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GéoL’organe géopolitique de L’OGB (Lys noir) réagit chaque semaine à l’actualité militaro-sécuritaire

Belgique : la base arrière

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Dossier :Le futurattentat`islamistesera-t-ilnucléaire ?

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2 ActualitéEditorial

Dans dans le Hudson NY, Soeren Kern décrit une «occupation sanstanks ni soldats» des villes européennes par les musulmans.

En etfet, partout, et pas seulement àMollenbeek, les islamistesintensifient la création de zones interdites aux non-musulmans dansles villes d’Europe. La plupart de ces « zones interdites » fonctionnentcomme des micro-états gouvernés par la charia, dirait Eric Zemmour.Les autorités des pays d’accueil ont, semble-t-il, perdu le contrôle deces quartiers et dans plusieurs cas, les services publics n’ont plusaccès, tels que la police, les pompiers et les ambulances.

Naturellement, ces « zones interdites » sont le résultat de décenniesde politique multiculturelle qui ont encouragé les musulmans à créerdes sociétés parallèles et à vivre dans l’auto-ségrégation plutôt que des’intégrer dans leurs pays d’accueil européens. Partout ou devraitrégner le «vivre ensemble», régne une réalité infiniment plus forte,plus humaine, plus légitime, et moins verbeuse : l’entre-soi.

En Grande-Bretagne, par exemple, le groupe musulman « Muslimsagainst the Crusades » a lancé une campagne pour transformer douzevilles anglaises, incluant ce qu’ils appellent « Londonistan », en étatsislamiques indépendants. Ces soi-disant émirats islamiquesfonctionneraient comme des enclaves autonomes, soumises à la chariaet opérant complètement en dehors du droit britannique.

Cet « Islamic Emirates Project » cite les villes de Birmingham,Bradford, Derby, Dewsbury, Leeds, Leicester, Liverpool, Luton,Manchester, Sheffield, ainsi que Waltham Forest au nord-est deLondres, et Tower Hamlets à l’est, en tant que territoires appelés àêtre entièrement soumis à la charia.

A Tower Hamlets (aussi nommé République islamique de TowerHamlets) des prédicateurs musulmans dénommés Tower HamletsTalibans profèrent régulièrement des menaces de mort contre lesfemmes ne portant pas le voile. Les rues avoisinantes ont étéplacardées d’affiches avertissant : « Vous entrez dans une zonecontrôlée par la charia : la loi islamique s’applique ici ». Toutes lespublicités jugées offensantes pour les musulmans sontsystématiquement vandalisées ou recouvertes de spray noir.

A Luton, dans le quartier de Bury Park, les musulmans sont accusésd’opérer un nettoyage ethnique en harcelant les non-musulmans aupoint que la plupart ont déménagé loin du voisinage des musulmans.Dans les West Midlands, deux prédicateurs chrétiens ont été accusésde « crime de haine » pour avoir distribué des feuillets des évangilesdans une zone à prédominance musulmane de Birmingham. ALeytonstone, à l’est de Londres, l’extrémiste musulman Abu Izzadeena hurlé : « Comment osez-vous venir dans une zone musulmane ? »contre le précédent Home Secretary, M. John Reid.

En France, de larges secteurs de quartiers musulmans sontconsidérés comme « zones de non-droit » par la police française.Récemment on a décompté 751 « zones urbaines sensibles, les «ZUS»comme on les appelle par euphémisme. Une liste complète de ces«ZUS et coutumes» se trouve sur un site officiel du gouvernementfrançais, avec cartes satellites et démarcations précises des rues. Onestime entre six à huit millions les musulmans vivant dans ces ZUS,des zones entières dont la République a perdu le contrôle.

C’est tout cela que Mollenbeek met devant nos yeux sans plus nousdonner le droit de détourner le regard.

Mollembeek pour ne plus ignorer...

L'arrestation du terroriste isla-miste Salah Abdeslam, impli-qué dans les attentats du 13novembre 2015 à Paris et àSainte-Denis, dans le quartier

Molenbeek de Bruxelles a placé la capi-tale belge à la tête des villes islamistesd'Europe. Molenbeek notamment dépassede loin toutes les autres villes d'Europe,si on excepte évidemment une foule dequartiers français considérés officielle-ment comme sûrs et contrôlés...

En effet, durant plusieurs mois, le ter-roriste a pu profiter de nombreux et so-lides réseaux organisés dans cette plaquetournante connue du djihadisme pour secacher et se mettre à l'abri de la police.Les difficultés à avancer des enquêteursdepuis novembre pour retrouver le djiha-diste ainsi que les innombrables perquisi-tions réalisées montrent à quel point laville est devenue une zone de non-droit,en tout cas de non-droit belge. Le droitbelge y a été remplacé par la loi des ra-cailles islamistes, mélange de loi de caïdsimmigrés de banlieue et de charia.

Symboliquement, l'idée de la ville deBruxelles en tant que capitale du djiha-disme ne manque pas de perspicacité. Lacapitale belge, par son laxisme vis-à-visde l'islamisation, vue d'abord comme un«enrichissement culturel», une «ouver-ture à l'autre», une ville «fière de sonmulticulturalisme», a importé au coeur del'Europe les soldats de l'Etat islamique. Ils'agit bien évidemment d'une preuve dejustice immanente qui frappe de honte lacapitale de l'Union européenne, qui par sapolitique extérieure a poussé à la catas-trophe au Moyen-Orient, et qui s'importedésormais et depuis janvier 2015 en Eu-rope.

(Suite page ci-contre)

L’Europe punie là où elle pêche...

L’enquête continue

L'arrestation jeudi de Reda Kriket à Boulogne-Billancourt et ses liens avec Abdelhamid Abaaoud,le cerveau des attentats du 13 novembre, place denouveau sous les projecteurs une nébuleusefranco-belge au cœur des attentats de Paris etSaint-Denis et des attaques de Bruxelles le 22mars. Un réseau que, dans une véritable coursecontre la montre, les enquêteurs ont entrepris dedémanteler. Outre Reda Kriket en France, neufsuspects ont ainsi été interpellés avant le week-enddans l'agglomération bruxelloise: trois ont étéarrêtés vendredi dans les communes deSchaerbeek, Forest et Saint-Gilles. Six autres ontété appréhendés jeudi lors d'une séried'interventions à Schaerbeek, Bruxelles et Jette.Trois ont été libérés vendredi et trois autres placésen détention provisoire. Au fil des semaines, et latraque continue encore, les enquêteurs français etbelges dévoilent ainsi peu à peu les contours d'uneconspiration terroriste plus étoffée encore que cellequi a frappé New York en 2001

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En plein centre de l’espace oligarchique européen, les terroristes ont frappé sur dans un Bruxellesoù les musulmans sont désormais aussi nombreux (ou presque) qu’à Mossoul...

3Actualité

La politique de l'Union européenne, neparvenant pas à la puissance politique, dufait de divisions internes et certainementd'un manque de volonté de concurrencerla politique étatsunienne sur laquellel'Union est de toute façon alignée, secontente d'un influent soft power pro-dé-mocratie et pro-droits de l'homme, quisert de justification morale aux plansaméricains. En effet, en Syrie, le softpower de la Politique de sécurité et de dé-fense commune (PSDC, remplaçante del'ancienne PESC), qui revendique la vo-lonté d'exporter absolument partout la dé-mocratie libérale, vue comme modèleindépassable pour le monde entier, a em-pêché toute pacification du pays au débutde la crise il y a cinq ans, en rejetant toutenégociation avec le Président Bachar El-Assad, accusé de tirer sur son peuple(l'hypocrisie de ce soft power démocra-tique de l'Union européenne est dans ladifférence de traitement dont a profité lePrésident ukrainien Porochenko, qui abombardé pourtant allégrement les popu-lations de l'Est de l'Ukraine...).

La PSDC a donc contribué à l'émer-gence et au renforcement de l'Etat isla-mique, au Moyen-Orient puis en Europe.

De plus, l'Union européenne a forcé les

Etats européens (certains – notammentl'Allemagne – étaient certes très volon-taires) à gérer la crise qu'elle avait crééeen Syrie, en accueillant les réfugiésfuyant la guerre sur les territoires syrienset irakiens. Des millions de pauvres gensont ains déferlé vers l'Europe, par la fautede cette PSDC. Dans ces vagues migra-toires se cachaient et se cachent évidem-ment encore des centaines de djihadistesen puissance ou de djihadistes tout court,qui s'apprêtent à frapper de façon specta-culaire.

L'Etat islamique a vu dans cette poli-tique d'accueil germano-européenne, uneopportunité en or pour infiltrer l'Europe,et frapper le moment venu comme jamaisencore.

Enfin Bruxelles a fait figure de ville ou-verte pour l'immigration. La capitalebelge et européenne passe pour une villejeune, moderne et ouverte à tous les fluxculturelo-migratoires, une ville-monde,peuplée de foules étrangères et non-euro-péennes, mais dont la diversité persiste àêtre vue par les technocrates de l'Unioneuropéenne qui vivent dans des quartierssécurisés et bien à l'écart de Molenbeekcomme une richesse.

Les soldats d'allah sont ingrats, et cesont les pays les plus accueillants de cesvagues terroristo-migratoires (France,Belgique, Royaume-Uni) qui subissent leplus violemment les assauts terroristes.Bruxelles, capitale de l'Union euro-péenne, et capitale européenne du terro-risme a été frappée. Cela est triste mais lesymbole est fort. La pseudo-forteresse dusoft power démocratique s'est écrouleréesous le premier assaut d'importance deshordes barbares importées par ces tech-nocrates moralisateurs.

L'attentat de cette semaine, qui a causéplus de 30 morts dans la capitale belgelaisse présager de nouvelles attaques. Descentaines - peut-être des milliers - de ter-roristes attendent et s'apprêtent à frapper.La Belgique, dont l'Etat ne dispose pas deréglementations spéciales type état d'ur-gence, convulse. La capitale européenne,déracinée et reniée (en l'honneur des vic-times, l'hymne à la joie a été joué àBruxelles, le vendredi saint à 15h!), sym-bole de tout le déracinement occidental,s'apprête à s'écrouler. La seule questionqui vaille : que sortira-t-il des décombresqui resteront ?…

Vincent Lefebvre

L’Europe punie là où elle pêche...

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Plusieurs jeunes musulmans hai-neux ont provoqué mardi la po-lice aux abords de l’aéroportZaventem de Bruxelles, rappor-tent les médias belges.

Trois explosions venaient pourtant dese produites à l’aéroport international deZaventem et à la station de métro deMaelbeek. Le bilan provisoire fait état de34 morts et plus de 200 blessés...

Vendredi déjà, les policiers belgesavaient déjà essuyé quelques jets de pro-jectiles, principalement des bouteilles,lors de l’opération à Molenbeek qui aabouti à l’arrestation du terroriste isla-miste Salah Abdeslam.

Bref, la police belge sait qu’en traquantles terroristes elle agit en milieu hostile...C’est ainsi toute la construction philo-im-migrationniste qui se fracasse une nou-velle fois contre les mâchoires d’acier duréel.

Naturellement, Eric Zemmour jubile :«Avec ses élus clientélistes, socialistes,communistes, humanistes, pacifistes, éco-logistes, de droite aussi, qui, comme cetteélue de Molenbeek, Sarah Turine, esti-ment qu’il faut «recréer le lien affectif »,et « lutter contre les discriminations, pourque les jeunes soient plus forts contre lesdiscours de haine ». On leur a trouvé desnoms : les « ghettos », les « territoiresperdus de la République », les « zones denon-droit ».

Des noms mensongers pour dissimulerla réalité. Les Molenbeek français,comme leur homologue belge, sont desterritoires où les mœurs sont musulmanes,où les paysages commerciaux sont musul-mans, où les vêtements sont musulmans,où la sociabilité (pas de femmes dans lescafés ni en rue) est musulmane.».

Mais Zemmour n’est pas seul. Il estrenforcé désormais par Malek Boutih quicroit encore à la République ou plutôt àce qu’il en reste au milieu du champ descontradictions... Invité ce jeudi 24 marssur RTL, le député socialiste de l'Essonneest venu pousser un coup de gueule. Aprèsles attentats de Bruxelles, l'ancien prési-dent de SOS Racisme ne décolère pas: "Ça suffit les minutes de silence commeseul bilan politique. On n'arrête pas d'en-chaîner des minutes de silence et troisjours après, on retourne dans nos petitespolémiques qui n'ont aucun intérêt. Si legouvernement et les membres du Parle-ment ne se mettent pas au travail pour lut-

ter contre les ghettos, les Molenbeek qu'ily a chez nous, contre les fractures, on vavers des demains très difficiles…".

La colère est froide, l'émotion affleure.Après les attentats qui ont secoué Paris enjanvier puis novembre et maintenant ceuxde Bruxelles, Malek Boutih appelle à unsursaut républicain. «Il faut couper le ro-binet aux djihadistes (...) Après chaque at-tentat, il y a plus de candidats audjihad. Les gosses qui y vont ne sontpas des décérébrés mais ils sont convain-cus", analyse-t-il. La jeunesse, une proiede choix pour les recruteurs de Daech :"On a une pente générale dans le monde,où la jeunesse se radicalise face à une dé-mocratie qu'elle considère en carton (...)Une partie de la jeunesse ne se contentepas du monde que nous lui léguons (...)les djihadistes sont une offre politiquepour elle".

Et comme la République de MalekBoutih a toujours su davantage faire laguerre que philosopher ou donner du sensà la vie... Le député socialiste anti-racisteet anti national appelle "Un gouvernementde guerre"

Constat terrible qui appelle des ré-ponses à la hauteur : «J'attendais lors dudernier remaniement que le gouverne-ment forme un gouvernement de guerre(...) Il ne s'agit pas d'y mettre des mili-taires mais que l'ensemble des ministèresconvergent vers un seul objectif, protégerla France", regrette Malek Boutih. Luiveut en finir avec le temps de la "fainéan-tise" des responsables politiques : "Il fautémanciper le gosses de banlieues (...) etrenforcer la ceinture de sécurité républi-caine". Quitte à ce que l'Etat prenne di-rectement les choses en mains pour"lutter contre les Molenbeek qu'il y a cheznous" : "L’intérêt de la Nation doit êtresupérieur (...), les endroits où il y a unéchec républicain (...) doivent être missous tutelle.».

Quant au débat sur la déchéance de na-tionalité, le député ne fait pas mystère desa conviction : «La question est de redé-finir les contours de la communauté na-tionale (...) Est français celui qui veutdéfendre la France. N'est pas françaiscelui qui veut la détruire". La réponse estsimple. Simpliste, diront certains. La Ré-publique comme seul salut, donc, l'ur-gence en plus. Et une ceinture

républicaine à tous les niveaux de notredémocratie, que ce soit dans les banlieuesou dans les urnes. Car, juge Malek Bou-tih, «un des rêves des terroristes est quemadame Le Pen prenne le pouvoir enFrance».

Alors que la sagesse consisterait à re-connaître diplomatiquement Daech et dediscuter avec l’Etat Islamique afin qu’ilaille porter ses bombes ailleurs et qu’iln’allume pas chez nous une communautémusulmane forte de quinze millions d’in-dividus, Malek Boutih, république enbandoulière, semble bien pressé d’allerfaire la guerre....

Jacques Pujol

Quand un républicain est en colère, son premier réflexe,c’est la guerre, plus de guerre, toujoursplus d eguerre... Y compris contre l’air du temps... La monomanie de la guerre, relayée jusqu’à l’ex-trême gauche, empêche désormais en France tout réflexe diplomatique, toute position réaliste...

Actualité

Plus la République est nueplus elle promet la guerre

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Guerre vociférante mais prudente... La république a perdu toute ca-pacité de conduire une politique subtile et virile à la fois...

Débat

Ils sont très peu, même chez les in-tellectuels les plus originaux, à prô-ner comme nous le faisons lareconnaissance diplomatique deDaech...

En effet, quand on combat un ennemilointain qui vous frappe sur votre sol àl’aveugle, si vous refusez de pulvériserson territoire vous n’avez qu’une seule po-litique à adopter et elle sera forcémentdouble. Sur votre territoire vous élimine-rez physiquement et préventivement tousles terroristes avec la dernière violence,puis vous déporterez massivement lessuspects.... Et ensuite, en même temps, enfait, vous négocierez des gentillesses avecla base arrière du terrorisme !

Naturellement, la République fait au-jourd’hui tout le contraire de cette poli-tique que Kémal Ataturk avait appliquéenvers les communistes turcs qu’il massa-cra au lendemain de sa visite chez Staline.

La république s’apitoient sur ceux quel’on suspecte et qui s’entrouvrent gênésdans leur vie sociale... Ensuite elle im-porte chaque jour davantage de musul-mans sur son sol, y compris des Talibansqui fourmillent joyeusement au milieu descontingents de «réfugiés afghans»... Elleplaint aussi par avance le malheureux an-cien terroristes qui, dans trente ans, devrarendre ses papiers français si l’Islam ne l’apas emporté à cette époque.. Enfin, elle nedéporte personne, elle laisse les esprit«mariner», et, surtout, elle met un pointd’honneur à laisser ses djihadistes natio-naux revenir à la seule condition dequelques grimaces concédées devant unecellule de déradicalisation.. 

Déradicalisation ou dératisation ? LaRépublique semble avoir choisi. Sesforces ne la portent alors que vers uneguerre verbale ou à de lâches bombarde-ment ciblés prétendument propres..

Ce manque de protection minimale deses intérêts vitaux, la république le paieracher... Mais en attendant, la vie des Fran-çais bascule dans le stress... et celle desimmigrés ne vaut guère mieux...

Alors qu’un déchainement de violenced’Etat limité dans le temps contre les mu-sulmans de France pourrait donner debons résultats si cette opération purementmilitaire était doublée d’une mansuétudediplomatique qui la compenserait immé-diatement et l’autoriserait même, La Ré-publique a choisi les rodomontades, lesincantations creuses et, surtout, de laissersa population affolée déposer des bougies,des bougies, et encore des bougies...

Ces superstitions ne font évidemmentque révéler un profond désarroi alors qu’ilsuffirait d’un bon coup de volant dans unsens, suivi d’un autre coup de volant dansl’autre sens, pour remettre la France sur laroute.. . Car enfin, à l’échelle de notre his-toire, ces quelques terroristes mal organi-sés, aux abois souvent, ratant la plupart deleurs attentats, ne sont sur notre route pasautre chose qu’un nid de poule !

...Un grand coup de volant dans un sens,et un autre dans l’autre sens... mais surtoutne criez pas, cela réveillerait vos enfantsderrière... et cela paniquerait votrefemme... Enfin, ne descendez pas de lavoiture pour si peu et répétez vous cettevérité : ces terroristes ne sont pour l’ins-tant pas autre chose qu’un nid de poule !

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Dans son ouvrage «Tristes Tropiques»(Éditions Plon, 1955) Claude lévi-strauss faisait cette remarque pertinenteà propos de l’Islam.

—(…) si un corps de garde pouvait être

religieux, l’Islam paraîtrait sa religionidéale : stricte observance du règlement(prières cinq fois par jour , chacunexigeant 50 génuflexions), revues dedétails et soins de propreté (les ablutionsrituelles); promiscuité masculine dans lavie spirituelle comme dansl’accomplissement des fonctionsorganiques; et pas de femmes. (…)Grande religion qui se fonde moins surl’évidence d’une révélation que surl’impuissance à nouer des liens au-dehors. En face de la bienveillanceuniverselle du bouddhisme, du désirchrétien du dialogue, l’intolérancemusulmane adopte une formeinconsciente chez ceux qui s’en rendentcoupables; car s’ils ne cherchent pastoujours, de façon brutale, à amenerautrui à partager leur vérité, ils sontpourtant (et c’est plus grave) incapablesde supporter l’existence d’autrui commeautrui. Le seul moyen pour eux de semettre à l’abri du doute et del’humiliation consiste dans une“néantisation” d’autrui, considérécomme témoin d’une autre foi et d’uneautre conduite. La fraternité islamiqueest la converse d’une exclusive contreles infidèles qui ne peut pas s’avouer,puisque en se reconnaissant commetelle, elle équivaudrait à les reconnaîtreeux-mêmes comme existants.

Tristes Tropiques(Pages 466-7)

L’Islamvue parClaudeLevy-Strauss

Dimanche soir, on apprenait que lagrande manifestation contre la Peurorganisée à Bruxelles était annulée par leMinistère de l’Intérieur. Lesconcerts dumême jus, dont celui de Johny Hallidayont été également «à plus tard».

La manif contrela peur a étéannulée...

par Pierre Frachon

Faut-il traiter avec Daech ?

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Quand ils s’expriment sur la vieille Europe les médias américain, tels que Fox News, perdent su-bitement toute précaution oratoire, tout frein, toute langue de bois...

Le regard américainsur Bruxelles...Avant même les

derniers attentatset l’arrestationd ’ A b d e s l a mSalah, la télévi-

sion américaine s’interroge :Bruxelles sera-t-elle la pre-mière capitale musulmane dela vieille Europe ?

L’islamisation de la vieilleEurope inquiète à juste titreles Américains. Quelle sera lapremière de ses capitales àcompter une majorité de mu-sulmans, telle est la questionque la chaîne Fox News se po-sait de façonprémonitoire dansun court reportage du 24 mars2009.

Bien sûr le ton de la chaîneaméricaine contraste aveccelui de nos télévisions. Nonseulement parce qu’il est vo-lontiers direct, voire brutal,mais aussi tout simplementparce qu’il ose traiter d’unsujet que nos médias télévi-suels, adeptes en la matière ducirculez, il n’y a rien à voir,taisent avec un zèle que d’au-cuns pourraient qualifier de lâ-cheté.

C’est que, voyez-vous, il nefaudrait surtout pas faire « lejeu de l’extrême-droite », don-ner l’impression de «participerà la lepénisation des esprits»,prêter le flanc à des soupçonsde « racisme », se voir accuser«d’islamophobie » et faire des« amalgames » qui nous «rap-pellent les heures les plussombres de l’histoire». Aussile beau petit monde des mé-dias européens préfère-t-ils’enfouir la tête dans le sable.Et le téléspectateur est priéd’en faire de même.

Dites que Mohammed est leprénom le plus donné auxnouveaux nés depuis plus de20 ans à Bruxelles et que lacapitale belge devrait être ma-joritairement musulmane d’ici15 ans selon les projectionsdémographiques, et l’on vousregardera avec des yeux rondset incrédules comme si vous

prétendiez avoir croisé un élé-phant rose...

C’est dire si cette semaine àBruxelles le réveil à la réalitéa été brutal. Car les faits sontlà. La mort et le sangsont là.

Depuis les années 1980,Mohamed est le prénom leplus donné aux nouveaux nésdans la région de Bruxelles-Capitale. (Source : Statbel pal-marès des prénoms : années80-89 – années 90-99 – années2000-2001 – années 2002-2007)

Aujourd’hui sept des dixpremiers prénoms du classe-ment sont d’origine arabe ou àla mode auprès des famillesarabes (idem chez les filles).(source : Statbel Palmarès des

prénoms Bruxelles-Capitale2002-2007 garçons – filles)

Un tiers de la population deBruxelles-Capitale est musul-mane. (source : Reuters). Maisele est déjà peuplée à 45%d’immigrés, c’est-à-dire demusulmans pratiquants, deusulmans non-pratiquants, etd’autre religionnaires venusdu tiers-monde..

En raison de leur natalité,«les musulmans seront majo-ritaires en 2030», selon Oli-vier Servais, sociologue etanthropologue des religions àl’UCL. (Source : Reuters).

Dans le fameux reportagede 2009, qui ouvrit les yeuxdes américains sur l’hypothèsed’une prise de controle des

musulmans sur la capitale eu-ropéenne, le maire socialistede Moleenbek, aujourd’hui aucentre la polémique, déclareau journaliste américain :«Soyez réaliste, ils sont là, ilssont relativement nombreux, etde plus en plus nombreux.Voulez-vous que vos enfants etvos petits-enfants vivent unecertaine forme de guerre civile?»

Ainsi, le fatalisme sembleinstallé depuis longtempsdéjà... A Bruxelles commedans la plupart des métropoleseuropéennes.

Bernard GendonSource : http://www.bi-

vouac-id.com

6 Perspectives

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De plus en plus d’informations diverses font finalement construit une certitude : les islamistes pensentà un attentat nucléaire. Ils ne pensent même plus qu’à cela pour espérer gagner leur guerre...

Au moment où les deuxcentrales belges bénéfi-cient d'une protectionrenforcée, un agent desécurité dans le nucléaire

a été tué jeudi soir à Charleroi, rap-portait hier samedi La DernièreHeure, un journal qui pourrait unjour porter son nom à merveille...

Le parquet fédéral a néanmoinsprécisé que la piste terroriste étaitécartée et que le badge de l'agentn'avait pas été volé, contrairement àce que relayait la DH. Les motifs dece meurtre ne sont pas encore définismais les enquêteurs pensent à uncambriolage qui aurait mal tourné ouà un crime pour des raisons privées.

Il reste que les attentats qui ontfrappé Bruxelles le mardi 22 marsfont craindre pour la sécurité des cen-

trales. Selon les informations de mé-dias locaux et internationaux, ven-dredi, la cellule terroriste responsablede ces attaques avait prévu de fabri-quer une «bombe sale» radioactive.

En effet, un physicien du Centred'études nucléaires (CEN) de Mol,près d'Anvers, avait été espionné parles terroristes.

Vendredi, le patron de l'Agence in-ternationale de l'énergie atomique(AIEA) avait appelé les Etats à «ren-forcer la sécurité nucléaire» face aurisque de «terrorisme nucléaire»,quelques jours après les attentats dji-hadistes qui ont ensanglantéBruxelles.

La prise de contrôle d'une centralenucléaire par des mouvements djiha-distes via l'internet pourrait égale-ment devenir une réalité «avant cinqans», a admis ce samedi le coordina-

teur de l'Union européenne pour lalutte contre le terrorisme, Gilles deKerchov dans La Libre Belgique.

Le spécialiste évoque notammentla prise de contrôle du «centre de ges-tion d'une centrale nucléaire, d'un centrede contrôle aérien ou l'aiguillage des che-mins de fer».

La miniaturisation des explosifsmais également la connaissance ac-crue des combattants de l'Etat isla-mique dans les biotechnologiesconstitueraient de réelles menacespour l'avenir.

En France, )à la veille d’une cam-pagne électorale décisive, il n’y aguère que le Lys Noir, hostile au nu-cléaire civil, pour faire campagne de-puis plusieurs mois sur le thème dela nécessaire préparation politique àun attentat nucléaire...

(Suite page 8 et 9)

7Perspectives

Vers un attentat nucléaire islamiste

par Marie-cécile crevelle

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8 Perspectives

Le 17 février dernier, La DH révé-lait déjà que le directeur du pro-gramme de recherche et dedéveloppement nucléaire belge avaitété espionné par la désormais fa-meuse cellule terroriste de Mollen-beek.

Le ministre de l’Intérieur, Jan Jam-bon, n’avait alors pas jugé utile de re-lever le niveau de sécurité de noscentrales nucléaires du pays. Ce n’estque deux semaines plus tard que desmilitaires avaient été déployés auxpieds de nos installations nucléaires...

Posée tardivement à la suite des at-tentats du 13 novembre 2015, la ques-tion de la sécurité autour des centralesnucléaires demeure plus que jamaisd’actualité et risque encore de fairecouler beaucoup d’encre. En effet, laBelgique et la France ont aujourd’huidépassé depuis peu stade de l’antici-pation pour une frayeur bien réelle.

En effet, au début du mois d’août2015, toujours en Belgique, une mys-térieuse main a ouvert une vanne etlaissé s’échapper 65 000 litres d’huiledans la turbine à vapeur de la centralede Doel exploitée par Electrabel(Engie), un équipement situé dans lebâtiment adjacent au réacteur nu-cléaire. Les enquêteurs ont acquis laconviction qu’il s’agit d’un sabotage.

Par ailleurs, le JDD signalait dansson édition du 22 novembre 2015 lecas d’un ingénieur chimiste converti

à l’islam en 2010, il avait demandé,en septembre 2012, un local pour laprière. Une demande qui avait été ac-cordée par EDF, relate l’hebdoma-daire Secrétaire de l’association encharge de la gestion de la mosquée deCherbourg depuis 2014, ce salarié anéanmoins été signalé aux services derenseignement par la sécurité de lacentrale nucléaire normande qui lesuspectait...

En septembre 2015, une simulationd’intrusion de djihadistes était orga-nisée à Golfech par le GIGN ! L'ob-jectif de cette manœuvre grandeurnature devait mettre à l'épreuve leshommes du PSPG, l'unité spécialisée24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, à laprotection de ce site particulièrementsensible du département.

Le spécialiste Michael Rühle maisaussi le sociologue Pierre Jacquiotsont parmi ceux qui développent lathèse que dans une logique de laguerre, une puissance ennemie serabien évidemment tentée de détérioreret de mettre hors service les centralesnucléaires, afin de priver le pays rivald’électricité, mettant ainsi à mal toutles moyens de télécommunication, etprovoquant la panique des habitantsqui voudront se mettre à l’abri de laradioactivité.

Par la qualité de ceux qui la pré-voient, l’attaque contre une centralenucléaire est désormais une option

plausible y compris pour les servicesde l’Etat.

Déjà en 1972, des pirates de l’airayant détourné un avion de ligne amé-ricain avaient menacé de projeterl’appareil sur un réacteur nucléairedans le Tennessee.

En 2012, des explosifs étaient re-trouvés au cours d'un contrôle de rou-tine, par des chiens renifleurs, cachéssous un camion, dans l'enceinte de lacentrale atomique de Ringhals, la plusgrande de Suède. Cette alerte a dé-clenché un renforcement de la sécu-rité dans les trois centrales quecompte la Suède.

Un autre scénario envisagé par lesspécialistes : l’utilisation d’une «bombe sale» radiologique, dans la-quelle une matière non fissile maishautement radioactive est mélangée àun explosif conventionnel, comme duTNT. L’explosion disperse la matièreradioactive en ne provoquant que re-lativement peu de victimes, mais encontaminant une vaste superficie. Siune telle bombe devait exploser dansune grande ville, les effets à longterme des radiations rendraient desparties entières de celle-ci inhabita-bles, entraînant d’énormes dommageséconomiques. C’est pour cette raisonque la bombe radiologique est appe-lée «arme de déstructuration mas-sive», plutôt que de destructionmassive.

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9PerspectivesLa conception d’un tel engin est

considérée comme facile. Qui plusest, en mars 2002, les autorités amé-ricaines ont arrêté un homme sus-pecté de mettre au point de telsengins pour al-Qaïda. Et, en novem-bre 2007, les autorités slovaques ontprocédé à la saisie de poudre d’ura-nium suffisamment enrichie pour êtreutilisée dans une bombe radiolo-gique.

Tout cela conduit évidemment denombreux experts à conclure que,pour les tenants d’une «djihad nu-cléaire», la «bombe sale» pourraitfort bien représenter l’option la plusaisément accessible.

Dans son ouvrage de 2003 intitulé«Traité sur la loi des armes de des-truction massive contre les in-croyants», un érudit saoudien radicalsoutient que, puisque quelque dixmillions de musulmans ont été tuéspar des Américains, tuer le mêmenombre d’Américains est permis, ycompris en utilisant des armes de des-truction massive. Une telle fatwa ac-corde dans la pratique un chèque enblanc au meurtre de masse.

Dans ce contexte, les déclarationsde certains islamistes, dont des phy-siciens aux sentiments religieux fer-vents qui affirment que les armesnucléaires du Pakistan «appartien-nent aux musulmans», prennent dés-ormais une nouvelle significationinquiétante.

Il n’y malheureusement plus aucundoute qu’al-Qaïda et Daech consen-tent aujourd’hui d’importants effortspour acquérir des matières nucléaires.C’est même pour l’EI, bousculé pardes bombardements incessants etmeurtriers de la part de toutes lesgrandes puissances, une course de vi-tesse semblable à la course de Hitlervers ses «nouvelles armes» avant sachute.

Pour Jürgen Todenhöfer, journalisteallemand qui a passé dix jours com-plets en immersion au sein de l’Orga-nisation terroriste de l’Etat Islamique: «L’Occident ne mesure pas la gra-vité de la menace nucléaire. L’État is-lamique Daech est beaucoup plusdangereux et organisé que nous lepensons». Jürgen Todenhöfer ajouteaussitôt : «Daech planifie une sorte

d’holocauste nucléaire contre l’Occi-dent, afin d’éradiquer tous les non-croyants, ce sont 500 millions depersonnes que compte extermineeDaech.».

Marie-cécile crevelle

Dans un rapport édité aulendemain des attentatsde Paris le 13

novembre dernier, le Parlementeuropéen enjoint aux Etatsmembres de l’Unioneuropéenne de se préparer àl’éventualité d’une attaque dela part de l’Etat islamique aumoyen d’armes nucléaires,radiologiques, biologiques ouchimiques (NRBC) en Europeet d’en informer lespopulations afin de prendre lesmesures adéquates. Le rapports’appuie sur les recherches deNomi Bar-Yaacov, chercheur àChatham House et deWolfgang Rudischhauser,directeur du Centre de l’OTANtraitant des questions de non-prolifération des armes dedestruction massives (ADM).

L’EUROPE, VÉRITABLE PASSOIREPOUR LES SUBSTANCES NRBC

Wolfgang Rudischhauser faitremarquer que des armeschimiques et biologiques ontété introduites illégalement enEurope. Chaque année, ce sontquelque 150 cas de traficd’armes nucléaires qui sontrapportés, alors qu’Interpolsouligne dans ses rapports

mensuels de renseignement surles substances NRBC denombreuses tentatives d’achat,de trafic ou d’utilisation detelles armes sur le territoireeuropéen. L’aspect le plusinquiétant de ce phénomène estque ces substances ont étéintroduites en Europe sans êtreinterceptées.

L’empoisonnement à lamatière radiologique dudissident russe AlexanderLitvinenko, mort à Londres en2006, atteste de la présence etde la libre circulation de cessubstances sur le sol européen.

L’ETAT ISLAMIQUE DISPOSE DESMOYENS DE VALORISER LESSUBSTANCES NRBCLes ressources annuelles del’Etat islamique sont estiméesà 2,9 milliards de dollars, alorsque le trafic de pétrole luirapporte environ 40 millions dedollars par mois. Il dispose parconséquent des moyensfinanciers nécessaires àl’acquisition de substancesNRBC et à l’emploi depersonnes capables de lestransformer en armes dedestruction massive. En août2014, un document de 19

pages, décrivant le procédé dedéveloppement de la pestebubonique pour en faire unearme, a ainsi été retrouvé dansl’ordinateur portable d’undiplômé tunisien en physique-chimie combattant pour l’Etatislamique.

Le rapport du Parlementeuropéen montre par ailleursque l’Etat islamique a recrutédes centaines de combattantsd’origine étrangère, dont desphysiciens, des chimistes oudes programmeurs qui auraientles compétences nécessairespour fabriquer des armesNRBC.

TOUTE LA PANOPLIE DES ARMESNRBC : NUCLÉAIRES,RADIOLOGIQUES, BIOLOGIQUESET CHIMIQUES

De fait, le rapport demandeaux différents gouvernementsde l’UE de veillerparticulièrement sur les sitessensibles dans lesquels desindividus radicalisés pourraienttravailler, que ce soit desusines de traitement des eaux,des centrales nucléaires ou desentreprises de l’industriechimiques. Ils pourraient ainsi

mettre à profit leursconnaissances des lieux pourcommettre des attentats aumoyen de ces armes NRBC.

Le même rapportrecommande le filtrage desdjihadistes revenant de Syrieou d’ailleurs et ayant desconnaissances en matières desubstances NRBC. Aulendemain des attentats deParis, Manuel Valls a déclaréqu’il fallait s’attendre à toustypes d’attentats terroristes, ycompris les attaques d’ordrechimique ou bactériologique.Un arrêté autorisant pluslargement le stockage d’unantidote contre lesn e u r o t o x i q u e sorganophosphorés (VX, sarin,etc.) a été publié dès le 14novembre.

Il n’en reste pas moins que lapublication d’un tel rapportatteste de la faillite de l’Unioneuropéenne en termes desécurisation de son territoire :l’espace Schengen est unevéritable passoire que ce soitpour les clandestins ou pour lesarmes.

nicklas Pélès de Saint Phalle

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Dans son roman «Soumission» Michel HOuellebebecq évoquait la chute de la France mais éga-lement de la Belgique dans les mains de musulmans d’abord «modérés»...

Littérature et politique

Déjà, dans son der-nier roman"Soumiss ion"(traduction fran-çaise du mot "

Islam ") Michel Houellebecqdécrivait une France partielle-ment islamisée et livrant, en2022, tout à fait démocrati-quement, sa destinée à un Pré-sident de la Républiquemusulman soutenu par un"Parti Musulman" qui défendl'islamisation de la sociétéfrançaise.

Les femmes y disparaissentdu marché du travail, la Sor-bonne devient une universitéislamique, l'Union Euro-péenne sous la poussée de laFrance intègre le Maroc, lesjuifs français quittent enmasse le pays.

L'écrivain y fait, également,la part belle à la Belgiquevoire à la belgitude désormaismusulmane. Même si il estperçu par beaucoup commeune fiction politique, "Sou-mission", paru le matin mêmedes attentats de CharlieHebdo, résonne pour certainscomme un roman d'anticipa-tion voire un livre visionnaire.

D'autres romans ont, il estvrai, prédit l'avenir. GeorgesOrwell annonçait dans "1984"l'émergence d'une société fic-tive qui, par beaucoup d'as-pects ressemble à la nôtre.Isaac Asimov dans ses romansde science-fiction décrivait, ily a plus de 50 ans, les GSM,Skype et Internet. Les roman-ciers sont donc parfois d'ex-cellents devins. AlorsHouellebecq nouveau pro-phète ?

Dans le livre de Houelle-becq, Wallons et Flamandsparalysés par leur antique op-position à propos deBruxelles, ont été marginali-sés d’abord à Bruxelles où lamajorité de la population y estdevenue musulmane... 

Houellebecqu écrit «Alorsque les partis nationalistes fla-

mand et wallon, deloin les premièresformations poli-tiques dans leurs ré-gions respectivesn'avaient jamaisréussi à s'entendre nimême à engager vé-ritablement un dia-logue, les partismusulmans flamandet wallon, sur based'une religion com-mune, étaient très fa-cilement parvenus àun accord de gou-vernement" (MichelHouellebecq, Sou-mission, p.278).

L’islamisation deBruxelles ne peutrplus échapper au re-gard.

A Molenbeek, parexemple, 21 conseil-lers communaux sur46 sont d'originemusulmane. S'ils seregroupaient dans unseul parti ils auraientla majorité relative...

D’ailleurs, selonChemsi Cheref-Khan, docteur enDroit, un des doyens(1963) de l'immigration mu-sulmane en Belgique inter-rogé par notre confère belge«Le Vif» déclarait en mars2015, après la sortie du livrede Houellebecq : « Une prisede pouvoir "musulmane" n’estpas possible en Belgique, paspour tout de suite, mais àBruxelles oui. D'ores et déjàla moitié des élus socialistesde la Région bruxelloise sontd'origine musulmane. Et il y ales fameux 17 sièges réservésaux Flamands à Bruxelles. Or,de plus en plus d'enfants issusde l'immigration musulmanesuivent l'enseignement fla-mand. Demain l'élite néerlan-dophone de la capitale seramusulmane. Il ne tiendra qu'àun fil alors que les 17 élus"flamands" soient des musul-

mans. Avec l'accroissementnaturel de la proportion desélus musulmans dans les par-tis francophones, le seuil des45 députés, qui représente lamajorité absolue, est un ob-jectif tout à fait réaliste.»..

Quantau fait que ces musul-mans sont néanmoins éclatésdans différentes formationspolitiques, Chemsi Cheref-Khan ajoute : «Lorsqu'ils serendront compte qu'ils peu-vent obtenir le pouvoir, ils leferont, parce qu'ils subiront lapression des mosquées.»

En 2008 un sondage sur lapratique religieuse àBruxelles, réalisé pour LaLibre Belgique, la radioRTBF et l’université catho-lique de Louvain, analysaitdéjçà le phénomène : un tiers

des Bruxel’islam, tandis quele taux de natalité des adora-teurs d’Allah par rapport à lamoyenne du pays, laisse pré-sager que les musulmans se-raient majoritaires au coeur del’Union européenne en 2030...c’est à dire demain..

A la même époque, le siteAl-kanz.org rappellait d’ail-leurs que Mohamed était leprénom le plus en vogue dansles maternités bruxelloises etque sur les dix prénoms lesplus donnés aux nouveauxnés, sept étaient d’originearabe. EN 2016, c’est 80%des nouveaux né des maternitsd Bruxelles qui sont d’originemusulmane.

(Suite page ci-contre)

Bruxelles anticipation du roman de Houellebecqqui devient vrai....

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A Bruxelles, les panneaux électoraux parlent déjà d’eux-mêmes... L’islamisation de la ville par voiedémocratique semble désormais irrésistible.

Littérature et politique

Bruxelles anticipation du roman de Houellebecqqui devient vrai....

Bien sûr, es sociologues im-migrationnistes relèvent quela pénétration musulmane estencore faible dans les pro-vinces de Flandre occidentale(1,3%), Luxembourg (1,4%)et Namur (1,6%). Cela dit, lespetites communes de (9667)Horebeke et (3717) Herstappeseraient les dernières du paysà ne pas compter de musul-mans...

C’est ainsi que le roman deHouelebecq prend réalité, nonpas tant en France qu’en Bel-gique où aucune oppositionpolitique, sinon le séparatisme

flamand, ne s’est dessinéejusqu’à présent...

Néanmoins, à Bruxelles ladémographie pousse inexora-blement, au point que le scé-nario d’une prise de pouvoirdémocratique ne peut plusêtre écartée...

D’ailleurs, selon ChemsiCheref-Khan, docteur enDroit, un des doyens (1963)de l'immigration musulmaneen Belgique interrogé parnotre confère belge «Le Vif»déclarait en mars 2015, aprèsla sortie du livre de Houelle-becq : « Une prise de pouvoir

"musulmane" n’est pas possi-ble en Belgique, pas pour toutde suite, mais à Bruxelles oui.D'ores et déjà la moitié desélus socialistes de la Régionbruxelloise sont d'origine mu-sulmane. Et il y a les fameux17 sièges réservés aux Fla-mands à Bruxelles. Or, de plusen plus d'enfants issus de l'im-migration musulmane suiventl'enseignement flamand. De-main l'élite néerlandophonede la capitale sera musul-mane. Il ne tiendra qu'à un filalors que les 17 élus "fla-mands" soient des musul-

mans. Avec l'accroissementnaturel de la proportion desélus musulmans dans les par-tis francophones, le seuil des45 députés, qui représente lamajorité absolue, est un ob-jectif tout à fait réaliste.»..

Quantau fait que ces musul-mans sont néanmoins éclatésdans différentes formationspolitiques, Chemsi Cheref-Khan ajoute : «Lorsqu'ils serendront compte qu'ils peu-vent obtenir le pouvoir, ils leferont, parce qu'ils subiront lapression des mosquées.»

Marie cécile crevelle

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12 Actualité

Contrairement audémantè lementd'un Etat cohérentou à l'implosiond'un Etat fédéral,

la partition vise à organiser unesituation géopolitique naturel-lement diversifée, ou bien en-core à rompre l'homogénéitéd'un bloc géopolitique mo-derne, tel que le grand ensem-ble pangermanique, souscontrôle prussien. En bref, lapartition a pour objectif de ré-guler et d'équilibrer la situationgéopolitique d'un territoire.Elle n'est cependant pas syno-nyme d'explosion ou bien d'ar-chipel de petits Etats. Ce quel'on peut, en revanche, opposerjustement à la notion de parti-tion est le mouvement d'homo-généisation étatique et laconstitution d'un grand Etat na-tional, l'exemple topique de cecourant (non achevé) étant lemouvement pangermaniqued'unification allemande sousune seule égide.

À l'inverse, l'existence d'ungrand Etat fédéral, se compo-sant de nombreux vestiges po-litiques d'anciens Etatsféodaux et formant un ensem-ble plus ou moins cohérent, nes'oppose nullement au principede la partition. Ainsi, l'Empiredes Habsbourg fut-il la tenta-tive d'une structure organisantla partition de la région danu-bienne. La famille de Habs-bourg-Lorraine eut ainsi pour

rôle d'unifier de façon non-ja-cobine des provinces aux po-pulations différenteséthniquement, linguistique-ment et religieusement. Lagrande diversité régionale futtoujours respectée par la Mo-narchie, couronnant cet ensem-ble. Seules les violentesvélléités nationalistes auXIXème siècle freinèrentquelque peu l'harmonie del'Europe sud-orientale sous do-mination habsbourgeoise.

En effet, contrairement àl'historiographie officielle, lafin de la grande monarchie fé-dérale n'était pas dûe à une in-cohérence présumée del'ensemble territorial, maisbien à une logique anti-partio-niste. Au lieu de promouvoirles différences et la diversitérégionale au sein d'un ensem-ble couronné, la PremièreGuerre mondiale vit le renfor-cement, soutenu par les enne-mis de la Triple Alliance, desgroupes nationalistes, souhai-tant constituer de minusculesEtats jacobins partout dans larégion.

Le démantèlement de l'Au-triche-Hongrie ainsi que laconstitution d'une grande Alle-magne davantage unifiée, quidécoulèrent tous deux de la dé-faite des puissances centralesdurant la Grande Guerre, eu-rent ceci en commun qu'ilsmarquaient une victoire de lamodernité géopolitique, faisant

la part belle au principe des na-tionalités.

La grande Allemagne de larépublique de Weimar fittriompher le pangermanismenationaliste allemand, au détri-ment des vieux Etats alle-mands (Bavière, Bade,Würtemberg, etc.), rompantavec la vieille partition organi-sée issue du Saint Empire ro-main germanique. De façonparallèle, l'explosion de l'Em-pire des Habsbourg-Lorraineen 1918 fit-elle triompher cemême principe des nationalitésà travers des caricaturesd'Etats, qui se divisèrent aprèsla chute du rideau de fer (Tché-coslovaquie et Yougoslavie) oudont les frontières n'ont jamaisfini de causer des troubles (no-tamment entre la Hongrie et laRoumanie).

L'Autriche-Hongrie fut sa-crifiée et la plus grande vic-time géopolitique de la

Première Guerre mondiale,alors qu'elle représentaitl'exemple réussi de partitionorganisée. D'ailleurs, le dernierEmpereur Charles Ier, apôtrede cette partition organisée,portait un projet de réformepartioniste de son pays. Celui-ci souhaitait en effet élargir lesbienfaits du compromis hon-grois de 1867, qui avait ac-cordé au Royaume de Hongrieune large autonomie, aux au-tres composantes de l'Empire,à commencer par les Tchèques.

Malheureusement, la guerreempêcha ces réformes (pourréformer, il aurait fallu la paix,pour gagner la guerre, il auraitfallu réformer...) et l'explosionprogrammée de l'Empire pourde sombres raisons, mit fin à latentative d'un grand Etat par-tioniste au coeur de l'Europe,dirigé par une sainte famillecatholique.

Vincent Lefebvre

Apologie de la partitionLes deux mythes «républicains»

de l’indivisibilité du territoire inté-rieur et de l’intangibilité des fron-tières internationales sont devenuau fil du temps, avec l’Otan, lesprincipaux facteurs de guerre...Toutes les guerres contemporanesen découlent..

Pourtant, sans aller jusqu’à culti-ver l’ethnisme de l’idéologue occi-taniste François Fontan, il faut bienreconnaître que l’intrediction detoute partition par «la commu-nauté intrenationnale» ne faut queprolonger et cancériser les conflits..pour le sul intér^t de la puissanceimpéraile qui semble prendre plaisirau chaos suscité par l’impossibilitélaissée à l’Histoire de régler lesconflits par traités et accords...

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En Bavière, tout est différent du reste de l’Allemagne... le catholicisme ma-joritaire, une famille royale estimée, les Alpes, Le bassin danubien, leconservatisme, un parti spécial, l’autonomisme assumé, et même un dia-lecte national : l’austro-bavarrois encore largement utilisé...

13Actualité

Les Bavarois se rebel-lent contre la chan-celière AngelaMerkel. Depuis quecette dernière a reçu

un prix de la part d'une survi-vante de la Shoah pour sa ges-tion héroïque, humaniste,tolérante (etc.) de la crise desmigrants, la chancelière ne veutplus transiger sur son ouvertured'esprit. « Non, l'Allemagne neretombera pas dans ses vieuxdémons populistes. On sait tropoù cela a mené. » Qu'importeque la cote de popularité d'An-gela Merkel soit en chute libre,alors qu'elle avait résisté à toutjusqu'à présent. Qu'importe lesviols et autres attouchements demasse la nuit du réveillon à Co-logne et ailleurs. Qu'importe lamontée du mouvement anti-is-lamique Pegida. Qu'importe laprogression du parti populiste etanti-migrants Alternative fürDeutschland. La chancelière enfait une question de principe.Les migrants resteront en Alle-magne.

Si la chancelière continue àrecevoir des soutiens venant despartis sociaux-démocrates sur laquestion des migrants, la frangedroite de sa coalition commencesérieusement à lui tourner ledos. Ainsi, le parti conservateurallemand qui est composé de laCDU d'Angela Merkel et de laCSU bavaroise, réputée plusconservatrice, est en pleine divi-sion. La Bavière menace defaire sécession ! Ainsi, le 4 fé-vrier dernier, le Ministre-Prési-

dent du Land de Bavière, HorstSeehofer, homme fort de laCSU, et donc de la coalition aupouvoir (la Bavière représentantdémographiquement un poidscapital en termes d'électeurs, auniveau de l'Allemagne), a défiéfrontalement la chancellère, enosant aller sur des terrains inter-dits.

En effet, Seehofer, contrel'avis de la chancelière alle-mande et du gouvernement,s'est rendu à Moscou, afin derencontrer le Président de la Fé-dération de Russie, VladimirPoutine.Durant sa conférencede presse, le Ministerpräsidentdu Land de Bavière, Horst See-hofer a souligné la réussite deson voyage, en constatant no-tamment un dialogue constructifavec Vladimir Poutine, ainsique la reconnaissance dont jouitla Bavière à Moscou.

Le représentant de la Bavières'est par la même occasion dé-fendu de faire de la provocationavec cette visite de diplomatieparallèle. Mais cela n'a pas em-pêché les médias allemands dejeter la suspicion sur l'action deHorst Seehofer, ni les médiasrusses de voir dans ce voyage lapremière étape vers le « Crépus-cule de la chancellère ». « Le re-belle Seehofer s'oppose à lachancelière des sanctions [anti-russes] Angela Merkel, ce genred'histoire plaît aux russes. Lachancelière est en effet désor-mais aussi détestée en Russieque le Président des Etats-UnisBarack Obama, elle y est consi-dérée une esclave des améri-cains. » écrit ainsi BenjaminBidder, journaliste au Spiege-lonline.

À l'accusation portée par lesjournaux allemands d'avoir étéinstrumentalisé par le Kremlin,le Président du Land de Bavièrerépond, qu'en quarante annéesde vie politique, il n'avait jamaisété instrumentalisé par per-sonne, et que cela ne commen-cerait pas maintenant.

En réalité, les deux interlocu-teurs – Horst Seehofer et Vladi-mir Poutine – ont tous les deuxprofité largement de cette ren-contre. Côté russe, comme le

soulignent les médias alle-mands, Poutine a pu montrerqu'il compte des soutiens en Eu-rope, y compris en Allemagne,où la coalition du CDU-CSU/SPD lui est pourtant glo-balement défavorable (lacomposante bavaroise de ladroite allemande fait ainsi sé-cession de la coalition, en ce quiconcerne les questions de géo-politique). Cette manœuvre pro-fite cependant tout autant àHorst Seehofer et à la CSU ba-varoise, qui capitalise ainsi surle discrédit croissant d'AngelaMerkel en Allemagne, sur fondde crise des migrants. En se sé-parant symboliquement de lachancelière, Horst Seehoferévite le risque de couler avec lenavire Merkel.

Et en effet, la thématique desmigrants a été abondammentdiscutée durant les deux heuresqu'a duré la rencontre entre lechef d'Etat russe et le Présidentdu Land de Bavière. Outre desquestions économiques, et no-tamment des éventuels partena-riats Russie-Bavière, les deuxhommes ont abordé la questionde l'Ukraine, source des sanc-tions contre la Russie de la partde l'Union européenne, la ques-tion syrienne où Vladimir Pou-tine a pu faire valoir lesavancées russes, alors que l'in-tervention américaine s'était sol-dée par un échec et parl'aggravation du conflit, via lesoutien à des rebelles islamistesde Daech ou islamistes « modé-rés », provoquant ainsi l'explo-sion du flux des réfugiés,déferlant sur l'Europe. La Ba-vière, justement, porte d'entréevers l'Allemagne (et région laplus riche du pays), en tantqu'elle subit gravement la vaguemigratoire, est particulièrementintéressée par la solution du pro-blème syrien et migratoire, et àce sujet, la Russie est bien lemeilleur allié que la Bavièrepuisse avoir.

Même si les deux hommesont nié pratiquer là une diplo-matie parallèle (les deuxhommes ont affirmé que lachancelière ne s'était pas oppo-sée formellement à la rencon-

tre ; comme si le choix avait étélaissé à cette dernière...), souscouvert d'arguments écono-miques – bien réels d'ailleurs,20% du commerce russo-alle-mand concerne la Bavière – ladimension politique et géopoli-tique de la rencontre est histo-rique.

Grâce au fédéralisme alle-mand et à la liberté relative qu'ilprocure aux Länder dans laconduite de leur politique, See-hofer a pu court-circuiter la di-plomatie berlinoise et ainsiavancer un pion de choix vers lalevée des sanctions contre laRussie, et de façon plus géné-rale, vers le rapprochement del'Occident avec la Russie.

On sait, en effet, que la Ba-vière, vieille terre catholiqued'Allemagne, s'enracine forte-ment dans sa tradition chré-tienne, et accueille avec très peud'entrain le mouvement de libé-ralisation des mœurs. En cela, laBavière résiste à la lame de fondqui envahit l'Europe de l'Ouest :celle du progressisme avec sonlot de mariage homosexuel,d'euthanasie, de théorie dugenre et autres théories oppo-sées au catholicisme tradition-nel, si implanté en Bavière. Etsur ce terrain, la Russie porteaujourd'hui, l'étendard non de larésistance face à cette offensivemoderniste, mais de la recon-quête (certes partielle) dumonde ancien, comme le révèlenotamment la progression de lareligion orthodoxe en Russie.

Avec la Bavière, la Russie aréussi à obtenir un soutien ausein de son nouvel ennemi enEurope, l'Allemagne. Le Landcatholique rejoint ainsi la Hon-grie, la Grèce et tous les partissouverainistes dans le camp dela défiance vis-à-vis des Etats-Unis et du soutien géopolitiqueenvers la Russie, dans une géo-politique de facto parallèle. Lagéopolitiqueréelle en somme,contre la géopolitique légale,menée par les chefs d'Etat desgrandes puissances euro-péennes, toutes inféodées à undegré ou un autre à la ligne dic-tée par Washington.

Vincent Lefebvre

Bavière, mon amour

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ces 6 etats seraient autant ou plus peuplés que la tchèquie ou la Hongrie ! chacunpèserait économiquement le poids des Pays-Bas.naturellement, chacun de ces états reposerait clairement sur un ancien royaumedu temps du Saint-empire (Bavière, Wurtemberg, Hanovre, Saxe, Prusse) en laissantà la Rhénanie son particularisme et son esprit «république de Bonn»... Les dynastiesde ces etats existent d’ailleurs toujours et seraient à nouveau très utiles à l’europe.en plus de l’Allemand de Luther, chacun de ces états parlerait évidement son propredialecte (Alémanique en Wurtemberg, Haut allemand en Bavière, Saxon en Saxe,franconien en Rhénanie, Bas-saxon en Basse-saxe...), comme le fait déjà la Suisse.Deux de ces etats au moins seraient à majorité catholique : une forte Bavière-Souabe et, surtout, une grande Rhénanie de 25 millions d’habitants...notons au passage que chacun coinciderait à une géographie particulière : Danubebavarrois, Rhin supérieur pour Wurtemberg, Rhin inférieur à la rhénanie, cotebaltepour la Basse-Saxe.... ou à une identité particulière («esprit RDA» en Saxe.)...Dans ces conditions, il est bien dommage que les alliés stupides de 1945 n’y aientpas pensé sur les ruines du Reich (sauf dans le cas de la Bavière dont le séparatismefut mollement soutenu). Mais il n’est toujours pas trop tard pour bien faire !

Et si, profitant de notre intouchabilité nucléaire, nous en profi-tions pour diviser enfin l’Allemagne en six Etats naturels ?

L’Allemagne unie est encorele grand problème européen Le Heimat est ce terme impossible à tra-

duire, qui renvoie à la fois à ce queMaurice Barrès pouvait nommer la

« petite patrie » mais aussi au « pays » au sensde village, et dont les contours sont difficilesà tracer, puisque le Heimat peut à la fois repré-senter le Bundesland ou une réalité beaucoupplus restreinte, telle que le Landkreis, équiva-lent de notre canton, voire le village. Le Hei-mat, s’il se réfère à un espace géographique,est une notion sentimentale, se référant auxlieux de son enfance, à son entre-soi ensomme.

L’entre-soi, c'est ce « chez-nous » difficile-ment définissable. L'entre-soi a peut-êtremême disparu de la plupart des territoires fran-çais. « L'entre-soi ressemblait surtout à un jeude cartes avant que l'on s'en serve. Groupes etcouleurs bien séparés. Si chacun n'était pasforcément à sa place, il était à une place, jouantsa partition visuelle dans un paysage rendusingulier par les siècles et les fortes habitudesdu regard commun. Personne ne venait jamaisdémentir l'ordonnancement des choses. Nousétions TOUS conservateurs. Les choses et leshommes étaient bien rangés. » Les allemandsont su mettre un mot sur ce que les Françaisne nommèrent que récemment : « Lorsquej'étais gosse, mon cher entre-soi était total, aupoint que nous ne savions pas du tout com-ment l'appeler. Les bonheurs qui n'ont pas denom ne peuvent pas se défendre. »

Les Allemands ont ainsi pu défendre asseztranquillement leur Heimat. On constate, eneffet, aujourd’hui en Allemagne, mais aussi enAutriche, un grand retour de cette notion cléde la culture allemande, comme le montre lefleurissement des Heimatmuseums, muséesdédiés à la vie locale, ou bien encore, la réap-propriation parfois folklorique des us d’antan :fêtes traditionnelles, costumes anciens remis àla mode, y compris et même surtout au sein dela jeunesse. La culture allemande sans préten-tion a ainsi pu survivre, et vit un certain renou-veau, loin de toutes considérations politiques.

Si les allemands ont abandonné leur volontéd’hégémonie culturelle, ou même d’une cul-ture allemande « puissante », teintée de natio-nalisme et définitivement condamnée aprèsl’expérience ratée du nazisme, le repli sur leHeimat a permis une conservation d’un panméconnu des cultures germaniques.

Si seulement les Allemands ne s'intéres-saient QU'A leur Heimat, ils seraient bien plussympathiques à toute l'Europe. Une refonteéconomique et politique de l'Allemagne sur labase du Heimat, correspondant grosso modoau Landkreis, permettrait un retour de la diver-sité germanique et donc une neutralisation dela puissance allemande mais aussi de faires'épanouir de nouveau toute la diversité alle-mande.

Il est des constantes de la politique eu-ropéenne. Celle prophétisée parJacques Bainville sur l’Allemagnen’en finit pas de se confirmer : « C’estl’existence d’une puissante Alle-

magne qui empoisonne toute vie euro-péenne » écrivait l’historien de l’Actionfrançaise. Depuis l’avènement de la forceprussienne, ce pays n’a cessé d’inquiéter,souvent à juste titre, ses voisins immédiats.La Prusse a, en effet, durant le XIXème siè-cle su s’imposer comme moteur de l’unifi-cation germanique, face à l’Autriche, labataille de Königgrätz ou Sadowa en 1866entre ces deux puissances, marquant la vic-toire du Nord sur le Sud. Quatre ans aprèscette bataille, l’avènement de l’Empire al-lemand entamait l’unification allemandesous égide prussienne, qui ne s’accompliraitparadoxalement qu’avec la défaite de la Tri-ple Entente en 1918. Comme l’expliquaitastucieusement Bainville, l’Allemagnepost-Traité de Versailles vit disparaître sa di-versité traditionnelle, faite de royaumes etd’Etats libres, dont le nombre avait déjà étéconsidérablement réduit au cours duXIXème siècle, notamment après laconquête napoléonienne, qui mit fin auSaint Empire romain germanique et auxcentaines de petits Etats, au profit d’uneConfédération du Rhin dont les compo-santes se rapprochaient déjà des Bundeslän-der actuels. La République de Weimar fitpour la première fois l’unité réelle de l’Al-lemagne, facilitant la prise de pouvoir hégé-monique d’Adolf Hitler sur toutel’Allemagne et au-delà, sur fond de principedes nationalités exacerbé. L’humiliation de1945 permit anachroniquement aux Alliésde mettre en place un programme bainvil-

lien pour l’Allemagne : la partition. Cettedernière fit momentanément rebasculer lecentre de gravité de l’Allemagne, non versle Sud mais vers l’Ouest rhénan, tradition-nellement francophile, l’Est prussien étantsoigneusement mis sous la tutelle mosco-vite. La RDA, ce pays merveilleux, dont onne comprit jamais (comme pour le régimede Vichy) s’il était productiviste mais n’yarrivait pas, ou s’il théorisait sa frugalité, sa-vait maintenir une Angela Merkel à un postesubalterne de prof de physique-chimie. Evi-demment ce pays ne parlait pas de puis-sance, autrement que pour rire ou pour desdéfilés au pas de l’oie.

Le compromis des deux Allemagne étaitun système stable, permettant de castrercette dangereuse puissance allemande. Ladéliquescence de l’Union soviétique mit finà cette partition, qui arrangeait tant les autrespuissances européennes, et ce qui devait ar-river arriva. L’Allemagne rhénane, écono-miquement puissante, réunifiée à la vieillePrusse, pourtant démoralisée et humiliée(les Allemands de l’Est étant moquéscomme « Ossis ») permit un réveil de la pireAllemagne hégémonique, moment explosifpour la paix tranquille de l’Europe. Et An-gela Merkel finit de faire chavirer le centrede gravité allemand et européen vers Berlin,se faisant au passage haïr par les peuplesd’Europe pour son passage en force d’unepolitique austéritaire dans les autres Etatsmembres de l’Union européenne, allantjusqu’à se faire reprocher dans son proprepays, par les sociaux-démocrates d’avoirsemé le vent en Europe, et d’être entre au-tres responsable de la montée du Front Na-tional aux régionales de décembre dernier.

(Suite page ci-contre)

Perspectives«Heimat»l’entre-soiallemand Sur le territoire de l’Alle-

magne actuelle, il est possiblede dessiner six états «histo-riques» d’une taille moyennede 13,5 millions d’habitants,c’est à dire presque deux foisl’Autriche ou la Suisse...

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Tant que l’Allemagne sera unie, elle sera hégémonique.. Et tant qu’elle sera hégémonique, l’Europesera impossible à construire. L’Europe passe inévitablement par la division naturelle de l’Allemagne.

L’Allemagne unie est encorele grand problème européen

De fait, la République fédérale représenteaujourd’hui la première puissance écono-mique européenne et pèse ainsi de tout sonpoids sur les décisions politiques et écono-miques européennes. Et les critiques faitesà son modèle social n’y font rien (commecelle virulente et pleine d’humour de Jean-Luc Mélenchon), l’Allemagne domine, etsa chute économique et sociale annoncéen’arrive pas, et ce malgré une catastrophedémographique à venir : les immigrés turcset polonais remplaceront peut-être pourmoins cher les productifs mais coûteux al-lemands. Gott sei dank, la castration chi-mique des allemands qui a fait suite à ladéfaite de 1945, restreint le champ de la do-mination allemande à la sphère économiqueet de politique économique. Elle reste inau-dible (faute souvent de vouloir faire enten-dre une parole claire) sur les sujetsgéopolitiques, de politique extérieure, autreque pour un suivisme réservé et un paci-fisme de rigueur, vu son passé. Inspirant lar-gement la politique bruxelloise de l’Unioneuropéenne, l’Allemagne n’arrête néan-moins pas d’empoisonner la vie euro-péenne. La sphère économique est sonrepli, là où elle peut exprimer tout son im-périalisme refoulé.

Pourtant, il n’en fut pas toujours ainsi.Avant son avancée vers l’unification,conformément au principe des nationalités,ce que l’on nomme l’Allemagne était com-posé d’innombrables petits Etats : princi-pautés, royaumes, comtés, abbayes…dénués d’une puissance importante, poli-tique bien sûr, mais également économique,dans une Europe économiquement frugale.Ce vaste territoire émaillé de micro-Etatscouronné d’un empereur élu se concentra,une fois le Haut Moyen Âge passé essen-tiellement sur ses propres problèmes (qu’onnous pardonne la simplification historique).

Si les restes de ces micro-Etats sont peunombreux sur la scène européenne (on nepeut plus compter que deux Etats, à savoirle Luxembourg et le Liechtenstein, le pre-mier en déliquescence, le second vivant unâge d’or mêlant réussite économique,convivialité, et conservatisme) en revanche,les vestiges de l’esprit partitioniste est en-core vivace dans toutes les contrées delangue allemande. En effet, le Reich alle-mand, s’il a combattu la puissance politiquedes Etats libres, n’a pas pour autant tué cesanciens Etats, puisque les Bundesländer al-

lemands perpétuent avec certains aménage-ments modernes les vieilles frontières.

Les Bundesländer, par leur force poli-tique, constituent encore le vivier de la po-litique allemande, dont il ne faut pas oublierqu’elle est une République fédérale, et nonjacobine et centralisatrice. De nombreusescompétences sont réservées aux Länder :police, éducation (chaque Land ayant sonprogramme scolaire et son Abitur), culture,aide sociale, environnement, commerce,etc. Et chaque élection « régionale » repré-sente un enjeu majeur de la politique inté-rieure, bien plus médiatisé qu’en France,dans la mesure où les élections régionalesallemandes n’ont pas lieu simultanément,mais Land par Land. Enfin, la chambrehaute du Parlement allemand, le Bundesratest composée des élus, issus des différentsParlements régionaux, leur accordant uneplace de premier plan également dans la po-litique nationale (le Sénat français est com-posé d’élus issus d’un ensemble bien pluslarge d’élus locaux).

Les particularismes régionaux représen-tés souverainement par les Bundesländeront toujours représenté une carte de la poli-tique allemande de la France, tant que laFrance avait les moyens de cette politique.

Entre fédéralisme allemand et partition, iln’y a qu’un pas, l’unité allemande étantbien jeune, et finalement toujours contestée,comme cela ressort des tensions persis-tantes entre Est et Ouest aujourd’hui en-core, mais aussi de façon plus traditionnellepar des revendications autonomistes danscertains Länder.

Loin d’un fantasme maurasso-bainvillien,l’idée de la partition allemande est toujourslatente. Des mouvements autonomistesayant toujours existé et existant encore denos jours : en Bavière notamment. Mais sur-tout, un régionalisme fortement enraciné seretrouve dans chaque Land allemand. Sou-tenir la partition allemande, c’est s’épargnerdes soucis en Europe en écartant le dangerqu’Emmanuel Todd voit partout. C’est éga-lement un retour aux racines des entre-soiallemands, retour qui tourne le dos au mou-vement unificateur de l’Allemagne, fictionromantique et reliquat du « stupide XIXèmesiècle».

V.L et R.c

Flandre

CROATIE

Istrie

BAVIERE

WURTEMBERG

BOHEME-MORAVIE

HAUTE-SAXE

SUISSE

SLOVAQUIE

SLOVENIE

HONGRIE-VojvodineTyrol AUTRICHE

RHENANIE

BRANDEBOURG

BOSNIESERBIE

GRANDEALBANIE

MONTENEGRO

LITUANIE

RUTHENIE

NAVarreEUSkadieCAntabrieRIoja

ARAGONCATALOGNEVALENCIENBALEARES

PORTU-GALICE

ANDALOUSIE-MURCIE

CASTILLE-ASTURIES

RhénanieBAVIERE

BASSE SAXE

BAVIÈRE-BAVIÈRE-SOUABESOUABE

AUTRICHE-AUTRICHE-TYROLTYROL

RÉPUBLIQUE FÉDÉRALE DERÉPUBLIQUE FÉDÉRALE DE

RHÉNANIERHÉNANIE(BONN)(BONN)-WESTPHALIE-WESTPHALIE-MITTEL RHEIN-MITTEL RHEIN-PALATINAT-PALATINAT-SARRE-SARRE-HESS-HESSEE

BOHÈME-BOHÈME-MORAVIEMORAVIE

HONGRIEHONGRIE

SLOVAQUIESLOVAQUIE

HANSE-HANOVREHANSE-HANOVREBASSE-SAXEBASSE-SAXE PRUSSEPRUSSE

-BRANDEBOURG-BRANDEBOURG-POMÉRANIE-POMÉRANIEPAYS-BASPAYS-BAS

DANEMARKDANEMARK

SAXESAXE-THURINGE-THURINGE-ANHALT-ANHALT

BADE-BADE-WURTEMBERGWURTEMBERG

POLOGNEPOLOGNE

ITALIEITALIE

FRANCEFRANCE

SERBIESERBIE

SLOVÉNIESLOVÉNIE-ISTRIE-ISTRIE

CROATIECROATIE-HERZÉGOVINE-HERZÉGOVINE

ALBANIEALBANIE

ROUMANIEROUMANIESUISSESUISSE

Perspectives

naturellement, dans cette hypothèse, rienn’interdirait plus, qu’avec l’Autriche et laSuisse, les etats allemands forment unesorte de «commonwealth germanique»sous l’égide de nos gentils Habsbourg !!!

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Depuis logtemps les Etats-Unis ont fait des «fuites «et«confidences off» de leurs services de renseignement des-armes de guerre de propagande...

La Russiefinancerait des partispolitiquesen EuropeC’est le journal britannique The

Telegraph qui le révèle : unrapport du renseignement amé-ricain accuse la Russie de fi-nancer des partis politiques

européens pour déstabiliser l'OTAN.D'après cette enquête, commandée par leCongrès américain auprès du Directeur del'Intelligence US, James Clapper, plusieurspays européens seraient concernés par desjeux d'influence du Kremlin, dans le butd'affaiblir le poids de l'Amérique dans cespays, au profit de la Fédération de Russie.La Grèce, l'Italie, la Hongrie, l'Autriche, laRépublique Tchèque, les Pays-Bas et laFrance notamment seraient les pays viséspar cette supposée politique russe de désta-bilisation.

L'enquête américaine analyse l'évolutionde la position par rapport à la Russie decertains partis politiques européens durantles dix dernières années (le Jobbik en Hon-grie, la Ligue du Nord en Italie, le FrontNational en France par exemple) et accusele Kremlin d'être à la manoeuvre de cer-tains positionnements de ces partis.Concrètement, les autorités russes auraientprofité de la désunion grandissante au seinde l'Union européenne, pour favoriser lespartis eurosceptiques et, dans le mêmetemps, pour avancer leur agenda pro-

russe : affaiblissement de l'OTAN, blocagedes programmes de missiles américains enEurope (notamment relativement au confliten Ukraine), ainsi que lobbying pour lalevée des sanctions économiques contre laRussie, elles aussi dues au conflit enUkraine.

La Russie est également accusée decontribuer directement au mouvement dedéfiance vis-à-vis des règles de l'espaceSchengen.

De même, les visites de parlementaireseuropéens en Crimée sont pointées dudoigt. Outre la visite des députés françaisen juillet, menée par le député Les Répu-blicains Thierry Mariani, des parlemen-taires autrichiens également, avaient visitéla Crimée, et avaient pu constater l'attache-ment populaire des habitants de la régionà la mère-patrie russe.

C'est de façon plus générale tout l'euro-sceptiscisme qui est accusé par le rapportd'être une politique pro-russe et partantpossiblement téléguidée par le Kremlin. Lerapport montre à quel point les Etats-Uniscraignent pour leur perte d'influence enEurope, à la veille de l'entrée en vigueurdu traité TAFTA, qui ne manquera pasd'accentuer les tensions économiques entreles deux continents, sur fond de concur-

rence accrue et de probables retombées né-gatives sur l'économie européenne.

Le journal britannique The Telegraph ré-vèle également que des diplomates anglaiset américains parlent désormais ouverte-ment de renouveau de la Guerre froide. Lespartis eurosceptiques – dont la critique del'Union européenne prend une ampleur his-torique – sont vus comme une menace parWashington.

Cela a le mérite de montrer la réalité pro-fonde de la construction européenne. Lafable de la grande Europe « pour peserdans le monde, face aux Etats-Unis »tombe face aux faits : ce sont bien lesEtats-Unis qui sont à la manoeuvre der-rière l'intégration européenne. En effet,Washington a contribué à la constructioneuropéenne, historiquement comme unpion face au bloc soviétique, pour unifierles pays européens, dans un bloc pro-amé-ricain. Ce qui pouvait se justifier avant lachute du rideau de fer (tout comme pouvaitse justifier l'existence de l'OTAN) a perdutout son sens pour l'Europe, et l'intégrationeuropéenne ne sert désormais plus que lesintérêts outre-Atlantique, comme le prouvele traité TAFTA, qui s'annonce désastreuxpour notre économie.

(Suite page ci-contre)

Thierry Mariani

Guerre et propagande

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17Guerre et propagandeLa conséquence évidente de cette ingé-

rence américaine dans les affaires del'Union européenne est que les opposantsà la construction européenne, pour des rai-sons diverses (patriotisme, défense des ac-quis sociaux menacés par l'Europelibérale...) se retrouvent de fait opposantsde l'influence américaine. De même, la po-litique américaine anti-russe, dont on voitmal l'intérêt pour l'Europe est-elle contes-tée par ces mêmes partis eurosceptiques,cela étant une simple conséquence logiquede la participation active des Etats-Unisdans la politique européenne.

Loin d'être les ennemis de l'Europe, lespartis souverainistes défendent davantageles intérêts de l'Europe, en ce qui concernela question russe. Ainsi, la levée des sanc-tions économiques contre la Russie est-elledemandée par ces partis, ces mesures dés-avantageant surtout l'économie euro-péenne (outre le manque à gagner pour lesindustries européennes, la Fédération deRussie a également opéré un boycott denombreux produits agroalimentaires euro-péens en guise de réponse, grèvant sérieu-sement les débouchés des agriculteurseuropéens), et ce uniquement pour des rai-sons de géostratégie américaine.

Or, dans un climat de défiance grandis-sante envers les institutions europénnes,sur fond de crise économique, migratoireet identitaire, la « propagande russe » in-quiète Washington et Londres. Ainsi IgorSutyagin, spécialiste de la Russie au seindu Royal United Services Institute (RUSI),confie-t-il au Telegraph que la propaganderusse a rarement été aussi active, et que« la campagne russe est dans une zonegrise, opérant de façon couverte, et sou-vent légalement ».

Le même Igor Sutyagin se plaint d'uneingérence russe dans les affaires euro-péennes ! Il avance que la Fédération russeviole les règles du droit international, cequi pourrait prêter à faire rire, considérantles violations sempiternelles du droit inter-national par les Etats-Unis, ainsi que par leRoyaume-Uni. De la même façon, le spé-cialiste britannique accuse l'ambassadeurde la Russie auprès du Royaume-Unid'avoir trop ouvertement applaudi à la vic-toire de Jeremy Corbyn à la tête du partitravailliste. Sans aller jusqu'à accuser Cor-byn d'être financé par le Kremlin, Sutyaginlui reproche d'avoir des intérêts totalementconvergents avec ceux de la Russie.

Jamais le journal britannique The Tele-graph, ni les agents des services de rensei-gnement interviewés n'apportentcependant la moindre preuve de leurs hy-pothèses. La seule preuve avancée est pré-cisément celle d'intérêts convergents entreles partis eurosceptiques et la Russie. Voilàdonc la dénonciation de la propagandeanti-russe ramenée à l'argumentataire despires complotistes, qui ne jurent que par desupposés intérêts convergents pour démon-trer l'existence de conspirations douteuses.

Bien évidemment, la Russie n'intervien-dra jamais autant dans les affaires euro-péennes que ne le font les Etats-Unis. LePrésident de la Fédération de Russie, Vla-dimir Poutine, a trop critiqué l'ingérenceaméricaine, notamment durant la criseukrainienne, pour jouer le jeu dangereuxd'un retour à l'envoyeur trop direct, en s'in-gérant lui aussi dans la politique euro-péenne. Le moindre début de preuve seraitrepris et gonflé par la propagande del'OTAN, qui cherche à voir la main deMoscou partout où celle-ci ne se trouvepas, dans le but de discréditer les supposésbénéficiaires de ces aides russes. Que l'onrepense, par exemple, à l'affaire du prêtbancaire octroyé au Front National par unebanque privée russe, qui fut traité médiati-quement comme un financement du partidu clan Le Pen, directement par le Krem-lin. Le procédé journalistique était bien sûrmalhonnête, et rien ne corroborait l'hypo-thèse que le pouvoir russe avait contribuéà l'octroi de ce prêt, effectué – répétons-le– par une banque privée. Le Front Nationalavait simplement fait appel à une banqueétrangère, puisqu'aucune banque françaisen'avait daigné leur accorder ce prêt (faceaux réactions méprisantes des journalisteset politiciens du système, le site internet duparti frontiste publia les lettres de refus desbanques françaises).

Dans ce climat, le soutien russe aux par-tis européens serait hautement risqué. Enrevanche, les intérêts convergents existentbel et bien, et la Russie a, en effet, tout in-térêt à ce que ces partis eurosceptiquesl'emportent dans leur pays respectif. Maiscontrairement aux pseudo-europhiles pro-Union européenne, véritablement et direc-tement soutenus par les Etats-Unis,l'idéologie partagée par les eurosceptiqueset par la Russie, celle du souverainisme et

de l'enracinement, ne se prête guère àl'existence d'un empire mondialisé, commec'est, à l'inverse, le cas du projet niveleuret anational de l'Union européenne améri-canophile.

Ainsi, l'alliance objective de la Russie etdes partis eurosceptiques n'est-elle pas lacopie en reflet de l'alliance des Etats euro-péens et de la puissance américaine. Eneffet, cette dernière repose sur l'inégalité etl'hégémonie culturelle et géopolitique del'Amérique, tandis que la première reposesur la souveraineté politique et culturelle.

Ceux qui tentent de laisser entendre quela Russie chercherait à prendre la place desEtats-Unis sur la face du monde, font toutsimplement preuve de malhonnêteté intel-lectuelle. La Russie n'est pas les Etats-Unis. Jamais des fast-foods servant dubortch bon marché ne fleuriront tels desMacdos bouvelard Saint-Germain. Jamaisla Russie n'ira s'engager dans une guerre àl'autre bout du monde, jouer au gendarmedu monde.

Le souverainisme et l'enracinement, quisont au coeur de la pensée russe actuelleainsi que du courant souverainiste anti-mo-derne grandissant en Europe occidentale,sont radicalement opposés au mondialismeantinational. À l'inverse, l'ingérence amé-ricaine, via par exemple la présence del'OTAN en Europe, est elle bien rélle.Ainsi, les europhiles sont bel et bien lesvassaux des Etats-Unis. Dès lors, l'accusa-tion que ces derniers portent aux euroscep-tiques d'être le cheval de Troie de Moscousemble donc relèver de la pure inversionaccusatoire.

La main de Moscou? Vieille lune qui brille encore...

Vincent Lefebvre

Igor Sutyagin

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GéoArsenal : Pourquoi est-ce que toi,militant politique en France, tu as décidéd’aller te battre aux côtés des pro-Russesdans le Donbass ?

Victor Lenta : Il n’y a eu aucune rupture.Si j’ai décidé d’aller dans le Donbass, c’estpour défendre concrètement mes idées po-litiques. Ce n’était pas une rupture avec monmilitantisme politique antérieur en France,mais une évolution. J’ai toujours été partisandes théories d’Alexandre Douguine, d’unempire européen sans empereur, de Brest àVladivostok. La guerre au Donbass étaitl’occasion, il s’agit d’un conflit au cœur del’Europe, le moment était venu de défendremes idées les armes à la main.

En deuxième lieu, il y a eu une raison hu-manitaire à cet engagement, je souhaitaisdéfendre la population du Donbass, violem-ment attaquée par l’impérialisme américain.C’est mon côté communard : la lutte de lapopulation agressée contre l’oligarchie.

Enfin, émergeait dans cette région d’Eu-rope une synthèse tout à fait intéressanteentre le socialisme révolutionnaire, l’ortho-doxie et le nationalisme russe. Tous ces troiséléments ont été fédérés naturellement et co-existent dans une lutte commune contrel’oligarchie occidentale.

GéoArsenal : quelles sont tes dernièresnouvelles du front ? où en est la situationdans le Donbass (octobre 2015) ?

Victor Lenta : Quand j’ai quitté le Don-bass (fin septembre 2015 ndlr), l’arméeukrainienne réunissait 90 000 hommes au-tour de Donetsk. L’armée ukrainienne ten-tait de provoquer les rebelles pro-Russes àfaire une erreur stratégique, c’est-à-dire àvioler les accords de Minsk. En effet, ces ac-cords sont très défavorables au gouverne-ment de Kiev, et Petro Porochenko, vu sonéchec en matière économique est tenu d’ob-tenir une victoire militaire. Cependant,même les occidentaux ne le suivent plus.Ainsi, la seule solution pour Porochenko se-rait de se servir d’un prétexte pour relancerune offensive sur le Donbass. Si une nou-velle offensive avait lieu, je pense que leslignes ne bougeraient pas beaucoup. L’ar-mée pro-russe s’est professionalisée et adésormais de l’expérience, elle pourraitmême avoir l’avantage.

GéoArsenal : comment s’est structurévotre combat, dans le cadre de la brigadeinternationale ?

Victor Lenta : Nous avons tout organisépar nous-mêmes. Très sincèrement, per-sonne n’y croyait. On a eu beaucoup de dif-

ficultés ne serait-ce que pour arriver dans leDonbass, et une fois arrivé, notre rôle ad’abord été surtout médiatique. Les pro-Russes ont vu en nous une opportunité demédiatiser leur combat. C’est un point es-sentiel aujourd’hui dans une guerre que deréussir une bonne communication. Ensuitenous avons tout de mêmevoulu nous battre réellement,et là ce fut compliqué de nou-veau. Les milices pro-russesétaient très peu organisées(l’armée russe était totalementabsente, contrairement à lapropagande médiatique occi-dentale), et on a pris énormé-ment de risques durant lescombats. Maintenant la situation s’est amé-liorée pour les combattants internationaux,on a défriché le terrain. Ceux qui veulents’engager maintenant ont plus de chances deréussir que nous.

GéoArsenal : quels ont été les retoursque vous avez reçus ? en France et surplace ?

Victor Lenta : En France, je suisconscient que la crise ukrainienne a provo-qué une division au sein des mouvementspatriotes. Un certain nombre de groupes ontsoutenu les nationalistes ukrainiens par fol-klore nationaliste, solidarité nationaliste,sans tenir compte de la dimension interna-tionale et géopolitique de ce conflit. De cecôté du spectre politique, certains nous ontdonc combattu, mais beaucoup nous ontbiensûr soutenu. De l’autre côté du spectre,notre combat dans le Donbass a élargi notreaudience. On a touché des gens qui ne nousconnaissaient pas, ou seulement en termesnégatifs. On a pu voir une ébauche de syn-thèse du mouvement révolutionnaire.

Sur place, les civils nous ont très chaleu-reusement accueillis. Le sens de l’hospitalitéest très fort, et ce peuple qui souffre gardele moral, c’est un peuple très croyant. Je necompte plus le nombre d’icônes orthodoxesque j’ai reçu…

Du côté des militaires, l’avis est un peuplus mitigé. Certains n’ont vu en nous qu’unpotentiel de communication, plus tard cer-tains ont vu l’intérêt militaire de notre dé-marche (nous étions plusieurs soldatsprofessionnels, tandis que les milices étaientessentiellement composées de civils très peuentrainés au départ).

GéoArsenal : Peux-tu développer tesmotivations profondes, idéologiques pourta lutte anti-impérialiste ?

Victor Lenta : L’anti-impérialisme au-jourd’hui est différent de celui de la guerrefroide. (Che Guevara, Carlos). L’anti-impé-rialisme est défendu par certains Etats (laRussie, l’Iran, l’Irak, la Syrie notamment).La guerilla, c’est très bien et nécessaire,mais il faut aussi prendre en compte le fait

géopolitique. Ça ne signifie pasque l’on est d’accord avec toutce qui se passe dans ces paysanti-impérialistes. La Russie parexemple est sur une ligne plutôtlibéral-conservatrice que socia-liste révolutionnaire, mais entermes de géopolitique, elle dé-fend le bon combat.

Quant à mes idées, je défendsune Monarchie sociale en France et je prôneune grande France (Québec, Louisiane) quidéfend la francophonie, et ce dans unegrande Europe. La grande France sera capa-ble d’équilibrer géopolitiquement le bloceurasiatique russe.

GéoArsenal : tu as parlé d’une syn-thèse entre le socialisme révolutionnaire,l’orthodoxie et le nationalisme russe quise produit dans le Donbass. que penses-tu de ce que certains appellent le fusion-nisme (alliance d’une certaine extrêmegauche et d’une certaine extrême droite) ?

Victor Lenta : Je n’utiliserais pas lestermes d’extrême gauche et extrême droite,qui sont des termes du système. Mais sur lefond, c’est exact. J’ai constaté et je défendsà la fois une alliance révolutionnaire et unfront de la foi. Sur le terrain dans le Don-bass, coexistaient naturellement et sans ten-sions, les partisans du Tsar et de la Russieblanche avec des nostalgiques de l’Unionsoviétique. Il n’y a pas de contradictionspour eux, lorsqu’ils affichent une icône dela Vierge à côté de Lénine. Ils ont su déve-lopper et préserver l’intégralité de leurroman national. En France aussi, un telmouvement existe, qui se réclame à la foisdes Rois de France et de la Commune.

Aujourd’hui, il y a effectivement conver-gence de tous les opposants au nouvel ordremondial, sur la base d’un certain nombre depoints communs non-négociables : le patrio-tisme, la défense du peuple, etc...

GéoArsenal : Beaucoup considèrentque la Russie représente un contre-mo-dèle aux etats-unis, pays libéral-liber-taire. La Russie serait en pleinerévolution conservatrice, laissant à lachrétienté le soin de se redévelopper.qu’en penses-tu ?

18 Nos amis

Entretien avec Victor LentaVolontaire royaliste en Ukraine russe

Sur le terrain dans leDonbass, coexistaientnaturellement et sanstensions, les partisansdu Tsar et de la Russieblanche avec des nos-talgiques de l’Unionsoviétique...

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C elui que les russes d’Ukraine surnomment Hercule Poirot est re-venu depuis plusieurs mois d’un long séjour dans les républiques sé-paratistes de l’Est de l’Ukraine. L’ancien militant Lys Noir en disponibilité militante connait bien Arse-nal... Il nous a donc volontiers accordé cet entretien exclusif.

19Nos amis

Entretien avec Victor LentaVolontaire royaliste en Ukraine russe

Victor Lenta : Il y a une différence entrela politique économique du Kremlin et lesvaleurs régénératrices portées par la généra-tion Poutine (la famille, la patrie, la foi).Dans cette société matriarcale, les femmesont su inculquer des valeurs morales solidesà leurs enfants, ce sont les femmes russesqui défendent Poutine, ce sont elles qui por-tent cette révolution conservatrice russe.

En ce qui concerne l’exportation de cemodèle russe, on peut bien évidemment s’eninspirer. On a notamment à apprendre en cequi concerne le fait d’assumer tous les as-pects de l’identité nationale (eux se reven-diquent de l’URSS, alors qu’ils sontnationalistes, parce que l’URSS représenteun moment de grandeur de la Russie). Demême, en France, on doit pouvoir assumerles Rois, Napoléon… sans exclusive dog-matique. On peut également regarder avecenvie le retour religieux de la Russie. Ils ontla foi, l’orthodoxie compte pour beaucoupdans l’identité nationale, même pour lescommunistes nostalgiques de l’URSS.

On peut prendre modèle sur cette renais-sance religieuse, et la France devra égale-ment passer par là, c’est-à-dire par un retouren force du catholicisme traditionnel. LesRusses assument aussi leurs traditions po-pulaires, les jeunes apprennent les chantstraditionnels, les danses… tout cela est vi-vant, ce n’est pas un folklore. Là aussi, c’estun modèle. Enfin, je pense à la marche desimmortels guidée par Vladimir Poutine. Al’occasion du 70ème anniversaire de la finde la Grande Guerre patriotique, les Mosco-vites sont sortis dans les rues, en portant lesportraits de leurs ancêtres morts durant cetteguerre. C’était fabuleux, quand nous avonsvu cela, on s’est senti porté par tout un peu-ple. Ce culte des héros est très présent, etfaire revivre cela en France mesemble primordial. Le jour où lesFrançais sortiront avec les por-traits des poilus de 1914 dans lesrues, on aura fait du chemin.

Enfin, j’insiste de nouveau surle fait que la révolution conser-vatrice russe est davantage le faitdu peuple russe que de son gou-vernement, c’est une révolution populaire.C’est le peuple qui est porteur de ces valeurstraditionnelles.

GéoArsenal : Retour sur l’ukraine.quelle solution vois-tu se dessiner pour cepays ?

Victor Lenta : A minima, la fédéralisa-tion de l’Ukraine est nécessaire. L’Ukrainen’est pas à proprement parler une nation, etl’entrisme occidental dans ce pays n’a fait

que provoquer une destruction de l’identitéde ce pays. Vu la situation dramatique et lesdifficultés politiques, une partition du paysapparaît plausible et peut-être même souhai-table. Les Français patriotes qui ont soutenu

l’Ukraine ont été leurrés.Certes, le chef des nationa-listes ukrainiens a pu déclarerau début « Ni OTAN, ni Rus-sie », mais finalement, engéopolitique, il n’y a pas detroisième voie possible, et lesnationalistes ukrainiens ontrallié le clan atlantiste. Ils

n’ont aucune chance. Leur modèle est celuide la Croatie nationaliste : tenter de chasserl’ « occupant », puis chasser son gouverne-ment, mais le jour où Azov ou Pravyi Sektorse retourneront contre Porochenko, ils se-ront exterminés par les armées atlantistes.Sans même évoquer le fait que ces nationa-listes ukrainiens ont génocidé leur proprepeuple, empêchant toute réconciliation aveceux. Les habitants du Donbass sont prêts à

une fédéralisation et à une pacification, maispas avec les criminels de guerre.

GéoArsenal : Pour finir, un petit motsur tes projets futurs ?

Victor Lenta : Pour des raisons légales,je ne peux pas retourner en Russie ou dansle Donbass. Les Russes m’ont félicité et re-mercié pour mon travail, mais j’étais dansla plus totale illégalité, et ça, ils n’apprécientpas. Ainsi, pour obtenir un visa de transitpour sortir de Russie (où je suis entré illé-galement depuis le Donbass, aux risques dequatre mois de prison !), j’ai du accepter uneinterdiction d’entrée sur le territoire russepour une durée de cinq ans. Mon projet àvenir se trouve de l’autre côté de la Médi-terranée, où la lutte contre l’impérialismeprend une autre forme. La Libye déstabiliséepar l’OTAN est désormais en proie aux tak-firistes de Daech. Je vais donc tenter d’ap-porter mon aide à ce pays en lutte, avec toutela précieuse expérience que j’ai acquis dansle Donbass

Recueilli par Vincent Lefebvre

Royaliste anti-technologiste et partisand’une Grande France au sein d’une Eu-rope continentale, Victor Lenta est aussiun parfait «condottiere»

J’insiste de nouveausur le fait que la révo-lution conservatricerusse est davantage lefait du peuple russeque de son gouverne-ment, c’est une révolu-tion populaire.

Page 20: Webzine hebdomadaire gratuit - N° 4 - nouvelle série ... · Webzine hebdomadaire gratuit - N° 4 ... avec cartes satellites et démarcations précises des rues. On ... hordes barbares

20 En brefMARiAni Fête PAqueS en SyRie.

Le député des français de l'étranger, réputépour ses prises de position anti-atlantistes, s'estrendu en Syrie, accompagné de quatre autresparlementaires et d'une délégation comprenantentre autres Julien Rochedy (ancien Présidentdu Front National de la Jeunesse) et PierreGentillet (qui après avoir quitté le parti LesRépublicains, a fondé un cercle d'amitié avecla Russie), afin de célébrer Pâques avec lesChrétiens d'Orient, persécutés par lesterroristes islamistes.

A l'occasion de ce voyage pascal, legouvernement français a une nouvelle foiscondamné cette initiative du député LesRépublicains. Pourtant l'essentiel de ce voyageest moins potentiellement sujet à polémiqueque les précédents. En effet, alors que lestroupes du gouvernement légitime reprennentdu terrain grâce au soutien de l'aviation russe,et que Palmyre – ville symbole del'obscurantisme dont a pu faire preuvel'organisation Etat islamique – a été reprise parBachar El-Assad, le temps n'est plus à lacontestation de la légitimité du Présidentsyrien. Le voyage se veut avant tout unemarque de soutien envers les populations, quiont eu à subir l'inconscience occidentale.

entRePRiSeS HiGH tecH et LGBt.Mi-mars, le sénat de l'Etat de Géorgie, aux

Etats-Unis, a voté une loi permettant auxassociations, notamment religieuses de sedissocier de certains événements, dans le butde préserver leur liberté. Ainsi, un centresocial, tenu par une association chrétienne neserait plus tenu de louer ses locaux pour unmariage homosexuel, comme cela estaujourd'hui le cas, en raison de règles de non-discrimination.

Cependant, les grands groupes high-tech,tels que Apple ou Salesforce (un éditeur delogiciels) ont fait pression pour empêcher legouverneur de l'Etat de promulgueur la loi.Ainsi Salesforce menace de délocaliser dansun autre Etat plus gay-friendly si la loi étaitpromulguée.

centenAiRe iRLAnDAiS...Il y a cent ans (le 27 mars 1916), 500

irlandais étaient tués au cours d'une révoltecontre le pouvoir britannique. Cetteinsurrection avait été violemment réprimée parle gouvernement de Londres (les chefs rebelless'étaient rendus et furent exécutés quelquesjours plus tard). Si cette insurrection de 1916n'eut pas de conséquences directes, cetterépression entraina une vague de soutien pourle courant indépendantiste, ce qui contribua àpermettre la partition du Royaume-Uni en1922.

L’AutRicHe ReFuSe LeS MiGRAntSDans un entretien accordé au quotidienautrichien Die Presse, le chancellier social-démocrate autrichien Werner Faymann justifieson virage à 180 degrés concernant la politiqued'accueil des réfugiés. « La situation a fait unvirage à 180 degrés. (…) Quand on roule lelong d'une route, et qu'il y a un virage, onprend le virage » a ainsi déclaré le chancellierfédéral. Faymann défend sa politique defermeture nationale de ses frontières en raisondu défaut qu'a fait l'Union européenne,incapable selon lui de réguler les flux demigrants. A défaut de solution européenne,l'Autriche doit reprendre le contrôle de sesfrontières.

De même, le chancellier a déclaré que lapolitique de Merkel était injuste envers son

voisin autrichien. En effet, l'appel d'air causépar la politique d'accueil de la chancellièreallemande a entrainé un afflux massif deréfugiés transitant par les Balkans puisl'Autriche, causant de nombreux problèmes surle territoire, y compris des viols dans la nuit duréveillon.

cAnDiDAtS à L’onuLe Secrétaire général de l'ONU Ban Ki

Moon, nommé à ce poste en 2007, arrivebientôt à la fin de son mandat (qui se termineà la fin de l'année). À cette occasion, le vice-ministre des affaires étrangères russe, GennadiGatilow a déclaré qu'une personnalité de l'Estde l'Europe serait bienvenue pour remplacerBan Ki Moon. Celui-ci a cité en exemple labulgare Irina Bokowa, actuellement secrétairegénérale de l'UNESCO. La nomination d'uncandidat d'Europe de l'Est au poste desecrétaire général de l'ONU serait unepremière dans l'histoire de l'institutioninternationale.

L’econoMie DeS «Peco» SeReDReSSe

Les économies des pays d'Europe centraleet orientale ont la cote. En effet, leur croissances'élève à une moyenne de 3,1%, contre 1,6%pour la zone euro. Cette progressionéconomique marque le détachement de cespays parfois qualifiés d'émergents (notammentles pays de l'ex-bloc soviétique) de cettecatégorie, pour intégrer l'Occident moderneultra-technologisé. Bienvenue au club.

MARRe DeS cHinoiS ?Pour la venue du Président chinois et chef

du parti communiste, Xi Jinping dans lacapitale tchèque, des drapeaux chinois avaientété installés dans les rues de Prague.Malheureusement, des dizaines de cesdrapeaux ont été saccagés et tâchés par unmélange d'oeufs et de colorants bleu ou noir.Un porte-parole du gouvernement, MilosZeman, a vivement condamné cettedégradation, n'hésitant pas à y voir un tumultefasciste, comme celui-ci l'a déclaré sur soncompte Twitter.

La visite du chef d'Etat chinois qui doitdurer jusque mercredi est peu appréciée parune partie de la population, et l'installation dedrapeaux communistes dans les rues, vingt-cinq ans après la chute du rideau de fer, nepasse pas. La Tchèquie ne veut pas devenir unecolonie chinoise.

SAnDeRS ReMonteLe candidat déclaré socialiste à l'investiture

démocrate, Bernie Sanders l'a emporté dans lescaucus de l'Etat de Washington et dans l'Etatde l'Alaska. Sanders est jusqu'à présentdistancié par sa rivale social-libérale HilaryClinton : cette dernière dispose de 1711délégués contre 952 pour le sénateur duVermont, qui devra pour parvenir à l'emporterréunir de larges majorités dans les futurscaucus.

Dans les Etats de Washington et de l'Alaska,Bernie Sanders a récolté plus de 75% dessuffrages, ce qui pourrait relancer sacampagne, notamment à l'approche de caucusdans des Etats réputés difficiles pour leprétendant socialiste, défenseur du modèlesocial scandinave (New-York, Pennsylvanie,Maryland...).

LeS RoLLinG Stone AuSSi...Qui l'eut cru ? Vendredi dernier, plus de 500

000 cubains se sont pressés au concert gratuitdu groupe de Rock mythique, Rolling stones,

à la Havane. La venue du groupe fait suite à lavisite du Président américain Barack Obama àCuba, visite historique ! Après l'ouverturepolitique de la vieille « dictature castriste »,c'est l'heure de l'ouverture culturelle.

VictoiRe RuSSe à PALMyReL'armée gouvernementale syrienne poursuit

son avancée contre l'Etat islamique, profitantde la trève que le régime de Bachar El-Assada conclu avec les « rebelles » pour reporter leplus gros de ses troupes contre l'organisationterroriste. L'armée régulière est en celatoujours aidée par l'aviation russe.

En outre, ce sont désormais des forcesspéciales russes qui viennent en aide auxsoldats syriens, dont le soutien a déjà permisla libération de la cité antique de Palmyre, dontles destructions de sites archéologiques avaientscandalisé l'occident.

MoDe DeS BuRkiniSC'est la chaine de magasins chiques

britannique Marks & Spencers qui a lapremière en Europe lancé l'idée :commercialiser des vêtements à la mode, etislamiquement corrects. De même, le groupeUniqlo, toujours en Grande-Bretagne s'est-illancé dans la vente de hijabs à Londres.

Cette commercialisation par des entrepriseseuropéennes répond à une demande d'unmarché en pleine expansion, et qui devrait êtreun marché très porteur dans les années à venir.

ReFuGiéS Aux GRAnDeS écoLeSPour faire face aux importants flux

migratoires, certains établissements s'engagentde manière civique, pour accorder un accueildigne aux migrants. Ainsi, Sciences Po Parispropose des cours de langues aux migrants,pour permettre à ceux-ci de mieux s'intégrerdans la société française et sur le marché dutravail.

L'Ecole des hautes études en sciencessociales (EHESS) a emboité le pas àl'institution de la rue Saint-Guillaume, puisqueelle aussi s'est engagée en faveur des réfugiés,en élaborant pour ces derniers un programmespécifique en vue d'une intégration optimale.

Le GAz AMéRicAin DéBARqueLes Etats-Unis exploitent à outrance le gaz

de schiste dont l'extraction cause de très gravesconséquences écologiques (décrites avec talentdans l'avant dernier roman de l'auteur de BestSeller américain John Grisham, GrayMountain).

Pour permettre de financer l'exploitation deces gaz et trouver de nouveaux débouchés, lesfirmes américaines viennent pour la premièrefois de faire débarquer un cargo de gaz deschiste en Norvège, annonçant une possiblerupture dans la sphère énergétique européenne.

BRuxeLLeS : 24 ViStiMeSiDentiFiéeS

Parmi les vingt-huit victimes des attentatsde Bruxelles (le décompte à 31 victimesincluait en réalité les trois kamikazes!), setrouvaient treize belges, trois néerlandais, deuxaméricains, une italienne, une britannique, uneallemande, un chinois, une péruvienne, unemarocaine. Trois victimes demeurent non-identifiées, parmi lesquelles pourrait se trouverune victime française, d'après le Quai d'Orsay.

Le travail des médecins légistes pouridentifier les corps s'est révélé particulièrementdifficile, en raison de la violence desexplosions.