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A. Dreuil TES2 2015 2016Thème 3 éco. Chap 1. Le commerce international Partie 2. La mondialisation de la production Notions : commerce intra-firme, compétitivité prix et hors prix, délocalisation, externalisation, firmes multinationales, spécialisation. En s'appuyant sur des données concernant le commerce intra-firme et sur des exemples d'entreprises multinationales, on abordera la mondialisation de la production. On analysera les choix de localisation des entreprises et leurs stratégies d'internationalisation. On étudiera à cette occasion les principaux déterminants de la division internationale du travail, en insistant sur le rôle des coûts de transport et de communication. On montrera que la différenciation des produits peut être à l'origine et la recherche d'une compétitivité hors prix. Dans cette partie on va s’intéresser au rôle croissant des FMN dans le commerce international. I. Comment s’observe la transnationalisation de la production ? A. Un exemple : l’iphone, une marchandise mondiale Document 1. Dossier p. 29 Magnard. Page découverte : « L’iPhone, une marchandise mondiale » L’iPhone est réalisé à partir d’une DIPP (Division internationale du processus productif) faisant intervenir différents territoires qui, en fonction de leurs avantages comparatifs, contribuent à la fabrication du produit fini assemblé en Chine. Avant d’être exporté dans le monde entier, mais surtout dans les pays les plus développés, l’iPhone mobilise des productions issues de pays parmi les plus développés, les États-Unis (Bluetooth, mémoire MCP, codage audiophonique), l’Allemagne (antenne, appareil photo, émetteur récepteur, receveur GPS), le Japon (mémoire flash, composants de l’écran, écran tactile) et la Corée du Sud (processeur, mémoire SDRAM). Après l’assemblage, Apple rachète l’Iphone : hausse des importations des EU et donc déficit commercial. Selon les statistiques douanières américaines, l'importation d'un iPhone, fabriqué en Chine, est comptabilisée pour une valeur de 178,96 dollars. En 2009, le produit phare d'Apple dégraderait le déficit commercial américain de 1,9 milliard de dollars et serait à lui seul responsable de 0,8 % du déséquilibre des échanges américains vis-à- vis de la Chine. Mais, la Chine profite-t-elle réellement de ces 179 dollars ? Certes, le smartphone d'Apple est assemblé dans les usines 1

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A. Dreuil TES2 2015 2016Thème 3 éco. Chap 1. Le commerce international

Partie 2. La mondialisation de la production Notions : commerce intra-firme, compétitivité prix et hors prix, délocalisation, externalisation, firmes multinationales, spécialisation.En s'appuyant sur des données concernant le commerce intra-firme et sur des exemples d'entreprises multinationales, on abordera la mondialisation de la production. On analysera les choix de localisation des entreprises et leurs stratégies d'internationalisation. On étudiera à cette occasion les principaux déterminants de la division internationale du travail, en insistant sur le rôle des coûts de transport et de communication. On montrera que la différenciation des produits peut être à l'origine et la recherche d'une compétitivité hors prix.

Dans cette partie on va s’intéresser au rôle croissant des FMN dans le commerce international.

I. Comment s’observe la transnationalisation de la production ?A. Un exemple : l’iphone, une marchandise mondiale Document 1. Dossier p. 29 Magnard. Page découverte : « L’iPhone, une marchandise mondiale » L’iPhone est réalisé à partir d’une DIPP (Division internationale du processus productif) faisant intervenir différents territoires qui, en fonction de leurs avantages comparatifs, contribuent à la fabrication du produit fini assemblé en Chine. Avant d’être exporté dans le monde entier, mais surtout dans les pays les plus développés, l’iPhone mobilise des productions issues de pays parmi les plus développés, les États-Unis (Bluetooth, mémoire MCP, codage audiophonique), l’Allemagne (antenne, appareil photo, émetteur récepteur, receveur GPS), le Japon (mémoire flash, composants de l’écran, écran tactile) et la Corée du Sud (processeur, mémoire SDRAM). Après l’assemblage, Apple rachète l’Iphone : hausse des importations des EU et donc déficit commercial. Selon les statistiques douanières américaines, l'importation d'un iPhone, fabriqué en Chine, est comptabilisée pour une valeur de 178,96 dollars.En 2009, le produit phare d'Apple dégraderait le déficit commercial américain de 1,9 milliard de dollars et serait à lui seul responsable de 0,8 % du déséquilibre des échanges américains vis-à-vis de la Chine. Mais, la Chine profite-t-elle réellement de ces 179 dollars ? Certes, le smartphone d'Apple est assemblé dans les usines chinoises, mais une grande partie de ses composants n'est pas fabriquée en Chine. Les deux chercheurs ont ainsi dissocié la valeur d'un iPhone par nationalité. En résumé, la mémoire flash (24 dollars) et l'écran (35 dollars) sont produits au Japon, le processeur et ses composants associés en Corée (23 dollars), les puces GPS, camera, wi-fi... en Allemagne (30 dollars), le Bluetooth, les composants audio et la 3G aux États-Unis (12 dollars). En plus de ces composants technologiques, il faut tenir compte des autres matériaux plastiques, aluminium, licences et brevets sur les logiciels... pour près de 48 dollars. Au total, dans la valeur d'un iPhone, le poids de la Chine est très limité : 6,50 dollars pour l'assemblage final ! Alors que les douanes américaines enregistrent une importation chinoise de 179 dollars, l'appareil intègre 34 % de produits japonais, 17 % de produits allemands, 13 % de produits coréens et, magie du commerce international, 6 % de produits américains ! La « création de valeur » de la Chine dans un iPhone est seulement de 3,6 %.

Compléter par p. 80 Manuel Nathan : une délocalisation nécessaire de l’assemblage ?

=> La production est mondialisée, internationalisée et les FMN jouent un rôle central dans ce processus.

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B. Par le développement des flux d’IDE et l’essor des FMN Une firme multinationale ou transnationale est une firme qui possède au moins une unité de production à l’étranger et produit grâce à elle hors de son territoire d’origine. Cette unité de production à l’étranger est sa filiale. Une FMN est ainsi constituée d’une société-mère (résidente d’un pays) et d’au moins une filiale résidente d’un autre pays. Une FMN réalise donc sa production dans au moins 2 pays.

Attention : il ne suffit pas qu’une entreprise vende dans plusieurs pays pour être considérée comme une FTN. Le critère indispensable est que cette firme produise dans au moins deux pays.

Les filiales sont créées au moyen des investissements directs à l’étranger= IDE : IDE = sont les mouvements internationaux de capitaux réalisés pour créer, développer ou maintenir une filiale à l’étranger ou d’exercer le contrôle ou une influence significative sur la gestion d'une entreprise étrangère. Un IDE est un flux de capitaux entre deux pays. Lorsqu’une entreprise nationale (ex : une entreprise Française) investit à l’étranger soit en créant une nouvelle unité de production à l’étranger, (ex : Renault créé une filiale au Brésil ou à Tanger au Maroc) soit en entrant dans le capital d’une entreprise étrangère déjà existante à hauteur d’au moins 10%, on dit que l’entreprise française a réalisé un IDE. Par convention, on considère qu’il y a intérêt durable et donc investissement direct lorsqu’une entreprise détient au moins 10 % du capital (ou des droits de vote) d’une entreprise résidente d’un pays autre que le sien. ex : Renault a ainsi racheté le constructeur roumain Dacia pour produire la Logan. Si l'entreprise détient moins de 10 % du capital social d'une autre entreprise, il s'agit d'un investissement de portefeuille. IDE => logique industrielle de prise de production (intérêt durable dans une entreprise, long terme) alors que investissements de portefeuille => logique de placement et de rentabilité (court terme, investissements spéculatifs).

Ne pas confondre IDE et délocalisations : une part marginale des IDE sont des délocalisations, mais toutes les délocalisations sont des IDE. En effet, une entreprise qui réalise un IDE ne ferme pas forcément d’unités de production locale ; par exemple si Total crée une filiale en Afrique pour extraire du pétrole, cette production ne pouvait pas être réalisée en France. Mais une firme qui ferme une unité de production locale pour l’installer à l’étranger réalise un IDE.

Leur puissance économique en fait des acteurs au pouvoir presque équivalent à celui des Etats mais leur action est contrainte par les autres acteurs de l’espace mondial (Etats, ONG, organisations internationales).

Document 2 :

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Document 3 : La mondialisation de la production (Eduscol) Pour évaluer l'ampleur du développement des firmes multinationales, il est fréquent de recourir à la mesure des investissements directs à l'étranger (IDE), dont on constate une vive accélération à partir du milieu des années 1980. On peut également se référer au nombre de sociétés mères et filiales, au chiffre d’affaires ou à la valeur de la production réalisée, au nombre de salariés, etc. En 1977, il y avait 11 000 sociétés mères et 82 000 filiales internationales ; en l’an 2000 il y avait plus de 63 000 sociétés mères et plus de 820 000 filiales internationales. Les firmes multinationales ont réalisé une production d’environ 16 000 milliards de dollars en 2010, soit environ le quart du PIB mondial ; la même année, la valeur ajoutée par les filiales implantées à l’étranger représentait environ 6 600 milliards de dollars et ces filiales faisaient travailler environ 68 millions de personnes. En 2008, l’entreprise multinationale possédant le plus grand stock d’actifs hors de son territoire d’origine était General Electric dont la moitié du capital était détenue hors des Etats-Unis, son territoire d’origine ; General Electric faisait travailler 323 000 personnes dont 171 000 hors des Etats-Unis. Les firmes multinationales peuvent aussi être des entreprises financières : en 2009, Citigroup,

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d’origine américaine, était implantée dans 75 pays hôtes ; BNP Paribas était implantée dans 61 pays et disposait de 596 filiales à l’étranger.

- Cochez la bonne réponse :

a) Les flux d’IDE s’accélèrent dès : les « trente glorieuses » les années 1980 les années 2000

b) En 20 ans, le nombre des FMN a été multiplié par 2 6 10

c) En 20 ans le nombre de filiales internationales a été multiplié par 2 6 10

d) En 2010 la production des FMN représente 10% du PIB mondial 25% 50%

Forte accélération des IDE et des investissements de portefeuille depuis les années 1980Jusque dans les années 60, dans la plupart des pays, l’entrée et la sortie de capitaux est fortement règlementée. Dans les années 1970, puis dans les années 1980, on assiste à une libéralisation des marchés financiers => globalisation financière qui vise à la constitution d'un marché global des capitaux.

Document 4 : L’évolution de la géographie des IDE : Flux d’IDE entrants Flux d’IDE sortants

1970 2010 1970 2010

Monde (millions $) 13 346 1 243 671 14 151 1 323 337

Economies développées

71,1% 48,4% 99,6% 70,7%

Dont UE 39,2% 24,5% 35,8% 30,8%

Dont Etats-Unis 9,4% 18,4% 53,6% 21,4%

Dont France 4,7% 2,7% 2,6% 6,4%

Economies en développement et en transition

28,9% 51,2% 0,4% 29,3%

Dont BRIC* 3,3% 17,7% 0,1% 11,1%

Dont Afrique 9,5% 4,4% 0,1% 0,5%

Dont Chine 0 8,5% 0 5,1%

Dont Roumanie 0 0,8% 0 0,01%

Source : CNUCED 2011

BRIC = Brésil, Russie, Inde, Chine (les 4 plus grands pays émergents)

Précision : L’absence d’égalité entre les flux entrants et sortants s’explique essentiellement par suite de décalages temporels, les sorties pouvant être enregistrées sur une année et les entrées sur l'année suivante, par exemple. Il y a aussi des divergences de classification, un achat d'actions pouvant être enregistré différemment à l'entrée et à la sortie.

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Question : EC2 Après avoir présenté le document, vous commenterez les évolutions des flux mondiaux d’IDE.Entre 1970 et 2010, explosion des IDE : IDE entrants multipliés par 93 (hausse de plus de 9 000%)Même constat pour les IDE sortants. On observe également une évolution de la géographie de ces mouvements de capitaux : - dans les années 1970, majorité des IDE provenait des PDEM vers les PDEM : 71,1% des IDE avaient pour destination les pays développés et 99,6% des IDE provenaient de ces pays. - depuis les années 2000 et notamment depuis 2010, le poids écrasant des pays riches parmi les pays de départ ou de destination des IDE tend pourtant à se réduire : les flux d’IDE entrants et sortants des pays développés ont diminués : les PED effectuent désormais près d’un tiers des IDE (multiplication par 73) et plus de la moitié des IDE sont effectués dans des PED, en particulier dans les BRIC et en notamment en Chine : de plus en plus de FMN ont été implantées dans les pays du sud-est asiatique et en Chine : la Chine attire elle seule 8.5% des IDE à destination des PED.

=> Si la mondialisation s’est traduite par une croissance permanente des échanges internationaux, on doit souligner qu’elle s’accompagne, depuis les années 1980, d’une réelle explosion des IDE. Ils constituent les principaux moteurs de la mondialisation. Ils ont fait exploser le nombre de firmes transnationales qui sont devenus des acteurs incontournables et tout puissants du commerce mondial. Leur puissance économique en fait des acteurs au pouvoir presque équivalent à celui des Etats mais leur action est contrainte par les autres acteurs de l’espace mondial (Etats, ONG, organisations internationales).

C. Par l’essor du commerce intra-firmeLes FMN sont au cœur du CI avec le commerce intra-firme. La croissance du commerce mondiale est portée par le commerce des filiales (commerce intra-firme).

Document 5. Une autre illustration de la DIPP : la fabrication du Nutella L'OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Économiques) s'est penchée sur la mondialisation et, pour en faire la démonstration, a pris la célèbre pâte à tartiner Nutella comme référence. Grâce au graphique réalisé pour ce rapport, on ne peut que constater que c'est bien l'ensemble de la planète qui s'active pour concocter cette crème de chocolat aux noisettes.

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Le Nutella, en chiffres, ça donne 250.000 tonnes produites chaque année, consommées dans 75 pays à travers le monde. D'ailleurs, question consommation, on constate que ce ne sont pas forcément les pays auxquels on s'attend le plus qui craquent pour cette pâte à tartiner (croix mauves): le Japon, la Chine, l'Inde, l'Afrique du Sud, le Mexique notamment. Pour ce qui est des ingrédients (les points verts sur la carte), on remarque que le sucre provient essentiellement du Brésil, le cacao du Nigeria, la très décriée huile de palme de Malaisie, les noisettes de Turquie et la vanilline, arôme de vanille de synthèse, de France. C'est donc la planète entière (ou presque) qui participe à l'élaboration du Nutella.

Dans ce cas, on parle de DIPP = décomposition internationale des processus productifs : séparation de la production d’un bien final en opérations distinctes effectuées dans des pays différents. Les firmes transnationales pratiquent la DIPP afin de minimiser les coûts. En effet, en répartissant la production d’un même bien final dans différents pays, elles profitent des avantages comparatifs de chaque pays dans la fabrication de telle ou telle partie du produit final. Le produit final est alors moins cher à produire que s’il avait été produit dans un seul pays. La DIPP amplifie le commerce international, puisque les éléments produits dans différents pays doivent par la suite être exportés avant d’être assemblés sur un même lieu (le produit final étant lui-même potentiellement réexporté). Le deuxième phénomène notable est l’augmentation du commerce intra-firme : dans le cadre de la DIPP, les filiales sont amenées à échanger des produits entre elles. Cf Iphone. Poids important : elles réalisent 33% du PIB mondial contre 17% dans les années 1960. Elles sont à l’origine des 2/3 du commerce international dont 1/3 est un commerce entre les filiales des groupes.

13- Ne pas confondre

Commerce intra-branche Commerce de B&S entre pays appartenant à la même région

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Commerce intra-zone (ou intra-région) Commerce de B&S similaires entre pays à spécialisation proche

Commerce intra-firme Commerce de B&S intermédiaires entre filiales de la même FMN

II. Pourquoi assiste-t-on à une internationalisation de la production ?Parce que les échanges de marchandises et de capitaux se réalisent pratiquement sans entrave aujourd’hui, les firmes ne réfléchissent plus, ou en tout cas de moins en moins, leur stratégie à l’échelon national. C’est le marché mondial qui compte. La logique de décision des entreprises s’est transformée, ce qui transforme les conditions de la production à l’intérieur même des économies nationales, qui ne peuvent plus être “ indépendantes ” du reste du monde économique. Les FMN adoptent différentes stratégies d’internationalisation en fonction de leurs objectifs.

Principal objectif : FMN recherchent la compétitivité = capacité pour une entreprise à maintenir ou accroître ses parts de marché aussi bien sur le marché intérieur qu'extérieur. Il existe deux types de compétitivité. La première stratégie relève de la compétitivité prix alors que la deuxième relève de la compétitivité hors prix.

A. Des stratégies reposant sur la compétitivité-prix

Les FMN cherchent en permanence à améliorer leur compétitivité, c’est-à-dire à augmenter leurs parts de marché. Elles cherchent en particulier à améliorer leur compétitivité-prix Compétitivité prix = capacité d’une entreprise à maintenir ou gagner des parts de marché grâce à des coûts de production et donc des prix de vente plus faibles que ses concurrents. Les FMN cherchent notamment à diminuer au maximum leurs coûts de production, notamment les coûts salariaux. Cela correspond à une stratégie de rationalisation.

DOCUMENT 6

Coût horaire d’un salarié dans le textile en 2007 (en dollars)Allemagne 28,17

France 21,61

Pologne 4,62

Turquie 2,96

Maroc 2,82

Thaïlande 1,75

Malaisie 1,34

Égypte 1,02

Inde 0,69

Vietnam 0,46

Pakistan 0,42

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Source : Cahiers français, n° 347, novembre-décembre 2008.

DOCUMENT 6 bis. Coût horaire de la main d’œuvre(1) en 2008

Champ : entreprises de 10 salariés et plus, industrie manufacturière et services marchands, apprentis exclus.

Source : Eurostat, 2008.

(1) Le coût horaire de la main d’œuvre correspond à l’ensemble des coûts supportés par les unités de production pour employer un salarié.

Comment faire ? Les FMN disposent de trois grands moyens pour réduire leurs coûts de production et donc améliorer leur compétitivité-prix : les délocalisations(via des IDE) et l’externalisation d’une partie de leur production (sans IDE) mais aussi la création de filiales à l’étranger via des IDE. Une FMN peut pratiquer les trois méthodes à la fois. Tout cela participe à la DIPP, c’est-à-dire la localisation de chaque étape de la production sur le territoire considéré comme le plus efficace,

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1) Les délocalisations

Document 7. Effets estimés de la délocalisation d’un centre d’appel

75. Pourquoi délocaliser un centre d’appel ?La délocalisation d’un centre d’appel répond d’abord à un objectif de coût : il s’agit d’une activité de main-d’oeuvre, généralement peu qualifiée, pour laquelle les différences de salaires entre pays sont importantes. Il peut également être utile de jouer avec les fuseaux horaires (par exemple pour avoir des opérateurs disponibles 24h / 24h.76. Quelles sont les conditions présentées dans le schéma pour que la délocalisation d’un centre d’appel soit rentable ?Il faut que le coût après délocalisation soit inférieur au coût initial. Pour cela, il faut une localisation avantageuse sur le plan salarial, mais où la productivité est suffisante et le coût des communications limité.

Délocaliser consiste à fermer une unité de production pour ouvrir la même dans un autre pays (ex : Renault : fermeture de Vilvorde et ouverture au Brésil). Les firmes peuvent réaliser des IDE verticaux, dits de délocalisation, lorsqu’elles s’efforcent d’alléger leurs coûts en profitant des avantages comparatifs des autres pays. Donc, la délocalisation est décidée en général pour profiter de coûts de production plus faibles et ainsi améliorer la compétitivité prix. C’est le cas des délocalisations vers les PED. Remarque : les délocalisations ne sont pas que destructrices d’emplois, elles en créent aussi (effets directs et indirects)

Document 8. Les multiples facettes de la compétitivitéMême dans les industries comme le textile, le coût du travail ne représente qu'un déterminant relativement secondaire dans les choix stratégiques des entreprises. Les infrastructures de transport, le risque de change, le prix des assurances, les droits de douane et le coût d'importation des matières premières contribuent souvent à augmenter les coûts de production dans les pays où le travail n'est pas très cher. Et même si les salaires y sont très bas, personne n'ira jamais ouvrir d'usine en Sierra Leone ou en Haïti. Ce qui compte pour une entreprise, c'est ce qu'on appelle le coût unitaire, c'est-à-dire le coût du travail corrigé de la productivité du travail. Et là où les travailleurs sont instruits, motivés et bien entraînés, ce coût peut-être beaucoup plus bas que dans certains pays en développement.Suzanne Berger, « La mondialisation n'est pas une voie à sens unique », Alternatives économiques, n°244, février 2006

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Question. Montrez que le salaire n’est pas le seul déterminant de la stratégie de localisation des FMN.

Donc il ne faut pas limiter l’analyse au simple coût de la main d’œuvre ; la productivité est également un élément important du calcul. C’est en fait la main d’œuvre peu qualifiée des pays riches qui est en concurrence avec la main d’œuvre des PED. Les pays développés attirent une grande partie des IDE de part leurs avantages : main d’œuvre qualifiée et productive, consommation et niveau de vie élevé qui offrent des débouchés aux entreprises…

Une conséquence de ces délocalisations est la diminution de l’emploi industriel, d’autant plus préoccupante que la reconversion des sites et des personnes est compliquée. La question difficile est de savoir si un pays peut continuer à innover dans des secteurs où il ne produit plus. La réponse semble positive au regard de l’informatique et de l’électronique américaines, mais il n’est pas sûr qu’il en soit de même en France.

Document 16 : doc 34 p. 78 Manuel

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92. Pourquoi l’impact de ce phénomène sur l’emploi national est-il limité, selon les auteurs ?L’impact sur l’emploi est limité parce que la mondialisation apporte par ailleurs une augmentation de la croissance, par l’amélioration du niveau de vie et l’ouverture de nouveaux marchés. Des emplois sont donc détruits, mais d’autres sont créés.

Le DUMPING social, fiscal, environnemental. Difficulté de maintenir le SMIC et notre système de protection social ainsi que notre fiscalité. En effet, pour attirer les FMN, les pays doivent proposer des avantages : un des principaux facteurs motivant les implantations à l’étranger est l’accès à une imposition avantageuse. Le risque est grand, alors, de concurrencer les pays développés dans le domaine fiscal et environnemental en limitant la pression fiscale au maximum et en ne réglementant pas les activités polluantes. On peut aussi penser que certains pays (ex : Chine) gardent volontairement un droit du travail très peu protecteur.

2) L’externalisationExternaliser : faire faire une partie de sa production qui était réalisée par ses propres salariés, par une autre entreprise, appelée sous-traitant (« outsourcing »). Les sous-traitants peuvent être nationaux ou étrangers. Ici on s’intéresser à la sous-traitance à l’étranger. Externalisation: Sous-traitance d’une partie des activités de l’entreprise à une autre entreprise. Il s’agit de faire produire par une entreprise extérieure une partie de sa production. Sous-traitance, cession de licences, franchises (droit d’utiliser l’enseigne ou la marque).Ces modes de production sans participation au capital concernent principalement la sous-traitance internationale (Apple et Foxconn pour la réalisation de ses produits), la production internationale sous licence (Les lunettes Armani a confié ses licences à Luxottica), la franchise (les restaurants McDonald ou KFC se sont développés ainsi dans le monde entier)

Attention : Ne pas confondre externalisation et délocalisation.

Avantage de l’externalisation Limites de l’externalisation- Le sous-traitant est un spécialiste. Il produit pour plusieurs autres entreprises- A ce titre il a une échelle de production plus importante pour la production considérée. Il bénéficie d’économies d’échelle => baisse des coûts. -Il maîtrise également mieux la technologie nécessaire et investit pus dans l’innovation. - La main d’œuvre peut être moins chère, ou plus compétente… - Adaptation à la demande grâce à une organisation plus flexible qui fait supporter le risque de ralentissement de l’activité aux sous-traitants.

- L’entreprise donneuse d’ordre ne maîtrise pas parfaitement la qualité de la production, ni les délais.

La délocalisation et l’externalisation sont possibles dès lors que les coûts de transport sont faibles. Cf début du chapitre.

Exercice : Remplissez le tableau ci-dessous en cochant les cases pertinentes.

IDE Externalisation DélocalisationCoca cola vend sa licence à des producteurs locaux

x

Apple fait assembler l’Iphone par des x

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entreprises chinoisesRenault rachète son concurrent japonais Nissan xBenetton fait fabriquer des pièces au Bangladesh xTefal réimplante sa production de grilles pain en Roumanie

x x

L’entreprise PSA crée une filiale en Roumanie pour produire des voitures destinées au marché roumain

x

L’entreprise Renault ferme une usine à Vilvorde pour en créer une en Hongrie

x x

Jean-Louis David ouvre un salon à Milan xL’entreprise Renault décide de sous-traiter la production des sièges à un équipementier Roumain alors que la fabrication avait lieu en France

x x

L’entreprise Renault rachète 15% des actions d’un équipementier belge qui lui fournira dorénavant certaines pièces

x

L’entreprise PSA rachète 5% des actions d’un équipementier allemand

3) La création de filiales à l’étranger localisées en fonction des différents avantages comparatifs des pays. Pour alléger leurs coûts, les entreprises multinationales peuvent également multiplier les implantations dans les pays à faible pression fiscale et faire enregistrer leurs activités dans ces territoires à très faible pression fiscale. Les entreprises multinationales peuvent aussi jouer avec les prix de transfert, c’est-à-dire les prix auxquels leurs filiales se facturent entre elles les échanges intrafirmes, pour faire apparaître les bénéfices comptables là où la fiscalité est la plus avantageuse.

Pour aller plus loin : Se développe un commerce intra-firme (commerce captif) (échanges de biens à l’intérieur d’une FTN, c’est-à-dire entre la maison mère et ses filiales ou entre ses filiales) fondé sur les prix de cession du commerce intra-firme et l’optimisation fiscale.- Les prix de cession ou prix de transfert sont des prix « hors marché ». Ils sont fixés par la direction de la FMN qui coordonne les activités. Il ne reflète pas le rapport entre l’offre et la demande, la rareté du bien ou sa valeur… Il n’y a pas de concurrence…Le commerce intra-firme est organisé par ces prix de cession.- Les FMN ont des stratégies d’optimisation fiscale : les filiales implantées dans les zones à faible pression fiscale font les bénéfices élevés alors que les FMN dans les zones où l’impôt est élevé ne font pas de bénéfices. Les prix de cession interne à la FMN permettent de déplacer les bénéfices d’une filiale à l’autre.

Pour aller plus loin : Une illustration de l’optimisation fiscalePourquoi Google paie-t-il si peu d’impôts ?Christian Chavagneux, Alternatives Economiques n° 319 - décembre 2012L'entreprise américaine Google est sous le coup d'une enquête serrée du fisc français. Ses inspecteurs (leurs confrères britanniques, australiens et indiens sont dans le même cas) pensent que le moteur de recherche en fait un peu trop pour éviter de payer l'impôt sur les sociétés. Les spécialistes des paradis fiscaux ont mis depuis longtemps en évidence le fait que les leaders des nouvelles technologies de la communication (Apple, Facebook…) ont tous recours à peu près aux mêmes techniques pour "optimiser" de manière assez agressive leur taux d'imposition. La manipulation requiert d'utiliser les services, a priori légaux, offerts par plusieurs pays.Doublette irlandaiseLorsqu'une entreprise française veut faire de la publicité sur Google, elle a la surprise de recevoir une facture d'une filiale irlandaise du groupe. On se dit alors que le géant américain souhaite tout bonnement bénéficier du taux d'imposition des sociétés qui n'est là-bas que de 12,5 %, contre 33 % en France. Google aurait donc trouvé un moyen simple de minimiser ses

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impôts. D'autant que le moteur de recherche ne dispose pas seulement d'une mais de deux filiales en Irlande, la seconde gérant les droits sur les brevets que possède l'entreprise. Les redevances ainsi récoltées sont donc elles aussi soumises à un régime fiscal très favorable.Sandwich hollandaisMais en fait, le schéma est encore un peu plus compliqué que cela, car les profits réalisés en Irlande n'y restent pas. Bénéficiant de la libre circulation des capitaux au sein de la zone euro et des accords fiscaux en vigueur entre les deux pays, l'argent récolté en Irlande partirait aux Pays-Bas. Un Etat auquel on ne pense pas forcément lorsque l'on évoque les paradis fiscaux mais qui, avec sa législation fiscale complaisante et ses 20 000 et quelques sociétés boîtes aux lettres installées à Amsterdam, sert de territoire de transit - d'où le sandwich - avant que les fonds soient réexpédiés vers des territoires plus exotiques comme les Iles vierges britanniques pour Apple. On suppose que c'est la filiale de Google située aux Bermudes qui détient le droit d'utilisation de la marque Google pour le monde entier. Elle fait alors payer ce droit à la filiale hollandaise, à un prix tel que l'essentiel de la base taxable réalisée par Google en dehors des Etats-Unis se trouve rapatriée vers ce territoire au climat fiscal plus que clément.On comprend mieux pourquoi en pleine période de disette budgétaire, les fiscs des grands pays ont fini par trouver le sandwich hollandais et sa sauce irlandaise un peu écoeurant.

B. Des stratégies reposant sur la compétitivité hors prix

Compétitivité hors prix ou structurelle = capacité d’une entreprise à maintenir ou gagner des parts de marché grâce à une stratégie de différenciation portant sur les caractéristiques du produit (qualité, publicité, SAV). Cela passe notamment par des stratégies d’innovation et de marketing.

stratégies fondées sur l'innovation, la conception, la qualité, la réputation de la marque, la proximité avec le client, etc.

DOCUMENT 9. Quelle est l’importance des critères de localisation d’une nouvelle implantation pour votre entreprise ?

Champ : 809 décideurs internationaux.Source : Baromètre Ernst & Young de l’Attractivité de l’Europe, 2009.Note de lecture : parmi les décideurs internationaux interrogés, 52 % considèrent que les infrastructures logistiques et transports sont un critère important de localisation d’une nouvelle implantation.

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Question. Montrez que le coût de la main d’œuvre n’est pas le seul déterminant des stratégies de localisation des FMN.

Un exemple concernant l’importance de l’environnement : l’implantation dans la Silicon Valley. Cette localisation dispose d’une combinaison unique de savoir-faire spécifiques en électronique et informatique, de capital-risques et d’un réseau de clients et de fournisseurs. C’est également une adresse valorisée sur le marché mondial. La Silicon Valley est à l’origine d’importantes externalités positives, par diffusion des connaissances, essaimage ou migration de la main d’œuvre très qualifiée. Ces externalités sont internes à la vallée, qui accumule ainsi des avantages compétitifs sur les autres localisations.

Document 10 : Zara : à la recherche de la compétitivité hors-prix Zara, entreprise familiale espagnole, a connu une croissance extraordinaire au cours des cinq dernières années, avec des ventes s'élevant à 5,6 milliards de dollars en 2004, période pendant laquelle la plupart des fabricants européens ont connu des difficultés. Zara est une firme à intégration verticale1 qui concentre de nombreuses fonctions : elle tisse et teint environ 40 % du tissu qu'elle utilise, conçoit les vêtements, les découpe, organise toute la logistique de distribution, possède et gère quelque 600 magasins, surtout en Europe [...]. Elle sous-traite toute la couture, auprès de 500 ateliers implantés près de son siège social, de ses usines et de ses centres de distribution. Environ la moitié des produits Zara sont fabriqués dans le cercle étroit de la maison mère, par des fournisseurs attitrés, dans la région de La Corogne. Les principaux concurrents, H & M et Gap, n'ont aucune production interne (et font presque tout fabriquer à l'étranger).Zara se distingue de ses plus proches homologues par la rapidité avec laquelle ses vêtements passent du stade du design à celui de la commercialisation. Les boutiques Zara renouvellent leur offre toutes les deux semaines, avec de nouveaux produits qui arrivent constamment. Les clients viennent souvent voir les derniers arrivages. Parce que Zara adapte sa production à la demande et produit en moins grande quantité que ses concurrents [...].Comme les grandes marques américaines ont depuis longtemps renoncé à la fabrication, confiée surtout à l'Asie, le modèle Zara leur paraît inconcevable. [Selon un concurrent], « Zara est le roi de la vitesse. [...] Sans ce genre de contrôle local, on ne peut réduire à deux mois une opération qui en prend six ou sept. Zara réunit tout : design, tissu, assemblage, transport. Les autres grossistes ont réparti leur production un peu partout, au Sri Lanka, en Jordanie, en Afrique du Sud [...] »Suzanne BERGER, Made in monde, Seuil, coll. Points Économie, 2007.1. Cela signifie que Zara maîtrise toutes les étapes du processus productif, de la conception à la distribution, en passant par l'assemblage.1. Quelle est la stratégie de production adoptée par Zara et pourquoi ? Zara externalise peu sa production, au contraire elle cherche à maîtriser toutes les étapes du processus de production (intégration verticale). Le but de l’entreprise est d’être très réactive, et pour cela elle ne peut sous-traiter sous peine d’augmenter les délais. Zara renouvelle ses collections, en partie, toutes les deux semaines, pour fidéliser les clients (obligés de revenir régulièrement voir les nouveautés). Cela réclame une grande réactivité, une capacité à agir rapidement.Rappel : externalisation = sous-traitance. 2. Les coûts de production de Zara sont-ils plus importants que ceux des concurrents ?Les coûts de production de Zara ne sont pas nécessairement plus importants parce que l’entreprise économise sur les coûts de transport, sur les coûts liés aux défauts ; l’entreprise répond directement à la demande, ce qui évite les stocks, etc.

Document 11 : Meccano relocalise sa production en France Le fabricant de jouets de construction Meccano vient de décider de relocaliser une partie de sa fabrication aujourd'hui réalisée en Chine. L'objectif est d'augmenter de 20 % sur les deux années à venir la production de son usine calaisienne et d'y fabriquer cinq des neuf gammes du catalogue.

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En 2005, l'entreprise avait investi 6 millions d'euros dans la refonte de son outil industriel calaisien et, en février 2008, elle avait inauguré à proximité une plate-forme logistique de 16000 m 2 exploitée pour son compte par Géodis.Dans le contexte actuel de la crise mondiale, le marché du jouet révèle une grande stabilité grâce au choix des consommateurs de préserver leurs enfants. Aussi, même si les coûts de production en France restent plus élevés que dans d'autres zones géographiques, Meccano a décidé de miser sur le «made in France» en pensant que les consommateurs seront sensibles à sa démarche. Et surtout, relocaliser en France lui permet de gagner en flexibilité, en réactivité et en coût de transport.La direction parle de 4 à 8 semaines de transport en moins. Meccano est convaincu qu'un gain de 2 mois sur les délais de livraison optimisera à terme la demande. Cette relocalisation partielle pérennise l'avenir du site calaisien et l'emploi de ses soixante salariés.Geneviève HERMANN, « Meccano rapatrie à Calais de la production chinoise», www.usinenouvelle.com, 12 février 2010.Question : Pourquoi Meccano a décidé de relocaliser sa production en France ?Meccano joue sur l’image de marque du « made in France » dans le contexte de certains scandales des jeux chinois défectueux + être au plus près de la demande, être réactif = stratégie de différenciation (compétitivité hors-prix). Exemple de relocalisation qui montre que les stratégies des firmes ne peuvent être analysées uniquement comme la recherche du moindre coût.

A nuancer toutefois : actuellement on observe une relocalisation pour 10 délocalisations. Un peu plus aux Etats-Unis (General Motors a relocalisé une partie de sa production par exemple). Certains économistes considèrent qu’à l’avenir le chiffre des relocalisations devrait augmenter avec la montée des coûts salariaux dans certains PED ou émergeants.

Bilan : 2 moyens pour améliorer la compétitivité hors-prix : - Les entreprises cherchent à s’implanter à proximité des consommateurs pour mieux connaître et conquérir des marchés locaux ; de même, lorsque les coûts de transport restent élevés (par exemple pour la production d’automobiles), les entreprises ont intérêt à aller s’implanter là où elles écouleront la production. Cela correspond à une stratégie de marché. La stratégie de marché relève de la compétitivité hors prix : s’implanter sur un marché pour mieux suivre l’évolution des goûts des consommateurs et de conquérir des marchés locaux. Plutôt flux nord/nord ou nord/émergents. - Dans le cas d’une stratégie de compétitivité hors-prix, les FMN vont privilégier la différenciation des produits. Les entreprises doivent alors fonder leur stratégie sur l’innovation et donc la R&D mais aussi sur le marketing où les es pays développés conservent souvent un avantage comparatif. Voilà pourquoi les territoires des pays développés ne sont pas nécessairement voués à voir disparaitre toutes leurs activités industrielles. La différenciation des produits explique le développement du commerce inter-branche de produits similaires entre pays développés. La stratégie de différenciation qui mise sur l’innovation, la qualité: renforce le commerce intrabranche, plutôt nord/nord2 types de différenciation : - diversification verticale (développement des gammes de qualité => Ex : Peugeot 107 à 9 700 euros / Peugeot 508 RXH à 45 800 euros)- diversification horizontale (produits différenciés par des petites différences => Ex : TOYOTA AYGO à 9 400 euros / Peugeot 107 à 9 700 euros)

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