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CCAfricafrique

10 yearsans

Canadian Council on AfricaConseil Canadien pour l’Afrique

Analyse StratégiqueLe Canada en Afrique

Fannie Paiement, Conseil Canadien pour l’Afrique

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CONTENUIntroduction 3

Calcul des indicateurs 4

Pays 5

Afrique du Sud 5

Botswana 7

Ghana 9

Nigéria 11

Kenya 14

Rwanda 16

Maroc 18

Tunisie 20

Conclusion 22

Biographie 23

Annexes 23

Annexe 1: Choix de pays par regroupement régional

Annexe 2: Résultats

Annexe 3: Indicateur de gouvernance

Annexe 4: Indicateur économique

Annexe 5: Indicateur de la facilité de faire des affaries

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IntroductionPour rendre le travail du Conseil canadien pour l’Afrique plus efficace, il est important que les membres aient un aperçu plus net des motivations de l’organisation pancanadienne. L’analyse stratégique qui suit participe à cette mise au claire de l’orientation que l’organisation pourrait envisager afin d’établir une ligne directrice et des objectifs plus concrets. Cette analyse nous a amené à poser des indicateurs permettant d’illustrer d’attractivité relative des différents pays du continent africain pour le Canada et d’en faire ressortir davantage huit sur les 54. Ces choix ont été motivés par des classements obtenus suite aux calculs des différents indicateurs selon un barème établit subjectivement et selon une logique de représentativité des quatre grands axes géographiques (nord, sud, est, ouest). Les pays qui semblent montré le plus d’avantages sont l’Afrique du Sud, le Botswana, le Ghana, le Nigéria, le Kenya, le Rwanda, le Maroc et la Tunisie.

Ghana

Botswana

Kenya

Nigeria

Burundi

Afrique du Sud

Maroc

Tunisie

Situation Géographique

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Calcul des indicateursLes différentes données utilisées comme indicateurs d’attraction des pays africains proviennent des banques de données les plus récentes trouvées et d’organisations officielles, en particulier de la Banque mondiale, des Nations Unies, de l’organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et du ministère des affaires étrangères et du commerce international (MAECI).

Les différents indicateurs retenus ont été classifié selon trois axes, soit la gouvernance, l’effervescence de l’économie et la facilité de faire des affaires. La délivrance des points accordés pour chacun de ces axes s’est effectuée subjectivement alors que la base du raisonnement s’est appuyée sur l’importance des points qui sont pris en considération par les entrepreneurs lorsqu’ils veulent s’établir quelque part. Ainsi, la gouvernance recueille 22 points, l’effervescence économique 40 points et la facilité de faire des affaires 81 points.

Premièrement, pour ce qui de la gouvernance, cet indicateur a regroupé l’indice de corruption établi par la CPI (10 pts) ainsi que les indices de la Banque mondiale de stabilité politique et d’absence de violence (5 pts), d’efficacité du gouvernement (5 pts), et enfin celui de sécurité (2 pts) établi par les Nations Unies. Pour arriver à déterminer le pointage de chaque pays par rapport à l’ensemble des pays africain, chaque note donnée au pays avait comme cote comparative la valeur la plus haute enregistrée parmi les pays d’Afrique. Ainsi, le pays qui avait la plus haute note recevait tous les points, tandis que les autres étaient majorées selon la règle de trois.

Deuxièmement, l’effervescence de l’économie a regroupé sept indicateurs manifestant la puissance économique des pays, soit le PIB par habitant en 2011 (8 pts), la croissance du PIB entre 2003 et 2011 (4 pts), le flux entrant d’IDE en 2011 (8 pts), la croissance du flux entrant d’IDE entre 2007 et 2011 (4 pts), les exportations totales en 2011 (8 pts), la croissance des exportations entre 2007 et 2011 (4 pts) et la balance commerciale de 2011 (4 pts). Le pointage de ces indicateurs a été déterminé selon le même processus expliqué plus haut. C’est la valeur la plus haute enregistrée qui a servi de valeur comparative et la règle de trois à établir le pointage sur le nombre de points déterminé subjectivement.

Troisièmement, c’est l’indice de la facilité de faire des affaires qui a recueilli le plus de points puisqu’il regroupe davantage d’indices et logiquement ce sont eux qui attirent le plus d’attention auprès des entrepreneurs lorsque vient le moment de choisir un endroit où faire des affaires. Les indices recueillis dans cet axe proviennent majoritairement du rapport Doing Business de la Banque mondiale de 2012. Cet axe rassemble l’indice de facilité de faire des affaires (15 pts), la présence d’ambassade (10 pts), l’indice de facilité de partir une entreprise (10 pts), l’indice de la protection des investisseurs (10 pts), l’indice de solidité des garanties juridiques ( 5pts), l’indice de facilité à avoir du crédit (5 pts), l’indice de l’exécution des contrats (5 pts), la présence de bureaux commerciaux (3 pts), l’indice de la taxation (3 pts), la côte de crédit (3 pts), l’indice de résolution de l’insolvabilité (3 pts), le pourcentage des routes pavées (2 pts) et la langue officielle (2 pts). Le pointage pour cet axe a été déterminé d’une tout autre façon que les deux premiers. L’utilisation d’une valeur de comparaison n’étant pas possible, des intervalles de pointages ont été déterminés. En effet, comme les données par pays correspondaient à un rang mondial, des points ont été alloués selon le nombre de points accordé à l’indice et l’intervalle dans lequel le rang du pays se trouvait. Exemple, l’indice de facilité de faire des affaires recevait 15 points et donc 30 intervalles englobant 6 rangs ont été établis, le premier recevant les maximums de 15 points, le second 14,5 points et ainsi de suite.

Par la suite, il n’a fallu qu’additionner la note dans les trois axes de chacun des pays pour déterminer les économies les plus avantageuses. L’orientation plus claire qu’apportent ces indicateurs favorise une meilleure vue d’ensemble du Continent africain et posent des balises plus précises pour construire un cadre stratégique pour les prochaines missions du Conseil Canadien pour l’Afrique.

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Il est à noter que bien que les Iles Maurices, les Seychelles et les Comores aient démontré de meilleurs résultats que la plupart des pays d’Afrique de l’est, les choix se sont arrêtés sur des pays continentaux, dans une logique d’expansion envisageable lors des missions.

PaysAfrique du Sud

En bref…

Depuis la fin de l’apartheid, on peut affirmer que l’Afrique du Sud n’a pas cessé de surprendre quant à la croissance de son économie. Elle est parvenue à intégrer son économie dans les échanges mondiaux, ce qui lui a permis aujourd’hui de se qualifier parmi les BRICS. Effectivement, de par sa situation géographique et son dynamisme économique, l’Afrique du Sud est devenue une plaque tournante économique et une porte d’entrée dans la région et sur le continent pour tout investisseur étranger. Ayant une économie bien diversifiée, un important secteur privé et un secteur financier très développé et bien supervisé, l’Afrique du Sud représente la première économie du continent qui attire bon nombre d’investisseurs. Exportation et Développement Canada (EDC) réitère ces mêmes propos et soutient, en plus, que l’Afrique du Sud est un pays plutôt stable politiquement avec des institutions qui sont relativement solides et indépendantes, ce qui fait d’elle une destination de choix en matière d’investissement pour les entreprises canadiennes, alors que son marché présente de bonnes occasions d’affaires dans un vaste éventail de secteur qui correspondent aux capacités canadienne, notamment dans les secteurs des mines, de l’électricité, des infrastructure, du transport ferroviaire, de l’aéronautique, de l’agriculture et de l’industrie légère. Le Canada et l’Afrique ont des relations commerciales déjà bien établies. On calcule que les investissements directs canadiens en Afrique du Sud s’élèvent à 1438 millions CAD et que le volume des importations en provenance du Canada en Afrique du Sud s’élève à 682,86 millions CAD (EDC).

Contexte politique et gouvernance

Depuis la fin de l’apartheid, le gouvernement de l’Afrique du Sud a participé à la mise en place d’une démocratie multipartite constitutionnelle stable qui se caractérise par des élections libres et équitables. Au pouvoir depuis 1994, le Congrès national africain (ANC) a fait de l’Afrique du Sud un membre actif des principales institutions multilatérales et un acteur important du G20 et du G24, en plus d’adhérer en avril 2011 aux BRICS. Par ailleurs, l’Afrique du Sud affiche une bonne performance en matière de gouvernance, ce qui contribue à la bonne image du marché sud-africain et à une perception positive quant au risque d’y faire des affaires de la part des investisseurs étrangers. En effet, l’Afrique du Sud est caractérisée par des institutions démocratiques qui fonctionnent relativement bien, des médias indépendants et dynamiques et le respect de l’État de droit, qui sont autant de facteurs assurant la paix et la stabilité dans le pays. De plus, son système judiciaire est indépendant, alors que les normes de responsabilité et de transparence sont généralement bien respectées. Selon les évaluations de bonne gouvernance de la banque africaine de développement (BAD), l’Afrique du Sud se classe au 5e rang parmi les 53 pays d’Afrique.

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Contexte économique et commercial

La position de l’Afrique du Sud en tant que « locomotive » économique de l’Afrique et la stabilité que lui confère d’importantes sociétés d’État rendent ce pays très intéressant pour les entreprises étrangères. Malgré le recul de son économie, les perspectives économiques d’investissements sont, somme toute, très bonnes, puisque l’économie sud-africaine reste la plus développée du continent africain. Ces deux dernières années, l’Afrique du Sud a enregistré un recul économique sous l’effet de la fragilité de l’économie mondiale, de la crise dans la zone euro et de quelques facteurs internes. Suite à cette diminution de croissance, on a remarqué une perte de confiance des investisseurs récemment en l’économie sud-africaine alors que la monnaie sud-africaine perdait de sa valeur. Cependant, cette diminution de la croissance économique, due à la demande plus faible que prévue sur les marchés mondiaux, notamment de l’Europe et de l’Asie, et des grèves dans le secteur minier, semble être bien gérée par les autorités gouvernementales puisque la consommation interne continue de stimuler l’activité économique interne grâce aux effets combinés du salaire, de l’augmentation du crédit et des taux d’intérêts stables. Par ailleurs la réalisation de vastes programmes publics d’infrastructures sont autant de politiques engagées par le gouvernement sud-africain pour amoindrir la contraction temporelle de l’économie le temps que l’économie mondiale reprenne son cours ou qu’elle s’organise autour d’une autre tangente. La situation un peu glissante dans laquelle se trouve l’Afrique du Sud, aux dires des spécialistes, devrait se redresser au cours de la prochaine année, sous réserve d’une reprise de l’économie mondiale, de la résolution de la crise européenne et de la mise en place de stratégies politiques et économiques de la part du gouvernement sud-africain. En collaboration avec la BAD, l’Afrique du Sud a mis en place sa stratégie nationale de développement qui consistent, de manière générale, à une série de réformes visant, à terme, à créer 5 millions d’emplois d’ici 2020, ce qui exige un taux de croissance annuel moyen du PIB d’environ 5,5 (BAD). Cette stratégie privilégie donc les interventions économiques susceptibles d’assurer une croissance génératrice d’emploi. À cet effet, pour le gouvernement sud-africain, l’infrastructure demeure une haute priorité, l’accent étant mis sur la promotion du développement rural et des industries stratégiques émergents, en particulier les énergies modernes propres et les technologies respectueuses de l’environnement. Également, il vise la promotion de projets d’investissements catalyseurs et met l’accent sur les secteurs manufacturiers et des services, et ce, toujours dans l’optique de diminuer les tensions internes et l’augmenter l’inclusion.

Possibilités d’affaires

Les dépenses en infrastructures ont explosé en Afrique du Sud du fait qu’elle était le pays hôte de la coupe du monde en 2010. Même si cet événement est maintenant chose du passé, l’Afrique du Sud prévoit toujours investir dans l’infrastructure. Entre autre, l’augmentation des logements sociaux constitue une priorité en matière d’infrastructure, tout comme l’électricité et les transports. Les principaux projets d’infrastructures s’inscrivent dans les branches de l’énergie, les chemins de fer, l’eau, les ports et les aéroports. Concernant l’énergie, plus particulièrement l’électricité, ce secteur fait face à une demande explosive à laquelle le pays s’efforce de répondre. Par ailleurs, l’Afrique du Sud s’est engagée sur la voie des énergies vertes. L’électricité et l’énergie étant des sources de préoccupation actuelle et à développer depuis le début, le pays entend utiliser des sources d’énergie renouvelables et propres. Le pays veut s’orienter particulièrement vers l’énergie éolienne compte tenu de sa situation géographique le long de la côte sud. L’Afrique du Sud prévoit donc développer une capacité de près de 1 GW en énergie renouvelable, dont 40% provenant de l’énergie éolienne (EDC). Également, les chemins de fer représentent une part plus que significative de la valeur de l’ensemble des infrastructures, soit 43%. Quant à l’eau, le pays fait face à un grave problème de pénurie (EDC). Tous ces secteurs représentent une opportunité pour des entreprises canadiennes d’aller faire des affaires, surtout que le pays a besoin de la compétence pour réaliser ces projets de grande envergure. Au même titre que les infrastructures, le secteur manufacturier est également une priorité pour le gouvernement sud-africain qui l’a mis au centre de sa politique de développement. La croissance de ce secteur est jugée primordiale pour assurer une croissance économique à large assise et pour créer des emplois. Pour rebondir et faire du secteur manufacturier une industrie effervescente, l’Afrique du Sud entend orienter ce secteur vers la technologie et

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c’est pourquoi le gouvernement sud-africain souhaite résoudre les problèmes de pénurie de compétence et de financement qui sont les deux principales contraintes selon les entreprises sur place.

Climat des affaires et compétitivité

Les évaluations du cadre réglementaire des entreprises privées montrent que le pays demeure l’un des plus propices en Afrique. En effet, le rapport « Doing Businesse 2012 » de la Banque mondiale classe l’Afrique du Sud au 35e rang mondiale et au 2e rang en Afrique après Maurice (BAD). Pour faciliter l’entreprenariat des affaires, en 2010-2011, le pays a mis en œuvre une nouvelle loi sur les sociétés qui a largement simplifié la constitution des sociétés. Le gouvernement a également introduit un certain nombre de mesures afin d’assurer l’équité et l’efficacité du système fiscal, notamment la réduction du nombre d’impôt payés qui est passé de 12% en 2006 à 9% en 2010, ainsi que le taux d’imposition total de 37,6% en 2006 à 30,5% en 2010 (BAD). Par ailleurs, les tarifs à l’importation ont été considérablement réduits, tout comme les taxes sur le commerce et les transactions internationales (BAD).

The World Bank. South Africa Overview. En ligne. http://www.worldbank.org/en/country/southafrica/overview (page consultée le 9 avril 2013).

Exportation et Développement Canada (EDC). Afrique du Sud : Contexte commercial. En ligne. http://www.edc.ca/FR/Country-Info/Pages/South-Africa.aspx (page consultée le 9 avril 2013).

Exportation et Développement Canada (EDC). Afrique du Sud : services économiques. En ligne. http://www.edc.ca/FR/Country-Info/Documents/south-africa.pdf (page consultée le 9 avril 2013).

Banque africaine de développement (BAD). Perspectives économiques en Afrique du Sud. En ligne. http://www.afdb.org/fr/countries/southern-africa/south-africa/south-africa-economic-outlook/ (page consultée le 9 avril 2013) (page consultée le 9 avril 2013).

Banque africaine de développement (BAD). République d’Afrique du Sud : Document de stratégie pays 2013-2017. En ligne. http://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/Documents/Project-and-Operations/Afrique%20du%20Sud%20-%202013-2017%20-%20Document%20de%20strat%C3%A9gie%20pays.pdf (page consultée le 9 avril 2013).

Bostwana

En bref…

Le Botswana est un exemple de réussite en matière de développement. Petit pays enclavé de deux millions de personnes, le Botswana est passé de l’un des pays les plus pauvres d’Afrique, avec un PIB par habitant d’environ 70 $ US à son indépendance en 1966, à l’une des économies les plus dynamiques au monde en près de cinq décennies (The World Bank). Cependant, alors que le progrès économique du Botswana a considérablement accru le niveau de vie d’un grand nombre, le pays reste aux prises avec de graves problèmes de pauvreté et d’iniquité. Par ailleurs, bien que les dépenses en éducation aient été substantielles, le secteur n’a pas su créé de main-d’œuvre qualifiée. Le Botswana se retrouve donc, aujourd’hui, dans un environnement économique à la baisse sous l’effet du ralentissement des activités mondiales, avec un grand besoin de compétence s’il veut s’engager dans la diversification de son économie trop dépendante de son secteur minier, principalement de l’exportation de diamants. Accordé par EDC, le Botswana est l’une des meilleures destinations pour des investissements en Afrique du fait de son environnement politique stable et de son excellent cadre opérationnel et estime ce marché présente de très bonnes occasions d’affaires et de

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possibilités d’investissement, et ce, dans un vaste éventail de secteur correspondant aux capacités canadiennes (EDC). Bien que le secteur de l’extraction des diamants soit le plus grand, d’autres secteurs sont également importants, d’autant plus que le gouvernement botswanais s’est récemment engagé dans la diversification de son économie. Enfin, le Canada a des relations commerciales déjà bien établies avec le Botswana, alors que les dernières données recueillies par EDC ont enregistré que le volume de leurs activités atteignait 3,46 millions CAD.

Contexte politique et gouvernance

Accordé par la banque africaine de développement, l’environnement politique du Botswana est l’un des plus stables du continent africain. Son système démocratique efficient, son système judiciaire indépendant, le respect des droits, des garanties politiques, des libertés civiques et économiques ainsi que la présence d’une presse libre sont autant de facteurs constituant la société botswanaise qui contribuent à la stabilité du pays. Par ailleurs la mise en place d’une commission électorale indépendante en 1996 a largement contribué à consolider la réputation du Botswana pour la transparence de son processus électoral. Depuis son ascension au pouvoir à l’indépendance en 1966, le Parti démocratique du Botswana (BDP) a montré un engagement en faveur de politiques macroéconomiques solides qui ont participé à la croissance du pays et à la création d’un environnement politique et économique sûr. Concernant la gouvernance, le Botswana se classe au premier rang des pays d’Afrique subsaharienne. Selon un classement international effectué sur la base de perception de la corruption de « Transparency International » (2007), le Botswana est le pays le moins corrompu de l’Afrique subsaharienne. Cette performance a été confirmée par la BAD en 2008 et par un rapport indépendant de l’Institut d’analyse des politiques de développement du Botswana et s’explique par la prudence du gouvernement botswanais dans sa gestion de l’économie, l’efficacité de la planification nationale du développement, le dévouement des dirigeants, l’adéquation de l’architecture institutionnelle et l’efficience du système judiciaire (BAD). La transition rapide du Botswana d’un statut d’un pays les plus pauvres au monde à celui de pays à revenu intermédiaire étant largement imputable à son engagement en faveur de la bonne gouvernance, le gouvernement continue d’accomplir du progrès en matière de gouvernement. Ainsi, le Botswana travaille au renforcement de la gestion des finances publiques, à la décentralisation, à la privatisation et la restructuration des entreprises publiques et à l’amélioration du climat de l’investissement (BAD).

Contexte économique et commercial

On a assisté à une transition économique du Botswana des plus impressionnantes, affichant des taux de croissance d’une moyenne annuelle de 9% pendant les 4 décennies suivant l’indépendance du pays (The World Bank) et d’important excédents budgétaires, en grande partie imputable aux solides politiques macroéconomiques et à la judicieuse gestion des ressources tirés de la production de diamants. Cependant, on assiste aujourd’hui à un certain recul de l’économie botswanaise sous l’effet de la crise financière mondiale qui a conduit à la diminution de la demande et à une réduction du cours des prix du diamant, le pilier de l’économie du Botswana. Ainsi, le ralentissement de l’activité économique mondiale a divulgué au grand jour la vulnérabilité du pays aux chocs extérieurs et l’étroitesse de sa base économique. En conséquence, la croissance du PIB réel a commencé à baissé depuis 2007. Comme le Botswana avait enregistré d’importants excédents dus au niveau élevé des recettes minières et de la gestion prudente du gouvernement, le Botswana reste un marché effervescent capable amoindrir les effets de cette crise, mais le force, aujourd’hui, a emprunté une nouvelle voie de développement diversifiant son économie trop dépendante des revenus des exportations de diamants. C’est pourquoi le gouvernement du Botswana a mis en place un programme d’action national en matière de développement pour répondre à la crise et agir sur la croissance de son économie et sur l’emploi. Ce plan porte sur l’accélération de la diversification de l’économie et l’amélioration du climat de l’investissement, tandis que les principaux domaines d’interventions sont le développement des ressources humaines, l’infrastructure et les services publics, l’agriculture et l’environnement et la gouvernance (BAD).

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Il est à noter que le Botswana fait face à un goulot d’étranglement dans l’infrastructure liée à l’électricité. Cependant, selon les spécialiste de la BAD, le Botswana peu user d’une ressource qu’il possède en grande quantité sur son territoire, le charbon, et trouver une façon de devenir un important fournisseur d’électricité dans la région. En effet, l’exploitation de ses réserves permettrait, d’une part, de couvrir ses besoins et, d’autre part, accroître ses exportations contribuant à la sécurité énergétique de la région et de son économie tout en réalisant sa diversification (BAD).

Climat des affaires et compétitivité

Le climat des affaires pour le secteur privé au Botswana est généralement apprécié pour sa proximité avec l’Afrique du Sud ainsi que pour un accès à des infrastructures développées et à un éventail large des marchés de capitaux et financier. Le Rapport « Doing Business 2009 » de la Banque mondiale classe le Botswana au 38e rang sur 181 économies, contre 51e en 2007, ce qui témoigne de l’amélioration du pays, notamment concernant l’indice de protection des investisseurs (38e contre 100e) et de la facilité de démarrage d’une entreprise (80e contre 102e) (BAD). Encore quelques améliorations restent à faire puisqu’à l’égard de plusieurs indices, le Botswana se fait devancer par d’autres pays de la région comme le Mozambique, la Namibie et le Kenya. Pour améliorer son climat des affaires, le gouvernement botswanais a amorcé un processus de révision des lois et des procédures obsolètes régissant la pratique des affaires. Par ailleurs, le rapport mondial 2007 sur la compétitivité établie par le forum économique mondial a classé le Botswana au 76e rang sur 131 économies contre 44e pour l’Afrique du Sud sur la base de l’indice de compétitivité mondiale (BAD). Ainsi, dans la vision 2016, le gouvernement du Botswana vise à améliorer sa compétitivité par rapport aux autres pays à revenu intermédiaire en élimant les entraves, en facilitant l’accès au financement, en résolvant la pénurie de compétence et en améliorant la productivité (BAD).

Banque Africaine de développement (BAD). Perspectives économiques au Botswana. En ligne. http://www.afdb.org/fr/countries/southern-africa/botswana/botswana-economic-outlook/ (page consultée le 9 avril 2013).

Banque africaine de développement (BAD). Botswana : Document de stratégie-pays 2009-2013, mai 2009. En ligne. http://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/Documents/Project-and-Operations/BOTSWANA_DOCUMENT%20DE%20STRATEGIE%20-%20PAYS%202009%20%E2%80%932013.pdf (page consultée le 9 avril 2013).

Exportation et Développement Canada (EDC). Bostwana : Contexte commercial. En ligne. http://www.edc.ca/FR/Country-Info/Pages/Botswana.aspx (page consultée le 9 avril 2013).

The World Bank. Bostwana Overview. En ligne. http://www.worldbank.org/en/country/botswana/overview (page consultée le 9 avril 2013).

Ghana

En bref…

Selon EDC, le Ghana est un important partenaire commercial du Canada en Afrique subsaharienne. Le volume d’activités entre les deux pays s’élève à 197,78 millions CAD (EDC). C’est en grande partie son environnement politique stable qui a stimulé les échanges commerciaux et les investissements. Le Ghana possède de vastes ressources naturelles et la production récente de pétrole devrait aider le pays à poursuivre sa croissance économique, ce qui fait de lui un bon prospect dans le futur. Les autres secteurs importants et effervescents au Ghana sont l’agriculture et l’exploitation minière qui représentent de substantiels débouchés

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pour les entreprises canadienne, alors qu’en contrepartie, ceux-ci ont un grand besoin de développement. Effectivement, en dépit de la forte croissance économique enregistrée ces dernières années, le Ghana reste confronté à des défis de taille dans son processus de développement, notamment à la faible productivité, au déficit d’infrastructures, à l’insuffisance des capacités et à la pénurie de compétence. Le Ghana possède néanmoins des atouts sûrs qu’il peut mieux exploiter pour consolider ses réalisations économiques et accélérer la cadence de sa croissance et de la création d’emplois.

Contexte politique et gouvernance

Le Ghana est une démocratie en pleine maturation, dont la consolidation a été manifeste lors de la transition politique des récentes élections en décembre 2012 suite au décès de l’ancien Président. En effet, le Ghana jouit désormais d’une société plus ouverte avec des médias dynamiques et une culture de débats publics. Au regard de ces acquis et d’autres avancés politiques qui témoignent de la stabilisation du pays, la performance du Ghana dépasse celle de la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest et même de tout le continent sur le plan des libertés civiques, des droits politiques et de la stabilité politique. Selon l’indice de liberté de presse développé par les reporters sans frontière dans leur rapport de 2013, le Ghana est passé de la 41e position à la 30e sur 179 pays, ce qui le classe au 3e rang en Afrique (The World Bank). La bonne performance du pays est reflétée dans la plupart des évaluations de la gouvernance conduites récemment, notamment le classement effectué sur la base de l’indice Mo Ibrahim, dans le lequel le Ghana occupe le 7e rang parmi les pays les plus performants. Le Ghana a maintenu son classement au titre de la plupart des indicateurs de gouvernance, notamment la participation et les droits de l’homme, la gestion dans le secteur public et le développement humain (BAD). Cette performance reflète les effets positifs de l’amélioration du contexte du gouvernement démocratique associée à la progression de l’efficacité des institutions publiques et de la persistance de la croissance économique. Ceci est d’autant plus important qu’il a permis au Ghana d’atteindre le statut de pays à revenu moyen inférieur (EDC). C’est pourquoi le gouvernement ghanéen s’est engagé à renforcer la gouvernance. D’importantes mesures ont donc été prises pour améliorer la transparence et la responsabilité, y compris la soumission au parlement du projet de loi sur la liberté d’information et l’engagement du gouvernement à étendre l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives au secteur du pétrole et du gaz (BAD).

Contexte économique et commercial

Le Ghana figure parmi les économies les plus prometteuses de l’Afrique de l’Ouest et du continent, alors qu’il a récemment affiché une croissance plus rapide que la moyenne africaine. En effet, le Ghana est la 2e économie de l’Afrique de l’Ouest et la 12e de l’Afrique subsaharienne (BAD). Sa production économique impressionnante a été propulsée par la production pétrolière des dernières années et les exportations d’or et de cacao affichant de solide performance. La mise en production des installations pétrolières en décembre 2010 a modifié le contexte au Ghana, rendant son environnement favorable aux investissements. À cet effet, le Ghana affiche une croissance soutenue de l’investissement direct étranger qui a atteint 3 millions USD en 2012 (EDC). Même si l’économie ghanéenne est jugée comme l’une des plus dynamiques sur le continent africain, ses caractéristiques structurelles la rendent largement tributaire d’un petit nombre de produits de base, soit l’or, le cacao et le pétrole, pour leurs recettes d’exportations. Ainsi, le Ghana demeure très vulnérable aux fluctuations des cours de ces produits sur les marchés mondiaux. C’est pourquoi le gouvernement ghanéen s’est engagé en faveur de la diversification de son économie pour éviter que ces secteurs ne deviennent les uniques piliers de l’économie et pour garantir une croissance au pays. Les perspectives à moyens termes du Ghana sont, somme toute, encourageantes et les projections montrent que la situation macroéconomique demeurera positive. Cependant, le Ghana n’est pas exempt de défis et le pays fait face à des difficultés opérationnelles communes aux pays en développement, notamment à des lacunes au niveau des infrastructures, particulièrement dans les secteurs de l’électricité et des transports, et à de faibles capacités et des pénuries de compétences dans les principaux secteurs de croissance et de création d’emplois (BAD). Mais le Ghana recèle de potentialités dont il

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doit user pour solutionner ces faiblesses. En effet, le Ghana détient un potentiel agricole avec ces ressources forestières, le cacao et les différentes cultures de céréales. Son défi, ici, est d’accroître la productivité, notamment en participant à la transformation des produits agricole sur place, ce qui engrangerait d’importants gains économiques. Le Ghana regorge, également, de ressources minières qu’il lui faut exploiter. Il exporte déjà l’or, mais son sol est riche d’autre minerais et métaux, tels que du manganèse, de la bauxite, du calcaire, de la silice et des diamants. Enfin, le Ghana détient du pétrole et du gaz dont les recettes sont d’un grand atout au développement d’industrie en aval. Par ailleurs, le Ghana doit user la confiance en progression dont elle jouit parmi les acteurs nationaux et internationaux, ce qui fait du pays l’une des destinations les plus attrayantes pour les investissements directs étranger. En effet, selon l’enquête du Panel sur les Affaires en Afrique, le Ghana occupe le 4e rang en Afrique pour l’investissement par les investisseurs internationaux. De plus, il était le 7e bénéficiaire des IDE en Afrique et le 3e en Afrique subsaharienne selon le rapport sur l’investissement dans le monde 2011 de la CNUCED, le pétrole et l’exploitation minière étant, sans aucun doute, les facteurs déterminant de cette confiance. (BAD)

Climat des affaires et compétitivité

Le secteur privé du Ghana est dominé par les entreprises du secteur informel. Le secteur privé est également le principal pourvoyeur d’emploi et le principal exportateur. C’est pourquoi le gouvernement s’est activement employé à améliorer le climat des affaires dans le pays qui a figuré à 2 reprises parmi les 10 pays ayant entrepris le plus de réformes à l’échelle mondiales selon le rapport « Doing Business » de la Banque mondiale (BAD). En dépit des avancés, un certain nombre de problèmes continuent d’entraver le développement du secteur privé ghanéen, notamment les insuffisances de l’infrastructure, les structures pesantes de l’administration publique et le régime foncier, le sous-développement des systèmes financiers, l’insuffisance du capital humain et l’accès limité aux technologies. Autant de secteur dans lesquels le Canada peut apporter son expertise. Ainsi, afin de renforcer davantage la confiance à l’égard du climat des affaires, le gouvernement du Ghana est en train d’élaborer un cadre réglementaire pour les partenariats public-privé qui devrait avoir un effet positif sur la compétitivité du pays (BAD).

The World Bank. Ghana Overview. En ligne. http://www.worldbank.org/en/country/ghana/overview (page consultée le 9 avril 2013).

Exportation et Développement Canada (EDC). Ghana : Contexte commercial. En ligne. http://www.edc.ca/FR/Country-Info/Pages/Ghana.aspx (page consultée le 9 avril 2013).

Exportation et Développement Canada (EDC). Ghana : Service économiques. Janvier 2013. En ligne. http://www.edc.ca/FR/Country-Info/Documents/Ghana.pdf (page consultée le 9 avril 2013).

Banque africaine de développement (BAD). République du Ghana : Document de stratégie pays 2012-2016, avril 2012. En ligne. http://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/Documents/Project-and-Operations/GHANA%20CSP%20DRAFT%20FOR%20COMMENTS.pdf (page consultée le 9 avril 2013).

Banque africaine de développement (BAD). Perspectives économiques au Ghana. En ligne. http://www.afdb.org/fr/countries/west-africa/ghana/ghana-economic-outlook/ (page consultée le 9 avril 2013).

Nigéria

En bref…

Avec une population de 158 millions d’habitants, le Nigéria est le plus grand pays d’Afrique qui renferme 47% de toute la population de l’Afrique de l’Ouest (EDC). C’est également le plus gros exportateur de pétrole en Afrique avec la plus large réserve de gaz naturel du continent. Avec ses impressionnantes réserves en main d’œuvre et en ressources naturelles, le Nigéria est au point de construire une économie prospère, capable de surpasser son sous-développement. Récemment, le gouvernement nigérien a affiché son ambition de figurer parmi les 20 économies les plus performantes au monde d’ici 2020 (BAD). Si le Nigéria dispose d’atouts pour réaliser cette ambition, notamment d’abondantes ressources, nombreux sont les problèmes et insuffisances

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qui entravent son développement. En effet, malgré la forte croissance économique que le Nigéria a enregistrée ces dernières années, le pays reste confronté à d’énormes défis de développement, dont la mauvaise gestion des ressources pétrolière, un déficit d’infrastructure, une capacité limitée à formuler et à mettre en œuvre des politiques, un taux élevé de chômage et de pauvreté et un caractère non inclusif de la croissance. Néanmoins, le Nigéria regorge de potentiel et de débouchés qui, s’ils sont exploités de manière efficiente et efficace, accéléreront le rythme de croissance économique et participeront à la création d’emplois.

Le Canada et le Nigéria ont des relations commerciales bien établies et en croissance. Le volume de l’ensemble de leurs activités s’élève à 25,97 millions CAD, ce qui fait du Nigéria un grand partenaire commerce du Canada en Afrique subsaharienne (EDC). Somme toute, EDC estime que le marché nigérien présente des bonnes occasions d’affaires et possibilités d’investissements pour les entreprises canadiennes, et ce, dans un vaste éventail de secteurs correspondant à leurs capacités, notamment les secteurs de la construction et infrastructures, de l’électricité, du pétrole et gaz naturel, des services de transport et des télécommunications.

Contexte politique et gouvernance

La culture démocratique du Nigéria en est encore à ses balbutiements, mais les élections de 2011 ont marqué une avancée majeure. En effet, ces élections, qui marquaient la 4e passation des pouvoirs de gouvernance démocratique depuis la transition politique qui s’est effectuée en 1999, bien que n’ayant pas été tout à fait considérées comme libres et justes, ont été saluées comme étant les plus démocratiques à ce jour. Il reste que la polarisation ethnique et religieuse de l’électorat représente le défi majeur pour une gouvernance démocratique optimale, puisque la fragmentation du pays, refermant près de 200 groupes ethniques parlant plus de 500 dialectes différents et se divisant entre chrétiens et islamistes (The World Bank), est un facteur d’instabilité et d’insurrection à travers le pays, particulièrement dans la région pétrolifère. Le Nigéria a besoin d’une solution durable pour résoudre les problèmes qui sont sous-jacents, comme le chômage, la pauvreté et le sous-développement. C’est ce que le programme de transformation du gouvernement semble vouloir mettre de l’avant alors que 20% du budget 2012 du gouvernement nigérien a été alloué à l’endiguement ce des violences (BAD). Concernant la gouvernance, la Fondation Mo Ibrahim a classé le Nigéria au 43e sur 52 pays africains en 2011, ce qui marque une détérioration de la performance du pays par rapport à 2010 (BAD). À cet effet, des institutions démocratiques telles que le Parlement, qui sont cruciales pour assurer un système de gouvernance viable et efficace, doivent être réformées. Notamment, le système judiciaire mérite d’être consolidé pour garantir une administration impartiale de la justice, tandis que le fonctionnement de la législature doit être amélioré afin qu’elle cesse de service les intérêts particuliers (BAD). Malgré les problèmes de gouvernance qui minent le climat politique, à moyens termes, la politique du Nigéria devrait rester favorable aux affaires, malgré la corruption problématique.

Contexte économique et commercial

Le Nigéria est la 1ère économie de l’Afrique de l’Ouest et la 2e de l’Afrique subsaharienne. De 1990 à 2008, le FMI fait état d’une croissance de 40% du PIB total du Nigéria qui place le pays juste après l’Afrique du Sud et le classe au 30e rang mondial. (BAD) L’économie nigériane est essentiellement axée sur les produits primaires, tels que l’agriculture et l’exploitation pétrolière. À cet égard, en 2011 le secteur des hydrocarbures constituait, à lui seul, 79% des recettes du gouvernement fédéral et 71% des recettes d’exportations totales, tandis que l’agriculture représentait 40% du PIB du pays et employait environ 70% de la population active (BAD). On

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remarque que, malgré la domination du secteur pétrolier, l’agriculture joue un rôle non négligeable dans l’économie nigériane, puisque c’est le secteur qui apporte la plus grosse contribution au PIB. La croissance durable de l’agriculture constitue donc le principal moteur d’une croissance inclusive capable de réduire la pauvreté et d’assurer la sécurité alimentaire du pays. Par ailleurs, le dynamiste économique qu’a connu le Nigéria au cours des 10 dernières années, avec des taux parmi les plus élevés en Afrique subsaharienne, approximant une moyenne annuel de 7,5%, a principalement été tiré du secteur non pétrolier, soit grâce aux secteurs des télécommunications, du bâtiment et des travaux publics, de la vente de gros et de détail, d’hôtellerie et de restauration, des industries manufacturières et, bien sûr, de l’agriculture, et ce, malgré des performances de productivité plutôt médiocres à cause de l’état des infrastructures complètement désuètes (BAD). En effet, le délabrement des infrastructures du pays, en particulier l’électricité, les routes et les chemins de fer, empêche le Nigéria de pousser sa productivité à son plein potentiel. Comme la réalisation de son ambitieuse Vision 20/2020 requiert que la croissance économique du Nigéria passe à 13,8% par an et une réorientation de son économie basée sur les matières premières vers une économie d’industries, de fabrication et de services, le développement des infrastructures au Nigéria est essentiel et est devenu la priorité du gouvernement (BAD). Il entend donc instaurer un environnement propice à la participation du secteur privé au développement de l’infrastructure pour développer la croissance du pays en créant un cadre attrayant pour les investisseurs étrangers et locaux. Malgré la corruption omniprésente, une mauvaise gestion des ressources pétrolières et une absence de transparence, une mauvaise gestion des finances publiques, une piètre inclusion dans la redistribution de la richesse et des déficiences majeures dans l’infrastructure, le Nigéria détient des potentialités pour devenir un des principaux acteurs de l’économie mondiale. En effet, le pays est considéré comme un pays à revenu intermédiaire, une économie mixte et un marché émergent dans lequel les secteurs de la finance, des services, des télécommunications et du divertissement sont en essor (BAD). Aujourd’hui, le Nigéria accueille 2,8 milliards $ EU d’investissements directs étrangers, soit 20% des IDE enregistrés en Afrique en 2011 (BAD). Par ailleurs, la place importante dont il jouit au sein de l’Afrique de l’Ouest, notamment dans la CEDEAO, en tant qu’acteur économique puissant et effervescent (l’économie nigériane représente 55% du PIB de la région (BAD)) est un atout pour tout investisseur désirant s’établir en Afrique.

Climat des affaires et compétitivité

Sur le plan de la compétitivité, le Nigéria est en recul depuis 2008 et se classe loin derrière la plupart de ses pairs de la région (BAD). Parmi les principales contraintes, on note l’état déplorable des infrastructures, en particulier l’approvisionnement en électricité, les transports et les ports; un environnement peu propice aux affaires; un accès restreint au crédit et une gouvernance économique inefficace. Le climat des affaires s’est très peu améliorer au cours des dernières années, et ce, alors même que le gouvernement reconnaît l’importance du secteur privé comme principal pourvoyeur d’emplois et principale source de recettes d’exportation. La politique officielle a prévu des mesures incitatives pour attirer le capital étranger. Le gouvernement nigérien a notamment affirmé qu’il entendait s’attaquer fermement à la réforme du secteur pétrolier en vue d’attirer l’investissement en améliorant les structures de responsabilisation et de règlementation (BAD). Toutefois, le Nigéria demeure un environnement difficile en raison du haut niveau de corruption, d’une mauvaise gestion économique, de la faiblesse de ses institutions et de ses infrastructures. D’après le rapport « Doing Business 2013 » de la Banque mondiale, le Nigéria occupe la 131e place sur 185 pays, contre 133e sur 183 pays en 2012. Cette légère amélioration est attribuable au progrès accompli en matière de facilitation de l’accès au crédit. (BAD)

Exportation et développement Canada (EDC). Nigéria : Contexte commercial. En ligne. http://www.edc.ca/FR/Country-Info/Pages/Nigeria.aspx (page consultée le 9 avril 2013).

Exportation et Développement Canada (EDC). Nigéria : Services économiques. En ligne. http://www.edc.ca/FR/Country-Info/Documents/Nigeria.pdf (page consultée le 9 avril 2013).

Banque africaine de développement (BAD). Perspectives économiques au Nigéria. En ligne. http://www.afdb.org/fr/countries/west-africa/nigeria/nigeria-economic-outlook/ (page consultée le 9 avril 2012).

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Banque africaine de développement (BAD). République fédérale du Nigéria : Document de stratégie pays 2013-2017. En ligne. http://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/Documents/Project-and-Operations/2013-2017%20-%20Nigeria%20-%20Document%20de%20strat%C3%A9gie%20pays.pdf (page consultée le 12 avril 2013).

The World Bank. Nigeria overview. En ligne. http://www.worldbank.org/en/country/nigeria/overview (page consultée le 9 avril 2013).

Kenya

En bref…

Le Kenya représente la plus grande économie de l’Afrique de l’est et est considéré comme une plaque tournante du commerce régional. Sa force provient de la diversification de son économie qui rend le pays moins vulnérable aux fluctuations des cours des produits de base. Les échanges commerciaux étant très importants pour son économie, les secteurs les plus florissants au Kenya sont l’agriculture, le tourisme, la fabrication et les services. Après avoir navigué au travers de nombreuses crises en 2011, alors que l’inflation a atteint un taux de 15% et que la monnaie kényane a fortement dépréciée, l’inflation a, aujourd’hui, grandement diminuée tandis que le taux de change s’est stabilisé (The world Bank). Ainsi, l’économie du Kenya continue de se stabiliser graduellement, mais reste vulnérable aux différents chocs internes et externes. Par ailleurs, la situation politique du Kenya a subi, ces dernières années, les effets des tensions sociales. Toutefois, les perspectives à moyen terme se sont bien améliorées grâce à l’adoption d’une nouvelle constitution en 2010. À ce jour, le Canada et le Kenya ont des relations modérées dans les domaines du commerce extérieur et des investissements. Les importations provenant du Canada s’élevaient à 83,30 millions CAD, tandis que le volume total de leurs activités n’atteint que 9,80 millions CAD (EDC). Le Canada peut accroître ses chiffres en investissement notamment dans l’agriculture, la construction et l’infrastructure, l’électricité, la technologie et appareils médicaux et les télécommunications, qui sont les secteurs effervescents au Kenya (EDC).

Contexte politique et gouvernance

Depuis son indépendance en 1963, le Kenya est resté relativement stable en dépit des multiples troubles politiques et économiques qui ont secoué la région est africaine (EDC). Sous les pressions répétées, le parti qui a mené à l’indépendance a dû instituer le pluralisme politique et la démocratie au début des années 1990. Cette évolution a, sans contredit, renforcé l’efficacité et l’action gouvernementales ainsi qu’élargi l’espace politique pour les médias et la société civile. Toutefois, le Kenya a été marqué par de violentes contestations suite aux résultats des élections de 2007 qui ont conduit le pays au bord d’une guerre civile. Heureusement, la médiation internationale a abouti à la formation d’un gouvernement de coalition au début 2008, résolvant la crise (The World Bank). L’adoption récente de la nouvelle constitution en 2010 a donné plus de pouvoir et de responsabilités aux différentes provinces par un programme de décentralisation décrit comme le plus ambitieux au monde et promettant aux Kenyans un modèle de développement plus équitable et créant des opportunités pour de nouveaux centres de croissance. Cette nouvelle constitution vient pallier aux problèmes de réformes constitutionnelles et de gouvernance qui mettaient le Kenya à la traîne par rapport à la moyenne de l’Afrique subsaharienne (BAD). Par ailleurs, le gouvernant kenyan a mis en chantier un ensemble de textes législatifs touchant la déontologie des agents du secteur, la lutte contre la corruption et les crimes économiques, la gestion des finances publiques, les marchés publics, la conduite des membres du gouvernement et des réformes du système judiciaire et des forces de la polices (BAD). Un récent rapport du FMI sur l’observation

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des normes et des codes a noté une amélioration de la présentation des données budgétaires manifestant davantage de transparence et une meilleure prise en compte des pauvres (BAD). Ainsi, le contexte politique actuel du Kenya présente un climat plutôt positif pour les années à venir.

Contexte économique et commercial

Le Kenya possède l’une des économies les plus dynamiques et les plus solides de la région et en Afrique subsaharienne. En dépit des chocs externes et du manque d’efficacité du secteur public, le pays a enregistré une croissance économique ininterrompue durant les années 2000, croissance alimentée, notamment, par une capacité du secteur privé à innover dans des secteurs effervescents tels l’horticulture et les TIC (EDC). Cependant, le Kenya a quelque peu perdu sa position de destinataire privilégié des investissements directs étrangers en Afrique de l’Est, en grande partie, à cause du rythme lent de ses réformes structurelles et réglementaires, au profit de la Tanzanie et de l’Ouganda. En termes sectoriels, l’économie kenyane est la plus diversifiée de tous les autres pays de la région et essentiellement poussée par l’agriculture (27,1%), le commerce, hôtellerie et restaurants (14,5%), l’industrie manufacturière (11,5%), les transports et les télécommunications (11%) et les services publics (4,6%) (BAD). Toutefois, ces dernières années ont manifesté la fragilité et la vulnérabilité de l’économie kenyane aux chocs internes et externes. En effet, le pays, à cause de la décision de la Banque centrale du Kenya d’abaisser son taux des prises en pensions en décembre 2010 dans l’espoir de relancer l’activité de prêt et de stimuler la croissance. Cependant, l’augmentation de la demande de consommation à propulsé les prix à la hausse et pesé sur le shilling kenyan, la demande d’importation ayant progressé de manière significative (EDC). Certaines analyses de la Banque centrale du Kenya montrent que la croissance reprendra son cours, notamment grâce à la reprise de l’agriculture et la stabilisation des prix des carburants. Un autre rapport de la Banque centrale attire l’attention sur le potentiel du Kenya pour maintenir la stabilité et évité les pressions sur son économie si le pays augmente ses exportations de biens et de services et si le pays arrive à gérer ses défis de déficits alimentaires et énergétiques qui sont cruciaux pour son la transformation agricole et industrielle. (BAD)

Climat des affaires et compétitivité

Le Kenya se classe au 72e rang sur 178 pays selon l’indice de la facilité de faire des affaires de la Banque mondiale en 2008 et occupe la 10e place parmi les pays qui ont entrepris les plus importantes réformes de leur environnement de l’entreprise (BAD). Dans les deux cas, le Kenya a plusieurs longueurs d’avance sur les autres pays de l’Afrique subsaharienne. En 2007, le gouvernement kenyan a lancé sa stratégie de développement du secteur privé visant à améliorer l’environnement de l’entreprise. Celle-ci se veut un plan d’action centré sur le renforcement de l’infrastructure, la lutte contre la criminalité et l’insécurité, la mise en œuvre de mesures destinées à combattre la corruption et l’élimination des obstacles règlementaires et d’administration à la facilité de faire des affaires (BAD). Ainsi, le Forum économique mondial a classé le Kenya au 10e rang sur 29 pays africain selon un critère de compétitivité globale (BAD). Ceci s’explique en grande partie par la transformation de l’économie kényane, fortement dépendante des prix des produits de base et des cycles mondiaux, en une économie axée sur l’innovation avec une main d’œuvre qualifiée et un secteur financier de plus en plus novateur. En outre, le Kenya joue un rôle prépondérant dans l’économie de la région qu’il ne faut pas sous-estimer en raison de sa position stratégique sur la côte orientale. Nairobi est le choix de nombre d’investisseurs et de banques multinationales, puisque l’importance régionale du Kenya est renforcée par la taille de son économie, basée sur l’entreprise privée, sur des dispositifs institutionnels stables et une structure économique diversifiée.

Banque africaine de développement (BAD). Informations clés. En ligne. http://www.afdb.org/fr/countries/east-africa/kenya/ (page consultée le 9 avril 2013).Banque africaine de développement(BAD). Perspectives économiques au Kenya. En ligne. http://www.afdb.org/fr/countries/east-africa/kenya/kenya-economic-outlook/ (page consultée le 9 avril 2013).

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Banque africaine de développement (BAD). Kenya : Document de stratégie pays 2008-2012. En ligne. http://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/Documents/Project-and-Operations/Kenya_fr.pdf (page consultée le 9 avril 2013).Exportation et Développement Canada (EDC). Kenya : Coup d’œil sur le pays. En ligne. http://www.edc.ca/FR/Country-Info/Pages/Kenya.aspx (page consultée le 9 avril 2013).The World Bank. Kenya Overview. En ligne. http://www.worldbank.org/en/country/kenya/overview (page consultée le 9 avril 2013).

Rwanda

En bref…

Le Rwanda jouit d’une stabilité politique relativement bonne en plus d’une croissance économique plutôt forte ces dernières années mue par l’agriculture, les services et ses échanges commerciaux (EDC). L’objectif primordial de la Vision 2020 du Rwanda est de transformer le pays en une économie intermédiaire en améliorant sa compétitivité, tout en assurant son unité, son développement et une croissance qui profite à tous (BAD). D’importantes avancées ont été accomplies au cours des dernières décennies, en particulier l’amélioration de la paix et de la sécurité, la conception et la mise en œuvre de politiques prudentes et l’amélioration de l’environnement des affaires et de la compétitivité du pays. Toutefois, des obstacles majeurs demeurent et continuent d’empêcher le Rwanda d’attirer un volume d’investissements privés qui soit à la mesure de ses progrès exemplaires en matière de mise en œuvre de réformes. En effet, le Rwanda a amélioré son classement pour la facilité de faire des affaires, passant de la 150e place en 2008 à la 58e sur 183 pays en 2010 (BAD). Mais le coût lié à la pratique des affaires demeure élevé, en raison des coûts de transport et d’énergie et d’une connectivité nationale et régionale qui laisse à désirer. En conséquence, le secteur privé reste embryonnaire et ne joue pas encore son rôle prévu de moteur de croissance. Aujourd’hui, le Canada a très peu de relations commerciales avec le Rwanda et sa présence sur le marché rwandais est très limitée, comme l’illustre leur volume d’activités évalué à 0,98 millions CAD et la valeur des importations canadiennes estimée à 1,80 millions CAD (EDC). Les secteurs clés de l’économie rwandaise et dans lesquels le Canada pourrait s’illustrer sont notamment l’agriculture, la construction et les infrastructures.

Contexte politique et gouvernance

Le Rwanda a réalisé d’énormes progrès sur le plan politique depuis le génocide et la guerre civile de 1994. Soucieux d’accroître la participation et l’autonomisation des citoyens, la transparence et la responsabilité ainsi que la paix et la sécurité, le gouvernement rwandais a mis en œuvre de vastes réformes. Des institutions ont été créées et renforcées afin de favoriser une plus grande participation citoyenne à la gouvernance (BAD). Des conclusions satisfaisantes des procédures judiciaires et des audiences des tribunaux sont un signe de progrès sur la voix de la paix, de la sécurité et de la réconciliation nationale. En effet, cette démarche de promotion d’une politique et d’une gouvernance inclusive et transparente semble porter ses fruits puisque le pays est, aujourd’hui, l’un des plus stables du continent (The World Bank). À cet effet, le Rwanda a obtenu une note supérieure à la moyenne des pays d’Afrique subsaharienne en ce qui concerne les droits politiques et la stabilité politique. Toutefois, des améliorations demeurent possibles, surtout au niveau des libertés civiles (BAD). Les indicateurs de gouvernance dans le monde montrent que des progrès importants ont été accomplis dans des domaines comme l’efficacité des pouvoir publics, l’État de droit, la qualité de la réglementation et la lutte contre la corruption au Rwanda. Le pays s’est classé au 66e rang sur 178 pays, selon Transparency International, en 2010, en ce qui concerne la corruption, soit une forte amélioration par rapport à 2009 (89e

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sur 180) (BAD). L’évaluation des politiques et des institutions des pays de la Banque mondiale a, quant à elle, montré une amélioration de la note globale. Par ailleurs, l’édition 2010 de l’examen des dépenses publiques et évaluation de responsabilité financière a fait état de l’amélioration de plusieurs indicateurs depuis 2008.

Contexte économique et commercial

Au cours des dernières années le Rwanda a atteint des performances de croissance remarquablement élevées alors que le taux de croissance du PIB réel est monté à 7,2% en 2010 et à 8,6% en 2011 (The World Bank). Cette solide croissance économique, propulsée par de bonnes récoltes, l’augmentation des recettes d’exportation, essentiellement due à l’envolée des cours des produits de base et par une forte demande, par l’expansion des dépenses publiques et par la reprise du tourisme, a, toutefois, ralenti dernièrement. En effet, la croissance du PIB réel a déjà commencé à se tasser en raison de l’assainissement budgétaire annoncé, crevant la demandant globale, et de la crise économique mondiale. Déjà à la fin 2011, on a pu voir une hausse de l’inflation à cause de l’augmentation des prix alimentaires mondiaux et la flambée pétrolière. Pour contenir ces pressions inflationnistes, la Banque nationale du Rwanda a commencé à relever ses taux directeurs. Mais, c’est seulement en février 2012 que l’inflation a commencé à se replier. Même si les perspectives économiques du Rwanda sont plutôt bonnes, le pays est confronté à une augmentation des risques à moyen terme si l’économie mondiale ne montre pas de reprise. Il faut savoir que l’économie rwandaise est très tributaire de l’aide financière de ses partenaires pour son développement puisqu’environ 40% de son budget est financé par l’aide extérieure, ce qui représente à peu près 11% du PIB de 2011 (The World Bank). Ainsi, avec une crise économique mondiale et plus criante dans la zone euro, le Rwanda s’attend à voir son financement diminuer. Somme toute, le gouvernement rwandais démontre un grand optimiste. Les objectifs de développement du Rwanda, annoncé dans sa vision 2020, ambitionnent de transformer son économie à faible revenu fondée sur l’activité agricole en une économie de services basée sur le savoir (The World Bank). Il prévoit une croissance de 8% par an et s’engage pour y arriver, à approfondir les réformes, notamment pour le climat des affaires, à investir dans les grandes infrastructures, à accroître le niveau de productivité agricole et d’investir dans le renforcement des compétences nécessaires à la modernisation de l’économie (The World Bank). Le gouvernement reconnaît également le rôle essentiel du secteur privé dans l’accélération de la croissance et la réduction de la pauvreté. C’est ce qui explique son engagement dans des réformes en vue d’améliorer le climat des affaires et de réduire le coût de l’activité économique. (The World Bank)

Climat des affaires et compétitivité

Le Rwanda a amélioré de 10 places son classement global dans l’enquête sur la compétitivité mondiale de 2011, occupant le 70e rang sur 142 pays et le 3e rang en Afrique subsaharienne (BAD). Des institutions solides qui fonctionnent convenablement, des marchés du travail efficaces et des niveaux de corruption faibles ont été ciblés comme les principaux facteurs de l’amélioration de ce classement. Le coût lié à la pratique des affaires, en particulier les frais élevés de transport et d’énergie, reste un des principaux obstacles empêchant d’améliorer davantage la compétitivité et le développement du secteur privé rwandais. L’environnement des affaires du Rwanda a connu des améliorations manifestes, ce qui lui a valu d’être salué comme l’un des 5 meilleurs réformateurs d’Afrique subsaharienne (BAD). En effet, le Rwanda se classe désormais au 58e rang sur 183 pays selon le rapport Doing Business, alors qu’il occupait la 150e place en 2008 (BAD). Le développement du secteur privé est l’un des principaux piliers de la Vision 2020 du Rwanda pour accéder au statut de pays à revenu intermédiaire. On estime que plus de 90% de la population active rwandaise est employée dans le secteur privé, cependant 88% des PME sont toujours informelles et ne contribuent pas aux recettes gouvernementales (BAD). Ainsi, au total, les améliorations apportées au climat de l’investissement n’ont pas encore conduit concrètement au développement du secteur privé, comme il était prévu. Les investissements directs étrangers représentent pas plus de 0,5% du PIB en 2010, ce qui est inférieur à la moyenne de l’Afrique subsaharienne (2,5%) (BAD). La mauvaise qualité des infrastructures et les problèmes liés à l’électricité constituent des obstacles majeurs à l’amélioration de la compétitivité (The World Bank).

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Banque africaine de développement (BAD). Informations clés. En ligne. http://www.afdb.org/fr/countries/east-africa/rwanda/ (page consultée le 9 avril 2013).Banque africaine de développement (BAD). Rwanda : Document de stratégie pays 2012-2016 du groupe de la banque. En ligne. http://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/Documents/Project-and-Operations/Rwanda%20-%20DSP%202012-2016.pdf (page consultée le 9 avril 2013).Banque africaine de développement (BAD). Perspectives économique au Rwanda. En ligne. http://www.afdb.org/fr/countries/east-africa/rwanda/rwanda-economic-outlook/ (page consultée le 9 avril 2013).The World Bank. Rwanda: Vue d’ensemble. En ligne. http://www.banquemondiale.org/fr/country/rwanda/overview (page consultée le 9 avril 2013).Exportation et Développement Canada (EDC). Rwanda : contexte commercial. En ligne. http://www.edc.ca/FR/Country-Info/Pages/Rwanda.aspx (page consultée le 9 avril 2013).

Maroc

En bref…

Le Maroc a réalisé de bonnes performances économiques au cours de ces dernières années, reflétant une gestion macroéconomique avisée, soutenue par des réformes structurelles et sectorielles axées sur le renforcement de la diversification de l’économie. Afin de consolider ces acquis et d’assoir les conditions d’une croissance soutenue, le gouvernement s’est engagé dans une politique renforçant le cadre institutionnel en promouvant la gouvernance et la mise à niveau des infrastructures. (BAD) Cette nouvelle orientation, pour être efficace, doit nécessairement reposer sur un système privé dynamique, qui est le principal élément de la diversification de l’économie. Toutefois, le Maroc est aujourd’hui confronté au défi de renforcer les bases d’une croissance inclusive et durable qui soit apte à améliorer la compétitivité de l’économie et à réduire la pauvreté (BAD). Le Canada a des relations commerciales bien établies avec le Maroc, même qu’un accord de libre-échange est en cours de négociation entre les deux pays présentement. En effet, le volume de leurs activités s’élève à 237,08 millions de CAD et les importations canadiennes au Maroc ont une valeur de 299,79 millions de CAD (EDC). Accordé par EDC, la présence et les activités canadiennes sur le marché marocain se renforcent et il existe des débouchés dans les secteurs privé et public alors que le Maroc se présente comme un marché de choix pour le Canada puisque l’environnement commercial compte parmi les plus développés sur le continent africain, tandis que l’environnement politique est stable (EDC). Par ailleurs, le Maroc est considéré comme la porte d’entrée vers l’Afrique subsaharienne grâce à son contexte commercial développé et à ses investissement en Afrique subsaharienne. Autre facteur important, le secteur bancaire est bien établi dans le pays et, également, une agence marocaine de développement des investissements a été créée pour aider les entreprises étrangères à investir au Maroc et celle-ci a une représentation nord-américaine à New York.

Contexte politique et gouvernance

Le Maroc jouit d’une bonne stabilité au plan politique, résultant des progrès en matière de renforcement de la démocratie enregistrée au cours des dernières années. Toutefois, la vague de démocratisation qui a balayé la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord en 2011, n’a pas épargné le Maroc. Même si le Maroc présentait le même type de conditions qui ont été à l’origine du Printemps arabe, les événements sont restés relativement pacifiques du fait des acquis politiques du Maroc et du processus de réformes déjà engagé par les autorités qui ont permit d’amoindrir ces mouvements de revendications socio-politiques. Depuis

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l’accession au trône de Mohamed VI en 1999, les gouvernements qui se sont succédés ont travaillé à une transformation politique, économique et social, mais sans pour autant venir à bout de la corruption endémique, de la pauvreté généralisée et d’une situation qui fait du Maroc le champion du monde arabe pour les écarts entre les riches et les pauvres. Des manifestations ont donc été organisées dans le pays au courant de 2011 appelant au changement. Le roi du Maroc a alors proposé une série de réformes politiques qui ont mené à l’adoption du référendum constitutionnel le 1er juillet 2011. La nouvelle Constitution a établit un système de gouvernance démocratique et fortement décentralisée, a introduit un appareil judiciaire indépendant et a posé les jalons d’un nouveau contrat social autour des lois garantissant l’engagement des citoyens et l’accès aux informations (The World Bank). Le roi conserve l’autorité absolue, notamment sur l’armée et son droit de veto sur de nouveaux textes de loi et la nomination des ministres, mais pour la première fois, la Constitution stipule que le chef du gouvernement sera issu du parti ayant obtenu la majorité des suffrages aux élections législatives. Ainsi, le roi reste populaire au Maroc en tant que garant de la stabilité politique et la cohésion sociale, mais la récente élection d’un parti islamiste d’opposition est un signe de l’aspiration généralisée au changement de la part de la société marocaine. (The World Bank)

Contexte économique et commercial

Le Maroc continue à afficher des résultats encourageant, alors que, sur la période 2004-2011, le pays a enregistré un croissance moyenne de 4,9%, ce qui représente presque de deux fois le taux moyen des années 1900, et ce, malgré un environnement international peu favorable (BAD). Ces performances sont attribuables à de saines options macroéconomiques, d’une diversification progressive de la base productive de l’économie nationale et d’une croissance soutenue dans les secteurs non agricoles (BAD). Par ailleurs, la croissance soutenue devrait se maintenir, l’économie marocaine étant appuyée sur un modèle d’ouverture économique et de libéralisation efficient, sur l’essor du secteur agricole et sur le dynamisme de la demande intérieure, qui vient contrebalancer le recul des exportations en raison de la crise mondiale et plus particulièrement dans la zone euro, principal partenaire commercial du Maroc (The World Bank). La mise en œuvre de différentes réformes ont permis de préserver l’économie face aux effets des crises successives qui ont marqué la région au cours des dernières années. Cependant, le gouvernement du Maroc a dû augmenter ses dépenses publiques. Ainsi, le Maroc restant fortement tributaire des incertitudes liées à l’environnement extérieur, le déficit budgétaire du pays s’est creusé depuis 2011. Conscient de l’ampleur des défis auxquels le pays est confronté, le gouvernement entend garder le cap des réformes pour préserver les équilibres macroéconomiques, pour promouvoir le secteur privé et pour lutter efficacement contre la pauvreté par le biais d’une croissance inclusive (BAD). C’est ainsi qu’à été dévoilé l’ambitieux plan des autorités marocaines en janvier 2012. Celui-ci veut porter la croissance à un taux de 5,5%, ramener le taux de chômage à 8% et améliorer la qualité et la couverture des services publics (The World Bank). Les choix stratégiques sur lesquels le gouvernement entend assoir la réussite des divers programmes de réformes reposent en premier lieu sur le développement des infrastructures pour soutenir la diversification de l’économie et créer une nouvelle dynamique de développement régional qui sont un vecteur d’une croissance inclusive (BAD).

Climat des affaires et compétitivité

Les différentes évaluations faites du climat des affaires montrent que le pays se rapproche de plus en plus des meilleures pratiques internationales. Parmi les mesures prises, figurent notamment, la création de l’agence marocaine de développement des investissements, dont la vocation est de soutenir les efforts de promotion du Maroc en tant que destination des investissements directs étrangers, d’assurer l’accueil des investisseurs et de contribuer à lever les obstacles à l’investissement, ainsi que la création d’un comité interministériel pour améliorer le climat des affaires (BAD). En plus des efforts pour simplifier la fiscalité des entreprises, d’autres mesures ont été engagées pour aménager des zones d’accueil des investissements offrant des opportunités de développement du secteur privé. Selon le rapport Doing Business de 2012, le Maroc est passé de la 115e à la 94e place sur 183 pays (BAD). Cette amélioration est le fruit de trois réformes majeures engagées en 2011 et qui portent sur le permis de construire, la protection des investisseurs et la facilité du paiement des taxes

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et qui portent sur le permis de construire, la protection des investisseurs et la facilité du paiement des taxes (BAD). Par ailleurs, selon le rapport de la compétitivité mondiale 2011-2012, le Maroc est passé de la 75e place à la 73e sur 142 pays (BAD). Ce classement modeste du pays au plan mondial traduit des contreperformances au niveau de la sophistication des activités commerciales, l’innovation, la formation et l’attractivité du marché (BAD). Ce constat dénote ainsi la nécessité de l’approfondissement des réformes pour améliorer davantage le climat des affaires.

Banque africaine de développement (BAD). Perspectives économiques au Maroc. En ligne. http://www.afdb.org/fr/countries/north-africa/morocco/morocco-economic-outlook/ (page consultée le 9 avril 2013).Banque africaine de développement (BAD). Maroc : Document de stratégie pays 2012-2016. En ligne. http://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/Documents/Publications/Tendances%20%C3%A9conomique%20-%20Le%20d%C3%A9veloppement%20des%20march%C3%A9s%20financiers%20en%20Afrique%20du%20Nord%20%C3%89tat%20actuel%20et%20perspectives%20d%E2%80%99avenir.pdf (page consultée le 9 avril 2013).The World Bank. Maroc Présentation. En ligne. http://www.banquemondiale.org/fr/country/morocco/overview (page consultée le 9 avril 2013).Exportation et Développement Canada (EDC). Maroc : Contexte commercial. En ligne. http://www.edc.ca/FR/Country-Info/Pages/Morocco.aspx (page consultée le 9 avril 2013).

Tunisie

En bref…

De nombreuses incertitudes entourent la période de transition que connaît la Tunisie actuellement. L’issue des diverses remaniements politiques, l’organisation institutionnelle résultant de la nouvelle Constitution et la durée du processus de transition sont des facteurs qui influenceront nécessairement les changements structurels et les politiques économiques et sociales mises en œuvre. On anticipe une croissance modérée pour 2013 sous l’influence de la stabilité intérieure et régionale et d’une reprise de l’économie mondiale, particulièrement en Europe (BAD). Le Gouvernement provisoire a défini un programme de développement économique et social reposant sur la mise en œuvre de vastes réformes stratégiques répondant aux aspirations de la révolution et des politiques sectorielles centrées autour de grands projets d’infrastructures et de la mise en œuvre de réformes pour transformer le modèle de développement de la Tunisie (BAD). Ce programme vise à renforcer la compétitivité et à engendrer une croissance nationale soutenable, basée sur une plus grande cohésion sociale de nature à améliorer durablement les conditions de vie des populations. Actuellement le Canada entretient des relations commerciales avec la Tunisie dont le volume de leurs activités s’élève à 63,10 millions CAD. Par ailleurs, le Canada importe en Tunisie des produits de biens et services d’une valeur de 101,89 millions de CAD. (EDC)

Contexte politique et gouvernance

Avant la révolution du 14 janvier 2011, c’était le Président et le parti présidentiel au pouvoir qui contrôlaient la plupart des rouages de la vie politique (BAD). Suite à cet événement et après plusieurs remaniements ministériels, un gouvernement de transition fut mis en place pour préparer les élections libres d’une assemblée constituante sous le contrôle d’un comité indépendant et d’observateurs internationaux. Par ailleurs, trois commissions indépendantes et neutres ont été instituées pour l’élaboration des réformes

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politiques, l’examen des abus de pouvoir et des cas de corruption ainsi que l’établissement des faits sur les violations du droit. (BAD) La date du 23 octobre 2011 marque le 1er suffrage démocratique depuis l’indépendance de la Tunisie, lequel a permis au pays d’entamer une nouvelle phase de transition vers le multipartisme démocratique (The World Bank). Ces élections ont débouché sur une coalition qui a mis au point une première ébauche d’une nouvelle Constitution, remplaçant l’ancienne vieille de 1959, qui devrait se finaliser au courant de 2013. Dans les classements internationaux récents, la Tunisie figure parmi les pays les mieux gouvernés bien que la révolution ait manifestées de fortes revendications dans les domaines de la gouvernance (BAD). D’après la récente évaluation des finances publiques, le système tunisien de gestion des finances publiques supporte bien la réalisation de la discipline budgétaire, l’allocation stratégique des ressources et la réalisation de prestations aux citoyens. Les points forts de la Tunisie sont la préparation et l’exécution très rigoureuse du budget annuel, la qualité des contrôles et vérifications internes et un système comptable fiable. Les indicateurs de gouvernance faisaient de la Tunisie en 2010 le pays d’Afrique le plus avancé en matière de l’indice de développement humain et de développement économique durable. En revanche, concernant l’application du droit, la démocratie et les droits de l’homme, la Tunisie était légèrement sous la moyenne des pays africains. (BAD)

Contexte économique et commercial

Les autorités tunisiennes anticipent une reprise modérée de l’économie du pays pour 2013, celle-ci ayant déjà montré des signes de reprise en 2012, alors que son taux de croissance du PIB a rebondi passant de 1,9% à 3,6% (The World Bank). Cette augmentation de la croissance est attribuable au retour du tourisme et à la recrudescence de l’activité extractive, qui avaient été gravement touchés en 2011, ainsi que par la reprise des investissements et la hausse de la consommation interne, due aux larges dépenses publiques dans les programmes sociaux (BAD). Malgré tout, l’augmentation des instabilités politiques et sociales continue de se faire ressentir. En effet, la révolution du 14 janvier 2011 a dévoilé les fragilités structurelles de l’économie tunisienne qui continue d’être caractérisée par une forte prépondérance des secteurs traditionnels à faible valeur ajoutée n’arrivant pas à propulser le développement du pays (BAD). La politique incertaine et la persistance des tensions sociales internes combinées à la mauvaise performance de la zone euro, qui est le principal partenaire commercial de la Tunisie, ainsi que les instabilités en Libye sont des facteurs incontournables pour la reprise de la croissance du pays. À cet effet, on évalue l’impact de la crise en Libye sur le commerce extérieur à 6% des exportations tunisiennes. Jusqu’en 2010, le développement économique de la Tunisie a été caractérisé par une croissance entre 4,5 et 5%, le contenu sectoriel de la croissance s’étant déplacé en faveur des services et vers l’industrie (BAD). Par ailleurs, au courant de la décennie 2000, la Tunisie s’est engagé dans une transition économique, alors que les autorités tunisiennes ont poursuivi un ambitieux programme de réformes diverses. Celles-ci n’ont, par contre, pas obtenu les résultats escomptés. Pour sa part, la révolution du 14 janvier, malgré ses conséquences sévères à court terme, promet, notamment pour la croissance à moyen terme qui devrait bénéficier des effets d’une meilleure gouvernance (BAD). L’économie du pays a dû faire face à l’accroissement de l’insécurité et à des tensions sociales et à l’effondrement des recettes touristiques et à une forte diminution des investissements directs étrangers. Les capacités du système financier extérieur à appuyer le financement des projets et les entreprises tunisiennes ont été affectées par l’accroissement du risque. De plus, la forte augmentation des prix des matières premières est un obstacle non négligeable supplémentaire. Toutefois, les indicateurs macroéconomiques ont bien résisté dans ce contexte de crise. Grâce à la reprise de la demande européenne et à la diminution de la demande domestique, la balance commerciale s’est accrue à la fin 2011, alors que les exportations ont bondi de 9,3% (BAD). Le gouvernement tunisien a continué de poursuivre une politique monétaire et fiscale expansionniste en 2012 pour tenter de redynamiser l’économie et de faire tomber les tensions internes. La politique monétaire s’efforce de soutenir le secteur bancaire tandis qu’une loi de finance complémentaire a été adoptée. Celle-ci prévoit une augmentation des dépenses publiques de 11% orientées vers l’emploi et le soutien aux régions défavorisées (BAD). Elle maintient également les subventions aux produits de base et aux hydrocarbures. Le gouvernement tunisien va continuer de se lier aux institutions financières internationales pour 2013 dans l’anticipation d’une reprise de l’économie du pays en 2014 suite à

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une hausse de la confiance interne et à la reprise bien réelle de l’économie européenne, qui devrait contribuer à augmenter la croissance du PIB de 5% (BAD).

Climat des affaires et compétitivité

La Tunisie s’est engagée depuis plusieurs années dans un processus de réformes de l’environnement des entreprises, notamment la simplification des procédures de création d’entreprises, la mise en place d’un guichet unique des formalités, l’élimination de l’exigence d’un capital minimum et la réduction significative des autorisations administratives (BAD). Ces efforts ont permis à la Tunisie de se classer 55e sur 183 pays selon le classement de Doing Business de 2011, en progression de 3 rangs par rapport à l’année précédente. Malgré ces réformes, certains aspects de l’environnement des affaires sont perçus encore très contraignants, en particulier l’inefficacité des services des administrations dédiés aux entreprises, les compliquées modalités de création et de fonctionnement des entreprises, les longs délais de mise à disposition du foncier industriel, le mauvais système d’information sur et pour les entreprises, le mauvais fonctionnement du marché du travail et le faible niveau d’intégration mondiale de l’économie. Malgré qu’au cours de la décennie 2000, les gains de productivité dans l’échange ont été frappés par des chocs négatifs sur les termes de l’échange, selon le FMI, le taux de change effectif réel est globalement bon. En ce qui concerne la compétitivité des facteurs de production, la Tunisie est mieux classé que les pays leader du groupe des pays émergents (Brésil, Thaïlande, Turquie), grâce en particulier à son système de santé et éducatif, ses institutions et ses politiques macroéconomique. En outre, la mise en place de l’accord d’association avec l’Union Européenne a permis à la Tunisie de franchir des étapes importantes en matière de libéralisation et d’intégration de son économie. Ainsi, la Tunisie peut tabler sur un potentiel de développement existant par la diversification et l’approfondissement de ses s échanges avec l’Union Européenne.

Banque africaine de développement (BAD). Perspectives économiques au Maroc. En ligne. http://www.afdb.org/fr/countries/north-africa/morocco/morocco-economic-outlook/ (page consultée le 9 avril 2013).Banque africaine de développement (BAD). Maroc : Document de stratégie pays 2012-2016. En ligne. http://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/Documents/Publications/Tendances%20%C3%A9conomique%20-%20Le%20d%C3%A9veloppement%20des%20march%C3%A9s%20financiers%20en%20Afrique%20du%20Nord%20%C3%89tat%20actuel%20et%20perspectives%20d%E2%80%99avenir.pdf (page consultée le 9 avril 2013).The World Bank. Maroc Présentation. En ligne. http://www.banquemondiale.org/fr/country/morocco/overview (page consultée le 9 avril 2013).Exportation et Développement Canada (EDC). Maroc : Contexte commercial. En ligne. http://www.edc.ca/FR/Country-Info/Pages/Morocco.aspx (page consultée le 9 avril 2013).

ConclusionEn bref, cette analyse stratégique a fait ressortir les pays africains démontrant davantage d’effervescence économique, une meilleure gouvernance et un environnement où il est plus facile de faire des affaires. Ces trois indicateurs principaux, dont prennent en compte les entrepreneures lorsqu’ils veulent partir en affaires, ont permis de mettre en lumière les prouesses des marchés de l’Afrique du Sud, du Botswana, du Ghana, du Nigéria, du Kenya, du Rwanda, du Maroc et de la Tunisie. Le choix de ces huit pays parmi les 54 du continent s’est principalement fait en fonction de la situation géographique selon les 4 axes (nord, sud, est, ouest) et selon un calcul de pointage de différents indicateurs témoignant de la gouvernance, de l’économie et de la facilité à faire des affaires des pays africains. Selon moi, en tant que qu’analyste au Conseil canadien pour l’Afrique et finissante au Baccalauréat en relations internationales et droit international, ce type d’analyse est d’une importance capitale pour des organisations telles que le Conseil Canadien pour l’Afrique, puisqu’elle permet, et notamment au moyen d’une recherches étayée de données tangibles et concrètes, de faire le point sur leur orientation ainsi que sur leurs motivations à long terme. Elle permet, également, de mettre en place des objectifs plus clairs et concrets pour un futur proche et éloigné. Ainsi, l’organisation devrait suivre ces choix et orienter ses missions vers ces huit pays et s’y concentrer exclusivement pour empêcher qu’elle ne s’engouffre dans un trop large mandat moins efficient.

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UNSTATS, World Statistics Pocketbook 2010. Produit intérieur brut au prix constant, séries V, no. 36, p.143, en ligne, http://unstats.un.org/unsd/syb/syb55/SYB_55.pdf (page consultée le 26 mars 2013).

AnnexesAnnexe 1 : Choix de pays par regroupement régional

Annexe 2 : Résultats

Annexe 3 : Indicateur de gouvernance

Annexe 4 : Indicateur économique

Annexe 5 : Indicateur de la facilité de faire des affaires

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