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DIALOGUE SUR LEAU

DIALOGUE SUR LEAU

DANS LA REGION DE MENASRAKENITRA-MAROC

RAPPORT PRINCIPAL

ASPECT AGRICULTURE IRRIGUE

RAPPORT PROVISOIRE EZZAMITI ALLAL

Expert Agronome

Consultant AL KHAIR INGENIERIE SARLI. CADRE DE LEXPERTISE

Le prsent projet sinscrit dans le "DIALOGUE SUR L'EAU DANS LA REGION MENA" initi par le Dpartement de la Coopration Allemande INWENT et lInitiative MedWet pour les Zones Humides Mditerranennes (Convention de Ramsar). Cest dans ce cadre que les deux organismes prcits, ont manifest le dsir dapporter leur aide et assistance pour le renforcement des capacits techniques des pays mditerranens, notamment le MAROC. Cette assistance vise la mise en place dun dialogue largi entre les diffrents utilisateurs et gestionnaires des eaux de la nappe , leffet de sensibiliser les diffrents intervenants sur la ncessit du dialogue pour trouver un compromis entre les diffrentes parties concernes pour lexploitation commune de la ressource (administration, collectivits, agriculture, eau potable, industrie, tourisme,).

Compte tenu de la spcificit de la zone ctire de la wilaya de KENITRA, le choix a t port sur la zone de MENASRA, dont la nappe connat actuellement une exploitation de plus en plus accrue, pour initier un dialogue local sur lutilisation et la gestion communes des ressources en eau.

II. APPROCHE DE TRAVAIL

Il y a lieu de rappeler que compte tenu de la complexit et de la multidisciplinarit de la problmatique, la coopration allemande a fait appel une quipe dexperts marocains (hydrogologie, agriculture irrigue, sociologie- dveloppement rural, environnement) pour la ralisation de ce projet.

Pour ce qui est de laspect agriculture irrigue, le travail laborer consiste, dans une premire tape, en la ralisation dun diagnostic de la situation actuelle de lexploitation de la nappe pour des fins agricoles, et dans une deuxime tape la contribution au dialogue local et national pour une gestion rationnelle et concerte des ressources communes en eau.

Les tapes suivantes ont t poursuivies pour la ralisation de ce travail : Travail bibliographique au niveau de lORMVA du Gharb, lABH du Sebou, lUniversit Ibn Tofail, lIAV Hassan II, INRA, DPVCTRF, EACCE, DMN Kenitra , Associations de producteurs,

Contacts avec les diffrents intervenants pour la collecte des donnes sur les systmes dexploitation des terres de la zone du projet, et avec les personnes ressources de la rgion dont notamment, les directeurs de CDA, les services techniques de lORMVAG, CRCA, les OPA, la socit civile, fournisseurs dintrants et matriels dirrigation,

Enqutes et investigations sur le terrain pour la validation de donnes, et collecte dinformations complmentaires

Production dun rapport sectoriel relatif laspect agriculture irrigue

III. PRESENTATION DE LA PLAINE DU GHARB3.1 Donnes gnralesLa plaine du Gharb : situe cheval entre la province de Knitra et celle de SidiKacem, elle s'tend sur une superficie de 4.200 km2 et se prsente comme une immense plaine alluviale de basse altitude, forme en gnral, de dpts du quaternaire. Cette plaine a la forme d'un triangle ayant pour sommets les villes de Knitra, Sidi Kacem et Souk El Arbaa. Elle est spare de l'ocan par un cordon de dunes, hautes en moyenne de 60 m, qui n'est interrompu que par l'embouchure du Sebou au Sud et de la Merja Zerga au Nord.

Sur le plan administratif, la plaine du Gharb couvre essentiellement le territoire de la Rgion du Gharb-Chrarda-Beni Hssen. Ce territoire est dlimit par les collines pr-Rifaines et les plateaux mridionaux, qui souvrent sur un large ventail encadrant la partie basse de la plaine alluviale du Gharb vers laquelle convergent les trois systmes hydrographiques du Sebou, du Beht et de l'Ouergha.

La plaine du Gharb jouit d'un climat mditerranen tempr par l'influence ocanique. La moyenne des tempratures maxima varie entre 22 et 23Cet celle des minima entre 14 et 17C. Louverture sur lAtlantique lui offre des prcipitations relativement abondantes (plus de 540 mm/an au littoral) concentres 80 % durant la priode Octobre-Avril. Les brouillards y sont assez frquents, surtout sur la cte Atlantique et le long de l'Oued Sebou.

3.2 Ressources en eau

La plaine est dote dun important patrimoine de ressources hydriques superficielles et souterraines. Eaux superficielles

Les ressources hydriques superficielles sont composes dun rseau hydrographique important, compos notamment par le Sebou et ses affluents (Ouargha et le Beht). Le bassin du Sebou est le premier bassin hydrologique du Maroc stendant sur 40.000 km2 avec environ 30% du potentiel national en eau (5,6 milliards de m3 deau d'apports annuels). Oued Sebou : long de 614 km (depuis sa source), ce fleuve, traverse toute la plaine du Gharb et sert de collecteur pour toutes les eaux des hauteurs pr-Rifaines et des rgions Est moyennes-Atlasiques et ce, par le biais de plusieurs affluents dont principalement lOued Ouargha et l'Oued Inaoune au Nord et l'Oued Beht et l'Oued R'dom au Sud. Cependant, malgr l'tendue de son bassin qui draine une moyenne annuelle de 615 millions m3(entre 1939 et 2002) , le Sebou est caractris par une forte variabilit des apports tant lchelle intra-annuelle qu'inter-annuelles. Le Sebou, qui sert de canal tte morte pour lamene deau rgularise par le complexe Idriss Premier Allal Alfassi(1216 millions m3 de capacit de stockage), assure actuellement lirrigation de plus de 90000 ha amnags au niveau de la Premire et la Seconde Tranches dIrrigation PTI et STI). Oued Beht: deuxime Oued important de la rgion; il draine un bassin d'environ 4.500 km2 avec un apport moyen de 363 millions de m3/an, et assure lirrigation d'environ 30.000 ha dans le primtre de Sidi Slimane partir des eaux rgularises par le barrage Al KANSERA (230 millions de m3 de capacit de stockage). Oued Ouargha: dont le bassin versant couvre prs de 7300 Km2 et draine 2,9 milliards m3 par an, soit 51 % des apports deau du bassin de Sebou, et qui est considr comme le confluent le plus important de loued Sebou. Sur ce oued est edifi le plus grand barrage du Royaume, savoir barrage Alwahda dune capacit de stockage de 3714 millions m3. Eaux souterraines

Les ressources en eau souterraines de la rgion du Gharb sont composes deux units aquifres: la nappe du Gharb et la nappe de Mamora:

Nappe du Gharb: situe dans la partie centrale de la rgion sur environ 4.000 km2 et comprend deux systmes aquifres superposs, savoir, une nappe profonde circulant dans des sdiments sablo-argileux et une nappe superficielle de moindre importance, mais plus paisse (8 15 m).

Nappe de Mamora: situe au sud de la plaine et constitue la principale ressource en eau potable de la rgion. Elle s'tend sur une superficie de 390 km2. La profondeur varie entre 5 et 30 m. Cette nappe est actuellement exploite pour les besoins en eau potable de la ville de Knitra (17.5 Mm3/an) et les villes de Rabat -Sal (environ 78,8 Mm3/an).

Lalimentation naturelle de ces nappes provient essentiellement de l'infiltration des eaux de pluies et des oueds Ouergha et Sebou ainsi que des coulements profonds en provenance de la nappe de Mamora. Les prlvements effectus partir de la nappe du Gharb sont destins principalement l'irrigation des terres MENASRA, lalimentation en eau potable (agglomrations et douars de la rgion, Rabat Sal) et labreuvement du cheptel ainsi quaux besoins de lindustrie. 3.3 Amnagement hydro agricole de la plaineLe plan damnagement de la plaine a prvu lquipement hydro agricole de 250000 ha rpartis comme suit:

Mise en eauSuperficie quipe (ha)Mode d'irrigation

Beht193329 000Gravitaire

PTI1972-7836 000Gravitaire-aspersion-submersion

STI198037 000Gravitaire-aspersion-submersion

Mograne19712 000Gravitaire

TTI (Est1,2,4)1998-200410 000Gravitaire - basse pression

Total114 000

Le primtre du Beht est irrigu partir du barrage ELKANSERA, ceux de la PTI et la STI sont irrigus, selon le schma damnagement, partir du barrage IDRISS Premier, tandis que lirrigation du primtre de la TTI, dont fait partie la zone de MENASRA, est programme partir des eaux du barrage Al Wahda sur l'Ouergha.

IV. PRESENTATION MENASRA

4.1 Donnes gnralesLa zone du projet dite MENASRA est situe dans la partie ouest de la plaine du Gharb et relve de la zone daction de lORMVA du Gharb., elle est dlimite lOuest par le littoral de lOcan Atlantique sur plus de 80 Km, au Sud par lembouchure de loued Sebou et la ville de Knitra, lEst par les Communes Rurales de Mograne, Sidi Allal Tazi et Souk Tlet du Gharb et au Nord par la zone de lORMVA du Loukkos (Merja Zergua). Cette zone releve du ressort de deux Centres de Dveloppement Agricole (CDA): N 236 MENASRA- et N 237 Sidi Mohamed Lahmar-.

Sur le plan amnagement hydro agricole, la zone de MENASRA est inscrite parmi les 100000 ha objet de la Troisime Tranche dIrrigation du primtre du Gharb (TTI) dont les travaux dquipement nont concern que prs de 10000 ha dans les secteurs Est, tandis que pour la zone Ouest de la TTI ( qui englobe la zone du projet) les travaux damnagement ne sont pas encore programms.

Sur le plan administratif, la zone relve du commandement de quatre Communes Rurales, savoir: BEN MANSOUR, MENASRA, BAHARA OULED AYAD et SIDI MOHAMED LAHMAR.

Sur le plan mise en valeur agricole des terres, il y a lieu de souligner que cette zone a t considre de moindre importancepar rapport aux autres zones du primtre du Gharb. En effet, le Projet Sebou, labor au dbut des annes soixante et qui constitue le schma damnagement global pour la protection contre les inondations et la mise en valeur agricole de la plaine du Gharb, a relgu lquipement de cette zone au dernier plan.

Bien marque par l'influence ocanique, la zone ctire est plus arrose, plus humide, plus vente et moins marque par les carts de tempratures que les zones intrieures de la plaine.

Caractrise par une nappe phratique peu profonde et une dominance de sols sablonneux, argileux et "lourds, la zone de MENASRA est forme de sols texture lgrement grossire haut potentiel de production. Les sols sableux qui occupent environ 50% des terres sont peu fertiles et trs permables, et soumis lrosion olienne. Ils sont adapts notamment aux cultures marachres et l'arachide. Les sols hydromorphes couvrent environ 20% des terres. Ces sols ne conviennent pas l'arboriculture et on ny pratique quune gamme restreinte de cultures marachres. Quant aux sols profonds et lourds de la plaine alluviale, ils sont bien adapts plutt aux grandes cultures hivernales et au marachage d't.

La zone de MENASRA connat des transformations profondes tant au niveau socio conomique quau niveau agricole et cologique. A cet effet, il importe de souligner que, dans cette zone, le secteur agricole est en phase dun auto dveloppement spectaculaire caractris essentiellement par lextension de lirrigation partir de la nappe via des dizaines de milliers de puits, lintroduction de cultures sous serres ayant une haute valeur ajoute, mais grandes consommatrices en eau, lutilisation massive des engrais et pesticides, exige par lintensification des cultures et la mise en place dunits agro industrielles pour la transformation et le conditionnement de la production

Par ailleurs cette zone est caractrise par lexploitation accrue de carrires de sable pour la construction ainsi que par lexistence de deux zones humides/rserves: Merja Zergua et lac Sidi Boughaba, lmergence progressive dune urbanisation localise

Les considrations sus-voques ont t lorigine du dsquilibre enregistr entre loffre et la demande en terre, do la hausse continue observe dans les prix du terrain de cette zone.

Le diagnostic prliminaire fait apparatre que cette zone est en phase de changements radicaux, aussi bien sur le plan conomique qucologique et ce, cause notamment de la disponibilit de la ressource hydrique au niveau de la nappe et de lintensification incontrle de la mise en valeur agricole.4.2 Occupation de lespaceLa zone MENASRA englobe quatre Communes Rurales et stend sur une superficie totale denviron 85304 ha rpartie comme suit:

SAU : 57315 ha Forts : 8082 ha Parcours : 2526 ha Infrastructures+ Incultes : 17381 haLa rpartition par commune rurale est comme suit:

Sup. totaleDensit (hab. /km2)SAUNbre dexploit.Densit (hab. /km2)Forts

(ha)Parcours

(ha)Infrast.+Incultes (ha)

Ben Mansour 26 78020321 50069602031 5001 4262 354

Menasra 22 33213215 00034801322 2001 0004 132

Bahara 23 4661189 67235401183 764659 965

S.M Lahmar12 72628011 143496028061835930

Total85 30417257 315189401728 0822 52617 381

Il est noter que la densit moyenne de la zone est quatre fois plus grande que la densit au niveau national (41 habitants/km2). 4.3 PopulationSelon le recensement gnral de la population et de lhabitat, la population totale de la zone du Menasra est passe de 118867 en 1994 144841 en 2004, soit un taux daccroissement dmographique de 1,99 % (presque le mme que le taux moyen observ au niveau national).Le nombre de mnages est pass de 15210 en 1994 (7,8 personnes par mnage) 19618 en 2004 (7,4 personnes par mnage), soit une diminution de 0,4 personnes par mnage.Le tableau suivant illustre les donnes des RGPH 1994 et 2004:Anne recensementRGPH 1994RGPH 2004Taux

accroissement%

Commune RuralePopulation totaleNb mnagesPopulation totaleNb mnages

BEN MANSOUR4266253425187469642

MENASRA2391530192935440882.1

BAHARA OULED AYAD2217828912748837222.2

S. MOHAMED LAHMAR3011239543612548441.8

TOTAL11886715210144841196181.99

V. CARACTERISATION DU MILIEU5.1 LE CLIMAT

Le climat de la rgion du Gharb est un climat mditerranen, chaud en t et doux en hiver. Le climat de la zone ctire est soumis linfluence ocanique, jouant un rle tampon. Cette zone reste la plus arrose de la plaine du Gharb avec des tempratures assez clmentes en t et en hiver.

5.1.1 La pluviomtrie

La pluviomtrie moyenne annuelle enregistre au niveau des deux stations de la zone ctire (CDA Menasra et CDA Sidi Mohamed Lahmar) est de 550 mm. Cette pluviomtrie reste cependant soumise des irrgularits interannuelles et intra annuelles assez importantes.

a- Variabilit interannuelle

Sur les 33 annes denregistrement climatiques au niveau de la station mtorologique du CDA Menasra, on constate que la variabilit interannuelle est trs importante. Un maximum de 979 mm a t enregistr en 1995-96, et un minimum de 282 mm a t observ en 1994-95.Le graphique si dessous montre la variabilit de la pluviomtrie annuelle.

Cette variabilit est mieux illustre par les paramtres statistiques suivants:

P.moyenne: 551 mm

P. mdiane : 561 mm

Dcile 1 (d1): 355 mm

d3 : 440 mm

d7 : 643 mm

d9 : 716 mm

b- Variabilit intra- annuelle

La pluviomtrie de la zone Menasra, linstar de celle des pays mditerranens, est caractris par:

Un manque/absence de pluie en t

Dbut des prcipitations en octobre novembre

Pluie importante mais irrgulire entre octobre et mai

Lhistogramme suivant montre lvolution de la pluviomtrie moyenne mensuelle au niveau de la station Menasra:

On constate donc que la pluviomtrie la plus importante est observe durant le mois de dcembre avec 112 mm. Ces moyennes masquent la variabilit interannuelle des hauteurs mensuelles. Ces variabilits sont assez importantes, comme le montre les indicateurs statistiques suivants:

SONDJFMAMJJATotaux

P.moy1157941128668514719500551

P.md44378906951463512000561

d31212939293224212000440

d7107610616210881696519300643

d3/d50.20.50.40.40.40.60.50.60.200.8

d7/d52.91.71.41.81.61.61.51.81.67.31.1

P.max591863603383882631611601344048979

P.min000000000000282

Le nombre moyen de jours de pluie par an est de 70, nanmoins pour les cinq dernires annes ce nombre nest que de 51. Ce qui tmoigne dune diminution notable des journes pluvieuses. 5.1.2 Les tempratures

La zone ctire est soumise linfluence maritime. La temprature moyenne annuelle est de 17,2oC. Les mois les plus chauds de lanne sont juillet, Aot et septembre ou les tempratures moyennes maximales avoisinent 28oC. Les mois les plus froids de lanne sont Dcembre, Janvier et Fvrier avec des tempratures moyennes minimales de lordre de 7oC.

Le tableau suivant illustre lvolution mensuelle des tempratures moyennes:

SONDJFMAMJJAAnne

Max27,324,521,418,117,217,920,421,523,225,527,828,422,8

Min15,413,39,17,667,58,71012,215,317,317,611,7

Moy22,318,915,312,811,612,714,615,817,720,622,722,817,2

Il faut noter toutefois quen terme absolu que:

Les tempratures minimales trs basses enregistres, quoique rares, ont atteint un niveau alarmant en fvrier 2005 (- 7oC), ce qui a caus des dgts importants au niveau de certaines cultures, particulirement le bananier, lavocatier et le fraisier.

Les tempratures maximales, dpassant 38oC , ne sont observes que dans xxx % des cas . Ces tempratures sont constates surtout lorsquil y a des vents dEst (chergui).5.1.3 Les vents

Par sa proximit de locan atlantique, la zone ctire est soumise a des vents provoqus par des brises de mer, ce qui rafrachit les tempratures en t et en hiver (effet tampon). Cette situation a des effets trs bnfiques sur la mise en valeur agricole de la zone. Les vents sont plus forts au niveau des cordons dunaire et saffaiblissent relativement au niveau des zones internes.

Les vents violents, associs la texture lgre des sols, causent des dgts la vgtation par leffet dentranement des graines de sables. Pour les cultures grande valeur ajoute, les agriculteurs sont contraints dinstaller des brises vents dans les bordures de parcelles.

En t les vents Chergui sont observs dans la zone avec une frquence de 15 30 jours par an, ce qui entrane une consommation accrue de leau dirrigation et cause des dgts sur les cultures.

Enfin, il est noter que des vents trs violents (directions diverses) sont parfois observs dans la rgion causant des dgts aux cultures, particulirement celles installes sous abris (destruction de larmature et du plastic)

5.1.4 Lhumidit relative de lair

La proximit de la zone de locan fait que lhumidit relative de lair est presque stabilise autour de 80 % et ne sabaisse 50 % quen priode de chergui. Sur une priode de 8 annes (1986-94), lvolution de lhumidit relative enregistre Kenitra, selon les mois et les heures, varie comme suit:

A 6 H00 du matin, lhumidit relative moyenne est de 92,4 % avec une variabilit mensuelle ngligeable (94,8 % en dcembre et 91,5 % en juillet)

A 12h00; lhumidit relative moyenne est de 70,7 % (77 % en janvier et 66,6 % en Aot)

A 18H00, lhumidit relative moyenne est de 76 % (81,3 % en Dcembre et 72,3 % en Juin).Le tableau suivant rsume lvolution mensuelle de lhumidit relative de Kenitra:SONDJFMAMJJAAnne

6H009392,992,494,394,893,590,091,891,088,391,592,192,4

12H006463,967,472,37776,174,166,574,573,572,566,670,7

18H0074,677,581,381,379,980,175,873,869,472,372,674,076,0

5.1.5 LvapotranspirationLvapotranspiration potentielle (ETP) est une caractristique climatique importante. LETP est dfinie comme tant la somme des valeurs de lvaporation du sol (humidit la capacit au champ) et de la transpiration de la vgtation (couvert vgtal maximum). Elle est la base de la dtermination des besoins en eau des cultures et ne dpend que de lnergie reue.

En absence de donnes sur certains paramtres climatiques (radiation, insolation,) on se contentera de calculer lETP par la mthode de Blanney criddle utilisant la temprature moyenne (t), la dure dclairement( p)exprime en pourcentage de la dure totale annuelle , donne par des tables en fonction de la latitude, et un coefficient climatique Kt dpendant de la temprature moyenne, et qui est donn , lui aussi, par des tables.ETP = (0,46t+8,13)*p*Kt

Le tableau suivant illustre lvolution mensuelle de lETP durant lanne, ce qui traduira la demande climatique mensuelle en eau:

SONDJFMAMJJAAnne

t22,318,915,312,811,612,714,615,817,720,622,722,817,3

p8,47,97,16,97,16,98,48,89,79,79,89,3

Kt0,90,80,70,60,60,60,70,70,80,90,90,9

ETP1391067558585887651261541641561276

P1158941128668514719500551

DC-128-4919542810-36-48-107-149-164-156-725

EB158,9127,294,973,170,278,398,5118,2155,3162,6188,8177,71503,6

DC = dficit climatique (mm)

EB = vaporation bac (mm)

L ETP annuelle est de 1276 mm (3,5 mm/jour). LETP mensuelle maximale est observe en juillet avec 164 mm (soit 5,3 mm/jour), alors que lETP mensuelle minimale est observe en dcembre et janvier avec 58 mm (soit 1,9 mm/jour).

5.2 PEDOLOGIE ET APTITUDE A LIRRIGATION

La zone de Menasra a fait lobjet de deux tudes pdologiques durant les 40 dernires annes:

Projet Sebou ralis au 1/100000 me qui reste assez sommaire?

Etude pdologique au 1/20000 me pour lamnagement de la zone ctire TTI ralise par SCET- MAROC en 1994 pour le compte de lORMVA du Gharb ayant couvert notamment la zone Sud (Z2) dlimite par le Canal dassainissement SEGMET. Ces tudes ntaient gnralement pas ralises pour toute la zone considre, et de ce fait, elles restent plus ou moins prcises selon les localits et les objectifs assigns. Cependant, toutes ces tudes saccordent sur les lments de base didentification et de caractrisation des principaux types constituant la zone du projet. Il sagit notamment au niveau de:

Au niveau de la Zone en Aval du Canal SEGMET ( tudie par la SCET- MAROC):a. Sols sableux (Rmel): assez profonds et de topographie non homogne, ces sols sont dvelopps sur des formations sableuses ou / et grso sableuses. Ces sols sont:

Trs faiblement fertiles ncessitant un apport intensif en matires organiques frache, et une fertilisation bien raisonne pour viter le lessivage des fertilisants et la pollution de la nappe par les nitrates

Sensible lrosion olienne et hydrique

A permabilit trs excessive allant de 20 100 cm/heure, ce qui impose des irrigations par aspersion et faibles doses.

Ces sols conviennent essentiellement aux cultures marachres, larachide et au fraisier moyennant un apport substantiel en fertilisants et matires organiques et linstallation de brise-vent pour viter le dplacement du sable. On y distingue deux types:

Sols sableux des dunes intrieures: texture sableuse (90% de sable), peu volus et faiblement fersiallitiques et sans calcaires, ces sols sont assez profonds (60 80 cm), Ils stendent sur prs de 17000 ha au niveau des dunes et replats dunaires. La topographie est relativement plane avec un lger microrelief. (altitude de 8 10 m).Ces sols sont actuellement irrigus par pompage priv partir de la nappe situe entre 6 et 10 m.

Sols sableux du cordon dunaires: de couleur brune et texture moins sableuse (80 90% de sable), ces sols fersiallitiques sont moins profonds (40 80cm) avec mme des affleurements de roches par endroit. Lrosion hydrique est olienne sont relativement actives ncessitant des mesures de protection .Laltitude de ces terrains se situe de 10 50 m par endroit. La nappe phratique est assez profonde (30 50 m).

Actuellement, la mise en valeur de cette zone se limite aux pompages partir de la nappe pour la pratique des cultures sous abri (banane et fraise), des cultures marachres et de larachide

b. Sols apparents aux sols hydromorphes (Toug): de couleur noire et texture plus ou moins argileuse, ces sols, dont le niveau de la nappe phratique est assez fluctuant ( moins de 3 m de profondeur), couvrent prs de 12000 ha et correspondent au domaine plat des dunes intrieures. Ces sols moyennement profonds sur sable encrot (jusqu 100 cm), sont relativement riches en matire organique et calcaire et se dveloppent surtout autour des bas fonds (merjas). Ils prsentent souvent des problmes de stagnation et remont deau en surface et ncessitent toujours le recours au drainage. Dans ces zones, lintensification de lirrigation, partir de la nappe, est de nature amliorer le drainage par le rabattement du niveau deau. A noter que, ces sols ne conviennent pas larboriculture cause des problmes dhydromorphie et de calcaire actif et leur vocation reste essentiellement le marachage et les grandes cultures. Des sous solages priodiques sont conseiller pour diminuer laptitude au tassement de ces sols.

Ces sols connaissent actuellement une mise en valeur intensive par la pratique des cultures irrigues par pompage priv partir de la nappe (principalement la betterave sucre, le tournesol, et le marachage)

c. Sols de la plaine alluviale: stendant sur 11600 ha, ces sols se trouvent surtout au sud, sur les bordures de loued Sebou, et au nord est de la merja Merktane. Ils sont dorigine alluviale et se prsentent dans la zone sous forme de trois types:

Dehs: sols lgers peu volus et de texture limoneuse battance en surface, ils sont bien drains grce leur permabilit et leur relief lev, ce qui leur confre une aptitude particulire pour toutes les cultures,

Tirs: sols lourds, peu volus et trs peu permables cause de leur origine dapport alluvial vertique. Ils se caractrisent par leur texture trs argileuse conjugue leur structure grossire et la proximit de la nappe (3 m environ), ce qui leur confre une grande aptitude lengorgement en priode pluvieuse,

Sols hydromorphes: vertisols lourds constitus par ltendue des anciennes merjas. Ils sont trs hydomorphes et prsentent souvent des problmes de salinit et de stagnation deau.

Ces sols sont battants et ncessitent des apports en matires organiques pour viter le phnomne de battance

Les sols de la plaine alluviale sont en gnral aptes lirrigation moyennant ladoption dun systme dassainissement et de drainage adapt chaque localit, et ce, pour palier aux problmes dhydromorphie et de salinit. A noter que, mis part le Dehs qui convient toutes les cultures (arboriculture, marachage, grandes cultures), les sols de cette catgorie restent surtout vocation grandes cultures.

d. Sols des merjas: sols correspondant aux larges tendues des merjas, DAOURA et BEN MANSOUR, qui constituent lexutoire naturel de la zone MENASRA. Ces sols couvrent prs de 4150 ha et font lobjet de stagnation quasi permanente en hiver et au printemps. En outre, le niveau lev de la nappe provoque davantage la salinisation de ces terres sous leffet de lvaporation. Ces sols ne sont aptes lagriculture quen t t souvent sont rservs aux parcours et au tournesol. e. Sols affleurement rocheux: stendant sur 1485 ha, surtout au sud du cordon dunaire et dans les merjas ctires, ces sols restent lapanage exclusif des parcours et zones dhabitat.f. Sables marins: de texture grossire, ces sols stendent sur 2125 ha tout le long du Ouest du cordon dunaire. Ils constituent, sous leffet du vent, une source densablement affectant lenvironnement des infrastructures et douars de la zone.

Le tableau suivant rcapitule les superficies par type de solconcernant la zone situe en aval du Canal SEGMET. Type de solSuperficie (ha)

Sableux17000

Hydromorphe (Toug)12000

Merja 4150

Affleurement rocheux 1485

Sable marin 2125

Total36760

Au niveau de la Zone en Amont du Canal SEGMET (zone du CDA Sidi Mohamed Lahmar)Les donnes disponibles au niveau du CDA, relatives aux types de sols, compltes par des constats sur le terrain permettent de rpartir la SAU comme suit:

Prdominance des sols lourds (Tirs) au Nord-Est (voisinage de la zone amnage par lORMVAG: 10830 ha de la STI), Les sols du littoral et des merjas constituent le prolongement naturel des sols dcrits dans ltude ralise par la SCET- MAROC au niveau de la zone Sud. Le merja occupe prs de 2950 ha et les sols sableux (Rmel) couvrent environ 7030 ha.

Sagissant du relief, la zone du CDA Sidi Mohamed Lahmar est forme de prs de 40% de collines/dunes, o lirrigation est quasiment absente cause du manque deau au niveau de la nappe, et de 60% des terres plates et bas fond constitus principalement de sols lourds.En outre, lexploitation de ltude ralise par la SCET- MAROC fait ressortir les principaux paramtres dterminant dans le choix du mode et de la dose dirrigation. Ces paramtres sont:

UnitsSableuxTougDehs lgerSols lourds

Permabilit verticaleCm/heure30 1002 10< 2< 1

Permabilit horizontale (1)Cm/jourEMMF

Permabilit horizontale (2)Cm/jourEEMTF

Densit apparente-1.601.651.451.55

Humidit quivalente%4142230

Rserve utilemm156286125

Dose dirrigationM3/ha100 200500 700500600 700

Nombre dirrigation-11 162 32 32 3

(*) E= lev, M = moyenne, F = faible, TF = trs faible

- La permabilit verticale a t dtermine par la mthode de Muntz (double anneau)

- La permabilit horizontale (conductivit hydraulique) a t dtermine par la mthode de Porchet en cas de situation de la nappe plus de 170 cm, et par la mthode Hollandaise en cas o la nappe est infrieure 170 cm.

5.3 ASSAINISSEMENTLa plaine du Gharb a t autrefois sujette de nombreuses inondations (frquence de 3 annes sur 5). Sa mise en valeur a t limite lemblavement de quelques cultures de printemps conduites en bour et la pratique de llevage sur les merjas aprs leurs desschements. Les eaux de crues ntaient vacues vers la mer que par lintermdiaire de loued Sebou au niveau de lembouchure de Mahdia, le seul exutoire naturel.

Au dbut du sicle dernier, il tait impossible de matriser les inondations, et ce, faute de moyens techniques et financiers suffisants pour la ralisation des tudes et ouvrages susceptibles dendiguer ce flau. A cet effet, il y a lieu de signaler que le cot de lassainissement reprsente, lui seul, environ 40 % du cot total de l'amnagement pour l'irrigation. L'assainissement de la plaine du Gharb, qui est ncessaire mme pour la conduite des cultures en sec, est l'origine de la mutation radicale opre dans le paysage de la rgion.

Grce la ralisation de plusieurs projets d'assainissement, il a t devenu possible de mettre en valeur des terrains, considrs autrefois comme marginaux cause de la forte hydromorphie et la salinisation excessive de leurs sols.

Au vu de ces considrations et pour faire face aux problmes des merjas et des inondations, il a t jug ncessaire de procder lassainissement de la zone par tape et selon les priorits. C'est ainsi quun premier Plan d'assainissement local des merjas (marcages) a vu le jour en 1917 pour lvacuation continue des eaux stagnantes au niveau des deux importantes merjaspermanentes: Merktane et Boukherja.

Malgr cet important effort, les frquentes inondations de lOued Sebou ont continu causer dimportants dgts pour la rgion, montrant, ainsi, les limites, voire lchec, du dit Plan. Ce qui a pouss les Pouvoir Publics adopter d'autres Plans prnant, cette fois, une vision globale de l'assainissement pour la totalit de la plaine du Gharb. Dans ce cadre, partir de 1920, plusieurs autres canaux ont t creuss, dont en particulier, le Rdom , Tiflet et au niveau de la zone ctire le canal Nador ,Segmet ,Daoura crant ainsi le deuxime exutoire des eaux dassainissement vers le Merja zerga en continuit avec la mer. Ensuite, dautres canaux ont t creus: Ouahed , Twirza et la liaison Beht-Sebou .

Globalement le rseau actuel dassainissement de la plaine du Gharb comporte quatre sous rseaux raliss par tapes et selon les objectifs comme suit :

Rseau de fosss et canaux creuss pour assurer la continuit des oueds naturels, qui lentre de la plaine ils ne peuvent scouler naturellement vers la mer que par lintermdiaire de ces canaux,

Rseau de fosss et canaux creuss pour lasschement des merjas causs par la topographie, et lexcs deau de pluie et/ou les inondations,

Rseau de canaux raliss pour la protection contre les inondations.

Rseau dassainissement agricole ralis dans le cadre lamnagement hydro agricole de la plaine du Gharb.

La densit et la complexit du rseau dassainissement de la plaine du Gharb, et la multiplicit des organismes en charge de la gestion de ce rseau ainsi que le manque de concertation entre les diffrents intervenants, contribuent la diffusion des responsabilits et, par consquent, au manque dentretien de ces importants ouvrages dont les impacts cologique et conomique revtent un intrt particulier pour la rgion du Gharb, en gnral, et surtout pour la zone du projet.

Au niveau de la zone ctire (zone du projet), les sols lourds de la plaine alluviale longeant loued Sebou, et les zones de Merja longeant le cordon dunaire souffrent dun manque de drainage et dinsuffisance dentretien des canaux dassainissement (canal Fekroune, et canal Daoura)

VI. ZONES HOMOGENES

6-1 Selon la morphologieLes tudes ralises au niveau de la zone MENASRA, notamment les tudes pdologiques et damnagement hydro agricole de la zone ctire de la TTI, et les prospections menes sur le terrain au niveau de la zone du CDA Sidi Mohamed Lahmar, font tat de la subdivision de la zone du projet en deux principaux domaines naturels go- morphologiquement ingaux et distincts. Il sagit du:

1. Domaine ctier sableux ou grso-sableux dorigine marine compos dun ensemble de dunes topographie mouvemente;2. Domaine de la plaine alluviale argileuse de loued Sebou situ plus lintrieur de la zone tudie et dont la topographie est rgulirement plane.6.1 .1 Domaine ctier sableux

Ce domaine correspond une frange de terre parallle au littoral dont la largeur varie entre 3 5 km jusqu 15 km en allant du Sud vers le Nord. Cette bande la constitue la sparation entre la plaine du Gharb et lOcan Atlantique.

Dans ce domaine, il est distingu, de louest lEst, trois zones naturelles homognes:

a. Cordon dunaire (cd):

Cest une sorte de barrire naturelle entre la plaine du Gharb et lOcan constitu par des dunes vives consolides et plus ou moins leves (10 50 m daltitude) et dont la topographie est tourmente (pentes de 2 10%). La largeur de ce cordon varie de 5 km moins de 1000 m en allant vers le Nord. Il est caractris par des sols sableux gnralement profonds (40 80 cm) avec affleurements rocheux localiss. La nappe y est profonde (10 m 40 m). La majorit des terres est conduite en bour; lirrigation par pompage est limite des cultures sous serres (bananier) entreprises par des agriculteurs non originaires de la zone.

b. Merjas ctires (mj):

Ce sont des bas fonds situs au bas du cordon dunaire. Ces merjas dont laltitude est de 1.5 3 m, stalent, paralllement la cte, sur plus de 20 km de long et 1 2 km de large. A noter que ces merjas constituent le seul exutoire naturel de la zone du projet. La nappe est quasiment la surface du sol. Elle est toujours moins de 2 m; ce qui provoque sa salinisation par vaporation. Les sols sont trs argileux et sals. Malgr, la ralisation de plusieurs travaux dassainissement, cette zone reste marcageuse presque durant la moiti de lanne, cause de sa topographie basse. Ces merjas ne sont sches qu la fin du printemps dbut dt et sont gnralement cultives en tournesol.

c. Dunes intrieures et replats dunaires (di):

situes lEst des merjas et constitues de sable non consolid relief peu mouvement (5 20 m daltitude), ces dunes sont parsemes de plusieurs dpressions inter- dunaires dont les plus profondes constituent des merjas localises et fermes. Cette zone se caractrise par une nappe peu profonde (3 10 m) et par un dveloppement important de lirrigation par pompage partir de la nappe.

6.1.2 Domaine de la plaine alluviale du Sebou

Situ lEst des dunes internes et caractris par son homognit naturelle, ce domaine est form de sols lourds (Tirs, Dehs) topographie plane et relativement basse daltitude variant de 3 7 m en allant des merjas vers lOued Sebou. Dans cette zone, on cultive surtout les crales, les lgumineuses et le tournesol en bour, cause notamment de la faible exploitation de la nappe, qui se situe sous une paisse couche dargile (plus de 8 m).La rpartition de la SAU et des superficies irrigues, selon les zones homognes, est rsume dans le tableau qui suit:ZoneZdiZcdZpaZmjTotal

SAU (ha) (a) 28 65711 46312 0365 15957 315

%5020219100

Sup irrigue (b)22 9854 5842 76167031 000

(b/a) %8040231354

NB/ Les superficies irrigues reprises dan la case (b) du tableau ne tiennent pas compte du taux dintensification (si on tient compte de ce taux, la superficie irrigue serait de 39 686 ha) .6-2 Selon le niveau de mise en valeurEn somme, la zonation dcrite ci-dessus, ayant t labore dans le cadre des tudes pdologiques et damnagement hydro agricole de la zone ctire de la TTI sur la base de la nature go- morphologique du terrain, a subdivis la zone en deux principaux domaines naturels go - morphologiquement ingaux et distincts.

Cest ainsi que, sur le plan daphique, les domaines dfinis se caractrisent par une homognit trs prononce; tandis que sur le plan niveau de mise en valeur agricole, le dcoupage labor reste moins fiable et prsente des htrognits locales apparentes.

En effet, sur le terrain, et pour la zone irrigue partir de la nappe, il est observ un gradient du niveau de mise en valeur agricole, en allant de la partie Sud vers le Nord de la zone du projetdiffrenciant, ainsi, deux grandes zones distinctes dlimites par le Canal SEGMET (Cf carte zone homognes, page):

3. La partie Sud, jouxtant la ville de Knitra et correspondant la zone daction du CDA 236 - MENASRA, est plus intensive que la partie Nord, en effet 90 % de la SAU de cette zone est actuellement irrigue, avec un taux dirrigation variant de 130 150 %,

4. La partie Nord, qui correspond la zone daction du CDA 237- Sidi Mohamed Lahmar, connat une intensification moins prononce, du fait que son taux dirrigation ne dpasse pas 30 % avec un taux dintensification culturale variant entre 110 et 120 %.VII. STRUCTURES FONCIERES

7-1 Statuts fonciersLa structure foncire de la zone du projet est caractrise par la prpondrance de trois statuts, savoir, le Melk, le Collectif et le Domaine Priv de lEtat (DPE).

Le Melk: les proprits foncires appartiennent des individus privs.

Le Collectif: les proprits foncires appartiennent un groupement ethnique. les membres de la collectivit (ayant droits) ont le droit de jouissance, mais, ils nont pas le droit de proprit de ces terres.

Le Domaine Priv de lEtat (DPE): se sont des terres appartenant lEtat Marocain. Leur exploitation se fait soit directement par des Socit dEtat, soit, indirectement, par des privs moyennant un bail amphytiotique.En ce qui concerne la rpartition des statuts fonciers de la zone du projet, il y a lieu de souligner que les donnes disponibles au niveau des CDA, des Communes Rurales et dans ltude de la zone ctire, ne permettent pas de se prononcer avec prcision sur la rpartition de la zone par statut foncier. En effet les donnes collectes diffrent dune source lautre et ne couvrent pas toute la zone du projet. Cependant le recoupement de ces donnes et lexploitation de celles fournies par le Service de la Rforme Agraire et des Structures Foncires de lORMVAG, permettent sommairement dlaborer la rpartition la SAU de la zone pour les principaux statuts en terme de pourcentage.Communes RuralesMelk Collectif DPE Total

MENASRA741015100

BEN MANSOUR404910100

BAHRA OULED AYAD176914100

SIDI MOHAMED LAHMAR44515100

TOTAL ZONE PROJET424711100

Lanalyse de ces donnes montre que:

5. Les statuts Melk, Collectif, et DPE reprsentent respectivement 42, 47 et 11% de la superficie de la zone du projet,

6. Le pourcentage du statut Melk varie de 17 % Bahara ouled Ayad 74% au niveau de Menasra,

7. Le collectif prdomine avec 69 % au niveau de Bahara ouled Ayad

Les terres collectives se caractrisent par le grand effectif de leurs ayant droits et, donc, par la petitesse de la taille des exploitations des collectivistes. A titre dexemple le collectif Laanabssa dune superficie de 73 ha, le nombre des ayants droits est de 545, soit environ 0.1 ha/ayant-droit.7-2 Rforme Agraire

CDANb cooprativesSuperficie (ha)Nb adhrents

MENASRA2110056

S. MOHAMED LAHMAR32000131

TOTAL53100187

La zone de MENASRA compte 5 coopratives de rforme agraire tablies sur 3100 ha distribus au profit de 187 adhrents. Les textes rgissant le statut de la Rforme Agraire sont considrs, par plusieurs attributaires, comme un handicap une amlioration notable du niveau de la mise en valeur des terres distribues dans ce cadre, du fait que la proprit de la terre reste toujours au nom de lEtat. Pour lever cette contrainte, lORMVA du Gharb a entam un vaste projet de melkisation des terres des coopratives de la rforme agraire au profit de leurs attributaires.

7-3 Mode de Faire Valoir (MFV)Une enqute effectue en 1994/95, dans le cadre de ltude de lorganisation dune zone de production et de commercialisation agricoles dans la rgion du Gharb ralise par Agro-Concept pour le compte de lORMVAG , et lexploitation des donnes des CDA permettent dlaborer les tableaux et les constats suivants: 80% des exploitions sont gres directement par leurs propritaires. Les exploitations ayant 10 ha et plus ne sont gres en MFV indirect qu hauteur de 25%. Ces fermes sont souvent dtenues par des personnes qui nhabitent pas dans la zone et qui emploient des grants ou commis pour la gestion quotidienne de leurs exploitations.

80% des petites exploitations (0 2 ha) donnent une partie de leurs terres en association et/ou en location au profit des grandes exploitations. Au niveau du Collectif, la non stabilit de la proprit et lexecuit des parcelles nencouragent pas les ayant doits investir dans la mise en valeur de ces terres. En pratique, pour palier cette contrainte, plusieurs agriculteurs, qui possdent des petites superficies en Melk et /ou Collectif, prennent en plus dautres terres soit en association, soit en location.

Rpartition des exploitations selon la taille et le statut

Classe -TailleCollectif mixte (%)Melk mixte (%)

10 ha5

26

68

1-

12

76

12

Total100100

Les statuts mixtes sont dfinis comme tant la tenue en association ou en location dune superficie de terrain par un agriculteur possdant son propre terrain et contracte en plus, soit une location, soit une association. Ce qui confre aux exploitations du statut collectif, une certaine tendance la consolidation et la stabilit.

Au niveau des terres collectives, le statut association prdomine chez les exploitations de petites tailles. Par contre, au niveau des terres Melk, lassociation est remarque surtout chez les grandes exploitations.

Par ailleurs, lenqute voque ci haut, fait remarquer quau niveau de la zone du CDA 236 MENASRA,les exploitations familiales ont des tailles moyennes variant entre 3 et 5 ha selon le statut et ne recourent en gnral qu peu de main doeuvre salarie. Ces exploitations pratiquent une agriculture intensive axe essentiellement sur lintroduction massive de marachage et des olagineux (arachides et tournesol).

VIII. OCCUPATION DES SOLS8.1 CHRONOLOGIE DE LA MISE EN VALEUR MENASRA

Considre comme zone potentiel agricole faible, la zone ctire na bnfici que de peu dinvestissements publics eu gard aux gros efforts entrepris dans les zones internes de la plaine du Gharb qui ont bnfici de lamnagement hydro agricole sur plus de 120000 ha durant les quatre dernires dcennies,. En effet, la zone de MENASRA na fait lobjet que de la ralisation de quelques grands canaux dassainissement. Il sagit principalement des canal FEKROUNE au Sud et canal NADOR au Nord qui ont t raliss entre 1948 et 1954 et qui ont contribu activement au drainage et au desschement dune large superficie de sols argileux vocation cralire surtout en anne de faible pluviomtrie.

La mise en valeur de cette zone est reste caractrise par une faible occupation des sols associe un levage extensif de moutons sur parcours naturels et ce, cause, dune part, des sols sableux et squelettiques considrs, jadis, comme incultes et dfavorables lagriculture et, dautre part, cause de limportante tendue des terres basses marcageuses (merjas) se trouvant en majorit au centre de la zone. A ce niveau, il importe de rappeler que cest essentiellement pour ces considrations que le Projet Sebou, - qui a t labor au dbut des annes soixante et qui a constitu le schma damnagement global pour la mise en valeur de la plaine du Gharb et pour sa protection contre les inondations -, ait relgu lamnagement hydro agricole de la zone de MENASRA au dernier plan (Troisime Tranche dIrrigation).

Nanmoins, la zone Sud de MENASRA, jouxtant la ville de Knitra (Ouled Berjel particulirement), a toujours t rpute par la pratique dune gamme diversifie de lgumes de plein champ destins essentiellement au march local et ce, linstar de ce qui se pratique dans les zones avoisinant les anciennes villes du Maroc et qui font lobjet de lmergence et du dveloppement dun espace, sous forme de ceinture verte, rserv en gnral au marachage de saison.

Par ailleurs, depuis les annes soixante dix et sous leffet de lencouragement, par lEtat, des cultures olagineuses (prix rmunrateurs, commercialisation assure par une Socit dEtat), la partie des sols lourds et merjas, de la zone de MENASRA, est devenue la premire zone de production, en bour, du tournesol au Maroc (jusqu 10000 ha par an), et ce, grce au cycle de production de cette espce, qui concide bien avec la priode du desschement des merjas et des zones de stagnation. Par contre, dans la partie des sols lgers, la culture de larachide, sous irrigation par pompage partir de la nappe, a connu un dveloppement spectaculaire, grce aux disponibilits deau et la faible profondeur de la nappe.

Cependant, ce nest qu partir de 1980, que cette zone est rentre effectivement dans une phase de transformation rapide, faisant delle lespace agricole le plus sollicit au niveau national, grce aux atouts relatifs notamment aux disponibilits en eau et la proximit de la nappe. Ces atouts ont permis un changement substantiel, voire mme un bouleversement total, du paysage agricole de la zone, aussi bien au niveau innovation technologique quau niveau investissement en capitaux. Ces transformations se caractrisent, au niveau de la zone, par une intensification et un dveloppement agricole remarquables et par une diversification des systmes de cultures et dirrigation ainsi que par une exploitation de plus en plus accrue de la nappe. Cette intensification dactivits se traduit, sur le terrain, par un important investissement priv et par une activit intense dans le domaine de lacquisition et/ou du bail des terres agricoles.

Cest ainsi que, depuis 1981 (date du dbut dun cycle de scheresses rptes que connat le Maroc), lexcs deau (merjas et inondations) qui, auparavant, constituait la contrainte majeure la mise en valeur agricole de MENASRA, est devenu latout primordial lincitation pour linvestissement priv dans le domaine du dveloppement agricole en gnral et dans lirrigation et la production marachre en particulier.

Paradoxalement ce quil a t prvu par les tudes, et grce aux innovations technologiques enregistres, notamment en matire de techniques de pompage et de conduites de cultures, on assiste actuellement dans cette zone, un engouement sans pareil pour une agriculture irrigue partir de la nappe, surtout dans les sols sableux et ce, tant de la part des agriculteurs originaires de la rgion que de la part dinvestisseurs nationaux et trangers (Espagnols surtout).

8.2 LES REALISATIONS ACTUELLESLa zone ctire Menasra, par ses atouts lis la qualit des eaux et des sols, a connu au fil du temps une augmentation des superficies irrigues qui sont passes de 5766 ha en 1988, 39686 ha en 2005.

La zone irrigue connat actuellement une diversification importante dans la production: une multitude des cultures marachres (poivron, pomme de terre, tomate, aubergine, pastque, choux, carottes- navets,) et de cultures exotiques (banane, fraise, avocat,) y sont pratiques.

Le tableau suivant illustre limportance de ces cultures et leurs volutions:

Importance et volution des emblavements au niveau de la zone irrigue

1987-881992-931998-992000-012002-032004-05

Crales02002 3204 2502 4602 628

Lgumineuses05005 7785 8546 7005 555

Cult. sucrires792 0032 2101 0759471 081

Marachage2 2142 1577 93010 83010 11812 377

Fourrages3547772 2081 6302 8452 275

Olagineux2 6409 55013 03013 70012 08812 996

Arbres394545323331333272

Avocat3372282232323372

Fraise01005101 017800990

Banane523457148271 0971 140

TOTAL IRRIGUE5 76616 24935 30537 84637 71139 686

Les crales domines par la pratique des bls et de lorge reprsentent en moyenne 5 7 % des emblavements. La superficie du mais reste encore faible (730 ha en 2004-05),

Les lgumineuses sont domines par la pratique du haricot sec, leurs superficies stagnent actuellement autour de 5000 6000 ha,

La betterave sucre est la seule culture sucrire pratique en irrigu par pompage priv; la superficie emblave a chut de 2000 ha (annes 1990) environ 1000 ha actuellement,

Les cultures marachres, olagineux et haricot sec, elles seules, occupent actuellement (2004-05) 77 % de la superficie emblave comme illustr par le graphique suivant:

Ces ratios nont pas beaucoup volus au fil du temps.

La superficie emblave annuellement en marachage est passe de 2200 ha en 1988 environ 12400 ha en 2005, soit un rythme daugmentation annuelle denviron 600 ha. Les cultures marachres les plus pratiques actuellement sont le poivron, la pomme de terre, les pastques, les carottes- navets, les choux, les fraises, la tomate et laubergine. Le graphique suivant illustre la part des diffrentes cultures pratiques en 2004-05:

Les deux cultures olagineuses pratiques dans la zone sont larachide et le tournesol. Lvolution des superficies emblaves est illustre par lhistogramme suivant:

Les cultures exotiques (bananier, avocatier et fraisier) ont connu un essor important comme est illustr par le graphique suivant:

Il y a lieu de noter que sur les 39686 ha irrigus au niveau de la zone 400 ha sont irrigus par pompage priv partir du Sebou. Cette superficie est emblave en tomate (250 ha), en agrumes et rosacs (70 ha), et en peu de fourrages (35 ha) et de cultures sucrires (45 ha).

En zones bour (non irrigues) les emblavements sont beaucoup plus domins par les crales (essentiellement bl et orge) et les cultures olagineuses comme le montre le tableau suivant:

1987-881992-931998-992000-012002-032004-05

-crales20 70015 28016 26329 5205 98412 250

-lgumineuses8 2955 690324283281230

-cult. sucrires1 3337250000

-marachage5303012321517

-fourrages1 4622 6803142 2401 1321 740

-olagineux9 40011 2008 4203 57816 0605 500

-arbres000000

TOTAUX41 72035 60525 33335 65323 47219 737

Les crales reprsentaient 25 80 % des emblavements. Ces derniers sont beaucoup plus lis aux conditions climatiques.

Les lgumineuses prdomines par le haricot sec ont beaucoup diminus dans le temps du fait quil y a abandon de la pratique du haricot en bour au profit de la culture irrigue.

Les cultures sucrires reprsentes par la betterave sucre qui t pratique en bour jusqu 1996, est actuellement pratique en irrigu.

Les olagineux domins par la pratique de la culture du tournesol (98 % des emblavements) reprsentent 10 environ 70 % des emblavements en bour. La variation de superficie est lie aux conditions climatiques conditionnant la russite des cultures dautomne. En cas de pertes ou non emblavement du programme de crales causs par le manque (anne de scheresse) ou excs deau (anne humide), les agriculteurs se rattrapent par la pratique du tournesol. La pratique de larachide est actuellement abandonne en bour.

Les fourrages reprsentant en moyenne 5 % des emblavements sont prdomins par la pratique du bersim et de lorge fourragre

Sur une superficie de 19737 ha , emblave en bour en 2004-05, les crales et le tournesol eux seuls reprsentent 89 % des emblavements comme est illustr par le graphique suivant:

IX. ANALYSE ET EVOLUTION DES SYSTEMES DE CULTURES9.1 Production vgtale

A partir de 1980, la zone du projet a connu un auto dveloppement notable grce ses atouts (sol - eau), considrs autrefois comme contraintes.

Ce dveloppement peut tre apprci selon deux indicateurs:

Lvolution de lirrigation au niveau de la zone

La diversification des productions et lorientation vers la pratique des cultures haute valeur ajoute

llevage

9.1.1 Lvolution des superficies irrigues

La zone ctire Menasra, par ses atouts lis la qualit des eaux et des sols, a connu au fil du temps une augmentation des superficies irrigues comme le montre le tableau suivant:

1987-881992-931998-992000-012002-032004-05

Sup. irrigue

(*)Ha5 76616 24935 30537 84637 71139 686

Indice100281614689653676

Sup. bourHa41 72035 60525 33335 65323 47219 737

Indice1008561855647

(*) Y compris 400 600 ha irrigus par pompage priv partir du Sebou. La zone quipe pour lirrigation partir des eaux rgularises ne sera pas prise en considration dans la prsente tude, du fait que celle-ci ne sintresse en premier lieu quaux eaux de la nappe. On constate donc que:

la superficie irrigue a augment dune manire notable entre 1988 et 2000, en passant de 5770 ha 35000 ha, soit un rythme moyen annuel denviron 2700 ha/an avec une amlioration du taux dintensification la superficie irrigue semble se stabiliser autour de 38 000 ha partir de lan 2000

La superficie de la zone bour, qui reprsentait 88% de la superficie emblave en 1988, a diminu dune manire notable au fil du temps (diminution annuelle denviron 1300 ha/an), ne reprsentait que 34 % de la superficie emblave en 2004-05, comme il est illustr par le graphique suivant:

Il y a lieu de noter la diffrence dans le niveau dintensification entre les deux zones daction des deux CDA encadrant la zone du projet et dont les limites suivent naturellement le canal SEGMET. Cette diffrence est note surtout au niveau de lvolution du taux dirrigation (superficie irrigue rapporte la SAU) qui est pass de 5% de la SAU en 1988 31% en 2005 pour la zone Nord, et de 13 % 90 % respectivement pour la zone Sud, comme le montre le graphique suivant:

Le faible taux dirrigation au niveau de la zone situe lamont du canal Segmet (zone du CDA Sidi Mohamed Lahmar) pourrait tre expliqu entre autres par:

Lindisponibilit des eaux de la nappe (quantit et qualit) au niveau des zones collinaires reprsentant 40 % de la superficie de la zone du CDA,

La nature des sols de la rgion, qui est constitu 60 % par les sols lourds (sols argileux), et lexistence de Merja longeant le cordon dunaire

La prdominance du statut collectif au niveau de la zone avec un nombre important dexploitations petites tailles.

9.1.2 Assolement et diversification des productions Cette zone qui tait autrefois exploite dune manire extensive, avec la pratique dun levage de race locale sur parcours, et principalement, la production des crales (orge, seigle, bl), de larachide en bour, et dun petit marachage localis autour de la ville de Kenitra, est devenue actuellement la premire zone productrice du marachage au niveau du primtre du Gharb. Elle se distingue au niveau national notamment par la production dela banane, la fraise, le poivron, la pomme de terre, lharicot sec et larachide...

Le tableau qui suit illustre limportance de la production de la zone de Menasra pour la campagne agricole 2004-05:

Superficie emblave

Zone Menasra (ha)Production Menasra (T)Part au niveau national (%)

Banane1 14048 000

Fraise98038 000

Poivron210074 000

Tomate88057 000

Pomme de terre176088 000

Choux140049 000

Haricot sec560013 000

Arachide850024 000

Dautres cultures, notamment tropicales sont introduites de plus en plus dans la zone, il sagit principalement de: lavocatier, lananas, la rose, la vigne sous abri, lanoneLintensification agricole a t trs prononce entre 1988 et 2005, o les augmentations annuelles de superficies irrigues des diffrentes spculations ont t importantes, comme le montre le tableau qui suit.

Accroissement annuel des cultures (ha/an)

1988 20012001 20051988 2005

Crales18170155

Lgumineuses450-75327

Cult. sucrires77259

Marachage663387598

Fourrages98161113

Olagineux851-176609

Avocat153520

Fraise78-758

Banane607864

Il ressort que :

Entre 1988 et 2001, les augmentations annuelles de surfaces ont t gnralises pour lensemble des spculations

A partir de lanne 2001, ces augmentations annuelles de surface ont t relativement attnues, voire stagnes pour certaines cultures. Les diminutions constates pour certaines spculations se font au profit dautres qui montrent plus dintrts.

A partir de 2001, laugmentation est beaucoup plus notable pour les cultures marachres. Ce qui confirme davantage la vocation principale de la zone, en loccurrence le marachage.

Pour leur part, les cultures fourragres irrigues connaissent une augmentation rgulire de surface, ce qui contribue au dveloppement de la production animale dans cette zone.

La superficie de la banane dont la production est destine au march national, a augment entre 1988 et 2003, avec un rythme annuel de 70 ha/an. Cette superficie semble stagner actuellement autour de 1200 ha. La culture de fraise, qui a connu, dans la zone de MENASRA, une augmentation rgulire jusqu lan 2001, au rythme moyen de prs 80 ha par an, subit actuellement des fluctuations lies principalement aux conditions dcoulement au niveau du march Etranger. Elle se stabilise autour de 800 900 ha par an.

Comme pour le taux dirrigation, il est not une diffrence en terme dassolement entre la zone du CDA S.Mohamed Lahmar (zone nord) ,et celle du CDA Menasra(zone Sud): Au niveau de la zone irrigue, la zone Nord est beaucoup plus domine par les olagineux, alors que la zone Sud est domine par le marachage.

Au niveau de la zone bour, les deux zones sont domines par les crales et les olagineux, avec un peu plus de fourrages au niveau de la zone Sud.

Le tableau suivant illustre la rpartition des principales cultures par zone.

Assolements raliss au niveau de la zone du projet

Selon les zones (2004-05)

CulturesZone Sud (%)Zone Nord (%)

Z. irrigueZ. bourZ. irrigueZ. bour

-crales7,4593,265

-lgumineuses15,417,71

-cult. sucrires2,63,1

-marachage34,715,3

-fourrages5,3167,63

-olagineux28,42452,531

-arbres0,70,4

-avocat1,10,4

-fraise1,28,3

-banane3,21,5

9.1.3 Niveaux de productions9.1.4 Entretien et pratiques culturales:

a. Les travaux des sols: La zone du projet est constitue de sols sablonneux, et argileux. Les travaux du sol consistant essentiellement un labour et des passages de cover crop (selon les sols) sont effectus pour la prparation des lits de semences. A ces travaux sont associes dautres oprations pour le semis /plantation de cultures spciales. La zone du projet renferme gnralement 3 4 tracteurs par douar. Les agriculteurs nayant pas de tracteur font recours la location.

b. Les abri serres:

Les cultures de la banane et de la fraise restent les principales cultures pratiques en abri serre. Dautres cultures sont pratiques en trs faible surface (ananas, fleurs, papaye,), cause du problme dcoulement c. Semis et cycles des cultures: Semences/plants: Exception faite des crales, lgumineuses et bersim, les semences utilises sont slectionnes: pour le marachage la quasi-totalit des semences est hybride, et importe de ltranger. Les plants de fraisier sont galement imports de ltranger. Quant aux plants de banane, ils sont produits au niveau national, soit par cultures in vitro, soit par clat de souches.

Il est noter que, compte tenu des considrations prcites, le poste semence pse lourdement sur les charges globales de productions des diffrentes cultures. Techniques de semis: pour les cultures annuelles, les semis en ligne sont gnraliss pour lensemble des spculations, sauf pour les crales et le bersim,o les semis sont raliss soit la vole, (80 % de la superficie pour les crales, et 100 % pour le bersim), soit au semoir.

Par contre pour les cultures spciales, notamment sousabris (fraises, banane) dont les semis / la plantation ncessitent une technicit, les travaux sont raliss selon des techniques prtablies. Pour le cas de la fraise, la plantation est ralise en doubles lignes sur ados avec paillage plastique noir.

Dans la majorit des cas, les graines et plants slectionns sont semis dans des sacs/ alvoles remplis de tourbe pralablement traites pour cet effet. Aprs leur leve, les plants sont transplants au niveau des champs.

Cycles culturaux: La plupart des cultures pratiques dans la zone ont des cycles plus ou moins plastiques qui sadaptent aux conditions pdoclimatiques locales:

Le marachage: dans la zone, on pratique deux types de marachages (marachage dhiver et marachage dt). Les cycles courts des cultures marachres offrent la possibilit aux agriculteurs de pratiquer deux cultures par an. Il est noter que dans la rgion, la production dune gamme importante de lgumes, est tale dans toute lanne: cas des carottes navets, choux, menthe, persil, coriandre, betterave potagre,La production du poivron en plein champ Menasra est une production assez prcoce au niveau national. Elle rentre au niveau du march juste aprs celle du poivron primeur sous serre dAgadir. La tomate industrielle est emblave surtout dans les sols argileux valorisant ainsi ces sols qui souffrent gnralement dexcs deau en priode hivernale.d. Fertilisationet amendement:

Lextension de la Superficie Agricole Utile, des superficies irrigues, et lintensification des systmes de cultures base sur des cultures nouvelles sont lorigine dun apport dengrais de plus en plus lev . La quantit globale dengrais utilise actuellement pour la fertilisation des diffrentes spculations pratiques est value 13.8 millions units par an, dont:

6.1 millions units dAzote

3.8 millions units P2O5

4 millions units de K2O

La rpartition de lutilisation de ces units par groupe de cultures est illustre par le tableau suivant:

CultureNP2O5K2OTotal

Crales1 222 451528 500334 1382 085 089

Lgumineuses532 275320 180160 0901 012 545

Olagineux1 907 216896 448448 2243 251 888

C. sucrires157 60592 90446 452296 961

Fourrages407 560125 020145 070677 650

Marachage1 211 4481 173 1421 140 2563 524 846

C. sous .serres589 660567 4561 529 3692 686 485

Agrumes95 78467 540176 832340 156

Total6 123 9983 771 1903 980 43113 875 619

Rapport lhectare SAU, les quantits respectives dazote, du P2O5 et du K2O sont respectivement de 107; 66 et 70 units.

Ltude ralise en 1999, par le Ministre Charg de lAmnagement du Territoire, de lEnvironnement, de lUrbanisme et de lhabitat, dans le cadre de la protection de lenvironnement du bassin du Sebou (tude pour un programme daction visant minimiser et contrler limpact des engrais et des pesticides sur lenvironnement du bassin du Sebou) fait ressortir comme moyenne pour toute la plaine du Gharb, les chiffres de 60; 47 et 33 units respectivement pour lazote; P2O5 et K2O.Il est noter, quactuellement, avec le dveloppement de lirrigation localise (80 % de la superficie), les agriculteurs font de plus en plus recours la fertigation dont les techniques dapplication restent malheureusement non matrises. A titre dexemple, certains agriculteurs utilisent des engrais non adapts tant en terme de solubilit quen terme de formulation: Certains agriculteurs, une demi heure avant la fin de lirrigation, injectent dans le rseau dirrigation des engrais utiliss habituellement en pandage (formules non adaptes la fertigation) plus au moins dissous dans des fts. Pour viter le bouchage des orifices des gaines dirrigation, les agriculteurs continuent lirrigation sans engrais pendant un quart dheure pour laver et rincer les gaines.En plus des quantits dengrais minraux utilises, les agriculteurs apportent des quantits substantielles de matires organiques notamment pour les cultures marachres et arboricoles en sols sablonneux. Les quantits apportes en fumier, values sur la base des quantits moyennes apportes aux diffrentes spculations sont de lordre de 240000 tonnes par an (soit environ 30tonnes/ha SAU de fruits et lgumes) dont une grande partie provient hors zone projet.

En outre, certains agriculteurs dont la technicit est leve emploient des oligo lments, des engrais foliaires et des hormones de croissance.

e. Les traitements phytosanitaires:

Pour sa part, lutilisation des produits phytosanitaires a connu le mme essor que les engrais. En effet, on constate de plus en plus que les agriculteurs utilisent diffrentes formules de pesticides, gnralement dune manire prventive, pour faire face aux dgts ventuels causs par les diffrents ravageurs et parasites et ce sans recours aux techniques davertissement. Les quantits des pesticides utilises annuellement dans la zone values sur la base des doses moyennes apportes aux diffrentes spculations sont de lordre de 230 tonnes, soit environ 7 kg/ha/an.

Dans la mme tude cite ci haut, ralise en 1999 par le Ministre Charg de lAmnagement du Territoire, de lEnvironnement, de lUrbanisme et de lhabitat, on fait ressortir pour le primtre du Gharb, le chiffre de 303 tonnes valu en 1992 par lODI, soit seulement une moyenne de 0.8 Kg/ha/an. Ce qui montre que la rgion connat actuellement une mise en valeur intense utilisant beaucoup dintrants pouvant nuire lenvironnement.

f. Main duvre:

Les systmes de culture pratiqus sont exigeants en main duvre. Les cultures marachres et larboriculture sont les plus demandeurs demploi. Les priodes estivales et printanire (priodes dinstallation, dentretien, et de rcolte) correspondent aux saisons de pointe o la demande en emploi dpasse loffre rgionale obligeant ainsi, les agriculteurs, surtout les grandes exploitations, faire recours la main duvre externe (rgions priphriques). En rsum, au niveau de la zone du projet, on relve deux grands systmes dexploitation distincts, savoir, les petites exploitations et les entreprises agricoles.

Les petites exploitations concernent essentiellement les exploitations familiales nutilisant pas (ou peu) de main duvre extra famille.

Les entreprises agricoles ont une taille moyenne suprieures 20 ha et sont conduites pour le compte des investisseurs par des grants. En gnral, elles sont sur des sols sableux. Elles disposent de tracteurs et dune puissance installe pour le pompage et emploient jusqu une cinquantaine de salaris par campagne. Les grandes particularits de ces fermes rsident dans leur accaparement dune grande superficie de serres et dans la production de bananes, dagrumes, de fraises et davocats.

La zone du projet compte trois principaux marchs de travail (Moukaf), implants Souk Had, Ouled Hammou et Afaifa, au niveau desquels les agriculteurs recrutent les ouvriers raison de 40 50 DH par journe de travail (selon la priode et la nature des travaux). Il est noter que les femmes sont gnralement plus demandes que les hommes notamment pour les travaux qui requirent une certaine habilit dans lexcution.

Il est prciser que les nouveaux investisseurs installs dans la rgion dans le cadre de lAgri partenariat sont plus demandeurs en main duvre. Ce qui laisse prsager que la rgion fera recours de plus en plus la main duvre dautres rgions. Une ferme dune superficie de 222 ha en grance par des Espagnols et dont le projet est en cours dexcution recrute actuellement prs de 250 ouvriers par jour.

Pour la conduite des diffrentes cultures les besoins en main doeuvre sont valus environ 6.1 millions journes de travail.

9.1.5 Irrigation:

La zone du projet connat actuellement trois sources dalimentation en eau dirrigation:

Desserte partir de la nappe

Desserte par pompage priv partir de loued Sebou

Desserte par des eaux rgularises pour lirrigation des zones amnages dans le cadre de la Grande hydrauliqueLe tableau suivant illustre pour 2005, limportance des superficies irrigues, en terme de SAU, par mode de desserte:NappeOued SebouZ. quipeTOTAL

Superficies (Ha)39 2564305 11044 796

%87111100

(*) La zone quipe est exclure de ltude tant donne quelle desservie par des eaux rgularisesIl ressort de ces donnes que lirrigation de la zone de MENASRA sappuie surtout sur le pompage partir de la nappe. La zone quipe (desservie par les eaux rgularises de loued Sebou) et la zone desservie par les eaux pompes directement sur loued Sebou ne seront pas traites dans le cadre de ce travail; tant donn que lobjet principal de la nappe reste la connaissance et lvaluation des prlvements en eau partir de la nappe.

Il convient de noter au pralable que les besoins en eau des cultures pratiques au niveau de la zone sont satisfaits par le biais de:

Irrigations prennes couvrant tout le cycle des cultures. Il sagit notamment de la banane, le poivron, la tomate, la fraise, la totalit des cultures dont le cycle concide avec la priode estivale.

Irrigations dappoint apportes en cas de dficience en eau de pluie. Il sagit des cas dune partie des crales, bersim, haricot sec et tournesol, du marachage dhiver, de larboriculture

Eaux de pluie pour les cultures conduites en bour. Il sagit principalement de la grande partie des crales, des fves et de lautre partie du bersim et du tournesol, Le diagnostic des donnes relatives lirrigation dnote dun changement apparent dans lattitude des agriculteurs vis--vis de ladoption, danne en anne, du mode de conduite en irrigu de certaines spculations dont la conduite tait mene en bour.EVOLUTION DE LA PROGRESSION DE LIRRIGATION PAR CULTURE

(En % de la superficie totale emblave)

1987-881992-931998-992000-012002-032004-05

Haricot sec0998979899

Arachide9395999897100

Tournesol0537572045

B. sucre072100100100100

Bl- orge00962213

Mais0508890-100

Bersim1434726958100

Modes dirrigation: partir du dbut des annes quatre vingt, lirrigation a commenc se dvelopper dune manire continue dans la zone. En effet, au dbut, les agriculteurs locaux creusaient des puits dont les profondeurs ne dpassant pas 4 6 m. Avec le temps et avec lintroduction de nouvelles spculations, notamment par des investisseurs trangers au secteur agricole, il t observ, dans un premier temps lapprofondissement des puits et lutilisation dun matriel dirrigation plus performant et dans un deuxime temps, lapparition de forages allant jusqu 60 m de profondeur. Ce dveloppement a t lorigine de la mise en culture pour la premire fois despaces classs, autrefois, comme non utiles pour lagriculture. Actuellement, trois modes dirrigation sont pratiqus au niveau de la zone, savoir, lirrigation localise, laspersion et lirrigation gravitaire.

Irrigation localise: cest le mode qui est devenu le plus rpandu dans la zone. Il concerne, outre les cultures sous abris (bananier, fraisier), lavocatier, les agrumes, les cultures semes en lignes notamment, le poivron, lharicot sec, la pomme de terre.

Lirrigation localise qui englobe le goutte goutte, et la micro aspersion, consiste en le prlvement deau partir de la nappe par des motopompes, lamen deau, sous basse pression, en tte de parcelle par le biais de conduites, et la distribution deau au niveau de la parcelle par des goutteurs ou des micro asperseurs, voire mme des orifices simples, installs au niveau des gaines en PVC. Les dbits varient selon le matriel utilis et la profondeur, entre 10 et 30 m3 par heure.

Il est noter que, pour le dimensionnement du matriel dirrigation (puissance des motopompes, caractristiques des conduites) seules les exploitations modernes font recours aux tudes techniques pralables avant linstallation des quipements. Lnergie lectrique constitue la principale source au niveau de ces fermes pour le pompage deau dirrigation.

Par contre les exploitations dont les moyens sont limits se suffisent de lutilisation dun matriel plus ou moins adapt, voire mme usag et expriment chez les voisins. Les motopompes utilises au niveau des petites exploitations fonctionnent soit au diesel, soit au ptrole lampant, soit au gaz naturel. Cette dernire source dnergie commence se propager eu gard son cot bas par rapport celui des autres carburants (surtout que le Gaz reste subventionn par lEtat).

Le dveloppement de ce systme dirrigation a initi une dynamique en matire dapparition et dexpansion de socits de services au niveau du Menasra. Une vingtaine de socits y sont actuellement installes.

La station exprimentale, mise en place par lORMVA du Gharb pour laccompagnement des agriculteurs, la vulgarisation et le transfert de technologie, a contribu de manire notable lintroduction et au dveloppement de nouveaux systmes en matire de production et dirrigation. Il sagit, essentiellement, de lintroduction, pour la premire fois dans la zone, des cultures marachres issues de semences hybrides et conduites sous paillage plastique et en mode de fertigation, de la vigne de table de qualit sous abris, entrant prcocement en production. 9.1.6 Ecoulement des productions:

La production agricole totale actuelle de la zone de MENASRA est value prs de 800 000 tonnes. Cette zone est considre de plus en plus comme la principale zone de production de fruits et lgumes au niveau national. En effet, sa production, au titre de la campagne agricole 2004-2005, est value 580000 T, reprsentant ainsi 15 % de la production nationale en fruits et lgumes. Quant aux circuits de commercialisation, il convient de remarquer que les productions des crales, de la betterave sucre, et une partie de la production du tournesol sont vendus des prix plus ou moins indexs aux prix de rfrence fixs par lEtat. Par contre, la commercialisation des diffrentes spculations se fait selon les cas et les contextes (climat, offre- demande, moyens, loignement) : vente bord champ, apport sur un march de gros ou, pour les petits producteurs, sur un souk de la rgion. La prfrence des producteurs porte sur la vente sur pied ou bord champ, en raison des conomies de temps et de frais.. Le mode de rglement dominant est le paiement au comptant.

Les producteurs sont relativement bien informs sur les prix pratiqus sur les marchs de gros, notamment celui de Kenitra; ces prix servent ensuite de base pour fixer leurs prix de venteau bord champ.

Loffre de fruits et lgumes est commercialise, souvent, brute de cueillette et sans aucun traitement post-rcolte ni normalisation, lexception de la banane et la fraise qui sont vendues, en grande partie, sans transformation; sauf pour une minorit dexploitations qui procde respectivement au mrissement et la surglation et conditionnement de ces produits.

A noter que la commercialisation des fruits et lgumes au niveau de cette zone se caractrise parce qui suit:

Labsence de regroupement de producteurs; ce qui les empche de dfendre leurs intrts et de sorganiser au niveau de la commercialisation de leur offre.

Loffre de fruits et lgumes est commercialise, souvent, brute de cueillette et sans aucun traitement post-rcolte ni normalisation.

Labsence dintgration; beaucoup doprateurs effectuent diverses fonctions : collecte, transport, commerce de gros, voire premire transformation, comme le mrissage des bananes ou le dcorticage des arachides.

Les circuits de commercialisation ne sont pas efficaces pour les acheteurs dsireux dviter davoir recours aux courtiers.

9.1.7 Production animale

Bien que la zone du projet est rpute pour sa vocation fruits et lgumes, le secteur dlevage y reste important et connat une nette tendance lorientation vers un levage bovin destin la production de lait et de viande.

Les statistiques disponibles au niveau des CDA (Menasra et Sidi Mohamed Lahmar) encadrant les quatre Communes Rurales couvrant la zone du projet font tat de ce qui suit:

a. Situation des effectifs du cheptel

COMMUNE RURALE CDABOVINSTOTAL

BOVINSOVINSCAPRINSEQUIDES

Race pureRace croiseRace locale

MNASRA236

32507650230013200439001502100

BEN MANSOUR23008700110012100420001504300

SIDI Med LAHMER237900450015006900195002501250

BAHARA Od AYAD400470015006600170001501350

TOTAL6850255506400388001224007009000

Lanalyse des donnes statistiques disponibles par Commune Rurale et les investigations effectues auprs des personnes ressources et de quelques agriculteurs sur le terrain permettent de dgager les remarques suivantes:

La part des races bovines amliores (pure +croise) est en progression continue. La zone de MENASRA a tendance se spcialiser en matire dlevage dans la production de lait et viande bovine, grce la proximit du march de la ville, et la disponibilit des ressources hydriques pour lirrigation des cultures fourragres (2275 ha de bersim et mais fourrager). Le dveloppement rcent du mais fourrager (20 ha en 1988 860 ha en 2005) et lintroduction des techniques densilage tmoignent de ladoption par la zone dun systme dlevage bovin de plus en plus intensif ax sur la production de lait et lengraissement pour lembouche.

Le quadrillage sanitaire du cheptel est assur par les services techniques relevant de lORMVA du Gharb, qui procdent rgulirement au suivi du cheptel dans le cadre des campagnes prophylactiques.

La restriction des parcours collectifs, au profit de la mise en valeur des terres pralablement classes incultes, est de nature obliger les agriculteurs sorienter davantage vers la concentration et ladoption dun levage intensif sdentaire prsentant un risque de pollution et exigeant en ressources en eau (abreuvement, lavage, irrigation des cultures fourragres).

b. Amlioration gntique:

Compte tenu de limportance de linsmination artificielle notamment dans lamlioration des races bovines laitires, un programme quinquennal a t labor en partenariat entre les diffrents intervenants concerns (leveurs, ORMVA du Gharb, Centrale Laitire et une socit prive dencadrement) visant intensifier lencadrement technique et sanitaire des tables et mettre constamment et gratuitement la disposition des leveurs des semences issues de gniteurs de race et des insminateurs qualifis leffet de procder progressivement au dveloppement dun cheptel de race haut potentiel de production en lait et ce, lhorizon de la mise en place dun systme de traabilit et des normes de qualit susceptible de mieux valoriser la production locale.

Le nombre dinsminations artificielles ralis dans la zone du projet, durant la priode janvier novembre 2006, est de 5975. c. ProductionsLa production actuelle totale en lait de la zone du projet est value plus de 3.5 millions de litres par an. La production laitire connat une volution positive en raison des efforts consentis pour le dveloppement de la filire lait dans le cadre des conventions de partenariat liant les diffrents oprateurs.Linspection sanitaire des viandes rouges a port sur 600 tonnes, celle des viandes blanches sur 300 tonnes.La production du miel est de lordre de 8.3 tonnes/an. Ce secteur compte 29 apiculteurs dtenant plus de 2030 ruches. d. Organisation professionnelle:

Concernant lorganisation professionnelle et lhorizon de la cration de lAssociation Interprofessionnelle pour le Dveloppement de la Filire Lait dans le Gharb, la zone du projet compte cinq coopratives dlevage(trois dans la zone du CDA 236 et deux dans celle du CDA 237) et 7 centres de collecte de lait. X. INVENTAIRE ET ANALYSE DES PRELEVEMENTS DEAUX Compte tenu de la nature des activits exerces dans la rgion, la demande en eau dans la zone du projet, est sollicite notamment deux niveaux:

La demande en eau agricole

La demande en eau potable et industrielle

10.1 la demande eau agricole

La zone du projet connat actuellement un dveloppement intense de la mise en valeur agricole. Les assolements pratiqus sont trs diversifis comme il la t signal auparavant. La demande en eau a t value en se basant sur loccupation du sol pour la campagne agricole 20040 05, la demande climatique exprime par lvapotranspiration potentielle (ETP), les exigences en eau des diffrentes cultures selon leurs natures et leurs cycles vgtatifs (coefficients culturaux), et la pluviomtrie moyenne mensuelle de la rgion:

Les assolements pris en considration sont ceux de la campagne agricole 2004-05, puiss auprs des structures dencadrement et de suivi de la mise en valeur agricole de lORMVA du Gharb .les donnes synthtiques figurent dans le chapitre xxx .Les zones quipes et les zones irrigues partir du Sebou par les moyens propres des agriculteurs ne sont pas pris en considration , tant donn quelles sont desservies par des eaux rgularises.La demande climatique (vapotranspiration potentielle Eto) est calcule par la mthode de Blanney Criddle pour la station de Menasra, et ce sur la base de la formule suivante:

ETo = (0,46 * T + 8,13) * Kt * P, avec

ETo = vapotranspiration potentielle en mm,

T = temprature moyenne en degr centigrade,

Kt = coefficient climatique dpendant de la temprature moyenne (donnes par des tables prtablies)

P = dure dclairement, en % de la dure totale annuelle (donne par des tables selon des altitudes)

NB: Le tableau figurant dans la partie climat illustre mensuellement les donnes calcules pour la rgion du Menasra

Lhistogramme suivant retrace lvolution mensuelle de lETo au niveau du Menasra

Il ressort donc, que la demande climatique annuelle est de 1276 mm (3,5 mm/jour). Elle varie de 164 mm en juillet (5,3 mm/j) 58 mm en hiver Dcembre, et Janvier (1,9 mm/jour),

Les coefficients culturaux sont spcifiques chaque culture, et sont variables le long de leurs cycles. Ils sont valus exprimentalement par le rapport de lvapotranspiration relle et lvapotranspiration potentielle.

Dans le cas de cette tude, les valeurs prises pour Kc par culture sont celles prises dans ltude damnagement hydro agricole de la zone ctire de la TTI, labore par lADI GERSAR en 1995 au profit de lORMVA du Gharb.

La demande en eau agricole est value pour la zone actuellement irrigue par pompage priv partir de la nappe. La zone quipe dans le cadre de la grande hydraulique( secteursN1 et N9 dune superficie de 6500 ha) et la zone irrigue par pompage priv partir de loued Sebou (450 ha) sont exclues du calcul tant donne quelles sont desservies par des eaux rgulariss.

Les besoins en eau globaux des diffrentes cultures sont valus mensuellement sur la base de lETo et les coefficients culturaux par le biais de la formule suivante:

B.E = ( Kcij * EToi, avec,

Kcij = coefficient multiplicateur pour la culture j durant le mois i,

Etoi = vapotranspiration potentiel du mois i

Pour le calcul des besoins en eau dirrigation, il y a lieu de dduire la pluviomtrie mensuelle efficace estime 60 % de la pluviomtrie mensuelle enregistre au niveau de la station Menasra.

Le tableau suivant illustre les besoins en eau dirrigation mensuelle par groupe de cultures:

LES BESOINS EN EAU DIRRIGATION AU NIVEAU DE LA ZONE COTIERE MENASRA (Mm3)Zone desservie par la nappe

Groupe de cultureSup. (ha)SEPTOCT FEVMARAVRMAIJUINJUILAOTTOTAUXM3/ha

Crales 2 6282111 0721 6171 8121 0991 1919067 9083 009

Lgumineuses5 55503 1353 7106 3674 96818 1803 273

Fourrages2 2401 5671 2246452517691 4071 4057 2703 245

Cult. sucrires1 0272375806869182 4202 356

Olagineux12 9902 98802 0547 06414 88819 60521 25714 76082 6166 360

Marachage - Arboriculture14 18810 8946 1712 8395 01810 95112 58613 25713 32875 0455 289

TOTAUX38 62815 4497 84310 32518 34634 93639 02737 11330 398193 4375 008

%845918201916100

On constate donc que:

La demande globale en eau pour lirrigation est value environ 194 millions de m3/an, soit 5000 m3/ha de culture, et 6500 m3/ha assol ( raison dun taux demblavement estim 1,3)

Le marachage, larboriculture et les olagineux reprsentant 70 % des emblavements consomment eux seuls 82% des besoins en eau dirrigation de lensemble des cultures

Les mois de Mai Aot reprsentent les mois de la forte demande en eau dirrigation (73 % des besoins en eau dirrigation). Durant cette priode, la demande en eau pour lirrigation des trois groupes de cultures prcits reprsente 62% des besoins totaux

Les groupes de culture les plus consommatrices en eau sont les olagineux, et le marachage -arboriculture avec respectivement 6400 et 5300 m3/ha.

10.2 la demande eau potable et industrielleEau potable: La zone du projet compte 107 douars (19600 foyers) avec une moyenne de 2 3 puits usage domestique par douar, soit environ 250 puits. Par ailleurs il y a lieu de noter quen gnral les agriculteurs creusent des puits pour lalimentation domestiques et lirrigation. La zone du projet connat actuellement deux intervenants en matire dalimentation en eau potable: LONEP et la RAK

Faute de donnes relatives la RAK, les informations disponibles au niveau de lONEP font tat de lutilisation dun volume annuel de 227000 m3 pour lalimentation de 147 clients relevant du centre de Ben Mansour et ce partir dun forage.

Eau industrielle:les units agro-industrielles implantes au niveau de la zone du projet sont principalement la sucrerie SUNABEL, des units de conditionnement de la fraise (4 6), une laiterie, et une unit de transformation de la mlasse SOTRAMEG. Les informations disponibles au niveau de cette dernire unit font ressortir une utilisation moyenne annuelle de 250000 m3 deau pompe partir de la nappe par le biais de deux forages dbitant 15 m3/heure chacun.En terme de volume deau utilis annuellement, les volumes demands par lindustrie restent ngligeables, voire insignifiants, face la demande de lagriculture.XI. VIABILITE ECONOMIQUE DE LAGRICULTURE IRRIGUEE

La viabilit conomique de lagriculture irrigue dans la zone de MENASRA a t apprhende travers les critres suivants:Le cot de mobilisation (CM) du m3 deau pomp: ce cot est valu en tenant compte des frais de creusement du puit/forage, du cot dinvestissement pour le pompage deau (groupe motopompe et accessoires), du cot du matriel dirrigation (matriel fixe en tte de parcelle, et matriel mobile dirrigation).

Dans la pratique, selon la profondeur, deux types de puits sont rencontrs en gnral dans cette zone. Des puits avec une profondeur moyenne de 10 mtres et des puits/forages de prs de 40 mtres de profondeur.

Les lments de base servant pour le calcul du m3 deau, ont t dfinis et valus en liaison avec des agriculteurs, des vendeurs et rparateurs du matriel dirrigation et ce, au niveau de sidi Mohamed Lahmar et kenitra. Ces lments sont:

Le creusement du puit/forage avec un prix de 800 Dh par mtre linaire

La dure de fonctionnement du matriel dirrigation: 260 jours/an et 12 heures/jour.

La dure de vie retenue pour le puit/forage, le matriel fixe dalimentation en eau et de la pompe, est de 30 ans.

La dure damortissement du moteur est de 10 ans

La dure damortissement du matriel mobile dirrigation prise est gale 4 ans pour lirrigation localise du marachage (gaines avec des fentes ou des goutteurs), et 10 ans pour le matriel daspersion et pour le matriel mobile de lirrigation localise de larboriculture

La maintenance du matriel est value 2 et 4 % du cot dinvestissement respectivement pour les puits de 10 et 40 mtres

La consommation en carburant (diesel) est de 0,6 et 2 litres par heure, respectivement pour le puit de 10 m (puissance installe du moteur: 6 7 Chevaux-vapeur) et le puit/forage de 40 mtres (puissance installe du moteur: 16 17 chevaux-vapeur).

Le prix du carburant - lubrifiant retenu est de 8,00 Dh/litre.

Le tableau suivant synthtise les cots de mobilisation du m3 deau dirrigation pour le cas des deux profondeurs gnralement rencontres dans la zone:PROFONDEUR DES PUITS COTS (DH/m3)10 mtres40 mtres

COT POMPAGE (1)

Amortissement0,030,03

Maintenance0,030,01

Carburant0,480,53

COT MATERIEL IRRIGATION (2)

Aspersion0,080,03

Goutte goutte (marachage)0,050,04

Goutte goutte (arboriculture)0,050,02

COT TOTAL (1+2)

Aspersion0,620,60

Goutte gout