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    “D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé

    l’art.”

    Inutile de vous mettre en quête de l’origine de cette

    citation grandiose : j’en suis l’auteur.

    C’est par ce lieu commun affligeant que j’envisageais de

    débuter mon écrit avant d’être saisi par le remords et

    d’effacer cette première phrase. Car il s’agit bien là d’unlieu commun, n’est ce pas ? Tout le monde aime l’art.

    Qui oserait lever la voix pour clamer son rejet de toute

    forme d’art, quelle qu’elle soit ? Il peut s’agir de

    musique, de peinture, de littérature, d’arts plastiques,

    de cinéma, de théâtre, de danse ou de n’importe

    laquelle des formes d’expression que nous avons

    coutume de regrouper sous cette bannière. Mais notre

    irrésistible attraction pour l’art s’étend bien au delà de

    ces disciplines canoniques et il peut aussi bien s’agir de

    toute activité de création, qu’importe sa banalitéapparente ou sa simplicité supposée.

    De cette affirmation découlent naturellement plusieurs

    questions: Qu’est ce que l’art ? Quel est son but (s’il

    s’avère qu’il en a bien un) ? Quelle est l’origine de l’élan

    créateur ? Qu’est ce que créer ?

    C’est de ces questions - complexes mais non moins

    fondamentales - que j’aimerais traiter dans cet écrit.

    Mais comment parler d’art et de création sans parler du

    créateur ? Pour me lancer dans ce questionnement, il

    me fallait choisir un artiste afin de disposer d’un

    exemple concret de processus créatif. Mes affinités avec

    l’univers musical m’ont fait opter pour le compositeurrusse Alexandre Scriabine qui, s’il ne jouit plus

    aujourd’hui de la renommée d’un Mozart ou d’un

    Beethoven, fut en son temps un compositeur reconnu.

     J’ai découvert Scriabine par le biais d’une de ses

    oeuvres pour piano que j’ai travaillée il y a quelques

    années et, si l’esthétisme de son travail ne m’avait alors

    pas frappé, je gardais néanmoins le souvenir de son

    caractère novateur.

     Je ne devais découvrir que quelques mois plus tard à

    quel point mon instinct m’avait guidé vers le sujet idéal.

    Si vous tapez le nom de Scriabine dans un moteur de

    recherche quelconque et que vous ouvrez la première

    page venue, vous y lirez probablement qu’il s’agissait

    d’un compositeur gravement mégalomane et animé

    par une inquiétante mystique. Mais vous n’y lirez pas

    qu’il s’agissait d’une personne incroyablement habitée

    par la vie. Ni qu’il était profondément humaniste et

    qu’il aimait sincèrement chaque être humain. Ni qu’il

    était mû par un élan créateur d’une telle intensité qu’il

    en rayonnait de bonheur intérieurement. Ces aspects

    du personnage font partie de son intimité la plus

    profonde et pourtant, ils sont indubitablement les

    moteurs de toute son oeuvre artistique. Tous sont

    gravés dans chacun des caractères de son journal

    philosophique, journal de pensées qu’il tenait au jour le

     jour dans ses moments de solitude. Aucun fait

    marquant de sa vie réelle ne figure dans ce journal,

    mais il consiste en une verbalisation à la fois poétique

    et philosophique de ce qu’est l’élan créateur qui

    l’habite.

      L ’  A  R   T 

      D  E  C  R   E  E

      R  

     o u   l a  p  l a c

     e  d e   l a  c r é a t i o n 

     d a n s  n o t r

     e  v i e

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    “Je n’apporte pas la

    vérité mais la

    liberté.”

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    Voici un premier extrait du journal philosophique

    d’Alexandre Scriabine. Ces pages ont été

    rédigées alors que le compositeur n’avait encore

    qu’une trentaine d’années et pourtant, elles sont

    frappantes de par leur profondeur et de par le

    recul qu’avait Scriabine sur sa propre activité de

    compositeur. En effet, ainsi que je l’expliquais

    dans l’introduction, aucune page de ce journal(et certainement pas ce feuillet) ne saurait être

    méprise pour une page d’un quelconque journal

    intime relatant les péripéties prosaïques de

    l’auteur. Au contraire, ce journal est imprégné

    d’une intensité poétique palpable et si la

    première lecture de ces quelques pages semble

    donner crédit à l’hypothèse de la mégalomanie

    (“Je suis Dieu”), nous verrons bien vite qu’en

    apportant quelques éclaircissements, cette ode àla création et à la vie prendra tout son sens.

    Pour pouvoir appréhender la doctrine de

    Scriabine, je vous propose d’en examiner

    quelques aspects fondamentaux. Le découpage

    proposé dans cette partie n’est pas du fait de

    Scriabine lui même qui ne rédigeait pas là un

     journal destiné la lecture mais il est le résultat de

    mon analyse du document.

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    Dès les premières pages de son journal,

    Scriabin annonce son échec. Car c’est

    bel et bien par un échec que s’est

    soldée la quête dans laquelle il affirme

    s’être lancé dans sa “tendre jeunesse”,

    quête d’une révélation, d’une vérité

    absolue qu’il a recherchée aussi bien

    auprès de hommes que dans les cieux.

    Comme tant d’autres, Scriabine a

    d’abord cherché à atteindre l’absolu,

    “l’éternelle beauté”, à travers le prisme

    de l’art. Mais à la différence des autres,

    il admet rapidement son échec et porte

    alors un tout autre regard sur l’action decréer dont la finalité était jusqu’alors

    masquée par cet autre (“toi qui m’as

    tourné en dérision, qui m’as jeté dans

    un cachot ténébreux…”) qui aspire à ce

    que nous ignorions l’étendue de notre

    puissance créatrice. Paradoxalement, la

    conscience de cet échec, loin d’abattre

    Scriabine, le réjouit et amplifie son

    amour pour la vie et pour les hommesauprès desquels il se fait prophète de

    cette révélation.

    Il me semble que la vie d’artiste de

    Scriabine prend un tournant alors qu’il

    découvre toute l’étendue des

    possibilités créatrices qui s’offrent à lui,

    alimentées par son propre désespoir. Si

    l’aspect créatif inhérent au tragique ne

    présente pas de grande originalité (les

    lamentations d’Orphée, ce héros

    musicien, n’ont elles pas donné

    naissance au premier opéra ?), on peut

    aussi lire cet extrait comme un

    témoignage de l’effort permanent

    nécessaire à l’artiste pour surmonterson angoisse d’être privé de sa capacité

    de créer ou de ne plus être capable de

    qui se distingue de la rigidité des

    cadres établis, une oeuvre originale

    qui exprime la liberté de son créateur.

    N’est ce pas en effet ce que Scriabine

    s’attelait déjà à faire lorsqu’il

    composait, durant la même période

    où il écrivait ces lignes, des oeuvres

    telles que sa 4ème sonate ou sa 2ème

    symphonie ? Cette liberté créatrice ne

    saurait se résumer à quelques mots

    griffonnés dans son journal pour lui

    seul. Nous verrons dans la seconde

    partie que la liberté de composition deScriabine est visible et même flagrante

    lorsqu’on examine son langage musical

    et les formes novatrices qu’adoptent

    ses oeuvres.

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    Ce qui me semble frappant dans cet extrait est

    son aspect profondément didactique qui peut

    sembler incongru étant donné que Scriabine

    enfermait son journal sous clé pour en défendre

    la lecture à tout autre que lui même. Mais lecompositeur semble ici éprouver le besoin de

     justifier (auprès de lui même ?) cette idée qu’il a

    développée jusqu’alors selon laquelle il

    n’existerait pas de vérité mais que la simple

    conception d’un tel absolu s’oppose

    fondamentalement à toute forme de liberté

    créatrice (“la vérité exclut la liberté, et la liberté

    exclut la vérité”). Pour autant, Scriabine sait

    combien cette révélation est douloureuse, car si

    sa connaissance de sa toute puissante liberté

    créatrice le remplit d’une joie immense, il est lui

    même d’abord passé par la souffrance d’avoir été

    torturé par la recherche de cette absolue vérité.

    C’est pour cela qu’il cherche à nous consoler en

    ouvrant nos yeux à de nouvelles perspectives

    soumises à notre seule volonté qui, si elles

    restent assez mystérieuses pour l’instant,

    prendront tout leur sens après les explications

    portant sur un second point de l’idéologieScriabinienne.

    Dès lors, Scriabine n’a de cesse de manifester

    l’intensité du désir créateur qui l’anime et qui

    doit lutter contre les “spectres terribles de la

    vérité pétrifiée” qui correspondent à cet état

    d’immobilité de l’esprit de l’homme qui cherche

    dans l’absolu dans la création artistique au lieu

    de la comprendre comme le moyen d’expression

    ultime de notre liberté mise au service de

    l’humanité.

    Et, en effet, Scriabine ne demande pas mieux

    que de faire le don de toute son énergie créatrice

    au monde entier, de “charmer par (sa) création,par (sa) merveilleuse beauté” ou encore

    “d’éclairer l’univers de (sa) lumière”.

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    “Le monde est le résultat de

    mon activité, de ma création,

    de ma volonté libre.”

     Dans ces quelques lignes, Scriabine

    commence à développer ses réflexions

    sur le processus de création qu’il aborde

    ici d’un point de vue théorique. En effet,

    le compositeur me semble troquer

    l’habit de poète, qu’on l’avait vu revêtir jusqu’alors lorsqu’il prêchait avec

    exaltation la liberté créatrice qui est la

    nôtre, contre l’habit de philosophe,

    désireux de réfléchir à l’action même de

    créer. Scriabine part du fil de sa

    conscience au sein de laquelle il

    distingue toute une suite d’évènements

    et aboutit finalement à cette

    conclusion : “le monde est le résultat de

    mon activité, de ma création, de ma

    volonté libre”. On retrouve ici le motif

    surprenant qui se dessinait depuis les

    premières pages de son journal et par

    lequel Scriabine prétend “créer le

    monde” et ira même jusqu’à écrire “Je

    suis Dieu” à plusieurs reprises.

    Mais c’est à travers le prisme de

    l’expérience individuelle de la

    conscience qu’il faut analyser ces

    fragments de la pensée de l’artiste.

    Scriabine ne prétend aucunement

    être le créateur de l’univers qui nousest extérieur, du temps et de l’espace

    qui l’investissent et l’ont toujours

    investi. Il se borne simplement à

    analyser chacun de ses états de

    conscience qui témoignent de

    l’existence de cet univers mais qui

    sont finalement les seuls à en

    attester. En d’autres termes, le monde

    dans lequel nous vivons n’a pas

    d’existence en dehors de notre

    conscience de son existence.

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    A partir de là, il est nécessaire de bien comprendreplusieurs choses sur le développement

    philosophique de Scriabine à propos processus

    créatif. D’une part, cette conception de chacune

    des actions de notre conscience (lorsque nous

    “distinguons” ou encore “différencions” les objets

    pour reprendre la terminologie employée par

    l’auteur) comme un acte de création donne un

    sens extrêmement large à la notion de créativité,

    et par extension, d’art. En effet, si Scriabine n’a pas

    la prétention de qualifier d’oeuvre d’art chacun deses états de conscience, il en résulte néanmoins

    qu’il identifie pour ainsi dire le fait de créer au

    simple fait d’être. On comprend dès lors

    l’importance de la création dans la vie de Scriabine

    et son envie constante et débordante de créer.

    D’autre part, il apparaît naturellement que ce que

    Scriabine applique à sa propre conscience, il

    l’applique à l’humanité toute entière. Ainsi, pour

    reprendre la logique et les expressions du

    compositeur, nous sommes tous Dieu car nouscréons tous le monde, nous créons tous chaque

    individu avec lequel nous interagissons par

    l’action de notre conscience qui le distingue. Ceci

    soulève selon moi un paradoxe intéressant, qui

    fait de l’idéologie de Scriabine un courant à la fois

    égoïstement centré sur nous mêmes et un courant

    humaniste. Centré sur nous mêmes dans la

    mesure où toute expérience étant le produit de

    notre propre conscience, nous sommes amenés à

    considérer qu’il n’existe rien en dehors de celle-ciet que même les personnes que nous rencontrons

    n’ont d’existence (ou du moins n’ont de réelle

    importance pour nous) que lorsqu’elles

    interagissent avec nous (que ce soit directement,

    ou en se rappelant à notre conscience par le biais

    de la mémoire).

    Pour autant, on peut aussi considérer qu’il s’agitd’un courant humaniste dans la mesure où tout ceci

    n’empêche pas Scriabine de crier son amour pour

    l’humanité et comme nous l’avons vu, de vouloir la

    libérer des entraves d’une vérité absolue pour lui

    permettre de se réaliser pleinement en créant

    librement. Notons que la liberté de création peut

    maintenant être interprétée sous un nouveau jour

    en s’appuyant sur notre développement pour se

    comprendre en réalité comme la liberté d’être,

    d’exister, de créer le monde.

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    L’île des morts - Rachmaninov

    La danse macabre - Saint Saëns

    Prélude à l’après-midi d’un faune -

    Debussy

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    “Aimez vos ennemis qui

    ont créé vos sentiments.”

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    Il me semble retrouver dans les fragments de

    pensées de Scriabine des traces indéniables de

    son passé religieux. Scriabine a en effet reçu unesolide éducation chrétienne venant de sa grand-

    mère. On ne peut s’empêcher percevoir dans son

    “Aimez vos ennemis qui ont créé vos sentiments”

    comme un écho du “Aimez vous les uns les autres”

    prêché par le Christ. Il en va de même pour toute

    son idéologie d’amour de l’humanité et de partage

    inconditionnel avec celle-ci. Scriabine est

    convaincu qu’il a quelquechose à apporter à

    l’Homme et il pense pouvoir le faire grâce à sa

    musique. Ceci est particulièrement vrai vers la finde sa vie lorsqu’il composera des oeuvres comme

    son poème de l’extase ou son fameux mystère

    resté inachevé, qui avaient pour objectif de

    transformer les spectateurs jusque dans les

    profondeurs de leur âme après l’écoute. Certains

    ont poussé cette idée jusqu’à prétendre que d’une

    certaine façon, Scriabine s’identifierait au Christ

    lui-même en étant porteur d’un message

    transcendant.

    Toutefois, pour en revenir à ce que Scriabine écrit

    ici “Aimez vos ennemis qui ont créé vos

    sentiments”, une autre lecture est assurément

    indispensable. En effet, l’idée que développe le

    compositeur dans cette section est que nos

    ennemis, nos adversaires, ceux que nous haïssons,

    nous sont infiniment précieux dans la mesure où

    ils sont les seuls à pouvoir faire naître au sein de

    notre conscience certains sentiments comme la

    haine, la colère, l’emportement, le dégoût, la peurou encore la rancoeur. S’il n’est pas évident, de

    prime abord, que tous ces sentiments nous sont

    précieux tant nous avons coutume de les ranger

    dans les sentiments négatifs, et donc à proscrire

    dans la mesure du possible, Scriabine les examine

    ici à l’aune de la créativité. Il me semble que nous

    cherchons tous à atteindre le bonheur, la quiétude,

    la aix intérieure. C’est vers cet état idéal - et donc

    inaccessible - que nous tendons tous et c’est vers

    lui que nous dirigeons tous nos efforts. Mais que

    serait le bonheur sans la tristesse ? Que serait laquiétude sans la possibilité de s’emporter ? Que

    serait enfin la sérénité sans l’angoisse et l’anxiété ?

    Nous sommes indéniablement des être de

    contrastes, d’autant plus sensibles au froid qu’on a

    été exposé à la chaleur, d’autant plus sensibles au

    bonheur qu’on a été confronté aux tourments et

    d’autant plus habités par la vie qu’on est

    conscients de notre mort. C’est en cela que les

    sentiments suscités par l’adversité nous sont

    précieux. Si on recentre cette réflexion sur ce quinous intéresse, à savoir l’art et le processus créatif,

    on se rend compte que la plupart des grands chefs

    d’oeuvre reposent également sur cette opposition

    entre la lumière et les ténèbres et que le processus

    créatif requiert le concours de l’adversité.

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    L’accord mystique

    Scriabine est à l’origine d’un nouvel accord

    qui sera caractéristique de son oeuvre. Il lui

    arrivera d’écrire des pans entiers de

    partitions en juxtaposant des modulations

    autour de cet “accord mystique”, tantôt en

    altérant certaines de ses composantes,

    tantôt en changeant leur hauteur. L’accord

    en question est construit à partir d’une

    gamme synthétique : une gamme par ton

    dans laquelle un des degrés est altéré.

    On retrouve notamment cet accord dans

    l’introduction de Prométhée ou le poème du

    feu, porté par violons qui jouent en trémolos 

     pianissimo. Toute la pièce va se construire

    progressivement au dessus de cet accord

    central qui symbolise le chaos originel, le

    néant duquel surgira l’éveil d’une conscience.

     Les nuances permettent au compositeur de donner des

    indications d’intensité sonore au musicien et ainsi de faire

     vivre une pièce musicale par le biais des contrastes. Elles

     s’échelonnent ainsi : pianissimo < piano < mezzo forte <

     forte < fortissimo

    Un trémolo est la répétition très

    rapide d’une même note par un

    instrument à corde frottées (violon,

    alto, violoncelle, contrebasse).