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Thème n°4 : Travail, intégration sociale et conflit Chapitre 10) Marché du travail et lutte contre le chômage Partie 2 : Les politiques de lutte contre le chômage Ce que dit le programme : Quelles politiques pour l’emploi ? Afin de montrer que la diversité des formes et des analyses du chômage explique la pluralité des politiques, on analysera les politiques macroéconomiques de soutien de la demande globale pour lutter contre le chômage keynésien, les politiques d'allégement du coût du travail pour lutter contre le chômage classique, les politiques de formation et de flexibilisation pour réduire la composante structurelle du chômage. On soulignera que les politiques de l'emploi sont aussi fondées sur la prise en compte du rôle du travail et de l'emploi dans l'intégration sociale. On se demandera en quoi ce lien entre travail et intégration sociale est fragilisé par certaines évolutions de l'emploi.» Notions du programme de terminale : flexibilité du marché du travail, taux de chômage, taux d'emploi, qualification, demande anticipée, salariat, précarité, pauvreté. Acquis de première : chômage, productivité, demande globale, politique monétaire, politique budgétaire, rationnement. Définition des notions du chapitre : Chômage (NPP) : situation d’une personne privée d’emploi et qui en recherche un activement. Chômage volontaire (NC) : Sur le marché du travail néoclassique, expression qui désigne la situation des travailleurs qui ne souhaitent pas travailler pour le taux de salaire réel d’équilibre en vigueur sur le marché (préférence pour le loisir). Chômage classique (NC) : Chômage qui résulte des rigidités à la baisse du taux de salaire réel sur le marché du travail. Chômage keynésien (NC) : Chômage s’expliquant par la faiblesse de la demande anticipée qui engendre un niveau de production insuffisant pour absorber la main-d’œuvre disponible.

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Thème n°4 : Travail, intégration sociale et conflit

Chapitre 10) Marché du travail et lutte contre le chômage

Partie 2 : Les politiques de lutte contre le chômage

Ce que dit le programme :

Quelles politiques pour l’emploi ?

Afin de montrer que la diversité des formes et des analyses du chômage explique la pluralité des politiques, on analysera les politiques macroéconomiques de soutien de la demande globale pour lutter contre le chômage keynésien, les politiques d'allégement du coût du travail pour lutter contre le chômage classique, les politiques de formation et de flexibilisation pour réduire la composante structurelle du chômage.

On soulignera que les politiques de l'emploi sont aussi fondées sur la prise en compte du rôle du travail et de l'emploi dans l'intégration sociale. On se demandera en quoi ce lien entre travail et intégration sociale est fragilisé par certaines évolutions de l'emploi.»

Notions du programme de terminale : flexibilité du marché du travail, taux de chômage, taux d'emploi, qualification, demande anticipée, salariat, précarité, pauvreté.

Acquis de première : chômage, productivité, demande globale, politique monétaire, politique budgétaire, rationnement.

Définition des notions du chapitre :

Chômage (NPP) : situation d’une personne privée d’emploi et qui en recherche un activement.

Chômage volontaire (NC) : Sur le marché du travail néoclassique, expression qui désigne la situation des travailleurs qui ne souhaitent pas travailler pour le taux de salaire réel d’équilibre en vigueur sur le marché (préférence pour le loisir).

Chômage classique (NC) : Chômage qui résulte des rigidités à la baisse du taux de salaire réel sur le marché du travail.

Chômage keynésien (NC) : Chômage s’expliquant par la faiblesse de la demande anticipée qui engendre un niveau de production insuffisant pour absorber la main-d’œuvre disponible.

Demande anticipée (NPT) : Prévision par les entrepreneurs du niveau de la demande qui leur sera adressée, qui détermine le volume de production qu’ils sont prêts à réaliser et donc le niveau de l’emploi.

Flexibilité du marché du travail (NPT) : ensemble des mesures destinées à permettre un ajustement plus rapide des salaires et de la quantité de travail aux variations de l’activité économique.

Marché du travail (NPT) : lieu fictif de rencontre entre l’offre et la demande de travail qui donne lieu à la fixation d’un prix du travail appelé taux de salaire réel.

Pauvreté (monétaire) (NPT) : situation des ménages qui se trouvent en dessous du seuil de pauvreté (60% du revenu médian).

Politiques pour l’emploi (NPT) : ensemble des interventions qui cherchent à agir sur le niveau de l’emploi et le niveau du chômage.

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Précarité (NPT) : ensemble des formes d’emploi instable entrainant des difficultés de conditions de vie.

Qualification (NPT) : de l’emploi = aptitudes requises pour exercer un emploi. du salarié = niveau de formation et expérience.

Salaire (NPP) : Rémunération du salarié prévue dans le contrat de travail.

Salaire minimum (NPT) : Salaire horaire en dessous duquel, légalement, aucun salarié ne doit être payé.

Salariat (NPT) : ensemble de personnes ayant le statut de salarié et bénéficiant de ce fait de protections prévues par le droit du travail et les conventions collectives.

Taux de chômage (NPT) : part des chômeurs dans la population active.

Taux d’emploi (NPT) : part des actifs occupés dans la population totale.

Taux de salaire réel (NPT) : Prix d’une heure de travail une fois déduits les effets de l’inflation.

Sujets de bac « tombés » sur ce chapitre

Partie 1 de l’EC : Comment la flexibilité du marché du travail peut-elle réduire le chômage ? Montrez qu’une politique de soutien à la demande globale peut être un instrument de lutte contre le

chômage.

Partie 2 de l’EC : Vous présenterez le document puis vous comparerez l’évolution de la rémunération du travail en

France et en Allemagne. (Indices) Vous présenterez le document puis vous analyserez l'évolution de l'emploi non qualifié en France

entre 1984 et 2004. (indices) Vous présenterez le document puis vous décrirez les écarts de coûts salariaux entre la France et la

Norvège qu'il met en évidence. (indices) Vous présenterez le document puis vous caractériserez la situation de l’emploi en France qu’il met en

évidence. (différents pourcentages de répartition et proportions) Vous présenterez le document et comparerez la situation des salariés à temps partiel et à temps plein.

(différents pourcentages de répartition et proportions)

Partie 3 de l’EC : Pas encore de sujet tombé.

Dissertation : Le chômage remet-il nécessairement en cause l’intégration sociale ? Montrez que la diversité des formes du chômage peut orienter les politiques de l’emploi. Dans quelle mesure la baisse du coût du travail permet-elle de réduire le chômage ?

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PLAN de la Partie 2

Introduction

1. Anatomie du chômage et des chômeurs

1.1. Anatomie du chômage Exercice polycopié n°1

Document polycopié n°1 Variation du PIB et variation du taux de chômage en France Document polycopié n°2 Evolution du taux de chômage en France et dans l'UE de 1954 à 2009 (en % de la population

active) Voir diapos 7 et 8 pour évolution du taux de chômage dans les différents pays

1.2. Anatomie des chômeurs

Document polycopié n°3 Nombre de chômeurs et taux de chômage en 2011 (Chômage BIT)

2. Les trois types de politiques pour l’emploi

2.1. Réduire le coût du travail pour lutter contre le chômage classique

Voir diapo 9. Document polycopié n°4 Rigidité des salaires et chômage Voir diapos 10 et 11. Voir diapo 12. Le coût du travail est-il trop élevé en France ? Documents polycopiés n°5 et 6 Voir diapo 13. Synthèse sur les documents polycopiés n°7, 8, 9 et 10

2.2. Politiques de formation et de flexibilisation du marché du travail

2.2.1. Les politiques de formation et d’activation des dépenses passives

Document polycopié n°11 Inciter et aider les chômeurs au retour à l’emploi

2.2.2. La flexibilisation du marché du travail

Document polycopié n°12Les formes de la flexibilité Document polycopié n°13 Avantages et inconvénients de la protection de l’emploi Voir diapo 14. Document polycopié n°14 La flexisécurité est-elle la solution miracle pour lutter contre les composantes structurelles du chômage ?

2.3. Soutenir la demande globale

Document polycopié n°15 Document polycopié n°16 Voir diapo 15 Document 4 p.353 Bordas Un exemple récent de plan de relance keynésien Voir diapos 16 à 18 Exercice polycopié n°2 : Résumer les différents explications et remèdes

Conclusion : Faut-il un Jobs act à la Française ?

Travail sur les documents polycopiés n°17 et 18

REVOIR LA PARTIE DU CHAPITRE 9 SUR LA FRAGILISATION DE LA SOCIETE SALARIALE. Elle permet de traiter l’indication complémentaire suivante : « On soulignera que les politiques de l'emploi sont aussi fondées sur la prise en compte du rôle du travail et de l'emploi dans l'intégration sociale. On se demandera en quoi ce lien entre travail et intégration sociale est fragilisé par certaines évolutions de l'emploi.»

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DOSSIER DOCUMENTAIRE

1. Anatomie du chômage et des chômeurs

1.1. Anatomie du chômage

Retour sur quelques définitions importantesPopulation active : Ensemble des personnes occupant un emploi ou cherchant à en occuper un.Population active occupée : Ensemble des personnes occupant un emploi.Population active inoccupée : Ensemble des personnes privées d’emploi et cherchant activement à en exercer un (chômeurs).Taux d’activité : part des personnes actives dans l’ensemble de la population = Population active / Population totaleTaux d’emploi : part des personnes actives occupées dans l’ensemble de la population = Polutation active occupée / Population totaleTaux de chômage : part des chômeurs dans la population active = Chômeurs / population active

2) A partir du schéma, trouvez une formule simple permettant de calculer le nombre de chômeurs :

Nombre de chômeurs = population active – population active occupée = population active – nombre d’emplois

Donc si population active > nombre d’emplois, il n’y a pas assez d’emplois pour en offrir un à chaque actif, d’où la présence de chômeurs. La cause est donc à chercher du côté du nombre d’emplois et les économistes proposent différentes stratégies pour créer un maximum d’emplois, ce que nous étudierons dans la suite de ce chapitre.

Population inactivePopulation active

=

= actifs occupés = Chômeurs = Inactifs

NONOUI

RECHERCHENT-ILS UN EMPLOI ET SONT-ILS DISPONIBLES POUR L’OCCUPER ?

OUI NON

OCCUPENT-ILS UN EMPLOI ?

POPULATION TOTALE (environ 65 millions)

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REMARQUE SUR LA MESURE DU TAUX DE CHOMAGE

La population active occupée comprend les personnes qui, durant la semaine de référence et pendant une heure au moins, ont accompli un travail pour une rémunération (emploi salarié ou non-salarié) ou qui, n’ayant pas travaillé, avaient néanmoins un emploi dont elles étaient temporairement absentes (maladie, maternité). Les travailleurs familiaux (la femme du boulanger, par exemple) sont inclus.Cette population active occupée correspond donc au stock d’emploi, c’est-à-dire le nombre d’emplois offerts par les entreprises et les administrations à un instant donné.

Comme toute mesure statistique, la mesure de la population active occupée relève d’une convention. Les données statistiques sur l’emploi diffèrent selon la définition qu’on donne d’un emploi et la méthode de recueil des données chiffrées. Celle utilisée pour calculer le taux de chômage est celle du BIT. Les actifs occupés sont ceux ayant travaillé pendant une durée quelconque, ne serait-ce qu'une heure, au cours de la semaine précédant l'enquête emploi (54 000 ménages interrogés en France). Elle prend donc en compte les personnes ayant effectué des emplois occasionnels, ces personnes étant donc exclues des chômeurs au sens du BIT.

Selon le Bureau international du travail (BIT), les chômeurs sont les personnes âgées de 15 à 64 ans qui étaient : sans emploi pendant la semaine de référence (ne pas avoir travaillé une heure) ; disponibles pour travailler, c’est-à-dire pour commencer une activité en tant que salarié ou non-salarié dans un

délai de deux semaines suivant la semaine de référence ; à la recherche active d’un emploi, c’est-à-dire qui avaient entrepris des démarches spécifiques en vue de

trouver un emploi salarié ou non salarié pendant une période de quatre semaines se terminant à la fin de la semaine de référence, ou qui avaient trouvé un travail à commencer plus tard, c’est-à-dire dans une période maximale de trois mois.

Le taux de chômage publié tous les trimestres par le ministère du travail utilise le nombre de chômeurs mesuré à partir de cette définition du BIT (2,9 millions de chômeurs).

Pôle emploi publie aussi chaque mois le nombre de demandeurs d’emploi en fin de mois à partir de ses listes. C’est donc une mesure administrative du chômage. Voir diapo 6.Les chiffres généralement repris par la presse sont ceux des demandeurs d’emploi (inscrits à pôle emploi) de catégorie A dont la définition est assez proche de celle du BIT. Il y a en 2015, 3 500 000 demandeurs d’emplois de catégorie A, mais 5 millions si l’on intègre toutes les catégories de demandeurs d’emploi (y compris ceux qui ont un emploi à temps partiel mais cherchent un emploi à temps plein).

QUELQUES CHIFFRES

Document polycopié n°1Variation du PIB et variation du taux de chômage en France

Sources : Insee, Dares 2010

1) Faites une phrase avec les données de 2009.2) Quelle conclusion peut-on tirer de ce graphique ?

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Document polycopié n°2 Evolution du taux de chômage en France et dans l'UE de 1954 à 2009 (en % de la population active)

1) Périodisez ce graphique en illustrant par des données chiffrées.

Document polycopié n°3 Nombre de chômeurs et taux de chômage en 2011 (Chômage BIT)Nombre de chômeurs(milliers)

Proportion de

femmes (%)

Taux de chômage (%) Ensemble Femme

sHomme

sEnsemble 2 612 50,2 9,2 9,7 8,815-24 ans 627 47,6 22,0 23,1 21,125-49 ans 1 521 51,4 8,4 9,0 7,850 ans et plus 464 50,1 6,3 6,5 6,1Catégories socioprofessionnellesAgriculteurs exploitants, artisans, commerçants et chefs d'entreprise 75 30,1 3,3 3,5 3,2

Cadres et professions intellectuelles supérieures 178 41,2 3,8 4,0 3,7

Professions intermédiaires 334 51,0 5,0 5,1 5,0Employés 792 77,8 9,8 9,9 9,3Ouvriers 804 25,8 12,9 16,3 12,0Niveau de diplômeSans diplôme ou brevet 737 44,2 16,1 16,1 16,0CAP, BEP 901 48,7 9,9 11,4 8,9Baccalauréat 479 57,6 8,7 9,6 7,6Bac + 2 202 54,1 5,1 5,0 5,2Diplôme supérieur au Bac + 2 294 55,3 5,6 6,2 5,0

Champ : actifs de 15 ans ou plus, vivant en France métropolitaine, hors communautés. Source : Insee, enquête Emploi 2011.

1) Déterminez les caractéristiques qui accroissent le risque d’être au chômage.

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Document polycopié n°4 Rigidité des salaires et chômageL’hypothèse majeure qui fonde les discours et les politiques libérales en matière d'emploi et de chômage est bien connue : les

rigidités institutionnelles (syndicats, SMIC, cotisations sociales) qui entravent la libre négociation des salaires et grèvent le coût du travail pénalisent l'emploi. Cette hypothèse serait notamment confirmée par la comparaison entre les pays d'Europe continentale à chômage élevé et les États-Unis. Outre-Atlantique en effet, depuis les années 1980, une plus grande flexibilité des salaires (à la baisse) va de pair avec un dynamisme plus marqué de l'emploi et un taux de chômage presque deux fois plus faible qu'en Europe. [...] La régulation institutionnelle du travail et des salaires conduirait à un coût du travail structurellement supérieur à son niveau d'équilibre. [...]

Dans ce cadre, la solution au chômage persistant en Europe et aux difficultés spécifiques des jeunes et des non -qualifiés serait la baisse du coût du travail (notamment par réduction des charges sociales). La baisse du coût relatif du travail (par rapport au coût du capital) stimule directement l'emploi en incitant les entreprises à substituer du travail au capital ; elle devrait aussi le faire indirectement en soutenant l'activité par divers canaux : effet de compétitivité (amélioration de la compétitivité-prix favorable aux exportations) ; effet de profitabilité (hausse de la part des profits dans la valeur ajoutée favorable à l'investissement) ; désinflation qui libère un pouvoir d'achat disponible pour la consommation.

Jacques GENÉREUX, Les vraies lois de l'économie, tome 2, Le Seuil, 2002.1) Quelle est la cause du chômage mise en évidence dans ce texte ? Expliquez les mécanismes.2) Quel est l’effet direct de l’abaissement du coût du travail sur l’emploi ? Expliquez en le mécanisme.3) Quels sont les trois effets indirects de l’abaissement du coût du travail sur l’emploi ? Expliquez en les mécanismes.4) Ce texte est écrit en 2002. Serait-il aussi facile aujourd’hui de mettre en avant le modèle américain de flexibilité des salaires à la baisse pour lutter contre le chômage (pensez aux facteurs déclenchant de la crise des subprimes) ?

Le coût du travail est-il trop élevé en France ?

Document polycopié n°5

1) Qu’est-ce qui peut expliquer que la France soit plutôt dans la moyenne des pays européens en termes de coût salarial unitaire alors qu’elle est dans les pays dont le coût de la main-d’œuvre est le plus élevé en termes de coût horaire du travail ?

2) Observe-t-on une corrélation claire entre coût salarial unitaire et taux de chômage ?

Document polycopié n°6 Coût salarial unitaire = coût salarial

horaire / productivité horaire du travail

Coût salarial

unitaire en euros pour 1 euro de

VA

Taux de chômage en %

Suède 0,9 8,4Allemagne 0,72 7,1France 0,71 9,8Portugal 0,69 12Roumanie 0,66 7,3Espagne 0,63 20,1

Eurostat et OCDE.

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Synthèse sur les documents polycopiés n°7, 8, 9 et 10 (remobiliser aussi ce qui a été vu dans le document polycopié n°4) : Vous montrerez dans une première partie les effets positifs que l’on peut attendre de la baisse des cotisations sociales, puis vous mettrez en évidence les limites de l’efficacité de ces dispositifs. Pensez à illustrer votre devoir par des données chiffrées tirés des documents.

Document polycopié n°7

Mesures compensées = l’Etat verse ces sommes à la Sécurité sociale pour compenser le manque à gagner dû aux exonérations de cotisations sociales.Mesures non compensées : cet argent est perdu pour la protection sociale. Une partie du déficit de la Sécurité sociale peut donc s’expliquer ainsi.

Document polycopié n°8 Baisse massive des cotisations = pas de création d’emplois + aggravation des inégalitésQuoi que prétende Pierre Gattaz (président du MEDEF), les entreprises ne créeront pas un million d’emplois en quelques

années grâce à la baisse massive des cotisations sociales promise par le Président de la République. Elles n’en créeront pratiquement pas. Et pendant ce temps l’Etat social, privé de milliards de recettes publiques, verra reculer ses moyens de redistribution, de protection, et même de lutte contre la récession. Les inégalités et la pauvreté vont encore progresser.

Comme l’a déclaré la députée socialiste du Doubs Barbara Romagnan dans « Les Echos » du 13 janvier : « Cela fait des années que l’on baisse les cotisations sociales sans que cela fasse reculer le chômage. Même le patron de la CGPME qui est favorable à cette mesure admet que la création d’emplois dépend avant tout du carnet de commandes ! ». (…)

Une partie des impacts sur l’emploi dépend du fait que la mesure est « financée » ou non. Mais dans un contexte de dettes publiques élevées, et, pour l’instant, de politiques de rigueur visant à séduire les marchés financiers, on peut être certain que les mesures actuellement envisagées seront « financées », essentiellement par des coupes sombres dans les dépenses publiques. Ce qui, on va le voir, plombe les perspectives de créations d’emplois. (…)

En 2012, Éric Heyer et Mathieu Plane ont emprunté une modélisation macroéconomique pour évaluer les résultats du dispositif Fillon et publié leurs résultats dans la Revue de l’OFCE (n° 126). Selon eux, cette mesure permet de créer 50 000 emplois la première année et environ 500 000 au bout de cinq ans SI ELLE N’EST PAS FINANCEE (on parle de financement « ex post »). Si elle est financée, ces chiffres sont à diviser par un facteur 1,5 à 2. Autour de 300 000 emplois au bout de cinq ans.

Mais ce n’est pas tout. En effet, une partie de ces créations supposent que les baisses de cotisations, donc de coût salarial, améliorent la compétitivité extérieure des entreprises exportatrices. Un atout pour l’emploi qui s’évanouit si les pays concurrents prennent des mesures semblables dans la même période, voire s’ils font encore « mieux » pour réduire leur coût du travail (cas de l’Allemagne). Si tel est le cas – et c’est le cas, au moins en partie, dans la période actuelle – alors l’effet de ces « baisses de charges » sur l’emploi est divisé par un facteur compris entre 3 et 7 ! Il devient pratiquement nul. Disons de 100 à 150 000 emplois au bout de cinq ans s’agissant des mesures Fillon, en étant optimiste car il s’agit d’une période de forte intensification du dumping social allemand.

Combien coûte annuellement ce dispositif Fillon ? Environ 20 milliards d’euros, en se limitant aux allègements généraux (non ciblés sur telle ou telle catégorie) sur les bas salaires. 20 milliards de dépenses pour créer 100 à 150 000 emplois au bout de cinq ans, c’est exorbitant comme aide publique à l’emploi privé : entre 130 000 et 200 000 euros par emploi du secteur marchand, 3 à 5 fois le coût d’un emploi public ou associatif d’utilité sociale et écologique !

Or tout porte à croire que trois éléments du contexte actuel vont conduire à un résultat presque nul sur l’emploi pour le « dispositif Hollande ». D’abord, la croissance est et va probablement rester très faible. Ensuite, vu l’état de la dette publique et l’orientation vers la rigueur, la mesure sera « financée » par des baisses de dépenses et non par des hausses de prélèvements (ce qui serait moins piteux pour l’emploi). Enfin, les stratégies nationales en Europe, du côté de nos principaux partenaires commerciaux, restent plus souvent orientées vers le dumping du coût du travail que vers sa hausse.

Jean Gadrey, Blog Alternatives économiques, janvier 2014.

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Document polycopié n°9Faute de réforme globale, la solution retenue depuis 1993 a été celle de l’extension des exonérations de cotisations

sociales. Il existe 54 dispositifs pour un coût total de 32 milliards. C’est devenu la grande arme de la politique de l’emploi. Ces exonérations s’appuient sur la théorie selon laquelle c’est le coût du travail qui explique le niveau du chômage. En sens inverse, elles fragilisent le financement de la protection sociale dont les ressources propres diminuent; elles tendent à dévaloriser le travail. (…)

L’allègement des cotisations employeurs et la RSA créent une catégorie de salariés mal payés, dont les hausses de salaires sont très coûteuses pour l’employeur et peu rentables pour le salarié. Une hausse de 10 % du salaire d’un travailleur au SMIC (136 euros) coûte 226 euros à l’entreprise et rapporte 25 euros au salarié. Les entreprises sont incitées à créer des emplois non-qualifiés spécifiques, sans possibilité d’évolution, coincés dans une trappe à bas salaires. La réduction des cotisations sur les bas salaires ne favorise pas l’emploi de travailleurs qualifiés qui connaissent, eux aussi, un certain chômage. Les emplois créés ne correspondent pas à la qualification croissante des jeunes.

Source : Henri Sterdyniak, Compétitivité, le choc illusoire..., Note Ofce n° 24, 30 octobre 2012.

Document polycopié n°10 Réduire le coût du travail pour réduire le chômage des non-qualifiésLes économistes David Thesmar et Augustin Landier multiplient ces derniers temps chroniques et éditoriaux pour populariser leur récente note de l'Institut Montaigne consacrée au chômage en France. Leur argument est le suivant : l'essentiel du chômage en France est concentré sur les peu qualifiés. Pour les activités rémunérées au niveau du SMIC, le chômage est élevé, par contre on atteint très vite le quasi-plein emploi pour les salariés qualifiés. La France présente un considérable déficit d'emplois dans des activités comme l'hôtellerie-restauration ou le commerce, gros pourvoyeurs d'emplois pour les peu qualifiés dans les autres pays.En cause selon les auteurs, le salaire minimum, qui a augmenté très vite au cours des 20 dernières années. (…) Thesmar et Landier prennent en compte les multiples allègements de charges sociales dans leur note. Leur réponse, c'est que les allègements existants sont insuffisants et mal ciblés. Insuffisants parce qu'ils n'ont pas compensé la hausse du coût du salaire minimum; mal ciblés parce qu'au lieu de se concentrer sur les bas salaires, ils sont saupoudrés sur l'ensemble des salariés, y compris pour les qualifications ou niveaux de salaires qui ne sont pas touchés par le chômage. Ils préconisent donc une concentration des efforts au niveau du SMIC.

Alexandre Delaigue (professeur d’économie à Lille), blog « classe éco. L’économie expliquée à ma mère (et aux autres). Mars 2015.

Document polycopié n°11 Inciter et aider les chômeurs au retour à l’emploiL'activation renvoie à une stratégie globale visant à réduire les dépenses passives au profit des dépenses actives.

Elle repose sur une idée simple : il vaut mieux consacrer des efforts à aider les chômeurs à trouver un emploi plutôt qu'à simplement les indemniser. [...] Les Danois ont été parmi les premiers à avoir adopté ce genre de mesures. Ils ont rendu obligatoire le suivi d'une formation (au moins 75% du temps) au bout d'un an de chômage, et aboli la possibilité de refuser toute offre d'un programme d'activation de l'agence pour l'emploi (formation, emploi subventionné dans les secteurs privé et public...). Il est intéressant de noter que cette politique semble avoir été efficace surtout par un effet de dissuasion (ou « menace »).

[...] L'individualisation et le renforcement du suivi sont allés de pair avec l'activation. Ceci s'est notamment traduit par une mise en œuvre systématique du profilage des chômeurs. Cette pratique consiste à les classer selon leur degré d'employabilité, repéré en fonction de caractéristiques individuelles (dont leur parcours antérieurs). Le renforcement du suivi des chômeurs s'est souvent traduit par un durcissement des procédures de contrôle de l'effectivité de la recherche d'emploi. Quand on fait le bilan des mesures mises en œuvre, il semblerait que le simple renforcement du contrôle ait en moyenne assez peu d'impact sur la durée de chômage indemnisée, mais qu'en revanche celle-ci puisse être significativement diminuée par le recours à des programmes d'accompagnement individualisé. En France, la mise en place à partir de 2001 du plan d'aide au retour à l'emploi (PARE), se fondant pour chaque chômeur sur un projet d'action personnalisée, semble avoir eu un effet positif en termes de réduction de la récurrence du chômage, dénotant un effet positif sur la qualité de l'appariement.

Jérôme Gautié, Le Chômage, Repères, La Découverte, 2009.1) Quel est le fondement des politiques d’activation ?2) Comment cette politique s’est-elle traduite concrètement au Danemark ? et en France ?3) Quel volet de la politique d’activation semble donner les meilleurs résultats ? 4) Quelles critiques peut-on faire de cette stratégie ?

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Document polycopié n°12 Les formes de la flexibilitéFlexibilité quantitative Flexibilité qualitative

Flexibilité externe

Adapter les effectifs aux besoins par le recours à des contrats de courte durée (CDD )

Facilités d’embauches et de licenciement

Remplacer le contrat de travail par un contrat plus facile à rompre : o sous-traitance pour des activités

annexes à la production ;o intérim.

Flexibilité interne

Ajustement de la quantité de travail aux besoins (heures sup., temps partiel, annualisation du temps de travail, chômage partiel, etc.)

Flexibilité fonctionnelle : réallocation du travailleur dans l’entreprise, polyvalence.

D’après Martine Lemoine et Etienne Wasmer, Les mobilités des salariés, Conseil d’analyse économique, 2010.

Document polycopié n°13 Avantages et inconvénients de la protection de l’emploiLa législation relative aux licenciements et les dispositions qui encadrent le recours aux contrats à durée déterminée

et d'intérim peuvent être considérées comme autant de restrictions à la marge de manœuvre dont disposent les employeurs pour ajuster leurs effectifs et maîtriser leurs coûts de main-d'œuvre. (…)

Un degré élevé de protection de l'emploi peut aussi réduire la capacité des entreprises à s'adapter à un environnement qui évolue très rapidement sous l'effet de la mondialisation, des nouvelles technologies et des changements organisationnels qui en résultent.

De plus, elle peut freiner les décisions d'embauche en période de croissance de la demande. En effet, avant d'engager quelqu'un à titre permanent, les employeurs sont amenés à prendre en compte les coûts qu'ils pourraient avoir à supporter, à l'avenir, en cas de licenciement. Dans ces conditions, il peut être plus difficile pour un chômeur de trouver un emploi, ce qui contribue à augmenter le chômage de longue durée.

« La protection de l'emploi : coûts et avantages d'une meilleure sécurité de l'emploi », Synthèses, OCDE, janvier 2005.1) A quelle forme de flexibilité s’opposent les rigidités évoquées dans le premier paragraphe ?2) Expliquez la phrase soulignée.3) Quel effet pervers sur la consommation et l’investissement des ménages peut avoir la précarisation de la main-d’œuvre liée à la flexibilité quantitative externe ?4) Quel effet pervers sur l’implication des salariés peut avoir la précarisation ?

Document polycopié n°14

L’indice OCDE de protection de l’emploi est construit à partir de trois critères : Protection des travailleurs permanents contre les licenciements individuels. Réglementation des formes d’emploi temporaire. Obligations spéciales applicables aux licenciements collectifs.

1) Quel pays a la flexibilité de l’emploi la plus forte ?2) La corrélation entre protection de l’emploi et taux de chômage vous semble-t-elle significative ?

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Document polycopié n°15A Carquefou, la société Tristone Flowtech (ex-Trelleborg) met ses 152 salariés au chômage partiel une journée par semaine. Elle

enregistre moins de commandes depuis trois mois.Cette société de 152 salariés fabrique, essentiellement pour Renault et PSA, des pièces en plastique : bocaux de liquide de

refroidissement, filtres à air, etc.« Notre activité a été soutenue jusqu'en octobre, avant de diminuer, explique Jean-Lin Dubus, le directeur de l'usine. Notre chiffre

d'affaires, de 26 millions d'euros en 2010, pourrait passer à 21 millions cette année . » Un creux lié à un manque de lancement de nouveaux produits en 2009, au cœur de la crise. « Il faut un an et demi à deux ans pour développer de nouveaux produits : nous ressentons maintenant les effets de la baisse. »

La direction entrevoit un frémissement : « Renault Sandouville relance ses commandes. »J. SAYAGH, « Automobile : du chômage partiel chez Tristone, Loire-Atlantique », Ouest-France, 22 janv. 2011.

1) Faisons l’hypothèse que la situation de l’entreprise Tristone soit représentative de la plupart des autres entreprises (hypothèse plausible au vu de l’intensité de la récession de 2009 et ses prolongements actuels). Que devrait-il se passer si l’on en croit l’analyse néoclassique du marché du travail ?2) Une baisse du coût du travail vous semble-t-elle susceptible de faire augmenter la demande de travail de Tristone ?3) Dans cette logique, le niveau de l’emploi est-il fixé sur le marché du travail comme l’affirment les néoclassiques ou sur un autre marché ?

Document polycopié n°16Doc a) Anticiper la demande futureToute production est destinée en dernière analyse à satisfaire un consommateur. Or il s'écoule habituellement du temps - parfois beaucoup de temps - entre la prise en charge des coûts par le producteur (pour le compte du consommateur) et l'achat de la production par le dernier consommateur. Dans l'intervalle, l'entrepreneur (cette appellation s'appliquant à la fois à la personne qui produit et à celle qui investit) est obligé de prévoir aussi parfaitement que possible la somme que les consommateurs seront disposés à payer lorsque, après un laps de temps qui peut être considérable, il sera en mesure de les satisfaire directement ou indirectement. Il n'a pas d'autre ressource que de se laisser guider par ces prévisions, tout au moins lorsqu'il emploie des procédés de production qui exigent du temps. [ ...] Ce sont ces diverses prévisions qui déterminent le volume de l'emploi offert par chaque entreprise.

John Maynard Keynes, Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie (1936), Payot, 1998.

Doc b) Le plein-emploi n'est pas la règleRien dans la détermination du niveau de production Y ne garantit qu’il correspond au revenu (ou à la production) permettant d'atteindre le plein-emploi. Ce serait même le résultat d'un hasard qu'il en soit ainsi. En effet, Y dépend de la propension à consommer (qui est indépendante de l'emploi) et de l'investissement qui est fonction de décisions qui ne font à aucun moment intervenir la préoccupation de l'emploi.Le chômage n'est donc pas une exception mais la norme dans une économie laissée à elle-même, dès lors que l'incitation à investir est insuffisante. (…) Contrairement à la logique néoclassique du marché du travail, il n'existe ici aucune force de rappel qui écarterait du sous-emploi. La régulation par les prix est inopérante.

John Maynard Keynes, Théorie générale de l'emploi. de l'intérêt et de la monnaie (1936), Payot, 1998.

1. EXPLIQUER. Expliquez la phrase soulignée. (Doc. a)2. EXPLIQUER. Qu'est-ce qui détermine le niveau de l'emploi que les entreprises désirent offrir ? (Doc. a)3. CONSTATER. Quelle est, pour Keynes, la cause du chômage ? (Doc. a et b)4. RÉCAPITULER. À l'aide des deux textes et de vos connaissances, retracez sous forme d'un schéma la détermination de l'emploi dans la perspective keynésienne. Voici les expressions à placer dans le schéma :Emploi – Investissement – Propension à consommer – Demande anticipée – Consommation – Revenu – Production

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Exercice polycopié n°2 Classez les propositions suivantes dans le tableau ci-dessous : Chômage volontaire Politiques de relance (soutien à la demande globale) Peu d’effets si manque d’emplois. Flexibiliser le marché du travail Insuffisance de la demande anticipée Stigmatisation des chômeurs Problèmes d’appariement entre offre et demande de travail. Chômage frictionnel. Chômage classique Contrôle des chômeurs + Incitations à la reprise d’activité (RSA) Exonération de cotisations sociales pour réduire le coût du travail. Supprimer ou freiner la progression du SMIC Composantes structurelles du chômage Contrainte extérieure + Contrainte de financement. Fragilise la capacité intégratrice du travail Trappes à chômage et préférence pour le loisir Chômage keynésien (chômage involontaire) Coût du travail > salaire d’équilibre Politiques d’activation : formation et suivi individualisée des chômeurs (ex PARE) Rigidités sur le marché du travail Risque de freiner la demande

Dimension politique Définition du chômage Causes du chômage Mesures à mettre en

place Limites de ces mesures

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Travail sur les documents polycopiés n°17 et 181) Retrouvez dans les deux documents ci-dessous les différents types de chômage résumés dans l’exercice polycopié n°3 (prenez une couleur pour chaque type de chômage et soulignez ou stabilotez directement dans les documents) :

Chômage volontaire. Chômage classique. Composante structurelle du chômage liée aux rigidités du marché du travail. Composante structurelle du chômage liée aux problèmes d’appariement. Chômage keynésien.

2) Montrez que la critique des « Economistes atterrés » (document polycopié n°18) porte à la fois sur l’efficacité de la proposition d’un « jobs act à la française » et sur les conséquences sur la capacité du travail à intégrer.

Document polycopié n°17 Pour un Jobs Act à la françaiseEn France le taux de chômage atteint désormais 10 %, sans compter près de 1,5 million de personnes inactives qui

souhaiteraient travailler mais qui ne sont pas comptabilisées comme chômeurs. C'est l'un des taux les plus élevés parmi les pays de l'OCDE, et il est peu probable que le regain de croissance attendu pour 2015-2016 suffise à le faire baisser significativement. Ce chômage de masse dure en réalité depuis plus de trente ans. Le succès économique de la France se mesurera dans les années à venir dans sa capacité à faire passer durablement le chômage sous la barre des 7 %. Cela n'est pas survenu depuis 1982 ! Pour atteindre cet objectif il faut une réforme profonde du marché du travail qui favorise les créations d'emplois en sécurisant les conditions de rupture du contrat de travail. Il faut à la France un Jobs Act de grande ampleur pour faire diminuer le chômage et améliorer la sécurité des parcours professionnels.

Ce Jobs Act doit comporter quatre volets. Le premier doit instituer un système de formation professionnelle qui assure le financement de formations dont la

qualité est certifiée pour les personnes qui recherchent un emploi. Le deuxième doit améliorer l'efficacité de l'assurance-chômage en instituant une modulation des cotisations des

entreprises à l'assurance-chômage selon la logique de bonus-malus1, et en encourageant les demandeurs d'emploi qui le peuvent à sortir au plus vite du chômage.

Le troisième doit accélérer la baisse du coût du travail au niveau des bas salaires, notamment en recentrant les aides actuelles autour du SMIC, car c'est là qu'elles génèrent le plus de créations d'emplois.

Le quatrième volet concerne le licenciement économique. Le projet de loi Macron actuellement en discussion envisage d'encadrer l'indemnisation du salarié en cas de licenciement « non justifié » et de limiter au territoire national le reclassement des salariés. Mais il faut aller beaucoup plus loin. En France, comme dans d'autres pays du sud de l'Europe, le juge considère qu'un licenciement économique est justifié seulement si la situation économique de l'entreprise lui semble compromise. Ainsi, selon la jurisprudence, l'entreprise peut licencier pour « sauvegarder sa compétitivité » mais pas pour « l'améliorer ». Ce distinguo abscons induit une grande incertitude pour l'employeur, qui ne sait jamais comment sa situation économique sera des années plus tard interprétée par le juge judiciaire. Cela constitue un frein majeur aux embauches, particulièrement celles des jeunes et des seniors, et réduit notre potentiel de croissance.

La solution passe par la simplification du contrat de travail. Une voie possible consiste à modifier la définition du licenciement économique pour que le juge apprécie sa légalité, non au regard de la situation économique de l'entreprise, mais en vérifiant simplement la réalité de la réorganisation engagée.

(…) Il faut, en outre, supprimer les obligations de reclassement dans l'entreprise [qui] ne doivent pas incomber aux entreprises, mais au service public de l'emploi.

Ces changements sont ambitieux mais ils sont indispensables pour renouer avec la croissance et avec un taux de chômage durablement inférieur à 7 %.

1. Les entreprises qui licencieraient davantage que les autres devraient payer plus de cotisations sociales (revient à internaliser les externalités négatives liées aux licenciements

Par un collectif d'économistes, dont Jean Tirole (« prix en l’honneur d’Alfred Nobel » 2014). Les Echos. Le 30/03/2015.

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Document polycopié n°18 Un "Jobs Act" à la française violerait le droit du travail sans créer d'emplois Il est tentant de se prévaloir d’un taux de chômage record (près de 3,5 millions de chômeurs auxquels on peut ajouter

2,4 millions d’autres demandeurs d’emploi) pour faire passer des réformes rétrogrades pour de bonnes solutions. Le président du Medef, Pierre Gattaz, s’empressant d’imputer le chômage à un marché du travail trop rigide, propose de flexibiliser davantage le contrat de travail. (…)

Messieurs Gattaz, Valls, et autres Tirole et Cahuc, ce ne sont pas les employeurs qui ont peur des licenciements, ce sont les salariés ! La relation salariale est une relation de subordination qui justifie la protection de ces derniers, et qui la justifie d’autant plus que la situation de l’emploi les met en position de faiblesse.

Or les procédures de licenciement n’ont pas cessé d’être facilitées ces dernières années. Par exemple, la loi du 25 juin 2008 «portant modernisation du marché du travail» a introduit la rupture conventionnelle permettant à l’employeur et au salarié de convenir de mettre fin à un CDI, en contrepartie d’indemnités légales versées par l’employeur au salarié. Ces ruptures conventionnelles représentaient 16 % des fins de CDI (hors périodes d’essai et départ à la retraite) en 2012. (…) Aujourd’hui, non seulement les CDD représentent une part croissante des embauches, mais les CDI sont loin d’être rigides puisque plus d’un tiers sont rompus avant la fin de leur première année d’existence.

Cette flexibilité s’est développée dans un silence assourdissant, sans que rien n’arrête la fièvre des réformes. (…) Aujourd’hui, la loi Macron remet en cause l’action des Prud’hommes en encourageant des procédures de médiation, faisant comme si la relation salariale était une relation entre individus égaux. (…)

Ces dispositions qui visent à toujours plus déréguler l’emploi procèdent d’une vision néolibérale selon laquelle les protections des salariés, rebaptisées «rigidités», seraient la cause du chômage. Or les pays qui ont le plus fortement réduit la protection des licenciements, comme l’Espagne ou l’Italie, n’en ont pas moins vu leur taux de chômage monter en flèche. La flexibilité du marché du travail booste le chômage en période de crise, déprimant la demande et aggravant la récession.

Non, la France ne peut avoir pour projet le développement d’un modèle reposant sur des travailleurs jetables et sous-payés, comme le proposent le Medef, le Premier ministre et des économistes qui rêvent de revenir au 19ème siècle. Les entreprises ont besoin de s’appuyer sur des salariés impliqués, dont elles peuvent maintenir et améliorer les capacités de travail, gages de productivité, de qualité des produits et de compétitivité. (…)

Nul ne peut affirmer sérieusement aujourd’hui que le chômage soit causé par la rigidité du marché du travail. Il n’a jamais autant augmenté que depuis les années 1980, lorsque l’emploi devenait plus flexible. Il est temps de mettre en œuvre une stratégie de nature à s’attaquer au chômage de masse qui ronge nos sociétés.

Créer des emplois relève avant tout de la mise en œuvre d’une politique macroéconomique et d’une politique industrielle cohérentes, accompagnées d’une réduction du temps de travail. Chaque année depuis près de deux décennies, plus de 20 milliards d’euros sont dépensés en allégements généraux de cotisations sociales employeurs sur les bas salaires, sans résultats significatifs sur l’emploi.

La France et l’Europe ont besoin de politiques de relance tournées vers des activités utiles et écologiques, d’une meilleure répartition des richesses, d’une fiscalité plus juste. En tant qu’économistes, nous réfutons l’idée qu’un modèle de société reposant sur des travailleurs jetables, sous-payés, exposés en lieu et place des actionnaires à l’ensemble des risques économiques, puisse offrir une quelconque solution au chômage.

Les Economistes Atterrés, Libération, 8 avril 2015.