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Il a débuté sa carrière de peintre en exécutant ses premières peintures à partir de bandes dessinées en 1960 puis en reproduisant des boîtes de soupe de la marque Campbell ou encore en reproduisant des bouteilles de Coca. A la question : «Pourquoi la soupe de tomates ?» Warhol répondait : «J’en mangeais tous les jours !». Son modèle était devant ses yeux. Mais il est important de rappeler que dans les années 1960 peindre une boîte de soupe cela surprenait beaucoup le public. Pourtant depuis bien longtemps des artistes peignent des coupes de fruits, des tables avec des objets : des natures mortes. C’était un genre pictural bien connu depuis le XVII e siècle. Mais il ne faut pas oublier d’indiquer qu’avant d’être peintre Andy Warhol a été dessinateur de mode et de publicité, et qu’il a fait carrière grâce à ses idées et à son coup de crayon. Il devint ainsi la figure majeure d’un important mouvement artistique : le Pop Art qui désigne une production artistique britannique et américaine inspirée par la culture populaire entre 1955 et 1970. Facilement reconnaissable il minimise l’expression personnelle, intègre l’environnement et s’exprime dans l’art, la musique et la danse. Cet art présente un constat de la société américaine avec ses stéréotypes, ses stars, ses nourritures,... Andy Warhol cherchait à abolir les frontières entre « grand art » et « art populaire ». Dans le même esprit que ses boîtes de soupe, il a réalisé des boîtes de savon de la marque Brillo. Elles ressemblent à celles des supermarchés mais au lieu d’être en carton, elles sont en bois et peintes à l’identique par l’artiste. Par la suite, il réalisa de nombreux portraits en ayant recours à une technique bien connue, habituellement utilisée pour imprimer des motifs sur les t-shirts : la sérigraphie. Enfant, Andy Warhol collectionnait les photos des stars de cinéma et lui même rêvait d’en devenir une ! C’est après la réalisation de ses premiers tableaux de Marilyn qu’il devint célèbre. Campbell’s Soup Studio Marconi Milan, Italie 210 Coca-Cola Bottles. 1962. Acrylique et encre sur toile. The Andy Warhol Foundation, New York, États-Unis. WARHOL (Andy) 1928-1987 Autoportrait au crâne, 1978 Sérigraphie et acrylique sur toile, (46,7 x 33,1 cm), The Menil Collection, Houston [Paul Hester] AUTOPORTRAITS À partir de 1964, Warhol revient régulièrement à l'autoportrait peint (en 1967, 1978, 1979, 1981, 1986). Sans doute introspectif, l'autoportrait participe aussi à la mise en scène du personnage public, tour à tour bouffon, grandiloquent, théâtral. Il accuse l'ingratitude d'un visage que l'âge marque durement. Jusqu'à la laideur, le portrait est chargé d'une puissance de vérité qui touche à la cruauté, et contribue à imposer le visage de l'artiste dans l'imaginaire collectif. Il a recours à ses techniques habituelles, photos, sérigraphies, effets de couleur et de répétition, parfois cependant dans des poses dynamiques. En 1986, la superposition du motif Camouflage prépare un effacement de Warhol. Il disparaitra à peine un an plus tard. Autoportrait avec camouflage, 1986 Sérigraphie et acrylique sur toile (202,9 x 203,1 cm) Succession Andy Warhol Warhol travaille par séries à partir d’un même sujet. Les portraits, qu’il s’agisse du sien ou d’autres, ne sont pas réalisés directement à partir des modèles mais à partir de photographies polaroïd prises par lui-même. Le polaroïd est agrandi puis l’artiste le reporte en noir et blanc sur écran sérigraphique. Après report sur la toile, il est traité en couleur. La couleur posée ainsi en aplat, sans modulation simplifie le visage, souligne la planéité de l’image et évoque l’affiche et les images télévisuelles. Les passages de couleur successifs suivent de manière imparfaite les limites des formes. On voit nettement comment la couleur est décalée, posée de manière arbitraire telle un masque. Elle découpe le visage, invente de nouvelles limites et en efface d’autres, fondant par endroits la figure dans le fond. Andy Warhol veut mettre en question la définition de l’œuvre d’art. Il transpose dans l’art des procédés publicitaires et un mode de fabrication qui met l’artiste en retrait. Il refuse les œuvres gestuelles qui conservent dans leur matière l’empreinte de l’expression de la sensibilité de leur auteur. Andy Warhol déclarait vouloir être une machine. Ses toiles devaient pouvoir être exécutées à sa place. Poussant cette logique à l’extrême, il a créé en 1963 une entreprise, la Factory, lieu de production en série.

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Il a débuté sa carrière de peintre en exécutant ses premières peintures à partir de bandes dessinées en 1960 puis en reproduisant des boîtes de soupe de la marque Campbell ou encore en reproduisant des bouteilles de Coca. A la question : «Pourquoi la soupe de tomates ?» Warhol répondait : «J’en mangeais tous les jours !». Son modèle était devant ses yeux. Mais il est important de rappeler que dans les années 1960 peindre une boîte de soupe cela surprenait beaucoup le public. Pourtant depuis bien longtemps des artistes peignent des coupes de fruits, des tables avec des objets : des natures mortes. C’était un genre pictural bien connu depuis le XVIIe siècle.Mais il ne faut pas oublier d’indiquer qu’avant d’être peintre Andy Warhol a été dessinateur de mode et de publicité, et qu’il a fait carrière grâce à ses idées et à son coup de crayon. Il devint ainsi la figure majeure d’un important mouvement artistique : le Pop Art qui désigne une production artistique britannique et américaine inspirée par la culture populaire entre 1955 et 1970. Facilement reconnaissable il minimise l’expression personnelle, intègre l’environnement et s’exprime dans l’art, la musique et la danse. Cet art présente un constat de la société américaine avec ses stéréotypes, ses stars, ses nourritures,...Andy Warhol cherchait à abolir les frontières entre « grand art » et « art populaire ».Dans le même esprit que ses boîtes de soupe, il a réalisé des boîtes de savon de la marque Brillo. Elles ressemblent à celles des supermarchés mais au lieu d’être en carton, elles sont en bois et peintes à l’identique par l’artiste. Par la suite, il réalisa de nombreux portraits en ayant recours à une technique bien connue, habituellement utilisée pour imprimer des motifs sur les t-shirts : la sérigraphie. Enfant, Andy Warhol collectionnait les photos des stars de cinéma et lui même rêvait d’en devenir une ! C’est après la réalisation de ses premiers tableaux de Marilyn qu’il devint célèbre.

Campbell’s SoupStudio Marconi

Milan, Italie

210 Coca-Cola Bottles. 1962. Acrylique et encre sur toile. The Andy Warhol Foundation, New York, États-Unis.

WARHOL (Andy) 1928-1987

Autoportrait au crâne, 1978 Sérigraphie et acrylique sur toile, (46,7 x 33,1 cm), The Menil Collection, Houston

[Paul Hester]

AUTOPORTRAITS À partir de 1964, Warhol revient régulièrement à l'autoportrait peint (en 1967, 1978, 1979, 1981, 1986). Sans doute introspectif, l'autoportrait participe aussi à la mise en scène du personnage public, tour à tour bouffon, grandiloquent, théâtral. Il accuse l'ingratitude d'un visage que l'âge marque durement. Jusqu'à la laideur, le portrait est chargé d'une puissance de vérité qui touche à la cruauté, et contribue à imposer le visage de l'artiste dans l'imaginaire collectif. Il a recours à ses techniques habituelles, photos, sérigraphies, effets de couleur et de répétition, parfois cependant dans des poses dynamiques.

En 1986, la superposition du motif Camouflage prépare un effacement de Warhol. Il disparaitra à peine un an plus tard.

Autoportrait avec camouflage, 1986 Sérigraphie et acrylique sur toile

(202,9 x 203,1 cm)Succession Andy Warhol

Warhol travaille par séries à partir d’un même sujet. Les portraits, qu’il s’agisse du sien ou d’autres, ne sont pas réalisés directement à partir des modèles mais à partir de photographies polaroïd prises par lui-même. Le polaroïd est agrandi puis l’artiste le reporte en noir et blanc sur écran sérigraphique. Après report sur la toile, il est traité en couleur. La couleur posée ainsi en aplat, sans modulation simplifie le visage, souligne la planéité de l’image et évoque l’affiche et les images télévisuelles. Les passages de couleur successifs suivent de manière imparfaite les limites des formes. On voit nettement comment la couleur est décalée, posée de manière arbitraire telle un masque. Elle découpe le visage, invente de nouvelles limites et en efface d’autres, fondant par endroits la figure dans le fond.

Andy Warhol veut mettre en question la définition de l’œuvre d’art. Il transpose dans l’art des procédés publicitaires et un mode de fabrication qui met l’artiste en retrait. Il refuse les œuvres gestuelles qui conservent dans leur matière l’empreinte de l’expression de la sensibilité de leur auteur.

Andy Warhol déclarait vouloir être une machine. Ses toiles devaient pouvoir être exécutées à sa place. Poussant cette logique à l’extrême, il a créé en 1963 une entreprise, la Factory, lieu de production en série.