VOISINS, VOISINES - exultet.net · Une fois son désir assouvi, ... , raconte à propos de sa mère...

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VOISINS,VOISINES

FrancisqueOeschger

VOISINS,VOISINES

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terminé pour certains à l’hôpital, pour les autres à lagendarmerie(LeDauphiné).

Lavoisine:mythesetfantasmes

Est-ceparcequ’ellerimeaveccâline,tétine,poupine,autantdemots qui rappellent la douceur de l’enfance ? Est-ce parcequ’elleévoqueaussilacoquine,lamutine,lalibertine?Depuisla nuit des temps, la voisine provoque curiosité et désir. Elleintrigue,inspire,faitrêver.Dansnotreimaginairecollectif,elleaun chat, elle fait de la bonne cuisine et elle n’hésite jamais àprêtersaplumeàunPierrotlunaire.Etplussiaffinités.

GeorgesBrassens,dèsqu’il conjugue levoisinau féminin,en oublie ses préventions contre le genre humain. DansL’Orage, il bénit le tonnerre et les éclairs qui font sonner savoisineàsaporte:

MavoisineaffoléevientcogneràmonhuisEnréclamantmesbonsoffices“Jesuisseuleetj’aipeur,ouvrez-moiparpitié…”Jel’aimiseenlieusûrentremesbrascâlins.Etpuisl’amourafaitlereste…

Maisuneautredeseschansons,LesCasseuses,rappellequetouteslesvoisines,mêmecomplaisantes,nesontpasdesanges:

Dansl’alcôve,onestbienreçusParlavoisinedudessus.Unefoissondésirassouvi,Ingrate,ellenouscrucifie…

LechatdelavoisineUnevoisinesanssonchat?Impensable.

LechatdelavoisineQuimangelabonnecuisineEtfaitsesgrosronronsSurunbelédredondondon…

C’est en 1959 que René Lagary écrit cette chanson dontYvesMontand assurera le succès. En dépit de son refrain quiressemble à une comptine pour enfants, il s’agit d’un textemélancolique,quiévoquele«soldatquiapeur»,«levieillardrejetéauxpoubellesdelafaim»,«l’ouvrierquipleurelapertedesesdoigts»,«lajeunefillefanéeavantd’avoiraimé»…

Jel’aime,jetequitte…Malgréinternetetlessitesderencontres,lacaged’escalier

reste,après les soiréesentreamis, lacafétériadubureauet lesdiscothèquesdusamedisoir,undeslieuxdedraguepréférésdesFrançais.Avecsonlotdedrames.

« Elle vit seule depuis que mon père s’est barré avec lavoisine le jour de leurs dix-neuf ans de mariage.Symboliquement, on peut dire que c’était fort », raconte àpropos de sa mère le narrateur désabusé de Permission, unenouvelled’AnnaGavalda(Jevoudraisquequelqu’unm’attendequelque part, Le Dilettante, 1999). J’aime ma voisine, je tequitte pour elle…Au chassé-croisé de l’amour extra-conjugal,c’estcequel’onpourraitappelerlaprimedeproximité.

Untrucdefemmes!On imagine que dans la course à l’adultère voisin-voisine,

l’homme,cemacho,tientlacorde.Pasdutout.Selonuneétudemenéeparlesitederencontresextra-conjugalesVictoriaMilan(février2015),cesontlesfemmesquimènentladanse.Avecune

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Télépathie

MeloneySelleneit, uneAméricaine de 55 ans domiciliée àCenterville(Utha),étaitpersuadéequesonvoisin,TonyPierce,l’avait violée par télépathie. En 2011, elle finit par convaincresonmari,Michael,d’allertuerson«violeur».Elleluiachèteunpistolet.Lejusticier,droguéjusqu’auxyeux,tiredeuxballessurle malheureux voisin. Par chance, Tony Pierce survivra à sesblessures(DirectMatin.fr).

Métaphysique

« J’ai été expulsé du lycée pour avoir triché pendant unexamen de métaphysique ; je lisais dans les pensées de monvoisin.»

WoodyAllen.

Ridicule,radin,cocu,prétentieux

Ecrivains,journalistes,humoristes,philosophesdecomptoirontfaitduvoisinunedeleurstêtesdeTurc.Levoisin,àlafoisétranger et proche, se charge de tous les défauts que nousn’avons évidemment pas nous-mêmes. Un jeu de massacre oùtouslescoups,pourvuqu’ilssoientdrôles,sontpermis.

Radin«Lecombledel’économie:couchersurlapaillequ’onvoit

dans l’œil de son voisin et se chauffer avec la poutre qu’on adanslesien.»

Alphonse Allais,Le Journal 1892-1897 (La Table Ronde,1967).

Prétentieux«Lecombledelapose:nepassortirdechezsoi,sonnersur

sonpiano toutes lesheureset lesdemiespour fairecroireauxvoisinsqu’onaunependule.»AlphonseAllais(ibid).Àl’heureducoucousuisseélectroniqueetd’internet,iln’estpassûrquela pendule qui sonne les heures passe encore pour un signeextérieurderichesse.

Fourbe«Sil’herbeestplusvertedanslejardindetonvoisin,laisse-

les’emmerderàlatondre.»FredAllen.

Aveugle

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Lesplaideurs

«Siçacontinue,j’appellelapolice!»Quin’apasététenté,un soir d’exaspération, de brandir face à ses voisins l’armesuprême, la plainte ? Vu l’encombrement de la justiceaujourd’hui,lamenaceparaîtaussialéatoirequecoûteuse.

Lephénomèneestloind’êtrerécent.DanssonlivreVivreenvilleauMoyenÂge,l’historienJean-PierreLeguayécrit:«Lesobjets de litige, les sujets de querelle entre voisins, les procèsqui durent des années, voire des générations, sont légion […]Un mot est souvent à l’origine de conflits. S’y ajoutent lesméfaitsdelacuriosité,l’absenceoulenon-respectdesrèglesdelamitoyennetéetdesservitudescollectives,lemal-êtrequenousappelonsmaintenantlestress».Àcroireque,endépitdecequecertainsappellentleprogrès,lasociétén’aguèrechangé(éditionJean-PaulGisserot,2006).

Pourtant,denosjoursencore,lesvoisinsn’hésitentpasàenappelerauxtribunauxpourdeshistoiresdepoules,decoqs,depouletsoudegrenouilles.

«Attenduquelapouleestunanimalanodinetstupide…»

Parmi lesplaintesdont sont saisis les tribunaux,beaucoupconcernent des chants de coq intempestifs qui empêchent levoisinage de dormir. L’attendu de la Cour d’appel de Riom,publié par Pascale Robert-Diard dans le blog du journal LeMonde,àlarubriqueChroniquesjudiciaires,le25février2007,estunchef-d’œuvred’humour.

« Au lieu-dit La Rochette, village de Salledes (Puy-de-

Dôme),unconflitdevoisinageopposait lesieurRougieràsesvoisins, les époux Roche, propriétaires d’un poulailler que lepremier estimait trop proche, trop bruyant et tropmalodorant.Saisidelaquerelle,letribunaldeClermont-Ferrandavaitdonnéraison au plaignant et ordonné la destruction dudit poulaillerfauteurdetrouble.Furieux,lesépouxRocheontfaitappeldeladécisiondutribunaldevant lacourd’appeldeRiomqui leuradonnéraisonencestermes:

«Attenduquelapouleestunanimalanodinetstupide,aupointquenuln’est encoreparvenuà ledresser,pasmêmeuncirque chinois ; que son voisinage comporte beaucoup desilence,quelquestendresgloussementsetdescaquètementsquivontdujoyeux(ponted’unœuf)auserein(dégustationd’unverde terre) en passant par l’affolé (vue d’un renard) ; que cepaisible voisinage n’a jamais incommodé que ceux qui, pourd’autres motifs, nourrissent du courroux à l’égard despropriétairesdecesgallinacés;quelacournejugerapasquelebateauimportunelemarin, lafarineleboulanger, leviolonle chef d’orchestre, et la poule un habitant du lieu-dit LaRochette, villagedeSalledes (402âmes) dans le départementduPuy-de-Dôme…»

Parcesmotifs,statuantpubliquementetcontradictoirement,infirmelejugement,déboutelesieurRougierdesonactionetlecondamne aux dépens » (Cour d’appel de Riom, 2e chambrecivile,7septembre1995).

«Titi»nechanteraplusSesvoisinsreprochaientàJeannineL.,deMoussan,prèsde

Narbonne(Aude),lechanttropmatinaldesoncoq,«Titi».Legallinacénesecontentaitpas,commeleChanteclerd’EdmondRostand, de saluer le soleil levant. Il avait, selon eux, la

fâcheuse habitude de chanter la nuit, dès 4 heures du matin.Certainsontmenacédelecastrer,d’autresdel’exécuteràcoupsdecarabine,l’und’euxprétendaitmêmeenfaireducoqauvin!Réponse pleine de bon sens de Jeannine L. : « C’est tout demêmepasundélitd’avoiruncoq!Oùvalaculturerurale?Lesgensquiviventàlacampagneontdescoqs,desânes,deschiens,despoules…À la campagne, il y a lebruit desvendangeuses,desboulesdepétanque,c’estnormal!Dansunvillage,onvit,cen’estpasundortoir»(L’Indépendant).

«Titi»aeuplusdechancequelecoqdujugeDandindontRacinenousdit,dansLesPlaideurs(1668):

«Ilfitcouperlatêteàsoncoq,decolère,Pourl’avoirréveilléplustardqu’àl’ordinaire.»Ànotreépoque,cetortionnaireseraitenvoyéenprison!Pour éviter le chant intempestif du coq aux aurores, La

FermedeGaïa,sursonsiteinternet,proposede«luipasserunélastique autour du cou…,mais pas trop serré pour ne pas leblesser ou, pire, couper sa respiration ». Sage précaution.D’autres prétendent que la meilleure solution consiste, pourfaire taire un coq, à lui mettre l’élastique autour du bec. Àchacun sa méthode. Mais, comme le précise à ses voisins uninternautequiaétécontraintpardécisiondejusticed’enfermersoncoq,«Nénesse»,de20heuresà8heuresdumatin:«Noussommes désolés de ne pouvoir stopper le bruit des voitures,celui des scooters, de ne pas pouvoir empêcher les enfants decrier,d’éviterquelanuit lachouettehulule,etquelesoiseauxsifflentdebonmatin…»Àl’impossible,nuln’esttenu.

Çanes’inventepas…« Querelle de voisinage en Indre-et-Loire. Le tribunal

d’instance de Chinon a mandaté mardi dernier un expert-

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Enrevanche,uneîlenetrouverasansdoutejamaispreneur,celle d’Hashima, au large du Japon. Déserté en 1974, lorsqueMitsubishi a fermé laminede charbonqui le faisait vivre, cetîlot rocheux, qui a servi de décor à certaines scènes du filmSkyfall, le James Bond de SamMendès (2012), est pollué etcouvertd’immeublesenruine.

L’étagenobleDis-moi à quel étage tu habites et je te dirai qui tu es…

Deux siècles après laRévolution française, on trouve toujoursdans les petites annonces immobilières la formule : « étagenoble ». C’est en général le deuxième et il s’orne, dans lesimmeublesdestylehaussmannien,d’un«balconfilant».

Jean-Robert Pitte, dans Paris, Histoire d’une ville (LesAtlasHachette,1993),a résuméavechumour lasociologiedesimmeubles au 19e siècle. Les voisins sont loin d’y être touségaux. Faute d’ascenseur et d’eau courante, les riches secantonnent au premier et au deuxième, abandonnant le rez-de-chausséeetlesniveauxsupérieursauxplusdéfavorisés:

« Au premier étage, toute la jouissance du luxe et duconfort,etlafatuiténobiliaire.Lecalmeetlasérénitérègnentaudeuxièmeétage:l’âgeycontribue,etlesrentesaussi.

«Autroisième,unménageouvrier,sesenfants,illustrentlesvertusdomestiquesetcellesdutravailopiniâtre,enregarddelaviolence d’un homme physiquement déchu, endetté, quepoursuit,impassible,lepropriétairedeslieux.

«Sous les toits, l’artiste peintre, la chambre de l’ouvrière,objetd’uneplaisanteriedouteuse,maiséternelle…»

Avecl’eaucourante,legazàtouslesétagesetl’inventiondel’ascenseur, on assiste, au début du 20e siècle, à unrenversementdesvaleurs.Siledeuxièmerestenoble,lesétages

supérieurs,quiont lavueet lesoleil, sont lesplus recherchés.Seules les employées de maison continuent, provisoirement, àvivre sous les toits, dans les « chambres de bonnes ».Aujourd’hui, celles-ci n’abritent plus que des étudiants, lesbonnes à tout faire de jadis ayant définitivement rendu leurtablier.

SalaSilvermineHôtelVous cherchez une chambre d’hôtel garantie sans voisin,

sansnuisancesonore?LeSalaSilvermineUndergroundHôtel,à120kmaunord-ouestdeStockholm (Suède), a cequ’il fautpourvousséduire.Laseulesuitedel’établissementestsituéeà150mètressousterre,aufondd’uneanciennemined’argent,aubout d’un dédale de cavernes et de lacs souterrains. Une«expérienceuniqueaumonde»,insistelapublicité.Autourde70€lanuitsuivantlasaison.Claustrophobes,s’abstenir!

TristesrecordsVous trouvez qu’il est parfois difficile de vivre en bon

voisinage dans un immeuble de six étages avec deux ou troisappartements par palier ? Dans les années 1960-1970, desimmeubles d’une taille monstrueuse, inhumaine, ont étéconstruits dans les banlieues, principalement en régionparisienne. La Seine-Saint-Denis détient de tristes records. LaCitédesCourtillières, àPantin (architecte,ÉmileAillaud),estun serpent de béton de 1,5 km, entourant un parc de quatrehectares,oùs’alignent635appartements.LaCitédes4000,àLaCourneuve (architectes, Clément Tambuté et Henri Delacroix),se proposait, comme son nom l’indique, de faire vivre 4000personnes sous le même toit. AuClos Saint-Lazare, à Stains(architecte, Clément Tambuté), 28 immeubles accueillent 2193

logements sociaux pouvant abriter de 10 000 à 12 000personnes.Bonjour les voisins…Le site internet duMoniteur(octobre2007)rapportelaréflexiond’unhabitantdelaCitédesCourtillières:«Maispourquoilesarchitectesn’habitent-ilspaslesimmeublesqu’ilsconstruisent?»Bonnequestion.

ProraVousrêvezdepasservosvacancessuruneîledéserte,façon

Robinson Crusoé, loin de tout voisin ? Vous auriez détestéProra,lastationbalnéaireduIIIeReichallemand,surlaplagedel’île deRügen, au bord de laBaltique : un immeuble de cinqétages courant d’un seul tenant sur…4,5kilomètres de long !Ce complexe touristique hors norme, construit parl’organisation nazie « Kraft durch Freude » (« la force par lajoie ») était censé recevoir 20 000 vacanciers enmême temps.InauguréàlaveilledelaSecondeGuerremondiale,iln’ajamaisaccueillipersonne.Resteunebarredebétonquidéfieletempsetl’imagination,etquedespromoteursimmobilierscommencentàréaménager,parpetitslots.

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petitevoisinede11ans,Louise,parvientàluiredonnergoûtàlavie. Édouard, qui était avant la guerre un brillant dessinateur,reprend ses crayons. Mais c’est pour mettre au point unegigantesqueescroquerie…Aurevoirlà-haut,dePierreLemaitre(AlbinMichel,prixGoncourt2013),estunefresquepuissante,cruelle, à l’humourgrinçant, sur lesdésillusionsde l’armisticeet les profiteurs pour qui « la guerre représente beaucoupd’avantages,mêmeaprès».

Hitler,monvoisinEn1929,lepetitEdgarFeuchtwanger,cinqans,habiteavec

sesparentsau38Grillparzerstrasse,uneruecossuedeMunich,quandHitlers’installedansl’immeubled’enface.L’enfant,filsd’un éditeur juif, va assister, de la fenêtre de sa chambre, à lamontée en puissance du nazisme. Il croise souvent le futurchancelierduReich,dontlefrappentlamoustache,l’œilbleuetlapetitetaille,jusqu’aujouroùsafamilledoitfuirl’Allemagne,chasséeparlesloisantisémites.RéfugiéenAngleterreàlaveillede la guerre, Edgar Feuchtwanger, devenu britannique ethistorienrenommé,aattendul’âgede88anspourpubliercetteautobiographiedanslaquelleilavoulu«raconterHitleravecsesyeuxd’enfants».Hitlermonvoisin(MichelLafon,2013).

LepogromdeJedwabneLe10juillet1941,leshabitantsjuifsdeJedwabne,àl’estde

laPologne,sontmassacrés.Hommes,femmes,enfants,vieillardssont arrachés de leurs maisons, torturés et conduits dans unegrange où ils sont brûlés vifs tandis que la fanfare du villagejouepourmasquer leurscris.Onestimequ’ilssontplusd’unecinquantaineàpérirce jour-là.Après laguerre, lamunicipalitéérigeunmonumentsurleslieuxdudrame,oùl’onpeutlireque

cette barbarie est le fait de « laGestapo et de la gendarmeriehitlérienne ». Il faudra plus d’un demi-siècle pour qu’undocumentaire d’Agnieszka Arnold, Où est mon frère aîné,Caïn ? et un livre de Jan T. Gross,Les Voisins (Fayard pourl’édition française), révèlent la vérité : les Juifs de Jedwabnen’ontpasétévictimesdesnazisquioccupaientalorslaPologne,mais de leurs voisins catholiques, emmenéspar lemaire et lesconseillersmunicipauxduvillage.L’enquête,quiaétécloseen2003,n’apaspermisdejugerlesresponsablesdecepogrom.Ilsétaienttousdécédés.

Près de soixante ans après la fin de la dernière guerre, laPologneresteprofondémentantisémite.UnsondagecommandéparlacommunautéjuivedeVarsovie,auprintemps2013,auprèsdesélèvesdesécolessecondairesdelaville,révèleque44,1%desjeunesgensinterrogés,tousâgésde17–18ans,n’aimeraientpas«avoirunvoisinjuif».Et40,1%n’aimeraientpasavoirdejuifsdansleurclasse,aulycée.Commentairedésabuséduchefde la communauté juive de la ville, Piotr Kadcik : « C’estd’autant plus surprenant qu’il n’y a presque plus de juifs enPologne»(AFP).

LeshyènesJuillet 1942. Alors que la bataille de Stalingrad fait rage,

Anna Semiova, une jeune femme médecin, vit dans une villerussequivientd’êtreenvahieparl’Arméeallemande.D’originejuive, elle reçoit l’ordre de quitter son appartement pourrejoindreleghetto.Sansillusionsurlesortqueluiréserventlesnazis, elle écrit unedernière lettre à son fils,Vitia : « J’ai ditadieu à la maison, au jardin, je suis restée quelques minutesassise sous l’arbre, j’ai dit adieu aux voisins. Certainespersonnes sont bizarrement faites, quandmême. Deux demes

voisinessesontmisesàsedisputermesaffairesenmaprésence,qui prendrait les chaises, qui prendrait mon petit bureau… »Deshyènes.Vieetdestin,deVassiliGrossman(L’Âged’homme,1980).

JoyeuxNoël?«SouhaiterounonunjoyeuxNoëlàsesvoisinscoptes?»

s’interroge leCourrier International du 7 janvier 2013. On yapprend qu’en Egypte, « des salafistes ont déclaré qu’il étaitillicite pour un musulman de souhaiter bonne fête à sesconcitoyenschrétiensencejourdeNoëlcopte».Maisd’aprèsplusieurs témoignages de la presse locale rapportés parl’hebdomadaire, de nombreux musulmans passeraient outre,chaqueannée,àcettefatwaislamiste.

ChocdesculturesLors d’un débat organisé àVitry-sur-Seine (Val-de-Marne)

sur le thème « Le choc des cultures ? », Alain Finkielkrauts’inquiète de l’émergence, dans les banlieues, des « territoiresperdusde laRépublique,désertéspar la fractionautochtone».Réponse deMokobé, le rappeur deGroupe113 : «Que votrevoisinsoitportugais,malien,juifoufrançais,dansmabanlieue,tout le monde s’entend, en tout cas mieux qu’à l’Assembléenationale!»Onvoudraitlecroiresurparole(Libération).

RacismeSelon le site www.nokopic.com (octobre 2013), à la

question : quel genre de personnes n’aimeriez-vous pas avoircomme voisin ?, 22,7 % des Français interrogés auraientrépondu:«despersonnesd’uneautrerace»,cequivaudraitàlaFrance de figurer dans le top 10 des pays les plus racistes du

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sanséchangerunseulmot.Enavril2008,Andréedécouvredanssaboîteauxlettresun

courrieraunomdesonvoisin.Ellehésitesurlaconduiteàtenir.Remettrel’enveloppeaufacteur,oulaluiapporterdirectement?Elleamaintenant79ans, l’autreena74.Elleestimequ’ilesttemps de tourner la page. Elle va lui porter la lettre. MaisFrançois ne lui a jamais pardonné ces années de silenceméprisant. Trois semaines plus tard, le 12mai 2008, il l’abatd’uncoupdefusildechasseavantderetournerl’armecontrelui(L’Union).

«L’Adversaire»Dans certaines affaires criminelles, un simple voisin peut

servir d’élément déclencheur. Durant des années, Jean-ClaudeRomandavécudans lemensonged’une façon terrifiante. Il sedisait médecin et chercheur à l’Organisation mondiale de laSanté(OMS),àGenève,alorsqu’iln’avaitjamaisfinisesétudesdemédecine;ilprétendaitplacerleséconomiesdesesprochesenSuisse,àdestauxpréférentiels,alorsqu’ildépensaitaujourlejourl’argentqueceux-ciluiconfiaient;ilpassaitauxyeuxdeson entourage pour un mari fidèle, un père exemplaire, alorsqu’il avait une maîtresse à Paris… En 1992, Jean-ClaudeRomand sent que l’étau se referme inexorablement sur lui.L’heure des comptes a sonné. Un détail va en précipiterl’échéance. Depuis quelque temps, Jean-Claude Romand s’estlaisséentraînerdansunestupidequerellequil’opposeàcertainsresponsables de l’école où sont scolarisés ses enfants, àPrévessin(Ain).«Unenouvellecolportéeparunvoisinamislecomble à son angoisse : Serge Bidon, un autre membre del’association de gestion, aurait parlé de lui casser la gueule »,écrit Emmanuel Carrère. Et l’auteur poursuit : « Il crevait de

peur. Il n’osait plus rentrer chez lui ni prendre ses itinéraireshabituels. Tout son corps se dérobait ». Le samedi 9 janvier1993,Jean-ClaudeRomandtuesafamille–safemme,sesdeuxenfants, ses propres parents – avant de tenter de se donner lamort. Il a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité,assortied’unepeinedesûretédevingt-deuxans.L’Adversaire,d’EmmanuelCarrère(P.O.L.,2000).

L’hommequimarchaittoutelanuitCommetouslessoirs,SergeB.arpentesonappartementdu

8e étage en claquant des talons. On dirait la relève desHorseGuards devant Buckingham Palace. Dans l’appartement dudessous, Françoise, 60 ans, et sa fille, Delphine, maudissentl’hommequifaitdetoutesleursnuitsunenfer.Ellesontessayésans succès de le raisonner. Elles se sont plaintes au gardien,ellesontenvoyédescourriersausyndicquigèrecet immeublemodernedeChâtillon (Hauts-de-Seine).Puisellesont sollicitél’intervention de la police.En vain. Plus elles protestent, plusleur voisin fait du bruit. Jusqu’à ce matin de mai 2009 oùFrançoise,partantàsontravail,seretrouvefaceàSergeB.,tapisursonpalier.L’hommeaunfusildechasseàlamain.Illatue.Delphine, venue au secoursde samère, est grièvementblesséed’unedéchargedansleventre.PuisSergeB.remontechezlui.Ilsesuicided’unecartouchedanslatête,devantsafenêtregrandeouverte, et son corps bascule dans le vide. Justice, police,servicessociaux,personnen’avaitprisausérieuxlesappelsausecoursdesdeuxfemmes(LeParisien).

Touchepasàmonmur!Lorsque son voisin, ChristianD., a contruit un cabanon à

outils contre le mur mitoyen séparant leurs deux propriétés,

AndréP., un retraité de 75 ans, a vu rouge. Il a porté l’affairedevantletribunaldeChâteauroux(Indre)surlethème:touchepas à «mon»mur, que j’ai bâti de «mes »mains !Mais lesjuges,considérantquelecabanonn’abîmaitenrienlemur,ontdonnéraisonàsonvoisin.Le4cotobre2004,AndréP.blessaitgrièvement Christian D. en lui tirant une cartouche de petitsplombsdanslatête.Enappel,enavril2010,lacourd’assisesdeBourges l’acondamnéàcinqansdeprison,dontquatreansetdeuxmoisavecsursis(LaNouvelleRépublique).

«FucktheSystem!»Ilshabitent l’unenfacedel’autre,dansunpetitvillagedu

Calvados.Onnepeutpasimaginervoisinsplusdissemblables:d’uncôtéMickaëlF.,unemployédiscret,réservé,timide,quinepense qu’à travailler et embellir sa petite maison ; de l’autre,StéphaneC.,laquarantaine,unebruteépaisse,tatouéesurtoutlecorps,quiprendlesfemmespourdespunching-ballsetpassesesjournéesàboirel’argentdesAssedicdansunbardeLisieuxquis’appelle,celanes’inventepas,FucktheSystem(qu’onpeuttraduirepar:enc…lesystème).Danslevillage,personnenelesait, mais Stéphane C., un type très violent, a déjà fait de laprison à plusieurs reprises pour vols et viol en réunion. Undimanche de février 2007, l’individu a une altercation avec unautomobiliste,dansunestation-service.Maisl’autreestleplusfort.StéphaneC.se fait rossercommeungaminsous lesyeuxdesapetiteamie.Cen’estriendedirequelemachoestmortifié.Il lui faut absolument se venger de cette humiliation. Depréférencesurplusfaiblequelui.Cesoir-là,deretourchezlui,il croise Mickaël, son voisin d’en face. Il le provoque et lemassacre à coups de poing et de pied avec, dira le médecinlégiste, un « acharnement inhumain ». Stéphane C. a été

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«Aurevoirlesenfants»Hiver 1944. Julien, 12 ans, fils de bonne famille, est

pensionnaire au collège Saint-Jean de la Croix quand troisnouveaux élèves intègrent l’établissement. Parmi eux, JeanBonnet, un garçon fier et secret qui devient son voisin dedortoir.Juliendécouvrequesoncamarade,quines’appellepasBonnet,estunjeunejuifquel’établissementtentedesoustraireàlapoliceallemande.Ilsdeviennentamis.Quelquetempsplustard, le cuisinier du collège, renvoyé pour vol, se venge endénonçantlespensionnairesclandestinsàlaGestapo.Julienvoitpartir Jean Bonnet, les deux autres élèves et le père Jean,responsable de l’internat, entre deux policiers allemands. Leprêtre,aumomentdefranchirlaporte,leurlancecet«Aurevoirlesenfants»quidonnesontitreaufilm.Sortien1987,lelongmétrage deLouisMalle est en partie autobiograhique. «C’estma fidélité,ma référence. J’aurais dû en faire le sujet demonpremier film, mais j’hésitais, j’attendais », expliquait leréalisateuràlasortiedecechef-d’œuvrequiobtintcetteannée-là le Lion d’or au festival de Venise et le Prix Louis Delluc,suivis,l’annéesuivante,deseptCésar.

«Uranus»«MaîtreMégrin,l’avocat,unpetithommesecauxcheveux

blancs,auxyeuxrieurs,étaitunrésistantnotoiredeBlémont…Lemétiern’étaitpluscequ’ilétaitautrefois.Lesdeuxtiersdespropriétaires se trouvaient ruinés par le bombardement. Lesautresnesesouciaientpasdechercherchicaneàunvoisinquipouvait les dénoncer comme collaborateur… » Dans la petitevilledeBlémont,oùlescommunistespavoisentaulendemaindelaLibération,l’hypocrisieestdansbiendesâmes,surbiendesvisages. Mais l’ingénieur Archambaud, qui cache chez lui un

jeunecollaboen fuite,LéopoldLajeunesse, lepatron-poèteducafé du Progrès, ou encore Me Mégrin refusent de courberl’échine sous la terreur des nouveaux maîtres de la rue…Uranus,deMarcelAymé(Gallimard,1948).ClaudeBerrienafait un excellent film (1990) avec Jean-Pierre Marielle(Archambaud)etGérardDepardieu(Lajeunesse).

LafleuristeEn faisant des recherches aux Archives nationales, le

narrateur de La Cliente découvre par hasard que, durantl’Occupation, ses amis Fechner, des fourreurs d’origine juive,ontétédénoncésà lapolice françaiseparune fleuriste. Il s’enouvre à François Fechner, un fils de la famille, qui a pris lasuccessiondesonpèreàlatêtedumagasinfamilial,situéruedelaConvention,dansle15earrondissementdeParis.Sait-iloùsetrouvait la boutique de cette commerçante ? « 52 rue de laConvention,répond-il.Safilleluiasuccédé…C’estexactementenfacedesFourruresFechner.Jelesvoislematinenouvrant,lesoir en fermant. Nos familles entretiennent d’excellentesrelationsdebonvoisinagedepuistroisgénérations.»Ilajoute,àla surprise du narrateur : « Et il n’y a pas de raison que celas’arrête », comme s’il se refusait à remuer les fantômes de cedouloureux passé. En fait, l’histoire, on va le découvrir, n’estpasaussimanichéennequ’ellelesembleaupremierabord…LaCliente,dePierreAssouline(Gallimard,1998).

CollabosetrésistantsToujours sous l’Occupation, le hasard crée parfois des

voisinages explosifs. Au 4 de la rue Girardot, à Montmartre,l’écrivain antisémite et collaborateur Louis-Ferdinand Célinehabiteau5eétage,tandisqu’uncouplederésistantsdepremier

plan,RobertChampfleuryetSimoneMabille,logeàl’étagedudessous, où il reçoit des gaullistes, des communistes et desagents britanniques.À en croireRobertChampfleury, dans unarticle publié par lesCahiers de l’Herne, Céline n’aurait pashésité, un soir, à soigner chez eux un résistant qui avait ététorturé par la Gestapo. L’épisode est rapporté par FrançoisGibaultdanssonCéline(MercuredeFrance,1985).

À lamême époque,RamonFernandez, écrivain reconnu etcollaborateurnotoire,habiteau5,rueSaint-Benoît,aucœurdeSaint-Germain-des-Prés.Illogeauquatrièmeétage.Àl’étagedudessousviventMargueriteDuras,quiterminesonpremierlivre,Les Impudents, et son mari, Robert Antelme, avec qui ilentretient de bons rapports. La fin de la guerre approchant, levoisinage devient encombrant. «C’est au début de 1943, écritDominiqueFernandez,lefilsdeRamon,queMargueriteDuras,ayant opté définitivement pour son camp, s’en ouvritfranchementàmonpère…“Ramon,nousvenonsd’entrerdanslaRésistance.Ilnefautplusnoussaluerdanslarue.Neplussevoir.Neplus se téléphoner.”»MargueriteDuras raconteradesannéesplustard,dansLeNouvelObservateur:«Ilaétéunroi,dans le secret et dans la discrétion », Dominique Fernandez,Ramon(GrassetetFasquelle,2008).

«L’enfantcachée»DouniaCohen,aujourd’huigrand-mère,raconteàsapetite-

fillesonenfance.Cetteplongéedanssessouvenirslaramèneaucours de l’année 1942.Un jour, son père lui annonce que lesCohen sont devenus une famille de shérif, et qu’ils doiventdésormais porter une « étoile jaune ». La « Yellow Star » deSergeGainsbourg…Maisunsoir,lesNazisorganisentunerafledansl’immeuble.Sonpèreajusteletempsdelacacherdansle

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trouversesenfants:ilssontengénéralchezlevoisin.

Ilnefautpassemoquerdelapeineduvoisin,Carlavôtrearrivelelendemainmatin.

Si tu vois la barbe de ton voisin brûler, tu peuxmettre latienneàtremper.

Onvoitlapailledansl’œildesonvoisin,maispaslapoutredanslesien.

Cen’estpasenmangeantmoinsquetunourristonvoisin.

Unbonrenardnemangejamaislespoulesdesonvoisin.

Compteplutôtsurtonânequesurlechevaldetonvoisin.

Proverbesétrangers

Simabarbebrûle, lesvoisinsviennentyallumer leurpipe(Turquie).

Mieuxvautsequerelleravecsesbeaux-parentsqu’avecsesvoisins(Inde).

Contrelesloupsdesmontagnesetcontrelesvoisinsvoleurs,onnepeutpasseprotéger(Kirghizistan).

Choisirsesvoisinsestplusimportantquechoisirsamaison(Chine).

Remplissez plutôt votre maison de pierres que de voisins(AfriqueduNord).

Faisdubien,tonvoisinneledécouvrirajamais.Faisdumal,onlesauraàcentlieues(Chine).

Sivotrevoisinal’habitudedeseleverdebonneheure,vousdevezvous-mêmedevenirmatinal(Albanie).

N’achète pas la maison avant d’avoir acheté le voisin(AfriqueduNord).

Si ton toit est en verre, ne jette pas de pierre sur celui duvoisin(Espagne).

Quelqu’unquivouscomprend,mêmeauboutdumonde,estcommeunvoisin(Chine).

Unhommecourtoisnemarchepassurl’ombredesonvoisin(Chine).

Il nepeutpaspleuvoir chez levoisin sansquenousayonslespiedsmouillés(Chine).

Lorsqu’onattendaprèssonvoisinpourdîner,ondînebientard(Québec).

Faiscequetonvoisinfait,oudéplacel’entréedetamaison(Kabylie).

Chacuntirel’eauverssonmoulinetlaisseàsecsonvoisin(Catalogne).

La bouchée de mon voisin ne me rassasie pas, mais sondéshonneurmepoursuit(AfriqueduNord).

Celui qui a un bon voisin vendra sa maison plus cher(Tchéquie).

Si tu veux connaître la vérité sur ton compte, offense tonvoisin(Tchéquie).

Qui jette des orties chez son voisin les verra pousser danssonjardin(Russie).

Que Dieu nous garde du mauvais voisin, et du violonistedébutant(Italie).

Aimez votre voisin mais ne supprimez pas votre clôture(Chine).

Que celui qui n’est pas content de son voisin recule samaison(Belgique).

LelibéralestvoisindeDieu,voisindeshommes,voisinduparadisetéloignédufeudel’enfer(Moyen-Orient).

Lespommesduvoisinsontlesmeilleures(Yiddish).

Quandlefeuestàlamaisondetonvoisin,latienneestendanger(Grèceantique).

La récolte du voisin est toujours plus abondante (Romeantique).

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filles,Mei,quatreans,etSatsuky,dixans, rencontrent l’espritdelaforêt,Totoro,quilesaideàsupporterl’hospitalisationdeleur mère, gravement malade… Film d’animation, Totoro,l’esprit de la forêt, un conte pour enfant du cinéaste japonaisHayaoMiyazaki(1988),estdevenuunfilmcultedanssonpays.

«MonVoisinletueur»Un tranquille dentiste de Montréal, Oz (Matthew Perry),

découvre que son voisin n’est autre que « Jimmy la Tulipe »(BruceWillis), un dangereux tueur à gages qui est en cavaleaprèsavoirtrahilegangGogolak.Sonépouse,Sophie(RosannaArquette),leconvaincdebalancerletueuràsesex-employeurs,moyennantune forte récompense.Embrouillesassurées…MonVoisin le tueur, une comédie américaine de Jonathan Lynn(2000),estparuesousletitreoriginalTheWholeNineYards.

«Tuneseraspasluxurieux»Tomekestamoureuxdesavoisine,Magda.Ill’épieàl’aide

d’une longuevue.Mais le jouroù l’adolescent timideparvientenfin à parler à la jeune femme, c’est un échec. Il fait unetentative de suicide… Tu ne seras pas luxurieux, du cinéastepolonais Krzysztof Kieslowski (1987), illustre le 6ecommandementduDécalogue.AvecGrazynaSzapolowska,OlafLubaszenko,StefaniaIwinska.

«MonVoisindudessus»Toutsensdessusdessous…Çacommenceen2003parune

comédiefrançaisedeLaurenceKatrian,MonVoisindudessus.Deux voisins, Claire (Michèle Laroque) et Alain (RichardBerry), se détestent et semènent une guerre d’usure…Quatreans plus tard, en 2007, l’Américain Eddie O’Flaerty remet le

couvertettransposelefilmfrançaisauxÉtats-UnissousletitreMaVoisinedudessous,toujoursavecMichèleLaroquedanslerôleprincipal,entouréedeMatthewModineetEdQuinn.Danslafoulée,dessitesinternetontlancéunjeu,«MVDDadit…»(MonVoisinDuDessusouMaVoisineDuDessousadit…,auchoix),quiconsisteàempilerlesphrasesprêtéesauvoisinouàlavoisine.

«LesVoisinsdeDieu»Trois copains israéliens d’une vingtaine d’années, juifs

orthodoxes, décident de faire respecter le shabbat dans leurquartierdeTel-Aviv.Enmenaçant,aubesoin,lesfillesdontlestenues sont jugées « incorrectes »… Les Voisins de Dieu, unfilm israélien deMeni Yaesh, avec Roy Assaf, Gal Friedman,ItzikGolan(2012).

«Nospiresvoisins»Mac et Kelly Radner viennent de réaliser le rêve de tout

Américain moyen : s’installer avec leur fille, Stella, dans unemaison d’un quartier résidentiel. Las, une bande d’étudiantsdéjantéss’installedanslavillavoisine.«Notrequartier,c’estlebonheur ! » affirme l’un d’eux.Bienvenue en enfer…Sous letitre « Le nanar de la semaine », Eric Neuhoff écrit dans LeFigaro : « D’habitude, on aime bien les films idiots. Leproblème de cette comédie, c’est qu’elle ne l’est pas assez ».Nospires voisins, un film américain deNicholas Stoller, avecSethRogen,RoseByrne,ZacEfron(2014).

«VoisinVoisine»RoméoetJuliette,dansunepetitevilleaméricaine. Ici,pas

de balcon néo-gothique, pas de palais renaissance. Deux

maisonsmodestes,séparéesparunepalissade.Maislahaineetl’amourn’ysontpasmoinsfortsqu’àVérone…BusterKeatonfinira tout de même par épouser sa voisine (Sybil Seely), auterme d’une série de gags où l’acteur, qui a 25 ans, se révèleépoustouflant. Voisin Voisine, ou La Voisine de Malec (titreoriginal:Neighbors)estunpetitchef-d’œuvredumuet(1920).

«Uneheuredetranquillité»Ce samedi-là, c’est la Fête des voisins. Michel (Christian

Clavier), ne rêve que d’une chose : écouter un rare disque dejazzqu’ilvientdedénicherauxPuces.Maissafemme,sonfils,sesamisetsesvoisins,toutlemondeseliguepourl’empêcherde se livrer à ce banal plaisir… Un film de Patrice Leconte,adaptéde lapiècedeFlorianZeller,Uneheurede tranquillité(2014). Avec Carole Bouquet, Rossy de Palma, Stéphane DeGroodt.

«Unebellefin»ModestefonctionnairedansunebanlieuedeLondres,John

May (Eddie Marsan) s’occupe d’organiser les funérailles desgensquimeurent seuls, sans familleniamis. Jusqu’au jouroùc’estsonproprevoisinquiestretrouvémort,seul,chezlui…Unfilm anglais d’Uberto Pasolini (titre original : Still Life) de2013,sortienFranceen2015.

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Jen’aiqu’unseulplaisiraumonde,C’estceluidetrinqueravectoi(La personne interpellée lève son verre, trinque avec le

chanteuretcommenceàboire)Avez-vousvucommeilabu!Torchelagueuleàtonvoisin,(Lechanteuressuielabouchedubuveur)Carilaime,carilaime,Torchelagueuleàtonvoisin,Carilaimelebonvin…

Lesperlesdel’assurance«Vousmeditesquel’accidentnerentrepasdanslechamp

de la garantie,mais, en tout cas, la voiture demon voisin estrentréedansmonchamp.»

« Il est exact quemon chien amordu le petit voisin alorsqu’ils jouaient ensemble gentiment, mais je n’étais pas assezprèspoursavoirlequelacommencéàmordrel’autre.»

«J’aidesennuisavecmavoisinedudessous.Ellehabiteau2eétageetprétendquel’eaudemonbalcontombesurlesien,orc’est l’eau des fleurs du balcon du 4e qui glisse le long de lacornicheetmouille lebalcondu2e,dureste la locatairedu5e

s’enestaperçueetl’asignaléàcelledu4emaiscelle-cineveutrien entendre et prétend que c’est une fêlure de mon balcon(situé au 3e) qui provoque l’inondation du 2e. Qu’en pensez-vous?»

(Les Perles de l’assurance, par Christian N. Dumais,www.gilray.ca)

Onpeutsetromper

Un samedi de juillet, Amandine voit sa voisine en traind’entasserplusieurssacsdevoyagedanslecoffredesavoiture.

–Çasentlesvacances!luilance-t-elleensouriant.–Non,répondl’autre,visagefermé.Çasentledivorce.

VoisinageàhautrisqueHabiter à côté d’une personnalité n’est pas toujours sans

risque.Le7février1962,unebombeexplosedansunimmeubledeBoulogne-Billancourt(Haute-de-Seine).Unefillettede5ans,DelphineRenard,estgrièvementblesséepardeséclatsdeverre.«J’ailesyeuxfermés,collésdesang,moncôtédroitn’estplusqu’une bouillie », se souvient-elle. Son seul tort ? En pleineguerred’Algérie, sa familleacommevoisinAndréMalraux, leministredelaCulturedugénéraldeGaulle.C’estluiquevisaitla bombe de l’OAS. La petite Delphine perd un œil dansl’explosion. À 29 ans, elle perd le second. Devenuepsychanalyste, elle attendra 2013 pour écrire un livre sur cetévénement qui a bouleversé son existence,Tu choisiras ta vie(Grasset).

SansrancuneLes hommes politiques importants bénéficient d’une

protectionpolicièrequicompliquetoujourslavieduvoisinage.La palme revient, semble-t-il, à l’ancien président FrançoisMitterrand.Durant sesdeux septennats (1981-1995), la ruedeBièvre, dans le 5e arrondissement de Paris, où il avait sondomicileparticulier,aétéferméeàlacirculationetgardéejouret nuit par des policiers,même quand il se trouvait en voyageofficielàl’autreboutdumonde.«Ilfallaitparfoisprésentersacarted’identitépouralleracheterlepain»,sesouvientunedesvoisines interrogée parLeParisien (mai 2011). Sans rancune.

Elleadumérite.

BourreauetvictimeLesruesdeParissonttapisséesdeplaquescommémoratives

rappelant lesnomsdes illustrespersonnalitésquiyonthabité.Sur la façade du numéro 40 de la rue des Saints-Pères (6earrondissement), deuxmédaillons saluent lamémoire de Jean-PaulMaratetCharlotteCorday.Curieuxvoisinagedelavictimeetdesameurtrière,duboucherdelaTerreuretdelafemmequiavait juré d’en débarrasser la France. Charlotte Corday a étéguillotinéele17juillet1793.

Tuvoulais,enflammantlescouragestimides,Réveillerlespoignardssurtouscesparricides,Derapine,desang,d’infamieengraissés,la chantera le poète André Chénier avant de mourir lui-

même,unanaprès,souslecouperetdubourreau.

Voisinde…doctrineLeCodepénalnementionnepascecrime,etpourcause:il

n’existe pas. Au début du 20e siècle, Camille-Eugène-MarieDieudonné, ébéniste, fréquentait le milieu anarchiste. Il y acroisé Garnier, Bonnot, Callemin, dit Raymond-la-Science.Dans les années 1911-1912, les membres de la « bande àBonnot»attaquentlesbanques,tirentsurlesemployés,abattentdesagentsdepolice.LaSûretén’arrivepasàlesarrêter?Qu’àcela ne tienne ! « Elle se rabattit sur le voisin, non le voisind’habitation, mais le voisin de doctrine. Ainsi fut arrêtéDieudonné… », écrit Albert Londres. Accusé, sur un fauxtémoignage, d’avoir participé au braquage de la Sociétégénérale, rueOrdener,àParis,Dieudonnéestenvoyéaubagnede Cayenne. Après deux tentatives infructueuses, il réussira à

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dejudaspourépierlesfaitsetgestedesavoisine…»Unaprès-midi, le voisin, Sila Q. Scuddamore, voulant pousser sonavantage, élargit la fissure. « Ce soir-là, comme il prenait sonposte d’observation, il eut la grande surprise de trouverl’ouvertureobstruéed’inexplicable façonde l’autrecôté,et futencoreplusabasourdilorsquel’obstaclefutbrusquementenlevéetqu’unpetitrireétoufféparvintàsesoreilles.Unpeudeplâtreavaitmanifestement trahi le secret de son observatoire… »LeClubdusuicide,deRobertLouisStevenson(1882).

«Permettez-moi,madame…»Jeanne et sa mère, la baronne Le Perthuis des Vauds,

quittent l’église lorsque le curé les arrête. « “Permettez-moi,madame la baronne etmademoiselle Jeanne, de vous présentervotrevoisin,M.levicomtedeLamare”.Levicomtes’inclina,ditsondésiranciendéjàdefairelaconnaissancedecesdamesetsemit à causer avec aisance, en homme comme il faut, ayantvécu».PauvreJeanne,viteséduite,vitemariée,plusviteencoredésabuséeparl’avariceetlarusticitéduvicomte.Savieneseraqu’une succession d’épreuves et de désillusions.Une vie, deGuydeMaupassant(VictorHavard,1883).

LesterrassesdeFezEnvisiteofficielleauMarocavecunedélégationfrançaise,

PierreLotidécouvreFezaudébutdumoisd’avril1889.De laville sainte de l’Islam, il ne voit d’abordqued’étroites ruellesboueuses bordées de hauts murs aveugles. De réceptions endînersdegalaetautresparadesmilitaires,l’officierdemarinenecroise que des hommes, les femmes, mêmes voilées, étantconfinées à l’abri des regards masculins, encore plus lorsqueceux-ci sont étrangers. Puis, un jour de soleil, alors qu’il est

montéprendrel’airsurlaterrassedesamaison,ilvoitlestoitsse couvrir de « belles voisines » qui l’émerveillent : « Lesnégresses, sculpturales, ont aux oreilles de grands anneauxd’argent.[…]LesArabesblanches,leursmaîtresses,portentdestuniques de soie brochées d’or, atténuées sous des tullesbrodées.»Ici,aucunvoile.Lesfemmes«marchentlatêterejetéeenarrière, les lèvresouvertessur lesdentsblanches ;ellesontun balancement des hanches un peu exagéré et d’unevoluptueuse lenteur. […] Tout ce luxe ici s’étalecomplaisammentenpleinelumière».Fascinépar lavuedecesfemmesqu’ilcroyaitcloîtréesderrièredesmoucharabieh,etquen’effarouche pas la curiosité de cet étranger, Pierre Loti endéduitquelesmarisnedoivent«jamaismontersurlesterrassesdeFez». Il apprendra,de labouched’unMarocainmis à sonserviceparlesultan,que«Fezestremplid’épousesdivorcées,d’équivoques élégantes », et que l’apparente ségrégation dessexes n’empêche pas une vie galante de se développer dansl’ombre.AuMaroc(Calmann-Lévy,1890).

CasiersTout ceux qui ont goûté du pensionnat se souviennent des

casiers, alignés au fond du réfectoire ou du dortoir. Pour uninterne, le casier, fermé à clé, est le seul endroit où il peutentreposer en toute sécurité ses lettres, son argent, ses raresobjets personnels ou encore les victuailles envoyées par safamille. C’est dire à quel point le casier est sacré. Dans LesDésarroisdel’élèveTörless,deRobertMusil(1906),unromandont l’action se déroule enAutriche à la fin du 19e siècle, lejeuneBasini,criblédedettes,commet lesacrilègesuprême: ilfracture le casier de son voisin, Beineberg, et lui vole seséconomies. Un de ses condisciples, Reiting, à qui il doit

également de l’argent, le démasque. Il raconte la scène à sesamis. « En unmot, dis-je alors, l’argent qui t’a permis demepayer, tu l’as volé cette nuit dans le casier de Beineberg ! »Basini accuse la coup. « Il étaitmaintenant verdâtre, gonflé »,poursuitl’autre.«Jen’avaisvucelaqu’unefoisjusqu’alors,enassistant à l’arrestation d’un assassin en pleine rue […] Sonvisage transformé, son regard effrayé, fixe, cherchantdésespérémentuneissue:unvraigibierdepotence…»Basiniva payer cher ce vol qui le livre pieds et poings liés à lavengeancedesesvoisinsdeclasse.

ArsèneLupinLetransatlantiqueLaProvencecingleversNewYorkquand

arriveunedépêcheradio:«ArsèneLupinàvotrebord.Voyageenpremière classe ».Riende tel pour pimenter la traversée etalimenterlesconversations…Lenarrateurlui-mêmeenesttoutémoustillé:«ArsèneLupin,l’hommeauxmilledéguisements:tour à tour chauffeur, ténor, bookmaker, fils de famille,adolescent, vieillard, commis-voyageur marseillais, médecinrusse, torero espagnol !Qu’on se rende bien compte de ceci :ArsèneLupinallantetvenantdanslecadrerelativementrestreintd’un transatlantique, que dis-je ! dans ce petit coin despremièresoùl’onseretrouvaitàtoutinstant,danscettesalleàmanger, dans ce salon, dans ce fumoir ! Arsène Lupin, c’étaitpeut-être ce monsieur… ou celui-là… mon voisin de table…mon compagnon de cabine… » Arsène Lupin, gentlemancambrioleur,deMauriceLeblanc(PierreLafitte,1907).

Un«individualismejaloux»Jean-Christophe Krafft, le héros du roman de Romain

Rolland,estunmusicienallemand.Àl’occasiond’unvoyageen

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pourleurdéfense,qu’ilspensaientqueleursvoisinsavaientdéjàtéléphonéàlapolice…Àlafindesonouvrage,DidierDecoinciteAlbertEinstein:«Lemondeestunendroitredoutable.Nonpastantàcausedeceuxquifontlemalqu’àcausedeceuxquivoientlemaletnefontrienpourl’enempêcher».

LucasDelvauxaadaptélelivreaucinéma,en2012,sousletitre38témoins.Danssonfilm,lepersonnageprincipal,Pierre(Yvan Attal), pilote de remorqueur dans le port du Havre, estréveillé en pleine nuit par les appels au secours d’une femmeagressée au pied de l’immeuble d’à côté, et qui va mourirpoignardée. Comme les témoins de l’affaire Genovese, iln’intervient pas. Lâcheté ? Certitude que les « autres », sesvoisins,sesontchargésd’appelerlapolice?Unpeudesdeux,sans doute. Mais quand les enquêteurs, le lendemain matin,sonnentàsaporte,ilsegardebiend’ouvrir.Àsafemme,Louise(SophieQuinton),quirentrepeuaprèsd’unvoyageàl’étranger,Pierreracontequ’ilétaitabsentcettenuit-là.UnejournalisteduHavre Libre, le quotidien local, Sylvie (Nicole Garcia), s’enmêle.Pierre,quirestehantéparlescrisdéchirantsdelavictime,n’arrive plus à trouver le sommeil. Est-il coupable, comme luisoufflesaconscience,denon-assistanceàpersonneendanger?Le procureur de la République, peu enclin à sanctionner laresponsabilitécollectivedetousceuxquiontassistécettenuit-là aumeurtre sans tenter lamoindre intervention, s’en tire parunepirouette.«Untémoinquisetait,c’estunsalaud,déclare-t-il.Trente-huit,c’estM.Tout-le-Monde.Jenepoursuivraipas».Unbeaulivreetungrandfilm.

OnretrouvelemêmethèmedansDebonsvoisins,unromannoirdeRyanDavidJahn(ActesSud,2012).ÀNewYork,dansles années 1980, Kat Marino, qui rentre tard chez elle, estagresséeaucouteauparuninconnu.Denombreuxvoisinssonttémoins de la scène,mais personne n’avertit la police, chacun

étantpersuadéquequelqu’und’autrel’adéjàfait.C’estcequel’onappellerale«bystandereffect»,quel’onpeuttraduirepar«effetdutémoin»ou«effetspectateur».

LemortdelavilladesRosesUn soir d’août, très tard. Un train entre en gare dans une

ville inconnue. Un jeune homme en descend. Qui est-il ?Pourquoi le retrouve-t-onmort, quelquesmois plus tard, dansles décombres calcinés de la villa des Roses ? Le Voisin, deFlorentTrocquenet(L’Harmattan,2009).

«Monvoisin»Cagliariauprintemps.Danslacapitalesardeécraséeparle

soleil, une jeune femme dépressive vit seule avec son fils dedeuxans,unbambinquineparlepas,quinemarchepas.Elles’amuse à imaginer un suicide parfait, qui ressemblerait à unemort naturelle, et qui laisserait à son petit garçon une chanced’être adopté par une famille normale. Jusqu’au jour où unvoisinentredanssavie…Monvoisin,parMilenaAgus(LianaLevi,2009).

Letailleurdepierre« Un pêcheur de Fjällbacka trouve une petite fille noyée.

Bientôt, onconstatequeSara, sept ans, ade l’eau savonneusedanslespoumons.Quelqu’unl’adonctuéeavantdelajeteràlamer…»Laquatrièmedecouverturedulivrepréciseque«sousdes apparences tranquilles, Fjällbacka dissimule de sordidesrelationshumaines–querellesdevoisinage,conflits familiaux,pratiques pédophiles… » Le Tailleur de pierre, un polarnordique de la Suédoise Camilla Läckberg (Actes Sud Noir,2009).

«Unesilhouettevêtuedeblanc…c’estlui?»«Sixheures.Au-dessus,uneporteclaque.Çayest.Ellese

plaque contre le battant. Une silhouette vêtue de blanc, aussihauteque large,courbéecommeunevirgule,apparaîtdanssonchamp de vision en descendant rapidement l’escalier. C’estlui ? » Colombe, cachée derrière l’œilleton de sa porte, leguettaitdepuisplusieursjours.Cettejeunefemmesanshistoirevient d’apercevoir pour la première fois son voisin du dessus,l’homme qui lui a déclaré une guerre psychologiqueimpitoyable, au point de la faire devenir folle…LeVoisin, deTatianadeRosnay(ÉditionsEloïsed’Ormesson,2010).

Del’autrecôtédelacloisonUn jour, un nouveau voisin emménage dans la maison

mitoyenne. À quoi correspondent ces bruits étranges que l’onentend, déformés, à travers la cloison ?Mon Voisin, un livrepour enfant élégant, déjanté, savoureux, écrit et dessiné parMarie Dorléans, avec une version CD racontée par GuillaumeGallienne, de la Comédie-Française (Éditions des Braques,2012).

L’érotomaneAnnie, une jeune femme obèse, tombe amoureuse de son

voisin,Neil.Seulobstacle,lejeunehommeaunejolieépouse,Lucy.Qu’à cela ne tienne !Annie, l’érotomane sans scrupule,estbiendécidéeàsedébarrasserdesarivale,d’unemanièreoud’uneautre…LaVoisine,deJennAshworth(PressesdelaCité,2012).

«Conflitdevoisinage»« Elle se mit à guetter les allées et venues de sa voisine.

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Napoléonjusqu’àlafindesCent-Jours(1920);–ChristopheVoisin,LaTerre(2004);–VanessaVoisin,LeMytheducomplotenURSS(2006);–PatrickVoisin,IlfautreconstruireCarthage(2007).Etc.Nombredecesouvragesnesontplusdisponibles,dans

lemeilleurdescas,quechezlesbouquinistes.Notons aussi le comte Auguste Gilbert de Voisins (1877-

1939).Aventurier, archéologue, essaysiste, il épousaLouisedeHérédia,lafilledupoète,divorcéedePierreLouÿs.SonamilepeintreJacques-EmileBlancheécritdelui:«Charmanthomme,romancier.Son talentdélicatn’aurapaseu la récognitionqu’ilméritait, si ce n’est chez ses pairs » (LaPêche aux souvenirs,Flammarion–1949).

LaVoisinLe22février1680,CatherineDeshayes,épouseMontvoisin,

dite«LaVoisin»,estbrûléesur laplacedeGrève,enfacedel’HôteldeVilledeParis.Elleaétécondamnéeàmort,ainsiquetrente-six complices, pour sorcellerie et empoisonnement. Samortmetfinàl’«affairedesPoisons»quiassombrissaitlaviedelacour,àVersailles,depuistroisans.«LaVoisin»pratiquaitdesavortementsetvendaitdupoisondanslequartierdeSaint-Denis.Elleaavouéavoirorganisédes«messesnoires»,officessataniques célébrés sur le ventre d’une femme nue, et àl’occasiondesquelson sacrifiait audiableunnouveau-né, à lademandedemadamedeMontespan,lamaîtressedeLouisXIV,quiseplaignaitd’êtredélaisséeparsonroyalamant.LouisXIVaurait lui-même brûlé les procès-verbaux d’interrogatoire quimettaient en cause son ancienne favorite. Celle-ci ne fut pasinquiétée.D’aprèsRaymondQueneau,Connaissez-vousParis?(Gallimard,2011),«ons’accordeàvoirdanslenuméro23dela

rue Beauregard la maison de l’empoisonneuse » (2earrondissement,métroBonne-Nouvelle).

Deuxdramaturges,FoucheretAlboize,enonttiréunepièce,LaVoisin,en1841.

Voisine(Roch)Voisine, c’est son nom, Roch, son prénom. Ce chanteur

canadien du Nouveau-Brunswick, né en 1963, a couru durantdes années après la notoriété. Il a 36 ans quand sa chanson,Hélène, le propulse enfin au sommet des hit-parades. Lors deson concert parisien du printemps 1992, il rassemble 75 000fanssurleChamp-de-Mars,aupieddelatourEiffel.JackLang,ministre de la Culture, le fera chevalier de l’ordre desArts etLettres.

B.D.

Labandedessinée, comme le cinéma et la littérature, aimebien le voisin. Dans le bus de la Swissair qui le conduit àl’aéroportdeGenève, lecapitaineHaddockdécolle lemorceaude sparadrap qu’il a sur le nez, l’envoie sur le chapeau de lafemmeassisedevantlui.LevoisindecettepassagèrelerenvoieàHaddock,qui le repasseàuneautrevoisine…Dans l’avion, lecirquecontinue.Unepassagères’endébarrassesursonvoisindederrière. « Bon voyage, petit sparadrap ! », s’écrie Haddocktandisquelepetitmorceaudetissurosefinitparatterrirdanslacabine de pilotage… L’Affaire Tournesol, Hergé (Casterman,1956).

Ceuxdu109Monsieur etMadameMoinot sont heureux de leur nouvel

appartement, au deuxième étage d’une HLM de banlieue quiportelenuméro109.Marcel,legardien,uncostaudauxalluresde Rambo, accompagné d’un berger allemand, fait respecterl’ordre. Les Moinot vont découvrir un à un leurs nouveauxvoisins…LabandedessinéeLesVoisinsdu109estréaliséeparCoyote, pour les dessins, et Nini Bombardier, pour les textes(LeLombard,2006).

FordTC’est une série de BD un peu oubliée, signée Maurice

Tilleux (scénario)etFrancis (dessins),quiaétécrééeen1966dans le magazine Spirou :Marc Lebut et son voisin. Ils sonttrois héros : l’imprévisible et snob Marc Lebut, sa mythique

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Remerciements

UngrandmerciàLoïcMérian,StefaniaZuin,Jean-PhilippeBertrand, Eva Grimal, Laurence Angebault et à toute l’équipedesÉditionsduRocher.Ungrandmerci également àMoniqueCarras,MarcCharuel,Marie-AliceTrédille,LaurentDandrieuetPierreAntiloguspourleuraideetleursencouragements.

Tabledesmatières

Avant-propos

Levoisinidéalexiste-t-il?

Fautpasrêver!

Desbruitsetdesodeurs

Lavoisine:mythesetfantasmes

Lafemmeduvoisin:pastouche!

Magienoire,voyanceetastrologie

Télépathie

Métaphysique

Ridicule,radin,cocu,prétentieux

Savoir-vivreetbonnesmanières

Lesplaideurs

www.voisins

«Pasdevoisins»

Levoisins’affiche

Surscène

Guerreetpaix

Levoisinenchansons

Jetehais,jetetue!

Levoisindansletexte

Corbeauxandco

Sinonevero

Pourl’éternité

Dictonsetproverbes

Levoisinfaitsoncinéma

Àméditer!

Lesaviez-vous?

Sériestélé

Quiseressembles’assemble

Levoisin,unpersonnagederoman

Lasolitude,çaexiste!

Deschiffresetdeslettres

Toponymie

Voisin,nomcommun

B.D.

Poètes,àvosplumes!

Desdroitsetdesdevoirs

Lafêtedesvoisins

Ours,fourmi,abeille:quelgenredevoisinêtes-vous?

Remerciements