Volume 1 numéro 9 Mai 2014

Dans ce numéro

-La Troisième république

-Empress of Ireland

-Le plaisir avec les variétés

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mates et des philatélistes de Boucherville inc., case postale 111,

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Éditorial

Connaissez-vous les MintChip? Non, il ne s’agit pas d’éclats de chocolat ni de croustilles à la menthe. C’est la nouvelle monnaie électronique de la Monnaie royale canadienne. En avril 2012, la Monnaie a annoncé le lancement d'un concours ouvert aux développeurs de logiciels à travers l'Amérique du Nord qui permettra à la Monnaie de tester la robustesse d'une technologie de paiement électronique et son applicabilité dans l'environnement commercial d'aujourd'hui. C’est le Défi Cybermonnaie, une initiative qui découle de son programme de recherche-développement.

Votre argent serait disponible sur votre téléphone intelligent pour effectuer ou recevoir des paiements. La Monnaie a procédé à des tests en janvier au National Retail Federation’s Annual

Convention & EXPO à New York. Les employés vont ensuite continuer une période d’essai. Pour éviter l’utilisation de ce système pour le blanchiment d’argent, autant le solde que le montant des transactions seront limités. L’usage grand public devrait normalement être disponible fin 2014 ou au plus tard en 2015. Le transfert d’argent se fait simplement par la méthode de rapprochement de deux téléphones. L’Association des numismates et des philatélistes de Boucherville Inc. utilise déjà depuis janvier 2012 un compte PayPal pour y recevoir le paiement des cotisations. Après des débuts timides, près de 40% des cotisations sont maintenant payées de cette façon. Comme ces transactions sont gérées par le serveur, la comptabilité et la mise à jour des fiches des membres sont faites automatiquement sans intervention humaine.

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Depuis quelques mois, il est maintenant possible d’accepter les cartes de crédit lors des rencontres de l’ANPB pour le paiement de cotisations ou l’achat de produits. Le système Square, sans frais mensuels, offre un tarif réduit de 2.75 % sans frais de transaction et est donc plus économique. L’argent est déposé directement dans le compte bancaire le lendemain. Ce système fonctionne sur iPad ou téléphone intelligent à la manière d’un comptoir-caisse. Il est possible de créer un catalogue de produits, donner des rabais ou ajouter un pourboire. Sur le site internet de votre compte, vous obtiendrez vos statistiques de ventes. L’inscription est gratuite et le lecteur de carte vous est expédié sans frais par la poste. Voir le site Square.com

L’opération la plus simple consiste à entrer le montant sur le clavier optique et demander au client de signer directement sur l’écran de votre téléphone. Si celui-ci désire un reçu, inscrivez son adresse courriel et il recevra une copie de facture très attrayante, particulièrement si vous avez pris soin d’ajouter votre logo et de choisir vos couleurs. Tout ceci signifie que tant les clubs que les collectionneurs doivent se préparer à suivre l’évolution technologique et même être proactifs dans leur utilisation.

Jean Lafontaine, Éditeur

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Une collection « par types » des monnaies canadiennes Par Yvon Marquis Sixième Partie : les pièces de 1 $ Les premières pièces de 1 $ du Canada furent émises en 1935. Ces pièces qui mesuraient 36,06mm étaient composées d’argent (0,800) et de cuivre (0,200). En 1935 et 1936, elles portaient l’effigie du roi Georges V. Comme la pièce de 1935 commémorait le 25e anniversaire d’accession au trône du souverain, les deux pièces présentent des effigies et inscriptions différentes. Par la suite, des pièces en argent furent émises de 1937 à 1939 et de 1945 à 1967. De 1968 à 1986, la pièce était faite de nickel, de 1987 à 2012 en auréate et depuis 2012 d’un nouvel alliage. Voyons d’abord le nombre de pièces émises à l’effigie de chaque souverain. Ce nombre tient compte de toutes les dates, des pièces différentes émises une même année, mais ne comprend aucune variété. Roi Georges V 1935-1936 (2); Roi Georges VI 1937-1952 (12); Reine Élizabeth II 1953-64 avec tresse de laurier (13), 1965-1989 avec tiare (24), 1990-2002 avec couronne (11) et 2005-2103 tête dénudée (24). Il n’y a pas eu de pièces de 1 $ d’émises pour circulation de 1997 à 2001. Cela représente donc un total de 89 pièces de 1 $ mises en circulation au Canada de 1935 à 2013. Une collection « par types » de ces pièces devrait comprendre 45 pièces, dont la grande majorité a été émise depuis 1968. Voici la liste de ces 45 pièces :

1 pièce de 1935 Georges V 25e anniversaire de règne 1 pièce de 1936 Georges V 1 pièce entre 1937 et 1947 Georges VI avec Et. Ind. Imp. 1 pièce de 1939 Visite royale 1 pièce entre 1948 et 1952 Georges VI sans Et. Ind. Imp. 1 pièce de 1949 Entrée de Terre-Neuve dans la Confédération 1 pièce de 1953 Élizabeth II sans bretelle 1 pièce entre 1953 et 1963 Élizabeth II avec bretelle 1 pièce de 1958 Colombie-Britannique 1 pièce de 1964 Rencontres de Charlottetown et de Québec en 1864 1 pièce de 1965 ou 1966 Élizabeth II avec tiare (pièces argent) 1 pièce de 1967 Centenaire de la Confédération 1 pièce entre 1968, 69, 72, 75 ou 76 Élizabeth II avec tiare (pièces en nickel) Canoë 1 pièce de 1970 Centenaire du Manitoba 1 pièce de 1971 Centenaire de la Colombie-Britannique 1 pièce de 1973 Centenaire de l’Ïle-du-Prince-Édouard 1 pièce de 1974 Centenaire de Winnipeg 1 pièce de 1977 Motif et lettres plus petits 1 pièce entre 1978 et 1986 Avers : points plus éloignés de la bordure Revers : Points remplacés par des denticules 2 pièces de 1982 * Rapatriement de la Constitution

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2 pièces de 1984 * Jacques Cartier 1 pièce entre 1987 et 1989 Effigie avec tiare, nouveau métal 1 pièce entre 1990 et 1996 Effigie avec couronne 1 pièce de 1992 125e anniv. Confédération 1 pièce de 1994 Monument aux morts 1 pièce de 1995 Monument de la paix 2 pièces de 2002 * 50e anniversaire du règne d’Élizabeth II

(2 dates sur l’avers et revers sans date) 1 pièce entre 2003 et 2012 Élizabeth II tête dénudée (auréate) 1 pièce de 2004 Olympique – Porte Bonheur 1 pièce de 2005 Terry Fox 1 pièce de 2006 Huard en vol 1 pièce entre 2006 et 2012 Élizabeth II tête dénudée avec logo (auréate) 1 pièce de 2008 Olympique – Huard qui prend son envol 1 pièce de 2009 Les Canadiens de Montréal 1 pièce de 2010 La Marine canadienne 1 pièce de 2010 Les Roughriders de la Saskatchewan 1 pièce de 2010 Olympique - Inukshuk 1 pièce de 2011 Parcs Canada 1 pièce de 2012 à 2014 Élizabeth II tête dénudée (acier plaqué) Huard 1 pièce de 2012 Olympique (Huard ailes déployées) 1 pièce de 2012 Centenaire de la Coupe Grey 1 pièce de 2014 Olympique – Porte Bonheur * (pour montrer chaque côté de la pièce)

Malgré le fait que certaines pièces en argent soient un peu plus dispendieuses, rappelez-vous qu’il est important d’assurer une certaine uniformité, du moins pour les pièces d’un même souverain. Mais bien que le nombre de pièces soit élevé, la plupart des pièces ont été émises récemment, et sont accessibles à un prix très bas. Je recommande de choisir la meilleure qualité possible (idéalement des pièces neuves) en sélectionnant une date dont le prix vous convient. Quel que soit votre choix de collection, assurez-vous de bien protéger vos pièces, non seulement des voleurs, mais aussi des facteurs environnants. Les pièces en argent sont influencées par l’exposition à l’air et par les variations d’humidité. Mal protégées, de belles pièces brillantes perdront vite de leur éclat. Les pièces en nickel, quant à elles, ne causent pas de problème particulier. Pour ce qui est des pièces en auréate et de celles en acier plaqué, elles doivent être traitées avec soin, car elles perdent vite leur couleur d’origine dès qu’elles sont exposées à l’air libre. Assurez-vous également que les protecteurs dans lesquels vous les placez sont de bonne qualité.

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Isabelle Lerquet

Découvrons l'Histoire à travers la monnaie

La Troisième République (4 septembre 1870 au 10 juillet 1940) : d'une République à l'autre

Du 5 francs argent Cérès 1870 A au 10 francs cupro-nickel Turin 1947 Dans quelles conditions la Troisième République s’installe-t-elle et comment parvient-elle à s'imposer malgré les crises auxquelles elle est confrontée ? La nouvelle de la capitulation de Sedan provoque l'effondrement du Second Empire et la révolution du 4 septembre 1870 à Paris. La République est proclamée à l'Hôtel de Ville. Elle est dotée d'un gouvernement provisoire appelé gouvernement de la Défense nationale. À la différence des régimes précédents dont la durée de vie avait été courte, la Troisième République, fragile en ses débuts, parvient rapidement à s'imposer et même à durer, mais elle doit faire face à des crises graves avant de s'enraciner définitivement.

La Troisième République connaît des débuts difficiles Le gouvernement provisoire de Défense nationale, composé de républicains modérés, est présidé par le général Trochu, gouverneur de Paris, qui doit poursuivre la guerre contre la Prusse, entamée par Napoléon III. Le 7 octobre 1870, des pièces sont émises par le gouvernement de Défense nationale pour montrer le changement politique.

5 francs argent, 900 ‰, Cérès 1870 A, avec légende (Liberté – Égalité - Fraternité), 25 gr, 37 mm, tranche : Dieu protège la France, graveur : A. Oudiné.

5 francs argent, 900 ‰, Cérès 1870 A, sans légende, 25 gr, 37 mm, tranche : Dieu protège la France, graveur : A. Oudiné.

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5 francs Hercule 1870 A, argent 900 ‰, 25 gr, 37 mm, tranche : Dieu protège la France, graveur : Dupré.

La guerre se poursuit et s'intensifie tandis que le gouvernement se retranche dans Paris assiégé par les Prussiens. Une délégation se retire à Tours pour organiser une résistance et Gambetta les rejoint en ballon le 2 octobre 1870 ; mais la résistance reste vaine et étend la misère. Dans Paris assiégé, pendant l'hiver, les Parisiens souffrent de la faim et du froid. Malgré les républicains qui veulent poursuivre la guerre contre les Prussiens qui assiègent Paris, le gouvernement doit accepter les conditions de Bismarck. Paris capitule et signe l'armistice le 28 janvier 1871, ce qui permet d'organiser l'élection d'une Assemblée nationale de la Troisième République, le 8 février 1871. Elle donne le pouvoir à une majorité de notables conservateurs en faveur de la royauté qui se réunissent pour la première fois à Bordeaux, le 13 février 1871, et qui décident de s'installer à Versailles. Le gouvernement de la Défense nationale remet alors ses pouvoirs à cette nouvelle assemblée. Chef du pouvoir exécutif dans un premier temps (février 1871), Thiers est chargé de réorganiser le pays avant de choisir sa forme de gouvernement. La république paraît bien incertaine, car l'Assemblée nationale élue est majoritairement constituée de royalistes favorables à la paix avec l'Allemagne alors que les républicains sont pour la poursuite de la lutte. Les mesures prises par l'Assemblée à majorité monarchiste — suppression de la solde des gardes nationaux, paiement des dettes et des loyers suspendus pendant le siège, entrée des Prussiens dans Paris, retrait des canons ayant servi à la défense de la ville, négociation de la paix — mécontentent les Parisiens qui ont défendu la capitale contre les Prussiens et veulent continuer à se battre contre la Prusse. Ces derniers craignent plus que tout une restauration de la monarchie. Ils s'estiment trahis. Le 18 mars 1871, soutenus par la garde républicaine, ils s'insurgent contre le chef du pouvoir exécutif, Thiers1, et refusent de retirer leurs canons; ils exécutent les généraux Lecomte et Thomas. Les Parisiens insurgés organisent la Commune de Paris (26 mars 1871 - 28 mai 1871). Le 26 mars 1871, ils élisent leurs représentants au conseil municipal qui forme son propre gouvernement appelé la Commune de Paris, mais toujours dans le cadre de la Troisième République. Le gouvernement national (régulier) dirigé par Thiers (nouvelle Assemblée royaliste élue par les Français, le 8 février 1871) est réfugié à Versailles.

1 Adolphe Thiers, républicain conservateur, soutient du roi Louis-Philippe en 1830. Chef du gouvernement en

1836. Il revient au pouvoir en 1848 et préconise l'écrasement de la révolution. Il aide Louis-Napoléon Bonaparte à l'élection présidentielle. Il est exilé un temps puis anime l'opposition parlementaire. Chef de l'exécutif en février 1871, il ordonne l'écrasement de la Commune. Favorable à une république conservatrice, mais rejeté par les royalistes, il doit démissionner en mai 1873.

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Pendant 72 jours, la Commune de Paris va mettre en place des réformes sociales : constitution de coopératives de production, chefs d'atelier élus dans les usines, séparation de l'Église et de l'État, laïcisation de l'école publique, retour au calendrier révolutionnaire. La Commune constitue donc une expérience originale de synthèse entre l'héritage républicain et patriotique de la révolution de 1789 et les aspirations socialistes des milieux ouvriers et intellectuels qui commencent à être pénétrés par les idées anarchisantes et marxistes. Dès avril 1871, une monnaie est créée sur décision du Comité central de La Garde nationale de la Commune : le 5 francs argent Hercule dit «Camélinat», du nom du gestionnaire temporaire de la Monnaie de Paris avec trident substitué à l'Abeille gravée sur les précédentes pièces.

5 francs argent, 900 ‰, Hercule dit «Camélinat», 25 gr, 37 mm, tranche : Dieu protège la France, graveur : Camélinat.

Menacé à gauche par l'insurrection de la Commune et à droite par les monarchistes, le gouvernement régulier de Thiers connaît des débuts difficiles. Du 21 au 28 mai 1871, les troupes versaillaises du gouvernement régulier installé à Versailles qui veut rétablir l'ordre et soumettre Paris entrent dans la ville et une lutte armée ou guerre civile s'engage avec les «Communards2», peuple de Paris. C'est la «semaine sanglante». Les combats sont très âpres, et aux massacres d'insurgés pris par les Versaillais répondent les exécutions d'otages faites par les Communards : 62 otages, dont l'archevêque de Paris. 50 000 Communards sont tués au combat ou exécutés, 45 000 emprisonnés et 7 500 déportés (50 000 procès seront intentés aux Communards jusqu'en 1875). Dans un même temps, Adolphe Thiers accepte les dures conditions imposées par

Bismarck, le chancelier du IIe Reich. Le traité de paix est signé le 10 mai 1871 à Francfort : la France doit céder à l'Allemagne l'Alsace et le nord de la Lorraine et doit payer une indemnité de guerre de 5 milliards de francs.

2 Personnalités de la Commune : Eugène Varlin, ouvrier et secrétaire de la section française de la Ire internationale

ouvrière ; des écrivains : Jules Vallès et Félix Pyat ; le peintre Gustave Courbet ; le poète Jean-Baptiste Clément ; le professeur Gustave Flourens et le journaliste Charles Delescluze, tous deux tués au combat ; une institutrice, Louise Michel, militante et anarchiste, qui est déportée en Nouvelle-Calédonie avant de rentrer en France ; un socialiste marxiste, Jules Guesde, qui crée le parti socialiste SFIO en 1905.

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Le 20 juin 1871, le Gouvernement régulier, vainqueur des Communards, démonétise le 5 francs argent Hercule «Camélinat» par ordre du ministère des Finances qui ne reconnaît pas sa légalité. Ces pièces de 5 francs seront quasiment toutes fondues. Ce même jour, une pièce de 20 francs or Génie3 (atelier de Paris avec tranche : Dieu protège la France) est émise par le gouvernement régulier.

20 francs Génie 1871, or (900 ‰), 6,45 gr, 21 mm, tranche : Dieu protège la France, graveur : Dupré.

À partir de 1872, Thiers qui est devenu président de la République* le 31 août 1871, ordonne l'émission de pièces de 5 francs argent Hercule. À noter le grand retour de l'Abeille à la place du Trident (tranche : Dieu protège la France). Cette même monnaie sera émise de 1873 à 1878 et une autre en 1889 dans le cadre de l'Exposition universelle de Paris.

5 francs Hercule 1872 A, argent (900 ‰), 25gr, 37 mm, tranche : Dieu protège la France, graveur : Dupré.

Thiers rend possible l'idée d'une république conservatrice; cependant, en mars 1873, il entre en conflit avec l'Assemblée et doit quitter son poste, face à l'opposition royaliste, le 24 mai 1873.

3 Le 5 août 1874, on assistera à une seconde émission du 20 francs or Génie frappée à Paris, puis de 1875 à 1879 et

de 1886 à 1898. * Présidents de la Troisième République du 4/09/1870 au 10/07/1940 : Alphonse Thiers président (31 août

1871 à 24 mai 1873) ; Patrice de Mac Mahon (24 mai 1873 - 31 janvier 1879) ; Jules Grévy (31 janvier 1879 – 2 décembre 1887) ; Sadi Carnot (2 décembre 1887 – 25 juin 1894) ; Jean Casimir-Perier (27 juin 1894 – 16 janvier 1895) ; Félix Faure (17 janvier 1895 – 16 février 1899); Émile Loubet (18 février 1899 – 18 février 1906) ; Armand Fallières (18 février 1906 – 18 février 1913) ; Raymond Poincaré (18 février 1913 – 18 février 1920) ; Paul Deschanel (18 février 1920 – 21 septembre 1920) ; Alexandre Millerand (23 septembre 1920 – 11 juin 1924) ; Gaston Doumergue (13 juin1924 – 13 juin 1931) ; Paul Doumer (13 juin 1931 – 7 mai 1932) ; Albert Lebrun (10 mai 1932 – 10 juillet 1940)

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Le retour à l'ordre après l'inquiétude provoquée par l'insurrection parisienne, suivie de celles de Lyon, Marseille et Saint-Étienne, crée un climat propice à la Restauration. La majorité de l'Assemblée y est favorable. Thiers est donc alors remplacé le 24 mai 1873, par le maréchal de France, Patrice de Mac-Mahon, favorable au rétablissement de la monarchie. C'est le temps de «l'ordre moral». Mac-Mahon est chargé de préparer cette restauration, mais les divisions des royalistes (notamment la question du drapeau tricolore) vont empêcher le retour de la monarchie. En effet, les monarchistes sont divisés entre les Légitimistes (partisans du comte de Chambord, Henri V, petit-fils de Charles X, et qui sont favorables à une monarchie absolue) et Orléanistes (partisans du comte de Paris, petit-fils de Louis-Philippe et qui appuient une monarchie parlementaire). Le 24 juillet 1873, l'Assemblée nationale décide de la construction d'une basilique en expiation des crimes de la Commune : le Sacré-Cœur sera édifié sur la Butte Montmartre, là où l'insurrection avait éclaté, en 1875. La restauration étant remise à plus tard, l'Assemblée maintient pour sept ans Mac-Mahon dans ses fonctions (loi du septennat du 20 novembre 1873), et fait adopter en 1875 des lois fondamentales constitutionnelles qui organisent le fonctionnement de la démocratie parlementaire et le régime, mais sans en préciser la nature : le pouvoir exécutif revient à un président de la République, mais le terme République n'apparaît qu'à la suite de l'amendement Wallon voté avec une seule voix de majorité4. La Troisième République se caractérise notamment par la nette prépondérance du pouvoir législatif sur le pouvoir exécutif. Mais, la menace royaliste pèse toujours. En 1875, l'Assemblée est constituée d'une majorité royaliste (400 députés) contre 200 républicains et 30 bonapartistes.

La Troisième République se stabilise Cependant, le sentiment républicain progresse dans le pays. En 1876, l'Assemblée nationale compte 360 républicains, 75 bonapartistes et 80 monarchistes. En octobre 1877, grâce notamment à l'action de Gambetta en province, les Républicains remportent les élections à la Chambre des députés. En 1879, ils sont majoritaires au Sénat. Le petit-fils de Charles X, le comte de Chambord, a refusé d'accepter les principes de 1879 symbolisés par le drapeau tricolore. La tentative du président de la République, Mac-Mahon pour rétablir la majorité royaliste a échoué ; il est donc obligé de démissionner le 30 janvier 1879. Jules Grévy est alors élu président de la République. L'élection de ce président républicain marque l'installation définitive du nouveau régime. Désormais, les républicains sont maîtres des pouvoirs législatif et exécutif. Cette suprématie est confirmée par les élections de 1881 qui voit l'écrasement des monarchistes (90 députés) contre 411 républicains et 51 radicaux qui étaient très hostiles à la république des modérés. Ces radicaux sont devenus peu à peu le parti des classes moyennes dont ils représentent les aspirations à la Chambre et au Parlement. Les Républicains sont arrivés au pouvoir par les urnes, sans révolution ni violence. Il s'agit maintenant d'ancrer la République — de l'installer durablement — dans la société française. Le drapeau tricolore bleu-blanc-rouge, la devise «Liberté - Égalité - Fraternité» et l'allégorie Marianne sont des symboles de la République française.

4 La République la plus longue (70 ans) que la France n'ait jamais connue doit son existence à une voix de

majorité.

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En 1879, on instaure le culte de la République, La Marseillaise devient l'hymne officiel du pays. En 1880, le 14 juillet devient jour de fête nationale. Ce sont autant de moyens de renforcer l'union de la Nation. Progressivement, le buste de Marianne est installé dans toutes les mairies des communes de France. Le symbole des grands combats républicains du XIXe siècle devient la représentation du régime de tous les Français. Après leur victoire aux élections de 1881, les républicains modérés, parfois surnommés «opportunistes», sont au pouvoir. Ils s'opposent, sur leur droite, aux députés monarchistes, affaiblis, mais qui rêvent toujours d'une restauration, et aux députés bonapartistes. Sur leur gauche, ils sont confrontés aux radicaux qui souhaitent des mesures politiques plus audacieuses. Les républicains «opportunistes» assurent par une série de lois l'exercice des grandes libertés individuelles : en 1881 sont votées les lois sur la liberté de réunion et la liberté de presse qui garantissent la libre expression. En 1884, l'autorisation des associations professionnelles permettra l'essor des syndicats dont certains se regrouperont. Ainsi, en 1895, la Confédération générale du travail (CGT) verra le jour. Anticléricale, la Troisième République va rendre l'école gratuite, laïque et obligatoire. En effet, pour lutter contre l'influence de l'Église, Jules Ferry, républicain «opportuniste», fait voter des lois scolaires en 1881 et en 1882. Celles-ci instituent l'école primaire laïque, gratuite et obligatoire de six à treize ans.

La Troisième République devant les crises Stabilisée, la République est déchirée et doit faire face à une série de crises graves. L'idée d'une revanche sur l'Allemagne et un nationalisme important sont au cœur de ces crises des années 1886-1899 : crise boulangiste, scandale de Panama, affaire Dreyfus. Les difficultés économiques qui durent depuis plusieurs années engendrent un fort mécontentement social qui se traduit par la progression des voix en faveur des socialistes. Les gouvernements s'appuient sur une majorité parlementaire étroite, ce qui entretient l'instabilité ministérielle. Mécontentement social et instabilité politique entraînent le développement de l'antiparlementarisme dont va se nourrir la crise boulangiste. En 1889 éclate la crise boulangiste. Les opposants à la république se rallient au très populaire général Boulanger, commandant de l'armée française de Tunisie, et ministre de la guerre en 1886 et 1887. En tant que militaire défenseur de l'idée de revanche contre l'Allemagne, il rassure la droite et les patriotes et rassemble donc autour de lui tous les mécontents souhaitant une revanche sur l'Allemagne. Il constitue pour les royalistes et les catholiques un cheval de bataille contre la république laïque. Il rassemble donc les hostiles au régime parlementaire accusé d'incapacité et de corruption. Il séduit les foules par son allure et ses manières. Par ailleurs, son désir de révision de la constitution laisse la porte ouverte à tous les espoirs, même radicalement opposés. Cette popularité inquiète le pouvoir en place. Menant des campagnes électorales à l'américaine, le général Boulanger se fait élire à l'occasion d'élections législatives partielles pour démissionner et se présenter ailleurs. Il se fait ainsi élire député de Paris, le 27 juillet 1889. Cependant, par peur de l'échec et de l'effusion de sang, il se refuse à tenter le coup d'État auquel l'y poussent ses partisans, Déroulède et Barrès, le soir de son élection. Les dirigeants républicains ont dès lors le temps de réagir. Menacé d'être traduit en Haute Cour de Justice pour atteinte à la sûreté de l'État, Boulanger quitte Paris et s'enfuit en Belgique où il se suicidera devant la tombe de sa maîtresse en 1891. La Ligue des patriotes de Déroulède est dissoute et ses partisans sont battus aux élections de 1889. Le

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boulangisme n'a finalement été qu'un phénomène ponctuel, dû surtout à la conjonction de mécontents en contradiction, ce qui en explique la faiblesse et l'effondrement rapide. L'épreuve du boulangisme a finalement permis de tester la solidité des institutions républicaines. Maintenant, l'heure n'est plus à s'interroger sur la nature du régime, mais à permettre la réussite du redressement économique amorcé au milieu des années 1890, à rétablir la place de la France dans le monde et à contenir la pression ouvrière et socialiste. En effet, les conséquences de la crise économique et la légalisation de l'action syndicale conduisent à des grèves et à des manifestations souvent violentes comme celle de 1er mai 1891, où l'armée tire sur la foule à Fourmies dans le Nord. La méfiance vis-à-vis du monde politique s'accroît encore quand on apprend en 1892 que la Compagnie du canal de Panama a acheté des journalistes, des députés (104) et des membres du gouvernement (des ministres) essentiellement de gauche modérée, avec des chèques de la Compagnie du canal de Panama, afin de soutenir par leurs articles ou leurs votes, une autorisation d'emprunt en faveur de la Compagnie alors que la faillite de la société était proche. La presse de droite révèle ce scandale. La gauche des radicaux et l'extrême droite ne manquent pas de critiquer violemment le personnel politique en place. De ce fait, les élections de 1893 provoquent un renouvellement massif des parlementaires et l'entrée à la Chambre de 48 députés socialistes, établissant un rapport de force définitivement favorable à la République, d'autant plus que Léon XIII, le nouveau pape, appelle les catholiques français à s'y rallier. Cela va permettre, durant les années suivantes, la formation de gouvernements modérés dont les préoccupations principales seront la politique extérieure et la lutte contre l'anarchisme. En effet, le climat politique est assombri par l'agitation anarchiste. Des anarchistes isolés préconisent «la propagande par le fait», c'est-à-dire le recours à la violence, aux attentats ou aux assassinats comme celui du président Sadi Carnot en juin 1894. La République doit aussi faire face à la montée en puissance des syndicats : en 1895, au Congrès de Limoges, est créée la Confédération générale du travail (CGT). Ce nouveau syndicat prône l'autonomie par rapport aux partis politiques et la grève générale comme moyen d'action. En 1897, un nouvel événement vient menacer la République : l'affaire Dreyfus éclate au grand jour. Victime d'un complot, le capitaine Alfred Dreyfus, un officier juif, est accusé à tort d'espionnage au profit de l'Allemagne, et condamné par un tribunal militaire à être déporté en Guyane. L'origine de cette affaire remonte à 1894 lorsque les services de contre-espionnage français découvrent un document manuscrit transmettant à un officier allemand, des renseignements militaires secrets. Des expertises graphologiques ont conclu à la culpabilité du capitaine Dreyfus, mais deux ans plus tard, en 1896, le colonel Picquart met la main sur une correspondance entre l'attaché militaire allemand et un certain Esterhazy dont l'écriture est semblable à celle du premier document. Devant le refus de ses supérieurs de donner suite à cette découverte, il en informe l'entourage de Dreyfus. L'affaire devient publique en 1897, mais Esterhazy est acquitté à la suite d'un procès durant lequel on fait état de «nouvelles preuves secrètes» contre Dreyfus. En janvier 1898, Émile Zola publie dans L'Aurore, une lettre qui dénonce le scandale. Il accuse quatre membres du haut état-major d'avoir eu entre les mains les preuves certaines de l'innocence de Dreyfus et de les avoir étouffées, dans un but politique et pour sauver l'État major compromis. Il accuse également les bureaux de la guerre d'avoir mené dans la presse (L'Éclair et

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L'Écho de Paris), une campagne abominable pour égarer l'opinion et pour couvrir leur faute. Zola est à son tour condamné, mais l'opinion publique se passionne. Cette affaire d'espionnage déchire les Français : elle déchaîne l'antisémitisme et la xénophobie et coupe la France en deux. Les antidreyfusards partagent la haine des Juifs et glorifient l'armée. D'un nationalisme très violent, ils multiplient manifestations et émeutes. Le camp dreyfusard rassemble au nom de la justice, de la vérité et des droits de l'homme, des responsables politiques et des intellectuels (Émile Zola). La grande majorité des républicains les rejoint, car l'agitation antidreyfusarde menace la république. Durant l'été 1898, on s'aperçoit qu'une des preuves secrètes est un faux réalisé par le colonel Henri. Les partisans de la révision du procès de Dreyfus l'emportent alors, et un nouveau conseil de guerre, à Rennes, en 1899, condamne à nouveau Dreyfus, mais avec circonstances atténuantes. Cette affaire, au retentissement considérable, oppose la gauche républicaine — qui crée la Ligue des droits de l'homme pour défendre la primauté de la justice sur la raison d'État, et du pouvoir civil sur celui de l'armée — d'une part, aux milieux nationalistes qui veulent maintenir l'honneur de l'armée et l'unité du pays, et d'autre part, aux antisémites qui dénoncent tour à tour : le «complot juif» à la solde de l'Allemagne, les «franc-maçons et les socialistes». Au milieu de toute cette agitation des années 1897-1898, des nouvelles monnaies (décret du 25 novembre 1897) sont émises : la Semeuse argent (50 centimes, 1 franc, 2 francs) et en 1898, la Daniel-Dupuis (décret du 3 mars 1898), en bronze (en 1 centime, 2, 5 et 10 centimes) qui circulera jusqu'en 1921.

1 franc Semeuse 1898, argent 835 ‰, 5 gr, 23 mm, tranche cannelée, graveur : Louis-Oscar Roty.

5 centimes Daniel-Dupuis 1916, bronze, 5g, 25 mm, tranche lisse, graveur : Jean-Baptiste Daniel-Dupuis.

Les remous suscités par le débat autour de l'affaire Dreyfus provoquent un regroupement de la gauche républicaine (radicaux et socialistes) et des modérés, le Bloc des gauches redoutant un coup d'État de l'extrême droite. En juin 1899, les modérés arrivent au pouvoir avec Émile Loubet comme président de la République et Waldeck-Rousseau comme président du Conseil du gouvernement de Défense républicaine (1899-1902). Ce gouvernement réunit des républicains modérés, des radicaux et pour la première fois un socialiste, Alexandre Millerand. Pour calmer les esprits, le ministère radical de Waldeck-Rousseau gracie Dreyfus en 1899. Il sera même réhabilité, promu commandant, et recevra la Légion d'honneur en 1906.

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La Troisième république s'enracine Au début du XXe siècle, aucune force politique importante ne conteste plus la République, à l'exception de l'Action française (mouvement monarchiste dirigé à partir de 1899 par Charles Maurras). La victoire politique de la République s'accompagne de son enracinement dans les esprits. Les différentes catégories sociales adhèrent à ce régime. Le monde paysan (catégorie sociale la plus nombreuse) est imprégné des valeurs républicaines par l'enseignement primaire et ses instituteurs. La société française est alors largement fondée sur les classes moyennes, rurale et urbaine, qui apportent un soutien constant à la Troisième République et constituent l'un des facteurs essentiels de sa solidité. Cependant, depuis la Commune, le monde ouvrier se sent rejeté et n'adhère que partiellement à ces valeurs. Des marxistes comme Jules Guesde prônent la révolution socialiste ouvrière. Plus nuancés, d'autres dirigeants socialistes comme Jean Jaurès apportent leur appui à la République lorsqu'elle est menacée. Les radicaux participent désormais au gouvernement. Les monarchistes et les catholiques en nombre croissant se sont ralliés à la République à l'appel du pape Léon XIII. La République enracinée gagne en prospérité. Elle continue la politique coloniale pour ses ambitions économiques, stratégiques et morales. Sa politique étrangère est très active, notamment au Maroc, et la course aux armements se développe. Des expositions universelles se tiennent à Paris, en 1878, 1889 et 1900. Elles donnent l'image d'une France prospère et dynamique. En 1878 dans le cadre de l'Exposition universelle, les délégations de la Monnaie de Paris émettent une pièce de 5 francs or Cérès (tranche cannelée) et en 1889, toujours pour la même occasion, une pièce de 5 francs or Cérès (tranche lisse).

5 francs Cérès 1889, or 900 ‰, 1,612 gr, 16,2 mm, tranche lisse, graveur : Louis Merley.

Paris devient une capitale culturelle mondiale, où s'expriment les mouvements artistiques du siècle nouveau, la «Belle Époque» - après 1918, la période allant de 1879 à 1914 sera ainsi surnommée. Le souvenir enjolivera une période qui fut très contrastée. Elle reste cependant une période déterminante de l'histoire française, féconde sur le plan scientifique et culturel. Une génération de peintres rompt avec l'impressionnisme et invente des formes nouvelles : Georges Braque, Fernand Léger, Robert Delaunay... Pablo Picasso, peintre, sculpteur et dessinateur espagnol, bouleverse l'art traditionnel, provoque une révolution esthétique dans le milieu artistique parisien et marque la naissance du cubisme. Cinéma, bicyclette, électricité, téléphone, automobile offrent de nouvelles possibilités de loisirs et modifient progressivement les conditions d'existence. La République, alors en plein essor, va mettre en circulation des pièces d'or d'un nouveau type : la Marianne — aussi appelée Coq — (pour les 20 francs émis de 1899 à 1906 : décret du 22 février 1899 et pour les 10 francs émis en 1899, 1901, de 1905 à 1912 et en 1914 : décret du 20 juillet 1899).

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20 francs Marianne (ou Coq)1904, or 900‰, 6,45gr, 21 mm, tranche en relief : Dieu protège la France, graveur : Jules-Clément Chapelain.

10 francs Marianne (ou Coq) 1900, or 900 ‰, 3,22 gr, 19 mm, tranche cannelée, graveur : Jules-Clément Chapelain.

Durant plusieurs années, la tension reste vive entre les gouvernements successifs en partie imprégnés d'anticléricalisme et l'Église catholique. Dans le cadre de l'anticléricalisme qui constitue un solide ciment de la gauche française d'avant 1914, des mesures sont prises : en 1901, le gouvernement Waldeck-Rousseau impose aux congrégations religieuses, par une disposition de la loi sur les associations de juillet 1901, une demande d'autorisation d'existence. Mais c'est surtout le gouvernement suivant, sorti du succès électoral du Bloc des Gauches aux élections de 1902 et dirigé par le radical Émile Combe (1902-1905) qui durcit la politique gouvernementale en matière d'anticléricalisme. Beaucoup d'établissements scolaires tenus par des congrégations religieuses sont fermés. La tension devient très forte avec le Vatican et les relations diplomatiques sont rompues en 1904. En 1905 paraît la loi de séparation des Églises et de l'État, préparée par Aristide Briand, qui met fin au Concordat de 1801 (créé par Napoléon Ier) et qui fait de la France une république laïque. Dorénavant, l'État ne subventionne plus aucun culte et la religion devient une affaire totalement privée. Cette laïcisation de l'État est visible même au niveau des monnaies. Le nouveau type de pièces de 20 francs or Marianne, mis en circulation à la suite des décrets du 9 décembre 1905 et du 5 janvier 1907, émis de 1907 à 1914, a subi une modification : il présente maintenant une tranche républicaine (Liberté-Égalité-Fraternité) et non plus religieuse (Dieu protège la France). D'autres pièces d'un nouveau type circulent durant cette période : la 25 centimes Patey, carré (loi du 31 mars 1903 et décret du 30 août 1903) émise en 1903 puis 25 centimes Patey, faisceau (décret du 24 juillet 1904) émise en 1904 et 1905.

25 centimes Patey 1903 carré, nickel, 7gr, 24 mm, tranche lisse, graveur : Henri-Auguste Patey.

25 centimes Patey 1905 faisceau, nickel, 7gr, 24 mm, tranche à 22 pans lisses, graveur : Henri-Auguste Patey

De nombreux troubles éclatent dans les provinces catholiques au moment des inventaires des biens des Églises. Les inventaires des biens appartenant au clergé qui deviennent propriété publique provoquent de nombreux troubles et manifestations de la part des fidèles.

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L'Église catholique, si elle se trouve privée de sa richesse matérielle, gagne cependant une indépendance totale vis-à-vis du pouvoir politique. L'année 1905 est aussi marquée par la dislocation du Bloc des gauches en raison de l'attitude des socialistes qui retirent leur soutien au gouvernement. Les radicaux conservent cependant le contrôle du gouvernement avec Georges Clémenceau. L'agitation sociale se fait plus vive et Clémenceau doit y faire face. Cette même année, plusieurs petits partis socialistes fusionnent donnant naissance à la SFIO (Section Française de l'Internationale Ouvrière), dirigée par Jean Jaurès. La CGT, fondée en 1895, est tiraillée entre une tendance réformiste et une tendance révolutionnaire à penchant anarchiste. En 1906, la Charte d'Amiens préconise une ligne dure : la grève générale doit favoriser la révolution sociale, le «Grand soir». En 1906-1907 surgit une crise ouvrière. Des émeutes éclatent dans le Midi viticole, victime de la surproduction, de l'effondrement du revenu des petits viticulteurs et de la baisse des salaires des ouvriers agricoles. Ces troubles s'accompagnent de la mutinerie du 17e régiment d'infanterie. L'année suivante, une grève de terrassiers en région parisienne, réprimée par la troupe et qui fait trois morts parmi les ouvriers, vaut à Georges Clémenceau le surnom de «premier flic de France» et la haine de nombreux syndicalistes. Cette crise sociale et l'attitude de Clémenceau soulignent l'absence de préoccupations sociales chez les radicaux et éloignent du parti radical, des socialistes et surtout les syndicalistes ouvriers. Ces grèves destinées à améliorer les conditions de vie des ouvriers, qui réclament la journée de 8 heures, sont durement réprimées par les gouvernements radicaux comme celui de Georges Clémenceau; ce dernier, d'abord ministre de l'Intérieur puis président du Conseil de 1906 à 1909, n'hésite pas à faire arrêter les chefs syndicalistes. Cependant, en même temps, il tente de réaliser des réformes sociales : création du Ministère du Travail, repos hebdomadaire, projets de lois instituant les retraites ouvrières et l'impôt progressif sur le revenu; mais ces projets de réformes sont rejetés par le Sénat. À partir de 1909, l'instabilité ministérielle reprend, dominée par les problèmes extérieurs, notamment la «question marocaine» : en 1905, Guillaume II, empereur d'Allemagne, s'est rendu à Tanger pour proclamer l'indépendance du Maroc qui est une colonie française. Un second incident en 1911, l'arrivée d'une canonnière allemande devant Agadir, fait monter d'un cran l'antagonisme entre la France et l'Allemagne. En mars 1913, le gouvernement Briand dépose un projet de loi portant la durée des services militaires de deux à trois ans. Cette «loi de trois ans» qui répond à la décision allemande, en janvier 1913, de porter à 800 000 hommes l'effectif de son armée est votée en juillet, malgré l'opposition des socialistes et de nombreux radicaux qui reconstituent le Bloc des gauches qui remporte les élections d'avril-mai 1914. Trois mois plus tard, le début de la guerre ressoudera les partis de droite et de gauche. «L'Union sacrée» de toutes les forces politiques françaises dans la guerre qui débute confirme l'enracinement de la République. Si, en 1914, la République apparaît mieux enracinée, le pays est affaibli par une démographie languissante (le taux de natalité est à 19‰ et le taux de mortalité à 18‰). De plus, le développement de la grande industrie et d'une classe ouvrière combative pose avec de plus en plus d'acuité le problème du niveau de vie et des conditions d'existence des ouvriers. Cette République enracinée est devenue une république conquérante en Afrique et en Asie. De 1880 à 1914, la Troisième République a rassemblé autour de l'empire colonial créé par les régimes successifs de 1815 à 1870, de vastes territoires en Afrique noire, en Afrique du Nord (Tunisie et Maroc), dans l'Océan Indien (Madagascar), en Indochine (Annam et Tonkin). En 1914, l'empire colonial français compte 10 millions de km² soit près de 20 fois le territoire de la

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France métropolitaine. Elle est le deuxième empire colonial mondial après le Royaume-Uni, ce qui attise la jalousie de l'Allemagne. Malgré l'opposition des monarchistes, des bonapartistes et des socialistes, malgré des crises politiques sérieuses comme la crise boulangiste, les crises des années 1890 dont l'affaire Dreyfus, les émeutes dues à la laïcisation de l'État ou la question ouvrière, et même si la question sociale n'est toujours pas résolue, le régime républicain est majoritairement accepté, et en 1914, la République est solidement installée dans la société française, lorsque de nouveaux événements dramatiques surgissent.

La Troisième république durant la guerre En effet, la Troisième république va être confrontée, à nouveau, à des situations dramatiques : une Première Guerre mondiale (1914-1918), une crise économique mondiale en 1929 et une Seconde Guerre mondiale (1939-1945). En 1914, alors que la guerre menace, un nouveau type de pièces en nickel (10 centimes et 25 centimes : loi du 4 août 1913 et décret du 10 juillet 1914), est émis, avec un trou central, afin de le différencier des monnaies d'argent : la Lindauer, va voir sa fabrication rapidement interrompue par l'état de guerre jusqu'en 1917 où elle circulera régulièrement (de 1917 à 1941) avec des valeurs de 5, 10 et 25 centimes.

10 centimes Lindauer 1921, cupro-nickel, 4gr, 21 mm, tranche lisse, graveur : Edmond-Émile Lindauer.

Le 28 juillet 1914, l'Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie à la suite de l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand, héritier d'Autriche-Hongrie, à Sarajevo, le 28 juin 1914. Le 1er août, l'Allemagne déclare la guerre à la Russie. Le 31 juillet 1914, Jean Jaurès, qui avait multiplié déclarations et réunions pacifistes, est assassiné à l'âge de 54 ans, par Raoul Villain. Le 3 août 1914, l'Allemagne envahit la Belgique et déclare la guerre à la France. Les pays alliés : France, Grande-Bretagne, Russie, Belgique, Serbie, Japon affrontent le bloc Allemagne, Autriche-Hongrie et Turquie. Bousculant les troupes alliées, les armées allemandes menacent Paris. Elles reculent après la bataille de la Marne, mais l'équilibre des forces débouche sur la guerre des tranchées. Durant 1915-1916, les armées ennemies se disputent quelques kilomètres carrés au prix d'énormes pertes humaines. En 1917, la guerre sous-marine déclenchée par l'Allemagne provoque l'entrée en guerre des Américains. Mais, après l'échec de l'offensive française et le retrait russe, l'avantage reste néanmoins aux empires allemand et austro-hongrois. Avec la paix germano-russe, en 1918, la situation des Alliés sur le front occidental devient difficile. Mais l'arrivée des troupes américaines fait basculer le sort de la guerre; l'Allemagne capitule. La Première Guerre mondiale a coûté cher à la France. Elle ne se relèvera qu'à partir de 1920, voire 1928, dans le domaine de la monnaie avec le Franc «Poincaré» qui entérine, le 25

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juin 1928, l'unité monétaire (franc germinal) en le redéfinissant au cinquième de sa valeur originelle soit 58,95 mg d'or au lieu de 294,75 mg d'or. De 1920 à 1927 — pour remplacer les papiers-monnaies émis dans l'urgence par les Chambres de commerce, les municipalités ainsi que par des institutions privées durant la guerre (1915-1918) — des frappes de monnaies de nécessité ayant pouvoir libératoire de 50 centimes, 1 et 2 francs et protégées par la loi du 29 avril 1921 relative au faux monnayage, sont frappées au nom de l'entité «Chambres de commerce» avec l'autorisation de l'État. Pour les pièces de 50 centimes, la frappe se poursuivra jusqu'en 1929.

1 franc 1920, cupro-aluminium, 4gr, 23 mm, tranche cannelée, Atelier de gravure d'après Joseph-François Domard.

À Paris, pendant la Première Guerre mondiale, la population n'a pas perdu l'art de s'amuser. On fit la fête au début pour se moquer de l'ennemi et se donner du courage. On poursuivit la fête ensuite pour distraire les permissionnaires, puis quand trop d'horreurs eurent enlevé aux «poilus» l'envie de rire, la fête continua pour se consoler. Ces fêtes prennent le nom d'années folles en 1920 pour la période située entre la fin de la Première Guerre mondiale et la crise économique et sociale de 1929. Après la fin du conflit, une génération nouvelle rêve d'un monde nouveau et proclame «plus jamais çà». On s'empresse de lui proposer de nouvelles griseries sur fond de musique. Le jazz fait son apparition, mais aussi la danse, la radio, les sports et les industries avec les électroménagers apportés par les Alliés (Américains et Canadiens). Le premier conflit mondial a bouleversé beaucoup de choses, jusque dans le domaine de la chanson et du music-hall. Les revues exotiques se développent avec notamment la «revue nègre» dirigée par Joséphine Baker. Un individualisme déchaîné et extravagant, prôné par André Gide et Marcel Proust, voit le jour, s'exacerbe et croît avec le mouvement dada (Tristan Tzara). L'art nouveau, fauché par la guerre, cède la place à l'art déco. Durant cette période, de nouveaux types de pièces vont circuler : en 1929, la Turin 10 francs et 20 francs argent est émise avec une teneur en argent plus faible (680 ‰ au lieu de 900 ‰5) et en 1931, la Morlon, 50 centimes, 1 franc et 2 francs.

5 Conséquence de la réforme du franc par Raymond Poincaré.

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10 francs Turin 1932, argent 680‰, 7 gr, 26 mm, tranche cannelée, graveur : Pierre Turin.

1 franc Morlon 1931, cupro-aluminium, 4gr, 23 mm, tranche lisse , graveur : Pierre-Alexandre Morlon.

La crise boursière américaine de 1929 met fin à ces années folles, même si elle ne se fait sentir en France qu'à partir de 1932. Elle durera jusqu'en 1939, période durant laquelle l'instabilité ministérielle restera très importante. Vacillante en 1934, la Troisième République trouvera un nouveau ciment unitaire avec l'antifascisme qui permettra l'arrivée au pouvoir du Front populaire en 1936. Le 1er juillet 1930 paraît la loi sur les assurances sociales et le 11 mars 1932, la loi sur les allocations familiales. Quelques mois après, la France est endeuillée; le 6 mai 1932, Gorgulov assassine le président de la République, Paul Doumer. À noter en 1933, deux nouvelles venues, la pièce de 5 francs Bazor qui ne sera émise qu'un an (loi du 5 mai 1933 et décret du 13 mai 1933) et la 5 francs Lavrillier en nickel (loi du 28 février 1933 et décret du 21 février 1934) qui sera émise de 1933-1938.

5 francs Bazor 1933, nickel, 6 gr, 23,7 mm, tranche cannelée, graveur: Lucien Bazor.

5 francs Lavrillier 1933 , nickel, 12 gr, 31 mm, tranche lisse, graveur : André Lavrillier.

5 francs Lavrillier 1938, cupro-aluminium, 12 gr, 31 mm,graveur : André Lavrillier.

Le 1er octobre 1936, Léon Blum et Vincent Auriol font dévaluer le franc (entre 25 % et 35 %), le franc Auriol remplace le franc Poincaré. Le 12 novembre 1938, une autre dévaluation a lieu : le franc Bonnet remplace le franc Auriol. En 1938 apparaît le 5 francs Lavrillier en cupro-aluminium (décret du 26 septembre 1938) qui sera émis jusqu'en 1940. Le 29 février 1940, le franc Reynaud remplacera le franc Bonnet dévalué. Le 1er septembre 1939, l'Allemagne envahit la Pologne. Le 3 septembre, à 11 heures du matin, l'Angleterre, qui a signé un traité d'alliance avec la Pologne, déclare la guerre à l'Allemagne, suivie de la France, à 17 heures. Cette Deuxième Guerre trouve sa source dans le désir allemand d'effacer la défaite de 1918 et dans l'idéologie nazie, mais elle résulte aussi du comportement pacifiste des démocraties. Les grands pays démocratiques qui vont être entraînés dans ce conflit ont en effet jusqu'au bout

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cherché à l'éviter et n'ont engagé les hostilités que sous la contrainte. Ce pacifisme des démocraties a grandement favorisé les desseins d'Adolf Hitler en le laissant mener à sa guise et à son rythme une politique intérieure et extérieure ayant pour but de reconstituer une Grande Allemagne dominant une Europe soumise. La France paralysée face à l'Allemagne, va s'enliser alors dans une «Drôle de guerre» de septembre 1939 à mars 1940, puis connaître l'une des plus grandes défaites de son histoire le 13 juin 1940. Le 18 mai 1940, le Maréchal de France, Philippe Pétain, favorable à la paix, a été nommé vice-président du Conseil. Le 16 juin 1940, le président du Conseil, Reynaud, qui est pour la continuation de la guerre, démissionne. Le 17 juin 1940, Pétain le remplace et fait un discours d'investiture, retransmis sur les ondes et dans la presse, dans lequel il annonce son intention de cesser les combats et de demander à l'ennemi la signature d'un armistice. Le 18 juin 1940, après avoir écouté ce discours, le général de Gaulle, installé en Angleterre, lance sur les ondes de la BBC un appel à ne pas cesser le combat contre l'Allemagne nazie, refusant l'armistice et niant toute légitimité à Pétain. De Gaulle se place dans une perspective de guerre mondiale et entend s'appuyer sur la France et ses colonies ainsi que sur sa flotte demeurée intacte. Cet appel destiné aux miliaires et ingénieurs et ouvriers des industries de l'armement, qui ne sera entendu que par quelques Français, deviendra par la suite la référence symbolique de toute la résistance. Le 20 juin 1940, Pétain fait un second discours dans lequel il annonce les tractations en cours pour la convention d'armistice qui sera signée le 22 juin 1940 à 18 h 30, dans la forêt de Compiègne, à Rothondes. Cet armistice est non seulement une capitulation, mais aussi un asservissement. En réaction, de Gaulle, le jour même, fait un autre discours, dans lequel il invite tous les Français qui veulent rester libres à venir le rejoindre dans sa lutte. Le 23 juin 1940, à l'instigation de Churchill, premier ministre anglais, qui n'a pas non plus apprécié les propos de Pétain, le général de Gaulle forme un gouvernement dissident à Londres et engage les Français à entrer en lutte ouverte contre le gouvernement du maréchal Pétain. Le 24 juin 1940, un second armistice est signé avec les Italiens de Mussolini, alliés de l'Allemagne nazie, dans un village des environs de Rome. Une résistance civile contre l'occupant allemand s'organise partout en France. Les représailles sont sanglantes (otages fusillés, villages rasés...). Le 10 juillet 1940, réunies en Assemblée nationale à Vichy, les Chambres, pourtant élues en 1936, votent les pleins pouvoirs à Pétain par 569 voix pour, 80 voix contre et 18 abstentions. Le président de la République, Albert Lebrun, s'efface. La Troisième République s'achève donc, remplacée par le nouveau régime, appelé État Français. Ce nouveau régime nommé aussi gouvernement de Vichy (car installé à Vichy), dirigé par Pétain, prendra fin le 26 août 1944. Plusieurs pièces illustrent cette période dont la 5 francs cupro-nickel de Pétain 1941 [arrêté du 20 novembre 1940 et les lois du 13 février 1941 et arrêté du 1er mars 1941], la 20 centimes trouée État français, 1942 [décret du 21 mars 1941] et la 50 centimes Bazor 1942 [arrêté du 7 mai 1942 et décret du 11 février 1943].

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5 francs Maréchal Pétain 1941, cupro-nickel, 4 gr, 22 mm, tranche cannelée, graveur : Lucien Bazor.

50 centimes Bazor 1942, aluminium, 0,8gr, 18 mm, tranche lisse, graveur : Lucien Bazor.

20 centimes État français, type 20, 1942, zinc, 3,5gr, 24 mm, tranche cannelures fines, Atelier de gravure AGMM.

Dès lors, les occupants allemands organisent des rafles de Juifs dans les zones occupée et libre et les déportent dans des camps. Les résistants faits prisonniers sont déportés ou tués sur place. En novembre 1942, l'Allemagne envahit la zone Sud. L'État français instaure alors le Service du travail obligatoire (STO6) et laisse la milice pourchasser les résistants et les Juifs. Le 6 juin 1944, les Alliés, tant attendus, débarquent en Normandie et le 15 août 1944, en Provence, entre Toulon et Cannes. Les troupes américaines font alors circuler dans le Sud de la France (et en Algérie française), des pièces de 2 francs cupro-aluminium dites «Philadelphie», type France Libre, fabriquées aux États-Unis à l'atelier de Philadelphie, pour être versées dans la circulation dès l'arrivée des troupes. On note «France» sur l'avers au lieu de «République française» comme si les concepteurs américains n'étaient pas très sûrs du régime politique qui serait adopté par la suite.

6 Des Français partent travailler en Allemagne.

Numibec 22

2 francs France Libre, 1944, cupro-aluminium, 8,15 gr, 27 mm, tranche lisse, atelier de gravure de Philadelphie (États-Unis) [arrêté de régulation du 25 juin 1945, retrait : décret du 5 août 1949].

Le 26 août 1944, l'État Français s'achève et le général de Gaulle, rentré en France, fonde le Gouvernement provisoire de la République française (GPRF)7. Durant cette période, une deuxième émission du 5 francs Lavrillier, mais en aluminium (3,5 gr au lieu des 12 gr de nickel et du cupro-aluminium), a lieu de 1945 à 1947. En 1945 également, une deuxième émission du 10 francs Turin est mise en circulation, mais avec des modifications : elle n'est plus en argent, mais en cupro-nickel et diminue en taille, elle passe de 28 mm à 26 mm, et de 10 gr à 7 gr et présente maintenant soit des rameaux courts-grosse tête soit rameaux longs-grosse tête, période 1945-1947. À partir de 1947 jusqu'en 1949, apparaît une petite tête-rameaux courts, même matière, même poids, même taille, que celle de 1945.

10 francs Turin, rameaux courts-grosse tête, 1945-1947, cupro-nickel, 7 gr, 26 mm, tranche cannelée, graveur : Pierre Turin.

10 francs Turin, rameaux longs-grosse tête, 1945-1947, cupro-nickel, 7 gr, 26 mm, tranche cannelée, graveur : Pierre Turin.

10 francs Turin, petite tête-rameaux courts, 1947-1949, cupro-nickel, 7gr, 26 mm, tranche cannelée, graveur : Pierre Turin.

Le 8 mai 1945, le général de Gaulle signe l'armistice de la Seconde Guerre mondiale. Le 16 janvier 1947, le régime provisoire — GPRF — prend fin, la Quatrième République commence alors avec l'élection du président Vincent Auriol.

7 GPRF : se succèderont : de Gaulle (26 août 1944 – 26 janvier 1946) ; Félix Gouin (26 janvier 1946 – 24 juin

1946) ; Georges Bidault (24 juin 1946 – 16 décembre 1946) ; Léon Blum (16 décembre 1946 – 16 janvier 1947).

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La Troisième République malgré bien des vicissitudes, aura duré 70 ans. Elle aura profondément ancré le principe de la République dans l'esprit des Français, car après les régimes provisoires qui se sont succédés de 1941 à 1947 dans des situations exceptionnelles, ce sera encore le principe républicain qui sera adopté (Quatrième République) et il n'a toujours pas été remis en cause, à ce jour.

Isabelle Lerquet Mes remerciements à Emmanuelle, Cédric, Virginie, Stéphane, d'Easy Cash, à Jean-Louis Téxier pour les illustrations. Monnaies et Détections, n°75, avril-mai 2014, « La Troisième République, quatrième partie », pp. 38-42 Monnaies et Détections, n°74, février-mars 2014, « La Troisième République, troisième partie », pp. 31-33 Monnaies et Détections, n° 73, décembre-janvier 2014, «La Troisième République, deuxième partie »,pp.34-35 Monnaies et Détections, n° 72, octobre-novembre 2013, « La Troisième République, première partie »,pp.32-35

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Une date à retenir : le 29 mai 2014

Deux activités à mettre à votre agenda Par : Yvon Marquis

Le jeudi 29 mai 2014 est une date à mettre à votre agenda. En effet, deux activités commémoratives très différentes se dérouleront d’une part au Site historique maritime de la Pointe-au-Père, à Rimouski, et d’autre part, à la Citadelle de Québec. Au Site historique maritime de la Pointe-au-Père, on célébrera le 100e anniversaire de la tragédie de l’Empress of Ireland. La Monnaie royale canadienne et Postes Canada seront sur place vers 16 h. pour le dévoilement d’une pièce de monnaie et d’un timbre commémoratifs. Pour ceux qui ne pourront être présents cette journée-là, notons que le site sera ouvert durant toute la belle saison et qu’en plus de l’histoire de l’Empress

of Ireland, on peut également y visiter le sous-marin Onondaga. Pour en savoir plus, visitez le site internet www.shmp.qc.ca À la Citadelle de Québec, dans le cadre du 100e anniversaire du Royal 22e Régiment, on procédera à l’ouverture de son nouveau musée. Occupant quatre fois plus d’espace, le nouveau musée comprendra, entre autres, une exposition permanente retraçant les 100 ans du Royal 22e Régiment. De plus, la salle « Honneur et mémoire » présentera plus de 300 ensembles de médailles militaires. Il est possible qu’une médaille commémorant le 22e Régiment soit mise en vente. Le Musée sera par la suite ouvert tous les jours. Pour en savoir plus, visitez le site internet www.musee2014.ca/projet

Inscrivez donc cette date à votre agenda et assistez à ces événements commémoratifs.

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Une médaille commémore le 100e anniversaire du naufrage de l’Empress of Ireland

par Yvon Marquis

Le Site historique maritime de la Pointe-au-Père a décidé de faire frapper une médaille pour commémorer le 100e anniversaire de la tragédie de l’Empress of Ireland. On se souviendra que c’est dans la nuit du 29 mai 1914 que, quelques minutes après avoir quitté le quai de Pointe-au-Père en direction de l’Europe, le paquebot fut frappé par un charbonnier (le Storstad). Il y eut un bruit de tôles froissées; il n'y eut même pas de choc, mais une très légère secousse « semblable à celles ressenties lors d'un accostage » dira plus tard Thomas Andersen, le commandant du Storstad. Dix minutes après la collision, l'Empress bascula et se coucha sur sa droite.

À cause de l'absence de choc lors de la collision, plusieurs passagers furent réveillés par l'arrivée d'eau ou en tombant de leur couchette sous l'inclinaison du navire. Dans l'obscurité, sur un navire qu'ils ne connaissaient pas, plusieurs furent incapables d'atteindre les ponts supérieurs. De plus, en raison de la position du navire, toutes les chaloupes en acier du côté gauche étaient inutilisables. La majorité des passagers furent pris au piège par l’eau qui s'infiltrait dans l'Empress. L'équipage de l'Empress fit tout son possible pour secourir les passagers, mais le temps jouait contre eux. Le bateau disparut dans les eaux glacées du Saint-Laurent, quatorze minutes après la collision. Seulement cinq chaloupes de l'Empress avaient été mises à l'eau tant bien que mal. Dès qu'ils aperçurent les premiers naufragés, les hommes du Storstad mirent leurs chaloupes à la mer. Plus de 400 personnes furent ramenées à bord du Storstad; mais plusieurs moururent tout de même, à la suite de leurs blessures ou à cause de l'hypothermie. Sur les 1477 personnes à bord, 1012 ont péri, soit 840 passagers (plus que sur le Titanic) et 172 membres d'équipage.

Médaille souvenir

La pièce qui mesure 42mm a été frappée à 300 exemplaires sur un flan de cuivre plaqué argent antique, et arborant un fini émaillé. Elle a été officiellement lancée le 26 avril dernier, dans le cadre de l’Exposition Multi-Collections de Rimouski. On peut se la procurer sur le site au coût de 15,95 $ (plus taxes) ou à partir de leur site internet (www.shmp.qc.ca) pour 21 $ taxes et poste inclues. .

Photo complète dont on voit une partie sur la pièce Photo de l’Empress of Ireland

La médaille présente à l’avers, en relief, l’Empress of Ireland avec le nom au haut, et au bas les dates 1906 - 2014. Au revers, on trouve le logo de cet anniversaire ainsi qu’une partie d’une photo, montrant plusieurs personnes sur le pont du paquebot. Le nom du Site historique maritime de la Pointe-au- Père est au bas.

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Des articles déjà

publiés dans des

revues locales

mais qui ont con-

servé une saveur

toujours d’actualité

DÉJÀ VU

Numibec 28

Yvon Marquis

Les variétés du 25 cents

En 1973, il y a deux variétés :

1- La pièce régulière dont l’effigie sur l’avers est pluspetite que sur les pièces de l’année antérieure et del’année suivante. Il y a 132 points qui entourent lapièce, et qui sont éloignés de la bordure.

2- Pièce dont l’effigie est plus grosse (identique àcelle des pièces de 1974) et qui comporte 120 pointsautour de la pièce. Les points sont en fait desdenticules et sont collés sur la bordure de la pièce.

La différence entre ces variétés peut également sevérifier par la grosseur de l’effigie et par la forme desplis dans la robe de la souveraine.

En 1978, il y a deux variétés :

1- Pièce qui comporte 120 points (gros) à l’avers etdont le mot ‘CANADA’ est écrit très près de labordure, sur le revers.

2- Pièce qui comporte 148 points (petits) à l’avers etdont le mot ‘CANADA’ est quelque peu éloigné de labordure, sur le revers.

D’autres différences mineures sont également visibles.Ces deux variétés sont très courantes.

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La collection de monnaie canadienne réponds aux intérêts fort diversifiés etsouvent assez spécialisés des collectionneurs : on n�a qu�à penser à ceux quicollectionnent soit des dates précises, telle ou telle dénomination, des typesdifférents, des états de conservation bien déterminés, etc. Toutefois, le vaste champsdes variétés, secteur encore peu exploité et peu connu, renferme à mon avis desplaisirs insoupçonnés pour tous les collectionneurs, quelque soit leur disponibilitéfinancière.

On peut se demander pourquoi les collectionneurs de monnaies canadiennes,et j�étais du nombre, se sont privés, pendant plus de trente ans, du plaisir bienspécial que procure la découverte de nouvelles variétés. Bien sûr, quelquescollectionneurs sont au fait des publications de Hans Zoell, à la fin des années 60,portant sur les variétés des monnaies canadiennes, mais mis à part l�insertion dans lescatalogues, au fil des ans, de quelques variétés dites majeures ( ex. : 5 cents 1926Far 6 ), il faut convenir que ce secteur est demeuré plutôt stagnant !

Pourtant, la monnaie canadienne, qui n�a jamais fait d�excès dans sa diversitémais qui a plutôt plongé dans une forme de monotonie où le seul changement d�uneannée à l�autre ne se retrouvait souvent qu�au niveau de la date, aurait eu bien besoinde cette cure de jouvence que lui aurait apporté la découverte et la mise en valeur denouvelles variétés !

Mais, il faut convenir que le milieu de la collection est assez conservateur, etmalgré la diminution de l�intérêt de la population pour la collection de monnaie et ce,depuis une vingtaine d�année, les percées innovatrices ont tardé à se manifester, àtout le moins sous cette facette des variétés.

Cependant, mieux vaut tard que jamais : depuis deux ou trois ans leCanadian Coin News et le World Coin News, sous la plume de Ken Potter,publient régulièrement des articles sur des découvertes récentes de variétés demonnaies canadiennes. Qui plus est, de récents DVD ( PLM collection et PierreCharest ) portant sur les variétés sont maintenant sur le marché et, sur notre siteInternet ( anpb.net ), vous pouvez retrouver en lien quelques sites quiapprofondissent ce sujet. Finalement le Canadian Coins de Charlton n�est pas restéen touche puisque, depuis deux ans, une section de ce catalogue est réservé auxvariétés et qu�un ouvrage entièrement dédié à ce sujet sera publié d�ici deux ans.

Marc Pelletier

dans les variétésdans les variétésdans les variétésdans les variétésdans les variétésDu plaisirDu plaisirDu plaisirDu plaisirDu plaisir

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Donc l�intérêt refait surface et les collectionneurs sontet seront de mieux en mieux outillés pour appuyer leursinvestigations. Toutefois, rien ne nous empêche, même si tout« l�équipement » n�est pas encore totalement à point, departir à la chasse aux variétés.

En fouinant dans vos « réserves » ou dans votre« monnaie de poche », vous aurez le plaisir de découvrir desdoubles frappes tant sur les dates, les lettres que les bustes,des frappes superficielles, des reliefs prononcées, des points,des accumulations, les résultats de coins brisés, des chiffres,lettres ou feuilles rapprochés ou éloignés et bien plus encore.

Il suffit de se pencher sur les pièces avec un �ilattentif pour vivre le plaisir de nouvelles découvertes : c�est letemps de partir à la chasse car le gibier, abondant etdiversifié, ne demande qu�à se faire cueillir. Qui sait si lesvariétés de monnaies canadiennes ne deviendront pas lenouveau champs d�intérêt d�une nouvelle génération decollectionneurs ?

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l'oiseau-tonnerre No 130509 | Tirage : 8 500

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collectionnez-les toutes!

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ojibwa autodidacte de renom et danseur de pow-wow, qui aime représenter les

traditions et la culture de son peuple.

• Pièce en argent pur à 99,99 % avec placage d’or.

• Chaque pièce de cette nouvelle série unique rend hommage à l’art du conte, cette

longue et riche tradition des peuples autochtones, en offrant une scène d’un des

récits préférés des Ojibwas : la légende de Nanaboozhoo.

Pièce de 1 oz en argent fin Nanaboozhoo et le nid de

l'oiseau-tonnerre No 130507

Tirage : 8 500

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Pièce en platine pur Portrait de Nanaboozhoo

No 132393

Tirage : 3 000

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Pièce en or pur Portrait de Nanaboozhoo

No 132390

Tirage : 3 000

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La première pièce de 50 $ pour 50 $

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Le Mot du Président

Marc Boulard, president@anpb.net, 450-655-4433

Bonjour à toutes et à tous, Nous avons travaillé sur le programme de la saison 2014-2015 lors de la rencontre du Conseil d'administration du 4 avril dernier. Il y aura des changements dans l'air pour la prochaine saison et nous attendons, d'ici la période estivale, la réponse de la municipalité afin de confirmer le tout. Parmi les changements que nous pouvons annoncer, la tenue des ateliers/conférences la même journée que les rencontres des collectionneurs et un changement de local plus que probable. À suivre... Le 5 avril, Louis Chevrier (expert numismate) a animé avec brio l'atelier sur les billets contrefaits. Nous étions une dizaine de participantes et participants de 14 h 30 à 17 h 15. Louis a commencé par expliquer les éléments de sécurité sur les nouveaux billets canadiens. Il a ensuite fait circuler des billets contrefaits et aussi des billets authentiques, mais trafiqués afin de les transformer en variétés. Vers la fin de la présentation, un billet contrefait d'Haïti a fait le tour de la salle avec des billets des participants. Finalement, Louis a partagé des connaissances par rapport aux pièces contrefaites, les devises internationales, la valeur des variétés, la certification et beaucoup d'anecdotes numismatiques. Je tiens à remercier Louis pour son implication et son professionnalisme. Le prochain atelier sera dirigé par Pierre Leclerc (vice-président numismatique) avec pour sujet les pièces et billets Euro. C'est un rendez-vous! Le dernier salon de la saison a eu lieu les 12 et 13 avril derniers. Il y a eu un peu moins de visiteurs que d'habitude, mais une augmentation de présence des membres. Lors de ce salon, nous avons finalement recruté notre relationniste. En effet, madame Maryse Beaudoin qui vous accueille à chacun des salons a accepté de se joindre à nous afin de s'occuper des annonces publicitaires et particulièrement des annonces gratuites et aussi des communiqués de presse mensuellement. Je tiens à remercier madame Beaudoin pour son implication. Finalement, la prochaine rencontre des collectionneurs aura lieu le dimanche 4 mai, soit dans quelques jours. À bientôt!

Numibec 38

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activités à venir dans le

monde numismatique du

Québec

C a l e n d r i e r

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3 mai 2014Association des numismates et des philatélistes de Boucherville inc.Endroit : École secondaire De Mortagne, 955 boulevard de Montarville, BouchervilleActivité : Conférence - Pierre Leclerc - Les billets et monnaies EURO.Atelier/Conférences à l'école secondaire de Mortagne, 955 boul. de

Montarville, Boucherville, salle F103 (à droite en entrant). 14h30 à 16h00

4 mai 2014Association des numismates et des philatélistes de Boucherville inc.Endroit : Salle paroissiale Sainte-Famille, 553 rue Saint-Charles, Boucherville QCActivité : Rencontre des collectionneursDe 9h à 10 h, période réservée aux membres seulement. Public de 10h à 16h

13 mai 2014Club de Numismates du Bas St-Laurent inc.Endroit : Maison des Frères du Sacré – Cœur 325 rue Saint-Jean-Baptiste Est, RimouskiActivité : réunion mensuelle, de 19h à 21:30h

20 mai 2014Association des collectionneurs de monnaies du grand LévisEndroit : École Pointe Lévis (Polyvalente), 55 rue des Commandeurs, LévisActivité : réunion mensuelle, de 19h à 21:30h

7 juin 2014Association des numismates et des philatélistes de Boucherville inc.Endroit : École secondaire De Mortagne, 955 boulevard de Montarville, BouchervilleActivité : Conférence - sujet à confirmerAtelier/Conférences à l'école secondaire de Mortagne, 955 boul. de

Montarville, Boucherville, salle F103 (à droite en entrant). 14h30 à 16h00

8 juin 2014Association des numismates et des philatélistes de Boucherville inc.Endroit : Salle paroissiale Sainte-Famille, 553 rue Saint-Charles, Boucherville QCActivité : Rencontre des collectionneursDe 9h à 10 h, période réservée aux membres seulement. Public de 10h à 16h

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