Waterloo - la BD officielle du Bicentenaire de la Bataille

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description

En juin 2015, une ambitieuse reconstitution de la Bataille de Waterloo est organisée sur le site même de la défaite de Napoléon. Des milliers de reconstitueurs passionnés venus de tous les coins du monde font revivre, à des dizaines de milliers de spectateurs, cet événement qui changea le cours de l’Histoire, il y a deux cents ans. La bande dessinée officielle de l'événement, qui raconte toutes les étapes de la bataille sous la supervision de Patrice Courcelle, expert mondial de l'époque napoléonienne, et complétée par un dossier sur la grande Histoire et les petites histoires de la Bataille de Waterloo. http://goo.gl/ZGaCgD

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à suivre...

Sans doute l’une des plus célèbres batailles de l’Histoire du monde, Waterloo a marqué défi -nitivement l’entrée de l’Europe dans la période

moderne.

Le champ de Bataille de Waterloo, cette morne plaine à en croire Victor Hugo, s’étend sur un peu plus de 2.500 hectares de champs, de coteaux et de vallons sur lesquels des dizaines de milliers d’hommes hommes se sont affrontés dans un com-bat fratricide qui a, à jamais, marqué les mémoires et les consciences.

La victoire des Coalisés et la défaite défi nitive de Bonaparte infl uenceront de manière irréversible l’ensemble des pays européens, même ceux qui n’ont pas pris part à la bataille. Waterloo a ouvert la

porte à la révolution industrielle et à une relative pé-riode de paix, jusqu’à la Première Guerre mondiale.

Dès le lendemain de la bataille, des milliers de personnes affl uent sur le site, comme s’ils pressen-taient les conséquences que l’événement aura sur leur avenir.

Vainqueurs et vaincus s’emparent de ce symbole, pour glorifi er un avenir radieux ou pleurer leur rêve de grandeur déçu. Les Français en feront un lieu de deuil et de recueillement, les Britanniques et leurs alliés le symbole d’une victoire européenne sur la « tyrannie » d’un seul homme. Mais, quelle que soit leur opinion, tous honorent l’endroit comme un lieu de mémoire.

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Waterloo, tombeau de l’Empire et berceau de l’Europe moderne

Hougoumont © Patrice Courcelle

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Après la tragique retraite de Russie (1812) et la bataille de Leipzig (octobre 1813), la France est à genoux. Certes, Bona-parte a conquis la plus grande partie de l’Europe, mais au prix

d’un véritable bain de sang. Les diverses campagnes de Napoléon ont fait, selon les estimations les plus basses, près de 2,5 millions de morts militaires et environ 1 million de victimes civiles.

Vaincu par les forces alliées, lâché par les Français, Napoléon est contraint à l’abdication le 11 avril 1814. Les Coalisés placent Louis XVIII, frère cadet de Louis XVI, sur le trône de France et envoient Bonaparte en exil sur l’île d’Elbe.

Mais , à peine le péril bonapartiste écarté, les Alliés se déchirent et se montrent incapables de gérer l’après-Napoléon. Profitant de leurs querelles, l’Empereur parvient à s’évader de l’île d’Elbe, le 26 février 1815. Il débarque à Vallauris, près de l’actuel Golfe Juan, avec à peine un millier d’hommes. La nouvelle de son retour se répand comme une traînée de poudre et, bien vite, nostalgiques, fidèles et opportunistes de tout poil viennent étof-fer son armée.

Pour leur part, ses anciens maréchaux hésitent sur la conduite à tenir. Ney, le fidèle des fidèles, promet même à Louis XVIII de lui ramener Bonaparte enfermé dans une cage de fer. Cependant, le ralliement massif de la troupe le fait changer d’avis et il finit par rejoindre Napoléon, après avoir longuement hésité.

Mis en confiance par l’engouement populaire et la croissance fulgurante des effectifs de son armée, Bonaparte se met en route pour Paris où il entre le 20 mars 1815, alors que Louis XVIII s’est enfui à Gand. Ce retour est vécu comme une provocation intolérable par les Coalisés qui décident d’en finir une fois pour toutes avec Bonaparte et placent le Duc de Wellington à la tête

des troupes stationnées sur le sol de l’actuelle Belgique.

Le 15 juin 1815De son côté, Napoléon décide d’écra-ser la menace anglo-prussienne qui se concentre en Belgique, avant de passer le Rhin et d’attaquer Autrichiens et Russes. Prenant ses ennemis de vitesse, il entre en Bel-gique, près de Beaumont, le 15 juin 1815, alors que les Alliés ne l’atten-daient que début juillet. À la tête de 120 000 hommes, il fonce sur Char-leroi, qu’il prend sans coup férir. La route de Bruxelles est ouverte.

Le 16 juin 1815Le 16 juin, Napoléon concentre ses forces près de Ligny, entre Charleroi et Namur, où Blücher a rassemblé le

gros de son armée. Il charge Ney de prendre la position straté-gique des Quatre-Bras de Baisy-Thy, pour empêcher Wellington de faire sa jonction avec le Maréchal prussien Blücher. Mais, mal informé sans doute, Ney tarde trop et ne parvient pas à s’emparer des positions britanniques solidement retranchées.

À Ligny, la bataille est sanglante et Blücher manque d’être fait prisonnier. Cependant, privé du corps d’armée de Drouet d’Er-lon, appelé en renfort par Ney, Napoléon laisse les Prussiens s’échapper alors qu’il s’apprêtait à les prendre à revers.

Blücher réussit donc à battre en retraite en bon ordre et à ras-sembler ses troupes près de Wavre, dangereusement près de celles de Wellington. Napoléon a perdu l’occasion de rejeter les Prussiens au-delà de Namur. Il est contraint d’envoyer Grouchy et ses 32.000 hommes vers Wavre, à la poursuite des 100 000 Prussiens de Blücher.

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Les Cent-Jours et la campagne de Belgique

Ligny © Patrice Courcelle

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Pendant ce temps, Wellington s’est replié vers Waterloo et choisit la plaine de Mont-Saint-Jean pour y attendre les Français. Génie défensif, il a disposé ses 67.000 hommes et ses 196 canons sur un plateau dominant la plaine et occupe aussi trois fermes straté-giques : Hougoumont, la Haie-Sainte et la Papelotte (située à proximité).

Le 17 juin 1815Napoléon est sur place le 17 juin, en début de soirée. Il fait un temps épouvantable.

Affamés, les Français ne peuvent allumer de feux, en raison de la pluie qui ne cesse de tomber. Arrivés les premiers, les Coalisés sont bien nourris et instal-lés plus confortablement.

Le 18 juin 1815Napoléon déclenche les hostilités vers 11 h 30. Son frère, le prince Jérôme Bona-parte, mène une attaque contre la Ferme d’Hougoumont. Cette diversion va toutefois s’enliser et faire de nombreuses victimes. Vers 13 heures, les quatre divisions d’infanterie du général Drouet d’Erlon passent, à leur tour, à l’attaque.

Les Français sont chargés par la cavalerie lourde bri-tannique qui fait un carnage. Mais, emportés par leur élan, ils butent contre la grande batterie française et sont, à leur tour, taillés en pièces par les lanciers français.

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© Olivier Cappeliez

© Philippe Debruyne

© LPZ2014

© Philippe Debruyne

WATERLOO ! WATERLOO ! MORNE PLAINE !Contrairement à la description qu’en fait Victor Hugo dans ce poème, le site de la bataille n’était pas une plaine, mais un terrain accidenté avec un chemin encaissé, un plateau caché derrière une ligne de crête et de nombreux petits vallons peu visibles.

III

Vers 11 h 45, selon la légende, Grouchy se trouve à Walhain, en train de manger des fraises avec un notable local, lorsqu’il entend le bruit de la canonnade marquant le début de la Bataille à Waterloo. Le général Gérard lui aurait proposé de se porter au secours de l’Empereur en se gui-dant « au son du canon ». Grouchy aurait refusé, pour s’en tenir strictement aux ordres reçus de l’Empereur. C’est le début de la légende noire de Grouchy, éternel retardataire dont la nonchalance aurait causé la perte des Français. Une réputa-tion injuste selon la plupart des historiens contemporains.

Vers 16 h, alors qu’à Waterloo la bataille est engagée depuis plusieurs heures, Grou-chy arrive aux abords de Wavre. L’armée prus-sienne, placée sous le commandant du général Von Thielmann tient les ponts et s’est solidement retranchée sur la rive gauche de la Dyle, allant de Basse-Wavre jusqu’au-delà du village de Bierges.

L’infanterie française, commandée par le Général Vandamme, lance aussitôt l’attaque pour s’emparer du pont du Christ, princi-pal pont de la cité wavrienne. Mais, pour mieux le défendre, les Prussiens ont incendié les immeubles aux alentours.

Treize assauts successifs, particulièrement meurtriers, sont menés jusqu’en fi n de soirée. Mais ils ne permettront pas aux troupes françaises de prendre défi nitivement pied sur la rive gauche.

En fi n d’après-midi, une attaque dirigée par le Maréchal Grouchy et le Général Gérard échoue devant le moulin de Bierges, fortifi é par les troupes prussiennes et entouré de prés gorgés d’eau. Ce n’est qu’en début de soirée que le gros des troupes françaises arrive à traverser le pont de Limal.

De son côté, à Waterloo, Ney prend l’initiative de lancer la cava-lerie importante sur la Haie-Sainte. Mais les Anglais, solidement retranchés, résistent. Ce n’est que vers 18 h 30 que Ney par-vient à s’emparer de la ferme, mais il ne pourra pas la conserver très longtemps. Wellington sait que Blücher est maintenant tout proche. Les Prussiens sont déjà dans Plancenoit, où les combats avec la Vieille Garde font rage.

Vers 19 h 30, ils font leur jonction avec les Britanniques. Napo-léon lance sa Garde impériale. En vain… C’est la panique. L’Em-pereur se voit contraint d’abandonner ses voitures pour échapper à l’ennemi. Plus de 10.000 morts jonchent le champ de bataille et on compte près de 40.000 blessés. Nombreux seront ceux qui périront, par la suite, de leurs blessures.

© Patrice Courcelle.

© Alain Cappeliez © Philippe Debruyne

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IV

à suivre...

EN CADEAU POUR LES LECTEURS DE WATERLOOLe making of de l'album : le scénario annoté, les recherches, les crayonnés avec les indications de Patrice Courcelle, etc.Un e-book à télécharger gratuitementsur la page www.sandawe.com/fr/bonus.

INDIQUEZ LE MOT DE CODE : BATAILLE