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L ycéenne La voix septembre - octobre 2007 Élèves handicapés, des droits toujours bafoués Suppresion de la carte scolaire, Égalité où es-tu ? Faire société aujourd’hui, quelle place pour le citoyen, quelle place pour l’École ? p. 6 p. 5 p. 3 Une rentrée chargée Union Nationale Lycéenne 13 bvd Rochechouart 75009 Paris Tél : 01 40 82 94 00 Fax : 01 40 82 94 82 [email protected] « Si vous pensez que l’éducation coûte cher, essayez l’ignorance » Derek Bok, ancien président de Harvard.

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« Si vous pensez que l’éducation coûte cher, essayez l’ignorance » Derek Bok, ancien président de Harvard. Élèves handicapés, des droits toujours bafoués Union Nationale Lycéenne 13 bvd Rochechouar t 75009 Paris Tél : 01 40 82 94 00 Fax : 01 40 82 94 82 [email protected] Faire société aujourd’hui, quelle place pour le citoyen, quelle place pour l’École ? Suppresion de la carte scolaire, Égalité où es-tu ? p. 6 p. 5 p. 3

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LycéenneL a v o i x

septembre - octobre 2007

Élèves handicapés, des droits toujours bafoués

Suppresion de la carte scolaire, Égalité où es-tu ?

Faire société aujourd’hui, quelle place pour le citoyen, quelle place pour l’École ?

p. 6

p. 5

p. 3

Une rentrée chargée

Union Nationale Lycéenne 13 bvd Rochechouart 75009 ParisTél : 01 40 82 94 00 Fax : 01 40 82 94 82 [email protected]

« Si vous pensez que l’éducation coûte cher, essayez l’ignorance » Derek Bok, ancien président de Harvard.

Alors que, depuis quelques mois, la France s’est dotée d’un nouveau président de la République et d’une nouvelle équipe gouvernementale,

nous, lycéens engagés ne devons pas perdre de vue nos exigences et nos aspirations pour la jeunesse que nous représentons. La victoire d’un candidat d’une droite « décomplexée » qui ne portait pas nos revendications ne doit pas nous décourager, bien au contraire nous devons être responsables et dynamiques pour que la voix lycéenne soit prise en compte.Si nous nous sommes engagés à l’UNL c’est parce que nous sommes intimement convaincus que c’est par l’union que les lycéens pourront défendre leurs droits et en gagner de nouveaux. En décembre 2006, à la suite du mouvement contre le CPE, lors duquel de nombreuses questions ont été soulevées, nous avons pu mettre en évidence l’existence d’une précarité lycéenne en réalisant avec le CSA une enquête sur le salariat lycéen. Un lycéen sur cinq travaille ou a déjà travaillé depuis qu’il est lycéen, et pour 13% d’entre eux non pas pour gagner de l’argent de poche mais bien pour vivre !Comment une telle situation a-t-elle pu s’installer dans l’ignorance la plus complète ? Comment accepter qu’aujourd’hui nous ne soyons pas tous égaux face à notre éducation car certains doivent d’abord résoudre des problèmes matériels avant de pouvoir étudier ?Parce qu’à l’UNL nous défendons le Droit à l’Avenir de tous les lycéens nous nous devons d’êtres unis et responsables pour engager cette nouvelle bataille contre la précarité et pour une école plus juste et de la réussite de tous. C’est là un combat essentiel que nous devons mener, tout comme le mouvement contre le CPE était un refus général de l’institutionnalisation de la précarité des jeunes, la lutte contre la précarité des lycéens devra rassembler car il en est de l’avenir d’une société.

Cette année qui commence sera pleine d’enjeux, en effet, les premières mesures prises par le gouvernement, notamment par le Ministère de l’Éducation Nationale, sont en droit de nous inquiéter. Je peux bien sur citer:- La suppression de la carte scolaire, risquant de favoriser de nouvelles inégalités et d’installer des inégalités déjà existantes- Les réductions toujours plus importantes des moyens alloués à l’éducation nationale, comment un réel suivi individualisé pourra-t-il se mettre en place ? Comment les élèves les plus vulnérables vont-ils pouvoir continuer à étudier ?- Le maintien des expulsions de lycéens sans papiers, auquel nous répondons par la résistance citoyenne.

Cette liste est loin d’être exhaustive, les directives reçues par le Ministre de l’Éducation Nationale sont très claires, et les marges de manœuvre limitées. À nous de défendre les valeurs qui sont les notres, et de porter notre analyse et nos propositions pour améliorer la vie des lycéens.

Un syndicalisme lycéen indépendant et progressiste est donc plus que jamais nécessaire aujourd’hui pour porter toujours plus haut la Voix Lycéenne !

Floréale ManginPrésidente de l’UNL

« Un syndicalisme lycéen indépendant et progressiste est donc plus que jamais nécessaire aujourd’hui pour porter toujours plus haut la Voix Lycéenne ! »

LʼÉDITORIAL DE FLORÉALE MANGIN

2 LA VOIX LYCÉENNE septembre - octobre 2007

DOSSIER

septembre - octobre 2007 LA VOIX LYCÉENNE 3

Il existe toujours, au sein de l’Ecole de la République des lycéens qui se demandent s’ils pourront ou non un jour bénéficier d’une réelle prise en compte par le gouvernement. En effet, la France

est encore en retard face aux pays européens… Il est urgent d’agir !

Accueil et encadrement à améliorer, mise en place de projets personnalisés, meilleure information des familles et des enseignants, création dans le second degré de nouvelles unités pédagogiques d’intégration… C’est ce que nous souhaitons. Tous ces efforts vont devoir être entrepris par l’éducation nationale pour que le droit à l’école des élèves handicapés soit respecté.

Différents obstacles se dressent devant cette intégration. De prime abord, on est confronté à des locaux peu adaptés, à la formation inadéquate des éducateurs, des obstacles organisationnels, un manque de confiance des parents envers les éducateurs, le manque de soutien, le climat de confiance non-réceptif, le manque d’information et de communication, le manque de moyens de transport, de soutien, et cette énumération est malheureusement loin d’être exhaustive.

Malgré la progression de plus de 13% des élèves handicapés accueillis dans l’enseignement public par rapport à 2006, la mission fondamentale du service public d’éducation n’est pas remplie. De

plus, l’expérience prouve que la présence d’enfants handicapés dans l’enseignement public est souvent d’une grande valeur pour les autres. La politique que mène notre gouvernement manque de volonté, nous avons un grand retard et il faut rapidement en prendre conscience et agir pour y pallier. L’objectif prioritaire est de favoriser toutes les mesures propices à un accueil de qualité pour chaque élève handicapé, en garantissant notamment à chacun une place et un projet personnalisé de scolarisation.

Un accueil vigilant doit être effectué. Cet accueil accordé à toute première étape de la scolarisation de l’enfant (le jour de la rentrée) doit se poursuivre dans le courant de l’année scolaire. Il faudrait la présence au sein de l’école d’un professionnel averti, capable d’observer l’adaptation de chaque élève handicapé à son nouveau milieu, de lui apporter une aide et un soutien au cours. Pour cela, l’école a donc besoin de moyens supplémentaires, de créations de postes et ainsi de former des enseignants sur le sujet.

Entre autre, le projet personnalisé de scolarisation doit assurer la cohérence et la qualité des accompagnants et des aides nécessaires. Chaque élève doit faire l’objet d’un suivi attentif comme l’accompagnement thérapeutique ou rééducatif, l’attribution d’un auxiliaire de vie scolaire, de matériel pédagogique adapté… Il est également nécessaire que l’équipe de suivi de la scolarisation comprenant tous les intervenants concernés se réunissent au moins tous les deux

Élèves handicapés, des droits toujours bafoués

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DOSSIER

4 LA VOIX LYCÉENNE septembre - octobre 2007

mois au lieu d’une seule fois par an. Un bilan régulier semble important pour permettre aux élèves en situation de handicap d’être mieux compris.

De plus, des structures scolaires d’accueil pour les jeunes handicapés et les classes en Unité Pédagogique d’Intégration (UPI) doivent être construites d’urgence. Le ministère de l’Éducation Nationale prévoit la création de 200 UPI supplémentaires, un signe encourageant, mais qui ne saurait être suffisant. Ainsi, des transports spécialisés doivent être mis en place pour la durée de l’année scolaire et cela à titre gratuit. Une intégration réussie se joue aussi dans le regard porté sur l’élève. Il faudra donc réalisé un contrôle pour s’assurer qu’aucune discrimination ne soit avérée et faire en sorte que du côté des élèves, la présence d’un camarade handicapé dans leur classe les amène à avoir un autre regard sur la différence. Ils trouveront là l’occasion d’exercer leur esprit de tolérance, d’apprendre la solidarité, le respect de l’autre.

Il n’est pas acceptable qu’aujourd’hui plus de 20% des jeunes handicapés ne soient pas scolarisés que ce soit dans les établissements scolaires généraux ou dans des centres spécialisés. En effet, ces enfants peuvent bénéficier du soutien d’un éducateur pour l’exécution de gestes simples et pour l’apprentissage de notions de communication, d’habitudes d’hygiène et de sécurité alimentaire, mais ils n’auront jamais accès à l’apprentissage de la lecture et du calcul parce que ce n’est ni du rôle ni de la compétence de ces éducateurs.

Nous avons tous le droit d’apprendre, de nous épanouir dans la société, de faire des rencontres et d’avoir différentes formes de soutien… Mais il est évident que la réduction des aides scolaires ne va pas dans le bon sens. Nous n’avons pas le droit d’abandonner des élèves faute de moyens nécessaires, et nous devons combattre pour que ses enfants jouissent de leurs droits fondamentaux.

Quentin MayeratSecrétaire national à la santé

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Le site ministériel :www.handicap.gouv.fr

La Mutuelle des Étudiants :www.lmde.com

Handica : www.handica.com

Le CTNERHI : www.ctnerhi.com.fr

Le droits des handicapés : www.handroit.com

PortailHandicap : www.portailhandicap.com

Les Personnes Handicapées, par Claude Hamonet, éditions PUF, juillet 2006.

Handicap: le temps des engagements, Premiers États Généraux, par Julia Kristeva et Charles Gardou, éditions PUF, mai 2006

POUR EN SAVOIR PLUS

ACTUALITÉ

septembre - octobre 2007 LA VOIX LYCÉENNE 5

Alors que la carte scolaire actuelle avantage déjà ceux qui sont les plus favorisés, ceux qui peuvent acheter un logement dans “la bonne zone” ou qui ont les relations

nécessaires, le nouveau gouvernement frappe encore plus fort dans ce sens, en préparant sa suppression afin que l’école se fasse par la loi du plus riche et du plus fort et non par la mixité sociale.

Les expériences d’assouplissement menées à partir de 1984, et plus récemment dans les lycées parisiens n’ont jamais été bénéfiques. En effet, elles favorisent la concentration des problèmes dans un même établissement et ne fait donc que renforcer les inégalités.

Avant l’annonce de la suppression progressive de la carte scolaire faite en mai par M.Darcos, nouveau ministre de l’Éducation Nationale, le système de la carte scolaire entretenait déjà des inégalités. Elle favorisait les couches sociales les plus aisées en leur permettant d’accéder à des établissements ou les possibilités d’orientation étaient larges, au détriment des couches sociales les moins aisées, dont les possibilités d’orientation sont beaucoup plus restreintes. Nous savons également que de nombreux parents échafaudent aujourd’hui de redoutables stratégies pour contourner la carte scolaire, ils choisissent pour leurs enfants des options rares, ils communiquent l’adresse d’un membre de la famille, ils louent une boîte aux lettres ou se portent acquéreur d’un logement dans le secteur de l’établissement qu’ils souhaitent mais malgré cela la suppression n’est pas la solution ! Une redéfinition serait de fait nécessaire.

Les dérogations à la carte scolaire sont trop nombreuses et trop faciles à obtenir. Le résultat, c’est la création, d’un côté, d’une école des “HLM” pour “gamins difficiles ou défavorisés”, et d’une école des “quartiers résidentiels”, de l’autre. Ce qui a pour conséquence l’explosion des inscriptions dans les

écoles privées mais cela reste réservé aux familles ayant “les moyens”.

Jusqu’à maintenant le système de sectorisation a permis à l’Éducation Nationale de planifier à l’avance les ouvertures et fermetures de classes en fonction du nombre prévisionnel d’élèves, ce qui, chaque année, a toujours provoqué des tensions. Mais actuellement la suppression engendre de graves problèmes d’organisation dans certains lycées ou la population scolaire augmente tandis que dans d’autres, c’est

un tassement démographique qui a lieu et cela incombe une grande et réelle difficulté pour les proviseurs et le personnel administratif à prévoir leurs effectifs, et prévoir l’ouverture ou la fermeture de classe d’une année à l’autre. La modification de la carte scolaire aurait également des conséquences pour les collectivités territoriales. Comment organiser la gestion et le tracé des circuits de transport scolaire sans avoir une idée du

volume ou du lieu de résidence des effectifs d’élèves à transporter ?

De plus, Monsieur le Ministre de l’Éducation Nationale affirme explorer toutes les pistes possibles et réalistes pour commencer à donner aux familles le droit de choisir l’établissement scolaire de leurs enfants… que de mensonges. Cet assouplissement est une fausse liberté, permettant aux établissements de choisir leurs élèves.

N’est-ce pas plutôt en cessant d’accorder des dérogations que nous lutterons contre le développement d’une école à deux vitesses ? Ce projet de supprimer la carte scolaire risque fort d’être une erreur fatale du gouvernement qui, brandissant l’étendard de la République, a tendance à mésinterpréter les valeurs de Liberté, d’Égalité, et de Fraternité. À nous de lutter pour empêcher que se mette en place un « grand marché libéral » de l’école!

Céline AfchainSecrétaire nationale aux questions de société

Suppression de la carte scolaire, Égalité où es-tu ?

RÉFLEXION

6 LA VOIX LYCÉENNE septembre - octobre 2007

Faire société aujourd’hui, qu elle place pour le citoyen, quelle place pour l’École ?

Le philosophe Hobbes disait « aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tient en respect, ils sont dans cette condition qui se nomme guerre, la

guerre de chacun contre chacun. » Ce n’est pas pour s’entraider mais bien parce qu’ils ne peuvent pas faire autrement que les hommes font société. Autrement dit, la société s’avère être une manière de subsister ensemble. Mais cette société, pour qu’elle fonctionne, doit se doter d’outils collectifs : la démocratie en fait partie, et par delà le système électif animé par des citoyens. La participation aux élections est donc une donnée qui structure la démocratie et la société, d’où la centralité du vote. Si les dernières élections présidentielles nous ont montré, semble-t-il, un regain d’intérêt envers le vote, avec un taux de participation record (83,77 %), il n’en a pas été de même avec les législatives suivantes, qui ont vu, elles, un autre record tomber, 40 % d’abstention. Cet écart doit donc nous interroger sur la place qu’occupe la citoyenneté dans notre société, et présentement sur le rôle que l’École joue, dans la constitution d’un « citoyen d’esprit critique, émancipé et qui connaît le fonctionnement des institutions qui l’entourent ». Par ailleurs, l’aspect très malléable d’un électorat « désorienté » par des multiples facteurs, dont une certaine « pipolisation » de la vie publique et la prééminence du politicien (et non du politique) doit également nous poser question. Comment replacer le citoyen (et non le consommateur) au cœur du système politique (pas politicien), à travers le prisme de l’École ? Comment cette École peut jouer son rôle, pour qu’elle puisse peser sur le devenir des individus que nous sommes tous ?

Le fonctionnement de l’institution scolaire aujourd’hui, l’organisation des enseignements, doivent nous interpeller. Il apparaît au premier chef, qu’elle pousse trop à une forme plus ou moins aigue de « gavage intellectuel », par la multiplication de cours magistraux

au cours de journées très chargées. Il n’est pas rare, au lycée d’avoir 9h heures de cours dans la journée. Aussi, dans l’organisation même des enseignements, la place d’une réflexion sur le monde qui nous entoure, si elle est de façon détournée permanente, n’en reste pas moins qu’elle est cantonnée à une seule visée scolaire. Le lycée (ou le collégien), consomme cette réflexion plus qu’il n’en est l’acteur. Prenons un exemple : l’Humanisme a une présence non négligeable dans les enseignements de l’École, une notion qui traverse les matières (on voit l’humanisme en Français, en Histoire, en Philosophie, parfois même, en Sciences). Néanmoins, force est de constater que cette étude de l’humanisme (qui est finalement une réflexion sur le monde et sur nous-même) reste dans le cadre d’un programme défini au mot près, et sur lesquels, il y a évaluation. Même si l’élève participe à un cours où il peut intervenir, il n’en reste pas moins qu’il n’est pas véritablement acteur de sa réflexion. Or, c’est tout d’abord par l’appropriation d’une réflexion, que l’on s’émancipe, et qu’on peut donc prendre conscience de la dimension « collective » (et par là

même de la société).

Les Travaux Pratiques Encadrés (TPE)

Posons nous alors la question de savoir comment changer ce lycéen « consommateur » en « acteur » de sa réflexion, et donc de la société dans laquelle il vit ? Constatons en premier lieu que les Travaux Pratiques Encadrés (TPE), dont l’idée principale était de rendre active la réflexion des élèves, s’est

vue largement démontée par la décision, en son temps, de notre actuel Premier ministre, François Fillon, de les supprimer en terminale. Si, bien évidemment, leur existence n’était pas sans défaut, ils offraient aux élèves un temps au sein duquel ils pouvaient se poser des questions, réfléchir sur des sujets divers, et en rendre compte. Il devait être son propre moteur, il était donc mis en position d’acteur de son apprentissage. Leur rétablissement, dans le cadre d’une réforme, semble donc être particulièrement important....

RÉFLEXION

septembre - octobre 2007 LA VOIX LYCÉENNE 7

Faire société aujourd’hui, qu elle place pour le citoyen, quelle place pour l’École ?

L’Éducation Civique, Juridique et Sociale

Si la question des TPE est importante dans la prise en considération d’une meilleure insertion dans la vie de citoyen, il en va de même pour l’Éducation Civique Juridique et Sociale (ECJS). Le problème de l’ECJS est vaste, aussi bien dans le constat de son fonctionnement actuel (quasiment inexistant), que dans ce que nous voudrions qu’il soit. Concernant son fonctionnement, nous voyons bien qu’aujourd’hui, cette matière, de façon générale, est plus un « gadget » qu’autre chose. Si en seconde et en première, il apparaît encore avec 1h toutes les deux semaines, en terminale, il est presque complètement abandonné, le plus souvent utilisé pour l’histoire et la géographie. Par ailleurs le contenu de cet enseignement reste aujourd’hui flou, et cette opacité se ressent sur les enseignants eux-mêmes qui sont parfois pris au dépourvu dans la préparation de cette heure de cours. Quant aux lycéens, l’heure d’ECJS est souvent associée à « une heure de plus » qui n’a que trop peu d’intérêt, qui ne compte pas dans le circuit normal des notes, et qui donc ne mérite pas l’implication qu’il y faudrait. L’ECJS ne fonctionne pas, pourtant, c’est peut-être l’un des enseignements qui a au moins un mérite, celui de mettre en son centre (tout du moins dans son intitulé) la notion de civisme. Or le civisme est une forme de participation du citoyen à la société. Tout cela pour dire que nous devons réfléchir à repenser l’ECJS, aussi bien dans sa forme que dans son contenu. Cela n’est pas chose aisée mais, tentons d’amorcer le débat : l’ECJS, un cours, un débat ou les deux ? L’ECJS doit-il compter dans la note du bac ? Comment rendre compte d’un travail d’ECJS ? Comment intégrer l’ECJS au temps scolaire ? Face à ces questions qu’il est bien difficile de trancher, nous pensons tout de même que les bases doivent être celles d’un enseignement qui compte « scolairement », qui doit s’intégrer à une réforme globale du temps scolaire, et qui doit avoir une certaine dynamique, une certaine vie, notamment par des débats construits ou encore par l’intervention de personnes extérieures (des élus,

... des syndicalistes, des animateurs, des sociologues…). Néanmoins, ces pistes avancées ici ne doivent pas nous faire oublier qu’un débat doit s’engager sur la place de l’ECJS, avec tous les acteurs de l’éducation, et c’est en tant que syndicaliste qu’il nous faudra le porter.

La Démocratie Lycéenne

En tant que syndicat lycéen très impliqué dans la démocratie lycéenne et son évolution, nous avons maintes fois pointer du doigt ses dysfonctionnements,

et notamment la lourdeur des administrations de l’Éducation Nationale, qui n’appréhendent que trop mal l’idée que nous nous faisons de l’implication citoyenne au lycée. Par exemple le fait que trop souvent, et très hypocritement, on dit aux lycéens qu’ils vont siéger dans un espace où il pourront porter leurs aspirations alors qu’en fait, les sujets sont dans la plupart des cas, plus ou moins imposés, révèle bien cet état de fait. Comme si, d’une certaine manière, un lycéen ne pouvait pas se poser les questions qui lui semblent pertinentes et tenter d’y répondre par un processus démocratique. L’essence

de la démocratie lycéenne réside dans l’idée que l’on fait vivre un apprentissage de la citoyenneté, on rend son existence moins abstraite. Dans la démocratie lycéenne, théoriquement, on fait campagne, on vote, on participe à des réunions, on en rend compte… Si cela n’est pas facilité et n’est pas encouragé, il est malheureusement bien difficile d’envisager qu’un processus véritablement démocratique s’installe au lycée. Pourtant, la reconnaissance d’une initiative lycéenne et citoyenne libre doit marquer l’une des évolutions majeures que notre syndicat appelle de ses vœux.

Qu’il s’agisse des TPE, de l’ECJS ou de la Démocratie Lycéenne, notre problématique ne diverge pas. Faire qu’un lycéen soit encouragé à être l’acteur de son émancipation est un point essentiel. Cependant, le contexte politique actuel ne nous est pas favorable, et va plus dans une logique de « l’image » et de la consommation que dans le sens d’une émancipation des individus. Mais se résigner serait trop rapide, et c’est en portant notre pensée collective au jour le jour que nous auront des résultats.

Jordan ParisseSecrétaire National de l’UNL

FÉDÉRATIONS

8 LA VOIX LYCÉENNE septembre - octobre 2007

Cette rubrique est destinée à l’expression des fédérations. N’hésitez donc pas à faire part de l’activité dans votre département. Pour ce faire, une seule adresse, [email protected].

L’Oise (60)

La fédération de l’Oise nouvellement créée, s’étend sur trois lycées, chaque comité local

comporte une dizaine d’adhérents ou sympathisants de l’UNL qui militent sans relâche. Notre fédération est en cours de déclaration en préfecture, mais déjà un fort relais de la presse locale a eu lieu sur la création de l’association.

Les militants de l’Oise ont établi une liste de revendications telle la construction d’abris pluie pour les lycéens, de cendriers sur le parking pour déplacer la masse compacte des élèves qui fument devant le lycée… ont été demandés à la municipalité. Suite à

notre requête, nous allons disposer d’un local, attribué par la ville de Clermont. Dans un de nos comités UNL, une seconde liste de revendications a été proposée au proviseur de l’établissement.

De plus, nous avons dans l’optique de réaliser toutes les démarches nécessaires pour demander la gratuité des manuels scolaires auprès du conseil régional.

Johann BrunelRF de l’UNL 60

La fédération a organisé lors des élections présidentielles, un débat pour aider les jeunes à faire leur choix avec la présence de divers représentants de mouvements

politiques de jeunesse. Quatre grands thèmes ont été débattus, le premier porte sur l’éducation et l’Europe, le second s’est surtout focalisé sur les questions liées à l’environnement : nucléaire et EPR, énergies renouvelables, OGM… Les jeunes tout aussi investis que pendant les manifestations anti-CPE, ont pu entendre les différents programmes des candidats et ainsi s’exprimer sur les multiples partis quand leur points de vue n’étaient pas partagés ou encore lorsque certains sujets n’étaient pas totalement clairs. Cela a permis aux jeunes d’aller voter en connaissance de cause, le but étant de connaître les propositions des uns et des autres.

Gaëtan ChabotRF de l’UNL 61

L’Orne (61)

Au mois de mai, nous avons renouvelé le Bureau Fédéral. Quelque temps après, nous avons décidé de soutenir une jeune lycéenne concernée par une procédure

de reconduite à la frontière. Nous avons également participé à la marche de la visibilité LGBT, le 16 juin à Strasbourg. Dans les semaines à venir, des interventions en milieu scolaire vont être faites par des membres d’associations de défenses des droits LGBT. Ces interventions porteraient sur l’homo phobie et notamment sur le suicide chez les jeunes homosexuels, suicide très supérieur à celui des jeunes hétérosexuels.

Jeanne ViesRF de l’UNL 67

Le Bas-Rhin (67)

La Charente (16)

La fédération de la Charente a vu le jour début février suite à la Convention Nationale de l’UNL. Depuis, elle est représentée dans neuf des quinze lycées publics du département et

même un collège dans le but d’améliorer les relations et le passage de la troisième à la seconde. Notre objectif étant de favoriser la communication entre tous les établissements, pour que les uns profitent des exemples ou des situations des autres.

Droit lycéens Au début de nos actions, après avoir reçu de nombreux conseils de la part de diverses fédérations nous avons décidé de veiller à ce que les droits et l’expression des lycéens soient respectés dans tout le département, en agaçant passablement quelques proviseurs pour l’obtention d’un panneau d’affichage ou pour défendre des élèves qui se sont vu refuser une demande de salle. Le chef d’établissement réclamait la signature d’un élève majeur pour mettre cette salle à disposition.

Lutte contre les discriminations et publicationActuellement, nous nous penchons sur les relations entre lycéens. Dans trois de nos comités, les référents nous ont signalé de forts problèmes de discriminations raciales. Un questionnaire est en cours de préparation avec l’aide d’un partenaire s’occupant des problèmes de racisme et sera distribué dans neuf classes de trois lycées différents. Un journal de liaison entre les militants de l’UNL 16 et les élus CVL du département “Les Actu-CVL 16” a vu le jour. Son deuxième numéro est en cours de préparation.

OrientationParallèlement, nous avons pris contact avec le FOFE, qui organise une journée d’orientation tous les ans, adressé aux collégiens, lycéens et étudiants. Partant du constat que les élèves de troisième et de seconde manquent d’information pour choisir leur orientation, un stand nous y a été accordé. Des élèves, professeurs et conseillers d’orientations ont été réunis pour discuter de la mise en place du projet.

PresseDébut mai, une prise de contact a été également effectuée avec la presse locale. Quelques jours après la parution d’un article sur l’UNL 16 et ses projets, de

FÉDÉRATIONS

septembre - octobre 2007 LA VOIX LYCÉENNE 9

Le Nord (59)

Depuis sa restructuration, la fédération du Nord s’implique en tant que partenaire dans le projet “Equal Transfert”. L’association a également apporté son soutien aux

enseignants et vient juste de rejoindre l’intersyndicale de l’éducation ainsi que le Réseau Education Sans Frontière. Les démarches de déclarations en préfecture sont finies et la parution dans le Journal Officiel vient d’être lancée.

Alexis DebuissonRF de l’UNL 59

nombreux lycéens se sont rendus aux assemblés générales pour débattre, ce qui a permis d’organiser la construction de nouveaux projets autour de la santé, de l’égal accès à la culture. Rencontre avec les élusDernièrement, nous avons rencontré un député pour lui présenter le projet pour l’éducation et nos actions. Dans les prochaines semaines nous serons reçus par l’ensemble des députés du département, puis par divers maires ainsi que le président du conseil général et un représentant du conseil régional pour mener au mieux nos futures actions et faire entendre nos revendications.

Alexia PortinRF de l’UNL 16

ACTUALITÉ

10 LA VOIX LYCÉENNE septembre - octobre 2007

Le service public d’éducation, un leurre ?

L’évaluation du nombre de suppressions de postes est aujourd’hui un grand cafouillage au gouvernement. Après l’annonce du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux

partant à la retraite par Nicolas Sarkozy ; Christine Lagarde (Ministre de l’Economie), a récemment annoncé que ce serait finalement un fonctionnaire sur trois qui ne sera pas remplacé toute, en s’engageant toutefois « à maintenir une grande qualité de service dans l’Education nationale ».

Ces suppressions représentent presque autant que ce que l’on a supprimé depuis 2004.

Nous pouvons alors nous demander comment la qualité de service dans l’Education nationale pourra être maintenue compte tenu que les classes sont déjà surchargées, et les filières et options sont déjà fermées chaque année.

Nous nous sommes toujours mobilisés pour une Education plus proche des élèves, où les professeurs ont le temps d’aider et d’accompagner leurs élèves tout au long de leurs études. Pour une organisation où les matières seraient variées avec de nombreuses options pour permettre aux

élèves d’acquérir une culture et une ouverture d’esprit nécessaire à la construction d’un projet d’avenir ainsi qu’aux études supérieures.

Ces suppressions de postes sont donc selon nous un réel matraquage du Service d’Education qui est déjà plus qu’handicapé par un énorme manque de personnel éducatif dans les lycées.

Vincent HalouaRF de l’UNL 35

Le droit de réunion est l’un des droits essentiels dont disposent les lycéens. Il s’exerce « en dehors des heures de cours prévues à l’emploi du temps des participants » selon des modalités détaillées dans le règlement intérieur après avis du CVL (décret n°85-924, article 3). La réunion doit se dérouler « dans le respect du pluralisme, des principes de neutralité et du respect d’autrui » il est faut impérativement obtenir l’accord du proviseur (circulaire n°2000-106). Si les conditions légales définies préalablement sont respectées, il ne peut normalement refuser. La réunion doit être publique, donc accessible à tous, et le chef d’établissement doit également donner son autorisation pour l‘intervention d‘une personne extérieure au lycée. Il doit mettre un lieu à disposition une fois que la réunion est autorisée. Selon la circulaire n°9105, « Le droit de réunion a pour objectif essentiel de favoriser l’information des élèves. Des questions d’actualité d’intérêt général peuvent donc être abordées à condition que, sur les thèmes choisis, rien n’empêche que des points de vue différents […] puissent être exposés ». Il est donc possible d’aborder des questions « politiques » dès lors que des débats ont lieu. Une réunion peut être interdite si elle porte atteinte aux biens ou au fonctionnement normal du lycée ou autorisée sous certaines conditions par le proviseur. En cas de refus de l’administration d’autoriser l’organisation d’une réunion, et après avoir dialogué avec le proviseur pour lui rappeler ces références légales, il faut exiger une justification écrite et ne pas hésiter à contacter le secrétariat national aux droits lycéens à l’adresse [email protected].

LE DROIT DE RÉUNION

Le RESF, composé de collectifs, mouvements associatifs, syndicaux et de militants… lutte contre l’expulsion d’enfants scolarisés en France liée à celle

de leurs parents en situation irrégulière. Le 26 Juin 2006 s’est tenue la première réunion rassemblant du personnel de l’Éducation Nationale, des parents d’élèves, des syndicats dont l’UNL et des organisations attachées à la défense des Droits de l’Homme, ayant une préoccupation commune : la situation précaire des élèves majeurs sans-papier et des familles sans papiers ayant des enfants mineurs scolarisés. L’UNL alors présente dès la construction de ce réseau, s’est engagée. Lors de chaque expulsion organisée, l’UNL se mobilise, manifeste, fait signer des pétitions… en ayant pour objectif de permettre aux jeunes scolarisés en France de rester sur le territoire. Nous demandons donc, non seulement la régularisation des jeunes étudiants et lycéens majeurs, mais également celle des parents d’enfants scolarisés en France. Dernièrement, le gouvernement a annoncé un objectif de 125 000 interpellations et 25 000 expulsions d’étrangers en

situation irrégulière par an. Nous nous indignons de cette politique qui fixe un quota et traque par

conséquent des lycéens comme s’ils étaient des hommes à abattre. Jiye Jia a 19 ans. Il est scolarisé au lycée professionnel Jean Moulin de Rosny. Il est venu en France rejoindre sa famille et n’a plus personne dans son pays d’origine. Un arrêté de reconduite à la frontière (OQTF) a été annoncé. Aussi, citons l’histoire d’Ivan, réfugié tchétchène, qui etait entre la vie et la mort après avoir chuté du quatrième étage de son immeuble en tentant d’échapper à la police. Cette

pression que fait subir le nouveau gouvernement et tout simplement irresponsable et inacceptable ! Nous vous invitons tous à consulter très régulièrement le site de RESF pour se mobiliser lorsqu’un lycéen sans-papier est menacé d’expulsion dans votre fédération et en organisant des manifestations avec nos partenaires ! www.educationsansfrontiere.org.

Florian LecoultreSecrétaire général de l’UNL

ACTUALITÉ

septembre - octobre 2007 LA VOIX LYCÉENNE 11

Le combat citoyen de RESF continue !

Fin juin dernier, l’UNL a participé à la Marche des Fiertés dans le cadre de nos revendica-tions sur les discriminations LGBT et la pré-vention Sida.

En effet les LGBT ( L e s b i e n n e s , Gays, Bi, Trans) phobies sont en-core extrêmement présentes dans notre société, et par là même, au sein de l’École.La Marche des Fiertés est pour

nous l’occasion de rappeler l’importance de la pré-vention contre le Sida et les IST. Accompagnés du collectif « Démocratie & Courage », La Mutuelle des Étudiants, Sida Info Service, Léo Lagrange, L’UNEF, MOules frItes et les Etudiants contre le Sida, nous avons distribué des préservatifs et les guides « Le Respect c’est Mutuel-le ».L’UNL s’engage tout au long de l’année dans la lutte contre les discriminations LGBT dans plusieurs collec-tifs et nous avons participé au colloque international sur les LGBTphobies en milieu scolaire ainsi qu’à une session de travail sur les LGBTphobies avec l’OBES-SU et l’IGLYO.

Grégoire TruttmannRF de l’UNL 75

Marche des Fiertés 2007

Sans nous livrer à un inventaire exhaustif des dérèglements que nous avons constatés un peu partout, nous tenons à rappeler que la plus grande

confusion a régné quant à l’heure de publication de ces résultats.

La semaine précédant la publication des résultats, celle-ci était annoncée pour le 2 juillet à 18h00. Puis, des rectorats ont annoncé qu’ils étaient tenus de fournir ces résultats à des « opérateurs privés » au moment même où ils les rendaient publics et qu’en conséquence, l’affichage dans les établissements en serait retardé par rapport à la publication en ligne. Le cabinet du ministre nous a alors assuré que la publication se ferait simultanément en ligne et par affichage. Le 2 juillet au matin, certains médias annonçaient leur publication à 10h00 mais les délais de publication ont en fait varié entre 9h00 et 21h00 d’une académie à l’autre.

Contrairement aux promesses de votre cabinet [de M. Xavier Darcos, ndlr], tous les rectorats n’ont

pas respecté le principe de la simultanéité de la publication, et ont privilégié la publication en ligne sur

les sites académiques et les sites payants.

Lorsque la publication s’est faite tardivement, les candidats n’ont pas toujours eu connaissance de leur relevé de notes suffisamment tôt pour se préparer aux épreuves de rattrapage.

Un recteur a même félicité les chefs d’établissement de son académie d’avoir résisté aux « pressions » de parents d’élèves et de candidats qui exigeaient simplement de connaître les résultats retenus indûment sur

ordre du rectorat.

Quels que soient les résultats finaux du baccalauréat cette année, la FCPE et l’UNL n’acceptent pas ces dérapages. Ils ont généré beaucoup de stress et d’angoisse chez les parents comme chez les candidats, pour le plus grand bénéfice de ces fameux « opérateurs privés » qui font commerce d’informations publiques et sensibles.

Les lycéens, candidats cette année ou candidats à venir, et les parents d’élèves veulent savoir ce qui justifie de tels dysfonctionnements et exigent que soit porté à notre connaissance le contenu de l’accord passé entre le ministère de l’Education nationale et les «opérateurs privés». Enfin, afin que de tels faits ne se reproduisent pas l’an prochain, pour quelque examen que ce soit, la FCPE et l’UNL demandent qu’une enquête soit ouverte.

Paris, le 9 juillet 2007

LE BAC 2007 EN CHIFFRES

La session 2007 du baccalauréat a vu un taux de réussite globale de 83,3 %, ce qui représente une augmentation de 1,4 points par rapport à la session 2006. Pour les series générales, 87,6 % des candidats ont eu leur diplôme, pour les technologiques, 79,5 % l’on obtenu, et enfin pour les lycées professionnels, le taux de réussite s’élève à 77,9 %. Source: ministère de l’Éducation Nationale.

ACTUALITÉ

12 LA VOIX LYCÉENNE septembre - octobre 2007

Résultats du bac 2007:la FCPE et l’UNL réagissent

Suite aux irrégularités constatées lors de la publication des résultats du baccalauréat 2007, qui ont dans cer-tains cas été délégués à des organisme privés, la FCPE (première fédération de parents d’élèves) et l’UNL ont fait une déclaration commune au Conseil Supérieur de l’Éducation du 9 juillet dernier et que la Voix Lycéenne publie ci-dessous.

EUROPE

septembre - octobre 2007 LA VOIX LYCÉENNE 13

Construire l’europe... pas sans nous !

L’Europe est un projet grandiose qui en quel-que années a posé les bases d’une union stable. Ainsi, sans l’avoir vrai-ment décidé, sans même y avoir

vraiment pensé, nous sommes non plus seulement citoyens français mais nous devenons chaque jour qui passe un peu plus citoyen de l’Union Européenne. Nous sommes en quelque sorte en train de de-venir des individus riches de plusieurs cultures. A l’inverse de tout ce monde qui se déchire, l’Europe semble aujourd’hui s’unir. En effet, nous possédons non pas un mais deux hymnes, non pas une mais deux devises, non pas un mais deux centres décision-nels. Nous ne brandissons plus seulement le drapeau tricolore mais nous l’associons systématiquement au drapeau européen. Notre maison est la France mais notre jardin devient l’Europe.

L’association de ces pays qui a pu être faite est no-tre richesse, notre force. Nous devons l’exploiter, et surtout, ne pas la délaisser, car ce qui a pu être fait par nos prédécesseurs ne pourra être bénéfique que si nous l’entretenons sans cesse. Avec le monde qui nous entoure, la mondialisation néolibérale qui nous menace, nous devons nous unir pour porter notre projet, pour l’École et pour la société. C’est seulement ensemble que nous pourrons peser sur la scène inter-nationale.

C’est pour cette raison que nous, jeunes français et européens devons agir car il n’est pas question que

l’Europe se fasse sans nous ! Ainsi, l’OBESSU (Organising Bureau of European School Stu-dent Unions), associe différents syndicats de jeunes européens et prône l’unification des mouvements de jeunes-se dans de nombreux domaines.

Leurs objectifs consistent à :• Permettre aux jeunes de pouvoir être les maî-

tres de leur éducation• D’encourager et de permettre l’échange des

expériences parmi les unions nationales étu-diantes et de lutter pour la fin de toutes les dis-criminations et injustices qui peuvent exister à l’intérieur du système éducatif.

• Contribuer au développement des systèmes d’éducation démocratiques au sein de l’Eu-rope et promouvoir la citoyenneté sous toutes ses formes.

• Promouvoir la solidarité et la compréhension entre les jeunes.

• Fournir une assistance aux structures natio-nales de jeunesse et coopérer pour leur déve-loppement.

C’est de cette manière, que l’OBESSU s’implique dans de nombreuses causes telles que la lutte contre l’homophobie et contre les inégalités face à l’éduca-tion. L’OBESSU est par ailleurs l’interlocuteur priviligié de la jeunesse auprès du Conseil de l’Europe. Ainsi, si nous voulons contribuer au développement européen, il est impératif de développer les politiques européennes de jeunesse.

Anna MarchandRF de l’UNL 57

À VOIR, À LIRE

14 LA VOIX LYCÉENNE septembre - octobre 2007

PERSEPOLIS Film d’animation de M.Satrapi et V.Paronnaud adaptation de la BD de M.Satrapi.

Téhéran 1978 : Marjane, huit ans, songe à l’avenir et se rêve en prophète sauvant le monde. Elle suit avec exaltation

les évènements qui vont mener à la révolution et provoquer la chute du régime du Chah.Avec l’instauration de la République islamique débute le temps des «commissaires de la révolution» qui contrôlent tenues et comportements. Marjane qui doit porter le voile, se

rêve désormais en révolutionnaire. La répression intérieure devient chaque jour plus sévère.Dans un contexte de plus en plus pénible, sa langue bien pendue et ses positions rebelles deviennent problématiques. Ses parents décident alors de l’envoyer en Autriche pour la protéger.A Vienne, Marjane vit à quatorze ans sa deuxième révolution : l’adolescence, la liberté, les vertiges de l’amour mais aussi l’exil, la solitude et la différence.

LES LIP, L’IMAGINATION AU POUVOIRFilm documentaire de Christian Rouaud

Le film donne à voir et à entendre les hommes et les femmes qui ont mené la grève ouvrière la plus emblématique de l’après

68, celle des usines LIP à Besançon.Un mouvement de lutte incroyable, qui a duré plusieurs années, mobilisé des foules entières en France et en Europe, multiplié les actions illégales sans céder

à la tentation de la violence, porté la démocratie directe et l’imagination à incandescence.Des récits entrecroisés, des portraits, une histoire collective, pour essayer de comprendre pourquoi cette grève porta l’espoir et les rêves de toute une génération. C’est possible, les Lip l’ont fait.

LE MONDE DE L’ÉDUCATIONUne autre école, n° 360 Juillet Août 2007

Nous vous conseillons la lecture du n°360 du Monde de l’éducation consacré aux penseurs, acteurs et passeurs d’une autre école, celle où les élèves s’épanouissent, s’approprient les connaissances et vivent heureux ensemble !

POÈMES À CRIER DANS LA RUEAlbum de J.M. Henry illustré par L. Corvaisier, publié chez Rue du Monde

Une nouvelle anthologie réunie par J.M Henry sur des illustrations de L. Corvaisier. Rue du Monde intitule ce

nouveau recueil « Anthologie de poèmes pour rêver un autre monde ».

Voici ici une soixantaine de poèmes « à crier dans la rue ». L’ouvrage propose trois parties : poèmes de révolte et de colère, poème de paix et de liberté, poèmes d’espoir pour un autre monde.

LA DERʼ

MENTIONS LÉGALES

Édition de septembre - octobre 2007

ISSN : 1770-9016

Directrice de la publication : Floréale Mangin

Rédacteur en chef :Alexia Portin

Remerciements à toutes les personnes qui ont participé à ce numéro : Floréale Mangin, Alexia Portin, Jordan Parisse, Léo Moreau, Alexis Debuisson, Jeanne Vies, Gaëtan Chabot, Johann Brunel, Céline Afchain, Grégoire Truttman, Florence Stievenart, Quentin Mayerat, Florian Lecoultre, Vincent Haloua

Conception et réalisation par nos soins.

Imprimé par notre partenaire l’UNSA.

Nous contacter :Union Nationale Lycéenne

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Tel : 01 40 82 94 00 Fax : 01 40 82 94 82

Courriel : [email protected]

PAGE 2 :L’Éditorial de Floréale Mangin

PAGE 3 et 4 :Élèves handicapés, des droits toujours bafoués

PAGE 5 :Suppression de la carte scolaire, Égalité où es-tu ?

PAGE 6 et 7 :Faire société aujourd’hui, quelle place pour le citoyen, quelle place pour l’École ?

PAGE 8 et 9 :La vie des fédérations

PAGE 10 :Le Service public d’éducation, un leurre ?

PAGE 11 :Le combat citoyen de RESF continue !La Marche des Fiertés 2007

PAGE 12 :Résultats du bac 2007 : la FCPE et l’UNL réagissent

PAGE 13 :Construire l’Europe... pas sans nous !

PAGE 14 :À voir À lire

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BULLETIN D’ADHÉSION%

Le prochain Conseil National aura lieu les 22 et 23 septembre 2007.

Le prochain Bureau National aura lieu les 13 et 14 octobre 2007.

Le CN de décembre aura lieu les 15 et 16 décembre 2007

Le VIème congrès aura lieu de 26 et 27 janvier 2008.

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