We're a happy familly #2 Chamonix

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WE’RE A HAPPY FAMILY - CHAMONIX MONT-BLANC- Décembre 2013 « Je ne suis pas un aventurier, non ça c’est sûr. La preuve : je n’ai fait de la montagne qu’entre Briançon et Chamonix et jamais une expé lointaine au compteur ! Pire, je confesse un grave manque d’intérêt pour l’alpinisme, dans un rayon supérieur à 300 km. Généralement, même ce que font les autres (alpinistes) ne m’intéresse pas. Ce qui me motive, c’est ce qui m’entoure, ce que je vois (presque) tous les jours. N’avons-nous pas à Chamonix, ce dont tout alpiniste rêve dans le monde entier : des faces raides et des bars, si proches qu’ils pourraient se toucher ? ! Tout cela sans voyage interminable, sans Jet Lag dans la gueule, sans attente interminable dans un mauvais camp de base, sans chiasse absolue, sans gars (presque) qui marinent dans leurs jus des semaines durant. Petitement, je rêve de longues arêtes ou de goulottes. Mais ce qui est sûr, c’est que la ligne doit me plaire et qu’importe qu’elle fasse 50 ou 1000 mètres ! Cocher «Les 100 plus belles» ou répéter l’ensemble des voies d’un même gars, quelle manque d’imagination ! J’avoue être exaspéré par ceux qui en montagne ont toujours le nez dans le topo, cherchant à rassurer leurs inaptitudes par une superficielle organisation ! Rien de mieux qu’avancer à l’instinct : redescendre, traverser à droite puis à gauche, revenir, regarder. Accepter l’erreur mais toujours chercher sa solution. Quand vient la saison du froid, ce qui me plaît, c’est chercher ces traits évidents qui strient les magnifiques faces qui nous dominent. Le mieux, c’est quand le trait est fin et interrompu, entrecoupé de ressauts rocheux bien raides et bien fissurés, perspective de combat intense mais où l’erreur (la chute) aura sa place. Mais attention, la chute en montagne reste une équation à plusieurs inconnues dont le résultat est toujours aléatoire. Dans le dur, au moins, on essayera d’éviter la mort, c’est tout. Je prêche cet alpinisme moderne, physique et engagé mais, je le répète (et l’espère), pas systématiquement fatal ! La préparation, l’entraînement à une grande course me semblent fondamental (ne sont pas inclus dans ce propos tous les gaillards de la trempe des Graziani, Benoist, Pessi, Thivel, Sourzac, Guillaume, Lochu, Ratel, Bonniot, Jamet etc.). Personnellement, entre deux cuites, j’essaie d’être en forme. « Etre prêt à» est mon leitmotiv. Quotidiennement, je fais toujours mon maximum. Que ce soit pour une montée au Plan de l’Aiguille ou une séance de grimpe : il faut finir ruiné sinon mieux vaut aller à la piscine avec maman et les enfants ! BLADE STADIUM 1 Edité et imprimé à METEO Ne pas jeter sur la voie publique Le Boss La rive gauche d’Argentière est un concentré de tout ça ! D’abord, en peureux, j’ai appréhendé le terrain par la répétition systématique des lignes de « Homeland», la par- tie amont de la rive gauche. La cohorte de beefs de haut- niveau (Benson, Bracey, Bro- die, Bullock) présente dans l’ouverture, garantit la facture. Un pan plus raide en aval res- tait à défricher. Avec quelques potes, nous avons dévoré cette part de gâteau avec avidité. La règle est simple : pas de repérage du haut, très très peu de pitons et évidemment, pour éviter à Hayden Kennedy, Jason Kruk et Enzo Oddo de se déplacer, pas de spit ! DRY TOOL STYLE Jeff Mercier Décembre 2013 Après une dizaine de jours d’un temps sec et froid sous anticyclone, l’air sera très doux avec du foehn puis le courant d’ouest et nord-ouest apportera d’abondantes chutes de neige par redoux et coup de froid. Janvier 2014 Globalement froid sec pour ce mois malgré le passage de faibles perturbations neigeuses. Les journées ensoleillées de montagne contrasteront avec le ciel gris sous stratus en plaine. Février 2014 3 semaines de temps perturbé froid neigeux à toutes les altitudes puis une pause printanière arrivera brusquement avant de retrouver neige et froid, ensuite de nouveau soleil et douceur.

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We're a happy family #2. Le journal gratuit de la vallée de Chamonix Mont-Blanc.

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WE’RE A HAPPY FAMILY- CHAMONIX MONT-BLANC-

Décembre 2013

« Je ne suis pas un aventurier, non ça c’est sûr. La preuve : je n’ai fait de la montagne qu’entre Briançon et Chamonix et jamais une expé lointaine au compteur ! Pire, je confesse un grave manque d’intérêt pour l’alpinisme, dans un rayon supérieur à 300 km. Généralement, même ce que font les autres (alpinistes) ne m’intéresse pas. Ce qui me motive, c’est ce qui m’entoure, ce que je vois (presque) tous les jours. N’avons-nous pas à Chamonix, ce dont tout alpiniste rêve dans le monde entier : des faces raides et des bars, si proches qu’ils pourraient se toucher ? ! Tout cela sans voyage interminable, sans Jet Lag dans la gueule, sans attente interminable dans un mauvais camp de base, sans chiasse absolue, sans gars (presque) qui marinent dans leurs jus des semaines durant. Petitement, je rêve de longues arêtes ou de goulottes. Mais ce qui est sûr, c’est que la ligne doit me plaire et qu’importe qu’elle fasse 50 ou 1000 mètres ! Cocher «Les 100 plus belles» ou répéter l’ensemble des voies d’un même gars, quelle manque d’imagination ! J’avoue être exaspéré par ceux qui en montagne ont toujours le nez dans le topo, cherchant à rassurer leurs inaptitudes par une superficielle organisation ! Rien de mieux qu’avancer à l’instinct : redescendre, traverser à droite puis à gauche, revenir, regarder. Accepter l’erreur mais toujours chercher sa solution. Quand vient la saison du froid, ce qui me plaît, c’est chercher ces traits évidents qui strient les magnifiques faces qui nous dominent. Le mieux, c’est quand le trait est fin et interrompu, entrecoupé de ressauts rocheux bien raides et bien fissurés, perspective de combat intense mais où l’erreur (la chute) aura sa place. Mais attention, la chute en montagne reste une équation à plusieurs inconnues dont le résultat est toujours aléatoire. Dans le dur, au moins, on essayera d’éviter la mort, c’est tout. Je prêche cet alpinisme moderne, physique et engagé mais, je le répète (et l’espère), pas systématiquement fatal ! La préparation, l’entraînement à une grande course me semblent fondamental (ne sont pas inclus dans ce propos tous les gaillards de la trempe des Graziani, Benoist, Pessi, Thivel, Sourzac, Guillaume, Lochu, Ratel, Bonniot, Jamet etc.). Personnellement, entre deux cuites, j’essaie d’être en forme. « Etre prêt à» est mon leitmotiv. Quotidiennement, je fais toujours mon maximum. Que ce soit pour une montée au Plan de l’Aiguille ou une séance de grimpe : il faut finir ruiné sinon mieux vaut aller à la piscine avec maman et les enfants !

BLADE STADIUM

1

Edité et imprimé à

METEO

Ne pas jeter sur la voie publique

Le Boss

La rive gauche d’Argentière est un concentré de tout ça ! D’abord, en peureux, j’ai appréhendé le terrain par la répétition systématique des lignes de « Homeland», la par-tie amont de la rive gauche. La cohorte de beefs de haut-niveau (Benson, Bracey, Bro-die, Bullock) présente dans l’ouverture, garantit la facture. Un pan plus raide en aval res-tait à défricher. Avec quelques potes, nous avons dévoré cette part de gâteau avec avidité. La règle est simple : pas de repérage du haut, très très peu de pitons et évidemment, pour éviter à Hayden Kennedy, Jason Kruk et Enzo Oddo de se déplacer, pas de spit !

DRY TOOL STYLEJeff Mercier

Décembre 2013Après une dizaine de jours d’un temps sec et froid sous anticyclone, l’air sera très doux avec du foehn puis le courant d’ouest et nord-ouest apportera d’abondantes chutes de neige par redoux et coup de froid.

Janvier 2014Globalement froid sec pour ce mois malgré le passage de faibles perturbations neigeuses. Les journées ensoleillées de montagne contrasteront avec le ciel gris sous stratus en plaine.

Février 20143 semaines de temps perturbé froid neigeux à toutes les altitudes puis une pause printanière arrivera brusquement avant de retrouver neige et froid, ensuite de nouveau soleil et douceur.

Janvier 2014 CAPRICORNE

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HIMALAYA

HOROSCOPEVie sociale

Comment réussir quand on est con et pleurnichard ? S’interrogeait en 1973 le film de Michel Audiard. Ben oui, Capricorne ! Mais qu’est-ce qui se passe dans votre petite caboche de boutche têtu ? Allez, arrêtez-moi là tout de suite. Fini cette tronche de six-pieds de long et ce ton larmoyant qui n’apitoie personne, janvier est VOTRE mois, la réussite est à votre portée, à défaut d’être à votre porte. Souriez, enlevez-vous les doigts et laissez faire la vie !

Amour

Froid de janvier, prend ton pied, ahhhhh vigoureux Capricorne - Béni par les astres et farté par la conjoncture favorable de la lune qui tramousse derrière l’aiguille du Midi (respirez !) - Jamais proverbe ne fut plus vôtre que celui-là ! Vos amours hivernales seront raides et glissantes comme une piste noire. Préparez-vous à vivre des rencontres aussi excitantes que la descente du Pas-de-Chêvre les yeux bandés. Oui, bandés, c’est le mot.

Santé

On vous avait prévenu, insouciants Capricornes, à force de vous fourrer le doigt dans l’oeil, vous voilà tout irrités. Ahlalalalala, mais qu’est-ce qu’on va faire de vous quand vous serez grands ? En attendant, allez vous rincer l’oeil sur les pistes, le spectacle en vaut la peine et soulagera vos glandes (lacrymales) engorgées.

Madame Zaza (tricote des horoscopes sur mesure, lit l’avenir dans la gnole, don naturel 100% bio).

Janvier 2014 CAPRICORNE

EDITIONS GUERINExtrait de Welcome to ChamonixAuteur : Dominique Potard

Quand Paratonnerre poussa la porte du refuge Val-lot, la nuit tombait. Fait exceptionnel, il n’y avait personne (la météo des jours à venir y était pour quelque chose). Il n’y avait plus de mobilier non plus : on racontait à Chamonix qu’une cordée tchèque frigorifiée et peu regardante avait tout brû-lé. Tables, bancs, étagères. Un gros rond noir au plafond de l’unique pièce validait cette thèse. La première mission des arrivants consista à faire un sérieux ménage : les préoccupations environne-mentales sont de peu de poids face à la promesse

d’une admiration unanime. Rares sont les prétendants au toit de l’Europe capables de compromettre leurs chances d’entrer dans le cercle des aventuriers des temps modernes par benoîte conscience écologiste. Ainsi, tout ce qui n’était plus utile et pouvait constituer du surpoids, même minime, avait été abandonné là. Cela allait des emballages plastique en tout genre à des sources de surcharge plus intimes, résultats de trafics intestinaux contrariés. Pêle-mêle dans les immondices, certains objets sacrifiés témoignaient de l’état d’usure physique et psychique de leurs pro-priétaires : une brosse à dents, un porte-monnaie plein de mitraille, un rasoir élec-trique, un soutien-gorge, d’épaisses lunettes de vue, des boucles d’oreille en forme d’éléphant, un peigne, un trousseau de clés, et même une Bible, que Léonard de Vinci mit de côté. (L’esprit naïf s’étonnera que ces précieuses choses n’aient pas été récupérées au retour. Ce qui traduit une grande méconnaissance des effets de l’altitude et de la gloire réunis). L’odeur était à la mesure du spectacle. À peine le seuil franchi, Suzie fut prise d’un haut-le-cœur et ressortit aussitôt. Pendant qu’elle reprenait ses esprits, adossée à l’édifice, les garçons ouvrirent les fe-nêtres en grand, emballèrent tout ce qui n’était pas biodégradable dans des sacs poubelle, et balancèrent le reste au-dehors. Un lessivage du plancher à la neige termina l’opération. En une petite heure, le refuge le plus haut perché des Alpes françaises avaient retrouvé un aspect plus accueillant.

Avec le soir, un méchant vent d’ouest s’était levé.

Le repas fut frugal. Le Prussien partagea à contrecœur le saucisson dur comme du bois qu’il avait emporté ; Léonard de Vinci, moins pingre, offrit sa part de biscuits à Suzie, et Paratonnerre, qui considérait que « seul le jeûne pouvait maintenir son âme à une telle hauteur », se contenta de thé. Un peu secouée par l’altitude – 4362 m quand même - l’Anglaise ne tarda pas à s’effondrer dans un coin de la cabane. La tempête arriva dans la nuit. Au petit matin, le refuge était secoué comme un prunier. Un hurlement d’épouvante se glissait sous la porte et le froid rendait l’air irrespirable. Cela allait durer trois jours.

Tous autres alpinistes, dépourvus d’imaginaire fantasmagorique ou de pulsions mortifères, auraient eu peu de chance de survivre à ce séjour. Dans cette atmos-phère glaciale dénuée d’oxygène, sentant à chaque seconde les chances de s’en sortir vivant s’amenuiser, un individu normal a toute raison de commettre l’ir-réparable : profiter de la première éclaircie pour tenter de redescendre. La mort assurée, trouver le bon itinéraire dans ce désert blanc battu par les vents relevant de l’abstraction lyrique.

Ce genre de coup de dés fatal ne menaçait en rien les actuels locataires du refuge Vallot. Si ce n’était la famine, ils auraient pu tenir des mois.

Chacun avait pris place dans un coin de la cabane. Le soir, une bougie sur le sol à côté d’eux, comme une veilleuse, leur tenait compagnie et les isolait un peu plus dans leur monde personnel.

JMEditionsGrandes JorassesAuteur : Julien DésécuresPréface : Jeff Mercier

Combien de faces alpines comptent au-tant de voies mythiques que la face Nord des Grandes Jorasses ? Ou plu-tôt, quelle autre face n’est sillonnée que de voies mythiques? Que ce soit en face Nord, Est ou Sud, chaque par-cours reste jamais gravé dans la mé-moire de celui qui atteint le sommet... Alors avant de vous imaginer sirotant une bière au village de Planpincieux, plongez-vous dans les pages de ce topo un pur condensé d’action pour concrétiser l’envie… « L’envie est le commencement et la fin de la vie tranquille ». À partir de maintenant « le rat » est en vous. Le

rat, c’est la projection tenace qui ne lâche plus. Celle qui se réveille à chaque appari-tion du beau temps et titille dès que les conditions semblent bonnes. Mais le rat n’est pas patient, il a faim, il faut le nourrir ! Rien de mieux alors que d’ouvrir cette bible et d’écarquiller les yeux pour deviner les passages, évaluer la raideur, chercher les faiblesses. Parcourir ces pages provoque autant de frissons que l’action elle-même ! Le rat est momentanément calmé ! Pour certains d’entre nous, le rat est coriace. Ju-lien Désécures pourrait facilement en témoigner. Julien porte une véritable adoration aux Grandes Jorasses qu’il a parcouru dans chaque recoin. Et sa motivation est restée inébranlable, les projets toujours ambitieux. Son sens poussé de l’observation asso-cié à une connaissance pointue de la météo lui permettent de traquer les créneaux les plus opportuns et de réaliser des itinéraires exceptionnels. Une fois dans la face, sa sagesse et sa technique en font un partenaire idéal.

L’Annapurna (Népal), sommet de 8091 mètres d’altitude, a été atteint par Yannick Graziani et Stéphane Benoist, le 24 octobre 2013 par la face Sud (voie Béghin-Lafaille).Les grimpeurs français Pierre Labbre, Mathieu Détrie, Matthieu Maynadier et Jérôme Para ont atteint le sommet du Gauri Sankar par la face sud (7134 mètres, Népal) le mercredi 23 octobre. Une première engagée de haut niveau.

Yannick Graziani /photo : Benoist

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PUBLIC TRANSPORT IN CHAMONIX – Not just a problem for “les étrangers” Tiffany Saibil

Some of you may have spotted my thumb along the road, anywhere from Les Houches to the Tunnel and beyond, looking for a ride. Thank you to those who nicely gave me a lift (and not turning out to be a psycho)! It’s interesting to see what kind of people stop, not always the stereotype one might imagine, but also retired couples on holiday, families, or a friend if I am lucky. However, as much as I enjoy the company of these thoughtful strangers, I had to hitchhike because at times I had no alternative, or what some call “public transportation”. I don’t own a bike and it’s not practical for winter, taxis are not so available, affordable, or best environmental solution for regular travel, and I encourage people not to drink and drive. So, after a great dinner out with good wine, how do I get home if I am not stumbling distance? Yes I can walk, but prefer not to go through the forest alone at night, and the roads do not have sidewalks. This feeling was reinforced one night in June when walking home from Les Praz, a lorry stopped next to me at the Bois de Bouchet watching me for a creepy amount of time. What’s more curious is that some people in Chamonix think the options are adequate. When I ask the Chamonix Tourist Office: “how do I get home (if I live further than walking distance)?” they nicely explain that there are buses and trains, but I need to leave by 7:30pm. I am not sure the restaurants and bars in the valley would like activity in Chamonix to finish by 7pm, but they would want their guests to get home safely. Yet, this is not just about coming home after a party. Many need the bus or train to go to/from work, for errands, or even to go training/play a sport. As locals we get to ride the bus and train for free with the Carte Résident, which as a Chamonix taxpayer gives me some relief. Extending the benefit with the “Cartes d’Ho-tes” for visitors to the valley encourages them to use the public system or at least be aware of it. However, this all depends on a bus or train actually running. We have been without a train for too long to say. In off-peak months, while residents still need to function, it can be more than an hour between services and no night options. While the demand may not be there for more in shoulder season, during peak season the buses are so packed you often cannot get a spot, so you have to have to use ski-cross skills to get into one or again wait up to an hour. It would be a far stretch to expect a crew of “freeriders” to line up in an orderly manner, but this could be solved by running a more frequent service during peak times. Mr. Joijneau, Director at Chamonix Bus, says the challenge is to balance the needs of both permanent residents and the surge of visitors. He is optimistic that the coming winter season will feel different, when the train can relieve the pressure put on the bus system. Neither SNCF nor the Mairie were able to give me a comment or com-pletion date for the rail works before submitting this article, which in itself tells us something. I guess only time will tell. People joke about the Swiss preciseness, but one has to admit that we pale in comparison to our neighbour, where you can go up a mountain come down another valley and connect all by trains, running like clo-ckwork. Probably a far stretch for Chamonix, but going completely car-free, did not hurt Zermatt’s tourism; furthermore their visitors comment on the good air quality. These may seem like issues only “tourists” or “residents secondaire” may face, but this affects Chamonix as a whole. In an area of such natu-ral beauty and environmental sensitivity, should we not be encouraging a safer and more collective, sustainable approach?

Réactions Facebook sur Le Flocon Vert obtenu par Chamonix :

Sans déc ? / C’est de la poudre aux yeux pour les touristes / A l heure actuelle j aurai plus opté pour le flocon noir ou bien flocon diesel / Ouais flocon noir et puis bla bla bla official sponsor BMW / Ça c’est la meilleure ! Vive le greenwashing ! / Faudrait qu’ils arrêtent de fumer / Si ça ce n’est pas prendre les gens pour des cons / Vous n’avez pas compris. A force de respirer l’air de la vallée, tu vires au vert ! Comme le flocon / Tout à fait d’accord, ils l’ont acheté le Green Flake / Le Flocon Vert... Bullshit ! / Du grand n’importe quoi. C’est comme si on mettait le drapeau bleu sur les plages de Fukushima...

ENFUMAGE

dessin : Dominique Potard

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- Putain, mais c’est pas vrai, il a encore la bite à l’air... Franck, s’il te plaît, appelle tout de suite Ric et dis-lui de se rhabiller.

- Allo, bonjour monsieur le maire, c’est Franck. Vous avez encore la braguette ouverte, on vient de vous repérer avec la caméra 12.

- Merci Franck, je remonte tout.

Depuis 5 ans des caméras contrôlent la vie à Chamonix*. Il y en a 50 en ville et 100 en montagne.

Hier, Julot, un jeune de la vallée, s’est fait coincé par Minolta et la caméra 98. Il était en solo dans la goulotte Chéré. La caméra 98, placée sous le refuge des Cosmiques, contrôle tout le secteur du Triangle du Tacul. Ce soir Julot couche au PGHM et risque une bonne prune. En cas de récidive il sera privé de montagne pendant deux ans. Jean-Louis Elnett, le responsable sécu de la ville a interdit le solo en montagne.

- Minolta s’te plaît, tu refais pas la connerie de l’autre jour. Tu vires tout de suite les images de Ric.

L’autre jour : jeudi dernier, vers 6 heures du mat, il y avait un foehn d’enfer. La place du Triangle de l’Amitié était vide. Dans un éclairage orange, la belle Boréale marchait face à la caméra 3 placée sous l’office du tourisme. Elle allait bosser à la mairie. Une méchante rafale de vent la laissa topless en moins d’une seconde. Minolta resta bouche bée et fut le seul témoin de ce superbe spectacle. Il oublia juste d’effacer la vidéo. Le soir même, quelques extraits hachés se retrouvaient sur internet. Un vote fut organisé sur Facebook pour savoir si notre conseillère municipale avait les seins refaits… Un bon gros bordel.

On est le 12 janvier, le maire est à nouveau présentable. Franck et Minolta se remettent au boulot. Ils sont sur un gros dossier. Les yeux scotchés sur les écrans de contrôle ils attendent le cerveau. Ce matin, si tout se passe bien, avec l’aide du GIGN, ils doivent coincer Le Christ.

Cela fait 6 mois que la méthamphétamine bleue, la fumeuse drogue de Walter traîne à Cham. Il y a déjà eu 3 morts. C’est le 16 août, le lendemain de la fête des guides que de la meth a été découverte à Chamonix pour la première fois. Un enfant de 5 ans a tourné de l’œil en jouant avec un sac à pof bourré de drogue au pied de la falaise des Gaillands. Deux jours plus tard, toute la smala des polices françaises aidée par les deux meilleurs agents d’Albuquerque (USA Nouveau-Mexique) était à Chamonix. Les investigations allaient durer six mois.

A 11 h 30. Après avoir donné un p’tit coup de balai devant la pharmacie Piot, il arrive sur la place de la Poste. Comme tous les matins, il est de bonne humeur. Il porte son gilet jaune à bandes réfléchissantes, son bonnet rouge et pousse sa brouette de cantonnier. Devant la poste il fait une courte halte et dépose un petit paquet dans la poubelle à côté de la fontaine. Il descend ensuite vers la statue de Horace-Bénédict de Saussure. Je le croise devant le Casino. Il me fait un grand sourire. Je lui demande s’il a bien récupéré de la veille. Il pose son pouce sur sa bouche, fait sa célèbre moue, rigole et continue vers le parc Couttet.

Minolta le lâche sur la camera 13, le reprend avec la 15 et fait un zoom sur la brouette. Il distingue parfaitement tous les paquets de meth bien alignés que Christ dépose dans certaines poubelles de la ville selon un rituel bien huilé.

C’est à ce moment-là que tout merde. A l’instant où Christ entre dans le parc Couttet, la caméra 15 explose. Croyant entendre le début des hostilités, les deux policiers amé-ricains, en planque derrière un gros mélèze se découvrent. Instantanément, Christ calcule la situation. Il abandonne son véhicule et court vers la petite tour d’observation au centre du parc. Ça canarde maintenant dans tous les sens. Dédé, l’homme d’entretien de la maison Herzog, située au fond du parc vers la gare SNCF, prend une balle perdue. La brouette bourrée de nanothermite explose, les deux policiers d’Albuquerque sont tués sur le coup. Christ arrive à la tour. Avant de s’engouffrer dans les escaliers, il se retourne une dernière fois pour contempler ce beau merdier. En rase-motte depuis le McDonald’s, dans une ultime tentative pour stopper le fugitif, l’hélicoptère du PGHM, piloté par le frère de Mohammed Atta, rate son approche et touche le sol. Après une bonne glissade sur la neige, il s’écrase dans la tour. L’ immeuble 7, en contre bas à droite, prend feu et s’écroule sans raison valable dans un énorme nuage de fumée.

Le 12 février, un mois après les évènements, la ville est à nouveau calme, mais un lourd nuage de pollution plombe l’atmosphère. Christ est toujours en cavale. Les fins limiers de la police municipale le soupçonnent d’avoir rejoint Walter au Nouveau-Mexique pour monter un nouveau laboratoire de crystal meth. Vers 22 heures, Minolta appelle la police. Il vient de repérer une petite fille avec la camera 45. Elle lance des boules de neige contre la vitrine de Snell...

* Des caméras de vidéosurveillance vont être installées à Chamonix Mont-Blanc à partir de cet hiver.

BREAKING CHAM

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Lux Marone

WE’RE A HAPPY FAMILY- CHAMONIX MONT-BLANC-

Décembre 2013

« Je ne suis pas un aventurier, non ça c’est sûr. La preuve : je n’ai fait de la montagne qu’entre Briançon et Chamonix et jamais une expé lointaine au compteur ! Pire, je confesse un grave manque d’intérêt pour l’alpinisme, dans un rayon supérieur à 300 km. Généralement, même ce que font les autres (alpinistes) ne m’intéresse pas. Ce qui me motive, c’est ce qui m’entoure, ce que je vois (presque) tous les jours. N’avons-nous pas à Chamonix, ce dont tout alpiniste rêve dans le monde entier : des faces raides et des bars, si proches qu’ils pourraient se toucher ? ! Tout cela sans voyage interminable, sans Jet Lag dans la gueule, sans attente interminable dans un mauvais camp de base, sans chiasse absolue, sans gars (presque) qui marinent dans leurs jus des semaines durant. Petitement, je rêve de longues arêtes ou de goulottes. Mais ce qui est sûr, c’est que la ligne doit me plaire et qu’importe qu’elle fasse 50 ou 1000 mètres ! Cocher «Les 100 plus belles» ou répéter l’ensemble des voies d’un même gars, quelle manque d’imagination ! J’avoue être exaspéré par ceux qui en montagne ont toujours le nez dans le topo, cherchant à rassurer leurs inaptitudes par une superficielle organisation ! Rien de mieux qu’avancer à l’instinct : redescendre, traverser à droite puis à gauche, revenir, regarder. Accepter l’erreur mais toujours chercher sa solution. Quand vient la saison du froid, ce qui me plaît, c’est chercher ces traits évidents qui strient les magnifiques faces qui nous dominent. Le mieux, c’est quand le trait est fin et interrompu, entrecoupé de ressauts rocheux bien raides et bien fissurés, perspective de combat intense mais où l’erreur (la chute) aura sa place. Mais attention, la chute en montagne reste une équation à plusieurs inconnues dont le résultat est toujours aléatoire. Dans le dur, au moins, on essayera d’éviter la mort, c’est tout. Je prêche cet alpinisme moderne, physique et engagé mais, je le répète (et l’espère), pas systématiquement fatal ! La préparation, l’entraînement à une grande course me semblent fondamental (ne sont pas inclus dans ce propos tous les gaillards de la trempe des Graziani, Benoist, Pessi, Thivel, Sourzac, Guillaume, Lochu, Ratel, Bonniot, Jamet etc.). Personnellement, entre deux cuites, j’essaie d’être en forme. « Etre prêt à» est mon leitmotiv. Quotidiennement, je fais toujours mon maximum. Que ce soit pour une montée au Plan de l’Aiguille ou une séance de grimpe : il faut finir ruiné sinon mieux vaut aller à la piscine avec maman et les enfants !

BLADE STADIUM

1

Edité et imprimé à

METEO

Ne pas jeter sur la voie publique

Le Boss

La rive gauche d’Argentière est un concentré de tout ça ! D’abord, en peureux, j’ai appréhendé le terrain par la répétition systématique des lignes de « Homeland», la par-tie amont de la rive gauche. La cohorte de beefs de haut-niveau (Benson, Bracey, Bro-die, Bullock) présente dans l’ouverture, garantit la facture. Un pan plus raide en aval res-tait à défricher. Avec quelques potes, nous avons dévoré cette part de gâteau avec avidité. La règle est simple : pas de repérage du haut, très très peu de pitons et évidemment, pour éviter à Hayden Kennedy, Jason Kruk et Enzo Oddo de se déplacer, pas de spit !

DRY TOOL STYLEJeff Mercier

Décembre 2013Après une dizaine de jours d’un temps sec et froid sous anticyclone, l’air sera très doux avec du foehn puis le courant d’ouest et nord-ouest apportera d’abondantes chutes de neige par redoux et coup de froid.

Janvier 2014Globalement froid sec pour ce mois malgré le passage de faibles perturbations neigeuses. Les journées ensoleillées de montagne contrasteront avec le ciel gris sous stratus en plaine.

Février 20143 semaines de temps perturbé froid neigeux à toutes les altitudes puis une pause printanière arrivera brusquement avant de retrouver neige et froid, ensuite de nouveau soleil et douceur.

Janvier 2014 CAPRICORNE

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HIMALAYA

HOROSCOPEVie sociale

Comment réussir quand on est con et pleurnichard ? S’interrogeait en 1973 le film de Michel Audiard. Ben oui, Capricorne ! Mais qu’est-ce qui se passe dans votre petite caboche de boutche têtu ? Allez, arrêtez-moi là tout de suite. Fini cette tronche de six-pieds de long et ce ton larmoyant qui n’apitoie personne, janvier est VOTRE mois, la réussite est à votre portée, à défaut d’être à votre porte. Souriez, enlevez-vous les doigts et laissez faire la vie !

Amour

Froid de janvier, prend ton pied, ahhhhh vigoureux Capricorne - Béni par les astres et farté par la conjoncture favorable de la lune qui tramousse derrière l’aiguille du Midi (respirez !) - Jamais proverbe ne fut plus vôtre que celui-là ! Vos amours hivernales seront raides et glissantes comme une piste noire. Préparez-vous à vivre des rencontres aussi excitantes que la descente du Pas-de-Chêvre les yeux bandés. Oui, bandés, c’est le mot.

Santé

On vous avait prévenu, insouciants Capricornes, à force de vous fourrer le doigt dans l’oeil, vous voilà tout irrités. Ahlalalalala, mais qu’est-ce qu’on va faire de vous quand vous serez grands ? En attendant, allez vous rincer l’oeil sur les pistes, le spectacle en vaut la peine et soulagera vos glandes (lacrymales) engorgées.

Madame Zaza (tricote des horoscopes sur mesure, lit l’avenir dans la gnole, don naturel 100% bio).

Janvier 2014 CAPRICORNE

EDITIONS GUERINExtrait de Welcome to ChamonixAuteur : Dominique Potard

Quand Paratonnerre poussa la porte du refuge Val-lot, la nuit tombait. Fait exceptionnel, il n’y avait personne (la météo des jours à venir y était pour quelque chose). Il n’y avait plus de mobilier non plus : on racontait à Chamonix qu’une cordée tchèque frigorifiée et peu regardante avait tout brû-lé. Tables, bancs, étagères. Un gros rond noir au plafond de l’unique pièce validait cette thèse. La première mission des arrivants consista à faire un sérieux ménage : les préoccupations environne-mentales sont de peu de poids face à la promesse

d’une admiration unanime. Rares sont les prétendants au toit de l’Europe capables de compromettre leurs chances d’entrer dans le cercle des aventuriers des temps modernes par benoîte conscience écologiste. Ainsi, tout ce qui n’était plus utile et pouvait constituer du surpoids, même minime, avait été abandonné là. Cela allait des emballages plastique en tout genre à des sources de surcharge plus intimes, résultats de trafics intestinaux contrariés. Pêle-mêle dans les immondices, certains objets sacrifiés témoignaient de l’état d’usure physique et psychique de leurs pro-priétaires : une brosse à dents, un porte-monnaie plein de mitraille, un rasoir élec-trique, un soutien-gorge, d’épaisses lunettes de vue, des boucles d’oreille en forme d’éléphant, un peigne, un trousseau de clés, et même une Bible, que Léonard de Vinci mit de côté. (L’esprit naïf s’étonnera que ces précieuses choses n’aient pas été récupérées au retour. Ce qui traduit une grande méconnaissance des effets de l’altitude et de la gloire réunis). L’odeur était à la mesure du spectacle. À peine le seuil franchi, Suzie fut prise d’un haut-le-cœur et ressortit aussitôt. Pendant qu’elle reprenait ses esprits, adossée à l’édifice, les garçons ouvrirent les fe-nêtres en grand, emballèrent tout ce qui n’était pas biodégradable dans des sacs poubelle, et balancèrent le reste au-dehors. Un lessivage du plancher à la neige termina l’opération. En une petite heure, le refuge le plus haut perché des Alpes françaises avaient retrouvé un aspect plus accueillant.

Avec le soir, un méchant vent d’ouest s’était levé.

Le repas fut frugal. Le Prussien partagea à contrecœur le saucisson dur comme du bois qu’il avait emporté ; Léonard de Vinci, moins pingre, offrit sa part de biscuits à Suzie, et Paratonnerre, qui considérait que « seul le jeûne pouvait maintenir son âme à une telle hauteur », se contenta de thé. Un peu secouée par l’altitude – 4362 m quand même - l’Anglaise ne tarda pas à s’effondrer dans un coin de la cabane. La tempête arriva dans la nuit. Au petit matin, le refuge était secoué comme un prunier. Un hurlement d’épouvante se glissait sous la porte et le froid rendait l’air irrespirable. Cela allait durer trois jours.

Tous autres alpinistes, dépourvus d’imaginaire fantasmagorique ou de pulsions mortifères, auraient eu peu de chance de survivre à ce séjour. Dans cette atmos-phère glaciale dénuée d’oxygène, sentant à chaque seconde les chances de s’en sortir vivant s’amenuiser, un individu normal a toute raison de commettre l’ir-réparable : profiter de la première éclaircie pour tenter de redescendre. La mort assurée, trouver le bon itinéraire dans ce désert blanc battu par les vents relevant de l’abstraction lyrique.

Ce genre de coup de dés fatal ne menaçait en rien les actuels locataires du refuge Vallot. Si ce n’était la famine, ils auraient pu tenir des mois.

Chacun avait pris place dans un coin de la cabane. Le soir, une bougie sur le sol à côté d’eux, comme une veilleuse, leur tenait compagnie et les isolait un peu plus dans leur monde personnel.

JMEditionsGrandes JorassesAuteur : Julien DésécuresPréface : Jeff Mercier

Combien de faces alpines comptent au-tant de voies mythiques que la face Nord des Grandes Jorasses ? Ou plu-tôt, quelle autre face n’est sillonnée que de voies mythiques? Que ce soit en face Nord, Est ou Sud, chaque par-cours reste jamais gravé dans la mé-moire de celui qui atteint le sommet... Alors avant de vous imaginer sirotant une bière au village de Planpincieux, plongez-vous dans les pages de ce topo un pur condensé d’action pour concrétiser l’envie… « L’envie est le commencement et la fin de la vie tranquille ». À partir de maintenant « le rat » est en vous. Le

rat, c’est la projection tenace qui ne lâche plus. Celle qui se réveille à chaque appari-tion du beau temps et titille dès que les conditions semblent bonnes. Mais le rat n’est pas patient, il a faim, il faut le nourrir ! Rien de mieux alors que d’ouvrir cette bible et d’écarquiller les yeux pour deviner les passages, évaluer la raideur, chercher les faiblesses. Parcourir ces pages provoque autant de frissons que l’action elle-même ! Le rat est momentanément calmé ! Pour certains d’entre nous, le rat est coriace. Ju-lien Désécures pourrait facilement en témoigner. Julien porte une véritable adoration aux Grandes Jorasses qu’il a parcouru dans chaque recoin. Et sa motivation est restée inébranlable, les projets toujours ambitieux. Son sens poussé de l’observation asso-cié à une connaissance pointue de la météo lui permettent de traquer les créneaux les plus opportuns et de réaliser des itinéraires exceptionnels. Une fois dans la face, sa sagesse et sa technique en font un partenaire idéal.

L’Annapurna (Népal), sommet de 8091 mètres d’altitude, a été atteint par Yannick Graziani et Stéphane Benoist, le 24 octobre 2013 par la face Sud (voie Béghin-Lafaille).Les grimpeurs français Pierre Labbre, Mathieu Détrie, Matthieu Maynadier et Jérôme Para ont atteint le sommet du Gauri Sankar par la face sud (7134 mètres, Népal) le mercredi 23 octobre. Une première engagée de haut niveau.

Yannick Graziani /photo : Benoist

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