Actualités en infectiologie cutanée de l’enfant
Dr Thomas Hubiche Unité de Dermatologie-Infectiologie
Centre Hospitalier de Fréjus-St Raphael
Actualités en infectiologie cutanée de l’enfant
Quelles infections ?
Les dermatoses les plus fréquentes chez l’enfant de 1 à 15 ans sont les dermatoses infectieuses.
Actualités en infectiologie cutanée de l’enfant
Les virus
Papillomaviridae:Verrues vulgaires, plantaires: HPV 1, 2, 4Verrue plane: 3, 10
Prévalence des verrues entre 6 à 25 % chez les enfants entre 11 et 16 ans.
Impact sur la qualité de vie
Ciconte A et al. Australas J Dermatol. 2003;44:169‐73.
BMJ 2011;342:d3271
Critère principal: disparition de toutes les verrues plantaires à 12 semaines
Résultats: 14% de succès dans le groupe vaseline salicylée à 50%
14% de succès dans le groupe cryothérapie (4 séances)
Les patients préféraient la cryothérapie.
Le coût du traitement par cryothérapie était plus élevé.
MASSING AM, EPSTEIN WL. Arch Dermatol. 1963.87:306‐10.
Régression spontanée:
30 % à 32 semaines
66 % à 24 mois.
Demi‐vie de 5 mois
Probabilité de disparition spontanée de 99%
à 32 mois
Molluscum contagiosum
Molluscipox
Molluscum contagiosum
Ce que l’on sait:
• Incidence cumulée à 15 ans: 17%
• 2 pics d’incidence: 3-9 ans et 16-24 ans
• Clairance spontanée entre 1 et 4 ans
• Principal facteur associé à un échec du curetage:
nombre de lésions et nombre de sites atteints
• Pas de traitement ayant démontré son efficacité
Simonart et al. Br J Dermatol. 2008 ;159:1144Van der Wouden JC et al. Cochrane Database Syst Rev 2009; (4):CD004767 -7
3 enfants sans antécédent d’atopie présentant des molluscum contagiosum associés à des réactions eczématiformes autour des molluscum contagiosum témoignant d’une réponse immunitaire.
Traitement émollient
Dermocorticoïde ?
Destruction des lésions ?
Pediatrics Vol. 129 No. 4 April 1, 2012 pp. e1072 ‐e1075
Onychomadèse
Quelles étiologies évoquez‐vous ?
Infectieuses: candidose, viralesDermatoses bulleusesSyndrome de KawasakiMédicaments
TraumatiquePérionyxisPanaris
Onychomadèse idiopathique familiale
Onychomadèse secondaire à un syndrome pieds mains bouche
Apparition environ 3 semaines après l’exanthème, guérison sans séquelle
Pas de spécificité pour un sérotype particulier d’entérovirus
En Asie du Sud‐Est, de grandes épidémies avec unemorbidité et une mortalité inhabituelles ont étérapportées depuis 1998.
Syndrome pieds mains bouche
Le syndrome pieds mains bouche (SPMB) est considéré comme peu fréquent et bénin en France mais peu de données cliniques et virologiques sont disponibles.
Syndrome pieds mains bouche en France
Description clinico‐virologique du Syndrome pieds mains bouche en
France: 2010‐2012
Thomas Hubiche1, Pascal Del Giudice1, Franck Boralevi2, Christine Léauté‐Labrèze2, Laure Bornebusch3, Marie Edith Lafon4, Chistine Chiaverini5, Alice Phan6, Annabel Maruani7, Bruno Lina8, Isabelle Schuffenecker8
et le Groupe de recherche de la société française de dermatologie pédiatriqueet le CNR des entérovirus
1. Unité de Dermatologie infectiologie, CHI Fréjus Saint Raphaël2. Unité de Dermatologie Pédiatrique, CHU Bordeaux
3. Service de Pédiatrie, CHG Grasse4. Laboratoire de Virologie, CHU Bordeaux
5. Service de dermatologie, CHU Nice6. Service de dermatologie, CHU Lyon sud7. Service de Dermatologie, CHU Tours
8. Centre National de Référence des Entérovirus, CHU Lyon
Syndrome pieds mains bouche en France
42 garçons et 24 filles. Sexe ratio 1,75
Age médian 18,5 mois (extrêmes 3 – 216 mois)
Hubiche et al. JDP 2011.
0
2
4
6
8
10
12
Répartition des SMPB confirmés selon mois
GénotypeRépartition des cas Age médian
(mois)% (n)CV-A16 (2 clusters) 38 (25) 17
CV-A6 (2 clusters) 32 (21) 19
CV-A10 (1 cluster) 6 (4) 21
EV-71 (C1 et C2) 3 (2) 27
CV-A9 3 (2) 12
CV-A8 1,5 (1) 16
CV-B2 1,5 (1) 16
CV-B3 1,5 (1) 42
E-9 1,5 (1) 10
Données non disponibles (génotypages en cours ou échec) 12 (8) 24
Total 100 (66) 18
Hubiche et al. JDP 2011
Syndrome pieds mains bouche en France
0
1
2
3
4
5
6
7
8
CV‐A16
CV‐A6
CV‐A10
Répartition des génotypes CV‐A16, CV‐A6, CV‐A10 selon les mois
Nom
bre de
cas
Hubiche et al. JDP 2011.
Syndrome pieds mains bouche en France
94% 85%
83%
68% 66,5%
82%
Photo Dr Alice PhanCHU Lyon
CV-A6
Patient Fréjus3 ans ½CV‐A16
Syndrome pieds mains bouche
Syndrome pieds mains bouche
Première épidémie d’érythromélalgies décrites en Chine en 1987:Erythromélalgie Associée chez certains patients à de la fièvre, des céphalées, arthralgiesInfection des voies aériennes dans les jours précédents
Erythromelalgia-related poxvirus: Ectromelia virus
Schuffenecker I et al. J Clin Virol (2012) Bangalore H. Pediatr Infect Dis J. 2011 March.
Nouveau-né, nourrisson (âge médian 26 jours)
Fièvre constante, sepsis dans 50% des cas
Irritabilité, hypotonie, crises convulsives
Distension abdominale
Exanthème maculopapuleux du tronc dans 14 à 60 %: ”red-looking
babies”
Lymphopénie
CRP non élevée
Human parechovirus 3 prédominant
Pediatrics Vol. 128 No. 6 December 1, 2011
Mortalité avant l’acyclovir: 10-50 %
Etude rétrospective 2001 à 2010
1331 enfants âgés de 2 mois à 17 ans.
Aucun décès
30 % d’infection à S. aureus, 4 % de bactériémie à S. aureus.
Un retard à l’instauration de l’acyclovir était associé à une augmentation
de la durée d’hospitalisation
La prescription d’une corticothérapie locale n’était pas associée à une
augmentation de la durée d’hospitalisation
11 cas d’herpes néonataux dont 2 décès dans les suitesde circoncisions rituelles
La technique de circoncision rituelle se terminait par lasuccion du prépuce par le mohel.
A New York entre 2006 et 2011, la réalisation d’unecirconcision selon ce rituel augmentait le risque d’herpèsnéonatal d’un facteur 3,4.
Actualités en infectiologie cutanée de l’enfant
Les bactéries
Olson D. Pediatr Infect Dis J. 2011 ;30:933-6.
Age moyen 4 ans
Délai diagnostic 15 jours
Lésions papulo-pustuleuses
associées dans 30% des cas
Pharyngite rarement associée
Rarement fébriles
Olson D. Pediatr Infect Dis J. 2011 ;30:933-6.
Taux de récurrence: 30%
Facteurs associés à une récurrence :Traitement par Amoxicilline (37%) par rapport aux associations avec inhibiteurs de bétalactamases OR :2,39 [95%CI :1,18-4,81]
Conclusion des auteurs: Amoxicilline en première intention mais prévenir les parents du taux de récidive.Etude pour évaluer les inhibiteurs de bétalactamases / céphalosporine +/-topique
Olson D. Pediatr Infect Dis J. 2011 ;30:933-6.
Actualités en infectiologie cutanée de l’enfant
Quel agent infectieux ?
Remerciements
CHI Fréjus Saint Raphaël
Unité de Dermatologie Infectiologie : Pascal Del Giudice
Service de pédiatrie: Farid Zehani, Anne-Laure Bruna, Estelle Demeinex, Ekoue Folly, Michel Youssef
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