7/26/2019 ANAWATI, Georges C. - Avicenne Et l'Alchimie
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ACCADEMIA NAZIONALE DEI
LINCEI
FONDAZIONE ALESSANDRO VOLTA
ISTITUIT
DALl .A SOCIET
EDISON
D I MILANO
ATTI
DEI
CONVEGNI
3
CONVEGNO
INTERNAZIONALE
9 15
APRILE 969
Tema ORIENTE
E OCCIDENTE
NEL
MEDIOEVO:
FILOSOFIA E SCIENZE
ROMA
ACCADEMIA NAZIONALE DEI
Lll\CEI
97
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GEORGES C. ANAWATI
AVICENNE ET L ALCHIMIE
Avicenne est surtout connu comme
l auteur
du SM/a
et
du Canon de
la mdecine c est- dire comme
un
philosophe et comme un mdecin. C est
ce titre
qu il
s est impos
l admiration
de ses contemporains
au
moyen
ge, en Occident comme en Orient. Fut-il aussi chimiste ou, pour par
ler le langage de son temps, alchimiste
croyant
la transmutation
des
mtaux, s intressant la recherche de
la
Pierre philosophale et essayant
de l obtenir?
Pour rpondre d une faon prcise cette question, nous allons passer
en reV Ue
les diverses hypothses qui ont t avances ce sujet puis, la
lumire des derniers
travaux
concernant l auteur du Canon de la mdecine
reprendre,
sur
nouveaux
frais,
l examen
du
dossier
sur
ce point prcis.
Disons tout de suite que le problme n est pas nouveau: Ruska, en par
ticulier
1
> a consacr, en 1934, un
important
article son examen. En ce
qui concerne
la
position mme d Avicenne l gard de l alchimie,
la
solu
tion semble
d une
clart telle qu elle doive rejeter
tout
doute: l y a des tex
tes formels
o
l
la
condamne d une faon trs ferme, en particulier dans
sa risala sur l astrologie, et d une faon plus labore, dans son trait sur
les minraux. De ce point de vue, l accord des spcialistes d Avicenne est
unanime.
Le
seul point
en
litige, c est l authenticit
d une
risala intitule
prcisment
Risalat
al-iksir qui lui a t toujours attribue
au moyen
ge
latin et que Ruska rejette comme apocryphe.
Or
au terme de son dition
critique du texte arabe de cette rt sala le regrett Ahmed Atech assure
avec force son authenticit. Comment ds lors concilier cette dernire donne
avec les positions antcdentes? C est
pour
rpondre cette question que
nous entreprenons
la
prsente tude.
(1)
J.
RUSKA,
Die
Alchemie des Avicenna
in
ISIS,
t.
21
(1934),
pp.
14-51.
Ruska
tait lui-mme chimiste de profession et ne s est mis l histoire de
la
chimie que vers l ge
de cinquante ans.
Il
devint quelques annes plus
tard
directeur
de
l Institut
pour
l histoire
des sciences naturelles Berlin. Cfr.
la
notice que lui a consacr P.
KRAUS,
Julius
Ruska
in
OSIRIS,
vol. 5 (1938), pp. 5-40.
(2) AHMED ATECH,
Ibn Sind Risalat al-iksir
in
Turkiyat Mecmuasi
1952 pp. 27-54;
Ibn
Sind
ve Elkimya
in Ankara
Universitesi Ilakiyat Fakultesi Dergisi
1952, IV. Saidan
ayribasin, pp. 47-62 avec huit planches de manuscrits. Rsum de sa position, en arabe,
dans Al-kittib al-dhaka/Ji lil-makrajan
al-alfi
li-dkikr
Ibn Sna Baghdad 20-28 mars
z952
Le Caire
1952,
pp.
6o--64.
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286
VERBALI DELLE SEDUTE
Considrons d abord le problme du point de vue occidental. Si l on
consulte les recueils classiques des oeuvres alchimiques tels qu on les trouve
dans
le
Theatrum chemicum
de Zetzner ou la
Bibliotheca ckemica curiosa
de
Manget
voici ce que nous relevons commes oeuvres attribues Avi
cenne:
1. Liber A boali A bincine de nima z n arte Alchemz ae
2.
Declaratt on
Lapis
physt ci Avt cennae filio sui
boali
3. Avicennae de congelatione et conglutt natz one lapidum
4. Avt cennae ad Hasen Regem ept stola de Re recta.
Voyons de prs
chacun
de ces traits.
1. Liber boali Abt ncine de Anz ma z n arte Alchemz ae.
Et d abord
celui qui est les plus
important
la fois comme volume et
comme influence au moyen ge occidental, savoir le De Anz ma. Vincent
de Beauvais le cite dans
un
grand nombre d articles. Il
en
existe une copie
dans
le manuscrit 6514 de la Bibliothque Nationale de Paris (fol.
144
171)
et
il a t imprim d aprs un autre manuscrit Ble
en
1572. Berthelot a
vrifi
qu il
y a concordance entre le texte imprim et le manuscrit, sauf quel
ques variantes
Les citations de Vincent
de
Beauvais se
rapportent surtout
aux mtaux; elles sont nombreuses
et
tendues, ce qui prouve que le trait
existait, sous sa forme latine, dj au milieu
du
2e sicle. Au del du 3e
sicle, les traits d Arnauld de Villeneuve et du faux
Raymond
Lulle se sub
stituent celui d Avicenne.
L ouvrage est divis en dix livres intituls dictiones avec prologue,
table des chapitres et introduction. On y fait parler Avicenne s adressant
son fils Abusalem, le plus souvent sous forme dogmatique, quelquefois sous
forme de discussion entrecoupes d intermdes humoristiques
.
Au prologue,
l auteur
explique pourquoi il a intitul son livre
De l'me:
Ce livre est appel De l'me parce que l me est suprieure au corps; elle
ne peut tre aperue que par l esprit et non par les yeux, parce que l oeil ne
voit que l accident, tandis
que
l esprit peroit les qualits propres.
L me
3)
L ouvrage de
Zetzner a t
publi
Strasbourg en 6 volumes en 165
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TERZA SEDUTA
fait partie
du
cercle de gloire,
et
son cercle est
suprieur aux
autres, ceux
du
corps
et
ceux des esprits
Voici les
grandes
lignes des
dix
Dictiones
qui
constituent le livre:
Dictio
:
L'alchime existe-t-elle?
(12
chapitres
de
63 pages)
Dictio II: Qu'est-ce que l'alchimie?
Dictio III: Comment s'est forme l'alchimie?
Dictio IV: Pourquoi y a-t-il
une
alchimie?
Dictio V: Noms
et nature
de la Pierre
et d'autres
produits ncessaires
la production de 'oeuvre.
Cette partie est
un
vritable trait de chimie... les renseignements abon
dent
ici, ainsi que les recettes,
souvent
multiples
pour une mme
opration.
L'auteur
y
traite notamment du
cuivre,
de
ses varits,
de
sa
fusion
qui
est
dcrite en dtail,
du
plomb, de l'tain,
du
laiton
(de atone), du
fer etc.
On
y retrouve le
nom
de
l'asem
gyptien crit
ascem, et
appel aussi metallum,
alliage de formules diverses,
qui
servait autrefois d'intermdiaire
la
trans
mutation
Puis
l'or
est mentionn ainsi
que
les falsifications de
l'or et
de l'argent.
Dictio
VI:
Elle constitue prs de
la
moiti de l'ouvrage (33 chapitres cou
vrant
220
pages
du texte
imprim)
et
s'occupe des traitements
gnraux que l'on peut
faire
subir aux
mtaux: lavages, calci
nation, durcissement, amollissement, sublimation, dissolution ou
fusion, avec la description,
dans un
chapitre spcial, des ap
pareils servant aux diverses oprations.
Dictio VII: Elixir provenant
du
sang, des oeufs ou des cheveux (Cinq cha-
pitres de 42 pages)
Dictio
VIII:
Les ferments (Deux chapitres de 17 pages)
Dictio
IX:
Complectio magisterii
et
sponsalitii
Dictio X: Les poids.
Berthelot et Steinschneider
ont
considr le
manuscrit
comme authen
tique, avec des interpolations.
Ruska
par contre, a montr qu'il s'agissait
d'un faux fait
en
Espagne au commencement
du
12 sicle. Parmi les argu
ments qu'il avance
pour
l'inauthenticit,
Ruska
signale l'absence de ddi
cace
un
Mcne contemporain d'Avicenne, aucune allusion
l'Orient
ni
des localits
ou
des produits spciaux
de
l'Orient alors
qu'on
y
trouve une
srie de dtails
qui
trahissent l'origine espagnole
du
compilateur. Certains
mots, rests sous leur forme arabe, montrent que celui-ci s'est servi
d'une
oeuvre arabe:
alembic, tutia, aludel, azock
mots courants passs
dans la
lit
trature alchimique occidentale.
D'autres
sont plus rares comme
bellote
(6) Ibid. p. 295.
(7) Ibid. p. 304.
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VERBAL DELLE
SEDUTE
(p. 436) de
l'arabe ball
(gland de chne),
attozonji et artozonji
de l'arabe
atronj,
citron;
orrez
(riz),
zoala pour ZuJ:ial i.e.
Saturne;
amostari pour
al-
Mushtari i.e.
Jupiter. Un mot comme
morabetini pour
dsigner
une
mon
naie se
rapportant aux
temps des Almoravides
(al-Murabifin)
est spcifi
quement andalou.
Nous n'entrerons pas davantage dans l'analyse dtaille de ce livre.
On la
trouvera dans le livre
de
Berthelot
et
l'article de Ruska Ils ont
reproduit,
en
particulier, les trois listes
de
noms mentionns
par l'auteur
du
De Anima. La
troisime mentionne
Jean
l'vangliste,
prieur
d'Alexan
drie, Garcia le Cardinal, Gilbert le Cardinal... Nous ne pensons pas qu'il
faille aller plus loin
pour
tre convaincu
du
caractre inauthentique de ce
texte. On ne
peut
absolument plus dire, avec Berthelot,
au
sujet des crits
alchimiques latins attribus Avicenne:
Quoique les textes arabes corres
pondants
n'aient pas
t signals jusqu'ici, je ne vois pas, aprs tude, des
traductions latines, aucune raison valable pour contester ni l'existence des
textes
ni
l'attribution de ces textes
Avicenne
Pareille assertion pou-
vait tre soutenue
en 1893,
l'poque
o
Berthelot crivait, elle est insoute
nable
auojourd'hui
aprs que les travaux
sur
Avicenne ont t pousss si loin.
Si
pour
un des textes d'Avicenne (l'Eptre ad Hasen Regem
de
re recta), on
a trouv les texte original arabe, par contre rien ne correspond, de prs ou
de
loin,
au
De
Anima
alchimique
attribu
l'auteur du
Canon.
Pratique
ment
toutes les bibliothques
contenant
des manuscrits d'Avicenne
ont
t
soigneusement inventories lors des ftes du Millnaire: on n'y a pas dcou
vert le correspondant arabe
du
trait latin analys plus haut.
Le
De Anima
du Skifa (Liber sextum naturalz'um) n'a
rien faire avec l'alchimie. Nous
devons donc carter difinitivement des oeuvres authentiques d'Avicenne
le trait alchimique
latin qui
lui a t
attribu au
moyen ge.
II.
Declaration Lapz's pkysici Avicennae
filz o
sui Aboali.
Le caractre apocryphe de cette ptre ressort dj du titre qui con
fond la kunya (surnom) d'Avicenne: Abu 'Ali avec le nom de son fils ... Ruska
a montr que
l'auteur
latin de cet opuscule a utilis non pas un original arabe
(on ne trouve pas des termes techniques
qui
trahiraient une origine arabe)
mais des crits
dans
la
tradition
de
la Turba pkilosopkorum et
du
De Anima
du
Pseudo-Avicenna.
Ruska
a cit plusieurs passages de
l'une et
de l'autre
ptre
qui montrent
visiblement les
emprunts.
Bien entendu
aucun
texte
arabe non
plus ne correspond
une
pareille ptre.
L
aussi notre conclusion est catgorique: cette Declaratio est
un
apocryphe.
8) Ibid.
pp.
29cr301.
(9)
Die
Alchemie des
Avicmwi, ISIS,
t.
'. I
(1934),
pp. 3.J.
35.
(10) BERTHELOT a chimie ..
p.
293.
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TERZA SEDUTA
III. Avicennae
de
congelatione et conglu#natione
lapz dus.
Ici nous sommes
sur
un
terrain
beaucoup plus solide.
Le
texte
en
ques
tion
appartient en
effet
au
Skifa
d Avicenne
et
a t dernirement dit
d une
faon critique,
en
1965 ln>.
On
a cru
pendant un
certain temps
qu il
faisait
partie des crits d Aristote
et
on l appelait Liber mz neralz bus Arz stotelz s.
On
le publiait dans les traductions latines avec la Mtorologie d Aristote comme
formant les trois derniers chapitres
du
quatrime livre. Vers
12
Alfred
de Sarashel tradusit,
en
faisant quelques coupures, la partie consacre
la formation des minraux.
Il
fut mis
en
appendice
au
quatrime livre de
la Mtorologie
traduit
du
grec par le Sicilien
Henri
Aristippe alors que les
trois premiers livres
taient traduits
de
l arabe
par
Grard de
Crmonde.
Cet ensemble formait ce qu on appelait la vetus versio
parmi
les
deux
ver
sions latines usites
au
moyen ge.
Le
livre des minraux, intitul
en
arabe
Kitab al-ma'adin wal-atkar
al-'ulwzyya,
contient
deux
sections
(maqala). La
premire tudie ce
qu on
peut
appeler la gographie physique de la terre
et
comporte six chapitres:
Ch.
1 -
Les montagnes
et leur
formation; Ch.
2 -
Avantages
des montagnes;
formation des nuages
et
des roses; Ch. 3 - Les sources d eaux; Ch. 4 - Les
tremblements
de
terre; Ch. 5 -
La
formation des lments mtalliques.
C est
celui qui nous intresse ici et dont nous allons donner une traduction la plus
prcise possible, avec le texte arabe
et
le texte latin mdival.
Le deuxime
maqala
tudie les vnements
et
les tres inanims qui
se
trouvent
la surface
de
la terre. Elle comprend galement six chapitres.
Ch.
1
Les nuages; Ch.
2 et
3 -
Le
halo,
l arc-en-ciel
etc.; Ch. 4 - Les vents;
Ch. 5 -
Le
tonnerre, l clair, les temptes, les arolithes, les mtores
et
les comtes; Ch. 6 - Les grands vnements qui se passent dans le monde.
Aprs
avoir
parl
dans
les
quatre
premiers chapitres des montagnes,
des sources
d eaux
etc., Avicenne
en
vient
parler
des substances min
rales. Nous allons donner successivement: le texte original arabe emprunt
l dition critique
du
Caire, la
traduction
franaise faite
sur
ce
texte
enfin
la traduction latine mdivale.
(11) At-ma din
wal-tlir at-'ulwiyya, Edition
du
Shi/a', Collection
du
Millnaire
d Avicenne, Le Caire 1965. Edit par o n t a ~ a r et Zayed. Ce texte
avait
t
dj
publi par
E.
J
HOLMYARD
et D.
C.
MANDEVILLE,
Avicennae de congetatione et conglutinatione tapidum
being sections
of
the
Kit
ab
al-Sltif . The Latin and Arabie tcxts cdited with an English
translation
and
with critical notes, Paris, Geuthner, 1927. Signalons que M. Casimir
Petratis a excellement dit dernirement la version arabe des Mtores d Aristote, The arabic
version of Aristotle's ll eteorology, A cr#ical edition with an introduction
and
greek--arabic glos
saries,
Beyrouth, Srie Recherches, tome 39, 1966.
Convegno Volta, ecc.
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TERZA
SEDUTA 93
TRADUCTION FRANAISE r4>
1.
Les corps
minraux
se divisent
peu prs
en quatre
[espces]: les
pierres, les corps fusibles [ les mtaux], les soufres
et
les sels.
2. En effet
parmi
les corps minraux, les uns ont une
substance
faible,
de composition et
de
mlange faible. D autres ont la substance forte. Parmi
ceux qui ont la substance forte, les uns sont mallables, d autres ne les ont pas.
3. Ceux qui
ont la
substance faible, les
uns
sont sals, que l humidit
dissout facilement, comme l alun, le vitriol, le sel ammoniac et le qalqand
d autres sont graisseux, ne se dissolvent
pas
facilement dans
l humidit
seule,
comme le soufre et l arsenic.
4. Quant au mercure, il appartient au deuxime
groupe
bien qu il soit
l lment des [corps] mallables
ou
semblable l lment des [corps] mal
lables.
5. Tous les [mtaux] mallables fondent, mme si par voie indirecte et
la plupart des mtaux non-mallables, ne fondent pas par la mthode ordi
naire mais seulement ils s amollissent avec difficult.
6. La matire des [mtaux] mallables est une substance aqueuse qui
se mlange fortement
une
substance terreuse dont elle ne se spare pas.
La substance aqueuse qui s y trouve se solidifie
par
le froid aprs que la
chaleur ait agi
sur
elle
et l ait
mrie.
Fait
partie
du
groupe [des
mtaux
mal-
lables] ce
qui
est [encore] vivant aprs ne s tre
pas
solidifi cause
de sa
graisse. Et c est pour cela
qu il
est mallable.
7.
Quant
aux pierres parmi les substances minrales montagneuses leur
matire est galement aqueuse, mais leur solidification n a pas lieu par le
froid seul, mais
par la
siccit qui transforme l aquosit en territ. Il n y a
pas
en
elles de l humidit vivante graisseuse,
et
c est
pour
cela qu elles ne
sont pas mallables.
Et
parce que la plus grande
partie de
leur coagulation
a lieu
par
le sec,
c est pourquoi
leur plus grand
nombre
ne se dissout pas,
moins
qu on
ne s ingnie y appliquer les moyens naturels de solubilisation.
8.
Quant l alun et au
sel ammoniac, ils appartiennent
au
genre
du
sel
sauf
que l ignit
du
sel ammoniac est plus
abondante
que
sa
territ.
C est pourquoi il se sublime entirement: c est
de
l eau laquelle
s est
m
lange de la fume chaude, trs subtile,
abondante
en ignit et qui s est coa
gule par le sec.
(14) Nous avons fait cette
traduction
directement
sur
le
texte
arabe du Caire.
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VERBAL DELLE SEDUTE
9.
Quant aux
soufres, il est arriv leur aquosit de fermenter
par
la
territ
et
l'arit
d'une
forte fermentation, par la fermentation de la cha-
leur jusqu'
ce qu elle soit devenue graisseuse puis se soit coagule
par
le
froid.
10. Quant aux vitriols, ils sont composs
de
salinit,
de
sulfurit et de
pierres.
Il
y a
en eux la
force de certains corps fusibles. Ceux d'entre
eux
qui ressemblent au qalqand et au colcothar proviennent
de
vitriols grossiers,
seulement la salinit
en
eux se dissout malgr ce qu ils
en
contiennent de
sulfurit, puis ils se coagulent
ayant
acquis la force
d'un
corps.
1 1. Celui qui a acquis de la puissance du fer, rougit et jaunit comme le
colcothar;
et
celui qui a acquis de la puissance du cuivre verdit. C'est pour
cela
qu'il est
possible
de prparer ceux-ci
par
la
technique
(al- na'a).
12.
Quant
au mercure, c'est comme de l'eau laquelle s'est mlange
une
territ
trs
subtile, sulfureuse,
d'un mlange
vigoureux de sorte
qu'il
n'y a aucune partie de sa surface
qui ne
soit recouverte de cette siccit.
C'est
pour cela qu'il ne
s'attache
pas la main et qu'il ne se moule pas d'une ma-
nire forte la forme
de
ce qui l enveloppe, encore moins ne conserve
une
forme donne sauf s'il est vaincu
Sa blancheur provient
de
la puret de
cette aquosit
et
de la blancheur de la territ subtile qui se trouve en lui
et
de
son mlange avec
l arit.
Il
appartient
au mercure
de se coaguler
par
les esprits des sulfures. C'est
pourquoi
il peut se coaguler rapidement par
le plomb ou l'esprit de soufre. Il semble que le mercure ou ce qui lui res-
semble est l'lment de tous les [corps] fusibles
[i.e.
des mtaux]. Tous
quand
ils fondent, se
rduisent
lui
mais
le plus
souvent
sa fusion a lieu
avec
la
calfaction
1
s> Son
mercure apparat
alors rouge.
13 Quant au
plomb, celui
qui
le voit fondre
ne doute
pas qu'il soit du
mercure parce
qu'il
fond
avant
la
calfaction
1
6>
S'il
est chauff
pendant
qu'il est
en
fusion, sa couleur devient la couleur de tous les corps fondus,
je veux
dire d'un
rouge de feu.
Et c'est
pourquoi le
mercure
s'attache
1
1>
tous les corps parce qu'il est
de
leur substance.
14. Mais
la
formation de ces corps
partir
de lui diffre cause de
la
diversit du mercure et
de
ce qui se comporte comme lui
en
lui-mme, et
cause de
la
diversit de ce qui se mlange lui pour le coaguler.
Si
le mer-
cure est
pur et que
ce qui se
mlange
lui
et
le coagule est
la
puissance
d'un
(15)
at
a very high
temperature
(Holm. and Mand.).
(16) at a lower temperature (Holm. and Mand.).
(17)
D'aprs
le texte
latin
qui correspond au sens gnral du contexte il faut com-
prendre:
wa li-dhlika
m yu alliquhu dans
un
sens positif. C est ainsi que
l'ont
compris
Holmyard et Mandeville.
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TERZA SEDUTA
295
soufre blanc incombustible et qui n est
pas
impur mais est ce qu il y a de
meilleur de ce qu utilisent les artisans (ahl al- zla) alors le
produit
est
l argent.
15
Si le soufre,
en
plus
de sa puret
est meilleur
que
le
prcdent
et
plus blanc
et
que se trouve
en
lui une puissance tinctoriale igne subtile ne
produisant
pas de combustion, meilleur que celui que prennent les artisans,
il le coagule
en
or.
16. Puis si le mercure est de bonne substance mais le soufre qui le coa
gule n est pas pur mais qu il y a
en
lui une force combustive
il se produit
comme
du
cuivre.
17
Si le
mercure
est
mauvais,
souill,
manquant
de cohsion,
terreux
et que son soufre est souill galement, le
produit
est du fer.
18.
Quant
l tain, il semble que
son
mercure soit bon
mais son
soufre
est
mauvais
et n est
pas
apte se mler vigoureusement comme s il pn
trait
couche par couche. C est
pour
cela qu il crie.
19.
Quant au
plomb, il semble
que son mercure
soit
mauvais,
sa terre
lourde
et que son
soufre soit mauvais, ftide, faible.
C est pour
cela
que sa
coagulation
n a pas
t profonde.
20. Il n est pas
improbable
que les artisans
imaginent
des
stratagmes
par lesquels les tats des coagulations
du
mercure avec les vitriols soient
[rendus] sensibles au
moyen de la technique de l art
bien
que les tats
artificiels
< o> n ont
pas le
mme statut
que celui de la
nature ni
~ perfection
mais il ressemblent celle-ci ou
s en
llpprochent. L assentiment est accord
du f i ~ q l l ~ dans la nature il y a cet aspect ou quelque chose qui lui ressemble.
Mais la technique artificielle (al- na'a) est au-dessous de la nature en cela
et n arrive
pas
l atteindre
quelque effort qu elle dploie.
21
Quant
la
prtention des alchimistes, il faut
que tu
saches qu il
n est
pas en leur pouvoir
de transformer
vritablement les espces. Ce qu ils peu
vent, c est [obtenir] des ressemblances sensibles au
point de
teindre le rouge
d une
teinture blanche, trs resemblante l argent et
de
le teindre
d une
teinture jaune trs ressemblante
l or et
qu ils teignent
galement
le
blanc
de
la teinture
qu ils veulent de
manire
renforcer
sa
ressemblance avec
l or ou le cuivre.
22. Ils peuvent aussi enlever
aux
plombs la plus
grande partie
de leurs
dficiences
et
de leurs dfauts mais leurs substances demeurent. Seules des
(18) oA property of
combustibility
(Holm. and Mand.).
19) Are
perceptible to
the
senses (Holm. and Mand.).
(20) Alchemical qualities (Holm. and Mand.).
7/26/2019 ANAWATI, Georges C. - Avicenne Et l'Alchimie
13/63
2g6
VERBAL DELLE SEDUTE
qualits acquises prdominent
en
elles
au point
qu on se trompe leur
sujet
de
la mme faon
qu on
confond le sel, le qalqand, le sel ammoniac etc.
23. Je ne considre
pas
comme impossible
que
l'habilet aille si loin
que son
secret
chappe mme
aux
plus sagaces.
Mais
que
la
diffrence sp-
cifique soit te
ou
qu'elle soit revtue, je
n en
vois
pas
la possibilit, bien
plus sa possibilit me parait invraisemblable (bal ba idun
indi
jawazuha).
En effet il n y a pas moyen de dissocier un mlange dans un autre car il
est vraisemblable
que
les tats sensibles ne soient
pas
les diffrences
qui
fas-
sent de
ces corps des espces, mais qu'ils soient des accidents, des propri-
ts ncessaires dont nous ignorons les diffrences. Or si nous ignorons
une
chose comment
pouvons-nous
nous proposer
de
la chercher
ou de
la perdre?
24.
Mais [arriver
]
dgager
ces teintures
et
ces accidents
partir
des
esprits et des poids
ou
les
en
revtir, cela il ne faut pas persister
le nier puis-
que nous l'ignorons: nous ne pouvons absolument pas
prouver
apodictique-
ment
son impossibilit.
Il est vraisemblable que le rapport qui se
trouve entre
les lments dans
la
composition
de chacune de
ces substances
que
nous avons numres est
autre que
celui de
la
composition des autres.
S il
en est ainsi
l n arriverait
pas
elle,
moins
de
dsarticuler
la
composition en la ramenant
la
com-
position de
la
substance
dans
laquelle
on voudrait la
transformer.
Or
cela
n est pas quelque chose que l on peut raliser
en
conservant la continuit:
l
s y
mle seulement quelque chose d tranger
ou
une puissance trangre.
Il y aurait ce
sujet
beaucoup de choses dire. Nous pourrions si nous
le voulions le faire, mais le profit en
serait
mdiocre et nous n en avons nul
besoin
dans
ce chapitre.
TEXTE
LATIN
CAP.
III
D E QUATUOR SPECIEBUS CORPORUM
MINERALIUM
I
Corpora
mineralia
in
quatuor species dividuntur, scilicet m la-
pides, et in liquefactiva, sulphurea et sales.
(21) Ce
texte latin
n est d aucune
manire
un
texte
critique. Nous
avons
utilis le texte
arabe pour
comprendre
certaines
abrviations
sybillines. Le
texte publi par Holmyard
et Mandeville est certainement plus
critique&;
nous avons cependant prfr reproduire
le ntre, fait indpendamment du leur,
pour
ajouter une variante
de
plus .:\ous
partageons
tout fait la position de ces auteurs qui,
aprs
avoir
signal
les nombreuses
erreurs
de dtails
7/26/2019 ANAWATI, Georges C. - Avicenne Et l'Alchimie
14/63
TERZA
SEDUTA
297
2.
Et
horum
quaedam sunt rarae
substantiae
et
debilis compositio-
ms et quadam fortis substantiae, et quaedam ductibilia et
quadam
non.
3.
Et horum
quae debilis substantiae
sunt, quaedam
sunt sales, ut
quae
liquefiunt
ex humido
breviter,
ut
Alumen,
chalcanthum et
sal
ammo-
niacum et quaedam sunt unctuosa, nec liquescunt solo humore facile, ut
sulphur, auripigmentum.
4. Sed
argentum
vivum est
de
parte secunda
quamvis
sit elementum
ductitium, vel simile aquibus ductilibus.
5
Sunt
autem ductilia omnia liquabilia, et ut multum ductilia nec
liquabilia sed non mollificantur nisi cum magna violentia.
6.
Et
materia
ductilium est
substantia
aquea,
mixta cum substantia
terrea mixtura forti et
non
potest
unum
ab altero separari, et congelatur
substantia
illius aquea cum frigore, post actionem caloris in ipsum, quod
est eptesis. Et erit exemplum a vino quod nondum gelavit propter suam unc-
tuositatem:
et
ideo
non
est ductile.
7
Lapidea vero de substantiis mineralibus materialiter
sunt
aquae
sed non gelantur sola aqua, sed
etiam
cum siccitate,
quam
alterat
aquei-
tatem
et
terreitatem,
et
non est in eis
humor
nimis unctuosus,
et
ideo non
ducuntur, et
quia coagulatio eorum est
ex
siccitate, non
solvitur
de facili
aut
multum nisi per ingenia naturalia solventia.
8
Alumen autem
et
sal ammoniacum
sunt
de genere salis,
quia pars
ignis in sale ammoniaco
major
est
quam terra, unde et totum sublimatur,
et ipsum est aqua cui admiscetur fumus calidus nimium subtilis, et multae
igneitatis, coagulatum ex siccitate.
9.
Aqueitas
vero
sulphureorum mixta
est
cum terra
forti commix-
tione
cum
ferventia caloris, donec
facta sunt
unctuosa
et
postea coagulata
sunt ex frigore.
IO.
Atramenta vero composita sunt
ex
sale et
sulphure
et lapidibus
et est in eis vis mineralis
aliquorum
corporum liquabilium,
qua ex
eis fiunt,
ut calcamentus
et alathar generantur generantur ex
majoribus
granis atra-
menti,
et
non
solvitur
nisi salsedo ejus cum eonquod est in illo sulphureo,
et
postea coagulatur,
et
illus
jam
accipit vim
mineralem ex
corporibus ali-
quibus.
provenant suit des contresens du
traducteur
latin soit
du mauvais
tat du
manuscrit arabe
qu il
a utilis: ajoutent In these circumstances it is obviously impossible to corne to any
final conclusions upon details,
and
with
the Arabie
text
now available
there
seemed to
be
no reason to
spend
time
and labour
upon a necessarily unproductive
task
(p. 13).
7/26/2019 ANAWATI, Georges C. - Avicenne Et l'Alchimie
15/63
VERBAL
DELLE SEDUTE
I I
Quod
ergo accipit vim ferream erit rubeum aut croccum ut ala-
thar.
Quod
vero vim aeream acceperit erit viride.
Unde
possibile ista duo
fieri artificialiter.
12.
Argentum vivum
est
ut
una
aqua,
quae
misectur
cum terra
ni-
mium
subtili
sulphurea,
mixtione forti donec
in plana
superficie
non
quie-
scat
et hoc est
ex
magna siccitate
quae
inest illi et ideo non
adhaeret
tan-
genti.
Estque
albedo ejus ex claritate illius
aquae
et ex albedine
terrae
sub-
tilis quae est in eo. Proprium ejus est quod ex vapore sulphuris coaguletur
et forte hoc modo gelatur per
plumbum,
vem
ex
capore sulphuris facile. Vi-
detur autem quod argentum
vivum
et quae sunt similia si elementum om-
nium
liquabilium vel
quia omnia
liquabilia
cum liquantur
convertentur
ad
ipsum
tamen
non
liquantur priusquam
calefiant
et cum liquata
fuerint
apparent rubea.
13.
Sed plumbum
proculdubio
cum liquatur
est
argentum
vivum
sed
non
liquatur nisi calefiat et
cum
liquefactum fuerit convertitur ad co-
lorem convenientem omnibus liquabilibus scilicet igneum ruborem et ideo
miscetur argentum vivum cum
illis corporibus
quia
est de substantia
eorum.
14. Sed illa corpora differunt in compositione sua ab illo eo modo
quo
differt
argentum vivum ad
sibi similia et permixtiones
quae
permiscen-
tur cum eis donec congelantur. Et si fuerit
argentum vivum
purum coagu-
labit id vis sulphuris albi
non
urentis et id est res
optima
quam possunt re-
perire illi qui operantur alchymiam, vel
convertunt
illud in argentum.
15 Quod si fuerit scilicet sulphur mundum optimum
cum ru
bore
clarum
et fuerit in eo vis igneitatis simplicis non urentis erit res
optima
quam
possunt
reperire alchimistae
ut ex ea
faciant
aurum,
haec
enim ipsum
con-
vertunt.
16.
Et si fuerit
argentum vivum bonae
su bstantiae et
sulphur non
purum, suo scilicet sit in eo vis adurens convertet ipsum in aes.
17.
Argentum autem vivum
si fuerit
malum
et non purum terreum
et sit
sulphureum
non
mundum
it
ex eo ferrum.
18. Stannum vero
videtur argentum vivum bonum
habere
sulphur
vero malum haec non bene
trita,
sed tanquam per
parva
composita et ideo
non
it
tale.
Ig. Plumbum vero grossi
argentum vivum
malum est ponderosum
et luteum et
sulphur
ejus
malum
est
mali
vaporis et foetidi et debilis. U
nde
non
ber.e gelatur.
20
Et artifices faciunt gelationem fere similem artificialiter quam-
vis artificialia
non sunt
eodem modo
quo
et naturalia, nec tam certa
habet
7/26/2019 ANAWATI, Georges C. - Avicenne Et l'Alchimie
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TERZA SEDUTA
299
similia et ideo
creditur
quod compositio
naturalis
fiat hoc
modo
vel v1cmo
huic. Sed ars debilior est quam
natura
nec
sequitur eam
licet multum laboret.
2 I . Sed
artifices alchymiae species
rerum transmutari non
posse.
Sed
similia illis facere
possunt
et
pingere
rubeum
citrino
ut
videatur aurum,
et
album
pingere colore quo volunt donec
fit
multum simile
auro
vel aeri.
22. Possunt quoque plumbi
immunditias abstergere ipsum
tamen
sem
per erit plumbum
quamvis videatur argentum
sed tune optime erunt in
eo qualitates aliae, ut
errent
homines ut qui accipiunt salem et salem am
monicam.
23. Caeterum quod differentia specifica
tollatur
ingenio, non credo
possibile et
non
est
quod
complexio
una
in
aliam
convertatur quia ista
sen
sibilia
non
sunt
differentia
qua permutantur
species, sed
sunt
accidentia
et
proprietates. Differentiae autem
eorum non
sunt cognitae
quia cum
diffe
rentia sit ignota quomodo potest sciri utrum
tollatur
nec ne vel quomodo
tolli possit.
24. Sed expoliatio accidentium ut vaporis et coloris, ponderis, vel
saltem diminutio sed proportio illarum
substantiarum non erit eadem in
omnibus. Haec igitur in illam permutari non poterit nisi forte im primam ma-
teriam
reducatur
et
sic
in
aliud
quam
prius
permutantur,
hoc
autem per
so
lam liquefactionem non fit, sed
accidunt
ei res extraneae.
Ce texte prec1se d une manire parfaite la position d Avicenne l gard
de l alchimie. On peut rsumer sa doctrine
dans
les trois propositions sui
vantes:
1
Les
mtaux sont
composs
de mercure
et
de
soufre, en proportions
diverses
et
ils
sont
spcifiquement
diffrents.
2 Ce qui contribue
donner
chaque mtal
sa diffrence spcifique,
c est, en plus des proportions
du
mercure et
du
soufre, leur degr
de
puret.
C est ainsi que le mercure peut tre:
pur
(naqi),
de
bonne substance
jayyid
al-jawkar),
mauvais
(radi ), impur (danis), sans cohsion (mutakkalkkil),
terreux (artfi),
bon
(jayyid),
ayant
l argile lourde (tkaqilatun finatuku).
De
mme le soufre
peut
tre blanc (abyad), plus
clatant
(anfa ), meilleur (aftfal),
pur
(naqi), impur gkayr naqi), possdant
une
puissance tinctoriale igne
subtile incombustible
(quwwa fabbagka nariyya lafifa
gkayr
muflrz qa),
com
bustible (fikz quwwa i/ltiraqiyya), crasseux
(darz n),
souill
(najz s),
peu
apte
au
mlange (gkayr skadid al-mukltalata), ftide (munattin), incombustible
(gkayr muflrz q).
3 Les artisans habiles
peuvent
par
des procds ingnieux < teindre >
les mtaux et leur
donner
la ressemblance extrieure de l argent
ou
de l or
mais ils
ne
peuvent
d aucune manire obtenir
leur
transmutation. La
fabri-
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300
VERBAL DELLE SEDUTE
cation
de
l'argent et
de
l'or
partir
des autres mtaux est
pratiquement
im
possible
et
insoutenable
du point
de
vue
scientifico-philosophique1
Que telle ait t la position d'Avicenne suivie
par
ses disciples
en
Orient,
nous
en
avons le tmoignage
tardif d'lbn
Khaldn
dans
sa
Muqaddima.
Lui-mme
est
un
ennemi
dcid
de
la
transmutation
alchimique
qu'il
traite
de
charlatanisme. Il rapporte la position d'Avicenne en ces termes: L'opi
nion d'Avicenne
qui
fut suivie
par
les philosophes de l'Orient est que les
mtaux sont divers par les diffrences spcifiques, qu'ils sont des espces dif
frentes, chacun
ayant sa structure
propre (qa'i man binafsiki), se ralisant
selon sa propre essence (mutaflaqqiqan bi -flaqqatiki). Il a sa diffrence sp
cifique
et
son genre comme toutes les espces ( ... ).
En
se basant
sur
sa doc
trine de
la
diffrence spcifique entre les mtaux, Avicenne
nia
cet
art
(finti'a)
et dclara
l'impossibilit
de
son exigence
parce que
l'art
ne
peut
pas
produire (la diffrence spcifique): seul le
peut
le
Crateur
de toutes cho
ses, Celui qui les dtermine, savoir Dieu, - qu'il soit exalt. Les natures
des diffrences spcifiques sont fondamentalement 'ra'san) inconnues
et
ne
peuvent pas tre perues
(tafawwur). Comment
ds lors
peut-on
essayer de
les transformer
par
des moyens artificiels?
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