Jour -1 : Valence – Paris Gare de Lyon
25 janvier 2013, vendredi, 13h30.
En route pour la gare, mon gros sac Quechua sur le dos (23kg) et mon sac à
dos devant (12kg), les regards se tournent vers moi, un peu surpris, admira-
tifs, interrogatifs. TGV à 14h18; arrivée Paris, gare de Lyon à 17h07. On
remet le chargement dans le métro direction Richerand.
2h pour me reprendre et je
repars à la rencontre des filles
qui arrivent encore plus
chargées que moi. Ce coup ci,
c’est avec des grosses valises à
roulettes, le charme des
escaliers du métro et des
escalators en maintenance.
21h, Richerand. Quelle cham-
bre? Mais nous n’avons pas
votre nom, 1/2h à chercher une
solution.
Enfin, 22h, à la Taverne Place
de la République on relâche tout. C’est parti.
Jour 1 : Paris Gare de Lyon – Roissy CDG, Ouagadougou
26 janvier 2013, samedi. 7h debout, 8h on y va.
Le RER est en travaux, direction L’Opéra par le métro pour prendre le bus
de Roissy. Le bus est surchargé, 1h
debout au milieu des bagages.
Enfin l’aéroport, on retrouve
Christophe et petit à petit tout le
monde arrive.
12h, enregistrement. Derniers
appels et on embarque à 14H.
Vol sans problème.
Ouagadougou, accueil chaleureux
de toute l’équipe locale.
Direction La Fraternité puis chez
Etienne pour le repas du soir et la 1ère
Brakina. Nuit tranquille.
Jour 2 : Ouaga - Salembaoré
27 janvier 2013, dimanche. Départ en minibus direction la brousse.
Petit tour à la cathédrale en attendant Chantal.
Le départ est retardé, vive l’heure africaine.
Arrêt déjeuner à Koupela, « La Fourchette
d’Or ». 2ème
Brakina (promis, on ne les compte
plus)
Arrêt approvisionnement au marché de
Tenkodogo, achat pain, oranges et pastèques.
Arrivée à Salembaoré vers 16h30.
Les cases d’accueil viennent juste d’être finies.
Installation. Préparation repas, tout le monde
se met aux haricots verts.
Direction le village pour le marché nocturne
puis le maquis de Clément pour une bonne
bière.
Retour aux cases pour le repas. 22h dodo
Jour 3 : Salembaoré
28 janvier 2013, lundi.
Réveil vers 6h, douche (hier soir c’était bouché) au seau et à la louche.
Petit déjeuner dehors au soleil.
Départ à pied pour voir les tombeaux des chefs. Bon accueil par les anciens
et un griot. Nous circulons de tombe en tombe avec des explications des
anciens et un hommage par le griot. Le dernier chef a été inhumé il y a
environ 2 ans, ses funérailles devraient avoir lieu d’ici un an environ, sa
succession sera alors décidée.
Visite chez les sœurs, dispensaire
et maternité.
Des moments forts. Des malades
soignés dehors pour le palu. Des
bâtiments et du matériel qui font
pâlir. L’ensemble est propre, bien
nettoyé et entretenu.
Dans la maternité, des femmes
avec leur nouveau-né. Séquence
émotion.
Plus loin, des « cases » pour que
les malades puissent rester et où ils
peuvent être visités par leur
famille.
Nous avons été pilotés par un
médecin puis une sage-femme qui
nous ont bien expliqué leur
fonctionnement.
Bière au maquis de Clément, on
mange la chèvre, surtout des abats.
Retour au campement ; salade,
pates et orange puis sieste.
En route pour le marché à Boussougou. Petit bain de « foule », à se
demander si ce n’est pas nous l’attraction.
Beaucoup d’échanges, surtout à
travers les photos.
Retour au campement pour la
surprise du jour. Des « griots »
nous attendent pour une soirée
musicale.
(voir http://voyage.e-
monsite.com/pages/paroles/les-
griots-en-afrique.html ou
d’autres sites sur les griots)
Ils sont 4 en tout mais surtout 2
au premier plan pour une superbe
soirée.
Repas puis quelques pas de
danse.
Jour 4 : Salembaoré
29 janvier 2013, mardi.
Debout 7h, petit déjeuner et départ à 8h pour visiter les concessions.
Arrêt rapide pour voir les crocodiles puis nous circulons d’une concession à
l’autre en essayant de n’oublier personne. Au gré des visites, nous trouvons
la fabrication de la bière, le tri
du grain, le filage de la laine et
le tressage de la paille pour
couvrir les toits.
Midi, retour au campement,
repas et repos.
16h direction les écoles où nous
visitons des classes et jouons
avec les enfants et les photos.
Passage aux crocodiles mais vu
la chaleur, il n’y a pas un
« chat » pardon, crocodile.
Nous retournons vers le village pour voir la fin du match de la CAN avant
de finir au maquis de Clément.
Campement, repas, dodo.
Jour 5 : Salembaoré - Garango
30 janvier 2013, mercredi.
Debout de bonne heure, préparation du départ pour Garango.
Petit déjeuner, au revoir et dernier passage aux crocodiles.
Arrêt à Tenkodogo pour faire le change puis direction Garango.
Pour mettre un peu
d’animation : crevaison.
Case Laval, repas dans
un maquis puis marché,
Chantal et Clémentine
font le plein pour le
repas.
Visite des maraichers,
repas et soirée Moringa
avec Dorothée.
Jour 6 : Garango – Yakala
31 janvier 2013, jeudi.
Après le petit déjeuner, visite de l’orphelinat. Séquence émotion.
Départ pour Yakala.
Arrêt course à Garango.
Arrêt Boussouma, savon-
nerie et repas.
Arrivée à Yakala. Tous les
enfants nous attendent à
l’entrée du village.
La fin du parcours se fait
derrière les enfants qui
chantent, réception, nous
buvons l’eau de bienvenue.
Installation des tentes,
repas.
Jour 7 : Yakala
1er
février 2013, vendredi
Lever poussif, 3/4h de retard, l’heure africaine !!!
Promenade, nous passons près du lac et allons à
la rencontre des villageois.
La brousse est sèche et sauvage, les barques
échouées attendent les pécheurs. Nous nous
arrêtons sur une
butte au dessus du
lac, ici vit et tra-
vaille une famille.
Ce sont surtout les
femmes qui tra-
vaillent d’arrache -
pied.
Nous continuons à
travers les étendues (presque) asséchées, de
temps en temps un pied s’enfonce dans la vase
encore fraiche.
Nous passons auprès de jardins isolés.
Les étendues cultivées sont de taille variable, certaines de simples jardins,
d’autres plus organisées en maraichers. Nous revenons au village en passant
par les concessions.
Repas, repos, visite école.
Au retour, accueil par les villageoises qui dansent.
Repas, nuit calme.
Jour 8 : Yakala
2 février 2013, samedi.
Lever 6h30, petit déjeuner.
Vélo jusqu’au lac où nous
attendent des villageois pour
nous faire un petit tour en
pirogue. Petits « frissons » car
les pirogues, limites surchar-
gées, inspirent une certaine
méfiance, pour certains
gabarits l’eau menace de
passer par dessus bord.
Nous repartons avec nos vélos pour rendre visite aux Peuls. Certaines
concessions sont loin du village et totalement isolées.
Qui est le plus curieux, nous avec nos appareils photos qui glissons nos
objectifs dans tous les coins ou eux (ou plutôt elles) qui nous observent et se
prêtent en riant à nos manières. Les poses sont de moins en moins timides
et tous rient de se voir dans nos appareils. Petit arrêt à la case temple.
Après la sieste, nous som-
mes conviés à une réunion
sous le manguier avec les
villageois. Remerciements,
nous sommes surpris de nous
voir offrir des cadeaux, pour
le « vieux » (le sage), l’ainée
de nos femmes et notre
benjamin. Palabres.
Jeux avec les enfants, repas
puis soirée avec un film
burkinabé.
Jour 9 : Yakala
3 février 2013, dimanche.
Petit tour en solo au lac
(oiseaux).
Visite du forgeron, concessions,
moulin.
Repas, repos, 17h30 départ pour
Lenga (match de la CAN, ¼ de
finale avec le Burkina Faso,
prolongation, le Burkina gagne)
Repas puis contes.
Jour 10 : Yakala - Tiébélé
4 février 2013, lundi.
Lever matinal, pliage des tentes et du matériel, petit déjeuner. Départ prévu
à 9h30.
Au revoir aux écoliers.
Route vers Garango puis Tenkodogo pour le repas.
Route vers Bagré et Tiébélé. Traversée des rizières.
Arrivée nocturne à Tiébélé, changement d’hébergement.
Petite concession, 6 cases décorées. Repas.
Arnaud, notre guide, improvise une petite soirée musicale.
Nuit calme !!! P….. de coq.
Jour 11 : Tiébélé - Nazinga
5 février 2013, mardi.
Petit déjeuner dehors, sommaire.
Visite case du roi de Tiébélé.
Petit marché artisanal.
Route vers Pô, déjeuner.
Route vers le ranch de Nazinga,
arrivée 17h, rafraichissement,
installation.
Observatoire (un éléphant), repas, dodo (pas de coq).
Jour 12 : Ranch de Nazinga
6 février 2013, mercredi.
Lever matinal pour un 1er circuit dans la brousse sur le camion.
Peu d’animaux, quelques singes au départ,
un éléphant sur la piste et un cob de Buffon
dans les fourrés.
Retour au ranch. Petit déjeuner,
observatoire jusqu’à midi. Repos.
2ème
circuit en 4x4. Quelques
phacochères.
Retour au ranch, soirée foot,
qualification du Burkina.
Jour 13 : Nazinga - Ouaga
7 février 2013, jeudi.
Lever matinal, valises prêtes, petit
déjeuner. Départ 8h45, piste jusqu’à
Pô. Repas brochettes.
Retour à Ouaga, au péage on embarque
des militaires, risque de coupeurs de
route. Repas chez Chantal.
Jour 14 : Ouaga
8 février 2013, vendredi. Cérémonie du faux départ puis marché.
16h préparation du To chez Chantal.
Distribution de cadeaux par Chantal et Valentine
puis sortie en boite.
Jour 15 : Ouaga 9 février 2013, samedi. Anniversaire de Vincent.
Marché artisanal, Ouaga 2000.
Resto. AM repos
19h départ pour l’aéroport.
Au revoir Chantal, Clémentine, Etienne, …
Enregistrement et embarquement.
Elles sont rares les photos du départ, les
cœurs étaient ailleurs et les yeux bien trop
embués pour imaginer faire chanter le p’tit
oiseau. Bonjour les émotions !!!
Jour 16 : France, Roissy CDG -Valence
10 février 2013, dimanche. Arrivée Paris à 6h. TGV, retour maison.
« Pays de l’homme intègre », cette traduction du Burkina Faso prend tout son sens après une
immersion de deux semaines.
Une telle approche du voyage nous a permis d’avoir un réel échange avec les Burkinabés et
non une observation retranchée des uns et des autres, loin du tourisme marchand et
consumériste
Le Burkina :
Pays qui a gardé toute son authenticité car peu touché par les grands flux touristiques.
Pays où musulmans, catholiques et animistes vivent en parfaite harmonie, parfois
même au sein d’une même famille. N’est-ce pas là un parfait exemple d’altérité ? Notion que
nous « européens » avons tendance à oublier.
Pays où la notion de famille est plus importante que tout le reste, où la gentillesse et la
joie de vivre me rassurent quant à la nature humaine.
Pays où l’échange et le partage sont omniprésents.
Pays où l’accueil est sincère et authentique, où l’on prend une belle leçon de
simplicité de vie et de générosité.
Je n’ai pas assez de mots pour décrire l’émotion que j’ai pu ressentir dans ce pays
« magique » !
Comme je l’ai souvent répété, le Burkina ne se raconte pas, il se vit !
Carine
Comment parler d’un voyage de deux semaines, qui ne ressemble à rien de déjà vécu ? Pas facile.
Je commencerais juste par dire que nous étions des voyageurs, pas des touristes.
Pourquoi des voyageurs et pas des touristes, car même si nous étions bardés d’appareils photo, nous n’avons ramené que peu de photos de paysages, de monuments, de panoramas grandioses, nous n’avons visité aucun site touristique, à part peu être le parc animalier en fin de séjour, nous avons rencontré simplement des femmes et des hommes.
Des femmes et des hommes très différents de nous, par la couleur de leur peau certes, mais surtout par leur façon de vivre, peut-être même de survivre à certains moments de leur existence.
J’ai été frappé par les sourires toujours affichés sur les visages, quand ils disent bonjour, car ils disent bonjour, ils nous serrent la main, ils sont heureux de rencontrer un nassarra, l’étranger blanc. Bien sûr quelquefois les tout jeunes enfants pleurent à la vue d’une femme ou d’un homme tout blanc, c’est souvent leur premier contact avec les blancs, peu d’étrangers viennent dans ces villages,
Il est troublant au plus loin de la brousse de se sentir isolé, mais jamais seul. Que la brousse est bruyante le soir !
Sans électricité et sans eau (qu’il faut chercher au puits), il n’y a pas toutes les occupations de nos sociétés modernes, les infos 24 sur 24, la télé, internet pour croire tout savoir, toutes ces sollicitations commerciales pour un nouveau produit sensé révolutionner notre vie. En fait en France on peu tout faire sans croiser le regard de quelqu’un, sans voir le voisin, sans dire bonjour, bien caché derrière l’écran d’un ordinateur, là bas c’est impossible.
Pour eux c’est vital d’être ensemble, solidaire, c’est vital au sens premier du terme, rester en vie.
La sécurité sociale, les allocations familiales, l’assurance chômage, ils ne connaissent pas. Ils vivent en famille élargie (avec oncles, tantes). Si l’un d’eux est malade, le groupe trouvera les moyens de tenter de le soigner. J’ai été surpris par leur sensibilité au paludisme, qui fait des ravages, notamment chez les enfants et avec un accès aux soins difficile et couteux.
Malgré toutes les difficultés, ils sont d’un optimisme désarmant. Si nous étions à leur place, je crois que nous aurions depu is longtemps perdu tout espoir, pensant que cette vie est trop ingrate.
Leur modèle de société pourra-t-il survivre ?
Les enfants sont une richesse pour les parents, il est courant de voir des familles de 9 enfants. Ainsi, quand les parents vieillissent, si deux ou trois enfants sont encore en vie, ils subviendront à leurs besoins. Cela crée une démographie galopante. Pourront-ils encore nourrir tout ce monde dans 10 ou 20 ans ?
Les plus instruits qui gagnent mieux leur vie, envient notre société de biens matériels, mais malgré leurs revenus corrects pour le Burkina, ils ne peuvent acheter ni leur maison, ni les objets qu’ils convoient, car ils doivent soutenir leur famille, payer (car ils sont souvent les seuls a avoir des revenus) les soins, les traitements contre le palu ou bien plus grave. La génération suivante sera-t-elle capable de faire ce sacrifice ?
Je dirais pour finir que ce voyage nous a plongé dans un monde humain, simple, concret, solidaire, mais aussi un monde fragile basé sur la solidarité directe. Il n’y a pas de redistribution par l’état, loin de nos vies de loisirs, bien plus faciles et confortables.
Pourrions-nous vivre comme eux ?
Je ne le crois pas, par contre nous pouvons profiter de cette expérience pour relativiser beaucoup de choses dans notre propre vie, nous dire que si tout va mal, quelque part en Afrique des femmes et des hommes envieraient notre sort.
Je remercie Marie, pour nous avoir fait pénétrer ce monde inconnu, si différent, si dur et si fragile a la fois. Je remercie Nicole pour sa connaissance du pays, sa disponibilité, et sa gentillesse, et bien entendu tous les Burkinabés sans qui rien n’aurait été possible, Chantal, Etienne, Richard, Clémentine, Caté, Eric pour tous les efforts qu’ils ont accomplis pour rendre notre voyage le plus agréable possible.
Je me pose juste une question : quelle image avons-nous donné de nous ? Serge
La complainte d’un voyageur. Veux tu vivre heureux ? Voyage avec deux sacs, l’un pour donner, l’autre pour recevoir. Johann Wolfgang Von Goethe. A Madagascar, de la forêt primaire à l’île Sainte Marie, de village en village, à la nuit tombée, bien loin de notre monde trop
bruyant, entrainés par tous les enfants nous avons chanté et dansé. Leur sourire n’avait d’égal que leur joie de vivre.
Au Sénégal, de l’île de Gorée aux villages et ethnies presque oubliées au-delà de
Kédougou.
Au Laos, des chutes du Mékong à Luang Prabang en passant par Boumlou, petit village
perdu dans un cirque montagneux.
Au Vietnam, de la baie d’Ha Long à Diên Biên Phu sans oublier les montagnes du nord
et ses minorités.
En Arménie et Géorgie où les églises et monastères ont fleuri tout au long des
siècles.
En Bolivie avec ses hauts plateaux, le lac Titicaca et nombres de joyaux que nous
n’avons pu visiter.
Que de voyages et d’émotions, de paysages et de rencontres, d’échanges et de
partages.
Au Burkina, même la réserve de Nazinga n’a pas voulu nous montrer ses richesses. Mais
jamais sac de retour ne fut aussi chargé que celui que j’ai enregistré à Ouagadougou.
Pourtant il ne pesait pas lourd, la balance n’a pas décollé et aucune taxe n’est
venue s’appliquer.
Si vous me demandez la recette d’un voyage (solidaire) réussi, je vous dirai que vous pouvez avoir les meilleurs ingrédients
mais passer à coté de l’essentiel et ne pas voir le miracle se produire.
Les ingrédients sont faciles à trouver : la destination, le thème, les voyageurs, les accompagnateurs mais aussi la réalité du
terrain, les personnes visitées, la dynamique du groupe, la volonté de tous et l’ouverture d’esprit mais cela ne suffit pas.
La plus belle variété de roses, si elle n’est pas plantée sur le bon terreau, si elle n’est pas bien exposée, si elle n’est pas
bien travaillée ne donnera jamais qu’une rose ordinaire. Si au contraire tout lui convient, le terreau, l’exposition,
l’entretien, alors pourra éclore une belle rose. Mais pour la sublimer, il lui faut être admirée et appréciée et c’est par le
regard de celui qui la visite qu’elle pourra devenir une rose magnifique.
Vous vous demandez ce que viennent faire ces réflexions dans un carnet de voyage et pourquoi le Burkina
me les inspire aujourd’hui ?
Pour reprendre une boutade lancée après le voyage : « Au Burkina, il
n’y a rien à voir, mais tout est à vivre. », je dirai que là-bas, ce
sont les yeux du cœur qui voient tout.
Nous débarquons dans un pays nouveau pour nous et déjà la chaleur
nous assaille, mais sitôt passées les formalités nous sommes
entourés, je dirais même envahis par les sourires, la joie et la
bonne humeur des gens du pays qui nous accueillent. C’est prenant et
déstabilisant après le grouillement indiffèrent laissé à Paris.
De jour en jour, de village en village, nous allons pénétrer dans un
monde au fonctionnement si différent, le soleil est au-dessus de nos
têtes, implacable, mais cet astre du jour a contaminé la population
locale. Les rires, la joie, les yeux qui pétillent en sont les plus
beaux stigmates. Comment ne pas se laisser entrainer quand après
« l’eau de bienvenue » et les palabres, les femmes et les enfants, au son de leurs calebasses
artisanales, nous embarquent dans un tourbillon de danses ?
La pauvreté, la sècheresse, la difficulté récurrente à joindre les saisons n’entament pas leur
enthousiasme.
Au retour d’une visite des différentes concessions où nous
avons pu entendre les anciens nous parler de leurs chefs
défunts, rencontrer les villageois, voir leurs activités et
ébaucher quelques gestes traditionnels avec eux, c’est deux
beaux poulets qui nous sont offerts, sans doute les plus
beaux qu’ils ont pu trouver.
Ces gestes, cette générosité nous ont tous touchés et c’est
avec honneur que nous avons pris ces marques de sympathie,
marques d’autant plus grandes parce qu’ils savent que nous
n’avons pas de problème pour nous procurer de tels poulets
mais encore plus grandes quand nous pensons qu’eux mêmes vont
se priver de cette viande pour une semaine, voire beaucoup
plus, rien que pour le plaisir et le bonheur de nous honorer.
Là réside toute leur richesse.
Quand au détour d’un marché, parce que nous avons donné quelques coups maladroits sur un Djembé, une
femme vient, au milieu des enfants nous faire vibrer par quelques pas de danses endiablés. Bien sûr
que nous avons fait quelques achats sur le marché mais pas à elle, et quand bien même, avez vous déjà
vu chez nous un commerçant esquisser quelques pas de danses tout simplement parce que vous êtes passé
devant son échoppe.
Cette spontanéité et cette présence permanente ! Car il faut
dire que là bas le jour et la nuit sont égaux mais le soleil
se lève tôt et semble vouloir ne jamais se coucher, allant
quelquefois jusqu’à attendre que celui du lendemain se lève
pour s’en aller.
Comment définir tout ce que nous avons vécu ? Comment quantifier, pour autant que cela
soit intéressant, ce qui nous a été donné ? Car, c’est certain, nous étions venu pour
donner mais nous avons reçu tellement plus encore.
C’est à l’aéroport, au moment de la séparation,
quand les cœurs s’ouvrent que nous avons mesuré ce
que nous venions de vivre.
Vous croyez que le Burkina est un pays sec,
détrompez vous, les mouchoirs manquaient pour
absorber les ondées qui débordaient de nos yeux.
Les femmes, qu’elles soient d’ici ou de là-bas ;
les hommes, qu’ils soient frêles ou costauds,
démonstratifs ou non, faux durs et vrais tendres ont laissé dans ces adieux la marque d’un
voyage réussi, d’un pari gagné sur la vie et la différence.
Ce n’est pas la beauté des choses, mais le regard qu’on leur porte et la façon de les
partager qui en font la grandeur.
Heureux d’avoir pu vivre ces moments, d’avoir laissé s’échapper quelques larmes, c’est le
cœur encore plus ouvert que je repartirai vers d’autres horizons, d’autres rencontres.
Jacky
Le seul véritable voyage n’est pas d’aller vers d’autres paysages, mais d’avoir d’autres yeux. Marcel Proust
Partage
Le séjour a été synonyme de partage à chaque instant : les causeries, les palabres, les jeux, les danses, les repas., le
dolo..... les rires et les larmes..
Là aussi, par où commencer ?? Après Salembaoré, en route pour Yakala !!
Quel accueil !!! Les vieux, les femmes et les plus jeunes sont là !
On vient nous saluer, nous partageons la calebasse de bienvenue..
Les enfants sont intrigués, s'approchent ou au contraire restent sur les bancs
situés à proximité de la salle tout en observant. J'ai envie de faire quelque
chose avec eux, mais quoi ?
Jouer mais à quoi ?
Comment vais-je leur expliquer ?
C'est tout trouvé !!
en route pour une marelle...
et en quelques tours, je me suis
retrouvée à jouer et chanter avec eux pendant une après-midi...
mémorable !!
Parmi tous les enfants, une petite fille a été ma copine....elle ne m'a pas
q quitté, elle ne m'a pas lâché la main, ne voulait pas que d'autres enfants
m me la donnent... Aguiratou...
Je me souviens encore de son sourire le jour où je suis entrée dans sa
salle de classe...
Ambiance
Le maquis est une véritable institution au
Burkina. Et une brakina!une !!
« Chez Clément », maquis de Salembaoré,
nous avons fait la connaissance de
Valentin, l'ambianceur fou....
A Tiébélé, Arnaud a embellit la
soirée avec sa guitare et ses
chansons...
Rencontres Je voudrais remercier les personnes qui ont croisé mon chemin lors de ce
séjour :
Richard, Chantal, Etienne,
Adama, Clémentine, Idrissa.... Je suis prête à les recroiser....
La veille du départ,
nous sommes tous
partis dans un
maquis..
Je dois dire qu'on a
« ambiancé le
coin » !!
A vous d'en juger....
L'art d'apprendre …
à plonger !
A Nazinga, il y avait une
piscine ; certains avaient
pris le maillot. Ikassa sait
nager mais ne sait pas
plonger. Il a eu droit à des
cours perso donnés par
Vincent. Il a du sentir
certains de ses plongeons
puisqu'il s'est pris des plats.
Il fallait vraiment le voir
lorqu'il voulait positionner
ses bras...
Mais il est déterminé Ikassa
et a fini par réussir à le faire.
Fous rires
Je n'ai pas de photo à l'appui mais une anecdote....
La nuit, dans la brousse, il se passe des choses bizarres...
hein Carine ?
Entre les cris de l'âne, du coq et autres, il y a « une bête » !!!!
Ce n'est pas un chien, ni une chèvre, ni un lapin..
mais qu'est-ce c'est ?
Mystère et boule de gomme ...
seule la brousse le sait
Moments forts auxquels je pense souvent, présentés dans l’ordre chronologique du voyage.
Au lendemain de notre première nuit à Ouagadougou, nous partons en minibus pour Salembaoré. Je suis assise à l’avant avec Chantal, et
Issaka notre chauffeur. Leurs conversations animées, dans une langue inconnue pour moi, me bercent. Les intonations de la voix rauque
d’Issaka mêlées à celles de la voix chantante de Chantal, leurs rires sonores, tout cela m’emporte quand
défilent les paysages... Immersion en Afrique !
A Salembaoré : l’arrivée au dispensaire où la première image qui se présente est l’infirmier qui pose une
perfusion à un enfant atteint du palu, accompagné de son père. Ils sont à l’extérieur dans la cour, où le
vent soulève légèrement la poussière. Mon cerveau d’Européenne bloque devant cette image, que je mets
beaucoup de temps à « digérer » : bien sûr, comme tout le monde j’avais entendu parler des maladies qui
ravagent l’Afrique, et des difficultés d’accès aux soins. Mais là, je suis sur place, je peux toucher ces gens,
je prends peu à peu conscience de l’ampleur de la situation. Bouleversant.
Mon sourire revient à la maternité devant les mamans et leurs nouveau-nés, craquants évidemment !
A Salembaoré : En route pour la visite des concessions ! Rapidement les enfants nous rejoignent et nous les tenons par la main (peut-être est-
ce l’inverse). J’ai hâte de découvrir le mode de vie des villageois dans la brousse. Une question que je n’ose pas poser : je constate que ce sont
les femmes qui fabriquent la bière locale, le dolo, mais est-ce qu’elles en
boivent aussi ? Parce qu’elles sont nombreuses à en fabriquer !
Si nous prenons le
temps de visiter une
concession,
tranquillement à
l’écart du groupe, les
sourires éclairent
rapidement les
visages, et les rires
résonnent devant nos
maladresses ou
questions diverses !
J’y pense souvent ...
Merci à Jacky pour la photo.
A Salembaoré : La journée n’est pas finie : le soir deux danseurs
accompagnés de deux musiciens dansent et jouent pour nous, dans la
nuit. Quand un danseur s’approche de moi, qui suis assise sur une
chaise, l’expression de son regard et de son visage me transperce. Il
semble habité par la danse, sensation étrange alors qu’il se tient
devant moi, si grand et si impressionnant !
A Boussouma : au resto pour le repas de midi, Marie nous invite à
exprimer nos impressions sur le voyage, afin de faire le point. Et là,
sans prévenir, l’émotion nous submerge, soit en prenant la parole, soit
en écoutant celui qui parle. Moment très fort pour moi, sentiment
d’appartenir à un groupe d’amis qui partagent plein d’émotions.
Yakala, Marie et Nicole l’ont évoqué maintes fois depuis le début du
voyage. Nous sommes dans le minibus, sur la piste qui mène au
village. Tout à coup, « en rase campagne », nous entendons des
acclamations et des chants : les villageois nous attendent et marchent
devant nous vers le village en chantant. Incroyable ! L’émotion nous
envahit tour à tour dans le minibus, devant ces visages joyeux !
Arrivés au village, l’accueil devient
solennel : le chef du village nous offre
de l’eau à boire, en signe de
bienvenue, et nous fait un discours.
Que de respect et d’honneur envers
nous les Nassara.
La réunion rassemblant les villageois
sous le manguier est mémorable
également, marquée par les cadeaux à
notre attention (être vieille était cette
fois pour moi un avantage), les
échanges entre Marie et les villageois
(à propos des microcrédits entre
autres) traduits par Chantal, les
remerciements des villageois pour les
travaux effectués par l’association.
Moments déstabilisants quant aux valeurs et comportements que sont
les nôtres en Europe !
Marie et Nicole ont marqué à jamais ma vie en m’offrant ce merveilleux voyage, MERCI !
JOELLE
Comment ça, chargée !
Découvrir et Partager ! Voilà deux mots qui ont vraiment pris tout leur sens au cours de ce voyage.
Deux mots qui ont commencé à prendre vie au sein même de notre groupe dès la réunion préparatoire ;
comme on dit : la sauce à pris tout de suite ! Même Carine qui ne devait pas faire partie du voyage, s’est
laissé entrainer par le courant de dynamisme et d’enthousiasme !
Les différences d’âges et de caractères n’ont pas entaché la solidarité qui s’est d’abord installée parmi
nous avant de prendre tout son sens auprès de nos amis et hôtes burkinabé.
Je ne suis donc pas partie avec dès voyageurs mais avec des amis, qui m’ont fait confiance et qui ont suivi
avec un bonheur non dissimulé, le programme qui leur a été proposé.
Quelle surprise également pour moi de voir que tout le monde avait « joué le jeu », qui, en récupérant des
jouets pour l’orphelinat, qui, en amenant des stylos et cahiers pour une école, qui, ayant vidé les armoires,
des serviettes de toilettes et des draps pour une maternité ….. Bref, le souci principal d’avant le départ
n’était pas « qu’allons nous faire dans ce pays inconnu ? » mais « que vais-je pouvoir caser de plus dans ma
valise pour donner ! ».
Plongés au cœur même de la vie, la vraie, sans les artifices de nos civilisations dites « développées », chacun a pu prendre conscience en les vivant, des réels besoins
que nous oublions si souvent.
Le voir à la télé … ok, l’entendre raconter par une passionnée comme moi … ok, mais vivre au rythme des villages de brousse avec leurs jours de marché, l’eau à aller
chercher, les toilettes souvent « buissonnantes », les problèmes de santé, la distance des dispensaires, les saisons des pluies qui n’ont pas été bonnes, la précarité, et
malgré tout être accueillis partout avec sourires, danses et autres démonstrations de joie et d’amitié … c’est une expérience inoubliable Voyage en terre
inconnue ??? oui, celui du « je n’ai rien mais je donne tout … avec le cœur ». Je dis toujours que l’on ne revient jamais d’une telle aventure, de la même façon que l’on
part. Vous me comprenez maintenant, n’est-ce pas !
Belle et grande leçon de vie qui n’aura laissé personne indifférent en ce mois de janvier 2013. L’adaptation a été rapide, ma is comment faire autrement que de lâcher
prise et de suivre le mouvement devant tant de sourires spontanés et de gentillesse. On n’a matériellement rien mais rien ne nous manque ! La revanche de l’être sur
l’avoir !
Au fond de ma mémoire resterons gravés : le premier repas chez Etienne où chacun avait un peu de mal à se
situer, la Brakina chez Clément, les essais pour filer le coton, les courses au marché, les larmes d’émotion du
« débriefing » à Boussouma, l’arrivée à Yakala, la danse de la chenille en pleine brousse, le tour en vélo au bord
du lac, la C.A.N., les rares éléphants de Nazinga, la soirée dansante à Ouaga …. Et tant d’autres choses encore …
Je garderais de chacun, l’envie de le revoir et de lui faire partager encore plus ! Merci pour vos larmes qui ont
coulé sans retenue pour certain à l’aéroport de Ouaga le soir du départ et qui pour moi, étaient le gage d’un
voyage qui vous a pas laissé indifférents. Enfin, merci pour vos témoignages qui me font me poser la question de
savoir s’il ne faudrait finalement pas appeler ce périple : « Voyage au cœur de l’Humain » …
Marie-Pierre
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