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L yceenne La voix Le bimestriel des militants de l’Union Nationale Lycéenne Union Nationale Lycéenne 13 bvd Rochechouart 75009 Paris Tél : 01 40 82 94 00 Fax : 01 40 82 94 82 [email protected] [analyse] Sélection, concurrence, une politique dangereuse p.8 [décryptage] La réforme du Bac, au cœur d’un autre lycée p.3 [mai-juin 2008] Union Nationale Lycéenne 13 bvd Rochechouart 75009 Paris Tél : 01 40 82 94 00 Fax : 01 40 82 94 82 [email protected] La réforme du lycée : pas sans les lycéens ! « L’éducation est à l’âme ce que la sculpture est à un bloc de marbre. » Joseph Addison

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[mai-juin 2008] p.8 [décryptage] une politique dangereuse La réforme du Bac, au Sélection, concurrence, cœur d’un autre lycée [analyse] p.3 Union Nationale Lycéenne 13 bvd Rochechouart 75009 Paris Tél : 01 40 82 94 00 Fax : 01 40 82 94 82 [email protected] Union Nationale Lycéenne 13 bvd Rochechouart 75009 Paris Tél : 01 40 82 94 00 Fax : 01 40 82 94 82 [email protected] « L’éducation est à l’âme ce que la sculpture est à un bloc de marbre. » Joseph Addison

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LyceenneL a v o i x

Le bimestriel des militants de l’Union Nationale Lycéenne

Union Nationale Lycéenne 13 bvd Rochechouart 75009 ParisTél : 01 40 82 94 00 Fax : 01 40 82 94 82 [email protected]

[analyse]

Sélection, concurrence,

une politique dangereuse

p.8 [décryptage]

La réforme du Bac, au

cœur d’un autre lycée

p.3

[mai-juin 2008]

Union Nationale Lycéenne 13 bvd Rochechouart 75009 ParisTél : 01 40 82 94 00 Fax : 01 40 82 94 82 [email protected]

La réforme du lycée :

pas sans les lycéens !

« L’éducation est à l’âme ce que la sculpture est à un bloc de marbre. »Joseph Addison

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2 > LA VOIX LYCÉENNE mai - juin 2008

Chers camarades,

Depuis plusieurs mois nous nous sommes mobilisés con-tre la casse du service public d’éducation orchestrée par le gouvernement actuel. Ce mou-vement prouve tout d’abord que les lycéens et l’ensemble de la communauté éducative sont loin d’être résignés face à la volonté affirmée haut et fort par le président de la Répu-blique de baisser les effectifs dans l’Education Nationale à des fins économiques, au dé-triment une fois encore de nos conditions d’études.

Ce mouvement, nous l’avons construit et nous con-tinuerons à le construire dans l’avenir. Il montre encore la validité d’un principe qui

avait déjà été affirmée avec force par le passé, notamment lors de la lutte contre le Con-trat Première Embauche : les mesures qui concernent la jeu-nesse ne peuvent être positi-ves si elles ne prennent pas en compte ses aspirations. Les jeunes doivent être associés aux réformes qui les touchent directement, et en premier lieu les lycéens, qui portent des propositions pour changer le lycée directement issues de leur expérience quotidienne. Alors que se prépare une ré-forme du lycée, le ministre de l’Education Nationale serait bien inspiré de s’en souvenir s’il souhaite réellement tra-vailler dans l’intérêt des élè-ves.

L’UNL, en tant que force du mouvement social, se doit de faire entendre les points de vue et les revendications des lycéens. C’est ce qu’elle a fait pendant chacune de ses ren-contres avec le ministre. C’est ce qu’elle continuera à faire tant dans son action de terrain qu’auprès du gouvernement. Les attaques que subit depuis des années maintenant le sys-tème éducatif ont des consé-quences directes, qui sont les motifs d’une protestation dura-ble dans laquelle s’inscrit notre mouvement : les classes sont de plus en plus chargées, les options disparaissent massi-vement de nos lycées, le suivi individualisé est rendu impos-sible par l’absence de moyens humains pour l’assurer…

Comme vous le savez, un processus de réforme du ly-cée a donc été lancé par Xa-vier Darcos. L’UNL réaffirme avec force que cette réforme ne devra pas et ne pourra pas avoir pour but de nouvelles réductions budgétaires, car c’est le budget qui doit être mis au service de l’Education et non l’inverse. Une réforme du lycée est nécessaire mais l’UNL, qui la réclame depuis

des années, est et restera ex-trêmement vigilante. Les ly-céens ne se satisferont pas d’une réforme « gadget » qui ne traiterait pas des véritables sujets de fond que sont la pé-dagogie, l’autonomie des élè-

ves, la Démocratie Lycéenne et plus largement, la place du lycéen au sein même de son établissement.

Notre syndicat a le devoir de continuer à être le porte-parole des lycéens, tel qu’il l’est actuellement. C’est un im-pératif pour que nous soyons en capacité de résister victo-rieusement la politique édu-cative régressive du gouver-nement. Pour cela, l’UNL doit rester la première force repré-sentative des lycéens lors des élections de la Démocratie Ly-céenne que nous connaîtrons dès septembre prochain. Il sera donc primordial que dans toutes nos fédérations, nous ayons un maximum de can-didats UNL pour les élections CVL et CAVL !

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter de bonnes ré-visions pour les examens qui approchent, à l’aide du site gratuit www.reussite-bac.com notamment, ainsi que de bon-nes vacances. Rendez-vous sur le site de l’UNL : www.unl-fr.org pour suivre toutes nos actualités qui ne manqueront pas d’tre nombreuses en cette période !

Florian Lecoultre Président de l’UNL

« LES JEUNES DOIVENT ÊTRE ASSOCIÉS AUX RÉFORMES QUI LES TOUCHENT DIRECTEMENT »

[l’édito]

PAGE 3 :[décryptage] La réforme du bac ne doit pas oublier les lycéens

PAGE 5 :[actualité] Lycéens sans-papiers, résistance citoyenne !

[actualité] Maisons des Lycéens, des avancées nécessaires

PAGE 6 :[analyse] La réforme du lycée oui, la chienlit non !

PAGE 8 :[analyse] Sélection, concurrence, une politique dangereuse

PAGE 9 :[portofolio] Le Congrès et le 1er mai

PAGE 10 :[à voir, à lire] La sélection culturelle de la Voix Lycéenne

PAGE 12 :[la der’] Bulletin d’adhésion

Sommaire

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mai - juin 2008 LA VOIX LYCÉENNE < 3

...

La réforme du bac, au cœur d’un autre lycée

[décryptage]

C’est le décret organique du 17 mars 1808 qui crée le baccalauréat. Il ne comportait alors que des épreuves orales. Depuis il a beaucoup évolué, s’est transformé et s’est

largement ouvert. Mais sa double particularité elle, n’a pas changée. Le bac est toujours la clôture des études secondaires et le sésame pour les études supérieures. Depuis deux siècles, le bac s’est modifié. Les épreuves ont changé, les exigences également. En 1808, sous le premier empire le baccalauréat n’était réservé qu’une élite, les premiers bacheliers n’étaient que 31 ! Les chiffres parlent d’eux mêmes : en 1880 seulement 1% d’une classe d’âge obtient le baccalauréat. Au fils des années, ce diplôme s’est démocratisé, entre 1930 et 1980 le nombre de candidats reçus à l’examen double pour atteindre en 2006 près de 64%. Nous avons donc assisté à une démocratisation du système scolaire, à un accès plus large au savoir. La création des bacs technologiques puis des bacs professionnels ont permis d’adapter le diplôme et de se rapprocher d’un public différent, désireux de qualifications. Un plus large éventail d’élèves a donc pu sortir du lycée en étant bachelier.

L’obtention du diplôme n’est donc plus réservée à une élite. Néanmoins, il est important de noter que ces politiques éducatives ont pu être critiquées, certains ont parlé de massification et non de démocratisation scolaire, qui conduirait à une dévaluation du diplôme. Les épreuves elles-mêmes se sont également modifiées, n’étant qu’orales à la base, elles sont aujourd’hui majoritairement écrites. Le bac est en constante mutation et se veut d’être adapté à la société actuelle. N’entendons-nous pas nos parents parler de bac « A » ou « D » ? Ou alors, « à mon époque, c’était différent, je ne passais pas d’épreuve de langues ! », nous voyons bien que le bac se transforme. Ce n’est qu’en 1993 que les appellations « ES », « L » ou « S » ont vu le jour !

Le bac se transforme mais ne disparaît pas, il s‘adapte.

Toutefois, il serait réducteur de ne considérer le bac que comme un simple examen de clôture de fin de cycle, car il a une envergure bien plus grande, une charge symbolique et initiatique… Il existe tout un rituel autour du bac, c’est un sésame, un passage à l’âge adulte, la fin d’une époque. Il représente la maturité, l’indépendance, le commencement de quelque chose de nouveau. Depuis l’entrée au lycée où même avant nous entendons parler du bac. C’est un cap important de notre vie et les professeurs ne cessent de nous le répéter, certains vont même jusqu’à nous dire que nous jouons notre vie. Le bac marque la fin des années lycées, le changement de ville pour certains et l’éclatement du cercle d’amis qui se dispersent aux quatre coins de la France… Notre année de terminale, et celle de première dans une autre mesure, est rythmée par cet examen final et parfois il peut générer des angoisses. Même si le bac est fondateur il est important de l’appréhender avec sérénité, de ne pas laisser le stress nous envahir, il est donc conseiller de travailler régulièrement pour éviter de s’infliger deux semaines de bachotage et d’angoisse. Par ailleurs le

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4 > LA VOIX LYCÉENNE mai - juin 2008

...[décryptage]

bac actuel fait l’objet de polémiques et paraît ne pas être adapté. Il est actuellement menacé par différents acteurs politiques et économiques.

Il est donc légitime de poser la question : que faire du bac actuel ?

A l’UNL nous partons du constat suivant : le baccalauréat, échéance ultime, influe directement sur les méthodes de travail du lycée et sur la pédagogie de l’enseignement. C’est pourquoi aucun changement

profond n’est possible tant que le baccalauréat restera en l’état. Cet examen de clôture des études secondaires ne tient nullement compte des progrès opérés par l’élève durant sa scolarité : le bac est

national et anonyme. Le grand danger du bac est donc le bachotage de dernière minute. Les élèves pris au dépourvu vont réviser les deux dernières semaines un travail d’une année entière en assimilant une somme d’information colossale en très peu de temps. Ce mode d’apprentissage étouffe toute réflexion et oblige l’élève à apprendre bêtement et à faire des exercices types. Ce travail n’est pas très utile, les connaissances ingurgitées à la va-vite seront oubliés aussitôt l’échéance passée.

Le facteur chance est bien trop important : « ça passe ou ça casse », l’élève qui a révisé un sujet similaire la veille en bachotant peut être avantagé par rapport à celui qui aura privilégié une vue d’ensemble, en développant un esprit critique, en problématisant le cours, et qui aura approfondi certains thèmes. Mais bien entendu, nous ne sommes pas à l’abri d’accidents le jour J. Nous voyons donc bien que la question du bac est une question épineuse. Mais un bac continu peut également poser problème, car en instaurant un tel système ne risquons-nous pas de créer des bacs de prestige et des bacs poubelles ? Sur le marché de l’emploi, un bac du lycée Henry IV ou Louis Le Grand n’aura probablement pas la même valeur que celui d’une ZEP de province ou de banlieue. Les inégalités pourraient être encore plus criardes et très mal vécues.

C’est pourquoi à l’UNL, nous essayons de nous situer entre les deux et de ne pas tomber dans les extrêmes. Nous proposons une réforme du bac qui conserverait son caractère anonyme et national et prendrait en compte la progression de l’élève. Pour ceci l’épreuve devrait être divisée en deux parties d’égale importance. Au cours des années de première et de terminale, l’élève pourrait être évalué de manière continue sur une partie définie du programme sous forme de « partiels » , il y en aurait deux en première et un en terminale. Ces « partiels » compteraient pour 50% de la note, l’autre moitié de la note serait constituée d’une épreuve finale en fin de terminale. Ainsi serait conservé un examen de passage pour les études supérieures tout en tenant compte des progrès personnels acquis par l’élève au cours de sa scolarité.

Le bac approche, pour certains ce ne sont que des épreuves anticipées, et pour d’autres il symbolise la fin du lycée. Alors armons nous de nos livres et de nos stylos pour pouvoir réussir au mieux cette échéance avec le plus de sérénité possible !

Céline Labroille Membre du pôle communication

« NOUS PROPOSONS UNE RÉFORME DU BAC QUI CONSERVERAIT SON CARACTÈRE ANO-NYME ET NATIONAL ET PRENDRAIT EN COMPTE LA PROGRESSION DE L’ÉLÈVE. »

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mai - juin 2008 LA VOIX LYCÉENNE < 5

[actualité]

Lycéens sans-papiers, résistance citoyenne !

Cela fait maintenant plusieurs années que Nico-las Sarkozy a expérimenté sa politique d’immi-gration jetable. Au ministère de l’Intérieur déjà, le président de la République ne faisait « pas

de cadeaux à nos camarades de classe en situation irrégulière. C’est même une priorité gouvernementale, comme l’a dit Brice Hortefeux, ministre de l’Immigration et de l’Identité nationale, honteuse et provocante déno-mination nous rappelant les pires moments de notre his-toire.

Le mot d’ordre de notre syndicat face à cette politi-que inique est plus que jamais celui de la résistance ci-toyenne. Résistance citoyenne, car il est intolérable que des lycéens soient privés d’un droit fondamental, le droit

à l’éducation. Avec la politique du duo Sarkozy / Hortefeux, la volonté de s’inté-grer dans la société et la volonté de réus-

site pour tous est totalement passée à la trappe. La ré-sistance citoyenne continue à être le mot d’ordre de no-tre syndicat car il est inadmissible que notre pays, censé être celui des Droits de l’Homme, devienne le pays ou des milliers de familles vivent dans la peur au quotidien. Nous ne pouvons accepter que nos camarades conti-nuent à être expulsés vers des pays qui bien souvent, leur sont totalement inconnus.

Cette résistance citoyenne, nous l’organisons dans nos fédérations. Nous devons rester extrêmement vigi-lants à l’approche des vacances d’été, moment souvent choisi pour remplir les quotas. Il est donc de notre devoir de continuer à résister et à défendre nos camarades menacés, en luttant toujours au sein du Réseau Éduca-tion Sans Frontières dans nos départements pour obte-nir la régularisation de tous les lycéens sans-papiers et leurs familles.

Antoine Evennou Secrétaire général

RESF fonctionne en réseau, et sur-tout par internet. Il ne faut pas hésiter à se tenir au courant par le site à l’adresse www.educationsansfrontieres.org

Maison des Lycéens, des avancées nécessaires

La réforme du lycée devra mettre le lycéen au cœur de celui-ci. A l’heure où les lycéens prou-vent qu’ils sont capables de se mobiliser, de re-vendiquer des droits, de formuler des proposi-

tions crédibles et novatrices, il devient urgent que nous puissions enfin pren-dre des responsabi-lités au sein même du lycée.

Xavier Darcos nous a assuré qu’il « avait la même vi-sion que nous sur cet aspect ». Nous allons donc lui pro-poser la généralisa-

tion progressive des Maisons des Lycéens (MDL), pour remplacer à terme les Foyers Socio-Educatifs (FSE).

Les Maisons des Lycéens, sont à l’image de notre syn-dicat, gérées par et pour les lycéens. Les objectifs des MDL sont simples, comme, par exemple, aider à mener à bien des projets de lycéens de l’établissement, gérer les clubs et la vie associative ou encore impulser des actions collectives et d’entraide, la MDL ayant l’avan-tage par rapport au foyer d’être dirigée uniquement par des lycéens.

Les statuts-types pour monter une Maison des Lycéens (MDL) sont disponibles sur le site de l’UNL, dans la rubrique Vie lycéenne.

Arsène Rulhmann SN à la Démocratie Lycéenne

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6 > LA VOIX LYCÉENNE mai - juin 2008

La réforme du lycée oui,la chienlit non !

[analyse]

Après avoir à plusieurs reprises affirmé sa vo-lonté de réformer en profondeur le fonction-nement du lycée, Xavier Darcos est désor-mais passé à la vitesse supérieure. En effet,

le ministre de l’Education a confié récemment à Jean-Paul de Gaudemar, recteur de l’académie d’Aix-Mar-seille, la mission de préparer la réforme du lycée. La lettre de mission qu’il lui a remise à cette occasion in-dique que cette réforme commencera à s’appliquer à la rentrée 2009.

Selon cette lettre, M. de Gaudemar se voit confier « la mission de préparer avec l’ensemble des parte-naires concernés l’élaboration du nouveau lycée gé-néral et technologique dont notre pays a besoin » et

pour cela de consulter « très largement les lycéens, les enseignants, les chefs d’établissement et les pa-rents ». Si cette dernière intention affichée est louable, on ne peut que constater que la pratique ministérielle de Xavier Darcos ces derniers mois va exactement à l’encontre de ce dialogue qu’il fait mine de prôner aujourd’hui. En effet, l’ensemble de la communauté éducative s’est mobilisé ces derniers mois sans obte-nir de réponse du gouvernement sur la question des

suppressions de postes dans l’Edu-cation, et les réformes annoncées jusqu’ici l’ont été très souvent sans aucune consultation des élèves, pourtant premiers concernés. Cette fois il ne pourra en aller de même.

Grâce à la mobilisation lycéenne de ces derniers mois, l’UNL a pu im-poser au ministère de faire de plu-sieurs de ses revendications histo-riques des thèmes centraux de la réforme. Certaines des orientations retenues semblent aller dans le bon sens comme la volonté de faire en sorte que le lycée réponde « aux attentes des lycéens ». L’accroisse-ment de l’autonomie des élèves, no-tamment en terminale, et surtout la création d’un statut lycéen sont aus-si des pistes de travail prometteuses

au premier abord. Reste à voir comment le ministre envisage de les traduire concrètement, et c’est là que l’UNL aura tout son rôle à prendre en tant que premiè-re force syndicale lycéenne.

Du côté du calendrier de la réforme, en effet, les choses s’accélèrent désormais, le mouvement ly-céen n’étant visiblement pas pour rien dans ce nou-vel empressement sur ce dossier de la réforme du ly-cée. Pour que la consultation des lycéens sur un sujet aussi important que la réforme du lycée soit effective, la précipitation doit pourtant être d’emblée exclue. Un « premier cadre de travail » doit être remis au minis-tre le 10 juillet, et les objectifs du gouvernement sont maintenant de mettre en place progressivement les

nouvelles classes de seconde, première et terminale, de la rentrée 2009 à la rentrée 2011.

Face à une réforme qui paraît à l’heure actuelle pou-voir déboucher sur le meilleur comme sur le pire, l’UNL prend ses responsabilités d’organisation syndicale re-présentative en proposant des mesures propres à une réforme du lycée qui se ferait vraiment dans l’intérêt des élèves, dans la lignée de son Texte d’Orientation adopté en mars lors du VIème Congrès National. Notre syndicat aura à cœur pendant cette réforme de porter sa vision progressiste du lycée, et d’obtenir pour les lycéens de vraies améliorations, non des promesses de façade dont le ministère est coutumier.

Aujourd’hui, c’est une opportunité historique de ré-former le lycée qui s’offre à nous. Le ministère devra à son tour prendre ses responsabilités et ne pas hypo-théquer les possibilités qui sont ouvertes en cherchant à poursuivre dans le cadre de cette réforme une logi-que purement comptable de restrictions budgétaires qui a été la sienne jusqu’ici. Sans quoi Xavier Darcos devra assumer les conséquences d’une réforme qui se ferait non pas avec la communauté éducative et les lycéens mais contre eux. Vigilance donc, et soyons certains que ce sujet ne quittera pas de sitôt le devant de la scène de l’actualité éducative.

Léo MoreauVice-président

« FACE À UNE RÉFORME QUI PARAIT À L’HEURE ACTUELLE POUVOIR DÉBOUCHER SUR LE MEILLEUR COMME SUR LE PIRE, L’UNL PREND SES RESPONSABILITÉS »

Depuis sa créa-tion, l’UNL travaille à la réforme du lycée et précise des reven-dications toujours plus nombreuses et toujours plus appron-fondies. Toutes ces analyses sont conte-nues dans les diffé-rents écrits de l’UNL. À ce titre n’hésitez pas à vous référer au Texte d’Orienta-tion (disponible sur le site de l’UNL) et aux autres travaux thématiques réalisés par les secrétariats nationaux.

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8 > LA VOIX LYCÉENNE mai - juin 2008

Sélection, concurrence, une politique dangereuse

[analyse]

Cette année a été riche en mobilisations. De la réforme annoncée du cursus Bep / Bac pro, en passant par la loi LRU (sur l’autonomie des universités) et pour se continuer sur les

suppressions de postes, c’est face à des inquiétudes concrètes que les lycéens sont descendus dans la rue. Reste que ces projets au demeurant très ciblées, participent en fait d’un ensemble très cohérent de mesures, appuyées par des choix politiques assumés : « si vous voulez réussir, vous n’avez qu’à travailler ! ». Ce qui supposerait que tout le monde est égal face à l’épreuve de l’école. C’est là, oublier les critères sociaux, économiques et familiaux qui participent, ou non, de la réussite scolaire, et qui conditionnent en grande partie les choix scolaires. Et pire encore, cette politique du chacun pour soi, se donne les moyens de se mettre en œuvre, lesquels sont : la mise en place d’une sélection « sur le tas » ou encore la mise en concurrence du monde scolaire et universitaire.

Une sélection qui ne dit pas son nom

Dans le fond de la politique actuelle du gouver-nement, il y a la conviction qu’il est vain d’œuvrer à ce que le plus grand nombre réussisse car cela n’a pas d’efficacité quantitativement mesurable et immédiate. Partant de ce postulat, les politiques mises en œuvre tendent à sélectionner les individus, pour mettre les moyens sur les seuls « aptes ».

Qu’il s’agisse par exemple de l’« orientation active », de la suppression de la carte scolaire ou encore de l’autonomisation des universités, à chaque fois, cela conduit à mettre en place une sélection qui ne dit pas son nom. Car forcément, la chute des barrières de régulation (absence de carte scolaire, autonomie des universités entre elles), ne peut favoriser un pilotage cohérent des moyens sur l’ensemble du parcours scolaire d’une personne. Et de façon logique, un fossé va se creuser entre les établissements (lycées ou universités) qui choisiront rigoureusement leurs élèves et les autres qui devront panser les plaies que les premières auront ouvertes. Or, cela ne permettra pas de créer les conditions de la réussite du plus grand nombre.

Une mise en concurrence inquiétante

Lorsqu’un bouchon se forme sur l’autoroute, si chacun en fait à sa tête, le bouchon ne cessera de grossir. Si, par contre, une régulation est mise en place pour fluidifier le trafic, le bouchon tendra fortement à

se réduire. Cette image pourrait tout autant s’appliquer au monde scolaire et universitaire.

Ainsi, la mise en concurrence des établissements entre eux, conduit nécessairement à ce que nombre d’élèves se trouvent évincés du système parce que pas assez performants. À l’issue de la mobilisation des lycéens, une circulaire garantissant que l’orientation active ne soit sujet à sélection a été rédigée. Mais force est de constater qu’elle n’a pas été diffusée aux lycéens de terminale, ce qui montre le peu de cas fait par le gouvernement de l’avenir des jeunes. Or, penser un processus d’éducation de la sorte conduit inévitablement au désastre car c’est oublier qu’un élève évolue au gré du temps et des enseignements. L’objectif, pour nous, de l’École c’est bien que les élèves s’émancipent et se forment à devenir des citoyens capables de s’intégrer à la société, son rôle n’est pas celui de les éjecter.

Souvenons-nous que l’intérêt général n’est pas une somme d’intérêts particuliers, il les dépasse. C’est ainsi que construire la société de demain nous impose de refuser les choix politiques actuels et nous pousse toujours davantage à nous montrer fermes et déterminés dans la défense d’un système plus juste, gage d’une société cohérente…

Jeanne Viès et Quentin Dogon SN à la communication et SN à l’Orientation

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mai - juin 2008 LA VOIX LYCÉENNE < 9

UN CONGRÈS EST TOUJOURS UN MOMENT EXCEPTIONNEL, RARES

SONT EN EFFET LES OCCASIONS DE SE RETROUVER POUR

DÉBATTRE ET DÉFINIR L’ORIENTATION DE

NOTRE ORGANISATION. MAIS UN CONGRÈS

C’EST AUSSI BEAUCOUP DE MOMENTS

INOUBLIABLES, JÉRÔME CID, NOTRE

PHOTOGRAPHE EN A IMMORTALISÉ

QUELQUES-UNS QUE NOUS VOUS PROPOSONS

AINSI QUE DES PHOTOS DES MANIFESTATIONS DU

1ER MAI !

La Voix Lycéenne, l’outil du militant

Un Congrès studieux réunissant des militants venus de toute la France

22 mars 1968 - 22 mars 2008 : 40 ans de lutte lycéenne pour notre Droit à l’Avenir !

Plénière sur le Statut Lycéen

Des invités d’exception pour des débats constructifs : Philippe Meirieu et Gérard Aschiéri

Un congrès, c’est aussi le temps du renouvellement de nos instances : Florian Lecoultre, nouveau Président de l’UNL, succède à Floréale Mangin

1er mai, le ballon de l’UNL à Paris

1er mai à Paris

1er mai à Paris

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10 > LA VOIX LYCÉENNE mai - juin 2008

La machineinfernale

de Jean Cocteau

Adaptation du mythe d’Œdipe qui, selon l’oracle de Delphes, devait tuer son père et épouser sa mère. Obéissant à l’oracle, Œdipe résout l’énigme du Sphinx, tue son père et épouse sa

mère. La peste s’abat sur Thèbes qui a couronné un inceste et un parricide. Quand un berger dévoile la vérité, la machine infernale des dieux explose. Œdipe se crève les yeux et sa mère se pend. Cocteau agrémente la tragédie de Sophocle de surréalisme, d’ironie et d’anachronismes volontaires et redonne vie aux grandes figures grecques : Œdipe, Jocaste, Antigone et Créon. Il philosophe en virtuose. Non, l’homme n’est pas libre. Il naît aveugle et les dieux règlent sa destinée. Même le héros, celui qui sort du rang, doit se soumettre. Ce grand texte dit tout sur l’homme avec infiniment d’humour et de poésie.

Un conte de noëlde Arnaud Desplechin

Un film d’Arnaud Desplechin avec les grands acteurs Catherine Deneuve, Mathieu Amalric, Melvil Poupaud. Junon et Abel réunissent enfants et petits-enfants dans la maison familiale de Roubaix pour Noël. Elisabeth, la sœur aînée, son frère Henri banni de la famille et sa nouvelle amie, Ivan le plus jeune avec épouse et enfants, Paul l’adolescent malade... Junon annonce sa leucémie, que seule une greffe de moelle peut guérir. La même maladie qui emporta autrefois l’un de ses petits garçons. L’heure est aux règlements de compte, aux apaisements, aux découvertes. Le réalisateur de Rois et Reine ne nous déçoit pas en agrémentant ce drame d’une certaine dose d’humour et d’aigreur !

4 mois, 3 semaines2 jours

de Christian Mungu

[à voir, à lire]

Une viede Guy de Maupassant

A 17 ans, Jeanne quitte enfin le couvent, rêvant d’amour, du frémissement des cœurs, de l’élan des âmes. Elle rencontre très vite Julien, jeune noble des environs avec qui elle se marie seulement trois mois après leur rencontre. A partir de ce moment-là, Maupassant nous raconte la terrible désillusion de notre héroïne dans cet univers sexiste du 19e siècle, plein de préjugés et de conventions. Un roman très émouvant et instructif sur les conditions sociales de cette époque – et surtout celles de la femme.

La palme d’or du Festival de Cannes 2007 est désormais disponible en DVD ! Ce terrible film (à ne pas mettre entre toutes les mains !) réalisé par Christian Mungiu narre l’histoire de deux étudiantes dans la Roumanie communiste de 1987, sous la dictature de Ceaucescu. Ottila et Gabita partagent une chambre dans la cité universitaire d’une petite ville. Gabita est enceinte et l’avortement est un crime. Ce film a reçu le prix de l’Education Nationale pour son intérêt pédagogique et artistique !

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Toute l’actualité de l’UNL, toutes les photos, tous les dossiers thématiques sont sur :

www.unl-fr.org

Agenda> L’UNL sera présente aux Marches des Fiertés organisées dans les principales villes, notamment le 14 juin à Lyon, Rennes, Strasbourg

et Toulouse, le 28 juin à Paris et le 5 juillet à Marseille et Bordeaux.

> Pensez à réadhérer à l’UNL pour 2008-2009 à partir du 1er juillet.

> Les résultats des épreuves du Bac seront rendus publics le 4 juillet.

> Le CN de rentrée se déroulera fin septembre à Paris.

[la der’]

MENTIONS LÉGALES

Mai - juin 2008ISSN : 1770-9016

numéro tiré à 8 000 exemplaires

Directeur de la publication : Florian Lecoultre

Rédactrice en chef :Jeanne Viès

Remerciements à toutes les personnes qui ont participé à ce numéro : Léo Moreau, Antoine Evennou, Arsène Ruhlmann, Céline Labroille, Jordan Parisse, Quentin Dogon, Floréale Mangin, Florence Stievenart, Jérôme Cid...

Conception et réalisation par nos soins.

Imprimé par notre partenaire l’UNSA.

Nous contacter :Union Nationale Lycéenne13 Bvd Rochechouart75009 ParisTel : 01 40 82 94 00 Fax : 01 40 82 94 82Courriel : [email protected]

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