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Rhinocéros de Ionesco Résumé de l'oeuvre Une petite ville tranquille, un dimanche matin. Deux hommes, Bérenger, un employé de bureau timide et velléitaire, et son ami Jean, personnage imbu de sa personne, sont à la terrasse d'un café. Jean reproche à Bérenger son manque de personnalité. Bérenger se défend à peine. Soudain un rhinocéros traverse bruyamment la Grand-Place. Les habitants du quartier (une ménagère, un vieux monsieur, un logicien, le patron du café, la serveuse) ont suivi sa course et commentent, interloqués, le passage de l'animal. Puis ils retournent à leur occupation. Bérenger aperçoit alors la jeune Daisy, une de ses collègues de bureau, dont il est amoureux. Mais il est trop timide pour lui déclarer sa flamme. Il éprouve aussi un complexe d’infériorité vis à vis de Dudard, un autre collègue, avec lequel il ne s’estime pas en mesure de rivaliser. A une table voisine, un vieux monsieur discute avec un logicien. Ce dernier lui explique ce qu’est un syllogisme : «Tous les chats sont mortels. Socrate est mortel. Donc Socrate est un chat ». Apparaît alors, toujours aussi bruyamment, mais en sens inverse, un second rhinocéros. La serveuse laisse tomber son plateau, et la ménagère apparaît effondrée, en tenant dans ses bras son chat que le rhinocéros a écrasé. Une discussion futile s’engage entre Jean et Bérenger. Ils se posent trois questions : Etait-ce le même rhinocéros ? Avait-il une ou deux cornes ? Etait-ce un rhinocéros d’Asie ou d’Afrique ? Le ton monte, les deux amis s’emportent. Finalement, Jean s’en va, furieux. Le logicien y va de

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Rhinocéros de IonescoRésumé de l'oeuvreUne petite ville tranquille, un dimanche matin. Deux hommes, Bérenger, un employé de bureau timide et velléitaire, et son ami Jean, personnage imbu de sa personne, sont à la terrasse d'un café. Jean reproche à Bérenger son manque de personnalité. Bérenger se défend à peine. Soudain un rhinocéros traverse bruyamment la Grand-Place. Les habitants du quartier (une ménagère, un vieux monsieur, un logicien, le patron du café, la serveuse) ont suivi sa course et commentent, interloqués, le passage de l'animal. Puis ils retournent à leur occupation. Bérenger aperçoit alors la jeune Daisy, une de ses collègues de bureau, dont il est amoureux. Mais il est trop timide pour lui déclarer sa flamme. Il éprouve aussi un complexe d’infériorité vis à vis de Dudard, un autre collègue, avec lequel il ne s’estime pas en mesure de rivaliser. A une table voisine, un vieux monsieur discute avec un logicien. Ce dernier lui explique ce qu’est un syllogisme : «Tous les chats sont mortels. Socrate est mortel. Donc Socrate est un chat ». Apparaît alors, toujours aussi bruyamment, mais en sens inverse, un second rhinocéros. La serveuse laisse tomber son plateau, et la ménagère apparaît effondrée, en tenant dans ses bras son chat que le rhinocéros a écrasé. Une discussion futile s’engage entre Jean et Bérenger. Ils se posent trois questions : Etait-ce le même rhinocéros ? Avait-il une ou deux cornes ? Etait-ce un rhinocéros d’Asie ou d’Afrique ? Le ton monte, les deux amis s’emportent. Finalement, Jean s’en va, furieux. Le logicien y va de son commentaire :" il se peut que depuis tout à l’heure le rhinocéros ait perdu une de ses cornes ». Bérenger, lui regrette de s’être disputé avec Jean.

Le lendemain matin, dans le bureau où travaille Bérenger, sont présents Daisy, Botard, Dudard, le sous-chef du bureau, et Monsieur Papillon, le chef de service. M. Bœuf, l’un des employés est absent. Tout le monde commente,  incrédule, ce qui s’est passé la  veille. Soudain apparaît Mme Bœuf, hébétée. Elle a été pourchassée par un rhinocéros en lequel elle a reconnu son mari. Surgit alors un nouveau pachyderme. Mme

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Bœuf reconnaît son époux. Elle s'évanouit; on s'affaire pour la ranimer. Revenue à elle, elle s’enfuit en grimpant sur le dos du rhinocéros. Les habitants de la ville sont de plus en plus nombreux à se métamorphoser en rhinocéros. Ils détruisent l’escalier.  Les employés de bureau sont bloqués. Ils ne doivent leur salut qu’aux pompiers qui ne savent plus où donner de la tête. Ils les font descendre par une grande échelle posée contre la fenêtre. Bérenger  rend visite à son ami Jean. Ce dernier est souffrant et tient des propos effrayants.  Il préconise un retour à l’état animal et critique l’espèce humaine. Puis il se métamorphose lui-même en rhinocéros sous le regard affolé de Bérenger. Bérenger est allongé sur le divan de sa chambre. Les rhinocéros continuent leur vacarme dans la rue.  Il a un bandeau autour de la tête. Il tousse lui aussi, mais lutte pour résister à la maladie. Dudard,  son collègue vient prendre de ses nouvelles. Ils discutent de ce curieux phénomène. Bérenger, lui d’ordinaire si apathique,  paraît inquiet. Dudard au contraire minimise la situation : Si épidémie il y a, elle n'est pas mortelle. Incidemment, Dudard informe Bérenger que leur chef, M. Papillon, s’est lui aussi transformé en rhinocéros.

Bérenger est indigné : « Il avait le devoir de ne pas succomber ». Dudard reproche à son collègue son intolérance et lui demande de faire preuve de compréhension.Entre alors Daisy, un panier sous le bras. Elle se montre surprise de la contrariété de Bérenger. Elle lui apprend que Botard est lui  aussi devenu rhinocéros. Il a même déclaré : «Il faut suivre son temps. » Daisy a apporté de quoi déjeuner, bien qu’il ne soit pas facile de trouver des provisions. Dudard est invité à rester, mais il préfère retrouver le troupeau de rhinocéros, indiquant que «son devoir est de suivre ses chefs et ses camarades ». Daisy et Bérenger restent seuls. Bérenger serre Daisy dans ses bras. Ils font des projets. Mais le téléphone sonne. On entend des barrissements. Bérenger se précipite vers son poste de radio. On ne parle que de ça. Rien ne peut plus empêcher Daisy d’aller les rejoindre. Bérenger lui parle de sauver le monde. Elle lui répond qu'il est fou. Il lui parle d'amour. En vain. Elle s'en va. Bérenger reste seul devant sa glace. Que faire ? Il hésite  un instant  se demandant s’il ne doit pas lui aussi les suivre. Mais il décide de résister. Il restera un homme, le dernier des hommes.

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Biographie de Ionesco

Père roumain et mere française, qui se divorcent. Son père les abandonne et part en Roumanie. A 15 ans, il doit retourner en roumanie auprès de ce père qui les a abandonné et qui a une nouvelle famille. En 1930, se développe un mouvement fasciste en roumanie ("la garde de fer") et son père adhère immédiatement à ce mouvement. Il se retrouve seul à ne pas se plier à la nouvelle idéologie. Il parvient à retourner en France, qu'il choisit comme son pays. En 1949, il écrit la cantatrice chauve, puis rhinoceros. Il va rapiement être reconnu.

Ce qui influencé l'oeuvre

1. Son experience fasciste en Roumanie

2. Ses lectures de Denis de Rougemont, sur une foule attendant l'arrivée du Fürher. (la foule engloutit l'individu)

3 Idéologie "Le bon" a propos de l'état dans lequel se trouve la foule quand l'individu perd son individualité.

4. Récit de Kafka : un homme qui se reveille transformé en cafard, il souffre de ça.

Idéologie "Rhinocéros"

se propage des milieux populaires (Mr Boeuf - employé / puis Botard - instituteur / puis Dudard - Bourgeois)

volonté de suivre le groupe (ils se deplacent en groupe ...) transformation physique (emprise biologique - nazisme et

les juifs) agressivité phénomène d'hypnose : ceux qui ne sont pas encore

rhinoceros les trouvent beaux, désir de rejoindre le groupe

renoncement des valeurs de la civilisation (renonce à l'humanité)

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L'argumentation de Jean à sa tranformation

1. "Chacun fait ce qui lui plait, veut satisfaire ses plaisirs, mais comme la société pose des valeurs, elle empêche le plaisir." Donc Jean rejette les valeurs de la société. - Béranger dit "je doute" et s'oppose peu à peu.

2. Jean place les rhinocéros au même niveau que les hommes - Jean perd son calme tandis que Béranger est plus posé.

3. Critique de la morale, et Jean défend que la nature a ses propres lois (forme de darwinisme - la loi du plus fort) - Jean perd ses capacités à s'exprimer, déshumanisation

4. Béranger met en avant la civilisation, son progrès - Jean perd son statut d'interlocuteur, il n'est plus capable de parler.

Bérenger. Dans une ville où tous les habitants commencent à se transformer en rhinocéros, Bérenger est le seul à réagir humainement, et à s'affoler face à la métamorphose. Alors que tous ses proches succombent à la rhinocérite, lui décide de résister : « Je suis le dernier homme, je le resterai jusqu'au bout ! Je ne capitule pas ! » Bérenger représente la lucidité, dans un monde où chacun se laisse conditionner et aveugler par divers systèmes. - Il peut facilement être comparé à Antigone, personnage de la pièce éponyme de Jean Anouilh, qui elle aussi résiste face à un système qui tend à l'absurdité.

Les grands thèmes dans rhinocéros Les régimes totalitaires : Ionesco dénonce l'ensemble des

régimes totalitaires, véritable fléau incarné ici par la rhinocérite, et l'attitude passive des gens face à la domination.

La collaboration : la pièce fait plus particulièrement allusion à la montée du nazisme, et à l'attitude des français qui furent beaucoup à collaborer par peur de l'ennemi pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le conditionnement de l'homme : dans la pièce, tous les personnages, à l'exception de Bérenger, finissent par adhérer à la totalité, à l'uniformité. L'homme a tendance à rester passif, oubliant de remettre en question le système dans lequel il est happé.