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3aurn Documents de synthèse de la Banque mondialeSérie du département technique Afrique

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Documents de synthèse de la Banque mondialeSérie du département technique Afrique

VulgarisationAgricole enAfrique

Aruna Bagchee

Banque mondialeWashington, D.C.

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Condensé

Des projets de vulgarisation agricole sont en cours dans quelque 30 pays d'Afriquesubsaharienne avec le soutien de la Banque mondiale. Des responsables des systèmes devulgarisation et de recherche dans ces pays ont été réunis, en janvier 1993, dans deux ateliersd'une semaine chacun, en Accra pour les pays anglophones et en Abidjan pour les paysfrancophones. Ce rapport fait une synthèses de délibérations de ces ateliers. Les principauxthèmes discutés sont passés en revue, avec leurs implications sur les politiques.

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Abréviations et sigles

AFTAG Division Agriculture (Département technique pour l'Afrique de la Banquemondiale)

AFTES Division Environnement et Développement durable (Département technique pourl'Afrique de la banque mondiale)

AVV Agent vulgarisateur de villageBAfD Banque africaine de développementBAT British American TobaccoCGIAR Groupe consultatif pour la recherche agricole internationaleCIPEA Centre international pour l'élevage en AfriqueCLRV Comité de liaison recherche-vulgarisationEPLT Etude de perspective à long termeFAO Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agricultureFIDA Fonds international de développement agricoleF&V Formation et visitesIDE Institut de développement économique (Banque mondiale)ISA Initiative de services agricolesIDA Association internationale de développementIITA Institut international d'agriculture tropicaleILEA Information Centre for Low External Input and Sustainable AgricultureKARI Kenya Agricultural Research InstituteKDTA Kenya Tea Development AuthorityONG Organisation non gouvernementalePDA Projet de développement agricolePIB Produit intérieur brutPGRN Projet de gestion des ressources naturelles (Mali)PNUD Programme des nations Unies pour le développementPNVA Projet national de vulgarisation agricole (Mali)PSRAA Programme spécial pour la recherche agricole en AfriqueSIRAN Service international de la recherche agricole nationaleSNRA Système national de recherche agricoleTS Technicien spécialisé

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Résumé analytique

Depuis le début des années 1970, la Banque mondiale a soutenu le renforcement et laréorganisation des services de vulgarisation agricole en Afrique selon les principes du systèmede Formation et visites (F&V). Actuellement, une trentaine de pays africains en sont à diversstades d'exécution de projets de vulgarisation appuyés par la Banque. Pour faire le point de cetteexpérience, deux ateliers ont été organisés conjointement par la division Agriculture duDépartement technique pour l'Afrique (AFTAG) et l'Institut de développement économique (IDE)de la Banque mondiale. Le premier a réuni des délégués de dix pays anglophones en Accra(Ghana), du 18 au 23 janvier 1993, et le second a rassemblé des représentants de 17 paysfrancophones en Abidjan (Côte d'Ivoire), du 25 au 29 janvier 1993.

Les pays étaient représentés par de hauts fonctionnaires de leurs services nationaux derecherche et de vulgarisation, tandis que la délégation de la Banque mondiale, composée de diversagents du siège et des bureaux extérieurs, était conduite par MM. Edward V. K. Jaycox, vice-président pour l'Afrique, et Daniel Benor, son conseiller pour les questions agricoles. En outre,des orateurs distingués, de nombreux experts et quelques représentants d'oNG avaient égalementété invités.

Les délibérations, qui ont duré deux semaines, ont mis en lumière quelques aspectsintéressants des systèmes de vulgarisation en Afrique. Les participants aux rencontres d'Abidjanet d'Accra ont soulevé essentiellement les mêmes questions. La principale différence entre lesdeux ateliers réside dans le fait que l'importance de la gestion des ressources naturelles a été plusmarquée à l'atelier d'Abidjan qu'à celui d'Accra. Par ailleurs, la question de l'accès despaysannes aux bénéfices de la vulgarisation a été discutée plus intensément à l'atelier d'Accra,tandis qu'à celui d'Abidjan, c'est la manière d'instaurer d'une collaboration plus étroite entre lesagents de vulgarisation et les divers types d'organisations agricoles qui a obtenu le plusd'attention.

Les principaux problèmes et préoccupations exprimés dans les deux ateliers s'articulentautour de quatre thèmes principaux: Gestion de la vulgarisation, Technologie, Formation etVulgarisation pour certaines catégories d'agriculteurs.

En ce qui concerne la gestion des services de vulgarisation, la principale préoccupationdes ateliers a été l'insuffisance des ressources financières allouées par les autorités nationales.Pour les projets de vulgarisation financés par l'IDA, il est attendu des pouvoirs publics unecontribution de fonds de contrepartie de l'ordre de 20 % du coût total de ces projets. Toutefois,en raison de la persistance de la crise économique dans la plupart des pays africains et deslenteurs des procédures de décaissement des montants approuvés, le personnel de terrain se heurteà des problèmes graves; notamment, à l'incapacité d'organiser autant de sessions de formationet de tournées de supervision que prévu. D'autres questions ont été discutées sous ce thème : lamodification du système de F&V pour l'adapter au contexte socio-culturel et administratif du paysconcerné et les implications du recours à un système de vulgarisation "unifié", transmettant auxagriculteurs des messages de vulgarisation relatifs aux aspects qui les intéressent-tels que lescultures, l'élevage, l'agro-foresterie et la pêche-l'idée sous-jacente étant que les services devulgarisation doivent répondre aux préoccupations des agriculteurs.

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Pour ce qui est de la technologie, les participants se sont montrés préoccupés par lalenteur avec laquelle les technologies appropriées au contexte africain étaient mise en oeuvre.Sans un renforcement de l'infrastructure de recherche actuelle et une amélioration de la liaisonrecherche-vulgarisation, les services de vulgarisation ne pourront pas avoir une grande efficacitésur le terrain. Les participants, particulièrement ceux de l'atelier d'Abidjan, ont égalementsouligné la nécessité de coordonner les efforts du personnel des services de vulgarisation et decelui des projets de gestion des ressources naturelles.

La formation périodique du personnel est une caractéristique fondamentale du systèmede F&V. Les ateliers ont envisagé plusieurs aspects de la formation, notamment: la nécessitéd'avoir des sessions régulières de formation, le besoin d'y inclure de la formation dans ledomaine de la communication et le souhait de voir les sessions de formation axées sur larésolution des problèmes.

Le quatrième domaine de préoccupation majeure qui a fait l'objet de discussions au coursdes ateliers était le besoin d'atteindre les groupes spéciaux d'agriculteurs, notamment lespaysannes, les jeunes, les éleveurs et les nomades, ainsi que les organisations agricoles. Unconsensus général s'est dégagé sur la nécessité de mettre au point des analyses diagnostiques etde nouvelles méthodes pour encadrer ces catégories spéciales d'agriculteurs.

A chacun des deux ateliers, le Professeur R. Evenson a présenté les conclusions del'évaluation du système de F&V au Burkina Faso et au Kenya. Ces constatations indiquent untaux de rentabilité très élevé pour les investissements marginaux qui ont été faits pour renforceret réorganiser les services de vulgarisation selon les principes de F&V.

Plusieurs recommandations de grande portée ont été faites à ces ateliers. (Il est à noterque, dans ce rapport, le terme "atelier" fait référence indifféremment à l'une ou l'autre dessessions et que lorsqu'il s'agit spécifiquement de l'atelier d'Abidjan ou de celui d'Accra cela estprécisé dans le texte.) Voici quelques unes des suggestions les plus importantes qui ont étéproposées à l'attention de la Banque mondiale et des gouvernements concernés:

i) Renforcer les systèmes nationaux unifiés de vulgarisation, récemment établis (paropposition aux services centrés sur des cultures spécifiques).

ii) Porter une plus grande attention à la recherche dans des domaines négligésjusqu'à ce jour: les cultures dites "orphelines", telles que les patates douces, lesignames et le manioc, ainsi que les cultures intercalaires et, encore, la gestion desressources naturelles.

iii) Aligner les efforts de recherche sur les systèmes intégrés de production à petiteéchelle, grâce à l'introduction de recherches en milieu paysan, similaire àl'approche pluridisciplinaire, centrées sur le paysan, et de recherches sur lessystèmes de production.

iv) Améliorer les liaisons entre les services de vulgarisation et d'autres agences, enmettant davantage l'accent sur le changement d'attitude, ou le "réalignementémotionnel", des différentes hiérarchies plutôt que sur la création de nouvellesstructures institutionnelles.

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v) Favoriser l'établissement de services nationaux unifiés de vulgarisation: a) enévitant, du moins à l'avenir, d'approuver des projets séparés de vulgarisation(projets concernant des denrées spécifiques ou projets "enclaves") en dehors desprogrammes nationaux de vulgarisation et b) en veillant à ne pas encourager desprojets de vulgarisation qui présentent un risque de conflits (par exemple, ceuxqui impliquent des subventions, la livraison à domicile d'intrants ou encore descrédits liés).

vi) Améliorer les services de vulgarisation proposés aux paysannes.

vii) Inclure dans les messages de vulgarisation des conseils sur la gestion des sols etla conservation des ressources hydrauliques au niveau de l'exploitation agricole.Parallèlement, les directeurs des programmes de gestion des ressources naturelleset de F&V doivent explorer les possibilités de collaborer ou d'harmoniser leursperspectives.

viii) Faciliter la création, sous l'égide de la Banque mondiale, d'un centre africain,régional ou international, pour échanger régulièrement les expériences et les idéesnouvelles en matière de vulgarisation et servir de centre d'excellence pour leperfectionnement et la documentation de la vulgarisation, ainsi que pourl'évaluation de ses méthodes. Entre temps, un bulletin périodique pourrait êtrelancé pour permettre des échanges d'idées et d'expériences.

ix) Envisager l'organisation, dans deux ou trois ans, d'une conférence panafricainesur les problèmes de vulgarisation, qui faciliterait les échanges d'expérience àl'échelle du continent.

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1. Préambule

La Banque mondiale a soutenu les initiatives de vulgarisation à petite échelle depuis 1970environ, quand elle a commencé à financer les projets de développement rural intégré. Depuisque l'accent est passé des projets de développement rural intégré à des projets de développementd'institutions nationales, au début des années 1980, la Banque a encouragé la réorganisation dessystèmes nationaux de vulgarisation agricole en Afrique, sous les conseils de M. Daniel Benor.Ces réformes ont été lancées, en 1981 au Kenya', par un projet pilote fondé sur le système devulgarisation par formation et visites (F&V)Y, qui a été suivi d'un projet régulier en 1983. Depuislors, des projets de vulgarisation financés par la Banque ont été démarrés dans quelque 30 pays(voir la carte à la fin de l'ouvrage).

Parallèlement au soutien des programmes nationaux de vulgarisation, la Banque aégalement prêté assistance à des projets de recherche agricole dans une vingtaine de paysd'Afrique. La décision de la Banque d'aller au-delà de la vulgarisation et de la recherche pours'intéresser à l'amélioration de la gestion des autres services agricoles, comme les semences, lecrédit, la commercialisation, etc., a abouti à son Initiative de services agricoles en Afrique (ISA)dès 1987. Toutefois, le rôle de la Banque dans le renforcement des capacités de gestion dans cesdomaines complémentaires en est encore aux premiers stades.

Reconnaissant la nécessité de fournir une assistance aux pays qui souhaitent réorganiserleurs services de vulgarisation grâce à des projets financés par la Banque, cette dernière adétachés des spécialistes de la vulgarisation dans les missions régionales d'Abidjan et de Nairobi,ainsi que des agents des services agricoles et de vulgarisation dans les missions résidentes de 18pays: le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la République Centrafricaine (RCA), la Côted'Ivoire, le Ghana, la Guinée, le Kenya, Madagascar, le Malawi, le Mali, le Niger, le Nigéria,le Sénégal, la Tanzanie, le Tchad, la Zambie et le Zimbabwe.

Des ateliers de vulgarisation, organisés par la Banque pour les responsables de l'exécutiondes réformes de la vulgarisation dans les pays de l'Afrique subsaharienne, ont déjà eu lieu àIbadan (Nigéria) en janvier 1989, à Bouaké (Côte d'Ivoire) en octobre 1990 et à Kisumu (Kenya)en décembre 1990. Ces ateliers, surtout les deux derniers, ont été articulés autour de thèmesspécifiques, comme la formation et les liaisons recherche-vulgarisation. Ils ont servis de forumstrès utiles aux participants qui ont ainsi pu échanger leurs expériences de la mise en oeuvre desréformes de la vulgarisation.

Ces premiers ateliers ont été suivis par un séminaire organisé, exclusivement pour lesagents de la Banque, à Lilongwe (Malawi) en février 1991. Celui-ci a eu pour objectif depréparer des ateliers, qui devaient avoir lieu deux ou trois ans plus tard. Il a rassemblé desreprésentants des pays qui avaient des programmes de vulgarisation en cours de réalisation. Lecompte rendu de Lilongwe a été publié par le Département technique pour l'Afrique3 .

Il y a également eu d'autres progrès depuis les premiers ateliers. Tout d'abord, lenombre des pays qui ont lancé des programmes de vulgarisation financés par l'Associationinternationale de développement (IDA) a augmenté. Ensuite, les résultats de l'évaluation del'impact des programmes de vulgarisation au Burkina Faso et au Kenya, sous la direction duprofesseur R. Evenson de l'Université de Yale, sont maintenant disponibles. Ils indiquent que

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la vulgarisation a eu un excellent effet sur la production et ils offrent de précieux enseignements

opérationnels. Enfin, au fur et à mesure que les pays entrent dans la deuxième phase de leurs

programmes nationaux de vulgarisation, ils sont confrontés à de nouveaux défis. Il faut

désormais accorder plus d'attention à la gestion de l'environnement et aux services destinés aux

paysannes. Ceci va augmenter la responsabilité et les complexités de la vulgarisation, qui devient

de plus en plus pluridisciplinaire.

Il a donc semblé opportun de réunir les principaux dirigeants des services de vulgarisation

et de recherche des pays africains4 pour discuter des problèmes clés, présents et futurs, de la

vulgarisation. C'est pourquoi, l'Institut de développement économique (IDE) de la Banque

mondiale et la division Agriculture du Département technique pour l'Afrique (AFTAG)5 ont

organisé conjointement les ateliers sur la Vulgarisation agricole en Afrique de janvier 1993, qui

ont eu lieu en Accra (Ghana) du 18 au 23 janvier 1993 et en Abidjan (Côte d'Ivoire) du 25 au

29 janvier 1993.

Objectifs

Le sujet principal des ateliers était: Améliorer l'efficacité de la vulgarisation agricole enAfrique subsaharienne. Leurs objectifs étaient de:

i) identifier et classer par ordre de priorité les problèmes opérationnels relatifs aux

programmes de vulgarisation et de recherche en vue d'améliorer l'efficacité desopérations de vulgarisation sur le terrain,

ii) discuter des principaux problèmes de gestion et de financement concernant lavulgarisation,

iii) définir et discuter les problèmes de vulgarisation de deuxième génération,particulièrement ceux qui ont trait à l'organisation des services d'appui et aunouvelles propositions de financement des services de vulgarisation,

iv) formuler les questions à soumettre aux délibérations de la Conférence panafri-caine des responsables des politiques prévue pour 1994.

Participants

Les participants aux ateliers étaient des cadres supérieurs des services de vulgarisationet de recherche des pays africains. Vingt-sept représentants de 10 pays anglophones ont participé

à l'atelier d'Accra et 41 représentants de 16 pays francophones ont participé à celui d'Abidjan.Un certain nombre de fonctionnaires de la Banque, tant du siège que des missions résidentes, ont

également participé à ces ateliers. Des organisations internationales, comme le Serviceinternational de la recherche agricole nationale (SIRAN) et le Programme spécial pour la recherche

agricole en Afrique (PSRAA) y ont également envoyé des représentants. Les ateliers ont aussi

bénéficié de la présence de quelques experts qui ont participé aux discussions des séancesplénières, ont animé les débats des groupes de travail et apporté une perspective plus globale auxtravaux. La liste de tous ces participants est donnée à l'annexe 4.

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Organisation des ateliers

La principale caractéristique de ces ateliers était la présentation par chaque paysparticipant de son expérience en matière de réorganisation des systèmes de vulgarisation agricoleet de recherche. Les pays ont été groupés par deux, trois ou quatre pour chaque session et ontchacun exposé en séance plénière leurs dispositions actuelles pour assurer les services devulgarisation, mettant en lumière leurs meilleures réalisations aussi bien que les contraintesauxquelles ils sont confrontés. A la fin de chaque session, les experts faisaient des observationset commentaires et attiraient l'attention sur les points importants soulevés au cours desprésentations et des discussions subséquentes.

Après ces présentations nationales, les participants étaient répartis en quatre groupes detravail pour des discussions plus approfondies de problèmes spécifiques. Les rapporteurs dechaque groupe présentaient ensuite leurs conclusions et recommandations en séance plénière, oùelles étaient acceptées ou amendées après une discussion générale.

Des présentations sur des thèmes spécifiques ont également été faites par des conféren-ciers invités. M. Edward V. K. Jaycox, vice-président pour l'Afrique de la Banque mondiale,a pris la parole devant les deux assemblées et M. Robert Evenson, professeur à l'Université deYale, a présenté les conclusions de l'évaluation de l'impact de la vulgarisation par F&V auBurkina Faso et au Kenya. M. Bertus Haverkort, du "Information Centre for Low External Inputand Sustainable Agriculture" (ILEIA), a parlé, à l'atelier d'Accra, du rôle des paysans dans larecherche et la vulgarisation, tandis que M. Kevin M. Cleaver, directeur du départementtechnique pour l'Afrique de la Banque mondiale, a exposé, à l'atelier d'Abidjan, la stratégie dela Banque pour le développement agricole en Afrique.

Portée du présent rapport

Les discussions d'Accra et d'Abidjan ont mis en lumière une profusion d'idées etd'expériences. Certes, il est difficile de capturer dans un rapport toute la richesse desexpériences, ainsi que l'ouverture et l'enthousiasme qui ont caractérisés les débats, mais il estcependant nécessaire de consigner les résultats des discussions de manière à orienter les politiqueset les actions futures. Par conséquent, le présent rapport ne résume que les points les plusmarquants des débats. En outre, deux autres remarques sont à faire à propos de ce rapport.

Tout d'abord, il convient de préciser que le rapport ne concerne que les discussions quiont eu lieu dans les ateliers d'Accra et d'Abidjan. Plusieurs autres documents et comptes rendusde séminaires qui traitent de la vulgarisation sous différents angles ont été publiés, notammentpar la Banque mondiale, et des comparaisons entre divers systèmes de vulgarisation, y compriscelui par F&V, ont été faites, qui mettent en relief leurs points forts et leurs faiblesses6 .Néanmoins, le présent rapport se cantonne essentiellement dans le thème des ateliers, c'est-à-direla vulgarisation agricole par le système de F&V. La question de savoir si les réponses auxnombreux points soulevés au cours des ateliers restent dans le cadre du système, éventuellementsous réserve de modifications appropriées, ou se situent en dehors de celui-ci n'est pas abordéedans ce rapport, car elle n'a pas fait l'objet de débats dans les ateliers.

Ensuite, la structure de ce rapport combiné sur les deux ateliers mérite d'être expliquée.Comme cela a déjà été mentionné, des pays anglophones ont participé à l'atelier d'Accra et des

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pays francophones à celui d'Abidjan. Les expériences des deux groupes présentent de nombreuxpoints communs, mais quelques unes sont cependant spécifiques à un pays particulier ou à ungroupe de pays. Une comparaison des deux ateliers fait ressortir des éléments de similarité etde contraste dans les questions soulevées, ou dans l'accent mis sur certains problèmes. Il a doncété décidé d'établir un rapport combiné sur les deux ateliers, sans perdre de vue les contextesparticuliers des régions anglophone et francophone d'Afrique. Afin de refléter les résultatsconjugués des deux ateliers, tout en tenant compte du contexte particulier des discussions danschacun d'eux et en vue d'éviter, dans la mesure du possible, toute répétition, ce rapport a étéélaboré de la manière suivante.

Après un préambule, le chapitre 2 examine le rôle que pourrait avoir la vulgarisation dansle développement économique et agricole de l'Afrique. Ceci se fonde sur les exposés faits auxdeux ateliers par MM. Jaycox et Cleaver, ainsi que par le Professeur Evenson.

Le chapitre 3 analyse et résume les principales préoccupations exprimées dans les ateliers.Il se fonde largement sur les rapports nationaux et leurs discussions en assemblée plénière et dansles groupes de travail. Seules les questions qui ont été fréquemment soulevées au cours desdélibérations sont reprises dans le présent rapport.

Ensuite, les principales implications pour la formulation des politiques qui se dégagentdes recommandations des ateliers sont esquissées dans le chapitre 4.

Enfin, le chapitre 5 met en relief les points de convergence et de divergence entre lesdiscussions d'Accra et celles d'Abidjan. Ce chapitre attire aussi l'attention sur les différencesentre les problèmes soulevés dans ces ateliers et ceux qui avaient été anticipés en février 1991au séminaire de Lilongwe. Ce chapitre se termine par des suggestions quant à l'orientation futuredu débat.

Les annexes 1 et 2 contiennent respectivement un bref résumé des délibérations d'Accraet d'Abidjan, y compris les conclusions et recommandations spécifiques des deux ateliers.L'annexe 3 présente les principales caractéristiques des projets de vulgarisation actuellement encours d'exécution en Afrique et l'annexe 4 donne la liste des participants aux ateliers.

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2. Rôle de la vulgarisation dans l'agriculture africaine

Les trois conférenciers invités aux ateliers ont souligné le rôle important de lavulgarisation dans l'agriculture africaine. M. Edward V. K. Jaycox, vice-président pourl'Afrique (Banque mondiale) s'est adressé aux participants des deux ateliers. Il a insisté sur lapriorité qu'accorde la Banque au développement de l'Afrique et sur l'importance de l'agriculturedans le redressement des économies de ce continent. M. Kevin M. Cleaver, directeur duDépartement technique pour l'Afrique, a présenté à l'atelier d'Abidjan une stratégie dedéveloppement de l'agriculture en Afrique subsaharienne. Le professeur Evenson, appuyé parMM. Vishva Bindlish et Mathurin Gbetibouo, a expliqué les résultats de deux étudesd'évaluation, réalisées au Burkina Faso et au Kenya, et a montré l'impact de la vulgarisation parF&V dans ces pays. Ces exposés ont contribué à mettre en évidence l'importance de l'agriculturedans toute stratégie de redressement économique en Afrique et le rôle significatif que lavulgarisation agricole peut avoir dans une telle stratégie.

M. Jaycox a souligné que l'Afrique demeure une priorité absolue pour la Banquemondiale en dépit de ses nouveaux engagements dans d'autres parties du monde. Cette prioritése traduit par le niveau régulièrement élevé de son assistance à l'Afrique et par la présence deMissions résidentes dans un grand nombre de pays du continent. Dans le cadre de cette prioritégénérale à l'Afrique, l'agriculture vient en tête pour des raisons sociales et économiques, tellesque l'important pourcentage du PIB qui résulte de l'agriculture, sa contribution aux exportationset à l'emploi, son rôle et celui des paysans dans la gestion des ressources naturelles, etc. Il a faitremarquer que, sans ignorer l'importance des autres secteurs de l'économie, il est impératif dedoubler, de 2 % à 4 %, le taux de croissance annuel de l'agriculture pour éviter la famine etoffrir à la population croissante des emplois productifs et des revenus accrus. "C'est un défi quenous devons relever, car nous savons que c'est indispensable."

Il a signalé, en outre, que pour atteindre cet objectif, la Banque compte sur la rechercheet la vulgarisation agricoles qui ont un rôle clé à jouer. L'agriculture africaine a constammentbesoin de nouvelles technologies. La priorité que donne la Banque à la recherche agricole estreflétée par le PSRAA et M. Jaycox a confirmé que l'implication de la Banque mondiale dans lavulgarisation agricole constitue un engagement à long terme. Il a encore ajouté qu'il espère queles administrations nationales des pays concernés feront preuve d'un engagement similaire enversla recherche et la vulgarisation agricoles en augmentant les ressources financières qui leur sontallouées.

Stratégie de développement agricole

Dans son exposé' d'Abidjan, M. Kevin Cleaver a insisté sur l'importance de l'agriculturepour les économies africaines. L'agriculture demeure en effet la principale occupation de lamajorité de la population d'Afrique et constitue le secteur le plus productif, avec une contributionmoyenne de 32 % du PiB. L'Etude de perspective à long terme (EPLT) de la Banque mondialeAfrique subsaharienne: De la crise à une croissance durable8 (1989) a conclu que les économiesafricaines devaient croître d'au moins 4 à 5 % par an pour satisfaire les besoins d'emplois et derevenus de leurs populations en expansion. Etant donné que la principale source de cettecroissance ne pouvait être que la production agricole, le taux de la croissance agricole dans ces

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pays devait aussi ètre de 4 % par an. A défaut d'une telle expansion, le secteur industriel nepourrait être suffisamment approvisionné en matières premières pour lui permettre d'atteindre sonobjectif de croissance de 5 à 7 % par an. En effet, l'agriculture est la principale source dematières premières pour l'industrie et représente un marché important pour les produitsmanufacturés et les services, puisque les fermiers constituent la majorité de la population et desemplois dans ces pays. Une analyse des liens entre les activités agricoles et non agricoles enAfrique subsaharienne9 indique qu'une croissance de 1 % dans l'agriculture entraînerait unecroissance économique de 1,5 %, résultant de l'impact stimulant de l'agriculture sur l'industrie,les transports et les services.

Malheureusement, le taux moyen de croissance agricole en Afrique reste, depuis 1965,situé entre 1,7 et 1,9 % par an en termes réels. Par contre, la croissance démographique, quiétait de 2,7 % par an pendant la période 1965-1980, est passée à 3,1 % paran depuis 1980. Cefléchissement de la production agricole par habitant est reflété par un déclin de la productionvivrière par habitant qui est assorti d'une augmentation rapide des importations et de l'aidealimentaire. Cette stagnation de l'agriculture a provoqué une aggravation de l'incidence de lapauvreté et de la pénurie alimentaire dans les zones rurales. En fait, les systèmes actuels de

production sont incapables, d'une part, d'absorber l'excédent de main-d'oeuvre et, d'autre part,d'éviter une destruction progressive de la base de ressources sous-jacente.

C'est pourquoi, les objectifs du développement agricole en Afrique ont été définis commesuit

* soulagement de la pauvreté et sécurité alimentaire,

* création d'emplois,

* gestion soutenable des ressources naturelles.

Pour atteindre l'objectif de croissance de 4 % par an, l'agriculture africaine doitsurmonter de sérieuses contraintes, à savoir:

* le faible niveau des prix mondiaux de la plupart des produits agricoles et agro-industriels en provenance d'Afrique,

* le développement insuffisant de l'irrigation (à peine 4 % de la superficiecultivée),

* le faible niveau de développement des infrastructures (routes rurales, systèmesde distribution des intrants, etc.),

* le manque de technologies appropriées pour une intensification durable del'agriculture en Afrique.

Néanmoins, il y a aussi des facteurs favorables qui peuvent être exploités au profit del'Afrique. Actuellement, l'Afrique a une agriculture à faible taux d'intrants et essentiellementnon subventionnée. Elle est en retard sur les autres continents en termes de rendement descultures, car elle n'utilise que très peu d'engrais et son irrigation est fort peu développée. Parconséquent, il existe un vaste potentiel d'intensification de sa production. En outre, les déclins

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prévus des salaires réels dans la plupart des pays africains contribueront à améliorer lacompétitivité de l'agriculture africaine.

La stratégie esquissée par M. Cleaver pour atteindre ces objectifs de croissance, comportecinq éléments principaux:

i) Adopter des politiques qui favorisent l'investissement dans l'agriculture, dans leconditionnement et la commercialisation de ses produits et dans le crédit agricole.

ii) Mettre au point de nouvelles technologies, y compris des modifications partiellesde coût modique aux systèmes actuels de production.

iii) Organiser les fermiers et les faire participer aux décisions.

iv) Accroître l'investissement dans les infrastructures rurales: routes, adductionsd'eau, écoles et services de santé.

v) Mieux gérer les ressources naturelles.

La vulgarisation agricole a un rôle important à jouer dans l'exécution de cette stratégie.Son implication sera cruciale dans la diffusion aux fermiers des technologies améliorées et desconseils afin de mieux gérer leur base de ressources naturelles. Alors que la vulgarisation pourles cultures commerciales et l'élevage pourrait, en temps opportun, être assurée par des agro-entreprises du secteur privé, la vulgarisation par le secteur public continuera pendant longtempsencore à jouer un rôle important dans le domaine des cultures vivrières ainsi que dansl'encadrement des paysans pauvres. De plus, les services de vulgarisation du secteur publicdoivent accroître leurs efforts au profit des paysannes, en répondant aux problèmes del'environnement, en offrant un choix de technologies et en établissant des liens formels entre larecherche et les groupes de fermiers. Ainsi, conclut M. Cleaver, les services de vulgarisationseront à même de remplir également une autre mission importante, à savoir, sensibiliser lesservices de recherche aux problèmes des paysans.

Des services de vulgarisation, réorganisés selon les principes du système de F&V' 0 , sontdéjà en place dans une trentaine de pays africains. Un volet important de la stratégie multipleévoquée ci-avant est donc déjà installé et doit, à son tour, faire pression sur les autres services(particulièrement la recherche et la distribution d'intrants) pour qu'ils améliorent leur efficacité.L'évaluation des systèmes de vulgarisation au Burkina Faso et au Kenya permettra de conclures'il est réaliste d'en espérer autant du système de F&V. A première vue, les résultats de cesétudes, présentés aux deux ateliers par le professeur Evenson avec l'assistance de MM. Bindlishet Gbetibouo, suggèrent que cette espoir se justifie.

Evaluation économique de la vulgarisation par le système de F&V

Les résultats des évaluations indiquent que le système de F&V a bien fonctionné auBurkina Faso et au Kenya, où il a nettement amélioré la rentabilité des investissements et a étéprofitable à un grand nombre de paysans. Dans ces deux pays, les évaluations ont été faites surbase des données obtenues grâce à des enquêtes auprès d'échantillons aléatoires de fermiersreprésentatifs de l'ensemble de la population paysanne. Au Kenya, l'échantillon comptait 676agriculteurs, tandis qu'au Burkina Faso il était beaucoup plus important, avec 3.600 participants.

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Le fait que les données, tant pour le Burkina Faso que pour le Kenya, répondaient aux

deux exigences essentielles d'échantillonnage au hasard et de représentativité mérite d'être

souligné. Ceci permet, en effet, d'extrapoler les résultats qui découlent de ces données. Au

Kenya, l'exécution des enquêtes avait été confiée au "Central Bureau of Statistics" et, au Burkina

Faso, à la Direction nationale des études et du Plan. Ni le service de vulgarisation, ni le

ministère de l'Agriculture, n'ont été impliqués dans le processus de collecte des données dans l'un

et l'autre de ces pays. Il est important de le souligner, car cela écarte toute possibilité de biais

dans les dénombrements.

Cette évaluation a également permis de calculer la rentabilité du système de vulgarisation

qui existait antérieurement à celui par F&V au Kenya, car elle a pu tenir compte des résultats de

l'enquête sur le budget des ménages ruraux au Kenya, effectuée en 1981-82, c'est-à-dire, l'année

qui a précédé l'introduction du système de F&v dans ce pays. En fait, l'équipe chargée de

l'évaluation a refait une enquête auprès d'agriculteurs sélectionné au hasard dans la liste qui avait

servi pour de l'enquête de 1981-82, qui était elle-même fondée sur un échantillon aléatoire.

Ainsi, l'équipe de chercheurs du professeur Evenson a pu établir les données concernant les

mêmes ménages paysans pour deux périodes, 1982 et 1990.

La fourchette du calcul des taux de rentabilité du système courant de vulgarisation par

F&V au Kenya avait une moyenne de 350 %. La limite inférieure pour ce taux de rentabilité

avait une forte probabilité d'être d'au moins 160 %. Les taux de rentabilité correspondants

calculés pour le système antérieur de vulgarisation au Kenya étaient respectivement de 52 % et

28 %. Quant au Burkina Faso, les taux de rentabilité calculés pour le système actuel de F&V y

étaient situés entre 86 et 187%.

Ces estimations se rapportent aux taux de rentabilité marginaux. C'est-à-dire qu'ils se

référent au rendement des investissements en vue de l'expansion des prestations de vulgarisation.

Il peut donc être conclu en toute confiance que, sur la base de ces estimations, le taux de

rentabilité des investissements d'expansion du système actuel de F&V au Burkina Faso et au

Kenya sera probablement élevée. La spécification des modèles économétriques sous-jacents de

vulgarisation par F&V était relativement complète et tenait compte des conditions météorologi-

ques, du capital investi, des intrants couramment achetés et de la main-d'oeuvre familiale ou

salariée. Elle prenait également en compte certains facteurs géoclimatiques, ainsi que certaines

caractéristiques des fermiers et de leur communauté. Par ailleurs, les coefficients calculés

restaient stables par rapport aux méthodes alternatives d'estimation.

Au Kenya, les modèles économétriques établis pour 1981-82, avant l'introduction de la

vulgarisation par F&V, ne peuvent pas être comparés strictement avec ceux établis pour le

système de F&V de 1990, car les données disponibles de l'enquête de 1981-82 sur le budget des

ménages ruraux ne concernaient pas les mêmes intrants. Néanmoins, la grande différence entre

les taux de rentabilité, calculés à partir de ces modèles, combinée aux résultats des autres analyses

effectuées pour les évaluations suggèrent que l'introduction du système de F&V a renforcé

l'impact de la vulgarisation au Kenya. D'ailleurs, ces autres analyses indiquent que l'introduction

du système de vulgarisation par F&V, tant au Burkina Faso qu'au Kenya, a entraîné un

accroissement appréciable de la sensibilisation, du nombre d'interventions et des taux d'adoption.

Dans le cas du Kenya, les analyses révèlent que 66 % des fermiers de l'échantillon, dont

l'agriculture est la principale source de revenu, avaient reçu des conseils des services de

vulgarisation depuis l'introduction du système de F&V. Quatre-vingt huit pour-cent des

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bénéficiaires de ces conseils ont signalé que c'était la première fois qu'ils recevaient de telsconseils depuis l'introduction du système de F&V.

Au Burkina Faso, en raison peut-être de la courte période de fonctionnement du systèmede F&V, 31 % des fermiers de l'échantillon ont rapporté avoir été conseillés par les agents devulgarisation. Presque tous ces agriculteurs ont estimé que ces conseils étaient utiles. Lesservices de vulgarisation semblent atteindre les ménages dirigés par des hommes et ceux dirigéspar des femmes dans une proportion plus ou moins égale, puisque 50 % des fermes dirigées pardes hommes et 45 % de celles dirigées par des femmes ont reçu des conseils. De même, lespetits exploitants de l'échantillon ont été conseillés dans les mêmes proportions que les grosfermiers. Au Burkina Faso, les résultats ont montré que les agriculteurs qui étaient membres dugroupe de contact du système de F&V obtenaient des rendements de 25 à 30 % supérieurs.

2.1: Evaluation de la vulgarisation par F&v au Kenya

Sous ce titre, une étude examine l'impact de la vulgarisation par F&V sur la base de données en provenance d'unéchantillon aléatoire de paysans du Kenya dont l'agriculture est la principale source de revenu. Elle montre quecet impact a été positif. En effet, 66 % des fermiers ont signalé avoir reçu des conseils de vulgarisation depuisl'introduction du système de F&V. La plupart d'entre eux ont jugé que ces conseils étaient pratiques et ontégalement indiqué qu'ils n'avaient jamais reçu de tels avis de vulgarisation avant l'instauration du système deF&V. Les proportions de petits, moyens et gros exploitants et celles des fermes dirigées par des femmes qui ontreçu les conseils de vulgarisation étaient également du même ordre de grandeur. La fourchette des estimationsdes taux de rentabilité des investissements additionnels réalisés pour étendre le système de F&V a une moyennede 350 %, et une limite inférieure qui a une forte probabilité d'être de 160 % au moins.

Même si les taux d'adoption ont été relativement faibles pour les pratiques nécessitantl'achat d'intrants, plus de 70 % des agriculteurs de l'échantillon kenyan ont adopté les messagesde vulgarisation relatifs à l'espacement, au dates de la plantation et aux variétés améliorées, c'est-à-dire les pratiques agronomiques élémentaires améliorées. Il convient de noter que, dans la zonesahélienne du Burkina Faso où l'environnement est très susceptible de dégradation, plus de 80 %des fermiers interrogés ont déclaré qu'ils utilisaient des engrais organiques et plus de la moitiéont signalé avoir adopté des méthodes complexes de lutte contre l'érosion.

2.2: Evaluation de la vulgarisation par F&V au Burkina Faso

Fondée sur un échantillon aléatoire d'environ 3.600 agriculteurs sélectionné dans les 12 régions du BurkinaFaso, une étude d'évaluation montre que l'introduction du système de F&V a augmenté les adoptions depratiques améliorées. Elle indique aussi que si tous ces fermiers ont bénéficié du système, ceux qui apparte-naient aux groupes de contact de F&v en ont mieux profité et ont obtenu des rendements de 25 à 30 %supérieurs. Ainsi donc, dans la mesure où 21 % seulement des agriculteurs de l'échantillon ont déclaré êtremembres de groupes de contact de F&V, l'évaluation suggère que l'élargissement de ces groupes pourrait avoirun effet positif. Les taux estimés de rentabilité des investissements supplémentaires pour l'expansion du systèmede vulgarisation par F&V se situent entre 86 et 187 %. Cette évaluation montre aussi que la moyenne annuelledes dépenses de vulgarisation par famille d'exploitants a baissé de près de 30 % par rapport à la périodeantérieure à l'introduction au Burkina Faso de la vulgarisation par F&V en tant que système national.

Ces taux élevés de rentabilité s'expliquent, en partie, par le coût relativement faible dela vulgarisation par le système de F&V et par les avantages substantiels qui sont censés endécouler. Dans le cas de l'échantillon kenyan, les dépenses totales de vulgarisation par famillede fermiers-sur base des prix de 1991-ont été, en moyenne, inférieures à 5 dollars" par an

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pendant la période 1983-91, ce qui ne représente qu'une hausse de 20 % par rapport à la période

antérieure à l'introduction du système de F&V. Au Burkina Faso, par contre, ces dépenses ont

effectivement diminué de 30 %, avec 7 dollars par famille et par an après l'adoption du système

de F&V pour la vulgarisation nationale.

La conclusion très positive du professeur Evenson sur le système de vulgarisation par

F&V est significative, car elle repose sur une analyse statistique prudente:

"Il semble que, dans le contexte africain, il soit très possible que la vulgarisation

ait un impact sensible, même s'il n'y a que peu de technologies véritablement

nouvelles à vulgariser. Ceci s'explique par trois raisons. Tout d'abord, les

niveaux de scolarisation des agriculteurs et de leur expérience en matière

d'expérimentation et d'adoption des technologies sont faibles. Ensuite, les

programmes de vulgarisation du passé n'ont pas exploité efficacement le potentiel

technique existant, souvent à cause de la médiocrité de la gestion. Enfin, le

système de F&V a probablement imposé une nouvelle discipline à la gestion des

programmes de vulgarisation en Afrique, qui a permis à ce potentiel de se

réaliser."

2.3 Estimation de la contribution de la vulgarisation à la croissance

Une évaluation des services de vulgarisation par F&v du Burkina Faso indique qu'il est raisonnable d'en espérer

une contribution de 2 % par an, pendant une dizaine d'années, au taux de croissance de la production agricole.

Un tel résultat pourrait donner aux pays africains le temps de répit dont ils ont besoin pour mettre au point de

nouvelles technologies et atteindre un potentiel de croissance comparable à celui de certaines parties d'Asie. Il

faut toutefois souligner que cette contribution ne peut être réalisée qu'avec des programmes compétents de

vulgarisation, bien organisés et bien gérés. En effet, les programmes de vulgarisation du passé n'ont pas pu

exploiter cette source de croissance, mais il semble bien que les programmes de F&v en soient capables.

Sous l'éclairage de ces deux études d'évaluation, il semble donc que le système de

vulgarisation par F&V est capable de contribuer d'une manière très significative à la réalisation

de l'objectif de croissance agricole visé dans l'Etude de perspective à long terme (EPLT)

mentionnée plus haut. Mais pour y parvenir, les services de vulgarisation doivent être gérés de

manière professionnelle.

Les discussions d'Accra et d'Abidjan ont été centrées sur la manière dont l'efficacité des

projets de vulgarisation par F&V dans les pays africains peut être améliorée et ceci sera l'objet

du chapitre suivant où seront discutées les préoccupations majeures à ce sujet, telles qu'elles ont

été exprimées, dans les ateliers, par les principaux responsables de l'exécution des projets de

vulgarisation par F&V dans ces pays.

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Les fermiers africains ont adop-té de nombreuses recommanda-

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tions sur les cultures intercalai-res

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3. Problèmes et soucis majeurs

De nombreuses questions importantes sur la vulgarisation agricole ont été débattues aucours des ateliers. Mais des thèmes différents ont respectivement fait l'objet des débats d'Accraet d'Abidjan. Cependant, dans l'ensemble, les discussions ont révélé les principaux problèmesauxquels se heurtent aujourd'hui les services de vulgarisation agricole en Afrique. Ces difficultéspeuvent être classées sous quatre rubriques principales

i) problèmes de gestion,

ii) problèmes de technologies,

iii) problèmes de formation,

iv) vulgarisation pour certaines catégories d'agriculteurs.

Les préoccupations majeures de la vulgarisation agricole en Afrique sont résumées ci-après, suivant ces mêmes rubriques.

Problèmes de gestion

La gestion des services nationaux de vulgarisation nationaux est un souci majeur dans tousles pays qui exécutent des programmes fondés sur le système de F&V. Une bonne gestion de cesservices requiert qu'ils soient organisés et financés de manière durable, qu'ils soient efficients etrentables et qu'ils soient efficaces dans la diffusion aux fermiers de conseils pertinents qui leurpermettent d'accroître leurs revenus. Dans ce cadre, les principales questions relatives à lagestion des services de vulgarisation qui ont été discutées aux ateliers d'Accra et d'Abidjan sont:

comment assurer l'engagement de l'administration et le financement par l'état?

* que faut-il entendre par la vulgarisation par "système modifié de F&V"?

* dans quelle mesure la vulgarisation doit-elle être "unifiée"?

Comment garantir l'engagement et le financement de l'administration?

Aujourd'hui, une des principales contraintes des systèmes de vulgarisation en Afriqueprovient de leur financement. Tous les projets de vulgarisation par F&V ont été lancés avec desCrédits de l'IDA. Typiquement, l'assistance de la Banque couvre la totalité de l'investissementinitial, y compris le coût du personnel supplémentaire recruté dans le cadre du projet, tandis queles pays bénéficiaires du Crédit fournissent des fonds de contrepartie pour couvrir les frais defonctionnement et les charges récurrentes du projet. Ainsi, la contribution financière requise del'état varie généralement de 20 à 40 % du coût global du programme. Mais, malgré des accordsinitiaux à cet égard, la plupart des pays se sont révélés incapables d'allouer ces fonds decontrepartie et nombre d'entre eux ne décaissent pas les montants budgétisés en temps utile pourles besoins des opérations sur le terrain. Par exemple, il a été rapporté de Tanzanie que, faute

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de fonds et d'appui logistique suffisant (spécialement les transports), il y a été organisé moins

d'ateliers mensuels que prévu et la supervision des activités sur le terrain y a été insuffisante.

Par ailleurs, en Gambie, de nombreux agents de vulgarisation auraient quitté le service de l'état

pour être recrutés par des ONG qui offrent de meilleures conditions de travail.

Ces contraintes financières ont des origines diverses. Certains pays traversent une

véritable crise financière et d'autres n'ont apparemment pas suffisamment de volonté politique

pour maintenir l'enthousiasme initial, ce qui fait que les fonds appropriés pour la vulgarisation

ne sont jamais libérés.

Les participants ont fait remarquer que, lorsque les budgets agricoles doivent être réduits,

ce sont les dépenses de vulgarisation sont le plus souvent affectées, même si d'autres subventions

sont maintenues. Il est évident qu'un engagement politique ferme vis-à-vis de la vulgarisation

est de la plus haute importance car, si les responsables des politiques agricoles sont convaincus

des avantages de la vulgarisation, l'administration peut toujours établir les priorités de dépenses

de manière à affecter des fonds suffisants à cet effet. Très souvent, il suffit que la direction de

la vulgarisation communique les résultats obtenus sur le terrain par le système de F&V-qu'il

s'agisse de rapports de suivi et d'évaluation ou de données recueillies directement lors de visites

sur le terrain-aux dirigeants politiques pour les convaincre de la nécessité d'allouer des budgets

suffisants à la vulgarisation.

3.1: La vulgarisation contribue à améliorer la nutrition au Togo

Au Togo, la vulgarisation a réussi a accroître la production du maïs éphémère (90 à 100 jours) dans les savanes.

Auparavant, la culture du maïs était au quatrième rang des cultures céréalières dans cette région. Après trois

ans d'efforts soutenus des services de vulgarisation, le maïs a maintenant dépassé les autres céréales, en raison

de sa forte productivité. La superficie cultivée a presque doublé et les rendements sont plus élevés, allant de

1.200 à 2.000 kg/ha, que pour les variétés de sorgho cultivées localement qui produisent de 500 à 700 kg/ha.

Ceci est à la base de l'amélioration de la situation nutritionnelle de la région, réduisant ainsi son déficit

chronique en céréales. Dans les autres régions, comme la côte et les plateaux, une collaboration entre la

vulgarisation et les services de recherche a permis l'introduction de variétés de maïs à haut rendement. En

outre, pour résoudre la crise de plantation qui affecte près d'un million de cultivateurs d'ignames au Togo, les

agents de vulgarisation ont disséminé une nouvelle technique mise au point par l'Institut international

d'agriculture tropicale (IITA) d'Ibadan (Nigéria). Ces agents ont appris aux fermiers la technique de l'épluchage

de "minifragments" et cette pratique commence à se répandre. Cette technique consiste à produire des

tubercules d'ignames à partir d'environ 25 g de minifragments pré-germés. Si cette méthode est généralisée

dans toutes les zones productrices d'ignames du pays, el! permettra au Togo de conserver pour sa consomma-

tion au moins 50 % de la quantité d'ignames actuellement utilisée chaque année pour la plantation et contribuera

substantiellement à l'amélioration des niveaux de nutrition dans les zones rurales.

Du côté de la Banque, des assurances de soutien à long terme ont été données.

Néanmoins, une suggestion des participants nationaux, qui consistait à augmenter la participation

de la Banque mondiale dans le financement des charges récurrentes, a été critiquée par les

représentants de cette dernière qui ont fait valoir que les pays concernés devaient garder un intérêt

substantiel dans le programme. Une telle modification de la structure de financement-c'est-à-

dire, mettre une plus grande proportion des coûts à la charge de la Banque-irait également à

l'encontre du souhait, universellement exprimé, de faire de la vulgarisation un produit

essentiellement local.

Les délégués de plusieurs pays, surtout des pays francophones, ont fait remarquer que

la vulgarisation souffrait souvent des contraintes pesant sur l'économie nationale. Ceci résultait

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souvent de facteurs qui échappaient au contrôle de l'administration, comme la chute des coursdes produits de base sur les marchés internationaux et les fluctuations des taux de change. Ilsont donc proposé que ces éléments soient pris en considération au moment de la négociation desprojets de vulgarisation et ont à nouveau suggéré que, pour ce qui est des projets de vulgarisationagricole, la Banque envisage de financer une plus grande proportion de leurs coûts récurrents.Ils ont aussi demandé que le taux de change en vigueur au début du programme soit maintenupour toute la durée du projet, de manière à ce que les variations de ce taux ne viennent pasaggraver les charges financières des pays concernés, et qu'une plus grande souplesse soitintroduite dans les conditionalités afin d'éviter la suspension ou l'arrêt des décaissements en coursd'exécution.

Une des plus grandes préoccupations exprimées était celle du financement de lavulgarisation après achèvement des projets ou retrait du soutien des donateurs. La question estde savoir si les coûts récurrents de ces services peuvent être supportés par le budget du paysaprès l'arrêt des décaissements de la Banque, à la fin du cycle du projet. Le Ghana et le Nigériaont insisté sur ce problème et un participant du Nigéria a signalé que la possibilité de faireassurer ce financement par des entités du secteur privé ou par des cofinancements de plusieursbailleurs de fonds était à l'étude dans son pays. Certains pays comme le Bénin, la Côte d'Ivoireet la Zambie, entre autres, ont déjà obtenu des cofinancements-c'est-à-dire des fonds enprovenance de plusieurs agences d'aide-pour leurs programmes de vulgarisation. Néanmoins,même dans ces cas, le problème du financement après la clôture des projets subsiste. Il est doncprobable que la seule solution valable consiste en une allocation soutenable du budget national.Les participants aux ateliers ont exprimé l'avis qu'un tel appui finira par se concrétiser lorsqueles effets positifs de la vulgarisation sur le terrain seront plus visibles et ce sont les directeurs dela vulgarisation qui doivent prendre l'initiative de sensibiliser les responsables des affectationsbudgétaires aux effets positifs de ces services.

Une importante question de politique générale se pose à la suite de ces contraintesfinancières. Peut-être faudrait-il tenir compte de la rareté des fonds lors du passage de la phasepilote d'un projet à un programme national. Il importe de consolider d'abord les services devulgarisation dans un district pilote ou une région particulière afin de leur donner l'opportunitéd'atteindre un bon niveau de professionnalisme et de prouver leur impact positif sur laproduction. Mais, au lieu de cela, il semble que, dans de nombreux pays, le programme soit troprapidement élargi à toutes les régions et à tous les districts, souvent en un an ou deux. Ceciimpose évidemment de sévères contraintes de formation, de logistique et de financement. Cetteexpansion rapide dans un pays a quelquefois fait naître l'impression que les services réformés devulgarisation agricole sont insoutenables. Cette politique d'expansion rapide mérite, parconséquent, d'être abordée avec une certaine prudence.

Qu'entend-on par systèmes "modifiés" de vulgarisation par F&V?

Dans son allocution d'ouverture de l'atelier d'Accra, le ministre de l'Agriculture duGhana s'est étendu longuement sur la nécessité d'harmoniser les systèmes de F&V avec la cultureet les circonstances locales. Il a préconisé une collaboration renforcée entre experts locaux etétrangers, une plus grande attention à l'environnement social et une meilleure intégration desagents de vulgarisation dans les communautés paysannes qu'ils servent. Ces thèmes ont été reprisde nombreuses fois au cours des ateliers et plusieurs présentations nationales faisaient mentionde modifications du système de F&V pour tenir compte du contexte particulier et des exigencesspéciales de chaque pays. Différentes interprétations de ce processus ont donné naissance à des

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appellations diverses, comme "modification" et "indigénisation", ou encore "harmonisation" de

la vulgarisation par F&V avec la culture et l'organisation du pays.

Trois points principaux se dégagent du débat général sur ce thème

* divergence par rapport aux normes de F&V,

* harmonisation de F&V avec des systèmes alternatifs,

* caractère indigène du personnel et des programmes.

A un niveau donné, le système modifié de F&V se réfere tout simplement aux

modifications apportées aux directives proposées initialement dans la publication de la Banque

Vulgarisation par formation et visites"2. Ces changements portent soit sur la structure

organisationnelle, comme le nombre de familles de cultivateurs par agent de vulgarisation de

village (AVV), soit sur les principes de gestion du système, comme la fréquence des sessions de

formation.

Il a été signalé que, dans plusieurs pays, en raison des modalités des programmes

existants et de l'évolution historique de leurs administrations, le système de F&V avait été adapté

pour s'insérer dans les structures organisationnelles nationales. Ainsi, par exemple, au Nigéria,

le système avait été intégré dans les Projets de développement agricole (PDA) en cours. De

nombreux pays ont ainsi indiqué que, pour une raison ou pour une autre, mais le plus souvent

pour des considérations financières, ils ont été contraints d'avoir recours à un AVV pour 1.200

familles au moins, au lieu de la norme de un AVV pour 800 familles paysannes. D'autres

modifications de la structure organisationnelle ont également eu lieu, notamment il a été fait

exception à la règle qui veut que les agents de terrain fassent exclusivement du travail de

vulgarisation.

En ce qui concerne les principes de gestion de la vulgarisation par F&V, une norme qui

a souvent été altérée est celle relative à la fréquence des sessions de formation. Plusieurs pays

ont, en effet, rapporté que leurs calendriers de formation avaient été modifiés. Pour diverses

raisons, comme le manque de fonds ou l'existence de problèmes logistiques en Tanzanie,

l'absence de nouvelles technologies au Kenya, ou la taille du pays et la pénurie de compétences

au Zaïre, les services de vulgarisation n'ont pas pu maintenir le rythme des séances mensuelles

de formation au niveau des techniciens spécialisés (TS), ni des sessions bimensuelles pour les

AVV. La fréquence de ces séances a généralement été ramenée à une session tous les deux ou

trois mois pour les TS et à une session par mois pour les AVV. Dans le cas du Zaïre, ces séances

étaient tout simplement organisées "en fonction des besoins".

Un deuxième aspect des modifications a trait à l'adoption de différentes stratégies de

vulgarisation parallèlement à celle de F&V. Cette dernière est essentiellement fondée sur

l'échange de renseignements techniques entre l'agent de vulgarisation sur le terrain et le fermier

de contact. Cependant, dans certains pays, dornt la Côte d'Ivoire, le Kenya, le Nigéria et le

Sénégal, tout en respectant ce processus, il est fait de plus en plus usage de moyens de

communication de masse. De même, la quasi totalité des pays africains se sont appuyés sur des

groupes de fermiers, au lieu d'agriculteurs individuels de contact, pour disséminer les messages

de vulgarisation. D'autres, comme la Gambie, ont eu recours aux "kafoo", ou exploitations

communales, plutôt qu'à des parcelles individuelles, pour démontrer les nouvelles technologies.

Il a encore été mentionné qu'au lieu de s'en remettre uniquement aux fermiers de contact pour

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répandre les messages, il a également été fait appel à des animateurs de village pour obtenir unmeilleur effet multiplicateur. Tout ceci peut être considéré comme des tentatives visant àharmoniser la vulgarisation par F&V avec des méthodes alternatives de diffusion de messagesfondées sur la culture locale.

3.2: La Gambie utilise diverses méthodes pour diffuser les messages de vulgarisation

Les démonstrations sur le terrain constituent la principale stratégie de vulgarisation. Celles-ci sont généralementeffectuées sur des champs appartenant à des fermiers sélectionnés par la communauté. Mais les "kafoo", oufermes communales, servent également à ces démonstrations qui y attirent plus d'agriculteurs que celles qui sontfaites sur des exploitations privées. En outre, les services de vulgarisation conduisent également des tests sur leterrain grâce à des lopins d'essai et de démonstration situés chez certains fermiers. Ces derniers sont égalementchoisis par la communauté, mais ne sont pas nécessairement les mêmes que ceux qui viennent d'être mentionnés.Les essais sur ces parcelles résultent d'un effort de collaboration sur le terrain avec le Département desrecherches et leur objectif est de vérifier, sur les champs des fermiers et sous la direction de ces derniers, lecomportement de certaines variables appelées points d'impact ou pratiques de production dans la terminologie dela vulgarisation.

La radiodiffusion et la présentation de films dans les villages sont également des instruments régulièrementutilisés par les services de vulgarisation depuis 1976 et même, occasionnellement, avant cette date. Lesprogrammes radiophoniques sont compilés par des agents de vulgarisation agricole, qui ont reçu une formationcomplémentaire sur la production des programmes de radio, et la narration est principalement assurée par lepersonnel de Radio Gambie. Une grande partie du contenu de ces programmes consiste en des interviewsd'agriculteurs. Par ailleurs, les films sont produits localement par des agents de la vulgarisation agricole qui ontreçu une formation spéciale pour la production de films et de films vidéos.

Les visites dans les stations de démonstration ou de recherche offrent aussi de bonnes possibilités de diffusiondes messages de vulgarisation, mais ne sont pas exploitées autant que le justifie leur potentiel.

Une évaluation de l'efficacité de toutes ces méthodes a néanmoins révélé que la première source la plussignificative d'informations agronomiques est l'agent de vulgarisation. La majorité des cultivateurs citent ensuiteles programmes de radio comme étant, par ordre d'importance, la deuxième source de renseignements. En fait,les agriculteurs s'appuient également les uns sur les autres pour échanger des informations pratiques.

Un troisième aspect de l'évolution de la vulgarisation concerne le recours à des agentsnationaux pour assurer les services. Il a été rappelé, en effet, qu'avant l'instauration du systèmede F&V, l'exécution des projets agricoles soutenus par des bailleurs de fonds était généralementassistée par des spécialistes expatriés à long terme. Par contre, dans les projets par F&V,l'exécution est presque exclusivement confiée à des agents locaux. Par ailleurs, même au seindu pays, il y a tendance à faire en sorte que le personnel de vulgarisation fasse partie intégrantede la communauté avec laquelle il travaille. C'est ainsi qu'en Ethiopie, par exemple, les AVVsont recrutés localement de manière à ce que les activités de vulgarisation puissent avoir lieu dansle contexte de la culture et de la langue locales. Certains participants ont exprimé un souci: bienqu'il soit nécessaire de doter les AVV de véhicules adaptés à la superficie et à la topographie dela région qu'ils doivent couvrir, ils ne doivent pas nécessairement bénéficier de privilèges etd'avantages qui donnent l'impression qu'ils ont un statut supérieur à celui des fermiers. L'AVVdoit être sur un pied d'égalité avec les paysans qu'il (ou elle) encadre.

Le terme de "vulgarisation modifiée" a donc plusieurs significations, selon différentscontextes. A en juger par les discussions, il semble que les participants avaient des points de vuedivergents quant au bien fondé de la "modification" du système de vulgarisation. Certains yétaient radicalement opposés. M. Noumansana Bagouro, un des experts invités à l'atelierd'Abidjan, a fait remarquer que les harmonisations réalisées au Togo et au Bénin avaient tendance

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à négliger certains principes fondamentaux du système par F&V, tels que la dépendance à l'égard

des fermiers de contact et des champs de démonstration, et il s'est déclaré peu enclin à toute

modification des strictes organisation et gestion des programmes de vulgarisation F&V.

Par ailleurs, la plupart des participants estimaient que certaines modifications étaient

inévitables. Peut-être qu'une distinction était à faire, c'est-à-dire que certaines modifications

organisationnelles étaient acceptables dans la mesure où les principes de gestion étaient

strictement respectés. M. Benor a ainsi fait remarquer que, dans le cas exceptionnel du Zaïre,

une adaptation du calendrier de formation peut être valable, mais que ceci ne devrait pas être une

règle générale. "Ces sessions régulières de formation sont onéreuses, mais il est encore plus

coûteux de ne pas les tenir, car la vulgarisation a besoin de liens plus étroits avec la recherche

et le terrain. Par conséquent, plus il y a de formation, mieux c'est." En outre, M. Benor a aussi

dit que les autres modifications organisationnelles ne l'inquiétaient pas, car la vocation première

du système de vulgarisation par F&V est d'être, avant tout, un système de gestion de cette

vulgarisation. Certes, il y a certains principes fondamentaux à respecter par cette gestion-par

exemple, la formation et les visites régulières-mais pour le reste, il appartient au pays, ou même

à la région, d'établir des programmes et propositions spécifiques qui sont adaptés aux

circonstances particulières du pays ou de la région.

Voici les principales conclusions de ces discussions

i) Les structures organisationnelles varieront de plus en plus, au fur et à mesure de

l'implantation de la vulgarisation par F&V dans les pays, et certains divergencespar rapport à la structure originale sont bonnes, comme, par exemple, le travail

avec des groupes de fermiers de contact plutôt qu'avec ces fermiers individuels.

ii) Ces divergences, particulièrement celles qui s'écartent des normes de gestion,doivent, toutefois, être strictement limitées, car elles peuvent conduire à une

dilution des efforts, c'est-à-dire à l'affaiblissement de l'impact de la formationpar suite de la diminution du nombre de sessions.

iii) Il y a un consensus général sur l'importance de l'harmonisation, ou "indigénisa-tion", des cadres de vulgarisation pour mieux intégrer les AVV aux communautésagricoles qu'ils desservent.

iv) Le système "unifié" de vulgarisation est plus exigeant pour le personnel de

terrain qui, bien sûr, ne peut avoir d'autres activités (crédit, administration dessubventions, etc.) que la vulgarisation, avec son calendrier régulier de formationet de visites.

Dans quelle mesure faut-il unifier les services de vulgarisation?

Une des principales raisons de la création d'un service national de vulgarisation fondé sur

le système de F&V était le besoin de mettre en place un système unifié de vulgarisation. Avant

cette réforme, il y a eu plusieurs initiatives distinctes de vulgarisation: agences parapubliques

centrées sur un produit spécifique, ONG ou départements de l'administration. Parmi ces

départements, il y avait également une tendance croissante à la spécialisation, ce qui signifiait que

chacun était en train de créer sur le terrain des services parallèles de vulgarisation de diverses

techniques: agriculture, élevage, pêche, conservation des sols, etc.

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Un des aspects de la création d'un système unifié de vulgarisation est, par conséquent,la combinaison ou l'intégration des services offerts par les offices de promotion de produits debase, les bailleurs de fonds, les ONG et les administrations nationales. Dans certains pays, leprocessus de coordination des donateurs n'est pas encore commencé, tandis que dans d'autresce processus en est à différents stades. En Côte d'Ivoire, par exemple, il est prévu dans le projetde services agricoles, que la vulgarisation offerte par CIDT, SODEPRA, CIDV et SATMACI13 seraintégrée dans une unique agence nationale de vulgarisation. De même, au Bénin et au Ghana,toutes les agences d'aide soutiendront le système national de vulgarisation agricole, au lieu ded'exploiter des systèmes séparés, supportés dans le cadre des projets. Par contre, au Malawi,seuls les services de vulgarisation visant les petits exploitants (à l'exclusion des plantations detabac), font partie du programme national de vulgarisation. De la même façon, au Kenya, desagences séparées, telles que la Kenya Tea Development Authority (KTDA), la British AmericanTobacco (BAT) et les brasseries, continueront à fournir des services de vulgarisation pour leurscultures respectives.

Un autre aspect est l'unification des services de vulgarisation de différents ministères pourla conservation des sols, les techniques de culture, les cultures arbustives, l'élevage, etc.L'objectif est ici de créer un cadre unique de personnel de terrain capable de conseiller lesfermiers. Ces agents seront appuyés par des techniciens spécialistes des différents départementstechniques, comme la culture, l'élevage, la foresterie, etc. Dans certains pays, de grandesdifficultés ont été rencontrées pour réaliser une intégration harmonieuse et il y a de nombreusesvariantes dans la structure organisationnelle de cette intégration. L'Ouganda a mis sur pied unsystème intégré de vulgarisation pour l'agriculture, l'élevage et les pêcheries (les culturesarbustives ne sont pas encore intégrées au système). La Côte d'Ivoire a regroupé la culturevivrière, la production animale et les principales cultures d'exportation (coton, cacao, café).Dans certains cas, les départements concernés (par exemple, l'agriculture et l'élevage) ont étéfusionnés, mais dans la plupart des autres cas, seuls les services de vulgarisation sur le terrainont été intégrés alors que les départements sont restés séparés. Le Ghana recourt aux techniciensspécialisés des différentes directions, bien que les départements soient aussi séparés. Toutefois,en général, la plupart des pays africains ont aujourd'hui unifié leurs services de vulgarisationvisant l'agriculture et l'élevage; nombre d'entre eux essaient d'y inclure également laconservation des sols, l'agro-foresterie et les pêcheries.

Les avantages de cette unification sont évidents. D'une part, les dépenses de personnelpeuvent être réduites du fait que les mêmes agents transmettent les messages relatifs auxdifférentes disciplines. En outre, comme le petit exploitant typique d'Afrique fait généralementde la culture mixte, s'il n'y a qu'un seul agent de vulgarisation, il (ou elle) peut comprendreaisément les relations étroites entre les diverses activités se déroulant dans l'ensemble del'exploitation ainsi que les priorités et le potentiel de l'agriculteur. Il est donc plus pratique pourles fermiers de traiter avec un seul agent de vulgarisation, plutôt qu'avec trois ou quatreindividus, qui peuvent leur faire des recommandations contradictoires et leur faire perdre dutemps.

Dans les discussions à ce sujet, toutefois, les participants ont voulu savoir combien dedisciplines peuvent être ainsi combinées sans surcharger le système. Cette question s'est poséeparce que plusieurs pays ont fait état des difficultés qu'ils éprouvent à former des agents devulgarisation d'une discipline-comme l'agronomie, par exemple-pour les mettre en mesure detransmettre également les messages d'autres disciplines, comme l'élevage. En théorie, toutel'agriculture, de la culture à l'élevage, à la pêche, à l'apiculture, à la sériculture, etc., pourraitêtre unifiée. Mais cela est-il faisable, ou recommandable? Mme Bagchee, spécialiste du

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développement rural, a précisé que ce problème pouvait être résolu en faisant l'inventaire des

divers éléments sous-jacents du système de production. Parmi ces derniers, Il faut unifier ceuxqui sont déjà reliés entre eux dans les systèmes existants ou, encore, les éléments supplémentaires

qui pourraient y être intégrés à l'avenir. Mais ce choix doit toujours s'opérer en fonction desfermiers et de l'intégration effective de leurs activités sur le terrain et non pas en fonction d'idéesabstraites sur ce qu'est l'agriculture. C'est ainsi qu'il est concevable de combiner la piscicultureavec la culture et l'élevage, si les mêmes fermiers sont engagés dans ces trois activités, commec'est le cas en Ouganda. Par contre, à l'Ile Maurice, par exemple, il ne sert à rien de combinerla vulgarisation relative à la pêche démersale et celle concernant la culture de la canne à sucre,

car il s'agit d'activités économiques distinctes entreprises par des groupes différents. Donnantun exemple tiré du contexte indien, elle a signalé que, puisque les petits exploitants d'Assam fontla culture arbustive dans les jardins de leur ferme, il devrait y avoir un service de vulgarisationcommun pour l'agriculture et l'horticulture. Par ailleurs, dans le Himachal Pradesh, oùl'horticulture est une activité distincte à grande échelle, des services de vulgarisation séparés pourl'agriculture et l'horticulture seraient recommandables, si une telle solution se révèle plusrentable.

Problèmes de technologie

Le deuxième thème important qui s'est dégagé des ateliers de vulgarisation concerne latechnologie:

* création de technologies pertinentes,

* intégration de la gestion des ressources naturelles dans les activités de rechercheet de vulgarisation,

* collaboration entre les agences de recherche et de vulgarisation,

* gestion des systèmes nationaux de recherche agricole.

Les activités de vulgarisation se fondent essentiellement sur une série de technologiesutiles à transmettre aux agriculteurs. Le professeur Evenson a fait remarquer que la vulgarisationétait la plus efficace là où il y avait des fossés substantiels à combler entre les rendementspotentiels, réalisables avec des technologies améliorées, et les rendements couramment obtenus

par les fermiers.

Plusieurs des rapports nationaux contenaient des exemples illustrant la manière dont lavulgarisation par F&V a réussi à disséminer des technologies améliorées, essentiellement à faibleapports d'intrants. Par exemple, l'Ouganda a rapporté avoir enregistré des augmentations de

rendement du maïs, de l'arachide et des haricots en concentrant les efforts sur la densité optimaledes plants, ainsi que sur le calendrier de plantation, de désherbage et de récolte. L'Ethiopie a

signalé qu'une technologie simple et relativement peu coûteuse, dite de "billons élargis" (en

anglais: broad beds) avait été mise au point par le Centre international pour l'élevage en Afrique(CIPEA) et avait donné de bons résultats dans les zones d'argile noire.

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3.3: La vulgarisation modifie les pratiques culturales traditionnelles au Nigéria

Au Nigéria, l'impact des efforts de vulgarisation se manifeste dans différents domaines

* Technologies améliorées de polycultures à base d'igname et de manioc:

i) Bien que les fermiers aient traditionnellement planté l'igname et le manioc dans de grosses buttesdistribuées au hasard, à 2 m environ l'une de l'autre, les agents de vulgarisation les ont convaincusd'essayer, sur des lots de démonstration, des plantations régulières espacées de I m x I m. Lesrendements globaux obtenus grâce à cette pratique ont été très supérieurs à ceux enregistrés par laméthode traditionnelle et l'usage de cette pratique améliorée s'est très vite répandu.

ii) La recommandation d'attacher les sarments d'igname de quatre buttes à un seul tuteur, au lieu de lapratique courante d'attacher chaque sarment à un tuteur séparé, a rapidement été adoptée lorsque lesfermiers se sont rendus compte de l'économie de tuteurs qui en résultait. Ceci est particulièrementpertinent car le matériel de support devenait très rares. Les agriculteurs apprécient l'économied'énergie réalisée pour se procurer les tuteurs et exécuter le tuteurage. Se rendant compte de cela, unfermier a déclaré que si son père avait pu bénéficier de cette recommandation il serait peut-être encorevivant!

iii) Le système de culture consistant à alterner les rangées d'igname, de maïs et de manioc s'est viterépandu lorsque les agents de vulgarisation ont démontré qu'il permet d'éviter la monopolisation du solpar le manioc pendant sa période de croissance qui est plus longue, rendant ainsi une partie du terraindisponible pour la production d'autres cultures. Cet arrangement est maintenant particulièrementapprécié dans le sud-est du Nigéria, où les terres arables sont très limitées et fortement fragmentées.

* Elevage et pêche

i) Les efforts de vulgarisation, particulièrement dans le sud, ont été centrés sur le développement del'élevage des lapins, en raison de leur reproduction prolifique et de la nécessité d'accroître laconsommation de protéines de la population rurale.

ii) Dans la pêcherie, la vulgarisation a prodigué des conseils utiles sur la préservation des filets de pêche,l'entretien des moteurs hors-bord et la pisciculture, ainsi que sur la manutention, la préservation, et leconditionnement du poisson.

* Nutrition

t La cellule intitulée Les femmes dans l'agriculture a organisé des démonstrations de diverses recettesculinaires à base de soja: lait de soja, "moimoiî de soja, "akara" de soja, soupe de soja, etc. Sansune telle introduction par les services de vulgarisation, la culture du soja ne pourrait probablement pass'intégrer dans le système actuel de production agricole.

Cependant, les participants ont aussi voulu savoir comment devaient procéder lesdirigeants de la vulgarisation quand ils ne savaient pas très bien si le problème se situait dans lavulgarisation ou la création de technologies pertinentes ou, encore, dans la fourniture d'autresprestations de soutien. Par exemple:

i) Quand les fermiers disent que, faute de moyens financiers, ils ne peuvent pasadopter les nouvelles technologies, faut-il conclure que le message de vulgarisa-tion ne passe pas bien? ou qu'il est temps de prendre une initiative dans ledomaine du crédit?

ii) Lorsque les ateliers mensuels des techniciens spécialisés se tiennent irrégulière-ment parce que le contenu a tendance à être répétitif, faut-il conclure que la

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méthode de formation est inadéquate? ou que le rythme de la génération des

technologies est lent?

De tels signaux de détresse attirent l'attention sur la nécessité d'analyser systématiquement

l'état actuel de la recherche, car celle-ci a un rôle vital dans la fourniture des informations

techniques aux services de vulgarisation.

Création de technologies pertinentes

Dans de nombreux pays, les services de vulgarisation semblent se heurter à des problèmes

de disponibilité de technologies utiles à diffuser auprès des fermiers.

Certains pays ont rapporté que, bien que des technologies améliorées de culture soient

disponibles, il n'y a que peu d'informations nouvelles dans les autres domaines, ce qui entrave

la mise en place de systèmes unifiés de vulgarisation. En effet, pour que de tels systèmes

puissent bien fonctionner, il devrait y avoir une génération suffisante de technologies dans tous

les domaines concernés.

Plusieurs pays ont exprimé le sentiment que les ateliers mensuels étaient trop fréquents.

Non seulement, leur organisation est coûteuse, mais encore ils n'ont souvent rien de nouveau à

communiquer aux TS de la vulgarisation.

Sur ce point, M. Benor a fait une mise en garde. Il ne fallait pas non plus oublier ce

qu'il en coûte de ne pas assurer régulièrement cette formation. Les participants étaient au courant

de ce problème et ont, d'ailleurs, fait plusieurs suggestions utiles à ce sujet. Une de ces dernières

consistait à établir le coût de l'organisation de ces séminaires et d'y affecter des budgets

spécifiques (frais de déplacement des chercheurs, etc.). Toutefois, les participants n'ont pas pu

atteindre un consensus sur la source de ces fonds. Devaient-ils être prélevés sur le budget de la

vulgarisation (comme au Kenya et au Ghana) ou sur le budget de la recherche. Il a été signalé

que certains pays ont pu réduire les coûts de formation en sélectionnant les participants aux

ateliers en fonction des points de l'ordre du jour. La qualité des ateliers a également été

considérablement améliorée (au Nigéria et au Mali, par exemple) en faisant des processus à

double voie, ce qui permet aux chercheurs de recevoir des TS des explications des fortes

différences de pratiques culturales, de rendements, de revenus et de pertes entre certains

exploitants et aussi d'en apprendre plus sur les meilleures pratiques et les innovations des

fermiers. De tels ateliers favorisent un véritable dialogue entre les TS et les chercheurs et

contribuent ainsi à la génération et à la diffusion de technologies plus pertinentes.

Un autre problème technologique qui a été soulevé est celui de la mise au point de

technologies pertinentes, c'est-à-dire, de technologies que les fermiers considèrent pouvoir

adopter. Les participants ont fait remarquer que le fossé entre les chercheurs et les agriculteurs

était souvent très large. Mais, la connaissance du monde agricole, de ses contraintes, de ses

besoins et des technologies éprouvées qui y sont implantées depuis longtemps sont souvent d'un

moindre intérêt pour le chercheur que les propositions techniques qui émanent de la recherche.

Aussi, le fermier est-il rarement impliqué dans la conception, l'exécution et l'évaluation des

propositions de recherche et cette dernière est-elle ainsi privée du feed-back nécessaire soit pour

modifier les propositions, soit pour prendre en considération les systèmes de production des

agriculteurs. Dans ce contexte, les participants ont suggéré que la qualité de la recherche pourrait

être améliorée si les vulgarisateurs pouvaient faire cette contribution vitale ainsi que si les TS et

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les chercheurs effectuaient ensemble plus d'enquêtes de diagnostic et échangeaient leursinformations et idées au cours des ateliers mensuels.

Le problème aigu de la mise au point de technologies spécifiques pour les paysannes aégalement été évoqué. Les participants se sont montrés d'accord sur le fait qu'aucun échangevalable entre vulgarisateurs et paysannes ne pouvait avoir lieu sans une évaluation préalable desbesoins particuliers des paysannes et une recherche systématique visant à satisfaire ces besoins.

Une approche susceptible d'améliorer les relations entre les chercheurs et les fermiers estcelle de la recherche sur les systèmes de production. Quelques pays comme le Bénin, le Burundi,la Côte d'Ivoire, le Nigéria, la Tanzanie, la Zambie, etc. ont adopté une telle démarche dont ilsespèrent de meilleurs résultats, en raison de l'association plus étroite avec les fermiers qu'elleentraîne et de l'approche systématique qui permet de mieux comprendre les petites entreprisesagricoles diversifiées. Cette manière inspirée de la recherche sur les systèmes de production estun excellent outil d'analyse diagnostique et de développement de technologies pertinentes. Ceciest évidemment très apprécié du point de vue de la vulgarisation et les enseignements qui endécoulent peuvent être disséminés par les services nationaux de vulgarisation.

Pour ce qui est de l'implication des fermiers eux-mêmes dans la mise au point destechnologies, M. Bertus Haverkort a indiqué, à l'atelier d'Accra, que, quoi que fassent leschercheurs, les vulgarisateurs peuvent toujours suivre et assister les agriculteurs dans leurspropres expérimentations. Ils peuvent ainsi mettre au point des améliorations fondées sur lesressources disponibles localement, améliorations qui peuvent être étendues à d'autres agriculteurs.Plusieurs participants ont demandé à M. Haverkort dans quelle mesure ces technologiesdéveloppées avec la participation des fermiers étaient différentes de celles résultant de larecherche sur les systèmes de production. En fait, les deux approches sont presque identiques,la seule différence étant peut-être que, dans la méthode préconisée par M. Haverkort, l'accentest mis sur la faible consommation d'intrants. Dans les régions d'Afrique où, à cause del'extrême fragilité des écosystèmes ou de la pénurie d'intrants ou de ressources pour les acheter,cette technologie à faible utilisation d'intrants pourrait se révéler particulièrement pertinente.

Intégration de la gestion des ressources naturellesdans les activités de recherche et de vulgarisation

Les fermiers travaillent au sein d'un système de production qui est souvent inscrit dansun environnement naturel en détérioration. Les systèmes de production eux-mêmes peuventaccélérer l'épuisement des ressources naturelles. Il importe donc que les chercheurs et lesvulgarisateurs soient conscients de ce problème et intègrent la gestion des ressources naturellesdans leurs activités.

Parmi les représentants réunis en Accra, ceux de l'Ethiopie, du Kenya, de l'Ouganda etde la Zambie ont signalé que l'érosion des sols était un problème grave dans leurs pays respectifs.Aussi, les techniques de conservation des sols ont-elles été inclues dans les messages devulgarisation. Les pratiques telles que buttage suivant les courbes de niveau, le drainage des eauxde pluie et les cultures intercalaires, ainsi que la construction et l'entretien de structures deprotection, de bandes non labourées et de terre-pleins, l'usage de filtres à base d'herbes et laplantation d'arbres ont toutes été disséminées avec succès par la voie de la vulgarisation.

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3.4: Vulgarisation et gestion des ressources naturelles

Le Mali offre un bon exemple de coordination entre programmes de vulgarisation et programmes de gestion des

ressources naturelles. Le Projet national de vulgarisation agricole (PNVA) et le Projet de gestion des ressources

naturelles (PGRN) représentent une nouvelle génération de projets financés par IDA qui visent à réaliser un

développement durable. Comme la collaboration entre ces deux projets est cruciale, elle a été légitimée par un

protocole d'accord conclu entre les deux directions.

* Complémentarité des objectifs: Les objectifs de PNVA et de PGRN sont complémentaires. Alors que le

premier est centré sur la production de technologies au profit des exploitations agricoles et des troupeaux

d'élevage, le second est axé sur la gestion des ressources des communautés (pâturages, forêts, jachères, rivières,

etc.). Ensemble, ces programmes couvrent l'intégralité des ressources de base du village, dont un développe-

ment soutenable est l'objectif commun des deux projets. Ceci implique un accroissement durable de la

productivité et des revenus des villageois, grâce au développement de la capacité de production des ressources

humaines, naturelles et financières existantes.

* Complémentarité des méthodes: Le PNVA vise à assurer un développement durable des exploitations et

troupeaux individuels par le biais des groupes de fermiers de contact tandis que le PGRN tente de résoudre les

problèmes liés à la gestion des biens communautaires grâce à des comités de gestion des ressources naturelles et

à des groupes sous-sectoriels dans les villages (éleveurs, agriculteurs, pêcheurs, habitants des forêts, femmes,

etc.).

* Similarité des structures de supervision et de coordination: Le Comité national de coordination du PGRN

est le jumeau du Comité national de coordination du PNVA mais il porte sur un plus large éventail d'institutions.

Les techniciens spécialisés du programme de vulgarisation et les équipes d'appui technique du programme de

gestion des ressources naturelles assurent ensemble l'assistance et la supervision techniques sur le terrain ainsi

que la formation des agents de vulgarisation lors de sessions bimensuelles.

* Complémentarité des moyens d'intervention: Contrairement au PNVA qui n'a pas de ressources à investir

au niveau des villages, le PGRN a accès à des fonds, dont le PNVA peut tirer avantage pour encourager les

fermiers à participer à ses activités.

* Coordination et collaboration: Les équipes de techniciens spécialisés du PNVA sont pluridisciplinaires

(agronomes, éleveurs, spécialistes phytosanitaires, etc.), tandis que les équipes d'appui technique du PGRN sont

plurifonctionelles, c'est-à-dire qu'elles sont composées de personnes responsables de l'organisation de la

communauté et de la fixation des objectifs qui maîtrisent les questions techniques et gèrent les ressources

financières. Ensemble, ces équipes organisent les sessions de formation bimensuelles et fournissent aux agents

de vulgarisation un soutien correspondant aux programmes définis au cours de ces réunions conjointes.

Les agents de vulgarisation de village sont les mêmes pour les deux projets; ils sont sélectionnés, recrutés,

formés et administrés en vue de la réalisation des objectifs de ces projets. En moyenne, dans le cadre du PNVA,

un agent de vulgarisation assiste environ 600 familles paysannes. Dans les cas où le vulgarisateur est également

chargé d'activités du PGRN, le nombre de fermiers qu'il, ou elle, encadre est réduit de manière à maintenir un

équilibre entre sa charge de travail et celle de ceux qui font uniquement du travail de vulgarisation.

En revanche, les participants à l'atelier d'Abidjan ont insisté sur les difficultés rencontréespour intégrer la gestion des ressources naturelles dans la vulgarisation. Tout d'abord, les agentsdes projets de gestion des ressources naturelles et ceux de la vulgarisation sur le terrain ont, eneffet, des perspectives géographiques très différentes (bassins fluviaux entiers par opposition auxterres des fermiers) et des calendriers qui ne coïncident guère (plusieurs années par oppositionà de simples saisons). Par ailleurs, la gestion des ressources naturelles aborde les problèmes dupoint de vue global d'un village, ou même d'un groupe de villages, tandis que la vulgarisations'adresse à des groupes de fermiers de contact. En outre, l'impact des messages du programnmede gestion des ressources naturelles, qui ont des implications à long terme, ne se prête guère à

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une évaluation par les unités de suivi de la vulgarisation (qui s'intéressent généralement aux tauxd'adoption par les agriculteurs des messages de vulgarisation au cours de la dernière campagne).

Il a encore été signalé que les structures de recherche et de vulgarisation manquentsouvent des compétences nécessaires pour étudier l'environnement dans lequel les fermiersévoluent. Même, là où ces compétences existent, elles ne reçoivent pas toujours les soutienspolitique et financier nécessaires à l'exécution des programmes de gestion des ressourcesnaturelles. Pourtant, cette gestion est un facteur inéluctable quand il s'agit de promouvoir uneagriculture soutenable.

Cette question n'a pu être résolue au cours des ateliers. Le groupe a simplement concluque la recherche et la vulgarisation devaient prendre en compte la gestion des ressourcesnaturelles afin d'élaborer des méthodes de vulgarisation qui motivent les fermiers envers lesactions communautaires et de mettre au point et diffuser des technologies appropriées de gestiondes fermes et des ressources communautaires. Comme la vulgarisation repose maintenant, enAfrique, largement sur les groupes de paysans, elle devrait pouvoir les motiver pour entreprendredes actions communautaires visant à préserver leur base commune de ressources naturelles. Desdiscussions plus approfondies seront évidemment nécessaires pour définir avec précision commentles projets de vulgarisation et ceux de gestion de ressources naturelles pourront être coordonnésétant donné la complémentarité de leurs objectifs et méthodes.

Collaboration entre agences de recherche et de vulgarisation

Le système de vulgarisation par F&V prévoit un renforcement systématique des liens entrela vulgarisation et la recherche. Des efforts dans ce sens ont donc été entrepris dans tous les paysreprésentés aux ateliers. Dans presque tous, une telle liaison a été établie grâce à des ateliers pré-saisonniers, des programmes mensuels de formation, des visites conjointes sur le terrain et, danscertains cas, à des programmes pilotes en milieu paysan. Le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, leNigéria et le Togo offraient de bons exemples de ce type de liens.

Une question a été soulevée au cours des discussions: Si la recherche et la vulgarisationdoivent se rapprocher, qui doit organiser ce rapprochement? Lequel de ces services doit enprendre l'initiative? Plusieurs participants ont signalé que des institutions permanentes, commeles Comités de liaison recherche-vulgarisation (CLRV), ont été établis spécifiquement pour faciliterla collaboration entre ces services. Toutefois, selon certains participants, de tels arrangementsne sont pas sans risque; en effet, ces comités peuvent parfois développer leur propre intérêtinstitutionnel et, de ce fait, réduire la capacité de communication directe entre la recherche et lavulgarisation.

En fait, ce qui est peut-être encore plus important que ces institutions de liaison, estévidemment d'avoir de bonnes communications et un redressement des attitudes. Mais,quelquefois, les liens entre la recherche et la vulgarisation sont caractérisés par l'ignorance qu'ontles uns du travail des autres, ce qui mène à des conflits de compétences et à des accusationsréciproques en cas d'échec. Cette situation est aggravée par le manque de contacts informelscausé par les barrières institutionnelles et les différences de formation et de méthode. Uneformation scientifique peut donner au chercheur un complexe de supériorité, qui fait que larecherche est plus orientée vers des travaux susceptibles d'être publiés que vers la création detechnologies utiles aux fermiers. Les scientifiques n'ont pas toujours les aptitudes nécessairespour diffuser leurs connaissances et leurs découvertes en assurant la formation des spécialistesde la vulgarisation. De leur côté, les vulgarisateurs manquent de confiance, se sentent frustrés

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et ont tendance à conclure, trop facilement, que la recherche n'a pas de technologie valable à

offrir et qu'eux-mêmes, n'ont en effet rien à offrir qui puisse aider les chercheurs à mieux

comprendre les pratiques, les contraintes et le potentiel des agriculteurs.

Enfin, les participants ont suggéré que de meilleures relations et des attitudes plus saines

pourraient s'établir entre la recherche et la vulgarisation si ces deux services voulaient bien seconsidérer comme étant au service des fermiers. Le représentant de la Zambie a illustré ceci parune figure présentant la recherche et la vulgarisation suspendues aux deux bras d'un agriculteur.

CHERCHEi SAT

Fig. 3.1: Liaison agriculteur-recherche-vulgarisation

Gestion des systèmes nationaux de recherche agricole (SNRA)

La recherche étant inéluctablement liée à la vulgarisation, une série de problèmes relatifs

à la gestion des systèmes de recherche a également fait l'objet de discussions dans les ateliers.

Tout d'abord, les discussions ont montré que l'organisation des systèmes de recherchevariait fortement d'un pays à l'autre. Par exemple, en Zambie, la recherche agricole relève dudépartement de la recherche du ministère de l'Agriculture. Au Kenya, le KARI (Kenya

Agricultural Research Institute) est une agence parapublique qui n'est même pas sous la tutelledu ministère de l'Agriculture. Bien qu'il soit concevable de privatiser les services de recherche

pour certaines cultures commerciales (canne à sucre, café, thé, cacao), le consensus a été qu'ilne fallait pas renoncer à un système généralisé de recherche et que celui-ci devait être financé

publiquement. Il a été noté, par ailleurs, que la Banque avait également fourni de l'assistance

aux projets visant à renforcer les SNRA.

En ce qui concerne la gestion de ces SNRA, le problème de leur décentralisation a donné

lieu à controverse. Partout, les services de vulgarisation semblent être en faveur d'une

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décentralisation des activités de recherche. Dans certains cas, celle-ci a été réalisée par ladéfinition de zones agro-écologiques. Dans d'autres cas, comme en Ethiopie où une structurefédérale a remplacé un système unitaire, cela s'est traduit par un renforcement des capacités àl'échelon des provinces et des districts. En Zambie, l'institutionnalisation de l'équipe deplanification de la recherche appliquée visait également à donner aux provinces la liberté de fairedes recommandations qui répondaient mieux aux circonstances locales que celles résultant d'uneperspective nationale. La dispersion des démonstrations, grâce aux essais agricoles sur de petitesparcelles, est également une méthode de transfert rapide des technologies qui peuvent ainsiatteindre un plus grand nombre d'agriculteurs.

Un autre problème soulevé au sujet de l'organisation de la recherche, a trait à lalocalisation des TS. Dans certains pays, ils font partie des équipes régionales de vulgarisation etsont des agents des départements ou ministères de l'Agriculture. Dans d'autres, ils sont détachésdes unités qui étaient auparavant en charge de la recherche (en Ethiopie, les TS proviennent dudépartement du Développement agricole et, au Ghana, du département des Services agricoles.De même, la question se pose de savoir où il faut installer les équipes de recherche appliquée,au sein des systèmes de recherche ou des systèmes de vulgarisation ou, encore, dans les deuxservices. Il semblerait que les meilleurs résultats soient obtenus lorsque ces équipes comprennentà la fois des chercheurs et des agents de vulgarisation travaillant étroitement ensemble.

Enfin, plusieurs participants ont souligné la nécessité d'établir un plan de recherche etd'impliquer la vulgarisation dans sa préparation. Ce plan doit être considéré comme unprogramme perspectif de recherche, qui définit ses activités et ses priorités pour les cinq à dixprochaines années et prévoit les dispositions financières nécessaires. Néanmoins, tous lesparticipants n'ont pas soutenu ce point de vue car, comme certains l'ont fait remarquer, un telplan pourrait à nouveau tendre vers une orientation nationale et avoir des objectifs rigides,abandonnant la perspective souple, locale et pratique qui contribue à résoudre sur le terrain lesproblèmes des fermiers, dès qu'ils se présentent. Pour ces critiques, c'est une plus fortedécentralisation qui est nécessaire, ainsi qu'une plus grande souplesse dans l'établissement desprogrammes de recherche et ceci risque d'être perdu de vue dans le cadre d'un plan national derecherche agricole. En fait, de nombreux participants pensent qu'en Afrique la recherche doitêtre plus centrée sur l'agriculteur et subordonnée à la vulgarisation. Une autre questionimportante a également été soulevée: la vulgarisation ne devrait pas dépendre d'une installationparticulière de recherche pour son appui technique, mais devrait pouvoir essayer toute technologieestimée valable, quelle qu'en soit la source (les fermiers eux-mêmes ou les unités de recherchenationales, régionales ou internationales). Le consensus sur ce point a été général.

Problèmes de formation

L'investissement majeur dans le système de F&V est dans la valorisation des ressourceshumaines par la formation. Cela s'explique par l'importance qui y est donnée à la formationcontinuelle de ses divers cadres. L'efficacité du système est, en effet, directement liée à lafréquence et à la qualité de ses programmes de formation, qui font partie intégrante de son modede gestion. La pénurie d'agents de vulgarisation bien formés reste un problème pour la plupartdes systèmes nationaux. Ce problème était une des principales préoccupations exprii.-ées dansles ateliers. Les discussions ont été articulées autour de plusieurs aspects de la formation, quipeuvent être regroupés sous deux catégories:

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* Valorisation des ressources humaines

* Formation

Dans le cadre de ce rapport, le terme "valorisation des ressources humaines" couvrel'éventail entier des politiques de personnel qui offrent des possibilités de planification descarrières, de perfectionnement des compétences et de motivation dans le travail. Au contraire,le terme "formation" implique le domaine plus étroit du transfert des connaissances et desqualifications requises pour exercer une fonction.

Valorisation des ressources humaines

Plusieurs participants ont souligné que la plupart des ministères de l'Agriculture n'ont pasde politique du personnel concernant la gestion et la valorisation à long terme des cadres de lavulgarisation. Ces cadres sont des amalgames de personnes ayant des formations et des capacitésdiverses, soumises à de fréquentes mutations et chargées fonctions inopportunes. Les techniciensspécialisés ont différentes origines ad hoc et l'absence de statut ou de règlement intérieur est uneentrave à leur professionnalisation. Certains participants ont laissé entendre que la création d'uncadre de TS, doté de règles séparées de recrutement, favoriserait le développement duprofessionnalisme, car les qualifications requises seraient spécifiées et des possibilités depromotion existeraient au sein de cette hiérarchie.

3.5: Amélioration de la capacité de formation-L'expérience du Kenya

Le Kenya a un excellent réseau d'institutions de formation agricole, dont la plupart sont en voie d'expansion.

Au total, quelque 300 agronomes diplômés sortent chaque année des universités et une majorité de ceux-ci

trouvent un emploi dans le système de recherche ou deviennent agronomes de district.

Les agents divisionnaires de vulgarisation sont généralement titulaires d'un diplôme délivré par le collège

Egerton après trois ans d'études. Chaque année, environ 200 agents sont ainsi mis à la disposition du ministère

du Développement de l'agriculture et de l'élevage.

Le personnel sur le terrain est généralement détenteur d'un certificat délivré par l'un des instituts d'Embu et de

Bukura après deux années de formation. De sorte qu'un autre contingent d'environ 200 diplômés peuvent être

recrutés chaque année par le ministère. Mais il est toutefois à noter que l'embauche de ce type de personnel est

suspendue depuis deux ou trois ans.

Récemment, les rôles des différentes institutions ont été quelque peu modifiés. Une enseignement agricole,

sanctionné par un certificat, est maintenant dispensé par l'institut d'agriculture de Kilifi, qui forme 200 assistants

techniques par an. Les instituts d'Embu et de Bukura ont récemment changé de fonction. Celui d'Embu est

devenu un centre de perfectionnement du personnel qui assure le recyclage des agents agricoles, tandis que celui

de Bukura est maintenant un collège agronomique qui délivre des diplômes officiels.

Il faut encore signaler qu'environ 1.000 agents de terrain, n'ont eu aucun écolage spécial en agriculture, en

dehors d'une formation sur le tas de trois mois lors de leur embauche au ministère. Mais ces agents agricoles

ont une excellente connaissance de leur zone d'activité et ont amplement démontré, dans les projets pilotes de

Nandi et Keriko, que s'ils reçoivent une formation ad hoc intensive, ils sont capables d'absorber les recomman-

dations de la vulgarisation et de les transmettre efficacement aux fermiers. Néanmoins, cette catégorie d'agents

est actuellement en disparition progressive car, lorsqu'ils prennent leur retraite, ils sont maintenant remplacés

par des cadres de qualification supérieure.

Les participants ont également exprimé un besoin de politiques de valorisation desressources humaines qui soient plus rationnelles. Les dirigeants devraient accorder plus

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d'attention au déploiement du personnel et aux perspectives de déroulement des carrières. Ilfaudrait offrir des possibilités d'apprentissage sur le tas (par opposition à la formation classique),encourager la spécialisation et assurer des promotions sur la base des résultats d'examensprofessionnels. Chaque pays devrait organiser son barème des traitements et des incitations demanière à ce que les agents de vulgarisation du même grade aient des rémunérations comparablesdans toutes les régions du pays. Un système de primes fondé sur l'efficacité et les résultats réelssur le terrain devrait être envisagé afin de motiver ces agents.

Formation

Les participants aux ateliers ont identifié les principaux types de formation

i) Education formelle.:

Certificat, diplôme, licence, etc.

ii) Formation préparatoire.:

a) Orientation professionnelleb) Organisation, procédures et accès

iii) Formation sur le tas:

a) Formation périodique (par exemple, tous les quinze jours, avec commu-nication de points d'impact spécifiques)

b) Sessions techniques mensuellesc) Ateliers ad hoc de perfectionnement des compétencesd) Ateliers de formation fonctionnellee) Cours de courte durée (nouvelles compétences et connaissances)f) Séminaires

iv) Formation continue:

a) Cours de recyclage (actualisation des compétences)b) Cours techniques (nouvelles disciplines et spécialisation)c) Diplômes complémentaires (actualisation des qualifications)

v) Perfectionnement professionnel:

a) Conférencesb) Voyages d'étudesc) Etudes personnelles

L'essentiel des discussions a été articulé autour de la formation bimensuelle et des ateliersmensuels. Dans de nombreux pays, ces sessions sont répétitives et deviennent des routinesbanales, dénuées d'impact et de dynamisme. Ceci est dû au manque de centrage des efforts desTS et des formateurs, qui résulte souvent en une simple communication à sens unique.

De ce fait, un grand nombre de pays ont choisi de réduire les coûts logistiques endiminuant la fréquence de ces formations. Mais cette attitude a aussi un "coût" propre-encore

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plus élevé-car les feed-back du terrain en sont affaiblis et les opportunités d'assouplissement etd'ajustement des messages sont perdues. En fin de compte, ce sont le moral, la confiance et lamotivation qui sont menacés.

Les participants ont recommandé que les sessions de formation et les ateliers soientorganisés d'une manière propice à la résolution des problèmes, afin que les TS ne jouent pasuniquement un rôle de pourvoyeurs de connaissances et de compétences. Le recours à de tellesméthodes présuppose la réunion de 15 à 25 participants, sous la direction d'un animateur, pourassurer une bonne participation du personnel de terrain.

Un domaine qui requiert aussi plus d'attention est le perfectionnement des compétences.Outre ses connaissances techniques, un bon agent de vulgarisation a besoin d'une bonne aptitudeà la communication, c'est-à-dire savoir écouter, observer et susciter une participation active. Cesaspects particuliers de la formation, ainsi que l'augmentation du nombre des sessions périodiquesd'ateliers fonctionnels, de cours de courte durée et de séminaires, devraient faire l'objet d'unemeilleure attention.

Dans ce même contexte, les participants ont encore suggéré l'élaboration d'un guidepratique de la formation des agents de vulgarisation agricole, fondé sur l'expérience acquise enAfrique dans ce domaine.

Enfin, le besoin a été exprimé de disposer d'un réseau africain de vulgarisation agricoleafin que les pays puissent échanger leurs expériences, comme ils l'ont fait au cours de cesateliers. L'idée de la publication périodique d'un bulletin a été avancée; celui-ci actualiserait lesconnaissances au sujet des services de vulgarisation, mettrait en relief des réussites et diffuseraitdes innovations. Une autre idée a également été avancée, à savoir la création d'un centrerégional qui pourrait soutenir les nouvelles expériences en matière de méthodologie de lavulgarisation et agirait comme un centre d'échange d'idées et d'expériences. Il a été rappeléqu'actuellement, le Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (CGIAR) supporte18 instituts internationaux actifs dans diverses disciplines de recherche agricole. Pourtant, il n'ya pas un seul institut de ce genre consacré à la vulgarisation agricole. Rien qu'en Afrique, unetrentaine de pays ont des services professionnels de vulgarisation, aussi, le moment est-il peut-êtrevenu de créer un centre régional, ou de réhabiliter un des instituts nationaux de formation, à ceteffet. Les participants ont exprimé l'avis que la Banque mondiale devrait parrainer l'établisse-ment d'une telle institution qui serait consacrée à la recherche, la documentation et la formationsur la méthodologie de la vulgarisation.

Vulgarisation pour certaines catégories d'agriculteurs

Un quatrième domaine majeur qui a fait l'objet de discussions dans les ateliers est celuide la vulgarisation à l'intention de catégories spéciales d'agriculteurs. Celles-ci comprennentnotamment les paysannes, les jeunes fermiers, les organisations agricoles et les zones marginales.L'avis général était qu'il faut procéder à des analyses diagnostiques spéciales et adopter desméthodes nouvelles pour servir ces agriculteurs.

A l'atelier d'Abidjan, le débat a été centré sur la manière d'impliquer les associations defermiers dans les activités de vulgarisation. Les groupes de fermiers de contact, les coopératives,les groupes de production et de service, les groupes sociaux, les groupes de femmes et les

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syndicats ont été analysés au cours des discussions et des suggestions très utiles ont été faitesquant à la manière de renforcer les liens de la vulgarisation avec ces groupes.

Dans les deux ateliers, une bonne partie du débat a porté sur les paysannes. Différentesnuances d'opinions ont été exprimées: a) les préjugés contre les femmes sont le reflet d'unphénomène sociologique et les professionnels de la vulgarisation ne doivent pas être impliquésdans les mouvements sociaux; b) le mouvement féministe a été importé en Afrique et, bien quetrès à la mode dans les milieux internationaux, il ne concerne pas l'Afrique (un représentantéthiopien a dit que, dans son pays, la pauvreté est un problème bien plus grave que les partis prisenvers les femmes); c) il n'y a pas vraiment de problème féminin, car les bonnes techniques deculture ne font pas de différence entre les genres; d) la vulgarisation ne peut guère aider lespaysannes en raison de barrières sociales et religieuses qui interdisent aux femmes d'avoir descontacts en dehors de la communauté, spécialement avec les hommes; e) il est urgent d'accroîtrele nombre de femmes professionnelles dans les services agricoles et de se pencher sur les besoinsparticuliers des paysannes.

En dépit de ces diverses opinions, la description de la situation sur le terrain, faite parde nombreux participants, quant à la présence des femmes et à leur implication dans l'agriculture,était irréfutable. La récente étude de la Banque, par Katrine Saito'4 , a été citée et quelques unesde ses constatations ont été soulignées:

i) Les systèmes traditionnels de production et la séparation des terres, typique del'agriculture africaine, en parcelles pour hommes et parcelles pour femmesdisparaissent progressivement.

ii) Les paysannes sont de plus en plus nombreuses. Actuellement la contribution desfemmes à la production alimentaire atteint 70 %.

iii) Les femmes travaillent une fois et demi autant que les hommes.

iv) Les femmes ont un accès limité aux intrants et aux services agricoles, y comprisla vulgarisation. Rien qu'au Kenya, ceci provoque une perte de 20 % de laproductivité féminine.

v) Les femmes ont avant tout besoin de technologies permettant d'économiserl'énergie comme, par exemple, les petites machines. Il faut savoir que, dans lesfermes africaines, 1 % des tâches sont mécanisées, 10 % sont effectuées par latraction animale et 89% sont exécutées manuellement; les champs des paysannessont plus souvent cultivés à la main que les champs des hommes.

Ces faits, ont révélé à la plupart des participants que la vulgarisation devrait couvrir aussiles problèmes particuliers des paysannes. Comme l'a dit M. Benor, une bonne vulgarisation doitrépondre aux besoins de tous les fermiers et certainement à ceux de la majorité des agriculteurs;s'il se trouve que ceux-ci sont des paysannes, la vulgarisation doit satisfaire leurs besoins en tantqu'agriculteurs et non pas parce que ce sont des femmes.

Le débat sur ce problème s'est embrouillé quand la discussion a porté sur deux aspectsparticuliers de la situation des femmes dans l'agriculture. Le premier avait trait à la manièred'atteindre les paysannes sur le terrain. L'autre concernait le recrutement et l'assistance aux

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femmes professionnelles dans les services agricoles. Ces deux aspects peuvent, dans certains

contextes, être liés mais, néanmoins, ce ne sont pas des problèmes identiques.

3.6 * Les paysannes: Un potentiel négligé

Les femmes sont sans doute les membres les plus importants et les plus négligés de la population rurale. Elles

contribuent pour 70 % environ à la production des denrées alimentaires de base. Dans la plupart des sociétés

africaines, leurs droits et obligations sont complexes. Il arrive que des champs soient alloués aux femmes

(habituellement en provenance des terres de leur père ou de leur mari), qu'elles soient chargées de cultures ou

de productions spécifiques et qu'elles aient un revenu indépendant découlant de certains produits ou, comme

c'est le cas en Afrique de l'Ouest, de leur vente. Souvent, les avantages de certaines initiatives-promotion de

cultures de rapport, mécanisation, vulgarisation et réinstallation-vont aux hommes, car ce sont eux qui

s'occupent de ces questions. Enfin, à mesure que la superficie des exploitations diminue à chaque succession et

sous la pression démographique, que les hommes recherchent du travail à l'extérieur et qu'ils deviennent des

cultivateurs à temps partiel, ce sont de plus en plus les femmes qui gèrent la production familiale. Dans de

nombreuses régions, la moitié des fermes sont gérées par des femmes; parfois, comme au Congo, cette

proportion atteint 70 %. Les tâches agricoles des femmes augmentent, tandis que fardeau de leur travail

traditionnel-élever les enfants, ramasser le bois, aller chercher l'eau et piler la nourriture-reste le même, ou

s'accroît encore. De ce fait, il arrive souvent que la préparation, les semailles et les sarclages de leurs terres

soient retardés, ce qui fait baisser les rendements.

Il y a plusieurs moyens d'aider les paysannes africaines ..... Les tâches incombant aux femmes pourrait être

allégées, en faisant en sorte, par exemple, qu'il y ait de l'eau et du bois plus près des habitations. Des

fourneaux à bon rendement énergétique peuvent permettre de réduire le temps consacré au ramassage du bois.

Les systèmes de recherche et de vulgarisation agricoles doivent, par ailleurs, être sensibles aux besoins des

femmes. Les paysannes devraient participer aux expériences sur le terrain afin de veiller à ce que les nouvelles

variétés et technologies recommandées correspondent en grande partie à leurs besoins et tiennent compte de leurs

limitations. Actuellement, en Afrique, les femmes ne représentent que 20 % environ des bénéficiaires d'une

formation agricole, mais ce chiffre devrait être bien plus proche de 50 %, comme c'est le cas en Asie. Il

faudrait aussi veiller à ce que les vulgarisateurs soient conscients du rôle, des besoins et des problèmes des

femmes et à ce que le nombre de femmes sélectionnées comme agriculteurs de contact soit proportionnel au

nombre des chefs d'exploitation féminins. Dans de nombreuses régions du Kenya, les femmes constituent déjà

la moitié de tous les contacts des vulgarisateurs, dont beaucoup disent qu'elles sont plus intéressées et plus

engagées que les hommes. Il faudrait aussi encourager la constitution de groupes féminins. Ceux-ci pourraient

alors être utilisés, par exemple, non seulement comme contacts pour les services de vulgarisation, mais aussi

comme intermédiaires pour l'octroi du crédit nécessaire à l'achat d'intrants. Enfin, il conviendrait d'intensifier

l'enseignement dispensé aux femmes, car il a été démontré que les cultivateurs les mieux instruits obtenaient de

meilleurs rendements grâce à l'application des techniques nouvelles.

Extrait de L'Afrique subsaharienne: De la crise à une croissance durable-Etude de perspective à long terme,'Washington, D.C.: Banque mondiale, pp. 123-124.

Atteindre les paysannes

Certains pays ont déjà pris des départs impressionnants à cet égard. La Zambie, par

exemple, a organisé un cours itinérant sur les cultures vivrières qui est donné aux paysannes dans

l'après-midi, tandis qu'au Malawi la vulgarisation arrive jusqu'aux fermnes à travers les clubs de

fermiers.

Un point, qui a été répété à maintes reprises, est que l'efficacité de la vulgarisation n'est

possible que si elle propage des technologies pertinentes. Deux conditions nécessaires et

préalables doivent, en effet, être remplies afin de pouvoir offrir un service effectif aux

paysannes: procéder à une analyse diagnostique approfondie des contraintes qui entravent leur

productivité agricole et disposer de technologies appropriées et pertinentes.

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Des suggestions ont aussi été faites quant aux méthodes qui seraient les mieux appropriéespour faire parvenir les messages de vulgarisation aux paysannes. Par exemple, la participationdes femmes pourrait être accrue si celles-ci étaient regroupées à des heures qui leur conviennent(et non à la convenance de l'agent), si des agents féminins étaient délégués sur le terrain et si uneplus grande assistance était offerte pour obtenir (où et comment) des crédits, des intrants et uneaide à la commercialisation. Il a également été souligné que les paysannes devaient avoir accèsaux programmes d'alphabétisation fonctionnelle.

Recrutement de professionnels féminins

Plusieurs pays ont créé, au sein de leur administration de l'agriculture ou de lavulgarisation, des cellules spéciales pour analyser les contraintes subies par les paysannes etformuler des stratégies d'assistance. Dans la plupart des cas, ces cellules sont dérivéesd'anciennes entités, restructurées ou élargies, de promotion de la nutrition et de l'économiedomestique, dont la quasi totalité des postes sont occupés par des femmes.

Plusieurs remarques ont été exprimées à ce sujet. Tout d'abord, la majorité des agentsféminins de ces cellules n'ont qu'une formation en économie ménagère, nutrition et disciplinesconnexes. Pour les redéployer dans le domaine de la vulgarisation, elles devraient être recycléesen agriculture, particulièrement dans les sciences culturales, l'élevage, etc. Or, il semblerait quela logistique d'une telle formation n'a pas été sérieusement organisée, ou même étudiée, dansaucun pays. En outre, se pose le problème de leur affectation sur le terrain. Il ne sembleraitguère pratique d'envoyer des femmes dans les zones reculées, ni d'accéder à leur désir de suivreleur mari là où il travaille. Ces demandes de transfert, ainsi qu'un nombre accru de congés pours'occuper des affaires familiales, exerceraient une forte pression sur les services de vulgarisationqui mettrait en péril l'efficacité du système. Enfin, il a été mentionné qu'avant de recruter plusde femmes dans les services de vulgarisation ou de recherche, il faudrait qu'un plus grandnombre de femmes fréquentent les instituts d'enseignement agricole et, afin de les encourager àpoursuivre de telles études, il faudrait également faire l'effort de construire des foyers adéquatspour y accueillir les femmes, etc.

Finalement, les participants ont posé le problème de la gestion de deux organisationsparallèles-une pour les hommes, l'autre pour les femmes-résultant de l'élargissement desservices féminins. Ce dédoublement ne serait probablement pas soutenable financièrement, aussitous les pays représentés ont-ils convenus que l'intégration des femmes dans les structuresexistantes était la seule solution viable.

En quoi consiste l'intégration des femmes?

Malgré le rôle significatif joué depuis des siècles par les femmes dans l'agriculture, cen'est qu'à la fin des années 1970 que les services agricoles publics ont commencé à prêterattention à la question. Par la suite, prenant conscience de cette négligence, les gouvernementset les ONG ont lancé des projets spéciaux pour les femmes rurales. Dans la plupart des cas, ils'agissait de petites initiatives avec financements modestes qui n'employaient que du personnelféminin. Une décennie plus tard, il semble que la mise en oeuvre de projets distincts pour lesfemmes n'est pas une proposition soutenable. Ceci pour deux raisons. D'une part, il estadministrativement fort coûteux d'avoir deux projets ou deux services de vulgarisation parallèles:un pour les paysans, composé de personnel masculin, et un autre pour les paysannes, composéde personnel féminin. D'autre part, les paysannes faisant partie intégrante du système deproduction de la plupart des communautés, il est difficile d'isoler leurs rôle et contribution au

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système de celui des hommes et, quelquefois même, de celui des enfants. Par conséquent, à longterme, les problèmes des femmes doivent être complètement intégrés dans les politiques etstratégies globales formulées en vue du développement agricole dans son ensemble.

Toutefois, le concept d'intégration n'est pas sans ambiguïté. Signifie-t-il

i) Intégrer les femmes dans l'agriculture en général?

ii) Insérer les projets spéciaux (pour les femmes) dans les activités générales devulgarisation?

iii) Maintenir les projets spéciaux, mais recruter plus de femmes dans les servicesgénéraux de vulgarisation (et éventuellement affecter des hommes à ces projetsspéciaux)?

La première n'est sûrement pas la bonne définition, car les paysannes font partie dessystèmes agricoles. Mais il y a une certaine ambiguïté quant aux deux autres définitions. Touten recommandant l'intégration totale des femmes dans l'agriculture, les participants n'ont pascherché à mieux définir cette intégration (en anglais, mainstreaming), ni ses implications entermes d'augmentation du nombre de femmes inscrites dans les instituts d'enseignement agricoleet d'autres conséquences connexes.

Cette question a été plus âprement débattue à l'atelier d'Accra qu'à celui d'Abidjan. Larecommandation d'intégrer les problèmes féminins consterne, voire menace, ceux qui ont jusqu'àprésent réussi à attirer l'attention sur ce sujet. Ils craignent que, juste au moment où lacontribution des femmes dans l'agriculture commence à être reconnue, un appel en faveur de leurintégration risque de détourner l'attention des problèmes des paysannes et même de gêner lesefforts déployés pour comprendre leurs contraintes et y répondre. Ils font notamment valoir quemême si, à la longue, l'agriculture doit être considérée comme un système global de productionfondé sur les contributions des hommes, des femmes et des enfants, il faut maintenir pendantquelque temps encore une emphase particulière sur les besoins des femmes, étant donné que leurrôle a été négligé d'une manière flagrante pendant tant d'années.

Un consensus s'est finalement dégagé sur le fait qu'il y aurait trop à perdre en diluantles préoccupations à ce stade. Cela reviendrait à abandonner l'objectif d'assister les paysannes,avant même qu'un bon diagnostic de leurs problèmes soit établi.

Les conclusions des débats sur ce sujet, dans les deux ateliers, ont été les suivantes

i) Il faut continuer à mettre un accent spécial sur le rôle des femmes dansl'agriculture et, plus spécialement, réaliser de bonnes analyses diagnostiques descontraintes qui affectent leur production agricole.

ii) Tout comme la vulgarisation prête, dans le cadre de ses activités générales, unintérêt particulier aux petits exploitants, celle-ci doit aussi porter une attentionspéciale aux femmes impliquées dans l'agriculture.

iii) Pour maintenir l'accent sur les problèmes des paysannes, il est souhaitabled'établir des cellules spéciales et d'avoir des TS qui s'occupent exclusivement desproblèmes des femmes dans l'agriculture.

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iv) Afin de déterminer si une hiérarchie parallèle des services de vulgarisation,descendant jusqu'au terrain, est nécessaire, ou non, et si cette hiérarchie doit êtreexclusivement constituée d'agents féminins, il faut analyser les circonstancesparticulières de chaque pays. S'il s'avère que ceci n'est pas indispensable, parcequ'il n'est pas interdit, culturellement, aux paysannes d'avoir des contacts avecles vulgarisateurs masculins, les coûts pourront alors être réduits en sensibilisantle personnel de vulgarisation existant aux problèmes féminins, au lieu de recruterun personnel parallèle. Toutefois, là où règne une ségrégation religieuse ousocio-culturelle des sexes, des services distincts de vulgarisation, constituésd'agents féminins, devront être établis.

v) Il est, cependant, acceptable de pourvoir les cellules spéciales et les postes de TS,ayant affaire avec les paysannes, de cadres masculins. Il a même été dit que,dans certains cas, ceci pourrait même accroître leur crédibilité et leur efficacité;mais une telle politique aurait également un impact négatif sur l'emploi desfemmes. Par conséquent, ici encore, chaque pays doit déterminer ce qui convientle mieux à son contexte particulier.

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4. Répercussions sur les politiques

Les résultats de ces deux semaines de délibérations, en Accra et en Abidjan, sont d'unintérêt particulier pour certains groupes:

i) Les dirigeants des programmes nationaux de vulgarisation des pays concernés.

ii) Les administrations africaines, c'est-à-dire les responsables non seulement despolitiques de vulgarisation, mais aussi des politiques de croissance agricole etéconomique. Ce sont, en effet, les échelons administratifs et politiques qui, outrela formulation des politiques de l'agriculture, de l'horticulture, de l'élevage et dela recherche, assurent la planification de ces différents secteurs et décident deleurs allocations financières.

iii) Les chefs des projets de développement agricole, les agronomes et autres cadresspécialisés de la Banque mondiale qui sont affectés à la Région Afrique.

iv) Les responsables des politiques au sein de la Banque mondiale.

v) Les autres agences d'aide au développement (BAfD, FIDA), les bailleurs de fondset les ONG impliqués dans des projets de développement agricole en Afrique.

Ces discussions pourraient également intéresser d'autres spécialistes, comme lesprofesseurs des instituts académiques et de formation professionnelles, ainsi que des organisationsinternationales, comme le PNUD, la FAO, le CGIAR et le SIRAN. Cependant les cinq groupesmentionnés ci-avant trouveront ici des conclusions qui indiquent un besoin d'interventionsspécifiques de leur part. Quelques unes des suites possibles de ces débats, susceptiblesd'influencer les politiques et les actions de ces groupes, sont esquissées ci-après:

i) Il y a, en Afrique, une prise de conscience de l'importance des petites exploita-tions agricoles, tant par le nombre de ménages qui en vivent que par la valeurde leur production vivrière et d'exportation. Les systèmes complexes deproduction utilisés par la majorité des petits fermiers indiquent qu'une action plusrésolue s'impose pour:

a) renforcer les systèmes unifiés de vulgarisation nationale récemmentétablis, par opposition aux services relatifs à des cultures spécifiques;

b) concentrer la recherche dans des domaines auparavant négligés, commeles cultures vivrières orphelines: patates douces, ignames et manioc, lescultures intercalaires et la gestion des ressources naturelles;

c) aligner les efforts de recherche sur les petits systèmes intégrés deproduction en accroissant, notamment, la recherche appliquée sur leterrain selon l'approche pluridisciplinaire, centrée sur le fermier, utiliséedans la recherche sur les systèmes de production.

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ii) Etant donné l'impact potentiel de la vulgarisation par F&V-impact qui a été misen lumière dans l'étude de MM. Evenson et Bindlish-il est logique de renforcerles actions visant à la rendre encore plus efficaces. Dans ce but, il faudrasusciter:

a) un engagement plus profond des responsables de la vulgarisation et desaffectations de ressources plus importantes pour assurer son bonfonctionnement;

b) une application stricte des principes de base qui sous-tendent ce systèmede gestion de la vulgarisation; ce serait, en effet, aller à l'encontre du butrecherché que d'introduire des structures sans respecter les principes dusystème de F&V.

iii) Pour éviter la confusion et la dilution des ressources, l'unification des efforts devulgarisation est préconisée depuis longtemps. La plupart des participants auxateliers ont reconnu, cependant, qu'il n'a pas été possible de réaliser uneunification complète. En outre, de nombreuses autres agences privées devulgarisation relative à des produits spécifiques, comme la KTDA, la BAT, etc.,continuent à fonctionner parallèlement aux systèmes de vulgarisation organisésselon le système de F&V. A l'avenir, même s'il est difficile d'abandonner lesanciennes structures, les politiques dans ce domaine devraient éviter:

a) la mise en oeuvre de projets de vulgarisation séparés (projets enclaves)en dehors des programmes nationaux,

b) les projets de vulgarisation qui vont à l'encontre des principes de basedu système (octroi de subventions, livraison d'intrants à domicile oucrédits liés).

iv) Une riche variété de modifications du système de F&V, adaptées aux réalitéssocio-administratives des pays ont été décrites au cours des ateliers. Ceci est nonseulement acceptable, mais encore presqu'inévitable. Néanmoins, bien qu'il n'yait pas eu beaucoup de recommandations uniformes sur l'organisation desservices nationaux de vulgarisation, il y a cependant eu unanimité sur troispoints:

a) la vulgarisation doit se préoccuper exclusivement du transfert, dans lesdeux sens, de messages entre l'agriculteur et le chercheur et ne doit passe livrer à de multiples et diverses activités de développement, telles quela livraison d'intrants, le crédit, etc.;

b) les agents de vulgarisation sur le terrain étant de plus en plus difficilesà retenir dans les zones rurales, en raison des conditions de travail, il nefaut pas céder à la tentation de créer un cadre d'agents de vulgarisationsous le niveau des agents de terrain; il faut, au contraire, chercher àmieux équiper l'agent de terrain pour lui permettre d'améliorer sesrelations avec les fermiers et d'en retirer une plus grande satisfactionprofessionnelle;

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c) Bien qu'il soit souhaitable d'octroyer aux agents de vulgarisation desprimes et autres incitations, il faut cependant éviter de gonfler les coûtset surtout de trop privilégier ces agents par rapport à leurs pairs.

v) Si la privatisation des services de vulgarisation est envisagée, celle-ci doitcommencer par les cultures de rapport et non pas par les cultures vivrières dansleur ensemble ou par les systèmes intégrés de production à petite échelle. Enfait, les efforts de privatisation doivent commencer par les fournitures d'intrantset, plus particulièrement, par la production et la distribution des semences, plutôtque par les services de vulgarisation et de recherche.

vi) Dans certains pays, le cycle de formation (sessions bimensuelles et mensuelles),semble être devenu irrégulier, soi-disant à cause des coûts logistique et financier.Mais bien des lacunes et problèmes du système peuvent, en fait, être résolussimplement par plus d'interaction et une meilleure formation. Par exemple:

a) tenter avec persévérance d'améliorer la qualité de la formation grâce àdes modules didactiques destinés à inculquer des aptitudes d'observationet de direction,

b) promouvoir les interactions entre le formateur et les participants etprovoquer un feed-back des problèmes des fermiers vers les chargés derecherches,

c) favoriser les discussions en petits groupes, recourir à des jeux pourapprendre la gestion, organiser des excursions sur le terrain, etc.

vii) Les programmes de vulgarisation doivent porter plus d'attention aux paysannes.En pratique, ceci signifie qu'il faut:

a) donner une nouvelle formation aux agents féminins: si celles-ci n'ontqu'une formation en économie ménagère et nutrition, elles doivent êtrefamiliarisées avec les techniques de culture et d'élevage, l'horticulture,la pêche, les méthodes de vulgarisation, etc.;

b) recruter un cadre d'agents féminins là où des barrières socio-culturellesempêchent effectivement l'interaction des vulgarisateurs masculin avecles paysannes et former ces agents à la vulgarisation sur le terrain;

c) encourager le recrutement de femmes dans l'administration publique;

d) promouvoir, en corollaire au point précédent, l'admission des femmesdans les instituts d'enseignement;

e) sensibiliser tous les agents de vulgarisation à reconnaître et apprécier lerôle des femmes dans les systèmes de production agricole;

f) renforcer par la formation, sur base prioritaire, la capacité de diagnosticlocal des entraves à l'accroissement de la productivité des paysannes etdu potentiel d'amélioration dans ce domaine;

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g) impliquer délibérément les femmes comme les hommes dans la fixationdu calendrier de recherche ainsi que dans le suivi et l'évaluation des

efforts de vulgarisation;

h) définir les moyens appropriés pour obtenir l'attention des paysannesprogrammer les activités à des moments qui leur conviennent, les rencon-

trer en groupes, les organiser activement en cellules de contact, etc.

viii) La gestion des ressources naturelles est un sujet de préoccupation grandissante.

Les messages de vulgarisation peuvent et doivent comprendre des conseils sur la

gestion des sols et la conservation de l'eau au niveau de l'exploitation. En même

temps, les problèmes complexes d'intégration de la gestion des ressources

naturelles dans les services de vulgarisation agricoles qui ont, par ailleurs, été

soulevés au cours des ateliers, doivent être examinés plus profondément. Un

dialogue entre les responsables des programmes de gestion des ressources

naturelles et ceux de vulgarisation par F&V est indispensable pour explorer les

possibilités de collaboration et d'harmonisation de leurs perspectives.

ix) En vue d'améliorer les relations entre la vulgarisation et les autres services, il est

indiqué de ne pas insister sur la création de nouvelles structures institutionnelles,mais plutôt de mettre l'accent sur la modification des comportements (ce qui a

été qualifié de "réalignement émotionnel" dans un des rapports nationaux).

x) Les participants aux deux ateliers ont fortement insisté sur le besoin de créer un

centre régional ou international pour l'échange régulier d'expériences et d'idées

nouvelles dans le domaine de la vulgarisation, qui serait aussi un centre

d'excellence pour la formation, la documentation et l'évaluation des méthodes de

vulgarisation. Ceci réclame, évidemment, l'élaboration d'une proposition bien

définie, afin d'obtenir les engagements nécessaires. Entre temps, un bulletin

périodique pourrait être lancé pour amorcer les échanges d'idées et d'expérien-

ces.

xi) Dans chacun des ateliers, les participants ont exprimé un intérêt pour les résultats

des délibérations de l'autre. Lors de la dernière séance de l'atelier d'Abidjan,

il a été spontanément demandé que soit brièvement esquissé ce qui s'était passé

en Accra la semaine précédente. Comme le montrent les observations du

chapitre 5, il y a eu de nombreux domaines de convergence-et quelques points

de divergence-dans les perspectives dégagées par les discussions d'Accra et

d'Abidjan. Il semble donc qu'un dialogue panafricain sur ces points se justifie.

En pratique, ceci implique qu'il faut bientôt commencer les travaux de

préparation d'une conférence des responsables africains des politiques de

vulgarisation.

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Avant et après l'adoption despratiques culturales recomman-

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La vulgarisation implique les ifermiers du Sahel dans la con- W .servation des sols et de l'eau _grâce à la construction de di- ____

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5. Comparaison des sessions d'Accra et d'Abidjan

Une trentaine de pays africains sont actuellement en train de mettre sur pied des servicesde vulgarisation réorganisés selon le système de F&V. Vingt-sept d'entre eux ont participé auxateliers d'Accra ou d'Abidjan, organisés par la Banque, en janvier 1993. Celui d'Accra aaccueilli 10 pays anglophones et celui d'Abidjan 17 pays francophones. De nombreux problèmescommuns ont été évoqués au cours des discussions, mais quelques perspectives divergentes sontégalement apparues.

Préoccupations communes

Dans les deux ateliers, le sujet de discussion a été la vulgarisation agricole avec desobjectifs identiques: partager les expériences sur la mise en place du système de F&V et réfléchirensemble aux moyens de le rendre plus efficace à l'avenir. (Voir annexes 1 et 2 pour plus dedétails).

Deux orateurs invités se sont adressés aux deux ateliers. M. E. V. K. Jaycox, vice-président de la Banque mondiale, a dressé une perspective générale des interventions de la Banquedans le développement de l'Afrique et M. R. Evenson , professeur à l'Université de Yale, aprésenté l'étude d'évaluation du système de F&V, mettant un accent particulier sur l'étude duKenya à l'atelier d'Accra et sur l'étude du Burkina Faso à celui d'Abidjan. En outre,M. K. M. Cleaver a fait un exposé sur la stratégie de la Banque mondiale pour le développementagricole en Afrique subsaharienne à la session d'Abidjan. En revanche, M. B. Haverkort a parlédevant l'atelier d'Accra du rôle des fermiers dans le développement des technologies.

Pour ce qui est des discussions, aussi bien en Accra qu'en Abidjan, les déléguésnationaux ont pris le contrôle des débats. Ils ont discuté très franchement de leurs problèmes(difficultés à obtenir les financements et l'engagement de leurs administrations, manque decoordination avec d'autres agences, questions de formation technique et de réorientation desattitudes, etc.) et des solutions possibles pour surmonter ces contraintes. Les deux ateliers ontidentifié, plus ou moins, les mêmes thèmes pour leurs groupes de travail: a) Problèmes degestion, b) Formation, c) Problèmes technologiques et d) Vulgarisation pour certaines catégoriesd'agriculteurs ou Participation des groupes de fermiers aux activités de vulgarisation.

Divergences

Des discussions générales dans les deux ateliers il apparaît que certains problèmes ont étémieux éclairés dans l'atelier d'Abidjan que dans celui d'Accra. Il s'agit des problèmesd'intégration de la gestion des ressources naturelles avec la vulgarisation et des questions plusgénérales concernant les marchés mondiaux des produits agricoles, les taux de change, lesfluctuations des cours des produits de base, etc. Il est possible que l'exposé de stratégie deM. Cleaver ait suscité ces préoccupations.

Par ailleurs, à l'atelier d'Accra, les débats ont surtout porté sur les problèmes decoordination avec les autres agences concernées, particulièrement en relation avec l'approvi-sionnement des intrants, et sur les doutes persistants quant à l'efficacité de la vulgarisation enl'absence de services fournissant les semences, les engrais et le crédit.

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L'accès des services de vulgarisation jusqu'aux paysannes a été soulevé dans les deux

ateliers. Mais ce point a peut-être été discuté plus en profondeur en Accra qu'en Abidjan. Une

plus grande clarté conceptuelle et analytique semble, cependant, être nécessaire pour que la

vulgarisation réponde plus franchement à ce problème. Néanmoins, quelques statistiques

importantes et des réactions très intéressantes ont été exprimées dans les deux ateliers sur le rôle

des femmes dans les systèmes de production agricole des pays africains.

Recommandations des groupes de travail

Quant aux délibérations des groupes de travail, il y a quelques comparaisons intéressantes

à faire entre les recommandations faites dans chacun des ateliers.

En ce qui concerne la gestion, les suggestions communes qui se sont dégagées concernent

la nécessité d'avoir une politique agricole nationale qui reconnaît l'importance de la vulgarisation,

le besoin d'allocations budgétaires accrues et disponibles en temps utile sur le terrain, ainsi que

l'importance d'un engagement à long terme de la Banque mondiale pour le soutien de ces

systèmes de vulgarisation. La priorité à la formation, à tous les échelons, a également été

recommandée.

Une suggestion intéressante, faite en Accra, consiste à poursuivre la privatisation d'autres

services, comme la fourniture des intrants agricoles qui est actuellement assurée par des entités

parapubliques, et mettre les fonds ainsi libérés à la disposition des services de vulgarisation qui

doivent rester dans le secteur public. En contraste, les participants d'Abidjan ont proposé

l'instauration d'un mécanisme de collaboration entre l'administration, les ONG et la vulgarisation.

Ce même groupe d'Abidjan a aussi spécialement mentionné le besoin d'une protection contre les

variations des taux de change et celui d'un assouplissement des conditionalités de la Banque, etc.

Le groupe de travail d'Accra sur la formation a voulu élargir son titre pour couvrir

également la valorisation des ressources humaines. Mais leurs recommandations finales,

présentées en séance plénière, portaient principalement sur deux aspects de la formation: le

besoin d'une formation plus participative, qui répond bien aux compétences requises aux divers

niveaux, et la nécessité de réviser les programmes. En revanche, le groupe de travail d'Abidjan

s'est révélé beaucoup plus préoccupé par la gestion des ressources humaines, mettant l'accent sur

le déroulement des carrières, les incitations, le déploiement rationnel du personnel en fonction

de ses aptitudes et de sa formation, etc.

Dans les deux ateliers, les discussions ont mis en évidence l'importance cruciale de la

formation, qui est vraiment à la base du système de vulgarisation par F&V. Il y a aussi été

profondément ressenti un besoin d'échanger continuellement les idées et de partager les

expériences, besoin qui pourrait être facilité par l'établissement d'un centre régional pour la

documentation et la formation. A ce sujet, il a été remarqué qu'il existe un certain nombre

d'instituts du CGIAR pour le développement des technologies agricoles, mais qu'il n'y a,

aujourd'hui, aucune institution jouant le rôle de centre d'information sur les réussites, les

problèmes et les échecs de gestion des services de vulgarisation. Un tel centre pourrait servir

effectivement de forum pour la conceptualisation de stratégies efficaces et la formation du

personnel en vue de mieux servir les fermiers.

En ce qui concerne le développement des technologies, les deux groupes de travail

d'Accra et Abidjan ont conclu à la nécessité de renforcer la liaison entre la vulgarisation et la

recherche et d'impliquer les agriculteurs dans la mise au point des technologies. Mais le groupe

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d'Accra a indiqué plus spécifiquement que les pouvoirs publics et les bailleurs de fonds doiventsoutenir un plan national de recherche et de vulgarisation. Ce groupe a également insisté sur lebesoin d'accentuer la recherche en milieu paysan qui implique la participation des chercheurs,des vulgarisateurs et des fermiers. Il a aussi fait mention des approches pluridisciplinaires tellesque la recherche sur les systèmes de production.

Par ailleurs, le groupe de travail d'Abidjan s'est vivement intéressé à la manière dont lagestion des ressources naturelles peut être intégrée à la vulgarisation. En fait, lors de la séanceplénière, il y a eu un débat pour tenter de définir si cette question devait faire l'objet d'un groupede travail distinct. Les débats à ce sujet ont été fort animés, mais aucun consensus n'a finalementété dégagé. En fin de compte, ce point n'a pas fait l'objet de délibérations séparées, mais a étéinclus au programme du groupe chargé de discuter du développement des technologies. Ainsi,plusieurs questions portant sur une meilleure intégration de la gestion des ressources naturellesdans les messages de vulgarisation restent encore à approfondir. Il est d'ailleurs évident que lesavis des vulgarisateurs sur la gestion des exploitations individuelles peuvent inclure des conseilssur la gestion de la base de ressources-comme, par exemple, celle d'un bassin fluvial quirequiert des actions concertées-et doivent résulter d'analyses en profondeur.

Enfin, les séances plénières d'Accra et d'Abidjan, ont divergé dans leur choix duquatrième thème de discussion. Le thème du groupe de travail d'Accra était Mettre lavulgarisation à la portée des groupes spéciaux, tandis que celui du groupe de travail d'Abidjanétait Impliquer les associations defermiers dans la vulgarisation. Par conséquent, les participantsd'Accra ont discuté de la manière d'atteindre certaines catégories spéciales d'agriculteurs, commeles paysannes, les jeunes, les nomades, les éleveurs, etc., alors qu'à l'atelier d'Abidjan, l'accenta été mis sur les associations d'agriculteurs, comme les syndicats, les coopératives, etc.

Il est cependant intéressant de constater que, malgré cette différence de thème spécifique,ces groupes de travail ont exprimé essentiellement les mêmes préoccupations, à savoir, qu'il estimpératif que la vulgarisation réponde aux besoins de certaines catégories spéciales d'agriculteurs.Les recommandations des deux groupes sur les modalités d'amélioration des liens entre lavulgarisation et ces catégories spéciales ont été substantiellement les mêmes. Ainsi, dans les deuxateliers, l'importance d'un bon diagnostic a été soulignée, le besoin de technologies pertinentesa été répété et la nécessité de former ou sensibiliser les agents sur le terrain aux particularités descatégories spéciales d'agriculteurs a été reconnue. En outre, les deux groupesse sont prononcés en faveur de l'intégration (mainstreaming) des femmes dans les services devulgarisation, plutôt que leur marginalisation par des projets distincts et des cadres séparés.

Conclusion

En somme, la qualité des analyses et des délibérations a été très élevée dans les deuxateliers. Le grand nombre de préoccupations communes et les différences identifiables, dans lesapproches et les solutions, permettent de penser qu'un Dialogue panafricain sur ce sujetjustifierait largement les investissements en temps et organisation. Les interventions des déléguésnationaux dans les ateliers d'Accra et d'Abidjan ont montré qu'il est nécessaire de discuterpériodiquement de l'évolution des systèmes de vulgarisation par F&V dans le contexte africainet de partager les expériences dans l'amélioration de l'efficacité de ces systèmes. L'organisationd'une conférence panafricaine, mettant en lumière les principales préoccupations exprimées enAccra et en Abidjan, serait donc la prochaine étape logique de la Banque pour maintenir sonappui au développement agricole et institutionnel du continent africain.

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Lilongwe en perspective

Deux ans plus tôt, la Banque avait organisé un atelier sur les problèmes de la

vulgarisation en Afrique pour ses propres cadres. Cet atelier, qui eut lieu en 1991, à Lilongwe

(Malawi), avait été conçu comme prélude à ceux d'Accra et d'Abidjan. Il avait pour but de

d'identifier les questions qui devaient être discutées par les responsables nationaux de l'exécution

des projets de vulgarisation dans ces deux ateliers. Maintenant que ces délibérations sont

terminées, il est possible de déterminer si les discussions ont répondu aux attentes.

Les points soulevés à Lilongwe ont été traités bien plus en profondeur dans les ateliers

de 1993. Les participants avaient manifestement une très bonne compréhension des problèmes

complexes associés à la réorganisation des services de vulgarisation selon le système de F&V.

La plupart des délégués ont, d'ailleurs, manifesté leur vive appréciation de cette opportunité

remarquable qui leur a été offerte par cet échange d'expériences.

Sur un point, cependant, il y a eu une différence de perception entre l'atelier de Lilongwe

et ceux d'Accra et d'Abidjan. A Lilongwe, le consensus général avait été qu'il n'était pas

nécessaire de satisfaire à un minimum de conditions préalables avant de mettre en place un

système effectif de vulgarisation. Ces conditions étaient: les services d'appui, les infrastructures

rurales, l'engagement de l'administration, un cadre favorable de politiques, des prix rémunéra-

teurs pour les produits agricoles, etc. L'atelier de Lilongwe avait, en effet, conclu que ces

conditions ne devaient pas être remplies préalablement au démarrage des services de vulgarisation

et qu'il suffisait d'un minimum de soutien politique pour lancer les activités de vulgarisation.

De plus, il était implicite qu'une fois que ces services de vulgarisation seraient mis en place, ils

feraient pression sur tous les autres services agricoles afin qu'ils deviennent plus efficaces'5 .

Mais cette hypothèse, même si elle n'a pas vraiment été démentie par les évènements

ultérieurs, restait encore un sujet à débattre (mais non débattu) lors des ateliers d'Accra et

d'Abidjan. Des exemples ont été donnés, dont celui de l'année 1991, où le système de F&V a

été introduit en Zambie, qui a été une année de sécheresse, avec 75 % des recoltes perdues, et

comment ce phénomène a eu un impact très négatif sur la campagne de démonstrations organisée

par la vulgarisation cette année-là. A peu près à la même époque, l'éclatement d'une guerre

civile en Ethiopie, qui a entraîné plus tard une restructuration majeure du cadre administratif, a

également provoqué une rupture dans l'exécution harmonieuse du programme de vulgarisation

dans ce pays. Plusieurs autres pays ont rapporté que la vulgarisation était entravée par l'absence

de systèmes effectifs pour la fourniture des intrants ou la mise au point de technologies. Il est

donc clair que le processus de réforme de la vulgarisation en Afrique est vulnérable à de tels

contextes physiques et politiques dans une plus large mesure que ne l'avait anticipé les

participants à Lilongwe. Il est certain que la stabilité politique peut avoir un effet sensible sur

l'impact de la vulgarisation. Par conséquent, les grands problèmes de stabilité politique et

économique du continent devront donc être abordés, au niveau des politiques, par les gouverne-

ments africains et la Banque mondiale, avant que puisse être largement démontré le potentiel de

la vulgarisation dans l'amélioration de l'agriculture.

Les études de cas au Burkina Faso et au Kenya ont prouvé l'efficacité de la vulgarisation

par F&V. Ce système est maintenant adopté dans quelque 30 pays africains. S'il peut

fonctionner comme prévu, il pourra améliorer substantiellement les performances de l'agriculture

et les niveaux de vie dans les zones rurales. Néanmoins, les niveaux démontrés de rentabilité des

investissements dans la recherche et la vulgarisation ne seront pas réalisables en l'absence de

stabilité politique et économique dans ces pays.

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Prochaine étape

Il s'avère donc que c'est l'engagement politique qui est la plus cruciale des variables austade actuel. Ce sont les responsables des politiques des pays africains qui devront établir etoffrir un environnement propice à la vulgarisation. Déjà, en Accra et en Abidjan, les participantsfrancophones et anglophones ont manifesté un intérêt réciproque pour les délibérations de l'autreatelier. Ils ont montré leur compréhension des problèmes et leur crainte des entraves qu'ilsrencontrent pour établir une vulgarisation plus efficace. Un dialogue panafricain sur les questionsde politique générale semble donc être la prochaine étape logique.

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Annexe 1 : Délibérations de l'atelier d'Accra

Bien que le thème dominant des deux ateliers sur la vulgarisation en Afrique aient été lemême, à savoir l'amélioration de l'efficacité de la vulgarisation agricole en Afrique subsaharien-ne, il a été estimé nécessaire, pour des raisons de logistique et de langue, de tenir consécutive-ment les deux sessions, respectivement en Accra et en Abidjan.

Dix pays anglophones ont participé à l'atelier d'Accra : l'Ethiopie, la Gambie, le Ghana,l'Ile Maurice, le Kenya, le Malawi, le Nigéria, l'Ouganda, la Tanzanie et la Zambie. Tous cespays se trouvaient à divers stades de la mise en oeuvre de programmes nationaux de vulgarisationselon le système de F&V avec le soutien de la Banque.

Ces pays étaient représentés par de hauts fonctionnaires impliqués dans la gestion desservices nationaux de vulgarisation: dirigeants de la vulgarisation, chefs de divisions desministères de l'Agriculture et de l'Elevage, directeurs d'établissements de formation,administrateurs des instituts nationaux de recherche, etc. Des cadres de la Banque mondiale etdes représentants d'autres agences d'aide, y compris quelques ONG, étaient également présents,ainsi quelques délégués d'entreprises parapubliques. Une liste complète des participants et desexperts invités est donnée à l'annexe 4.

Ce bref rapport sur les délibérations d'Accra se compose de cinq parties

I. Orateurs invitésIl. Rapport sur l'évaluation de la vulgarisation par le système de F&VIII. Résumé des débats sur les monographies nationalesIV. Conclusions et recommandations des groupes de travailV. Remarques de clôture

I. Orateurs invités

La séance inaugurale a été présidée par le Représentant résident de la Banque mondialeau Ghana, M. Ravi Kanbur. L'invité d'honneur était S.E. Ibrahim Adam, Ministre del'Agriculture ad interim du Ghana.

Dans son allocution d'ouverture, M. Ravi Kanbur a déclaré que le point central du débatsur les politiques de développement était le rôle des pouvoirs publics : quels étaient les domaineset activités de développement qui incombaient directement à l'administration et quelles étaient lesaspects qui devaient être laissés au secteur privé. Néanmoins, la vulgarisation agricole elle-mêmeest restée au dessus de ce débat, car elle s'occupe de connaissance et de savoir. Or, le savoir estdans le domaine public, ce qui explique pourquoi la vulgarisation est devenue un service publicdans de nombreux pays. Cependant, d'après M. Kanbur, la façon dont il faut exploiter lesystème de vulgarisation n'a pas été suffisamment débattue, aussi a-t-il indiqué qu'il espérait queles délibérations de l'atelier allaient offrir de nouvelles perspectives et concentrer l'attention surune meilleure exécution des projets de vulgarisation agricole dans les pays participants.

Ensuite, S.E. Ibrahim Adam, Ministre de l'Agriculture du Ghana, a fait remarquer quela vulgarisation se révèle être un des éléments clés à renforcer pour renverser la tendance au

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déclin de la production alimentaire par habitant en Afrique. Il y a eu déjà de nombreuxséminaires consacrés à ce sujet et la documentation qui s'y rapporte est abondante. Pourtant, lesproblèmes perdurent, en particulier celui du faible niveau des allocations budgétaires. Il asouligné la nécessité d'examiner les aspects suivants de la vulgarisation:

i) Veiller à ce que les vulgarisateurs s'intègrent complètement à l'environnementsocio-culturel et économique dans lequel ils travaillent.

ii) Donner l'importance qui convient aux problèmes spécifiques des femmes dansle cadre des services aux agriculteurs.

iii) Inclure les problèmes de nutrition dans les messages de vulgarisation.

iv) Réaliser une collaboration adéquate entre les experts locaux et étrangers.

v) Modérer, dans une certaine mesure, l'accent mis sur les aspects technique etscientifique de la technologie et concentrer l'attention sur l'environnementsociologique pour s'assurer que le vulgarisateur est totalement intégré dans lacommunauté rurale qu'il, ou elle, cherche à servir.

Il a encore ajouté que la recherche, la production, la transformation et la commerciali-sation des produits agricoles étaient toutes étroitement liées et qu'une meilleure intégration de cesprocessus était nécessaire.

M. Daniel Benor, de la Banque mondiale, s'est fait l'écho des sentiments exprimés parle Ministre et a rappelé qu'il a toujours souligné que le rôle de la vulgarisation n'était passimplement d'augmenter la production des fermiers, mais encore d'accroître leurs revenus et leurqualité de vie. C'est là un objectif important que tous les vulgarisateurs devaient poursuivre avec

persévérance.

M. Bertus Haverkort, d'ILEIA, a présenté, en séance plénière, un exposé sur le rôle desfermiers dans le développement des technologies. L'absence de technologies appropriées et àfaible coût pour les agriculteurs privés de ressources avait déjà été mentionnée à plusieurs reprisesdurant les présentations nationales. Ce fait était aussi apparu lors de l'atelier de Lilongwe, en1991, où il a également été remarqué que la formation du personnel de vulgarisation avaittendance à se faire du sommet vers la base et était souvent centrée sur la consommation d'intrantsonéreux, plutôt que de s'appuyer sur des technologies peu coûteuses, pour améliorer lesrendements et la fertilité des sols, protéger l'environnement et réduire les pertes.

Pour répondre à ces problèmes, M. Haverkort a souligné l'importance du recours auxressources localement disponibles, ainsi que le rôle des connaissances indigènes et desexpérimentations des fermiers, en tant que moyen de consolidation des connaissances pratiquesdes agriculteurs et du savoir scientifique des chercheurs. A cet égard, les services de recherchesur les systèmes de production et les services de vulgarisation, de même que quelques ONG, sontaujourd'hui en train de développer utilement leur expérience.

Dans les zones accidentées et de caractéristiques diverses, exposées aux risques naturels,les fermiers ont, au fil du temps, mis au point une grande variété de systèmes de productionadaptés aux circonstances agro-écologiques particulières à leur région. Généralement, ces

agriculteurs visent spécialement à obtenir sûrement des récoltes régulières, plutôt que des

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rendements maximum. Ils ont ainsi adopté des pratiques intégrées de culture qui reposentessentiellement sur les ressources disponibles localement. Certains de ces processus ontsurexploité la base de ressources naturelles et d'autres ont réussi à maintenir un bon équilibre deces ressources, mais, dans tous les cas, ces pratiques font partie intégrante d'une solide tradition.

Il a aussi été démontré qu'au sein de ces systèmes traditionnels, les changements résultentd'innovations indigènes. Les fermiers ont tendance à expérimenter: ils comparent les résultatsobtenus au fil du temps et sur différents champs afin d'ajuster leurs pratiques agricoles. Cesexpériences des agriculteurs ne sont peut-être pas systématiques, mais se sont souvent révéléescruciales pour la recherche et le développement.

De nombreux promoteurs du développement en Afrique soulignent aujourd'hui combienil est important de tirer pleinement parti des ressources locales et de n'utiliser les intrantsextérieurs qu'à titre de complément. De tels systèmes de production sont évidemment tributairesdes ressources locales et sont spécifiques à un site donné. Citons, à titre d'exemple, les systèmesagro-forestiers améliorés, la retenue de la couche arable et de l'eau par des diguettes perméables,l'intégration de l'agriculture avec l'élevage et l'aquaculture, les cultures intercalaires delégumineuses et de céréales, le recours à des variétés améliorées et l'utilisation de pesticidesbiologiques produits localement.

Pour la mise au point de semblables systèmes, il faut que la vulgarisation et la rechercheprêtent une attention spéciale aux connaissances des fermiers et développent des moyensd'appliquer ce savoir au perfectionnement de la technologie agricole.

Il. Rapport sur l'évaluation de la vulgarisation par le système de F&V

Les études d'évaluation du professeur Evenson et de ses équipes du Burkina Faso et duKenya illustrent que, bien que les systèmes qui existaient dans ces pays avant l'introduction dela vulgarisation par F&V donnaient de bons résultats, le nouveau système a considérablementaccru l'efficacité de la vulgarisation. Selon les calculs les plus prudents, le taux de rentabilitédes investissements complémentaires requis par un système organisé selon les principes de F&Vest supérieur à 120 %. Ces résultats ont été obtenus à partir de données récoltées au Kenya,auprès d'un vaste échantillon de fermiers sélectionnés aléatoirement.

L'étude au Kenya a montré que le taux d'adoption des messages entraînant des achatsd'intrants était faible, tandis celui des messages donnant lieu un travail plus important étaitrelativement élevé. Des discussions sur ce point ont mené à la conclusion que le choix destechnologies à tester ou à vulgariser devaient faire l'objet d'un diagnostic initial minutieux dugroupe ciblé, car il avait été démontré, dans certains pays, que l'adoption de nouvellestechnologies avait été entravée, soit parce que ces dernières exigeaient plus de travail, soit parceque la quantité recommandée d'intrants à acheter était incorrecte.

Se fondant sur les résultats de ces études, le professeur Evenson a suggéré que lavulgarisation pouvait à elle seule contribuer jusqu'à 2 % supplémentaires à la croissance annuellede l'agriculture, ce qui peut être considéré comme un rendement très élevé de l'investissementconsacré à la réforme d'un système de vulgarisation selon les principes de F&V.

Bien que la vulgarisation donne généralement d'excellents résultats, les études ontidentifié des améliorations spécifiques qui peuvent lui être apportées

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i) La gestion de la vulgarisation ne doit pas négliger les régions à faible potentiel.En effet, ces régions réagissent souvent mieux à la vulgarisation et obtiennent desaccroissements relativement plus importants de productivité.

ii) Les TS qui participent à la recherche en milieu paysan tendent à obtenir demeilleurs résultats que les autres.

iii) Les agents de vulgarisation de terrain les plus instruits n'ont pas nécessairementde meilleures performances que leurs collègues moins bien formés.

iv) La valeur ajoutée par le personnel de supervision tend à décroître avec le nombredes niveaux de cette supervision. Les frais généraux des services de vulgarisa-tion doivent rester aussi limités que possible, car ce sont les contribuables qui,en fin de compte, supportent les coûts de leur fonctionnement.

Quoi qu'il en soit, les études du professeur Evenson font ressortir que le financement dela vulgarisation constitue un des meilleurs investissements dans le secteur agricole.

III. Monographies nationales

Pendant les trois premières séances de l'atelier, les participants ont décrit l'expériencede leurs pays respectifs dans l'organisation et la mise en oeuvre de systèmes de vulgarisationprofessionnelle et ont ainsi mis en relief les problèmes clés qui ont été rencontrés.

Après la présentation de ces monographies nationales, les participants, ainsi que lesanimateurs, le Dr. Burton Swanson et le Dr. Aruna Bagchee, ont donné leurs commentaires etont attiré l'attention sur certains problèmes communs, ou particulièrement significatifs, ou sur despoints qui semblaient devoir être discutés de manière plus approfondie.

Les principaux problèmes qui ont été soulevés pendant ces discussions sont résumés icipar le Dr. Swanson.

i) ASPECTS ORGANISATIONNELS

a) Le système unifié de vulgarisation en comparaison avec les systèmesmultiples

b) Les relations entre les projets financés par des bailleurs de fonds et lessystèmes de vulgarisation spécifique concernant un seul produit

c) L'intégration des systèmes de vulgarisation agricole et de vulgarisationde l'élevage

d) La décentralisation des services agricoles

ii) LiAiSONS ENTRE LA RECHERCHE, LA VULGARISATION ET LES FERMIERS

a) Le rôle et le siège administratif des TS

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b) Les mécanismes d'amélioration des liens entre la recherche et lavulgarisation

c) La lenteur de la génération de technologies par la recherche-Les fermessont également des sources de technologies nouvelles ou modifiées

d) Rôle des TS dans la création ou l'adaptation des technologies

iii) MÉTHODES DE VULGARISATION

a) Le ciblage des groupes spéciaux (paysannes, jeunes agriculteurs,cultivateurs de régions marginales, etc.)

b) Les techniques et méthodes nouvelles de vulgarisation (mini-démonstra-tions par exemple)

c) L'utilisation accrue des approches de groupes qui sont bien plus rentablespour diffuser les messages

d) L'amélioration du matériel didactique et l'augmentation du nombre deprésentations visuelles (diapositives, etc.)

iv) PROBLÈMES FINANCIERS

a) Le financement de la vulgarisation est souvent insuffisant pour couvrirles charges récurrentes du système

b) Une rémunération trop faible des agents peut provoquer une rotationélevée du personnel

c) La survie des systèmes de vulgarisation après l'expiration du financementpar les bailleurs de fonds

V) VALORISATION ET GESTION DES RESSOURCES HUMAINES

a) La pénurie de TS bien formés et le trop petit nombre d'agents sur leterrain

b) L'aptitude des TS à dispenser une formation sur le tas

c) Nécessité de mieux différencier l'apprentissage sur le tas et la formationprofessionnelle (c'est-à-dire entre le renforcement des capacités et leperfectionnement des compétences)

d) La formation des formateurs

e) Les problèmes de gestion du personnel

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vi) SERVICES AGRICOLES DIVERS

a) Le rôle et la responsabilité de la vulgarisation dans le domaine du crédit

b) Le rôle de la vulgarisation dans la commercialisation

c) Les relations avec les services privés de vulgarisation

vii) SERVIR LES PAYSANNES ET LES GROUPES SPÉCIAUX

a) Le recyclage des agents féminins de vulgarisation dans les technologiesde production agricole

b) Le recours aux approches de groupe pour atteindre les paysannes

c) L'intégration des femmes plutôt que l'établissement de programmes

séparés pour celles-ci

d) Le recrutement et la formation d'un plus grand nombre de femmes danstous les services agricoles, y compris la recherche et la vulgarisation

e) La sensibilisation du personnel masculin de la vulgarisation (directeurs,superviseurs, TS et personnel de terrain) aux problèmes des paysannes

f) L'organisation des séances et programmes de vulgarisation en fonctionde la disponibilité des paysannes

viii) AIDER LES FERMIERS À S'ORGANISER

a) La facilitation de l'accès des petits exploitants au crédit, aux intrants, auxmarchés et aux technologies par le truchement de groupes et d'organisa-tions de fermiers

b) L'augmentation de la participation des agriculteurs à l'élaboration desprogrammes de vulgarisation et à l'établissement des priorités

c) La plus grande participation des petits exploitants et des paysannes à lamise au point et à la modification des technologies grâce aux essais surle terrain

ix) PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT, GESTION DES RESSOURCES NATURELLES ET

TECHNOLOGIES DURABLES

a) L'intégration des préoccupations écologiques dans les messages devulgarisation

b) La mise à profit des connaissances des fermiers pour créer des technolo-gies durables

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Le Dr. Bagchee a souligné qu'il y avait manifestement de nombreux aspects encoura-geants dans la performance des services réformés de vulgarisation. Cependant, offrir des servicesintégrés de vulgarisation (utilisant le même personnel de terrain pour disséminer indifféremmentles informations sur les cultures, l'élevage, l'horticulture, la pêche, etc.) exige un degré decoordination et de coopération entre plusieurs départements de l'administration qui sembledifficile à réaliser. Il n'est pas facile, en effet, d'obtenir des changements d'attitude de la partde la bureaucratie. Il faut donc que les groupes de travail discutent plus en détail des méthodespropres à briser cette résistance.

D'autres points saillants du débat ayant des implications opérationnelles pour lesprogrammes de vulgarisation sont résumés ci-après:

i) Certains pays ont constaté qu'il était problématique de conduire les programmesbimensuels et mensuels de formation pour deux raisons: le manque de fonds etl'absence de nouveaux messages à communiquer. Pour résoudre le premier deces problèmes, de sérieux efforts devraient être fait pour rendre disponible entemps utile les budgets de fonctionnement. Par ailleurs, pour éviter les séancesrépétitives, une plus grande attention devrait être portée à la fois au contenu deces séances et à leur méthodologie.

ii) Plusieurs pays avaient des expériences en cours sur la manière d'approcher lesfermiers en groupes et sur d'autres méthodes indigènes visant à obtenir un effetmultiplicateur; de telles innovations ont été très bien accueillies.

iii) Quelques pays, tels que le Nigéria, la Tanzanie et la Zambie, avaient adopté, envue de renforcer leur action pluridisciplinaire, des méthodes de rechercheagricole appliquée similaires à celles de la recherche sur les systèmes de produc-tion. Il pourrait être intéressant de suivre la manière dont les liens opérationnelsentre la vulgarisation et la recherche sur les systèmes de production ont étéétablis.

iv) La réticence des agents de vulgarisation-hommes et femmes-à vivre dans leszones rurales mal équipées en écoles et moyens de communication a été signalée.La solution à ce problème ne semble pas, cependant, être la création d'un autreintermédiaire d'agents moins qualifiés pour assurer la vulgarisation sur le terraindans les régions reculées. Il faut, au contraire, mieux équiper les agentsvulgarisateurs pour qu'ils puissent retirer une satisfaction professionnelle dansl'amélioration de la vie des communautés rurales qu'ils servent.

v) Le nombre de thèmes à introduire dans le système intégré de vulgarisation doitdépendre de la combinaison d'activités dans lesquelles les fermiers locaux sontengagés et non d'exercices artificiels visant à fusionner toutes les branches del'agriculture en une seule.

Parlant en termes généraux, le Dr. Bagchee a fait remarquer que les bons systèmes devulgarisation semblaient être ceux qui ont porté suffisamment d'attention au milieu socio-économique dans lequel ils évoluaient, qui ont clarifié les rôles et qui ont établi une coordinationharmonieuse entre les agences concernées et les fermniers. Il est également vrai que, malgré letaux élevé d'alphabétisation des agriculteurs de l'Ile Maurice ou les efforts déployés pour publier

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des brochures sur la vulgarisation en Tanzanie, il y a toujours un grand besoin d'interactionspersonnelles entre le vulgarisateur et le fermier.

IV. Conclusions et recommandations des groupes de travail

Après la discussion des monographies nationales, les participants ont été répartis en quatregroupes de travail en vue d'une analyse plus approfondie des thèmes choisis. Leurs conclusionsont été présentées et discutées en séance plénière et ont conduit à l'adoption d'une série derecommandations.

GROUPE A: GESTION

i) Les politiques agricoles doivent souligner l'importance cruciale des services devulgarisation dans le développement agricole.

ii) Des efforts doivent être fait pour renforcer les liaisons et définir les rôlesrespectifs des différentes entités, tant au sein du ministère de l'Agriculture qu'àl'extérieur de ce dernier, qui ont une action complémentaire à celle des servicesde vulgarisation.

iii) Il faut donner la priorité à l'allocation et à la disponibilité en temps utile desfonds nécessaires à la vulgarisation sur le terrain.

iv) Les efforts de privatisation des autres services agricoles, spécialement ladistribution d'engrais et de semences, doivent être poursuivis.

v) Le rôle de la gestion au niveau du terrain doit être reconnu et appuyé par uneformation pertinente et des conseils pratiques.

vi) Les cadres de supervision doivent avoir une formation adéquate, non seulementdans le domaine de la supervision mais aussi dans le domaine technique, et êtredotés des instruments nécessaires pour exécuter leur mission.

vii) Les cadres chargés du suivi et de l'évaluation doivent avoir les compétencesindispensables pour assurer ces fonctions et disposer de l'appui logistique ainsique du matériel nécessaire.

GROUPE B: FORMATION

i) Les sessions de formation doivent être pratiques, interactives et axées sur larésolution des problèmes, plutôt que de simples séances de distributiond'informations.

ii) Il faut une plus grande interaction entre les instituts d'enseignement ou derecherche agronomiques et les agents de vulgarisation dans l'établissement deprogrammes appropriés d'études agricoles.

iii) Des programmes de formation doivent être organisés conjointement par lesservices de vulgarisation, les services de recherche et les instituts supérieursd'enseignement agricole.

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iv) Il est nécessaire de revoir et restructurer les programmes d'études des établisse-ments supérieurs d'enseignement agricole afin de refléter l'évolution des besoinsdans le domaine.

v) Il faut créer un centre régional africain de documentation et de formation ayantpour mission d'acquérir, compiler, organiser et disséminer les matériels deformation, ainsi que de former les formateurs dans les domaines de la méthodolo-gie, de la pédagogie et de la gestion de la vulgarisation.

vi) Un programme d'incitations doit être introduit pour reconnaître et récompenserles bonnes performances. Il faut aussi offrir des opportunités de formation surle tas et de perfectionnement professionnel.

vii) Il faut instaurer une politique délibérée qui vise à accroître le recrutement et laformation d'agents féminins de vulgarisation.

GROUPE C: TECHNOLOGIE ET LIAISON ENTRE LA RECHERCHE ET LA VULGARISATION

i) La politique de l'administration doit viser à coordonner les interventions desbailleurs de fonds en vue de soutenir les programmes nationaux de recherche etde vulgarisation.

ii) Les bailleurs de fonds doivent coordonner leurs efforts de soutien aux program-mes et plans nationaux de recherche et de vulgarisation agricoles.

iii) Une partie intégrante du processus de génération des technologies nouvelles estla recherche appliquée sur le terrain qui implique la collaboration des chercheurs,des vulgarisateurs et des fermiers.

iv) Chaque pays doit faire un examen critique des liaisons entre ses services derecherche ou de vulgarisation et les agriculteurs afin de s'assurer que lestechnologies pertinentes et utiles sont mises à la disposition des fermiers et autresutilisateurs.

v) Le suivi et l'évaluation de la recherche et de la vulgarisation doivent êtrecontinus afin de maintenir la pertinence des efforts dans chaque service parrapport aux problèmes rencontrés sur le terrain.

vi) La technologie existante (engendrée soit par les fermiers eux-mêmes, soit par leschercheurs) doit toujours être prise en compte dans le processus de création etde mise au point de nouvelles technologies.

GROUPE D: CATÉGORIES SPÉCIALES D'AGRICULTEURS

i) Il faut établir un diagnostic continu de la situation et des besoins spécifiques decertains groupes spéciaux d'agriculteurs (paysannes, jeunesse rurale, fermiersdans les zones marginales, nomades et fermiers handicapés) afin d'assurer laparticipation délibérée de ces groupes aux activités de vulgarisation.

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il) La recherche doit mettre au point des technologies appropriées qui répondent auxbesoins spécifiques de ces catégories spéciales.

iii) Une politique délibérée de formation d'un plus grand nombre de femmes auxdisciplines agronomiques et de recrutement de celles-ci dans les services agricolesdoit être adoptée dans tous les pays concernés.

iv) Il faut sensibiliser les services de vulgarisation, les autorités locales, les ménagesruraux et les médias aux rôles et besoins multiples des groupes spéciaux afin demieux répondre aux besoins spécifiques de ces catégories.

v) Des programmes continus d'orientation et de formation du personnel devulgarisation sur les aspects socio-culturels et économiques des collectivités danslesquelles ils évoluent doivent être mis sur pied.

vi) Des activités visant à mieux répondre aux besoins des paysannes doivent fairepartie des programmes courants de vulgarisation et de recherche, afin d'utiliserau mieux les ressources et d'éviter la marginalisation des problèmes des paysan-nes.

vii) Il faut définir des indicateurs en vue de suivre et évaluer la mesure dans laquelleles catégories spéciales sont servies.

V. Séance de clôture

Lors de la séance de clôture de l'atelier, les organisateurs ont demandé aux experts defaire part de leurs observations sur les discussions de la semaine. Le Dr. Bagchee a déclaré quel'atelier avait clairement montré que les pays qui ont réorganisé leurs services de vulgarisationsur le modèle de F&V avaient le souci d'améliorer la qualité des services. Parmi les améliora-tions proposées, il est envisagé notamment de cibler avec plus de précision les bénéficiaires deces services et de veiller à ce que les ressources et les fonds nécessaires soient disponibles pourassurer les activités sur le terrain. Elle a également insisté sur le niveau élevé des débats et lepartage fructueux des idées.

Le Dr. Swanson a récapitulé les principales questions soulevées au cours des discussions.Il a émis le souhait de voir bientôt naître un réseau permanent d'information et un centre deformation afin que de tels échanges ne restent pas intermittents.

M. Moyo, de Tanzanie, et le Dr. Oyebanji, du Nigéria, avaient été désignés par lesparticipants pour parler en leurs noms. Ils ont donné leurs impressions sur les délibérations del'atelier. M. Moyo a mis l'accent sur les excellentes dispositions organisationnelles et surl'atmosphère agréable qui ont été propices à un réel échange d'idées et d'expériences. LeDr. Oyebanji a fait un rappel des principaux problèmes soulevés et des recommandations yrelatives émanant de l'atelier:

i) L'insuffisance des financements: Bien sûr, les pouvoirs publics devraient faireles allocations financières requises, mais la Banque devrait accepter, pour sa part,de financer les frais de fonctionnement des programmes de vulgarisation.

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ii) Le renforcement de la formation: Celle-ci a aussi été identifiée dans les étudesdu Pr. Evenson comme étant un élément crucial de l'amélioration de l'efficacitéde la vulgarisation. Il est donc nécessaire d'intensifier la participation desvulgarisateurs aux activités de formation, dans le pays et à l'étranger, y comprisles cours de longue durée. Les administrations nationales et la Banque mondialedevraient soutenir ces efforts.

iii) L'intensification de la recherche : La vulgarisation exerce actuellement unepression sur la recherche pour qu'elle engendre des technologies applicables parles fermiers. Tous les pays ont besoin de renforcer leurs systèmes de rechercheagronomique et la Banque devrait soutenir les efforts des systèmes nationaux derecherche agricole (SNRA) pour initier ou développer la recherche sur lessystèmes de production.

iv) L'ouverture vers les groupes spéciaux: Il est nécessaire de multiplier les actionsparticulièrement destinées aux paysannes, aux jeunes agriculteurs et auxnomades. Les services de vulgarisation nationaux doivent élaborer des pro-grammes visant à accroître la productivité de ces groupes.

v) La coordination des systèmes de vulgarisation: La multiplicité de systèmes, noncoordonnés, de vulgarisation provoque des doubles emplois et de la confusion.Il faut donc harmoniser tous les efforts dans ce domaine, y compris les volets devulgarisation inclus dans les projets des ONG, dans le cadre d'un service unifié.

vi) La création d'un centre régional africain : L'efficacité des services devulgarisation en Afrique peut être améliorée si les pays peuvent partager leursexpériences et tirer les leçons de leurs succès et échecs. Un centre régional afri-cain, fonctionnant comme une banque de données sur les activités de vulgarisa-tion, est vraiment nécessaire. Ce centre devrait fournir de l'assistance pour lamise en oeuvre des projets, documenter les expérimentations des fermiersindigènes, évaluer l'impact de la vulgarisation et servir d'institut de formation.L'appui de la Banque mondiale est indispensable pour concrétiser cette proposi-tion.

M. Jaycox, vice-président de la Banque Mondiale, a prononcé l'allocution de clôture.Il a déclaré que le développement économique de l'Afrique restait une des grandes priorités dela Banque. Pour réaliser une croissance économique annuelle de quelque 4 % en Afrique, l'étudede perspective à long terme, publiée par la Banque mondiale en 1989, avait indiqué que le tauxde croissance de l'agriculture africaine devait atteindre 4 % par an, soit un doublement du tauxactuel de 2 % par an (et même moins dans certains pays) que connaissent la plupart des nationsdu continent. La Banque s'était alors engagée à soutenir à long terme la vulgarisation et avaitlancé plusieurs initiatives comme l'ISA et le PSRAA pour renforcer les diverses institutions et lesservices du secteur agricole : recherche, crédit, distribution des semences, des engrais, etc.

En réponse à certaines des discussions de l'atelier, M. Jaycox a encore déclaré que le rôlecentral des femmes dans l'agriculture africaine et la nécessité d'en tenir compte pour favoriserun rapide développement agricole était bien compris par la Banque. Il a mentionné, en outre,qu'une initiative majeure concernant les femmes dans l'agriculture africaine était en préparation.Il s'est réjoui des conclusions très positives sur la vulgarisation par F&V résultant des études duPr. Evenson et a recommandé que cette évaluation sophistiquée soit largement disséminée.

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M. Jaycox a partagé l'avis des participants sur les échanges d'idées et d'expérience entreresponsables de la vulgarisation qui devraient être plus fréquents. "Vos succès devraient êtreracontés dans un bulletin mensuel, disponible en français et en anglais. " Quant à l'établissementd'un centre de formation plus ou moins permanent, il a suggéré d'utiliser un des instituts deformation existants comme base régionale et a indiqué que la Banque pourrait appuyer une telledécision. Par ailleurs, en ce qui concerne un centre régional ou international sous l'égide du

CGIAR, il a fait remarquer que la proposition détaillée devait d'abord être préparée.

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Annexe 2 : Délibérations de l'atelier d'Abidjan

L'atelier d'Abidjan sur la vulgarisation en Afrique a rassemblé des participants du Bénin,du Burkina Faso, du Burundi, du Cameroun, de la République Centrafricaine, de la Côted'Ivoire, de la Guinée, de la Guinée Equatoriale, de Madagascar, du Mali, du Niger, du Rwanda,du Sénégal, du Tchad, du Togo et du Zaïre.

Ces 16 pays francophones y étaient représentés par des dirigeants de leurs services devulgarisation et de recherche. L'invité d'honneur, S.E. Kouassi Konan Lambert, Ministre del'Agriculture de la Côte d'Ivoire, a prononcé le discours d'ouverture. Trois orateurs invités ontégalement pris la parole: M. Edward V. K. Jaycox, vice-président de la Banque mondiale pourla Région Afrique; M. Kevin M. Cleaver, directeur du département technique pour l'Afrique dela Banque, qui a proposé une Stratégie pour le développement de l'Afrique subsaharienne et leprofesseur Robert Evenson, qui a présenté son étude Evaluation économique de la rentabilité dela vulgarisation.

I. Orateurs invités

Dans son discours d'ouverture, le Ministre de l'Agriculture de la Côte d'Ivoire, S.E.Kouassi Konan Lambert, a souligné le rôle essentiel de la vulgarisation agricole. Faisantl'historique de la vulgarisation agricole dans son pays, il a fait remarquer que bien que lessystèmes de vulgarisation existants aient servi efficacement les fermiers exploitant des culturesspécifiques, ils se sont néanmoins avérés très onéreux. La Côte d'Ivoire souhaite donc,maintenant, cesser son appui à ces initiatives et réorganiser ses services de soutien à l'agriculturede manière à les rendre plus efficaces. Ceci implique de former et motiver le personnel afin quecette approche soit permanente, soutenable et rentable. Il a également souligné que de tels effortsde développement de l'agriculture ne peuvent réussir que si les prix des denrées de base sontavantageux pour les fermiers et a manifesté de l'inquiétude devant la baisse des cours mondiauxdes produits agricoles africains.

M. Jaycox a confirmé que l'Afrique restait une des grandes priorités de la Banque. Ila mis l'accent sur le rôle important de l'agriculture dans le développement économique del'Afrique et a signalé que la croissance annuelle de l'agriculture devait être doublée, de 2 % à4 %. Pour atteindre cet objectif difficile, mais réalisable, la Banque comptait sur unecontribution majeure de la recherche et de la vulgarisation. En effet, l'agriculture africaine avaitconstamment besoin d'améliorer ses technologies. Il a également indiqué que l'appui de laBanque à la vulgarisation était un engagement à long terme et il a suggéré que les responsablesde ces services rappellent à leurs administrations que si elles considéraient que la vulgarisationagricole était absolument prioritaire, elles devaient aussi en assurer le financement. M. Jaycoxa également reconnu que les programmes d'ajustement structurel, tout en étant utiles et efficaces,étaient causes de tensions pendant la période de transition et qu'il était donc nécessaire d'accroîtreles services sociaux afin d'amortir leur impact négatif sur les pauvres. Il a encore mentionné quela Banque allait publier bientôt une étude sur les programmes d'ajustement structurel en Afrique.Enfin, il a signalé que, d'après les premières indications disponibles, 12 pays africains avaientenregistré au cours de ces dernières années une croissance du PIB supérieure à celle de lapopulation.

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De son côté, M. Cleaver a présenté la stratégie de la Banque mondiale pour ledéveloppement de l'Afrique subsaharienne dont l'objectif est un taux de croissance agricole à longterme de 4 % par an. Cet objectif est ambitieux mais réalisable dans le cadre d'une nouvellestratégie fondée sur cinq éléments principaux: création d'un environnement économique etpolitique propice au développement agricole, génération de nouvelles technologies agricoles,promotion des organisations de fermiers et de leur participation, développement des infrastructu-res tant matérielles que sociales et meilleure gestion des ressources naturelles. Trois défis doivent

être relevés par la recherche et la vulgarisation: accroître la participation des agriculteurs dansla gestion de la vulgarisation et de la recherche, améliorer les niveaux technologiques en

encourageant les innovations d'où qu'elles viennent et intégrer la gestion des ressources naturelles

(ce qui demande souvent des actions collectives).

Le professeur Evenson et son équipe ont présenté les résultats de leurs études d'évaluationdes services de vulgarisation par F&v du Burkina Faso et du Kenya. Leurs constatationsindiquent que les rendements marginaux des investissements de vulgarisation sont extrêmementélevés : 350 % au Kenya et 190 % au Burkina Faso. M. Evenson a expliqué les méthodesstatistiques utilisées et a conclu que, sur la base des résultats obtenus, il semblerait que la

vulgarisation puisse, à elle seule, accroître le taux annuel de croissance de l'agriculture de 2 %environ. Il a néanmoins signalé que son évaluation économique était purement quantitative et quedes recherches additionnelles devaient permettre de tenir compte de variables qualitatives.

Il. Monographies nationales

Les pays participants ont fait part de leur expérience en matière de vulgarisation agricolehistorique du processus de réorganisation de leurs services nationaux selon le système de gestionpar F&V, succès obtenus grâce à ce système et contraintes auxquelles il a été confronté.

Au cours des discussions, en séances plénières, sur chacune de ces monographies lesparticipants ont soulevé de nombreuses questions intéressantes et échangé leurs expériencesnationales. A la fin de chaque séance, les experts-Mme A. Bagchee, MM. M. Bagouro et

J. Brossier-ont donné leurs commentaires et mis en lumière les principaux aspects, convergentset divergents, révélés par ces monographies.

M. Brossier a fait remarquer que ces présentations semblaient indiquer que les servicesde vulgarisation des pays francophones africains subissaient des contraintes communes, à savoir:

i) Au plan de la gestion des ressources humaines et particulièrement en ce quiconcerne la manière de motiver et former adéquatement les agents;

ii) Au plan de l'administration et de la gestion financière, en particulier:

a) la réticence du soutien de certains bailleurs de fonds,

b) les contraintes institutionnelles,

c) les contraintes de financement, d'administration, de crédit agricole et decommercialisation,

d) les difficultés à obtenir la disposition des fonds de contrepartie;

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iii) Au plan de la technique agricole, notamment par le choix inopportun detechnologies qui n'ont aucun rapport avec les besoins des fermiers.

En revanche, M. Bagouro a relevé un certain nombre de tendances communes dans lesraisonnements et les expériences des différents pays qui étaient en train de réorganiser leursservices agricoles:

i) Une analyse du système existant de vulgarisation, ayant indiqué des résultatsinsuffisants, a précédé l'introduction du système par F&V.

ii) Ce fait a incité ces pays à réorganiser leurs services agricoles, particulièrementla vulgarisation, afin de mieux répondre aux besoins de l'environnement socio-économique de l'Afrique post-coloniale.

iii) Les initiatives pilotes introduites avant le lancement des programmes nationauxde vulgarisation ont beaucoup contribué à la définition des principaux élémentsdu système de vulgarisation et des moyens appropriés de collaboration entre lesagences impliquées. (Cette phase ne doit être ni éliminée ni réduite.)

iv) L'absence, à l'heure actuelle, d'indicateurs permettant de mesurer les succès, oules échecs, des services de vulgarisation, il est nécessaire de recourir à desnormes cohérentes qui soient utilisables pour comparer les résultats obtenus parla vulgarisation dans différents pays.

M. Bagouro a également souligné la nécessité de s'appuyer sur les principes fondamen-taux du système professionnel de vulgarisation par F&V, spécialement ceux qui ont trait à laformation périodique et à la régularité des visites aux fermiers. Il a dénoncé la souplesseexcessive autorisée par certains responsables dans l'adaptation et la fusion de la vulgarisation parF&V avec d'autres méthodes et systèmes. A son avis, la Banque mondiale devrait envisager deformer une deuxième génération de dirigeants des programmes nationaux de vulgarisationagricole.

A son tour, Mme Bagchee a noté que les monographies nationales et les débats ontbeaucoup plus insisté sur les problèmes de protection de l'environnement qu'à l'atelier d'Accra.Les questions relatives à la gestion des ressources naturelles ont été évoquées à plusieurs reprisesau cours des discussions d'Abidjan et il a même été suggéré que ce problème délicat soit traitéen profondeur par un groupe de travail distinct. Néanmoins, les participants ont finalementdécidé d'aborder ce thème en même temps que ceux de la génération des technologies et desliaisons entre les fermiers, la vulgarisation et la recherche. Le groupe de travail concerné a doncdû discuter longuement du type de coordination ou de collaboration qu'il était nécessaire d'établirentre les programmes de vulgarisation et ceux de gestion des ressources naturelles.

Mme Bagchee a encore souligné que, pour améliorer les services de vulgarisation, ilimportait d'atteindre tous les agriculteurs, y compris les paysannes. Il fallait, par conséquent,identifier les problèmes spécifiques de ces dernières afin d'améliorer leur productivité. Lesagents de vulgarisation et les chercheurs devaient donc être spécialement formés pour évaluer lescontraintes particulières subies par les femmes dans l'agriculture et définir une approche qui leurouvre l'accès aux services de vulgarisation. Pour mieux expliquer cette nécessité, Mme Bagcheea rappelé certaines des conclusions de l'étude de Katrine Saito sur le rôle des femmes dansl'agriculture africaine"6 :

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i) Les systèmes traditionnels de production (et la séparation des champs des

hommes de ceux des femmes, particulière à l'Afrique) commencent à disparaître.

ii) Les femmes actives dans l'agriculture sont de plus en plus nombreuses. (Elles

interviennent pour 70 % de la production vivrière.)

iii) Les femmes travaillent une fois et demi plus que les hommes.

iv) Les femmes ont un accès limité aux intrants et aux services agricoles, y compris

la vulgarisation. (Au Kenya, par exemple, il en résulte une perte de productivité

féminine de l'ordre de 20 %).

v) Les femmes ont particulièrement besoin des technologies permettant de conserverl'énergie, comme les petites machines. (Seulement 1 % des tâches exécutées dans

les exploitations africaines sont mécanisées, 10 % utilisent la traction animale et

89 % se font manuellement: les parcelles des femmes sont cultivées manuelle-ment bien plus souvent que celles des hommes.)

Compte tenu de tout cela, les recommandations destinées à la vulgarisation peuvent être

essentiellement formulées comme suit:

i) Mieux connaître les tâches exécutées par les femmes.

ii) Prodiguer des conseils adaptés aux besoins des différentes catégories d'agricul-teurs.

iii) Faciliter les communications entre les vulgarisateurs masculins et les paysannes.

iv) Veiller à la participation effective des paysannes au suivi et à l'évaluation de la

vulgarisation.

Naturellement, certaines circonstances sociales, culturelles ou religieuses peuvent

empêcher les services de vulgarisation d'arriver jusqu'aux femmes, mais il faut donner la priorité

à cette tâche. Tout comme la vulgarisation a choisi en son temps de s'intéresser en priorité aux

petits exploitants marginaux ou pauvres, elle devait maintenant intensifier ses efforts pour

répondre aux besoins des paysannes. Mme Bagchee a aussi indiqué que la réussite dans ce

domaine ne devait pas être mesurée uniquement par le nombre d'agents féminins de vulgarisation

ou le nombre de paysannes de contact, mais aussi par le nombre de technologies pertinentes qui

leur ont été recommandées et le nombre de paysannes qui les ont adoptées.

III. Conclusions et recommandations des groupes de travail

Après la discussion des monographies nationales, les participants ont été répartis en quatre

groupes de travail pour procéder à une analyse plus approfondie des thèmes choisis. Leurs

conclusions ont ensuite été discutées en séance plénière et ont donné lieu à l'adoption d'une série

de recommandations.

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GROuPE A: ORGANISATION INSTITUTIONNELLE ET GESTION DU PROGRAMME DE VULGARISATION

Ce groupe de travail a conclu que, bien que des efforts considérables aient été faits pourrestructurer les services nationaux de vulgarisation suivant le système de F&V, qui s'est déjàrévélé efficace, un certain nombre de problèmes subsistaient. Il y avait notamment une dispersiondes efforts de vulgarisation entre différents départements, des difficultés de coordination, une tropgrande variété d'approches du système et une collaboration insuffisante entre les ONG et lesservices nationaux. Il a également été souligné que la gestion administrative et financière desprojets souffrait d'un excès de centralisation, de la lourdeur des procédures internes et externesde déblocage de fonds et de remboursements, de pertes résultant des fluctuations des cours desmonnaies et de la rigidité des conditions de financement.

A la lumière de cette analyse, le groupe a fait les suggestions qui suivent

i) Définir une stratégie nationale de vulgarisation agricole.

ii) Harmoniser toutes les approches avec celle de l'état.

iii) Définir les rôles et tâches des agents de vulgarisation.

iv) Etablir un cadre de collaboration permanente entre les ONG, les départementsministériels et les services de vulgarisation.

v) Inciter les agents de vulgarisation à centrer leurs efforts sur les tâches dont ilssont responsables.

vi) Admettre une certaine souplesse dans la mise en oeuvre de la vulgarisation parF&V, dans la mesure où ses principes fondamentaux sont respectés: administra-tion unique, fonnation régulière, renforcement des liaisons entre la recherche etla vulgarisation et, surtout, respect du calendrier des interventions.

vii) Prêter attention à l'établissement d'une méthode de planification qui garantit lacouverture de toutes les catégories de fermiers, à la formation et à l'équipementadéquat du personnel, à la prise en compte des langues et dialectes locaux par lesagents sur le terrain, au déploiement rationnel du personnel et à une supervisionefficace des activités.

viii) Décentraliser et simplifier les procédures d'administration financière.

ix) Assurer la formation sur le tas du personnel administratif et financier.

x) Envisager le financement par la Banque d'une portion fixe des frais defonctionnement pour la durée du programme, au lieu d'attendre que les paysassument la responsabilité d'une partie progressivement croissante de ces coûts,jusqu'à atteindre 100 % de ceux-ci à la fin des 5 ou 7 années de mise en oeuvredu projet.

xi) Obtenir de la Banque la garantie du financement de la vulgarisation à moyen etlong terme.

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xii) Introduire des systèmes d'incitation financière afin de mieux motiver les agentssur le terrain, qui travaillent souvent dans des conditions difficiles.

xiii) Inclure dans les accords de projet des clauses visant à minimiser les risques dedistorsion des coûts, et de leur partage, en raison des variations des parités desmonnaies.

xiv) Assurer dans les pays concernés une meilleure planification des dépensespubliques et une allocation plus rationnelle des fonds, mettant en évidence lapriorité octroyée à l'agriculture.

xv) Assouplir les conditionalités de la Banque quand il s'agit du financement deprogrammes de vulgarisation, afin de ne pas risquer la suspension ou l'arrêt desdécaissements en cours d'exécution.

GROUPE B: GESTION DES RESSOURCES HUMAINES ET FORMATION

En ce qui concerne la gestion des ressources humaines, ce groupe a constaté qu'il y avaitencore beaucoup à faire pour instaurer des politiques rationnelles favorisant la spécialisation, leprofessionnalisme et la transparence dans les affectations, les promotions et les encouragements.

Au sujet de la formation, le groupe a remarqué que, souvent, il n'y avait pas assez despécialistes pour animer les ateliers de formation, qu'il y avait une pénurie de chercheurs qualifiésdans certains domaines spécialisés et que, fréquemment, les chercheurs n'avaient pas les aptitudesnécessaires pour jouer le rôle de formateur. Dans plusieurs pays, les sessions bimensuelles etmensuelles de formation étaient difficiles à organiser selon le calendrier prévu par suite dediverses contraintes, dont des problèmes logistiques. Par ailleurs, il n'y avait aucune garantieque les cadres ayant reçu une formation continueraient à travailler dans les domaines pourlesquels ils avaient été éduqués; il semblait, en effet, qu'ils étaient souvent affectés ailleursaussitôt après leur formation.

Sur la base de ces observations, le groupe a formulé les recommandations qui suivent

i) Les services de vulgarisation doivent avoir un personnel compétent et stable, dontles mutation sont peu fréquentes.

ii) Les règles et conditions de service des agents de vulgarisation doivent êtreclairement énoncées et s'inscrire dans le cadre général de la réglementation dela fonction publique.

iii) Les services de vulgarisation doivent pouvoir recruter, en cas de besoin, dupersonnel technique temporaire afin de garantir une bonne performance agricole.

iv) Les promotions dans le service doivent se faire uniquement sur la base d'examensprofessionnels.

v) La structure des rémunérations et gratifications des diverses catégories d'agentsde vulgarisation doit être telle que ceux-ci soient rétribués d'une manièresimilaire dans toutes les zones d'un même pays.

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vi) Un système de primes récompensant les bonnes performances sur le terrain doitêtre instauré afin de motiver les agents de vulgarisation. Afin d'établir leurdegré d'efficacité, il faut évidemment déterminer une méthode d'évaluation desrésultats sur le terrain.

vii) Le calendrier des ateliers bimensuels et mensuels doit être respecté.

viii) Il est nécessaire de rédiger un guide pratique de formation en vulgarisationagricole sur la base de l'expérience africaine actuelle.

ix) Une grande priorité doit être donnée à la formation des gestionnaires afind'améliorer leurs qualifications.

x) La création d'un réseau africain de vulgarisation agricole doit être envisagéeaussitôt que possible pour permettre aux pays d'échanger leurs expériences,comme ils l'ont fait au cours du présent atelier.

xi) Il est également souhaitable de moderniser et perfectionner les centres deformation qui existent dans plusieurs pays et sont actuellement sous-utilisés.

xii) Il est également urgent d'organiser la formation des formateurs et des gestionnai-res des ressources humaines.

xiii) Les chercheurs et les techniciens qui contribuent aux divers ateliers doivent aussiavoir une formation de formateur.

GROUPE C: LiAiSONS ENTRE LA RECHERCHE, LA VULGARISATION ET L'AGRICULTUREGESTION DES RESSOURCES NATURELLES

Pour ce groupe, des liens étroits entre la recherche et la vulgarisation sont nécessairespour mettre au point des technologies pertinentes et faciles à adopter, ainsi que pour créer lasynergie indispensable à une meilleure utilisation des ressources disponibles, l'objectif communétant de servir les fermiers. Ces liaisons peuvent être organisées sous la forme d'un triangle.

Fermier

Chercheur ~ Vulgarisateur

Le groupe de travail a identifié les faiblesses actuelles dans les rapports entre les troisparties. Les chercheurs sont plus intéressés par les réussites de la recherche fondamentale quepar la solution des problèmes des agriculteurs, tandis que les agents de vulgarisation seconsidèrent essentiellement comme porteurs, à sens unique, de nouvelles technologies et ignorentleur rôle de feed-back des problèmes des fermiers vers les chercheurs.

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Chercheurs et vulgarisateurs ont souvent difficile de communiquer entre eux. Ceci peuts'expliquer par les différences dans leur formation et leur expérience et aussi par la pénurie defonds qui empêche de fréquentes rencontres. Ils ne peuvent donc pas effectuer de tournéesconjointes de reconnaissance sur le terrain aussi souvent qu'il le faudrait. En outre, leschercheurs ne sont guère motivés du fait que leurs interventions pour résoudre les problèmes desfermiers ne sont pas professionnellement reconnues et appréciées par leurs pairs.

Le plus souvent, les programmes de recherche servent des sous-secteurs particuliers etn'impliquent pas des systèmes qui intègrent la gestion des ressources naturelles ou la générationde technologies susceptibles d'améliorer les conditions de travail de tous les fermiers (y comprisles jeunes agriculteurs et les femmes). Ni la recherche, ni la vulgarisation ne s'intéressentsuffisamment aux problèmes de la gestion des ressources naturelles. Fréquemment, leursstructures n'incluent pas les compétences nécessaires pour étudier l'environnement del'exploitation. Même lorsque ces compétences existent, celles-ci ne bénéficient pas toujours del'appui politique et financier nécessaire pour lancer un programme effectif de gestion desressources naturelles. Il en résulte que la promotion d'un développement durable de l'agriculturene reçoit pas l'attention dont elle devrait bénéficier.

A partir de ces considérations, le groupe de travail a fait une série de recommandations

i) Toutes les institutions de recherche et de vulgarisation doivent impliquer pluslargement les fermiers dans l'identification des contraintes et dans la mise aupoint, le transfert et l'évaluation de la technologie agricole.

ii) Les dirigeants, les chercheurs et les vulgarisateurs doivent essayer ensemble derenforcer la collaboration entre les institutions de recherche et de vulgarisationà tous les niveaux. Chaque fois que c'est possible, il est préférable que cesrencontres aient lieu dans les champs des fermiers.

iii) Des comités régionaux composés de chercheurs, d'agents de vulgarisation, dereprésentants des groupes de fermiers, d'agriculteurs individuels, de délégués desONG concernées et de toutes autres personnes impliquées dans le développementrural des régions devraient être chargés de l'élaboration, du suivi et del'évaluation des programmes de recherche. Ces derniers devraient être discutéspar des équipes pluridisciplinaires, avant d'être intégrés dans un programmenational, sous réserve de leur compatibilité à la fois avec la politique nationaleet les objectifs spécifiques des exploitants des régions concernée.

iv) Il est nécessaire d'accroître le nombre de chercheurs impliqués dans l'étude dessystèmes de production agricole et d'en former un aussi grand nombre quepossible dans ce domaine.

v) Il faut souligner les aspects socio-économiques des programmes de recherche et

de vulgarisation.

vi) La recherche et la vulgarisation doivent prendre en compte la gestion desressources naturelles, afin de créer des technologies adaptées aux exploitationsindividuelles et d'assurer la bonne gestion des ressources communautaires. Lespouvoirs publics doivent prendre des mesures en vue de définir une politique

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nationale donnant plus d'importance à la gestion des ressources naturelles afin depromouvoir une agriculture soutenable.

vii) Les problèmes nutritionnels de la communauté paysanne doivent être pris encompte par la recherche et la vulgarisation.

viii) Les règles et les conditions de service des chercheurs et des agents de vulgarisa-tion doivent être codifiées pour assurer la stabilité et le développement de leurcarrière professionnelle et pour accroître leur motivation .

ix) Les chercheurs doivent être évalués et récompensés non seulement en fonctiondu nombre de travaux publiés, mais aussi en fonction de leurs contributions à lamise au point et à la diffusion de technologies qui apportent des solutions sur leterrain aux problèmes des fermiers.

x) De la même manière, les agents de vulgarisation doivent être motivés etrécompensés sur la base de leur bonne performance sur le terrain.

xi) Un inventaire systématique des technologies traditionnelles et des connaissanceslocales doit être fait de manière à établir une banque de données qui pourrontainsi être utilisées et raffinées dans les programmes de recherche et de vulgarisa-tion.

xii) Des mesures sont à prendre pour encourager les individus et les institutionsprivées à s'intéresser aux activités de recherche et de vulgarisation.

xiii) La vulgarisation doit améliorer ses contacts et sa collaboration avec les servicesauxiliaires agricoles, comme les institutions de crédit, les coopératives, lesagences de commercialisation et les fournisseurs d'intrants.

xiv) La formation continue du personnel de recherche et de vulgarisation, enparticulier les techniciens spécialisés, doit être favorisée afin de maintenir unniveau élevé de la qualité du soutien technique à la vulgarisation sur le terrain.

GRouPE D: ORGANISATION ET PARTICIPATION DES AGRICULTEURS

Ce groupe a souligné que les services de vulgarisation dans les zones rurales ont desinterlocuteurs nombreux et variés: exploitants individuels, groupes de fermiers de contact,coopératives d'agriculteurs, entités de production et de services, tontines, organisations sociales,groupes de femmes et syndicats d'agriculteurs. Il a, en outre, constaté que les agents devulgarisation n'ont pas toujours eu, ou entretenu, des rapports étroits et mutuellement profitablesavec la plupart de ces groupes. Ceci a plusieurs raisons. Les agents sur le terrain choisissenthabituellement les membres des groupes de fermiers de contact sans connaître, ou appréciercorrectement, les groupements de fermiers déjà en place, leurs préoccupations communes et leursintérêts convergents. De nombreux agriculteurs, en particulier les paysannes, ne participent pasaux groupes de contact. Les femmes ne viennent guère aux réunions et, même quand elles yassistent, elles ne participent pas aux discussions. Les organisations de production et de servicessont, en fait, des objectifs très pertinents pour les activités de vulgarisation, car elles s'occupenthabituellement de fournitures d'intrants, de commercialisation, de transport et d'entreposage, decrédit et d'investissements. Similairement, les syndicats constituent un contre-pouvoir et leur

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influence est croissante sur les agriculteurs et les responsables des politiques; les agents de

vulgarisation doivent donc en tenir compte.

A la lumière de ceci, le groupe a formulé les recommandations qui suivent

i) Lorsqu'ils forment des groupes de fermiers de contact, les agents de vulgarisationdoivent tenir compte de certains aspects historiques et sociaux. Ils doiventnotamment accorder plus d'importance aux facteurs tels que les intérêts partagés,la proximité des champs, les unités d'élevage ayant des problèmes communs, etc.

ii) Les agents de vulgarisation doivent être formés dans certaines techniquesspécifiques afin qu'ils soient capables de faire des diagnostics effectifs, de

catégoriser les intérêts des fermiers, de fixer la taille optimum des groupes decontact (8 à 10 mermbres) et de veiller à leur répartition spatiale adéquate en vuede maximiser l'impact des démonstrations.

iii) Il est très important que les agents de vulgarisation gardent à l'esprit que leur

mission principale est de faciliter l'adoption de technologies et non pas de formerles groupes. La création des groupes n'est, en fait, qu'un moyen d'atteindre les

objectifs.

iv) La formation des agriculteurs doit s'adresser aussi aux femmes et aux jeunes qui

travaillent la terre et ne pas être réservée aux hommes. Il faut donc s'efforcerd'inclure des femmes et des jeunes dans les groupes de contact.

v) Les agents de vulgarisation doivent être formés en vue de leur permettre de

constituer des groupes mixtes de contact (comprenant des ferniers et despaysannes) ou, si nécessaire, des groupes féminins de contact.

vi) Outre l'intégration de paysannes dans les groupes de contact, les agents devulgarisation doivent disposer de technologies à disséminer qui visent spéciale-ment à l'accroissement de leur productivité. (Il y a, par exemple, un grand

besoin de petits outils agricoles.)

vii) Il est nécessaire d'augmenter le nombre de femmes qui suivent les programmesd'alphabétisation fonctionnelle.

viii) Il faut prendre des mesures pour accroître le recrutement de femmes dans lesservices de vulgarisation et les former pour le travail sur le terrain. Des postesde techniciennes spécialisées dans les problèmes spécifiquement féminins sont

nécessaires et doivent être maintenus.

ix) De même, il faut systématiser la formation des jeunes agriculteurs, analyser leursbesoins, et confier à des techniciens spécialisés la tâche d'examiner leur potentiel

et leurs contraintes.

x) Lors de la mise sur pied des groupes de contact, il importe que les agents de

vulgarisation y incluent les groupes sociaux existants (groupes d'entraide, parexemple).

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xi) Les agents de vulgarisation doivent identifier les groupes sociaux et cherchercomment collaborer avec eux.

xii) Pour ce qui est des entités de production et de services, le personnel devulgarisation de terrain doit faire clairement la différence entre les tâches devulgarisation et celles d'organisation des fermiers. Il est en effet plus facile deréussir à former des groupes d'agriculteurs quand ces groupes s'articulent autourd'une préoccupation commune, d'une nouvelle technologie ou d'un intérêtpartagé. Les agents de vulgarisation doivent donc rechercher un dialogue avecces entités de production et de services, quand elles existent.

xiii) En ce qui concerne les syndicats, les directeurs des services de vulgarisationdoivent prendre contact avec eux afin de les tenir informés des activités en courset de les consulter à ce sujet.

xiv) Dans l'ensemble, il est vrai que les agriculteurs, dans la plupart des pays, ne sontpas suffisamment impliqués dans les différentes activités de la vulgarisation: testsdes technologies à promouvoir et planification des travaux, ainsi que suivi etévaluation des résultats. Par conséquent, pour faire participer les fermiers plusactivement à la vulgarisation, il faut:

a) établir des méthodes de travail formalisées,

b) former les agents de vulgarisation à ces méthodes,

c) associer toutes les parties concernées aux différentes activités de lavulgarisation (groupes de contact, agents de vulgarisation, spécialistes del'organisation des fermiers, techniciens spécialisés, chercheurs, etc.).

xv) Tous les pays africains doivent étudier soigneusement comment impliquer toutesles parties concernées dans la vulgarisation, car c'est la clé de son efficacité.

IV. Séance de Clôture

M. Benor, s'adressant aux participants lors de la séance de clôture, a exprimé sasatisfaction quant à la qualité de l'atelier et à l'excellence des propositions faites. Il a soulignéque la vulgarisation par F&V est un système en évolution qui s'améliore progressivement tout enrespectant ses éléments de base: grande compétence professionnelle, système national unique,formation et visites régulières, etc.

Il a rappelé que le meilleur moyen de juger de l'efficacité du système de F&V est d'allersur le terrain. L'évaluation du professeur Evenson est évidemment très utile pour ceux qui n'ontpas le temps de visiter les fermiers; elle sera incessamment présentée au Conseil des administra-teurs de la Banque mondiale.

Il a également rappelé qu'à plusieurs reprises il avait souligné que les programmes devulgarisation devaient être administrés par les autorités nationales et non par la Banque, ni pardes bailleurs de fonds ou des ONG. A son avis, la vulgarisation par F&V est un peu comme ladémocratie, elle n'est pas parfaite mais c'est le meilleur système dont nous disposons. Il a encoreajouté que les programmes de vulgarisation soutenus par la Banque couvraient presque tous les

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pays de l'Afrique subsaharienne et continueraient à bénéficier de l'appui financier de la Banque

pendant au moins 15 ans.

M. Michel Aklamavo, du Bénin, avait été choisi par ses collègues pour exprimer les

impressions des participants sur l'atelier et proposer un vote de remerciement au nom des

délégations nationales. M. Bernard Bohe-Gui, au nom du pays hôte, a fait part de sa satisfaction

sur la qualité de l'organisation.

A la fin de la séance de clôture, certains des participants ont exprimé le désir de savoir

ce qui s'était passé la semaine précédente à l'atelier d'Accra, auxquels participaient les pays

anglophones. Mme Bagchee a donc fait une esquisse de comparaison entre les délibérations

d'Accra et celles d'Abidjan, mettant en relief les points de convergence et les différences dans

les accents et les perspectives des deux sessions.

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Annexe 3 : Situation des projets de vulgarisation en exécutionen Afrique

Pays Projet Entrée en Coût Prêt Prêtvigueur total BM/IDA vulgar.

Afrique Occidentale et Centrale (en millions de US dollars)

Togo Dvpt. sect. coton6 89/08/16 37,5 15,1 7,2Cameroun Réhab. cacao6 88/10/26 285,4 103,0 26.0Côte d'Ivoire Vulgar. agricole' 87/12/18 58,2 34,0 26,6Togo Vulgar. agricole' 88/07/25 12,6 9,7 4,3Bénin Borgou 4 88/12/13 60,3 21,0 5,2Guinée Agric. nationale2 89/05/26 30,9 18,4 4,3Cameroun Dvpt. sect. élevage5 89/05/30 55,2 34,6 10,9Cameroun Formation vulg. nat.' 91/01/22 31,1 21,0 12,5Côte d'Ivoire Pilote, dvpt. femmes' 91/02/22 3,6 2,2 0,4Congo Vulgar. agr. nationale' 91/12/31 19,7 15,8 8,7Guinée Equat. Diversif. & serv. agr.3 91/10/07 18,0 6,3 1,2Bénin Services agricoles3 91/10/15 29,9 12,3 8,4Rép. Centrafr. Dvpt. serv. agricoles4 93/08/11 46,9 25,8 8,1

Sous-totaux 689,0 319,2 123,8

Afrique de l'Est

Ouganda Dvpt. agr. FIDA 114 86/05/08 31,4 10,0 2,0Soudan Vulgar./Recherche2 86/12/10 38,0 22,0 6,5Somalie Vulgar. agricole' 87/09/28 26,7 12,7 10,1Ouganda Réhab. agric. S-O4 88/08/26 27,4 7,6 2,2Ethiopie PADEP 1' 89/04/14 118,6 85,0 4,2Soudan Agric. Sud Kassala4 89/07/27 35,0 20,0 1,4Kenya Services ruraux3 89/09/01 35,5 20,8 1,5Tanzanie Vulg. nat. agr. & élev.' 89/07/06 30,4 18,4 16,3Kenya Vulgar. nat. agric. il' 91/08/22 47,9 24,9 19,4Ouganda Vulgar. agricole' 93/06/24 17,8 15,8 15,8

Sous-totaux 408,7 237,2 79,4

Afrique du Centre & Océan Indien

Burundi Services agricoles3 90/02/20 40,0 33,1 3,1Rwanda Services agricoles IîP 90/06/15 30,1 19,9 14,1Madagascar Pilote vulgar. agric.' 91/03/22 5,4 3,7 2,3Zaire Pilote vulgaristion' 90/11/15 10,5 5,9 6,1Maurice Services agricoles3 91/10/03 18,1 10,0 2,8

Sous-totaux 104,1 72,6 28,9

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Pays Projet Entrée cn Coit PrMt Prîtvigueur total BM/IDA vulgar.

Afrique de l'Ouest (en millions de US dollars)

Nigéria Dvpt. zone Kaduna48 85/07/17 182,6 122,0 1,9

Nigéria Dvpt. multi-états i4 87/06/15 256,4 162,0 11,7

Ghana Réhab. cacao6 88/11/15 128,0 40,0 6,4

Nigéria Dvpt. zone Borno4 87/03/13 39,3 25,0 2,4

Nigéria Dvpt. multi-états 14 89/11/16 125,0 85,0 3,2

Nigéria Dvpt. multi-états 1114 90/03/29 159,4 100,9 9,3

Ghana Réhab. services agr.3 87/12/18 53,3 17,0 0,7

Nigéria Appui tech. agr. nat.2 93/05/21 60,0 42,5 16,5

Ghana Vulgar. agr. nat.' 92/07/21 41,1 30,4 30,4

Sous-totaux 1045,1 625,0 82,5

Sahel

Burkina Faso Services agricoles3 89/05/26 44,9 42,0 12,9

Sénégal Services agricoles3 90/07/24 20,2 17,1 11,5

Mali Services agricoles3 91/08/29 27,1 18,3 12,9

Niger Services agricoles3 92/01/25 19,8 18,0 13,4

Mali Gest. ress. natur.4 93/02/11 32,1 20,4 2,1

Gambie Services agricoles3 93/10/25 17,2 12,3 12,3

Sous-totaux 161,3 128,1 65,1

Afrique australe

Malawi NRDP IV4 83/08/22 12,5 10,6 0,9

Zimbabwe Vulg. & rech. agr. nat.2 83/11/29 177,2 13,1 11,9

Malawi Planif. vulgarisation4 86/03/20 20,2 11,6 3,1

Zambie Rech. & vulg. agricoles2 91/12/31 38,8 13,0 4,6

Mozambique Réhab. & dvpt. serv. agr.' 92/12/15 40,6 35,0 4,0

Malawi Services agricoles3 94/01/039 64,8 45,8 17,2

Sous-totaux 354,1 129,1 41,7

GRANDS TOTAUX 2762,3 1511,2 421,4

Légende

1. Projet distinct de vulgarisation2. Projet de recherche et de vulgarisation agricoles

3. Projet de services agricoles4. Projet de développement régional5. Projet d'élevage comportant un volet important de vulgarisation

6. Projet de culture arbustive7. Projet relatif aux femmes dans le développement

8. Reformulation du projet Kaduna

9. Estimation

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Notes

* Deux projets, à savoir, Somalie: Vulgarisation agricole et formation à la gestion des fermes, et KenyaPremier projet national de vulgarisation, sont achevés et n'apparaissent donc pas ici.

* Là où les prêts de la banque ou de l'IDA pour la vulgarisation ne sont pas clairement indiqués dans le rapportd'évaluation, les montants été estimés sur la base d'éléments tels que le pourcentage du prêt pour le projet,les coûts en devises étrangères et le schéma de financement des frais de fonctionnement.

* Des projets de vulgarisation en Mauritanie et en Tanzanie doivent être approuvés incessamment.

* Des opérations pilotes ont été lancées au Tchad; celles-ci sont financées dans le cadre de projets en cours.

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Annexe 4 : Liste des participants et des experts invités

Atelier d'Accra

Côte d'Ivoire M. S. Korang-AmoakohDirector, DAES

M. Jacques Fremy Ministry of AgricultureMission résidente de la Banque mondiale P. O. M37Abidjan, 01 BP 1850, Côte d'Ivoire Accra, Ghana

Ethiopie Dr. Paul SchutzKIA

M. Ato Kiflu Bedane P. O. 9698Research and Extension Coordinator Accra, GhanaInstitute of Agricultural ResearchP. O. Box 2003 Me"' Rosetta TeteboAddis Ababa, Ethiopie Acting Director

Women in Agricultural DevelopmentM. Ato Takele Gebre Ministry of AgricultureHead, Agricultural Extension Department P. O. Box M37Ministry of Agriculture Accra, GhanaP. O. Box 62347Addis Ababa, Ethiopie M. J. K. Wumnaya

Deputy Director, Training, DAESGhana Ministry of Agriculture

P. O. Box M37Dr. S. T. Ampofo Accra, GhanaExecutive DirectorCocoa Services Division IndeAccra, Ghana

Mme Aruna Bagchee, SecretaryM. Charles Annor Frempong Department of Tribal DevelopmentAgricultural Extension Specialist Government of MaharashtraWorld Bank Field Office Mantralaya, Mme Camna RoadAccra, Ghana Bombay 400032, Inde

M. Franklin Donkoh KenyaDeputy Director, Field Services, DAESMinistry of Agriculture M. Amos Ben MayorP. O. Box M37 World Bank Field OfficeAccra, Ghana P. O. Box 30577

Nairobi, KenyaPr. K. A. HaizelDeputy Director-General, Agric. Research Dr. J. K. GachakiCouncil for Scientific and Industrial Research Principal, Training InstituteP. O. Box M32 P. O. Box 29040Accra, Ghana Nairobi, Kenya

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M. J. K. Gatheru Maurice

Deputy Director, Extension and Training

Ministry of Agriculture Dr. K. Coonjan

P. O. Box 30028 Director, Farmers Services Corporation

Nairobi, Kenya Blendax HousePort-Louis, Ile Maurice

M. Zelig MatmorWorld Bank Field Office Nigéria

P. O. Box 30577Nairobi, Kenya M. Sam Eremie

World Bank Field Office

M. Jediel Nyaga Nkanata Abuja, Nigéria

Head, Extension and Research CoordinationMinistry of Livestock Development Mme Esther W. Gadzama

P. O. Box 34188 World Bank Field Office

Nairobi, Kenya P. O. Box 127Lagos, Nigéria

M. E. WangaMinistry of Agriculture M. Yusuf E. N. Obadiah

P. O. Box 30028 Chief, Extension Office

Nairobi, Kenya Taraba ADP

Jalingo, Nigéria

MalawiPr. L. B. Olugbemi

M. Edward S. Kabuye Director, IAR

Acting Chief, Agricultural Extension Office Samaru, Zaria, Nigéria

Lilongwe, MalawiPays-Bas

M. Francis MbukaWorld Bank Field Office M. Thomas Eponou

Lilongwe, Malawi ISNAR

La Haye, Pays-Bas

Atelier d'Abidjan

Bénin M. Abdoulaye TouréMission résidente de la Banque mondiale

M. Michel Aklamavo B. P. 03-2112

Directeur, Ressources humaines et formation Cotonou, Bénin

Ministère du Développement ruralCotonou, Bénin M. Edomd Zinsou

Formateur, Carder OUEME

M. Zacharie Fagbemiro B. P. 81

Direction de la Recherche agronomique Porto-Novo, Bénin

B. P. 884Cotonou, Bénin Burkina Faso

M. Wakilou Tahirou M. Célestin Belem

Chef, Service de vulgarisation MDR Directeur, INERA

Cotonou, Bénin B. P. 7192, Ouagadougou 03, Burkina Faso

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M. Jeffey Lewis Côte d'IvoireMission résidente de la Banque mondialeB. P. 622 M. Gui Bernard BohéOuagadougou, Burkina Faso Sous-directeur de la Vulgarisation

Direction de la Production agricoleM. Ibrahim Nébié Abidjan, Côte d'IvoireMission résidente de la Banque mondialeB. P. 622 M. Mamadou CoulibalyOuagadougou, Burkina Faso Sous-directeur de la Zootechnie

Direction de la Production animaleM. Samidou Mathias Pale Abidjan, Côte d'IvoireDirecteur, Agriculture et ressources humainesProgramme national de gestion des terroirs M. Jacques FremyB. P. 1487, Ouagadougou, Burkina Faso Mission résidente de la Banque mondiale

B. P. 1850M. Sibri Parkouda Abidjan 01, Côte d'IvoireDirecteur, Vulgarisation agricoleB. P. 7028 M. Bouraima OsseniOuagadougou, Burkina Faso Sous-directeur, Recherche et développement

Ministère de la Recherche scientifiqueBurundi B. P. V151, Abidjan, Côte d'Ivoire

M. Vital Baranyitondeye FranceDirecteur général, Vulgarisation agricoleMinistère de l'Agriculture et de l'élevage M. Jacques M. BrossierB. P. 149, Gigeta, Burundi INRAD

26, Boulevard du Docteur PetitjeanM. Pontien Bikebako 21000 Dijon, FranceConseiller technique, Vulgarisation agricoleMinistère de l'Agriculture et de l'élevage GuinéeB. P. 149, Gigeta, Burundi

M. Marcel OuamounoCameroun Directeur du PNVA

Ministère de l'AgricultureM. Nehru Essomba Conakry, GuinéeCoordonnateur national, RNVFA/IRAInstitut de recherche agronomique Guinée EquatorialeB. P. 2067, Yaoundé, Cameroun

M. Marcelo Lohoso BesanM. Edouard Mezazem Directeur général, Vulgarisation agricoleCoordonnateur national PNVFA Ministère de l'Agriculture et des forêtsMinistère de l'Agriculture Malabo, Guinée EquatorialeYaoundé, Cameroun

M. Pablo Obiang MboM. Benjamin Nami Coordonnateur, Vulgarisation agricoleDirecteur Ministère de l'Agriculture et des forêtsMinistère de l'Agriculture Malabo, Guinée EquatorialeB. P. 11970, Yaoundé, Cameroun

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82 83 84 85 86 87 1 88 1 89 - 90 91 92 1 93KENYA _0 :

TOGO .w SOMALIEE NIGERIA _>

BURKINA FASO ___ __ ___YGUINÉE-

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PILOTE PROJET

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Notes

1. En réalité, des initiatives africaines de vulgarisation par F&V ont eu lieu à petite échellebien plus tôt. Le premier projet faisant appel à ce système était celui de Vulgarisation agricoleet formation à la gestion, en Somalie, qui est entré en vigueur en 1980. Cependant, à la suitede divergences de vues entre les bailleurs de fonds sur la manière d'aborder la vulgarisation dansle cadre de ce projet, son démarrage a été fortement retardé.

2. Pour une présentation complète de ces principes, voir Daniel Benor et Michael BaxterVulgarisation agricole par le système de formation et de visites, Washington, D.C., Banquemondiale, 1984.

3. Voir V. Venkatesan et L. Schwarz: Agricultural Services Initiative, Rapport sur l'Atelierde la Banque mondiale tenu à Lilongwe en février 1991, Banque mondiale, Départementtechnique pour l'Afrique, Washington, D.C., 1991.

4. Dans le cadre du présent document, le terme "pays africains" se réfere aux pays del'Afrique subsaharienne.

5. Fait maintenant partie de la division Environnement et développement durable dudépartement technique pour l'Afrique de la Banque mondiale.

6. Voir, par exemple: International Seminar on Rural Extension Policies, 26-30 juin 1989,Centre agricole international, Wageningen, Pays-Bas; Agricultural Extension, The Next Step,Policy and Research Series, no. 13, Banque mondiale, Washington, D.C.; Agricultural Extension,Program Advisory Note, New-York: PNUD, décembre 1990; Proceedings of the RegionalWorkshop on Agricultural Research and Extension and Their Interaction, 2-9 décembre 1990,Mission régionale de la banque mondiale en Afrique de l'Est, ZEP des états de l'Afrique orientaleet australe et République du Kenya; Agricultural Extension Systems in Some African and AsianCountries, Série Développement économique et social, no. 46, Rome: Organisation des NationsUnies pour l'alimentation et l'agriculture, 1984; Agricultural Services in a Market Environment,exposé de J. A. Nicholas Wallis à l'atelier sur la gestion de la croissance agricole en Afriqueaustrale organisé du 3 au 13 décembre 1991, à Harare, Zimbabwe, par l'Institut de développe-ment économique de la Banque mondiale, Washington, D.C.; Agricultural Extension in Africa,compte rendu d'un colloque de la banque mondiale, édité par Nigel Roberts, Washington, D.C.Banque mondiale, 1989.

7. Kevin M. Cleaver, A Strategy to Develop Agriculture in Sub-Saharan Africa and a Focusfor the World Bank, Département technique pour l'Afrique de la Banque mondiale, Washington,D.C., 1993.

8. Sub-Saharan Africa : De la crise à une croissance durable, Etude de perspective à longterme de la Banque mondiale, Washington, D.C., 1989.

9. S. Haggblade, P. Hazell et J. Brown, Farm-Non-Farm Linkages in Rural Sub-SaharanAfrica, World Development, 17(8).

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10. Voir note no. 2.

il. Sauf spécification contraire, tous les montants sont en dollars de Etats-Unis.

12. Voir note no. 2.

13. Il s'agit d'entreprises parapubliques dans les sous-secteurs du coton et du cacao quioffrent des services de commercialisation, de fourniture d'intrants et de vulgarisation.

14. Katrine A. Saito, avec la collaboration de Hailu Mekonen et de Daphne Spurling, Raisingthe Productivity of Women Farmers in Africa, Document de travail de la Banque mondiale,Washington, D.C., en cours de publication.

15. Voir note no. 3.

16. Voir note no. 14.

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