XASSAID D'OR 2014

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Xassaid d’Or 2014 AU SERVICE DE L’ISLAM PARRAINS LES XASSAID Serigne Massamba Mbacké Serigne Mouhamadou Lamine DIOP Dagana Serigne Ndame Abdourahmane Lo

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  1. 1. [Dc 2014] Xassaid dOr - 1 Xassaid dOr2014 AUSERVICE DELISLAM PARRAINS LESXASSAID SerigneMassamba Mback SerigneMouhamadou LamineDIOPDagana SerigneNdame AbdourahmaneLo
  2. 2. 2 - Xassaid dOr [Dc 2014] [Dc 2014] Xassaid dOr - 3 EDITORIAL XASSAID DOR L a communaut mouride est appe- le, aujourdhui, sancrer dans sa dmarche, son mode de pense et ses actes de tous les jours, non pas dans la vitesse de la modernit du monde mais toujours dans le sillage de lorthodoxie en- seigne par Cheikh Ahmadou Bamba. EnparcourantlatrajectoireduMouridisme travers ses diffrentes composantes, la vie et luvre de son fondateur, ses kha- lifes et Cheikhs, sa culture, sa civilisation et ses ralisations, se dvoile une vritable philosophie de base pour une existence saine, pleine de moralit et de vertus dans une socit harmonieuse soutenue par un dveloppement socioconomique quili- br et durable. En clbrant le Coran et les Xassaid, le moment ne devrait pas, seulement, tre vou laspect sotrique mais aussi aux diffrents acteurs qui sinvestissent pour la magnification et la perptuation de ces deux vecteurs islamiques. La khidma mene par les daaras travers la matrise du Coran chez les enfants, les chanteurs de Xassaid et les confrenciers requiert certaines modali- ts dexcution qui varient selon le statut de ces acteurs et le contexte particulier dans lequel ils se trouvent. Lge, le statut social et le contexte mettent en vidence diffrents types de rapports entretenus par les acteurs et les supports de la Khidma. Cest pourquoi les initiateurs de Xassaid dOr, tra- vers cet vnement, sinscrivent dans une logique du devoir de compassion (Rahma) et de responsabilit ou les limites du devoir damour. Un sentiment naturel se dgage de cette action, sentiment de tendresse et damour envers son prochain et surtout envers ceux dont Allah nous a confi la garde, car souvent affec- ts par des moyens insuffisants que tout un chacun se doit de combler dans la mesure de ses possibili- ts en parfaite adquation avec lvocation de Cheikh Ahmadou Bamba : notre Seigneur ! Incite-nous toujours nous consacrer la khidma des musulmans et nourrir de la compassion (Rahma) pour eux (Matlabul ChiFahi). Par ailleurs, ils sinscrivent profondment dans le principe de la bonne conduite qui consiste traiter son semblable comme soi-mme. Analyss sous le prisme de la responsabilit et de la bonne conduite, Xassaid dor apparait sous nos yeux comme un acte de haute porte sociale, car constituant lune des dimensions les plus videntes de la khidma pour la socit. Chers invits, chers partenaires, chers participants, nous voil lentame de la premire brochure dite dans le cadre de lvne- ment Xassaid dOr.
  3. 3. akaza! Diwane, Kheweul g Sakh Renseignements: 76 554 11 11 ak tigo Appels Internet SMS Gratuit TlchargerApps Votre Puce +Vos Khassidas Khassida Gratuit Euskey ak tigo Nouveau 4 - Xassaid dOr [Dc 2014] [Dc 2014] Xassaid dOr - 5 En termes plus clairs la Khidma applique dans ce cadre par Touba TV et ses dirigeants doit amener chaque s- ngalais, sintresser et uvrer dans la pleine me- sure de ses moyens et comptences, selon sa profession et son domaine dvolution, ces diffrents acteurs du champ culturel pour le progrs de la nation et du peuple sngalais, sans exclusive. En marquant cette premire dition des Xassaid dOr, Touba TV exprime son rle dans ce quil est convenu dappeler la civilisation mouride, en ce sens que la pen- se politique et sociale de Cheikh Ahmadou Bamba exalte un remarquable potentiel dinnovation et dadap- tationsociale,enaccordaveclesprincipesfondamentaux de lIslam. Adaptation au fil du temps et des contextes et aptitudes de rinventions constantes sont la porte et permettent aux musulmans dorganiser notre envi- ronnement selon les ralits et les possibilits de notre poque, travers des types de khidma adquats. Ces deux potentiels seront la loupe des parrains des diffrentes catgories primes durant lvnement dans Tranches de vie. Ainsi, les mourides revisiteront la vie et luvre des pionniers comme Serigne Ndame Abdourahmane Lo, Serigne Mouhamadou Lamine Diop Dagana et Serigne Massamba Mback. Entre interviews et prsentation des laurats de la prc- dente dition et des participants de cette anne, Xassaid dOr nous replonge dans la ferveur et le degr lev des mots tirs du second colloque international sur le Soufisme. Le sens de lorganisation, le volontarisme, labngation, la droiture, le patriotisme et lintelligence dont ont fait montre les khalifes de Cheikhoul Khadim, si proches de nous en la personne de Serigne Cheikh Sidy Mokhtar Mback, constituent le terreau de tout acte des disciples de Touba. Chers lecteurs, la substance grise mouride, parpille a le devoir de se regrouper et de jeter les bases dun cadre de pense et dune mise en place dun tableau de bord de fonctionnement et de rayonnement de la Mouridiyya, ne serait- ce que pour rendre hommages et gratitudes Serigne Touba. Xassaid dOr rentre dans ce cadre et sera sans doute lun des vnements phares de lagenda culturel et religieux de notre pays. Hamadoul Mbackiou Faye Reprsentant du Khalif Gnral des Mourides Dakar EDITORIAL
  4. 4. 6 - Xassaid dOr [Dc 2014] [Dc 2014] Xassaid dOr - 7 POINT DE MIRE Lexpression dune reprsentation cultuelle et culturelle Serigne Cheikh Sidy Mokhtar Mback, Khalife Gnral des Mourides se rfrent Dieu, comme tout vrai musulman, en toute chose pour donner un sens son existence. Son vcu et ses actes, se rsument au renforcement des espaces dexpression de la civili- sation mouride. D epuis son accession au califat, le premier juillet 2010, le peuple sngalais a dcouvert en lui un pacificateur dont le premier discours por- tait sur lunification des musulmans dans notre pays. Son appel est empreint despoir. Cest par lespoir que ltre humain goute la saveur du bonheur, sent la joie de vivre et cre les causes de lutte pour le devoir, qui rpand lnergie dans le corps et lesprit tout en pous- sant le paresseux vers leffort et le srieux, la gloire et la persistance. Ces faits sont hautement attests par ladhsion mas- sive de la communaut en particulier et des musul- mans en gnral sur les projets portant sur linfras- tructure religieuse, notamment la grande Mosque de Touba et celle de lInstitut Islamique Cheikh Ahmadou Bamba de Dakar. Elment sacralisant de la ville sainte, la grande mos- que, depuis le 6 mars 2013, sous lgide de Serigne Sidy Mokhtar Mback, connat une mutation architec- turale et physique. Ce dernier est dtermin renfor- cer la place que celle-ci occupe dans lespace et dans la socit mouride. Tmoin de la production de la cita- dinit musulmane de Touba, la grande mosque de- meure lespace vers lequel tout conflue et duquel tout reflue, comme si elle tait un cur. La pose de la pierre consacrant le dmarrage des tra- vaux de rnovation, sous lre de lactuel khalife et confis larchitecte Meissa Diodio Tour, a montr les diffrents problmes qui touchent avec latence linfrastructure. Etanchit dfectueuse, dformation permanente de certaines parois, lourdeur du marbre sur les murs et les minarets, climatisation effet ngatif sur ldifice, dficit daration, taux dalbdo lev des marbres au niveau des portes qui mnent vers lespace de prire, faible polarisation de la sonorisation par rapport au d- veloppement de la ville et du recul de son front urbain, systme dclairage vieillissant, tels sont, entre autres, les lments saillants du rapport de larchitecte sous lil vigilant de Serigne Cheikh Mountakha Mback Bassirou et Cheikh Bassirou Abdou Khadr Mback. Ce travail qui a ncessit beaucoup de mobilisation et dabngation a eu lonction de Serigne Sidy Mokhtar Mback quau 7me rapport soumis son autorit. Conscient que lvolution urbaine et lorganisation de son espace se rfrent plus des normes urbaines plus fonctionnalistes o le profane lemporte assez souvent sur le sacr et o la logique de la moderni- sation renforce lorganisation traditionnelle commu- nautaire, Serigne Cheikh Sidy Mokhtar Mback vient de prouver que la hirarchisation des espaces dans la ville sainte obit toujours au religieux, au sacr. Marqu du sceau de lorthodoxie et en soufi bien au fait de lvolution du monde, il est en train driger deux autres minarets au niveau de la grande mosque pour porter leur chiffre 7, renforant ainsi les l- ments distinctifs du panorama de Touba. Hauts de leur soixantaine de mtres, et revtus dun marbre plus lger, pour les derniers, 33 m pour les deux autres vers lEst, 45 mtres pour ceux situs lOuest et Lamp Fall qui trne 87 mtres, la comp- titivit territoriale dans lespace rgional voir national ou sous rgional, o tradition et contemporanit se chevauchent et interagissent, est de loin remporte par la grande mosque de Touba. Elle est unique dans sa construction, sa quintessence et fait partie des mer- veilles de ce monde. La dcision et la volont de porter les minarets sept, de remodeler le revtement, de renouveler la sonori- sation pour augmenter sa porte auditive constituent des rponses intangibles cette prdiction de Cheikh Ahmadou Bamba : absous galement tous ceux qui leur sont venus en aide dans cet difice qui, par Ta gloire sest rig- combien majestueux !- de leurs pchs premiers et derniers . Le fait de maintenir la grande mosque de Touba dans son contexte temporel, social et culturel est, au- jourdhui, plus quune ncessit, une urgence, une d- marche salutaire pour tous les musulmans du monde. En participant ces travaux hauteur de 500 francs CFA selon lappel de Cheikh Sidy Mokhtar Mback, chaque disciple mouride, chaque musulman est cer- tain dtre pris en compte dans la prdiction de Cheikh Ahmadou Bamba. La rnovation et lorientation apparaissent tout en grandeur dans les deux chantiers collectifs de la Mouridiyya engags par, lactuel khalife gnral des mourides, Cheikh Sidy Mokhtar Mback. Ladhsion massive de la communaut sur les projets portant sur Chantiers Collectifs Mourides
  5. 5. 8 - Xassaid dOr [Dc 2014] [Dc 2014] Xassaid dOr - 9 J e nai point fond une confrrie (tarqa), jai plu- tt trouv la voie quavait scrupuleusement suivie le Prophte (PSL) et ses compagnons entirement fltrie, je lai dfriche le plus proprement, je lai gale- ment rnove dans toute son originalit et lanc lappel suivant : tout plerin qui dsire partir peut venir, voici la voie rhabilite, cette voie est celle du pacte dallgeance , nous dit Cheikhoul Khadim. Il sagit donc dun cadre dlvation spirituelle et sociale du musulman et le Mouride sappuie tout moment sur la profession de foi, les pratiques cultuelles de soumission Allah et la perfection spirituelle. Lessence de sa formation se situe en 1883, aprs la dis- parition de son pre, tant aim et tant respect, Serigne Mame Mor Anta Saly MBACKE. Cest Mback Kajor que Cheikh Ahmadou Bamba afficha clairement ses objectifs sur lorientation quil allait donner sa vie et sa mission : il mest venu lide dabandonner cette forme denseignement que jai hrit de mon ascen- dance dautres et de matteler parfaire des disciples afin quils parviennent mieux apprhender leurs de- voirs sociaux et religieux. Maintenant, nous avons pour mission de former les caractres et les esprits []. Que ceux qui veulent bien me suivre dans cette nou- velle voie restent mes cts . Le Tarbiya ou la forme de lducation du Prophte (PSL) sur les Sahaba venait de faire droit de cit dans cette contre de lAfrique subsaharienne. La dcision de Serigne Adama GUEYE fut sans qui- voque et sengagea sur le champ linstar de Mame Thierno Birahim MBACKE, de Mame Cheikh Anta MBACKE, de Cheikh Modou LO Dagana, de Cheikh Ibra SARR Ndiagne, de Cheikh Balla Faly DIENG, de Cheikh Ahmadou Ndoumb MBACKE, Cheikh Mback BOUSSO, Cheikh Abdourahmane LO, Cheikh Amadou DIAW Pakha, Cheikh Maniaw SYLLA, Cheikh Darou Assane NDIAYE, Cheikh Moussa KA, Cheikh Amsatou DIAKHATE, Cheikh Massamba DIOP Sam. Lre des premiers pionniers venait de souvrir pour baliser la voie lenseignement de Cheikhoul Khadim. Ils avaient compris et dcouvert la valeur mystique du Cheikh, en le suivant dans sa nouvelle forme dduca- tion et de vie. linfrastructure religieuse est difiante sur limpact de la dcision de lautorit institutionnelle de Touba. Cette adhsion reflte le pouvoir de comprhension qu la socit sngalaise de la mission du saint homme, de lefficacit de ses constructions mentales et de ses ac- tions. Ces dernires saxent autour du fait religieux et de la comprhension de la socit musulmane confr- rique, corrobores par la pense de Mohamed Arkoun quand il soutient de la prdominance dans nos soci- ts dune pense que lon peut qualifier de religieuse dans la mesure o la pense thologique, en parti- culier, a t, constamment, trs forte et trs prsente dans la socit au point dassurer une sorte de contrle de toutes les activits de lexistence socio-historique . Lrection de la mosque de linstitut islamique Cheikh Ahmadou Bamba de Dakar obit cette mme veine et va couter plus de 7,28 milliards de FCFA la commu- naut mouride. Serigne Cheikh Sidy Mokhtar Mback est le premier contributeur pour la ralisation de ce projet compos en plus dun institut de recherche, dune bibliothque, dune rsidence Cheikh Ahmadou Bamba, dune salle de confrence moderne, etc. Son acte, valu plusieurs milliards, montre les as- pects qui alimentent une bonne politique conomique travers le modle de la communaut mouride, par la faveur dun leadership favorable au dveloppement et lassujettissement de lconomie au service du bien tre de la communaut selon les termes dAlioune Dione, spcialiste du dveloppement,. Le leadership de Serigne Cheikh Sidy Mokhtar Mback consign travers lamour ou le mahabatu , le don de soi pour la face de Dieu ou si vous voulez le dpassement de ses propres tentations gostes dmontre le sens du bien public et de lintrt gn- ral, exalt par une capacit de mobilisation financire dsintresse et dvoue quon ne rencontre nulle part dans le monde. La classe politique et nos gouvernants sont appels sapproprier cette dmarche sans subjectivit aucune pour le bien de notre pays. Les travaux de la grande mosque de Touba et le pro- jet de linstitut islamique Cheikh Ahmadou Bamba de Dakar, dans un contexte conomique et politique mondial difficile, sont encore un signe du dynamisme dune communaut et de son khalife. Serigne Cheikh Sidy Mokhtar MBACKE est une source despoir, de scurit et de srnit. Il est de- venu le secret de la vie des disciples mourides et le moteur de leur mouvement. Effac et perspicace, il est apparu au monde comme un guide dont la sacralit de Touba, la diversification des reprsentations cultuelles et culturelles de la Mouridiyya et le comportement des disciples sont un enjeu de taille de son magistre, sous les auspices dune rectitude dj dvoile. Serigne Cheikh Sidy Mokhtar Mback, matre dou- vrage de ces deux chantiers, nous conforte dans notre perception de lhistoire de la communaut mouride et nous renforce dans le destin de communaut que nous partageons. Partant de ces constats parmi tant dautres, nous nous devons de mditer et de rflchir sur le miracle Serigne Cheikh Sidy Mokhtar Mback. La mouridiyya Les marabouts furent les figures de proue de vritables mouvements sociaux qui virent le jour dans des situations de domination et de changements intenses rappor- tait Christian COULON. A y voir de plus prs, le Mouridisme promu par Cheikh Ahma- dou Bamba nest rien dautre quun messianisme africain caractre sociologique doubl dune vocation rnovatrice de lIslam. POINT DE MIRE
  6. 6. 10 - Xassaid dOr [Dc 2014] [Dc 2014] Xassaid dOr - 11 dinculquer ses administrs le sentiment de la lgi- timit du rgime, conforte par une supriorit ma- trielle de lenvahisseur et par les transformations sociales quavaient entranes la colonisation qui avait fini de modifier le comportement des coloniss son gard, en particulier dans les nouvelles lites. Cette mutation sociale tait luvre dune organisation ducative moderne qui servait strictement les intrts de la puissance coloniale, et ce ntait aucunement un cadeau des europens titre bnvole. Une conomie moderne dextension si limite soit-elle, requiert des hommes pour faire tourner les manufactures, travail- ler dans les bureaux, conduire les vhicules, et non seulement des hommes et femmes, mais des hommes et femmes spcialises. La politique coloniale avait besoin de tels hommes et femmes, comme les socits prives en avaient besoin, comme les missions, les hpitaux, les coles. Fonder des coles tait la solution la plus conomique et la plus efficace pour assurer ce nouveau devenir intellec- tuel, social et culturel. Tout un savoir et savoir faire encyclopdique se dver- srent sur nos pays, afin de tuer en nous nos valeurs et notre religion, lIslam, dans sa pratique et sa culture. Dans ses fondements, lencyclopdie est un ouvrage ou un ensemble douvrages de rfrence bas sur des sources vrifiables et visant synthtiser toutes les connaissances de faon montrer lorganisation et les rendre accessibles au public, dans un but ddu- cation et dinformation ou de soutien la mmoire culturelle . Au cours de lhistoire des hommes et des peuples du monde, ses finalits ont vari : au Moyen Age comme dans lAntiquit, lencyclopdie moralise, instruit, duque, intgre socialement avec particuli- rement des biais idologiques et/ou culturels. Selon Quintilien, une enkylios paideia signifiait lensemble des savoirs qui constitue une ducation complte . Face cette machine dacculturation culturelle se dressa comme un seul homme Cheikhoul Khadim. Sa rputation de fuir toute ambition temporelle est corro- bore par cette assertion crite noir sur blanc dans son ode Les avantages et les inconvnients : Ils mont dit : appuie-toi sur les dtenteurs du pouvoir et tu possderas chaque fois de quoi tre riche . Mais jai rpondu : Dieu me suffit, je ne veux que Lui et rien ne me satisfait, hormis la Science et la Religion. Je ne souhaite ni ne veux rien dautre Dieu, car sa puissance me comble et me protge . Sa position tait sans quivoque face la colonisa- tion et sa mission dpassait les contres du Sngal dans sa qute du Seigneur et son service rendu lElu des Prophtes (Psl). Il montra son peuple toute la plnitude de sa dmarche qui, de 1885 1927, devint le socle et laspiration de toute une communaut au dtriment de la pousse culturelle occidentale : jai ordonn, tous ceux qui mont donn leurs adhsion pour lAmour de Dieu, dapprendre les articles de la foi, le dogme de lUnicit de Dieu, les rgles de la Puret, la prire cultuelle, le jene, ainsi que tout ce qui est obligatoire, pour quiconque en a pris lengagement et puis en ce qui me concerne, je me suis impos dcrire, pour vous tous et vous toutes, les livres o se trouvent toutes ces choses pour lamour de Dieu . A partir de ce moment, il convient de noter que Cheikh Ahmadou Bamba venait doffrir un facteur de rsistance et de cohsion sociale des ngro-africains branls par le choc de la pntration europenne, comme le dit si bien lancien prsident du Conseil Mamadou Dia : le Mouridisme est un messianisme africain caractre sociologique, et non politique . En fait sa vie, son uvre et ses enseignements, se sont rigs en bouclier contre la broyeuse occidentale. Ses retours dexil, en novembre 1902 du Gabon et 1907 de la Mauritanie, sa mise rsidence surveille Thiyne et Diourbel ont permis au Cheikh de finali- ser la formation des mes de ses disciples. Il jeta les bases gographiques de cette voie qui, au- jourdhui, parcourt le monde magnifiant lenvol de son fondateur vers lUniversel sans esprit de fermeture. Abdoulaye DIOP Cheikh Ahmadou Bamba et la broyeuse coloniale Le vrai musulman est une proprit de lIslam. A chaque fois quelle a besoin de lui, il doit se prsenter. Cheikhoul Khadim ne se droba point face lencyclopdie coloniale. L e parcours de Cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul est indit comme disait lautre. Sa confrontation avec le colonialiste, dans sa dimension exotrique, est connue de tous. Elle participait dune dmarche et dune mission qui nentraient pas dans les considrations imprialistes de lOccident. En effet, il nous semble clair, travers les diffrentes pripties de sa vie, les exactions qui ont t commises sur sa personne, les multiples tenta- tives dannihilation de son souffle de lumire, que les colons taient, au regard de leur politique envers les guides religieux, dans une logique pure et simple de contrler les mes des peuples coloniss. Linfluence sociale des guides religieux, partir du quinzime sicle, devint parfois politique, et fut suffi- samment forte pour leur permettre de prendre part certains changements historiques, voire mme de les susciter. Fernand Quesnot, dans son ouvrage intitul Les cadres maraboutiques de lIslam sngalais fait le constat suivant : au lendemain des conqutes co- loniales de Faidherbe et de ses successeurs, qui entra- nrent la disparition de la Chefferie et de larmature politique traditionnelle de la socit sngalaise, la masse branle et dsoriente, sest regroupe autour des marabouts dont le prestige religieux allait se subs- tituer opportunment linfluence des chefs coutu- miers dfaillants. On verra, peu peu, toutes les forces morales, sociales et conomiques des peuples, se concentrer autour de ces nouveaux chefs, qui au nom de lislam, sauront incarner les aspirations confuses de ces peuples htrognes. Le marabout tiendra une place chaque jour plus considrable dans la vie reli- gieuse et sociale de la masse, pour devenir ce person- nage omnipotent que nous connaissons aujourdhui . Cette assertion de Fernand Quesnot rsume plus dun titre les inquitudes du pouvoir colonial lgard de ce nouveau fait social qui contrariait, lpoque les vises de limprialisme, mais galement la prgnance du fait religieux dans notre socit ds lapparition de Cheikhoul Khadim, vers la fin du dix huitime sicle. Son avnement et son affirmation, au sein de notre socit concidrent avec la promulgation en 1895 du statut du Sngal, officiellement, comme une colonie franaise. Le nouveau contexte de la situation coloniale signifiait simplement que dans un pays donn, un rgime nouveau, ladministration coloniale, soit impos par quelquun et appliqu par des trangers ce pays, avec plus ou moins de succs ; que nul dsormais ne puisse exercer une quelconque activit dans la colonie sans tenir compte de la nouvelle lgislation en vigueur et que mme une part de plus en plus importante des activits individuelles doit tre oriente dans le sens du nouveau systme, de prfrence nimporte quel autre . Ceci reviendrait dire, avec force conviction, que toute science une politique, la raison a une histoire et quaucune science nest neutre. La science qui est ne de la confrence de Berlin et peut tre bien avant mme a men vers une politique qui implique que ladministration suprme essaie systmatiquement Ses retours dexil, en novembre 1902 du Gabon et 1907 de la Mauritanie, sa mise rsidence surveille Thiyne et Diourbel ont permis au Cheikh de finaliser la formation des mes de ses disciples. POINT DE MIRE
  7. 7. 12 - Xassaid dOr [Dc 2014] [Dc 2014] Xassaid dOr - 13 communaut mouride par la faveur dun leadership favorable au dveloppement et lassujettissement de lconomie au service du bien tre de la communaut. Mais avant de dvelopper ces deux points cadrons la problmatique du dvelop- pement. Les incidences sur ce concept, voire ce paradigme, sont nombreuses mais nous retenons lapproche du Professeur Andr JOYAL qui dtermine de manire inclusive un dploiement. Le Mouridisme, un modle de leadership favorable au dveloppement Le modle de leadership qui mane de laction de Cheikh Ahmadou Bamba est volontariste et mri- toire par lhumanisme et la gnrosit qui entre dans le cadre de la philosophie profonde de lIslam en confirmant la perptuation de limprative dimension communautaire de cette religion par les Khalifes et lobligation du pacte dallgeance qui ne saurait se cir- conscrire un horizon temporel et gographique. Le leadership quil institua travers lamour ou le mahabatu, le don de soi pour la face de Dieu autre- ment dit le dpassement de ses propres tentations gostes enseigne le sens du bien public et de lint- rt gnral, motivant la capacit de mobilisation finan- cire dsintresse et dvoue quon ne trouve nulle part. Cest parce quon a confiance quon se donne et la n- cessit de restaurer la confiance est une exigence de gouvernance car elle permet une discipline par lobser- vance des rgles tablies. Cest pourquoi, la classe poli- tique doit faire son auto critique ce niveau. Nagure dnigre par des intellectuels assimils des visions individualistes et matrialistes occidentalises, prtendant en lespce une forme dexploitation de lhomme, ces mobilisations ont fini de convaincre au- jourdhui ces derniers de la pertinence de ce systme comme on le voit aujourdhui au plan gostratgique avec des mobiles de financements de certains pays islamiques qui entreprennent une dstructuration des modles islamiques inspirs par le soufisme. Si cette approche na pas connu de succs en milieu, cest sans doute lautosuffisance financire qui est in- trinsquement lie au modle culturel mouride et qui consolide le leadership communautaire. Ce leadership tait dj identifi par les colonisateurs dans la personnalit du Cheikh quand Monsieur Antoine Jean Martin Arthur Lasselves affirmait que Ce cheikh (Bamba) dtient certes une puissance inne, dont la raison ne parvient pas saisir la source et ex- pliquer la capacit de forcer la sympathie. La soumis- sion des hommes envers lui est extraordinaire, et leur amour pour lui les rend inconditionnels. Il semble quil dtient une lumire prophtique et un secret di- vin semblable ce que nous lisions dans lhistoire des prophtes et des peuples () Je sais que les prophtes et les saints qui ont men une guerre sainte, lont faite sans disposer de la moiti de la force dont dispose ce Cheikh. En tout tat de cause, il faut dcrypter le dynamisme dune communaut qui fut la plus petite du Sngal, car elle venait de natre. Lorsque des mesures draco- niennes sont prises son endroit alors quelle voulait construire la Grande Mosque, seule une dtermina- tion pouvait venir bout de ce projet incommensu- rable auquel ladministration coloniale ne croyait pas ses dbuts et y voyait un simple acte de fanatisme. Ainsi ces constats indniables qui ne peuvent relever dun hasard ou dun simple heurt de lhistoire, m- ritent dtre tudis. A ce niveau, il faut voir que laction pour ne pas dire la pense du Cheikh intgre la pluralit et lhumanisme qui sont germes de tolrance claire et non absolue. A travers son action comme dans ses ouvrages tholo- giques et liturgiques, il a considr tous les points de vue des diffrents thologiens, malgr leur divergence dopinion, pour retenir le fondement immuable qui seul ne peut justifier la haine entre chiites et sunnites, La ncessit du recours au modle mouride ou lanantissement des drives de lconomie Le constat unanimement partage demeure limmen- sit des crations de richesses qui cadre plus ou moins des croissances conomiques, mme si cette variable est trs drisoire dans le bien tre gnral des popula- tions du fait de plusieurs facteurs. La place des modles de gouvernance, la conscience collective et le systme international constituent les principauxaspectsquiencouragentdesdriveslavri- table promotion du dveloppement socioconomique. Ainsi face cette situation des modles alternatifs simposent pour ne pas adopter une attitude fataliste et atone. Le modle socioculturel dune communaut qui a la latitude de constituer un laboratoire par son histoire, par ses valeurs et idaux et par son organisa- tion sociale et culturelle demeure trs illustratif pour monter comment il constitue un exemple dapproche de dveloppement. Cet article svertue alors danalyser dans une d- marche favorable lconomie institutionnelle lapport de laction de Cheikh Ahmadou Bamba face au tout conomique qui engendre les maux dont nous vi- vons actuellement lchelle plantaire. Le Mouridisme inspiration alternative de la gouvernance conomique Compte tenue de la dmarche systmique avec une ap- proche actancielle dans lanalyse des facteurs que nous voquions dans lintroduction, nous devons rflchir dabord sur les concepts de politique conomique et de dveloppement dautant que le premier peut favoriser ou entraver le dernier. Certes lconomie est une donne relle, mais son exis- tence est due la politique conomique, autrement dit la gouvernance ou laction des pouvoirs publics et dcideurs politiques. Si lobjectif de la politique conomique consiste faire face aux contradictions issues de la rarfaction des res- sources par une modification du comportement des consommateurs pris individuellement, des mnages, des communauts et des entreprises. Cet objectif ne saurait tre atteint sans la manire particulire dont leur comportement est coordonn dans lactivit co- nomique. Il est vident alors que cela peut impliquer un changement des conditions gnrales de fonction- nement des marchs et des institutions sociales hors march, ce qui entraine des consquences lies au bien tre des particuliers, des mnages et de la com- munaut, et influe sur la scurit humaine. A travers cette rflexion on remarque combien il est important dobserver des aspects qui alimente une bonne politique conomique travers le modle de la POINT DE MIRE
  8. 8. 14 - Xassaid dOr [Dc 2014] [Dc 2014] Xassaid dOr - 15 manifeste leur ce qui est susceptible de leur procurer du plaisir . Cest ainsi quil faut comprendre le symbolique du champ toujours cot du foyer coranique, cest moins le culte de lopulence conomique que la ncessit de mener une vie musulmane digne et intgre. Lattitude de Serigne Saliou Mback dont le quotidien le Soleil a prsent, aussitt aprs la disparition de son prdces- seur Serigne Abdou Khadr, comme tant le plus grand exploitant agricole du Sngal et le plus grand maitre coranique par le nombre de ses pensionnaires sinscrit parfaitement dans ce cadre. Cest une attitude observable chez tous les dignitaires mourides comme le Cheikh Ibrahima FALL, Mame Cheikh Anta qui on attribuait le surnom de Borom Deurheum ak ngueureum par allusion ses capa- cits financires issues de son sens du travail tel que le Cheikh le lui a enseign. Ainsi pour comprendre limpact rel de cet enseignement, il faut observer les ralisations de lensemble de ses fils et petits comme Serigne Cheikh Gand Fatma entre autres, ses khalifes avec lattitude courageuse montre par Serigne Modou Moustapha en balisant le premier grand chantier. Cest ainsi que le secret du gnie mouride est percep- tible par Serigne Fallou le second Khalife qui devait continuer ce chantier. Par son acte on peroit tout le secret du triptyque de laction du fervent mouride qui consiste lobservance de lintention sincre, qui doit toujours aboutir une action et laquelle doit tre gui- de par la finalit. La finalit tant la poursuite des tra- vaux de la Grande Mosque, ce que Senghor a tenu comme promesse lectorale lui valu son appui au moment o son adversaire navait pas la chance de lire correctement les ralits. Le Mouridisme, une inspiration de la conscience col- lective et de luniversalisme A travers le leadership et lassujettissement de lco- nomie on peroit comment ce modle de socit per- met dapporter une rponse adquate des problmes culturels et douverture dans une exigence de mondia- lisation et de globalisation. En effet, la gouvernance ne demeure pas la seule entrave au dveloppement socio conomique de nos socits, il faut aussi compter avec les problmes dducation et de cultures et un systme international inique qui anantit lchelle macro toutes les initia- tives entreprises au niveau micro et mso des Etats et des Nations. Ainsi par la convergence un idal accept par toute une communaut travers les ralits de la ville de Touba et de la Mosque et de limportance du Magal entre autres, nous permet de comprendre comment la cohsion sociale pour un dveloppement devait sen inspirer et laction de contribuer une exportation de modle linternational plutt que de le subir par des complexes inopportunes. La cohsion communautaire pour laction La discipline a toujours dmontr quelle est le sou- bassement du dveloppement, comme on la constat avec certains pays asiatiques mergents. Pourtant elle ne saurait se raliser sans une mentalit et une psy- chomotricit favorable. En cela, la conviction que le mrite pour soi et pour les autres consiste se donner pour la cause commune. Sans la conviction qui obit une affectivit mais aussi une certaine conscience dun intrt, la communaut mouride ne saurait tre aussi forte jusqu vouloir se conformer toute volont de lautorit suprieure. Cette attitude de communion que tout dcideur poli- tique aimerait obtenir, quitte faire recours des dispositifs de communication norme ne saurait tre obtenue sans une relle et sincre motivation dicte par la bonne foi la cause. Au demeurant, les symboliques ou les modles vivants et la stratgie de la discipline et le consensus sur lordre ont constitu les atouts. Le sens du partage voire lobligation de bernd (plats et mets copieux) et qui gagne une dimension cultuelle avec la recommandation Prophtique (Psl) montre combien le Mouridisme demeure complexe apprhender. Ainsi on y verra que le rle du Hadiya , le sym- bolisme du Magal , qui interagit avec une autre struc- turation, la cration de la ville de Touba , obit un systme global thoriquement articul travers les recommandations divines ou ndigl qui mane de lacte dallgeance qui donne force et vitalit un groupe cohrent et disciplin. Toute la fiert du mouride rside dans le commun et dans laltrit, cest ce qui explique cette sorte de contraste entre lamour et lobligation de travailler et la capacit de don par amour et conviction, dune part et la richesse, lopulence par la force des actions entre- prises et lasctisme et laustrit de vie mene par les dpositaires de la tradition mouride dautre part. musulmans et autres croyances et la semblable contra- diction entre dogmatisme et soufisme. L encore Monsieur Lasselves met en contraste la puissance du Cheikh davec son humanisme poursui- vant par ces termes : Celui-ci se distingue toutefois par une puret de cur, par une bont, une grandeur dme et un amour du bien aussi bien pour lami que pour lennemi Le Mouridisme, ou lassujettissement de lconomie au service du bien tre de la communaut Cest ainsi que lamour seul ciment dune cohsion sociale et qui mane de la droiture que gnrent les rgles et principes de lIslam a permis aux leaders mourides, les diffrents Cheikhs dacqurir la lgiti- mit dadministrer et de faire des ralisations chacun dans son fief, comme la enseign Cheikh Ahmadou Bamba avec les premiers disciples et Cheikhs en les indiquant chacun une contre avec une vritable lettre de mission , ce qui contribua lexpansion de son enseignement et de sa communaut. Cest pourquoi, le dfi de ldifice de la Grande Mosque de Touba en dpit des obstacles de tout ordre et de labsence de coopration sincre des auto- rits coloniales est trs illustratif si lon sait quil fal- lait prendre en charge entirement la construction du chemin de fer de Diourbel Touba, un vritable enjeu financier et conomique. Et l le cheikh stait dj prpar et avait adress ses dignitaires, limpratif ncessit dindpendance financire dans la construction de la Mosque et ce, au-del de tous les actes quils auront poser dans leur vie durant et dans tous les secteurs. Voil voqu lindpendance financire et cono- mique qui doit inspirer des politiques conomiques endognes en optimisant les atouts locaux dabord et en visant une exigence de scurit si lon constate aujourdhui que le Sngal consomme ce quil ne pro- duit pas et ne consomme pas ce quil produit alors que son exportation fait aussi dfaut. Si le Mouridisme a pu poser des ralisations avec la plus petite communaut, cest surtout grce au rle de lconomique dans ce modle de socit. Alors quail- leurs cest une fin, ici il sagit plutt dune institution au service de la foi et de lhumain comme lenseigne le Cheikh quand il dit : Fa kun li kulli maa yassouhou muxfiyal Wa kulla maa yassurruhum kun mubdiyal Cache aux tres humains tout ce qui leur dplait et POINT DE MIRE
  9. 9. 16 - Xassaid dOr [Dc 2014] [Dc 2014] Xassaid dOr - 17 les Kr Serigne Touba implants un peu partout travers le monde et les nombreux Dahira, de vritables mcanismes de socialisation et duniversalisation. Justement, cest parce que le Dahira est lun des prodiges de luvre de Cheikh Ahmadou Bamba dans le registre de la socialisation de son action, bien que son avne- ment est postrieur sa disparition avec comme autre lment du sys- tme, la ncessit de contribuer par le travail la ralisation du Projet communautaire , le Hadiya ou don pieux pour lagrment de Dieu, qui obit lternelle et permanente qute daction de grce par le don du meilleur en soi et lamour : Cest lillustration que constitue la construction de lHpital Matlaboul Fawzani par les migrs mou- rides de la diaspora et qui entre dans les propos du Cheikh quand il crits : Tuuba li habdin muriidin saadixin lahumuu bi xid- matin aw bi hubbin aw hadiyaati , quon peut com- prendre par Bonheur au fervent Mouride qui pers- vre dans le travail, lamour pour la face de Dieu et/ou qui effectue des dons pieux Luniversalit que nous avons voque rside dans ladaptabilit de lIslam toutes les cultures, il fallait un exemple qui puisse servir lhumanit entire, pour montrer la diversit culturelle de cette religion travers une personnalit dune contre diffrente de la zone dorigine, dune poque beaucoup plus complexe par de bouleversements et heurts inattendus. La philosophie du Mouridisme rside dans le modle soufisme diffrent et en rupture avec ses pratiques jusque l menes, cest une vision tout fait holis- tique du message Mohammadien, conciliant dogme et pense, pense et action, cultuel et culturel, social et conomique, enseignant ainsi comment traduire la religion islamique en projet de socit intelligent, rflchi et adapt. Il fut le seul des soufis dtenir un projet de socit observable dans son ouvrage Matlaboul Fawzaini ou la Qute du Bonheur des deux Mondes . La preuve cet argumentaire est le fait quil a rig sa pense cultuelle en action de service contrairement aux autres soufis qui prnaient certes la perfection de lme par lisolement quil a adopt en stratgie par rapport son action globale, permettant ainsi de crer de nombreux centres religieux. Voila voqu, un aspect important de laction de Cheikh Ahmadou Bamba et qui explique pourquoi il est, et demeure jusqu prsent lhomme qui a le plus ralis au regard de ses actions entirement circons- crites par une adversit multiforme et perceptible par ses nombreux crits notamment quand Feu le profes- seur Amar Samb de lIFAN dclarait quil est le plus grand crivain du monde dexpression arabe, non seu- lement du Sngal, mais du monde entier . Voil voqu la motivation qui a fait de Touba ce quelle est aujourdhui, voil voqu la motivation profonde des autorits coloniales vouloir lanantir physique- ment par des tentatives dassassinat, moralement et intellectuellement, par sa dportation en Mauritanie o il sortit aurol de gloire, alors quils pensaient nourrir en lui un complexe dinfriorit dans le terrain islamique face aux maures. Dr Alioune DIONE Spcialiste du dveloppement et des relations internationales Les travaux toujours entrepris sur la Grande Mosque ainsi que les oprations ponctuelles dans les champs en loccurrence ceux de Khelcom, demeurent des mo- ments forts de revitalisation de cette sve qui ne peut manquer dans la vie du mouride. Ils constituent en outre des dimensions de la vie communautaire et de modles vivants du symbolique mouride. Lart dassujettir lconomie au service de la religion, le culte de la dignit et de lindpendance, lrection de lIslam en projet de socit travers sa doctrine la Khidma , obit une rflexion profonde qui mrite dtre partage avec lhumanit entire et denrichir la pense fconde au plan acadmique et scientifique. Les intellectuels mourides en particulier dfaut de lintelligentsia en gnral, ont un travail important mener en valorisant des modles locaux quils auraient adapts sils provenaient dailleurs. En dfinitive le modle de socit, voire de dvelop- pement issu de la pense de Cheikh Ahmadou aurait t optimis par les intellectuels et dcideurs poli- tiques occidentaux ou ceux asiatiques, sil tait gnr par leurs socit mais jusque l ce sont les membres de la communaut qui sen inspirent et sidentifient lchelle internationale en tant que migrants. Luniversalisme du modle mouride Luniversalisme du Mouridisme est ici apprhend la rponse donne par les mourides daujourdhui aux regards des interactions mondiales qui ont asservi lhomme noir par les esclavages arabe et occidentale et qui obissaient une forme de mondia- lisation stimule par des exigences conomiques. Cet asservissement qui voulait asseoir un impact durable au plan psycholo- gique et conomique est mconnu par cette commu- naut qui ne subit pas la sphre internationale mais propose une alternative. Le discernement entre arabisme et islam, le refus op- pos loccidentalisation impose et inconsciemment entretenue par une certaine lite tmoignent de la croyance en soi et anantit toute forme dacceptation dinfriorit. Lune des plus grandes fierts de cette communau- t, cest labsence de complexe dinfriorit dont la dernire et la plus sublime a t releve par Cheikh Ahmadou Bamba qui fit face en mme temps deux types dasservissement de lhomme de manire intelligente. En affirmant que le mrite est jaug laune des actes plutt qu lge ou la couleur de la peau, il a dfi toute limaginaire faisant de lhomme noir un infrieur aux autres races et peuples. Le Cheikh ne pouvait prner un universalisme La sparation entre la matrialit et la spiritualit est perceptible travers lattitude des mourides faces lconomique. Il suffit de voir limportance accorde la ralisation matrielle des projets spirituels et la parfaite capacit de librer gracieusement les mannes financires et conomiques au profit de la cause reli- gieuse et noble. Cest assurment un vritable gnie quon ne trouve nulle part ailleurs faisant de cette sous-communaut la plus dynamique au Sngal. Cest ainsi que leffet contraire de lasservissement de lhomme noir est observ par le modle de Cheikh Ahmadou Bamba qui exporte par laction de ses dis- ciples, des fonds et qui importe en mme temps un modle de communautarisme et dhumanisme par POINT DE MIRE
  10. 10. 18 - Xassaid dOr [Dc 2014] [Dc 2014] Xassaid dOr - 19 El Hadji Mbackiou FAYE Un Mouride au seuil du ndigl C onsignericiettraversquelqueslignes,cequest lactivit mene par cet homme au parcours aty- pique, relve dun exercice ardu, tant elle est immense et diverse. Sa mission, qui corrobore celle des diffrents khalifes de Cheikh Ahmadou Bamba par sa fonction de reprsentation Dakar, partir du magistre de Serigne Saliou Mback, est dancrer la Mouridiyya au cur du monde et le monde au cur de la Mouridiyya. Cette voie est la fois chez lui une preuve de son existence et un signe de reconnaissance, accomplis- sant ainsi son devoir de fidlit aux idaux de cette communaut. N Dakar, il y a prs de soixante ans, El Hadj Mbackiou Faye sest abreuv la source mouride de par son pre, disciple de Mame Cheikh Ibrahima Fall. Son sens de lorganisation, son volontarisme dbordant, son abngation, sa droiture, son patriotisme et son intelligence sont des valeurs qui nous projettent, sans doute, quelques annes derrires pour comprendre et saisir les multiples dimensions de lhomme. Entre activits professionnelles embrassant ldition, la publicit, le charbonnage, limmobilier, entre autres ; celles politiques entre charg de mission, maire, conseiller ; celle religieuse comme reprsentant du Khalife Gnral des Mourides Dakar, lhomme a ren- contr beaucoup de personnalits travers le monde et vcu plusieurs expriences. El Hadj Mbackiou Faye fait partie de cette race de mou- rides pur jus que la magie du khalifat a propuls un niveau inespr. Malgr beaucoup de remous dans les chaumires sur son statut de reprsentant du khalife gnral des mourides, lors des prises de fonction de Serigne Mouhamadou Lamine Bara Mback et Serigne Cheikh Sidy Mokhtar Mback, il est rest maitre du jeu Dakar. Son parcours, sa foi en Cheikh Ahmadou Bamba, son habilit politique, son poids financier et certaines circonstances favorables continuent de conforter son statut et sa fonction de guide des mourides de la capi- tale. A cause de ces points prcis, El Hadj Mbackiou Faye sest trouv plusieurs fois face des challenges dont lnorme projet de linstitut islamique Cheikh Ahmadou Bamba de Dakar. Dans un rythme ininter- rompu, depuis mai 2012, il sest attel uvrer pour la ralisation de cette initiative du khalife. Matre douvrage dlgu, il a mis en place, sous lau- torisation du khalife, une stratgie de collecte de fonds pour permettre tous les mourides, au-del les musul- mans, de participer lrection de ldifice religieux. Son envergure technocratique, acquise sous des habits dhomme daffaire, de chef dentreprises et de poli- tique averti ayant gr une collectivit locale, lamne cerner les aspects administratifs, financiers, et tech- niques ainsi quune parfaite maitrise du management global du projet. Toujours aux aguets, El Hadj Mbackiou Faye quitte le chantier des heures tardives de la nuit avec la forte conviction que ltat davancement des travaux relve indubitablement de la Grce de Cheikh Ahmadou Bamba. Diriger la construction dune infrastructure religieuse offerte Serigne Touba, Dakar, qui est un chef duvre architectural pour magnifier lunicit et la grandeur de Dieu, est une gageure pour lui et tous ses condisciples dici et dailleurs. Cette attitude et sa dmarche quotidienne refltent le sens quil accorde au ndigl quil scrute dans tous ses dtails au service de Cheikh Ahmadou Bamba. Le ndigl est son souffle tout moment et partout o le devoir lappelle. Abdoulaye Diop POINT DE MIRE
  11. 11. 20 - Xassaid dOr [Dc 2014] [Dc 2014] Xassaid dOr - 21 Fais de ma demeure, la Cit bnite de Touba, un lieu o on plonge dans la voie de lobissance et de la tra- dition de lEnvoye (PSL) et un lieu qui dtourne de la voie des innovations blmables, Fais de ma demeure, la Cit bnite de Touba, un lieu de sanctification, un temple de vrit, de respect de lorthodoxie et une cit du respect des prceptes tradi- tionnels et un lieu contre lhrsie, Protge ma demeure, la Cit bnite de Touba, contre la luxure grossire des mcrants, linconduite des croyants et exempte la de la vanit en toutes priodes, Fais affluer tout ce qui est bien tre et bienfaits du pa- trimoine des six cts de la plante vers ma demeure la Cit bnite de Touba ; immunise la rputation de ma demeure de toute impuret dans ce monde et dans lautre . le Roi Suprme ! Protge-moi du dedans et du dehors, moi et ma demeure, la Cit bnite de Touba, et tout ce qui est sous ma tutelle, Fais de notre enceinte, la Cit bnite de Touba, une terre de confiance et de franchise dans laquelle tout ce qui y est introduit dagrable Allah soit dans la libert, limmunit et la scurit, Donne-moi lassurance de ta sauvegarde et de ta ga- rantie ma demeure, la Cit bnite de Touba, Rpands dans ma demeure, la Cit bnite de Touba, un bain de lumire dont la sur-illumination libre des flux et un dferlement permanent de misricorde jusqu linfini, Absous les volontaires qui ont bti ldifice si lev de ma demeure, la Cit bnite de Touba, de leurs pchs du pass et de lavenir, absous tous ceux qui avaient la charge de lordonnance des travaux de ldifice, de leurs pchs initiaux et finals, Absous galement tous ceux qui leur sont venus en aide dans cet difice qui, par Ta gloire sest rig - combien majestueux ! - de leurs pchs davant et daprs, Absous celui qui lit droit de cit Touba et quiconque sy rend en signe de pit, de leurs pchs premiers et derniers . Touba est devenu, ainsi, de nos jours, une grande ville, dabord du fait du puissant symbolisme de la fonction religieuse, ensuite de lexistence de multiples avan- tages conomiques, de la politique foncire jusque- l entre les mains du Khalife gnral. Lextension territoriale est extraordinaire : la superficie btie de Touba, qui est passe de 575 hectares 3900 hectares entre 1970 et 1990, dpasse depuis 1997-98 plus de 12000 hectares. Lorganisation spatiale pouse un plan radioconcen- trique avec au centre la Mosque et sa place comme fonction de ville. Cheikhoul Khadim fonda sa concep- tion de lespace sur ladoration de Dieu et limitation du Prophte Mohamed (PSL), mais aussi sur le prin- cipe qui considre le monde comme un couloir qui mne lau-del. Cependant, lespace Touba organis autour de la Mosque et par intgration ou polarisation progressive des villas-satellites doit suivre imprativement les en- jeux du dveloppement dun espace urbain, pour faire dune ville religieuse une ville idale. TOUBA LA SAINTE Lvocation de la ville sainte de Touba, axe sur une dialectique entre le spirituel et le temporel, stigmatisa le dveloppement et lessor de ce centre urbain musulman. Lhistoire retient quun jour de 1888, alors quil sloignait de sa premire cit, Darou Salam, Cheikh Ahmadou Bamba se sentit guider vers lemplacement de ce lieu secret. Le Cheikh, alors dans la fort de Mbafar, foulait pour la premire fois la terre sanctifie sur laquelle allait pousser la Ville de Touba. D ans la Qute du Bonheur des deux Mondes , compose en 1888, Cheikhoul Khadim nous trace les diffrentes caractristiques de la ville de Touba, dj accords par Allah, le Tout Puissant. Il dit : Toi mon Seigneur, assimile ma demeure, la Cit bnite de Touba son nom par la grce de lEnvoy (PSL), Fais de ma demeure, la Cit bnite de Touba, le Paradis du fidle qui sest confi pour la simple face dAllah et est engag dans la qute de lAbsolu, Quelle soit aussi un rempart qui en- trave et dtourne le rebelle qui tente de profaner la dcence de lIslam ou la dfrence de cette enceinte, Fais de ma demeure, la Cit bnite de Touba, la citadelle de prdilection dAllah et du Prophte (PSL) ici sur notre terre, l o nous vivons, Fais de ma demeure, la Cit bnite de Touba, un lieu o lon sort des t- nbres pour entrer dans la lumire, protge cette cit du disgraci qui a port prjudice Allah ou son prochain, Prserve ma demeure, la Cit bnite de Touba, des crapuleux et de leurs machinations, Favorise les habitants de Touba dun bienfait en eau abondante, ruis- selante et qui court linstar dun ruisseau, Fais de ma demeure, la Cit bnite de Touba, un sanctuaire de rdemption, une cit de droiture, une source de connaissance et un ple de lagrment dAllah, Fais de ma demeure, la Cit bnite de Touba, une cit de perfectionnement et de redressement, un centre denseignement et dinstruction approfondie, Fais de ma demeure, la Cit bnite de Touba, un lieu plein de grce, fais de moi-mme un engag et un me- neur dans le sentier dAllah et fais de moi perptuit un constant dans ladoration dAllah, attach toujours sy exhorter, POINT DE MIRE
  12. 12. 22 - Xassaid dOr [Dc 2014] [Dc 2014] Xassaid dOr - 23 Entretien avec Cheikh Balla Samb En tant que coordonnateur des Xassaid dOr, Cheikh Balla Samb a pass plusieurs annes de sa vie aux Etats Unis, au service de la commu- naut mouride et de la vulgarisation de luvre de Cheikh Ahmadou Bamba. Il a eu prsider la confdration des organisations mourides des Etats Unis et le dahira Touba Chicago. En parfaite connaisseur du fait mouride, il revient avec nous sur cet vnement multiples di- mensions. Quest-ce que les Xassaid dOr ? CHEIKH BALLA SAMB : Les Xassaid dOr, cest dabord un rve, un vu devenu ralit. En effet, le concep- teur, en loccurrence, Hamadoul Mbackiou Faye nourrissait ds sa tendre enfance la volont de ser- vir lIslam travers les enseignements de son guide Cheikh Ahmadou Bamba. Il commena alors, sin- tresser aux groupes ou dahiras et assembles de dignitaires dtenteurs de la sagesse mouride dans son cap vert natal. Lide de leur venir en aide fit son bonhomme de chemin. Ainsi, il cra un dahira chez ses parents Grand Dakar o il runit chaque ven- dredi toute la crme des chanteurs et confrenciers. Un appartement, uniquement ddi pour cette cause, a t rig dans lenceinte de la maison. Quelques annes plus tard, il sest engag les doter de moyens leur permettant dexercer en toute aisance cet art sacr qui consiste immortaliser les crits de Khadimou Rassoul. En 2013, lors de la pre- mire dition des Xassaid dor le chanteur Akassa Samb et le confrencier Bouchra Samb ont reu chacun un 4x4 Ford Ranger. Le succs de cet acte social de haute porte a valu la mise en place dune entit qui coordonne lorganisation de lvnement durant la seconde dition que nous allons clbrer le 28 dcembre 2014 au grand thtre national. Coordonnateur Xassaid dOr XASSAID DOR
  13. 13. 24 - Xassaid dOr [Dc 2014] [Dc 2014] Xassaid dOr - 25 Une inscription a t ouverte tous les chanteurs, confrenciers et apprenants des daaras. Les nomins ont par la suite particip une mission ddie lv- nement sur Touba TV. La boucle se fera sur la scne de ce lieu de culture pour queux aussi, en plus des autres acteurs du paysage culturel, montrent le mrite quils ont dy exprimer leur art. Quelles sont, selon vous, les dimensions des crits de Cheikh Ahmadou Bamba ? CHEIKH BALLA SAMB : Notre vnr guide Serigne Touba Khadimou Rassoul a crit dans lun de ses pomes : Tou Wassilou Ahlami Ilal Lahi Habidane Bilaa Khalmatine Walahou Abkha Kamaa Ahna (Mes plumes conduisent la proximit divine tout en tant adorateur sans avoir besoin de retraite mystique). Sil est vrai donc que le dsir de chaque tre humain est de sapprocher dAllah, LAbsolu, le meilleur moyen dy accder est de se familiariser aux crits. Les crits d- dis la Gloire dAllah et de son Prophte Mohamed (Psl) constituent un intercesseur sr. Quelles sont les logiques qui expliquent le choix de vos parrains ? CHEIKH BALLA SAMB : Chacun de nos illustres parrains est un gant de lhistoire de la Mouridiya. Cheikh Massamba Mback est le frre cadet du Cheikh. Il a t son secrtaire particulier et scribe. Il a gagn la confiance du Matre. Quant Cheikh Modou Lamine Diop Dagana, il tait un intellectuel de renomme. Sa proximit avec Khadimou Rassoul lui a valu des confidences et des connaissances qui lui permirent de produire une biographie sur le saint homme qui fait autorit. Enfin, Serigne Ndame Abdourahmane Lo fut un rudit de classe exceptionnelle. La plupart des enfants de Cheikh Ahmadou Bamba ont t sous sa frule pour la matrise du Coran. Matre incontest dans lex- gse du Livre Saint, il sest acquitt de la trans- mission du savoir divin bon nombre de grands disciples de la communaut mouride. Vous tes le coordonnateur, comment sest d- roul le choix des nomins et des laurats ? CHEIKH BALLA SAMB : Durant toute lanne 2013, nous avons fait dfiler travers les crans de Touba TV les candidats qui ont rpondu notre appel de participation aux Xassaid dOr. En plus dun plateau tlvis, des reportages ont t rali- ss sur chaque candidat mettant en contribution des amis, des proches et des parents. Par ailleurs un autre plateau interactif leur a permis de discu- ter avec leurs sympathisants. Y-aura-t-il un concours pour lanne prochaine et quelques sont les perspectives ? CHEIKH BALLA SAMB : Le souhait du concepteur des Xassaid dOr est de lorganiser aussi longtemps que possible. Connaissant son action philanthropique, je puis vous assurer quil ne mnagera aucun effort pour que a se perptue dans le long terme. Global Mdia Sa, ditrice de Touba TV, sattellera faire vivre lv- nement et le propulser au-devant de la scne cultu- relle et religieuse. Nous nous proposons de rpondre linvite du Cheikh qui, de son Baol lointain, lana cet appel : Ya Ahlal Bari, Ya Ahlal Bahri ; Houjoo Libarri, Bahri Sakhahi ( gens des terres, gens des mers, venez vers locan de gnrosit . Cet appel a retenti du Palais de lUnesco lenceinte du sige des Nations Unies ; du Muse de Chicago lUniversit de Los Angeles ; des artres de Manhattan aux bourgades de SidneyetdePkin.Nest-cepaslecouronnementdune vie toute dvoue ladoration de Dieu et au Service exclusif de son Elu choisi Mohamed (Psl) ? Kafaani Hafizoune Manihoune Jumlatoul Hidaa Wali khadaa Ahbaabane Bihim Ouzhiroul Nouska (Allah ma pr- serv de toute nuisance des ennemis et a conduit vers moi des sympathisants qui conduiront mon message de par le monde . Alors, quoi de plus naturel que de clbrer ces lites qui se sont faites sienne la vulgari- sation des pomes de ce chantre dont la production littraire a merveill le monde islamique. XASSAID DOR
  14. 14. 26 - Xassaid dOr [Dc 2014] [Dc 2014] Xassaid dOr - 27 4 1 XASSAID DOR 2 e Edition Des Xassaides Dor Pour promouvoir le Saint Coran et les Ecrits de Cheikh Ahmadou Bamba L dition 2014 des Xassaides dor aura lieu, ce dimanche 28 Dcembre 2014, au Grand Thtre de Dakar. Initie par le Prsident du Conseil dAdministration de Global Mdias (propritaire de Touba Mdias S.A), El hadji Mbackyou Faye, par ailleurs reprsentant du Khalife Gnral des Mourides, cette manifes- tation va servir de cadre pour primer les meilleurs chanteurs de Xassaides (Ecrits du Cheikh Ahmadou Bamba), confrenciers et autres daaras. En prlude cette fte de lexcellence, un point de presse vient dtre tenu pour revenir sur les tenants et aboutissants de lvnement qui commence entrer poudre bon dans lagenda du Mouridisme. A en croire M. Abdoulaye Diop, Directeurs des programmes de la chaine de Tlvision Touba TV : La deuxime dition des Xassaides dor va se drouler ce week-end. Cest un vnement culturel et religieux. A travers cette initiative, la Direction de Touba Mdias veut ainsi encourager lindustrie culturelle religieuse. Tout cela fait partie de la Responsabilit Socitale de lEntreprise. En un mot nous entendons faire la promotion du Saint Coran et des Ecrits du Cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul, Fondateur du Mouridisme, sest expliqu Ndongol Ndongo Yi. Cheikh Talla Samb, coordonnateur des Xassaides dor de dire : Nous avons fait un appel tous ceux qui voluent dans les chants, les Xassaides, lenseignement du coran. A ce jour, nous avons compta- bilis quelque 10 confrenciers, 12 daaras. Dimportants lots allant de billets de voyage la Mecque, Vhicules 4/4, diplmes dhonneur et autres seront remis aux laurats et, nous voulons que cette deuxime dition soit couronn de succs. Et Abdou Khadre Fall, un des proches collaborateurs du reprsentant du khalife Gnral des Mourides de revenir sur les innovations de cette anne: Serigne Mbackyou Faye uvre toujours pour la promotion de limmense enseignement de Serigne Touba. Il sy attle depuis sa plus tendre enfance. Cette anne, nous voulons innover par lorganisation dune exposition dans le hall du Grand Thtre. Cet vnement entend inciter les gens aller apprendre le Coran et au respect des prceptes de lIslam. Nous avons des parte- naires de grande envergure comme le CCBM, TSE, LE Groupe Futurs Mdias, SEDIMA, Cheikh Tall Dioum. Ibrahima NGOM Damel
  15. 15. 28 - Xassaid dOr [Dc 2014] [Dc 2014] Xassaid dOr - 29 Serigne Akassa SAMB La passion des Xassaid BOUCHRA SAMB Un confrencier gnrateur dactions A kassa Samb est un chanteur de Xassaid que la jeune gnration mouride adore suivre travers les contres du pays. Originaire de la ville de Louga, au centre du Sngal, il a vu le jour au quartier Al Thiri, il y a de cela plus de quarante ans. Vif, affable et dun pas trs alerte, Akassa Samb est de ceux qui appliquent le sourire en saluant ses vis--vis. Quoi de plus naturel pour ce fils de Louga demprunter la voie des crits de Cheikh Ahmadou Bamba. La gare ferroviaire de Louga a t une des tapes de la dportation du Cheikh, le 12 aot 1895. Cest sur le lieu o trne un grand Kadd ou acacia albida, dans lenceinte de la gare que le guide religieux a dirig la prire de Takoussane. Le train ne siffle plus Louga mais lendroit est devenu un lieu de mmoires et de source pour tous les natifs de la localit. Cest l quAkassa a pris got aux Xassaid vers les annes 1980 au quartier Serigne Bara Louga. Le jeune qui commenait se faire un nom dans la ville eut un jour le privilge de rencontrer et de chanter les odes du guide de Touba devant son illustre fils et 4me Khalife, Serigne Abdou Khadr Mback, et Serigne Abdou Aziz Bara Mback. Satisfait de la prestation du jeune Akassa, limam de Touba lui remis ce jour-l deux milles francs CFA tout en lui demandant de venir le voir Touba. Tout comme les airs quil chantonne, lhomme est devenu un monument. Dcrier les crits de Serigne Touba est chose quil ne prend pas la lgre comme pour dire quaux rencontres de la communaut (Sant, Gamou, Magal, etc.), on na pas lheure, on a que le temps des Xassaid. Lun des moments les plus forts de sa vie de chan- teur nous replonge dans sa proximit avec Serigne Saliou Mback. Le saint homme lui demanda, un jour, de le retrouver et de chanter le Xassida Moukhadimatoul Hamda au niveau du nouvel abri construit par Serigne Modou Badar Diop. Serigne Saliou lui remis alors cinquante mille francs et une couverture en lui signifiant que ce don reprsentait une partie des bienfaits quil recevra au paradis. Trs respectueux, Akassa voue une admiration to- tale ses devanciers comme serigne Moustapha Sy, serigne Mayibe Gueye, serigne Mback Diakhat, serigne Modou Leye, serigne Abdou Fall et serigne Oumar Diouf. Aujourdhui, avec ses amis chanteurs, il porte les destines de lassociation des chanteurs, toutes confrries confondues, pousant les contours du message inaugural du khalifat de Serigne Sidy Mokhtar Mback. I l est de la race des confrenciers qui vous mettent au plan- cher sans vous aider vous relever. Originaire du Kajor de par ses aeux, Serigne Bouchra Samb est n au quartier Touba Kaolack, dans le bassin arachidier. Son ancrage dans la Mouridiyya nest pas chose fortuite quand on sait que Serigne Salihou Samb, son pre, fut de ceux qui ont t choisis par Cheikh Ahmadou Bamba et affects Blaise Diagne, pour venir en aide la France coloniale dans la grande guerre mon- diale de 1914 1918. Aprs ses tudes coraniques, Serigne Bouchra Samb sjourne Thilmakha, une communaut rurale situe louest du pays, dans larrondissement de Niakhne. Trs intelligent, le natif de Kaolack dcrocha le certificat de fin dtude lmentaire, avant de gravir ltape des tudes collgiales pour enfin rejoindre le Lyce Gaston Berger de Saint-Louis en sinscrivant la section arabe. Fru de la culture arabe, Serigne Bouchra Samb entre- prit de pousser ses recherches dans cette direction qui le mena la dcouverte des crits de Cheikh Ahmadou Bamba. Dans cet attachement et cette ferveur nouvelle, il se moula au contexte des daahira waxtanou Serigne Touba qui lpoque voyaient dfils des rudits comme Serigne Modou Kane Mbaye Bayou Mourtala, Serigne Mademba Ndiaye, Serigne Modou Ndiaye Gouye Gi, entre autres. Parmi ses grandes prestations nous pouvons retenir celles faite Porokhane devant Serigne Moustapha Bassirou, sur la vie et luvre de Sokhna Mariama Bousso, lors du centenaire des deux raakas de Saint-Louis et un jour de Grand Magal devant Serigne Abdou Khadr Mback Khadimou Rassoul. Cette influence et son got de la recherche feront de Serigne Bouchra Samb un dtenteur de savoirs surs sur lhagiographie islamique et du Prophte (Psl), la Mouridiyya, la vie et luvre des grands disciples de Serigne Touba, ainsi que les grandes questions qui touchent nos socits. Son vocal adapte lintensit, son dbit et ses intonations captent son auditoire et son regard maintient lattention pour percevoir les ractions. Il le fait agir et lamne sapproprier les diff- rents sujets abords, travers un argumentaire motionnel et rationnel. XASSAID DOR
  16. 16. 30 - Xassaid dOr [Dc 2014] [Dc 2014] Xassaid dOr - 31 de tout mauvais comportement et en les dotant des nobles caractres. Cest l toute lessence du projet de linstitut islamique Massalikoul Jinan de Dakar. Le Calife a acquis une exprience qui forge des exigences sur lthique, la foi et les valeurs du vritable guide religieux quil ne cesse daffi- cher tout au long de sa vie de lumire. Dans la continuit administrative, le magistre de Cheikh Sidy Mokhtar va satteler au dvelop- pement de la ville sainte, comme en tmoigne, entre autres, le financement hauteur de 500 millions de FCA dune Rsidence Khadimou Rassoul Darou Manane. Son vu le plus cher est inexorablement daccomplir le rve urbain de Cheikhoul Khadim et lalignement de Touba aux dimensions du sanctuaire du Prophte Mohamed (PSL). La construction de deux autres minarets et la rnovation au niveau de la grande mosque rentrent dans cette logique. Car pour Cheikhoul Khadim rien ne vaille pour un guide religieux que de vouer un culte exclusif Allah et dveiller les consciences dans la droiture. Ne soutient-il pas dans le prambule de son trait de politesse lgale, La Voie de la Satisfaction des Besoins que le rgne de lerreur est dun instant, celui de la Vrit perdurera jusqu lheure et que la Vrit sternise, alors que lerreur, mme au paroxysme de la clbrit, fini par svanouir et dchoir . LInstitut Islamique Massalikoul Jinan nous mnera vers cette Vrit si nous nous lapproprions dans toute sa quintessence. Puisse Dieu garder Serigne Cheikh Sidy Mokhtar Mback longtemps parmi nous ! Abdoulaye DIOP SERIGNE CHEIKH SIDY MOKHTAR MBACKE L aptre de lorthodoxie De son illustre ascendance, Cheikh Sidy Mokhtar ne se rfre quau patrimoine reli- gieux et la pratique dun enseignement rigoureux et une sociabilit sans exclusive. Effac et perspicace, il nous est apparu comme un guide dont la sacralit de Tou- ba, la diversification des reprsentations cultuelles et culturelles de la Mouridiyya et le comportement des disciples seront un enjeu de taille de son magistre, sous les auspices dune rectitude dj dvoile. L avnement de Serigne Cheikh Sidy Mokhtar MBACKE la tte du khalifat de Cheikh Ahmadou Bamba est empreint de symboles comme tous ceux qui ont concern les 6 premiers Khalifes de Touba. Sa personnalit est, sans doute, lie au chiffre sept. En effet, il a accd lillustre statut de Cheikhoul Khadim, le 7 juillet (7eme mois de lanne), en tant que 7eme khalife. En numrologie, le chiffre 7 correspond un signe de changement aprs un cycle. Il sy dgage une ide de totalit, de plnitude, et de perfection. Dailleurs, si on extrait du Coran les lettres du mot Allah, on aboutit au chiffre 7 et celui-ci se r- pte, aprs le chiffre 1, le plus dans le livre Saint. La naissance de Serigne Cheikh Sidy Mokhtar con- cide au 12eme jour ramadan de lanne 1344 hgires (1925) Mback Cayor. Son pre nest pas all loin pour lui trouver un homonyme. Dans larrondisse- ment de Darou Moukhty vivait Cheikh Sidy Mokhtar MBACKE communment appel Cheikh Awa Balla MBACKE, fils du vnr Cheikh Ibra Faty Ndamal Darou. Serigne Mouhamadou Lamine Bara, son pre, avait choisit le saint de Darou Moukhty qui va linitier Darou Manane. La premire qualit, retenue lunanimit par les observateurs et talibs, est sa sobrit et son efface- ment lgendaire. Peu prolixe en paroles, Cheikh Sidy Mokhtar MBACKE ne saurait faire autrement au su des mains qui lont introduit dans lenseignement de ce bas-monde, en loccurrence Serigne Bara ibn Khadimou Rassoul et Cheikh Awa Balla. Sa mmo- risation du coran fut acheve Gouye Mbind auprs dun disciple de Mame Thierno Birahim MBACKE, Serigne Niane DIOP. Maitrisant le Musharaf, Cheikh Sidy Mokhtar sera envoy Diourbel, auprs de Mouhamadou Lamine DIOP Dagana, pour tudier les sciences religieuses. Apres ltape de Ndjareem, il retourne Touba pour ne plus quitter son homonyme jusquen 1948. A partir de cette date, sur ndigl de Cheikh Awa Balla, il sinstalla Keur Ngana pour sadonner au travail et lducation de ses disciples. Ascte de classe exception- nelle, Serigne Sidy Mokhtar incarne au plus haut point lorthodoxie, la pratique cultuelle et la bonne conduite, telles que enseignaient par Cheikh Ahmadou Bamba. Esseul Keur Ngana de 1948 2010, Cheikh Sidy Mokhtar sarcboute sur le cadre doctrinal fondamen- tal, le Coran et la Sunna, seul garant de la restaura- tion de lesprit et de la lettre de lIslam primordial dans lequel la foi, la spiritualit, la communaut et linitia- tive conforme ne font quun en lUn. Keur Ngana, vil- lage de retraite spirituelle va darder ses lumires sur toute la ville sainte. Touba est un lieu de mmoires et un patrimoine inestimable aux yeux de Cheikh Sidy Mokhtar Mback. Le fait de ritrer publiquement, durant son message de Tabaski, son appel lensemble de la communaut de laider se conformer aux inter- dictions dictes par Cheikh Ahmadou Bamba sur la ville sainte est plus que difiant. La prservation du patrimoine Touba est ses yeux un sacerdoce qui montre les dimensions sotriques de lactuel Calife. Lactuelle mmoire collective de Touba est le fruit de lexprience des gnrations passes et lhritage des gnrations futures. Chaque gnration doit apporter sa pierre ldifice commun. A cette gnration fu- ture dont la majeure partie se croisera Dakar avec dautres pratiques venues dailleurs, Serigne Cheikh Sidy Mokhtar Mback a lanc plusieurs dfis travers lrection de linstitut islamique Cheikh Ahmadou Bamba. Les jeunes, pour la plus part, mconnaissent totalement les enseignements du Cheikh et oublient le sens de sa mission. Son ambition est de revivifier la sunna authentique du Prophte (PSL) car il est son serviteur. Par consquent ne feront pas partie des siens, ceux dont les paroles et les comportements se- ront contradictoires avec lIslam. Lactuel khalife gn- ral des mourides, conscient de lenjeu religieux dans une agglomration urbaine, sest vritablement rsolu accompagner la jeunesse musulmane la sparer XASSAID DOR
  17. 17. 32 - Xassaid dOr [Dc 2014] [Dc 2014] Xassaid dOr - 33 Serigne Mouhamadou Lamine DIOP Dagana Le commensal de la source Bamba Serigne Moussa KA Le prodige du wolofal O riginaire du Walo, Serigne Mouhamadou Lamine Diop tait trs jeune lorsquil rejoi- gnit son guide Cheikh Ahmadou Bamba. On dit que son pre le confia au Cheikh lors de son pas- sage dans la localit de Dagana, au nord du Sngal, en route pour son exil en Mauritanie partir de 1903. De Ga Ndombo, de Mbilor, de Thiago et mme de Ndiangu Nder, les gens venaient en ziar. Le Cheikh passa trois jours chez le chef coutumier Mbaliane Diaw, le temps pour Cheikh Sidiya Baba de lui envoyer des moyens de dplacement, des chameaux et une escorte, qui devaient le conduire jusqu Saout- El M. Ainsi, Serigne Mouhamadou Lamine Diop accompagna Cheikh Ahmadou Bamba Khomag, Jarraari et Sarsaara. Ses sjours en Mauritanie, suivi de celui de Thiyne et enfin celui de Diourbel permirent Serigne Mouhamadou Lamine Diop Dagana de puiser dans labreuvoir Cheikh Ahmadou Bamba. A Diourbel, il se fit remarquer par la pertinence de ses actes de tous les jours, ce qui lui donna une grande notorit auprs du Cheikh. Il nest pas tonnant et il est mme significatif quil ait assist aux derniers instants du Matre et quil ait t le second aprs Serigne Modou Moustapha dcouvrir le corps de Serigne Touba aprs son dcs. Cest l beau- coup de baraka et de signes vidents de grce et de puret. Dailleurs, il fit partie de ceux qui le mettront en terre Touba. Aprs Serigne Bassirou, auteur de Minanoul Bakhil Khadim , Serigne Mouhamadou lamine Diop Dagana a crit un remarquable ouvrage qui traa de grandes pripties de lhistoire du Cheikh, ouvrage intitul Irwaanu Nadiin qui fait autorit dans lIslam et la voie Mouride. L umire de Serigne Ousmane et de Sokhna Absatou Seck, Serigne Moussa Ka a vu le jour Ndilki vers 1890 prs de Mback Baol. Descendant de Mame Maharam Mback, il est un pa- rent de son matre et guide Cheikh Ahmadou Bamba. Dot dune vaste culture et dune large ouverture desprit, celui qui sidentifiait comme le serviteur du Serviteur du Prophte, Khadimoul Khadim, a marqu de son empreinte lhistoire de la Mouridiyya. Sous la frule de son pre, plus connu sous le pseudonyme de Serigne Ngagne Awa, il suivit les pas dEl Hadji Malick Sy de Tivaouane, El Hadji Abdou Ciss de Diamal, El Hadji Dram de Ndram et Serigne Momar Yacine Dme. Serigne Ousmane Ka, son pre, enseignait et formait les musulmans la matrise du Coran et des sciences islamiques. Aprs la disparition de son pre, alors que Cheikhoul Khadim tait en rsidence surveille Thiyne, Cheikh Moussa Ka se rendit dans la localit pour faire son allgeance au matre de Touba. Entre les mains de ce dernier, Cheikh Moussa Ka tait devenu un homme dune mansutude ingalable, incarnant parfaitement les vertus dune ducation spirituelle parfaite. Observateur averti de lvolution de la connaissance lpoque, Cheikh Moussa Ka avait rendu visite un jour son marabout et parent Serigne Touba. Aprs avoir longuement discut, Serigne Touba lui fit le constat dune incomprhension de son peuple sur ses crits en arabe portant sur le Prophte Mohamed (Psl) et la Mouridiyya. Suite un long silence entre les deux in- terlocuteurs, Serigne Moussa Ka se rsolue apporter une solution aux inquitudes de son guide. Il lui tendit les deux bras et demanda des prires pour la russite de cette mission. Ce fut le dclic de son immense participation la lit- trature mourides. Linspiration venant flots, aucun domaine na t pargn dans ses crits. Ainsi vint Barsan , Yeurmeund , Xarnubi , Jazahu Shakur , Waaji Muusa , entre autres. A partir de sa production littraire, la majeure partie de ses contemporains ont connu lhagiographie du Prophte (Psl) et de son serviteur Khadimou Rassoul. Dtenteur dun don incontest, Cheikh Moussa Ka aborda plusieurs domaines comme lexil au Gabon, lexil en Mauritanie, le retour dexil du Cheikh, le por- trait physique et qualits morales du Prophte (Psl), des loges de son matre Khadimou Rassoul et la sainte Mariama Bousso, litinraire spirituel du Cheikh, des exhortations lgard des femmes musulmanes, des aspirant (Al Murid), sur la dgradation des murs, des hommages posthumes lgard des personnalits mouride comme Serigne Moustapha Mback, Serigne Ahmadou Ndoumb, Serigne Massamba Mback, Serigne Abdourahmane Lo, Cheikh Ibrahima Fall. Il nous gratifia par ailleurs de rflexions profondes sur la ville de Touba et son honorabilit, lhistorique de la Grande Mosque, les relations entre matre et dis- ciple en plus des tmoignages de reconnaissance sur Cheikh Ahmadou Bamba. A travers son patrimoine volumineux de plus de 13644 vers, les universitaires, impressionns par les valeurs et la culture de lhomme, sintressent de plus en plus son uvre travers diffrentes recherches. La venue de Cheikh Moussa Ka la posie relve dun phnomne extraordinaire. Ses textes en wolof tonnrent le monde en russissant camper, mieux que ne laurait clair un autre auteur ltendue de la Mouridiyya et les dimensions de son auteur. XASSAID DOR
  18. 18. 34 - Xassaid dOr [Dc 2014] [Dc 2014] Xassaid dOr - 35 L a particularit de Serigne Massamba MBACKE dans la voie Mouride a t le fait davoir t choi- si comme scribe de Cheikh Ahmadou Bamba et surtout daccentuer ses textes. Fils de Sokhna Assatou DIOP et de Mame Mor Anta Saly, Serigne Massamba MBACKE a vu le jour le 27me jour du mois lunaire de Shaban en 1881 Mback Kajor, quelques mois aprs le rappel Dieu de son pre. Une anecdote frappe son nom. En effet, en se ren- dant son baptme, Cheikhoul Khadim est pass Dkheul o repose Mame Mor Anta Saly. Ce dernier signifiera son fils de donner le nom de Massamba Thibo au nouveau-n, en reconnaissance son an- cien matre Koki. Serigne Massamba fut lev par le Cheikh lui-mme avant de le confier par la suite, lge de 7 ans, Serigne Ndame Abdourahmane LO pour son duca- tion et sa formation. Il tait devenu, ainsi, un homme imbu de savoirs et de sagesse, un disciple distingu parmi ses pairs, un homme de confiance et un ternel musulman la qute de lagrment de Dieu. Trs tt, il matrisa le Livre saint et se spcialisa dans la calligraphie. Du Gabon o il tait en exil, Cheikhoul Khadim de- manda ce que Serigne Massamba soit confi Mame Thierno Birahim MBACKE pour finir sa formation. Une anne aprs linstallation de Cheikhoul Khadim Thiyne Jolof en rsidence surveille, Serigne Massamba retrouva son frre an, en compagnie de Serigne Modou Moustapha, Serigne Fallou et Serigne Bara MBACKE. Cest Thiyne que Serigne Touba leur signifia que personne ne pouvait obtenir auprs de lui une par- celle des bienfaits ou les privilges quil avait obtenus de son Seigneur, sans lacte dallgeance et sans avoir uvrer pour lui. Sans perdre de temps, ils troqurent leur lien de parent Cheikhoul Khadim pour tre jamais son service. Serigne Massamba va satteler dans la vie du Daara de Thiyne sous la direction de Serigne Touba. Aprs 1912, Serigne Massamba sinstalla Touba pour dmarrer sa mission sur les Xassaid. De Diourbel, Cheikhoul Khadim lui envoyait ses crits contenus dans des malles quil devait agencer et reproduire en plusieurs exemplaires. Il garda des liens affectifs avec toute la famille de Cheikhoul Khadim tout en sadonnant lagriculture dans des zones quil mettra en valeur, notamment : Mbella dans le Saloum, Darou Karim non loin de Touba Mosque, Darou Minan et Keere. Ses adeptes, travers son cole de conservatoire, avaient la prouesse de chanter les Xassaid avec des mlodies qui slevaient au-dessus des contingences terrestres. Serigne Massamba a marqu et continuera de marquer les chanteurs Mourides et les Kourels qui sadonnent au Mawloud . Serigne Massamba a consacr toute sa vie au service de Dieu et constitue un exemple suffisant pour mesu- rer la dimension de Serigne Touba. Il mourut en 1942 Kaolack. S erigne Mback Bousso a vu le jour en 1862, selon certains et 1864, selon dautres, Mboussob dans le Djolof. Il a fait ses tudes auprs de son pre, Mouhamadou Bousso, frre de Mame Diarra Bousso (mre de Serigne Touba). Ensuite, il est confi son homonyme, loncle maternel de son pre, Tafsir Mback Ndoumb, qui assure une grande partie de la formation religieuse de Serigne Mback Bousso. Il acquiert des connaissances solides et devient un rudit incontestable. Il suivra ensuite des cours de thologie, de grammaire et de soufisme auprs de son cousin et ami, Cheikh Ahmad Bamba et mne des tudes en droit islamique et en grammaire auprs du clbre professeur Samba Toucouleur K. Serigne Mback Bousso est lun des premiers disciples de Cheikh Ahmadou Bamba. Il tait trs attach ce dernier. Au point quil laccompagnait partout pour exprimenter les enseignements soufis. Ils se livraient ensemble la retraite spirituelle, sadonnaient des exercices de mortification et de privation pour polir leurs mes et liminer les obstacles charnels llva- tion spirituelle... Aprs lavnement du mouridisme, Serigne Cheikh Mback Bousso joua le double rle de charg de len- seignement suprieur et de la diplomatie. Le premier rle tait pour lui un hritage filial et une obligation religieuse fondamentale. Quant au second, il sy livrait par souci dviter laggravation des malentendus entre son cousin et matre et ladministration coloniale. Il employait ses dons incontestables dcrivain rdiger des rponses trs diplomatiques aux correspondances des autorits coloniales adresses Cheikh Ahmadou Bamba. Serigne Mback Bousso tait le meilleur connaisseur de lhistoire du mouridisme. Il a assist la nais- sance de cette confrrie et a vcu son dveloppement jusquau rappel Dieu de son fondateur, Cheikh Ahmadou Bamba, en 1927. Il a ensuite t au cur de la gestion des problmes survenus dans la commu- naut mouride entre 1927 et 1935. Il a pes de tout son poids pour dissiper les malentendus. Cest que Serigne Mback Bousso jouissait de lestime et de la confiance de tous, pour son rudition, sa pit, son statut social et ses solides connaissances. Les annes passent et il finit par renter Mback Baol o vivait sa famille. Il devient ainsi le bras droit de son pre, quil aide dans la formation des talibs et la consultance coranique (fatwa) Plus tard, plusieurs vnements malheureux se suc- cdent et lprouvent durement. Il perd son pre, subit lexil de son cousin et ami, Cheikh Ahmad Bamba et est victime dun incendie qui ravage ses livres en 1895. Il dcide alors de rejoindre un chrif Sngalo- Marocain nomm Nasir, install Tivaouane. Serigne Mback devient trs vite son plus proche collaborateur. Il laide dans lenseignement et la consultance reli- gieuse, jusqu sa mort en 1901. En 1902, Cheikh Ahmadou Bamba revient dexil. Il fait appeler Serigne Mback Bousso, qui sinstalle dans les environs de Touba dans un village baptis Al Azhar. Il y passe 20 ans, avant de crer un autre village 5 kilo- mtres au nord de Touba quil baptise Gud, du nom du village dorigine des Mboussob au Fouta. En 1928, en compagnie dune dlgation de personnalits mou- rides comprenant Serigne Falilou Mback, 2e Khalife de Bamba, Mame Cheikh Anta Mback, Serigne Tacko Mback, etc., il effectue le plerinage La Mecque. Il a rejoint son Seigneur en 1945. Serigne Mback Bousso (1862/64-1945) Une saintet au cur de la Mouridiyya Serigne Massamba Mback (1881-1942) Le miroir des crits du Cheikh XASSAID DOR
  19. 19. Serigne Cheikh Abdourahmane LO, un des fidles compagnons de Cheikh Ahmadou Bamba, faisait partie de cette gnration qui reut du Cheikh lui-mme une ducation pratique, une formation mystique ainsi que les fondements essentiels de sa nouvelle voie : le Mouridisme. Sa naissance et son ducation N Maoundou dans lactuel dpartement de Tivaouane au cours du mois de Rabi al awwal 1271, sa mre sappelle Sokhna Mariama Seck. Il grandit au sein dune grande famille rpute depuis fort long- temps pour lrudition, la pit et la noblesse de ses membres. Lorsquil atteint lge de scolarit, il fut confi Serigne Massata Diakhat chez qui il apprit et mmorisa, en peu de temps, le Saint Coran puis le transcrivit, selon la coutume, avant de se rendre ensuite la clbre universit de Pire pour y perfectionner ses connaissances du Livre et enta- mer ltude des Sciences islamiques. Ces tudes ache- ves, il se dirigea vers Nguick auprs du grand rudit Serigne Mor Madieng Falou. Il y effectua des tudes approfondies en grammaire et en jurisprudence isla- mique. Il acheva, enfin, ses voyages dapprentissage Patar lcole de lillustre rudit Serigne Mame Mor Anta Sally pre de Cheikh Ahmadou Bamba. Ses relations avec le Cheikh A la disparition de Mame Mor Anta Sally, la gestion de lcole revenait au Cheikh. Dcid, plus tard, faire une tourne au Sngal et en Mauritanie, le nouveau matre confia Serigne Ndame la charge dassurer son intrim, ce qui constitue une parfaite illustration de la confiance du Cheikh son gard. Quelques mois aprs, Cheikh Ahmadou Bamba runit tous ceux qui taient lcole et leur communiqua quune mission divine venait de lui tre confie et qui consistait vivi- fier et restaurer la Sunna du Prophte (PSL) ainsi qu rformer la communaut musulmane. Cela ren- dait ncessaire ladoption dune nouvelle mthode dducation et de formation. Par consquent, ceux qui avaient les mmes ambitions que lui et qui vou- laient rester, devraient se soumettre ses ordres et orientations. Cheikh Abdourahmane Lo fut parmi les premiers faire le pacte dallgeance. Bien quil eut pratiquement le mme ge que le Cheikh, Serigne Ndame fit preuve dun dvouement hors du commun et joua ainsi un rle dterminant dans la mission grandiose de Cheikh Ahmadou Bamba. Son rle dans la mission du Cheikh En fait, les premiers adeptes forms par le Cheikh lui- mme, se sont, par la suite, chargs, chacun dans son domaine, de raliser les projets ducatifs et sociaux dun des plus grands domaines si ce nest le plus im- portant : lenseignement du Coran. Nul nignore, en effet, la place prpondrante du Coran dans le jihad du Cheikh. Il est la pierre angulaire de ses enseigne- ments, son arme efficace face aux ennemis de lIslam et Satan, comme il le dit dans nombre de ses pomes. Par ailleurs, Cheikh Abdourahmane Lo restait au ct du Cheikh durant tous ses dplacements de Mback Kajoor Dar al Alim et Al Habir (actuel Ndame) o le Cheikh linstalla dfinitivement pour quil sadonnt Serigne Ndame Abdourahmane Lo Le prcepteur des enfants du Cheikh XASSAID DOR entirement lenseignement. Cest prcisment dans cette localit que la plupart des fils et filles du Cheikh apprirent le Coran grce au dvouement de leur matre. Ce dvouement lui valut une position pri- vilgie auprs du Cheikh. Sa position auprs du Cheikh Confident et conseiller du Cheikh, Serigne Ndame bnficiait auprs de celui-ci dune absolue et im- mense confiance : le Cheikh lui confia linstruction de ses frres cadets et, plus tard, de ses propres enfants avant de lui donner pour pouses successivement deux de ses filles : Sokhna Fatimatou puis Sokhna Mouslimatou. Cela prouve, sil en est encore besoin, que Serigne Ndame, grce ses bonnes qualits jouis- sait dune haute estime de la part de Cheikh Ahmadou Bamba et de sa famille. Ses qualits et sa conduite Comme le dit ladage Dis-moi qui tu frquentes, je te dis qui tu es , le propre de lhomme est de se comporter limage de ses amis et compagnons. Il va de soi donc que Cheikh Abdourahmane Lo, disciple et compagnon de premire heure du Cheikh, tait un homme exemplaire. Ainsi, tait-il trs vertueux, respectueux dune faon exceptionnelle des obligations religieuses et assidu dans le travail sans rpit. Les futilits de ce bas monde nont jamais retenu son attention.il tait un homme de vrit et de courage, un dvot qui passait ses jour- nes jeuner et ses nuits prier et rciter les versets coraniques. Sa disparition Lorsque Cheikh Abdourahmane Lo fut dun ge trs avanc, ses propres fils et disciples, parfaitement pr- pars, prirent le relais. Sa mission fut alors poursuivie avec succs, grce Dieu. Ainsi, Dr al Alim al Habir resta un centre de rayonnement que Serigne Ndame continua superviser jusqu ce quil ft rappel Dieu au mois de Chaabane 1363 de lhgire (1944). De nombreux pomes furent composs pour faire son loge et vanter ses mrites. 36 - Xassaid dOr [Dc 2014] [Dc 2014] Xassaid dOr - 37
  20. 20. 38 - Xassaid dOr [Dc 2014] [Dc 2014] Xassaid dOr - 39 1 - Cheikh Awa Balla Seck 2 - Khadim Ndiaye Tassawouf 3 - Saliou Sow Wakana Akhane 4 - Abdoulaye Diop Bichri 5 - Khadim Ndiaye Kayar 6 - Ndongo Mboup 7 - Saliou Samb 8 - Gana Messr 9 - Mame Mor Mback Xam sa Dinn 10 - Serigne Mbaye Nguirane 11 - Serigne Bassirou Diouf LISTE DES DAARAS 1 - Daara Abdoulaye IBN Massoud PAU 17 : Baye Serigne Bousso 2 - Miftahoul Nasri PAU11 : Serigne Moustapha Gaye Abdou Ciss 3 - Taysiroul Assir Touba Gud : Mouhamadane Fall 4 - Serigne Babacar Sy Serigne Macky Syll : Mactar Syll 5 - Daara Serigne Saliou Mback PAU 19 : Fallou Fall 6 - Daara Tanzil Serigne Saliou Sow : Fallou Diop 7 - Daara Cheikhoul Khadim PAU Massamba Ndiaye : Bassirou LO 8 - Daara Abdou Karim Niang Keur Massar : Ahmadou Bamba Bousso 9 - Daara Serigne Abdoulaye Mbaye Daroul Maharif Touba. : Habibou Laye Diouf 10 - Daara Serigne Mouhamadou Moustapha Touba : Mame Diarra NGom 11 - Daara Naytoul Mouna PAU 13 : Serigne Fallou Sall 12 - Serigne Dame Abdourahmane LO : Bayda LO Liste des chanteurs Liste des confrenciers Liste des daaras XASSAID DOR 1 - Macoumba Niang 2 - Mor Gueye 3 - Mandack Mback 4 - Modou Galass Mbaye 5 - Moustapha Diop Taysir 6 - Fallou Galass Seck 7 - Cheikh Diop Mbaye 8 - Baye Modou Diop 9 - Bath Diop 10 - Baye Modou Dram 11 - Khadim Gueye 12 - Abdoul Ahad Diouf 13 - Mor Massamba Diop 14 - Moustapha Seck 15 - Khadim Kb 16 - Touba Diop 17 - Serigne Mouhamadou Diaw 18 - Mor Yande Fall 19 - Abdou Khafor Diome 20 - Malick Seck 21 - Gora Dioum 22 - Ibra Samb 23 - Alla Kane 24 - Oumar Kant 25 - Ousmane Diagne Mbawor 26 - Cheikh Ibra Diop 27 - Mor Kasse 28 - Mactar Fall Khombole 29 - Alioune Gueye 30 - Pape Diop 31 - Fallou Diop 32 - Abdoulaye Mbaye Sindidi
  21. 21. 40 - Xassaid dOr [Dc 2014] [Dc 2014] Xassaid dOr - 41 MAGAL 2014 Communication du Khalif Gnral des Mourides Au Nom de Dieu, le Clment, le Misricordieux. Louange au Matre de lunivers. P aix et Salut sur le Plus Noble des Envoys, notre Matre Mouhammad, lIntgre, sur sa famille et sur ses compagnons qui ont imptr la Satisfaction divine et acquis la Conjonction divine. Puissent la Paix, la Misricorde et la Bndiction di- vines se dverser sur vous. Par la voix du Calife gnral de la Mouridiyyah, son minence Cheikh Sidi Moukhtar MBACKE, nous sommes runis de nouveau cette anne dans le cadre du Magal qui est une action de grce que Cheikh Ahmadou Bamba avait ini- tie pour rendre grce ALLAH et lui tmoigner sa Reconnaissance pour le Service quIL lui a permis de consacrer au Prophte pendant son exil. Par ma voix, le Calife voudrait sadresser toute lOummah comme il est dusage en de pareilles circonstances, mais aussi tous les Sngalais et en particulier aux disciples mourides. A lentame de son propos, Cheikh Sidy Moukhtar exprime ses vifs remerciements len- droit des minents guides religieux et reprsentants dassociations islamiques nationales et trangres car leur prsence est une application de cet ordre divin : Cultivez la concorde parmi vos frres . Par cons- quent, le Calife tmoigne que vous tes de ceux qui ont honor cette injonction divine car votre prsence ren- force lunit des musulmans. Puisse DIEU vous accor- der la meilleure rtribution et affermir nos relations de fraternit musulmane. Ses remerciements vont aussi lendroit de la dlgation gouvernementale conduite par le ministre de lintrieur, Monsieur Abdoulaye DIALLO, reprsentant le chef de lEtat, Son Excellence Macky SALL, et aux parlementaires de mme quaux conseillers conomiques, sociaux et environnemen- taux. Le Calife gnral des mourides est trs heureux et honor de votre prsence et par la mme occasion exprime sa reconnaissance et ses remerciements au Chef de lEtat, pour lexcution diligente des instruc- tions quil a donnes aux agents de ltat concerns et aux services comptents pour la bonne organisation du Magal ainsi que pour ses actions et ses intentions en direction de la ville sainte de Touba. Par cons- quent, le Calife gnral prie DIEU pour quIl assiste le Prsident de la Rpublique afin quil russisse sa mission. Une mention spciale est dcerne par le Calife aux ambassadeurs et aux autres membres du corps diplo- matique qui rehaussent de leur prsence rgulire cette crmonie officielle et, par leurs actions perma- nentes, renforcent les liens entre le Sngal et leurs pays respectifs. Le Guide des mourides tmoigne de sa gratitude aux chefs et reprsentants des partis de lop- position et des or