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LE HARFANG 1 VOL. 8, NO. 1, OCTOBRE / NOVEMBRE 2019 MAGAZINE DE LA FÉDÉRATION DES QUÉBÉCOIS DE SOUCHE POUR LA RECONQUÊTE DE NOTRE PEUPLE TOM SUNIC LA SOFT RÉPRSION ALEXIS COSSETTE-TRUDEL L’ACTUALITÉ SOUS UN AUTRE ANGLE ENCORE LA CHASSE AUX SORCIÈRES • J. Philippe Rushton, un premier cas de censure universitaire • Les antifas, armée de réserve des bobos • L’État anArcho-tyrannique

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VOL. 8, NO. 1, OCTOBRE / NOVEMBRE 2019MAGAZINE DE LA FÉDÉRATION DES QUÉBÉCOIS DE SOUCHE

POUR LA RECONQUÊTE DE NOTRE PEUPLE

TOM SUNIC LA SOFT RÉPRESSION

ALEXIS COSSETTE-TRUDELL’ACTUALITÉ SOUS UN AUTRE ANGLE

ENCORE LA CHASSE AUX SORCIÈRES • J. Philippe Rushton, un

premier cas de censure universitaire • Les antifas,

armée de réserve des bobos • L’État anArcho-tyrannique

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RÉDACTEUR EN CHEF : Rémi Tremblay

RÉDACTION : Candide Lefranc, Marie Groulx, Jérémie Plourde, Charles Danten, CE Boilard, Rock Tousignant, Pierre Simon, Simon Préseault, Renaud Demers, Alexandre Peugeot. Émilie Pelletier, François Dumas, Pierre-Antoire Pastédéchouan, Guillaume Imbault, Émile Pelletier

MISE EN PAGE : Simon PréseaultCOURRIEL : [email protected]

SITE : quebecoisdesouche.info

Notre équipeSommaire 3 Éditorial 4 Les zamenhofiens attaquent ! 6 L’actualité sous un autre angle - Entretien avec Alexis Cossette-Trudel 8 Je veux penser!10 Nous sommes tous des africains... Mon oeil!11 Encore la chasse aux sorcières15 J. Philippe Rushton, un premier cas de censure universitaire17 Les antifas, armée de réserve des bobos6 18 La soft répression - Entretien avec Tom Sunic20 Gauchistes, au service des riches et mondialistes21 L’État anarcho-tyrannique23 Le meilleur des mondes24 Nouveau nationalisme ou simplement nationaliste?25 Présent, un défi au quotidien26 Archives du mondialisme27 Le cinéma subvertif

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Les articles publiés dans Le Harfang sont la responsabilité exclusive de leurs auteurs et ne représentent pas nécessairement les valeurs ou prises de position de la Fédération des Québécois de souche. L’objectif de cette revue est d’offrir une voix à ceux qui ne peuvent s’exprimer dans les médias de masse pour susciter des débats.

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Et voilà dans le dossier de James Sears, rédacteur du journal satirique « Your Ward News », le juge prononça une sentence d’un an de prison pour « incitation à la haine » contre les femmes et les juifs, ce qui représentait le maximum prévu par la loi dans ce cas, quoiqu’il se permit d’ajouter qu’il aurait aimé pouvoir donner 18 mois de prison.

Quoique l’on puisse penser de cette publication, plus proche de Charlie Hebdo que de la nôtre, ce cas est symptomatique d’une répression accrue contre les dissidents politiques nationalistes au Canada et au Québec, qui se fait via deux pôles complémentaires, soit l’État et l’extrême-gauche de terrain. C’est là un sujet hautement plus important que les élections qui risquent de nous ramener au pouvoir Trudeau ou son alter ego Andrew Scheer dont le programme est très similaire à celui de Junior. Nous avons donc préféré aborder un thème de fond plutôt que cette élection, malheureusement factice, bien que certains partis opposés à l’immigration massive pourraient causer des surprises, quoiqu’on puisse dire de leur programme pris dans l’ensemble, bien éloigné du monde.Et de plus, comme on a pu le voir avec la condamnation à la prison de plusieurs identitaires (voir entrevue exclusive sur notre site) et auteurs comme Alain Soral, ainsi que l’interdiction de plusieurs mouvements, ce phénomène est global et notre dossier intéressera nos lecteurs européens, toujours plus nombreux.

Si la répression prend différentes formes, des agressions, du vandalisme, en passant par le déni d’emploi et l’ostracisme, sans oublier la censure, la prison et les amendes, il n’en demeure pas moins qu’elle représente un tout. Le retrait des affiches de Maxime Bernier, un candidat en bonne et due forme, l’emprisonnement de James Sears et Pierre Dion, la mise à la retraite de Ricardo Duchesne et le vandalisme visant des militants identitaires se basent sur une même vision du monde. Selon le gouvernement et ses nervis d’extrême-gauche, toutes les tactiques sont bonnes pour éviter que l’on puisse débattre sereinement et ouvertement. La démocratie n’est plus qu’un mot vide : les seuls débats permis sont ceux qui sont secondaires dans le destin de notre peuple. Ce que l’on pouvait affirmer il y a vingt ans fait aujourd’hui de vous un paria et une cible pour cette étrange coalition composée de l’establishment et de ceux qui affirment sans rire s’y opposer. Ce sont les « flics de la pensée unique », pour reprendre le terme de notre ami Padrig Montauzier.

Ce sont des vies qui sont en jeu. De nos jours, émettre une opinion divergente vous amènera inévitablement des ennuis. Les grands prêtres de la rectitude veillent au grain et comme le dit notre invité Tom Sunic, la « répression soft » permet de voiler l’aspect totalitaire du régime actuel. L’arsenal de nos ennemis semble inépuisable et leur manque de scrupules ou d’éthique leur donne une longueur d’avance. Leur manque de morale est flagrant, la déshumanisation et la haine sont indéniables. Nous abordons donc ces thématiques dans ce numéro qui permettent de mieux comprendre le phénomène.

Sur une note plus positive, question d’alléger un peu notre revue, en plus de Godus et Candide, nous accueillerons chaque mois un caricaturiste invité. Cette fois-ci, nous avons Miège de Délit d’image et de Présent, et dans le prochain numéro, Ignace nous fait l’honneur de sa contribution.Avant de conclure, nous tenons à saluer l’équipe du site de réinformation Le Peuple qui vient de jeter l’éponge. Ce site était unique au Québec et nous regrettons sa disparition. Le Harfang se retrouve bien seul aujourd’hui sur le front de la désintoxication intellectuelle.

ÉDIT

ORIA

L

RÉMI TREMBLAY

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2017 : MONTRÉAL L’A ÉCHAPPÉ BELLE. La métropole a bien failli, à l’occasion du 375e anniversaire de sa fondation, et avec tout le poids des Couillard et Coderre, devenir pour quelques jours le lieu de rassemblement de cette branche de la gauche kérosène (© Michéa) que représente l’Espérantie internationale (patrie imaginaire permettant aux espérantistes de surfer sur le modèle de la perpétuelle victime en exil forcé dans l’enfer des nations). Séoul fut préférée par le secrétariat de Rotterdam, mais nous n’aurons rien perdu pour attendre, car, en juillet 2019, de Lahti en Finlande, les organisateurs du congrès nous l’annoncent: les zamenhofiens débarquent sur la planète Montréal en 2020... avec l’appui de toute la caisse de résonnance inclusiviste du pays, de Valérie Plante à Justin Trudeau. « Son thème sera, nous révèle texto la page FB dédiée au congrès : L’ONU à 75 ans: dialogue et intercompréhension dans un monde en mutation. Il vise à souligner la contribution des Nations Unies à la paix et au développement depuis sa fondation. «L’espéranto est aussi une manière d’amener le monde entier à Montréal, laissant entrevoir l’image d’une mondialisation plus équitable et plus inclusive envers les peuples. La démocratie linguistique doit faire partie intégrante de notre vision du développement durable », affirme Mark Fettes, président sortant – canadien – de l’Association mondiale d’espéranto.» »

Ce sera le 105e congrès (depuis le premier de 1905 à Boulogne-sur-Mer). De quoi s’agit-il ? Le congrès universel espérantiste chaque année rassemble des individus de partout qui s’intéressent à une langue artificielle concoctée par un juif de la ashkala (assimilationnisme), Ludwik Lejzer Zamenhof, dans le but d’inverser la malédiction de Babel (Genèse 11), rien de moins, ce brouillage linguistique opéré par Dieu en personne contre une humanité trop unie. Pour Zamenhof, il s’agit bien de revenir à l’unité en dépassant la diversité (!!!). Les espérantistes nouvelle génération auront plutôt inversé la vapeur et appliqué le remède pour sauver la maladie : sauver Babel par une nouvelle Babel, sauver les «minorités» linguistiques au moyen de ce qui devait les enterrer : l’espéranto. Malgré la reconversion opportuniste des leaders actuels à la soupe idéologique du moment et à tout ce qui vient

avec (le sansfrontiérisme, l’écologie linguistique, l’universalisme, le multiculturalisme libéral, l’égalitarisme, la diversité, la démocratie, le gender, la discrimination raciale positive, le « changement » climatique, etc.), malgré la multiplicité des factions espérantistes l’étendard de la « diversité » demeure tout esthétique puisqu’en arrière-plan, se fait continuellement entendre, comme le chuchotement de Zamenhof, l’espérance réelle : « Une humanité, une langue ! »… malgré tout.

Mais la « diversité » dont il s’agit présente manifestement le goût du décaféiné (© Slavoj Žižek) propre au progressisme et à ses mythes. Cette « diversité », c’est celle de la gauche bobo, grande amatrice de « voyage culturel », de costumes colorés, de cuisine ethnique, de l’autre avec un grand A et de « tolérance » inconditionnelle, dans la mesure où, en

fin de course, tout le monde veut bien retourner chez le patron le lundi matin. Point de diversité réelle dans la tête de ceux qui imposeraient leurs fantasmes à toute la planète s’ils le pouvaient (avec l’aide de l’ONU et de l’UE chez qui ils sont bien ancrés). En cela, toutes les factions espérantistes—lhilelistes, homaranistes, espérantistes ortho, sennaciistes, raumistes, praguistes, marburguistes, riistoj, ktp.—sont parfaitement alignées sur l’idéologie du maître. Malgré le caractère critique de certaines, aucune n’a vraiment renié l’objectif de la « fina venko » (victoire finale), il n’y a que les moyens qui diffèrent.Et pour ceux qui douteraient encore des bienfaits de cet antibabélisme babélophile, l’Espérantie a son psychologue-en-chef († 2008), Claude Piron (suisse et gauchiste) adulé par toute la secte, qui aura trouvé le moyen de psychiatriser à la staline toute opposition au projet espérantiste.

LES ZAMENHOFIENS ATTAQUENT !

PIERRE-ANToINE PASTÉdÉchouAN

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Zamenhof est de ceux qui attribuent aux nations (au sens étymologique) et à leurs tropismes culturels (langues, religions, traditions, etc.) tous les malheurs du monde. Si le petit oculiste de Bjalistok avait été contemporain d’Attali, de Morin, de Soros et d’autres esprits du même filon théologico-compatible, ne doutons point qu’il eut été chez lui à leurs côtés. Zamenhof est mort, mais ses illusions se sont disséminées et se déclinent maintenant dans cette apparente diversité beaucoup plus intéressée à remplir l’agenda sans-frontiériste propre à la gauche et à une certaine droite des affaires qu’à protéger les cultures réelles, chez elles, dans leurs propres milieux. On a connu des espérantistes militants (Christopher Culver, par exemple) qui, écœurés par le comportement condescendant des congressistes à l’égard de la culture d’accueil, quittèrent sans regret la barque de cette pensée unique.

En outre, le focus sur « la contribution des Nations Unies à la paix et au développement depuis sa fondation » peut sembler improvisée, mais il ne faudra pas s’étonner si tout cela se termine par un mariage officiel du mouvement avec le « Programme de développement durable à l’horizon 2030 » (Agenda 30) de l’ONU. Car c’est le modus operandi des concepteurs de cet agenda : diffuser leur conception particulière de l’économie, de la politique et de la vie sociale par l’instrumentalisation des mouvements sociaux. Le mouvement piochait pour une plus grande place à l’ONU depuis des lustres ? Eh bien il la trouvera sans doute—comme avant lui le mouvement coopératif sous Monique Leroux—en revêtant officiellement les couleurs arc-en-ciel des 17 objectifs de « développement durable » (4, 6, 16 et 17, par exemple) et en militant pour en ajouter un 18e : « L’espéranto, langue commune à l’espèce humaine »… se souvenir des mots de Fesses pour s’en convaincre : « La démocratie linguistique doit faire partie intégrante de notre vision du

développement durable ». Tout est dit. Et c’est à ces idiots utiles (© Marx) que Montréal aura affaire en 2020.

Faut-il avoir peur des espérantistes ? Évidemment non puisque le centre stratégique de Rotterdam est sur le point de se faire hara-kiri, que le mouvement manifeste la dernière vigueur du moribond, qu’il connaît une instabilité sans précédent de sa gouvernance, qu’il n’intéresse plus que ceux qui ambitionnent de voyager « à pas cher » (TEJO) et surtout que ses effectifs n’ont plus le niveau intellectuel qui permit jadis à l’espéranto de prendre pied, sans compter que la langue elle-même est gangrenée de l’intérieur par le terrorisme du Gender (Riismo) et un irrespect marqué pour les Tables de la Loi historiques du mouvement : les Fundamentoj de Zamenhof. Lorsque la pensée unique fraye avec le relativisme culturel, on peut deviner à l’horizon une implosion annoncée sur fond de dissonance cognitive (=couler avec le sourire).

Seulement, nous verrons en 2020 les média officiels, Radio-Canada aux premières lignes, donner une importance démesurée à l’événement de 2020 (comme ils le font quotidiennement pour les autres organisations de social justice warriors à papa) qui véhiculeront la doctrine d’État des maîtres supranationaux de Trudeau et qui viendront donner à l’évangile du mondialisme le petit air d’innocence dont il a besoin pour avancer masqué, pas à pas, dans les esprits de chacun. Collatéralement, on peut donc aussi s’attendre à ce que le français en Amérique soit décrié comme langue « impérialiste » au nom de la « justice linguistique », et ce malgré son statut ultra-précaire (et rien sur l’anglais qui

pourtant demeure omniprésent, même dans les congrès), que les Canadiens français soient une fois de plus soupçonnés du crime des autres (le « génocide » autochtone, etc.) afin de justifier leur propre disparition sous le bulldozer exterminateur du multiculturalisme, et finalement qu’on les associe aux ennemis de la « société ouverte » s’il leur arrivait encore d’insister pour parler de leur propre survie.Peut-on vraiment souhaiter la bienvenue à ce tourisme qui contribuerait davantage au bien de l’humanité si, comme les 96% de la population mondiale, il restait chez lui à regarder ses carottes pousser ?

Bibliographie :

Collectif : Enciklopedio de Esperanto, Hungara Esperanto-Asocio, Budapest, 1979 (1933);

ZAMENHOF, L.-L., (kolektita de A.Korĵenkov) Mi estas homo: originalaj verkoj de L.-L. Zamenhof, Sezonoj, Kaliningrado, 2006.

KORĵENKO, Aleksander, Homarano, Sezonoj, LEA, Kaliningrado, 2011

PAGANO, Giorgio : Goal 18 for the United Nations: Esperanto, the Common Language of the Human Species, http://www.lavocedinewyork.com/en/2015/ ... n-species/

SIKOSEK, Ziko Marcus, Esperanto sen mitoj, FEL 2a eldono, Antverpeno, 2003;

RIISMA ESPERANTO: Reguligo kaj senseksismigo de Esperanto, http://www.kafejo.com/lingvoj/auxlangs/ ... iismo.htmlSite promotionnel du congrès : https://esperanto2020.ca/fr/accueil/

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Harfang - Tout d’abord, vous êtes l’un des analystes politiques le plus originaux du Québec, pourriez-vous présenter brièvement votre parcours?

Alexis Cossette-Trudel - Je suis né en exil à Cuba de parents felquistes. Mon père est Jacques Cossette-Trudel et ma mère est Louise Lanctôt. Je suis arrivé au Québec en 1978 avec mes parents à leur retour d’exil. J’ai fait des études en science politique à L’UQAM et j’ai milité pendant mes études au Parti Québécois où j’ai occupé les fonctions de Président du Comité jeunesse en 2000. Après le Congrès de 2000 du PQ, j’ai laissé la politique active, me rendant compte que les hautes instances du Parti s’étaient joué de la base militante et qu’il n’y avait aucun projet de souveraineté, malgré les promesses de Lucien Bouchard. J’ai poursuivi mes études en

Relations Internationales et études stratégiques puis au doctorat en Science des religions avec une concentration en philosophie du langage. Je suis sur le point de compléter un second doctorat en sémiologie, mais je suis trop sollicité pour rédiger ma thèse. Depuis 2018, j’analyse et je commente l’actualité nationale et internationale sur ma chaine Radio-Québec sur Youtube.

H - L’élection de Trump prit le monde par surprise, comment expliquez-vous ce succès?

ACT - Trump a capté l’attention du peuple américain en parlant franchement et sans retenue d’immigration et des pertes d’emploi aux États-Unis causées principalement par les délocalisations et

les divers traités de libre-échange. Trump a promis de renégocier les traités à l’avantage des États-Unis et de ramener les industries et les emplois sur le territoire américain. Trump a promis un mur à la frontière mexicaine pour endiguer le flux ininterrompu de migrants illégaux, mesure avec laquelle une vaste majorité de Québécois seraient en accord si on la leur offrait. Les Québécois sont à bien des égards comme les américains et vivent beaucoup des mêmes problèmes. Un sondage récent cité dans une chronique de Lise Ravary indiquait que plus de 60% des Québécois voyaient d’un bon œil la venue d’un «leader populiste» qui «fermerait les frontières» et qui « désobéirait aux élites du pays ». Un leader comme Donald Trump en fait. Sachant cela, c’est probablement la raison pour laquelle les médias mentent et déforment systématiquement

LES RÉSEAUX SOCIAUX, QUOIQU’ON PUISSE EN DIRE ET MALGRÉ LA RÉPRESSION qui ne cesse de s’accroître, ont permis une certaine démocratisation de l’information et désormais, aux sources officielles, s’ajoutent une concurrence hautement salutaire. La plateforme Youtube connait son lot de personnalités dont plusieurs nous permettent de jeter un regard différent sur l’actualité. Alexis Cossette-Trudel, avec lequel nous ne sommes pas toujours en accord, fait partie de ces nouveaux décrypteurs de l’actualité qui remettent en question les versions des évènements que les médias de masse tentent tant bien que mal d’imposer au peuple. Bien que fort occupé, il accepté de répondre à quelques unes de nos questions.

L’ACTUALITÉ, SOUS UN AUTRE ANGLE!

ENTRETIEN AVEc ALEXIS coSSETTE-TRudEL

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l’action du président Trump; afin d’éviter l’effet mimétique au Québec. Si seulement les Québécois avaient l’heure juste sur le président Trump…

H - Qu’est-ce qui explique le fait que les médias de masse soient en perte de vitesse?

ACT - Comme la chaine de location vidéo Blockbuster, leur modèle d’affaire n’est pas adapté à l’environnement informationnel du 21e siècle. Les journalistes sont souvent les gens les moins bien informés sur le sujet sur lequel ils écrivent, le niveau intellectuel a grandement chuté depuis l’âge d’or du journalisme au milieu du 20e siècle. Aujourd’hui, une population sur-éduquée dispose elle-même de tous les moyens de communication autrefois monopolisés par les médias traditionnels. Il y a sur Internet des dizaines de milliers de spécialistes diplômés traitant de questions complexes beaucoup mieux que le scripteur stipendié qui s’auto-censure dans les journaux, ce en utilisant les médias sociaux et les outils de communications modernes et les moyens de diffusion mis à la disposition de tous. La rapidité avec laquelle circule l’information sur le Net, ainsi que l’apparition de site d’auto-diffusion comme Youtube, joint à la mise en Marché de cellulaires avec les caméras 4K rendent aujourd’hui le journaliste - au sens traditionnel du terme - obsolète. C’est sans compter l’intimidation (ce que j’appelle le bullying médiatique) exercée par de nombreux journalistes à l’encontre du peuple qui ne pratique pas l’auto-censure et la rectitude politique comme eux, ainsi que les mensonges à répétition sur certains sujet, dont le président Trump (voir le documentaire Hoaxed de Mike Cernovich pour un recensement des mensonges et de l’incroyable malhonnêteté des médias concernant celui que le peuple aime et qui vient faire le ménage dans les institutions).

H - Quels sont les moyens, à une époque où l’information est au centre de la bataille, d’obtenir une information de qualité?

ACT - Il n’est plus permis aujourd’hui d’être paresseux. Il faut savoir que les médias ont un agenda eux aussi, et qu’ils colportent autant de Fausses Nouvelles qu’on peut en trouver sur le Net. Voir à titre d’exemple cette histoire de collusion entre Trump et la Russie: les médias nous assuraient avoir des preuves que Trump était un « agent russe », or il n’y a jamais eu la moindre trace de collusion entre Trump et Poutine. Les médias ont été discrédités de la sorte à de nombreuses reprises. Dans la quête d’information de qualité, le chercheur doit

privilégier des analystes rigoureux qui renseignent de préférence à visage découvert. Il doit chercher des spécialistes sur les questions qui l’occupent et varier ses sources. Il doit vérifier l’information qu’il consomme en allant par lui-même corroborer les dires des analystes sur Internet. Enfin, il doit constamment affiner ses sources, si une source ne fait que colporter des informations non vérifiables et se trompe à répétition, il est peut-être temps de la retirer de sa liste de signets.

H - Si l’on revient à Donald Trump, il semble y avoir une nette marge entre le discours critique de l’immigration et les politiques mises en place qui sont en continuité et non en rupture, pourquoi un tel décalage?

ACT - C’est le jeu du négociateur. Il ne fait aucun doute que Trump essaie d’endiguer le flux de migrants illégaux à la frontière mexicaine et qu’il prend la question migratoire très au sérieux. Il a d’ailleurs signé un certain nombre d’ordres exécutifs afin de déclarer l’État d’urgence en ce qui concerne le trafic de personnes et la sécurité frontalière. En ce sens, c’est l’Armée américaine, en particulier le Corps de Ingénieurs, qui est appelée à construire le mur. Il faut comprendre que le Président Trump est engagé dans un exercice didactique avec le peuple américain. Il lui fallait montrer aux Américains que les démocrates étaient en fait en faveur des illégaux bien plus qu’ils ne sont préoccupés par le sort des citoyens américains ordinaires (la communauté noire, notamment, se rend compte que le Parti démocrate l’a abandonnée au profit des migrants illégaux). Certaines de ses déclarations peuvent laisser croire qu’il a fait volte-face sur les niveaux d’immigration, mais il faut savoir que les États-Unis en prennent relativement peu: ils en prennent en fait 2 fois moins/per capita que nous au Québec. L’administration Trump a par ailleurs abandonné plusieurs mesures ridicules liées à l’immigration comme la «loterie de la diversité» et n’a encore rien signé sur les enfants d’illégaux présents sur le Territoire US (DACA). L’administration Trump appuie aussi ailleurs dans le monde tous les mouvements anti-migration de masse comme ceux de Mateo Salvini en Italie et Victor Orban en Hongrie. La volonté de résoudre le problème de l’immigration de masse de l’administration Trump ne fait aucun doute pour moi, mais il faut laisser un peu de jeu au négociateur qu’est Donald Trump.

H - Quel bilan provisoire faites-vous de la gouvernance Trump?

ACT - Donald Trump a redéfini la politique nationale et internationale. Il a essentiellement porté un coup de grâce au mondialisme triomphant depuis la chute du mur de Berlin; il a déchiré les traités qui rongeaient la souveraineté et l’économie américaine, comme le TPP et l’Accord de Paris. Il a renégocié ou est en train de renégocier les traités commerciaux comme l’ALÉNA et les Accords commerciaux avec la Chine, a signé un Accord de libre-échange avec l’Angleterre permettant à cette dernière de mettre en œuvre le Brexit sans craindre les mesures punitives de l’UE. Il a stabilisé la Syrie conjointement avec la Russie et a commencé à retirer les troupes américaines de Syrie et d’Afghanistan. Il est sur le point de signer un traité de paix de dénucléarisation avec la Corée du Nord, il est en négociation avec l’Iran afin de stabiliser le Moyen Orient. Sur le front intérieur, il a revitalisé la base manufacturière américaine et son économie (les médias nous annonçaient un désastre) affiche un taux de chômage parmi les plus bas de l’Histoire américaine, rivalisant avec Reagan. Il a su montrer la duplicité des médias et la censure exercée par les géants du Web. On pourrait continuer longtemps. Je dirais en fait que sa plus grande réussite est d’avoir redonné espoir au peuple américain et de lui avoir ré-insufflé un sentiment de fierté. Cela n’a aucun prix.; on est presque jaloux.

H - Croyez-vous que le Canada ou le Québec pourrait aussi vivre une vague populiste?

ACT - Justin Trudeau a dit qu’il avait les mouvements populistes et anti-immigrationnistes à l’œil, et, nous savons que les médias veillent au grain. Toute vague populiste devra donc forcément passer par les réseaux sociaux afin de briser l’embargo médiatique. J’ai mentionné plus haut le sondage indiquant qu’une forte majorité de Québécois y était favorable. Il ne reste qu’à trouver les moyens de la faire advenir, et ce combat, qui est le nôtre à Radio-Québec, passe nécessairement par l’effondrement des médias traditionnels et la montée des plateformes populistes digitales sur le Net.

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« Cogito, ergo sum », disait René Descartes, « Je pense, donc je suis ». Mais visiblement, René Descartes ne vivait pas au Canada de Justin Trudeau et le fait de penser n’était pas encore un crime à son époque. Depuis quelques années, les atteintes à la liberté d’expression augmentent à une vitesse exponentielle et sont loin d’être un monopole étatique. L’arrivée du web permit de délier les langues, mais ce ne fut que temporaire; les grands réseaux liés à GAFA (Google, Amazon, Facebook et Apple) sont en train de resserrer la ceinture et ce qui pouvait être dit librement il y a quelques années à peine est désormais indicible, comme le confirmeront Jared Taylor et Faith Goldy, tous deux visés par la censure sur les réseaux sociaux.

Mais enfin, les réseaux sociaux et la censure entreprise par les multinationales du web ne sont que la pointe de l’iceberg. Certes, il nous faut

lutter pour reconquérir ces plateformes, car tous les moyens d’expression sont bons pour diffuser notre message, mais force est de constater que le problème de la liberté d’expression est beaucoup plus profond.

Il fut une époque où l’on blaguait sur le fait qu’en dictature, c’est « ferme ta gueule » pendant qu’en démocratie, c’est plutôt « cause toujours ». Mais c’était avant. C’était avant l’Appel de Christchurch entériné par Justin Trudeau. C’était avant que les néonazis deviennent l’ennemi numéro un du monde entier. Et c’était avant que toute critique du gouvernement en place et de ses politiques ne fasse de vous un néonazi.

On critique l’immigration? On est nécessairement un suprématiste blanc en puissance et on ne mérite pas de parler, car nos paroles mènent inévitablement à Christchurch. Ce n’est pas un

hasard si depuis l’hiver dernier, Trudeau tente d’accoler le terme « suprématiste blanc » à tous ses opposants, dont Andrew Scheer lui-même ! Qui oserait défendre la liberté d’expression d’un néonazi, d’un suprématiste blanc. Avec ce langage sidérant, pour employer la terminologie établie par le spécialiste des médias Jean-Yves Le Gallou, Trudeau et ses apôtres visent à désarmer ceux qui voudraient contester certains politiques et ceux qui voudraient seulement défendre le droit de contester ces politiques.

Et même ceux qui ont pour travail de contester, de questionner et d’évaluer les politiques mises en place par l’État sont la cible de cette répression. Pensons à la sénatrice Lynn Beyak, suspendue sans solde pour avoir osé soulever des critiques sur le rapport sur les pensionnats autochtones, ou encore au député conservateur Michael Cooper, retiré du Comité parlementaire sur la

IL FAUT ÊTRE BIEN MYOPE OU AVOIR ABUSÉ DE LA LÉGALISATION DE CERTAINES SUBSTANCES pour ne pas voir ce qui se passe dans notre pays. Les universitaires tentent bien de nous faire croire que le Grand remplacement n’est qu’un mythe, une vue de l’esprit concoctée par quelques cerveaux malades, mais les yeux voient. Dans le métro, à l’épicerie, dans la rue, nos pupilles constatent le changement, pas aussi lent qu’on ne le dit, qui s’opère dans la société québécoise. Pour le moment, tout le monde peut le percevoir et personne ne pourra jamais changer cette perception du réel. Par contre, c’est au niveau du traitement de l’information que les choses se compliquent. On nous demande de ne pas traiter cette information. Notre cerveau doit rejeter ce que nos sens perçoivent. Et malheur à ceux qui oseraient croire au réel, la répression les guette.

RÉMI TREMBLAY

Je veux penser!

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justice parce qu’il avait répondu aux critiques d’un musulman qui liait Alexandre Bissonnette et Brendon Tarrant au conservatisme. Kafka rejoint Orwell dans le Canada de Justin Trudeau.

Un autre domaine dans lequel la répression est constante et acharnée est le monde académique. Ricardo Duchesne, un professeur et auteur réputé que nous avions eu la chance de vous présenter sous forme d’entretien, fut victime au Nouveau-Brunswick d’une campagne de salissage incroyable. Et bien, il finit par jeter l’éponge et il démissionna. Ou plutôt, pour être plus précis, quoique le résultat soit le même, il prit une retraite anticipée.

Les raisons invoquées pour cette retraite anticipée sont nombreuses. Il souhaite notamment prendre le temps de travailler son quatrième ouvrage, un opus qui risque d’être dans la ligne de celui de Mathieu Bock-Côté sur la rectitude politique à une différence près; Duchesne ne se laisse pas entraver par le tabou racial.

Mais on imagine très bien que les pressions et le harcèlement dont il fut la victime ont fait pencher la balance. Dans un contexte normal et sain, il aurait très bien pu mener ses recherches dans le cadre universitaire. Mais la rectitude politique a fait une nouvelle victime dans le monde

académique. Un an après la démission plus ou moins forcée du professeur de philosophie Jean Laberge (auteur de « L’âge des ténèbres »), voici qu’un nouveau prof doit quitter. Son crime ? Avoir pensé différemment. Ou plus précisément, avoir pensé plutôt que d’ânonner bêtement la doxa officielle.

La droite parlementaire, qui souvent dénonce la mainmise de la gauche sur le système universitaire, est restée silencieuse. Dénoncer l’emprise du marxisme culturel est une chose, défendre quelqu’un qui est diabolisé en est une autre. Il est beaucoup plus risqué de se porter à la défense de quelqu’un comme Ricardo Duchesne que de dénoncer un phénomène un peu abstrait sans se mouiller quand la situation l’exige. Le manque de courage de la droite canadienne est flagrant.

La question se pose : comment peut-on s’attendre à ce que les jeunes citoyens puissent penser par eux-mêmes, alors qu’on empêche ceux qui les forment de le faire ?

Imaginez si les politiciens, ceux-là même qui sont supposés débattre, et les universitaires, ceux qu’on paient à penser, ne peuvent le faire librement, l’épée de Damoclès de la censure pendant au-dessus de leur tête. C’est sans surprise qu’un simple citoyen comme Pierre

Dion écope d’une peine de prison pour des propos tenus sur les réseaux sociaux ! Et que dire du cas de Marc Lemire, licencié de son emploi parce qu’il fut impliqué dans le Heritage Front au début des années 2000, il y a plus de 15 ans ! Son engament politique est non seulement terminé, mais même s’il était actuel, ne nuirait en rien à son emploi dans le domaine informatique. Les nationalistes, ou ceux ayant déjà eu des pensées hérétiques, ne doivent même plus avoir le droit de gagner leur croûte, ils sont devenus persona non grata.

La censure va bon train et étend son emprise sans que personne n’ose sonner l’alarme, car désormais, défendre la liberté d’expression est tabou, ce qui est le comble lorsqu’on prend le temps d’y penser. Si l’amour de la liberté d’expression vous étiquetait comme voltairien à une certaine époque, les marxistes culturels sont parvenus à présenter tout défenseur de la liberté d’expression comme un hitlérien. Peut-être ont-ils compris que liberté et égalité sont deux concepts qui cohabitent bien mal malgré ce qu’en dit la France républicaine et que pour obtenir leur utopie égalitariste, ils doivent nécessairement sacrifier la liberté.

Thomas Jefferson, un des pères de la nation américaine, affirmait qu’en démocratie, la liberté de parole est la liberté primordiale. Mais dans les faits, Orwell avait compris, comme G. K. Chesterton avant lui, que c’était la liberté de pensée qui devait primer sur toutes les autres. Sans elle, le reste devient caduc. Qu’exprimer si on ne peut penser librement ?

Par le passé, de nombreux groupes canadiens militaient pour la liberté d’expression, mais nous avons opéré un retour en arrière. Aujourd’hui, c’est le droit d’utiliser notre cerveau, puis après nous penserons à utiliser notre bouche.

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« VOUS ET MOI, À VRAI DIRE, NOUS TOUS, PARTOUT DANS LE MONDE, SOMMES AFRICAINS SOUS LA PEAU ; des frères et sœurs séparés par à peine deux mille générations. Les vieux concepts de race en plus d’être une source de division sont faux scientifiquement » affirme Spencer Wells, le scientifique américain responsable, de 2005 à 2015, du projet génographique du National Geographic, un magazine appartenant au Council of Foreign Affairs, un cercle de réflexion américain totalement dévoué à la promotion du multiculturalisme et de la société sans frontières (1).

Sous l’impulsion de sa rédactrice juive, Susan Goldberg, le National Geographic est devenu depuis 2014 une véritable arme de destruction massive dont le seul but dans l’existence est de pulvériser en mille morceaux le concept de race (2), partout sauf en Israël… évidemment. Cela à de quoi choquer, car nous aimerions bien les imiter un peu, moins les bombes au phosphore sur les population civile et le suprématisme messianique. Mais là-bas, on n’accueille pas les migrants à bras ouverts comme ici au Québec, on les renvoie chez eux, voir chez nous, à coup de pied dans le cul et ce avec la bénédiction des médias comme Le Devoir, Radio-Canada et La Presse ceux là qui nous cachent cette réalité gênante tout en nous faisant croire à nous, pauvres pécheurs québécois, que la diversité nous fera monter tout droit au ciel sans passer par le purgatoire.

Disons les choses comme elles sont : il ne fait aucun doute que les gouvernements et les élites des pays occidentaux sont les promoteurs et les défenseurs les plus ardents des ambitions hégémoniques juives, aux dépens des intérêts de leur propre population qui n’a jamais été consultée. Selon cette version des choses, le projet du National Geographic fait partie des nombreux accessoires utilisés par nos dirigeants pour nous faire avaler tout rond le multiculturalisme, le métissage, la société ouverte et éventuellement la gouvernance mondiale.

Voici quelques-uns des propos mensongers que l’on peut lire dans les notes de cours du National Geographic destinées aux étudiants du deuxième cycle du secondaire :

« D’après les preuves fournies par le projet génographique et autres projets de recherche scientifique, les humains du passé et du présent

peuvent retracer leurs origines à un seul ancêtre vivant en Afrique il y a 60 000 ans. (3) »

« Il est prouvé génétiquement que tous les humains sont 99,9 % identiques. Les êtres humains ne se divisent pas en catégories physiques bien délimitées que certaines personnes nomment « race ». Les différences entre nous - comme la couleur de la peau et la texture des cheveux - ont évolué lorsque les humains se sont adaptés à différents environnements. Or, ces différences constituent moins de 1/10e de 1 % de notre constitution génétique. (4) »

Or, ce genre de fausses informations est repris en boucle quasiment textuellement par les nombreux agents sociaux impliqués dans la promotion de la société ouverte comme l’animateur québécois d’origine africaine, Éric M’ Boua : « […] il est prouvé scientifiquement que l’humanité tire son origine de la terre africaine. Ce qui ferait de nous des citoyens d’une même terre nommée AFRIQUE [sic] (5) ». Dans cet article du HuffPost Québec, un média internet appartenant au groupe américain Verizon, un autre promoteur tous azimuts de la société ouverte, M. M’Boua, dont l’enthousiasme pour le mélange des races saute aux yeux, fait un lien vers une conférence de Spencer Wells (6), cité ci-dessus, présentée sur la plateforme TED Talks. Ideas worth spreading (des idées qui valent la peine d’être diffusées), un organisme créé par Richard Saul Wurman, l’heureux propriétaire de trois golden retriever nommé, Isaac, Jacob et Abraham (7).

Voyons voir maintenant si ces idées sensationnalistes, qui donnent envie a priori d’accueillir à bras ouverts les frères et sœurs multicolores de la grande famille humaine qui déferlent actuellement sur nos terres, valent vraiment la peine d’être diffusées.

Premier point : même si elle n’avait jamais été prouvée, la théorie de l’émergence africaine récente de l’homme moderne, publiée pour la première fois en 1987 par les généticiens Allan Wilson, Rebecca Cann et Mark Stoneking, a été largement popularisée au cours des trois dernières décennies, notamment par des scientifiques juifs comme Jared Diamond et Steven J. Gould. Ces spécialistes, souvent hautement compétents, se sont enthousiasmés pour cette théorie parce qu’elle concorde parfaitement avec leur projet de société ouverte. Les chercheurs qui sont eux-mêmes sous l’emprise de diverses croyances peuvent en effet être biaisés non seulement dans leur recherche, mais dans la sélection des études qu’ils choisissent d’endosser ou de promouvoir en dépit de leurs mauvaises qualités scientifiques. M. Spencer par exemple, cité ci-dessus, en plus d’être généticien, est un anthropologue formé à l’école de l’anthropologue juif, Franz Boas, le père de l’égalitarisme et de la croyance voulant que le comportement soit exclusivement un produit de l’environnement (culture) (8). Ce qui est faux (9)(10)(11).

Deuxième point : les scientifiques Anatole A. Klyosov et Igor L. Rozhanski ont montré sans équivoques que les Africains et les Non-Africains actuels descendent séparément d’un ancêtre commun, au moins 100 000 ans plus ancien que le prétendu ancêtre africain de toute l’humanité. Et cet ancêtre n’est pas nécessairement africain; il n’a d’ailleurs jamais été prouvé que c’était le cas. Ensuite, que certains groupes de gènes africains ne soient pas d’origine africaine; le fait par ailleurs que certains gènes d’origine africaine soient absents du groupe des europoïdes (blancs européens) tend à démontrer que cet ancêtre commun n’est pas d’origine africaine (12)(13).

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Nous sommes tous des Africains… mon œil !

PIERRE SIMoN

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Celle-ci prend diverses formes.

- Couverture de plus en plus biaisée des sujets d’actualité par les médias, avec une multiplication des reportages sur les dangers du nationalisme en général et ethnique en particulier, sur la menace posée par le populisme et l’extrême-droite, sur les avantages du vivre-ensemble, la nécessité de l’immigration et le caractère sympathique des nouveaux arrivants, légaux ou illégaux.

- Instrumentalisation de la science pour déconsidérer les positons nationalistes. Déformant la science pour la remplacer par une pseudo-science davantage alignée avec leur idéologie, les adeptes du politiquement correct, présents dans les universités et les organismes de recherche, multiplient les faussetés, prétendant par exemple que l’existence de différences innées significatives entre les peuples n’est qu’une invention de racistes ou que le facteur génétique n’a pas d’influence sur leur caractère.

- Accentuation, dans les garderies, les écoles et les établissements d’enseignement supérieur, de la propagande en faveur de la diversité, en vue de transformer les enfants et les jeunes en zélotes du

vivre-ensemble coupés de leurs racines ethniques.

- Création, dans la publicité et dans les émissions de variétés ou d’affaires publiques, d’une image artificielle de diversité au moyen d’une surreprésentation des personnes supposées la refléter, provoquant chez les Québécois de souche un sentiment d’aliénation, une impression d’être étrangers chez eux. L’exemple le plus caricatural est fourni par les émissions d’information de Radio-Canada à Montréal, où le fait d’être Québécois de souche semble presque être devenu un obstacle à l’emploi, à moins d’être issu de l’adoption internationale ou de mariages mixtes et de pouvoir ainsi passer pour faire partie d’une minorité visible.

- Fermeture systématique à ceux qui professent des opinions nationalistes de tout accès aux médias et aux forums publics, tandis que leurs adversaires sont invités sur toutes les tribunes. Un exemple récent est la décision de retirer du site de l’Assemblée nationale le mémoire soumis par la Fédération des Québécois de souche à la commission chargée d’étudier le projet de loi no 9 sur l’immigration, sous prétexte qu’il était trop extrême (ce qui prouve que ceux qui ont contribué à cette décision ne l’ont

même pas lu, puisqu’il se contentait, sur la plupart des points, d’approuver le projet de loi et d’endosser les positions de la CAQ en matière d’immigration).

- Efforts pour instaurer une censure des médias sociaux, selon des critères établis sur mesure pour exclure les opinions nationalistes identitaires.

- Soutien accru, souvent à même les fonds publics, aux groupes et organismes se chargeant de faire le procès des groupes identitaires ou d’encourager leurs membres à renier leurs convictions, sous prétexte de lutte contre la radicalisation.

- Intensification de l’action des vigilantes d’extrême-gauche pour dénigrer publiquement ceux qui professent des idées identitaires, de façon à les intimider ou à leur faire perdre leur emploi, grâce à la lâcheté complice de plusieurs employeurs.

- Accentuation de l’activisme de tribunaux d’exception, comme le Tribunal des droits de la personne, pour étouffer la liberté d’expression des nationalistes en condamnant leurs propos comme haineux.

L’ATTAQUE DE MARS 2019 CONTRE LES MOSQUÉES de Christchurch en Nouvelle-Zélande et les fusillades survenues en aoùt 2019 à El Paso et Dayton aux États-Unis se sont traduites, au Québec comme ailleurs en Occident, par une recrudescence de la persécution contre ceux qui expriment des points de vue nationalistes identitaires.

ENCORE LA CHASSE AUX SORCIÈRES?

c-E BoILARd

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Par ailleurs, on observe un effort soutenu des ennemis du mouvement identitaire pour élargir le champ des idées et des attitudes visées par la répression. Ainsi, le terme de raciste est redéfini pour s’appliquer non seulement à ceux qui croient à la supériorité d’une race pure, mais à quiconque croit qu’il existe des différences naturelles entre les peuples. De même, le sens du terme haineux est élargi pour que son application ne se limite plus à l’hostilité des groupes ethniques étrangers, mais qu’il vise désormais tous ceux qui estiment que l’identité distincte de leur peuple mérite d’être préservée (à moins qu’il s’agisse d’une communauté immigrante allogène). Il s’agit de répandre l’amalgame grossier selon lequel tout nationalisme ethnique est par définition un racisme haineux et d’accréditer l’idée que la reconnaissance de différences innées entre les peuples conduit automatiquement au génocide.

Particulièrement révélateur à cet égard est la façon dont Facebook a pris la décision de fixer des critères de censure visant les opinions identitaires. Selon ce qu’a rapporté l’agence France-Presse (à prendre toutefois avec prudence, s’agissant d’une officine de propagande d’extrême-gauche), Facebook a décidé, après avoir consulté des enseignants universitaires (sans doute des membres de la même clique qui a fait de plusieurs universités des repaires d’intolérance gauchiste) qui lui ont indiqué que le nationalisme blanc était synonyme de suprématisme blanc, d’interdire tout site faisant la promotion du nationalisme, sauf sous sa forme purement folklorique.

Une clarification s’impose ici en ce qui a trait au concept de nationalisme blanc qui ne renvoie pas à la même réalité d’un pays à l’autre. Dans le cas des Québécois de souche, dont la nation s’est développée principalement par la natalité (nous descendons pour l’essentiel de 4 000 couples de colons français),

l’identité se définit en fonction de la nation ethnique. Dans leur cas, comme dans celui des nations ethniques européennes, la notion de nationalisme blanc n’a pas de portée immédiate dans la lutte pour la préservation de leur identité; elle réfère tout au plus à une solidarité de principe avec les autres peuples de souche européenne. La situation est fort différente dans le cas des États-Unis, une société qui s’est en bonne partie développée par l’immigration. Parmi ces immigrants, certaines ethnies ont conservé leur identité d’origine, tandis que d’autres se sont fondues en de nouvelles entités ethniques. Ainsi, sous l’effet du melting pot américain, les habitants d’origine européenne se sont mélangés entre eux à un point tel que leurs liens avec les groupes ethniques d’origine ont presque sombré dans l’oubli ou sont devenus folkloriques. De même, les Noirs américains n’ont plus conscience de leurs liens avec les grandes tribus d’Afrique dont ils sont issus et ne constituent plus qu’un seul groupe ethnique. Aux États-Unis, la notion de nationalisme blanc correspond donc à la seule appartenance ethnique à laquelle il est possible pour la plupart des habitants d’origine européenne de s’identifier et on aurait tort de faire une adéquation simpliste entre nationalisme blanc et suprématisme blanc, comme l’a fait Facebook.

La persécution des opinions nationalistes identitaires a des effets différents selon les personnes qu’elle vise. Si l’on exclut les renégats qui doivent, malgré le traitement de vedettes qui leur est accordé par les médias, avoir de la difficulté à se regarder dans un miroir, cette persécution engendre trois types de réactions. Certains sont tout simplement découragés de s’impliquer dans le débat et vont grossir les rangs de ceux qui ne veulent plus rien savoir de la politique, en attendant d’avoir l’occasion de se révolter contre le système. D’autres, au contraire, sont incités à redoubler d’efforts pour faire prendre conscience à leurs compatriotes, par les moyens qui leur restent, des enjeux de la survie nationale. Quelques-uns enfin, moins stoïques ou moins équilibrés, sont pris d’un sentiment obsidional. Ils éprouvent tellement d’exaspération et de désespoir, devant l’injustice du dénigrement dont les points de vue nationalistes sont assaillis de toutes parts, qu’ils se laissent tenter par la violence et même le terrorisme. Plus la possibilité de s’exprimer publiquement est refusée à ceux qui prônent une application raisonnable et modérée du nationalisme identitaire, plus il y a risque de glissement vers la violence. Dans le contexte où la radicalisation de certaines personnes partageant des opinions identitaires est la conséquence de la

censure et du dénigrement dont ces opinions font l’objet, la solution n’est pas, de toute évidence, plus de répression, mais plus de respect de la liberté d’expression.

Les ennemis du mouvement nationaliste identitaire justifient la persécution dont ils l’accablent par la supposée dangerosité de l’extrême-droite, qui serait à les entendre la principale menace pesant sur les sociétés occidentales. Le populisme d’inspiration nationaliste est sans doute une menace pour la domination de la secte politiquement correcte, mais l’activité de la droite radicale constitue de toute évidence un danger bien moindre que le terrorisme islamiste. Certes, les attaques terroristes attribuées à l’extrême-droite n’ont fait que trop de victimes (on compte dans le monde, au cours de la présente décennie, huit attaques ayant fait cinq morts ou plus). Toutefois, ces attaques, tant par leur nombre que par celui de leurs victimes, sont sans commune mesure avec celles attribuables aux islamistes, qui ont été tellement fréquentes et meurtrières qu’il serait fastidieux de les énumérer toutes ici. Il faut aussi souligner que les attentats imputés à l’extrême-droite, malgré les efforts des médias bien-pensants et des groupes d’extrême-gauche pour relier leurs auteurs à des groupes organisés, ont à peu près tous été perpétrés par des solitaires n’ayant jamais fait partie de tels groupes ou les ayant quittés parce qu’ils les trouvaient trop modérés. Par contre, les actes terroristes islamistes sont généralement le fait de groupes très structurés, comme l’ont notamment montré les attaques contre le World Trade Center, le Bataclan, Charlie-Hebdo, l’aéroport de Bruxelles et les hôtels de Bombay, ou d’individus directement téléguidés par des organisations comme Daesh ou Al-Qaida. Aux attentats exécutés par les groupes islamistes contre les pays occidentaux ou leurs ressortissants s’ajoutent, dans les pays musulmans, les persécutions souvent sanglantes à l’égard des minorités religieuses, comme celles perpétrées par Daesh dans les régions sous son contrôle ou celles plus ou moins tolérées par les gouvernements, comme au Pakistan et en Égypte. Un chroniqueur se penchait récemment sur les persécutions visant les Coptes d’Égypte, avec une longue énumération d’églises incendiées ou bombardées, d’attentats à la voiture piégée dans les espaces publics, de pogroms et de lynchages. On a beaucoup insisté après l’attaque de la mosquée de Sainte-Foy, sur le fait que les victimes étaient de bonnes personnes, ce qu’on peut croire volontiers. Il doit également y en avoir beaucoup parmi les musulmans d’Égypte, mais on peut se demander pourquoi elles tolèrent que leurs

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concitoyens coptes subissent toutes ces violences.

Mais, répliqueront les critiques du nationalisme identitaire, l’extrême-gauche n’est-elle pas moins violente que l’extrême-droite? Il se trouve qu’il n’est est rien, surtout si l’on se place dans une perspective historique plus longue que la présente décennie. L’extrême-gauche a une longue tradition de liquidation physique des opposants. Rappelons à cet égard les répressions sanglantes dont se sont rendus responsables les régimes communistes en Russie, en Chine et dans leurs satellites, le génocide des Khmers rouges, de même que les épurations meurtrières conduites au cours de la guerre civile espagnole et après la deuxième guerre mondiale en Europe. L’ampleur de cette violence de gauche dépasse de loin, en ce qui a trait au nombre de victimes, ce dont les régimes autoritaires de droite de la même époque ont pu se rendre coupables. Certes, peu avant leur effondrement, certains régimes communistes d’Europe ont adouci leurs méthodes: au lieu d’une exécution sommaire ou d’un emprisonnement à vie au goulag, les dissidents russes bénéficiaient sous Brejnev d’un séjour prolongé en asile psychiatrique. Rappelons aussi le terrorisme de gauche endémique en Europe pendant les années de plomb (mi-1960 à fin 1980), en Amérique du Sud, aux États-Unis et même au Québec (FLQ). On pourrait penser que, dans le contexte actuel des sociétés occidentales, l’extrême-gauche n’aurait plus besoin de recourir à la violence, puisque, contrairement à la droite nationaliste, ses opinions sont favorablement relayées par les médias bien-pensants et les institutions d’enseignement. Or, il existe encore une violence d’extrême gauche et elle est assez répandue, même si les médias

politiquement corrects se gardent bien d’insister là-dessus. Comme l’indiquait un reportage du journal Le Monde du 29 janvier 2019 portant sur la situation en Allemagne, on sous-estime l’importance de la violence et du terrorisme de gauche. Ainsi, la police allemande recensait plus de 9000 militants gauchistes violents en 2019 et 250 actes de violence avaient été commis par la gauche à Berlin en 2017. De même, en France, la protestation des gilets jaunes, d’abord pacifique et ordonnée, n’a dérapé vers la violence qu’à partir de son infiltration par l’extrême-gauche. Au Québec, un article de La Presse du 23 novembre 2017 soulignait que la violence de gauche était en hausse, avec des attaques contre les commerces et les infrastructures et des agressions armées contre les personnes exprimant des points de vue de droite. Cité dans cet article, Michel Juneau-Katsuya, habituellement un pourfendeur de la droite, indiquait que les 30 attaques à la bombe survenues au Québec depuis 2001 étaient toutes attribuables à l’extrême-gauche.

Une autre forme de violence couramment pratiquée par l’extrême-gauche découle de l’organisation systématique de contre-manifestations agressives chaque fois que des gens associés au courant identitaire cherchent à exprimer publiquement leur opinion. Les groupes d’extrême-gauche agissent alors comme des supplétifs de la secte politiquement correcte et, lorsqu’ils molestent leurs adversaires, la presse bien-pensante les excuse, quand elle ne les félicite pas. On ne peut qu’être frappé, lorsque l’on compare le comportement des manifestants nationalistes et celui des contre-manifestants gauchistes. La droite nationaliste est tributaire d’une tradition martiale qui découle du

fait qu’historiquement, les organisations formées pour résister aux tentatives révolutionnaires marxistes étaient constituées en bonne partie d’anciens combattants patriotes. Il s’ensuit que les manifestations de la droite sont généralement ordonnées: les participants sont là pour témoigner de leurs idées et ils prennent rarement l’initiative de la violence, tout en se défendant lorsqu’ils sont attaqués. Les gestes posés dans une telle situation sont souvent grossis par la couverture hostile des médias bien-pensants, qui présente chaque taloche comme une tentative de meurtre et chaque collant apposé comme un acte terroriste. La violence de l’extrême-gauche est toute autre, car elle est tributaire du déchaînement désordonné des émeutes, du vandalisme anarchique, des grèves sauvages et de la criminalité crapuleuse. Les contre-manifestants gauchistes ont développé une tactique de boucliers humains, en mêlant dans leurs rangs des personnes inoffensives et des casseurs s’abritant derrière elles. La manifestation conduite par la Meute à Québec en 2017 est une illustration parfaite de tout cela. Alors que le cortège des manifestants nationalistes s’est plié scrupuleusement aux consignes policières, acceptant même d’être parqué dans un stationnement souterrain pendant un long moment, les contre-manifestants gauchistes ont multiplié les provocations, saccagé le mobilier urbain et violenté les personnes ( dont une femme et un vieillard) cherchant à rejoindre le cortège.

Une autre pratique de l’extrême-gauche, moins violente physiquement mais tout aussi répressive, consiste à organiser le lynchage de ses adversaires sur les médias sociaux et, grâce à la collaboration empressée des médias bien-pensants, à amener les employeurs, sous la menace de mauvaise presse ou de boycott, à sanctionner les personnes ainsi visées par la perte de leur emploi ou autrement. On n’a jamais vu la droite nationaliste recourir à de tels moyens.

Rien n’assure, enfin, que l’attitude foncièrement intolérante de la secte politiquement correcte et de ses auxiliaires d’extrême-gauche ne se traduira pas, devant la montée du courant populiste identitaire, par un retour aux méthodes de répression si prisées par leurs prédécesseurs marxistes, surtout si on fait l’erreur de laisser se poursuivre la consolidation de leur pouvoir.

Compte tenu que l’extrémisme de droite est dans une large mesure la conséquence des persécutions dont les opinions identitaires font actuellement

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l’objet, compte tenu également que les actes de violence ou de terrorisme qui lui sont attribuables sont beaucoup moins nombreux et meurtriers que ceux perpétrés par les organisations islamistes et pas plus répandus que ceux provenant de l’extrême-gauche, on est en droit de s’étonner de l’acharnement des bien-pensants à s’en prendre au courant nationaliste identitaire et à le désigner comme le principal danger menaçant les sociétés occidentales. La raison est que la secte politiquement correcte souhaite oblitérer complètement le nationalisme, du moins sous sa forme véritable c’est-à-dire ethnique, car c’est la seule force capable de remettre en question son emprise sur la société. Les bien-pensants, héritiers du mouvement marxiste, ont encore présent à l’esprit la résistance féroce (parfois trop, d’ailleurs) opposée à la révolution communiste mondiale par les mouvements nationalistes du début du vingtième siècle et le rôle décisif du réveil des nationalismes dans l’effondrement de la plupart des régimes communistes d’Europe à la fin des années 1980.

Les autres forces de la société ne constituent pas une opposition aussi résolue à la domination de la secte politiquement correcte, car elles ont certains intérêts en commun avec elle, ou sont contaminées à des degrés divers par son idéologie. Ainsi, la droite d’argent, c’est-à-dire la finance internationale, les multinationales et les formations politiques d’idéologie libérale, a cessé d’être l’ennemi principal de la gauche, lorsque celle-ci a troqué, après l’effondrement des régimes communistes d’Europe et l’avènement de la mondialisation économique, la doctrine marxiste pour l’idéologie des droits et le politiquement correct. Il s’est établi comme une espèce de pacte informel entre la droite d’argent et la secte politiquement correcte, celle-ci

abandonnant désormais toute prétention de contrôle de l’économie aux capitalistes internationaux en contrepartie d’une neutralité voire d’un appui de ces derniers à son programme de bouleversement sociétal. Ces nouveaux alliés ont plusieurs intérêts en commun: tous deux se considèrent comme des élites, tous deux sont favorables à la mondialisation autant économique que politique, à l’effacement des nations ethniques, à l’immigration. Lorsqu’il y a des points de divergence, par exemple sur les questions d’environnement, la haute finance internationale est prompte à sacrifier les entreprises en cause (pétrolières, PME locales etc.). Les multinationales ne dédaignent pas de se charger de châtier les gouvernements ou les particuliers qui font obstacle aux visées de la secte politiquement correcte, comme dans le cas du boycott par plusieurs multinationales des États du Sud des États-Unis qui avaient refusé de se plier aux diktats des bien-pensants sur des questions comme les toilettes pour transgenres ou le drapeau confédéré, ou dans le cas de la décision de Facebook de fermer plusieurs sites de droite. De même, d’autres courants de pensée ayant d’importantes divergences avec la doctrine politiquement correcte s’en rapprochent néanmoins sur plusieurs points. Ainsi, l’Église catholique, malgré qu’elle s’oppose aux positions des biens pensants en matière de morale sexuelle et d’avortement, défend néanmoins des points de vue similaires en matière de droits sociaux, d’immigration et d’environnement. Pour leur part, les gens de la droite libertaire protestent contre les contraintes qu’imposeraient à la liberté des individus les mesures coercitives préconisées par les adeptes du politiquement correct en matière sociétale ou environnementale, mais ils restent tributaires de la même idéologie des droits que leurs adversaires de circonstance et se montrent souvent

aussi réfractaires au nationalisme.

Ces divers courants de pensée ont en commun avec la doctrine politiquement correcte de placer des principes abstraits prétendument universels au-dessus des communautés humaines réelles. N’étant pas enracinées dans la réalité charnelle de la nation, ces doctrines sont au fond facilement interchangeables et leurs adeptes sont plus susceptibles de trouver des accommodements leur permettant de se liguer au sein d’une prétendue élite mondiale. Ce n’est pas le cas du nationalisme, pourvu qu’il soit authentique, car il s’enracine dans la communauté réelle que constitue la nation, dont la survie représente pour lui la valeur qui prime tout, le reste étant de l’ordre des moyens. Malheureusement, même le nationalisme n’est pas toujours exempt, dans notre société, d’une contamination par l’idéologie politiquement correcte. On le constate dans le cas de ceux qui définissent l’identité nationale, non pas par les origines communes, mais par l’adhésion à des valeurs souvent peu compatibles avec la survie de la nation, par exemple une laïcité doctrinaire définie comme le rejet de notre tradition catholique et une adhésion à l’idéologie des droits.

Dans ce contexte, il est tout à fait illusoire d’espérer convaincre les biens pensants de la légitimité des positions nationalistes identitaires et du caractère mal fondé de leurs accusations. La seule avenue possible, pour le mouvement nationaliste, est de poursuivre avec persévérance la lutte pour reconquérir notre peuple et surtout notre jeunesse, sans se laisser décourager par l’adversité. Il faut se rappeler que les nationalistes des pays européens asservis par le communisme devaient faire face à des persécutions bien plus sévères que celles qui visent actuellement le mouvement identitaire occidental et que leur persévérance a permis de mettre à bas les régimes marxistes de leurs pays. Cependant, le mouvement nationaliste identitaire devra apprendre à s’occuper de ses maillons faibles, ces personnes qui, au lieu de persévérer dans un travail souvent ingrat de persuasion de leur milieu, se réfugient dans l’isolement et le désespoir et se laissent tenter par la révolte violente ou les actes terroristes. Il ne suffit pas de professer des idées identitaires, il faut le faire de la bonne façon, sans haine ni outrance mais avec fermeté, et assurer le « service après vente », c’est à dire l’encadrement et le mentorat auprès des personnes qu’on a convaincues.

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LE DR JOHN PHILIPPE RUSHTON ÉTAIT SURTOUT CONNU POUR SON LIVRE RÉVOLUTIONNAIRE « RACE, ÉVOLUTION ET COMPORTEMENT » (« Race, Evolution and Behavior »), publié pour la première fois en 1995, dans lequel il a appliqué la théorie r-K aux trois races primaires de l’espèce humaine. Ce faisant, il a attisé la controverse qui faisait déjà rage dans le milieu académique et au-delà.

Naturellement, ce n’était pas du tout voulu, sa seule intention étant de publier la vérité. Mais la colère, la diffamation et la récrimination de ses détracteurs n’en furent pas moins intenses. À travers la tempête, le professeur Rushton était resté stoïque, professionnel, voire amical et toujours droit dans ses bottes, prêt à défendre son point de vue avec des faits plutôt que de la rhétorique. En tant qu’ardent défenseur de la vérité, il n’a jamais reculé, jamais plié devant la force et la menace et, pour cette raison, on se souviendra toujours de lui comme un grand homme. Pour ceux qui ne sont pas familiers avec la science de Rushton, voici un synopsis tiré de la préface de la 3e édition de son livre :

« Pendant les vingt dernières années, j’ai étudié les trois grandes races que sont les Orientaux (Asiatiques de l’Est, mongoloïdes), les Blancs (Européens, caucasoïdes) et les Noirs (Africains, négroïdes)… En ce qui concerne la grosseur du cerveau, l’intelligence, le comportement sexuel, la fertilité, la personnalité, la maturité, la longévité, les taux de criminalité et la stabilité de l’institution familiale, j’ai trouvé que les Asiatiques se situent à une extrémité du spectre, les Noirs à l’autre extrémité et les Blancs entre les deux. En moyenne, les Asiatiques connaissent une maturation plus lente, sont moins fertiles, moins actifs sexuellement, moins agressifs et ont un cerveau

plus gros et un QI plus élevé que les autres races. Les Noirs sont à l’opposé. Les Blancs se situent entre les deux, mais plus près des Asiatiques que des Noirs. J’ai montré que ce schéma à trois voies des différences raciales se vérifie tout au long de l’histoire et à travers les peuples. Il est donc impossible de faire comme s’il n’existait pas. Seule une théorie évolutionniste de type darwinienne, prenant en compte à la fois les gènes et l’environnement, peut expliquer pourquoi les races varient de façon si constante à travers le monde et au fil du temps.

Ces schémas constituent ce qu’on appelle une « histoire de vie », soit une suite de traits génétiquement organisés ayant évolué en même temps afin de répondre aux contraintes de la vie : survie, croissance et reproduction. En se basant sur la Sociobiologie d’E. O. Wilson (1975), les chercheurs en biologie évolutionniste évaluent ces histoires de vie sur une échelle R-K. À une extrémité de cette échelle se trouvent les stratégies r, qui reposent sur un taux de reproduction élevé. À l’autre extrémité se trouvent les stratégies K qui se fondent sur un niveau élevé de protection et d’attention parentale. Sur cette échelle, les Asiatiques sont davantage du côté K que les Blancs, et ceux-ci sont davantage du côté K que les Noirs. Les femmes très K produisent moins d’ovules (et ont un plus gros cerveau) que les

femmes r. Les hommes très K investissent du temps et de l’énergie dans l’éducation de leurs enfants au lieu de rechercher l’excitation sexuelle. » (1)

Comme on peut le constater juste en lisant ce bref survol de la théorie, de telles idées sont frappées d’anathème pour les partisans de la rectitude politique. Ainsi, les lignes de front étaient tracées et une guerre des idées fut livrée. Malheureusement pour les ennemis de la vérité, leurs « idées » n’étaient rien d’autre que de la poudre aux yeux. Avec le professeur Rushton, ils avaient trouvé un adversaire insensible aux insultes, aux mensonges et à l’intimidation. Ils avaient beau essayer, ils n’arrivaient pas à l’influencer, à le faire changer d’idée ou à le faire congédier ; il était au-dessus de tout reproche. De plus, il a continué à effectuer ses recherches, à publier ses idées, à enseigner et à parler dans les tribunes libres. Il a continué à défendre la vérité quel que soit le prix et semblait même impatient de le faire.

J. Philippe Rushton est né à Bornemouth en Angleterre, le 3 décembre 1943. À l’âge de quatre ans, sa famille déménagea en Afrique du Sud où elle vécut pendant quatre ans avant d’immigrer au Canada, où Rushton vécut son adolescence. Il est retourné en Angleterre dans les années soixante pour

PAR chRIS RoBERTSoN, TRAducTIoN dE PIERRE SIMoN

J. Philippe Rushton, un premier cas de

censure universitaire

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faire ses études universitaires. En 1970, il obtient un B. Ps. de l’Université de Londres et en 1973, un Ph. D. de la London School of Economics pour son travail sur l’altruisme chez les enfants. Il retourne ensuite au Canada où il enseigne à l’Université York (1974 à 1976), à l’Université de Toronto (1977), puis à l’Université de Western Ontario où il devient professeur titulaire en 1985. En 1992, il reçoit un Dr sc de l’Université de Londres.

Le Professeur Rushton était un universitaire fort accompli. Au cours de sa carrière, il a publié six livres et plus de 250 articles sur des sujets comme l’altruisme, l’excellence scientifique, l’intelligence et bien sûr, la race. Il est aussi le coauteur d’un livre d’introduction à la psychologie. Il était membre de l’Association canadienne des psychologues et membre de la Fondation John Simon Guggenheim. Sa contribution scientifique à son domaine, la psychologie, est énorme. Au début de sa carrière, il se concentrait sur l’altruisme ; sa recherche dans ce domaine l’a conduit à développer la théorie de la similitude génétique. Cette théorie postule que les gens sont plus altruistes envers ceux qui leur ressemblent génétiquement et ce, même s’ils ne sont pas de la même famille. Inversement, les gens sont moins altruistes, voire hostiles envers ceux qui ne leur ressemblent pas génétiquement. Naturellement, cette théorie fut critiquée par les partisans de la rectitude politique. Mais Rushton souligna que le « conflit ethnique et la rivalité » est « l’un des grands thèmes de la société historique et contemporaine ». Et que « ce conflit est probablement le résultat de

groupes qui favorisent ceux qui leur ressemblent génétiquement ». Cela va de soi, quelle que soit l’opinion des détracteurs de Rushton.

Quant à ces détracteurs, jusqu’où les partisans de la rectitude politique sont prêts à aller pour étouffer la vérité ne cessent d’étonner. Au début de sa carrière, les principales critiques de Rushton provenaient des universitaires. D’autres scientifiques critiquaient en effet ses travaux dans des revues scientifiques et Rushton leur répondait par des réfutations argumentées ainsi que de nouvelles preuves pour étayer ses arguments. Cela faisait partie du métier, compte tenu de la nature controversée des questions débattues, comme la théorie de la similitude génétique mentionnée ci-dessus et les contributions génétiques à l’intelligence. Cependant, en 1989, le journal « Toronto Star » a commencé à publier des informations diffamatoires sur le professeur Rushton, le qualifiant de « raciste » et exigeant qu’il soit congédié de son poste permanent à l’Université de Western Ontario. Cette attaque de diffamations a été reprise en chœur par le reste des médias. À la suite de ce tollé médiatique, le premier ministre de l’Ontario, David Peterson, exigea du président de l’université que Rushton soit congédié. Un mois plus tard, le procureur général de l’Ontario a ouvert une enquête policière afin de déterminer si le professeur Rushton avait enfreint les lois sur la « haine ». Bien sûr, tout cela n’a rien donné, mais entre temps, des voyous et des agitateurs ont perturbé les cours du professeur, ont peint des graffitis diffamatoires sur la porte de son bureau et l’ont harcelé au cours de ses

déplacements entre son domicile et son travail.Mais on n’a jamais réussi à le faire taire. Malgré les revers, les calomnies et le harcèlement, le professeur Rushton a continué à dire la vérité et à la diffuser au monde entier. Il a continué à présenter ses idées dans les talk-shows, à donner des conférences suivies aussi bien par des scientifiques que des profanes et à publier. Lorsqu’ils ont coupé son financement en représailles, il demanda de l’aide au Fond des pionniers afin de poursuivre ses recherches. Il a aussi tissé des liens étroits avec le groupe American Renaissance ; il a publié des articles dans leur magazine et a donné des conférences à l’occasion de leurs nombreuses assemblées. Et le professeur Rushton n’était pas sans amis, même dans la communauté scientifique. Il a reçu le soutien d’autres chercheurs de vérité éminents tels que Arthur Jensen, Richard Lynn, Linda Gottfredson et Thomas Bouchard, qui ont

tous parlé en bien de son livre « Race, évolution et comportement ». Quand les ennemis de la vérité se rendirent compte qu’ils n’arrivaient à rien, ils le boudèrent, en espérant le priver de la publicité dont il avait besoin pour diffuser la vérité. Mais ça n’a pas fonctionné non plus. Malheureusement, ce que l’établissement politiquement correct ne pouvait pas faire – faire taire le professeur Rushton - la nature l’a fait elle-même. Le 2 octobre 2012, à l’âge de 68 ans, J. Philippe Rushton décède après une courageuse bataille contre le cancer. Il convient de noter ici que même pendant qu’il luttait contre la maladie, il n’a jamais cessé de faire de la recherche et de l’édition, et de se battre pour la bonne cause. Pour cela et tout le reste, nous lui devons notre gratitude. Il laisse dans le deuil deux enfants, deux petits-enfants, une arrière-petite-fille et un frère. On se souviendra de lui non seulement pour son intégrité, même face à des obstacles insurmontables, mais aussi pour son engagement indéfectible envers la vérité. Merci au professeur Rushton de n’avoir jamais abandonné le combat !

1. Rushton, J. P. (2001). Race, Evolution, and Behavior. 3rd edition. Charles Darwin Research Institute.Ntd : une version courte de ce livre est offerte en français à la librairie en ligne, Akribea : Richard Lynn (2015). Race, évolution et comportement. Institut de recherche Charles Darwin.

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Il faut dire pour leur défense que pour ces jeunes chevaliers de la pensée unique, la diversité reste un phénomène plutôt inconnu. Ce qu’ils en connaissent, ce sont les quelques élèves triés sur le volet qui proviennent de familles immigrées qui cherchent à s’intégrer et les restaurants vietnamiens ou thaïs dans lesquels papas et mamans les amènent le vendredi soir. Le vivre-ensemble consiste pour eux en des discussions passionnantes avec des étudiants ne représentant en rien le tsunami migratoire actuel, doublé d’une expérience culinaire exotique.Ils n’ont aucune crainte d’être déclassés socialement, le réseau parental sert de filet de secours et dans leur quartier, c’est plutôt homogène. Le grand remplacement est beaucoup plus lent à s’infiltrer dans Outremont et Westmount. Sous leur cagoule, ils sont tous couleur ivoire. La diversité, c’est bien, mais pas pour eux.

Certains tentent de se la jouer prolétaire et décrochent un petit boulot pour arrondir les fins de mois quand les bourses d’études et les allocations de papa et maman ne suffisent plus. Ça leur donne l’impression d’être des prolos, des vrais de vrais, mais dans les faits, ils ne dépendent pas de ces revenus pour survivre, seulement pour être capables de vivre une vie festive et amusante.

En ce qui concerne le sujet du déclassement et de l’immigration submersive, ils ne nient pas les arguments mis de l’avant par les identitaires et nationaux. Seulement pour eux, certaines vérités ne doivent pas être dites. Les tabous qui prévalent dans le monde bourgeois duquel ils sont issus doivent s’appliquer à l’ensemble de la société. C’est devenu,

comme le dit François Bousquet, un « antifascisme aussi confortable qu’incantatoire » avant d’ajouter, frondeur, « à nous la subversion, à eux les subventions ».Ils voient les doubles standards et certains sont plutôt mal à l’aise avec la racialisation de leur lutte multisectorielle qui exclut maintenant les « femmes binaires non-racisées », mais en public, on n’entendra jamais aucune critique. Entre eux, ils osent par contre le dire, ils perçoivent très mal d’être exclus de la lutte qu’ils ont eux-mêmes entamée à cause de leurs « privilèges blancs ».Comme leur idole Anne Dorval qui condamnait Zemmour sans l’avoir lu, sans le connaître, ils condamnent avant de lire, jugent avant d’entendre. Ils jugent selon la réputation, l’apparence ou les qu’en-dira-t-on… La culpabilité par association entre aussi dans leur bagage idéologique. Dis-moi avec qui tu as parlé ou même débattu et je t’étiquetterai en conséquent. Le fascisme est comme la lèpre ; il suffit de parler à un ennemi pour en devenir un. C’est la raison pour laquelle on refuse d’ailleurs tout débat. Le fait même d’accepter d’adresser la parole, ne serait-ce que pour tenter de démolir les arguments adverses, ouvre la porte à une insidieuse contamination. Le régime soviétique considérait toute dissidence comme une preuve de maladie mentale, les antifas modernes vont plus loin en présentant toute divergence idéologique comme une maladie contagieuse se transmettant par la parole ou même la présence proche.

Les antifas sont profondément fascinés par les identitaires. C’est une fascination troublante. Ils connaissent les noms, adresses, dates d’anniversaire, les hobbys, les passions, la famille... Bref, ils ont tout

appris sur les nationalistes. Tels des papparazis, ils sont obnubilés par leurs opposants qui malheureusement leur rendent bien mal. Si les antifas connaissent jusqu’à la nourriture préférée de ceux qui justifient leur vie, du côté nationaliste, on ne connaît pas les antifas. Les identitaires ont bien d’autres choses à faire que de s’intéresser à ces petits bourgeois en quête d’émotions et d’attention. Face aux agités du bocal, le nationaliste oppose son mépris, une attitude chère à Ernst Jünger. C’est une des raisons pour laquelle les antifas s’agitent autant : ils ne peuvent souffrir l’indifférence de ces nationaux qui habitent jusqu’à leurs rêves.

Confiants en leur bonne étoile et bercés par l’impunité juridique et la complaisance médiatique, les antifas ont par contre commis l’erreur de pousser leur raisonnement plus loin et d’élargir la définition de « fasciste ». Désormais, les fascistes ne sont plus uniquement les identitaires et les nationalistes, mais les policiers, les gardes frontières, les catholiques, les homosexuels qui craignent l’intégrisme musulman, les conservateurs qui agitent l’unifolié, les féministes qui parlent d’égalité homme-femme, les libéraux qui voient le péril musulman et même les communistes qui ne sont pas assez libertaires. En réduisant les critères de sélection, ils ont ainsi réussi à faire croître le nombre de leurs opposants et désormais, ils bénéficient de beaucoup moins d’appuis que par le passé, car, vraiment, il est difficile de faire croire à l’ensemble de la population que tout le monde est un fasciste en puissance qui mérite coups et blessures et une mort sociale. Plus personne ne se fie à leur posture de juges autoproclamés.

LES ANTIFAS, CE SONT D’ABORD DES BOURGEOIS, des fils de bonnes familles, des gens de la haute classe moyenne qui cherchent des émotions fortes et qui, conscients des normes sociales prévalant dans leur classe, préfèrent aller dans le sens du courant plutôt que de se révolter et rejeter la pensée dominante. On se lance donc dans la chasse aux « nazis » qui, comme l’affaire Méric en France nous le rappelle, sont eux souvent issus des classes ouvrières.

LES ANTIFAS, ARMÉE DE RÉSERVE

DES BOBOSEMILIE PELLETIER

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Harfang: Qu’est-ce que pour vous la répression « soft »?

Tom Sunic: C’est une question qui relève de l’étymologie du terme « soft », un anglicisme comme on en utilise de plus en plus en France et dans les pays francophones. C’est un phénomène de la doxa libérale. La mythologie libérale déclare chaque jour qu’il n’y a pas de répression et que nous vivons dans le meilleur des mondes. Mais dans l’éducation, dans les journaux et dans tous les médias « mainstream », il y a une répression bien particulière, et j’oserais dire qu’elle est hautement plus insidieuse que l’ancienne répression communiste que j’ai bien connue comme enfant en ex-Yougoslavie communiste.

On va me demander pourquoi? Et bien si l’on peut dire la répression communiste avait « l’avantage » d’être bien visible, bien barbare, bien sauvage, bien vulgaire. Même les gens qui n’étaient pas bien éduqués pouvaient la reconnaître. Or, dans le soi-disant meilleur des mondes, que ce soit en Croatie, au Québec, aux États-Unis, ou au Canada, nous avons une répression qui est beaucoup raffinée au point que même les gens qui sont fort éduqués n’arrivent pas à la distinguer. Ce ne sont pas des lendemains

qui chantent.

Je dirais que ça va durer, mais nous avons un bon détour grâce à l’Internet et aux voies de communication pour dénoncer le régime libéral et il est de plus en plus difficile de nous tracer et de nous imposer le silence. Nous avons des moyens que nous n’avions pas à l’époque dans les années 60 et 70 et même dans les années 80 et 90. Donc malgré toute la machinerie de la répression on arrive à s’exprimer, mais aussi à se documenter, car nous avons accès à des livres auxquels nous n’avions pas accès il y a vingt ou trente ans. Je pourrais approfondir davantage, mais je tiens à répéter que la répression « soft » est pire que la répression « hard » comme en ex-URSS. Elle n’est pas visible, pas perceptible et on doit réaliser toute une gymnastique intellectuelle si on est un esprit libre, un homme épris de liberté pour combattre cette répression qui s’est répandue dans le « pire des mondes ».

H: Si l’on n’a pas les goulags et les procès politiques, quelles sont les techniques de répression « soft » employées dans le monde libéral pour faire taire la dissidence?

TS: Dans le monde de l’éducation et des médias, nous avons le phénomène de l’autocensure. Je dois faire un parallèle avec le monde communiste. À l’époque des goulags, les gens savaient ce qu’était la censure. Chez mes collègues, les diplomates, les professeurs, je vois des personnalités binaires ou pour employer une expression française, des doubles personnalités, des homo duplex. Beaucoup de personnes dans la haute éducation ici en Europe, que je rencontre durant mes voyages, me disent à titre privé des choses qu’ils n’oseraient jamais dire à titre public ou officiel. Je trouve que cette autocensure est liée à cette répression « soft » dont on a fait mention tout à l’heure. Si vous lisez Le Devoir, Le Figaro, Le Monde ou même Libération, vous constaterez, même dans la structure des phrases et le choix du vocabulaire, une façon de s’exprimer « soft » qui n’est pas « affirmative » et qui n’est pas claire. Beaucoup de plumitifs francophones manquent donc de clarté, une tare qui affecte aussi nos politiciens dans leurs discours et je suis certain que c’est la même chose au Canada avec Trudeau au pouvoir. Lui, le pauvre, il est victime du système qui se base sur ce « soft narrative » comme les Américains le disent, un discours « soft » qui nous permet de se cacher, de se tapir et de conserver une marge de manœuvre et c’est odieux,

LA RÉPRESSION EST UN TERME VASTE QUI COMPREND DE NOMBREUSES FACETTES, différentes stratégies. Pour le diplomate, écrivain et professeur Tomislav Sunic (http://www.tomsunic.com), l’Occident, contrairement au monde communiste dans lequel il grandit, exerce un contrôle doux et insidieux permettant de censurer et d’imposer sa vision du monde avec un gant de velours qui finalement ne vient que camoufler la poigne de fer qui nous opprime. Cette répression « soft » est telle que la plupart ont intériorisé ses codes et ont appris à ne jamais les transgresser étant pour la plupart non-dits et en continuelle évolution. Pour revenir sur cette stratégie totalitaire, nous avons interrogé M. Sunic qui, aux côtés d’un Jared Taylor, d’un Ricardo Duchesne, d’un Peter Brimelow et d’un Kevin MacDonald, fait partie de ces gentlemen dissidents qui pourfendent avec style et élégance la laideur du monde actuel.

ENTRETIEN AVEc ToM SuNIc

LA SOFT RÉPRESSION

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surtout chez les grands intellectuels. Je suis choqué, même par mes copains, des gens qui sont bien vus dans le monde du journalisme en France et ailleurs, et qui pour conserver leur petite niche bien payée, sont prêts à sacrifier leur langage pour survivre dans ce marais de la répression « soft ».

On peut se demander d’où vient l’autocensure et je suis certain que vous allez me poser la question de son origine. N’oubliez pas que depuis 70 ans et même plus, on est soumis à la propagande de la culpabilisation générale, un phénomène qu’on doit mentionner ici lorsque l’on parle de la répression « soft ». La culpabilité est devenue une véritable identité négative chez beaucoup d’intellectuels et de décideurs en Amérique et en Europe. C’est le masochisme intellectuel ou plutôt l’ethnomasochisme qui est un terme que j’utilise très souvent et qui est devenu la monnaie courante des intellectuels qui se disent libéraux ou de gauche à titre public. Quand je parle à ces gens-là, ils me disent : « Vous avez raison, mais qu’est-ce que vous voulez, il faut jouer le jeu. » C’est odieux.

H: Mais en plus de ces techniques comme l’autocensure et la culpabilisation, n’y a-t-il pas une répression plus « hard » qui se base sur l’ostracisme et d’autres techniques de censure?

ST: Si vous me permettez une petite digression philosophique, le système et le gouvernement pratiquent bien une forme d’ostracisme, mais il y a un détail que je dois souligner et je pense que plusieurs de nos collègues qui sont sur la même longueur d’onde font une grave erreur en blâmant leurs gouvernements pour la répression. Ce n’est pas vrai. Nous vivons, pour employer une expression

employée par un écrivain américain dont j’oublie le nom, dans « le temps liquide », donc on ne peut plus parler du gouvernement mais plutôt du système répressif à l’encontre des libres penseurs.

Le système répressif est diffus et il inclut les journalistes, et toutes les sphères de la société et c’est ça le totalitarisme libéral qui est entré dans toutes les pores de notre société. Et lorsque l’on parle d’ostracisme, je préfère employer le terme auto-ostracisme parce que les gens ont peur de la stigmatisation et du déchaînement des médias. Alors ils emploient un discours autocensuré, tout en s’auto-ostracisant pour ne pas perdre leur boulot ou leur réputation. Si vous me permettez une petite digression, on dit souvent que les caméras, la surveillance, font de notre société une société de surveillance. C’est sûr, mais en même temps, mais il existe un antidote et nous les intellectuels qui avons un certain courage civique utilisons les moyens techniques et les armes intellectuelles pour contrecarrer ce totalitarisme idéologique. Le totalitarisme libéral est notre ennemi principal.

H: Vous expliquez la répression « soft » par des mécanismes d’autorégulation comme l’autocensure, l’auto-ostracisme, mais comment expliquez-vous le cas de Ricardo Duchesne par exemple?

ST: J’ai l’honneur d’avoir fait la connaissance de M. Ricardo Duchesne lors d’une conférence à l’Université de New York, conférence qui avait été attaquée par les antifas et les gauchistes, et je fus très impressionné par sa grande culture. Nous avons entre autre parlé de cette répression « soft » dans le monde occidental.Récemment, j’ai entendu parler qu’il avait dû quitter son emploi. Il y a une trentaine d’années, ce genre de répression contre ce monsieur aurait été impossible, mais aujourd’hui, c’est devenu un scénario banal et les professeurs doivent se censurer eux-mêmes pour préserver leur salaire et qui finissent par adopter des discours public et privé totalement différents, ce qui est totalement détestable. Je sais que nous sommes tous face à un dilemme et que face à la répression sauvage, il faut penser à sa famille et à la nourrir, mais je trouve qu’il y a tout de même une ligne qu’il ne faut pas franchir.

Je tiens à réitérer que je souhaite saluer le courage civique et l’esprit faustien de M. Duchesne et j’aimerais voir davantage de professeurs au Canada s’exprimer de façon aussi polie et savante que M. Duchesne que je tiens en haute estime.

Malheureusement, ce qui est problématique, c’est qu’il y a peu de professeurs de son calibre moral qui sont prêts à s’exprimer de façon aussi libre que lui. Beaucoup d’intellectuels et de professeurs se sont vendus au système pour des bagatelles, histoire de vivre confortablement.

On voit là aussi la dictature du bien-être promu par le libéralisme. On voit que cette idéologie a su capturer les gens, les rendre esclaves et cela d’une façon beaucoup plus douce que les régimes communistes qui, paradoxalement, créèrent de nombreux dissidents. Le mouvement de dissidence en URSS, en ex-Yougoslavie et en Tchécoslovaquie était très répandu, mais je vois très peu de dissidents au Canada, sauf quelques-uns dont Ricardo Duchesne.

H: En quoi l’extrême gauche avec sa mouvance antifa s’imbrique-t-elle dans la répression systémique?

ST: Juste un petit détail sur l’étymologie du terme antifasciste. Vous savez, il y a une quarantaine d’années, les antifascistes se drapaient de l’étiquette de communistes ou de socialistes, mais aujourd’hui, ces termes sont devenus discrédités et c’est pour cette raison qu’ils recourent au terme « antifa » qui est beaucoup plus général et qui peut même inclure des gens qui proviennent de la droite.

En Allemagne, les antifas sont très organisés et reçoivent des millions de dollars de l’argent des contribuables pour faire la guerre à tout ce qui se trouve à droite, ce mal absolu. J’ai vu beaucoup de manifs antifas dans la centaine de conférences auxquelles j’ai participé et ils peuvent mobiliser, grâce à des moyens, une dizaine de milliers de personne en une journée, ce qui nécessite des fonds importants.Posons maintenant une question rhétorique. Vos lecteurs comprendront ce que je veux dire. J’aime l’esprit rebelle, mais ce qui est drôle, c’est que chaque jour, que ce soit à Portland, à Tacoma, à Washington ou à Québec, les antifas ne font jamais de manifestations contre Israël. Pourquoi? Comment se fait-il que ces gens qui défendent le « meilleur des mondes », ces guerriers de la justice sociale, qu’ils ne sortent jamais pour les Palestiniens? Je laisse vos lecteurs y répondre. On peut donc laisser cette question en guise de conclusion, « Cui bono? » Qui en profite? Je ne suis pas un adepte des théories de la conspiration - ce sont des conneries, même chez les gens de droite et d’extrême-droite, mais ici la question se pose de façon académique. À qui ça sert?

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JE COMMENCERAI CE TEXTE PAR UNE NUANCE SUR SON TITRE. Répétant une quantique militante marxiste un peu stupide et rythmée, je n’ai pas pour but de faire l’amalgame de La GOOche. Je crois avec conviction qu’il n’y eut jamais UNE gauche, mais des gauches. Je ne voudrais pas manquer de respect pour une certaine vieille garde patriotique qui tire franchement à gauche dont la sincérité et la clairvoyance me plaît. Il me semble pourtant que cette comptine réécrite de cette façon est beaucoup plus juste et près du réel.

Il y a pourtant une certaine gauche, que d’autres appelleront extrême, mais qu’il serait plus juste de nommer mondialiste. Même que nous pourrions dire qu’il s’agit d’une gauche libérale. Libérale non pas parce qu’elle se réclame du libéralisme économique, mais parce qu’elle épouse parfaitement la philosophie de la haute finance. Sur ce point, les forces d’argent ont gagné la bataille.

Cette gauche antifasciste issue des milieux universitaires privilégiés fait rupture avec la vieille garde qui possède encore du respect pour le prolétariat et les propriétaires terriens nationaux. Embrassant la valeur bourgeoise par excellence que l’on nomme l’individualisme, l’antifascisme est devenu, si elle ne l’a pas toujours été, la section de combat (c’est relatif) du capital. Du moins, elle est son bassin d’idiots utiles pour reprendre une expression de Lénine.

Tout comme les financiers mondialistes, elle souhaite l’éradication des frontières nationales pour le libre passage des individus. Peu importe que des masses de travailleurs désœuvrés viennent faire concurrence au prolétariat local et par la bande tire les conditions de travail vers le bas. Peu importe que les pays d’origine de cette main-d’œuvre soient vidés de leurs forces vitales. Dans les deux situations, des avantages sur les salaires sont dégagés et l’exploitation des ressources premières à l’étranger ne rencontre aucune opposition.

Selon un des mythes de ces serviteurs de Mammon, les nationalistes travailleraient pour le système et plus particulièrement pour les services de police. Pourtant, c’est elle qui fait dans la délation et supplie les services des plus hautes instances policières d’agir contre ce qu’elle qualifie de haine organisée. C’est elle qui fait du fichage à la manière des services de police

et qui enquête. Aussi, elle bénéficie d’une tolérance impressionnante de ces mêmes services envers les actes criminels qu’elle perpétue, dont tout acte semble perpétré par un nationaliste lui vaudrait une répression expéditive. On observe d’ailleurs que le système tolère aussi plus facilement le militantisme de ses ouailles que celui des militants NRs. Bien que cette certaine gauche crache à pleins poumons sur un système qu’elle dénonce, elle en fait usage allègrement à son avantage dès que la situation le permet.

Dans ses machinations que l’on pourrait dire schizophréniques, l’antifascisme se plaint de la censure, mais l’appelle sur ses opposants. Il faudrait nous dire qu’elle censure d’ailleurs parce que ses appels à l’agression et la diffamation qu’elle orchestre ne semblent pas déranger du tout les intérêts financiers des GAFA. Citons seulement Kautsky pour le plaisir, tels que rapportés par Georges Sorel, pour observer l’opposition au socialisme de cette frange de bourgeois turbulents : « Le dénonciateur est la dernière des canailles. »

Elle dénonce les médias qui seraient d’ailleurs avec évidence tous fascistes selon son narratif. Pourtant, ses propres rangs sont parsemés directement de militants ou de sympathisants journalistes et ses crimes sont toujours couverts avec parcimonie et s’ils le sont, avec sympathie. Même quand elle est critiquée par des tribunes d’opinions cela est toujours fait au travers de son prisme narratif, l’écrivain cherchant toujours à se justifier ou s’excuser d’être possiblement un infâme. Sans oublier la myriade de spécialistes de pacotilles qui construisent des fabulations contre tous les nationalistes sur les plus grandes tribunes, mais sans jamais s’interroger sur les agissements des antifas.

Le plus ridicule de cette gauche antifasciste provient sans aucun doute de son imprégnation toute bourgeoise qu’elle extériorise par sudation. Évidemment, elle est submergée du plus grand des individualismes, ce qui l’éloigne radicalement du collectivisme. Mais plus encore, on peut observer dans ses valeurs le fameux jouir sans règles, un incivisme marqué, une aversion pour les devoirs, une dépendance à la philosophie du droit inaliénable et plus subtilement, dans la mesure de son possible, une haine du conflit idéologique donc un amour du consensus. Plus encore, c’est son amour de la mollesse et son caractère efféminé au travers de son mode de vie qui en fait une subversion purement bourgeoise.

Mais au fond, ils sont de simples victimes. Victimes d’une décadence de civilisation qu’ils ne comprennent pas. Victimes d’une médiocrité contagieuse. Victimes de leur propre stupidité. D’ailleurs, c’est de cette façon qu’ils font l’éloge de leur panthéon de héros, tout substitués par des victimes. Comment pourraient-ils s’élever des bas fonds de la médiocrité puisqu’ils n’ont que des perdants et des envieux comme martyrs?

De notre côté, nous ne commencerons pas à nous plaindre de l’oppression, de la censure et des procès injustifiés. La résilience est de mise, car nous savons que nous avons raison. Si nous recevions des subventions pour nos organismes, si on nous louangeait dans les médias et si on nous laissait faire toutes nos actions politiques sans jamais nous mettre aux arrêts, alors nous ne serions que des agents d’un système que nous voudrions hypocritement changer. Nous ne serions à notre tour que des idiots utiles du colonialisme financier… Le Québec et les Canadiens-français en ont eu déjà assez.

ALEXANdRE PEugEoT, coRRESPoNdANT ATALANTE QuÉBEc

GAUCHISTES, AU SERVICE DES RICHES ET MONDIALISTES !

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L’ANARCHO-TYRANNIE EST UN CONCEPT DÉVELOPPÉ PAR L’ÉCRIVAIN AMÉRICAIN SAMUEL T. FRANCIS en 1992 pour décrire une tendance qui s’est développée dans la deuxième moitié du 20ème siècle, où les gouvernements occidentaux exercent une répression inflexible envers les honnêtes citoyens tout en faisant preuve d’un laxisme bienveillant envers les criminels. L’honnête citoyen sera sévèrement puni pour une peccadille, tandis que le criminel endurci recevra une tape sur les doigts pour un crime grave.

Les Antifas, par exemple, sont un groupe de criminels instrumentalisés par l’État anarcho-tyrannique. Cette organisation de pseudo-marginaux, en réalité constituée essentiellement de petit bourgeois, bénéficie systématiquement de la complaisance et de la protection de l’État suite à chacun des méfaits auxquels ils s’adonnent. Leur activité qui consiste principalement à agresser violemment tout rassemblement public à saveur vaguement nationaliste, fait le jeu de l’État «postnational» pour reprendre les mots de Justin Trudeau. Les pouvoirs publics, conscients qu’une répression directe par les forces policières d’une manifestation pacifique est en contradiction flagrante avec les principes d’ouverture et de tolérance dont ils s’enorgueillissent, ne sont que trop heureux de laisser les Antifas faire le sale boulot, tout en ordonnant aux forces policières de laisser faire. Ainsi, les Antifas jouent le rôle d’auxiliaires de police pour le compte de l’État anarcho-tyrannique. Ce sont des «fils à papa», à qui le système scolaire (particulièrement au niveau universitaire) a inculqué une haine de soi exacerbée par une propagande médiatique culpabilisatrice, et qui aujourd’hui se retrouvent à jouer le rôle d’idiots utiles du système qu’ils prétendent combattre.

Autre exemple: pour franchir une frontière, l’honnête citoyen se doit de passer par l’interminable processus de la douane qui consiste en une multitude d’interrogations pénibles et de fouilles déshumanisantes. Parallèlement, pour prendre le

cas du Québec, les migrants illégaux, eux, violent quotidiennement la frontière au chemin Rohxam avec l’assistance des agents de la GRC qui font office de vulgaires porteurs de valise pour nos nouveaux compatriotes. Cette immigration illégale est tolérée parce qu’elle s’inscrit dans l’agenda remplaciste du gouvernement canadien.

Le seul avantage auquel l’on serait en droit de s’attendre d’un État policier serait l’éradication totale et complète de toute forme de criminalité, notamment de l’immigration illégale. Cependant, force est de constater qu’à mesure que le pouvoir en place resserre sa poigne, l’inverse se produit. Par exemple, la ville de Toronto où la criminalité était jadis minimale est aujourd’hui devenue une métropole du crime en proie aux affrontements interethniques entre gangs de rue. Pour endiguer cette crise, nos brillants politiciens ont proposé de bannir les armes de poing même si les armes utilisées pour commettre ce genre de crime ne sont pratiquement jamais achetées légalement. Cette mesure anarcho-tyrannique vise à désarmer les honnêtes citoyens détenteurs d’un permis et amateurs de tir sportif face aux criminels qui eux se procurent leurs armes illégalement. L’État fait tout en son pouvoir pour que la population ne puisse se défendre face aux populations criminogènes qu’il importe. Les grandes villes européennes ont subi le même sort que Toronto suite aux multiples vagues d’immigration en provenance de pays affligés par une criminalité inconcevable aux yeux d’un Européen. Ces populations

exogènes reproduisent en Europe les schémas qui font de leurs pays des zones invivables.

Le pouvoir en place accepte les prédations des populations immigrées sur les populations occidentales dans un pur esprit d’anarcho-tyrannie. Il s’agit d’une forme de contrôle social. Pour tuer dans l’œuf toute idée de remise en question du pouvoir en place, le peuple doit être maintenu dans un état de terreur permanent et plutôt que d’utiliser directement l’appareil policier à cette fin, l’État instrumentalise les comportements criminogènes inhérents à certaines populations immigrées. Ainsi, l’État vient se placer en tant qu’unique médiateur légitime pour résoudre les inévitables tensions qui résultent des violences faites aux populations de souche par les immigrants. Typiquement, les Occidentaux sont portés à faire appel aux autorités lorsqu’elles sont victimes d’un crime. C’est un réflexe instillé en nous par des siècles de développement civilisationnel. Le contrat social entre le peuple et ses dirigeants dicte que ceux-ci se doivent de faire respecter la loi et l’ordre. Or, dans un régime anarcho-tyrannique, cette partie du contrat n’est plus respectée. Les autorités tolèrent cette petite et grande criminalité qui pourrie la vie aux d’Occidentaux, parce qu’une population terrifiée est une population qui ne se révolte pas. Au contraire, ces populations terrifiées demanderont davantage de contrôle étatique dans l’espoir que les pouvoirs accrus de l’État apportent un retour de la paix sociale. Il s’agit d’une forme de terrorisme d’état. C’est par volonté et non pas

guILLAuME IMBAuLT

L’ÉTAT ANARCHO-TYRANNIQUE

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par manque de moyens que l’État ne punit pas la criminalité immigrée.

Ce phénomène est illustré par le cas de Rotherham, une ville anglaise où un réseau pédocriminel pakistanais a exploité et prostitué durant des décennies des gamines anglaises. Ce réseau opérait en toute impunité au nez des autorités. Les politiciens, les policiers, les services sociaux et les médias connaissaient l’existence de ce réseau de prostitution infantile, mais l’ont laissé opérer durant des décennies sans intervenir, et ce malgré les multiples appels à l’aide des parents. La cerise sur le sundae : il y a eu plusieurs cas où, devant l’inaction des pouvoirs publics, un père tentait en désespoir de cause de rescaper par ses propres moyens sa fille des mains de ses tortionnaires, mais finissait lui-même en prison pour trouble à l’ordre public. En effet, les

proxénètes appelaient eux-mêmes la police qu’ils savaient corrompue, pour arrêter le père de la gamine qu’ils violaient impunément. Dans ces cas, l’État et la police ont non seulement toléré le viol d’enfants, mais ils s’en sont rendu complices.

Cet exemple expose à merveille le fonctionnement d’un pouvoir anarcho-tyrannique. Les gamines de Rotherham qui ont été sacrifiées à l’autel du multiculturalisme n’ont guère été servies par l’État tolérant et progressiste britannique. Dans une société traditionnelle, où le pouvoir de l’État n’est pas total, une dizaine de pères armés auraient aisément pu démanteler ce réseau pédocriminel pakistanais en quelques heures. L’État totalitaire a un pouvoir castrateur sur les hommes, car seul l’État peut administrer la justice. Cependant, les familles qui ont

fait appel à l’État pour sauver leur fille ont reçu une fin de non-recevoir. Pour l’État anarcho-tyrannique britannique, la mise en esclavage sexuel de milliers de gamines britanniques par des populations allogènes est un problème autrement moins important que celui des commentaires soi-disant «haineux» qu’un quidam excédé par les comportements des immigrés publie sur sa page Facebook. Le cas de Rotherham est loin d’être unique en Angleterre. Le scandale généré cette affaire a permis de lever la chape de plomb qui masquait le même genre de phénomène dans d’autres villes anglaises, notamment Rochdale, Oxford, Bristol, Aylesbury et Peterborough. Et ce n’est que la pointe de l’iceberg. Ce phénomène n’est nullement circonscrit à l’Angleterre. Les mêmes causes produisant les mêmes résultats, c’est tout l’Occident qui subit ce glissement anarcho-tyrannique aux conséquences horrifiantes.

Troisième point : même si l’ancêtre commun de l’homme moderne est bel et bien d’origine africaine, ce qui n’est pas le cas, cela ne veut nullement dire que cet ancêtre n’a pas évolué depuis sa sortie de l’Afrique et que nous sommes tous par conséquent des frères et sœurs de la même famille, plus ou moins pareils. En sortant de l’Afrique, nos ancêtres ont occupé différents continents possédant des géographies et des climats très variés qui exigeaient des aptitudes très variées. Pour survivre dans un climat froid, par exemple, il faut un cerveau plus volumineux, une plus grande stabilité familiale et une vie plus longue que pour survivre dans un climat chaud. Face aux pressions de la sélection naturelle, chaque groupe humain a donc développé des caractéristiques spécifiques à sa niche écologique qui le différencie des autres groupes humains ayant évolué en isolation dans d’autres niches écologiques (14).

Quatrième point : la population humaine se divise bel et bien en une dizaine de groupes génétiques nommés « races », clairement distincts, et comprenant les blancs européens. Ces races ayant évolué séparément et en vase clos, jusqu’à tout récemment, possèdent des caractéristiques physiques, physiologiques et psychologiques nettement différentes. La réalité raciale que les promoteurs de la société ouverte refusent mordicus d’accepter pour des raisons compréhensibles permet entre autres de déterminer la durée de la grossesse, le poids d’un bébé à la naissance, sa précocité, son agressivité (taux de testostérone), son intelligence, ses chances de réussite scolaire, voire sa réponse à certains médicaments (15)(16).

Cinquième point : que les humains soient génétiquement 99,9 % identiques ne veut nullement dire que les différences n’existent pas. Si les gènes sont identiques, ils ne s’expriment pas toujours de la même façon d’une race à l’autre, voire d’un individu à l’autre (17).

En résumé, que nous soyons tous de la même origine africaine et tous par conséquent, foncièrement pareils, facilite énormément l’acceptation de l’invasion migratoire, le mélange des populations, le métissage et, éventuellement, la gouvernance mondiale. À force d’être répétée dans les médias, les films, les livres et les conférences, cette théorie mensongère est devenue une vérité pour bien des gens, dans l’esprit de cette citation d’Orson Wells, « 10 000 répétitions font une vérité ».

Références

1. Spencer Wells (2007). Deep Ancestry: Inside The Genographic Project. The Landmark DNA Quest to Decipher our Distant Past. National Geographic.2. Lance Welton (July 27, 2019) What Makes National Geographic Race-Denying Editor Susan Goldberg Run? The Unz Review: An Alternative Media Selection.3. Pierre Simon. Sur la nécessité d’émuler le racialisme juif, les bombes et le suprématisme en moins. Le Harfang, vol. 6, no 3, février/mars 2018.4. Éric M’Boua (2012). Nous venons tous d’Afrique. Huffpost Québec. [En ligne].5. Huffpost Québec. Wikipédia. L’encyclopédie libre.6. Spencer Wells. Ideas worth spreading. TED talks. Ideas

worth spreading.7. Site internet de Wurman (RSW) : https://www.wurman.com/8. Kevin Macdonald (2002). The Culture of Critique. An Evolutionary Analysis of Jewish Involvement in Tsentieth-Century Intellectual and Political Movements. 1st Books.9. Robert Plomin (2018). Blueprint. How DNA makes us who we are. Allen Lane.10. Steven Pinker (2002). The Blank Slate. The Modern Denial of Human Nature. Penguin. .11. Robert Plomin, John C. Defries, Gerald E. McClearn et Michael Rutter (1999). Des gènes au comportement. Introduction à la génétique comportementale. De Boeck Université.12. Austen Layard, Ph.D. (28 juillet 2017). Anthropology’s Obsession with African Origins. The Occidental Observer.13. Anatole A. Klyosov et Igor L. Rozhanski (2012). Re-Examining the “Out of Africa” Theory and the Origin of Europeoids (Caucasoids) in Light of DNA Genealogy. Advances in Anthropology. Vol. 2, No. 2, 80-86. Publié en ligne en mai 2012 dans SciRes (http://www.SciRP.org/journal/aa).14. Philip Rushton (2015). Race, évolution et comportement. Institut de recherche Charles Darwin.15. Ibid.16. Nicholas Wade (2015). A Troublesome Inheritance. Genes, Race and Human History. Penguin Books.17. Robert Plomin. Ouvrage cité.

Nous sommes tous africains... Mon oeil! (suite)

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DEVANT L’OFFENSIVE GÉNÉRALISÉE DU GIEC ET DES VÉGÉTARIENS, les carnivores devront-ils entrer en résistance et prendre le maquis? L’avenir semble sombre pour les carnivores et les carnistes (les consommateurs de produits animaux dans la novlangue des anti-spécistes); la pression sociale aura-t-elle raison d’eux? Le chantage au réchauffement climatique (La Terre a besoin d’un monde végétarien, le Devoir, 8 août) et l’agressivité croissante des véganes (Des agriculteurs ciblés par des activistes vegans, La Presse, 4 août) déboucheront-ils sur une mise à l’index de la viande et son interdiction en épicerie comme sur les tables des restaurants? Il est encore prématuré de remplir nos congélateurs de viande et de parer ainsi à une interdiction de vente de viande.

Il faut se demander si nous ne dirigeons pas vers « l’âge du tofu »? L’humanité y entrera comme elle est entrée dans l’âge du fer et dans celle du bronze. Menés par le totalitarisme climatique, nous y entrerons insidieusement après avoir abandonnés nos voitures à carburant fossile. Pour notre bien et celui de la Terre, nous changerons aussi de régime alimentaire. Fini la viande et bienvenues aux protéines végétales, transition qui ne sera pas perdue pour tous (Avec la viande vegan, les promesses d’un juteux business, Journal de Montréal, 7 juin), ce marché aurait un potentiel de 100 milliards de dollars sur les quinze prochaines années. Bienvenue au point de rencontre du totalitarisme climatique et du véganisme, le meilleur des mondes.

Ce meilleur des mondes conduira aux mêmes excès que les grands totalitarismes politiques du XXe siècle, il aura lui aussi ses dissidents éventuellement présentés comme atteints d’une maladie mentale ou d’une déviance passible de l’hôpital psychiatrique. Les dissidents les plus irréductibles entretiendront leur déviance en s’échangeant des recettes de bœuf bourguignon par samizdat. Maintenant courageusement le mythe d’un âge d’or gastronomique de l’humanité, ils rêveront à une humanité constituée d’autre chose que de ruminants béats et gavés de tofu et légumineuses. Ces résistants se réuniront peut-être chez Saint-Hubert, pas pour le poulet désormais interdit, mais pour les frites. Avec le temps, ils seront de moins en moins nombreux. Dans ce monde, nos descendants seront privés de viande, mais il faut probablement compter sur des États bienveillants gavant leurs populations de «Soma».

LE MEILLEUR DES MONDESRocK TouSIgNANT

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NOUVEAU NATIONALISME OU SIMPLEMENT NATIONALISTE?

LA CHRONIQUEUSE FRANCINE PELLETIER (LE NOUVEAU NATIONALISME, LE DEVOIR, 11 SEPTEMBRE) SE FEND D’UNE ANALYSE PARTICULIÈREMENT MALHONNÊTE DU NATIONALISME DE FRANÇOIS LEGAULT ET DE LA COALITION AVENIR QUÉBEC (CAQ). Démarrant sur les chapeaux de roues, elle met d’abord en doute la sincérité de François Legault: »Qui saurait dire si c’est l’homme lui-même qui parle ou simplement un brillant calcul politique? Le projet nationaliste de François Legault se conjugue désormais en trois volets: laïcité, langue et bientôt culture. On attendait le cofondateur d’Air Transat sur le terrain de l’économie et des «vraies affaires», le voilà en patriote born again. »

Visiblement, Madame Pelletier est de celles qui croit qu’il est impossible de « marcher et de mâcher de la gomme en même temps ». Dans un commentaire visiblement inspiré par son dépit face au succès de la CAQ, elle écrit: »[...] François Legault a réussi à s’arroger les lettres de noblesse des deux autres grands partis: l’économie (Parti libéral ) et le nationalisme (Parti québécois. Redoutable exploit qui explique sans doute son impressionnante cote de popularité. Mais bien naïf qui croirait ce tour de main sans conséquence pour le Québec. On n’a qu’à voir ce qui se passe dans les écoles de Montréal (plainte d’un parent à l’égard d’une enseignante portant le hidjab, refus d’embauche d’enseignantes voilées), sans parler des écoles qui rejettent des stagiaires musulmanes, car elles risquent, malgré la pénurie d’enseignants, de ne jamais être engagées.»Pour ceux qui n’auraient pas compris, Francine Pelletier note: «la loi sur la laïcité institue la discrimination au Québec. Depuis la rentrée, nous avons désormais des cas concrets de cette discrimination devant lesquels ni la Charte canadienne ni la Charte québécoises droits et libertés ne peuvent s’appliquer. En neutralisant les deux chartes, la nouvelle législation privilégie l’arbitraire plutôt que les droits fondamentaux. »( Francine Pelletier, Justin Trudeau , même combat) On sent chez Francine Pelletier la tentation du point Goodwin.

Difficile de croire qu’après de telles affirmations, Francine Pelletier puisse déraper davantage, elle y parvient toutefois en écrivant: « Comme le démontre la plainte d’un père vis à-vis d’une enseignant voilé, il est permis de voir désormais une femme portant le hidjab comme une entrave aux bonnes moeurs (tout ce qui est excessif est insignifiant), cette charge que rien ne vient justifier n’est qu’une période de réchauffement

pour Francine Pelletier, elle écrit : «si on ne veut pas de femmes voilées dans les écoles , pourquoi en voudrait-on derrière le comptoir à la SAQ, derrière le volant d’un autobus ou dans une publicité de la Caisse Desjardins. Preuve de la belle compréhension de la Loi 21 par Madame Pelletier, ces femmes ne sont pas l’emploi de l’état et elles ne sont pas en position d’autorité. Certaines de ces femmes pourraient peut-être devenir chroniqueuses au Devoir et travailler voilées devant leur clavier et leur écran d’ordinateur en première ligne de la contestation de la loi 21 et de la défense de l’islamisme militant. Nul doute que Francine Pelletier ne soit toute disposée à leur céder sa place. Cette défense des femmes voilées n’est qu’un hors d’oeuvre dans la chronique de Madame Pelletier, le plat de résistance se trouve quelques lignes plus bas lorsqu’elle écrit: « le nationalisme d’aujourd’hui a un aspect punitif , reflété également dans le « test des valeurs » qu’on veut désormais imposer aux immigrants. Le sentiment qu’il faut se conformer à un certain code de conduite pour être accepté socialement est nouveau au Québec. Du jamais vu, en fait.»Il ne manque à la chronique de Francine Pelletier que la mention; l’espace de cette chronique a été payé et retenu par l’agent officiel de Québec solidaire.Nous sommes de eux qui croient que le Québec n’est pas une auberge espagnole et que «à Rome fait comme les Romains», la vie en société a ses exigences celle de se conformer à un certain code de conduite en fait parti, n’en déplaise à Francine Pelletier. Poussant le bouchon un peu plus loin, elle affirme: « On compare souvent la loi sur la laïcité avec celle sur la langue, mais le parallèle ne tient pas. Il suffit de comparer le préambule de la loi 101 et celui de la loi 21 pour le voir. La loi de 1977 parle du «peuple» québécois comprenant une majorité francophone, mais aussi des minorités

dont on « reconnaît l’apport précieux au développement du Québec ». On parle également d’une loi qui s’inscrit «dans le mouvement universel de revalorisation des cultures nationales». Il s’agit d’un nationalisme inclusif et sensible aux différentes ethnies. La loi 21, elle, parle de la nation québécoise» ayant « des caractéristiques propres, dont sa tradition civiliste, des valeurs sociales distinctes et un parcours historique spécifique», une référence exclusive à la majorité francophone sans mention de la diversité québécoise, encore moins de son »précieux apport». c’est un nationalisme exclusif, plutôt passéiste et peu ouvert sur le monde, Le contraire de ce qu’on connaît ici depuis 50 ans ». N’en déplaise à Madame Pelletier, ce nationalisme nouveau à recueilli l’approbation des Québécois l’an dernier et le parti Québécois serait bien avisé de s’en inspirer.

Ce "nouveau nationalisme" qui inquiète Francine Pelletier prend en compte les inquiétudes et les aspirations du Volk francophone. Il n’y a jamais rien eu de tel que le «peuple» québécois du préambule de la loi 101, pas plus qu’il n’existait de «peuple soviétique».Francine Pelletier conclut en écrivant: « Loin d’être en continuité avec la Révolution tranquille, ce nouveau nationalisme inquiète, en plus d’être sans grande pertinence pour la survie du Québec.» Madame Pelletier ne s’est pas rendu compte que c’est le nationalisme civique du Parti québécois qui n’a pas de pertinence pour la survie du Québec, c’est ce nationalisme que la CAQ porte en terre. Les électeurs Québécois ont montré plus de lucidité que Madame Pelletier en prouvant qu’il considérait encore le Québec comme une terre d’Occident et q’ils ne souhaitaient pas devenir dhimmis.

RocK TouSIgNANT

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LECTURE DISSIDENTE

RÉMI TREMBLAY

PRÉSENT, UN DÉFI AU QUOTIDIEN

Ce quotidien, duquel j’ai l’honneur d’être le correspondant canadien, résiste malgré les coups, les procès, les crises morales qui traversent nos courants d’idées, l’intimidation et une situation financière précaire et ce, depuis ses débuts en 1982. Lorsque Jean Madiran et François Brigneau, alors à l’âge d’une retraite bien méritée, décidèrent avec trois autres mousquetaires de se lancer dans la publication d’un journal quotidien, beaucoup ont douté. Cela ne s’était pas vu depuis 1944 avec l’Action française de Charles Maurras. Le pari était risqué et aujourd’hui, près de 40 ans plus tard, on peut dire que malgré les difficultés financières qui semblent faire partie de l’ADN de ce petit journal, il a été réussi.

C’est cette histoire que Francis Bergeron, connu pour ses nombreux ouvrages pour les jeunes et les moins jeunes, nous raconte à sa manière, vu d’en haut, car c’est devenu le patron de la boîte. Il nous relate l’aventure courageuse de cette petite équipe qui survit contre vents et marées, là ou les grands titres frappent un nœud; trop gros et trop habitués à être renfloués par des mécènes ou les contribuables – Le Soleil et La Presse en sont des exemples parfaits.

Le gérant prend parfois ici le ton d’un avocat

pour défendre certaines prises de position, ce qui est regrettable, car si pour nous au Québec, ce journal est une réalisation fantastique, au pays de Charlemagne il est parfois pris pour acquis et est victime d’un certain esprit de chapelle qu’on aimerait voir confiné aux luttes entre trotskistes, maoïstes et polpottistes. Le journal a toujours refusé de combattre son propre camp, mais malheureusement, comme le disait Freund, « l’ennemi est celui qui nous désigne ». Le fait de ne pas vouloir d’ennemi ne signifie pas que nous n’en aurons pas. Ils viennent de différents horizons, tant de notre côté que de l’autre et ont des motivations diverses, mais un seul objectif : faire taire cette petite voix. Une seule lumière suffit à éclairer son chemin la nuit et Présent est justement menaçant à cause de ça.

Les journaux de masse aiment à répéter que l’information est un droit, d’où la raison pour laquelle nous devrions payer pour leurs déboires. Mais, ironiquement, ce qui se retrouve dans le Nouvelliste ne diffère en rien sur le fond de ce qu’on retrouve dans le Journal de Montréal, si ce n’est la page éditoriale dans laquelle on peut sentir une différence réelle. Si donc l’information est un droit, c’est Présent qui représente, en refusant le conformisme et la doxa libérale, la seule véritable alternative. Plutôt que de recopier les dépêches des

grandes agences de presse, les journalistes vérifient les faits, les mettent en perspective, question d’enrayer la désinformation massive imposée par les médias de masse. Voilà pourquoi ce quotidien dérange tant, lui qui est seul face aux Goliath de la grande presse subventionnée.Lire cet ouvrage, c’est bien, mais s’abonner au seul quotidien francophone de notre camp – même s’il est produit en France, c’est mieux. En achetant ses hors-séries ou en s’abonnant électroniquement ou traditionnellement, on aide à faire survivre la véritable presse libre, la seule qui soit.

Bergeron, Françis (2019) Présent, un défi au quotidien. Dualpha. 195 p.

UN JOURNAL QUOTIDIEN NATIONALISTE, IDENTITAIRE ET CATHOLIQUE… Difficile à imaginer, surtout à une époque à laquelle la plupart des médias écrits tirent de la patte et peinent à payer employés et factures. Comment un journal non-conformiste pourrait paraître chaque jour, alors que les grands journaux libéraux, gavés de subventions, de l’argent des copains et des publicités, peinent à le faire. Et bien, c’est pourtant ce que le journal Présent fait au jour le jour.

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LECTURE DISSIDENTE

EmiliE P.

ARCHIVES DU MONDIALISME

IL FAUT UN COURAGE CERTAIN POUR S’ATTAQUER À LA RÉDACTION D’UN OUVRAGE prétendant décortiquer un phénomène aussi complexe que le mondialisme et ce, pour deux raisons : la première étant la difficulté d’appréhender un tel sujet sans se perdre, ni perdre les lecteurs, et la seconde étant qu’en 2019, est voué aux gémonies quiconque ne se contente pas de répéter ce que les voix autorisées répètent ad vitam eternam.

Le chercheur Pierre Hillard, qui nous a déjà fait l’honneur d’une entrevue, a réussi ce pari. Il nous démontre une fois de plus qu’il est le spécialiste incontesté du mondialisme, un domaine qu’il a étudié méticuleusement et en profondeur, et qu’il nous permet de comprendre. Dans ses « Archives du mondialisme », qui font suite à son célèbre « Atlas », il nous plonge dans le monde antique et remonte le fil d’Ariane à partir des prophéties de l’Ancien Testament annonçant la venue du Christ. De fil en aiguille, il remonte la trame historique jusqu’au monde actuel dans lequel une oligarchie est en voie d’imposer un embryon de gouvernement mondialisé, projet qu’il est désormais de plus en plus difficile de nier et dans lequel les différentes nations et leurs identités propres seront effacées. Le monde dans lequel nous vivons tend inexorablement vers le délitement de toute frontière, soit-elle morale, comme avec le transhumanisme, ou géographique, comme avec le Pacte de Marrakech. Il faudrait être sot pour ne pas y voir un plan concerté.

Les peuples et leur bien-être sont sacrifiés sur l’autel de ce projet messianique dont l’origine est le refus de reconnaître le Christ comme Messie.

Après le baptême de Clovis, qui plaçait ainsi la royauté française dans la lignée de celle de David, les ennemis du catholicisme ont œuvré dans les coulisses pour imposer leur vision du monde, qui place l’homme comme nouveau dieu, comme le Messie. Cette vision gnostique fut véhiculée par une caste kabbalistique héritière des pharisiens, puis par l’islam et par le protestantisme, « un

christianisme talmudisé » créé sous l’influence de la gnose des Rose-Croix, des rabbins talmudiques et de la kabbale.Sa première grande victoire fut la Révolution française, une révolution qui marqua la fin du règne du catholicisme en France et l’avènement des droits de l’homme universels. Le caractère anticatholique de ce changement social n’est plus à prouver, les exactions contre l’Église et le clergé en faisant foi. Les sociétés de pensée avaient déjà miné la royauté qui s’était progressivement éloignée des principes énoncés par l’évêque Saint-Remi lors du baptême de Clovis, puis réitérés par Sainte-Jeanne d’Arc.

1789 fut une éclatante victoire, surpassée peut-être seulement par Vatican II qui marqua la sape de l’Église elle-même qui épousa les principes noachides niant le catholicisme traditionnel et ses croyances fondamentales. Le dernier rempart s’opposant à l’utopie de la « république universelle », de la « république du genre humain », venait de tomber, miné sous ses fondations par le travail acharné d’une kabbale agissant dans l’ombre.

On le comprend donc, le projet mondialiste dont nous subissons quotidiennement les contrecoups n’est pas que motivé par des raisons financières, mais par ce désir de hisser l’homme au statut de démiurge. Les antagonismes bien réels entre les différents cénacles mondialistes : Washington qui désire un monde unipolaire, Moscou au contraire défend une géopolitique multipolaire alors que la City, grande banque siégeant à Londres, espère un monde globalisé sans pôle précis. Cela ne doit pas nous faire oublier l’unité philosophique profonde

soudant le camp mondialiste.

Pour Hillard, il suffit de retourner à la nation, barrière efficace contre ces prétentions messianiques, mais il incombe aussi que la nation revienne à Dieu, aux principes catholiques et à cette loi naturelle qu’on tente de nier.

L’ouvrage est copieux et offre une mine de renseignements et de documents étayant les propos de l’auteur, auxquels le lecteur critique n’adhérera peut-être pas en bloc. Mais pas moins de 30 annexes complètent la présentation d’Hillard qui parsème également son texte de notes en bas de page permettant au lecteur sceptique d’aller chercher les références par lui-même pour se faire sa propre opinion.

Hillard, Pierre (2019) Archives du mondialisme. Éditions Nouvelle Terre. 772 p.

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LECTURE DISSIDENTE

JÉRÉMIE PLoudRE

LE CINÉMA SUBVERSIF

Aujourd’hui, les techniques ont bien changé depuis les débuts du cinéma et de son utilisation politique. Le style s’est peaufiné, mais il en reste qu’Hollywood est un vecteur de la rééducation des peuples, un des moyens d’ingénierie sociale. Pensons à l’ajout de personnages homosexuels ou « issus de la diversité » dans les films pour enfants, les scénarios « inclusifs » et la promotion de la repentance chez les tout-petits, alors que chez les adultes, on y va avec un modèle relativement simple en recyclant le vieux schéma marxiste avec le Noir victime et résistant, et le Blanc oppresseur et dominateur. Les quelques réalisateurs dissidents, telles la documentariste canadienne Lauren Southern et la cinéaste française Cheyenne Carron, et les films comme Cristeros ou Unplanned, ne font simplement pas le poids contre les milliards de dollars employés chaque année par Hollywood.

Il y a certes, à l’opposé du cinéma de masse pour « consommateur insipide et beauf », un cinéma d’auteur pour « consommateur progressiste pseudo-cultivé et engagé » comme le dit si bien Dany Colin. Cinéaste

et cinéphile passionné et érudit, c’est ainsi qu’il s’exprima dans son ouvrage « Le cinéma subversif », publié par les Éditions des livres noirs, boîte liée à la revue radicale Rébellion. Mais, contrairement aux prétentions des Xavier Dolan et compagnie, dans ce cinéma d’auteur, la subversion est de plus en plus absente, les thèmes sont prévisibles, le point de vue encore plus. Un nouveau conformisme domine cette scène supposée indépendante et libre et les cinéastes adoptent les codes imposés.

« Ce cinéma considéré par ses programmateurs comme essentiellement politique n’exprime plus rien d’autre que son souhait de s’intégrer dans la mafia culturelle. » Ce cinéma n’est pas moins manichéen que celui des « blockbusters », mais ici c’est beaucoup plus insidieux, car on se donne des prétentions de libre penseur. N’est pas rebelle qui le veut, et il n’y a rien de plus prévisible que de s’élever contre le patriarcat ou de défendre la cause des transsexuels albinos.

Certes, il y a des exceptions et Dany Colin, qui analyse le cinéma tant occidental qu’africain,

donne quelques pistes à suivre pour quiconque s’intéresse au grand écran. Pier Paolo Pasolini, Gaspar Noé, Lars Von Trier et autres qui, par leur esthétique, leurs thèmes et leurs visuels, présentent une alternative réellement à contre-courant. Impossible avec eux, contrairement à nos artistes du Plateau, d’anticiper la teneur de leurs films et leur approche.

« Le cinéma subversif » est le passeport pour entamer un voyage déconcertant dans le monde du cinéma, pas nécessairement de notre camp, mais sans conteste déroutant, un cinéma qui pousse à la réflexion, ce qui en 2019 est subversif en soi.

Colin, Dany (2019) Le cinéma subversif, Éditions des livres noirs. 59 p.

S’IL EST UNE FORME ARTISTIQUE QUI SE DÉMARQUE PAR SON IMPORTANCE DANS LE COMBAT DES IDÉES, C’EST BIEN LE 7ÈME ART, le cinéma. Tout comme la musique, mais au contraire de la plupart des autres formes d’expression, il rejoint des milliards de consommateurs qui regardent et écoutent passivement ce qui leur est présenté. Les idées, poussées par des techniques de plus en plus subtiles, sont ainsi imposées via la fiction à un public enthousiaste ne cherchant qu’à se divertir et qui, plus souvent qu’autrement, baisse la garde une fois les lumières de la salle éteintes. Le faux devient vrai et la barrière entre réel et imaginaire est gommée, créant un flou artistique où l’on peut imposer une nouvelle version du réel. Pas étonnant que les régimes totalitaires se soient rués sur le cinéma comme arme de propagande, ce qu’ont également fait les régimes libéraux, faisant de la caméra un outil de propagande de guerre inégalable.

Page 28: VOL. 8, NO. 1, OCTOBRE / NOVEMBRE 2019 TOM SUNIC · et Candide, nous accueillerons chaque mois un caricaturiste invité. Cette fois-ci, nous avons Miège de Délit d’image et de

Comme un vent de passion