· Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre...

114
Face à une demande croissante de la jeunesse, Quelles perspectives pour la culture en crise dès 2006 ? Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006. Une étude menée par Proxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17 1

Transcript of  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre...

Page 1:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

Face à une demande croissante de la jeunesse,

Quelles perspectives pour la culture en crise dès 2006 ?

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

1

Page 2:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

Cette étude menée par Proxirégie et les intervenants qu’elle a mandatés, a pour but :

dans un premier temps de montrer un panorama des pratiques culturelles des jeunes (15 à 34 ans) en France, d’évaluer leur degré d’acceptation de marques partenaires dans des projets culturels et sous quelles formes celles-ci peuvent le faire,

en second lieu de montrer comment les projets culturels se financent, de constater que les réformes budgétaires actuelles vont entraîner un déficit de financement important dès 2006 et d’évaluer le marché potentiel qui pourrait être financé par le secteur privé,

Pour finir d’apporter des solutions de financements aux projets culturels via l’investissement de Marques sur ces projets, en intégrant toutefois les contraintes de satisfaction du public concerné ainsi que les contraintes artistiques des organisateurs d’événements et de communication des marques partenaires.

Cette étude repose sur :

• Un film documentaire de 17 minutes comprenant les interviews spontanées de jeunes réalisées à Rennes, Bordeaux, Marseille, Toulouse et Versailles.

• Des réunions de groupes dans des villes de province (+ de 30 000 habitants) associant des jeunes de 15 à 35 ans, pour balayer l’ensemble des opinions et mettre en perspective des données qualitatives,et ce sous la direction de Richard Zehren.

• Une analyse quantitative, menée par Proxirégie, des pratiques culturelles des 15-34 ans au travers des publications du Ministère de la Culture, journaux, organismes de statistiques (INSEE, IPSOS,…), guides sociologiques, …

• Une analyse quantitative et qualitative des rapports d’audit de KPMG sur le budget de la culture (commandés par Jean Jacques Aillagon en 2002), de la préparation du budget 2005, des revues spécialisées et des journaux ayant abordé ces sujets, menée par Brigitte Mandon.

Outre le documentaire sur la jeunesse, le rapport qui l’accompagne se décompose en trois « actes » :

Acte ILes Jeunes, la fête et la culture

(Analyse qualitative et quantitative)

Acte IIEtat des lieux du financement de la culture.

Quelles opportunités pour les acteurs privés ?

Acte IIIQuelles solutions propose Proxirégie ?

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

2

Page 3:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

SOMMAIRE

ACTE I

« LES JEUNES, LA FETE et LA CULTURE »

Première Partie : ETUDE QUALITATIVE pp.8

I. La demande pp.9

II. Préalable pp.9-11

a) les 15 à 24 ans pp.10b) les 25 à 35 ans pp.11

III. L'étude pp.12-20

1) Le « terrain » pp.12

a)Les participants pp.12b) Le guide d'entretien pp.12

2) Ce qui s'est dit pp.13-20

a) Sur l'image, l'allure, le look pp.13b) Sur soi, sur son apparence pp.14c) Sur les amis, les amours, les sorties pp.15-

17d) Sur les technologies nouvelles pp.17e) Sur la culture pp.18f) Sur l'information et la publicité pp.19g) Sur des perspectives nouvelles pp.20-

21

Conclusion pp.22-23

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

3

Page 4:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

Seconde Partie : ETUDE QUANTITATIVE

I. Données de cadrage pp.25

1. Une population provinciale et urbaine pp.25

2. les jeunes et l’emploi pp.25

II. Profils pp.26-38

1. Les 15 à 24 ans :pp.26-32

a) nombre pp.26b) l’effet Tanguy pp.26c) la consommation des 15/24 ans pp.27-28

Budget moyen mensuel / Postes des dépenses / Attitude de consommation

d) Les 15/24 ans et les sorties pp.29e) Les 15/24 ans et la musique pp.29-32

L’équipement / Durée d’écoute hebdomadaire / genres de musique écoutés le plus souvent / genres de musique préférés / Pratiques musicales

2. Les 25 à 34 ans :pp.32-38

a) nombre pp.32b) leur vision pp.32c) L’aire du temps libre et la contraction de l’espace temps pp.33d) La vie en couple pp.33-34e) Le Budget des 25/34 ans pp.34f) Les 25/34 ans et les sorties pp.35g) Les 25/34 ans et la musique pp.36-38

L’équipement / Durée d’écoute hebdomadaire / genres de musique écoutés le plus souvent / genres de musique préférés / Pratiques musicales

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

4

Page 5:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

III. Les activités culturelles des 15 à 34 ans pp.39-42

1. Un public sur-consomateur de spectacles vivantspp.39

2. Les festivals en quelques chiffres pp.40

3. Une consommation culturelle en pleine augmentationpp.40

4. Une recherche de gratuité omniprésentepp.40-41

5. Un génération sensible aux marques qui leur apportent quelque chose

pp.41-42

ACTE II

«  ETAT DES LIEUX DU FINANCEMENT DE LA CULTURE EN FRANCE »

Première partie : L’Histoire – L’Economie – Les Acteurs pp.44-51

Préambule pp. 45

Histoire, économie de la culture pp. 46-47

Acteurs pp. 47-50

ANNEXE 1. Thématique des circuits selon Shakespearepp. 51

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

5

Page 6:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

6

Page 7:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

Deuxième partie : Les Chiffres pp.52 - 70

1. Le Secteur Marchand pp. 53-56

2. Le secteur Public pp. 57-63

3. Vers d’autres financements possibles ? pp. 64-65

4. Conclusion pp. 66

ANNEXES

2. Loi sur le Mécénat pp. 67

3. Les dépense culturelles des français 2003 pp. 68

4. Audionautes pp. 69-70

ACTE IIIPROXIREGIE, Quelles solutions ?

Quelles conclusions peut-on tirer de l’étude ? pp.72

L’annonceur a t’il un intérêt a s’engager dans ce type de partenariat ? pp.72

Les règles du jeu sont elles particulières ? pp.72-73

Les savoir-faire de PROXIREGIE pp.73-79

L’offre de PROXIREGIE pp.79

Quelle méthodologie ? pp.79-81

Conclusion pp.82

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

7

Page 8:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

ACTE I

« LES JEUNES, LA FETE et LA CULTURE »

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

8

Page 9:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

Première Partie

ETUDE QUALITATIVE

Une étude menée par Richard Zrehen.

Richard Zrehen, docteur en philosophie et opérationnel aguérri, a su mener deux parcours conjoints et complémentaires :

- directeur d’entreprises et d’établissements (Opel, Eldorauto), directeur de service clientèle (Eldorauto), gérant de société d’édition publicitaire (Silen), directeur des études (B.B.A.-Conseil, RSCG, Havas-Conseil, Publicis-Conseil).

- directeur de collection aux Belles-Lettres (Paris) éditeur des collections philosophiques Figures du Savoir : 35 ouvrages publiés à ce jour et l’Arbre de Judée : 11 ouvrages publiés à ce jour, professeur de philosophie.

Ces deux facettes professionnelles lui ont permis d’atteindre un haut niveau d’expertise dans l’analyse et le décryptage des motivations et comportements des consommateurs ainsi que dans une vision plus dogmatique de la société.

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

9

Page 10:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

Septembre 2004

I. La demande

Proxirégie, régie leader des magazines culturels et musicaux gratuits régionaux principalement destinés aux jeunes, souhaitait vérifier un certain nombre de ses hypothèses de travail (par exemple, l’importance pour son cœur de cible des sorties, des amis, de la « fête », l’attrait pour

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

10

Page 11:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

les technologies nouvelles, pour la culture1 dans un sens large, pour la contre-culture, pour les marques, etc.) et explorer des voies jusqu’ici peu parcourues pour élargir son offre et offrir des opportunités nouvelles aussi bien aux titres qu’elle représente qu’aux annonceurs.

Il a donc été décidé de procéder à une étude qualitative, auprès de personnes de profils différents mais appartenant toutes à la cible, pour balayer l’ensemble des opinions en présence et mettre en perspective les données quantitatives brutes.

La réunion de groupe, avec son potentiel de relance et de dynamisation, a été préférée aux interviews individuelles, comme étant plus en adéquation avec l’« esprit » de la population concernée.

Mi-septembre 2004, une trentaine de personnes appartenant à la cible ont été réunies pendant deux heures dans plusieurs villes de province (+ de 30 000 habitants), sous la direction d’un animateur suivant un guide thématique détaillé plus bas.

II. Préalable

Un certain nombre d’éléments et de données quantitatives ont été pris en considération pour tracer le cadre de cette étude :

— La France vieillit : les 15-35 ans représentent aujourd’hui moins de 30% de la population, parce que la génération d’après 68 a fait moins d’enfants que la génération précédente et voit son espérance de vie augmenter régulièrement.

Par conséquent, groupe en régression, les 15-35 ans, environ 16 millions d’individus, bénéficient d’une plus grande attention, sont fortement scolarisés, disposent de beaucoup plus de liberté (la permissivité, qui n’était qu’une option discutée et minoritaire au début des années 70, est devenue la norme), de pouvoir de prescription (l’enfant rare est plus écouté principalement quand il s’agit d’acheter des sodas, des petits gâteaux ou des télévisions) et de ressources, sans relation directe avec la situation économique de la famille (par exemple, les chiffres publiés chaque année en janvier montrent régulièrement que ce sont les familles aux revenus les plus bas qui consacrent le plus gros budget aux cadeaux de Noël).

1 De 1993 à 2003, la part du poste « culture » dans le budget des ménages est passée de 8,7% à 9,2%, celle du poste « communication » (Internet, téléphone, etc.) est passée de 1,8% à 2,5%, alors que celle du poste « alimentation » passait de 15,8% à 14,6% et celle du poste « habillement » de 6,4% à 4,6%. Source : Mieux Vivre Votre Argent, septembre 2004.

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

11

Une population vieillissante

Page 12:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

Une permissivité croissante

En même temps, ce groupe sur qui pèse bientôt la lourde charge de payer les retraites de ses ascendants, a toujours connu la crise qui agite les sociétés de l’Europe de l’ouest depuis une trentaine d’années ;

affronte une concurrence considérablement élargie (par exemple à l’Europe du centre et de l’est) pour ce qui est de trouver un emploi. C’est l’une des deux catégories les plus touchées par le chômage avec les + de 55 ans. Elle a plutôt du mal à entrer dans le monde du travail, et à se faire à ses règles (la grande

distribution, par exemple, a régulièrement des problèmes avec ses jeunes employés, depuis la difficulté à suivre les horaires jusqu’à une certaine insolence avec l’encadrement ou la clientèle, en passant par la consommation de haschich pas loin du lieu de travail).

Population soumise à diverses pressions, structurellement demandeuse de distraction par conséquent, et qui se trouve essentiellement en Province : à Paris, les 15-35 ans ne représentent que 18 % de la population.

C’est pourquoi on a choisi de mener l’étude en Province : le parisianisme spontané des communicateurs (des politiques aussi) fausse souvent les perspectives.

— Le groupe des 15-35 ans n’est pas un groupe homogène : il faut distinguer entre les 15-24 ans qui ne sont pas entrés dans la vie active, disposent d’une grande latitude dans l’emploi de leur temps et de ressources limitées, et les 25-35 ans, qui travaillent, doivent gérer leur temps et s’accommoder de plusieurs contraintes.

a) Les 15-24 ans

Ils représentent 13 % de la population (environ 7, 5 millions d’individus), vivent à 77 % chez leurs parents, souvent comme à l’hôtel :

ils vont et viennent sans prévenir, s’installent avec leurs amis dans la cuisine et vident le réfrigérateur ; 10 % d’entre eux vivent en couple assez tôt. Ils vont à l’école ou suivent une formation professionnelle, sont soucieux de leur apparence et friands de marques (bien

délimitées) ; ils ont un argent de poche conséquent (250 euros en moyenne), suffisamment pour que la grande distribution commence à s’intéresser sérieusement à eux (les Galeries Lafayette viennent d’ouvrir un espace qui leur est consacré ; H et M, s’inspirant de Zara, est en train de lancer une chaîne destinée aux ados).

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

12

Une entrée dans la vie active périlleuse

Les « squatters»

Page 13:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

Ils regardent beaucoup la télévision, jouent aux jeux vidéo et écoutent beaucoup de musique sur leur baladeur (principalement chansons & variétés françaises et musiques du monde, à raison de 10 h par semaine) ; ils sortent souvent (plus d’une fois par semaine), vont de préférence dans les bars et les discothèques et toujours en bande : 80 % des 15-24 ans privilégient les activités qui les font sortir de chez eux et ne les envisagent pas sans les « amis ».

Ils vont assez souvent au cinéma, lisent des bandes dessinées, peu de livres et quasiment pas de journaux : ils lisent les gratuits, quelques magazines spécialisés (moto, planche à voile, informatique) et (garçons et filles) des magazines féminins « juniors » et surfs régulièrement sur Internet.

b) Les 25-35 ans

Ils représentent 14,5 % de la population (environ 8,5 millions d’individus), vivent encore chez leurs parents pour 30 % d’entre eux (leur

situation économique ne l’explique pas entièrement) ; 70 % d’entre eux vivent en couple (le premier enfant arrive autour de la trentaine, un peu au dessous pour les femmes, un peu au dessus pour les hommes), 65 % travaillent (les hommes un peu plus que les femmes)

mais sont souvent réticents à changer de région pour trouver du travail (la disposition à la mobilité ne se rencontre que dans les grandes villes et, même là, semble très minoritaire).

Ils ont un vrai pouvoir d’achat mais ont à affronter plus de charges. Ils écoutent de la musique (variétés françaises, musique du monde et funk), sortent au moins une fois par semaine, avec un petit groupe d’amis et, de préférence, chez les uns ou chez les autres plutôt que dans un bar – ce qu’ils ne dédaignent pourtant pas.

Ils regardent peu la télévision (mais s’intéressent au sport et aux « reality shows »), vont assez souvent au cinéma, lisent des livres (pas les classiques ou la « grande » littérature) mais pas de journaux ou bien

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

13

Plus casaniers qu’aventuriers

Page 14:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

peu : ils lisent les gratuits2, des magazines spécialisés (économie, cinéma, informatique) et des magazines « people », mais pas régulièrement3.

Le groupe étudié comportait donc des 15-24 ans et des 25-35 ans, des hommes et des femmes, des célibataires et des gens mariés, ou vivant en union libre, des pères et des mères de famille afin de refléter les différences évoquées.

2 « Selon Ipsos, deux tiers de nos lecteurs ne lisent pas de quotidien ». P-J. Bozo (président de 20 minutes), Le Monde, 28/09/2004.

3 « Les enquêtes menées depuis une trentaine d’années montrent que le taux de lecture [de journaux payants] d’une génération ne croît pas avec son vieillissement ». Institut Bipe (étude réalisée pour le Syndicat de la presse parisienne), Le Monde, 28/09/2004.

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

14

Page 15:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

III. L'étude

1) Le «   terrain »

a) Les participants :

- Eric, 22 ans, étudiant, célibataire- Lila, 27 ans, professeur de danse, célibataire- Laurence, 28 ans, professeur de danse, mariée, 1 enfant- Jean-Pierre, 31 ans, cadre, marié, 1 enfant- Valérie, 26 ans, psychologue, célibataire- François, 24 ans, étudiant, célibataire- Sandra, 26 ans, avocate stagiaire, célibataire- Laurent, 22 ans, vendeur, célibataire- Cyril, 29 ans, commercial, célibataire- Karim, 23 ans, sans emploi, célibataire- Elodie, 19 ans, vendeuse, célibataire- Sophie, 24 ans, employée des postes, « Pacsée »- Kevin, 17 ans, lycéen, célibataire- Jules, 20 ans, étudiant, célibataire- Guillaume, 30 ans, musicien, union libre, 1 enfant- Laetitia, 27 ans, assistante, union libre, 1 enfant- Albane, 23 ans, étudiante, célibataire- Annick, 31 ans, institutrice, mariée- Benoît, 16 ans, lycéen, célibataire- Charly, 27 ans, barman, union libre- Fred, 30 ans, cadre, célibataire- Clara, 25 ans, étudiante, union libre- Inès, 29 ans, attaché de presse, célibataire, 1 enfant- Julie, 25 ans, stagiaire, célibataire- Alexandre, 25 ans, étudiant, union libre- Nicolas, 24 ans, pompier, célibataire- Julien, 23 ans, étudiant, célibataire- Stéphane, 32 ans, commerçant, marié, 2 enfants- Naomi, 25 ans, standardiste, célibataire

b) Le guide d'entretien

- Moi / mon environnement, comment je me perçois, à quoi j'ai envie de ressembler/de ne pas ressembler.

- Les copains, les amis, les amours, l'argent, la publicité, les marques.- Mon idée d'une très bonne soirée : à deux, à plusieurs...- Ce que je déteste, ce que je redoute, ce que j'aime.- Mes centres d'intérêt.

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

15

Page 16:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

- Mes sorties. : comment-elles se décident, comment je m'informe, obstacles, stimulants.

- Mes attentes en matière de culture.

2) Ce qui s'est dit

a)Sur l'image, l'allure, le look

« Les gens se choisissent le style qui leur plaît... Moi, j'aime pas les gens qui se négligent » Valérie

« Oui, les gens... sales, quoi, pas propres sur eux » Cyril« Bon.. Les gens trop classiques, non plus : le genre Cyrillus... Jupe-

culotte, serre-tête... jupe sous les genoux » Laurence« Le genre qui va... j'sais pas, à la messe... qui fait la sortie du

dimanche place de la Mairie » Lila« J'aime bien porter un costard-cravate de temps en temps » François« Oui, mais avec tes cheveux longs, c'est tout de suite décalé » Lila« Quand on bosse, on est obligé de porter une cravate... » Jean-Pierre« Bon... C'est pas pareil.. Et il y a cravate et cravate... » Laurence« Pas crade mais trop arrangé non plus... Ils sont fermés sur le

monde... Et après la promenade, ils rentrent regarder télé-foot » Valérie« C'est pas juste, c'est bien télé-foot... » Eric

Les membres du groupe sont à peu près d'accord : ils n’aiment pas les gens qui ne sont pas soignés mais n’aiment pas non plus ceux qui sont trop apprêtés.

Ils s'estiment tous décontractés, ouverts, tolérants, pas vraiment dans un moule mais avec assez de personnalité pour que cela se remarque. Ils ne veulent pas ressembler à des « bourges », ceux qui vont bien pomponnés à la messe avant de faire une sortie rituelle, les hommes portant un « costard » en toute circonstance, les femmes étant « trop » classiques et « coincées ».

Ici, une première observation s'impose : cette figure-repoussoir n’existant qu’à l’état ultra minoritaire aujourd’hui (présence significative jusqu’en 1970, déjà moins significative en 1980, elle ne se rencontre plus guère qu’à Versailles, à St Germain en Laye ou à Bordeaux ou bien encore dans les films d’Etienne Chatillez) on doit en déduire qu’elle a une valeur plus symbolique que réelle : elle incarne le passage à l’état d’adulte.

Le mot « adulte » ne sera pas beaucoup employé : c'est le « vieux » qui est la figure à laquelle on ne veut absolument pas ressembler, figé dans des routines, sans imagination, sans perspective. Etre « classique », de ce point de vue, c'est déjà « être vieux ».

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

16

Page 17:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

Autrement dit, le groupe a bonne image de lui-même, s'aime en décontracté, est prêt à accepter d'autres interprétations de la décontraction mais estime que ce qui est provocant est hors limite : par exemple, le T. shirt moulant+tatouage+pantalon de cuir est acceptable sur une scène, pas vraiment en ville.

Deuxième observation : le groupe est finalement assez modéré dans son refus des normes. Il est plus juste de dire que ce n'est pas l'idée de norme qui est rejetée mais les signes, accessoires et comportements jugés désuets ou inappropriés dans lesquels elle peut se matérialiser.

Au nombre des marques rejetées (en réalité, parfaitement perçues dans leur positionnement et leur image) parce que « classiques » : Cyrillus, Jacadi, Bonpoint, Alain Manoukian, René Dehry.

Au nombre des « bonnes » marques : toutes les marques de vêtements de sport (Nike, Adidas, Converse), H et M.

b) Sur soi, sur son apparence

« Je crois bien qu'on se préoccupe plus de soi qu'avant... l'acné, on en parle et il y a de la pub à la télé » Benoît

« Aujourd'hui, même les hommes s'entretiennent... Moi, j'ai des problèmes d'allergie et il m'est arrivé de me faire un masque à l'argile...

pour adoucir la peau et la purifier... Mais ça tire, après... » Charly

« Les femmes s'épilent plus... ça a commencé dans les années 30 mais les films et la télé ont drôlement accéléré le mouvement... même les gamines s'y

mettent... » Inès« J'ai de la chance, mon père travaille dans la parfumerie et il rapporte

plein de choses à la maison... Des crèmes hydratantes, du démaquillant... Sinon, les produits naturels, c'est bien, mais c'est vachement cher... 25 % plus cher... » Julie

« De toute façon, on doit être net au boulot... des boutons et des cheveux sales, ça fait un peu désordre... » Fred

Il faut donc un peu nuancer ce qui a été dit plus haut : les membres du groupe accordent beaucoup de valeur à la décontraction et à une certaine forme de simplicité, mais il apparaît que cette décontraction affichée est assez élaborée : elle est reconnue comme une attitude

délibérée et non comme une façon d'être spontanée; elle a son code et ses signes. Connaissance assez étendue des produits de soin et des marques (Nivea, Neutrogena, Yves Rocher, Vichy, Roc) même chez les hommes, usage assez généralisé de ces produits : au

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

17

A la recherche d’une hygiène

La marque codifie

Page 18:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

delà de l'hygiène, le souci de ne pas faire tâche dans son groupe, de paraître à son avantage, de plaire aussi, est bien présent.

Il faut donc comprendre que ce n'est pas le trop de soin de soi qui est rejeté dans la figure du « bourge » pomponné mais le fait que ça se voit trop. Le style « naturel » est le compagnon d'élection du style « décontracté ». Confirmation, par conséquent, que c'est un type de norme qui est refusé, pas la norme en soi.

c) Sur les amis, les amours, les sorties

« Passer une soirée seul, c'est le cauchemar » Karim« Parfois, c'est bien de se retrouver seul : on regarde son match

tranquille... » Cyril« C'est pas drôle de regarder un match tout seul » Kevin« C'est pas ça... On se connaît depuis un bout de temps, alors on sort

ensemble, c'est plus sympa... Même quand on a des enfants... » Laetitia« Moi j'allais en discothèque avant, mais maintenant ça me gave un

peu. Je préfère quand on va chez les gens. » Sophie« C'est vrai que c'est sympa, mais les bars c'est pas mal non plus... On

rencontre des gens... » Annick« Au début, on s'est dit qu'on sortirait moins avec le gamin... En fait, il

suffit de s'arranger pour le faire garder... On restera à la maison plus tard... Si on perd le contact avec les amis, on déprime... » Guillaume

« Moi, je ne déteste pas les soirées en tête à tête, mais j'aime bien aussi les soirées barbecue... » Elodie

Pour les membres du groupe, il va de soi que l'on appartient d'abord à un ensemble dont on s'éloignera peut-être un jour ; un ensemble dont il n'est même pas sûr qu'il se constitue sur la base d'une proximité ethnico-communautaire ou d'affinités clairement identifiées - comme ce qui peut mener à adhérer à un club d'échecs, par exemple.

On appartiendrait à une nébuleuse de fait (maison, quartier, école, entreprise), pouvant être distinguée par son style de vêtements/de marques, éventuellement par sa façon de s'exprimer, et de cette nébuleuse de copains pourraient finir par émerger quelques personnalités. Ces personnalités (chanteurs, designers, acteurs, sportifs) sont admirées mais pas au point qu'on ait envie de les imiter dans leur effort de singularisation ou bien qu'on pense qu'on en est capable.

Observation : pour un individu, le fait d’appartenir à un ensemble en puissance a pour conséquence que tout changement de lieu, géographique ou institutionnel, est synonyme de perte et est donc une entrave à la mobilité (les habitants, même jeunes et libres d'attache, de régions touchées par le chômage, hésitent souvent à rechercher un

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

18

Page 19:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

emploi loin de chez eux ; les immigrés originaires d'un même pays ont tendance à se regrouper dans les mêmes endroits, et pas seulement pour des raisons économiques). Ceci a pour conséquence aussi de brouiller les distinctions entre appartenance par choix (copains, amis) et appartenance par nécessité (entreprise), transformant facilement les relations professionnelles en relations amicales.

Autre conséquence : les marques, signes et comportements valorisés dans un groupe peuvent être, en raison même de cela, entièrement dévalorisés dans un autre.

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

19

Page 20:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

Il y a, par exemple, ceux qui privilégient le style musical : jeans ou baggy pants, T. shirt, sweat-shirt à capuche et sneakers. Il y a aussi les

punks et post punks : blouson de cuir, jeans, Rangers, pour les filles des mini-jupes très courtes et des superpositions de collants déchirés ; pour filles et garçons, piercings et coupes

de cheveux caractéristiques modelées à la bière ou à l'œuf plus qu'au gel. Les teufards, enfin : en tenue militaire, accompagnés de chiens mâtinés de berger allemands, achetant en même temps « une boîte de Pal et un pack de bière ».

Remarque : il faut distinguer entre les tribus et les clans.

Les tribus marquent le corps (percements, tatouages, coupes de cheveux, etc.), les clans ont des accessoires/marques de reconnaissance : on peut changer d’accessoires (mais le « musical » ne portera pas volontiers du kaki, ni le punk une casquette), on ne peut pas, en tout cas pas facilement, « dé »marquer le corps. D’une façon générale, les corps

marqués sont souvent ceux des membres des couches sociales qui se vivent comme rejetées (marginaux, lumpen-prolétariat).

Les tribus ont aussi leurs accessoires (le chien, la bière, les collants troués) mais ce qui les distingue est le désir d’irréversibilité (donc de mort, même lente : no future ) ; à l’évidence, les clans consomment alors que les tribus survivent (marques visibles/échangeables versus corps marqué). Les clans sont une cible, les tribus infiniment

moins.

Pour revenir au propos général, on doit dire que l'individu appartenant à la classe d'âge étudiée n'est donc pas (ou très rarement) un électron libre mais, potentiellement, un « collectif ».

Son état normal est le couple (dont le principe est acquis assez tôt, aux environs de la troisième/seconde, même si les partenaires changent) entouré de copains : la hantise est de se retrouver seul. On ne se dit pas : « je vais pouvoir tranquillement faire un truc qui me plaît, lire un livre, par exemple, regarder une émission ou un film à la télé ». Si on est seul, on va traîner : c'est la faim de compagnie qui fait sortir le louveteau 15-35 du bois ; si l'on a juste faim de nourriture, on peut toujours commander une pizza.

Cet individu potentiellement collectif sort moins qu'il ne le souhaiterait mais le fait dès qu'il le peut. Il a des problèmes de budget, de logistique (enfants, transport), ce qui l'amène à privilégier la soirée chez les copains, chacun apportant sa contribution en nature. Cependant

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

20

La forme…

…c’est le fond qui remonte à la surface.

Parfois solitaire, mais surtout pas la solitude !

Les clans consomment, les tribus survivent.

Page 21:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

un vrai grand spectacle, une grande star, un grand événement sportif, peuvent l'amener à se déplacer et à faire une assez grosse dépense (la place à 100 euros pour le concert de Madonna à Paris a été souvent évoquée et le prix trouvé élevé mais assez justifié).

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

21

Page 22:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

Problèmes de budget :

- 1 place de cinéma à plus de 5 euros est jugée chère- 1 cd à plus de 20 euros, est jugé cher (on préfère

télécharger gratuitement de la musique possiblement piratée plutôt que payer 0, 99 euro le titre, par exemple).

- 1 concert d'un chanteur ou d'un groupe peu connu à plus de 30 euros, est jugé cher.

- 1 bar où il faut dépenser plus de 20 euros pour boire 3 verres est jugé cher.

- 1 restaurant où il faut dépenser plus de 20 euros (vin non compris) pour prendre un repas est jugé cher.

- 1 pantalon (homme) à plus de 70 euros est jugé cher.- 1 pantalon (femme) à plus de 50 euros est jugé cher.- 1 paire de (vraies) chaussures à plus de 70 euros est jugée chère.

Problèmes de logistique : ils tiennent essentiellement aux transports, les événements excitants se déroulant souvent en dehors des villes, et les contrôles de police se multipliant.

d) Sur les technologies nouvelles

« J’écoute surtout de la musique… j’ai un baladeur et une mini-chaîne mais je ne suis pas un fana » Eric

« Je ne lis pas de magazines ou des trucs comme ça… pour le téléphone, je vais voir de temps en temps dans l’agence… je le change quand j’ai les points qu’il faut ». Valérie

« Ca m’intéresse, mais je ne me précipite pas : j’attends de voir comment ça fonctionne avec les autres et surtout que les prix baissent ». Sandra

« C’est vrai que c’est cher : il y a un nouveau baladeur, un ipod, d’accord on peut stocker des milliers de titres mais le prix… et je crois qu’ils vendent ça 1 euro le

morceau » Lila« Dans ces cas-là, moi je télécharge gratuitement en attendant que ce

soit plus possible… ça vaut le coup de se promener sur internet ». François

« J’ai l’internet au bureau et mon portable est celui de la boîte… on en change régulièrement… je crois que c’est une affaire d’abonnement… internet, je m’en sers pour mon travail… je me promène aussi quand je peux ». Jean-Pierre

Les membres du groupe s’intéressent aux nouvelles technologies, les produits font partie de leur environnement quotidien mais ils ne

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

22

Une grosse sensibilité au prix

Intéressés mais pas pionniers

Page 23:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

manifestent pas un enthousiasme particulier. Ils apprécient les services rendus mais aucun d’entre eux ne ressemble, même à distance, à ce mutant bio-technologique popularisé par les feuilletons télé, branché en permanence sur le réseau, hyper-informé et toujours à l’affût de la nouveauté.

Sages dans d’autres domaines, les membres du groupe le sont également dans celui-ci : ils appartiennent plus au grand ensemble des suiveurs qu’à celui (très restreint) des initiateurs.

Les marques citées : Nokia, Thomson, Sony, Philips.

e) Sur la culture

« Le ciné, la musique… la BD même… » Fred« Pour moi, la culture, c’est d’abord la danse, c’est normal… mais c’est

aussi la musique, toutes les musiques, et le théâtre… les festivals de rue, avec les acrobates » Clara

« … Moi, c’est la musique… je joue de la guitare avec des potes et j’ai bien envie de me mettre aux percussions… » Alexandre

« Faut pas que ce soit pénible, genre les sorties au musée avec les parents… Ca m’arrive d’aller voir des expos… j’aime bien la photo… » Benoît

« C’est sympa d’aller au ciné, mais je trouve que les places sont chères… Quand on est plusieurs… » Naomi

« On peut louer des cassettes ou des DVD, note bien… » Nicolas« La culture, c’est ce qui fait plaisir : un café-théâtre, un dîner, un

verre avec les amis… » Stéphane

Les membres du groupe ont une acception large de la culture : c’est, semble-t-il, moins la fréquentation d’un monde un peu à part, peuplé d’œuvres de référence destinées à « élever l’esprit » que l’occupation

tranquille de nouveaux territoires où il est possible de varier les plaisirs, d’en découvrir d’autres, sans s’éloigner de son entourage.

Moins de hiérarchie, par conséquent - quand une hiérarchie est évoquée, c’est avec un peu d’accablement, les œuvres de référence étant à la fois incontestables et ennuyeuses - et plus de curiosité : un confusionnisme bon enfant, où coexistent la Guerre des Etoiles, Le père Noël

est une ordure et Drôle de drame, Mozart, Marin Marais et Noir Désir, Berger, Sinclair et Goldmann (mais pas Johnny Hallyday), Les Vamps, Les Deschiens et Shakespeare (joué par Romane Bohringer).

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

23

La culture oui !Mais pour se faire plaisir pas pour

Page 24:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

Prétexte de sorties supplémentaires, la culture est un domaine large qui appartient pour eux à celui, encore plus large, de la distraction - active (+ de 40 % des 15-25 ans pratiquent un instrument de musique) ou passive (50 % des spectateurs du cinéma ont entre 12 et 30 ans).

Il y a un style « jeune » de consommation de la culture qui consiste à emboîter timidement le pas des parents, à accepter une partie de l’héritage comme forme supportable d’entrée dans une norme, en l’annexant à son style de vie, en infiltrant de façon décalée et non révérencieuse des « zones » imaginaires et sociales jusqu’ici moins fréquentées.

f) Sur l'information et la publicité

« On n’épluche pas vraiment les programmes… En général, ça se décide au dernier moment... On se téléphone... » Karim

« … Nous, il y a le gosse, alors faut qu'on prenne des dispositions... Mais les parents sont là, alors, on peut ne pas faire de plan… On se tient au courant, quand même... » Laetitia

« C'est pas souvent dans le journal qu'on lit des choses... Un peu la radio... les gratuits... les flyers... et les numéros de téléphone qui circulent quand une teuf se prépare... la hot line... » Jules

« Il y a aussi les affiches mais, de toute façon, il y a toujours quelqu'un qui sait et qui met les autres au courant... Sinon, on connaît les grands rendez-vous et on sait où ça se passe, généralement... » Guillaume

« On apprend des choses à la télé, surtout les grands trucs... mais j'ai l'impression que le son devient plus fort sur France 3 au moment de la pub... » Albane

« J'ai remarqué ça moi aussi... c'est pas un problème de décrochage ? » Annick

« Bon, il y a souvent la pub qui déborde dans la boîte aux lettres, mais c'est pas forcément des choses intéressantes... » Cyril

Le monde affectif, flou et marqué par un certain degré d'improvisation (plutôt désirée et appréciée) dans lequel évoluent les participants est un monde rassurant : l'amitié, le collectif font tampon. Pas d'agressivité, peu de revendications, pratiquement pas de militantisme, notamment en ce qui concerne l'information et la publicité (pas de sentiment franchement anti-publicitaire, par exemple) : on n'est pas

entièrement satisfait de ce qu'on a mais on se débrouille et on finit par obtenir à peu près ce qu'on recherche. Le bouche-à-oreille est lent et approximatif mais va dans le sens de la complicité et incarne bien l'idée de proximité qui est fortement valorisée.

Ils sont donc potentiellement demandeurs d'une information calibrée, à leur intention spécifique - ils savent même vaguement

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

24

L’impulsion plus forte que la préméditation

Le zapping préféré à l’abonnement

Page 25:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

que ça existe - mais leur demande n'est pas explicite, de peur, peut-être, qu'il ne leur soit demandé quelque chose en échange : plus une implication personnelle régulière à laquelle ils ne sont pas tout à fait prêts qu'une dépense. Un abonnement, un engagement sur des dates et des tâches appartiennent déjà à la régularité, à la stabilité dont les membres du groupe ne semblent pas vouloir tout de suite4.

D'une façon générale, les membres du groupe paraissent apprécier tout ce qui vient à eux sans qu'ils l'aient demandé et sans évidente contrepartie.

g) Sur des perspectives nouvelles

[Si on me donnait carte blanche] « je ferais un festival de rue : avec de la danse... pas classique, moderne... hip hop, des jongleurs, des acrobates... » Lila

« C'est vrai qu'il n'y a pas beaucoup de spectacles de danse, ça manque... Je suis sûre que ça intéresserait beaucoup de monde... Depuis la Star Ac', même les garçons s'y mettent... On en a beaucoup qui se sont inscrits aux cours... » Laurence

« Moi, j'organiserais des concerts gratuits avec des vraies grandes vedettes, genre David Bowie, Bjork, Jimmy Cliff... »

« Un festival de rue, des concerts, c'est sympa, mais il faut surtout que les transports soient bien organisés... et le plus important, c'est les toilettes... Il n'y en a jamais assez et c'est plutôt dégueulasse... Et pour les filles, c'est pire... » Valérie

« Des concerts, c'est bien, mais il faut faire attention aux dérives... Il y a toujours beaucoup de monde, ça pousse de partout, et si en plus c'est gratuit, je vous raconte pas la cohue... Et puis, il y a les pétards... Les gens fument, c’est sûr... on vous en propose tout le temps... » François

« Ce sont de bonnes idées mais il y a déjà plein de festivals... les Vieilles Charrues... Les Francofollies... » Jean-Pierre.

En résumé, s'ils en avaient la possibilité, les membres du groupe se feraient volontiers les promoteurs de spectacles sagement alternatifs : gratuits, bien organisés (= bien encadrés pour que les circulations se fassent dans l'ordre), efficacement surveillés (les chiens des teufards et les dealers inquiètent), confortables (= avec des toilettes décentes et nombreuses) et aisément accessibles (=système de navettes, par ex.).

4 Ce sentiment est très largement partagé : le phénomène a déjà été significativement observé dans le monde associatif-politique. Par exemple, les « verts » parviennent à mobiliser pour des opérations déterminées mais ont beaucoup de mal à recruter des militants : pour ceux qui paraissent sensibles à leurs préoccupations, les tâches quotidiennes semblent avoir moins d'attrait que les grands événements médiatiques.

— On remarque au passage que l'écologie n'a jamais été mentionnée au cours de la réunion, même incidemment.

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

25

Page 26:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

A la question : « Quel serait votre sentiment si une marque s'associait à un spectacle ou en prenait l'initiative ? Vous trouveriez cela normal, anormal, inadmissible ? », le groupe a répondu en substance « A priori, on n'a rien contre, mais ça dépend du prix et des marques ».

Parmi les marques qui se voient spontanément associées à un tel projet, marques en lesquelles on a confiance (qualité du produit, style, innovation technologique), on compte : Ipod, Nike, Ralph Lauren, Levi's, Timberland, Copain-Copine, Printemps, Sony, BMW, H et M, Zara – le préservatif a été cité comme produit « crédible »..

Parmi celles dont on dit qu'elles ne seraient pas crédibles parce que pas dans l'« esprit » : Brice, Celio, Lola Espeleta, Dehry, Cyrillus, Jacadi, Bonpoint, Manoukian, Schweppes, les alcools de « vieux  » (cognac, poire) - Ricard est entre les deux.

Il est clair que si l’une des marques disqualifiées estime qu’il est opportun de rajeunir ou de dépoussiérer son image, rien ne lui interdit de s’associer à un spectacle : l’important est qu’il soit attrayant (la présence de vraies stars, internationales si possible, est un atout), bon marché ou mieux gratuit, que le transport soit assuré, que les mesures de sécurité soient bien pensées et qu’il y ait des toilettes en nombre suffisant.

Ici une remarque : les partages des années 80, entre le code (valeurs d’image) et le statut (valeurs socio-économiques), compliqués par le prix des articles et les circuits de distribution (valorisation des boutiques et du centre-ville /dépréciation de la grande distribution, des centres commerciaux et de la périphérie) ont perdu de leur pertinence.

Le partage « jeune dans le coup » / « ringard », à peine compliqué par les différences de prix (généralisation de l’intérêt pour les soldes + stratégies d’attente et de recherche de la « bonne affaire »), est en train de les supplanter. Phénomène évidemment lourd de conséquences pour les marques, qui devrait les amener à des réévaluations de leurs politiques de communication et marketing : leurs nouveaux clients pourraient bien ne pas être exactement « là » où elles les ont situés.

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

26

Bienvenue aux marques, mais pas n’importe lesquelles.

Page 27:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

Conclusion 

Les rebelles des années 70/80 devenus des parents cool ont fait (en petit nombre) des enfants qui, pour autant que ceux qui ont été réunis autour des thèmes étudiés reflètent correctement l'ensemble, ne semblent pas vraiment avoir envie de grandir et ont, a priori, peu de raisons de le vouloir : ayant obtenu sans combat des libertés nombreuses, il leur paraît légitime d'en jouir

autant que possible, mais sans excès.

Ces enfants n’ont pas envie de quitter le cocon familial et s’accommodent assez bien de la cohabitation avec leurs ascendants, quand bien même leur style de vie différerait : « Tanguy », le héros du film d’Etienne Chatillez en est une bonne incarnation.

Il faut s’arrêter à cette coexistence des âges qui rappelle le XIXe siècle, avec les grand-parents (pas souvent, toutefois), enfants et petits-enfants dans la même demeure, ou qui rappelle le setting des grandes sagas de la télévision, comme Dallas, Dinasty ou Les gens de Mogador.

La génération « Tanguy » (et celle qui la suit) qui semble avoir trouvé un mode relativement satisfaisant de relation avec les parents et veut rester près d’eux, a peu de besoins en ressources : à l’exception de ceux, minoritaires, qui participent à la vie économique de la maison, la plupart ne payent ni loyer ni impôts, et sont plutôt dans un horizon « argent de poche » ; leur « minimum vital » est donc assez bas et peut s’accommoder des revenus irréguliers des petits boulots ou d’allocations quelconques, aussi limitées puissent-elles paraître, comparées au SMIC, par exemple.

Cette génération n’a pas non plus de vrais besoins en équipement (lave-linge, lave-vaisselle, aspirateur, meubles meublants, etc.) ; il faut faire une exception pour le téléphone portable, en ne perdant pas de vue que, du temps du seul téléphone fixe, 50 % des communications étaient passées dans l’Ile de France, et 50 % par le reste de la France (qui représente environ 80 % de l’ensemble de la population) et pour le moyen de transport – mais le fait de vivre avec les

parents facilite l’emprunt du véhicule familial.

En revanche, cette génération a souci sinon de son confort au moins de son agrément : de l’électronique domestique aux voyages (destinations lointaines, décalées et bon marché) en passant par les week-ends prolongés et les vacances. De même, elle ne s’intéresse pas beaucoup aux produits financiers sauf aux produits d’épargne élémentaires.

Autrement dit, elle ne s’inscrit pas « naturellement » à la suite de ses parents, à ses ressources et ses engouements près : elle a des comportements, des priorités et des centres d’intérêt différents, parce

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

27

Le rejet des contraintes, plus de droits, moins de devoirs

Le confort oui, le sur- équipement non.

Page 28:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

qu’elle ne vit pas dans la même configuration matérielle, elle n’affronte pas le même type de nécessité. Elle n’est donc pas sensible aux mêmes offres « marchandises ».

Plus précisément, l'évolution des mœurs ayant déconnecté la vie amoureuse de l'engagement à moyen/long terme, ils ont la possibilité concrète de faire durer les plaisirs et de repousser (ou tenter de repousser) les contraintes, et s'ils ne s'en privent pas, ils n'en abusent pas non plus.

Scolarisés, curieux, informés sinon instruits, ils ont de la Culture une notion large (qui fait une belle part à la culture « populaire ») ; ils lisent moins que leurs aînés, n'ont pas repris à leur compte le « contrat » qui liaient ceux-ci à un journal quotidien, préférant picorer à droite à gauche, et sont plutôt des créatures de l'audio-visuel.

Consommateurs attentifs mais sans récrimination (la publiphobie ou la fièvre alter-mondialiste ne semblent toucher que de très petites minorités), ils ont l’air assez à l’aise dans l’entre-deux qu’ils habitent à beaucoup (entre adolescence et âge adulte), aiment tout ce qui les y maintient et leur rend le séjour agréable (les distractions collectives, de la sortie entre amis jusqu'aux grandes manifestations, peu chères ou gratuites) et n’aiment pas beaucoup ce qui peut leur rappeler qu’il y a un terme à l'entre-deux : la régularité, sous forme d’un emploi, par nature souvent pénible, ou d’un vêtement « classique ».

En bref, ils ont peur de vieillir par anticipation et, en ce sens, ne se distinguent du reste de la population, de plus en plus affectée par le jeunisme, qu'en ceci uniquement : ils s'en inquiètent bien avant l'échéance.

Il arrive que ces grands enfants aient des enfants eux-mêmes, ce qui ne les fait pas automatiquement mûrir d’un coup mais peut leur donner l’occasion de renouer avec un passé qui n’est pas si loin : l'occasion de revenir aux dessins animés, aux bonbons, à la patinette, aux patins à roulettes ou à la bicyclette, d'acheter pour leurs enfants des versions miniatures de leurs propres vêtements, de retrouver du charme à Chantal Goya, au Manège enchanté ou à Bonne nuit les petits, etc.

Pour finir, on dira que les 15-35 ans sont moins les citoyens d’un Etat-Providence que les enfants d’un Etat et/ou d’Institutions dont ils attendent qu’ils soient, ou espèrent qu’ils seront, plus ou moins maternants.

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

28

Contre les institutions (Ecole, religion, partis politiques) mais pour la défense des valeurs (générosité, altruisme, anti racisme).

Page 29:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

Deuxième Partie

ETUDE QUANTITATIVE

Sources   :

INSEE – Recensement de la population – Consommation des ménagesMinistère de la Culture et de la Communication – Département des études et de la prospective – Les pratiques culturelles des FrançaisDocumentation Française – Mission ministérielleFrancoscopie 2003 (Gérard Mermet)

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

29

Page 30:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

I. Données de cadrage

1. Une population provinciale et urbaine :

Les 15 à 34 ans : + de 16 millions soit près de 27,4% de la population française.

Une population en décroissance entre 1990 et 1999 de près de 4,95% lorsque la population totale croit de 3% (cette croissance s’expliquant essentiellement par le vieillissement de la population et par l’immigration).

Alors que plus de 32% de la population française vit en milieu rural ou dans des toutes petites communes de – 5 000 habitants (phénomène des « néo-ruraux » qui s’amplifie depuis 90 au détriment de l’agglomération parisienne qui subit un accroissement de la population beaucoup plus faible), les 15 à 34 ans y sont moins présents (27,8%) et ont tendance à quitter de plus en plus ces communes rurales au profit des agglomérations de plus de 100 000 habitants où ils y sont sur-pondérés.

Il existe toutefois quelques différences en fonction de l’age de ces 15/34 :

- De 15 à 20 ans on constate une répartition assez homogène vs. la population (un peu moins présents à Paris toutefois) car ces jeunes habitent souvent encore chez leurs parents.

- De 20 à 25 ans il y a un rapprochement des villes plus importantes (+ de 100 000 hab.) pour des raisons souvent scolaires ou universitaires.

- De 25 à 30 ans la sur-pondération est encore plus importante sur les + de 100 000 hab. et forte sur Paris (études supérieures, stages et premier emploi).

- De 30 à 34 ans la répartition est équivalente à la population totale sauf qu’elle est sous pondérée sur les communes rurales et sur pondérée sur Paris (début de vie active).

Dans tous les cas l’Ile de France et Paris ne représentent que 17,5% des 15 à 34 ans et les plus de 30 000 habitants près de 59,5% (vs. 54,5% sur la population totale).

2. les jeunes et l’emploi :40% des femmes travaillent et 51% des hommes (avec une sur pondération forte du taux d’activité sur les + de 500 000 habitants).Chez les 15 à 34 ans on note une sur activité avec 56% de femmes et 65% d’hommes travaillant soit près de 60,3% d’actifs dans les 15 à 34 ans (9,68 Millions d’actifs).

Les 15 à 34 constituent une force vive, active et mobile.

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

30

Page 31:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

II. Profils Il n’y a pas qu’un 15 / 34, leurs profils diffèrent en fonction de plusieurs critères.

Leur tranche d’age, leur statut d’étudiant ou de salarié, leur lieu d’habitation au domicile des parents ou dans leur propre domicile, s’ils sont en couple ou non.

1. Les 15 à 24 ans :

a)nombre Les 15 à 24 ans sont au nombre de 7,6 millions (13% de la population française), ils sont nés peu après le début d’une crise économique qui a accompagné leur vie et influencé leur vision du monde.

La majorité d’entre eux sont scolarisés dans l’enseignement secondaire ou supérieur.30% sont rentrés dans la vie professionnelle dont 28% d’entre eux n’avaient pas d’emploi en 2001.

b)« l’effet Tanguy »La grande majorité vivent encore chez leurs parents (77% et même à 24 ans + de 40%), 9% vivent en couple et 14% à l’extérieur du foyer parental.

Adolescents plus tôt, ils deviennent adultes plus tard.

Ils font partie d’une génération de transition, influencée par les contradictions contemporaines :

Français vs. Européen,La productivité vs. L’écologie,La civilisation du travail vs. La civilisation du temps libre,Un confort matériel important vs. L’inconfort moral lié aux difficultés d’insertion professionnelle,La protection familiale omniprésente vs. Le monde extérieur où la compétition, l’individualisme et l’instabilité dominent,L’augmentation du pouvoir d’achat vs. L’accroissement des inégalités,

Leur place au sein de ces oppositions, n’est pas facile à trouver.Les points qui les caractérisent pourraient être les suivants :

- désir de réussite dans les études,- désir de gagner de l’argent pour subvenir à leur besoin,- consommation omniprésente de loisirs et de plaisirs,- non prise et rejet des responsabilités,- rester le plus tard possible dans le cocon familial,- se sentent Européens mais contre le mondialisme,- Le travail passe en deuxième plan après les amis,- Prêts à dénoncer et critiquer des grands points de société (racisme, écologie,

…),

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

31

Page 32:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

- Mais absolument pas prêts à s’engager dans le militantisme (donc à passer à l’action).

Dans tous les cas la vie amicale et la recherche d’activités à partager en groupe sont primordiales, la diversité de ces activités ne s’accroît qu’en même temps que leur pouvoir d’achat.

c) la consommation des 15/24 ans

Le développement de la consommation juvénile : l’argent de poche*

Les jeunes sont de plus en plus prescripteurs dans les dépenses courantes des ménages, certains experts estimant que 43% de la consommation des familles est sous l’influence des moins de 18 ans. Si l’on globalise le montant des achats favorisés par les adolescents, on atteint ainsi le chiffre de 91,5 milliards d’euros.

L’intérêt qui leur est porté par les professionnels tient aussi au développement de leurs moyens financiers propres. L’argent de poche se banalise, les sommes augmentant avec l’âge et constituent une véritable masse de « mini-salaires ». Le pouvoir d’achat des jeunes a ainsi progressé de 35% depuis 5 ans, il est aujourd’hui estimé à 1,83 milliards d’euros pour les 7-12 ans et 3 milliards d’euros pour les 12-20 ans.

Argent de poche moyen par an :

de 6 à 9 ans : 100 euros.de 10 à 11 ans : 117 euros.de 12 à 13 ans : 163 euros.de 14 à 16 ans : 225 euros.de 17 à 18 ans : 422 euros.à 24 -25 ans : 2000 euros.

Détermination du montant de l’argent de poche :

Dans 47% des cas, les parents déterminent les montants alloués sans en discuter avec les enfants.41 % des parents calculent leur effort financier en discussion avec les enfants.L'avis des enfants est dominant dans près de 12 % des familles.

* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes entreprises, au commerce, à l’artisanat, aux professions libérales et à la consommation sur l’information, la représentation et la protection du consommateur» Confiée à Luc CHATEL, Député de la Haute-Marne - 9 juillet 2003)

- Postes des dépenses   :

1. L’apparence (habillement, hygiène beauté) LE LOOK2. Les sorties et loisirs LE FUN3. Téléphone (2/3 en possède un mobile) LA COM4. Les CDs et les livres LE SON et LE TRIP

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

32

Page 33:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

- Attitude de consommation   :

Consommateurs boulimiques, avec une attitude critique à l’égard de la société de consommation, ils sont attachés à leur liberté de mouvement et recherche tout le temps de nouvelles émotions. Adeptes des innovations et des produits design ou high tech, ils inventent un monde nouveau dans lequel la technologie, l’image, la musique, le virtuel, des rapports humains sélectifs et l’apparence jouent un rôle essentiel.

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

33

Page 34:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

d)Les 15/24 ans et les sorties

- La fête est un point central de leur mode de vie   !

Moment privilégié de transgression des règles sociales et d’oubli du quotidien.Ils s’approprient des lieux, répondent en masse aux événements culturels et musicaux (fête de la musique, festivals, …), organisent eux aussi leurs propres manifestations, se retrouvent dans les bars, concerts, free parties, …La fête leur permet d’exprimer leur marginalité face au conformisme de la société.

- Un nombre de sorties et une fréquence extrêmement élevées   :

+ de 90% des 15 à 19 ans et 85% des 20 à 24 ans préfèrent les activités qui amènent à sortir de chez eux.

88% des 15 à 19 ans et 70% des 20 à 24 ans préfèrent les activités qui se font avec des amis.

56% des 15 à 19 ans et 76% des 20 à 24 ans vont en discothèques ou boites de nuits.

les 20 à 24 ans vont plus fréquemment que la moyenne dans les restaurants (72% d’entre eux y vont)

61% des 15 à 19 ans et 79% des 20 à 24 ans sortent le soir plus d’une fois par semaine.

77% des 15 à 19 ans le font avec des amis et 88% des 20 à 24 ans le font avec des amis (56%) ou en couple (32%).

e) Les 15/24 ans et la musiqueLa musique fédère les jeunes parce qu’elle est plurielle.

La musique est l’un des points caractéristique de cette génération, + de 91% des jeunes écoutent des cds au moins une fois par semaine, la majorité possède un lecteur CD ou une chaîne Hifi, leurs goûts musicaux sont bien définis et différents en fonction de leurs âges. Nombreux sont ceux qui pratiquent d’un instrument.

C’est un loisir fédérateur parce que cosmopolite.

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

34

Page 35:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

L’équipement   :

15 à 19 ans

20 à 24 ans

Ensemble

France

possèdent dans leur foyer

un lecteur de CD 91% 86% 67%Une chaîne hi_fi 91% 84% 74%

de 1 à 50 CD 55% 54% 40%+ de 50 36% 34% 27%

possède des CD audio 91% 88% 67%n'en possède pas 7% 9% 31%

(source : Ministère de la culture)

Durée d’écoute hebdomadaire   :

15 à 19 ans

20 à 24 ans

Ensemble

FranceEcoute des CDs ou cassettes au moins une

fois par semaine 91% 94% 59%

Durée d'écoute hebdomadaire

moins de 5 heures 35% 22% 42%de 5 à 14 heures 47% 53% 41%

+ de 15 heures 11% 20% 12%(source : Ministère de la culture)

Les genres de musique écoutés le plus souvent   :

15 à 19 ans

20 à 24 ans

Ensemble

FranceChansons, variété française 21% 37% 59%

Musiques du monde 20% 21% 14%Variétés internationales 56% 49% 29%

Rap 28% 10% 5%Hard-Rock, Punk et Trash 16% 9% 4%

Rock 15% 18% 13%Jazz 3% 5% 9%

Musique d'opérette 1% 0% 4%Musique d'opéra 1% 1% 4%

Musique classique 4% 7% 24%Musique de films 5% 5% 4%

Musiques d'ambiance 1% 1% 9%(source : Ministère de la culture)

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

35

Page 36:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

}}

Les genres de musique préférés   :

15 à 19 ans

20 à 24 ans

Ensemble

FranceChansons, variété française 10% 22% 33%

Musiques du monde 10% 10% 6%Variétés internationales 40% 35% 17%

Rap30% 18% 12%Hard-Rock, Punk et Trash

RockJazz 1% 1% 4%

Musique d'opérette 1% 0% 2%Musique d'opéraMusique classique 1% 2% 11%

Autres genres de musiques 5% 5% 6%Musiques d'ambiance 0% 1% 3%

Autres 2% 6% 6%TOTAL 100% 100% 100%

(source : Ministère de la culture)

Les 15/ 19 ans sont des adeptes inconditionnels de la variété internationale et des musiques alternatives et actuelles…

La variété internationale, les musiques alternatives restent fortes et la variété française est plus aimée par les 20 à 24 ans ; un intérêt naît pour le Jazz et la musique classique.

Globalement les courants musicaux que l’on écoute durant sa jeunesse resteront fort toute sa vie comme si ils étaient ancrés dans une génération (le rock à papa).

Au niveau du rock, d’ailleurs on a :

15 à 19 ans

20 à 24 ans

Ensemble

FranceRock n'roll des origines 11% 4% 26%

Rock des années 60 6% 13% 35%Rock des années 70 et 80 25% 52% 43%

Rock actuel 89% 58% 38%(source : Ministère de la culture)

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

36

Page 37:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

Pratiques musicales   :

15 à 19 ans

20 à 24 ans

Ensemble

FranceSavent jouer d'un instrument de musique 60% 41% 25%

Possèdent un instrument 51% 29% 18%Jouent d'un instrument 40% 27% 13%

(source : Ministère de la culture)

La pratique musicale est la plus forte chez les jeunes, cette vague est nouvelle car la pratique d’un instrument s’est démocratisée dans le système scolaire. C’est aussi le moyen de faire comme ces idoles.

2. Les 25 à 34 ans :

a)nombre

Les 25 à 34 ans sont au nombre de 8,4 millions (14,4% de la population française) dont 80,7% vivent en province.

87,9% sont des actifs et ils représentent 27,9% de la population active totale.

b)leur vision

Cet âge correspond au début de la vie active et une montée en puissance de leur pouvoir d’achat.

Il sont dans la période du début des responsabilités qu’ils rejètent en bloc. Le travail devient un outil nécessaire pour acquérir les moyens financiers de bien vivre mais ne constitue plus le centre de leur intérêt (au contraire des générations précédentes). Le travail passe donc au second plan et c’est les sorties, les loisirs, les amis et la famille qui sont les items primordiaux.

Face aux difficultés que rencontre cette génération au niveau professionnel (licenciement, perte d’emploi, précarité,…) et familial (augmentation des divorce, séparation, difficulté à trouver l’âme sœur,…), la planification et la projection à long terme n’est pas de mise et la culture de l’immédiat est favorisée par le développement de l’accès immédiat à l’information, la communication en temps réel, l’accessibilité et la plus grande rapidité des déplacements,…

L’improvisation permanente et le nomadisme deviennent des caractéristiques fortes de cette génération.

c) L’aire du temps libre et la contraction de l’espace temps

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

37

Page 38:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

Le temps libre a été multiplié par 5 depuis le début du siècle et les RTT ont transformé la consommation des loisirs.

Accordant une plus grande place pour des week-end prolongés, augmentant le nombre de séjours mais diminuant leur durée. Les 25-34 en profitent pleinement et les postes loisirs et voyages prennent une place plus importante dans leur budget.

Les transports de loisirs s’accroissent en même temps que les offres (SNCF, Lowcost, …) diminuent.

Beaucoup toutefois utilisent ce temps pour pratiquer plus sereinement des activités qu’ils avaient déjà.

d)La vie en couple

- Ils sont célibataires et ont choisi une vie en solo, voire sont devenus famille monoparentale. Face à cette solitude et cette impossibilité de partager des moments à deux, les loisirs prennent une place prépondérante.

On voit d’ailleurs depuis quelques années émerger tout un tas de concepts décidés à favoriser les rencontres via Internet, soirées 7 minutes, faire ses courses en draguant, soirées afterwork,…

- ils sont en couple ou mariés :L’âge du mariage continu à reculer, en moyenne à 28 ans pour les femmes et 30 ans pour leurs maris. Le mariage ne constitue plus le moyen permettant de commencer une vie en couple, dans la grande majorité des cas celle-ci débute par l’union libre.

Un mariage sur 3 concerne des couples avec enfant.

17,2% des couples préfèrent rester en union libre et près de 50 000 couples (1/12 du nombre de mariages) se sont « pacsés » en 2 ans : l’union libre devient un mode de vie durable.

Pour ceux qui vivent en couple, l’évolution de la condition féminine a transformé les rapports dans la société et dans le couple.

Ceci entraîne :- un partage des décisions plus égalitaires,- une autonomie financière de chacun,- un partage des tâches ménagères,- une sexualité libéralisée.

Les publicitaires ont d’ailleurs compris ces tendances, mettant plus en avant la femme pour l’achat de biens d’équipement, mettant en scène l’homme objet (kookai) ou des références aux nouvelles sexualités (Porno Chic),…

Dans tous les cas la sexualité représente un point essentiel pour les 15/34 ans et leurs modes de vies en dépendent grandement…

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

38

On essaye, on consomme, on s’engage.

Page 39:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

- Ils sont parents :C’est vers 30 ans en moyenne que le couple accueille cet heureux événement (la natalité s’accroît d’ailleurs en France). Cette naissance entraîne une modification importante dans la vie du couple, surtout en matière de consommation.

Toutefois le couple actuel, même s’il y a une limitation, continue sa vie sociale et ses sorties (peut-être plus ciblées et planifiées).

f) Le Budget des 25/34 ansEn détaillant le budget des ménages dont le chef de famille a entre 25 et 34 ans, on observe une répartition des postes de dépenses comme suit :

Budget du ménage* %

Charges 22 234 € 58,4%Alimentation 3 372 € 8,9%

Logement + ameublement 6 277 € 16,5%Transports 5 046 € 13,2%

Taxes, impôts et remboursements de prêts 5 792 € 15,2%Enseignement 50 € 0,1%

Autres biens et services 1 697 € 4,5%

Dépenses personnelles ou d’agrément 7 933 € 20,8%Habillement 1 811 € 4,8%

Communications 692 € 1,8%Loisirs et culture 2 017 € 5,3%

Restaurants et sorties 1 571 € 4,1%Santé, Esthétique, hygiène 1 392 € 3,7%

Tabac 450 € 1,2%

TOTAL BUDGET 38 100 € 100%

Ce qui laisse au ménage environ 7 933 € annuel de dépenses de loisirs, sorties, habillement, vacances et culture.

* le ménage de cette tranche d’age étant composé de 2,56 individus en moyenne (Insee – Budget des Ménages 2003)

g)Les 25/34 ans et les sortiesLa vie familiale reprend plus d’importance pour cette tranche d’âge et de nombreuses choses sont faites dans cet axe là. La vie amicale reste néanmoins importante en ce qui concerne les loisirs et les sorties. La diversité des activités s’accroît en même temps que leur pouvoir d’achat.

25 à 34 ans

Ensemble

FrancePréfèrent les Sortir de chez soi 75% 69%

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

39

Page 40:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

activités qui amènent à

Préfèrent les activités qui se

font

avec des amis 43% 40%en couple 20% 16%en famille 24% 26%

Seul 12% 16%Total en groupe 87% 82%

(source : Ministère de la culture)

Les sorties restent encore un point extrêmement important dans les modes de vie des 25/34 ans. Toutefois, les activités en famille prennent une place importante.

En effet, l’arrivée des enfants entraîne de nouvelles activités liées à l’éducation de l’enfant et un rapprochement familial plus fort.

Les sorties elles aussi évoluent laissant une place primordiale à la sortie au restaurant ou en boite de nuit.

25 à 34 ans

Ensemble

France

Sont allés au cours des 12 derniers mois

au restaurant 74% 68%à une rave party 2% 2%

au bal public 32% 30%en discothèque, boite de

nuit 45% 27%

Sortent le soir

plusieurs fois par semaine 30% 20%1 fois par semaine 28% 19%

2 ou 3 fois par mois 19% 17%1 fois par mois 9% 10%plus rarement 9% 14%

Jamais 6% 20%Seul 9% 9%

en couple 39% 38%en famille 28% 24%

avec des amis 23% 26%en groupe 1% 2%

(source : Ministère de la culture)

La fréquence de sorties reste extrêmement importante. Moins déjantées les sorties entre amis, en couple et en famille deviennent plus fréquentes. Des cadres plus calmes sont privilégiés pour les débuts de soirée, la recherche de la diversité est un point essentiel dans les modes de sorties.

Depuis plusieurs années des concepts plus calmes et tamisés sont apparus : « soirées lounge », « soirées fooding », « clubbing »… remplaçant pour cette tranche d’âge des soirées plus extrêmes et mêlant tout à la fois le fait de se cultiver, d’expérimenter, de se rencontrer, …

h)Les 25/34 ans et la musique

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

40

Page 41:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

La aussi la musique est importante par rapport au reste de la population dans les modes de vies, mais peut être un peu moins centrale.

L’équipement :25 à 34

ansEnsemble

possèdent dans leur foyer

un lecteur de CD 82% 67%Une chaîne hi_fi 88% 74%

de 1 à 50 CD 48% 40%+ de 50 37% 27%

possède des CD audio 85% 67%n'en possède pas 14% 31%

(source : Ministère de la culture)

Durée d’écoute hebdomadaire   :

La durée d’écoute diminue car les différentes activités exercées ne permettent plus de le faire aussi longtemps. En revanche, c’est essentielement dans la période de loisirs que l’écoute est réalisée.

25 à 34 ans

Ensemble

Ecoute des CDs ou cassettes au moins une fois par semaine 80% 59%

Durée d'écoute hebdomadaire

moins de 5 heures 34% 42%de 5 à 14 heures 43% 41%

+ de 15 heures 18% 12%(source : Ministère de la culture)

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

41

Page 42:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

}}

Les genres de musique écoutés le plus souvent   :

25 à 34 ans

Ensemble

Genres de musique

écoutés le plus souvent

Chansons, variété française 56% 59%Musiques du monde 18% 14%

Variétés internationales 37% 29%Rap 3% 5%

Hard-Rock, Punk et Trash 4% 4%Rock 17% 13%Jazz 8% 9%

Musique d'opérette 0% 4%Musique d'opéra 2% 4%

Musique classique 16% 24%Musique de films 5% 4%

Musiques d'ambiance 3% 9%(source : Ministère de la culture)

Les musiques les plus écoutées correspondent à celles qui ont bercé l’adolescence et sont directement liées aux musiques préférées.

Les genres de musique préférés   :

25 à 34 ans

Ensemble

Chansons, variété française 34% 33%Musiques du monde 8% 6%

Variétés internationales 23% 17%Rap

12% 12%Hard-Rock, Punk et TrashRockJazz 4% 4%

Musique d'opérette 1% 2%Musique d'opéraMusique classique 7% 11%

Autres genres de musiques 6% 6%Musiques d'ambiance 1% 3%

Autres 4% 6%TOTAL 100% 100%

(source : Ministère de la culture)

Les 25/34 sont extrêmement représentatifs de la population française en matière de préférences musicales. Seule la variété internationale est surpondérée.

Au niveau du rock, d’ailleurs on a :

25 à 34 ans

Ensemble

Rock n'roll des origines 24% 26%Rock des années 60 34% 35%

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

42

Page 43:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

Rock des années 70 et 80 48% 43%Rock actuel 42% 38%

(source : Ministère de la culture)

Le rock est bien un plaisir générationnel !

Pratiques musicales   :

25 à 34 ans

Ensemble

Savent jouer d'un instrument de musique 30% 25%Possèdent un instrument 20% 18%

Jouent d'un instrument 16% 13%(source : Ministère de la culture)

La pratique musicale est un peu moins forte que pour leurs cadets. C’est effectivement dû à une éducation musicale moins précoce et moins soutenue.

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

43

Page 44:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

III. Les activités culturelles des 15 à 34 ans   :

1. Un public sur-consomateur de spectacles vivants

15 à 19 ans

20 à 24 ans

25 à 34 ans

Ensemble

CINEMA

nombre de sorties au cours des

12 derniers mois

Au moins une fois 87% 79% 59% 49%

+ de 5 fois 68% 75% 58% 43%

ESPACES

VIVANTS

au cours des 12

derniers mois

Spectacle danses folkloriques 10% 10% 12% 13%Spectacle danse professionnel 11% 7% 9% 8%Cirque 15% 10% 21% 13%Spectacle de rue 35% 40% 35% 29%Spectacle d'amateurs 27% 27% 22% 20%Musicall, variétés 8% 11% 12% 10%Opérette 0% 1% 0% 2%Opéra 3% 4% 4% 3%Concert de Rock 23% 20% 20% 9%Concert de Jazz 7% 9% 9% 7%Concert de musique classique 5% 7% 7% 9%Concert d'un autre genre 21% 22% 22% 11%Théâtre 27% 21% 21% 16%

Concert de Rock

1 ou 2 fois par an 81% 67% 67% 73%3 fois et + 19% 33% 32% 26%

(source : Ministère de la culture)

Le cinéma reste le moyen de se divertir et de se cultiver rapidement.

Les spectacles vivants sont surconsommés du fait de recherche d’une diversité culturelle plutôt actuelle d’ailleurs.

- Sur les 15 à 19 ans on voit que l’impact de leurs parents influe sur la fréquentation des thêatres et des spectacles de danse.

- Pour les 25 à 34, le cirque apparaît fortement car les nouveaux parents y amènent leurs enfants.

Le spectacle de rue, signe de la démocratisation culturelle, est extrêmement fort aujourd’hui.

Les concerts de rock et autres musiques actuelles sont aussi extrêmement consommés et en pleine explosion. La montée en puissance des festivals musicaux en France en est un excellent

exemple.

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

44

Le participant actif l’emporte sur le spectacteur passif.

Page 45:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

2. Les festivals en quelques chiffres :Il y a plus de 1 200 festivals musicaux en France, auxquels ont peut rajouter les festivals de danse, thêatre (ex. Avignon), …

Les vieilles Charrues (Carhaix – Bretagne ) attirent quelques 210 000 spectateurs en 3 jours, Les Eurockéennes de Belfort 90 000 spectateurs, les Transmusicales de Rennes 52 000 spectateurs,Le printemps de Bourges attire 150 000 à 200 000 spectateurs sur la ville,…

L’apport économique pour la région toujours mise en valeur par les organisateurs est extrêmement important, permettant tout à le fois de créer des emplois fixes ou saisonniers, d’augmenter sensiblement la consommation sur la zone (certains commerçants font la moitié de leur CA annuel sur 3 jours) et de réinvestir les bénéfices dans des équipements culturels.

3. Une consommation culturelle en pleine augmentation

Alors que la consommation moyenne des ménages a augmenté de +29% depuis 1996, les dépenses liées aux services culturels et récréatifs ont progressé de + de 50 % et celles des sorties, bars et restaurants de +36% représentent respectivement 33,5 milliards d’euros et 57,6 milliards d’euros dépensés soit 3% et 4,7% du budget des ménages.

Les dépenses de loisirs et de culture représentent en 2003 : 78,3 milliard d’euros,soit +37% en 7 ans.

4. Une recherche de gratuité omniprésente

La recherche de la gratuité répond à l’équation suivante :plus de temps de loisirs, des revenus constants, donc une recherche de promotion ou de gratuité.

Face au développement des techniques marketing nombreuses et variées portant atteinte à la bonne compréhension du prix et à la révolution commerciale qu’Internet a pu apporter comme système de distribution, les consommateurs et plus particulièrement les Jeunes ont perdu la notion de vraie valeur d’un produit.

Lorsque l’on propose 3 produits pour le prix d’un, 25% de produit en plus, des marques de distributeurs moins chères mais faites quand même par les grand groupes agro-alimentaires, … que devient la valeur intrinsèque d’un produit ?

Lorsque les business models développés sur Internet proposent gracieusement tel ou tel service normalement payant, permettent d’accéder immédiatement à telle promotion si l’on s’y présente dans les premiers (billet Prem’s de la SNCF) ou mettent aux enchères des voyages de dernière minute ; là encore pour un même produit ou service le prix va varier du simple au quadruple.

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

45

Page 46:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

Cette génération ayant un budget qui reste limité (par rapport à leurs besoins) même s’il est en accroissement constant, est aguerri aux nouvelles techniques de commercialisation et à la recherche constante du meilleur prix ou de la gratuité.

Nombreux sont les domaines où cette recherche est systématique et lorsqu’on leur propose un concert gratuit au lieu d’un payant, un festival réunissant plus de 50 artistes pour le prix d’un billet, c’est à un déplacement massif qu’il faut s’attendre.

Si c’est gratuit, c’est forcément mieux.

La gratuité est aussi un écueil important au développement commercial de certains secteurs. Lorsque l’on voit la crise actuelle de l’édition musicale, on comprend que les jeunes voient leur intérêt immédiat avant tout. De plus, les majors n’ont pas su s’adapter et leur proposer des solutions adaptées à cette nouveauté.

Dans les médias, on perçoit l’émergence d’un grand nombre de titres gratuits, spécialisés, pour parler de tel sujet et à telle cible : c’est une forme « d’Internet papier ».

Alors que dans le même temps les grands titres de presse subissent des revers foudroyants en n’arrivant pas à renouveler leur lectorat.

En conclusion, on peut penser que face à l’augmentation de la demande culturelle des 15 à 34 ans, à leur désir de sorties, de rencontres et d’expériences, le business model de la culture doit toutefois coller aux priorités financière de cette cible en leur proposant des avantages importants ou même une gratuité totale.

Ceci ne veut pas dire d’ailleurs que le je jeune public présent sur un événement ne dépensera pas sur le lieu de cet événement (boissons, nourriture, produits dérivés, …).

5. Un génération sensible aux marques qui leur apportent quelque chose

On remarque que les marques qui désirent communiquer sur cette cible ont de plus en plus de difficulté à les persuader. Cette nouvelle génération a acquis des réflexes plus critiques vis-à-vis des messages publicitaires et du Marketing. Ils utilisent aujourd’hui ces messages comme une source d’information et de comparaison parmi tant d’autres. Les médias plus rédactionnels (Internet, Mag spécialisés, …) sont plus adaptés pour motiver leur choix et actes d’achats. Le zapping et la sélectivité dans l’information se sont accrues. L’immédiateté d’accès à celle-ci aussi.

Les annonceurs et les agences doivent déployer des efforts créatifs considérables afin que les jeunes s’approprient leur marque (humour, …). La mise en avant de la marque par les icônes des jeunes est aussi une stratégie d’adoption particulièrement employée, ils peuvent alors s’identifier à leurs stars.

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

46

Page 47:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

On remarque aussi que nombre de marques émergent (c’est elles qui prennent des parts de marchés aux leaders) directement crées par des jeunes autour de leurs centres d’intérêts (marques HIP HOP, …). La recherche permanente du décalage fait que les jeunes acceptent aussi de moins en moins les marques leaders. Le positionnement de certaine marques (diesel, H&M, …) dans cette attitude décalée contribue souvent à leur réussite auprès de cette population. Ces marques évitent d’ailleurs la communication de masse et peuvent même se faire lourdement Boycotter en cas de faux pas.

L’émergence du micro marketing.

Aujourd’hui les marques doivent afficher leur tribalisme et s’intégrer aux valeurs des jeunes. La communication de masse devient alors inadaptée passant du One to Many au One to One.

Le « street marketing » et les médias tactiques, permettent de s’intégrer en amont dans chaque tribu, en participant directement aux événements et aux modes de vies qui fédèrent les jeunes.

Là où les marques considéraient les jeunes comme un consommateur uniquement, une source de revenu immédiate et future.

Un nouveau système doit s’imposer. La marque devra demain aider les jeunes en redistribuant ses richesses dans l’aide à la création, au montage ou à l’accompagnement des projets. Cet acte permettra à la marque d’être impliquée et intégrée en amont aux modes fédératrices. De lui assurer une légitimité et de rendre le contrat entre la marque et son consommateur plus citoyen.

Les jeunes plus critiques savent faire la part des choses et leurs rendront bien …

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

47

Page 48:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

ACTE II

Etat des lieux du financement de la culture en France

Quelles opportunités pour les investissements privés ?

Une étude menée par Brigitte Mandon, Citoyens & Co.

Brigitte Mandon, linguiste, sémioticienne, passionnée par la compréhension de la circulation de l’information dans la société, experte dans la création et la mise en place de process de communication.

Après 25 ans d’expériences dans le monde de la cuture, Ateliers UPIC (studio de musique contemporaine fondé par Iannis Xénakis) et des métiers de la logistique de l’informations et des transports : KPMG, Delmas-Vieljeux et Kawasaki,

Brigitte Mandon décide de créer Citoyens & Co, un cabinet de conseils et d’études qui s’adresse aussi bien aux institutions publiques (collectivités locales et territoriales, EPIC, musées, spectacle vivant…) qu'aux entités privées (entreprises, annonceurs…). Citoyens & Co leur propose de les assister dans l’élaboration de leurs stratégies et dans la mise en place de leurs projets (recherche de financements, enquêtes et études de connaissance du public, dynamisation de la circulation d'informations, études de positionnement, de savoirs et de compétences …).

S’appuyant sur un réseau de consultants nomades, Citoyens & Co a pour objectif la valorisation du sens et de la pertinence au service de tous.

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

48

Page 49:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

Première partieL’Histoire – L’Economie – Les Acteurs

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

49

Page 50:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

Préambule :

Cette fiche de synthèse, révèle les opportunités pour les annonceurs et leurs marques d’investir dans le monde de la culture.

Elle est constituée de deux parties distinctes.

La première :Histoire et acteurs du monde de la culture fait appel à des idées et des concepts qui ne sont pas généralement utilisés dans le monde des annonceurs, en ce sens elle peut paraître ardue. Elle ne reflète et fige qu’une infime partie de la réalité décrite et évoquée. Le monde de la culture tout comme celui de la recherche est d’une infinie complexité et ses valeurs à la fois mouvantes et fixes sont celles d’un monde qui, longtemps demeuré clos, est en train d’éclater sous les effets conjugués de la poussée du processus de marchandisation, de la fluidité, de la vitesse, et de la porosité induites par l’usage des NTIC.

La seconde :Suite de chiffres et de données recueillis en divers ouvrages et sites Web. Ainsi que l’a noté (avec un certain effarement) le cabinet KPMG dans son

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

50

Page 51:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

rapport publié en 2002 5, les données rassemblées sont approximatives, dû au fait que la culture n’a pas la culture des chiffres. Son ignorance est telle que le Ministère de la Culture ne connaît pas le nombre exact de ses employés (directs et indirects). De plus, même s’il y existe depuis les années 60 un Département d’Etudes et de Prospectives (DEP) et le Service Etudes et Recherches (SER), la lenteur de la remontée des données vers l’administration centrale, ne permet que de donner une image floue et quelque peu incertaine. Hormis les budgets qui sont régulièrement publiés au BO et qui font partie des lois de finances, toute donnée chiffrée sera donc sujette à précaution.

Enfin, on pourra s’étonner que les idées aient la primauté sur les chiffres. Ce renversement théorique, contraire à toute pensée économique rationnelle, est néanmoins très important car, jusqu’à présent, en France, la culture a toujours été le support d’idées, leurs budgétisations venant en second plan.

En clair, un projet est monté et c’est après que l’on adaptera les moyens financiers qui seront nécessaires à son existence. Nous verrons tout au long de cette fiche que ce paradigme* est en train, lentement mais sûrement d’être modifié (mais non pas inversé).

1. Histoire et acteurs du monde de la cultureParler de financement de la culture en France ne signifie rien si l’on ne met pas ces termes au pluriel. De fait, après une brève esquisse historique, il nous faut dès l’abord distinguer les différents acteurs des mondes de la culture.

1.1. Histoire : depuis François Ier, c’est l’état en France qui mène une politique culturelle. Pendant la royauté, la culture et les arts servirent au rayonnement de la France par-delà ses frontières (par exemple notre langue fut employée par les élites intellectuelles européennes jusqu’à l’aube de la révolution industrielle, ensuite ce fut l’anglais, porteur de valeurs économiques et culturelles nouvelles et différentes qui prit la primauté). Le XIXème siècle et le début du XXème virent la constitution et l’avènement d’une classe sociale (la bourgeoisie), pour qui la culture devint une valeur commerciale au même titre que les marchandises qu’ils transportaient, ou les usines qu’ils faisaient tourner. Le compositeur Offenbach, quoique partie prenante de cette bourgeoisie capitalistique, fut un des premiers à s’en moquer et à la pourfendre. Son statut si particulier d’artiste complet (créateur, producteur, metteur en scène de ses spectacles), se moquant de ses mécènes et leur demandant des moyens financiers, se retrouve au XXIème siècle, dans celui de nombreux artistes qui vilipendent la politique (culturelle ou non) de l’état et, dans le même temps, lui demande de l’argent pour vivre 6. Car, depuis 1959, date à laquelle André Malraux mit en place ce qui s’appelait alors le Secrétariat Général des Lettres et de la Culture, c’est à l’institution, que s’adresse l’artiste lorsqu’il souhaite construire une œuvre qui n’a pas ou peu de valeur marchande avérée. En France, hormis ceux appartenant aux secteurs industriels (cinéma, musique, livres (secteur best-sellers), la majorité des artistes sont dans ce cas.

5(* Modèle)? « Identification des marges de manœuvre budgétaire du budget de la Culture 2002-2006 – KPMG Public, Rapport d’étude, 21 juin 2002. Remis à Jean-jacques Aillagon alors Ministre de la Culture (ancien directeur de Beaubourg) qui souhaitait avoir un état des lieux .

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

51

Page 52:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

Cette spécificité si française (quoique copiée un peu partout dans le monde non anglo-saxon, surtout depuis les années Lang), est, croyons-nous, en train de basculer, non pas seulement pour des raisons financières (quoique celles-ci soient très importantes) mais tout simplement pour des raisons culturelles propres. En effet, la culture comme tout autre secteur économique a toujours fonctionné sur trois circuits fondamentaux : l’humain (créateurs, producteurs, artisans etc) le matériel (circuit monétaire) et l’immatériel (parfois appelé symbolique). Or, toute confusion entre un ou plusieurs de ces circuits aboutit :

- à la mise en place entropique de processus compliqués (et non complexes),

- qui à leur tour vont mener :o au chaoso à la ruine du système émetteur de ces processus.

Cette problématique a été clairement énoncée par Shakespeare dans sa pièce « Le marchand de Venise » 7 (un développement plus fouillé de cette thématique de circuits se trouve en annexe N°1 pp. 14 de cette fiche). Il a souligné les dangers et l’impasse qui découlaient de cette confusion.

La culture, même si elle a une économie quelque peu exorbitante par rapport à l’économie traditionnelle, fait partie du monde. Elle aussi, même si son existence formelle est plus récente que l’économie traditionnelle, a cédé à la confusion des circuits. Comme tous les autres secteurs elle se trouve donc acculée et dans une impasse.

Pour illustrer cette impasse nous allons recourir à un exemple tiré de la publicité celle de la marque Hermès pour son produit « Calèche » où une femme androgyne (confusion des genres), très BDSM (confusion domination/soumission menant à l’abolition même de la relation dialectique maître/esclave), se voit être le support du slogan: Tout change, Rien ne change (on ne peut pas être plus explicite)! Cette publicité est très révélatrice en ce sens que les publicitaires savent que la présente logique économique produit confusion et fuite en avant.

En France et dans d’autres pays (non anglo-saxons) la culture tente de sortir de cette aporie* dualiste et de donner des réponses qui n’appartiendraient pas à la logique binaire marchande/non marchande.

En bref, le monde culturel, parce qu’il veut pouvoir continuer à exister serait en train de mettre en place une nouvelle manière de créer, produire, gérer, élaborer les économies des mondes (le débat sur

6 A cet égard l’article paru dans la revue Mouvement, N°29, Juillet-Août 2004, intitulé, « Pour en finir avec la tutelle » est particulièrement révélateur du statut ambigu dans lequel se tient l’artiste (art ou spectacle vivant) vis a vis de sa tutelle institutionnelle et de l’argent. Cet article, fort polémique qui ouvre une tierce voie et auquel la presse culturelle habituelle n’a pas répondu, avait été rédigé par Jacques Rigaud, ex-directeur du cabinet de Jacques Duhamel (grand continuateur du travail de Malraux dans les années 70). Son questionnement pertinent est sans doute prématuré (le titre résume très bien la problématique exposée).

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

52

Page 53:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

l’intermittence par exemple, n’étant que l’écume de courants très anciens).

2. Les acteurs des mondes de la culture 

Il y en a quatre principaux et un à la marge :

- L’état : par le biais du Ministère de la Culture et de ses DRAC (Directions Régionales de L’Action Culturelle, administration décentralisée en région mais qui dépend directement du Ministère de la rue de Valois), régit, contrôle (politiquement et matériellement par ses nominations et par son budget) la politique institutionnelle de la culture en France ; et des collectivités territoriales : Conseils Régionaux, Départements, communautés de communes, villes (via les DRAC et leurs budgets propres). Cette politique normative, purement institutionnelle, produit des valeurs non-marchandes (ou très peu), elle concerne principalement une élite déjà cultivée qui se veut à la pointe de la nouveauté et, à la marge, cherche à la fois à agrandir ce public et à en conquérir et éduquer un nouveau (le premier, vieillissant, va en se raréfiant).

- Le marchand : ne s’intéresse qu’aux secteurs industriels de la culture (là où se trouvent les possibilités de re-production et donc de mises en place de chaînes de productions et de diffusions rentables), à savoir : la musique (pour le spectacle vivant, les festivals c’est différent, l’état reprenant sa place de producteur/gestionnaire), le cinéma et les livres. A noter que même dans ces secteurs, quoique minoritairement et de façon peu connue, l’état joue encore son rôle de régulateur économique (cf. 2.2.1.).

- Le mixte/marchand : des EPIC (Etablissement Public Industriel & Commercial, La Cité des Sciences en est un exemple), où l’état mandate l’établissement pour qu’il ait des profits, l’EPIC s’allie souvent aux collectivités territoriales, c’est un statut un peu ambigu qui ne fonctionne pas réellement et qui va certainement évoluer; en passant par les friches, où des personnes, venues du monde associatif ou du marchand, investissent de nouveaux lieux (la plupart du temps laissés en friche, d’où le nom, par l’état ou par une entreprise publique, rarement par un privé), les réhabilitent, commencent à y travailler puis demandent des subventions à l’état et/ou aux collectivités locales concernées (L’Echangeur en Picardie, La Friche de la Belle de Mai à Marseille). Ainsi de nouveaux modes de gestions marchands/publics s’inventent depuis la fin des années 90. Cependant, là encore la course aux subventions et le recours à la tutelle d’état restent fortement présents. Grossièrement, un squat s’établit, il grandit, obtient sa reconnaissance des instances politiques (locales et /ou nationales) et demande des subventions.

La plupart des nouveaux acteurs de la culture institutionnelle sont issus de ces lieux (les friches). Il est à noter que ces lieux, en sus d’une offre culturelle transversale (il existe au sein même des créations proposées une mixité entre les différents arts, d’où un certain mélange des genres

7(* question logiquement insoluble)? Ecrite et créée en 1596 ou 1597.

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

53

Page 54:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

qui tend à perturber l’administration culturelle institutionnelle en place, notamment au niveau de l’attribution des subventions) et très diversifiée, sont aussi porteurs de projets directement en rapports avec la politique (au sens grec de polis, affaires de la cité), d’où leur rattachement à la politique de la ville plutôt qu’à la culture (mais les limites entre politique et culturetendent à devenir floues, là encore le monde des media a anticipé cet état de fait en se faisant témoin/acteur du geste inaugural du président Giscard D’Estaing jouant de l’accordéon pour flatter son électorat).

- Le Public : en ce qui concerne le secteur marchand, il est relativement bien connu 8 puisque la publicité cherche à le connaître et à le segmenter de manière très fine. Il n’en n’est pas de même dans le secteur public où son idée même n’est apparue véritablement que vers la fin des années quatre-vingt-dix (avec le vieillissement et le non renouvellement de ce public). En conséquence, peu de données ont été recueillies en France (dans les pays anglo-saxons l’Australie et les USA ont modélisés des enquêtes types, en Europe c’est à l’état embryonnaire).

- Les marginaux : Enfants de Peter Lamborn Wilson, A.K.A. Hakim Bey 9, créateur en 1968 des ZAT ou TAZ (Zones d’Autonomie Temporaires) et grand gourou de l’internet (avant que le W.W.W. n’éclose), de Nick Tosche, Philippe K. Dick, de Dada, de Foucault, Deleuze et Guattari mais aussi de Maître Eckard, Hildegard von Bingen, Pétrarque ou Rabelais, Vico, Marlowe etc. Ils se situent radicalement aux antipodes de la politique culturelle institutionnelle. Mouvance rassemblant néo-punk, hackers, anarchistes, libertaires, libertarians (US), gens du New Age (un marché très important et peu visible). Ils n’ont rien en commun, sinon leur position par rapport au circuit monétaire, celui-ci ne doit pas prévaloir sur la valeur humaine.

Leur discours sur le circuit monétaire peut être divisé en quatre types :

o pour les uns ce sera leur refus viscéral de recourir à l’argent de l’état,

o pour les autres ce sera de faire uniquement de faire appel au monde marchand

o pour les troisièmes ce serait de recourir à un équilibre harmonieux entre l’état et le système marchand.

o pour les plus « purs » d’entre eux la volonté d’abolir la notion même de circuit marchand, donc de l’argent.

Travaillant en réseau, le plus souvent groupe informel simplement réuni autour d’un projet ponctuel, ce sont des utilisateurs des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) qui leur permettent de créer, produire, diffuser en dehors de tout circuit commercial habituel. La pratique du dépôt gratuit dans des supermarchés (appelée DAE, Don à l’Etalage) est courante et encouragée. Ils peuvent être cadres le jour (nous en connaissons au ministère de

8 Hormis les acteurs marginaux adeptes de marques émergentes et qui cherchent à se démarquer de la culture commerciale mainstream et de la culture insitutionnelle.

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

54

Page 55:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

l’Economie et des Finances) et « performer » la nuit. Le travail est un moyen de gagner l’argent qui leur permettra de financer l’achat de matériel et la mise à disposition gratuite de leur production artistique.

Ces « marginaux » rencontrent un grand soutien auprès de la jeune génération (15/30 ans), qui, sans le savoir, a souvent un comportement consumériste, proche de ces idées. Dans une société qualifiée « d’abondance » (à tous les niveaux), face à des marques qui leur proposent des produits pour rien (témoin la pub affichage en cours de Célio, 3 chemises pour le prix de 2 (quel est le prix réel d’1 chemise ?)…. et toutes les offres à prix réduits des opérateurs de téléphonie cellulaire) ces jeunes adoptent un comportement que l’on peut qualifier d’opportuniste et schizophrénique. Puisque rien n’a de prix (tout peut être obtenu à un prix inférieur, soldé ou encore marchandé, ou encore avec le gros plus des privilèges (souvent en contrepartie d’une fidélité bien aléatoire !), mais que l’argent est encore nécessaire pour acheter des biens de base et autres items, on vend quand (on le peut) son travail à prix fort et le reste est gratuit !

Le travail a un prix, mais le plaisir/loisir n’a plus de coût, donc pas de prix.

9 http://brooklynrail.org/spotlight/july04/wilson.html article Intitulé « An Anarchist in the Hudson Valley, conversation with PLL, Jennifer Bleyer, July 2004, in “The Brooklyn Rail, a critical perspective on arts, politics, and culture (nb : sans “s”).

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

55

Page 56:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

ANNEXE 1

Thématique des circuits selon Shakespeare

Pour resituer l’action, Shylock riche usurier juif de Venise est le créancier d’Antonio à qui il a prêté l’argent nécessaire pour affréter des navires. Sa créance se recouvrira de manière peu ordinaire s’il y a perte, puisque ce n’est pas d’argent dont Shylock veut, mais d’une livre de chair provenant du corps d’Antonio. La tempête survient, les biens sont perdus, Antonio se retrouve débiteur. C’est par l’intervention astucieuse (elle se déguise en homme et elle intervertit les coffres, renversant la monnaie et sa valeur, le contenu et son contenant), juste (au sens de justesse) et juridique/langagier (le contrat stipule une livre de chair mais ne fait aucune mention du sang à y adjoindre) de Portia son épouse, qu’Antonio sauvera sa peau, Shylock sera dédommagé (au niveau matériel et immatériel), mais non aux niveaux sociétal et symbolique (il demeure un barbaros, cher au grec, c’est à dire un étranger) de sa perte, un précaire équilibre sera rétabli.Shylock (Le Marchand de Venise) dans son hubris, a confondu deux circuits : le matériel et l’immatériel. Il a pris la chair (l’humain) pour argent comptant (moyen financier immatériel). C’est ce qu’a souligné par ailleurs Pierre

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

56

Page 57:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

Klossowski dans son ouvrage « La Monnaie Vivante » 10, « Et désormais l’esclave industrielle (la mannequin, la star de cinéma, le chanteur, bref tous ces corps exposés qui rapportent de l’argent) ou bien établit une relation étroite entre sa présence corporelle et l’argent, ou bien, elle se substitue à la fonction de l’argent, étant elle-même l’argent : à la fois l’équivalent de richesse et la richesse même (pp. 75) ». Ces trois circuits sont :

- humain : o ceux qui opèrent le moyen au niveau matériel (ouvriers, agriculteurs,

créateurs..)o ceux qui opèrent au niveau immatériel (les agents administratifs,

financiers, banquiers, assureurs, etc.)

- matérielo les moyens d’opérer per se

- immatériel 11

o les circuits informationnels à contenus hiérarchisés: financier, comptable, juridique etc….,

10 Klossowski, Pierre . La Monnaie Vivante, Paris, éditions Joëlle Losfeld, 1994, avec une préface/lettre de Michel Foucauld.11 Il est à noter que l’immatériel et le conceptuel ne sont pas des notions découvertes au XXème siècle. Le concept a toujours été l’outil par lequel l’artiste, le chercheur, le philosophe ont tenté de matérialiser la fugacité immatérielle de l’existence humaine. Grâce à l’ADN nous avons compris que le corps humain (une fois tout son ADN nucléaire déployé, il mesure plus de trois milliards de km2), est avant tout pur circuit informationnel, donc immatériel. La matière n’étant qu’un agrégat d’énergies, le matériel est une surcouche de la virtualité.

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

57

Page 58:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

Deuxième partieLes Chiffres

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

58

Page 59:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

Pour bien comprendre le financement de la culture il est nécessaire de s’interroger sur le poids du secteur concerné.

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

59

Page 60:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

En 2001 la culture c’était 12 :

1. Secteur marchand- 1.1. Effectifs : 2% de la population active, c’est à dire 329.926

emplois13 dont :o 93.000 dans les industries culturelles (audiovisuel et spectacle )o 15.940 artistes dans le spectacle vivanto 57.500 cadres et technicienso 101.070 arts plastiques et métiers d’arto 19.776 artisteso 81.294 techniciens, artisans, stylistes décorateurso 45.996 dans le secteur de l’éditiono 5.592 auteurso 40.404 journalistes, cadres de la presse de l’édition et de l’audiovisuelo 50 % de tous ces emplois sont en Ile de France

- 1.2. Livres o 451,9 Mio. d’unitéso 199.1 (en 2000) de nouveautéso 198.9 de réimpressionso 2.353 M. € de CA dont :o 299 M.€ pour le livre de pocheo 399 M.€ pour le romano 318 M.€ livres pratiqueso 211 M.€ livres pour la jeunesseo 3.8 M.€ droits d’auteurs (SCELF)o 13 maisons d‘édition détiennent 56 .7% du CAo 81.8 % des titres publiéso Canaux de distributions (valeurs)o 19.3% grandes surfaces spécialisées o 18.4% grandes surfaces non spécialiséeso 18.4 % librairies

12 Janine Cardona, Chantal Lacroix, « Chiffres clés de la culture 2002/2003 », MCC, DEP, 2003 , les données recueillies datent de 2001.13 C’est une population surdiplômée, 47% sortent de grandes écoles ou d’universités (contre 25% sur la population active tous secteurs confondus).

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

60

Page 61:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

- 1.3. Disqueso 165.7 Mio. d’unitéso 5.8% classiqueso 57.9 % variétés nationaleso 36.3 % variétés internationaleso 1.250 M.€ de CAo 5.4 % classiqueso 58.9% variétés nationaleso 35.% variétés internationaleso 63.8 M.€ de droits d’auteurs (SACEM)o 34.8 M.€ de droits voisins (ADAMI)o Canaux de distributions (valeurs)o 42% hypermarchéso 29.2% grandes surfaces spécialisées o 16% grossisteso 6.6% disquaires

- 1.4. Cinémao 204 unités produiteso 126 productions françaiseso 46 co-productions à majorité françaiseso 32 co-productions à majorité étrangèreo 905 M.€ d’investissemento 729 M.€ françaiso 176 M.€ étranger

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

61

Page 62:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

o 235 M.€ du compte de soutien 14

o 1.014 M.€ de recetteso 20.7 M.€ de droits voisins (Procirep)

- 1.5. Vidéoo 64.37 Mio. d’unités vendueso 11.6% de films françaiso 52.% de films étrangerso 19.2% animations films pour enfantso 17.2% autreso 818.7 M.€ de recettes

- 1.6. Mécénat

Le Mécénat / Les FondationsTraditionnellement le mécénat a toujours été un outil de régulation et de contrôle exercé par l’état envers ses artistes. Contre un capital numéraire l’état obtient un capital symbolique. Ce type de relation bijective, ( je te soutiens/tu me soutiens, nous sommes chacun la victime

consentante du bon vouloir de l’autre), ne peux plus être financé actuellement car l’état n’en a plus les moyens. L’état a donc récemment mis au point une nouvelle loi sur le mécénat15 (cf. ANNEXE 3) qui permet aux entreprises, particuliers et associations, via une fondation, de déduire de leurs impôts 60% des sommes investies dans la création et le fonctionnement d’icelle. Cette loi datant du 1er août 2003, il est difficile de tirer des conclusions sur son impact réel. Ce qui est certain c’est que jusqu'à présent elle a été très peu utilisée. Tout simplement parce que malgré cette clause fiscale très favorable pour les entreprises (la déduction est directement faite de l’impôt sur le bénéfice et non pas sur le CA comme elle l’était auparavant), l’état n’a pu s’empêcher de vouloir encore exercer son contrôle sur le contenu, il est stipulé que, pour bénéficier de la manne fiscale, ces fondations doivent suivre une règle « Cette loi s’applique à toutes les causes d’intérêt général notamment éducatives, scientifiques, sociales, humanitaires, sportives, familiales et bien entendu culturelles ». Or, les causes d’intérêt général, relèvent d’une politique étatique de bien public ou biens communs mais elles n’ont rien à faire avec celle prônée par une entreprise. Les grands groupes ont donc préféré s’investir dans des fondations privées, où ils ne bénéficient pas de la politique fiscale, mais où ils contrôlent le contenu et la diffusion de la production culturelle et artistique qu’ils mettent en place. François Pinault (PPR) en est un excellent exemple, puisque qu’il va mettre sa collection de peintures et sculptures contemporaines à la disposition du public via sa fondation qui va se situer sur le site de l’île Seguin, sur l’emplacement même des usines Renault (opération très symbolique, puisqu’on remplace les chaînes de production industrielles par celles des logiques intellectuelles & culturelles).

14 Depuis 1948, via des taxes parafiscales (sur les billets d’entrées), l’état abonde un compte de soutien spécifique pour le cinéma.

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

62

Page 63:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

En 2002 l’ADMICAL 16 a recensé les chiffres suivants sur le mécénat :o 195 M.€.o 2665 actions o 1.060 entrepriseso 29% musique17

o 21% arts plastiques, muséeso 12% théâtreo 7% patrimoine

Comme écrit précédemment le secteur privé a massivement investi dans les secteurs industriels de la culture que sont : la musique, le cinéma et les livres. Pour la raison

toute simple c’est que ces items sont reproductibles et donc présupposent la construction et la logistique de chaînes de productions rentables.

Nous ferons simplement remarquer qu’ils sont en crise (comme le reste des secteurs industriels) et qu’ils sont aidés régulièrement par le Ministère de la culture (cf. 1.7.).

Une autre raison, encore souterraine mais qui commence à affleurer (en témoigne la crise du monde du disque) tient à la montée en usage des NTIC. En d’autres termes, les grandes entreprises ont offert au public la possibilité de s’approprier les moyens de productions pour…. pratiquement rien (c’est ce qu’on appelle se tirer une balle dans le pied !). En effet, il est simple à l’heure actuelle d’éditer un livre ou de produire un disque. Le plus compliqué étant de se faire connaître et distribuer. Mais, ainsi que l’ont montrés les acteurs « marginaux » du monde de la culture, l’effet réseau, cooptant, collaboratif joue à plein (notamment via le net). Le coût de revient étant minimal, le retour sur investissement est quasiment garanti dès le départ, ce d’autant que le monde de la publicité n’a pas encore de droit d’entrée. La bataille sur les standards du numérique (par exemple : DRM, acteur institutionnel FNAC contre les standards ce qui est proprement renversant d’un point de vue économique traditionnel), de l’open source (Windows vs OPEN WORD etc.) et autres outils technologiques oppose ces grands groupes à une myriade d’acteurs plus ou moins épaulés par l’OMPI mais qui lutteront pour la gratuité ou, à tout le moins, pour la mise en place d’un « fair deal ».

1.7 Le financement du secteur privé par l’état

Les secteurs industriels - La part cachée de l’argent public

- Cinéma, budget 2004, 259 M€ au fond de soutien cinématographique, il est à remarquer que ce fond est constitué de taxes parafiscales prélevées directement sur le droits d’entrée, ou sur la vente de supports de

15 http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/politique/mecenat/mecenat.htm

16 ADMICAL : http://www.admical.org/home.asp; A noter : le fait que le mécénat ait subit une baisse à tous les niveaux depuis 2000, comme si les acteurs anticipaient un changement radical dans la gestion de la culture.17 Les grandes tendances datent de 2000, source cf. note 1.

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

63

Page 64:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

reproductions (autrement dit c’est un circuit fermé, plus un producteur vend de DVD, plus l’état va encaisser de taxes qui vont alimenter ce fond qui sera redistribué …. Ad libitum).

- Théâtre privé, budget 2002 : 12,7 M€ au théâtre privé parisien, via le Fonds de soutien à la création théâtrale18 (même système de fonctionnement que celui du cinéma).

- Livre, budget 1999 19 (il n’existe pas de données plus récentes) le CNL (qui distribue les aides aux éditeurs de livres et de revue) a été pourvu d’un budget de 274 K€, soit 1000 fois moins que le cinéma.

18 Janine Cardona, Chantal Lacroix, « Chiffres clés de la culture 2002/2003 », MCC, DEP, 2003.19 http://www.culture.gouv.fr/culture/dll/dll98.htm

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

64

Page 65:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

2. Le Secteur Public 2.1 Chiffres des grands secteurs gérés par le Ministère de la Culture et de la Communication (MCC)

- 2.1.1 Musées

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

65

Page 66:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

Nationaux (44)20, 12 Mio. D’entréeso dont 8.3 payantes

Classés et contrôlés21 (1.091) 8.3 Mio. d’entrées 22

o Musées de la ville de Paris (16)o 1.43 Mio. d’entréeso 54% d’entrées payantes

- 2.1.2 Opéra national de Pariso Bastilleo 252 représentationso 498.000 spectateurso Palais Garniero 167 représentations o 259.000 spectateurso 88.3 M.€ de subventions

- 2.1.3 Théâtres et spectacles (23)o 5 théâtres nationaux (4 à Paris)o 122 spectacleso 2073 représentationso 794.500 entrées dont 567487 payanteso 43 CDN (Centres Dramatiques nationaux) 24

o 146 spectacleso 8.727 représentationso 1.711.000 entrées payanteso 70 scènes nationales25

o 29.935 représentationso 2.797.282 entrées (pas de ratio payant/gratuit).

Il est important de comprendre que les acteurs de la politique culturelle institutionnelle publique, qu’elle soit d’état ou européenne (agents administratifs, fonctionnaires européens, nationaux et territoriaux et gens du monde de la culture), bien que sachant les budgets non extensibles et reconnaissant leur compressibilité, refusent, voire même répugnent, à s’engager dans une économie d’ordre capitalistique26. Car, dans l’économie actuelle de la culture si un produit commence à avoir un coût, il n’a toujours pas de prix, depuis le début l’économie de la culture s’est toujours développée et élaborée sans le regard des indicateurs

20 Directement contrôlés et financés par le MCC.21 Financement multipartite répartit entre le MCC, la région, les départements et les villes. Le MCC via les nouvelles lois de déconcentration des collectivités ne les financera pratiquement plus.22 Ne sont pris en compte que 67 musées.23 Les subventions seront détaillées dans le budget 2005,.24 Financement multipartite réparti entre le MCC, la région, les départements et les villes. Le MCC via les nouvelles lois de déconcentration des collectivités ne les financera pratiquement plus.25 Financement multipartite réparti entre le MCC, la région, les départements et les villes. Le MCC via les nouvelles lois de déconcentration des collectivités ne les financera pratiquement plus.

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

66

Page 67:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

économiques habituels 27, (la valeur marchande ne pouvant le plus souvent se mesurer puisque le temps de maturation d’une œuvre n’a rien à voir avec son temps de production, le peintre américano-anglais James Whistler, à qui un critique reprochait d’avoir bâclé une toile en deux jours, lui répondit qu’en fait sa création lui avait demandé bien plus de trente ans ! Cet argument fut régulièrement repris par Picasso en réplique à ses détracteurs). C’est ainsi que l’expression « exception culturelle », élaborée par Jacques Delors en 1981, prend tout son sens. Il opposa la fabrication de produits marketés (corroborant en cela la géniale intuition de Marcel Duchamp, grand joueur d’échec, lorsqu’il créa la notion de Ready-Made), produits à durée de vie courte et à élaboration quasi sommaire, à ceux qui sont issus d’un patient et long travail et nécessitant une maturité qui n’a rien à voir avec l’élaboration d’une commodité purement marchande (on pourrait établir exactement la même distinction dans le monde publicitaire entre des marques telles que H & M ou Léo de Bruxelles, dont les sèmes et thèmes sont « pauvres » mais porteurs et destinés à une consommation immédiate et celles proposées par des groupes de luxes comme Dior ou Yves Saint Laurent qui créent un véritable monde, reflet de l’imaginaire des créateurs).

Si l’art appartient bien au monde du commerce car il fait partie d’un circuit financier d’échange de valeurs monétaires, il est aussi exception puisque porteur de valeurs sociales qui n’ont pas d’ancrage économique dans le matériel. En cela il ressemble étrangement au monde boursier dont le fonctionnement se fonde d’avantage sur les rumeurs et données psychologiques incontrôlables plutôt que sur un circuit financier pur. En témoigne les récentes chutes de sociétés centenaires et prestigieuses telles que Delmas-Vieljeux (incorporé au Groupe Bolloré) ou le refus de son dirigeant protestant, entraîna la revanche d’actionnaires catholiques privés de leur pouvoir. Quant au Cabinet Arthur Andersen (dépecé et récupéré par les Trois Big restants), c’est par esprit de lucre que de nombreuses erreurs furent commises, entraînant sa dramatique et fulgurante fin boursière (trois jours suffirent pour mettre à bas un empire composé de 100.000 personnes).

Autrement dit, quand il y a confusion entre les circuits humains et immatériels, c’est toujours le matériel qui sanctionne. 

2.2. Les financements européensL’Europe n’a pas été évoquée comme acteur majeur en France, ce, pour deux raisons :

- administrative, Le Ministère de la Culture, quoique décentralisé, reste, jusqu’à présent, LA référence majeure de tout acteur culturel,

- sociologiques, les Français considèrent la CE comme une nébuleuse, de plus, ils sont peu enclins à la coopération et ils ne parlent pas anglais ce qui est un handicap majeur car la CE soutient majoritairement des projets bi ou tri-latéraux qui induisent l’emploi de cette langue.

26 Nous avons assisté cet été à un colloque organisé conjointement par le Festival Paris Quartier d’Eté et l’équipe du festival Les Furies à Châlon-en-Champagne , intitulé « Passion à table », d’où il ressort que, quoique acculé budgétairement et socialement, le monde de la culture est en train à la fois de basculer de son paradigme actuel (tout pour tous et gratuitement) et de refuser celui qui pourrait devenir son futur (la logique marchande est toute puissante et l’argent est son prophète). Un paradigme tiers est en train d’émerger (c’est là tout le cœur de notre problématique).27 Cf. l’ouvrage de Françoise Benhamou, L’économie de la culture, éd. La Découverte, coll. Repères, Paris 2003. Cet ouvrage sera abondamment utilisé dans ce présent document.

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

67

Page 68:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

Le plan Culture 200728, voté et adopté le 14 juillet dernier par l’Unité Culture. Pour sa phase (2007-2013) il prévoit la distribution de 400 millions d’Euros de subventions. Sur une aussi longue période cela tient plus du saupoudrage (25 pays sont maintenant en concurrence), que d’une réelle politique culturelle. Cependant si un projet fonctionne avec les NTIC, il peut prétendre à recevoir une aide de MEDIA 2007, qui lui dispose pour cette même période d’un milliard d’Euros. A noter, ce nouveau budget n’est pas encore disponible sur le portail européen consacré à la culture29. Il n’y a pas de DG consacrée à la culture, il y a un morcellement de services qui gèrent, chacun suivant des procédures particulières , les budgets alloués par la Commission. Pour s’y retrouver, en France , comme dans tous les autres pays de la Communauté, tout projet culturel doit être agréé, validé et relayé au service concerné par un point Contact Relais Europe Culture30.

2.3. Les financements régionaux et locauxNous l’avons vu au chapitre des acteurs de la culture, c’est via l’intervention déconcentrée des DRAC que l’état finance les collectivités locales. Hormis l’état, ces collectivités, au travers de l’impôt financent un budget qui leur est propre. Il n’existe pas de collation de données à ce niveau puisque chaque collectivité est libre d’affecter le budget qu’elle souhaite au pôle culture. Ce budget va considérablement évoluer dans les prochaine années, d’abord via la LOLF puis via la déconcentration budgétaire que l’état va effectuer en se déchargeant totalement sur les collectivités territoriales de son budget traditionnel.

En ce qui concerne la culture leur marge de manœuvre va être considérablement réduite et elles vont devoir compter sur d’autres sources financières.

Le Budget 1996 31 des collectivités locales 32

- 2.2.1 Communes de plus de 10.000 habitantso Dépense totale 3.589 M.€o Fonctionnement 2.942 M.€o Investissement 647 M.€

- 2.2.2 Départementso Dépense totale 784 M.€o Fonctionnement 548 M.€o Investissement 236 M.€

28 http://www.welcomeurope.com/news_info.asp?idnews=1616&MyPays=fr29 http://europa.eu.int/comm/culture/eac/culture2000/contacts/national_pts_fr.html

30 http://www.relais-culture-europe.org/site2002/f_acc.htmNous avons rencontré son directeur Pascal Brunet cet été durant le colloque PQE – Les Furies, il déplorait l’absence quasi totale de tout projet français ! Il a du mal à distribuer son budget, or s’il n’est pas utilisé en son entier il ne sera pas reconduit au même niveau. Catherine Tasca, ancienne Ministre de la Culture et députée européenne, s’est jointe à lui pour affirmer la nécessité de la France de s’investir et de mettre « son empreinte » sur la politique européenne de la culture.

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

68

Page 69:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

- 2.2.3 Régionso Dépense totale 242 M.€o Fonctionnement 158 M.€o Investissement 84 M.€

2.4. Le Budget 2005 du Ministère de la Culture

- 2.4.1. Le contexteEn 2001, et pour se conformer aux désiderata émis par la Communauté Européenne, le gouvernement Raffarin a commencé à mettre en place la réforme et la modernisation de l’état33. S’en est suivie une révision drastique des procédures de comptabilité publique. Cela signifie que, hormis les secteurs régaliens de l’état (Défense, Sécurité Intérieurs, Justice)34, les autres ministères sont les premiers à être appelés à se redéployer en Line of Business (LoB) qui prévalent dans la comptabilité anglo-saxonne.

Les process qui présidaient à la comptabilité publique et permettaient d’établir les lois de finance, (votés et appliqués depuis 1959) seront caduques au 1er janvier 2005. Cette nouvelle « constitution financière » est découpée en 34 missions, 132 programmes et 580 actions35.

Alors que la plupart des ministères ont programmé la pleine application de la LOLF pour le budget 2007, Le Ministère de la Culture36 a prévu l’expérimentation de la mise en œuvre de la LOLF dès le 1er janvier 2005 (soit avec un an d’avance sur le timing prévu) sur huit DRAC

pilotes 37. Un retour d’expériences aura lieu durant l’année 2006 et les process seront étendus à toutes les autres régions à partir de l’exercice 2007. Le Ministère reconnaît lui-même que « cette expérimentation de la mise en œuvre de la LOLF, rend difficile la lecture du budget 2005 ».38

- 2.4.2. RéorganisationPrésentement le MCC est divisé en quinze directions 39, indépendantes les unes des autres, chacune ayant un budget qu’elle redéploie auprès des DRAC (Directions Régionales de l’Action Culturelle). Les DRAC sont les relais régionaux de l’état en matière de politique culturelle. A partir de 2005, et ce sur les huit DRAC pilotes, les Missions culturelles de l’état seront dispatchées en programmes et sur trois délégations et « structurées autour d’une logique de métiers »40.

- a. celle qui est incluse dans le budget général du MCC- b . celle qui est interministérielle

31 http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/publications/index-publications.htm32 ces données datent de 1996, aucune nouvelle collation n’ayant été faite depuis. 33 http://www.minefi.gouv.fr/moderfie/architecture/index_missions.html 34 Discours de Mr. Sarkozy le 22-09-04, http://www.premier-ministre.gouv.fr/information/actualites_20/budget_2005_poursuivre_reforme_51201.html35 Présentation du cadre de la LOLF : http://www.minefi.gouv.fr/moderfie/architecture/index_presentation.html 36 Le ministère de la recherche aussi.

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

69

Page 70:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

- c. celle qui est hors de son budget général relève directement de l’état en tant que principe régalien, mais reste gérée par le MCC.

a. Le budget généraldivisé en trois programmes- programme 1 Patrimoines - programme 2 Création- programme 3 transmission des savoirs et démocratisation de la

culture

b . le budget interministériel- Médias, qui est directement rattaché au programme 2 (de la section

a)- Recherche et enseignement supérieur universitaire, rattaché au

programme 12 du Ministère de la Recherche et de l’Industrie.

c. hors budget général - compte d’affectation spéciale rattaché au programme 1, industries

cinématographiques- compte d’affectation spéciale rattaché au programme 2, industries

audiovisuelles- compte d’affectation spéciale, soutien aux média, rattaché au

programme 1, financement de l’audiovisuel public- compte d’affectation spéciale, soutien aux média, rattaché au

programme 2, soutien à l’expression radiophonique locale.

Chaque programme est développé en sous-programme.41

- 2.4.3. Les grandes lignes du budget 2005Le budget du Ministère de la culture 42 totalise un montant de 2. 787,44 M € (2.632,7 en 2004), soit 39.35 % de la dépense des ménages pour les loisirs et biens culturels (cf. Annexe 3. les dépense des ménages).Sa structure en est extrêmement concentrée. Il y a trois postes principaux :

- Moyens des services : 1.345.29 M € (1.156.53 en 2004), dont personnel : 675.29 (526,76 en 2004), subventions aux établissements publics (ils sont 11) 670 M € (629.78 en 2004). Le personnel étant fonctionnaire et jeune, ce budget est incompressible. Quant aux établissements publics (Louvre, opéra, BNF etc), ils assurent le rayonnement de la France et il est impossible de diminuer les subventions.

37 qui sont celles des Régions : Aquitaine, Basse Normandie, Ile De France, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Poitou-Charentes, Rhônes-Alpes.38 Budget de la Culture : pp.36, http://www.culture.gouv.fr/culture/min/budget2005/budget2005.pdf39 http://www.culture.gouv.fr/culture/min/index-min.htm40 Budget de la Culture : pp. 33-36, http://www.culture.gouv.fr/culture/min/budget2005/budget2005.pdf

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

70

Page 71:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

- Intervention déconcentrée (les DRAC qui en région sont des mini ministères de la culture), 817,84 M€ en 2004. Cette rubrique globale n’est plus itemisée en 2005.

- Dépense en capital – Investissement : (422,89M€ en 2004). Ce chiffre recouvre en fait la fin des grands chantiers Mitterrand et les nouveaux créés par Jacques Chirac. Cette rubrique globale n’est plus itemisée en 2005.

S’il est clair que le budget s’est accru pour 2005, il faut remarquer que ce sont les crédits de fonctionnements (personnels, équipements) qui ont d’avantage augmenté que ceux d’intervention (création) qui demeurent stables, alors que ceux d’investissements (préparant le futur) ont tous diminué.

Selon les différentes Délégations43

- Le spectacle vivant : 753 M € :o 427.5 pour les crédits d’intervention, dont 337.31 pour les

DRAC (741,55 M€ ; dont 415,6 M€ pour les crédits d’intervention en 2004),ce qui représente plus de la moitié des crédits d’interventions du ministère. Derrière ce chiffre existe une réalité disparate. Si l’état continue de subventionner nombre de festivals 44 (400) et les CDN (41) ainsi qu’une myriade d’autres établissements ( environ 1 000), une loi qui permettait aux compagnies théâtrales et entreprises de spectacles d’employer régulièrement des intermittents si elles possédaient la licence de spectacle, a été abrogée en 2003. Or la licence permettait aussi de recevoir des subventions (c’est même la condition principale). En contrepartie de l’emploi non restreint d’intermittents, l’état a restreint l’obtention ou le renouvellement de la licence. Le crédit d’investissement baisse de 13.65%.

- Le Livre et la lecture : 321.27 M€o 200,91, crédits d’interventions et 116.39 aux établissements

publics,(312,87 M€, dont 115,63 aux établissements publics en 2004). Ce budget couvre le personnel, l’entretien du bâtiment et le fonctionnement. En crédit d’intervention : 38.82 (37,31 en 2004) commandes, imprimerie nationale etc.. Enfin les bibliothèques bénéficient de 160.96 (155,84, en 2004) ce qui reste peu au vu de l’état de délabrement de nombres d’entres elles. Le milieu littéraire est une des chasses les plus gardées de la culture néanmoins la

41 Budget de la Culture : pp. 35, http://www.culture.gouv.fr/culture/min/budget2005/budget2005.pdf42 http://www.culture.gouv.fr/culture/min/budget2004/budget2004.pdf .43 A noter le glissement sémantique opéré entre Direction et délégation . Nous avons choisi ces secteurs, parce qu’ils nous paraissent les mieux convenir à un investissement éventuel des annonceurs, ceux du cinéma, de la presse, et de l’audiovisuel étant déjà totalement saturés.44 Pour ce qui concerne les festivals, la part des collectivité locales et des sponsors, ne peut exactement être calculée (elle se calcule au coup par coup). L’état reste le principal subventionneur : un ration 65/20/15, paraît être une fourchette raisonnable. Un festival tel que celui d’Avignon est couvert à 80% par les subventions de l’état

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

71

Page 72:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

concentration industrielle qui se met en place (rachat du pôle littérature/éducation de VU par La Martinière , prééminence du groupe Lagardère) est en train de bouleverser le monde et le mode des productions intellectuelles écrites. Le crédit d’investissement baisse de 2.79%.

- Les Musées : 243.71 M€ (199,15 M€ en 2004). o Ce sont les établissements publics (Orsay, le Louvre, etc.) qui se voient

attribués le plus de crédits (intervention et fonctionnement). Néanmoins, c’est le crédit de fonctionnement (personnel) plus que le crédit d’intervention qui accroît, en effet, le premier augmente de 10.20% (131.63 M€), le deuxième de 1.08% (23.19 M€), tandis que le crédit d’investissement baisse de 17.10%.

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

72

Page 73:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

3. Vers d’autres financements possibles ?3.1. Côté Secteur PublicNous l’avons vu, l’état n’a plus les moyens de ses désirs. En 2006 (projection du rapport de KPMG) l’objectif du 1% du budget national sera dépassé, plus des 3/4 de ce budget seront dévolus au financement de la masse salariale et à l’entretien des bâtiments, laissant peu de place à la création et à son soutien. Le soutien actif du privé se révèlera indispensable notamment en ce qui concerne les festivals (s’ils savent qu’ils sont condamnés ils n’en sont pas pour autant prêts à laisser tomber leurs choix). Les collectivités territoriales par le jeu de subventions déconcentrées (le nouveau paysage économique des collectivités, ressemble fort à celui mis en place au Ministère de la Culture dans les années 80 lors de l’implantation des DRAC) se verront dépourvues de toute marge de manœuvre.

3.2. Côté Secteur MarchandLes industries de la culture (film, disques, livres) sombrent, faute d’avoir compris que le lancement de produits savonnettes ne correspond pas forcément aux goûts du public et aussi par leur manque de vue quant à l’évolution des valeurs d’usages de ce même public. On ne peut dessiner ce que seront ces secteurs dans 3 ou 5 ans, ce que l’on peut prévoir c’est qu’il sera radicalement différent de l’actuel. Il

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

73

Page 74:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

n’est pas inutile de rappeler l’attention de certains groupes industriels 45, qui ne sont pas encore dans ces secteurs, mais qui ont compris l’intérêt qu’ils pouvaient avoir à y être (simplement de manière différente).

3.3. Côté mixte public/privé

Les Friches, elles représentent une esquisse du partenariat privé/public, récemment prôné par Francis Mer (première application : la construction de prisons pour adultes et de centres de détentions pour enfants et adolescents délinquants !). Elles peuvent voir leur essor s’essouffler car l’essentiel de leur flux monétaires provient des collectivités locales, le privé s’y est très peu investi. Ce qui se comprend aisément car ces lieux, porteurs de projets transdisciplinaires, s’adressent souvent à un public très averti et curieux. Ce qui pourrait les rendre attractifs aux yeux d’investisseurs, est leur goût très prononcé pour l’emploi et l’usage des NTIC. Les collectivités territoriales ne pourront totalement les abandonner (dans un premier temps) car ces friches prennent souvent place et lieux à des endroits abandonnés par l’état, en déshérence sociale. A ce titre les collectivités locales pourront faire basculer leurs budgets sociaux vers elles mais seulement sur une courte durée.Remarque : ces friches sont dirigées par des collectifs de quadragénaires qui même s’ils ont un goût prononcé pour le service et le bien public savent pertinemment que l’économie de la culture telle qu’elle se présente n’est plus viable (c’est bien pour cela qu’ils ont monté des structures sur fonds propres au départ).

3.4. Côté marginaux

Nous distinguerons deux catégories :

Les marginaux « impurs » (les trois premiers de la liste cf. les acteurs, pp. 5) Ils ont un pied dans le système actuel et un pied ailleurs. Pour eux, ce qui se joue dans le champ du numérique c’est un peu la bataille de David contre Goliath. Une politique de répression telle que celle prônée par Microsoft ou les grands groupes discographiques ne peut que mener ces groupes dans le mur. Vouloir sanctionner l’emprunt (question du sampling) est une absurdité par ce que la musique, tous comme les autres arts et toute production intellectuelle, a toujours fonctionné sur ce principe de base. On ne peut créer ex-nihilo. De Bach à Boulez en passant par Beethoven, Zappa et Chopin, on ne compte pas les compositeurs qui ont fait du sampling ! Si l’on coupe l’accès à toute production, on l’assèche (autrement dit on se tire encore une balle dans le pied !).Les annonceurs ne pourront investir ces nouveaux champs que si ils sont prêts à faire évoluer leurs présentes valeurs, c’est à dire, entre autres, la question de la juste rémunération du travail fourni par les créateurs. Une démonstration de cet énoncé vient d’être faite le 21 septembre 2004, puisqu’un disque produit par David Byrne et Gilberto Gil (compositeur et ministre de la culture brésilien, ce qui n’est pas innocent quand on connaît le combat que mène le Brésil pour une révision équitable de la PI, de la PLA et des droits dérivés), intitulé « Prière de Copier »46, ce disque va être mis à la disposition et pour téléchargement gratuit via les outils e-mule et Kazaa (défiant les lois américaines, mais le net n’a pas de frontières) et pour ceux qui ne sont pas connectés il sera offert aux lecteurs de « Wired » (en Novembre) .45 PPR, via son lobby l’Echangeur, émanation de LaSer.

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

74

Page 75:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

En France la question du P2P est actuellement verrouillée, cependant il semble que l’on s’achemine vers une solution raisonnable où les internautes pourraient télécharger les morceaux de leur choix pour un prix modique sans que personne ne soit lésé (ni les producteurs ni les artistes et les diffuseurs). Ce qui est certain c’est que l’arrivée des NTIC est en train de changer les modes d’utilisation et d’usage de la musique47 et d’autres produits culturels (notamment les livres et les films). Sur le net, la notion de territoire n’existe plus et seul le droit commercial peut encore s’appliquer 48, ce qui bouleverse considérablement les données de la PLA.

Les marginaux « purs »Au vu de leur radicalité affirmée et vécue, il est impensable (pour l’instant) que le monde des annonceurs puissent seulement les approcher.

46 http://www.liberation.fr/imprimer.php?Article=240615

47 cf. ANNEXE 4.48 il est à noter que le droit de la propriété littéraire et artistique est d’avantage régi par l’OMC que par le WIPO.

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

75

Page 76:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

4. Conclusion

Rappelons ici les conclusions du rapport que Mr. Aillagon avait commandé au cabinet KPMG.

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

76

Page 77:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

La marge de manœuvre du Ministère de la Culture est quasi nulle49 A budget constant (l’état doit suivre les directives données par la CE et n’a pas le droit d’augmenter son déficit), et par l’effet mécanique de deux facteurs :

- l’augmentation des points de retraites du personnel (alignée sur le privé) et une augmentation constante et incompressible de la masse salariale,

- la montée en charge des crédits de fonctionnements pour les grands travaux (fin du Louvre, Quai de Branly, Musée du design etc…..).

son budget devrait exploser en 2006. Or c’est tout simplement financièrement impossible.

Le fait que le Ministère de la Culture et de la Communication soit sous expérience pilote pourrait préparer un découpage « en appartement » qui permettrait aux annonceurs de pénétrer un nouveau marché de l’ordre de 500. M€ (soit la totalité des crédits d’intervention pour les trois secteurs analysés), sans compter les droits dérivés y afférents (qui sont, à l’heure actuelle parfaitement inchiffrables).D’ici à 2006 il en sera de même pour les collectivités territoriales (villes, départements, régions).

Cependant, pour pouvoir entreprendre toute action d’envergure envers les acteurs de la culture, nous pensons qu’il est nécessaire de lever la confusion qui existe dans leur esprit à savoir : ils posent une égalité entre les publicitaires et les annonceurs, mélangeant deux circuits qui n’ont rien à voir : le matériel/annonceur avec l’immatériel/publicitaire. Une clarification des positions de chacun de ces acteurs se révélerait extrêmement productive pour qu’un dialogue se noue entre les publicitaires (représentant les annonceurs) et les acteurs de la culture. Ce serait la seule manière de mettre en place un fair deal entre les deux parties.

Enfin, sachant que nous sommes dans une société de l’abondance, de gestion du savoir (coexistence du numérique et du papier), du partage des connaissances - qui n’a pas de prix mais a un coût – notre hypothèse est que ce sont les entreprises qui auront su anticiper la création d’une nouvelle économie à dominante culturelle qui survivront.

49 « Identification des marges de manœuvre budgétaire du budget de la Culture 2002-2006 – KPMG Public, Rapport d’étude, 21 juin 2002. Remis à Jean-jacques Aillagon alors Ministre de la Culture (ancien directeur de Beaubourg) qui souhaitait avoir un état des lieux .

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

77

Page 78:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

ANNEXE 2

Un nouvel élan pour le mécénat culturel

Le Président de la République et le Premier Ministre se sont engagés à favoriser les initiatives, invitant tous les acteurs de notre société à s’impliquer encore plus largement en faveur des causes d’intérêt général. C’est ainsi que sur proposition de Jean-Jacques Aillagon, Ministre de la culture et de la communication, le Parlement a adopté une loi qui donne un nouvel élan au mécénat en France, ainsi qu’une meilleure place aux fondations. Notre pays accusait un certain retard dans ce domaine par rapport aux autres pays Européens et aux Etats-Unis. La générosité des Français n’est pas en cause ! C’était la détermination des pouvoirs publics qui manquait. Aujourd’hui, nous souhaitons la renforcer et la faire connaître.

Préparée par le Ministre de la culture avec l’appui du Ministre de l’économie, des finances et de l’industrie, et du Ministre de l’intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales, la loi du 1er août 2003, relative au mécénat, aux associations et aux fondations, permet désormais d’encourager plus systématiquement les initiatives privées, qu’il s’agisse de celles des entreprises ou de celles de chacun de nos concitoyens. Cette loi s’applique à toutes les causes d’intérêt général, notamment éducatives, scientifiques, sociales, humanitaires, sportives, familiales et bien entendu culturelles.

Ce nouvel élan pour le mécénat symbolise l’expression de la confiance que le Gouvernement marque à la prise de responsabilité puisqu’elle vise, à côté des actions de l’Etat, à développer les engagements de la société civile, des particuliers, et des entreprises.

Quels sont les principaux changements ?

Tout d’abord, l’encouragement fiscal très incitatif qui s’applique tant aux dons des particuliers que des entreprises : 60 % de réduction fiscale ! Ce qui représente, notons-le, un quasi-doublement de l’aide fiscale pour le mécénat d’entreprise. Ensuite, le renforcement de la place des fondations dans notre pays grâce à l'amélioration de leur fiscalité et parallèlement la simplification, l’allègement et les délais réduits relatifs à leur constitution. De ces mesures incitatives émergera, souhaitons-le, une plus grande confiance, le mécénat souffrant encore dans notre pays d’un manque certain de reconnaissance.

Aujourd’hui, qui peut bénéficier du mécénat ?

- Les fondations ou associations reconnues d’utilité publique.- Les œuvres ou organismes d’intérêt général, sans condition d'agrément : entrent dans cette catégorie les associations loi de 1901 dont la gestion est désintéressée. (celles non assujetties à la TVA - en totalité ou par secteurs -, ainsi que celles assujetties qui ont pour activité principale, le spectacle vivant, la musique et le cinéma).- Certains établissements d'enseignement publics ou privés agréés.

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

78

Page 79:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

- L’Etat, ses établissements publics, et les collectivités territoriales50.

50 C’est ainsi que la recherche va être, à partir du 1/1/05, divisée en 11 fondations (sous forme de GIP).

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

79

Page 80:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

ANNEXE 3

Les dépense culturelles des ménages français

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

80

Page 81:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

En 199551 la moyenne des dépenses culturelles des ménages français représentait :

- 3% du budget du ménage soit environ 990 €, répartis comme suit : o 28.6% image (2/3 de matériel)o 12% son (1/3 matériel)o 27.4% écrito 12.7% (1/4 cinéma)o 15.2% de pratiques amateurs (2/3 photos, vidéo)o 4.1% (multimédia)

En juillet 2004, une étude de l’INSEE52 portant sur la consommation des ménages pour 2003 fait apparaître :

- sur 853.8 milliards d’€, les français ont dépensé 78.3 milliards pour la culture et les loisirs (soit 7.2% de leur budget) répartis comme suit :

o Appareils audiovisuels : 15.38 milliards €o lecteurs DVD 5.5 millions de lecteurs (3 millions en 2002)o home cinéma 400.000 lecteurs (190.000 en 2002)o DVD, 70 millions d’unités (49 en 2002)o CD –18% en volume par rapport à 2002 (cela n’est pas forcément du

au piratage, il n’est pas sûr que les CD téléchargés auraient été achetés)53.

o Autres biens culturels : 2.90 milliards €o Autres biens loisir : 15.15 milliards €o Services culturels : 33.25 milliards €o Presses et livres : 10.5 milliards €o Voyages : 1.06 milliards €

A noter le poste culture et loisir augmenté de 3.1% en volume tandis que, parallèlement, la dépense de consommation a crût de 1.3%. Cette document n’étant qu’une fiche, les postes ne sont pas détaillés, hormis ceux qui sont saillants par rapport à l’année 2002 (en l’occurrence l’augmentation forte d’achat de produits relatif à l’usage des DVD).

-

51 Etude du DEP publiée en 2000, http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/publications/index-publications.htm 52 http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/irsoc032.pdf53 note de la fiche de l’INSEE.

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

81

Page 82:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

ANNEXE 4----- Original Message ----- From: Audionautes.net To: [email protected] Sent: Tuesday, October 05, 2004 12:43 AMSubject: Contre les poursuites : les jeunes se mobilisent et créent AUDIONAUTES.NET 

COMMUNIQUE DE PRESSE DE L'ASSOCIATION DES AUDIONAUTES

 Saint Blaise (Alpes-Maritimes), le 4 Octobre - Les collégiens, lycéens et étudiants se mobilisent contre les procès des majors et lancent la première association de défense des audionautes (utilisateurs de musique en ligne) pour venir en aide aux premières victimes de la répression musicale : l’ADA.

Scandalisés par les poursuites de l'industrie du disque, inquiets des menaces qui pèsent sur eux et leur famille ; des lycéens de diverses régions françaises se sont réunis pour créer l'Association des Audionautes (ADA).

Ils ont désigné Aziz Ridouan et Quentin Renaudo, âgés respectivement de 16 et 14 ans, comme leurs porte-paroles.

La plupart des jeunes internautes sont désormais familiers des extraordinaires possibilités des réseaux pour accéder à la culture et à la musique (forums de discussions, chats, sites et réseaux d’échanges). Cette extraordinaire diversité culturelle n'existe pas dans les magasins et le prix exorbitant des CD ne permet pas à toute personne qui le souhaite d'avoir accès à autant d’oeuvres. Les sites récemment ouverts à la vente de musique en ligne sont encore trop chers (il faudrait dépenser 5000 euros pour remplir un Ipod de musique !), leur catalogue est abusif et dépassé. Adeptes de la découverte musicale, les jeunes de ce pays sont désormais menacés par les procès que souhaitent intenter les majors du disque. Souvent mineurs, ces derniers savent que ce sont leurs parents qui vont trinquer à leur place. De plus en plus de témoignages sur le Net de saisie d'ordinateurs, de mise en garde à vue inquiète les fondateurs de l'ADA. Combien de temps avant que des écoliers ne se retrouvent devant les tribunaux ? Combien de temps avant que les contenus disponibles sur Internet ne soient soumis au contrôle systématique et à la bonne volonté de l'industrie musicale ? L'ADA agit pour la défense des victimes des poursuites abusives de l'industrie du disque. L'ADA appelle les victimes des majors à la contacter pour qu'elles puissent se réunir et organiser une défense commune autour des avocats que l'ADA a déjà contactés. Parce que la presse ne relaie que le point de vue des professionnels, il est temps de faire émerger le point de vue de la génération numérique, pour qu'elle participe enfin à ce débat qui la concerne directement.

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

82

Page 83:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

Dès aujourd'hui, pour entrer en relation avec les premières victimes de la répression, l'ADA lance une campagne de mobilisation en ligne via son site et via les principaux relais de la génération numérique. L’ADA souhaite aussi organiser des réunions entre élèves pour discuter de la stratégie à suivre pour empêcher ces procès abusifs de continuer.

Enfin, l'ADA se met en relation avec les associations du même type aux Etats Unis ainsi que dans les autres pays où l'industrie du disque a déjà lancé sa vague de répression inutile. A propos de l'ADAL'ADA est une association de loi 1901 créée début octobre par des jeunes lycéens qui souhaitaient réagir à la répression et aux procès de l'industrie du disque. Pour contacter les fondateurs de l'ADA (note à la presse: appeler après les cours vers 18h)Aziz Ridouan, Président : 0677410532                            Email: [email protected] Renaudo, Vice-président : 0619487171               Email: [email protected]

Nous invitons chaque audionautes à se mobiliser :- en utilisant notre KIT de communication et en affichant nos documents :http://www.audionautes.net/dossiers/- en nous contactant et en rejoignant notre mailing-list :http://www.audionautes.net/newsletter.php- en visitant notre site Internet :http://www.audionautes.net

Audionautes.net, la génération numérique.  

Communiqué format PDF en ligne:http://www.audionautes.net/dossiers/docs/communiquedepresse1.pdf

 

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

83

Page 84:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

ACTE III

PROXIREGIE, Quelles Solutions ?

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

84

Page 85:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

Quelles conclusions   peut-on tirer ?

o Le financement des festivals était jusqu’alors assuré par les subventions et la billetterie.

o L’état se désengage progressivement, la création pour subsister doit dès à présent trouver de nouveaux partenaires.

o Les Jeunes en face de la double équation augmentation du temps libre et stagnation des ressources sont à la recherche permanente de la gratuité.

La présence des marques est attendue et souhaitée tant par les organisateurs que par les participants

L’annonceur a t-il un intérêt à s’engager dans ce type de partenariat   ?

o Oui car cela lui permet de partager avec sa cible un moment privilégié, le festival, point de rencontre des Jeunes,

o Oui car cela lui permet de sortir des sentiers battus, o Oui car cela lui permet d’être utile, de partager une passion et des

sensations communes avec la cible visée,o Oui car cela lui permet de faire une communication parfaitement ciblée : la

musique réunit tous les jeunes certes mais chaque type de musique a ses fans,

o Oui car sa présence peut se situer en amont, pendant et après le festival lui permettant ainsi de tisser un lien privilégié avec sa cible,

o Oui car il peut ainsi s’associer au loisir le plus fédérateur des jeunes : La Musique,

o Oui car la relation des jeunes par rapport aux produits de consommation : « On essaye, on consomme, on s’engage » permet aux marques de jouer sur l’essai puis sur la fidélité en fonction de leur stratégie de communication.

Les règles du jeu sont elles particulières   ?

o Oui car même si les organisateurs sont à la recherche de partenaires extérieurs ils manquent d’expérience en ce domaine et restent très vigilants sur l’exploitation commerciale des événements qu’ils organisent.

o Oui car si les jeunes attendent une amélioration sensible dans l’organisation des festivals à des degrés et dans des domaines différents (Logistique, transports, animation des temps morts, réduction de prix….) et sont donc ouverts à la présence de partenaires extérieurs, ils veulent néanmoins coopter la marque, ce qui passe par une forte légitimité de cette dernière.

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

85

Page 86:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

o Oui car cette cooptation doit se faire sans contrainte et repose bien sûr sur l’image de la marque concernée, la nature du message délivré ( forme), la nature du service apporté et les supports de cette présence.

o Oui car ce loisir fédérateur par excellence s’architecture autour d’un offre cosmopolite (de la musique classique au Hard-rock ) où chaque cible dispose de codes bien spécifiques.

o Oui car il s’agit d’une communication « active » et « participative » obéissant à des règles bien établies.

Le retour que peuvent attendre les marques d’un investissement dans les festivals est donc considérable sous réserve d’éviter «  le hors sujet ».La participation profitable des marques passe par le respect de cette règle élémentaire : La proximité sans la promiscuité !

Les savoir-faire de PROXIREGIE

La connaissance des annonceurs et des marques :

L’équipe de Proxirégie est constituée de parcours diversifiés dans les médias ou chez les annonceurs permettant de regrouper toutes les facettes humaines nécessaires pour comprendre et adapter les stratégies de communication de partenaires.

Stéphane Bodier : 20 ans d’expérience dans le conseil média sur tous les secteurs d’activité (Publicis, Australie, Alice, Western International Média, Initiative média), Trésorier de l’OJD…

Laurent Gandillot : 25 ans d’expérience dans le marketing et la Grande Consommation (General Foods, L’Oréal, Jacobs Suchard, LVMH, Le Parisien)

Cristian Tripard : 20 ans d’expérience dans les médias locaux, la radio et l’édition (Clubs et Concerts, Nostalgie Magazine, Radio Plus Genève) président et créateur de la régie PUB.L.I.C

Marc Rouanet : 12 ans d’expérience dans le business développement, le marketing opérationnel et les médias (Lafarge, Giraudy, Cryonetworks, Spirale Média)

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

86

Page 87:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

La connaissance des milieux culturels et notamment des festivals :

Proxirégie s’appuie pour la parte technique sur la régie PUB.L.I.C et ses 30 titres de presse culturelle et musicale référents en province (diffusion OJD : 826 000 exemplaires).

PUB.L.I.C : Régie publicitaire de la presse indépendante et culturelle, ayant fédéré les principaux supports de gratuits régionaux dans les domaines des loisirs culturels et des annonces de spectacles et qui en a confié la commercialisation auprès du marché des annonceurs nationaux à Proxirégie .PUB.L.I.C. est aussi un acteur local extrêmement dynamique en région, possédant une expérience unique des métiers de l’édition (guides et plans des offices de tourisme) et de la régie de supports de communication (A nous Paris en région, Cart’Com Bordeaux, Spirit, Clubs et Concerts,…).PUB.L.I.C apporte aussi à Proxirégie son expérience terrain dans le montage d’évènements et d’opérations promotionnelles dans le domaine des loisirs et de la culture.

30 titres référents dans le domaine de la culture et des loisirs :

o 491Le journal mensuel gratuit culturel Musiques – Arts – Théâtre – Danse de Rhônes Alpes.Tirage 2004 : 33 000 ex. Diffusion OJD : de 33 000 ex.Villes : Lyon et Courly, St Etienne, Macon, Villefranche, Vienne.

o AUX ARTSLe journal / agenda mensuel gratuit culture et loisirs de NormandieTirage 2004 : 30 000 ex. Diffusion OJD : de 23 748 ex. 560 points de diffusion.Villes : Caen, Rouen, Cherbourg, Evreux, Le Mans.

o BAZARTL' agenda Culture et Loisirs mensuel gratuit de la Haute NormandieTirage 2004 : 25 000 ex. Diffusion OJD : de 19 875 ex.Villes : Le Havre , Rouen et Haute Normandie.

o CLUBS ET CONCERTS

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

87

Page 88:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

Guide bimensuel gratuit des loisirs de spectacles à Bordeaux.Tirage 2004 : 18 000 ex. Diffusion OJD : de 17 453 ex.Villes : Bordeaux et agglo.

o COCAZINELe guide mensuel gratuit des concerts et spectacles en Provence, Languedoc, Pyrénées.Tirage 2004 : de 45 000 ex. Diffusion OJD : de 44 325 ex.Villes : Montpellier , Marseille, Nîmes, Avignon, Carcassonne, Narbonne, Toulouse, Perpignan, Toulon, Nice.

o CULTZINE PAYS BASQUE LANDES BEARNLe Guide mensuel gratuit des loisirs en Pays Basque et Sud landes.Tirage 2004 : 23 000 ex. Diffusion OJD : de 22 400 ex.Villes : Bayonne, Biarritz, Tarnos, Anglet, Hendaye, St Jean de Luz, Capbreton, Hossegor, Dax, Mont de Marsan, Pau , Tarbes.

o DETOURS ET DES NUITS CENTRE LOIRELe mensuel consacré à l’actualité de toutes les cultures du Centre Loire.Tirage 2004 : 40 000 ex. Diffusion OJD : de 40 000 ex.Villes : Tours, Orléans et Loiret, Blois, Vendôme et Loir et Cher

o DETOURS ET DES NUITS POITOU CHARENTEComme son grand frère sur la région Centre Loire, Détours Poitou Charente couvre l’actualité culturelle sur Poitiers, Angoulême, La Rochelle......Tirage 2004: 30 000 ex. Diffusion OJD : de 27 900 ex.Villes : Poitiers, Châtellerault, Angoulême, La Rochelle, Cognac...

o FANZ’YOLe journal mensuel gratuit d’infos culturelles et musicales du Vaucluse et des départements limitrophes.Tirage 2004 :15 625 ex. Diffusion OJD : de 10 000 ex.Villes : Avignon, Valence, Marseille, Nîmes.

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

88

Page 89:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

o IDEATout le programme culturel et sportif de « l’île de Beauté »Tirage 2004 : 15 000 ex. Diffusion OJD : de 15 000 ex.Villes : Haute Corse et Corse du Sud

o LA GRIFFELe bimensuel culturel gratuit de Bretagne et Pays de Loire.Tirage 2004 : 25 550 ex. Diffusion OJD : de 24 869 ex.Villes : Rennes, Vannes, St Brieuc, Nantes, Lorient, St Malo, St Nazaire, Angers

o LA LAITERIELe mensuel musique du Grand Est, programme du Complexe Musiques amplifiées du même nom et actualités musicales nationales et régionales.Tirage 2004 : 65 000 ex. Diffusion OJD : de 52 076 ex.Villes : Strasbourg, Besançon, Metz, Nancy, Belfort.

o LETS’MOTIVLe mensuel gratuit des loisirs et spectacles. L’essentiel du Toulouse qui bouge.Tirage 2004: 20 000 ex. Diffusion OJD : de 19 443 ex.Villes : Toulouse et agglo.

o NOUVELLE VAGUELe magazine mensuel gratuit de l’actualité musicale (+ Ciné et DVD) du sud-est et d'ailleurs.Tirage 2004 : 10 000 ex. Diffusion OJD : de 9 950 ex.Villes : Nice, Marseille, Nîmes, Montpellier, Toulon, Avignon

o PETIT BULLETIN GRENOBLEL'hebdo gratuit des spectacles et des activités de loisirs à Grenoble. Très aimé des étudiants.Tirage 2004 : 50 000 ex. Diffusion OJD : de 44 312 ex.Villes : Grenoble et agglo.

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

89

Page 90:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

o PETIT BULLETIN LYONL'hebdo gratuit des spectacles et des activités de loisirs à Lyon. Très aimé des étudiants.Tirage 2004 : 50 000 ex. Diffusion OJD : de 44 312 ex.Villes : Lyon et agglo.

o PIL’ NANTESGuide des loisirs et des sorties à Nantes et en Loire-Atlantique.Tirage 2004 : 37 200 ex. Diffusion OJD : de 23 952 ex.Villes : Nantes, St Nazaire et Loire Atlantique.

o PRESTOLe Mensuel « musique » gratuit de la Somme, du Grand Nord.Tirage : 2004: 30 000 ex. Diffusion OJD : de 26 207 ex.Villes : Dunkerque, Lille, Arras, Amiens, Calais, Lens + Champagne-Ardenne, Haute Normandie (Rouen, Reims, Charleville)

o SORTIES DE SECOURSLe mensuel « pocket » gratuit musical et culturel du pays Lorientais.Tirage 2004 : 10 000 ex. Diffusion OJD : de 10 000 ex.Villes : Lorient, Vannes, Quimperlé, Port-Louis.

o SPECTACLES DIJONTous les spectacles de Nancy et ses environs depuis plus de 20 ans.Tirage 2004 : 30 000 ex. Diffusion OJD : de 30 000 ex.Villes : Dijon et agglo

o SPECTACLES METZTous les spectacles de Nancy et ses environs depuis plus de 20 ans.Tirage 2004 : 30 000 ex. Diffusion OJD : de 30 000 ex.Villes : Metz et agglo

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

90

Page 91:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

o SPECTACLES NANCYTous les spectacles de Nancy et ses environs depuis plus de 20 ans.Tirage 2004 : 30 000 ex. Diffusion OJD : de 30 000 ex.Villes : Nancy et agglo

o SPECTACLES STRASBOURGTous les spectacles de Nancy et ses environs depuis plus de 20 ans.Tirage 2004 : 30 000 ex. Diffusion OJD : de 30 000 ex.Villes : Strasbourg et agglo

o SPIRITMagazine anglophone bordelais qui s’adresse aux 1 274 000 touristes non résidents en France qui séjournent chaque année en GirondeTirage 2004 : 60 000 ex. Diffusion OJD : de 30 000 ex.Villes : Bordeaux et agglo

o SUR LES RAILSEnfin un mensuel qui bouge du coté de Cahors. Ce nouveau pocket est édité par «la locomotiv’» association organisatrice de concerts.Tirage 2004 : 11 000 ex. Diffusion OJD : de 10 000 ex.Villes : Cahors, Bergerac, Agen, Perigueux, Figeac, Montauban.

o TECK’YOLe mensuel gratuit d’informations « électroniques » du Sud-est » et plus loin.Tirage 2004: 14 700 ex. Diffusion OJD : de 10 000 ex.Villes : Marseille, Lyon, Nice, Montpellier, Grenoble, Toulouse

o TY ZICOSLe « guide pocket agenda Breton des concerts en Bretagne ». Gratuit. Partout en Bretagne !Tirage 2004 : 25 000 ex. Diffusion OJD : de 25 000 ex.Villes : Brest, St Brieuc, Morlaix, Quimper, Lorient, Concarneau, Rennes, Vannes, Kerhorre, St Malo, Carhaix…..

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

91

Page 92:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

o VENTILOL'hebdo de Marseille, gratuit, « culturel et citoyen ! »Tirage 2004: 40 000 ex. Diffusion OJD : de 39 920 ex.Villes : Marseille et Aix.

o ZAPMagazine culturel mensuel correctement incorrect sur Clermont-Ferrand et ses alentoursTirage 2004 : 15 000 ex. Diffusion OJD : de 15 000 ex.Villes : Clermont Ferrand et agglo

PROXIREGIE propose donc   :

o de jouer le rôle de médiateur dans cette relation naissante et fragile entre les marques et les organisateurs de spectacles,

o de diriger les marques vers le type de festival approprié (recherche d’affinités),

o d’orienter la marque vers le partenariat le plus pertinent (en fonction de la marque /du festival / de la cible),

o d’orchestrer les actions dans le temps (programmes …) sur un même événement,

o de rendre cohérent le message publicitaire d’un partenaire d’un concert à un autre,

o de faire bénéficier aux annonceurs de la forte crédibilité et légitimité de sa filiale PUB.L.I.C. et des 30 titres Musicaux et Culturels quelle a fédérés, auprès des organisateurs de festivals (avec 826 000 exemplaires gratuits (OJD) consacrés à la culture musicale et distribués dans tous les lieux fréquentés par les jeunes).

Les opportunités ou scénarii sont donc multiples mais nécessitent un accompagnement pointu mais le choix sans conseil c’est l’embarras du choix !

La méthode de PROXIREGIE :

o Identifier le type de festival ou de concert en synergie avec votre marque,o Optimiser votre présence sur l’événement retenu,o Maximaliser l’échange entre votre marque et le public,o Utiliser et respecter les codes de chaque clan.

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

92

Page 93:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

PROXIREGIE, s’appuie sur une méthode originale pour une solution sur mesure   : Cette méthode est constituée de 4 étapes :

1) Quelle marque pour quel type de concert ?Chaque type de musique représente un moyen de segmenter efficacement les individus qui se rendent sur chaque évènement.

Cible valeurs Attentes

Chansons, variétés FrançaisesMusiques du mondeVariétés internationalesRapHard-rock, Punk et TrushRockJazzMusique d’opéretteMusique d’opéraMusique classiqueMusiques d’ambianceMusiques régionalesAutres genres de musique

2) Sélectionner les évènements :

A partir du segment de musique choisi, des objectifs de la marque et du niveau budgétaire, Proxirégie, s’appuyant sur une base de données interne de plus de 1500 événements extrait une short liste de manifestations à envisager.Les équipes de Proxirégie, Pub.L.I.C et des titres ont déjà approché la majorité des équipes d’organisation de ces événements et sont en contact permanent avec elles.Une réflexion amont a déjà été menée afin d’adapter les moyens de communication à chaque manifestation.

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

93

Page 94:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

3) Quelle présence pour quel événement (festival, concert, spectacle de rue, …) ?

Festival 1

Festival 2

Spectacle 1 …

nombre de visiteurs 200 000

150 000 10 000 …

Intervention dans le

fonctionnement

Logistique        Matériel        Nourriture        Boissons        Télécommunication        Média        …        

Intervention dans la ligne

artistique

Parrainage du festival        Parrainage d'une scène        Parrainage d'un spectacle de rue        

…        

Apporter de services aux festivaliers

Stand        nourriture / Boissons        Hygiène        Habillement (pluie,…)        Réduction de prix        …        

Communication Média

Presse / Agendas        Programmes        Affichage        Gratuit        …        

Communication hors média

Echantillonage        Prospectus        Communication VIP        …        

4) Recommandation et budgétisation 

5) La mise en place des solutions en collaboration avec les organisations, les titres et des équipes événementielles.

Conclusion

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

94

Page 95:  · Web view* (source "de la conso méfiance à la conso confiance" : rapport au premier ministre de la mission parlementaire auprès du Secrétaire d’Etat aux petites et moyennes

o Aucune publicité ne peut être divulguée dans un environnement aussi favorable sous réserve de n’être pas hors sujet,

o aucune publicité ne peut être plus utile et plus attendue sous réserve de respecter les codes,

o aucune communication ne peut être plus proche sous réserve de ne pas harceler,

Proxirégie, plus proche de vos cibles …

Face à une demande croissante de la jeunesse, quelles perspectives pour une culture en crise dès 2006.

Une étude menée parProxirégie – 47, avenue de l’Europe – 92 400 Courbevoie – 01 40 90 05 17

95