Yves Simon, Isabelle Simon-Baïssas, Wendy Savransky et Olivier Klein

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Groupe psychoéducatif multifamilial “Parents- Fratrie” dans l’anorexie mentale et la boulimie du jeune Yves Simon, Isabelle Simon-Baïssas, Wendy Savransky et Olivier Klein 1. Introduction Lorsqu’un jeune est atteint d’anorexie mentale ou de boulimie mentale, les parents se retrouvent rapidement confrontés à une cascade de problèmes qui déstabilisent peu à peu l’équilibre familial. Une difficulté fréquemment mentionnée par les parents concerne leurs préoccupations à l’égard de leurs autres enfants. Anxieux et focalisés sur le traitement, les parents ont le sentiment de les délaisser et de ne plus être capables de répondre à leurs besoins comme ils le faisaient auparavant. Ils savent que les frères et sœurs subissent de plein fouet les bouleversements de la vie quotidienne liés à la maladie, mais dans un souci de protection, ils disent avoir des réticences à aborder le sujet du trouble alimentaire. Sachant que l’adaptation de la fratrie passe par une bonne connaissance de la maladie, les parents demandent à être soutenus pour informer leurs enfants et pour exercer au mieux leurs compétences parentales dans le cadre particulier et difficile d’une maladie potentiellement grave et de longue durée. Ils souhaitent également que leurs enfants aient l’opportunité, comme ils le font eux-mêmes lors de groupes de parents, de partager leur expérience avec d’autres jeunes vivant la même situation. Jusqu’à présent, les besoins des parents au sujet de la fratrie ont été peu considérés dans les programmes de traitement. Pourtant, il est nécessaire de répondre à leur demande, car sans soutien, leur sentiment d’impuissance et de culpabilité à l’égard de la fratrie risque de se développer et d’accentuer leur anxiété et leur épuisement. Or, les conséquences négatives de leur détresse sont multiples : outre le développement d’une morbidité psychologique et physique, elle risque de conduire les parents à donner une réponse inadaptée à la fratrie et au jeune souffrant d’un trouble alimentaire, freinant ainsi la guérison. Pour aider au mieux leur adolescent malade, il est important que les parents puissent retrouver un sentiment de confiance et d’efficacité. Par ailleurs, les frères et les sœurs peuvent également jouer un rôle important en apportant soutien et empathie au jeune souffrant d’un trouble alimentaire et en contribuant à créer une atmosphère familiale propice à la guérison. Ce projet a débuté en octobre 2007 et s’achèvera en octobre 2009. 2. Les objectifs du projet Évaluer la faisabilité et l’intérêt d’un module « Parents-Fratrie ». Rédiger un manuel d’intervention permettant aux professionnels d’intégrer ce module dans des programmes thérapeutiques ambulatoires et hospitaliers de l’anorexie mentale et de la boulimie. 5.Outils développés Un guide pour les parents Un guide pour la fratrie Un manuel pour les professionnels 4. Méthode Organisation de groupes fermés accessibles à tous les membres de la famille. Cinq à sept familles participent au groupe qui se tient sur une journée de 9 h à 17 h. Certaines activités regroupent l’ensemble de la famille et d’autres réunissent seulement certaines membres. Les activités proposées sont variées : groupes de parole, sculptures de la fratrie, jeux, rédaction et lecture de lettres… jeux… 3. Les objectifs des groupes “Parents-Fratrie” 1. Soutenir les parents confrontés à l’impact de la maladie sur l’ensemble de la famille. Leur permettre d’avoir un meilleur contrôle sur les difficultés qu’ils vivent. Les aider à maintenir la famille sur une trajectoire aussi normale que possible tout en préservant les rôles de chacun et le respect des règles pour tous. 2. Aider les parents à informer les frères et les sœurs sur le trouble alimentaire. 3. Aider les parents à appréhender les difficultés particulières, en relation avec la maladie, des frères et des sœurs. 4. Aider les parents à maintenir le jeune atteint d’un trouble alimentaire au sein de la fratrie. 5. Améliorer la communication entre les membres de la famille souvent perturbée par les conséquences du trouble alimentaire. 6. Permettre aux frères et aux sœurs de partager leur expérience avec d’autres jeunes vivant la même situation dans une ambiance décontractée sans être jugés. Soutien à la parentalité Le Domaine - ULB Unité de Psychologie Unité de Psychologie Sociale Sociale Treasure, J., Murphy,T., Szmulker, G., Todd, G., Gavan,K., Joyce, J. (2001). The experience of caregiving for severe mental illness : a comparison between anorexia and psychosis. Social Psychiatry and Psychiatric Epidemiology, 36(7) , 343-347 Honey,A., Halse,C. (2006). Looking after well siblings of adolescent girls with anorexia : an important parental role. Child: Care, Health and Development, 33(1), 52-58

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Soutien à la parentalité. Groupe psychoéducatif multifamilial “Parents-Fratrie” dans l’anorexie mentale et la boulimie du jeune. Yves Simon, Isabelle Simon-Baïssas, Wendy Savransky et Olivier Klein. Le Domaine - ULB. Unité de Psychologie Sociale. 1. Introduction - PowerPoint PPT Presentation

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Groupe psychoéducatif multifamilial “Parents-Fratrie” dans l’anorexie mentale et la boulimie du jeune

Yves Simon, Isabelle Simon-Baïssas, Wendy Savransky et Olivier Klein

1. IntroductionLorsqu’un jeune est atteint d’anorexie mentale ou de boulimie mentale, les parents se retrouvent rapidement confrontés à une cascade de problèmes qui déstabilisent peu à peu l’équilibre familial. Une difficulté fréquemment mentionnée par les parents concerne leurs préoccupations à l’égard de leurs autres enfants. Anxieux et focalisés sur le traitement, les parents ont le sentiment de les délaisser et de ne plus être capables de répondre à leurs besoins comme ils le faisaient auparavant. Ils savent que les frères et sœurs subissent de plein fouet les bouleversements de la vie quotidienne liés à la maladie, mais dans un souci de protection, ils disent avoir des réticences à aborder le sujet du trouble alimentaire. Sachant que l’adaptation de la fratrie passe par une bonne connaissance de la maladie, les parents demandent à être soutenus pour informer leurs enfants et pour exercer au mieux leurs compétences parentales dans le cadre particulier et difficile d’une maladie potentiellement grave et de longue durée. Ils souhaitent également que leurs enfants aient l’opportunité, comme ils le font eux-mêmes lors de groupes de parents, de partager leur expérience avec d’autres jeunes vivant la même situation.

Jusqu’à présent, les besoins des parents au sujet de la fratrie ont été peu considérés dans les programmes de traitement. Pourtant, il est nécessaire de répondre à leur demande, car sans soutien, leur sentiment d’impuissance et de culpabilité à l’égard de la fratrie risque de se développer et d’accentuer leur anxiété et leur épuisement. Or, les conséquences négatives de leur détresse sont multiples : outre le développement d’une morbidité psychologique et physique, elle risque de conduire les parents à donner une réponse inadaptée à la fratrie et au jeune souffrant d’un trouble alimentaire, freinant ainsi la guérison.

Pour aider au mieux leur adolescent malade, il est important que les parents puissent retrouver un sentiment de confiance et d’efficacité. Par ailleurs, les frères et les sœurs peuvent également jouer un rôle important en apportant soutien et empathie au jeune souffrant d’un trouble alimentaire et en contribuant à créer une atmosphère familiale propice à la guérison.

Ce projet a débuté en octobre 2007 et s’achèvera en octobre 2009.

2. Les objectifs du projet Évaluer la faisabilité et l’intérêt d’un module « Parents-Fratrie ».

Rédiger un manuel d’intervention permettant aux professionnels d’intégrer ce module dans des programmes thérapeutiques ambulatoires et hospitaliers de l’anorexie mentale et de la boulimie.

5.Outils développés

Un guide pour les parents

Un guide pour la fratrie

Un manuel pour les professionnels

4. Méthode

Organisation de groupes fermés accessibles à tous les membres de la famille.

Cinq à sept familles participent au groupe qui se tient sur une journée de 9 h à 17 h.

Certaines activités regroupent l’ensemble de la famille et d’autres réunissent seulement certaines membres.

Les activités proposées sont variées : groupes de parole, sculptures de la fratrie, jeux, rédaction et lecture de lettres… jeux…

3. Les objectifs des groupes

“Parents-Fratrie”

1. Soutenir les parents confrontés à l’impact de la maladie sur l’ensemble de la famille. Leur permettre d’avoir un meilleur contrôle sur les difficultés qu’ils vivent. Les aider à maintenir la famille sur une trajectoire aussi normale que possible tout en préservant les rôles de chacun et le respect des règles pour tous.

2. Aider les parents à informer les frères et les sœurs sur le trouble alimentaire.

3. Aider les parents à appréhender les difficultés particulières, en relation avec la maladie, des frères et des sœurs.

4. Aider les parents à maintenir le jeune atteint d’un trouble alimentaire au sein de la fratrie.

5. Améliorer la communication entre les membres de la famille souvent perturbée par les conséquences du trouble alimentaire.

6. Permettre aux frères et aux sœurs de partager leur expérience avec d’autres jeunes vivant la même situation dans une ambiance décontractée sans être jugés.

Soutien à la parentalité

Le Domaine - ULB Unité de Psychologie SocialeUnité de Psychologie Sociale

Treasure, J., Murphy,T., Szmulker, G., Todd, G., Gavan,K., Joyce, J. (2001). The experience of caregiving for severe mental illness : a comparison between anorexia and psychosis. Social Psychiatry and Psychiatric Epidemiology, 36(7) , 343-347Honey,A., Halse,C. (2006). Looking after well siblings of adolescent girls with anorexia : an important parental role. Child: Care, Health and Development, 33(1), 52-58