ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

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CARTE ET DESCRIPTIONS DES ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE AU CAMEROUN UN RAPPORT DU RÉSEAU DES SYSTÈMES D’ALERTE PRÉCOCE CONTRE LA FAMINE (FEWS NET) Avril 2021

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CARTE ET DESCRIPTIONS DES ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE AU CAMEROUN

UN RAPPORT DU RÉSEAU DES SYSTÈMES D’ALERTE PRÉCOCE CONTRE LA FAMINE

(FEWS NET)

Avril 2021

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CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

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Remerciements et avertissement

Ce rapport présente les résultats de l’exercice de cartographie des zones de moyens d’existence mené à Yaoundé du 16 au

20 septembre 2019 par FEWS NET et ses partenaires, à savoir le Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural

(MINADER), le Programme alimentaire mondial des Nations Unies, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et

l’agriculture et des organisations non gouvernementales.

L’atelier a été dirigé par Julius Holt du Food Economy Group et consultant auprès de FEWS NET, en collaboration avec Blaise

Kiénou, coordinateur de la surveillance à distance chez FEWS NET Afrique de l’Ouest, et administré par Sorelle Mbakop,

responsable de la gestion de projet pour l’Afrique de l’Est et australe à Chemonics International. Nous tenons à saluer la

coopération pleine d’enthousiasme de tous les participants (voir annexe 1), qui ont généreusement partagé leurs vastes

compétences et connaissances de la situation locale.

Nous considérons comme un honneur et un signe encourageant le fait que l’atelier ait été inauguré par Son Excellence Gabriel

Mbairobe, Ministre de l’agriculture et du développement rural, accompagné de Mme Allegra Baiocchi, Coordonnatrice

Humanitaire et Coordonnatrice Résidente du Système des Nations Unies au Cameroun, de Mme Vernelle Fitzpatrick, Chargée

d’affaires auprès de l’ambassade des États-Unis et de M. Jonathan Armah, Directeur régional pour l’Afrique de l’Ouest, Food

for Peace (USAID). M. Paul Majarowitz, Directeur de la division Afrique 2, Food for Peace (USAID) et M. Issa Bitang,

Représentant de Food for Peace au Cameroun (USAID) qui nous ont également fait l’honneur de clôturer l’atelier. Nous

remercions tout particulièrement la coordonnatrice du Programme national de veille et de renforcement de la sécurité

alimentaire (PNVRSA/MINADER), Mme Nkodo Ngono (épouse Atanga), dont l’intérêt et le soutien actif ont été essentiels à

l’organisation de l’atelier et à sa réussite.

Le présent rapport a été écrit par Julius Holt. La publication a été élaborée dans le cadre du contrat à quantités indéterminées

AID-OAA-I-12-00006 (bon de commande 1 [AID-OAA-TO-12-00003], bon de commande 4 [AID-OAA-TO-16-00015]) du Réseau

des systèmes d’alerte précoce contre la famine (FEWS NET) de l’Agence des États-Unis pour le développement international

(USAID). Les points de vue exprimés par les auteurs de la présente publication ne reflètent pas nécessairement ceux de

l’Agence des États-Unis pour le développement international ou du Gouvernement des États-Unis.

La publication a été élaborée dans le cadre du contrat à quantités indéterminées AID-OAA-I-12-00006 (bon de commande 1

[AID-OAA-TO-12-00003], bon de commande 4 [AID-OAA-TO-16-00015]) du Réseau des systèmes d’alerte précoce contre la

famine (FEWS NET) de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID). Les points de vue exprimés par

les auteurs de la présente publication ne reflètent pas nécessairement ceux de l’Agence des États-Unis pour le

développement international ou du Gouvernement des États-Unis.

À propos de FEWS NET

Créé à la suite des famines qui ont sévi en 1984 en Afrique de l’Est et en Afrique de l’Ouest, FEWS NET offre des moyens

d’alerte rapide et fournit des analyses intégrées et prospectives sur les nombreux facteurs qui contribuent à l’insécurité

alimentaire. FEWS NET a pour objectif d’informer les décideurs et de les aider à planifier leurs interventions d’urgence,

d’appuyer les partenaires en matière d’analyses et de prévisions pour l’alerte précoce et de fournir une assistance technique

dans le cadre des initiatives menées par ces derniers.

Pour en savoir plus sur le projet FEWS NET, rendez-vous sur www.fews.net.

Citation recommandée

FEWS NET. 2019. Carte et descriptions des zones de moyens d’existence du Cameroun Washington, D.C. : FEWS NET.

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Table des matières

Introduction ................................................................................................................................................................................. 6

Méthodologie .............................................................................................................................................................................. 6

Le contexte national .................................................................................................................................................................. 10

Descriptions des zones de moyens d’existence ......................................................................................................................... 16

CM01 PLAINE D’INONDATION DE LA RIVIÈRE LOGONE : bovins, chèvres et brebis, pêche, riz irrigué, maïs, sorgho,

commerce transfrontalier ..................................................................................................................................................... 17

CM02 « BEC DE CANARD » : coton, porcs, volaille, bovins, sorgho pluvial, légumineuses ................................................... 20

CM03 PIÉMONT : sorgho de contre-saison excédentaire, maraîchage, élevage, commerce ............................................... 23

CM04 MONTS MANDARA : pommes de terre, oignons, ail, maïs, soja, tubercules, commerce transfrontalier ................... 26

CM05 PLAINE DE LA BÉNOUÉ : arachides, coton, maïs, riz irrigué, oignons, bovins, pêche ................................................. 29

CM06 BASSES TERRES DU FARO ET DU MAYO-REY : maïs, igname, coton, soja, arachides .................................................. 32

CM07 HAUTS PLATEAUX DE L’ADAMAOUA : bovins, maïs, manioc, igname, patate douce, haricot, miel ........................... 35

CM08 PLAINE TIKAR : maïs, riz irrigué, café robusta, pêche, bétail ...................................................................................... 38

CM09 HAUTS PLATEAUX OCCIDENTAUX : maïs, maraîchage, haricots, pomme de terre, œufs, tubercules, café arabica .. 41

CM 10 FORÊT DU MONT CAMEROUN : cacao, huile de palme, café robusta, caoutchouc, banane plantain, tubercules,

poivre, escargots ................................................................................................................................................................... 44

CM11 PLAINE DU MBAM-SANAGA : cacao, banane plantain, ananas, maraîchage, manioc, igname jaune, petit bétail,

volaille ................................................................................................................................................................................... 47

CM12 FORÊT DÉGRADÉE DU CENTRE-SUD : cacao, banane plantain, ananas, maïs, manioc, maraîchage, petit bétail et

volaille ................................................................................................................................................................................... 50

CM13 FORÊT DENSE DU SUD-EST : manioc, banane plantain, cormes, cacao, café, huile de palme, aliments sauvages,

petit bétail, volaille ................................................................................................................................................................ 53

CM14 SAVANE HERBEUSE DE LOM-PANGAR : bétail, manioc, maïs, arachides, pêche, extraction minière artisanale ........ 56

CM15 LITTORAL : pêche artisanale en mer, crevettes, commerce transfrontalier informel, gnétum, huile de palme,

manioc frais et transformé, noix de coco .............................................................................................................................. 59

CM16 COMMERCE TRANSFRONTALIER OCCIDENTAL : tapioca, huile de palme, tomate, riz, cacao, bétail, gnétum et autres

produits forestiers sauvages ................................................................................................................................................. 62

Annexe 1. Participants à l’atelier ............................................................................................................................................... 64

Annexe 2. Unités administratives et population par zone de moyens d’existence ................................................................... 65

Annexe 3. Comparaison des zones de moyens d’existence du Cameroun avec celles des pays frontaliers ............................. 76

Cartes

Carte 1 : Zones de moyens d’existence du Cameroun (2019) ........................................................................................................................ 16

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Carte 2 : Zones de moyens d’existence du Nigéria (2018) .............................................................................................................................. 79 Carte 3 : Zones de moyens d’existence de la République centrafricaine (2012) ............................................................................................ 80 Carte 4 : Zones de moyens d’existence du Tchad (2011) ............................................................................................................................... 80 Carte 5 : Zones de moyens d’existence de la République du Congo (2019) ................................................................................................... 81

Figures

Figure 1 : La carte de référence ........................................................................................................................................................................ 7 Figure 2 : La première ébauche des zones ....................................................................................................................................................... 9 Figure 3 : Affinage du périmètre des zones ...................................................................................................................................................... 9 Figure 4 : Affinage du périmètre des zones par groupe de travail ................................................................................................................... 9 Figure 5 : Noms provisoires des zones ........................................................................................................................................................... 10 Figure 6 : Dessin à la main de la carte consolidée des zones nationales de moyens d’existence .................................................................. 10 Figure 7 : Topographie du Cameroun ............................................................................................................................................................. 11 Figure 8 : Climats, isohyètes et régimes de précipitation ............................................................................................................................... 11 Figure 9 : Zones agroécologiques ................................................................................................................................................................... 11 Figure 10 : Principaux cours d’eau du Cameroun ........................................................................................................................................... 11 Figure 11 : Densité de population .................................................................................................................................................................. 12 Figure 12 : Modes de dégradation des forêts ................................................................................................................................................. 13 Tableau 1. Événements récents ayant affecté la sécurité alimentaire et les moyens d’existence ................................................................. 15 Figure 13 : Calendrier saisonnier (CM01) ....................................................................................................................................................... 18 Figure 14 : Calendrier ménages pauvres des ménages pauvres (CM01) ........................................................................................................ 19 Figure 15 : Calendrier saisonnier (CM02) ....................................................................................................................................................... 21 Figure 16 : Calendrier ménages pauvres (CM02) ............................................................................................................................................ 22 Figure 17 : Calendrier saisonnier (CM03) ....................................................................................................................................................... 24 Figure 18 : Calendrier ménages pauvres (CM03) ............................................................................................................................................ 25 Figure 19 : Calendrier saisonnier (CM04) ....................................................................................................................................................... 27 Figure 20 : Calendrier ménages pauvres (CM04) ............................................................................................................................................ 28 Figure 21 : Calendrier saisonnier (CM05) ....................................................................................................................................................... 30 Figure 22 : Calendrier ménages pauvres (CM05) ............................................................................................................................................ 31 Figure 23 : Calendrier saisonnier (CM06) ....................................................................................................................................................... 33 Figure 24 : Calendrier ménages pauvres (CM06) ............................................................................................................................................ 34 Figure 25 : Calendrier saisonnier (CM07) ....................................................................................................................................................... 36 Figure 26 : Calendrier ménages pauvres (CM07) ............................................................................................................................................ 37 Figure 27 : Calendrier saisonnier (CM08) ....................................................................................................................................................... 39 Figure 28 : Calendrier ménages pauvres (CM08) ............................................................................................................................................ 40 Figure 29 : Calendrier saisonnier (CM09) ....................................................................................................................................................... 42 Figure 30 : Calendrier ménages pauvres (CM09) ............................................................................................................................................ 43 Figure 31 : Calendrier saisonnier (CM10) ....................................................................................................................................................... 45 Figure 32 : Calendrier ménages pauvres (CM10) ............................................................................................................................................ 46 Figure 33 : Calendrier saisonnier (CM11) ....................................................................................................................................................... 48 Figure 34 : Calendrier ménages pauvres (CM11) ............................................................................................................................................ 49 Figure 35 : Calendrier saisonnier (CM12) ....................................................................................................................................................... 51 Figure 36 : Calendrier ménages pauvres (CM12) ............................................................................................................................................ 52 Figure 37 : Calendrier saisonnier (CM13) ....................................................................................................................................................... 54 Figure 38 : Calendrier ménages pauvres (CM13) ............................................................................................................................................ 55 Figure 39 : Calendrier saisonnier (CM14) ....................................................................................................................................................... 57 Figure 40 : Calendrier ménages pauvres (CM14) ............................................................................................................................................ 58 Figure 41 : Calendrier saisonnier (CM15) ....................................................................................................................................................... 60 Figure 42 : Calendrier ménages pauvres (CM15) ............................................................................................................................................ 61 Figure 43 : Calendrier saisonnier (CM16) ....................................................................................................................................................... 63 Figure 44 : Calendrier ménages pauvres (CM16) ............................................................................................................................................ 63

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Acronymes et abréviations

AM achat sur les marchés

CT cueillette

EN en nature

FAO Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture

FEWS NET Réseau des systèmes d’alerte précoce contre la famine

HEA analyse de l’économie des ménages

km kilomètre

MINADER Ministère de l’Agriculture et du Développement rural

mm millimètre

PP propre production

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Introduction

Cet exercice visait à identifier les moyens d’existence types du Cameroun comme point de départ des évaluations

d’alerte précoce dans le pays. L’activité de cartographie des zones de moyens d’existence a été conçue de façon à

établir des points de référence en matière de sécurité alimentaire qui permettront de déterminer si les événements

signalés à un moment donné justifient une évaluation plus approfondie. Le découpage et les descriptions des zones

de moyens d’existence font partie de la base de connaissances sur laquelle s’appuient les activités de suivi de la

sécurité alimentaire que mène FEWS NET. Mais ces outils ne constituent pas en eux-mêmes une analyse complète

de la sécurité alimentaire, qui doit être réalisée notamment par une étude des moyens de subsistance menée sur le

terrain, dans les zones identifiées, servant de base de référence. La carte des zones de moyens d’existence et leurs

descriptions, fournies à la fin du présent rapport, forment un cadre géographique permettant d’interpréter les

données de suivi existantes relatives à la production et aux prix, ainsi que d’autres indicateurs, et ainsi d’identifier

les effets potentiels des chocs. Les équipes d’évaluation rapide peuvent utiliser le découpage par zones comme base

d’échantillonnage.

Les moyens d’existence en milieu rural sont l’aboutissement d’un processus d’adaptation à long terme aux

ressources naturelles dans le contexte économique, social et politique local et national. Au cours des décennies, ils

ont évolué en fonction des changements fondamentaux qu’a connus ce contexte, par exemple l’urbanisation

croissante et ses effets sur la demande; à l'avenir, le changement climatique pourrait bien être un autre exemple.

Des événements à plus court terme, parfois même une sécheresse ou des inondations sévères, provoquent la perte

des cultures, des animaux ou des habitations et, par conséquent, un appauvrissement aigu. Mais on constate en

général qu’ils ne modifient pas fondamentalement les moyens d’existence de la grande majorité des populations

rurales, car ils ne modifient pas le contexte sous-jacent. La plupart des gens reprennent leurs activités économiques

habituelles, leur économie du ménage, avec une rapidité parfois surprenante, bien qu’il leur soit nécessaire de

reconstituer le patrimoine perdu. En effet, ils n’ont pas d’autre choix s’ils doivent rester en milieu rural. Une

cartographie durable des zones de moyens d’existence en milieu rural doit être un outil à moyen terme, qu’il faudra

réviser périodiquement sans toutefois le modifier à court terme. Aujourd’hui, le Cameroun continue de subir des

attaques de Boko Haram dans le nord et des mouvements sécessionnistes dans l’ouest, qui ont entraîné une

insécurité civile élevée, des déplacements de populations et des perturbations économiques. Mais si les effets à

court terme sont flagrants, les effets à long terme sont impossibles à mesurer, car ils dépendent de deux facteurs :

le temps que dureront ces problèmes et les potentielles répercussions permanentes sur les économies locales. En

ce qui concerne donc les régions touchées, le présent exercice de cartographie s’est efforcé de représenter les

fondamentaux des différents moyens d’existence tels qu’ils étaient jusqu’aux événements mentionnés, c’est-à-dire

quelques années en arrière.

Cela étant dit, il n’est pas possible d’ignorer complètement ces problèmes récents et profonds ; ils ont donc été

signalés parmi les risques évoqués dans les descriptions des moyens d’existence, qui forment le corps du présent

rapport. Parallèlement, à partir des informations fournies par les participants à l’atelier, nous sommes en mesure de

proposer, dans le tableau ci-dessous, un récapitulatif chronologique des événements dommageables survenues au

cours des cinq dernières années.

Méthodologie

L’analyse de l’économie des ménages (HEA) est un cadre permettant d’analyser la façon dont les ménages, à différents niveaux de richesse, gèrent habituellement leurs moyens d’existence et les répercussions probables qu’aurait un événement donné sur ces moyens d’existence. L’HEA utilise une panoplie d’informations collectées à différents niveaux, principalement des connaissances locales et des informations de terrain détaillées sur l’économie des ménages au niveau des villages, mais aussi des données de référence, comme le recensement national de la population, les estimations officielles de la production agricole et le suivi des prix sur les marchés, et enfin des informations sur les événements actuels susceptibles d’affecter la production, les revenus et les dépenses.

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La première étape, sans laquelle l’analyse des moyens d’existence en milieu rural serait impossible, consiste à identifier les zones de moyens d’existence qui serviront de base pour filtrer les informations de référence et positionner sur le plan géographique le travail de terrain et les analyses préliminaires, mais aussi pour réaliser les projections ultérieures relatives à l’effet des événements (Analyse des Résultats). Une zone de moyens d’existence est une zone géographique dans laquelle la plupart des ménages partagent la même écologie, les mêmes ressources naturelles et le même environnement économique général, et recourent donc aux mêmes modes de production et aux mêmes possibilités de revenus monétaires (alors que le revenu monétaire réel dépend des avoirs du ménage, de sa composition et d’autres éléments qui déterminent sa richesse relative). Autrement dit, quand on passe d’une zone de moyens d’existence à une autre, on s’attend à voir des modes de production, de revenu et de consommation différents, et peut-être même des stratégies d’adaptation différentes en réponse aux chocs. L’exercice de cartographie des zones nationales décrit dans le présent rapport a permis de définir 16 zones de moyens d’existence en milieu rural au Cameroun1. L’atelier sur la cartographie des zones nationales de moyens d’existence s’est tenu à l’hôtel Hilton, à Yaoundé, du 16 au 20 septembre, et a accueilli 32 représentants du MINADER, des Nations Unies et des ONG partenaires en qualité d’informateurs clés (voir annexe 1). Cet exercice s’est déroulé selon les étapes suivantes :

1. En vue de préparer l’exercice, FEWS NET a effectué

une recherche préliminaire de publications et de

données de référence pertinentes, en particulier

d’informations cartographiques, et les participants

ont été invités à apporter de la documentation

locale.

2. Une carte de référence du pays a été dessinée pour

les besoins de l’atelier. C’est sur cette carte que les

participants ont commencé à esquisser leurs

suggestions de zones de moyens d’existence, pour

ensuite les affiner et finaliser la carte nationale des

zones. Au-dessus d’un fond topographique, la carte

de référence faisait apparaître les limites

administratives jusqu’au niveau de

l’arrondissement (accompagnées de codes pour

identifier leurs noms listés sur une feuille Excel),

ainsi que les principaux cours d’eau et les routes et

villes principales (voir figure 1). Des cartes

thématiques (précipitations, agroécologie, densité

de population, etc.) ont également été produites à

titre de référence.

3. Pour commencer, les participants ont suivi une

présentation de FEWS NET en tant qu’organisation.

Ensuite, ils ont assisté à une présentation

introductive sur les moyens d’existence et l’HEA.

Cette présentation a été suivie d’un exposé sur la

méthodologie de cartographie des zones de

1 Des informations sur la méthodologie HEA, y compris les détails sur la manière dont la délimitation des zones est effectuée,

sont fournies dans le « HEA Practitioners Guide » consultable ici. Les informations relatives à FEWS NET et à son utilisation de la

méthodologie HEA sont consultables à l’adresse http://www.fews.net/1

Figure 1 : La carte de référence

Source : FEWS NET.

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moyens d’existence et d’un aperçu de ce qui serait fait au cours de l’atelier, à savoir les étapes pratiques

conduisant à la finalisation d’une carte nationale des zones de moyens d’existence. Après cela, les données

de référence disponibles et des cartes de référence exposées ont été examinées.

4. Les participants à la séance plénière ont ensuite été invités à dessiner sur la carte de référence leurs

premières suggestions de zones de moyens d’existence. Chaque participant proposait une zone, qui était

discutée et justifiée par des listes de produits et d’activités lui étant associés. Ce travail itératif a débouché

au bout de cinq heures environ sur une ébauche de carte adoptée à l’unanimité, faisant apparaître 16 zones

numérotées (voir figure 2).

5. L’étape suivante consistait à affiner les limites de chaque zone de moyens d’existence. Pour ce faire, les

participants se sont répartis en cinq groupes de travail, principalement selon les régions correspondant aux

zones de subsistance, et ont utilisé des copies de la carte de référence. Il s’agissait d’identifier précisément

les limites des zones en respectant autant que possible les frontières des arrondissement, sauf dans les cas

où le périmètre de la zone de moyens d’existence en serait sensiblement faussé. Par ailleurs, les participants

ont été encouragés à penser au-delà des frontières départementales et régionales, afin que les zones

puissent les chevaucher en fonction de la réalité économique. Pour y parvenir, ils se sont appuyés sur des

données secondaires, en particulier des informations et des cartes de leurs régions2. Différents groupes de

travail ont dû se consulter pour s’entendre sur les limites des zones à cheval sur deux régions, et donc

relevant de deux groupes. La série de cartes ainsi finalisées a été examinée en séance plénière au cours de

laquelle un ou deux derniers ajustements ont été apportés (voir figures 3 et 4).

6. Les groupes de travail ont ensuite été invités à renseigner le fichier Excel qui leur avait été fourni pour

indiquer quelles régions, quels départements et quelles arrondissements faisaient partie (partiellement ou

totalement) de chaque zone de subsistance. Ces fichiers ont ensuite été fusionnés en un fichier unique (voir

annexe 2).

7. Une séance plénière a été organisée pour attribuer un nom officiel aux 16 zones en fonction de leurs

caractéristiques essentielles (voir figure 5). Puis, la carte finale des zones nationales de moyens d’existence

a été dessinée à la main en copie fidèle par l’animateur sur la base des cartes affinées de chaque groupe de

travail (figure 6). Cette carte a ensuite été numérisée à FEWS NET Washington.

La tâche suivante attribuée aux groupes de travail dans le cadre de l’atelier consistait à remplir un formulaire de

description des moyens d’existence pour chaque zone afin de définir son caractère particulier (pourquoi elle avait

été jugée différente d’une autre zone) et de fournir des informations sur l’agroécologie et le climat, sur les propriétés

foncières et d’autres avoirs, sur la production agricole et animale, les aliments consommés, les cultures et les

animaux vendus (en faisant la différence pour chacun de ces éléments entre ménages pauvres et riches). Les groupes

de travail ont également fourni des informations sur les principaux marchés utilisés par les habitants de chaque zone

et sur la destination des produits vendus en dehors de la zone. Ils ont aussi réuni des informations concernant les

risques pesant sur la production végétale et animale dans chaque zone et ont établi une liste chronologique des

événements ayant affectés la sécurité alimentaire au cours des cinq dernières années.

Pour finir, il a été demandé aux participants d’établir des calendriers faisant apparaître la saisonnalité des activités

de production et de vente sur les marchés, la période de soudure et la saisonnalité des risques, les moments de

l’année où les ménages les plus démunis ont accès à des aliments et à des revenus et où les dépenses des ménages

sont les plus importantes. Les informations contenues dans les formulaires de description sont résumées dans la

présentation des zones de moyens de subsistance ci-après, où figurent également les calendriers.

2 Les participants se sont particulièrement appuyés sur les volumes des Études socio-économiques régionales au

Cameroun publiées par le PNUD depuis 2000.

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CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

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Figure 2 : La première ébauche des zones Figure 3 : Affinage du périmètre des zones

Source : FEWS NET. Source : FEWS NET.

Figure 4 : Affinage du périmètre des zones par groupe de travail

Source : FEWS NET. Source : FEWS NET.

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Figure 5 : Noms provisoires des zones Figure 6 : Dessin à la main de la carte consolidée des

zones nationales de moyens d’existence

Source : FEWS NET. Source : FEWS NET.

Le contexte national

Le Cameroun est une terre de contrastes. Les différences les plus marquées se situent au niveau des écologies, et

elles devraient en toute logique se refléter fortement dans le découpage des zones de moyens de subsistance en

milieu rural, au moins sur le plan de la production d’alimentation de base et de cultures de rente. D’autres contrastes

sont moins évidents, car ils sont liés à la densité de la population rurale et à leur relation économique avec le secteur

urbain, et donc à la géographie des principaux centres d’échange qui en dépend. Il existe en outre un

« centre d’échange » en dehors du pays, le Nigéria, qui exerce une forte influence sur certaines parties de l’économie

rurale du Cameroun.

Le pays abrite des écologies allant du milieu soudano-sahélien dans l’extrême nord aux forêts tropicales humides

subéquatoriales dans l’extrême sud, en passant par les savanes boisées et herbeuses (hautes ou basses) au centre

et les régions montagneuses, côtières et de hauts plateaux à l’ouest (figures 7 et 9). D’une manière générale, le

niveau des précipitations passe d’environ 400 mm par an dans l’extrémité nord à quelque 2 000 mm dans l’extrémité

sud, et le régime pluviométrique varie entre un régime mono-modal et bimodal. C’est toutefois l’ouest du pays qui

connaît les plus hauts niveaux de précipitations, principalement selon un régime mono-modal ou continu, avec plus

de 2 500 mm dans le nord-ouest, plus de 5 000 mm dans le sud-ouest et plus de 7 000 mm dans certaines parties du

littoral et son arrière-pays immédiat (figure 8). D’une manière générale encore une fois, les types de cultures

vivrières varient d’une région à l’autre : dans le nord, des céréales, principalement le sorgho et le maïs ; dans le

centre, des ignames et du manioc, mais toujours avec beaucoup de maïs ; dans le sud et l’ouest, une dépendance

croissante vis-à-vis du manioc et des bananes plantain, toujours avec le maïs omniprésent. Mais il existe aussi un

grand nombre d’enclaves et de produits de niche. Citons également les poissons pêchés dans les grands fleuves et

rivières (figure 10), les lacs et les barrages, et la mer ; et notons que les poissons séchés et fumés sont vendus sur

des marchés très éloignés du lieu de pêche.

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Figure 7 : Topographie du Cameroun Figure 8 : Climats, isohyètes et régimes de

précipitation

Source : Wikimedia. Source : Atlas de l’Afrique – Cameroun. Les Éditions J.A.

(Jeune Afrique) 2011.

Figure 9 : Zones agroécologiques Figure 10 : Principaux cours d’eau du Cameroun

Source : Institut de recherche agricole pour le développement. Source : worldmaps.com.

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CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 12

Les zones CM01, Plaine d’inondation de la rivière Logone,

et CM02, « Bec de canard », se situent dans le bassin du

Tchad. En raison des inondations annuelles dans la CM01 et

des nombreuses zones marécageuses de la CM02, ces zones

se caractérisent par des pâturages riches et des sols

humides, et donc par un grand nombre de bovins, une

importante culture du sorgho de contre-saison (humidité

retenue dans le sol en saison sèche) et du riz par irrigation

et des possibilités de pêche abondante. Mais c’est la zone

CM03, Piémont, juste à côté, qui est la championne de la

production de sorgho de contre-saison, pour une autre

raison cependant : c’est le ruissellement des pluies dans les

monts Mandara, à l’ouest, qui fournit l’humidité nécessaire

à cette culture, ainsi qu’à un maraîchage et des vergers de

grande ampleur. Les Monts Mandara (zone CM04)

constituent en eux-mêmes un territoire spécifique, où

prédominent la pomme de terre irlandaise, les cultures

typiques des hauts plateaux, ainsi que l’oignon et l’ail, très

prisés sur les marchés. Le fait que l’Extrême Nord, une

région très éloignée des centres économiques et des

grandes villes du centre-sud et de l’ouest du pays, soit une

des régions les plus peuplées du pays témoigne de la

productivité élevée de cette zone et de la valeur attachée à

ses produits au Cameroun et sur les marchés des pays

voisins (figure 11).

Les vastes étendues du centre du pays, principalement

couvertes de savane, sont moyennement ou faiblement

peuplées, mais présentent de nombreuses caractéristiques

différentes. La zone CM05, Plaine de la Bénoué, une région légèrement surélevée appartenant encore à l'écologie

soudanienne, est la plus peuplée des savanes. C’est une grande productrice de coton et d’arachides qui a

récemment vu sa production principale, le maïs, menacée par la concurrence que lui fait un marché situé dans une

zone aux conditions écologiques similaires, située de l’autre côté de la frontière, au Nigéria. En direction du sud-

est, dans la zone CM06, Basses terres du Faro et du Mayo-Rey, nous arrivons sous une latitude et dans une

écologie où les ignames commencent à apparaître à côté du maïs. Ces deux cultures y sont suffisamment

abondantes pour remplir les grands marchés urbains de Garoua et de Maroua au nord. Plus au sud, un autre type

de savane est représenté dans la zone CM07, Hauts plateaux de l’Adamaoua, où le manioc rejoint désormais le

maïs et l’igname comme aliment de base. C’est une zone également propice à l’élevage de bovins, ce qui procure

à la moitié plus aisée des villageois une hausse substantielle de revenus. La zone de moindre altitude CM14, Savane

herbeuse du Lom-Pangar, plus à l’est et au sud, offre un environnement au moins aussi favorable au bétail, mais

souffre par ailleurs de l’absence de cultures de rente importantes. Elle est relativement isolée des centres

d’échange à l’ouest, ce qui aurait pu pu encourager une production accrue de ses cultures vivrières (manioc ou

maïs). La zone centrale CM11, Plaine du Mbam-Sanaga, également logée à moindre altitude dans sa plus grande

étendue et faiblement peuplée, est plus avantagée en matière d’échange, car la demande en provenance de

Yaoundé, la capitale, parvient à sa frontière sud (près duquel la population rurale est plus dense). Dans cette zone,

on observe une certaine transition vers des cultures de rente du Sud, telles que le cacao et l’ananas, et la banane

plantain apparaît pour la première fois comme l’un des aliments de base.

Nous arrivons maintenant dans la grande région forestière du sud du pays. Elle se partage en deux parties, comme

le montre clairement la carte de densité de population (figure 11) : la partie occidentale (zone CM12) est trois ou

quatre fois plus densément peuplée que la partie orientale. Cela se traduit par une dégradation considérable de la

Figure 11 : Densité de population

Source : FEWS NET.

Page 13: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 13

forêt - c'est-à-dire une déforestation à long terme et

vraisemblablement progressive, avec des terres cultivées et

des établissements colonies, selon un schéma que l'on peut

voir à la figure 12, qui est une fusion des informations de

télédétection. La caractéristique principale de cette zone est

la proximité non seulement de la capitale, Yaoundé, mais

aussi de l’autoroute principale, qui relie à l’est Bertoua et à

l’ouest l’économie côtière, à savoir Kribi et Douala, la

deuxième ville du pays. L’intensification de la culture

maraîchère et de celle de l’ananas semble être le signe d’un

accès facile aux marchés urbains. La facilité des échanges

transfrontaliers avec le Gabon et la Guinée équatoriale

constitue un autre avantage. Mis à part ces caractéristiques,

la zone CM12 possède en commun avec la zone CM13, Forêt

dense du Sud-Est, plusieurs produits typiques de la forêt

tropicale humide et de cette latitude : le manioc et la

banane plantain comme principaux aliments de base, le

cacao comme principale culture de rente, et le petit bétail

plutôt que le bovin. Mais de la forêt dense, les produits

sauvages apparaissent aussi comme éléments

fondamentaux des moyens d’existence, tant pour la vente

que pour la consommation domestique : feuilles de gnétum,

champignons, fruits, miel, chenilles comestibles, escargots, gibier. On trouve également dans cette zone la culture

du café robusta et l’extraction de l’huile de palme, la pêche sur les rivières Dja et Boumba et leur réseau d’affluents,

ainsi qu'une commerce d’oignons qui s’étend loin vers le sud, au-delà de la frontière avec le Congo jusqu’à

Brazzaville.

La zone CM15, Littoral, comprend non seulement la bande côtière avec ses plages et ses mangroves, mais aussi une

ceinture forestière de quelques kilomètres de large, située dans l’arrière-pays et exploitée par les villageois de la

zone. La pêche en mer dans les eaux peu profondes prédomine largement et, comme pour la pêche fluviale et

lacustre dans le reste du pays, le séchage et le fumage du poisson permettent à ce produit par ailleurs très périssable

d’être commercialisé aussi bien dans les régions très éloignées du littoral que sur le grand marché de Douala, ville

qui divise la zone entre sa partie nord et sa partie sud. Dans la partie nord, un commerce intensif se pratique avec le

Nigéria, notamment de feuilles de gnétum cueillies en forêt et de manioc transformé sous forme de tapioca.

Nous arrivons finalement dans l’ouest du Cameroun. D'abord, une zone étendue qui se poursuit à partir de la forêt

du sud, et à l'intérieur des terres à partir de l'arrière-pays côtier immédiat et de la plus haute montagne de cette

région de l'Afrique, ce qui donne à la zone son nom : CM10 - Forêt du Mont Cameroun. La forêt dense, généralement

peu peuplée, fournit des produits sauvages, du cacao et de l’huile de palme, avec pour spécialités la culture du poivre

et l’élevage d’escargots.

Comme le montre la figure 11, elle est traversée par un couloir plus densément peuplé, de toute évidence associé à

l’axe routier principal entre les hauts plateaux du nord-ouest et Douala. Au nord-est, il y a une large bande de

territoire en deçà de la frontière avec le Nigéria qui se caractérise par sa proximité avec ce pays et par son isolement

économique relatif du reste du Cameroun : la zone CM16, Commerce transfrontalier occidental. Avec de grandes

étendues de forêt de montagne et quelques plaines de savane, elle dépend dans une large mesure de la valeur

ajoutée qu’apporte l’immense marché nigérian à ses produits : manioc transformé, huile de palme, légumes, cacao,

gnétum, bovins. Attenante à cette zone au nord, se trouve la zone CM08, Plaine Tikar. Elle est principalement formée

par un plateau situé à l’est des hautes terres du nord-ouest et sa population est relativement clairsemée, mais

beaucoup plus dense dans le département du Ngo-Ketunjia du sud-est, autour de la ville de Ndop, où une

importante culture maraîchère s’ajoute à la culture du maïs, du riz par irrigation et du café robusta qui caractérise

cette zone en général. La plaine attire à la saison sèche une importante transhumance des troupeaux de bovins

Figure 12 : Modes de dégradation des forêts

Source : Space Intelligence, 2018.

Page 14: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 14

conduits depuis le nord pour paître dans les pâturages plus abondants. Dernière de notre énumération, mais très

loin d’occuper le dernier rang sur le plan économique, la zone CM09, Hauts plateaux de l’ouest, abrite la seule

région en altitude vraiment étendue du pays, y compris des montagnes, ainsi que la population rurale la plus dense.

Contrairement aux concentrations de population rurale attirée par la proximité des deux premières villes du pays,

Yaoundé et Douala, la densité de la population dans cette zone n’est pas due à ses propres grandes villes, Bamenda

et Bafoussam. Au contraire, ces villes sont le produit de la forte activité économique de la population rurale. Dans

cette zone, l’agriculture est intensive : le maïs est la principale denrée de base, les pommes de terre et les haricots

cultivés dans les hauts plateaux sont essentiellement destinés à la vente, mais le café est la principale culture de

rente proprement dite, et il y a aussi beaucoup de cultures maraîchères. En outre, bien que des bovins et du petit

bétail y soient élevés en grand nombre, la zone est particulièrement connue pour sa production avicole et surtout

pour la grande quantité d’œufs qu’elle produit et exporte.

Ce bref résumé des caractéristiques qui justifient la délimitation des 16 zones de moyens d’existence en milieu rural

au Cameroun est le préliminaire des descriptions qui vont suivre. Celles-ci sont à leur tour un résumé des

informations fournies par les participants à l'atelier, surtout à partir de leurs propres connaissances de leurs régions,

renforcé dans la mesure du possible de la documentation officielle. Le chiffrage proposé quant aux propriétés

foncières et aux animaux possédés doit être considéré uniquement comme autant d’estimations données à titre

indicatif, pour souligner les différences entre les ménages ruraux pauvres et riches. Pour pouvoir fournir davantage

d’informations à ce sujet, nous attendons la réalisation d’études de référence menées sur le terrain et concernant

l’économie des ménages dans les différentes zones de moyens d’existence.

Après avoir souligné les différences entre les zones du pays, on peut aussi faire une ou deux observations finales sur

les caractéristiques et les conditions communes à la plupart ou à toutes les zones. Un premier point est que

l'économie rurale du pays est fortement monétisée en ces temps modernes, de sorte que le ménage le plus éloigné

dans la plaine inondable de l'extrême nord ou dans la forêt dense de l'extrême sud-est dépend pour sa subsistance

dans une large mesure de la vente des récoltes, et/ou du bétail, du poisson, du travail ou des minéraux déterrés. Ce

constat vaut aussi bien pour les ménages les plus pauvres que pour les plus aisés. Il en résulte donc que la proximité

d’un axe routier fiable, où marchandises et commerçants circulent le plus librement, ajoute une valeur substantielle

au travail. Même dans certaines zones par ailleurs peu peuplées, les gens ont tendance à se regrouper le long des

routes, qui sont en fait conçues pour relier les villes, à commencer par les deux grandes villes de Yaoundé et Douala.

De la même manière, l'isolement des centres de marché a des répercussions négatives sur la valeur des produits et

sur les incitations à maximiser la production. Et l’isolement peut commencer à seulement 20 kilomètres d’un axe

routier si la localité n’est desservie que par une route en terre impraticable pendant plusieurs mois de l’année.

Un deuxième trait commun, lié au premier, est que le fait que le Nigéria, situé de l’autre côté de la frontière

occidentale et comptant 200 millions d’habitants (dont la moitié vit dans des villes, grandes ou petites), représente

un énorme marché pour les produits du Cameroun. La moitié des zones de moyens d’existence, depuis l’extrême

nord jusqu’à la pointe sud-ouest, ont une frontière avec le Nigéria, et les produits de plusieurs autres zones,

notamment le bétail, sont également exportés vers le Nigéria. Nous mentionnons le Nigéria dans les descriptions

des zones, mais nous avons peut-être sous-estimé la portée de la demande du marché nigérian au Cameroun, voire

celle des échanges commerciaux en sens inverse. Nous avons observé une inversion récente des flux de maïs à

travers la frontière : le maïs du Nigéria arrive désormais dans le nord du Cameroun, ce qui fait baisser les prix et

soulève un gros problème pour les producteurs locaux. Nous avons également observé l’existence d’un commerce

informel du pétrole raffiné nigérian dans l’extrême nord, sur le littoral et ailleurs.

Enfin, il y a des produits qui sont partagés par de nombreuses zones mais qui sont secondaires. Certaines de ces

activités ou cultures mineures ne sont pas nécessairement mentionnés dans la description d'une zone donnée et

encore moins dans le nom de la zone. C’est le cas de la coupe et de la vente de bois de chauffage, omniprésentes

mais pas toujours évoquées. Il y a pourtant un produit qui mérite d’être signalé. L’ensemble du pays est traversé par

un grand nombre de cours d’eau assez importants (d’ailleurs beaucoup de départements en tirent leur nom). La

pêche dans ces cours d’eau et dans leur myriade d’affluents est une activité très répandue dans toutes les zones,

qu’elle soit mentionnée ou non. Le poisson fumé ou séché étant consommé presque partout dans le pays, le poisson

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CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 15

fait donc figure de produit commercial de premier plan et quasiment universel.

Tableau 1. Événements récents ayant affecté la sécurité alimentaire et les moyens d’existence

Remarque à l’attention du lecteur : Chaque année, des conflits entre agriculteurs et éleveurs éclatent dans le nord,

le centre et l’ouest du pays, en raison des dommages causés par les bovins qui s’aventurent dans les champs avec

des cultures sur pied. Cette situation est due à une transhumance générale en saison sèche des troupeaux de bovins

venus du nord, qui rejoignent les pâturages des écologies plus verdoyantes situés au sud. Il peut s’agir de troupeaux

appartenant à des éleveurs camerounais ou originaires du Tchad ou du Nigéria. Des troupeaux locaux peuvent

également se déplacer à l’intérieur d’une même zone à la recherche de pâturages abondants.

Année Principaux événements et tendances

2019 CM01, CM03 et CM04 : intensification des attaques de Boko Haram (commencées en 2014) ; CM02 :

inondations ; CM03 : chute des prix des cultures vivrières liée à l’augmentation de la production ; CM05 :

chenilles légionnaires ; CM08 : personnes déplacées dans le Ngo-Ketunjia et arrivée de personnes

déplacées depuis le nord-ouest -> augmentation des prix alimentaires ; CM09 : arrivée massive de

populations déplacées venues du nord-ouest et du sud-ouest ; CM10 : insécurité civile, peste porcine ;

CM11 : arrivée tardive des précipitations ; CM14 : chenilles légionnaires ; CM15 : inondations locales

chaque année et mangroves menacées par la coupe de bois de chauffage.

2018 CM01 : intensification des attaques de Boko Haram, mais excellentes récoltes ; CM02 : expansion de la

peste porcine africaine survenue en 2013 ; CM03 : baisse des prix de vente pour les producteurs en

raison de la hausse de la production alimentaire ; CM04 : poches de sécheresse, chenilles légionnaires ;

CM05 : inondations, chenilles légionnaires ; CM06 : dommages aux cultures causés par les éléphants,

chute du prix du maïs en raison de la concurrence du maïs nigérian ; CM07 : enlèvements en zone rurale,

abandons de champs ; CM09 : afflux de personnes déplacées venues du nord-ouest et du sud-ouest,

provoquant une hausse des prix alimentaires ; CM10 : insécurité civile, sécheresse, glissements de

terrain ; CM12 : fermeture de la frontière commerciale avec la Guinée équatoriale en raison des conflits

civils dans le pays ; CM13 : chenilles légionnaires ; CM14 : chenilles légionnaires.

2017 CM01 : interruption précoce des précipitations ; CM02 : poches de sécheresse, hausse des prix des

denrées alimentaires de base ; CM04 : hausse des prix des denrées alimentaires, chenilles légionnaires ;

CM06 : chute des prix du maïs (concurrence du maïs nigérian) ; CM07 : chenilles légionnaires ; CM09 :

cessation des activités de l’industrie agricole ; CM10 : épidémie de grippe aviaire, glissement de terrain,

insécurité civile ; CM14 et CM16 : insécurité civile.

2016 CM01 et CM02 : poches de sécheresse ; CM03 : cultures touchées par une grave pénurie de

précipitations ; CM05 : chenilles légionnaires, hausse des prix alimentaires ; CM06 : inondations ; CM08 :

chenilles légionnaires ; CM09 : destruction d’avoirs et de stocks de produits alimentaires et mort/vol de

bétail à la suite d’insurrections, épidémie de grippe aviaire ; CM10 : épidémie de grippe aviaire, peste

porcine africaine, CM12 : commerce gravement perturbé par un accident ferroviaire ; CM14 : chenilles

légionnaires.

2015 CM01 : ravages étendus causés aux cultures par les éléphants ; CM02 : poches de sécheresse ; CM04 :

faible production agricole ; CM05 : inondations, chenilles légionnaires ; hausse du coût des intrants

agricoles ; CM09 : chenilles légionnaires ; CM10 : épidémie de peste porcine africaine ; CM13 et CM14 :

arrivée massive de réfugiés venus de la République centrafricaine (depuis 2013) ; CM16 : fermeture de

la frontière avec le Nigéria en raison d’une épidémie d’Ebola dans ce pays.

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CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 16

Descriptions des zones de moyens d’existence

Carte 1 : Zones de moyens d’existence du Cameroun (2019)

Source : FEWS NET.

Remarque à l’attention du lecteur : Les tableaux qui accompagnent les descriptions indiquent les principaux aliments consommés ainsi que la provenance d’un aliment donné au cours de l’année, en particulier s’il s’agit de la propre production (PP) d’un ménage ou de produits qu’il a achetés sur le marché (AM). Une comparaison est faite entre les ménages ruraux plus pauvres et plus riches, d’une part pour savoir s’ils consomment des aliments différents (p. ex., les plus riches peuvent se permettre d’acheter du riz qu’ils ne cultivent pas), et d’autre part pour savoir dans quelle mesure les ménages sont autosuffisants, c’est-à-dire dans quelle mesure ils peuvent compter sur leur propre production pour satisfaire leurs besoins en denrées de base. En règle générale, on s’attend intuitivement à ce que les agriculteurs aisés, possédant plus de terres et donc produisant plus, soient davantage autosuffisants que les agriculteurs défavorisés. Mais les données semblent parfois être contraires à la logique : par exemple, des ménages défavorisés peuvent être autosuffisants pour ce qui est de leur aliment de base principal (PP) tandis que les ménages aisés sont signalés par un « PP/AM », ce qui signifie que, contrairement aux ménages défavorisés, ils dépendent d’achats sur le marché pendant une partie de l’année. D'après les participants de l'atelier, il peut y avoir deux raisons à cela. D’une part, les agriculteurs plus aisés préfèrent parfois investir davantage d’efforts dans une culture de de rente ou dans l’élevage de bovins, si bien qu’ils ne sont pas en mesure de produire assez de denrées de base pour couvrir leur consommation annuelle. Mais ils calculent que les bénéfices supplémentaires tirés de la culture de rente ou de l’élevage de bovins seront bien supérieurs au coût d’achat des denrées de base qui leur manquent. D’autre part, il se peut que les agriculteurs plus aisés produisent un excédent de denrées de base, mais qu’ils s’engagent aussi dans des activités commerciales ou d’une autre nature. Ils ont tendance à financer ces activités en vendant la majeure partie de leur production de denrées de base après la récolte, sur la base du même calcul : les bénéfices tirés d’un développement des autres activités (commerce, etc.) seront bien supérieurs au coût d’achat de denrées de base qu’ils devront se procurer plus tard. Des informations complètes sur de telles stratégies ne pourront être obtenues qu’à partir d’une étude de terrain détaillée sur la manière dont les gens gèrent leurs moyens d’existence.

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CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 17

CM01 PLAINE D’INONDATION DE LA RIVIÈRE LOGONE : bovins, chèvres et brebis, pêche, riz irrigué, maïs, sorgho, commerce transfrontalier

Régions et départements concernés : Extrême-Nord – Logone-et-Chari, Mayo-Danay

Résumé

Située dans la bande écologique sahélienne, cette

zone la plus septentrionale s’étend vers le nord

depuis les environs de Maga jusqu’à la rive de ce

qui reste du lac Tchad. La plaine d’inondation, qui

occupait environ 8 000 km2 en l’an 2000, fait partie

du vaste « bassin du Tchad » qui s’étend sur

plusieurs pays. Elle est bordée à l’est par le Logone,

un affluent du fleuve Chari, qu’il rejoint à

Kousséri/N’Djamena, de sorte que la zone a pour

limite à l’est un cours d’eau sur toute sa longueur.

À partir de 1970 la plaine (appelée dans la langue

peule locale « yaéré », qui signifie « plaine

périodiquement inondée ») a subi une réduction de

60 % des eaux d’inondation.

L’inondation procure à la région deux avantages

distincts une fois que l’eau se retire après les

pluies : de riches pâturages d’une part, et des sols

argileux et limoneux humides et fertiles d’autre

part qui favorisent la production de sorgho en

saison sèche (culture principale), ainsi que celle de

produits maraîchers et du maïs. En ce qui concerne

les pâturages, l’augmentation des inondations,

artificiellement provoquée récemment, encourage

le retour des graminées protéiques Vetiveria

nigrita et Echinochloa pyamidalis, qui remplacent

des espèces ligneuses de moindre valeur comme

Sorghum arundinaceum3. Les 400 à 600 mm de

précipitations annuelles suffisent à la production

de sorgho et de maïs pluviaux, ainsi qu’à celle du

niébé et du riz pluvial. La production de riz par

irrigation est également non négligeable, avec deux

récoltes par an dans des localités particulièrement

propices à cette culture.

Il s’agit d’une zone frontalière par excellence : les

habitants de la majeure partie de la région ont

accès aux marchés frontaliers du Nigéria et du

Tchad pour y vendre leur bétail, leurs récoltes et

leur poisson, ainsi que d’autres produits de base (y compris le commerce informel du pétrole nigérian). Kousséri,

située à la frontière et à quelques kilomètres de la capitale tchadienne N’Djamena, est l’une des plus grandes villes

du pays. Le riz produit dans la zone est presque entièrement exporté au Nigéria et, dans une moindre mesure, au

3 La plaine du Yaéré dans le Nord-Cameroun – Une expérience de restauration des inondations. Daniel Sighomnou, Luc Sigha

Nkamdjou et Gaston Lienou dans : Gestion intégrée des ressources naturelles en zones inondables tropicales, IRD Éditions, 2002

Principaux avoirs productifs

Pauvres Plus aisés

Terres (0 à 0,5 ha)

Ovins/caprins (1 à 2)

Volailles

Canne à pêche et filet

Outils à main pour l’agriculture

Terres (2 à 5 ha) Bovins (5 à 25) Ovins/caprins (10 à 30) Volailles Équidés (2 à 5) Pirogue et cannes/filets pour la pêche Charette Charrue

Principaux aliments consommés et provenance

Pauvres Plus aisés

Sorgho (PP/EN)

Maïs (AM/PP)

Niébé (PP/AM)

Poisson (PP)

Riz (AM/PP)

Maïs (AM)

Niébé (PP/AM)

Poisson (AM/PP) PP = propre production, AM = achat sur les marchés, CT = cueillette, EN = en nature

(rémunération de la main-d’œuvre).

Principales sources de revenus

Pauvres Plus aisés

Vente de poisson

Vente de charbon

Travail agricole

Fabrication de paniers

Vente d’animaux

Commerce

Vente de récoltes

Vente de poisson

Principaux marchés

À l’intérieur de la zone : Mada, Pouss, Maltam, Kousséri,

Makany, Logone-Birni

À l’extérieur de la zone : Maroua

Principales menaces et fréquence approximative

Conflit agriculteurs-bergers (cultures endommagées par les

troupeaux)

Cultures piétinées par des éléphants/hippopotames

Oiseaux granivores (saisonnier)

Attaques de Boko Haram (en permanence/saison des

pluies)

Inondations (saisonnier)

Précipitations irrégulières (3 à 5 ans)

Page 18: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 18

Tchad, plutôt que consommé dans le pays. Le constat est le même pour le petit excédent de maïs récolté par certains

producteurs, et pour le niébé (vendu surtout au Nigéria). L’oignon est la culture maraîchère la plus importante, très

demandée par le marché de N’Djamena, devant le gombo, le chili et la pastèque. Mais pour les ménages pauvres

vivant sur les rives, ou à proximité, du Logone et du Chari et de leurs affluents, c’est la pêche qui tend à être la

principale source de revenus ; ceux qui ont un accès plus limité à la pêche se livrent à des travaux agricoles

rémunérés, vendent du bois de chauffage et des objets artisanaux, et tentent même de développer les activités

génératrices de revenus pour assurer leur subsistance de base. Quant aux ménages plus aisés, ils dépendent

davantage de la vente du bétail et du commerce que de la vente des récoltes. Les bovins, des zébus de race M’bororo,

sont transportés par camion vers les marchés insatiables du Nigéria et du Gabon, ainsi que vers les grandes villes du

Cameroun, Yaoundé et Douala, où est acheminé également le petit bétail. Mais posséder du bétail est devenu

particulièrement risqué à cause des incursions de Boko Haram, et les transhumances annuelles des troupeaux vers

la région du lac et vers Logone-Birni et Zina, au sud, se sont réduites.

Le parc national de Waza occupe une partie importante du sud-ouest de la zone.

Figure 13 : Calendrier saisonnier (CM01)

Source : FEWS NET.

Saisons

Mois de pluie r r r r r r r r

Soudure l l l l l l

Principales activités économiques

Production riz contre-saison 1 s s s w w w w w h h h h p p p s

Production riz contre-saison 2 p p s s w w w w h h h h

Production sorgho contre-saison w w h h h h p p s s s s w w

Production riz pluvial p p p p s s w w w w h h h h h h

Production maïs pluvial p p s s w w w w h h h h

Production niébé pluvial P P S S W W H H H H

Production oignon w w w w h h h h p p p p s s s s

Maraîchage w w w w h h h h p p p p s s s s

Élevage bovins - naissances b b b b b b

Production lait - pic m m m m m m m m m m m

Élevage ovins - naissances b b b b b b

Activités économiques secondaires

Production sorgho pluvial p p s s w w w w h h h h

Volaille x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Aléas

Conflit ethnique

Conflits agropastoraux x x x x x x

Attaques Boko Haram x x x x x x

Inondations x x x x

Irregularité des pluies x x

Destruction des cultures

(pachydermes)x x x x x x x x x x

Vent violent x x x x x x

Ouiseax granivores (riz) x x x x x x x x x x

Légende p p Préparation sol s s Semis w w Sarclage h h Récolte

DécJan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov

Page 19: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 19

Figure 14 : Calendrier ménages pauvres des ménages pauvres (CM01)

Source : FEWS NET.

Aliments de base

Sorgho op op op op op op op op pm pm mp mp mp mp mp mp op op op op op op op op

Maïs op op op op op op op op pm pm mp mp mp mp mp mp op op op op op op op op

Gombo op op op op op op op op pm pm mp mp mp mp mp mp op op op op op op op op

Cueillette c c c c

Sources de revenu

Vente produits agricoles x x x x x

Vente bois de chauffe x x x x x x x x x x x x x x x x

Travail agricole x x x x x x x x x

Pêche x x x x x x x x

Dépenses

Cérémonies (2019) x x x x x x

Scolarité x x x x

Santé (choléra et paludisme) x x x x x x x x x x

Légende op op Propre production mp mp Achat ik ik Paiement en naturec c Cueillette

DécJan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov

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CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 20

CM02 « BEC DE CANARD » : coton, porcs, volaille, bovins, sorgho pluvial, légumineuses

Régions et départements concernés : Extrême-Nord – Mayo-Danay, Mayo-Kani

Résumé

Cette zone s’étend sur les bandes de savane soudano-

sahélienne et de savane boisée, mais davantage sur

cette dernière, ainsi que sur certaines aires de prairies

et de marais. Les ressources en bois sont réduites et se

limitent principalement à l’espèce Balanites aegyptiaca

et à la réserve forestière de Kalfou, sur l’axe Kalfou-

Yagoua. La zone est bordée à l’est par la rivière Logone,

qui forme également la frontière avec le Tchad. Les sols

sablo-argileux, moyennement ou peu fertiles, sont

arrosés par 700 à 900 mm de précipitations annuelles.

A première vue, cette région ne semble pas mériter une

population particulièrement nombreuse, mais elle est

pourtant une des zones rurales les plus densément

peuplées du pays. Il ne semble pas y avoir une seule

raison à cela, mais plutôt des conditions écologiques qui

permettent une production très diversifiée de cultures

vivrières et de rente, de bétail et de poisson, conjuguées

à une population entreprenante. La région est

autosuffisante plutôt qu’excédentaire pour ce qui est de

la production de denrées de base : sorgho pluvial et de

saison sèche (dans les zones marécageuses), niébé, riz

pluvial et irrigué, arachides, pois de terre, sésame. Mis

à part le sorgho, ces cultures peuvent également être

considérées comme cultures de rente, auxquelles

s’ajoutent le coton et la pastèque (une culture

relativement nouvelle). Mais en matière de revenus, du

moins pour les villageois les plus aisés, le bétail occupe

une place tout aussi importante, y compris les bovins et

le petit bétail. De plus la région est l’un des plus grands

producteurs de volaille du pays. Une grande partie de

cette production se concentre entre les mains

d’éleveurs spécialisés qui possèdent des milliers de

poulets, alors que la plupart des ménages ruraux n’en

possèdent que quelques-uns. Mais ces ménages sont

tellement nombreux qu’en somme une quantité

appréciable de leurs volailles parviennent aussi sur les

marchés. Jusqu’à l’apparition de la peste porcine en

2018, la région était un important producteur de porcs.

Cette activité, qu’on espère voir refleurir

prochainement, est parfois exercée par des personnes

pauvres dans un système qui ressemble au métayage.

La pêche est très importante pour les villageois qui vivent sur les rives ou près de la rivière Logone.

Le coton subit son égrenage dans l’usine Sodecoton de Maroua avant d’être transporté à Yaoundé, puis à Douala

pour y être transformé en tissu ou exporté. La région n’est pas bien située pour commercer avec le Nigéria. Quant

aux échanges avec le Tchad, ils sont très modestes : la région limitrophe est elle-même un important producteur de

Principaux avoirs productifs

Pauvres Plus aisés

Terres (0 à 1 ha)

Ovins/caprins (1 à 2)

Volailles

Canne à pêche et filet

Outils à main pour

l’agriculture

Terres (3 à 10 ha)

Bovins (5 à 25)

Ovins/caprins (10 à 30)

Porcins (0 à 20)

Volailles

Équidés (0 à 3)

Pirogue et matériel de

pêche

Charette

Charrue

Principaux aliments consommés et provenance

Pauvres Plus aisés

Sorgho (PP/AM/EN)

Niébé (PP)

Arachides (PP/AM)

Gombo et feuilles (PP/CT)

Sorgho (PP/AM)

Maïs (PP/AM)

Niébé (PP/AM)

Arachides (PP/AM)

PP = propre production, AM = achat sur les marchés, CT = cueillette, EN = en

nature (rémunération de la main-d’œuvre).

Principales sources de revenus

Pauvres Plus aisés

Travail agricole

Abattage

Vente de volaille

Vente d’aliments

sauvages

Fabrication de paniers

Vente d’animaux

Vente de récoltes

Principaux marchés

À l’intérieur de la zone : Yagoua, Gobo, Doukoula, Kaï-

Kaï, Dziguilao

À l’extérieur de la zone : Maroua, Yaoundé

Principales menaces et fréquence approximative

Vol de bétail (saisonnier)

Inondations (saisonnier)

Cultures piétinées par des éléphants/hippopotames

(saisonnier)

Précipitations irrégulières (saisonnier)

Feux de brousse (saisonnier)

Page 21: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 21

riz, tandis que le marché de la capitale, N’Djamena, est assez éloigné vers le nord. Globalement, les flux de

marchandises qui quittent la zone se dirigent donc vers Maroua et vers le sud : le riz vers Yaoundé et Douala, le niébé

vers Maroua, Yaoundé et le Nigéria, les arachides et les pastèques vers Maroua. Les bovins, les caprins et les ovins

sont acheminés par camion vers Yaoundé, Douala et le Gabon. Maroua reçoit également une partie des petits

ruminants (les porcs étaient transportés sur les mêmes routes), ainsi que les volailles. Les articles de vannerie (en

particulier les nattes) parviennent également sur le marché de Maroua. Le pétrole nigérian fait aussi l’objet d’un

commerce informel.

Figure 15 : Calendrier saisonnier (CM02)

Source : FEWS NET.

Saisons

Mois de pluie r r r r r r r r r

Soudure l l l l l l

Principales activités économiques

Production sorgho p p p s s s w w w w h h h

Production cotton p p s s s w w w w w w w h h h h h

Production niébé p p s s w w w h h h

Production arachides p p s s s w w w w h h h h

Production riz pluvial p p s s w w w w w h h h

Production voandzou p p s s w w w w h h

Production sorgho contre-saison h h h h p p p s s w w w w w

Élevage bovins - naissances x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Production lait - pic x x x x x x x x x x

Pêche x x x x x x x x x x x x x x x x x

Activités économiques secondaires

Vente bovins x x x x x x x x x x x

Vente petits ruminants

Travail agricole x x x x x x x x x x x x x x x x

Travail non-agricole x x x x x x x x x

Vente charbon x x x x x x x

Vente volaille x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Aléas

Irregularité des pluies x x x x x x

Inondations x x

Destruction des cultures (pachydermes) x x x x x x x x x x

Vol bétail x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Légende p p Préparation sol s s Semis w w Sarclage h h Récolte

DécJan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov

Page 22: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 22

Figure 16 : Calendrier ménages pauvres (CM02)

Source : FEWS NET.

Aliments de base

Sorgho op op op op op op op op mp mp mp mp mk mk ik ik op op op op op op op op

Niébé op op op op op op op mp mp mp mp mp op op op op op op op op

Gombo, feuilles / Cueillette op op op op cm cm cm cm cm cm c c c c c op op op op op op op op op

Poisson sec mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp

Sources de revenu

Travail occasionnel x x x x x x x x

Vente bois de chauffe x x x x x x

Vente volaille x x x x x x x x x x x x

Vente cueillette x x x x x x

Vannerie x x x x x

Vente charbon x x x x

Dépenses

Cérémonies (2019) x x x x x x

Scolarité x x

Santé x x x x x x x x x x x x

Légende op op Propre production mp mp Achat ik ik Paiement en naturec c Cueillette

DécJan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov

Page 23: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 23

CM03 PIÉMONT : sorgho de contre-saison excédentaire, maraîchage, élevage, commerce

Régions et départements concernés : Extrême-Nord – Diamaré, Mayo-Danay

Résumé

Comme sa voisine CM02, cette zone s’étend depuis

l'écologie soudano-sahélien au nord, vers la savane

boisée au sud, avec de nombreuses aires

d’affleurement rocheux dans ces contreforts des monts

Mandara. La pierre et ses dérivés sont des matériaux

marchands importants pour l’industrie de la

construction du pays : le marbre est extrait dans le sud

de la région (la seule source du pays), le gravier est

collecté dans la région de Maroua et le sable provient

des nombreux cours d’eau qui descendent des

montagnes.

Ces derniers garantissent également l’humidité retenue

dans les sols hydromorphes (fertiles ou moyennement

fertiles selon les localités), dont dépend le principal

produit agricole de la région, le sorgho de saison sèche,

mais aussi d’importantes cultures maraîchères. Le

sorgho cultivé à cet endroit est une variété spécifique

appelée muskuwari, le même que le sorgho masakwa

cultivé dans la zone de correspondance de l'autre côté

de la frontière au Nigéria. Les précipitations annuelles

(de 700 à 900 mm) permettent de cultiver aussi le

sorgho pluvial, de sorte que la région dans son

ensemble est considérée comme le grenier du nord. Les

autres principales cultures de plein champ sont le maïs,

les arachides, le niébé et le coton. L’oignon, produit en

quantité élevée, est un autre produit important

commercialisé en dehors de la région. Il y a aussi des

vergers (manguiers, goyaviers, citronniers) et de l’huile,

utilisée dans la production de cosmétiques, est

fabriquée depuis trois ou quatre ans à partir des fruits

et graines du margousier (Azadirachta indica).

Cependant, le niveau de la nappe phréatique, et donc la

profondeur de l’eau accessible depuis la surface, varie

considérablement au cours de l’année en fonction des

précipitations qui l’alimentent. Cette situation soulève

régulièrement des problèmes d’eau potable pour les

habitants et leurs animaux, ainsi que pour l’irrigation

des cultures maraîchères, surtout dans les régions de

Moutouroua et Kaélé, et tout particulièrement pendant

la haute saison sèche de mars et avril.

L’élevage est fortement à l’avantage de ceux qui s’y spécialisent. Ainsi, de nombreux ménages pourtant plus aisés

choisissent d’élever très peu d’animaux, exception faite de la volaille, et préfèrent concentrer leurs efforts sur la

culture, y compris le maraîchage, et le commerce, alors que d’autres possèdent un nombre élevé de bovins (des

zébus de race M’bororo) et d’animaux plus petits. Cependant, l’industrie artisanale du cuir est florissante et a fait la

renommée de la région.

Principaux avoirs productifs

Pauvres Plus aisés

Terres (0 à 1 ha)

Ovins/caprins (0 à 2)

Volailles

Outils à main pour

l’agriculture

Terres (3 à 10 ha)

Bovins (5 à 45)

Ovins/caprins (5 à 30)

Volailles

Équidés (1 à 5)

Charette

Charrue

Principaux aliments consommés et provenance

Pauvres Plus aisés

Sorgho (PP)

Maïs (PP)

Niébé (PP/AM)

Arachides (PP/AM)

Légumes (PP/AM)

Maïs (PP/AM)

Riz (AM)

Tubercules (AM)

Sorgho (PP/AM)

Arachides (PP/AM)

PP = propre production, AM = achat sur les marchés, CT = cueillette, EN = en

nature (rémunération de la main-d’œuvre).

Principales sources de revenus

Pauvres Plus aisés

Vente de récoltes

Travail agricole

Vente de bois de

chauffage

Vente de pierres

concassées

Articles en cuir

Vente de récoltes

Vente d’animaux

Commerce

Principaux marchés

À l’intérieur de la zone : Maroua, Guider, Figuil, Bogo,

Moutouroua, Kaélé

À l’extérieur de la zone : Yaoundé

Principales menaces et fréquence approximative

Précipitations irrégulières (saisonnier)

Conflits agriculteurs-bergers (saisonnier)

Accès à l’eau potable (en permanence)

Feux de brousse (tous les 2 ans)

Inondations (tous les 3 ans)

Attaques de Boko Haram (moins fréquentes depuis

2014)

Page 24: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 24

L’égrenage du coton se fait dans l’usine de Sodecoton, à Maroua. Cette ville, sixième du pays et capitale de la région,

abrite un marché important pour tous les produits agricoles et le bétail de la région. De là, le bovin et les petits

ruminants sont expédiés chaque jour par camion vers les marchés de Yaoundé, de Douala et du Gabon. Le sorgho

est commercialisé sur les marchés des villes situées le long du principal axe routier nord-sud du pays menant à la

capitale. Les oignons sont principalement destinés à Yaoundé, Douala et la République centrafricaine. Quant aux

fruits (mangues, citrons, tomates), la plupart finissent sur les étals de Yaoundé. Les articles en cuir sont

commercialisés au Nigéria ainsi que sur le marché international. L’axe routier nord-sud, qui joue un rôle crucial,

favorise les activités commerciales, de sorte que le commerce général est la troisième source de revenus des

ménages les plus aisés, après les cultures et le bétail. Par ailleurs, les marchés de la région reçoivent du maïs en

provenance de l’Extrême-Nord et des monts Mandara voisins, du riz importé de Douala via Yaoundé, des tubercules

cultivés dans les départements de l’Ouest et de l’Adamaoua, et des oranges du Nigéria.

Jouissant d’une stabilité sociale, la région a accueilli un nombre considérable de personnes déplacées et de réfugiés

à la suite des attaques de Boko Haram dans l’Extrême-Nord.

Figure 17 : Calendrier saisonnier (CM03)

Source : FEWS NET.

Saisons

Mois de pluie r r r r r r r r r

Soudure l l l l l l

Principales activités économiques

Production sorgho contre-saison h h h h p p p s s w w w w w

Production sorgho pluvial p p p p s s w w w w h h h

Production maïs pluvial p p p p s s w w w w h h h

Production niébé pluvial p p s s w w w h h h

Production cotton p p s s s w w w w w w w h h h h h

Production oignon w w w w h h h h p p s s s w w w h h p p s s s w

Production tomate w w w w h h h h p p s s s w w w h h p p s s s w

Outre maraîchage p p s s w w w w h h

Élevage bovins - naissances x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Production lait x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Vente bovins x x x x x x x x x x x x x x x x x

Activités économiques secondaires

Travail agricole x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Travail non-agricole x x x x x x x x x x x x x x x x x

Cueillette x x x x x x x

Vente charbon x x x x x x x

Vente volaille x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Exploitation minière artisanale (gravier ) x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Aléas

Irregularité des pluies x x x x x x x

Inondations x x x

Nappe phréatique irregulière x x x x x x x x x x x

Conflits agropastoraux x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Légende p p Préparation sol s s Semis w w Sarclage h h Récolte

DécJan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov

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CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 25

Figure 18 : Calendrier ménages pauvres (CM03)

Source : FEWS NET.

Aliments de base

Sorgho op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op

Maïs op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op

Niébé op op op op op op op mp mp mp mp mp mp mp mp mp op op op op op op op op

Gombo, feuilles / Cueillette op op op op cm cm cm cm cm cm c c c c c op op op op op op op op op

Sources de revenu

Travail occasionnel x x x x x x x x x x x x x x x

Vente bois de chauffe x x x x x x x x x x

Vente volaille x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Cueillette x x x x x x x x x x x x

Vannerie x x x x x x x x x x x x

Vente charbon x x x x x x x x

Dépenses

Cérémonies x x x x x x x x x x x x x x x x x

Scolarité x x x x

Santé x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Légende op op Propre production mp mp Achat ik ik Paiement en naturec c Cueillette

DécJan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov

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CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

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CM04 MONTS MANDARA : pommes de terre, oignons, ail, maïs, soja, tubercules, commerce transfrontalier

Régions et départements concernés : Extrême-Nord – Diamaré, Mayo-Sava, Mayo-Tsanaga

Résumé

Cette chaîne de montagnes volcaniques, qui forme la

frontière occidentale avec le Nigéria, repose sur du

granit dégradé et, en partie, sur du basalte. Elle culmine

à environ 1 500 mètres d’altitude (mont Oupay). La

végétation naturelle est principalement constituée de

savanes boisées, plus denses sur les bassins rocheux et

à l’est, sur les pentes inférieures et les collines. Les

précipitations sont de 800 à 1 200 mm par an et les eaux

de ruissellement s’écoulent en majorité vers l’est sous

la forme de nombreux petits cours d’eau plutôt que de

grands.

C’est une des régions les plus densément peuplées du

pays. Les propriétés foncières sont petites et les sols

sont moyennement fertiles ou fertiles. Bien que la

production de la principale denrée de base, le maïs, soit

excédentaire, les agriculteurs ont tendance à

concentrer leurs efforts sur les cultures représentant

une forte valeur monétaire par unité de surface, à

commencer par la pomme de terre qui a trouvé dans la

partie supérieure de la zone un milieu écologique

propice. La culture maraîchère, dominée par l’oignon et

l’ail, attire également les agriculteurs plus aisés qui ont

les moyens financiers de se procurer les intrants

supplémentaires nécessaires, dont la main-d’œuvre.

Moins périssables que d’autres légumes, l’oignon et l’ail

sont commercialisés vers le sud à destination des deux

villes principales, Yaoundé et Douala, et du Gabon. Plus

au sud encore, ils empruntent l’autoroute qui traverse

la République du Congo pour être vendus à Brazzaville.

Parallèlement, le Nigéria, en qualité de pays frontalier,

fournit inévitablement un marché important pour tous

les produits de cette zone. Les pommes de terre

empruntent également un autre itinéraire qui les

emmènent plus loin encore : jusqu’à N’Djamena,

jusqu’au Soudan (à travers le Tchad) et, en direction du

nord, jusqu’en Libye. Le sorgho et le niébé sont, outre

le maïs, davantage consommés localement, tandis que

les arachides, le soja et le coton sont des cultures de

rente. Mais les producteurs pâtissent du fait que les

axes routiers sont pratiquement inexistants en montagne, à quoi s’ajoutent des problèmes de sécurité qui entravent

encore plus les échanges.

Les exploitations d’élevage sont la plupart du temps très modestes. Un troupeau important, en particulier de bovins,

reflète davantage un choix personnel que la préférence générale des ménages, même des plus aisés. En revanche,

les déjections animales sont considérées comme un produit de grande valeur, car elles servent d’engrais dans cette

Principaux avoirs productifs

Pauvres Plus aisés

Terres (0 à 0,25 ha)

Volailles

Outils à main pour

l’agriculture

Terres (1 à 2 ha)

Bovins (1 à 10)

Ovins/caprins (5 à 10)

Volailles

Équidés (1 à 5)

Charette

Charrue Aà âne

Principaux aliments consommés et provenance

Pauvres Plus aisés

Sorgho (PP)

Maïs (PP)

Niébé (PP/AM)

Arachides (PP/AM)

Soja (PP)

Maïs (PP)

Sorgho (PP)

Arachides (PP)

Niébé (PP)

Tubercules et légumes

(PP)

PP = propre production, AM = achat sur les marchés, CT = cueillette, EN = en

nature (rémunération de la main-d’œuvre).

Principales sources de revenus

Pauvres Plus aisés

Vente de récoltes

Petit commerce

Travail agricole

Vente de bois de

chauffage

Vente de pierres

concassées et de sable

Vente de récoltes

Commerce

Vente d’animaux

Principaux marchés

À l’intérieur de la zone : Mokola, Mémé, Korza

À l’extérieur de la zone : Gili, Dourbé et Mogodé

(marchés frontaliers), Yaoundé, Douala

Principales menaces et fréquence approximative

Attaques de Boko Haram (en permanence depuis 2014)

Précipitations irrégulières (tous les 2 ans)

Glissements de terrain (tous les 2 ans)

Grêle (saisonnier)

Page 27: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 27

zone maraîchère. La région est aussi le lieu de passage de grands troupeaux de bovins, de chèvres et de moutons en

provenance de l’Extrême-Nord et en direction du Nigéria, où ils rejoignent sur les grands marchés à bétail

d’innombrables autres animaux destinés à être transportés vers les grandes villes du sud du pays. Un produit animal

de la zone va encore plus loin : les peaux d’ânes. Elles sont vendues au Nigéria, mais finissent leur voyage en Chine

où elles sont utilisées dans la fabrication de ballons de football.

La zone étant très peuplée, les plus pauvres cherchent en grande majorité du travail agricole saisonnier rémunéré

en dehors de celle-ci : soit dans les régions très productives du nord, soit dans les centres urbains du sud pendant la

saison sèche.

Figure 19 : Calendrier saisonnier (CM04)

Source : FEWS NET.

Saisons

Mois de pluie R R R R R R R R R R R R

Soudure L L L L L L

Principales activités économiques

Production maïs P P P S S S W W W W H H H H

Production sorgho P P P S S S W W W W H H H H

Production arachides P P P S S S W W W W H H H H

Production oignon w w w h h h P P P S S S W W W W H H H p s s

Production soja P P P S S S W W W W H H H H

Production racines et tubercules P P P S S S W W W W H H H H

Élevage bovins - naissances x x x x x x

Production lait x x x x x x x x x x x x

Élevage ovins - naissances x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Activités économiques secondaires

Explotation minière artisanale x x x x x x x x x

Aléas

Attaques Boko Haram x x x x x x x x

Irregularité des pluies x x

Vent violent et grêle x x

Légende p p Préparation sol s s Semis w w Sarclage h h Récolte

DécJan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov

Page 28: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 28

Figure 20 : Calendrier ménages pauvres (CM04)

Source : FEWS NET.

Aliments de base

Sorgho op op op op op op op op pm pm mp mp mp mp mp mp op op op op op op op op

Maïs op op op op op op op op pm pm mp mp mp mp mp mp op op op op op op op op

Mil op op op op op op op op pm pm mp mp mp mp mp mp op op op op op op op op

Sources de revenu

Vente produits agricoles x x x x

Travail agricole x x x x x x x x x x x x

Dépenses

Cérémonies (2019) x x x x x x

Scolarité x x x x

Santé x x x x x x x x x x

Légende op op Propre production mp mp Achat ik ik Paiement en naturec c Cueillette

DécJan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov

Page 29: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 29

CM05 PLAINE DE LA BÉNOUÉ : arachides, coton, maïs, riz irrigué, oignons, bovins, pêche

Région et département concernés : Nord – Bénoué

Résumé

Cette zone se situe dans la ceinture soudanienne et

reçoit de 900 à 1 200 mm de précipitations annuelles. Il

s’agit pour l’essentiel d’une plaine de savane, traversée

près de son milieu par la vallée de la rivière Bénoué, qui

poursuit son cours vers le Nigéria. Avec ses sols sablo-

argileux moyennement fertiles et propriétés foncières

importantes détenues par les ménages les plus aisés (ce

qui n’est pas le cas des pauvres), il s’agit d’une zone

essentiellement productive, dont l’excédent de maïs

finit à Yaoundé et Douala. Il y a peu de temps encore,

les négociants venaient du Nigéria pour y acheter du

maïs. Mais la production de cette céréale a

considérablement augmenté au Nigéria et la situation

s’est inversée : le maïs produit dans la zone ne peut plus

concurrencer le maïs nigérian sur les marchés. Les

ventes des producteurs locaux ayant donc chuté, les

agriculteurs n’ont plus les moyens d’acheter des engrais

comme auparavant, et la production de maïs elle-même

a diminué. En revanche, la production de sorgho pluvial

et de saison sèche est abondante, tant pour la vente

que pour la consommation des ménages. Les arachides

sont également cultivées dans la zone, mais c’est le

coton qui est la principale culture de rente. Il subit son

égrenage dans l’usine Sodecoton de Garoua (troisième

ville du pays, située à l’extrémité sud de la zone) avant

d’être transporté à Douala pour y être transformé en

tissu. Les routes sont généralement en bon état et

praticables tout au long de l’année.

Comme beaucoup d’autres régions du pays, la

production agricole a souffert d’une prolifération de

chenilles légionnaires ces deux dernières années. Le

danger menace si les pluies cessent pendant deux

semaines durant la première partie de la saison, au

moment où ces dévoreurs de feuilles apparaissent. Ces

chenilles sont un fléau pour la plupart des cultures et

s’attaquent en particulier au maïs et au sorgho juste

avant le stade de floraison. Elles peuvent se protéger

des pluies ultérieures sous une coque dure formée de

leur exsudat corporel.

La production animale est modeste, mais grâce à la valeur ajoutée de l’immense marché nigérian à proximité, mais

aussi des marchés du centre du Cameroun et de ceux, plus éloignés, de Yaoundé et Douala, la vente annuelle de ne

serait-ce que deux ou trois bœufs par un agriculteur aisé peut lui rapporter une somme considérable.

La rivière Bénoué permet l’existence d’une économie locale distincte de celle de l’ensemble de la zone. Elle offre de grandes ressources pour la pêche dans ses eaux qui s’étendent jusqu’à la rive ouest du lac Lagdo, ainsi qu’un

Principaux avoirs productifs

Pauvres Plus aisés

Terres (0,5 à 1 ha)

Bovins (0 à 2)

Ovins/caprins (0 à 10)

Porcins (0 à 5)

Volailles

Outils à main pour

l’agriculture

Outils de pêche

Terres (5 à 10 ha)

Bovins (5 à 10)

Ovins/caprins (20 à 60)

Porcins (10 à 20)

Outils de pêche

Charette

Charrue

Robot de cuisine

Véhicule

Principaux aliments consommés et provenance

Pauvres Plus aisés

Maïs (PP/AM)

Sorgho (PP/AM)

Riz (AM/PP)

Arachides (PP)

Maïs (PP)

Riz (PP/AM)

PP = propre production, AM = achat sur les marchés, CT = cueillette, EN = en

nature (rémunération de la main-d’œuvre).

Principales sources de revenus

Pauvres Plus aisés

Travail non agricole

Vente de bois de

chauffage et de charbon

Travail agricole

Vente d’animaux

Vente de volaille

Vente de récoltes

Vente d’animaux

Commerce

Principaux marchés

À l’intérieur de la zone : Ngong, Adoumri (bétail), Pitoa,

Garoua, Gaschiga, Nakong

À l’extérieur de la zone : Yaoundé, Douala

Principales menaces et fréquence approximative

Chenille légionnaire (saisonnier)

Maladies du bétail (saisonnier)

Conflits agriculteurs-bergers (saisonnier)

Inondations (tous les 3 ans)

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CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 30

environnement particulier le long de ses berges propices à la culture maraîchère et notamment à la production d’oignons.

Figure 21 : Calendrier saisonnier (CM05)

Source : FEWS NET.

Saisons

Mois de pluie r r r r r r r r r

Soudure l l l l

Principales activités économiques

Production maïs p p p s s s w w w w h h h h h

Production riz pluvial p p s s s w w w w w h h h h

Production arachides p p s s s w w w w h h h h

Production sorgho p p p s s s w w w w w h h h h h

Production oignon p p p p s s s s w w w h h h

Production riz contre-saison p p s s s w w w w w h h h h p p

Production sorgho contre-saison w w h h h h p p p s s s s w w w

Production sorgho contre-saison 2 w w w w h h h h p p p s s s

Maraîchage h h h h p p s s w w w w h h h h H p s s w w h h

Production cotton p p p s s s w w w w w h h h h h

Élevage bovins - naissances x x x x x

Production lait x x x x x x x x x x x x

Activités économiques secondaires

Vente bovins x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Vente petits ruminants x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Travail agricole x x x x x x x x x x

Travail non-agricole x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Vente charbon x x x x x x x x x x x x x x x x

Pêche x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Vente volaille x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Aléas

Inondations x x x x

Légende p p Préparation sol s s Semis w w Sarclage h h Récolte

interdiction

DécJan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov

Page 31: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 31

Figure 22 : Calendrier ménages pauvres (CM05)

Source : FEWS NET.

Aliments de base

Maïs op op op op op op op op op op pm pm pm pm pm pm op op op op op op op op

Riz op op op op pm pm pm pm pm pm op op op op pm pm pm pm op op op op op op

Sorgho op op op op op op op op op op op op pm pm pm pm pm pm op op op op op op

Légumes pm pm pm pm pm pm pm pm pm pm pm pm op op op op op op op op pm pm pm pm

Niébé op op op op op op op op pm pm pm pm pm pm pm pm op op op op op op op op

Sources de revenu

Vente produits agricoles vivriers x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Vente produits agricoles de rente x x x x x x x x

Travail occasionnel x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Vente bétail x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Vente volaille x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Vente charbon x x x x x x x x x x x x x x x x

Dépenses

Cérémonies (2019) x x x x x x

Scolarité x x x x x x

Santé x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Angrais x x x x x x x x x x x x x

Légende op op Propre production mp mp Achat ik ik Paiement en naturec c Cueillette

DécJan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov

Page 32: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 32

CM06 BASSES TERRES DU FARO ET DU MAYO-REY : maïs, igname, coton, soja, arachides

Régions et départements concernés : Nord – Faro, Mayo Rey ; Adamaoua – Faro-et-Déo, Vina

Résumé

Cette zone très vaste s’étend sur l’aire de transition

entre la savane soudanienne et la savane guinéenne et

enregistre entre 1 000 et 1 300 mm de précipitations

annuelles. L’ouest, le centre, le sud-centre et le sud-

ouest de la zone abritent des régions d’altitude,

notamment les hauteurs de Gomba, Vokre, Wal et Ngaï,

dont les eaux de ruissellement donnent naissance à une

série de cours d’eau, y compris au cours supérieur de la

Bénoué. Les sols argilo-sableux moyennement fertiles

permettent de produire un excédent substantiel de

deux cultures, correspondant aux deux écologies de la

zone : le maïs et l’igname. La zone abrite aussi trois

grands parcs nationaux (Faro, Bénoué, Bouba Ndjidda),

ce qui limite les terres cultivables dont peut disposer sa

population moyennement dense. Ce manque de terres

disponibles a été exacerbé par l’accueil de réfugiés et de

personnes déplacées à la suite de conflits, au point que

les autorités ont prévu d’ouvrir une partie des parcs

nationaux en leur faveur. Les troupeaux d’éléphants qui

sortent des parcs causent fréquemment des dégâts aux

cultures, tout comme les hippopotames dans les

champs cultivés à proximité des cours d’eau. D’autres

dégâts sont également occasionnés par des troupeaux

de bovins qui s’aventurent dans les champs lors des

transhumances en provenance du nord, provoquant

des conflits entre agriculteurs et éleveurs.

Située dans la région Nord du pays, la zone est assez

éloignée (de 600 à plus de 800 km) des principaux

centres d’échange du pays. Mais ses excédents

permettent malgré tout de répondre à la demande de

villes comme Bafoussam, Yaoundé et Douala en maïs,

arachides et soja, et de Garoua et Maroua en igname,

tandis que le riz, essentiellement pluvial, est vendu au

Nigéria. Ces produits sont également exportés, via

Kousséri, vers N’Djanema et d’autres régions plus

éloignées du Tchad, mais en moindres quantités. Cependant, comme dans la zone CM05, Plaine de la Bénoué, le prix

du maïs a fortement chuté à partir de 2017 en raison de la concurrence nigériane sur le marché. Mises à part ces

cultures vivrières excédentaires, le coton est la principale culture de rente. L’élevage est une activité secondaire

pour la plupart des habitants de la zone, mais les revenus secondaires provenant de la vente de bovins, ovins et

caprins ne sont pas à négliger pour de nombreux ménages. En raison de l’éloignement de l’axe principal Garoua-

Ngaoundéré, le commerce local de tous les produits est pénalisé, car les routes secondaires sont souvent

impraticables pendant la saison des pluies.

La pénurie de terres cultivables est particulièrement visible dans la taille des terrains appartenant aux villageois plus pauvres : ils cultivent généralement moins d’un hectare de terre, souvent beaucoup moins. Pour joindre les deux bouts, ils se livrent au travail agricole rémunéré et, selon les localités, ils pêchent, ils font de la cueillette de produits

Principaux avoirs productifs

Pauvres Plus aisés

Terres (0,13 à 0,75 ha)

Ovins/caprins (2 à 6)

Volailles

Outils à main pour

l’agriculture

Terres (1 à 5 ha)

Bovins (2 à 20)

Ovins/caprins (10 à 50)

Volailles

Robot de cuisine

Principaux aliments consommés et provenance

Pauvres Plus aisés

Maïs (PP)

Sorgho (PP/AM)

Igname (PP/AM)

Arachides (PP)

Maïs (PP)

Sorgho (PP/AM)

Riz (PP/AM)

Igname (PP)

PP = propre production, AM = achat sur les marchés, CT = cueillette, EN = en

nature (rémunération de la main-d’œuvre).

Principales sources de revenus

Pauvres Plus aisés

Vente de récoltes

Vente d’animaux

Travail occasionnel

Petit commerce

Vente de récoltes

Vente d’animaux

Commerce

Principaux marchés

À l’intérieur de la zone : Mbaiboum, Madingring,

Touboro, Rey-Bouba, Poli, Mbé

À l’extérieur de la zone : Yaoundé, Douala, Garoua,

Maroua, Kousséri

Principales menaces et fréquence approximative

Piétinement des cultures (saisonnier)

Chute des prix du maïs et des ventes (maïs nigérian sur

le marché ces dernières années)

Conflits agriculteurs-bergers (saisonnier)

Chenille légionnaire (saisonnier)

Inondations (tous les 3 ans)

Page 33: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 33

sauvages, notamment des fruits du baobab, ils chassent dans les zones boisées et ils se livrent à l’orpaillage, notamment dans le Faro et le Mayo-Rey. L’apiculture est une activité répandue dans toute la population. Les villageois les plus aisés font du commerce général des produits de base.

Figure 23 : Calendrier saisonnier (CM06)

Source : FEWS NET.

Saisons

Mois de pluie r r r r r r r r r r r r r r r r

Soudure l l l l

Principales activités économiques

Production cotton h h p p p p p p s s w w W w w w w w w w h h h h

Production maïs p p p p p p s s s s w w w w h h h h h h

Production igname p p s s s s s s w w w w w w h h h h h h h h p p

Production arachides p p p p s s s s w w w w h h h h h h

Production sorgho h h p p p p p p s s s s w w w w w w w w w w h h

Production riz h h p p p p p p s s s s w w w w w w w w w h h h

Production soja p p p p p p s s s s w w w w h h h h

Élevage bovins - naissances x x x x x x

Production lait - pic x x x x x x x x

Activités économiques secondaires

Vente bovins x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Vente petits ruminants x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Travail agricole x x x x x x x x x x x x x x

Chasse x x x x x x x x x x

Vente charbon x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Pêche x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Vente volaille x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Exploitation minière artisanale x x x x

Aléas

Destruction des cultures (pachydermes) x x x x

Conflits agropastoraux x x x x x x

Chenille légionnaire x x x x

Baise prix maïs x x x x x x x x

Légende p p Préparation sol s s Semis w w Sarclage h h Récolte

réstriction chasse

DécJan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov

Page 34: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 34

Figure 24 : Calendrier ménages pauvres (CM06)

Source : FEWS NET.

Aliments de base

Maïs op op op op op op op op mp mp mp mp mp mp mp mp op op op op op op op op

Sorgho op op op op op op op op op op op op mp mp mp mp op op

Igname pm pm pm pm pm pm pm pm pm pm pm pm pm pm pm pm pm pm pm pm

Arachides op op op op mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp op op op op op op op op

Légumes op op op op op op mp mp mp mp op op op op op op op op op op op op op op

Sources de revenu

Vente produits agricoles vivriers x x x x x x x x x

Vente produits agricoles de rente x x x x x x x x

Travail occasionnel x x x x x x x x x x x x

Vente bétail x x x x x x x x

Vente volaille x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Vente charbon x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Dépenses

Cérémonies 2019 x x x x x x x

Scolarité x x x x

Santé x x x x x x

Angrais x x x x x x

Légende op op Propre production mp mp Achat ik ik Paiement en naturec c Cueillette

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Page 35: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 35

CM07 HAUTS PLATEAUX DE L’ADAMAOUA : bovins, maïs, manioc, igname, patate douce, haricot, miel

Régions et départements concernés : Adamaoua – Djérem, Faro-et-Déo, Mayo-Banyo, Vina

Résumé

C’est une zone de haute savane dans l'écologie

guinéenne, dominée par le massif de l’Adamaoua. Les

précipitations sont importantes (1 500 à 1 800 mm par

an) et les sols sablonneux et latéritiques sont

raisonnablement fertiles. Mais la population est

clairsemée et les propriétés foncières sont de taille

plutôt modeste ; la zone n’est pas une source

comparativement majeure de production alimentaire

excédentaire pour les échanges à l’échelle nationale.

Pourtant, de nombreux ménages produisent un

excédent. Pour ce qui est des denrées de base, nous

constatons pour la première fois, en venant du nord,

une dépendance à l’égard du manioc, qui rivalise au

moins avec l’igname, même si le maïs reste l’aliment de

base. Toutes les cultures sont cultivées uniquement

sous pluie plutôt qu’avec l’irrigation ou l’inondation, et

le maraîchage n’est pas très répandu. Mais dans cette

zone, toutes les denrées de base, qu’il s’agisse de

céréales ou de tubercules, sont des sources de revenus

importantes pour leurs producteurs : c’est notamment

le cas du maïs qui se vend à Yaoundé, à Bafoussam et à

Douala, du manioc en République centrafricaine, et des

ignames à Yaoundé, à Garoua et au Nigéria. Le

commerce est toutefois pénalisé par le mauvais état des

infrastructures routières, car la majorité de la

population vit à une certaine distance des axes routiers

principaux reliant Ngaoundéré à Meiganga, de la route

vers le sud ou de celle reliant Tibati à Bafoussam dans la

région Nord-Ouest.

Mais quelle que soit la place occupée par les cultures,

c’est avant tout une zone d’élevage de bovins, où même

les ménages pauvres peuvent posséder deux ou trois.

Les bovins, caprins et ovins définissent la richesse des habitants les plus aisés de la zone tout autant que leur

production agricole. Pour certains, les revenus tirés de la vente d’animaux l’emportent même sur ceux tirés de la

vente de récoltes, tandis que pour le reste, ils viennent juste derrière. Les gens investissent une bonne partie de leur

capital issu de toutes ventes confondues dans l’activité commerciale, et même les pauvres font du petit commerce

de détail pour compléter les revenus tirés de la vente des récoltes et de travaux agricoles rémunérés à la journée.

Durant la contre-saison agricole, bon nombre d’entre eux trouvent également du travail dans des villes locales

(Tignère, Tinati, Ngaoundéré, etc.) ou situées dans une région voisine, comme Meiganga. Quelques-uns émigrent

temporairement pour travailler dans des villes plus éloignées, dans des lieux de prospection aurifère ou dans des

régions où une forte activité agricole permet de trouver un emploi rémunéré dans une exploitation. Les villageois

qui habitent à proximité des rivières et sur les rives du lac Bakaou, derrière le barrage de Tibati, pratiquent la pêche

artisanale et se procurent un revenu en vendant surtout du poisson séché/fumé, qui finit sur les étals du marché de

Yaoundé tout comme le miel produit par une partie des ménages.

Principaux avoirs productifs

Pauvres Plus aisés

Terres (0,15 à 1 ha)

Bovins (0 à 5)

Brebis/chèvres (0 à 15)

Volailles

Outils à main pour

l’agriculture

Terres (1 à 3 ha)

Bovins (5 à 10)

Brebis/chèvres (15 à 50)

Volailles

Pirogues

Robot de cuisine

Principaux aliments consommés et provenance

Pauvres Plus aisés

Maïs (PP/AM)

Manioc (PP/AM)

Igname (AM)

Arachides (PP/AM)

Maïs (PP)

Manioc (PP)

Igname (AM)

Arachides (AM)

PP = propre production, AM = achat sur les marchés, CT = cueillette, EN = en

nature (rémunération de la main-d’œuvre).

Principales sources de revenus

Pauvres Plus aisés

Vente de récoltes

Travail occasionnel

Petit commerce

Vente d’animaux

Vente de récoltes

Vente d’animaux

Commerce

Vente de denrées

Principaux marchés

À l’intérieur de la zone : Ngaoundéré, Banyo, Tibati,

Tignère, Meiganga, Bankim

À l’extérieur de la zone : Garoua, Yaoundé, Bafoussam,

Douala

Principales menaces et fréquence approximative

Chenille légionnaire (saisonnier depuis 2017)

Insécurité (en permanence depuis 2018)

Page 36: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 36

Figure 25 : Calendrier saisonnier (CM07)

Source : FEWS NET.

Saisons

Mois de pluie R R R R R R R R R R R R R R

Soudure l l L L L L L

Principales activités économiques

Production maïs p p p p p s s s w w w h h h h h h h h

Production manioc w w w w h h h h h h P P S S S S S s W W w w w w

Production igname p p p p s s s s w w w w w w h h h h h h h h p p

Production arachides p p p s s s s w w h h h h h

Production patate p p p p s s s s w w w w w h h h h h

Pêche x x x x x x x x x x x x x x x

Miel x x x x x x x x

Aléas

Insecurité x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Chenille légionnaire x x x x

Conflits agropastorauxs x x x x x x x

Légende p p Préparation sol s s Semis w w Sarclage h h Récolte

DécJan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov

Page 37: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 37

Figure 26 : Calendrier ménages pauvres (CM07)

Source : FEWS NET.

Aliments de base

Maïs pm pm pm pm mp mp mp mp mp mp mp mp op op op op op op op op op op pm pm

Manioc mp mp mp mp op op op op op op op op pm pm pm pm mp mp mp mp mp mp mp mp

Igname mp mp mp mp op op op op op op op op pm pm

Arachides mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp op op op op op op op op op mp mp

Pommes de terre op op op op op op op

Lait op op op op op op op op

Légumes op op op op op op op op op op op op mp mp mp mp

Sources de revenu

Vente produits agricoles x x x x

Vente de cultures de rente

Travail occasionnel x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Vente bétail x x x x x x x x

Dépenses

Cérémonies 2019 x x x x

Scolarité x x

Santé x x x x x x x x

Légende op op Propre production mp mp Achat ik ik Paiement en naturec c Cueillette

DécJan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov

Page 38: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 38

CM08 PLAINE TIKAR : maïs, riz irrigué, café robusta, pêche, bétail

Régions et départements concernés : Ouest – Noun ; Nord-Ouest – Donga-Mantung

Résumé

Cette zone consiste pour l’essentiel en une plaine qui

traverse un plateau élevé au nord et à l’est des hautes

terres des régions Nord-Ouest et Ouest. Elle se

caractérise par des savanes boisées, des sols sablo-

argileux fertiles et de fortes précipitations : 1 600 à

2 000 mm par an. Elle est majoritairement peu peuplée,

à l’exception du département de Ngo-Ketunjia et son

chef-lieu Ndop, où la densité de la population rurale est

supérieure à 150 habitants/km2. Les principales

cultures vivrières sont le maïs, les haricots, le manioc et

le macabo (les cormes de Xanthosoma sagittifolium,

parfois appelé « new cocoyam »), ainsi qu’un peu de riz

paddy. Le maraîchage est principalement consacré aux

piments et aux tomates. La zone produit un excédent de

cultures vivrières, dont les principaux marchés de

destination sont les villes de Bafoussam (région Ouest)

et Douala (au littoral). Le riz finit au Nigéria, tandis que

les haricots sont acheminés à Bafoussam, Douala et

Yaoundé. La principale culture de rente est le café

robusta, dont les fèves sont expédiées à Douala pour

l’exportation. Mais en raison de la chute des cours

internationaux du café ces dernières années, les

agriculteurs ont du mal à vendre leurs récoltes et ont

considérablement désinvesti dans sa production.

Alors que les propriétés foncières sont relativement

étendues, les cheptels sont généralement réduits. Mais

la zone accueille de façon saisonnière des milliers de

bovins en provenance du nord et de l’est, attirés par les

grandes étendues de pâturages de saison sèche

qu’abrite cette plaine. Ces bovins causent des dégâts

récurrents en s’aventurant dans les champs de cultures,

ce qui suscite des conflits entre agriculteurs et éleveurs.

Plus récemment, un conflit politique a éclaté dans le

Nord-Ouest, en particulier dans le Ngo-Ketunjia, avec

les sécessionnistes qui brûlent récoltes et maisons et

qui s’emparent des bovins. Cette situation a entraîné le

déplacement de personnes vers la plaine Tikar, où elles

ont trouvé refuge. Ce sont majoritairement des éleveurs, qui ont quitté leur région et ont choisi la plaine comme

nouvelle base pour leur exploitation. Les risques de dégâts pour les cultures et d’aggravation des conflits locaux se

sont donc accentués. Les bovins, les chèvres, les moutons et les porcs élevés par les habitants de la zone eux-mêmes

sont transportés vers les marchés de Bafoussam, Bamenda, Mbouela, Kumba et Douala.

Les gens exploitent également des ressources locales spécifiques pour augmenter leurs revenus. Les barrages de

Mapé et Bamenjin permettent la pêche artisanale et les poissons séchés/fumés finissent sur les étals des marchés

de Bafoussam et Bamenda. Dans le Ngo-Ketunjia, l’exploitation des ressources en sable pour l’industrie de la

construction est relativement importante, notamment dans la ville de Bamenda. Plus généralement, les femmes des

Principaux avoirs productifs

Pauvres Plus aisés

Terres (1,5 à 2,5 ha)

Ovins/caprins (0 à 2)

Porcins (0 à 1)

Volailles

Outils à main pour

l’agriculture

Outils de pêche

Terres (5 à 15 ha)

Bovins (peu, en raison des

vols)

Bovins/caprins (0 à 10)

Volailles

Robot de cuisine

Principaux aliments consommés et provenance

Pauvres Plus aisés

Maïs (PP/AM)

Riz (AM)

Racines et tubercules

(PP/AM)

Bananes plantain (PP)

Arachides (AM/PP)

Maïs (PP)

Riz (AM)

Racines et tubercules

(PP/AM)

Bananes plantain (PP)

Arachides (AM)

PP = propre production, AM = achat sur les marchés, CT = cueillette, EN = en

nature (rémunération de la main-d’œuvre).

Principales sources de revenus

Pauvres Plus aisés

Vente de récoltes

Vente de volaille

Vente d’animaux

Vente de poisson

Vente de récoltes

Vente d’animaux

Commerce

Vente de denrées

Principaux marchés

À l’intérieur de la zone : Ndop, Babungo, Bankim,

Babessi

À l’extérieur de la zone : Bamenda, Mbouda,

Bafoussam, Kumbo, Foumban, Yaoundé, Douala

Principales menaces et fréquence approximative

Piétinement des cultures par des bovins (saisonnier)

Baisse du prix du café (en permanence)

Crise sociopolitique anglophone (depuis 2016)

Page 39: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 39

ménages plus pauvres transforment le manioc en farine destinée à la vente. Mais l’environnement local offre aux

jeunes peu de sources de revenus. Beaucoup sont donc attirés par les possibilités d’emploi et de petit commerce qui

existent dans les régions montagneuses voisines en raison de leur dynamisme économique. Ils s’y rendent parfois

dura nt la contre-saison agricole, ou de façon permanente.

Figure 27 : Calendrier saisonnier (CM08)

Source : FEWS NET.

Saisons

Mois de pluie r r r r r r r r r r r r r

Soudure l l l l l l

Principales activités économiques

Production café robusta h h h h h h

Production manioc H H H H H H

Production maïs p p p p s s s s w w w w h h h h h h

Production haricot H H P P S S W W H H P P S S W W H H

Production macabo et taro p p p p s s s s w w w w w w w w w w h h h h h h

Maraîchage P P P P S S S S W W W W H H H H H H

Production arachides P P P P S S S S W W W W H H H H

Production riz P P S S S S W W H H H H

Élevage bovins - naissances x x x x x x

Activités économiques secondaires

Vente bovins x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Vente volaille et oeufs x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Aléas

Irregularité des pluies x x x x

Chenille défoliatrice x x x x

Conflits agropastoraux x x x x x x x x x x x x

Légende p p Préparation sol s s Semis w w Sarclage h h Récolte

DécJan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov

Page 40: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 40

Figure 28 : Calendrier ménages pauvres (CM08)

Source : FEWS NET.

Aliments de base

Manioc OP OP OP OP OP OP mp mp mp mp mp mp mp MP MP MP MP MP MP MP OP OP OP OP

Maïs op op op op mp mp mp mp mp mp OP OP OP OP op op op op op op op op op op

Macabo/taro op op op op OP OP mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp MP MP OP OP OP OP op op

Légumineuses OP OP OP OP OP OP OP MP OP MP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP

Légumes mp mp mp mp mp mp op op op op op op op op op op op op op op mp mp mp mp

Sources de revenu

Vente produits agricoles vivriers x x x x x x x x x x

Vente produits agricoles de rente x x x x x x

Travail occasionnel x x x x x x x x

Vente bétail x x x x x x x x x x x x x x x

Vente petits ruminants x x x x x x x x x x x x x x x

Vente volaille x x x x x x x x x x x x x x x x

Dépenses

Cérémonies x x x x x x x x x x x x

Scolarité x x x

Santé x x x x x x

Légende op op Propre production mp mp Achat ik ik Paiement en naturec c Cueillette

DécJan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov

Page 41: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 41

CM09 HAUTS PLATEAUX OCCIDENTAUX : maïs, maraîchage, haricots, pomme de terre, œufs, tubercules, café arabica

Régions et départements concernés : Nord-Ouest – Boyo, Bui, Donga-Mantung, Menchum, Mezam, Momo ; Ouest – Bamboutos, Haut-Nkam, Hauts plateaux, Menoua, Ndé, Noun ; Sud-Ouest – Lebialem ; Centre – Mbam-et-Inoubou ; Adamaoua – Mbéré

Résumé

C’est la zone de subsistance la plus densément peuplée

du pays, et également l’une des plus productives. Elle se

caractérise par des montagnes, des hauts plateaux et

des collines, et par une végétation naturelle de savanes

boisées et de forêts d’altitude. Un mélange de sols

latéritiques et volcaniques, pour la plupart

moyennement fertiles, sont arrosés par de fortes

précipitations atteignant 2 500 mm; les températures

sont modérées. La zone est particulièrement connue

pour sa production excédentaire de maïs, ce qui fait

d’elle une source importante de céréales sur les

marchés des grandes villes du Cameroun (dont

Bamenda et Bafoussam, située dans la zone et

respectivement troisième et quatrième villes du pays),

mais aussi au-delà des frontières, au Gabon et en

République centrafricaine. Les haricots et les pommes

de terre suivent des itinéraires similaires et parviennent

également jusqu’au Tchad. Ces cultures sont destinées

également à la consommation des ménages, bien

qu'elles ont les caractéristiques de cultures de rente. (La

banane plantain s’apparente davantage à une culture

domestique.) À cela, s’ajoutent deux cultures de rente

à proprement parler : le café arabica, cultivé dans des

zones d’altitude plus élevées, et le cacao, cultivé à

moindre altitude. Dans l’ensemble, les ménages

pauvres tirent généralement l’essentiel de leurs

revenus de la vente de denrées de base, tandis que les

plus aisés tirent l’essentiel de leurs revenus des cultures

de rente.

L’environnement est propice à l’élevage de bovins et

d’autres animaux. La propriété du bétail varie

fortement, même parmi les ménages les plus aisés.

Certaines personnes se spécialisent dans l’élevage

bovin, et peuvent donc posséder jusqu’à 50 têtes, alors

que d’autres n’en possèdent que 10 (ce qui reste un

capital considérable). Les ovins sont beaucoup plus

nombreuses que les caprins. L’instabilité politique dans

les régions voisines du Nord-Ouest et du Sud-Ouest a

poussé un grand nombre de personnes déplacées à se réfugier dans les régions rurales de la zone, où la disponibilité

des terres, déjà limitée, subit maintenant des pressions. Des éleveurs, surtout ceux appartenant à l'ethnie peule

M’Bororo, se sont aussi réfugiés dans cette zone pour échapper aux conflits et aux vols de bétail.

L’élevage de volailles est omniprésent. Mais là encore, le nombre varie grandement en milieu rural, où certains

Principaux avoirs productifs

Pauvres Plus aisés

Terres (0,5 à 1 ha)

Bovins (2 à 5)

Brebis/chèvres (10 à 20)

Porcs (2 à 10)

Volailles

Outils à main pour

l’agriculture

Terres (2 à 5 ha)

Bovins (10 à 50)

Brebis/chèvres (25 à 75)

Porcs (15 à 50, porcelets

compris)

Volaille (20 à +100)

Robot de cuisine de

location

Tracteur de location

Principaux aliments consommés et provenance

Pauvres Plus aisés

Maïs (PP)

Riz (AM)

Niébé (PP)

Pommes de terre (PP)

Maïs (AM/PP)

Riz (AM)

Pommes de terre (AM/PP)

Niébé (AM/PP)

PP = propre production, AM = achat sur les marchés, CT = cueillette, EN = en

nature (rémunération de la main-d’œuvre).

Principales sources de revenus

Pauvres Plus aisés

Vente de récoltes

Travail non agricole local

Petit commerce

Vente de volaille

Travail agricole local

Vente de récoltes

Vente d’œufs et de

volaille

Commerce

Principaux marchés

À l’intérieur de la zone : Bafoussam, Bamenda,

Mbouda, Kumbo, Foumbot, Koutaba

À l’extérieur de la zone : Yaoundé, Douala

Principales menaces et fréquence approximative

Insécurité (en permanence depuis 2016)

Hausse des prix (en permanence depuis 2016)

Déplacements (en permanence depuis 2016)

Précipitations irrégulières (saisonnier depuis 2014)

Maladies du bétail (saisonnier)

Page 42: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 42

habitants exploitent dans leur arrière-cour des poulaillers de plusieurs centaines de poules (sans compter les

éleveurs spécialisés en périphérie des villes, qui en ont des milliers). Une particularité de la production de volaille ici

est que, bien que les oiseaux eux-mêmes soient bien sûr commercialisés pour la consommation, c'est surtout pour

les œufs que cette zone est connue : elle est non seulement le plus grand producteur du pays mais aussi une source

d'œufs pour les autres pays de cette région d'Afrique. Les autres produits de la zone qui sortent des frontières du

Cameroun sont les noix de cola (Tchad, Soudan et Nigéria), les avocats (Gabon et République centrafricaine), le miel

(Europe via Douala) et le café arabica moulu (même itinéraire).

Le marché urbain étant vaste, les produits de l’artisanat rural (sculptures sur bois, cuir, etc.) sont particulièrement

rentables. Les villes attirent également les villageois, en particulier les jeunes, qui viennent souvent y travailler de

manière saisonnière comme assistants en ferronnerie et en maçonnerie ou comme chauffeurs de motos-taxis,

coiffeurs, restaurateurs ambulants ou petits commerçants.

Figure 29 : Calendrier saisonnier (CM09)

Source : FEWS NET.

Saisons

Mois de pluie r r r r r r r r r r r r r r r

Soudure l l l l l

Principales activités économiques

Production manioc h h h h s s s s w w w w w w w w w w w w w w w w

Production maïs P p P p S s S s W w W w H h H h H

Production haricots P p P p S s S s W w W h H P p S s W w W H H

Production patate P p P p S s W w W H H h H P S s W w H h H

Maraîchage S s W w W w H h H P P S S W W w H h H h P p P S

Production café arabica h h h h

Elevage bétail - pic naissances x x x x x x

Activités économiques secondaires

Vente bovins 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1

Vente volaille et oeufs x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Aléas

Irregularité des pluies x x x x x x x x x x

Inondations x x x x

Légende p p Préparation sol s s Semis w w Sarclage h h Récolte

DécJan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov

Page 43: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 43

Figure 30 : Calendrier ménages pauvres (CM09)

Source : FEWS NET.

Aliments de base

Manioc op op op op mp mp mp mp mp mp mp mp mp op op op op op mp mp mp mp mp mp

Maïs op op op op op op op op mp mp mp mp op op op op op op op op op op op op

Igname op op op op mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp op op mp mp mp mp op op

Riz mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp

Légumineuses (haricots) op op op op op op op op op op op op op op op op op op mp mp mp mp mp op

Pommes de terre mp mp mp mp mp mp mp mp mp op op op op op op op mp mp mp mp mp mp mp mp

Sources de revenu

Vente produits agricoles vivriers x x x x x x x x x x x x

Vente café x x x x x x

Travail occasionnel x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Vente bétail x x x x x x x x x x x x x x x

Vente volaille x x x x x x x x x x x x x x x x

Dépenses

Cérémonies x x x x x x x x x x x x

Scolarité x x x

Santé x x x x x x

Légende op op Propre production mp mp Achat ik ik Paiement en naturec c Cueillette

DécJan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov

Page 44: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 44

CM 10 FORÊT DU MONT CAMEROUN : cacao, huile de palme, café robusta, caoutchouc, banane plantain, tubercules, poivre, escargots

Régions et départements concernés : Littoral – Moungo, Nkam, Sanaga-Maritime, Wouri ; Sud-Ouest – Fako, Koupé-Manengouba, Lebialem, Manyu, Meme, Ndian ; Ouest – Haut-Nkam ; Nord-Ouest – Momo

Résumé

Cette zone tire son nom du mont Cameroun, le plus

haut sommet d’Afrique de l’Ouest culminant à plus de

4 000 mètres. Mais ce massif montagneux s’élève en

fait à partir de Limbé, sur le littoral, au nord de Douala :

il se situe donc à la lisière de la zone proprement dite,

qui s’étend loin vers le nord et vers l’est. La forêt

recouvre à la fois les terres de haute et de basse

attitude. Comme toutes les régions boisées, cette zone

est peu densément peuplée si l’on divise la superficie

totale par le nombre d’habitants. En revanche, comme

dans toutes les régions boisées, la population a

tendance à se concentrer le long des routes (plus que

dans les aires non boisées). C’est ainsi qu’une sorte de

couloir à forte densité de population s’est formé autour

de l’axe routier principal Nkongsamba-Loum-Douala. Il

s’élargit vers le sud pour englober également l’axe

Kumba-Tiko. Ce territoire pourrait être considéré

comme une sous-zone, car en matière de défrichement

et d’activités commerciales, son économie est

forcément différente de celle des étendues de forêt,

même si la production de base reste la même.

Les précipitations, qui suivent un régime mono-modal,

sont très abondantes : elles atteignent plus de

4 000 mm par an dans l’arrière-pays jusqu’au littoral.

Les sols volcaniques sont particulièrement fertiles et se

prêtent à une multitude de cultures différentes,

principalement des tubercules et des vergers, le maïs

restant une culture secondaire. Les cultures céréalières

ont généralement besoin de plus de terres par calorie

alimentaire produite, voire par franc gagné. Dans les

régions couvertes de forêts, le défrichement et

l’entretien des terres se font à un coût de main-d’œuvre

élevé. Les principales denrées de base sont la banane

plantain et la banane douce, le manioc, le macabo

(« new cocoyam ») et l’igname. Les principales cultures

de rente sont le cacao, l’huile de palme, le café, les

bananes douces/plantain, les agrumes, le poivre et le

caoutchouc.

Le bétail est généralement élevé en petit nombre, les

personnes plus aisées ne possédant habituellement que quelques bovins et une dizaine de chèvres et de moutons.

Mais près des axes routiers, et sous l’influence du commerce dominé par la demande du marché de Douala, les

habitants possèdent de plus grands cheptels et envoient souvent leurs bovidés paître loin de chez eux sous la

surveillance d’éleveurs peuls.

Principaux avoirs productifs

Pauvres Plus aisés

Terres (1 à 2 ha)

Caprins (1 à 5)

Porcins (1 à 3)

Volailles

Outils agricoles à main

Matériel de pêche

Terres (2 à 3 ha)

Bovins (5 à 10*)

Caprins/ovins (5 à 10*)

Porcins (5 à 10)

Volailles

*Les éleveurs peuls de la

région possèdent de plus

grands troupeaux.

Principaux aliments consommés et provenance

Pauvres Plus aisés

Manioc (PP)

Banane plantain (PP)

Riz (AM)

Macabo (PP/AM)

Maïs (PP)

Igname (PP)

Manioc (PP)

Banane plantain (AM/PP)

Riz (AM)

Macabo (PP/AM)

Maïs (PP/AM)

Igname (PP/AM)

PP = production propre, AM = achat sur les marchés, CT = cueillette, EN =

rémunération de la main-d’œuvre en nature

Principales sources de revenus

Pauvres Plus aisés

Vente de récoltes

Petit commerce

Vente d’aliments

sauvages

Vente d’animaux

Pêche

Vente des récoltes de

cultures de rente

Commerce

Vente d’animaux

Vente des récoltes de

cultures vivrières

Principaux marchés

À l’intérieur de la zone : Muea, Douala, Kumba, Penja-

Loum, Melong

À l’extérieur de la zone : Bafoussam, Bangem,

Boumnyébel, Yaoundé

Principales menaces et fréquence approximative

Insécurité (depuis 2017)

Chenille légionnaire (saisonnier)

Hausses des prix (saisonnier)

Grippe porcine (saisonnier)

Page 45: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 45

Les ménages plus pauvres tirent l’essentiel de leurs revenus en vendant des produits agricoles ainsi que des produits

trouvés dans la forêt : les feuilles de gnétum, mangues de brousse, njangsang (Ricinodendron), utilisé comme

aromatisant et épaississant dans la cuisine), gibier, et gravier ramassé dans le lit des cours d’eau. La zone est

connue pour l’élevage d’escargots, grands et petits. On y trouve aussi un peu de pisciculture. La pêche dans les eaux

intérieures est pratiquée sur des fleuves comme la Sanaga et le Wouri, ainsi que sur le lac Ossa. Ici et là, des villageois

possédant des tronçonneuses débitent des arbres forestiers pour en faire des planches qui font l’objet d’un

commerce informel au Nigéria.

Figure 31 : Calendrier saisonnier (CM10)

Source : FEWS NET.

Saisons

Mois de pluie r r r r r r r r r r r r r r r

Soudure l l l l

Principales activités économiques

Production manioc p p p p p s s w s w w w p

Manioc (récolte) h h h h h h h h h h h h h h h h h h h h h h h

Production maïs pluvial p p p p s s w w h h h

Production maïs contre-saison h p p s s w w h

Production igname p p p s s w w h h

Production arachides p p p p s s s w w w h h

Activités économiques secondaires

Travail agricole x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Travail non-agricole x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Cueillette x x x x x x x x x x x x

Chasse x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Pêche x x x x x x x x x x x x

Vente volaille x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Exploitation minière artisanale x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Aléas

Irregularité des pluies x x x x x x x x x

Inondations x x

Légende p p Préparation sol s s Semis w w Sarclage h h Récolte

DécJan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov

Page 46: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 46

Figure 32 : Calendrier ménages pauvres (CM10)

Source : FEWS NET.

Aliments de base

Manioc op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op

Maïs op op op op mp mp mp mp mp mp mp mp op op op op op op mp mp mp mp op op

Igname op op op op mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp op op op op op op op op

Riz mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp

Sources de revenu

Vente produits agricoles vivriers x x x x x x x x x x x x x x x x x

Vente produits agricoles de rente x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Travail occasionnel x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Vente bétail x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Vente volaille x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Vente charbon x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Dépenses

Cérémonies (2019) x x x

Scolarité x x

Santé x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Légende op op Propre production mp mp Achat ik ik Paiement en naturec c Cueillette

DécJan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov

Page 47: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 47

CM11 PLAINE DU MBAM-SANAGA : cacao, banane plantain, ananas, maraîchage, manioc, igname jaune, petit bétail, volaille

Régions et départements concernés : Centre – Haute-Sanaga, Lekié, Mbam-et-Inoubou, Mbam-et-Kim, Méfou-et-Afamba ; Est – Haut-Nyong, Kadey, Lom-et-Djérem

Résumé

Il s’agit d’une grande plaine de faible altitude, située

dans le centre-sud du pays, du nord au sud à cheval

sur un régime pluviométrique mono-modal et

bimodal : le premier crée un pic de précipitations en

septembre-octobre, le second, un autre en avril-mai.

Elle s’étend sur l’aire de transition entre la savane

boisée et la forêt, cette dernière devenant plus

prépondérante dans l’extrémité sud de la zone. La

population est globalement très éparpillée, mais plus

dense dans les environs de la capitale, Yaoundé, qui

jouxte la zone au sud. Les sols ferralitiques jaunes sont

pour la plupart moyennement fertiles et, grâce à des

précipitations abondantes (entre 1 500 et 2 000 mm par

an), ils se prêtent à la culture de denrées de base :

banane plantain, manioc, ignames jaunes, cormes de

macabo, et deux récoltes de maïs par an sous un régime

des pluies bimodal. On trouve également dans la zone

deux cultures de rente spécifiques : le cacao et l’ananas.

L’économie de la zone est fortement influencée par la

demande du marché de Yaoundé et, dans une moindre

mesure, par la proximité, dans sa partie nord, de régions

à population dense (hauts plateaux et territoires

montagneux situés à l’ouest). La demande en

provenance de ces concentrations de population, en

particulier de Yaoundé, incite les agriculteurs de la zone

à produire des denrées de base en excédent et à investir

largement dans la production d’ananas (le cacao est

destiné à l’exportation via Douala). Mais il s’agit ici

d’agriculteurs appartenant à la tranche moyenne ou

aisée. En effet, il existe un déséquilibre considérable entre eux et les ménages l plus pauvres : la superficie de leurs

terres est au moins dix fois plus grande.

Grâce à la proximité du marché de Yaoundé, tous les animaux d’élevage prennent de la valeur : bovins, chèvres,

moutons, porcs et volailles. Mais là encore, le contraste est grand entre les ménages pauvres et les ménages aisés :

seule une minorité de ménages pauvres parvient à élever deux ou trois bovidés; mais d'un autre côté la vente d'un

seul animal dans l'année pourrait signifier une augmentation considérable de leur revenu. À défaut, leurs récoltes

et leur bétail ne procurent pas aux plus pauvres des rentrées d’argent suffisantes pour vivre. Ils doivent donc

chercher d’autres sources de revenus : la vente de manioc transformé, la vente de sable prélevé dans le lit des cours

d’eau, ou encore la vente de leur propre main-d’œuvre à l’échelle locale ou de manière saisonnière dans les villes.

Principaux avoirs productifs

Pauvres Plus aisés

Terres (0,3 à 0,5 ha)

Caprins/ovins (3 à 12)

Porcs (0 à 3)

Volailles

Outils agricoles à main

Terres (5 à 15 ha)

Bovins (5 à 15)

Caprins/ovins (10 à 20)

Porcs (5 à 15)

Volailles

Principaux aliments consommés et provenance

Pauvres Plus aisés

Manioc (PP)

Banane plantain (PP)

Macabo (PP)

Maïs (PP)

Manioc (PP/AM)

Banane plantain (PP/AM)

Macabo (PP/AM)

PP = production propre, AM = achat sur les marchés, CT = cueillette, EN =

rémunération de la main-d’œuvre en nature

Principales sources de revenus

Pauvres Plus aisés

Vente de récoltes

Travail non agricole

Vente d’animaux

Vente de récoltes

Commerce

Vente d’animaux

Principaux marchés

Yaoundé, Mfoundi, Mokolo, Abang Minko’o (marché

frontalier), Douala

Principales menaces et fréquence approximative

Pertes de récolte dues à la pourriture du manioc

(saisonnier)

Chenille légionnaire d’automne (saisonnier)

Page 48: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 48

Figure 33 : Calendrier saisonnier (CM11)

Source : FEWS NET.

Saisons

Mois de pluie r r r r r r r r r r r r r

Soudure l l l l

Principales activités économiques

Production manioc p p p p p s s s w w w s s s h h h

Production manioc (récolte ) h h h h h h h h h h h h h h h h h h h h h

Production maïs p p P p p s s w w W h h p p p s s w w w h h h

Production plantains p p p p p s s w w w W W W h

Production igname jaune p p s s s s s w w w h h h h h h

Production ananas p p p p p s s s s w w w w w w w

Production ananas (récolte) h h h h h h h h h h h h h h h h h

Production cacao P P P P P S S S S S W W W W W W

Production cacao (contination) W W w fermentation h h h h

Maraîchage pluvial p p p p p s s w w w h h h p p s s w w w h h h

Maraîchage contre-saison h h h h p p s s w w

Pêche x x x x x x x x

Activités économiques secondaires

Vente bovins x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Vente petits ruminants x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Travail agricole x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Travail non-agricole x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Chasse x x x x x x x x x x x

Vente volaille x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Exploitation minière artisanale x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Aléas

Irregularité des pluies x x x x x x

Chenille défoliatrice x x x x

Légende p p Préparation sol s s Semis w w Sarclage h h Récolte

DécJan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov

Page 49: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 49

Figure 34 : Calendrier ménages pauvres (CM11)

Source : FEWS NET.

Aliments de base

Manioc op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op

Plantains op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op

Maïs op op op op op mp mp mp mp mp op op op op op op op mp mp mp op op op op

Igname op op op op op op op mp mp mp mp mp mp mp op op op op op op op op op op

Sources de revenu

Vente produits agricoles vivriers x x x x x x x x x

Vente produits agricoles de rente x x x x x x x

Travail occasionnel x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Vente volaille x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Dépenses

Scolarité x x x x

Cérémonies x x x

Santé x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Légende op op Propre production mp mp Achat ik ik Paiement en naturec c Cueillette

DécJan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov

Page 50: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 50

CM12 FORÊT DÉGRADÉE DU CENTRE-SUD : cacao, banane plantain, ananas, maïs, manioc, maraîchage, petit bétail et volaille

Régions et départements concernés : Centre – Lekié, Méfou-et-Afamba, Méfou-et-Akono, Nyong-et-Kellé, Nyong-et-Mfoumou, Nyong-et-So’o, Haut-Nyong ; Sud – Dja-et-Lobo, Mvila, Océan, Vallée-du-Ntem ; Littoral - Sanaga-Maritime

Résumé

La zone s’étend sur une plaine de basse altitude dans sa

moitié ouest (arrière-pays du littoral) et sur un plateau

atteignant par endroit 1 000 mètres d’altitude dans sa

partie est. Le régime pluviométrique est bimodal à l’est

et mono-modal à l’ouest. Les régions bénéficiant d’un

régime mono-modal connaissent des niveaux de

précipitations très élevés, de 2 400 mm à plus de

5 000 mm par an. En fait, il n’y a pas vraiment de saison

sèche, mais des mois de pluies moins abondantes

qu’alternent des pics de précipitations. Sous le régime

bimodal, les précipitations sont globalement moins

abondantes, entre 1 500 et 2 000 mm par an : elles sont

faibles en juillet-août et une « petite saison sèche »

s’installe en décembre-janvier, bien qu’il y ait encore

des averses. Le point commun à l’ensemble de la zone,

c’est sa couverture forestière et son niveau de

dégradation, dû au fait que la population en hausse

constante défriche de façon progressive ou répétée des

terres pour les cultiver, et que les plus gros arbres sont

abattus pour être débités, peut-être deux par hectare.

La population se concentre majoritairement dans la

périphérie de Yaoundé, alors qu’elle est minoritaire et

plus clairsemée dans les extrémités sud et est de la

zone.

Les cultures de base sont le manioc et la banane

plantain, ainsi que le maïs, les arachides, les cormes de

macabo et les produits maraîchers. Hors la vente des

denrées de base excédentaires, les cultures de rente et

les produits marchands () sont le cacao, l’huile de

palme, le vin de palme obtenu à partir de la sève de

palmiers, le caoutchouc et les pistaches. Les surfaces

cultivées sont de petite taille, généralement moins d’un

hectare pour les ménages pauvres et pas plus de trois

hectares pour les ménages plus aisés. Les sols

latéritiques et ferralitiques rouges sont généralement

acides et peu fertiles. La lourde tâche de défricher la

terre de la forêt ou de combattre l'empiètement de la

végétation, avec le brûlage des matières ligneuses, est

effectuée principalement par les hommes. Ensuite, ce

sont majoritairement les femmes qui s’occupent des

cultures vivrières, tandis que les hommes se concentrent sur les cultures de rente et sur d’autres activités,

notamment la pêche (le poisson est fumé et vendu par les femmes), la chasse, la vente de bois de chauffage et la

fabrication de briques.

Principaux avoirs productifs

Pauvres Plus aisés

Terres (0,25 à 1 ha)

Chèvres (1 à 4)

Porcs (1 à 2)

Volailles

Outils agricoles à main

Outils de pêche

Matériel de

transformation des

aliments

Terres (2 à 3 ha)

Bovins (5 à 10)

Chèvres (15 à 30)

Porcs (5 à 10)

Volailles

Matériel de pêche

Matériel de

transformation des

aliments

Principaux aliments consommés et provenance

Pauvres Plus aisés

Manioc (PP)

Banane plantain (PP)

Macabo (PP)

Riz (AM)

Banane plantain (PP/AM)

Riz (AM)

Manioc (PP/AM)

PP = production propre, AM = achat sur les marchés, CT = cueillette, EN =

rémunération de la main-d’œuvre en nature

Principales sources de revenus

Pauvres Plus aisés

Vente de récoltes

Fabrication de briques

Fabrication de

nattes/artisanat

Vente d’aliments

sauvages, de gibier, de

poisson

Vente de récoltes

Vente d’animaux

Commerce

Principaux marchés

À l’intérieur de la zone : Abang Minko’o (marché

frontalier), Kye-Ossi, Ebolowa

À l’extérieur de la zone : Mfoundi, Mokolo, Mvog-Mbi,

Bertoua, Ouami (marché frontalier), Douala

Principales menaces et fréquence approximative

Précipitations irrégulières (saisonnier)

Chenille légionnaire (saisonnier)

Instabilité politique et fermeture des marchés (2 à

3 fois par an)

Page 51: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 51

Ce sont aussi principalement les femmes qui font de la cueillette saisonnière en forêt : feuilles de gnétum, mangues

sauvages (pour leur chair ou leur noix oléagineuse, selon les espèces), chenilles comestibles, champignons sauvages

et autres végétaux. Pendant les mois les plus secs, les dépressions marécageuses peuvent accueillir une production

de légumes. Tous ces produits sont à la fois consommés au sein du foyer et vendus. Sont également destinés à la

vente des objets d’artisanat, notamment des nattes de raphia et de la vannerie. Les habitants plus aisés ont des

activités commerciales plus générales, et entretiennent notamment des échanges avec la Guinée équatoriale. Mais

une grande partie de la zone est éloignée des principaux centres d’échange. Hormis l’axe principal reliant Yaoundé

à Ebolowa, puis à Douala via Kribi sur le littoral, il existe peu de routes praticables en toutes saisons. Le réseau routier

à l’intérieur des terres est difficile pour les véhicules et régulièrement impropre à la circulation après de fortes pluies.

Les cheptels sont de petite taille : les bovins sont très rares et les moutons à peine plus nombreux. Les habitants plus

pauvres élèvent tout au plus une ou deux têtes de bétail (chèvres ou cochons) et quelques poules, ainsi qu’un petit

nombre de lapins ou d’aulacodes (Thryonomys swinderianus). Certains élèvent aussi des escargots. Mais même s’ils

font le commerce de ces animaux, ils tirent davantage de revenus de la vente de gibier. Les ménages les plus aisés

peuvent posséder une ou deux dizaines de chèvres, jusqu’à dix porcs, et peut-être une vingtaine de poules. Mais

dans leur cas, la vente d’animaux représente normalement une part très secondaire des revenus.

Figure 35 : Calendrier saisonnier (CM12)

Source : FEWS NET.

Saisons

Mois de pluie r r r r r r r r r r r r r

Soudure l l l l l l l

Principales activités économiques

Production manioc p p p p p s s s w w p s w w p p

Production manioc (récolte) h h h h h h h h h h h h h h h h h h h h h h h h

Production maïs p p p p p s s s w w w h h h p s w w w w h h h

Production plantains - nouveaux tiges p p p p p s s s w w w w w w w w w w w w w w p p

Production plantains (récolte) h h h h h h h h h h h h h h h h h h h h h h h h

Production arachides p p p p p s s s w w w h h h p s w w w w h h h

Prodcution macabo p p p p p s s s w w p s w w p p

Macabo (récolte) h h h h h h h h h h h h h h h h h h h h h h h h

Production pistache h h h h p p p s s s

Production cacao - pépinière et plantation p p p p p s s s s w w w w w w w w p p p p

Production cacao - entretien et récolte w w w w w w w w h h h h h h h

Activités économiques secondaires

Vente petits ruminants x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Travail agricole x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Cueillette x x x x x x x x x x x x xx x x x x x x x x x x

Chasse x x x x x x x x x x x x x x x x xx x x x x x x

Vente charbon x x x x x x x x x x x x x x x

Pêche xx x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Vente volaille x x x

Fabrication nattes x x x x x x x x x

Fabrication briques x x x

Aléas

Irregularité des pluies x x x x x x x x x x x x x x x

Inondations x x x x x x x x

Ravageurs des cultures x x x x x x x x x x x x x x

Chenille légionnaire x x

Légende p p Préparation sol s s Semis w w Sarclage h h Récolte

DécJan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov

Page 52: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 52

Figure 36 : Calendrier ménages pauvres (CM12)

Source : FEWS NET.

Aliments de base

Manioc op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op

Maïs op op op op op op op op

Macabo op op op op op op op op

Plantain op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op

Riz mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp

Sources de revenu

Vente manioc x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Ventre autres cultures x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Vente cacao x x x x x x x

Travail occasionnel x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Vente petits ruminants x x

Vente volaille x x

Vente charbon x x x x x x x x x x x x x x x

Vente gibier x x x x x x x x x x x x x x x x xx x x x x x x

Vente cueillette x x x x x x x x x x x x xx x x x x x x x x x x

Transferts / appui familial x x x x x x x x x x x x x x x x xx x x x x x x x

Dépenses

Cérémonies x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Scolarité x x x x

Santé x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Légende op op Propre production mp mp Achat ik ik Paiement en naturec c Cueillette

DécJan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov

Page 53: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 53

CM13 FORÊT DENSE DU SUD-EST : manioc, banane plantain, cormes, cacao, café, huile de palme, aliments sauvages, petit bétail, volaille

Régions et départements concernés : Est – Boumba-et-Ngoko, Haut-Nyong, Kadey

Résumé

Il s'agit d'une zone de forêt dense, principalement de

basses terres, dans la bande écologique sous-

équatoriale guinéenne. Les précipitations suivent un

régime bimodal et atteignent 1 500 à 2 000 mm par an.

Les eaux sont drainées par un certain nombre de

rivières, dont les principales sont la Boumba et le Dja,

qui se jettent dans la rivière Sangha, de l’autre côté de

la frontière en République du Congo, qui se jette elle-

même dans le grand fleuve Congo. C'est peut-être la

zone la moins densément peuplée du pays et la plus

isolée des principaux centres de population et

d’échange du pays en matière de distance, mais aussi

en raison de l’absence cruelle d’un réseau routier

praticable en toutes saisons. Mais la fertilité des sols et

la variété des cultures vivrières ne permettent pas à la

zone d’être économiquement autonome : les deux

principales cultures de rente, le cacao et le café robusta,

sont acheminées jusqu’à Douala pour être exportés, et

les ventes de cultures vivrières et de produits forestiers

à l’étranger, notamment au Gabon, sont au moins aussi

importantes que sur le territoire national.

Parallèlement, les denrées alimentaires qui ne sont pas

produites localement, comme le riz, les huiles végétales

et les farines, sont introduites dans la zone via Ebolowa

et Bertoua.

La zone est autosuffisante en manioc, bananes plantain,

maïs et cormes de macabo qui constituent la base de

l’alimentation des ménages. S’y ajoutent des légumes

issus de cultures maraîchères et des aliments sauvages

trouvés en forêt : gnétum, fruits sauvages, miel,

ignames sauvages, champignons, chenilles, escargots et

petit gibier. Les ménages plus pauvres possèdent peu

d’animaux (petit bétail et volaille) et consomment donc

rarement de la viande de leur propre élevage. Les

habitants les plus aisés possèdent de grands cheptels

(chèvres, moutons, porcs, volailles, mais pas de

bovidés) qui sont plus destinés à la vente qu’à la

consommation des ménages. Ces animaux d’élevage,

ainsi que des denrées de base, des produits de la forêt

et du gibier, sont vendus sur les marchés des villes de la

zone, notamment Sangmélima, Yokadouma et Mindourou, mais aussi à l’étranger, comme nous l’avons indiqué

précédemment.

Les habitants les plus aisés tirent l’essentiel de leurs revenus de la vente de récoltes de cultures de rente et de bétail,

ainsi que de manioc transformé. La pêche en rivière (à l’aide de filets ou de cannes à pêche depuis une pirogue)

Principaux avoirs productifs

Pauvres Plus aisés

Terres (0,2 à 0,5 ha)

Brebis/chèvres (2 à 4)

Porcs (1 à 3)

Volailles

Outils agricoles à main

Canne à pêche

Terres (1 à 5 ha)

Brebis/chèvres (30 à 60)

Porcs (15 à 30)

Volailles

Pirogue

Outils de pêche

Équipement de

transformation

Principaux aliments consommés et provenance

Pauvres Plus aisés

Manioc (PP/AM)

Banane plantain (PP/AM)

Arachides (PP/AM)

Macabo (PP) ajouté

Gibier (PP)

Manioc (PP/AM)

Banane plantain (PP/AM)

Macabo (PP) ajouté

Gibier (PP)

PP = production propre, AM = achat sur les marchés, CT = cueillette, EN =

rémunération de la main-d’œuvre en nature

Principales sources de revenus

Pauvres Plus aisés

Vente de récoltes

Travail agricole

Travail non agricole

Vente d’animaux

Vente d’aliments

sauvages/de gibier

Vente de récoltes

Vente d’animaux

Vente de denrées

Principaux marchés

À l’intérieur de la zone : Sangmélima, Yokadouma,

Mindourou

À l’extérieur de la zone : marchés frontaliers, Douala

Principales menaces et fréquence approximative

Chenille légionnaire d’automne (saisonnier depuis

2018)

Fermeture du marché frontalier de Kiossi (crise

politique récurrente en Guinée équatoriale)

Afflux de migrants venus de République centrafricaine

(en permanence)

Hausse des prix des aliments (en permanence)

Page 54: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 54

occupe également une place importante pour de nombreuses personnes, qui vendent le poisson sur les marchés

locaux après l’avoir fumé ou séché. Les ménages les plus pauvres doivent diversifier leurs activités pour subvenir à

leurs besoins : en plus de cultiver leurs propres champs et de vendre leurs récoltes, ils effectuent des travaux

rémunérés à la journée dans les champs de voisins plus aisés ; ils tirent pleinement parti des richesses de la forêt

(produits pour faire des nattes et des articles de vannerie, bois à sculpter ou servant à fabriquer des meubles

simples) ; ils pêchent à la ligne (s’ils n’ont pas les moyens d’acheter un filet) ; ils ramassent du gravier dans le lit des

rivières ; et ils extraient des minerais de façon artisanale. Malgré toutes ces possibilités, on observe une forte

propension à se rendre dans les villes pour trouver du travail, surtout en contre-saison, et, dans une certaine mesure,

un exode rural permanent (surtout des jeunes). Mais ce dernier constat est le même pour la plupart, voire la totalité,

des zones du pays.

Figure 37 : Calendrier saisonnier (CM13)

Source : FEWS NET.

Saisons

Mois de pluie r r r r r r r r r r r r r

Soudure l l l

Principales activités économiques

Production manioc p p p p p s s s w w w s s s h

Production manioc (récolte) h h h h h h h h h h h h h h h h h h h h h h h

Production plantains p p p p p s s w w w W W W h

Production maïs P p p s s w w W h h p p p s s w w w h h h

Production arachides P P p p s s w w h h p p s s w w h h h h

Production cacao W W w h h h h

Production cacao (cont.) P P P P P S S S S S W W W W W W

Maraîchage pluvial p p p p p s s w w w h h h p p s s w w w h h h

Maraîchage contre-saison h h h h p p s s w w

Pêche x x x x x

Activités économiques secondaires

Vente petits ruminants x x x x

Travail agricole x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Travail non-agricole x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Cueillette x x x x x x

Chasse x x x x x x x x x x x

Vente volaille x x x x

Exploitation minière artisanale x

Aléas

Irregularité des pluies x x x x x

Légende p p Préparation sol s s Semis w w Sarclage h h Récolte

DécJan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov

Page 55: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 55

Figure 38 : Calendrier ménages pauvres (CM13)

Source : FEWS NET.

Aliments de base

Plantain OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP

Manioc OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP

Arachides op op op op mp mp mp mp mp op op op OP OP op op op op op op op op op op

Maïs op op op op mp mp mp mp mp

Riz mp mp mp mp mp

Sources de revenu

Vente produits agricoles vivriers x x x x x x x x x

Vente produits agricoles de rente x x x x x

Travail agricole x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Vente bétail x x x x

Vente volaille x x x x x

Dépenses

Cérémonies x x x

Scolarité x x x x

Santé x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Légende op op Propre production mp mp Achat ik ik Paiement en naturec c Cueillette

DécJan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov

Page 56: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 56

CM14 SAVANE HERBEUSE DE LOM-PANGAR : bétail, manioc, maïs, arachides, pêche, extraction minière artisanale

Régions et départements concernés : Est – Kadey, Lom-et-Djérem ; Adamaoua – Djérem, Mbéré

Résumé

Le régime pluviométrique est mono-modal dans le tiers

nord de la zone, constitué d’un plateau, et bimodal dans

les deux tiers sud, constitués de plaines. Le volume des

précipitations annuelles augmente en allant vers le sud :

il passe de 1 200 mm, au nord, à 2 000 mm. La zone est

drainée par un réseau de ruisseaux et de rivières, dont

le Lom et le Pangar qui se jettent dans la rivière Sanaga

à l’ouest, et le Djérem qui se jette dans le lac Mbakaou.

La végétation naturelle est principalement constituée

d’espèces herbacées poussant dans de vastes étendues

de savane, mais le couvert arboré s’accentue dans

l’extrémité sud, à l’approche de la forêt dense de la

zone CM13.

Alors que les autres zones de moyens d’existence se

caractérisent par des aspects marquants (plaines

d’inondation au nord, forêts denses au sud, hauts

plateaux à l’ouest), la zone CM14 se distingue par

l’absence d’un thème dominant, pour ainsi dire. Sa

population clairsemée exploite des sols latéritiques

moyennement fertiles, sur lesquels elle produit des

cultures vivrières, mais pas de cultures de rente, hormis

les arachides. La production de cacao est propre à

l’extrémité sud de la zone uniquement. La zone est

isolée des principaux marchés du pays, mais sa frontière

étendue avec la République centrafricaine favorise

certains échanges transfrontaliers, qui restent

cependant très limités quand on les compare au

commerce dynamique entre les zones de l’ouest du

pays et le Nigéria.

Les caractéristiques de la zone varient d’une région à

l’autre. Dans la partie nord, l’élevage, en particulier de

bovidés, est prédominant, et la majorité du cheptel

appartient à des éleveurs peuls sédentarisés dans la

zone. Dans la partie ouest, la production alimentaire

tend à être excédentaire. Mais la zone est loin de

constituer un grenier du pays. Dans son ensemble, elle

est autosuffisante uniquement en denrées de base

(manioc, maïs, bananes plantain), mais l’essentiel de la partie sud se caractérise par une quasi-autarcie. En raison de

l’absence de culture de rente, deux ressources non agricoles occupent une certaine importance. La première est la

pêche : le poisson séché ou fumé est exporté vers Yaoundé en quantités substantielles, bien que les activités

minières sur la rivière Kadéï, au sud, aient causé suffisamment de pollution pour réduire considérablement une

ressource halieutique autrefois abondante. Ces activités minières artisanales, axées sur la recherche d’or et de

diamants, constituent justement la deuxième ressource non agricole des villageois de la zone. Les pauvres gagnent

aussi de l’argent en ramassant et en vendant du bois de chauffage, en chassant le petit gibier et en effectuant des

Principaux avoirs productifs

Pauvres Plus aisés

Terres (0,2 à 0,5 ha)

Ovins/caprins (2 à 4)

Porcins (1 à 3)

Volailles

Outils agricoles à main

Canne à pêche

Terres (1 à 5 ha)

Ovins/caprins (30 à 60)

Porcins (15 à 30)

Volailles

Pirogue

Outils de pêche

Robot de cuisine

Principaux aliments consommés et provenance

Pauvres Plus aisés

Manioc (PP/AM)

Banane plantain (PP/AM)

Arachides (PP/AM)

Macabo (PP) ajouté

Gibier (PP)

Manioc (PP/AM)

Banane plantain (PP/AM)

Macabo (PP) ajouté

Gibier (PP)

PP = production propre, AM = achat sur les marchés, CT = cueillette, EN =

rémunération de la main-d’œuvre en nature

Principales sources de revenus

Pauvres Plus aisés

Vente de récoltes

Travail agricole

Travail non agricole

Vente d’animaux

Vente d’aliments

sauvages/de gibier

Vente de récoltes

Vente d’animaux

Vente de denrées

Principaux marchés

À l’intérieur de la zone : Sangmélima, Yokadouma,

Mindourou

À l’extérieur de la zone : marchés frontaliers, Douala

Principales menaces et fréquence approximative

Chenille légionnaire (saisonnier depuis 2018)

Fermeture du marché frontalier de Kiossi (crise

politique récurrente en Guinée équatoriale)

Afflux de migrants venus de République centrafricaine

(en permanence)

Hausse des prix des aliments (en permanence)

Page 57: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 57

travaux rémunérés à la journée. Mais la zone offre peu d’emplois journaliers, car le défrichage et la préparation des

champs se font principalement sur la base d’une entraide entre voisins. Ainsi, la plupart des emplois rémunérés à la

journée se trouvent dans les exploitations minières artisanales et dans les villes, principalement à Bertoua, la capitale

régionale. Les villageois s’y rendent durant la contre-saison pour occuper des emplois peu qualifiés : livreurs,

employés de maison, conducteurs de motos-taxis.

Bertoua est la seule grande ville de la zone, stratégiquement située sur la route goudronnée principale qui descend vers le sud depuis Meiganga, passe par Garoua Boulai, puis s’oriente vers le sud-ouest en direction de Yaoundé. C’est l’artère commerciale de la zone, Bertoua constituant le principal point de collecte pour les marchandises transitant vers Yaoundé. Il n’y a pas d’autre point où se concentre une réelle demande du marché, sauf Meiganga pour une partie du nord.

Figure 39 : Calendrier saisonnier (CM14)

Source : FEWS NET.

Saisons

Mois de pluie r r r r r r r r r r r r r

Soudure l l l l l

Principales activités économiques

Production manioc P P P P P S S S W W W W H H

Production manioc (récolte) h h h h h h h h h h h h h h h h h h h h h h

Production maïs P P P P P S S S W W W H H H H P P S S W W H H H

Production plantains P P p p p s s S S S W W W W h h

Production arachides P P P p p s S W W h h h P S S S W W H H H

Production cacao P P P P P S S s s s s w w w w W W W

Production cacao deuxième cycle H H H H H H

Maraîchage H H p p p s P S W W W H

Élevage bovins - naissances x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Production lait x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Activités économiques secondaires

Vente bovins x x x x x x x x x x x x

Vente petits ruminants x x x x x x x x x x x x

Travail agricole x x x x x x x x x x x x x x x x

Travail non-agricole x x x x x x x x

Vente charbon x x x x x x x x

Pêche x x x x x x x x

Vente volaille x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Exploitation minière artisanale x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Aléas

Arrivée massif des réfugiés x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Epidemie porcine x x x x

Peste des petit ruminants x x x x x x x x x

Chenille légionnaire x x x x x x x

Légende p p Préparation sol s s Semis w w Sarclage h h Récolte

DécJan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov

Page 58: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 58

Figure 40 : Calendrier ménages pauvres (CM14)

Source : FEWS NET.

Aliments de base

Manioc op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op op

Maïs pm pm PM PM PM PM PM PM PM PM OP OP OP OP op op op op op op op op pm pm

Plantain op op op op op op pm pm mp mp mp mp mp mp mp mp op op

Arachides PM PM PM PM PM PM PM PM PM PM OP OP OP OP op op op op OP op PM PM PM PM

Sources de revenu

Vente produits agricoles vivriers x x x x x x

Vente produits agricoles de rente x x x x

Travail occasionnel x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Vente bétail x x x x x x x x x x x x

Vente volaille x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Vente charbon x x x x x x x x x x x

Exploitation minière artisanale x x x x x x x x x x x

Dépenses

Cérémonies x x x x x x x x x x

Scolarité x x x x x x

Santé x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Légende op op Propre production mp mp Achat ik ik Paiement en naturec c Cueillette

DécJan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov

Page 59: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 59

CM15 LITTORAL : pêche artisanale en mer, crevettes, commerce transfrontalier informel, gnétum, huile de palme, manioc frais et transformé, noix de coco

Régions et départements concernés : Littoral – Wouri ; Sud – Océan ; Sud-Ouest – Fako, Ndian

Résumé

Cette zone se compose d’un ruban côtier avec ses

plages de sable et ses mangroves, et d’un arrière-pays

forestier immédiat. La largeur de la zone se limite à une

dizaine de kilomètres, et l’économie côtière concentre

une grande partie des activités des villageois. Les

moyens d’existence sont dominés par la pêche dans les

eaux côtières et les criques peuplées de mangroves,

notamment dans l’estuaire du Cameroun, à Douala (le

centre économique du pays avec une population égale

à celle de la capitale, Yaoundé) et dans la région de

Bakassi, près de la frontière avec le Nigéria. Une bonne

partie de la population locale de pêcheurs sont des

Nigérians, des Béninois et d’autres venus s’établir

définitivement ici. La densité de la population varie

considérablement au sein de la zone : les fortes

concentrations observées dans les environs de Douala

et, dans une certaine mesure, dans la région de Bakassi

contrastent avec les villages et les hameaux qui

s’étendent le long des 400 km de littoral et dans

l’arrière-pays. De nombreuses localités à proximité

immédiate des plages sont adaptées aux marées, avec

des maisons sur pilotis. Les précipitations sont très

abondantes, avec un volume annuel oscillant entre

2 500 mm et plus de 4 000 mm, et allant jusqu’à plus de

7 000 mm par endroits : le cap Debundscha, situé à

l’ouest de Limbé, au pied du mont Cameroun, est connu

pour être le deuxième endroit le plus humide au monde.

Les pêcheurs plus pauvres utilisent des pirogues et des

filets de taille relativement modeste. Les habitants plus

aisés possèdent des bateaux à moteur qui leur

permettent d’utiliser des filets plus longs, et ils

emploient des pêcheurs pour les déployer. Ces

travailleurs, originaires de villages ou grandes

agglomérations, ou encore de l’extérieur de la zone,

sont payés soit avec une part des prises, soit, de façon

plus moderne, avec un salaire journalier. Le modèle

prédominant de répartition des tâches par gendre est le

suivant : les hommes s’occupent de la pêche

proprement dite et les femmes des activités qui

s’ensuivent, à savoir acheter le poisson et les crevettes

(ainsi que d’autres crustacés et des céphalopodes), s’il

ne s’agit pas de prises destinées au ménage, sécher et fumer une partie des poissons, puis vendre le poisson frais et

transformé (ainsi que les crevettes et autres produits) sur le marché local ou à des revendeurs. Un grand nombre de

femmes viennent également de l’extérieur de la zone pour acheter du poisson et l’emporter chez elles dans le but

Principaux avoirs productifs

Pauvres Plus aisés

Terres (0,1 à 0,5 ha)

Ovins/caprins/porcins (1 à

3)

Volailles

Outils agricoles à main

Pirogue

Outils de pêche

Terres (0,5 à 1 ha)

Ovins/caprins/porcins (5 à

10)

Volailles

Bateau à moteur

Outils de pêche

Robot de cuisine

Tronçonneuse

Principaux aliments consommés et provenance

Pauvres Plus aisés

Manioc/tapioca (AM/PP)

Riz (AM)

Okok (PP/AM)

Poisson (PP/AM)

Manioc/tapioca (AM/PP)

Riz (AM)

Poisson (PP/AM)

Okok (AM)

PP = production propre, AM = achat sur les marchés, CT = cueillette, EN =

rémunération de la main-d’œuvre en nature

Principales sources de revenus

Pauvres Plus aisés

Pêche artisanale

Fumage du poisson

Vente de manioc

transformé (tapioca)

Vente de bois de

chauffage (coupé à la

machette)

Pêche semi-moderne

(bateau à moteur)

Commerce transfrontalier

Vente de bois de

chauffage (coupé à la

tronçonneuse)

Principaux marchés

À l’intérieur de la zone : Idenau, Limbé, Youpwe et

Bonassama pour Douala, Ekmolo-tili, Bamusso, Kribi

À l’extérieur de la zone : Douala

Principales menaces et fréquence approximative

Inondations (saisonnier)

Érosion côtière (saisonnier)

Hausse des prix (en permanence)

Marées noires (en permanence)

Changements climatiques (en permanence)

Exploitation des mangroves (en permanence)

Déversements de déchets industriels (en permanence)

Page 60: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 60

de le préparer et le vendre. Les grandes quantités de bois nécessaires au fumage du poisson ont fait naître toute

une activité de coupe et de vente de bois, qui exploite non seulement les forêts de l’arrière-pays, mais aussi les

mangroves, exerçant ainsi des pressions sur une ressource officiellement protégée.

Mis à part cette activité économique dominante qu’est la pêche, les villageois tirent une importante source de

revenus du commerce transfrontalier, surtout avec le Nigéria, mais aussi, dans le sud, avec la Guinée équatoriale. Il

s’agit principalement du commerce informel d’essence ou de gazole raffiné nigérian, auquel participent de

nombreuses autres personnes. Il existe également avec le Nigéria un commerce considérable de gnétum (récoltées

dans la forêt) et de manioc transformé (tapioca). La transformation du manioc est confiée aux femmes qui, selon

leur situation économique, utilisent soit des râpes à main et des méthodes traditionnelles de séchage et de pressage,

soit des outils mécaniques plus modernes pour chaque étape.

Une grande partie, sinon la totalité, de ce manioc est achetée sur le marché, et provient de l’extérieur de la zone. Ce

constat nous amène à une dernière observation. Normalement, la description d’une zone de moyens d’existence en

milieu rural commence par la production des denrées de base et des cultures de rente, et l’élevage. Dans le cas

présent, ces aspects seront évoqués en conclusion, non pas parce qu’ils ne revêtent aucune importance, mais parce

qu’ils occupent une place nettement secondaire dans l’économie des ménages. Tous les ménages de pêcheurs ne se

livrent pas à des activités de culture, mais la plupart ont au moins un potager, sinon un champ, où ils cultivent du

manioc et des légumes principalement destinés à leur propre consommation. Ils possèdent parfois aussi quelques

animaux d’élevage (chèvres, porcs, poules). Citons enfin la cueillette, pour la consommation et la vente, de noix de

coco.

Figure 41 : Calendrier saisonnier (CM15)

Source : FEWS NET.

Saisons

Mois de pluie r r r r r r r r r r r r r r r

Soudure l l l l

Principales activités économiques

Production manioc p p p p p s s w s w w w h h h p

Production manioc (récolte) h h h h h h h h h h h h h h h h h h h h h

Pêche x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Travail agricole

Travail non-agricole x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Exploitation artisanale des agrégats

(sable)

x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Aléas

Irregularité des pluies x x x x x x x x x x

Inondations x x x x x

Déversements de pétrole x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Déchets industriels x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Légende p p Préparation sol s s Semis w w Sarclage h h Récolte

DécJan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov

Page 61: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 61

Figure 42 : Calendrier ménages pauvres (CM15)

Source : FEWS NET.

Aliments de base

Manioc pm pm pm pm pm pm pm pm pm pm pm pm pm pm pm pm pm pm pm pm pm pm pm pm

Maïs pm pm pm pm pm pm pm pm pm pm pm pm pm pm pm pm pm pm pm pm pm pm pm pm

Igname mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp

Riz mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp

Sources de revenu

Vente manioc x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Vente produits agricoles de rente x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Travail occasionnel x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Vente volaille x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Vente de bois (mangrove) x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Vente des agrégats (sable) x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Dépenses

Cérémonies x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Scolarité x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Santé x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Légende op op Propre production mp mp Achat ik ik Paiement en naturec c Cueillette

DécJan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov

Page 62: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 62

CM16 COMMERCE TRANSFRONTALIER OCCIDENTAL : tapioca, huile de palme, tomate, riz, cacao, bétail, gnétum et autres produits forestiers sauvages

Régions et départements concernés : Nord-Ouest – Menchum ; Sud-Ouest – Manyu

Résumé

Il s’agit de la seule zone de moyens d’existence qui ne

se caractérise pas tout d’abord par des conditions

écologiques raisonnablement homogènes : en fait, la

zone varie grandement du nord au sud, alternant

savanes boisées et forêts denses de montagne, avec des

niveaux d’altitude contrastés et des volumes de

précipitation allant de 2 500 mm à 4 500 mm par an. (Le

point le plus au sud de la zone correspond à la grande

réserve forestière d’Ejagham.) C’est pour une autre

raison que cette zone particulière forme une entité

distinctive : si le commerce transfrontalier est une

caractéristique importante de plusieurs zones, il occupe

ici une place primordiale. En effet, cette zone

faiblement peuplée forme une sorte d’enclave, plus

ouverte sur le Nigéria que sur le reste du Cameroun, car

elle est éloignée des grands centres d’échange urbains

et manque cruellement de routes carrossables. La seule

route que les véhicules peuvent emprunter, dans la

mesure où elle est fiable, traverse le sud de la zone et

desserte Eyumodjock, l’unique centre d’échange local,

puis continue vers l’est, au-delà des limites de la zone,

jusqu’à Mamfé et Bamenda, à 200 km environ

d’Eyumodjock. Mais cette route ne revêt d’importance

réelle pour la zone que dans sa partie ouest, jusqu’à la

frontière nigériane, où elle rejoint un axe routier

menant à Ikon et au-delà, jusqu’aux marchés du sud-est

du Nigéria, une région densément peuplée et fortement

urbanisée.

Le titre de la zone énumère un assortiment de produits

qui ont tous une valeur particulière en rapport avec la

demande émanant du Nigéria. D’autres produits

peuvent être ajoutés à cette liste, notamment le maïs,

les cormes de macabo, l’igname, les arachides, le thé et

le riz (la variété pluviale est consommée au sein des

ménages, le riz irrigué est vendu au Nigéria). Le manioc,

en revanche, n’est pas vraiment une denrée de base

dans cette zone : sa valeur réside plutôt dans sa transformation en farine (tapioca) et, inévitablement, dans sa vente

au Nigéria. Il est possible qu’une partie de la farine soit produit à partir de manioc importé dans la zone depuis les

régions voisines (nord-ouest et sud-ouest). Une partie des bovidés vendus de l’autre côté de la frontière, ainsi que

des chèvres et des moutons, provient également des zones voisines. Les autres produits issus de la zone elle-même

sont les poissons pêchés dans les ruisseaux et les rivières qui drainent les hautes terres, et le sable ramassé dans le

lit des cours d’eau.

Principaux avoirs productifs

Pauvres Plus aisés

Terres (0,5 à 2 ha)

Bovins (2 à 5)

Caprins (1 à 2)

Volailles

Outils agricoles à main

Terres (5 à 10 ha, y

compris des pâturages)

Bovins (30 à 50)

Ovins/caprins (35 à 80)

Volailles

Pirogue

Outils de pêche

Principaux aliments consommés et provenance

Pauvres Plus aisés

Banane plantain (PP)

Macabo (PP)

Manioc (PP)

Riz (AM)

Banane plantain (PP/AM)

Igname (AM/PP)

Riz (AM)

Manioc (AM/PP)

PP = production propre, AM = achat sur les marchés, CT = cueillette, EN =

rémunération de la main-d’œuvre en nature

Principales sources de revenus

Pauvres Plus aisés

Petit commerce

Vente d’huile de palme

Vente de récoltes (cacao)

Vente d’aliments

sauvages

Commerce

Vente de récoltes (cacao)

Principaux marchés

À l’intérieur de la zone : Eyumodjock

À l’extérieur de la zone : Marchés nigérians via Ikom,

Mamfé, Bamenda

Principales menaces et fréquence approximative

Maladies du bétail (saisonnier)

Ravageurs et maladies des cultures (saisonnier)

Inondations (saisonnier)

Déplacement de population (depuis 2017)

Insécurité (depuis 2017)

Page 63: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 63

Figure 44 : Calendrier ménages pauvres (CM16)

Source : FEWS NET.

Aliments de base

Riz OP OP OP OP OP OP MP MP mp mp mp mp OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP

Maïs pm pm pm pm mp mp mp mp mp mp mp mp OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP

Plantain OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP OP

Gnetum C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C

Sources de revenu

Vente produits agricoles vivriers x x x x x x x x x x

Travail agricole x x x x x x x x x x x x x x x x

Vente bétail x x x x x x x x x x x x x x x x

Dépenses

Cérémonies x x x x

Scolarité x x

Santé x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Légende op op Propre production mp mp Achat ik ik Paiement en naturec c Cueillette

DécJan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov

Figure 43 : Calendrier saisonnier (CM16)

Source : FEWS NET.

Saisons

Mois de pluie r r r r r r r r r r r r r r r

Soudure l l l l

Principales activités économiques

Production huile de palme P P P P S s H h H h S S S S

Riz production P P P P S S S S H H H H

Production cacao P P P P P P S S S S H H H H H H

Production maïs P P P P S S S S S S S S H H H H H H

Production arachides P P P P S S S S S S S S H H H H H H

Plantain production P P P H P H S H S H S S

Elevage bovins - pic naissances x x

Aléas

Irregularité des pluies x x x x x x x x x x

Inondations x x x x x x

Conflit x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x

Maladies bétail/cultures x x x x x x x x x x x x x

Légende p p Préparation sol s s Semis w w Sarclage h h Récolte

DécJan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov

Page 64: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

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Annexe 1. Participants à l’atelier

Nom et prénom Organisation Lieu

1 FANMENI JOSEPH MINADER ADAMAOUA Ngaoundéré (Adamaoua)

2 NGUEKOUO FOYETTE CHARLES MINADER/FARO Faro (Adamaoua)

3 FOUEFACK RENE PNVRSA/OUEST Bafoussam (Ouest)

4 KENMEGNE née WEGANG D. GASPARINE MINEPIA Ouest Bafoussam (Ouest)

5 OWANGKAGUE JEAN-FELIX MINADER DIAMARÉ EN Maroua (Extrême-Nord)

6 NYAGO DINGBA JUSTIN MINADER EN Maroua (Extrême-Nord)

7 ENDOM ASSENGUE SALOMON MINADER EST Bertoua (Est)

8 PAYANG JÉRÉMIE MINADER EST Bertoua (Est)

9 ADAMOU SALI MINADER NORD Garoua (Nord)

10 NJINI BERLINDA MINADER NORD OUEST Bamenda (Nord-Ouest)

11 TSAFFO BONAS MINADER SC Yaoundé (Centre)

12 OUMAROU IBN EL HAMID MINEPAT-INS SC Yaoundé (Centre)

13 ANAKEU ETIENNE MINADER Yaoundé (Centre)

14 TOUNA NGONO LOUIS-MARIE PNVRSA Yaoundé (Centre)

15 WANKO BÉATRICE MINADER OUEST Bafoussam (Ouest)

16 KENGNE CELESTIN MINAT SC Yaoundé (Centre)

17 NZEGANG JEAN POMPIDOU MINEPIA EST Bertoua (Est)

18 KUM JUDE KAWZU MINADER SUD OUEST Buéa (Sud-Ouest)

19 AYUK GODFRED BATEM MINEPIA SUD OUEST Buéa (Sud-Ouest)

20 TEBA ABEL KEMBA MINADER NORD OUEST Bamenda (Nord-Ouest)

21 TSANGUE PAUL YVES MINADER SUD Ebolowa (Sud)

22 KOKOUTE ALBERT MINADER LITTORAL Douala (Littoral)

23 EYOUM MAX-HERVÉ MINEE SC Yaoundé (Centre)

24 ABOGO ONDOUA ENGELBERT MINCOMMERCE Yaoundé (Centre)

25 KOUONANG ROSTAND FAO Yaoundé

26 JOSEPH JUNIOR ACF Yaoundé

27 ISOH UZE EVARISTUS CRS Yaoundé

28 BENESSI RIM AÏSSATOU PUI Yaoundé

29 VAUTRAVERS ÉMILIE SI Yaoundé

30 BASSIROU MOUHAMADOU IRC Yaoundé

31 MINKAILA IBRAHIMA DRC Yaoundé

32 NJILIE FRANCIS PAM Yaoundé

Page 65: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 65

Annexe 2. Unités administratives et population par zone de moyens d’existence

CM01 : PLAINE D’INONDATION DE LA RIVIÈRE LOGONE : bovins, chèvres et brebis, pêche, riz irrigué, maïs, sorgho,

commerce transfrontalier

Région Départements Districts Population et densité (estimations)

Extrême-

Nord Logone-et-Chari Blangoua

770 728 habitants

58,6 habitants/km2

Extrême-

Nord Logone-et-Chari Darak

Extrême-

Nord Logone-et-Chari Fotokol

Extrême-

Nord Logone-et-Chari Goulfey

Extrême-

Nord Logone-et-Chari Hile-Alifa

Extrême-

Nord Logone-et-Chari Kousséri

Extrême-

Nord Logone-et-Chari Logone-Birni

Extrême-

Nord Logone-et-Chari Makary

Extrême-

Nord Logone-et-Chari Waza

Extrême-

Nord Logone-et-Chari Zina

Extrême-

Nord Mayo-Danay Kaï-Kaï

Extrême-

Nord Mayo-Danay Vélé

Extrême-

Nord Mayo-Danay Maga

CM02 : « BEC DE CANARD » : coton, porcs, volaille, bovins, sorgho pluvial, légumineuses

Région Départements Districts Population et densité (estimations)

Extrême-

Nord Mayo-Danay Datcheka

874 467 habitants

136,1 habitants/km2

Extrême-

Nord Mayo-Danay Gobo

Extrême-

Nord Mayo-Danay Guéré

Extrême-

Nord Mayo-Danay Kalfou

Extrême-

Nord Mayo-Danay Kar-Hay

Extrême-

Nord Mayo-Danay Tchatibali

Extrême- Mayo-Danay Wina

Page 66: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 66

Nord

Extrême-

Nord Mayo-Danay Yagoua

Extrême-

Nord Mayo-Kani Guidiguis

Extrême-

Nord Mayo-Kani Moulvoudaye

Extrême-

Nord Mayo-Kani Porhi

Extrême-

Nord Mayo-Kani Taibong

CM03 : PIÉMONT : sorgho hors saison excédentaire, maraîchage, élevage, commerce

Région Départements Districts Population et densité (estimations)

Extrême-

Nord Diamaré Bogo

1 665 637 habitants

177,8 habitants/km2

Extrême-

Nord Diamaré Dargala

Extrême-

Nord Diamaré Gazawa

Extrême-

Nord Diamaré Maroua 1er

Extrême-

Nord Diamaré Maroua 2e

Extrême-

Nord Diamaré Maroua 3e

Extrême-

Nord Diamaré Petté

Extrême-

Nord Mayo-Kani Kaélé

Extrême-

Nord Mayo-Kani Mindif

Extrême-

Nord Mayo-Kani Moutourwa

CM04 : MONTS MANDARA : pommes de terre, oignons, ail, maïs, soja, tubercules, commerce transfrontalier

Région Départements Districts Population et densité (estimations)

Extrême-

Nord Diamaré Meri

1 743 372 habitants

176,6 habitants/km2

Extrême-

Nord Diamaré Ndoukoula

Extrême-

Nord Mayo-Sava Kolofata

Extrême-

Nord Mayo-Sava Mora

Extrême-

Nord Mayo-Sava Tokombéré

Extrême- Mayo-Tsanaga Bourrha

Page 67: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 67

Nord

Extrême-

Nord Mayo-Tsanaga Hina

Extrême-

Nord Mayo-Tsanaga Koza

Extrême-

Nord Mayo-Tsanaga Mayo-Moskota

Extrême-

Nord Mayo-Tsanaga Mogodé

Extrême-

Nord Mayo-Tsanaga Mokolo

Extrême-

Nord Mayo-Tsanaga Soulédé-Roua

Nord Mayo-Louti Figuil

Nord Mayo-Louti Guider

Nord Mayo Louti Mayo Oulo

CM05 : PLAINE DE LA BÉNOUÉ : arachides, coton, maïs, riz irrigué, oignons, bovins, pêche

Région Départements Districts Population et densité (estimations)

Nord Bénoué Baschéo

Nord Bénoué Bibemi

Nord Bénoué Dembo

Nord Bénoué Demsa

Nord Bénoué Garoua 1er

Nord Bénoué Garoua 2e

Nord Bénoué Garoua 3e

Nord Bénoué Lagdo

Nord Bénoué Mayo-Hourna

Nord Bénoué Pitoa

Nord Bénoué Tcheboa

Nord Bénoué Touroua

Nord Faro Beka

Nord Faro Poli

Nord Mayo-Louti Mayo-Oulo

Nord Mayo-Rey Madingring

Nord Mayo-Rey Rey-Bouba

Nord Mayo-Rey Tcholliré

Nord Mayo-Rey Touboro

CM06 : BASSES TERRES DU FARO ET DU MAYO-REY : maïs, igname, coton, soja, arachides

Région Départements Districts Population et densité (estimations)

Adamaoua Faro-et-Déo Kontcha 800 500 habitants

15,1 habitants/km2

Adamaoua Vina Mbé

Adamaoua Vina Nganha

Nord Faro Beka

Page 68: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 68

Nord Faro Poli

Nord Mayo-Rey Madingring

Nord Mayo-Rey Rey-Bouba

Nord Mayo-Rey Tcholliré

Nord Mayo-Rey

CM07 : HAUTS PLATEAUX DE L’ADAMAOUA : bovins, maïs, manioc, igname, patate douce, haricot, miel

Région Départements Districts Population et densité (estimations)

Adamaoua Djérem Tibati

848 512 habitants

21,2 habitants/km2

Adamaoua Mbéré Meiganga

Adamaoua Faro-et-Déo Galim-Tignère

Adamaoua Faro-et-Déo Mayo-Baléo

Adamaoua Faro-et-Déo Tignère

Adamaoua Mayo-Banyo Banyo

Adamaoua Mayo-Banyo Mayo-Darlé

Adamaoua Vina Bélel

Adamaoua Vina Martap

Adamaoua Vina Ngaoundéré 1er

Adamaoua Vina Ngaoundéré 2e

Adamaoua Vina Ngaoundéré 3e

Adamaoua Vina Nyambaka

CM08 : PLAINE TIKAR : maïs, riz irrigué, café Robusta, pêche, bétail

Région Départements Districts Population et densité (estimations)

Adamaoua Mayo-Banyo Bankim

771 959 habitants

60,5 habitants/km2

Nord-Ouest Donga-Mantung Ako

Nord-Ouest Donga-Mantung Misaje

Nord-Ouest Donga-Mantung Nwa

Nord-Ouest Ngo-Ketunjia Balikumbat

Nord-Ouest Ngo-Ketunjia Ndop

Ouest Noun Bangourain

Ouest Noun Magba

Ouest Noun Malantouen

Ouest Noun Massangam

Ouest Noun Njimom

CM09 : HAUTS PLATEAUX OCCIDENTAUX : maïs, maraîchage, haricots, pomme de terre, œufs, tubercules, café Arabica

Région Départements Districts Population et densité (estimations)

Centre Mbam-et-Inoubou Kon-Yambetta

3 495 771 habitants

193,2 habitants/km2

Centre Mbam-et-Inoubou Makénéné

Centre Mbam-et-Inoubou Ndikiniméki

Centre Mbam-et-Inoubou Nitoukou

Centre Mbam-et-Inoubou Kiiki

Nord-Ouest Boyo Belo

Nord-Ouest Boyo Bum

Page 69: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 69

Nord-Ouest Boyo Fundong

Nord-Ouest Boyo Njinikom

Nord-Ouest Bui Jakiri

Nord-Ouest Bui Kumbo

Nord-Ouest Bui Mbven

Nord-Ouest Bui Nkum

Nord-Ouest Bui Noni

Nord-Ouest Bui Oku

Nord-Ouest Donga-Mantung Ndu

Nord-Ouest Donga-Mantung Nkambé

Nord-Ouest Menchum Wum

Nord-Ouest Mezam Bafut

Nord-Ouest Mezam Bali

Nord-Ouest Mezam Bamenda 1er

Nord-Ouest Mezam Bamenda 2e

Nord-Ouest Mezam Bamenda 3e

Nord-Ouest Mezam Santa

Nord-Ouest Mezam Tubah

Nord-Ouest Momo Batibo

Nord-Ouest Momo Mbengwi

Nord-Ouest Momo Ngie

Nord-Ouest Momo Njikwa

Nord-Ouest Ngo-Ketunjia Babessi

Nord-Ouest Momo Widikum

Ouest Bamboutos Babadjou

Ouest Bamboutos Batcham

Ouest Bamboutos Galim

Ouest Bamboutos Mbouda

Ouest Haut-Nkam Bafang

Ouest Haut-Nkam Bakou

Ouest Haut-Nkam Bana

Ouest Haut-Nkam Bandja

Ouest Haut-Nkam Banka

Ouest Haut-Nkam Banwa

Ouest Haut-Nkam Kekem

Ouest Hauts plateaux Baham

Ouest Hauts plateaux Bamendjou

Ouest Hauts plateaux Bangou

Ouest Hauts plateaux Batié

Ouest Koung-Khi Bayangam

Ouest Koung-Khi Djebem

Ouest Koung-Khi Poumougne

Page 70: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 70

Ouest Menoua Dschang

Ouest Menoua Fokoué

Ouest Menoua Fongo-Tongo

Ouest Menoua Nkong-Ni

Ouest Menoua Penka-Michel

Ouest Menoua Santchou

Ouest Mifi Bafoussam 1er

Ouest Mifi Bafoussam 2e

Ouest Mifi Bafoussam 3e

Ouest Ndé Bangangté

Ouest Ndé Bassamba

Ouest Ndé Bazou

Ouest Ndé Tonga

Ouest Noun Foumbot

Ouest Noun Kouoptamo

Ouest Noun Koutaba

Ouest Noun Foumban

Sud-Ouest Koupé-Manengouba Bangem

Sud-Ouest Lebialem Wabane

Sud-Ouest Lebialem Alou

CM10 : FORÊT DU MONT CAMEROUN : cacao, huile de palme, café Robusta, caoutchouc, banane plantain, tubercules,

poivre, escargots

Région Départements Districts Population et densité (estimations)

Littoral Moungo Baré-Bakem

1 889 366 habitants

58,5 habitants/km2

Littoral Moungo Dibombari

Littoral Moungo Fiko

Littoral Moungo Loum

Littoral Moungo Manjo

Littoral Moungo Mbanga

Littoral Moungo Melong

Littoral Moungo Mombo

Littoral Moungo Njombé-Penja

Littoral Moungo Nkongsamba 1er

Littoral Moungo Nkongsamba 2e

Littoral Moungo Nkongsamba 3e

Littoral Moungo Nlonako

Littoral Nkam Nkondjock

Littoral Nkam Nord-Makombé

Littoral Nkam Yabassi

Littoral Nkam Yingui

Littoral Sanaga-Maritime Dibamba

Littoral Sanaga-Maritime Dizangué

Littoral Sanaga-Maritime Ngambé

Page 71: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 71

Littoral Sanaga-Maritime Nyanon

Littoral Sanaga-Maritime Édéa 1er

Littoral Sanaga-Maritime Édéa 2e

Littoral Sanaga-Maritime Massock-Songloulou

Littoral Wouri Douala 3e

Littoral Wouri Douala 4e

Littoral Wouri Douala 5e

Littoral Sanaga-Maritime Ndom

Littoral Sanaga-Maritime Massock-Songloulou

Littoral Sanaga-Maritime Édéa 2e

Sud-Ouest Fako Buéa

Sud-Ouest Fako Muyuka

Sud-Ouest Fako Tiko

Sud-Ouest Koupé-Manengouba Nguti

Sud-Ouest Koupé-Manengouba Tombel

Sud-Ouest Lebialem Fontem

Sud-Ouest Manyu Mamfé

Sud-Ouest Manyu Upper Bayang

Sud-Ouest Meme Konye

Sud-Ouest Meme Kumba 1er

Sud-Ouest Meme Kumba 2e

Sud-Ouest Meme Kumba 3e

Sud-Ouest Meme Mbonge

Sud-Ouest Ndian Dikome-Balue

Sud-Ouest Ndian Ekondo-Titi

Sud-Ouest Ndian Mundemba

Sud-Ouest Ndian Toko

Nord-Ouest Momo Widikum

Ouest Haut-Nkam Kekem

CM11 : PLAINE DU MBAM-SANAGA : cacao, banane plantain, ananas, maraîchage, manioc, igname jaune, petit bétail,

volaille

Région Départements Districts Population et densité (estimations)

Centre Haute-Sanaga Bibey

Centre Haute-Sanaga Lembe-Yezoum

Centre Haute-Sanaga Mbandjock

Centre Haute-Sanaga Minta

Centre Haute-Sanaga Nanga-Eboko

Centre Haute-Sanaga Nkoteng

Centre Haute-Sanaga Nsem

Centre Lekié Batchenga

Centre Lekié Ebebda

Centre Lekié Elig-Mfomo

Page 72: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 72

Centre Lekié Monatélé

Centre Lekié Sa’a

Centre Mbam-et-Inoubou Bafia

Centre Mbam-et-Inoubou Bokito

Centre Mbam-et-Inoubou Deuk

Centre Mbam-et-Inoubou Ombessa

Centre Mbam-et-Inoubou Kiiki

Centre Mbam-et-Kim Mbangassina

Centre Mbam-et-Kim Ngambè-Tikar

Centre Mbam-et-Kim Ngoro

Centre Mbam-et-Kim Ntui

Centre Mbam-et-Kim Yoko

Centre Méfou-et-Afamba Afanloum

Centre Méfou-et-Afamba Assamba

Centre Méfou-et-Afamba Awaé

Centre Méfou-et-Afamba Edzendouan

Centre Méfou-et-Afamba Esse

Centre Nyong-et-Mfoumou Ayos

Centre Nyong-et-Mfoumou Mengang

Est Haut-Nyong Dimako

Est Haut-Nyong Doumé

Est Haut-Nyong Nguélémendouka

Est Kadey Ndem-Nam

Est Lom-et-Djérem Bélabo

Est Lom-et-Djérem Bertoua 1er

Est Lom-et-Djérem Bertoua 2e

Est Lom-et-Djérem Diang

CM12 : FORÊT DÉGRADÉE DU CENTRE-SUD : cacao, banane plantain, ananas, maïs, manioc, maraîchage, petit bétail et

volaille

Région Départements Districts Population et densité (estimations)

Centre Lekié Evodoula

1 247 170 habitants

18,7 habitants/km2

Centre Méfou-et-Afamba Nkolafamba

Centre Méfou-et-Akono Akono

Centre Méfou-et-Akono Bikok

Centre Méfou-et-Akono Ngoumou

Centre Nyong-et-Kéllé Biyouha

Centre Nyong-et-Kéllé Bondjock

Centre Nyong-et-Kéllé Bot-Makak

Centre Nyong-et-Kéllé Dibang

Centre Nyong-et-Kéllé Éséka

Centre Nyong-et-Kéllé Makak

Centre Nyong-et-Kéllé Matomb

Centre Nyong-et-Kéllé Messondo

Page 73: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 73

Centre Nyong-et-Kéllé Ngog-Mapubi

Centre Nyong-et-Kéllé Nguibassal

Centre Nyong-et-Mfoumou Akonolinga

Centre Nyong-et-Mfoumou Endom

Centre Nyong-et-Mfoumou Nyakokombo

Centre Nyong-et-So’o Akoeman

Centre Nyong-et-So’o Dzeng

Centre Nyong-et-So’o Mbalmayo

Centre Nyong-et-So’o Mengueme

Centre Nyong-et-So’o Ngomedzap

Centre Nyong-et-So’o Nkolmetet

Est Haut-Nyong Abong-Mbang

Est Haut-Nyong Bebend

Est Haut-Nyong Mboanz

Est Haut-Nyong Mboma

Est Haut-Nyong Messamena

Littoral Sanaga-Maritime Ngwei

Littoral Sanaga-Maritime Pouma

Littoral Sanaga-Maritime Édéa 1er

Sud Dja-et-Lobo Meyomessala

Sud Dja-et-Lobo Zoétélé

Sud Mvila Biwong-Bane

Sud Mvila Ebolowa 1er

Sud Mvila Ebolowa 2e

Sud Mvila Efoulan

Sud Mvila Mengong

Sud Mvila Ngoulemakong

Sud Océan Akom II

Sud Océan Bipindi

Sud Océan Campo

Sud Océan Lokoundjé

Sud Océan Lolodorf

Sud Océan Mvengue

Sud Océan Niete

Sud Vallée-du-Ntem Ambam

Sud Vallée-du-Ntem Kyé-Ossi

Sud Vallée-du-Ntem Ma’an

Sud Vallée-du-Ntem Olamze

CM13 : FORÊT DENSE DU SUD-EST : manioc, banane plantain, cormes, cacao, café, huile de palme, aliments sauvages,

petit bétail, volaille

Région Départements Districts Population et densité (estimations)

Est Boumba-et-Ngoko Gari-Gombo 521 276 habitants

60,5 habitants/km2 Est Boumba-et-Ngoko Moloundou

Page 74: ZONES DE MOYENS D’EXISTENCE

CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 74

Est Boumba-et-Ngoko Salapoumbé

Est Boumba-et-Ngoko Yokadouma

Est Haut-Nyong Dja

Est Haut-Nyong Doumaintang

Est Haut-Nyong Lomié

Est Haut-Nyong Messok

Est Haut-Nyong Ngoyla

Est Haut-Nyong Somalomo

Est Kadey Mbang

Est Kadey Ndelele

Sud Dja-et-Lobo Bengbis

Sud Dja-et-Lobo Djoum

Sud Dja-et-Lobo Meyomessi

Sud Dja-et-Lobo Mintom

Sud Dja-et-Lobo Oveng

Sud Dja-et-Lobo Sangmélima

Sud Mvila Biwong-Bulu

Sud Mvila Mvangan

CM14 : SAVANE HERBEUSE DU LOM-PANGAR : bétail, manioc, maïs, arachides, pêche, extraction minière artisanale

Région Départements Districts Population et densité (estimations)

Adamaoua Djérem Ngaoundal

740 062 habitants

14,6 habitants/km2

Adamaoua Mbéré Dir

Adamaoua Mbéré Djohong

Adamaoua Mbéré Ngaoui

Est Kadey Batouri

Est Kadey Bombe

Est Kadey Kette

Est Kadey Mbotoro

Est Lom-et-Djérem Bétaré-Oya

Est Lom-et-Djérem Garoua-Boulaï

Est Lom-et-Djérem Mandjou

Est Lom-et-Djérem Ngoura

CM15 : LITTORAL : pêche artisanale en mer, crevettes, commerce transfrontalier informel, okok, huile de palme, manioc

frais et transformé, noix de coco

Région Départements Districts Population et densité (estimations)

Littoral Sanaga-Maritime Mouanko

307 907 habitants

70,2 habitants/km2

Littoral Wouri Douala 1er

Littoral Wouri Douala 2e

Littoral Wouri Douala 6e

Sud Océan Kribi 1er

Sud Océan Kribi 2e

Sud-Ouest Fako Limbé 1er

Sud-Ouest Fako Limbé 2e

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CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 75

Sud-Ouest Fako Limbé 3e

Sud-Ouest Fako West Coast

Sud-Ouest Ndian Bamusso

Sud-Ouest Ndian Idabato

Sud-Ouest Ndian Isanguele

Sud-Ouest Ndian Kombo-Abedimo

Sud-Ouest Ndian Kombo-Itindi

CM16 : COMMERCE TRANSFRONTALIER OCCIDENTAL : tapioca, huile de palme, tomate, riz, cacao, bétail, feuilles d’okok

et autres produits forestiers sauvages

Région Départements Districts Population et densité (estimations)

Nord-Ouest Menchum Fungom

292 575 habitants

29,2 habitants/km2

Nord-Ouest Menchum Furu-Awa

Nord-Ouest Menchum Menchum Valley

Sud-Ouest Manyu Akwaya

Sud-Ouest Manyu Eyumodjock

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CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 76

Annexe 3. Comparaison des zones de moyens d’existence du Cameroun avec

celles des pays frontaliers

Le Cameroun est limitrophe de six pays : le Nigéria, le Tchad, la République centrafricaine, la République du Congo

(Congo-Brazzaville), le Gabon et la Guinée équatoriale. C’est FEWS NET qui a cartographié les zones de moyens

d’existence des trois premiers et c’est le PAM qui a réalisé très récemment ce travail de délimitation pour le Congo-

Brazzaville (la carte n'a pas été publiée au moment de la rédaction). En revanche, à notre connaissance, les zones de

moyens d’existence du Gabon et de la Guinée équatoriale n’ont pas encore été définies de cette façon. Il serait

intéressant de voir dans quelle mesure les zones de moyens d’existence du Cameroun correspondent aux zones

définies de l’autre côté de ses frontières. Mais une mise en garde s’impose au préalable. La délimitation des zones

de moyens d’existence est réalisée indépendamment d’un pays à l’autre dans le but de tenir compte des données

de référence locales et surtout des connaissances et du bon jugement des informateurs clés, qui sont des experts

de leur région. On ne leur demande pas de calquer la cartographie qui a été réalisée dans les pays limitrophes, même

si les cartes montrant le découpage des zones leur sont présentées à titre d’information. Il y a deux raisons à cela.

La première tient au souci d’éviter d’exercer sur les informateurs clés toute pression, réelle ou perçue, les incitant à

reproduire les décisions d’un autre exercice réalisé dans un autre pays. Il ne s’agit toutefois pas d’un grand risque,

dans la mesure où ceux-ci ont tous démontré et exprimé leurs connaissances locales avec fermeté. La deuxième est

que les zones de moyens d’existence sont toujours délimitées en collaboration avec des partenaires nationaux, en

l’occurrence le ministère de l’Agriculture et du Développement rural. À ce titre, il est évident que le niveau de détail

du découpage, et donc le nombre final de zones identifiées, dépend de l’utilisation concrète à laquelle la carte est

destinée, qu’il s’agisse d’assurer le suivi d’événements pour émettre des alertes précoces ou de réaliser d’autres

analyses. Il est raisonnable d’admettre que, compte tenu des variations localisées existant partout dans le pays, il

serait toujours possible de déterminer davantage de zones : il est nécessaire de maintenir un équilibre constant

entre les réalités écologiques et économiques fondamentales sur le terrain et le nombre de divisions (zones) qui

permettra une utilisation efficace. Mais il est également raisonnable de dire que le niveau de découpage ne varie

pas d’un pays à l’autre au point de rendre impossible toute comparaison. Gardant ces idées à l’esprit, voyons si le

Cameroun se démarque ou non de ses voisins.

CM01, PLAINE D’INONDATION DE LA RIVIÈRE LOGONE : bovins, chèvres et brebis, pêche, riz irrigué, maïs, sorgho,

commerce transfrontalier

À l’est, cette zone ne correspond pas à la zone TD05 agropastorale centrale du Tchad qui s’étend vers l’est à partir

des rives du Logone et du Chari, mais plutôt à la zone TD08 agropastorale et de pêche occidentale , plus au nord-est,

qui est en fait la plaine d’inondation du Tchad et qui se caractérise par la même alternance des saisons agricole et

halieutiques. À l’ouest, CM01 est limitrophe avec deux zones nigérianes : NG08, Pêche sur le lac Tchad, maïs, blé,

niébé et légumes, et, plus au sud, NG09, Bassin du Tchad - sorgho masakwa de décrue et blé. (Comme nous le verrons,

au Cameroun le sorgho de décrue est principalement cultivé dans la zone CM03.) Toutes ces zones présentent une

combinaison variée des mêmes caractéristiques du bassin du Tchad.

CM02, « BEC DE CANARD » : coton, porcs, volaille, bovins, sorgho pluvial, légumineuses

Il n’y a pas de coïncidence directe avec le Tchad ici. Il est vrai que la pêche dans le Logone occupe une place

importante pour les villages voisins de part et d’autre de la frontière. À part cela, CM02 est plus ou moins en dehors

de la plaine d’inondation du bassin du Tchad, bien qu’elle possède quelques zones marécageuses. Côté tchadien, on

trouve la zone TD03 - Sud-Ouest : céréales, qui s’étend loin vers l’est et s’inscrit essentiellement dans une écologie

différente, et la zone TD02 - Sud-Ouest : riz, où les cultures dépendent en partie de la plaine d’inondation qui longe

le Logone et en partie d’une irrigation plus ou moins développée. La culture principale ici est le riz, qu’il soit irrigué,

planté sur des sols bénéficiant d’inondations ou uniquement exposé aux précipitations. Malgré ces caractéristiques

différentes, il existe entre les deux zones un trait commun qui est sans doute significatif, même si à l’heure actuelle

nous n’en savons pas la raison : CM02 est l’une des zones rurales les plus densément peuplée du Cameroun et TD02

est la zone rurale la plus densément peuplée du Tchad.

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CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 77

CM03, PIÉMONT : sorgho hors saison excédentaire, maraîchage, élevage, commerce

Cette zone n’est frontalière ni avec le Tchad ni avec le Nigéria. Mais nous la mentionnons pour signaler qu’en matière

de production très élevée d’un sorgho spécial de saison sèche, elle s’apparente à la zone NG09 du Nigéria.

Cependant, l’eau utilisée dans la zone CM02 provient majoritairement, non pas de la plaine d’inondation du bassin

du Tchad, mais du ruissellement des monts Mandara. Les deux zones utilisent la même méthode de repiquage,

cultivent le même type de sorgho et lui donnent un nom similaire : muskwari au Cameroun, masakwa au Nigéria. En

revanche, dans la vaste zone TD04 – Cultures de décrue et gomme arabique, qui est située très loin de là dans le sud-

est du Tchad et qui bénéficie des eaux de ruissellement d’un autre massif montagneux, ce même sorgho est produit,

mais il est appelé « berbéré ».

CM04, MONTS MANDARA : pommes de terre, oignons, ail, maïs, soja, tubercules, commerce transfrontalier

Il s’agit d’une zone naturellement délimitée : les monts Mandara forment une frontière avec le Nigéria, mais ne

s’étendent guère dans ce pays. En revanche, côté Nigéria, une zone de quelques kilomètres de large seulement a

été définie sur presque toute la longueur de la frontière nord-est : la zone NG34, Nord-Est (bovins, petits ruminants

et cultures vivrières, avec commerce transfrontalier d’animaux). Cette zone principalement montagneuse est avant

tout une région de transit commercial, dont la population clairsemée profite d’un rôle d’intermédiaire dans la vente

d’animaux tout particulièrement. Étant donné qu’au Cameroun une seule zone (CM16, voir ci-dessous), plus étroite

mais moins longue, a été définie comme étant essentiellement une zone de commerce transfrontalier, nous allons

considérer dans le reste du comparatif les zones qui se situent au-delà de cette bande frontalière du Nigéria.

CM05, PLAINE DE LA BÉNOUÉ : arachides, coton, maïs, riz irrigué, oignons, bovins, pêche

Cette zone est située en face de la zone du Nigéria NG14 , Centre - sorgho, maïs, arachides, niébé et sésame. La zone

NG14 est très vaste et s’étend loin vers l’ouest du pays. Les deux zones sont similaires pour ce qui est de deux de

leurs principales cultures : le maïs et les arachides. Mais la zone CM05, côté Cameroun, affiche une production

excédentaire de maïs et possède à ce titre plus de similitudes avec la zone nigériane un peu plus au nord : NG15,

Nord-Est -maïs dominant, avec riz, niébé, soja et arachides. (Dans la zone nigériane, le gouvernement et les

institutions ont apporté ces dernières années un soutien notable à l’expansion de la production de maïs, en partie

en réponse aux pertes subies dans la production de sorgho, plus au nord, à la suite des insurrections de Boko Haram.)

CM06, BASSES TERRES DU FARO ET DU MAYO-REY : maïs, igname, coton, soja, arachides

Les similitudes avec la zone NG20, Centre – ceinture de l’igname et du maïs, avec manioc, riz et soja, sont flagrantes. Les deux zones couvrent également l’aire de transition entre le maïs et l’igname comme denrée de base essentielle. La zone nigériane est vaste et s’étend très loin dans l’ouest du pays ; la zone camerounaise est également l’une des plus vastes du pays et s’étend le long de la frontière avec le Tchad et, dans une moindre mesure, avec la République centrafricaine. Côté Tchad, la zone « correspondante » est TD01, Sud: Cultures vivrières et de rente, un nom assez général qui fait référence principalement au sorgho comme denrée de base, complété par un peu de maïs seulement, ainsi qu’à la seule production importante de manioc et de patate douce du Tchad et à ce qui reste de la production de coton qui caractérisait cette zone avant la chute des cours internationaux il y a plus de dix ans. En résumé, le point commun avec le Cameroun est le fait qu’il s’agisse d’une zone de transition où les cultures de tubercules, mis à part l’igname, font leur apparition. En République centrafricaine, la zone CF08, Nord - coton, manioc et sorgho, présente la même similitude, avec une transition vers les cultures de tubercules. CM07, HAUTS PLATEAUX DE L’ADAMAOUA : bovins, maïs, manioc, igname, patate douce, haricot, miel

La zone nigériane la plus proche est occupée en partie par un grand parc national et se situe dans une écologie

différente de l’Adamaoua, une zone propice à la culture du cacao : NG24, Cacao dominant avec huile de palme,

céréales et tubercules, la plus grande zone productrice de cacao de toutes les régions du sud-est du Nigéria.

CM08, PLAINE TIKAR : maïs, riz irrigué, café robusta, pêche et bétail

Cette zone est limitrophe avec deux zones nigérianes : NG24, Cacao dominant, avec huile de palme, céréales et

tubercules, et NG25, Plateau de Mambila (bovins, maïs, pomme de terre, thé, café et noix de kola). La plaine Tikar se

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CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

Famine Early Warning Systems Network 78

caractérise par une écologie différente de ces deux zones nigérianes, l’une propice à la culture du cacao, l’autre aux

cultures de haute altitude, y compris la pomme de terre et le café arabica. Cela étant dit, la zone CM08 est elle aussi

plus ou moins une niche à part entière, avec le café robusta comme principale culture de rente.

CM10, FORÊT DU MONT CAMEROUN : cacao, huile de palme, café robusta, caoutchouc, banane plantain,

tubercules, poivre, escargots

Pour l’essentiel, la courte frontière entre l’extrémité ouest de cette zone étendue et le Nigéria traverse de vastes

réserves naturelles des deux côtés. Sur ce qui en reste, la zone jouxte l’extrémité est de la zone nigériane NG27, Sud-

Est (riz dominant avec manioc, igname et huile de palme). Globalement, même si des similitudes existent quelque

peu au-delà de la frontière, il ne pourrait y avoir de contraste plus grand que celui entre cette région, la plus

densément peuplée et urbanisée du Nigéria, et la zone CM10, caractérisée par une population clairsemée et une

économie reposant sur la forêt dense.

CM13, FORÊT DENSE DU SUD-EST : manioc, banane plantain, cormes de macabo, cacao, café robusta, huile de

palme, aliments sauvages de la forêt, petit bétail, volaille, gibier

De l’autre côté de la frontière congolaise, la zone CG01, Forêt dense du nord (cacao, arbres fruitiers, produits

forestiers sauvages, banane plantain, manioc) correspond étroitement à la zone CM13. À l’est, la forêt se prolonge

en République centrafricaine et dans la zone CF11, Sud-Ouest (manioc, café, cueillette et exploitation minière).

Cependant, cette zone centrafricaine abrite de fortes concentrations de population, comme dans la zone

camerounaise CM12, Forêt dégradée du centre-sud, et se caractérise par l’extraction artisanale d’or et de diamants

qui trouve plus son pendant côté Cameroun dans la zone CM14, juste au nord, qui est d’ailleurs la suivante de notre

comparatif.

CM14, SAVANE HERBEUSE DU LOM-PANGAR : bétail, manioc, maïs, arachides, pêche, extraction minière

artisanale

Outre le rapprochement concernant l’exploitation minière artisanale qui vient d’être faite, cette zone se situe

principalement en face de la zone CF09 (Manioc, maïs et cacahuètes) de l’ouest, en République centrafricaine. Les

noms de ces deux zones font clairement apparaître leurs similitudes. Mais du côté centrafricain, la savane est plus

boisée, on trouve aussi quelques montagnes, la population est plus dense par endroits et l’économie agricole est

peut-être plus dynamique (on y observe notamment que des aliments sont exportés vers cette région du Cameroun).

CM15, LITTORAL : pêche artisanale en mer, crevettes, commerce transfrontalier informel, feuilles d’okok cueillies

en forêt, huile de palme, manioc frais et transformé, noix de coco

L'écologie et l’économie qui caractérisent cette région côtière sont les mêmes lorsqu’on se déplace vers l’ouest,

jusqu’au Nigéria et dans la zone NG32, Bande littorale et delta du Niger (pêche, manioc, banane plantain, huile de

palme et caoutchouc). Cependant, cette zone nigériane présente de nombreuses caractéristiques distinctes,

notamment les mangroves qui s’étendent loin à l’intérieur des terres le long des cours d’eau du delta, la pêche dans

les eaux intérieures, les effets environnementaux de la production pétrolière relativement importante et la présence

de très grandes villes au-delà de l’arrière-pays, couvert de forêts tropicales humides.

CM16, COMMERCE TRANSFRONTALIER OCCIDENTAL : tapioca, huile de palme, tomate, riz, cacao, bétail, gnétum

et autres produits forestiers sauvages

Étant donné que cette zone se définit par sa dépendance au commerce avec le Nigéria, et non par une écologie ou

une production qui prédominerait entre ses régions de hautes et basses altitudes, il est presque surprenant qu’en

matière de production, elle fasse pendant à la principale zone nigériane de l’autre côté de la frontière : NG26, Cross

River (cacao avec huile de palme, tubercules, riz et banane plantain).

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CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

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Carte 2 : Zones de moyens d’existence du Nigéria (2018)

Source : FEWS NET.

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CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

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Carte 3 : Zones de moyens d’existence de la République centrafricaine (2012)

Source : FEWS NET.

Carte 4 : Zones de moyens d’existence du Tchad (2011)

Source : FEWS NET.

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CAMEROUN Carte et descriptions des moyens d’existence Novembre 2019

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Carte 5 : Zones de moyens d’existence de la République du Congo (2019)

Source : WFP/PAM