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Géographie humaine I Cours 1 Lecture de revue : - Géographica helvethica - Geographische Rundschau - Les annales géographiques - L’espace géographie - www.espacestemps.ch Définitions La géographie est la science qui décrit comprend et explique les phénomènes, les processus et les formes à la superficie de la terre. La géographie humaine (antropogéographie) se consacre à la répartition des humains (des groupes sociaux) leurs productions et activités. Au centre de la géographie humaine est le rapport entre l’espace et la société. L’eau : enjeux mondial L’eau sera l’enjeu des guerres du 21 ème siècle. Se ne sont pas forcément les pays les moins arrosés où il y a peu d’accès à l’eau -> pas de lien directe entre pluviosité et accès à l’eau. Les paramètres qui influencent l’accès à l’eau sont essentiellement les infrastructures, le manque d’automatisme et la valorisation. Il y a aussi la taille de la population, l’urbanisation, la densité de la population, les structures économiques et le rapport de pouvoirs (peuple-autorité). L’accès à l’eau est très inégal à tous les niveaux : mondial-national- régional-local En résumé Villages favorisés Villages défavorisés - Bien peuplé - Peu peuplé - Riche - pauvre - à capital social supérieur - capital social inférieur Pourquoi : - les acteurs politiques importants - faible légitimité des représentants de l’état et élus politiques - notables : conserve leur domination et s’opposent aux projets - association de village : activisme pour le village et contre l’ordre établi. Conclusion L’eau est : une ressource et un signe Un moyen de valorisation, de reconnaissance et de domination sociale Moyen de différentiation, orgueil Résulte de choix économique, mais sociaux Relation politique Page 1 of 40

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Géographie humaine ICours 1

Lecture de revue : - Géographica helvethica- Geographische Rundschau- Les annales géographiques- L’espace géographie- www.espacestemps.ch

DéfinitionsLa géographie est la science qui décrit comprend et explique les phénomènes, les processus et les formes à la superficie de la terre.La géographie humaine (antropogéographie) se consacre à la répartition des humains (des groupes sociaux) leurs productions et activités.Au centre de la géographie humaine est le rapport entre l’espace et la société.

L’eau : enjeux mondial L’eau sera l’enjeu des guerres du 21ème siècle.Se ne sont pas forcément les pays les moins arrosés où il y a peu d’accès à l’eau -> pas de lien directe entre pluviosité et accès à l’eau.Les paramètres qui influencent l’accès à l’eau sont essentiellement les infrastructures, le manque d’automatisme et la valorisation. Il y a aussi la taille de la population, l’urbanisation, la densité de la population, les structures économiques et le rapport de pouvoirs (peuple-autorité).L’accès à l’eau est très inégal à tous les niveaux : mondial-national-régional-local

En résuméVillages favorisés Villages défavorisés

- Bien peuplé - Peu peuplé- Riche - pauvre- à capital social supérieur - capital social inférieur

Pourquoi : - les acteurs politiques importants- faible légitimité des représentants de l’état et élus politiques- notables : conserve leur domination et s’opposent aux projets- association de village : activisme pour le village et contre l’ordre établi.

ConclusionL’eau est : une ressource et un signe

Un moyen de valorisation, de reconnaissance et de domination socialeMoyen de différentiation, orgueilRésulte de choix économique, mais sociauxRelation politique

Que fait la géoElle tente de comprendre les rapports entre espace et société ; l’organisation spatiale de la société, de l’économie, du politique ; les dynamiques sociales et leur effets spatiaux.Elle utilise des outils et des méthodes comme la cartographie, des observations, des questionnaires, des questionnaires, des mesures, des recensements. Il y aussi la perception, les représentations, les paysages. Et les cartes mentales, le contact avec la population.

Qu’est-ce que la géographieScience qui s’occupe de la surface de la Terre qui s’occupe de ce qui se passe. La géohumaine tente d’expliquer les phénomènes des gens.

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Cours 2

Différence entre le savoir quotidien et le savoir scientifique

Quotidien : - Savoir transmis sans détail, pas remis en question, que tout le monde possède.- Influence inaperçue (pas de conscience de comment on est ce qu’on est)- Sélectivité inaperçue (sélection d’information selon nos goûts automatiques).- Axé sur le qualitatif (le vécu, l’éducation, … influencent notre pt de vue)

Scientifique : - Les erreurs et capacités d’amélioration sont connues et réfléchies.- Influence consciente, perspectives multiples (et pas seulement culturelle).- Sélectivité consciente (il faut pouvoir expliquer nos choix)- Axé sur le quantitatif (on va davantage pondérer les cause à effet)- Chaque savoir scientifique est toujours remis en question (rien n’est certain).- On se pose les questions : comment cela se produit ? qui ? Pas d’erreur ?- Il y a une conscience de la place dans la société.- Il est orienté vers l’importance des liens- Essaie de voir un objet d’étude sous tous les angles- Multiplier les études d’un phénomène- Processus de choix en état de conscience

Le savoir scientifique doit être supérieur au sens commun (Exemple : héliocentrisme). Seule la communauté scientifique peut confirmer qu’une thèse est correcte (Auto-contrôle).

Terme-thèse-théorieLa science est comme une langue pour saisir la réalité, au moyen de concepts, d’hypothèses et de théories (théorie nominaliste). La langue est le seul moyen de saisir la réalité, car tant que qqch n’est pas nommé, il n’existe pas. Attention : ne pas confondre l’objet avec la compréhension qu’on en a (exemple de l’arbre avec différentes compréhension de ce dernier). De plus, tous les concepts doivent être définis, car ils sont compris de manière différente par deux groupes linguistiques,… (exemple de Raum-espace).

Concepts : conçu par convention pour saisir, comprendre et communiquer.

Thèses : Combinaison de termes qui expriment des faits empiriques compréhensibles.

Théorie : - Theoria (regarder, connaissance)- Elle est opposée à l’empirisme- Elle est une acquisition des connaissances par la pensée (et non par l’expérience)- Elle a plusieurs sens (langage courant ou scientifique).- Elle donne une structure et une hiérarchie qui manque à l’empirisme.- Elle est indépendant des différentes méthodes.- Elle fait un lien précis entre le phénomène et les objets pour leur description (c’est son but).- Elle est composée d’une description ou d’un constat et d’une explication.- Elle est donneuse de définitions.- Elle consiste en thèses qui décrivent et expliquent.- Elles sont des explications des relations sociales.- Elle est une sorte de lunette qui aide à se focaliser sur des aspects précis.- Elle est le filet pour capturer la réalité. Ce filet laisse donc passer certaines choses (Karl Popper)- La géo était analytique, elle devient toujours plus théorique.

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3. La réalité sociale- La même image selon le contexte que l’on voit peut être interpréter différemment.

Est-ce que je vois bien la réalité ? Comment définir la réalité si on ne peut pas la percevoir?- La première préoccupation est la réalité sociale. Cette réalité sociale est construite selon nos

perceptions. - C’est suite à la routinisation que l’on construit notre monde social-> ceci va induire des rôles. Ces rôles

seront difficiles à changer et il y aura donc des structures sociales et spatiales. - Caractéristiques : Complexité, historicité, savoir en concurrence et d’attachement chercheur-sujet

(difficile de garder une distance critique).

4. La véritéChaque travail scientifique recherche la vérité mais est-ce son unique but ?Théorie de la vérité : Empirisme : Expérience => Sens => Connaissance (savoir : le résultat est vrai s’il est vérifié)Rationalisme : Raison => Acquisition => Connaissances (savoir : résultat validé par raisonnement)

- Découle de l’objet, l’objet existe en soi et la vérité est indépendante de l’observateur.- Découle du sujet, les connaissances de l’objet existe déjà, la vérité dépend de l’observateur. - On ne peut dire qui a raison. Il y a une troisième théorie : la théorie de la correspondance :

Notre vision est vraie si elle correspond aux faits que l’on trouve dehors.

Paradigme- Un paradigme est un champ avec beaucoup d’élément avec des sciences.- Le fait que tout les scientifiques soit géo déterministes est un paradigme (consensus implicite)- Le changement de paradigme se fait par des révolutions. Ce sont des écoles de pensée qui remplacent

une ancienne école de pensée. Cela se fait par l’extinction des représentants et défenseurs d’une théorie. Ce n’est ni scientifique ni démocratique. Le fait de cette disparition est aussi du fait qu’une théorie ne résout pas tout. Une nouvelle analyse ou explication grandit au point de supplanter les autres.

- On passe du où, qui et quoi ? descriptif à un paradigme explicatif : pourquoi,, comment ?___________________________________________________________________________________________

Cours 3

Histoire de la géo- science rationnelle- science empirique catégorie des sciences selon Kant- histoire et géographie

- Au XIX la géo entre à l’université, il y a alors 20 prof dans le monde. - La géographie est une science faisant une synthèse entre empirisme et rationalisme (Kant).- Rousseau affirme que la géo est un bon moyen pédagogique. - La géographie a un grand avantage politique car par la cartographie, l’identité nationale est renforcée

surtout par le biais des frontières définies. Elle est aussi utile pour la propagande. La géographie a permis la mise en place des colonies aux meilleurs endroits. Il fallait d’abord faire des cartes pour savoir où l’on mettait les pieds.

3.3 Les bases de la géo moderne- Grâce aux siècles des lumières, l’homme est au centre du monde. - Rupture de la téléologie (étude de la finalité) au « naturalisme scientifique ». Le paradigme du divin

qui affirmait que tout était géré et ordré par dieu disparait.- Il faut donc tout expliquer. On parle alors davantage du lien Société - Nature – Homme

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Herder (Johann Gottfried von) (Les bases de la géo moderne)- 1er qui dit que la géo doit expliquer, pas seulement décrire. - Il fait le lien entre l’histoire et la géo.- Il est contre le déterminisme climatique (vs Montesquieu) - Respecte les différences.

Humboldt (Alexander von) (Les bases de la géo moderne)- Empirisme : il faut aller sur le terrain pour faire de la géo.- Géographie dans la nature (il faut bouger pour mieux comprendre)- Il fait beaucoup de cartes locales (scientifique de la synthèse).- Il fait attention aux méthodes : il faut faire attention aux sources, les analyser.- Influence du régional sur le local- Utilisation des technologies « moderne » dans la géographie- « Unité dans la diversité »

Ritter (Karl) (Les bases de la géo moderne)- La géographie est une science analytique (point commun avec Herder et Humbolt)- Il a mis en place l’aspect théorique.- Géographe humain- Différenciation spatiale (Comment expliquer des différences de développement de régions)- Analyse détaillée et critique des sources.

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De la téléologie au naturalisme scientifiqueOn ne suit plus une orientation donnée mais un processus interne. Avant : La vie suit un principe d’ordre divin (Ritter) ou esthétique (von Humbolt)Darwin : La théorie de la sélection naturelle arrive en opposition à la téléologie.

- On a une approche positiviste, car ce n’est plus une organisation cosmique et universelle, mais de cause à effet suivant des lois naturelles.

- Ce qui est observé n’est plus divin mais vient des lois de la nature.

3.4 Géographie régionale et du paysageÀ la fin du XIX, il y a un essor de la géographie par les nécessités de l’impérialisme et de la guerre.On ne voit pour l’instant les géographes qu’en tant que cartographes.

Ratzel (Friedrich) (Naturalisme scientifique, géodéterminisme)- Evolutionnisme : Principe de sélection, hiérarchie et rapports de force naturels dans la pop.- Déterminisme : La nature détermine les comportements. Un paysage correspond à une population,

une culture (idée reprise par les nazis). Cette vision est heureusement désuète.- Le paysage et la région ont une place prépondérante.- Rapport Homme-Homme (Evolutionnisme) et Homme-Nature (Déterminisme)- Période noire de la géo : Déterminisme comme justification de la soumission et du racisme.

Vidal (Paul … de la Blache) (Possibilisme et géographie régionale)- Il a essayé de régionaliser les genres de vie, de faire des cartes (Paysage genre de vie)- Possibilisme : La nature donne une base et la culture apporte le reste (genre de vie).

Les phénomènes naturels et culturels sont difficiles à différencier.- Monographies : Descriptions très précises d’une région. (permet des comparaisons avec mnt)

Retour à la géographie descriptive (monographies peu employée pour le milieu urbain) Régression par rapport au côté analytique des 3 premiers géographes.

Bobek (Hans) (Géographie régionale et du paysage)- Géographie régionale : La société influence le paysage. La paysage est donc anthropique.- Paysage = unité observable, individuelle d’une partie de la surface de la terre.- La diversité des cultures se reflète dans le diversité des paysages.

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Etude géographique régionale / du paysage- Idée fondamentale : Caractère unique des paysages par la combinaison de facteurs géo.- Buts et devoirs (3 sur 7):

o Explication des formes d’apparition de paysages (sans géodéterminisme)o Reconstruction de l’influence sociale du paysage (ex : partage des terres)o Analyse de l’organisation spatiale de la cohabitation en société.

Problèmes de la géographie régionale / du paysage (4 sur 7)- Comment délimiter un paysage ? Absence de critère qui délimite un paysage à petite échelle.- On ne se détache pas assez du géodéterminisme qui veut que la nature détermine la société.- Les régions sont des constructions sociales donc les délimitations sont également sociales.- Les causes à effet entre nature et société sont difficilement prouvable

La géographie régionale aujourd’hui : - Toujours présente dans des livres sur l’Afrique du Nord et l’Amérique du Sud.- Aucune tâche scientifique au sens propre- Revendication systémique de la géographie scolaire- Exemples : Fischer (Géographe) et Klett-Perthes (cartographe)

RésuméLe développement très important au XIX avec une différenciation entre la géophysique et humaine.Première phase: naturaliste –déterministeDeuxième phase: possibiliste – idiographique (étude descriptive sans chercher de loi universelle)La géographie était très analytique au début mais il y a eu une régression qui durera jusqu’en 50-60.

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Cours 4

La révolution quantitative et l’approche de la science spatiale- Démarche de recherche influente dans les années 1970 et 1980 pour arriver à une révolution

paradigmatique vers la nouvelle géographie.- Instauration de la géographie comme Raumwissenschaft (Bartels), spatial science modelling (Garrison,

Bunge, Berry) et analyse spatiale (Brunet, Pumain).

Contexte scientifique : - USA : Crise des années 30-40 : L’ancienne géographie est traitée de science de la superficie car trop

peu scientifique. Les départements de géographie ferment à Harvard, Princeton et Berclay.- Allemagne (1969): Géographie régionale insuffisante. On veut une géo plus sociale et économique.- France : Influence extérieure (Canada) où ils ont vu les critiques américaines et les statistiques.

Contexte non-scientifique : - Boom économique, urbanisation croissante, développement routier, foi en le progrès, …- Progrès technologiques : Ordinateurs (on pense pouvoir résoudre pleins de choses), statistiques

La « New geography » - Contenu : Espace relatif (Focus sur la distance, thème de l’urbanisation, division du travail, trafic, …)- Méthodes : Nouveau langage (point, ligne, réseau, flux, …) et développement de modèles

Exemples : Vague de diffusion dans l’espace-temps, modèle de Thünen, modèle des lieux centraux.- Etapes de travail de la science de l’espace dans une procédure déductive classique (déduction comme

objectif du général sur le particulier) : 1. Définition de l’objet de recherche / 2. Formulation d’hypothèses (suppositions d’un rapport entre deux phénomènes) / 3. Confrontation des hypothèses avec la réalité / 4. Conclusion (rejet ou confirmation)

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Bartels (Méthodologie de l’approche de la science de l’espace)- 1ère étape de recherche : Acquisition des faits (Localiser et cartographier les caractéristiques)- 2ème étape de recherche : Explication des faits (Découverte de coïncidences, définition des champs et

domaines, formulation d’hypothèses, définition des corrélations choriques (Choros (grec) : l’espace)- 3ème étape de recherche : Explication des faits (Partie 2) : vérification des hypothèses. Modélisation

chorologique (relatif à l’étude explicative de la répartition géographique d’une espèce)

- Critique par Werlen: Bartels explique un élément géographique par un autre élément géographique et cela n’est pas possible en philosophie.Spatiocentrisme (géographie nouvelle, spatiale) / Spatiofétichisme (On ne regarde que l’espace)

Individualisme méthodologique- Fondateur et représentant en chef en Allemagne : Benno Werlen - Focalisation sur l’individu et ses actes.

Axe de la recherche : Les actes des hommes au centre (somme d’actions individuelles mais d’actions collectives) L’espace comme dimension de l’action et pas l’inverse Les caractéristiques spatiales comme support d’orientation (les objets, les lieux, … ne servent qu’à

l’orientation individuelle : on peut donc parler de géo paradigmatique) Science de l’action individuelle avec une dimension spatiale et non l’inverse. Le rejet de la réification (=action de donner le caractère d’une chose à…) de l’espace dans la

géographie classique, càd refus de la conception de l’espace comme un objet en soi.

Questions de base : - Comment agissent les individus ?- Quel rôle joue l’espace dans la réalisation d’une action ?- Comment faut-il analyser les actions, qui conduisent à une régularité du modèle ?

But : - Des explications spécifiques pour les actions humaines par référence aux aspects permissifs et limitant

des composantes sociaux-culturelles (i.e subjectives) et matérielles de l’action, donc dans un certain contexte.

Problèmes méthodologiques : - Saisir les intentions responsables pour la détermination de l’objectif d’une action.

Approche méthodologique : - Approche centrée sur les actions et les sujets (exemple : A force de faire des allers-retours Berne-

Fribourg, on construit une autoroute) la structure et l’action sont interdépendants- Cette approche nécessite :

o Distinction de conditions reconnues ou non de l’actiono Distinction des conséquences et résultats prévus ou involontaires de l’actiono Dualité de la « structure » : en même temps condition et conséquence de l’action

- Objectif : Explication dont le sens est adéquat et compréhension des actions.

Action et espace : - L’espace est un concept classificateur

o Une base d’agencement entre les objetso Un critère d’ordre relationnel qui permet de s’orienter

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Signification de l’espace pour l’action : - Orientation normative :

o Les exigences normatives et prescriptives : Territorialisation (règles à suivre qui dépendent des territoires. Exemple : on fait ce qu’on veut chez nous, mais pas en cours)

o La nation : le lien territorial entre le droit, l’administration et le contrôle

- Orienté sur la communication, la compréhension :o L'espace comme base d'une compréhension mutuelle et la constitution du sens du contexte de

l’action (Exemple : Paris pour parler du gouvernement français)o Arrangement spatiale des objets et des objets individuels en tant que signifiants (et pas en

tant que signification!) o Symbolique de l'espace (Exemple : Le Rhin qui sépare la France et l’Allemagne)

L’espace du point de vue de la géographie sociale « centrée sur l’action » : - Pas de catégorie objective et indépendante ; c’est la société qui lui en donne.- Espace = construction sociale, càd construit par les actions des hommes.- Les hommes créent par leurs actions quotidiennes leur propre géographie.- Action comme base pour la géographie de tous les jours.

RésuméLe début de la Nouvelle-Géographie était un premier pas vers :

- L’abstraction de l’espace- Une explication scientifique du phénomène spatial (volonté de théoriser)- Une théorie de l’enseignement de la géographie

L’approche quantitativiste est la première étape vers l’abstraction de l’espace qui n’existait pas avant. On essaie de conceptualiser l’espace et plus seulement le décrire. C’est un mode nouveau qui mène à la théorisation. C’est de là que viennent les statistiques en géographie.

La géographie de l’action orientée sur l’espace est un tournant épistémologique et un changement de paradigme (On remet en avant l’action ; ainsi la géographie est à nouveau acceptée en sociologie):

- Le focus reste sur les actions spatiales des individus.- Ancrage de la géographie humaine comme science sociale.-

Il existe différentes manière de concevoir/comprendre l’espace_________________________________________________________________________________

Cours 5

La géographie radicale (marxiste)- Quelques noms : David Harvey, Richard Peet, Don Mitchell, Melissa Wright, Bernd Belina, …- Il y a eu une double rupture, une avec la géographie quantitativiste et une autre avec l’individualisme

méthodologique, due au contexte.- La géographie radicale est une alternative à la Nouvelle-Géographie au début des années 1970. - Magazines marxistes : Herodote, EspacesTemps, Antipode (USA), Geographische Revue

Critique de la géographie spatiale : - La prétendue objectivité (Marxistes : On ne peut pas être objectifs ; on ne peut pas s’extraire de nos

principes et nos valeurs. L’observateur ne peut pas se détacher de concepts subjectifs)- Le rôle du géographe au sein de la société, du gouvernement,… (Exemple : cartes de l’Irak)- Il y a une double subjectivité (de l’objet d’étude et du chercheur lui-même)Contexte aux USA : - Guerre du Viêtnam- Problèmes sociaux (ghettos noirs, crise du pétrole, Martin Luther King)- Problème croissant de l’écologie

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Thèmes prioritaires : - La production de l’espace- La pauvreté, la faim- La criminalité- Les inégalités sociales, économiques, entre hommes et femmes,…- Le tiers-monde- Les relations entre le centre et la périphérie Principales questions de la géographie radicale : - Quelles sont les structures (politiques, institutionnelles), les idéologies et les rapports sociaux qui

produisent des pratiques spatiales ? Ex : propriété privée, apartheid- Quels intérêts et quels conflits sont les bases de l’organisation spatiale de la société ?- Quels sont les effets qui sont inhérents au capitalisme dans l’espace ? Ex : recherche des richesses

inégalités, Chômage freine l’inflation des salaires.

Le fondement théorique, la méthodologie et les objectifs : - Le matérialisme historique et la dialectique (Marx & Engels) - Basé sur le travail de Trotsky, Lénine, l'Ecole de Francfort (Adorno, Horkheimer, Habermas : Chaque

thème/concept est le résultat d’un contexte social et politique), Lefebvre, Castells, Lacoste.- Tout ce qu’on utilise (Catégories, classifications, concepts, notions, pensées, etc ne sont pas fixes, mais

sont historiquement et socialement intégrés ou construites. (Il n’y a pas de classification neutre).- L'objectif de la recherche est de changer les conditions sociales et économiques.

Les hypothèses de la géographie radicale : - Le sujet est marqué par son origine sociale. L’éducation privilégie les goûts.- Matérialisme historique : développement téléologique de l’économie et de la société. Il y a l’idée

d’une évolution qui tend vers un meilleur, car selon Marx, l’homme part d’un statut de chasseur-cueilleur pour aller vers le dictat du prolétariat (paradis).

- Les relations sociales et spatiales sont caractérisées par les besoins du capitalisme et de ses modes de production. La société fait tout pour faciliter la production.

- L'Etat joue un rôle essentiel: Il régule les contradictions inhérentes au capitalisme, (Castells)- Exemple : La manière dont nos villes croissent et s’organisent sont des réponses aux cycles

d’accumulation du capital (Une structure spatiale correspond à chaque « bulle » de production.

Démarche de la géographie radicale :1) Définir et mettre en place les notions, concepts et catégories utilisés.2) Identification des enjeux et des conflits d’intérêts et analyse des rapports sociaux de pouvoir.

Exemple : Appropriation de plus-value par contrôle des moyens de production et de consommation.3) Collecter les informations nécessaires. Il faut comprendre en termes de constructible (binômes :

travail-capital, riches-pauvres, …)4) Interprétation des liens établis dans la relation avec le système social.

Exemple : le développement des Suburbs aux USA dans les années 1970.

La(les) géographie(s) post-moderne(s) (=post-structuraliste)

Selon Deer (1995) : 1. Déconstruction des mythes de la société ; dénomination de la construction radicale de la réalité2. Diversification rapide de la culture moderne et multiplication des structures sociales.3. Différenciation croissante des orientations idéologiques, des styles de vies (ex : groupes sociaux)4. Les limites du développement ~1990, on sait que le progrès et les ressources ne sont pas éternels)5. Propagation de dangers imprévisibles (on vit dans le risque. Exemple de Tchernobyl) 6. Globalisation et localisation (il n’y a plus de frontières après la chute de l’URSS)

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Contexte intellectuel : - Fin des grands récits (L’âge des Lumières, l’idéalisme, l’historisme)- Démarches théorétiques : Analyse du discours, déconstructivisme (en quoi un concept fait référence à

un autre concept ?), post-structuralisme (on se détache des conditions sociales et matérielles)- Actuellement : Contingence (tout est possible, ouvert). On ne va plus vers un point (téléologie)

Seule la réalité subjective reste ; les représentations sont au centre des analyses.- Critique vis-à-vis de la géographie scientifique de l’espace et la géographie marxiste :

o Concepts : sujet, discours, contingence, pluralisme, relativisme, réseau, complexitéo Les concepts mènent à un tournant culturel et linguistique (on s’intéresse aux textes, aux

médias, … donc le langage est très important- Pères fondateurs : Michel Foucault, Jean Baudrillard (Matrix), Bruno Latour, Steve Flusty

Questions de la géographie postmoderne : - Quel sens réside dans le discours ?- Comment la langue construit-elle la réalité- Quelle signification ont les symboles

Comparaison Moderne – Postmoderne (Caractéristiques de l’espace) : - Moderne : Homogène, polarisé, hiérarchisé, ordonné, on cherche ce qui fait l’unité- Postmoderne : Hétérogène, Connecté et varié, instable, chaotique, on cherche ce qui est dissemblable.

Critique du postmoderne (cf cours 6)- Idéologie parallèle au capitalisme postindustriel et à la globalisation- Vision eurocentrique, blanche, masculine, bourgeoise, réservée à l’élite (critique marxiste féministe)

Résumé : - Multiplicité des approches et paradigmes depuis 1980 (avant on avait une seule ligne de conduite)- Les géographes actuels sont orientés vers la théorie- Chaque théorie est un symbole, elle est le reflet de son temps.

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Cours 6

Changement de la compréhension de l’espace- Parallèles entre l’art la conceptualisation de l’espace (la peinture comme indice)- Etablissement d’un rapport avec le monde extérieur (Relation sujet-objet)- Projection de soi-même chez les autres (exemple sortie entre amis)- Préhistoire : danses, jeux, chasse sans représentation de l’espace autour représentation différente- Antiquité : Passage de l’archaïque au classique, représentation plate, 2D (limite la perspective)- Moyen-âge : Période ottonique (premiers volumes avec ombres et profondeur) puis période romane

Principes de construction importants (plan, dessin, calcul, formes claires, lignes, perspectives)- Renaissance : Perspective centrale (point de fuite), 3D, dessins de paysages, proche de la photo- Temps modernes : On sort de l’espace euclidien. L’espace devient relatif, voire relationnel (Einstein, …)

L’espace comme objet (et pas comme contexte). On élabore des théories (Descartes, Kant, …)

Compréhensions spatiales de la géographie- Comme valeurs déterminantes (géodéterminisme) des conditions sociales du passé.- Comme disque d’enregistrement (le paysage enregistre toutes les activités) (historico-génétique)- Comme modèle d’emplacement, des conditions fonctionnelles (structuralisme / fonctionnalisme)- Comme scène des processus sociaux actuels (espace d’action, social)- Comme objet de la perception (Géographie de la perception)

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L’espace absolutiste : - 3 synonymes : L’espace euclidien, l’espace conteneur, l’espace absolu (Newton, Galilée, Kepler, …)- Selon Newton : Espace qui existe sans aucune relation avec autre chose.- Dualisme entre espace et corps / espace et actions (ils sont indépendants)

Sens commun : L’espace est continue et existe en soit ; les corps sont dans l’espace, base de l’action- La géographie quantitativiste essaie d’explique le chemin d’une personne dans le temps et l’espace.- L’espace influence donc notre manière de pensée, c’est un récipient et non un objet réel scientifique.

L’espace relativiste : - Conception plus moderne (Leibniz) : L’espace est produit par l’existence de ce qui existe autour.- Cubisme : Il y a autant de mondes qu’il y a de perspectives. Le contenant n’existe pas à priori.- L’espace et les corps/actions sont fortement liés : Le contenu forme un contenant en mouvement.- Ce sont les humains par leur activité qui font d’un lieu ce qu’il est (Importance du moment et du lieu).- L’espace n’est pas un objet mais un concept (conceptualisation de la réalité)- Les deux approches (absolutiste et relativiste) peuvent coexister comme c’est le cas actuellement.

L’espace marxiste : - « Ordre relationnel des choses selon une logique d’économie de marché »- Il faut une territorialisation de l’argent, de marchandises et d’informations- L’espace absolu est un prémices à une domination d’une classe sur une autre - Division de l’espace absolu en régions (nations), parcelles (propriétés privées)- La division ne fonctionne pas dans un espace absolutiste conception relativiste- Lefebvre (La production de l’espace, 1974), Schmid (Espace par la production de savoir, 2005)

L’espace postmoderne- L’espace comme construction discursive.- Analyse des discours performatifs et « façonnant l’objet »- Il faut savoir ce qui est inclus/exclus dans les cadastres et quelle conception on a de certains espaces.

o Exemple : L’Afrique est une construction européenne.

Le territoire : - Terme polysémique utilisé surtout en français et anglais (Concept d’appartenance d’une région).- Plus concret que l’espace, moins conceptuel : Aspect politique (Là où est l’état souverain)- On met souvent en relation territoire et « Ort » pour parler des caractéristiques spatiales- Point focal : caractéristiques de différenciation historiques et sociales.- Peut être un moyen et un produit du pouvoir (Point focal : contrôle, pouvoir et frontières)

L’échelle :- Niveaux de représentations et organisation des évènements et processus géographiques.1. Echelle cartographique (selon l’échelle, on a une certaine précision de la représentation)2. Echelle méthodologique3. Echelle géographique : Lieu, régions, états, vallée, échelle globale

a. Ni naturelle, ni donnée mais appartient à un contexte ou à un lieu spécifiqueb. Principe organisationnel : Echelle pour la différenciation spatiale (étude sur un quartier ou plus large)- Moyen de contrôle et de détention de pouvoir (Ex : Les grandes entreprises ont un pouvoir mondial)

Résumé :1. Distinction fondamentale entre la compréhension absolutiste et relativiste de l’espace.2. 3 concepts d’espace relativiste : Centré sur l’action, marxiste et poststructuraliste3. L’échelle géographique est une construction sociale et politique dépendante du contexte

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Cours 7

La géographie politique- Débute avec les géodéterministes (Ratzel). Karl Haushofer : concept du Lebensraum (à chaque peuple

correspond un espace vital Nazisme). Elle est donc devenue taboue après la 2ème GM.- LE politique = toute forme de rapport de pouvoir.- Relation entre politique et espace : La politique comprend la structuration de la société.

Structure et champ d’étude : - Organisation effective :

o Ségrégation : Conflits dans l’espace social (Les riches repoussent les pauvres vers la périphérie)o Polarisation : Régionalisme, nationalisme (Exemple de régionalisme : Les Basques)o Effets extérieurs : Conflits d’emplacement, concurrence pour les surfaces (délocalisation)

- Organisation politique : o Système étatique (On décide qui est intégré et qui est exclu (Exemple : UE)o Structure formelle et fonctionnelle (Des pouvoirs différents peuvent créer des conflits)

- Domaines politiques à l’intérieur de l’état : o Politique de distribution spatiale (qui reçoit quoi ? où ? combien ? qui paie les pots cassés ?)o Processus de décision efficaces dans l’espace (Conflits d’intérêt pour savoir qui paie combien)o Activités par les locataires de l’espace (Géographie de choix)

- Domaines politiques au-delà de l’état : o Géopolitique (Epuisement des ressources, stratégies militaires)o Globalisation (Intégration de l’économie, accords et mise en réseau de pays)

Exemple global « géopolitique » - Mauvaise géopolitique : Essentialisme (On donne des aspects culturels aux continents. Ils utilisent des

cartes d’aires culturelles pour prédire les guerres mais ils regroupent des pays aux cultures différentes)o Persistance du géo-déterminisme ou déterminisme géopolitique.o Ex : Pourquoi Berlin n’est pas LA capitale (explication jolie par les fleuves mais fausse !)

- Démarche postmoderne : déconstruction de ce déterminisme géopolitique.

Exemple régional « frontières » - Il faut comprendre les frontières, les zones tampons, les causes et les conséquences (Ex : Röstigraben)- Exemple national : Les élections (Les villes votent + à gauche, on voit es frontières politiques).- Distribution spatiale des choix des électeurs en fonction du socio-économique et démographique.- Collectivités locales (Foucault) : Le pouvoir ne se partage pas simplement (Rapport de pouvoir partout)- Territorialité : Tentative d’influencer ou de contrôler les phénomènes par la délimitation d’une région.- Le pouvoir selon Foucault : Qqch que l’on s’arrache ou se partage dans un jeu de relations inégalitaires

Un nouvel ordre politique (Namibie)- Un nouveau pouvoir après une révolution donne une nouvelle structure géographique :

o Décentralisation comme moyen d’homogénéiser le territoire.o Intégration des périphéries (post-apartheid)o Normalisation légale de tous les centres municipaux (nouvelles collectivités)o Nouvelle définition des relations politiques

- Exemple de la ville d’Oshakati : o Les collectivités urbaines deviennent plus autonomes (choix du maire, attribution des

bâtiments, organisation quotidienne, entretien) mais elle reste très dépendante (attribution des hauts postes, gestion de budget, planification, le personnel) institutions sous tutelle.

o Décentralisation : crée de nouvelles collectivités locales sous tutelle et légèrement hors état (chacun essaie ainsi de grignoter du terrain), territorialité mobile qui empêche un état uni.

o Bilan empirique : Conséquences de la territorialité mobile : obstacle pour une bonne base sociale et l’homogénéisation territoriale et légale dans la périphérie.

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o Bilan conceptuel : territorialité mobile produit la puissance du jeu des relations inégalitaires, les ressources deviennent des moyens de pouvoir, le territoire est un concept du pouvoir

Epistémologie de la géographie politique en Allemagne1. Géodéterminisme (1897-1930)2. « Tabouisation » du pouvoir et de la politique (après 2GM). On veut éviter un nouvel Hitler.3. Démarche orientée vers l’état et les institutions (dès les années 1980)4. Néomarxisme et démarches postmodernes (dès les années 1990)

Démarches de la géographie politique- Analyser le partage/division ou de notre monde. (Action immanente de la politique de pouvoir)- Comprendre comment une division est choisie (Une distribution implique un rapport de pouvoir)- Questions sur la déconstruction du classement/découpage :

o Qui le crée ?o Quelles catégories sont utilisées ? Quels moyens (discours, lois ?) ?o Comment ? (Quelle conceptualisation ; où vont les frontières ou les limites)o Pourquoi (But poursuivi) ?

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Cours 8

La géographie économique- Géographie centrée sur l’organisation spatiale de l’économie (Echelle intra-urbaine ou globale)- Pour comprendre l’organisation il faut connaître : Les matières premières, les organes de décisions, …- Objet de la géo économique : Dimension spatiale des rapports et des processus économiques.- Facteurs influents :

o Eléments économiques dans l’espace (ressources, production, …)o Décisions des entrepreneurs et des consommateurs et l’origine des processus économiqueso Rapports spécifiques entre « espaces » et « entreprendre » à toute échelles (global-local)

- Exemple du marché de Fribourg : Les questions que l’on peut se poser pour faire de la géo écon. :o D’où viennent les produits ? D’où viennent les consommateurs (Fribourg ou ailleurs ?)o Pourquoi cette rue et pas une autre ? Pourquoi les gens viennent au marché ?o Pourquoi les vendeurs sont là (logique capitaliste ou juste pour s’occuper le samedi)o Ce qui est important et intéressant c’est le « pourquoi » (analyse trop descriptive avec où, …)

Les concepts de la géographie économique : - Région : valeur de référence centrale en géographie économique.

o Exemple : Région industrielle, du marché du travail (pendulaires), croissante (dynamique)

- Territoire : Découpage de l’espace avec des rapports de pouvoir et de droits de propriété.o Exemple : BASF entreprise tellement grande qu’elle influence la politique de la ville où elle est.

- Délimitation des régions : o Principe d’homogénéité : Permet de différencier des régions économiques

Exemple : Identification d’une région avec les moyennes de revenu, le chômage, …o Principe de la fonction : Délimitation des unités spatiales avec des rapports d’interdépendance

Centre de gravité avec interactions avec la périphérie (Ex : centre commercial, industrielle)o Principe d’administration : régions = unités administratives

Important pour l’émergence (Ex : l’administration suisse efficace a attiré les banques)

- Localisation : o Centre d’intérêt de la géographie économique (le choix n’est pas absolu mais relatif)o La localisation n’est pas un pointo Questions : Pourquoi ce lieu est ce qu’il est ? Est-ce plus profitable d’investir ici ou là ?

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o Différentes échelles (local, régional, national, international)o Problèmes : les degrés d’échelle ne peuvent être séparés.

- La production économique : o Il existe trois différents secteurs économiques : primaire, secondaire, tertiaire

On peut distinguer un 4ème secteur (quartaire) à très haute valeur ajoutée.o Facteur de production : sol

Terres agricoles, d’extraction, d’industrie, d’habitation conflits sur la zone à bâtir. Emplacement stratégique des entreprises (centralité, ouvriers, accès aux matières)

o Facteur de production : travail Transformation de ressources, division du travail (agglomération autour d’Airbus)

o Facteur de production : capital Combinaison des ressources et de la main-d’œuvre Attribution de moyens de production d’origine (travail, sols et ressources) 3 Capitaux: Physique (les machines), humain (la savoir) et social (les réseaux, relations) C’est le capital qui regroupe les différents facteurs de production.

Exemples de géographie économique- Principe de la Lagerente (prix par surface). Coût proportionnel à la distance perte de rentabilité

o Les frais de transport sont différents selon le produit- Structures centre-périphérie dans le développement historique. Au début pas de constraste, puis on

commence à avoir des centres dominants (début de l’exode rurale), puis des sous-centres car la périphérie est de plus en plus intégrée par intervention politique. La dernière phase est la phase postindustrielle avec des structures centrales différenciées et hiérarchisées (Complexité croissante)

- Les milieux novateurs : Réseau social qui met en relation différents acteurs (entrepreneurs, mains d’œuvre qualifiée en raison de la présence d’écoles, …) pour créer un climat d’habitude, de confiance.

o Ex : Production de chaussures à Venise, production horlogère au nord-est de la Suisse.o A force d’accumuler des qualités, cela devient très concurrentiel

Résumé : - La géographie économique tente de comprendre pourquoi telle activité économique est localisée à tel

endroit (quoi – où – pourquoi ?)- Elle reconstruit les décisions de localisation (entrepreneurs, consommateurs, acteurs politiques)

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Cours 9

La géographie sociale

Objets de la géographie sociale : - Rapport entre société et espace (Comment la société se retrouve dans l’espace, comment il est perçu)- Organisation de la société dans l’espace- Changement sociétal et ses conséquences sur l’espace- Agir dans l’espace (Comment la perception de l’espace s’est construite à travers notre éducation)

Questions centrales : - Comment les sociétés sont-elles organisées d’un point de vue spatial ?- Quel est le rôle de l’espace dans les interactions sociales (proximité ou éloignement, … ) ?

Classification disciplinaire : - Interface des intérêts de la géographie et de la sociologie- Géographie sociale dans le contexte d’une étude des activités avec conditions spatiales et naturelles.- Géographie sociale = domaine des sciences sociales en géographie (géo très liée à la sociologie)- C’est la géographie sociale qui permet à la géo humaine d’être dans les sciences humaines et sociales.

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Wolfgan Hartke (Géographie du changement social)- Hypothèses :

o Le paysage culturel comme « plaque d’enregistrement » des activités humaineso Des traces dans le paysage culturel comme indicateurs de processus sociétaux.

- Objectifs et devoirs selon Hartke o Abandon de l’étude socio-géographique (Bobek) mais étude de la géo de la société.o Nouveaux rapports espace-société de l’industrialisation en progressiono Recherche d’une géographie « politiquement convenable »o Recherche de procédés scientifiques de régionalisation, i.e. des critères de tracé de frontièreso En quoi la géo peut donner des réponses politiques, d’aménagement, d’infrastructure, …

- Etude de l’espace des pratiques o Espace des pratiques = échantillons spatiaux de base et rayons d’actions des routines.o Exemple : Le phénomène du «mur dans la tête» : comportement des consommateurs berlinoiso Les déplacements que l’on fait tous les jours nous paraissent moins longs que les autres.o Les évaluations son dépendantes de notre éducation et de groupes sociaux (Ex : La Bastille)o Ce qui est important pour le groupe social, c’est le métier (paysans, fonctionnaire, …)

- Recherche d’évaluation des facteurs géographiques de groupes spécifiques o Limites du rayon d’action des processus de travail selon les groupes sociaux.o Espaces de même comportements de groupes sociaux (Ex : division du travail, … )o Analyse de certains facteurs géographiques et en quoi ils nous influencent.

La jachère sociale- Indicateur de processus sociaux spécifiques- Conclusion : + de jachère dans les années 50 malgré une + de pop et indépendamment de la distance- Explication : délocalisation des emplois, meilleurs salaires et statut social faible des paysans.

Tâches de la recherche : - Description et explication de la structure du monde dans le contexte social (compartimentation spatial

de la société)- Aménagement du territoire : lois sur la cohabitation humaine, adaptation des recommandations

politiques.

Discussion critique sur l’approche d’Hartke : - Le concept de plaque d’enregistrement (ex : forêt après jachère) concerne les conséquences des

actions mais devrait être fondé sur la théorie de l’action (causes individuelles ou sociales, motivations)- Le concept des groupes socio-géographiques est trop grossier (métier) Ex : Distance en Suisse ou USA.- La régionalisation est assez réductionniste. On part d’une carte pour en déduire des conséquences.- Les méthodes cartographiques ont une limite. (Pratiques sociales pas toujours géo-localisables)

D’autres approches de la géo sociale : - Géographie du comportement, de la perception (Cartes mentales : on a notre propre vision du monde)- L’eau dans la logique de la pratique dans le Haut-Atlas

o Problématique : Les conflits pour l’eau (pourquoi on ne construit pas certaines structures pas cher et très utiles), comment interpréter le nouvel approvisionnement, quel sens donner à ces changements de statut et de valeur de ce bien. Concept d’analyse (Vergesellschaftung) : Comment l’eau est intégrée dans la société, processus d’appropriation sociale d’une ressource

o Zone d’étude : 8 villages, 1300 habitantso Méthodes de recherches : cartographie, recensement, ethnologie (interviews, biographies, …)o Résumé : Les villages favorisés : Peuplés, riches, capital social supérieur (pèlerinage la Mecque)o L’instal. des systèmes d’adduction d’eau ne regarde ni les sources existantes, ni les besoins.

- La Vergesellschaftung de l’eau

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o Domestification : contrôle d’accès à l’eau, disponibilité en eau dépend du capital éco et socialConstruction d’infrastructures et approvisionnement = résultats des liens sociaux et politiques.

o La commodification de l’eau potable : changement dans le régime de valeur (valeur d’usage – valeur d’échange : produit de rapports sociaux). L’eau a une nouvelle valeur par l’échange.

o La consommation : l’eau comme capital et valeur symbolique. La demande et la consommation d’eau à domicile : confort ou réponse structurelle (sécheresse ? besoin ?)

o Conclusion : La logique sociale et politique dans le processus de Vergesellschaftung de l’eau : L’eau est une ressource et un signe, un moyen de valorisation, de domination, résulte de choix économiques, mais surtout sociaux et politiques.

Comparaison entre la théorie de l’action centrée sur le sujet et la théorie de l’action relationnelle : - Perspectives :

o Th. de l’action : centrée sur le sujet, individualisme méthodologiqueo Critique : Les conditions sociétales et les relations sont supprimées.o Action rel : Sujet écarté de la structure (ex : économie), relation comme point central.

- Prémices :o Th. de l’action : Les acteurs agissent librement, consciemment et rationnellement selon leurs

capacités et leurs outils. Le pouvoir est une ressource.o Critique : Les acteurs agissent (aussi inconsciemment) mais logiquement dans un cadre étroit

de conditions sociales, économiques, écologiques. Pouvoir pas extérieur (Vergesellschaftung).o Action rel : Actions et logique propre du sens de l’action reconstruites sous des conditions

sociétales, intégrer les rapports de pouvoir dans l’analyse, écarter sujet et action.

Résumé : - La géographie sociale s’appuie aussi sur des compréhensions différentes de l’espace.- Le rôle de l’espace est différent selon la démarche (enregistrement VS porteur de signification- Hartke :

o Vision positiviste (il faut s’appuyer sur du concret) car on regarde d’abord un paysage concret en train d’évoluer, puis l’on explique. L’espace est le résultat de changements de processus.

o La vision de l’espace est positiviste car il est qqch de produit, donc dépendant de la société.o L’espace n’est pas donnée, il est produit et en constante évolution.

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Cours 10

Géographie culturelle : - Se référant à des lieux précis auxquels on a associé une signification culturelle

Questions liées : - Pourquoi tel ou tel lieu a développé telle signification ?- Pourquoi associe-t-on tel lieu à tel sous-entendu ?- Comment la signification a été créée ?- Quels aspects, les caractéristiques, les objets ou l’espace qui sont utilisés ?- Pourquoi ces objets, ces lieux et ces espaces ont été choisi et placé sur le devant de la scène ?- Quel type de culture est soutenue ou pas par la société, les communes?- Quel est l’objectif poursuivi, qu’est-ce qui doit être atteint ?-Eléments de réponse pour Fribourg : - Cette idée de mettre en avant les ponts sert de symbole culturel, c’est un moyen de se promouvoir.

Les ponts de Fribourg relient le bilinguisme, mais c’est également une métaphore pour parler de liaison entre les différences culturelles. Fribourg se veut lieu de rencontre entre les différences. Ce n’est pas le fait qu’il y des ponts à Fribourg qui est important mais pourquoi la notion de pont a été mise en avant, c’est donc une construction sociale.

La modernisation et le réaménagement de la ville par la culture.Page 15 of 27

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- Donner une signification à un lieu est la culturalisation (culture comme un facteur d’implantation économique. On veut attirer des gens, des entreprises, certaines activités dans la ville, donc on se crée une image pour cela.

- La culture est une aide pour l’investissement/désinvestissement dans une certaine ville à travers la mise en scène d’images spatiales.

- Formation de l’image : La ville développe une autoreprésentation, des stratégies marketing pour rester concurrentes.

- Lorsque tous les moyens administratifs sont épuisés pour attirer une grande entreprise (exemple : fiscalité…), Les villes utilisent la culturalisation pour passer l’épaule face aux autres villes concurrentes grâce à ses moyens de séductions.

- Derrière la stratégie de la culturalisation, qu’entend-on par culture? Quelle compréhension de la culture se trouve à la base de la culturalisation?

- La culture locale, la culture régionale, la culture du travail, la culture (enseignement) de la classe moyenne, la sous-culture, la culture alternative,… ?

- Comment est-ce qu’on obtient des différences culturelles ?- Comment peut-on expliquer les différences de culture spécifique ?- Qu’est-ce que la culture, comment peut-on définir la culture ?

Tentative de définition de la culture : Par culture, nous pouvons seulement comprendre :- La culture est toujours dépendante d’un certain contexte : spatial et temporel.- La culture dans la pratique, càd comment elle est pratiquée.- La culture est toujours pratiqué et non abstraite, La culture n’est pas égal à quelque chose mais elle

est plutôt comme un processus (on ne peut pas la prendre, la transporter, la déléguer.- La culture n’est pas un résidu d’autres facteurs.- elle ne doit pas servir d’explication, mais doit être expliquée.

Comment a été « faite » la culture ? Qu’est-ce qui est pris en considération comme composante culturelle ? Comment a été construite la culture ?

Exemples : Célébrations, rituelles : - 1 er août en Suisse :

o Pourquoi est-ce que l’Etat protège et fonde de tels rituels et pas des autres ? Quels avantages tire l’Etat de ces rituels ?

o Pourquoi donner un symbole à un lieu comme la plaine du Rütli ? C’est la société qui produit cette signification.

o Pourquoi tel ou tel objet est utilisé pour créer une identité nationale ou régionale ? La production d’une identité commune est essentielle pour créer le sentiment de groupe.

o Comment le pouvoir et l’importance est inscrite dans le paysage ?o Comment des bâtiments, des monuments et des lieux deviennent utiles à la cohésion sociale,

à l’identité sociale, régionale ou nationale, afin de promouvoir la solidarité du groupe.- La structure d’un centre cérémoniel : La Venta, au Mexique.- Pekin d’après les rites- Combat de reines : Pourquoi est-ce que la région ou le canton protège et fonde de tels rituels et pas

des autres ? Quels avantages tire la région de ces rituels ?

Premiers éléments de réponse : - La familiarisation de l’étranger crée une culture commune à laquelle on s’identifie, le lieu comme

moyen de différentiation n’est plus suffisant.- La culture comme mode de vie n’est pas (plus) lié au régional.- Différents points de vue, attitudes, pratiques sont attribués aux différents milieux culturels- La culture est utilisée pour expliquer des relations sociales tendues, des problèmes de

communications : entre employeurs et employés, hommes-femmes, entre générations, entre partis politiques (discussions culturelles)-> c’est ici qu’on intervient.

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- La culture devient problématique quand il y aun lien très fort entre un territoire, une population et un certain sentiment d’appartenance. (exemple les nazis : à un certain sol appartient une culture arienne)-> instrumentalisation de la culture !!

Objectif ou naturalisation de la culture : - Aire culturelle : territoire auquel on donne une personnalité, une manière de se comporter : C’est

géodéterministe. Si on naît en Valais, on reste éternellement valaisan même si on part vivre ailleurs. Comment est-on arrivé à ce lien territoire <->culture ? C’est vu comme étant dans l’essence même des choses (essentialisme). La géo régionale essaie de voir comment on est arrivé à une telle différentiation par la culture.

- La culture comme quelque chose de « fixable spatialement et matériellement, ancrée, conditionnée (limitée), déterminée (causée), gouvernable et même jusqu’à apparaître comme spatiale ou physico-matérielle » Hard 2002

- Les pratiques culturelles ne sont rien d’autres qu’un moyen de différentiation. Sans ces pratiques, on serait tous des humains et on n’aurait pas de moyens de nous distinguer. La culture est donc vu comme un moyen de distinctions (vêtements, goûts culinaires, loisirs..). >> va dans le sens de la citation de Werlen & Lippuner 2007.

Personnalités régionales et « cercles culturels » - Les discours nationalistes, régionalistes ou ethno-culturaliste montrent les différences extérieures

pour gommer les différences internes.- La géographie culturelle sert encore de base aux discours nationalistes, régionales ou ethno-culturels.

Exemples avec cartes : A regarder dans les slides (dia 29à34)

Résumé- La culture, ce sont des modes de vie, des pratiques, càd les habitudes de consommateurs, des

vêtements, des goûts culinaires, des modes d’interprétation.- La géographie culturelle cherche à comprendre les schémas d’interprétation : qui interprète/signifie

quoi, sous quelle forme et pour quelles raisons ?- La culture est marquée politiquement et économiquement.- La culture n’est pas un facteur pour expliquer les différences, mais elle devrait être expliquée pour

elle-même. - La culture est un objet d’analyse qu’il faut prendre au sérieux.

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Cours 11

La géographie du développement- Elle a été développée dans les années 60, c’est le début des indépendances (anciennes colonies,

régions séparatistes devenues indépendantes,…). Ces (nouveaux) pays sont alors confrontés à des problèmes économiques.

Sujet d’étude: - Les processus du développement économique, social et politique en tenant compte de leurs

différences spatiales, de la dépendance et des interdépendances.- Les personnes et les groupes sociaux comme acteurs et promoteurs du développement.

- On peut très bien connaître un pays comme l’inde par les médias, ou un petit village, mais il y a d’énormes différences, même à l’intérieur de ce même pays

Questions centrales : - Comment comprenons-nous les mots développement et sous-développement ?

Création de théories et de concepts- Comment mesurer le développement ? Création de quantificateurs et d’indicateurs

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- Comment expliquer les différences dans le développement et les chances au développement ? Quelles sont les causes du sous-développement ? Création de théories

- Comment pouvons-nous surmonter le sous-développement ? =Création de stratégies

Le concept de développement : - Ce terme pose problème : Pour nous occidentaux, c’est quelque chose d’orienté vers un objectif

implicite, le bien matériel. Il y a l’idée du progrès. C’est idée date du siècle des lumières (développement=bien-être, progrès).

- Processus orienté/ciblé vers un but (téléologique), plutôt « euro-centrique », càd l’Europe devient un modèle vers lequel les autres pays devraient arrivés.

- C’est un concept normatif, à savoir qu’il contient des jugements de valeurs, par exemple l’ « amélioration » ou le «progrès ».

- Problème du caractère / de l’empreinte social ou culturel : Qui définit les objectifs de développement ? Et les moyens qui faudra pour y arriver ? Les européens ? Le chef du pays ? Les habitants ?...

- Différents points de vue des objectifs de développement et des voies de développement :o D’une part : la modernisation, le progrès (point de vue de la banque mondiale), la croissance

économique,…o D’autre part : les acquis sociaux et la liberté, càd la distribution égalitaire (des richesses),

l’émancipation, la dépendance, la participation, le secours.

Les indicateurs classiques du développement : Economique :

- Le produit intérieur brut (PIB) national ou par tête: il s’agit de l’ensemble des services et des biens/produits qui ont été produits par les personnes habitant le pays.

- La croissance du PIB en % par an- Revenu moyen par habitant- Balance de paiement : il s’agit de la comparaison entre les importations et les exportations. Les pays

qui importent plus qu’ils n’exportent ont une balance négative (ex. Ouganda)- Le taux de la dette

Sociaux : ils ont été rajoutés aux indices économiques :- Taux d’analphabétisme- Taux de mortalité infantile (élevé pas d’accès aux soins, les enfants souffrent de malnutrition)- Seuil de pauvreté

Il faut être conscient de la subjectivité de l’indicateur. Ce dernier est une moyenne pour l’ensemble du pays On rencontre des problèmes de représentativité, car il y a des disparités entre les revenus des pays et le taux de mortalité infantile, par exemples :

- Le Soudan est un pays exportateur de pétrole, il est donc riche et les indicateurs économiques sont plutôt bons. Par contre, le Soudan a un taux de mortalité infantile élevé… Il faut donc choisir quels indicateurs prendre en compte.

- En Afrique du sud, il y a d’immenses différences dans la distribution des ressources, un indicateur n’est donc pas toujours complet.

Les indicateurs combinés : Ils servent à compléter les deux autres catégories d’indicateurs, mais surtout à rendre compte de la complexité de la situation des pays.

Human development Index (HDI) : Il prend en compte :o l’espérance de vie, indiqué par l’espérance de vie à la naissanceo le savoir, indiquée par le taux d’alphabétisation des adultes et le taux brut de scolarisation.

Avec cela est crée un indice d’éducation.o le niveau de vie, donné par le PIB par habitant.

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Le problème fondamental est que le choix de l’indicateur dans chaque cas nécessite une certaine compréhension du développement. Donc aucun indicateur n’est neutre !

Les théories du développement :

La théorie de la modernisation : approche des pays occidentaux Causes : retard et les causes endogènes (propres au pays) dues à la « tradition » et à la « culture » Concept de l’espace : dualisme entre le secteur moderne et traditionnel (par exemple entre l’industrie

et les entreprises informelles) Stratégies du développement : Se développer dans l’optique de rejoindre la situation des pays

industrialisés, donc la stratégie est la modernisation. Moderniser l’industrie textile et agricole des paysans voie de développement pour tirer l’ensemble de l’économie vers le haut.

La théorie de la dépendance : approche des pays communistes ((ex-)URSS, Cuba, Chine…) Causes : la dépendance aux pays industrialisés dont souffre l’Afrique depuis la colonisation et la

dépendance économique que cela a crée. Concept de l’espace : totalement organisé autour du concept centre-périphérie qui dépend des

décisions du centre + hétérogénéité structurelle implique l’interdépendance et la déformation Stratégies du développement : le découplage (couper les rapports de dépendances car on pense que

c’est de là que vient le mal) et un développement autocentré. On crée un marché local protégé des occidentaux pour faire croître le tissu économique du pays

On comprend que ces définitions sont dues à un héritage historique et politique. Aucune des deux théories n’a réussi à produire des résultats pertinents. Le mieux est un mélange des deux.

Approches et stratégies pour surmonter le sous-développement :

Approche de la théorie de la modernisation : Le développement dans le but de rejoindre le modèle des pays industrialisés. Ex : les Etats-tigres

(thaïlande, Malaisie, Indonésie, Vietnam et Philippines) Problème : la « transférabilité » à d’autres pays (d’Afrique notamment)

Echec : Côte-d’ivoire après la chute du prix du cacao.

Approche de la théorie de la dépendance : Surmonter les dépendances comme une condition préalable au développement Une politique de repli sur soi, le développement du potentiel endogène Substitution des importations, par exemple le marché de la bière Exemple : un succès que sous une forme rudimentaire en Asie du Sud Problème : l’analyse est convaincante, mais la stratégie est illusoire.

Succès : l’Inde / Echec : La Tanzanie car le marché local n’a jamais été assez fort.

Recherche géographique du développement : Exemple la mondialisation

Histoire, les facteurs déclenchant : L’effondrement du bloc soviétique, la dissolution du conflit est-ouest à partir des années 1990. Les évolutions technologiques : les nouveaux moyens de communication et les médias comme

internet, la télévision, le téléphone mobile et par satellite. La baisse du prix des coûts de transport (prix du vol et la capacité croissante de transport) La crise du fordisme, la transition du fordisme au post-fordisme en matière de production.

Industrialisation fondée sur la sidérurgie et l’automobile. La politique de libéralisation économique et de dérégularisation dans les pays industrialisés

occidentaux

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Au lieu de tout réguler, la mondialisation a parfois renforcé les inégalités (avec l’Afrique par exemple) et cela renforce la domination de l’hémisphère nord.

Voir carte dia 27-28 avec les 3 pôles !!

La mondialisation est composée de différentes structures de processus et de significations : Enchevêtrement croissant transfrontalier : la production, le commerce, les capitaux, la

communication, les migrations… Accélération de l’intégration économique et la désintégration des processus, parfois en parallèle.

Déconnexion de l’Afrique du reste du monde. Resserement du monde compression spatio-temporelle (communication instantanée dans le monde

entier) : quand quelque chose a lieu et que cela a des conséquences à des milliers de km Sensibilisation du monde comme un tout (la mondialisation réflexive). On parle de population

mondiale. Glocalisation : un nouvel élan du local et du global.

Regarder dia 30

La mondialisation comme un défi en cours à la recherche du développement : Restructuration de la géographie des activités économiques et de l’organisation du pouvoir politique Renforcement des asymétries de la distribution globale du pouvoir et des richesses FDI : indicateur des attentes des investissuers sur le développement futur de l’économie. Pour voir

dans quelle région on est confiant d’investir. Théorie du développement fragmenté (Scholz 2004) :

o Développement fragmenté (économique / spatial) :Les villes globales, les lieux globalisés, périphérie La périphérie et le centre sont dans un même lieu ou côte à côté ?

Changement dans la territorialité et les frontières

Mondialisation : l’aggravation des différences mondiales : Les processus de concentration des capitaux, des richesses, du savoir et du pouvoir Les processus d’exclusion et de fragmentation (les riches et les pauvres sont de moins en moins liés) Les processus de marginalisation et d’ appauvrissement Le déroulement de ces processus à la fois à l’échelle locale et globale. Cause possible de terrorisme futur Hermann Kreuzmann (l’auteur du graphe, dia 30) s’intéresse aux disparités entre les pays développés

et les autres. On voit que certain pays ont progressé exponentiellement alors que d’autres ont stagné. Il nous parle de ciseaux entre 2 catégories de pays dont le développement les éloignent de plus en plus.

Résumé : La question des disparités de développement, en plus de la dégradation de l’environnement est la plus

importante du 21ème siècle. La recherche dans le développement en géographie est une manière intéressante pour comprendre

les processus de globalisation Ils sont un moyen pour les pays « développés » d’envisager les choses sous un autre angle.

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Cours 12

L’écologie politique- Essayer de comprendre pourquoi certaines régions sont bcp plus touchées que d’autres.

Focus de la recherche :Analyse des changements environnementaux dans leurs implications pour la société (on ne s’arrête pas que sur l’événement-même avec des données physiques et géographiques)

Analyse des rapports entre la société et la nature La nature / l’environnement définit comme un objet de recherche en science social. Approche sociologique, fait partie des sciences sociales L’écologie politique est un thème de géographie humaine, mais aussi de sociologie, écon. , …

Exemple des catastrophes naturelles : Perspective des géosciences

Focus   : La structure des processus des événements naturels extrêmes. En quoi et comment la nature a produit cet événement.

Contexte   : Régimes de perturbation, le changement climatique. Donc conséquence physique de l’événement

Homme   : toujours victime, ou alors il a renforcé un certain processus naturel dérangé

Risque   : Variable donc on essaie d’évaluer la probabilité statistique.

Méthode   : Mesure, explication de la cause. Vient des sciences naturelles (+scientifique)

Perspective des sciences sociales

Focus   : Interaction entre l’homme et l’environnement. Comment et en quoi un événement est perçu, communiqué parmi la population.Contexte   : système locaux de subsistance, la mondialisation

Homme   : Sujet agissant

Risque   : Construction sociale sur la base des processus de décisions et de communication

Danger : Fait, évènement. Pas tous les dangers sont traduits en risques.

Méthode   : Comprendre des actions sociales

Il faut comprendre le contexte, car les conséquences d’un événement dépendent du contexte d’une région/population.

Question d’écologie politique au sujet des catastrophes naturelles (en rapport avec les photos) : Qui sont les victimes (Pourquoi eux et pas des autres, y a-t-il une régularité) ? Quels lieux, régions ou espaces sont touchés (Pourquoi un lieu est + vulnérable) ? Comment en est-on arrivé à ces dommages et ces victimes ? Pourquoi doit-on déplorer ces dommages et ces victimes ? Quels sont les rapports sociaux qui ont

conduits à cette catastrophe ?

Exemple : Katrina A priori, devant la catastrophe tous sont égaux, mais ce n’est pas le cas. A la Nouvelle-Orléans, les plus touchés ont été les plus démunis, car ils sont moins mobiles, ils ont moins accès à l’information et une moindre capacité à réagir.L’écologie politique veut comprendre ces rapports sociaux, économiques et politiques.

Exemple : la famine : Ce type de catastrophes naturels ne sont pas dues à la nature, mais elles sont provoquées par :

Les frontières politiques Les conflits et les guerres Le programme de sédentarisation national L’aide au développement (On crée une dépendance à l’aide alimentaire. C’est un frein à l’initiative)

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On fait du cacao, du coton, du café pour enrichir le gouvernement au lieu de cultiver de la nourriture.C’est donc la guerre, contrairement au climat qui empêche aussi la cultureExemple : Les nomades sont bloqués par les frontières du Niger et ne peuvent donc pas suivre les pluies.

L’historique des recherches sur le risque : Hazard Research : (depuis les années 60)Débuts de la géographie quantitativiste. On croit que l’informatique va nous permettre de développer des lois. Les assurances ont financé beaucoup de recherches sur les risques et dangers.

Focus : Dangers naturels Homme comme victime Risque = données statistiques, mesures, probabilité que qqch arrive. Intérêt de la recherche : l’évaluation des dommages (et l’assurance !) Intérêt politique : réaction de la société face aux situations d’urgence (guerres) Plutôt une vision sur la perspective des sciences naturelles

La recherche sur les risques écologiques humains : (depuis les années 80)Hazard Research n’arrivait pas à expliquer pourquoi dans les mêmes circonstances deux populations ne subissaient pas les mêmes conséquences. Avec ce nouveau courant, on ajoute une vision sociale. Avec celui-ci apparaît le terme « vulnérabilité ». Focus : la dimension sociale des catastrophes Homme comme acteur et victimes impliquées dans des conditions politiques, économiques et sociales. Recherche dans la famine et approche sur le droit (Entitlement)

o Droit de disposition : Comment certains ont accès aux ressources et d’autres non. Concept de vulnérabilité/susceptibilité sociale La sécheresse n’est pas une cause mais un déclencheur social qui induit des famines (Catastrophe

provoquée par l’évènement ET des disfonctionnements sociaux).

Syndrome du Sahel : Il s’agit d’un cercle vicieux. Populations pauvres ils essaient de se développer, alors ils essaient d’étendre leur activité (intention de surexploiter, d’agrandir les territoires, faire plus d’enfants pour avoir plus de main d’œuvre). Cela entraîne la dégradation des sols (érosion, surpâturage), donc il y a une perte de rendement et la population s’appauvri (la boucle est bouclée !).Selon M. Graefe, c’est faux ! Les solutions à trouver dépendent de comment on pose le problème. Le syndrome est un terme médical, mais le développement n’est pas une maladie. Les acteurs manquent, les rapports de pouvoir sont complètement absents, cela permettrait d’imposer une sorte de culture, des règles, mais ce cadre est absent !

Eléments qui influent et produit la vulnérabilité : Avec application à l’exemple des nomades d’Ethiopie : Les catastrophes naturelles et les dégradations de l’environnement

La sécheresse et la désertification Les catastrophes du développement (les crises économiques, les conflits)

La guerre en Somalie, l’immigration des tribus somaliennes, l’incertitude La faim et la pauvreté (prix des matières premières,…)

La faim Réduction des capacités à se régénérer après une catastrophe.

Troupeaux décimés, la dépendance de l’aide extérieure Exposition élevée aux risques

Réduction de la mobilité, la perte d’initiatives Une capacité limitée de faire face aux catastrophes.

L’effondrement de l’industrie du matériel, la résolution de systèmes de sécurité social.

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Modèle multidimensionnel de la vulnérabilité : - L’écologie humaine – L’économie politique – Droit de disposition (droit d’accéder aux ressources)

Extension du modèle : Celui-ci distingue le côté interne et externe de la vulnérabilité :

- Approches théoriques des conflits, théorie de l’action, droit de disposition, modes de vie durables.

Sustainable Livelihood-Ansatz : (depuis la fin des années 90)On se concentre de plus en plus à l’échelle individuelle. La conception est reprise de l’aide au développement.

Cadre d’analyse primaire pour la pratique du développement Idée clé : la vulnérabilité est essentiellement déterminée par l’ensemble spécifique des actifs d’un

groupe qui a également un capital naturel (Ex : Vulnérabilité d’un ménage dépend d’un ensemble de capitaux (propriétés, ressources mobilisables pour contrer un risque).

Implication explicite de la partie interne de la vulnérabilité (Bohle 2001). o Capacité interne à gérer les situations.

Modèle des causes cumulées de catastrophes : (fin des années 90)On a trouvé la formule magique :

Danger (externe, objectif et physique) + Vulnérabilité = Catastrophe (formule de base) Focus : Enchaînement cumulatif des différents complexes de causalités Modèle de pression et relâchement (Wisner et al. 1994, 2004) Causes sociales de base (racines)

+ transformation (facteurs de pression dynamiques)+ conditions de vie non sûres

+ Risques / dangers= catastrophe, désastre

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Cette « formule » est représentée par le schéma de la progression de la vulnérabilité:

Recherche d’approche intégrative (1) : Risque comme construction sociale :

Sociologie des catastrophes : les actions sous l’insécurité. Focus : Sensibilisation, connaissances, évaluation des risques Questions :

o Comment des acteurs transforment les dangers naturels en risques ?o Comment la perception du risque se traduit en action ?o Quelle est la relation entre les risques naturels et les autres risques ?

Défi pour la recherche : liaison avec la perspective géographique de l’homme : o Les régions à risque, cartographie de la vulnérabilité.o Peut-on intégrer la géo physique à cette approche sans petchi (actuellement en dévelop.)

Exemple : Travail actuel mixte pour les dangers d’avalanche dans le Val d’Anniviers Tournant culturel, en recherche (géo humaine) des dangers naturels ? (donc AUCUNE intégration)

Approche pragmatique de la recherche : Recherche appliquée et orientée sur les problèmes fonctionne même sans une cohérence théorique.

Approche innovante « multi-perspective » ou on utilise volontiers plusieurs méthodes ? Recherche fondée sur des concepts de la pratique :

o L’approche de moyens de subsistance durables (sustainable livelihood)o « Urgences complexes »

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L’écologie politique

Le focus de la recherche :1. Analyse des changements de l’environnement dans leur relation avec la société (pas seulement lié aux

données mesurés de géographie physique) : depuis quand un danger devient un risque ?2. Connexions entre les niveaux locaux, régionaux, nationaux et internationaux: une analyse multi-niveau

des changements de l'environnement (changement climatique)3. La rareté des ressources est pas déterminée par la nature (durabilité de la terre), mais conditionnée

par la société: par exemple, la biodiversité des forêts tropicales et pool génique4. L'environnement et la nature sont une construction sociale qui est façonnée par des intérêts : de la

nature comme une menace pour la nature à celle comme un objet de protection (Quelle nature vaut la peine d’être protéger ? Quels changements environnementaux sont tolérés, quels risques naturels sont acceptés et par qui?)

Résumé des questions d’écologie politique: Quels sont les éléments dont le système de perception et de connaissance à propos de la nature et de

l’environnement est utilisé et reproduit ? Dans quel intérêt ? Avec quelles conséquences sociales et environnementales / écologiques ?

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Cours 13

La géographie humaine- La géographie n’est pas une encyclopédie (collection de noms de lieux, villes, pays, fleuves)- C’est une façon unique de voir le monde, de comprendre des problèmes complexes et de concevoir les

relations et les rapports à différentes échelles spatiales (global ou local).- Il faut toujours penser relationnel. On ne prend jamais un objet seul, pour le comprendre.- Elle peut être divisée en un vocabulaire métaphorique (une liste interminable de lieux…) et une

grammaire (les concepts et les théories qui nous aident à donner du sens à ces lieux)o On peut utiliser ce même vocabulaire dans un sens marxiste, quantitativiste, …

Les concepts centraux de géographie sont :

L’espace et les lieux : - Un lieu porte toujours un nom. C’est de cette manière qu’on se l’approprie.- Les lieux sont mobiles et ils perdent ainsi leur importance ( espace sans lieu, espace de flux)- Sens global de lieu / Planète sans frontière : Les rapports existent indépendamment des frontières

politiques. Elle montre comment on est passé de nos racines à des réseaux de communication.- Paradoxe du lieu : Chaque lieu est unique, mais il est toujours en réseau avec d’autres lieux. Si on veut

comprendre les spécificités d’un lieu, il faut le comprendre dans ces relations avec les autres.

L’échelle et la relation : - Il y a une hiérarchie entre les échelles (du corps jusqu’au monde).

o Il n’y a pas que l’échelle mathématique (1:25'000). Il y a aussi l’échelle corporelle, mondiale)o Regarder à une plus grande échelle nous offre d’avantage d’opportunités

- En géographie humaine, ce qui est intéressant, c’est le rapport entre les échelles.- On peut également sauter / brûler des échelles

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Proximité et distance : - La distance n’est considérée que du point de vue physique, mais aussi en termes de distance sociale.- Des lieux lointains peuvent être proches (via la TV ou internet), mais physiquement inaccessibles. - Préoccupation pour «l’étranger lointain» et indifférence envers «l‘ami proche» (pauvreté des enfants,

les inégalités spatiales, l’exclusion sociale). Des lieux lointains peuvent être plus proches que son voisin

Le rapport : - Géographie de la différenciation (nous – eux, indigène – étrangers, est – ouest, Bâle – Zürich)

o Comprendre pourquoi notre société a besoin de différenciation, pourquoi cela évolue, …- Géographie des relations (sous-développement)

o Perspective omniprésente. On s’identifie toujours par rapport aux autres.- Géographie physique et humaine (nature – culture)

o Rapport conflictuel et destructeur (la séparation les rend faibles)o Comment reconstruire des ponts. (On sait maintenant que nature et société sont liés)o Les problèmes environnementaux viennent peut-être de la séparation entre nature et culture

Citations :

Laplace : «des faits qui ne deviennent importans que lorsqu’on les considère dans leur ensemble» (Humboldt 1814-1825 II, 590 ; Ette 1991, 1239).«Tout est lié dans la nature, et ses lois générales enchaînent les uns aux autres, les phénomènes qui semblent les plus disparates».

Référence à l’approche holistique (approche dans le tout, dans l’ensemble)

George P. : «Description, (la géographie) l'est par la carte et par le verbe (...) (elle) est tributaire des sciences de la nature et des sciences de l'homme ; elle les complète par son abord des ensembles et ses analyses de système de rapports, de convergences, de tensions, d'équilibres temporaires et de tendances».

Période essentiellement descriptive de la géographie, c’est donc la géographie régionale.

Kevin Lynch : « C’est, pour un objet physique, la qualité grâce à laquelle il a de grandes chances de provoquer une forte image chez n’importe quel observateur. C’est cette forme, cette couleur ou cette disposition, qui facilitent la création d’images mentales de l’environnement vivement identifiées, puissamment structurée et d’une grande utilité».

Géographie de la perception

Niedermeier : „Die Geografie suche sich mit der Region den falschen Untersuchungsgegenstand. Die Globalisierung unserer Zeit höhlt nämlich die naturhaft verstandene Region der Alltagswelt aus. In einer globalisierten, einer entankerten Welt verlieren die räumlichen Bezüge in den Lebenszusammenhängen der Individuen an Bedeutung … Nicht der Raum sollte die Geografen interessieren, denn er erklärt nichts, sondern wie die Menschen mit dem Raum umgehen, wie sie Geografie machen“

Individualisme méthodologique

Harvey : “I have never conceived of geography. . . as a fixed field of study. . . but [one that] should be changed according to individual and collective needs, wants, and desires.”

Collective + change -> approche marxiste

Murphy & Cie : «'critical' geopolitics is devoted to the study of how geographical space is represented and signified by political agents as a part of a larger project of accruing, managing and aggrandizing power. Within the new perspective, geographical space has largely relinquished its status as an objective and real-existing entity, and is now understood in the very different sense as a 'cultural complex of practices and representations'».

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Approche post-moderne (representation et signification servent à la croissance du pouvoir)

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