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L yceenne La voix Le bimestriel des militants de l’Union Nationale Lycéenne X. Darcos, un élève bien indiscipliné PAGE 3 NUMÉRO DE SEPTEMBRE OCTOBRE 2008 / 13 BOULEVARD ROCHECHOUART 75009 PARIS / 01 40 82 94 00 / WWW. UNL-FR . ORG Élections lycéennes EDVIGE : un doux prénom bien suspect pour un fichier PAGE 9 Le droit syndical lycéen n’existe toujours pas ! PAGE 8 Page 11. Élections lycéennes : au coeur des enjeux de l’UNL Page 12. Des propositions pour avancer... Rentrée sociale Page 4. La réforme du lycée reste encore à faire Page 5. Suppressions de postes ou le complexe de l’école publique Rubrique des fédérations : la rentrée syndicale PAGE 15 LE DOSSIER

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Le bimestriel des militants de l’Union Nationale Lycéenne

X. Darcos, un élève bien indiscipliné

PAGE 3

NUMÉRO DE SEPTEMBRE OCTOBRE 2008 / 13 BOULEVARD ROCHECHOUART 75009 PARIS / 01 40 82 94 00 / WWW.UNL-FR.ORG

Élections lycéennes

EDVIGE : un doux prénom bien suspect pour un fichier

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Le droit syndical lycéen n’existe toujours pas !

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Page 11. Élections lycéennes : au coeur des enjeux de l’UNLPage 12. Des propositions pour avancer...

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Rubrique des fédérations : la rentrée syndicale

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CHERS CAMARADES,Cette année n’est pas moins

chère comme le dit le gouverne-ment mais en tout cas, elle est des plus chargée pour notre syndicat ! En effet, entre campagne de syn-dicalisation, campagne pour les élections de la Démocra-tie Lycéenne, réforme du Ly-cée et Conseil National de rentrée, l’UNL aura de quoi se mobiliser !

Xavier Dar-cos a annoncé avoir proposé 13 500 suppressions de postes dans l’Éducation Nationale pour la rentrée 2009, tout en laissant entendre que le lycée serait moins atteint par ces réductions d’effectifs. Nous sommes donc légitimement en droit de nous demander quelle est la cohérence de la politique du gouvernement pour l’éducation puisque, de l’autre côté, le ministre nous an-nonce sa volonté de réformer le lycée en profondeur ! Comment peut-on vouloir une vraie réforme de fond et prédéfinir que celle-ci devra être au service des coupes budgétaires, comme l’a avoué notre président ? Le cynisme a de beaux jours devant lui, mais à l’UNL, nous ne nous résignerons pas pour autant.

Contre la destruction de notre Service public d’éducation, les ly-

céens ne diront jamais leur dernier mot. Durant cette période forte de militantisme qu’est la campagne de syndicalisation, nous aurons à cœur de montrer à nos cama-rades que résister à la politique éducative du gouvernement n’est pas vaine et que c’est en s’orga-nisant que nous serons plus effi-caces pour lutter contre les mau-vais coups portés à l’encontre de notre Éducation. La campagne de syndicalisation doit également permettre de faire connaître nos valeurs, nos propositions et plus généralement notre syndicat aux camarades qui ne le connaîtraient pas encore. Nous nous devons de réussir cette campagne de

syndicalisation pour prouver que l’enga-gement de la jeunesse, mal-gré le contexte actuel, est loin de s’essouf-fler.

Durant les élections de la Démocratie

Lycéenne que nous allons connaî-tre cette année, nous aurons pour exigence de proposer des solu-tions concrètes pour améliorer le lycée. Parce que nous croyons en la Démocratie Lycéenne pour changer le lycée à sa base, nous nous impliquerons massivement dans ces élections, et ce, dès oc-tobre avec les élections au CVL. Impossible également de ne pas parler du processus de réforme du lycée qui a commencé. L’UNL, à travers son document de pro-positions se rendra au ministère avec toujours la même détermi-nation à mettre enfin le lycéen au cœur de son éducation, au cœur de son lycée. Vous l’aurez com-pris, l’UNL sera sur tous les fronts et mènera toutes les batailles !

FLORIAN LECOULTRE

PRÉSIDENT DE L’UNL

ÉDITORIAL

2 / LA VOIX LYCÉENNE / septembre octobre 2008

La Voix Lycéenne est éditée par l’Union Nationale Lycéenne (association soumises aux dispositions de la loi 1901).

Édition deseptembre - octobre 2008

Dépot légal : à parution.

Numéro ISSN : 1770-9016.

Imprimé en bicolore par notre partenaire l’UNSA.

Conception graphique et réalisation par nos soins.

Directeur de la publication :Florian Lecoultre([email protected])

Rédactrice en chef :Jeanne Viès([email protected])

Ont participé à ce numéro :Antoine Evennou, Clarisse Chabod, Arsène Ruhlmann, Erwan Lehoux, Jordan Parisse, Florian Lecoultre, Pierre Lejeune, Floréale Mangin, Florence Stievenart.

Crédits iconographiques :© Jérôme Cid : 1, 8, 10, 12, et 14.© DR : 2, 3, 4, et 5.

Nous contacter :Union Nationale Lycéenne13 Bvd Rochechouart75009 ParisTel : 01 40 82 94 00 Fax : 01 40 82 94 82Courriel : [email protected]

LyceenneL a v o i x

Le bimestriel des militants de l’Union Nationale Lycéenne « Comment peut-on vouloir une vraie réforme de fond et prédéfinir que celle-ci devra être au ser-vice des coupes budgétai-res, comme l’a avoué notre président ? »

« Un enfant qui ne s’est instruit qu’à l’école n’est pas un enfant instruit. »

GEORGES SANTAYANA,ÉCRIVAN AMÉRICAIN

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RÉACTIONS

Xavier Darcos, un élève bien indiscipliné

LE 6 SEPTEMBRE 2008, À L’UNIVERSITÉ D’ÉTÉ DE L’UMP À ROYAN, LE MINISTRE DE L’ÉDUCATION NATIONALE, XAVIER DARCOS, S’EST DIT « FAVORABLE À LA CRÉATION DE L’UMP-LYCÉE ».

De plus, ce dernier a affirmé que le Parti socialiste avait main mise sur l’Union

Nationale Lycéenne. Comment un Ministre de la République peut affirmer de pareilles énormités ?

D’une part, comment se fait-il qu’un Ministre de la République qui se doit d’avoir une certaine réserve politique, se dise « favorable à la création » d’une

organisation lycéenne qui de plus est « très, très marquée » à droite ?

En effet, Xavier Darcos est sorti de son rôle de Ministre de l’Éducation Nationale pour prendre celui de porte parole de l’UMP. Il devait travailler pour l’ensemble des citoyens, mais ne fait que travailler pour son parti.

Pourquoi vouloir créer l’UMP-Lycée ? D’après Xavier Darcos, cela serait dans le but d’instau-rer « un possible contrepoids aux organisations classées à gauche ». Ne serait-ce pas plu-tôt par peur, peur de ne pouvoir mettre en place une réforme du lycée réactionnaire à cause de ces organisations? Peur de revoir

ces syndicats rassembler autant de lycéens dans les rues ? Faut-il encore le rap-peler : « la peur n’évite pas le danger » ?

En second lieu, comment se fait-il qu’un Ministre puisse accuser l’Union Nationale Lycéenne, premier syndicat lycéen qui depuis sa création ne cesse de défendre et de prouver son indépendance, d’être manipulés par le Parti Socialiste ?

Nous pouvons donc nous interroger quant à une possible schizophrénie ministérielle : d’un côté il se dit «ravi de parler avec les organisations représentant les lycéens» et de l’autre côté il utilise la diffamation pour tenter en vain de discréditer un acteur majeur de la communauté éducative.

Nous connaissions déjà Xavier Darcos comme un « fanatique » des médias, une personne prête à tout pour avoir une infime chance de pouvoir passer au JT de 20h ou encore dans une dépêche de l’AFP.

Mais pourquoi diffamer sur

l’Union Nationale Lycéenne, et non d’autre organisations lycéennes ? Encore la peur ? La peur d’un syndicat lycéen revendicateur et mobilisateur ? La peur de l’inactivité de l’UNI-lycée ? Autant de question qui nous laisse muets.

Après ces déclarations, l’UNL qui fut la cible du Ministre et des jeunes populaires, a demandé dans un communiqué de presse des excuses officielles de la part du Ministre de l’Éducation Nationale et de ne plus se disperser de la sorte afin que le dialogue social puisse continuer sur des bases plus saines.

ANTOINE EVENNOU

SÉCRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’UNL

M. Darcos, un ministre visiblement prophétique...

« Xavier Darcos est sorti de son rôle de Ministre de l’Éducation Nationale pour prendre celui de porte parole de l’UMP »

En réaction aux propos de M. Xavier Darcos, lors des universités d’été des Jeunes Populaires à Royan (Charentes-Maritimes), l’UNL a publié un communiqué de presse sur son site internet. Celui-ci est toujours consultable à l’adresse www.unl-fr.org.

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La réforme du lycée reste enco

ANALYSE. SI L’IDÉE D’UNE RÉFORME DU LYCÉE AVANCE DOUCEMENT, SON CONTENU ET SA MISE EN PRATIQUE RESTE ENCORE À DÉFINIR. TOUT RESTE DONC À FAIRE.

Le rapport d’étape du minis-tère de l’Éducation natio-nale sur la réforme du lycée

(en date du 17 juillet, voir enca-dré « En plus ») indique « que le temps d’un rapport supplémen-taire consacré au diagnostic est dépassé et qu’il faut désormais rassembler les propositions sus-ceptibles d’apporter des répon-ses aux questions posées par ce diagnostic ». Reste que si l’ambi-tion est louable, voire plus qu’ur-gente, encore faudrait-il qu’elle ait un contenu. Pour l’heure malheu-reusement seules des grandes lignes directrices ont été tirées, mais qui laissent les portes très (trop) largement ouvertes.

À DE GRANDS OBJECTIFS, DES RÉPONSES FLOUES

Cette réforme qui se veut ambi-tieuse, se donne plusieurs objec-tifs à plus ou moins long terme,

objectifs qui ont été à la source de la signature, par l’UNL, d’un document pilote (voir encadré « En plus »). Parmi ceux-ci il y a notamment la volonté de mieux garantir l’accès à l’enseignement supérieur, d’assurer une meilleu-re réussite scolaire, d’être mieux orienté, ou encore de favoriser la prise d’autonomie des lycéens, à la fois dans leur travail, mais éga-lement dans leur vie.

Mais face à ces objectifs qui en

eux-même, montrent que le tra-vail entreprit par l’UNL n’est pas vain, les réponses qu’apporte M. Darcos en restent au stade em-bryonnaire. Le rapport d’étape fait en effet émerger trois grandes lignes principales : (1) la distinc-tion entre la classe de seconde et le « cycle terminal » (autrement dit les classes de premières et terminales), qui est censé répon-

dre aux effets pervers actuels, notamment le fait que la seconde ne jouerait pas son rôle de déter-mination ; (2) l’organisation des enseignements en trois « blocs » principaux, le bloc « enseigne-ments généraux », le bloc « en-seignements complémentaires, et le bloc « enseignements d’ac-compagnement » ; (3) et enfin, il s’agirait d’organiser les ensei-gnements en « modules » qu’il faudrait associer pour constituer

un emploi du temps. Le docu-ment reste cependant avare sur le contenu proprement dit de ces grands ensembles.

UN PROJET EN TROMPE L’ŒIL ?Face à de tels vides dans les

propositions du ministère, il est bien naturel d’être inquiet. Mais nous avons des propositions qu’il convient de mettre en avant pour être entendu. À ce titre, la réor-ganisation du temps scolaire que nous prônons depuis des années doit être mise en avant, et en pre-mier lieu le fait que les journées ne dépassent pas six heures de cours et que le matin soit utilisé pour les cours magistraux. Il en est de même quant à la création d’un Service Public d’Orientation qui doit rendre l’information plus accessible et plus lisible. S’agis-sant du Service Public d’Aide Scolaire mis en place de façon expérimental, il doit, lui, être approfondi, et ses conclusions tirées.

Il apparaît tout aussi essentiel de développer des enseigne-

DOSSIER Spécial rentrée socialeD

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« Face à de tels vides dans les propositions du minis-tère, il est bien naturel d’être inquiet. Mais nous avons des propositions qu’il convient de mettre en avant pour être entendu. »

Manifestation à Paris à l’automne 2007

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ments pluridisciplinaires sur le modèle des Travaux Pratiques Encadrés (TPE) supprimés en 2005 par François Fillon. De même, des engagements doivent êtres pris au plus vite sur la place de la Démocratie lycéenne dans la future architecture du lycée. On ne peut pas non plus, s’af-franchir d’un renouveau péda-gogique sans un autre bac. Or, pour l’instant, la réforme semble passer bien à côté de ce point essentiel. Enfin, qu’en est-il, au jour d’aujourd’hui, des nouveaux droits auxquels les lycéens aspi-rent, le premier d’entre eux étant celui de se syndiquer ?

TOUT RESTE À FAIRE

On le voit donc bien, un lourd travail reste encore à fournir si l’on veut espérer vivre mieux au lycée. Et le calendrier établit par MM. Darcos et Gaudemar ne laissera pas la place à trop de tergiversation. Dès la fin octobre, les grands principes doivent être actés. Au mois de décembre doit commencer l’inscription dans les textes (vraisemblablement des décrets), du travail entrepris, et notamment pour la mise en place de la nouvelle seconde celle-ci devant être opérationnelle pour la rentrée prochaine. Puis, plus tard, pour la rentrée 2010 devra être finalisée, la réforme du cycle ter-minal. Autant dire qu’en période de disette comptable, il faudra du monde rue de Grenelle pour tenir ses engagements…

SARAH VAN DER VLIST

TRÉSORIÈRE NATIONALE DE L’UNL

Le rapport d’étape du MEN sur la réforme du lycée disponible à l’adresse www.education.gouv.fr/cid21733/point-de-situation-sur-la-reforme-du-lycee.htmlLes objectifs et principes directeurs de la réforme disponible à l’adresse www.unl-fr.org/documents/reforme_lycee1.pdfLe Texte d’Orientation de l’UNL, disponible à l’adresse www.unl-fr.org/documents/to.pdf

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Sans les lycéens, il n’y aura pas de réforme !

Suppressions de postes, ou le complexe de l’école publique

DEPUIS 2003, 32 200 POSTES ONT ÉTÉ SUPPRIMÉS DANS L’ÉDUCATION NATIONALE, ENTRAÎNANT DES SURCHARGES DE CLASSES, DES DISPARITIONS D’OPTIONS ET UN MANQUE DE SUIVI DANS LES ÉCOLES.

Aujourd’hui, le gouverne-ment prévoit de suppri-mer 13 500 postes sup-

plémentaires à la rentrée 2009. Malgré les manifestations et les désapprobations de la commu-nauté éducative, le gouverne-ment continu dans sa logique de démantèlement du service public à des fins économiques, sacrifiant l’éducation de toute une génération.

SUPPRESSIONS DE POSTES : UNE ÉCOLE À DEUX VITESSES

Au moment où le Service Public d’Aide Scolaire (SPAS)

se met en place, la diète impo-sée à l’Éducation nationale ne nous permet pas de croire au bon fonctionnement de celui-ci. Car sans les moyens financiers et humains nécessaires à son bon fonctionnement, le Service Public d’Aide Scolaire ne sera d’aucune utilité.

De plus, les lycéens étudiant en Zone d’Éducation Prioritaire (ZEP) sont les premiers touchés par les plans budgétaires. Alors que Nicolas Sarkozy avait af-firmé que l’éducation serait la priorité de son mandat, nous constatons le mépris de son gouvernement pour cette ques-tion. Aujourd’hui, l’Éducation nationale ne propose rien aux élèves en difficultés, ce qui in-cite les parents à inscrire leurs enfants dans des écoles privées qui, moyennant finance, propo-sent un service d’accompagne-ment scolaire. Reste que toutes

re à faire...

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les familles ne peuvent pas se payer un programme à la carte. C’est donc au service public que revient la charge du plus grand nombre : comment alors expli-quer qu’elle soit au cœur du ré-gime sec budgétaire ?

LA RÉFORME DU LYCÉE : UNE ÉCONOMIE BUDGÉTAIRE ?Alors que le processus de ré-

forme du lycée s’enclenche, de nouvelles coupes sont annon-cées. Mais comment réaliser une réforme aussi conséquente, répondant aux attentes et aux besoins des lycéens si l’on ne met pas les moyens nécessaires pour mener à bien un tel projet ? Nous avons des propositions pour améliorer le lycée, nous savons que la réforme est néces-saire, mais pour cela nous avons besoins de moyens, humains et financiers. La réforme est un outil

du progressisme, non l’inverse. Mais aujourd’hui, tout laisse à penser que les réformes gouver-nementales n’ont pour objectif

que de diminuer les dépenses de l’État, sans conscience d’amélio-rer la qualité de l’éducation des français.

NE RESTONS PAS DE MARBRE FACE À LA SAIGNÉE !Les suppressions de moyens

et les réformes à visées budgé-taire s’additionnent donc, lais-sant élèves, parents d’élèves et professeurs dans un état de consternation grandissant. Mais le gouvernement ne semble pas

prendre mesure du mécontente-ment de la communauté éduca-tive, et la destruction du Service Public d’Education continue… Ce

mépris qui nous est manifesté ne doit pas rester sans réaction de notre part. Les lycéens ont déjà montrés qu’ils ne laisseraient pas leur lycée se faire démanteler. Aujourd’hui, c’est le droit à une école, publique et de qualité, qui est remis en cause par le minis-tère de M. Darcos, et c’est contre cette logique économique sans progrès sociale que nous devons nous battre.

CLARISSE CHABOD

RF DE LA FÉDÉRATION DU BAS-RHIN

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DOSSIER Spécial rentrée sociale

La Voix Lycéenne est désormais consultable en ligne sur www.unl-fr.org

« Aujourd’hui, c’est le droit à une école, publique et de qualité, qui est remise en cause par le ministère de M. Xavier Darcos. »

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REVENDICATION

Le droit syndical lycéen n’existe toujours pas !

REVENDICATION. LES LYCÉENS ONT DES DROITS, POURTANT, LES TEXTES NE LEUR RECONNAISSENT TOUJOURS PAS CELUI DE SE SYNDIQUER.

Tous les lycéens dispo-sent d’un certain nombre de droits fondamentaux

tels que le droit d’afficher, de publier (par exemple un journal lycéen), de se réunir et de créer une association. Ces droits qui

malheureusement ne sont pas toujours respectés, permettent aux lycéens de s’exprimer et de s’impliquer dans la vie de leur établissement.

L’UNL a pour objectif de défen-dre ces droits et de conquérir un droit nouveau, afin de faire évo-luer celui des lycéens : le droit syndical. Le droit syndical, c’est la possibilité, pour un syndicat comme le notre, de pouvoir s’ex-primer sur tout ce qui touche les lycéens et l’éducation en général.

Cela permettra aux lycéens d’ob-tenir de nouvelles avancées pour l’éducation. Le droit syndical, c’est aussi inscrire les lycéens dans le débat éducatif, considérer qu’ils sont à même de s’organiser et de s’exprimer sur les questions qui les concernent.

Aujourd’hui, l’UNL a une éti-quette syndicale de fait et non de droit : notre démarche est syndi-cale mais aucun texte officiel ne nous donne cette reconnaissan-ce. Ce droit qui aujourd’hui nous est refusé, nous devons nous battre pour l’obtenir, car c’est par cette voix seulement que nous pourrons obtenir véritablement un Statut Lycéen.

Pour l’UNL, le syndicalisme est un outil de transformation sociale, et aussi un moyen de fédérer les lycéens pour défendre leurs inté-rêts autour de valeurs essentiel-les telles que le progressisme, l’indépendance et la démocratie. C’est avec ces idéaux que l’UNL veut changer l’école, pour chan-ger la société.

Au service des lycéens, l’UNL apporte des propositions de fond et des revendications détaillées et argumentées. C’est pour cela que nous avons une légitimité, auprès de la presse, de nos par-tenaires, et surtout, auprès des lycéens. Mais cette légitimité que nous avons acquise grâce à notre travail et des années de mobilisations pour défendre les droits des lycéens n’est toujours pas reconnue officiellement. Or, si nous voulons pouvoir avancer et progresser toujours plus, nous devons obtenir le droit syndical.

PIERRE LEJEUNE

SECRÉTAIRE NATIONAL DE L’UNLLe syndicalisme lycéen existe bel et bien, sauf dans le droit...

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ACTUALITÉ

recherche des lycéen(ne)sphotographes ou dessinateur(trice)s

pour l’illustration des sujetsqui paraissent dans La Voix Lycéenne

LA VOIX LYCÉENNE

Envoyez-nous quelques-uns de vos clichés ou dessins, accompagnés d’une rapide présentation de votre passion et de votre travail, à l’adresse suivante :

Union Nationale Lycéenne - 13 boulevard Rochechouart 75009 Paris.Également par mail à l’adresse [email protected].

EDVIGE : un doux prénom bien suspect pour un fichier

Le fichier EDVIGE est un programme informatique destiné à regrouper des

informations sur toutes person-nes de plus de 13 ans ayant des activités politiques, syndicales ou religieuses. Les personnes ap-paraissants dans ce fichier sont considérées comme «suscepti-bles de porter atteinte à l’ordre public ». Ces informations portent sur la vie privée des personnes, donnant des renseignements sur leurs orientations sexuelles, leurs origines ethniques et leur santé.

Cette loi, parue au Journal Offi-ciel le 1er juillet 2008 a donné suite à de nombreux débats, engagés

notamment par la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL). Pour nous, syn-dicalistes lycéens, il est inadmis-sible que dans un pays comme la France, nous soyons confrontés à un tel non respect des libertés individuelles et de principes fon-damentaux de la République. En plus de nous rappeler aux pires heures de la France, les critères définis par ce fichier, portant sur

l’origine ethnique ou encore sur l’orientation sexuelle de chacun, n’ont strictement aucun rapports avec la susceptibilité de « porter atteinte à l’ordre public ». Heu-reusement, un mouvement de protestations s’est organisé et a donné suite à une pétition (voir encadré « En plus ») dont, l’UNL est signataire.

LUCIE BOUSSER

SN AUX QUESTIONS DE SOCIÉTÉ

« les critères définis n’ont strictement aucun rapports avec la susceptibilité de “porter atteinte à l’ordre public” »

À ce jour, la pétition contre la mise en place du fichier Edvige en est à plus de 150 000 signatures. Continuer à signer et à faire signer cette pétition est à ce jour un des rares leviers d’action pertinent. Rendez-vous à l’adresse www.nonaedvige.ras.eu.org.EN

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Élections lycéennes 2008 / 2009

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ÉLECTIONS LYCÉENNES : AU COEUR DES ENJEUX DE L’UNL

Expérimentés en 1998 suite à la consultation Meirieu, puis généralisés en l’an

2000, ces conseils sont des lieux incontournable de l’expression des lycéens. Incontournables, mais encore à développer, tout comme l’ensemble de la pyramide au sein de laquelle s’échafaudent les différents degrés de représentation lycéenne, à savoir les CAVL (dans l’académie), le CNVL et le CSE (au niveau national). Aussi, le développement d’une démocratie au lycée n’est pas neutre, il résulte même directement des différents mouvements lycéens de ces quinze dernières années, au cours desquels, l’aspiration à être entendu n’a fait que de s’amplifier.

FAIRE VIVRE LA CITOYENNETÉ

Au cœur des objectifs que se fixent les instances lycéennes, il y a celui de faire vivre l’apprentissage de la citoyenneté. Car en effet, devenir citoyen ne résulte pas seulement de l’acquisition de connaissances (notamment via l’ECJS), mais bel et bien d’un vécu concret qui vient le compléter. Or cela, nous ne pouvons nous le demander qu’à nous-mêmes, en se donnant les moyens de s’investir au lycée, au bénéfice des lycéens et plus largement, de l’ensemble de la communauté scolaire.

TROUVER SA PLACE DANS LA DÉCISION

L’école, et a fortiori le lycée, est une mini société au sein de laquelle cohabitent différents acteurs qu’il

convient de faire vivre ensemble dans un cadre bien défini. Dès lors, les lycéens ont toute leur place dans la prise de décision qui les concernent directement, au même titre que tous les autres acteurs de la communauté scolaire.

Car il faut bien rappeler une chose, à savoir qu’une décision trouve sa force et sa légitimité de fait qu’elle résulte d’une concertation de l’ensemble de ceux qui ont à en subir les effets. Pour cela, il faut créer les conditions de cette concertation : c’est ce qu’est amené à faire la Démocratie lycéenne.

UN ESPACE DE RECONNAISSANCE POUR LE SYNDICALISME LYCÉEN

Un des témoins majeur de l’aspiration des lycéens à s’engager, est le militantisme syndical dont ils font preuve quotidiennement. Reste qu’à l’heure actuelle, rien ne reconnaît, en droit, cette activité comme légitime (voir, page 8). En conséquence, c’est à nous, syndicalistes lycéens, de mettre en œuvre les mécanismes qui nous permettront d’être reconnus dans notre action, aussi bien par les administrations, que par les lycéens eux-mêmes.

Pour se faire, nous nous devons de participer activement à ces élections, en se portant candidat et en insufflant la dynamique d’ensemble nécessaire pour faire avancer la cause lycéenne. Rendez-vous donc en octobre !

LUCIE BOUSSER

SN AUX QUESTIONS DE SOCIÉTÉ

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AU MOIS D’OCTOBRE SE DÉROULERONT DANS TOUS LES LYCÉES FRANÇAIS, LES ÉLECTIONS DES REPRÉSENTANTS LYCÉENS DANS LES CONSEILS DES DÉLÉGUÉS POUR LA VIE LYCÉENNE (CVL).

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DEPUIS TOUJOURS, L’UNL S’ENGAGE POUR AMÉLIORER LA DÉMOCRATIE LYCÉENNE (DL).

En ce sens, elle a publiée ses « 6 propositions pour offrir un avenir à la

Démocratie lycéenne ». L’UNL, première force lycéenne en terme d’élus, se doit de participer à l’amélioration du fonctionnement des instances et a poursuivre son engagement afin que la voix lycéenne soit enfin entendue. Malheureusement, le statut d’élu lycéen, notamment, n’existe pas, ce qui restreint les possibilités d’actions des élus. Une réforme de la Démocratie lycéenne est donc nécessaire du CVL au CSE pour garantir son rôle dans le quotidien des lycéens.

FORMER LES ÉLUS LYCÉENS

La formation des élus est le point de départ, la base de toute réforme ou amélioration de la DL.

En effet, pour permettre aux élus de mieux s’engager et de mieux être à même de faire évoluer les instances où ils siègent, une formation est plus qu’essentielle.

Bien souvent, les élus CVL connaissent à peine le CAVL, très vaguement le CNVL et pas du tout le CSE. Ceux-ci en effet, s’engagent dans leur lycée, au sein du CVL, qui est l’instance la plus connue des lycéens. En l’absence de formation, les élus ne peuvent s’engager correctement au CAVL. De plus, leur mandat, au sein du CVL n’exploitera pas l’ensemble des possibilité qu’il

procure à l’élu. C’est pourquoi, en l’absence de formation des élus, l’UNL informe ceux-ci sur leurs droits, leurs devoirs, et sur les possibilités d’action, au travers notamment du Guide de la Démocratie lycéenne. Mais, seul, un guide ne peut suffire. Il est donc nécessaire de mettre en place une formation des élus lycéens, d’au moins huit heure, à la suite de leur élection.

CRÉER UN STATUT D’ÉLU LYCÉEN

Reste que bien souvent, les élus, même correctement formés ne peuvent s’engager réellement dans leur mandat. Le statut d’élu lycéen n’est en effet pas reconnu. Celui-ci, couplé d’une carte d’élu lycéen leur permettrait de mener à bien leur mandat. Tout d’abord, ils devraient pouvoir justifier des absences causées par leur fonction. De plus, un statut d’élu lycéen ouvrir la porte au développement des outils de travail tels une messagerie électronique propre ou encore l’accès à une salle de travail permanente. Un statut d’élu lycéen est donc incontournable si l’on souhaite améliorer la DL et permettre aux lycéens de s’y engager plus durablement.

POUVOIR DÉCIDER

Une des grandes lacune de la DL réside également dans le caractère purement consultatif de l’ensemble de ses instances (hormis le CA). Contrairement aux instances étudiantes décisionnelles, où chacun s’accorde quant à leur importance, les instances lycéennes sont considérées comme « facultatives » pour de nombreuses administrations. C’est pour cela qu’il est impératif que certaines instances acquièrent un rôle décisionnel. Dès lors, les CVL doivent obtenir ce rôle pour la gestion de la vie lycéenne, de la vie culturelle,

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Des propositions pour avancer...

Voter n’est pas acte anodin, encore moins pour les lycéens !

« Une réforme de la Démocratie lycéenne est donc nécessaire du CVL au CSE pour garantir son rôle dans le quotidien des lycéens. »

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de la politique de santé et de l’organisation pédagogique. De plus, le CVL doit approuver l’utilisation du Fond pour la Vie Lycéenne avant toute utilisation. De plus, il est essentiel que soit mis en place un rôle consultatif

renforcé au sein du CAVL et du CNVL, chacun devant pouvoir exprimer librement ses idées et ses opinions sur le sujet qui est soumis au vote. De surcoît, la fréquence des réunions des CVL et CAVL se doit d’être augmentée. Enfin, nous revendiquons que les CAVL soient impérativement consulté sur toutes les questions budgétaires concernant l’Académie.

DÉVELOPPER, C’EST INFORMER

Afin que les lycéens s’approprient réellement la DL, l’UNL demande à ce que soit mis en place une vraie politique d’information sur ses instances. Tout d’abord, les premières

heures d’ECJS de l’année, se doivent de faire découvrir et d’expliquer la Démocratie lycéenne aux élèves. De plus, la carte lycéenne doit avoir la fonction de « carte d’électeur lycéen ». L’UNL revendique que ce soit au cours d’une « Journée d’élections citoyennes » que les lycéens procèdent au vote, classe par classe, des délégués de classe et des élus CVL. Les

candidats CVL doivent avoir la possibilité de faire des listes reconnues comme telles par la loi. Pour la réussite des élections et une meilleure implication des lycéens, nous demandons que les professions de foi soient imprimés à hauteur du nombre total d’élèves et que les candidats CVL disposent d’une journée banalisée pour faire leur campagne.

La démocratie lycéenne, meilleur moyen d’expression des lycéens doit être revue, afin de permettre une meilleure représentativité et un meilleur fonctionnement, au service des lycéens. La Démocratie lycéenne, gagnerait beaucoup à intégrer ces quelques propositions, pour qu’enfin la voix lycéenne soit entendue.

ARSÈNE RUHLMANN

SECRÉTAIRE NATIONAL DE L’UNL

« Un statut d’élu lycéen est donc incontournable si l’on souhaite améliorer la DL et permettre aux lycéens de s’y engager plus durablement. »

Entretien avecFloréale Mangin

Voix Lycéenne. - Comment est venu ton engagement pour la DL ?

Floréale Mangin. - Je me suis engagée dans la DL assez tard finalement. En seconde j’étais déléguée de ma classe et j’aurais pu m’investir au CVL puisque c’était une année d’élec-tions mais comme beaucoup de lycéens, je ne connaissais pas cette instance et lorsqu’elle nous a été présentée non pas par les élus sortants mais par un CPE

et ce le jour des élections, il n’y avait pas de candidats et le CVL a été constitué de « désignés volontaires » par l’administra-tion. Pendant deux ans, la Vie lycéenne de mon établissement a été animée par plusieurs clubs, notamment le journal mais le CVL n’a pas véritablement été exploité comme l’outil qu’il doit être pour les lycéens. Pendant ce temps-là, j’ai personnellement milité à l’UNL, participé aux mou-vements lycéens de 2005 contre

la loi Fillon puis en 2006 contre le CPE. C’est en fait grâce à mon engagement au sein de l’UNL, en discutant avec d’autres lycéens élus dans leurs lycées, que j’ai découvert ce que pouvait être le CVL dans les établissements et que j’ai eu envie de m’investir dans cette instance. En termina-le, je me suis donc présentée au CVL après avoir fait une campa-gne d’explication et de présenta-tion du CVL à tous les élèves afin qu’ils puissent se présenter et qu’ils aillent voter pour élire leurs représentants. Ça a marché et le jour des élections il y avait plus d’une vingtaine de candidats qui se présentaient avec des pro-jets pour faire de notre lycée de plus de 2000 élèves un véritable lieu de vie et d’épanouissement. J’ai été élue au CVL et au CA, et nous avons commencé nos travaux immédiatement. Afin de pouvoir mener à bien un maxi-mum de nos projets nous avons

FLORÉALE MANGIN, ANCIENNE PRÉSIDENTE DE L’UNL ET ÉLUE CSE RÉPOND À LA VOIX LYCÉENNE POUR NOTRE DOSSIER SPÉCIAL SUR LES ÉLECTIONS LYCÉENNES. ELLE EST ACTUELLEMENT EN KHÂGNE AU LYCÉE BLANQUI DE SAINT-OUEN DANS L’ACADÉMIE DE CRÉTEIL.

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septembre octobre 2008 / LA VOIX LYCÉENNE / 13

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obtenu une plage horaire hebdo-madaire pour pouvoir nous réunir et un local équipé.

V.L. - Quelle a été ton expé-rience au CVL ?

F.M - Je ne peux regretter de cette expérience au CVL que le manque d’investissement des

membres dits « adultes » du conseil, en effet seuls les élèves se sont investis tout au long de l’année. Cela a été révélateur lorsque le rôle du CVL a dû être aussi celui d’un mé-diateur quand dans l’année

scolaire une vague de violence a secoué notre établissement. Nous avons organisé des AG afin que les élèves se réunissent pour parler de ce qu’il se passait, donner leurs analyses, et leurs propositions pour que les rela-tions entre élèves, enseignants, et personnels soient faites de respect et de sérénité. Sur la proposition des élèves, nous avons demandé la banalisation d’une journée afin de la consa-crer à la rencontre entre tous les acteurs de la « cité scolaire » au sens propre du terme. Une ren-contre qui s’est fait notamment autour de jeux de société, où élèves, enseignants et person-nels se sont retrouvés. Voilà un exemple qui, à mon avis, montre l’importance de l’investissement des élèves dans la vie de leur établissement et dans leur édu-cation au sens large.

V.L. - Tu es aussi élue CSE. Quelle est la fonction de cette instance? Quels sujets abor-dez vous ?

F.M. - Il me semblait tout à fait naturel de poursuivre cet enga-gement au niveau Académique

puis national, et c’est pour cela que je me suis présentée au CAVL puis au CSE. Le CAVL est l’équivalent du CVL à l’échelle académique, l’avantage bien sûr étant que les projets que nous réalisons vont bénéficier à l’ensemble des lycéens de l’Académie et non seulement à ceux de notre établissement. L’inconvénient propre au CAVL tient davantage à la difficulté de se réunir régulièrement et l’on constate que de nombreux pro-jets n’aboutissent pas faute de temps et de suivi par les mem-bres adultes du CAVL en dehors des réunions. Mais la situation n’est pas la même dans toutes les Académies et l’on peut saluer le travail formidable accompli par les DAVL et les élus dans certai-nes Académies.

Le CSE est une instance assez différente des deux premières, c’est une institution, un conseil de tous les acteurs du monde éducatif, et où ne siègent que 3 lycéens pour 97 membres ti-tulaires. Le CSE examine l’en-semble des textes législatifs qui concernent l’éducation et l’en-seignement, mais c’est aussi un lieu de débat où l’on s’interroge, notamment en ce moment sur la finalité de la politique éducative du ministre et du gouvernement. Le CSE n’est pas une instance

décisionnelle, il ne peut que for-muler un avis sur les textes, mais c’est bien un lieu d’interpellation du ministre, et c’est pourquoi il est essentiel que les lycéens y soient représentés. Je rappelle que ce droit des lycéens à être représentés dans la plus haute instance de l’Éducation Nationale est encore récent et qu’il faut le défendre, premièrement en sié-geant à chaque séance.

V.L. - Tu es donc présente dans toutes les instances de la DL, ce qui te donne une vision d’ensemble de ces instances. La DL n’étant pas parfaite, quelles réflexions ferais-tu pour qu’elle s’améliore ?

F.M. - La démocratie lycéenne est loin d’être parfaite, et l’on voit notamment que sa structure même ne favorise pas toujours la meilleure efficacité. Mais la DL est très jeune, elle a déjà évolué dans le bon sens grâce aux lycéens, et je pense que c’est à nous, à vous lycéens d’aujourd’hui et de demain de la défendre d’une part et de la faire avancer afin que la voix lycéenne soit portée toujours plus haut et plus fort ! Les propositions de l’UNL pour réformer la démocratie lycéenne me semblent être une très bonne base de réflexion et d’évolution.

PROPOS RECUEILLIS PAR A.R.

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Floréale Mangin

Guide dela Démocratie lycéenne

Union Nationale Lycéenne

13 bvd Rochechouart 75009 Paris - 01 40 82 94 00 - www.unl-fr.org

Qu’est-ce que la Démocratie lycéenne ?

Les différentes instances lycéennes

La pratique de la représentativité

Faire avancer la démocratie au lycée !édit

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2009

Un guide et un blog...

L’UNL souhaite participer activem-ment au développement des instan-ces lycéennes. À ce titre elle publie désormais le Guide de la Démocratie lycéenne, qui remplace l’ancien Guide de l’Élu Lycéen.

Un blog dédié spécialement à la Démocratie lycéenne sera égale-ment mis en ligne dans les toutes prochaines semaine, à l’adresse :http://democratie-lyceenne.unl-fr.org.

14 / LA VOIX LYCÉENNE / septembre octobre 2008

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FÉDÉRATIONS

Le Loiret (45)

L’UNL45, début 2007, la fédération ne comptait que deux membres

à son actif puis s’est développé à la suite du mouvement contre les sup-pressions de postes qui a été très suivis par les lycéens sur l’aggloméra-tion d’Orléans (environ 5000 lycéens présents). L’UNL45 doit beaucoup à l’ancien trésorier Florian Pappo car il a réussi à transmettre une partie de son expérience en temps que syn-dicaliste et personne engagée aux différents membres de la fédération. De fait, l’UNL est reconnue comme la principale organisations lycéenne du département. De plus l’UNL45 est relayée par l’ensemble des médias du département, aussi bien par la presse (LibéOrléans, la République du Cen-tre) que par la radio (radio Campus, France Bleu Orléans, Nostalgie) et la télévision (France 3 et Orléans Tv). Bien entendu, l’UNL45 sera présente si un nouveau movement lycéen se lance…

JADE KIM

RF DE LA FÉDÉRATION DU LOIRET

La Seine-Maritime (76)

En un an d’existence, l’UNL76 s’est fortement développée, au point de

devenir le premier syndicat lycéen du département. Notre fédération a éga-lement bénéficié d’une bonne couver-ture médiatique par la presse locale, durant l’ensemble du mouvement du printemps dernier contre la casse du service public d’éducation. Ce dernier,

entièrement organisé par notre syndi-cat au havre, a réuni de nombreux ly-céens. Le comité de la ville de Baren-tin a quant à lui organisé à plusieurs reprises le transport en train de plus d’une centaine de lycéens pour rejoin-dre les manifestations rouennaises. La nouvelle année scolaire qui com-mence sera l’occasion pour la fédéra-tion de continuer sur sa lancée. C’est pourquoi elle est entrain de mener sa campagne de syndicalisation, qui du-rera jusqu’au mois d’octobre. De plus, elle s’impliquera activement dans les élections de la démocratie lycéenne à venir, dans le but de porter haut et fort la voix lycéenne, en présentant de nombreux candidats pour les élec-tions des CVL. Enfin, elle est d’ores et déjà mobilisée contre les 13.500 nou-velles suppressions de postes et pour une réforme du lycée correspondant aux attentes des lycéens, en organi-sant des Assemblées Générales d’in-formation au sein lycées !

ERWAN LEHOUX

RF DE LA FÉDÉRATION DE SEINE-MARITIME

Paris (75)

La rentrée s’annonce chargée pour l’UNL75. La Fédération de Paris,

qui a connu une croissance importante à la suite du mouvement du printemps dernier, a commencé sa campagne de syndicalisation en effectuant des diffusions de tracts et des opérations « table devant les lycées ». De plus, la Fédération de Paris s’implique dans la Démocratie lycéenne en informant les lycéens sur les enjeux grâce à des militants qui vont s’engager dans leur CVL et leur CAVL. De même, le journal de la fédération, l’Actu lycéenne, a été publiée pour la première fois à la rentrée ; nous espérons qu’il va se développer, et que les lycéens parisiens pourront y avoir accès. Nous avons également organisé un débat sur le fichier Edvige qui fait beaucoup de bruit en ce moment. Les militants de l’UNL se préparent par ailleurs à la mobilisation du 19 octobre contre les suppressions de

postes en organisant des AG dans les lycées et en attendant de nombreuses personnes des autres régions. Enfin, un nouveau site fédéral, permettant d’améliorer la communication de la fédération à été créé.

GRÉGOIRE TRUTTMAN

RF DE LA FÉDÉRATION DE PARIS

Les Bouches-du-Rhône (13)

L’UNL13 se prépare pour cette nouvelle année scolaire, aux

nouvelles mobilisations contre les suppressions des postes, contre le démantèlement de la carte scolaire, contre l’asphyxie de l’Éducation Na-tionale mené par le gouvernement actuel, notamment par notre ministre, Xavier Darcos, restant sourd face aux attentes des professeurs et des ly-céens. Nous devons répéter lui répé-ter que les économies ne se font pas à faire sur l’avenir des jeunes et des générations futures.

L’UNL13 s’engage aussi à tou-jours être présent pour mobiliser un maximum de lycées et à travers des actions de prévention, par exemple contre le Sida. Pour cela nous allons entreprendre une campagne d’ad-hésion durant 2 mois dans les Bou-ches-du-Rhône, en tractant devant plusieurs lycées et en organisant des tables. Déjà des nouvelles adhésions permettront de lancer une dynamique dans de divers plusieurs pour les pro-chaines actions.

Nous souhaitons pour l’UNL13 une communication entre les adhérents plus régulière notamment par la créa-tion d’une liste de diffusion permettant en de communiquer ensemble sur les prochaines actions à venir. Un col-lectif internet sera créé pour mettre en ligne un site internet de l’UNL13, comportant les bilans de nos actions par exemple. Et bien évidemment par l’organisation régulière de réunions avec les militants.

FRANÇOIS LUCCHINNI

RF DES BOUCHES-DU-RHÔNE

Vous avezla parole

Cette rubrique est destinée spécialement aux fédérations de l’UNL qui peuvent rendre compte de leur activité quotidienne et des projets qu’elles mettent en oeuvre. N’hésitez donc pas à contribuer à la construction de la Voix lycéenne en envoyant vos textes à l’adresse :[email protected]

septembre octobre 2008 / LA VOIX LYCÉENNE / 15

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Agenda

Le Conseil National de rentrée se tiendra les 27 et 28 septembre prochain à Paris.

Les élections dans les CVL se dérouleront à la mi-octobre.

Un week-end de formation des élus sera organisé les 29 et 30 novembre prochain

AU MOIS DE JUILLET DERNIER, ROSELYNE BACHELOT A DÉ-CLARÉ QU’ELLE SOUHAITAIT INTERDIRE TOTALEMENT LA VENTE D’ALCOOL AUX MOINS DE 18 ANS.

Si nous pouvons nous félici-ter de voir que la ministre de la santé se préoccupe

du problème que constitue l’alcool chez les jeunes, l’UNL se désole de la solution préconisée. En effet, comme à l’habitude, le gouverne-ment préfère la répression à la pré-vention, et cela par simple soucis d’économie. Le gouvernement re-pousse le problème à la majorité et élude la pourtant nécessaire pré-vention qui doit avoir lieu au lycée.

UNE INTERDICTION CONTRE-PRO-DUCTIVE

Pourtant, il apparaît clairement que l’interdiction est contre-pro-ductive. Par exemple, aux Etats-Unis, où l’alcool est interdit jusqu’à 21 ans, on constate beaucoup de problèmes vis-à-vis de l’ivresse chez les jeunes. En effet, 45% des lycéens déclaraient avoir bu au cours du mois précédent (selon une étude du centre de contrôle et de prévention des maladies de 2007) et 26% des lycéens décla-raient avoir pratiqué le « binge-

drinking » qui consiste à boire le plus possible en un minimum de temps (selon la même étude).

Alors que Roselyne Bachelot ten-te de se donner bonne conscience avec cette loi, il est évident que cela ne règlera pas le problème de l’alcool chez les mineurs. Ils peu-vent effectivement se débrouiller pour s’en faire acheter par des adultes… Cela pourrait même fa-voriser la vente d’alcool de contre-bande ! De plus, l’interdiction totale peut pousser les jeunes à boire dans le seul but de braver les in-terdits. Sans compter que lorsque les jeunes auront des occasions de boire, il semble probable qu’ils en profiteront pour boire le plus pos-sible…

UN BESOIN DE COHÉRENCE

Enfin, alors qu’un jeune de 16 ans apparaît assez responsable de ses actes aux yeux de la loi pour aller en prison, il est étonnant que ce ne soit pas le cas pour l’alcool. L’UNL demande au gouvernement d’être cohérent sur la responsabilité des jeunes et sur les politiques de san-té qui les concernent, et de ne pas se contenter de mesures gadgets comme celle-ci.

ERWAN LEHOUX

RF DE LA FÉDÉRATION DE LA SEINE-MARITIME

Sommaire

PAGE 2 :ÉDITORIAL Florian Lecoultre

PAGES 3 :RÉACTION Xavier Darcos, un élève bien indiscipliné !

PAGE 4 À 6 :DÉCRYPTAGE La réforme du lycée est encore à faire...DÉCRYPTAGE Suppressions de postes, ou le complexe de l’école publique

PAGE 8 :REVENDICATION Le droit syndical lycéen n’existe toujours pas !

PAGE 9 : ACTUALITÉ EDVIGE, un doux prénom bien suspect pour un fichier

PAGES 10 À 14 :DOSSIER Élections lycéennes : au coeur des enjeux de l’UNLDOSSIER Des propositions pour avancer...ENTRETIEN Floréale Mangin, élue au CSE

PAGE 15 :FÉDÉRATIONS Les brèves

PAGE 16 :LA DER’ Projet Bachelot : l’alcool au service de la démagogie !

LA DER’ LyceenneL a v o i x

Le bimestriel des militants de l’Union Nationale Lycéenne

Projet Bachelot : l’alcool au service de la démagogie !

Nom : .......................................... Prénom : .......................................... Classe : .......................

Téléphone : .............................. Portable : ............................. Courriel : .....................................

Adresse : .........................................................................................................................................

Code Postal : ............................. Commune : ...............................................................................

ö Je souhaite recevoir des informations sur l’UNL.

ö Je souhaite adhérer à l’UNL (ci-joint ma cotisation de 7 euros à l’ordre de l’UNL).

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Coupon à retourner à l’UNL, 13 boulevard Rochechouart 75009 Paris

BULLETIN RÉPONSE