : Comme pour les autres facteurs de performance (physiques,
physiologiques, techniques), les facteurs psychologiques constituent un potentiel pour
le sportif, ce qui engendre des demandes :
Demandes centrées sur l'évaluation du potentiel psychologique des pratiquants et la détection des plus aptes psychologiquement à être performant dans une activité
sportive définie; à l'aide d'outils tels questionnaires d'investigation, échelles
comportementales etc.… une élaboration et une validation d'outils psychologique
d'investigation tenteront de déterminer :
En quoi et comment la personnalité d'un sujet influence le choix d'une pratique sportive et le
pousse à s'investir dans une activité sportive définie ;
En quoi et comment les facteurs de personnalité permettent de réussir dans la pratique
sportive choisie par le sujet.
Cette aide au diagnostic psychologique est utilisée dans le cadre de détection (sujets possédant
des aptitudes les prédisposant au haut niveau) et de sélection (choix de ceux capables de faire
face à un objectif particulier);
Ces demandes émanent d'organismes (publics ou privés) formateurs et recruteurs.
Demandes centrées sur l'élaboration et la validation de techniques psychologiques
d'intervention sur les pratiquants sportifs, où le but est d'améliorer l'efficacité de leur
conduite et maîtrise ainsi que la gestion des situations de stress.
Cette préparation psychologique s'étend de la mise en place du suivi psychologique
permettant une attitude " favorable " en vue des efforts à fournir à la préparation proprement
dite (préparation mentale) qui permet d'intervenir favorablement sur les qualités requises par
l'engagement dans le sport de compétition (contrôle émotionnel, motivation, niveau optimal
d'activation …).
Ces demandes émanent du sportif ou de l'entraîneur et s'organise temporellement sur le long,
moyen et court terme.
Déterminants psychologiques de la performance :
De façon idéale, un sportif possédant les états suivant sera psychologiquement en mesure de
réaliser une performance sportive :
Confiance en soi en relation avec le réalisme des objectifs poursuivis et des capacités
possédées,
Calme mental en relation avec le niveau d'activation*,
Absence de tensions parasites,
Concentration sur l'instant présent,
Niveau de mobilisation de l'énergie associé à une certaine euphorisation de l'évènement,
Sentiment d'autocontrôle.
* Le niveau d'activation correspond à l'intensité à laquelle fonctionne l'organisme à un
moment précis. Cette activation est contrôlée par une structure nerveuse cérébrale et est
affectée par certains stresseurs comme l'effort physique, la température ambiante, des
drogues, mais également des émotions (peur, anxiété, surprise, ou intérêt)
Des déterminants vont influer sur ces états et seront donc la cible du travail et de la
préparation psychologique en vue de la réalisation d'une performance sportive.
La composante personnelle : La composante personnelle ou personnalité du sportif met en jeu
plusieurs facteurs :
Psycho-cognitifs : traitement de l'information (attention, concentration …), " écoute de soi " dans l'environnement,
Affectifs : gestion des émotions (peur, joie, colère, chagrin…), contrôle de l'anxiété,
résistance au stress, contrôle de la souffrance, prise de risques, estime et confiance en
soi,
Comportementaux : ambition, désir de réussite, combativité et persévérance dans la difficulté, investissement, motivation,
Relationnels : disponibilité, écoute, degré de sociabilité, extra ou introversion, qualité de leader.
Motivation et développement du climat motivationnel :
La motivation est un facteur essentiel de la réussite sportive; l'acceptation des charges
d'entraînement, de la gestion des échecs, la préparation au stress, l'investissement nécessaire à
la difficulté de la poursuite des objectifs, suppose une forte dynamique motivationnelle.
La motivation, concept utilisé pour décrire les forces externes et internes permettant de
déclencher l'engagement, persiste dans l'action, possède un aspect dynamique (+ ou - grande
motivation) et un aspect directionnel (motivation pour quelque chose).
Les extrêmes de l'état de motivation sont le désengagement total et l'autodétermination.
La motivation d'un athlète et l'effort qu'il consent pour réaliser ses objectifs, est directement
fonction de l'attractivité du résultat et de la probabilité de l'atteindre.
Un questionnaire sur la perception de la réussite (Robert et Balague) permet d'évaluer les
athlètes.
La composante environnementale : L'environnement (familial, social, scolaire, professionnel)
du sportif influe sur son épanouissement et donc sa personnalité ; il doit donc être pris en
compte dans la préparation psychologique pour prévenir et lutter contre une fragilisation de
l'état psychologique du sportif.
L'encadrement psychologique : Le dôme de l'encadrement psychologique est l'entraîneur; en
effet sa compréhension psychologique des sujets sportifs et son intervention psychologique
constituent un des aspects essentiels de la démarche d'entraînement. Il devra impliquer et
responsabiliser l'athlète dans sa préparation à la performance, ainsi que faciliter l'énergie
psychologique nécessaire à son accomplissement.
Cette qualité de la relation privilégiée entraîneur - entraîné permet l'essentiel du travail
psychologique, complémenté éventuellement par d'autres acteurs tels le kiné, le médecin ou le
préparateur mental, dont le rôle est d'apporter des outils de préparation mentale, permettant à
l'athlète de mieux utiliser ses propres ressources.
En construisant l'entraînement (clarification d'objectifs, analyse des difficultés, rappel des
normes de résultats, prise de choix et décisions pertinents, proposition de solutions etc.…) et
en communiquant (développement de la participation, recentrage sur la tâche, prise en compte
des émotions, conciliation / règlement de conflits etc.…), l'entraîneur réalisera de la
psychologie au quotidien, et dans le cas de réel blocage ou problème psychologique, il
l'orientera vers un spécialiste de la préparation mentale (ceci dans le but d'éviter des écueils
amenant l'athlète à rajouter d'inutiles charges d'entraînement en pensant compenser un déficit
de résultat par exemple).
III- LES PRODUITS DE L’APPRENTISSAGE
Qu’est ce qu’apprendre ?
Apprendre, c’est un processus d’adaptation. C’est un aller retour entre
l’ASSIMILATION à un milieu et l’ADAPTATION à ce milieu pour produire un
EFFET sur ce milieu.
Apprendre, c’est une nécessité : un nécessité humaine (l’homme ne naît pas fini, il traite des infos, il apprend à traiter ces infos), une nécessité éducative (l’homme se
construit une identité corporelle observable), une nécessité individuelle de progrès
dans l’objectif de réaliser une performance.
Apprendre, c’est savoir faire, refaire, généralisé et c’est pouvoir dire.
III-1- La notion d’apprentissage moteur
Selon REUCHLIN « Il y a apprentissage lorsqu’un organisme placé plusieurs fois dans la
même situation modifie sa conduite de façon systématique et durable ».
Cela nécessite :
REPETITION : la répétition est nécessaire pour la coordination sensori-motrice, parce qu’il n’y a pas de réponse immédiatement disponible, parce qu’elle permet de
construire la représentation du geste et le traitement de l’information.
STABILITE : le comportement est acquis au niveau d’un objectif à atteindre, cela
nécessite de travailler sur un support neurologique : la mémoire.
TRANSFERT : le mouvement produit répond à la démarche d’une tâche spécifique, ce mouvement est réinvesti dans d’autres tâches.
SCHMIDT propose une autre définition de l’apprentissage « l’apprentissage moteur est un
ensemble de processus associés à l’exercice ou l’expérience conduisant à des modifications
relativement permanentes du comportement habile »
L’apprentissage est la transformation positive du comportement de l’individu dans l’objectif
d’effectuer la réalisation motrice voulue. L’apprentissage ne peut être appréhendé que de
manière indirecte, c'est-à-dire sous forme de performance observable. La fonction adaptative
du comportement moteur humain se manifeste par l’acquisition d’une capacité de résoudre un
problème ou de se conformer aux exigences d’une situation en produisant une réponse
adéquate.
La stabilité de l’apprentissage s’exprime dans la capacité de l’individu de produire de manière
durable une réponse adéquate lors de la répétition d’une même situation. La fonction de
l’exercice est de laisser des traces relativement permanente et que la mémoire se trouve
nécessairement impliquée dans tous les phénomènes d’acquisition.
III-2- La notion de performance
La notion de performance est souvent utilisée pour parlé de résultats, de réussie, d’échec.
La notion de performance désigne tout aussi bien l’effection d’une réponse motrice que le
résultat obtenu, c'est-à-dire le mouvement actuel et le résultat actuel. Le concept de
performance motrice est donc synonyme de réponse motrice, d’action motrice.
Selon MALCUIT et POMERLEAU, « la performance peut être définie comme une mesure du
comportement manifesté par un organisme dans une ou suite à une condition donnée de
l’environnement et de l’organisme ». La performance motrice est généralement considérée
comme un indicateur du niveau d’acquisition ; l’apprentissage, en effet, n’est pas directement
observable et ne peut guère être évalué qu’à partir du constat de différences mesurée à des
moments successifs.
Il existe plusieurs significations rattachées à la notion de performance :
Tâche/Activité/résultat :
La tâche est définie comme ce que l’individu cherche à faire.
L’activité motrice est l’ensemble des processus cognitifs et des mouvements que le
sujet met en œuvre pour accomplir la tâche. Le comportement moteur ou acte moteur
est identifié par le but vers lequel il est dirigé et plusieurs mouvements différents
générés pour l’accomplir : l’acte moteur se différencie du résultat.
Le résultat est défini comme le produit de l’activité de l’individu et de son comportement moteur observable. Chaque acte moteur produit toujours un ou
plusieurs résultats perçus différemment en fonction de la situation de l’individu en tant
que pratiquant ou observateur. Le décalage de la perception du résultat peut être
préjudiciable à l’apprentissage.
Résultat/performance :
Quand le résultat est perçu, mesuré et évalué par le pratiquant ou l’observateur, il devient
performance. En définissant le résultat perçu et évalué, cale suppose que la performance peut
être situé sur une échelle de quantité, de qualité, et qu’elle peut être comparée à d’autres
résultats.
Performance/performance motrice :
L’approche cognitive (DURAND, TEMPRADO, FAMOSE,ALAIN) montre que si le
comportement moteur produit le résultat, le résultat est lui-même élaboré et déclenché par une
activité cognitive. Le résultat obtenu est du surtout à l’activité du traitement de l’information,
le mouvement n’étant que la conséquence ou la mise en œuvre de celui-ci. Toutes les
activités, qu’elles soient verbales, intellectuelles ou motrices, se manifestent par des
comportements moteurs qui sont la conséquence d’un traitement de l’information au
préalable.
La performance motrice est donc la le résultat évalué d’une activité à forte composante
motrice.
Performance motrice/performance sportive :
Selon FAMOSE, la performance sportive peut être considérée comme « une performance
motrice réalisée dans une situation objective de compétition ». Pour MARTENS, « la
compétition est un processus dans lequel la comparaison d’une performance individuelle est
faite avec un standard quelconque en présence au moins d’une autre personne qui est
conscient du critère de comparaison et peut évaluer le résultat de la comparaison ».
Selon FAMOSE, deux critères définissent la situation de compétition :
la comparaison sociale : les pratiquants reçoivent de l’information sur les performances de leurs concurrents qui les incite à la comparaison
l’inégalité des récompenses : la compétition crée des vainqueurs et des perdants, les
récompenses sont distribuées de manière inégale. A l’inverse dans la coopération, tous
les pratiquants sont égaux vis-à-vis des récompenses. Quand les pratiquants ne sont
plus en compétition, elles coopèrent ; on ne parle donc plus de performance sportive
mais de performance motrice.
Une performance sportive est une performance motrice réalisée dans un contexte
institutionnalisé de comparaison sociale impliquant une inégalité dans la répartition des
récompenses.
III-3- La notion de mouvement
Selon SCHMIDT, « la notion de mouvement renvoie à l’idée d’une modification de l’angle
des articulations, de la position générale du corps ou les deux à la fois. La notion d’action
motrice est différente du mouvement dans la mesure où elle prend en compte une finalité, un
but à atteindre. »
III-4- Les aptitudes
Définition : « Variable latente qui conditionne la capacité, c'est-à-dire la réussite possible dans
la réalisation d'une tâche donnée. »
L’individu a un potentiel de base de 52 aptitudes répartit sur 4 aires :
cognitive : mémorisation
perceptive : orientation spatiale, perception
psychomotrice : dextérité
physique : les qualités physiques
III-5- Les habiletés motrices
La notion d’habileté motrice renvoie à l’idée de maîtrise dans la réalisation d’une tâche, c'est-
à-dire à l’acquisition d’un certain degré d’efficience. L’habileté correspond à une certaine
capacité du pratiquant de produire une bonne réponse.
Selon GUTHRIE, l’habileté motrice est « une capacité acquise par apprentissage d’atteindre
des résultats fixés à l’avance avec un maximum de réussite et souvent, un minimum de temps,
d’énergie, ou les deux. »
L’acquisition d’une habileté se caractérise par différents facteurs :
la vitesse : travailler vite en respectant les autres critères de la tâche
la stabilité
l’organisation : qualité de synchronisation des éléments constitutifs du mouvement, fluidité
le mode de contrôle : passage du traitement de l’information extéroceptif au traitement
de l’information proprioceptif
Les habiletés ouvertes : fluctuation permanente des conditions d’environnement avec un degré
d’incertitude élevé.
Les habiletés fermées : stabilité du milieu avec un faible degré d’incertitude. Dans le cadre
d’une pratique sportive requérant des habiletés fermées, un pratiquant a toute latitude pour
choisir et lancer sa réponse.
III-6-Trois étapes dans l’évolution de l’habileté
III-6-1- L’étape initiale de l’apprentissage
Elle est qualifiée d’étape « cognitive » ou du stade « verbal moteur ». Elle consiste
essentiellement pour le sujet à acquérir une idée du but à atteindre.
L’activité vise à résoudre un problème qui se pose en terme de buts à atteindre : l’individu
cherche à identifier et traiter l’information relative aux exigences de la situation qu’à
envisager la mise en œuvre d’opérations motrices impliquées. La durée de cette étape dépend
de la complexité des tâches à réaliser.
L’intervention de l’éducateur consiste essentiellement à :
faciliter l’identification du but de l’activité et des demandes de l’environnement
organiser les conditions de la pratique*
orienter l’action des pratiquants sur les indices à relever pour sélectionner la réponse appropriée
fournir les informations de retour permettant aux pratiquants d’évaluer sa performance et d’ajuster la réponse à venir.
La structuration de l’environnement vise à créer un contexte :
dans lequel le but à atteindre apparaît clairement
qui met en relief les caractéristiques essentielles de la situation
qui réduit le nombre de stimuli non pertinents pour simplifier les opérations de traitement
qui facilite l’acquisition d’informations utile à la performance.
III-6-2- La deuxième étape de l’apprentissage
Elle correspond à une étape de fixation/diversification selon GENTILE.
La fixation correspond à l’acquisition d’habiletés fermées. le mouvement à apprendre doit être
progressivement affiné et retenu. On recherche une stabilisation de l’organisation interne du
geste. Ce stade, qui est en fait celui de l’automatisation, a un double but :
diminution du coût énergétique : condition de la qualité de la réponse motrice
économie de la charge opérationnelle : la demande d’attention très forte dans l’apprentissage d’une nouvelle habileté motrice diminue au fur et à mesure que le
pratiquant maîtrise mieux ses réponses.
La diversification correspond au développement d’un répertoire de comportements adaptés
aux modifications des conditions de l’environnement dans le contexte des habiletés ouvertes.
L’apprentissage consiste à élaborer des règles d’organisation.
L’intervention de l’éducateur consiste essentiellement à :
faire évoluer le processus de décision du pratiquant dans le sens de la rapidité et de l’exactitude
mettre en place des situations proches de la compétition
faire varier les réponses à produire
III-6-3- L’étape finale ou autonome
La maîtrise d’une habileté à ce stade se caractérise par une exécution :
de moins en moins dépendante d’un contrôle cognitif, et donc par une demande
d’attention plus faible,
de moins en moins assujettie aux perturbations de l’environnement
Elle se traduit par une automatisation du mouvement qui libère le canal du traitement de
l’information ce qui signifie que le pratiquant est disponible pour d’autres opérations et fixer
son attention sur d’autres aspects de la performance ou du contexte (tactique).
IV- LA LOGIQUE INTERNE
Parlebas, P. (1994). Logique interne. Contribution à un lexique commenté en science de
l’action motrice . Paris : édition INSEP. pp131-137.
" Système des traits pertinents d'une situation motrice et des conséquences qu'il entraîne dans
l'accomplissement de l'action motrice correspondante."
" Ces différentes structures traitent le même jeu sous plusieurs de ses aspects, et sous le même
aspect traitent différents jeux ; elles sont ainsi complémentaires."
" Les règles du jeu prescrivent… des modes d'interaction précis avec autrui… Elles organisent
la distribution de ces interactions au sein de réseau* de communication* et de contre-
communication* motrices qui canalisent impérativement les relations interindividuelles de
solidarité et d'antagonisme (structure de duel de tous les sports collectifs...)."
Logique interne et modélisation mathématique
Parlebas, P. (1994). Logique interne. Contribution à un lexique commenté en science de
l’action motrice . Paris : édition INSEP. pp131-137.
" La recherche des principes jugés essentiels d'une situation peut considérablement modifier le
regard porté sur celle-ci. Ce qui compte alors seront les traits ludomoteurs pertinents de la
situation. Cette prise en compte des facteurs spécifiques va profondément influencer l'analyse
et la classification des situations motrices."
" Celle-ci a été figurée par le truchement d'une pluralité de représentations, chacune d'entre
elles rendant compte d'un domaine précis. Chaque modèle est doté d'une structure
mathématique élémentaire : structure d'ordre total (distance d'affrontement moteur*,
dimension domestication/sauvagerie*...), structure de treillis (réseau des scores), structure de
groupe (système des déplacements ...), biographie exclusif, complet et équilibré de tous les
duels (sports collectif, tennis, certains jeux traditionnels*...)…
Parlebas, P. (1994). Logique interne. Contribution à un lexique commenté en science de
l’action motrice- Paris : édition INSEP. pp131-137.
"Les règles associent aux joueurs des statuts socio-moteurs qui préfigurent les rôles qui
seront mis en actes sur le terrain ; elles édictent les objectifs à atteindre et les interactions de
marques…"
Logique interne et règlement sportif
" La logique interne des jeux sportifs se manifeste fondamentalement dans les prescriptions
du code de jeu qui induisent des comportements corporels précis.
Le règlement définit un lieu d'action, une certaine utilisation de l'espace et un certain type de
rapport avec l'environnement, les caractéristiques imposées aux équipements, instruments et
appareils divers..."
Logique interne et système de contraintes (de l'activité)
Parlebas, P. (1994). Logique interne. Contribution à un lexique commenté en science de
l’action motrice. Paris : édition INSEP. pp131-137.
" Les propriétés de la logique interne sont portés par la définition même de la situation
motrice et sont directement liés au système de contraintes imposé par les règles du jeu
sportif. Elles ne renvoient pas à des considérations générales mais à des manifestations
précises de la pertinence praxique."
Ce qui caractérise le sportif de haut niveau est la qualité de sa maîtrise gestuelle dans la
discipline qu’il pratique. Il existe trois caractéristiques qui se retrouvent dans tous les gestes
des sportifs de haut niveau :
l’efficacité : consiste à poursuivre un objectif qui est la réussite la plus grande possible
La rentabilité : consiste à utiliser l’énergie juste nécessaire pour un geste efficace
La permanence : consiste à réaliser un geste autant de fois qu’il sera nécessaire
Il faut donc analyser le geste qui reste un phénomène complexe où interagissent des facteurs
anatomiques, physiologiques, sociologiques, psychologiques…
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