VL congrès 2011

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Hors Série Hors Série Hors Série IX ème congrès des élus Cahier du participant Ordre du jour // Contributions // Fiches d’atelier // Plénières

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La VL du Congrès des Élus 2011

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Hors SérieHors SérieHors Série

IXème congrès des élus

Cahier du participant

Ordre du jour // Contributions // Fiches d’atelier // Plénières

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LA VOIX LYCEENNE / Janvier 2011 / Numéro Hors-Série

Edito

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Chèr(e) ami(e) lycéen(ne),

Tu participes à ce IXème congrès des élus lycéens, organisé par l’UNL, dans un contexte éducatif et social très chargé. Trois mois après l’immense mobilisation contre la réforme des retraites, c’est maintenant la communauté éducative dans son ensemble qui est touchée par les politiques gouvernementales. Seize-mille suppressions de postes de professeurs nous attendent pour la rentrée 2011, entrainant une fois de plus des classes surchargées, une pédagogie impossible et une baisse du niveau scolaire. La casse du Service Public d’Education entamée par les gouvernements depuis 2002 provoque une éducation à deux vitesses : celle d’un côté, des élites, qui auront leur droit à la réussite assuré ; celle, de l’autre, de lycéens mis au ban, qui trimeront toute leur vie pour s’insérer socio-professionnellement. Quelque mois plus tôt, cet automne, ce sont plusieurs centaines de milliers de lycéens qui ont manifesté contre la réforme des retraites. Alors que le chômage des jeunes s’élève à plus de 23 %, un record européen, les perspectives d’avenir des lycéens se réduisent de jour en jour. Cette majorité de la jeunesse qui s’est mobilisée, c’est celle qui revendiquait un droit à l’avenir dont elle est aujourd’hui privée, mais aussi qui réclamait d’être écoutée et prise au sérieux par le gouvernement. Car écoutés, nous le sommes encore trop peu aujourd’hui. Les quelques espaces d’inter-pellation du gouvernement ouverts aux lycéens ne sont que les instances de la démocratie lycéenne, et le syndicalisme lycéen (toutefois encore trop peu reconnu). Mais ce, à condition de les utiliser à bon escient. Ces instances lycéennes peuvent changer la vie de l’ensemble des lycéens si elles proposent de véritables projets, et que les élus lycéens s’en emparent comme un réel espace d’interpellation du gouvernement. C’est aussi par les urnes, en faisant le choix des candidats que tu désires voir siéger au CSE, que tu feras le choix ou non de t’opposer à des politiques ministérielles que les lycéens subissent chaque jour un peu plus, et voir émerger un nouveau lycée, plus égalitaire, plus pédagogique, plus juste. Pour échanger sur ces instances, sur la Démocratie Lycéenne en général, mais aussi sur les grandes thématiques éducatives et sociales du moment, nous avons tenu à faire de ce congrès un grand événement lycéen. Alors nous te souhaitons un excellent congrès des élus, en espérant que tu le trouves enrichissant et que ta participation nous apporte beaucoup !

Victor Colombani, Président de l’UNL

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Janvier 2011 / Numéro Hors-Série / LA VOIX LYCEENNE

Ordre du Jour du Congrès

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IXème Congrès des élus 29-30 janvier 2011 - Paris

Ordre du jour

Samedi 29 Janvier : Congrès des élus lycéens

10h30 : Début des inscriptions et déjeuner (fournis) 12h00 : Ouverture du congrès des élus avec la Région IDF et la Mairie de Paris 12h45 : Ateliers

Quelle rénovation pour la démocratie lycéenne ? Droits Lycéens : quels sont ils, quels droits réclamer pour les lycéens ? Le syndicalisme et la Démocratie Lycéenne Education à la citoyenneté mondiale Santé et Discriminations La réforme des rythmes scolaires : comment organiser la révolution pédagogique ? Violences scolaires : où en est-on ? Réduire les inégalités d’accès à l’éducation : la carte scolaire et les aides sociales Pour une éducation de qualité pour tous : l’école publique (budget, laïcité)

14h30 : Pause 15h : Intervention de Léo Lagrange 15H15 : Table ronde : « Quelles avancées pédagogiques pour le lycée du XXIème siècle ? » avec JJ. Hazan (FCPE), C. Chevalier (SE-UNSA), T. Cadart (SGEN-CFDT), T. Reygades (SNES), F. Testu (JPA) 17h15 : Pause 17h45 : Intervention de La Mutuelle Des Etudiants (LMDE) 18h00 : Bilan du mandat 2009-2011, présentation du projet et des candidats CSE de l’UNL 19h00 : Adieux aux camarades 20h : Départ pour la soirée 00h : Départ pour les hôtels

Dimanche 30 Janvier : Convention Nationale de l’UNL

9h00 : Point financier de l’UNL 9h15 : Ouverture de la Convention Nationale, rapport d’activité et débat d’orienta-tion 11h : Pause 11h30 : Table ronde : « Quelle place pour les jeunes dans la société » avec B. Thibault (CGT), H. Garnier (CFDT), B. Groison (FSU), L. Bérille (UNSA), JB Prévost (UNEF) 13h00 : Pause Déjeuner 13h45 : Débat et vote des contributions 14h45 : Clôture du Congrès 15h : Retour dans les fédérations

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«««« Quelle rénovation pour la démocratie lycéenneQuelle rénovation pour la démocratie lycéenneQuelle rénovation pour la démocratie lycéenneQuelle rénovation pour la démocratie lycéenne ???? » » » » avec MF.

Brihoum (DAVL de l’Académie de Toulouse)

L’école a pour mission d’apporter une qualification à tous les élèves. Mais en tant que fondement du modèle social, son rôle est également de former les citoyens qui demain porte-ront notre société. Or, si l’éducation, contre les haines et l’obscurantisme, permet de jeter les bases de la démocratie, elle doit aussi enseigner sa pratique. On a ainsi instauré au lycée di-verses instances dans lesquelles les élèves peuvent s’investir. Dès lors, la démocratie lycéenne doit véritablement permettre aux jeunes de s’exprimer et répondre à leurs aspirations légiti-mes. Si les instances actuelles sont à l’origine de certaines réussites et ont consacré l’engagement des lycéens, il reste encore beaucoup à faire pour que les principes démocratiques et les vo-lontés des élèves soient respectés. On peut ainsi délimiter trois directions, reliées par des problématiques transversales, dans lesquelles des mesures concrètes et adaptées permettraient une rénovation de la démocratie lycéenne : le système de représentation, la compétence des élus et enfin les moyens mis à leur disposition. Sans rentrer dans le détail de la discussion que nous aurons en atelier, voici quelques éléments de débat. La représentation des lycéens Aujourd’hui le système de représentation des élèves a une forme pyramidale. Les élus de cha-que instance constituent le corps électoral pour l’instance directement supérieure. Si ce procé-dé présente des avantages en termes d’organisation, il ne favorise par la légitimité démocrati-que du dernier échelon de la pyramide. Tant pour le CNVL que pour le CSE, il faut réfléchir à modifier le système électoral. Dans l’absolu, pourquoi même ne pas instaurer une élection au suffrage universel pour une instance aussi déterminante que le CSE ? Un travail sur les modes d’élection permettrait également de rendre les instances plus accessibles et mieux connues. De plus il serait pertinent d’augmenter le nombre d’élus, notamment au CSE, permettant ainsi une représentation des lycéens plus fine et réaliste. De façon plus générale, il est nécessaire que la Démocratie Lycéenne existe dans l’ensemble des formations que des lycéens suivent. Pourquoi le lycée agricole, par exemple, possède-t-il un système particulier et moins représentatif ? Il serait bien plus juste de mettre tout le mon-de sur un pied d’égalité et permettre à tous les lycéens et apprentis, quelles que soient leurs filières, d’être représentés. L’action des élus lycéens Parce que nous croyons que les représentants des lycéens n’ont pas un rôle de décoration, il faut définir clairement leurs compétences et le champ d’action des instances. A l’heure actuel-le, les instances du CVL au CNVL sont chargées de l’animation de la vie lycéenne et des ques-tions de pédagogie. Mais à la différence du conseil d’administration, le vote de ces instances n’est pas décisionnel. Cela est incompréhensible : les lycéens sont les premiers concernés par les décisions prises par l’Education Nationale, en cela ils doivent pouvoir imposer un certain nombre de choix. De plus les compétences des instances doivent être précisées : il n’est pas possible d’afficher une soi-disant neutralité lorsque l’on traite des sujets éducatifs. Les élus lycéens doivent pou-voir s’exprimer librement sur des sujets politiques qui déterminent le quotidien de leurs cama-rades. Ils doivent être systématiquement associés aux réformes et autres décisions destinées à modifier les conditions de vie et d’étude des élèves. Dans cette logique, il semble indispensa-ble de lier les instances de la démocratie lycéenne avec le travail des collectivités locales, afin que les uns et les autres œuvrent de concert pour les lycéens.

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Des moyens pour la démocratie lycéenne Donner un avis c’est bien, avoir les moyens de réaliser ses projets c’est beaucoup mieux ! Cela commence avant tout par une vraie formation des élus. Du délégué de classe au CNVL, tout élève élu par ses camarades pour les représenter doit bénéficier d’une formation qui l’aide à cerner les enjeux de son mandat et lui donne les outils nécessaires pour le mener à bien. Clai-rement, ce n’est pas le cas aujourd’hui par manque de volonté politique et de moyens. A plus long terme, il s’agit de mettre en contact les élus afin de partager idées et projets. C’est par exemple la raison pour laquelle l’UNL tente de construire un réseau national d’élus. Quelles que soient la bonne volonté et la compétence des élus, ils ne pourront rien développer de concret dès lors qu’ils ne bénéficieront pas d’un budget. L’Etat a préféré il y a quelques an-nées ne plus attribuer directement de subventions aux CVL notamment. Les inégalités qui se sont créées entre les lycées sont flagrantes suivant la volonté de l’administration de soutenir ou non le CVL. Un renouvellement annuel d’un minimum « vital » pour les actions des instan-ces est nécessaire, il doit être assuré de la même manière sur l’ensemble du territoire. L’utili-sation de ce budget doit être librement choisie par les élus.

Ces éléments sont des pistes de réflexion incontournables quant à la démocratie lycéenne. Nous pouvons également nous interroger sur une harmonisation européenne des dispositifs de représentation des lycéens. Une autre question déterminante est celle de la place des organi-sations syndicales lycéennes vis-à-vis des instances. Celles-ci sont des outils au service des élus et des lycéens, mais il reste à définir sans équivoque leur rôle. La démocratie lycéenne ne peut se contenter d’être une coquille vide. Nous devons nous inspi-rer des situations dans lesquelles les instances fonctionnent efficacement afin de proposer des solutions aux défaillances d’un système qui doit répondre aux aspirations des lycéens.

AtelierAtelierAtelierAtelier :::: «««« Droits LycéensDroits LycéensDroits LycéensDroits Lycéens : quels sont ils, quels droits réclamer : quels sont ils, quels droits réclamer : quels sont ils, quels droits réclamer : quels sont ils, quels droits réclamer

pour les lycéenspour les lycéenspour les lycéenspour les lycéens ???? » » » » avec S. Binet (CPE)

Les lycéens possèdent des droits essentiels. Ceux-ci garantissent le droit fondamental à l’éducation. Néanmoins ces droits souffrent de différents problèmes. En premier lieu, ils res-tent peu connus des élèves et parfois même de l’administration. Leur application et leur res-pect, dès lors, sont réduits. Il s’agit donc de faire le bilan des droits dont nous disposons et de cibler les problèmes. A partir de cela il faudra déterminer les moyens pour imposer un respect total des droits lycéens. Plus généralement poser la question de la reconnaissance de la place et de la parole des lycéens.

Les droits fondamentaux dont nous disposons s’articulent autour du droit d’expression.

Ils nous permettent de nous réunir, de publier, d’afficher, de s’associer au sein des lycéens. Mais il ne faut pas considérer que les droits des lycéens s’arrêtent là. Le règlement intérieur, s’il est juste et déterminé de concert avec les lycéens, permet de garantir nos droits. De la même manière, les obligations auxquelles sont tenus les enseignants – interdiction des zéros de conduite par exemple, sont de véritables droits pour nous. Mais peu de lycéens connaissent vraiment leurs droits, et nous devons les en informer.

La défense des droits lycéens est une activité pleinement militante. Elle constitue un

des piliers de l’UNL qui a d’ailleurs toujours institué un secrétariat national aux droits lycéens. Afin d’expliquer les méthodes que nous pouvons utiliser pour défendre nos camarades dont les droits seraient attaqués, nous nous pencherons sur le mouvement « retraites » pendant lequel nous avons constaté de très nombreux abus.

Enfin, parce que nous entrons dans la société et le lycée du XXIè siècle, nous devons

revendiquer de nouveaux droits, en phase avec les évolutions sociales. Le droit syndical, tou-jours non reconnu, doit être accordé aux lycéens. Les organisations existent et jouent un rôle

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majeur notamment termes de défense des droits, il est donc nécessaire que le syndicalisme lycéen soit institutionnalisé. Dans un autre champ, alors que les rythmes scolaires sont au cœur du débat, le droit aux vacances doit être reconnu. Plus généralement, il faut permettre à chaque jeune de se former dans des conditions qui respectent ses qualités d’homme. C’est la raison pour laquelle de nouveaux droits doivent être revendiqués par les lycéens aujourd’hui.

Pour aller plus loin :

le Guide des Droits Lycéens de l'UNL : http://www.unl-fr.org/

le site du ministère de l'éducation (pour les plus dégourdis): http://www.vie-lyceenne.education.fr/cid20334/les-droits-des-lyceens.html#textes-generaux

AtelierAtelierAtelierAtelier : «: «: «: « Syndicalisme et Démocratie LycéenneSyndicalisme et Démocratie LycéenneSyndicalisme et Démocratie LycéenneSyndicalisme et Démocratie Lycéenne » » » » avec Benja-

min Vételé (Pdt de l’UNL en 1999/2000) Karl Stoeckel (Pdt de

l’UNL en 2005/2006)

Historique => Comment le syndicalisme a mené à la Démocratie Lycéenne ? Le syndicalisme lycéen et les mouvements lycéens ont fait naitre des victoires pour la Démo-cratie Lycéenne. La démocratie lycéenne et le syndicalisme lycéen ont grandi ensemble, en parallèle. Quelques éléments de chronologie : 1968 : 1e élus au CA, au FSE et délégués de classe grâce à l’UNCAL 1990 : Mouvement sur les suppressions de moyens 1990 : 1e élections au CAVL et création des Maisons des lycéens 1993 : 1e élections au CSE et création de l’UNEL 1995 : 1e élections au CNVL 2000 : Elections au CVL avec la Réforme Meirieu Une amélioration de la Démocratie Lycéenne reste à revendiquer (suffrage direct pour le CSE, réelle campagne d’information pour faire face à l’abstention importante, moyens pour les élus, ..). En s’organisant et en s’unifiant dans ces instances, ces revendications auront plus de poids. Par exemple, des victoires pour les lycéens ont été obtenues au CSE notamment ces dernières années par les élus de l’UNL et avec la communauté éducative. Nous sommes aussi un interlo-cuteur des syndicats et organisations du monde éducatif. L’UNL a été fondée à partir de la Démocratie Lycéenne, par les 3 premiers élus lycéens au CSE, qui ont d’abord créé l’UNEL (Union Nationale des Elus Lycéens) pour les élus qui devien-dra peu après l’UNL pour tous les lycéens. Ce fondement historique subsiste, se traduisant encore aujourd’hui par un attachement pro-fond de notre syndicat à la Démocratie Lycéenne. Ainsi, forte présence dans CVL, CAVL et 3 sièges CSE. Le syndicalisme => Force vive de la Démocratie Lycéenne Pour les lycéens, faire le choix d’une organisation syndicale, c’est faire porter et faire peser ses revendications et ses valeurs grâce à l’œuvre collective, mais c’est aussi être informé et parta-ger l’information, et être défendu au quotidien. En tant qu’élu lycéen, le syndicalisme c’est un apport, une formation acquises grâce à l’expé-

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rience de nos prédécesseurs. L’UNL, c’est déjà 17 années de syndicalisme, de mandats lycéens et de combats collectifs (CPE, Retraites, Darcos….). C’est aussi disposer d’outils pratiques (fiches techniques, comment organiser tes projets etc.) et c’est bénéficier des projets et idées des élus de toute la France à site des élus lycéens. L’UNL, c’est un vaste réseau d’élus et de simples lycéens qui se battent au quotidien et qui portent ensemble un idéal. à forum des élus Quelle doit être la posture des organisations syndicales face à la Démocratie Lycéenne ? En quoi le syndicalisme lycéen peut il être un outil de progrès de la Démocratie Lycéenne ? Aller plus loin : • Le Syndicalisme en France, Que sais-je ? La Voix Lycéenne spéciale « 15 ans de syndicalisme » disponible sur le site de l’UNL : histori-que du mouvement lycéen et de la DL depuis 1968.

Atelier InternationalAtelier InternationalAtelier InternationalAtelier International : «: «: «: « Global Education / Education à la ci-Global Education / Education à la ci-Global Education / Education à la ci-Global Education / Education à la ci-

toyenneté mondialetoyenneté mondialetoyenneté mondialetoyenneté mondiale » » » » avec l’OBESSU

L'Europe évolue géographiquement, socialement, économiquement et culturellement. Le désir d'une Europe forte dans tous ces domaines se fait lui aussi, parallèlement, de plus en plus fort. Des partis européens se créent et les syndicats se regroupent en confédérations eu-ropéennes. L’UNL est le seul syndicat lycéen français à être membre de l’O.B.E.S.S.U. (plateforme européenne regroupant plus de 25 syndicats lycéens sur le continent européen). L'éducation est un enjeu capital aussi bien au niveau national qu'au niveau européen car, c'est en fonction de la qualité de l'enseignement que se décidera, non seulement une part de notre avenir personnel, mais aussi une part de l'avenir de l'Europe et des pays qui la constituent. C'est pourquoi il est très important que nous n'attendions pas de subir n'importe quelle évolu-tion de notre système scolaire sans rien faire mais que nous soyons présents en tant que véri-tables acteurs de transformations qui permettront une éducation de qualité dans l'ensemble de l'Europe et une sensibilisation aux problématiques et enjeux communs auxquels nous de-vrons faire face. A travers nos différents systèmes éducatifs, notre but est de faire prendre conscience et de renforcer la capacité citoyenne à entreprendre des actions, défendre nos droits et nous enga-ger dans les débats politiques concernant la justice sociale et le développement durable aux niveaux local, national et international. Nous pensons nécessaire d’encourager les élèves et les enseignants à collaborer sur des pro-blèmes globaux et permettre aux citoyens de comprendre les réalités et autres processus com-plexes du monde d’aujourd’hui tout en développant des valeurs, des attitudes, des connais-sances et des capacités qui leur donneront les moyens de relever les défis d’un monde inter-connecté. C’est ce que le Centre Nord/Sud du Conseil de l’Europe avec qui nous travaillons en collabora-tion avec l’O.B.E.S.S.U propose de qualifier d‘Education à la citoyenneté mondiale. C’est ce désir commun de développer et d'attirer l'attention de la jeunesse pendant son processus d'apprentissage sur des sujets universels : droits de l'homme, respect de l’environnement, maintient de la paix, résolution de conflits, lutte contre les discriminations... Nous voulons en-semble chercher des réponses et tenter de créer à travers des initiatives innovantes tout au long du cursus scolaire, une société basée sur la solidarité, l'égalité, la justice et le respect. Une société où l’on pense « global » et agit « local » et non pas l'inverse. Nous nous poserons alors la question de la réalité de ces enjeux, de la nécessité de les porter

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sur le devant des questions éducatives et penserons les réponses que l’on peut tenter d’appor-ter concrètement, à tous les niveaux. Aller plus loin :

Centre Nord/Sud du Conseil de l’Europe : http://www.coe.int/t/dg4/nscentre/GE_fr.asp

La semaine de l’éducation sur le site de l’O.B.E.S.S.U :

http://www.obessu.org/index.php?option=com_content&view=article&id=674:global-education-week-2010&catid=41:latest-news&Itemid=70

Guide de l’éducation à la citoyenneté (édité par le NSC of CoE) :

http://www.coe.int/t/dg4/nscentre/GE/GE-Guidelines/Guide-Pratique-ECM.pdf

AtelierAtelierAtelierAtelier : «: «: «: « Santé et DiscriminationsSanté et DiscriminationsSanté et DiscriminationsSanté et Discriminations »»»» avec la LMDE

Avec l’entrée au lycée c’est une période de transition entre l’adolescence et l’âge adul-te qui commence. C’est le moment où nous changeons, et où nous pouvons nous poser de nombreuses questions de santé mais aussi faire face aux discriminations. Il est donc nécessai-re de se préoccuper du bien-être des jeunes dans les lycées. Au niveau de la santé, nous constatons trop souvent que l’accès au soin est inégal entre les lycéens qui parfois, faute de moyens, ne peuvent aller voir de médecins, dentistes ou au-tres. De même les lycéens souffrent de ne pas pouvoir avoir accès à des personnels formés dans les lycées pour pouvoir s’exprimer sur leurs malaises ou demander conseil en matière de santé ou de sexualité. Quant aux discriminations, nous voyons trop souvent des élèves discriminés pour leur orienta-tion sexuelle, leur couleur de peau, leur handicap, ou autre. Ce qui peut amener les lycéens à un mal-être qui est trop souvent caché pouvant au fil du temps amener à l’échec scolaire. Pour favoriser l’égalité entre lycéens et le bien être de tous, certaines pistes s’imposent : Des infirmières formées et des psychologues présents à temps plein dans chaque

lycées pour permettre à tous d’accéder à une véritable écoute et un accès à la santé faci-lité.

La mise en place de chèques santé pour réduire les inégalités pour que tous les jeunes puissent bénéficier des soins. Et pour les jeunes femmes le Pass’ contraception dans tous les lycées.

Lancer dans chaque région des campagnes de prévention pour prévenir les risques qu’encourent les jeunes : IST, alcool, tabac, drogue… Mais aussi des campagnes contre les discriminations telles que les lgbt-phobie, le racisme etc (qui peuvent notamment se présenter sous forme de représentation théâtrale).

Des interventions régulières dans chaque lycée et pour tous les élèves: du planning familial, de La Mutuelle Des Etudiants, du Centre Régional Information Prévention Sida.

Quel dialogue mettre en place avec les lycéens sur ces questions ? Sous quelle forme ? Sur quels sujets ? Comment pourvoir au mieux les lycéens en matière de santé, d’information, de soutien etc. ?

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AtelierAtelierAtelierAtelier : «: «: «: « La réforme des rythmes scolairesLa réforme des rythmes scolairesLa réforme des rythmes scolairesLa réforme des rythmes scolaires : comment organi-: comment organi-: comment organi-: comment organi-

ser la révolution pédagogiqueser la révolution pédagogiqueser la révolution pédagogiqueser la révolution pédagogique ???? »»»» avec F. Testu (JPA)

Aller plus loin : La Prév box pour vous protéger : http://www.lmde.com/? Le site du crip : http://www.lecrips.net/reseau.htm Le planning familial sur internet : http://www.planning-familial.org/ Inter-lgbt : http://www.inter-lgbt.org/

Le système éducatif actuel présente de fortes carences en termes de pédagogie. Avec les suppressions massives de postes, les sur-effectifs, la fin récente des IUFM, donc de toute formation à la pédagogie dans le cursus des futurs enseignants, ce n’est pas prêt de s’arran-ger. En refusant d’investir dans l’éducation, le gouvernement refuse d’investir dans l’avenir et fait le choix de remettre en cause la réussite de tous.

Les élèves sont spectateurs de leur éducation et le cloisonnement des matières empê-

che d’avoir une vision globale du monde. Le contenu des programmes est peu concret : on n’enseigne pas les méthodes qui permettraient de le réutiliser alors qu’il faudrait « apprendre à apprendre », dans une démarche d’autonomie et d’épanouissement des lycéens. Les consé-quences de ce manque de pédagogie sont dramatiques : inégalités croissantes dues au man-que de suivi personnalisé, décrochage, ennui, démotivation... alors que la pédagogie peut être une méthode d’enseignement apte à offrir à tous les lycéens les mêmes perspectives d’a-venir. Elle s’invente au quotidien, via des initiatives personnelles mais un changement progres-siste et durable de la pédagogie nécessite des moyens, pour l’émancipation et la réussite de tous ! Il est temps de le gouvernement prenne ses responsabilités en matière d’éducation et remette l’élève doit être remis au centre du système.

Un renouveau de la pédagogie passe par une réforme des rythmes scolaires. Une

transformation des rythmes implique un consensus de l’ensemble de la communauté éducative et les lycéens ont toute leur place dans ce débat. Il s’agit de réfléchir à une refonte globale des rythmes de vie et à veiller à ce que le gouvernement n’utilise pas cette réforme comme prétexte pour augmenter les coupures dans le budget de l’Education Nationale. L’UNL porte dans cette conférence les revendications des lycéens : droits aux vacances, respect des temps libérés, journées de 6 heures, semaines de 5 jours, reconquête du mois de juin, etc. Nous nous positionnons clairement dans une démarche syndicale de transformation sociale.

Transformer les rythmes pour renouveler la pédagogie, c’est agir pour l’émancipation

et la réussite de tous, c’est reconnaitre le droit à l’avenir de l’ensemble des lycéens.

Atelier : « Violences scolaires : où en est-on ? » avec la FCPE

Cela fait maintenant près de 20 ans, que le gouvernement élabore des plans antiviolence dans les lycées, mais ils n’ont aucun effet : le problème est toujours ancré et s’aggrave au fil des années. Ces plans sécuritaires sont seulement les témoins d’un gouvernement qui ne veut pas répondre aux vrais causes de la violence à l’école, et essaye de masquer problèmes par une politique purement sécuritaire. En effet, l’UNL considère que l’attitude des lycéens est liée au contexte économique et social.

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Cette crise sociale se répercute de façon importante sur les lycéens. Ce malaise de la jeunesse n’est pourtant pas compliqué à observer : les jeunes ont aujourd’hui un manque de perspecti-ves et de confiance en avenir, mais aussi de possibilités de s’émanciper. Au contraire, on peut alors traiter les solutions de trois façons différentes. La première serait la prévention. Le gouvernement doit prévoir un plan de recrutement de personnel et arrêter immédiatement les suppressions de postes: profs, surveillants, CPE etc. autant d’acteurs, re-présentants d’un certain ordre, qui manquent aux jeunes pour s’exprimer et être encadrés. Les personnels et enseignants devront être en mesure de répondre aux questions des élèves et à leurs demandes. Il faut arrêter les politiques sécuritaires, les vidéos-surveillances ou les poli-ciers dans les lycées ne feront qu’aggraver la situation en provoquant les lycéens. En effet nous demandons à ceux que soit mis en place un réel dialogue entre les élèves et le personnel éducatif. La deuxième serait donc la formation des enseignants et l’accompagnement du jeune : il de-vrait exister un enseignement à la gestion de la classe. Les professeurs et les personnels enca-drant doivent être formés aux rapports avec les élèves mais aussi ils doivent être formés à enseigner. Pour cela, il faut une formation pédagogique, et donc un rétablissement de l’IUFM. Il est également indispensable d’instaurer un climat de confiance dans l’établissement grâce à la présence d’adultes qualifiés (CPE, assistants d’éducation). La troisième est l’émancipation du jeune, il devrait être normal que la vie lycéenne et les ins-tances de la démocratie lycéenne prennent une place importante. Il faut remettre le lycéen au centre. L’éducation doit permettre l’émancipation de tous les élèves, et des réformes ambitieu-ses sur le plan pédagogique notamment doivent nous y amener. Il faut aussi que le gouverne-ment renoue le dialogue avec les jeunes et arrête de les assimiler à des « délinquants ». Le gouvernement doit être garant de l’émancipation du lycéen.

AtelierAtelierAtelierAtelier : «: «: «: « Réduire les inégalités d’accès à l’éducationRéduire les inégalités d’accès à l’éducationRéduire les inégalités d’accès à l’éducationRéduire les inégalités d’accès à l’éducation : la carte : la carte : la carte : la carte

scolaire et les aides socialesscolaire et les aides socialesscolaire et les aides socialesscolaire et les aides sociales » » » » avec la Région Ile de France

La carte scolaire et la situation des aides sociales sont des sujets hautement impor-tants dans cette période de crise économique et sociale.

La carte scolaire peut être un puissant outil garant de mixité sociale quand elle est utilisée de manière juste et efficace. Malheureusement, la droite et les politiques libérales ne font que détruire cet outil et creuser le trou des inégalités sociales. Jamais les inégalités entre « lycées ghettos » et « lycées d’élite » n’ont été aussi grandes. C’est une école puis une société à deux vitesses qui s’installent. Plus que jamais, une carte scolaire est nécessaire pour garantir une mixité sociale et culturelle et ainsi recevoir une éducation de qualité. La crise économique, dans laquelle nous sommes toujours, a rendu le prix de cette rentrée scolaire très difficile à assumer pour de nombreuses familles. Au-delà du coût des fournitures scolaires et des trousseaux, il faut également compter le coût des transports ou de la restaura-tion scolaire souvent lourd pour le porte-monnaie des familles. La gratuité de l’école de la Ré-publique est bafouée. Tous ces facteurs mènent à des inégalités et plongent de nombreux élèves dans l’échec scolai-re malgré leurs expériences et leurs capacités. Un élève fils d’ouvrier ne part pas avec les mê-mes chances qu’un élève fils de professeurs.

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Plus que jamais des solutions et des idées sont à trouver, comme la mise en place de la gra-tuité des fournitures, des manuels, ou des trousseaux professionnels. De même que la généra-lisation dans toutes les régions d’un Pass Transport, Pass culture et Pass santé, permettant un accès facilité à ces domaines pour tous les lycéens. L’école gratuite doit être effective dans la réalité au-delà des textes.

AtelierAtelierAtelierAtelier : «: «: «: « Pour une éducation de qualité pour tous : l’école pu-Pour une éducation de qualité pour tous : l’école pu-Pour une éducation de qualité pour tous : l’école pu-Pour une éducation de qualité pour tous : l’école pu-

blique (budget, laïcité)blique (budget, laïcité)blique (budget, laïcité)blique (budget, laïcité) »»»» avec L. Escure (SE-UNSA)

Face à la crise économique et sociale, seule l’Ecole publique républicaine permet de garantir l’égalité d’accès à l’éducation pour tous, sur tout le territoire. Le détruire est une mar-che vers les inégalités Cependant, les politiques budgétaires choisies par le gouvernement vont à son encontre. En effet, Le gouvernement pratique une logique de privatisation visant à faire des économies sur le système public. Son double discours n’a d’ailleurs pas trompé les rapporteurs de PISA qui pointent les défaillances croissantes de l’école française,.

Nous sommes face à des chiffres flagrants. 120 000 lycéens quittent chaque année le cursus scolaire avant l’obtention d’un quelconque diplôme. Cela est la preuve que nous devons réfor-mer notre système éducatif. La réforme des enseignants qui va de pair avec la fermeture des IUFM supprime l’apprentissage de la pédagogie pour les futurs enseignants, et ce sont les ly-céens qui en pâtissent. Ceux-ci décrochent plus facilement et tombent dans l’échec scolaire. Le budget insuffisant alloué à l’éducation se traduit par un manque de moyens humains et financiers dans nos écoles. Des classes à 40 entraînent également le décrochage de l’élève ; la suppression du personnel éducatif tel que les COPSY, les professeurs et les CPE ne font qu’aggraver la situation. Les mesures prises par le gouvernement vont également à l’encontre de la laïcité. En détrui-sant l’Ecole de la République, on favorise la création d’établissements religieux. Cela stigmatise les religions et entraîne des cloisonnements de la population. Des évêques ont été invités à la conférence des rythmes scolaires et ont pris part au débat : depuis quand la religion doit elle entrer dans notre système éducatif ? Ainsi, en cassant l’école publique, le gouvernement veut légitimer une ruée vers le privé. Le journal « L’Express » classe par exemple chaque année les établissements les mieux « côtés », où il y a le meilleur taux de réussite pour inciter la population à mettre leurs enfants dans les meilleurs établissements, les mettant tous en concurrence. La même démarche a été faite sur le site de l’Education Nationale qui classait les meilleurs lycées pour les élèves en fin de troisième. On a pu cependant voir que 60% d’entre eux étaient des lycées privés. Enfin, en Novembre 2009, le Sénateur UMP J.C Carle faisait déjà adopter la Loi du même nom, pré-voyant le financement d’établissements privés par des communes quand certains de ses rési-dents y étaient scolarisés. Cette loi renforce les inégalités déjà présentes entre l’enseignement public et privé. Il a récemment fait voter un amendement qui assure le transfert de 4 millions d’euros du budget de l’Education Nationale pour financer les écoles privées. A l’heure où la situation de l’éducation nationale est déjà catastrophique, ce vol de 4 millions d’euros au profit du privé est une aggravation supplémentaire des conditions d’études des jeunes scolarisés dans le public. Cette engouement pour le privé est bien la preuve que notre gouvernement met tout en œu-vre dans la casse du Service Public en général et des valeurs de l’Ecole Républicaine.

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Plénière

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cée du XXIcée du XXIcée du XXIcée du XXIèmeèmeèmeème sièclesièclesièclesiècle ? » ? » ? » ? » avec JJ. Hazan (FCPE), C. Chevalier

(SE-UNSA), T. Cadart (SGEN-CFDT), T. Reygades (SNES), F.

Testu (JPA)

Les coupures budgétaires et les suppressions de postes démontrent le manque fla-grant de pédagogie dans notre système scolaire. Journées surchargées, cours souvent peu attractifs, participation des élèves rendue impossible car « il faut terminer les programmes ». Les méthodes d’enseignement sont restées celles d’un autre temps alors que l’Ecole du XXIè-me en suggérerait d’autres. La réforme des rythmes scolaires Actuellement en débat, la réforme des rythmes scolaires est une occasion de permettre une réelle réforme pédagogique. Une simple modification des bornes horaires, même si elle semble essentielle ne changerait pas radicalement la situation actuelle. Il faut mettre fin aux jour-nées de 8 heures, permettre une pause méridienne d’une heure et demi et aller vers un lycée qui devienne un véritable lieu de vie et non un simple lieu d’étude. Cette réfor-me des rythmes scolaires doit être l’occasion d’un vaste renouveau pédagogique. La réforme de la masterisation La réforme de la masterisation a été récemment pointée du doigt par un rapport ministériel. Le gouvernement se tire une balle dans le pied. Les nouveaux professeurs n’ayant pas reçu de formation à la pédagogie se retrouvent confrontés à une classe, maitrisant ce qu’il faut ensei-gner mais étant incapables de transmettre leurs connaissances. Les démissions se multiplient, de plus en plus, des classes connaissent en une seule année deux ou trois professeurs diffé-rents... Continuer dans cette voie-là ne ferait que dévaloriser le métier d’enseignant et pénali-ser les élèves. Enseigner est un métier qui s’apprend ! Un budget serré qui nuit à l’éducation Les 80.000 suppressions de postes qu’a subit l’Education Nationale depuis près de 9 ans n’ont fait qu’aggraver la situation éducative. Comment apprendre dans une classe à parfois 40 élè-ves ? La volonté de multiplier les heures en petits groupes de la réforme du lycée montre aujourd’hui les failles de notre système. Il faut des moyens à notre éducation. Investir dans l’éducation, c’est investir dans l’avenir. Quelles méthodes pédagogiques pour le lycée de demain ? L’immense majorité des cours se déroule aujourd’hui avec un professeur face à 35-40 élèves, parlant seul pendant une heure. Quelques élèves ont parfois le courage d’interrompre le cours pour poser une question, mais le temps est limité et les classes trop chargées. Les lycéens ont la sensation d’être spectateurs plutôt qu’acteurs de leur éducation. Il devient urgent de passer de la méthode du « face à face » au « cote à cote », de limiter le nombre d’élèves par classe à 25 et de multiplier les cours en demi-groupe pour que l’élève devienne acteur de son éducation.

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Plénière

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tététété ? » ? » ? » ? » avec B. Thibault (CGT), H. Garnier (CFDT), B. Groison

(FSU), L. Bérille (UNSA), JB Prévost (UNEF)

Dans le modèle de société qu’on nous impose aujourd’hui, la jeunesse est de moins en moins respectée et chaque jour un peu plus stigmatisée. Les réponses données par le gouver-nement aux diverses protestations lycéennes en sont une preuve parfaite. Jamais pris au sé-rieux, nous sommes considérés comme inaptes à nous exprimer sur des sujets qui touchent pourtant directement notre avenir ou notre éducation. Malgré tout, le constat de la dégradation des conditions sociales des jeunes aujourd’hui est indéniable et devient chaque jour un peu plus dramatique. Entre 15 et 18 ans, les lycéens n’ont aucun statut social, ni aucune protection sanitaire. Nous sommes la classe d’âge la plus précaire, avec de surcroit de plus en plus de lycéen obligés de se salarier, ce nombre attei-gnant déjà les 15%. Le taux de chômage chez les jeunes a lui aussi encore augmenté et s’élè-ve maintenant à plus de 23%. Ces chiffres inquiétants sont révélateurs des conséquences qu’engendrent les politiques gouvernementales actuelles de rigueur qui condamnent les jeu-nes à payer pour une crise dont ils ne sont pas responsables. Le gouvernement répond à ces statistiques par la promesse d’augmenter les contrats d’apprentissage, solution qui ne résout rien en soi mais qui au contraire augmente à long terme la précarité. En effet, les seuls contrats qu’on nous propose sont instables (CDD, intérim…), ce qui ne laisse pas de place du-rable pour les jeunes diplômés sur le marché du travail. Enfin, il n’existe aucune sécurisation des parcours ce qui condamne les étudiants et diplômés inévitablement vers le Pôle Emploi. Et ce d’autant plus dans les lycées professionnels, souvent pointés du doigt, mais à qui on ne donne ni les moyens ni les personnels nécessaires pour proposer aux jeunes d’autres perspectives que le chômage ou la précarité. La dernière mesure annoncée concernant les conditions sociales des jeunes était le « RSA jeu-nes ». On constate aujourd’hui que trop peu de jeunes y ont accès. Cette mesure ne touche quasiment personne car les conditions relatives à son obtention sont trop exigeantes et très souvent impossibles à remplir. Il s’agit une fois de plus d’un effet d’annonce du gouvernement, qui espère ainsi la paix sociale. Ainsi, la jeunesse voit bien qu’on ne cherche pas à l’aider et a de bonnes raisons d’être pessi-miste quant à son avenir. Face à ce constat, l’UNL revendique un vrai Statut Lycéen qui nous accorde une place à part entière dans la société et nous considère autrement qu’étant des jeunes irresponsables, mani-pulés et immatures. De plus, les droits lycéens que nous avons obtenus grâce à des années de rapport de force intensif et qui furent une victoire pour l’ensemble des lycéens doivent mainte-nant être appliqués, respectés et complétés. Nous sommes de jeunes travailleurs intellectuels et demandons à ce qu’un droit syndical pour les lycéens soit reconnu dès maintenant. L’UNL et l’ensemble des organisations de jeunesse progressistes réclament une politique ambi-tieuse et massive de création d’emplois pour les jeunes, en particulier d’emploi public. Il faut remédier à ce chiffre scandaleux des 23% de jeunes chômeurs. Les années d’études doivent être prises en compte comme un investissement pour l’avenir de notre société. Nous ne vou-lons pas être la génération sacrifiée et vivre moins bien que celle de nos parents dans un pays bénéficiant pourtant d’une croissance durable.

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CSE, les élections approchentCSE, les élections approchentCSE, les élections approchentCSE, les élections approchent !!!!

CSE

Chèr(e) élu(e) lycéen(ne), La situation de l’éducation nationale ne cesse de se dégrader depuis plusieurs années. Sup-pression de dizaines de milliers de postes d’enseignants tous les ans, réduction des moyens alloués à l’école publique, précarité croissante des lycéens, formation des profs au rabais, rien ne nous aura été épargné cette année. Et pourtant, avec la crise économique, rien n’est plus important aujourd’hui que d’investir massivement dans l’avenir de notre génération. Investir dans un système éducatif qui protège, qui donne le droit à chacun de réussir et de construire son avenir. C’est cette vision du lycée que nous défendons. Un lycée ouvert à tous, performant et doté de moyens suffisants. Un lycée au sein duquel chaque lycéen peut trouver sa place grâce à une pédagogie repensée et renouvelée, où chaque élève peut trouver sa place en classe grâce à l’augmentation du nombre d’enseignants. Un lycée où chacun d’entre nous peut s’épanouir, s’émanciper et s’ouvrir aux autres. Si nous sommes candidats au Conseil Supérieur de l’Education, le CSE, c’est que nous refusons que nos lycées soient bradés sur l’autel de la rigueur. Nous nous engageons donc à porter toujours plus fort la voix des lycéens. Tu trouveras tout au long de notre profession de foi les sujets sur lesquels nous nous impliquerons. Nous te souhaitons une bonne lecture !

Axel, Lucas et Maeva Candidats des listes « UNL & indépendants » au CSE

Voter pour les listes «Voter pour les listes «Voter pour les listes «Voter pour les listes « UNL & IndépendantsUNL & IndépendantsUNL & IndépendantsUNL & Indépendants » au CSE c’est» au CSE c’est» au CSE c’est» au CSE c’est :::: Des candidats représentatifs de toutes les voies et de toutes les filières. C’est donc l’ensemble des lycéens et les problématiques de toutes les voies qui seront représentés. Ils appartiennent à des académies de toute la France, de métropole comme des DOM-TOM. Ils sont donc au plus près des aspirations des lycéens de tout le territoire et de tous les milieux. Des élus CAVL de l’UNL et élus indépendants regroupés autour d’un même projet pour le lycée de l’égalité, qui prend aussi en compte les conditions sociales des lycéens. Un lycéen n’est en effet pas qu’élève, il est aussi la première victime de la crise et cela a un im-pact sur ses conditions d’études ! Ce projet allie donc question éducative et question sociale. Il a été réalisé à partir des témoignages d’élus et de lycéens de toute la France. Le soutien de l’UNL assure la formation et le lien entre de nombreux élus de toute la Fran-ce. En effet, les candidats « UNL & Indépendants » pourront bénéficier de l’expérience des élus lycéens recueillie depuis les 17 ans d’existence de l’UNL, dont des élus qui ont déjà siégé au CSE, notamment ces 2 dernières années. Ils pourront également dialoguer avec le réseau d’élus que l’UNL structure dans toutes les académies. L’UNL c’est avoir le poids d’une organisa-tion reconnue nationalement comme le premier syndicat lycéen, capable de porter les aspira-tions des jeunes et d’obtenir des victoires. Le bilan et l’expérience de 3 élus au CSE pour le mandat précédent : nous avons déjà réussi à arracher des victoires pour les lycéens. Les candidats « UNL & Indépendants » pour-suivront cet effort et continueront d’agir au quotidien pour de nouvelles victoires.

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Rapport d’activité

Défendre l’Education sans relâche

Campagne de rentrée Dès les premiers jours de septembre, l’organisation s’est remise en route en lançant sa cam-pagne de rentrée de manière offensive. Elaborée pendant l’été, nous avons choisi deux volets pour exposer nos idées. D’abord, la question éducative qui nous préoccupe pleinement : les classes surchargées, les options voire des filières entières qui sont supprimées n’ont pas pu nous laisser indifférents. Nos revendications sont donc justifiées : le gel de suppressions de postes, la sauvegarde des options et des filières, et un plan pluriannuel de recrutement de profs. Ensuite, la question sociale nous a paru problématique. En effet, les trop grandes dispa-rités existantes entre les familles se répercutent sensiblement sur la réussite scolaire. Nous avons revendiqué l’augmentation des bourses pour les lycéens en montant et en nombre, ainsi que la gratuité des transports et des manuels scolaires, et un chèque culture et santé pour tous les lycéens. Pour cette campagne, de nombreuses diffusions de tracts ont été organisées, ainsi que la te-nue de tables devant les lycées pour prendre faire signer la pétition de la campagne, mais aussi de nombreuses interventions presse qui ont permis de faire avancer nos revendications. Suite à cette campagne, de nombreux lycéens nous ont rejoint en adhérant à l’UNL et ont fait ainsi augmenter visiblement le poids de notre organisation. Un stand a également été tenu à la Fête de l’Humanité à Paris le deuxième weekend de septembre, lieu de débats et d’échan-ges important pour le camp des progressistes. Le Conseil National de rentrée s’est déroulé à Paris le premier weekend d’Octobre, et a permis, en réunissant le Bureau national et de nom-breux responsables locaux, de se former ensemble mais aussi de construire la ligne du syndi-cat, notamment sur le mouvement social qui allait suivre.

Des interventions sur les questions éducatives Les questions éducatives sont évidemment une priorité pour l’UNL, ainsi, même en plein mou-vement social sur les retraites ou encore après celui-ci, nous avons sans relâche porté la voix des lycéens sur toutes ces problématiques. Des tracts ont repris nos revendications de sep-tembre en ajoutant une analyse du mouvement passé qui a permis notamment de mettre en avant les questions d’insertion professionnelle, très importantes pour les lycéens, surtout pour ceux qui s’engageront sur le marché du travail après un bac pro. Des dossiers de fond ont été réalisés, pour permettre de comprendre les enjeux et tenter d’y apporter des solutions, comme par exemple sur le dernier rapport PISA, qui mettait en avant le fait que le système scolaire français ne réduisait pas les inégalités sociales. Tous ces dos-siers ont été communiqués à tous les adhérents de l’UNL, pour que l’information et la forma-tion soient des priorités en interne du syndicat, mais aussi mis en ligne sur le site internet de l’UNL, pour que tous les lycéens puissent avoir une grille d’analyse pertinente et pour qu’ils puissent la relayer par la suite. Le budget de l’Education Nationale terriblement diminué a mobilisé l’ensemble de l’organisa-tion, avec le collectif Appel pour l’Ecole Publique. Plus récemment, l’UNL a lancé un appel pour une mobilisation le 22 janvier avec la tombée des Dotation Horaire Globale dans les lycées. Des questions qui sont au centre de note engagement et qui devraient revenir en avant dans les mois qui viennent.

Un mouvement social sur les retraites porté par les lycéens

Un syndicat qui diffuse l’information et coordonne le mouvement Au printemps dernier déjà, l’UNL s’était engagée dans le débat sur les retraites qui animait le

pays et le milieu syndical. En participant à toutes les manifestations et en s’investissant

Rapport d’activité septembre 2010 / janvier 2011Rapport d’activité septembre 2010 / janvier 2011Rapport d’activité septembre 2010 / janvier 2011Rapport d’activité septembre 2010 / janvier 2011

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dans le collectif « La retraite, une affaire de jeunes », décliné localement, nous avions pré-paré le terrain pour une mobilisation d’ampleur telle que nous l’avons connue. Un dossier d’analyse et de revendications envoyé à tous nos contacts et mis en ligne sur le site, des tracts diffusés en masse et remis à jour régulièrement, des communiqués de presse qui déferlaient, une carte des lycées mobilisés sur notre site, des Assemblées générales orga-nisées dans nos lycées pour informer les lycéens et pour organiser le mouvement, des rassemblements, des manifestations qui rassemblaient 3 millions de personnes sur toute la France, et obtenaient le soutien de l’opinion publique, des barrages filtrants devant nos lycées, voire des blocus votés en AG: telles ont été nos actions durant ce mouvement !

Nous avions le souci de donner un caractère national à ce mouvement en incarnant la bousso-le des lycéens mobilisés, c’est pour cela que nous donnions des mots d’ordres nationaux, via les médias notamment, toujours en accord avec l’intersyndicale ou le Collectif Jeune, car c’était un mouvement intergénérationnel, et que nous n’avions pas à dépasser le mou-vement des salariés. Le rôle des fédérations a été déterminant dans ce mouvement, et vous pouvez être fier de vous, vous qui avez manifesté contre cette réforme. Sarkozy a fait un passage en force et a perdu la bataille de l’opinion. Notre rapport de force en est augmenté, même si nous ne pouvons qu’être déçus d’un tel déni de démocratie. Aujourd-’hui, nous en faisons la promesse : Sarkozy ne s’en relèvera pas !

Défense du droit à l’expression des lycéens

Ce mouvement social s’est vu fortement réprimé par les forces de l’ordre, nous pensons ici à ce lycéen à Montreuil qui a reçu un coup de taser dans l’œil dont il gardera de nombreu-ses séquelles. Pourtant, les lycéens étaient responsables durant tous ces événements. On déplorera quelques cas minoritaires de jeunes « casseurs » infiltrés dans les manifesta-tions qui, causant des trouble, souvent très relayés par les médias, ont légitimité une ré-pression policière devant les lycées tôt le matin pour empêcher les blocages. Mais surtout, la répression a été administrative : de nombreux chefs d’établissement ont sanctionné des lycéens mobilisés, en convoquant des conseils de discipline par exemple. Ainsi, nous avons mis en place un système de défense des lycéens, à l’aide d’un formulaire sur le site inter-net, et d’un téléphone de permanence dit « téléphone rouge » porté par l’un de nos cama-rades du Bureau national prêts à répondre à toutes les questions des lycéens. Au total, avec ces deux dispositifs, ce sont plus de 500 cas qui ont été traités !

Après le mouvement, les conseils de discipline étaient nombreux, et souvent des lycéens de-mandaient à l’UNL de faire venir quelqu’un pour les défendre. Ce que nous avons fait dans la mesure du possible, et que nous continuons à faire pour tous les conseils de discipline auxquels nous sommes appelés. Aussi, un Guide des Droits Lycéens et un dossier relatant des problèmes de droits rencontrés pendant le mouvement a été écrit, envoyé aux adhé-rents et mis en ligne sur le site pour faire le bilan de ces abus autoritaires et permettre à des lycéens de résoudre des problèmes de droits localement.

Elections de la démocratie lycéenne

A toutes les échelles Cette année, c’est le renouvellement des instances de la Démocratie Lycéenne. L’UNL fidèle à sa démarche de transformation sociale s’engage dans ces instances depuis leurs créations pour peser sur les débats qui nous concernent et obtenir des avancées pour tous les lycéens en termes de conditions d’études et de vie au lycée. Dès le début de l’année, nos militants se sont présentés aux élections de délégué de classe pour représenter leurs camarades lors des conseils de classe, mais aussi pour accéder aux élections des représentants aux Conseils d’Administration, seule instance véritablement déci-sionnelle pour les délégués. Les militants élus aux CVL ont pu jouer un rôle dans l’organisation du mouvement sur les retraites, en s’imposant comme les interlocuteurs légitimes du mouve-ment et surtout commencent à monter des projets pour dynamiser les lycées et améliorer les conditions de vie au lycée des lycéens. Lors des premiers CA de novembre, nous avons dénon-cé la baisse du budget de l’Education Nationale en votant contre ceux-ci et en proposant une

Rapport d’activité

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motion, souvent commune avec les professeurs et les parents d’élèves. Ensuite, les élections aux CAVL ont légitimé l’UNL comme première organisation représentée dans toute la France, malgré l’acharnement des administrations à bafouer la démocratie en empêchant des camara-des de se présenter de manière démocratique. Enfin, le CNVL a permis à nos élus d’interpeller le ministre sur des sujets qui touchent les lycéens, comme les suppressions de postes, les sup-pressions d’options, les conséquences de la réforme de la formation des enseignants, ou enco-re l’application de la réforme du lycée, par le biais d’une motion présentée en séance et votée à la majorité.

Des outils pour les élus L’UNL a conscience que les élus de la démocratie lycéenne sont pour la plupart des lycéens qui s’engagent pour monter des projets et défendre les lycéens, sans forcément appartenir à une organisation. Nous ne voulons pas nous renfermer sur nous même, mais au contraire être un outil pour tous les lycéens. C’est pour cela que nous avons mis en place de nombreux outils pour tous les élus, afin qu’ils puissent mener à bien leur mandat. Le Guide des Droits Lycéens, le Guide de la Démocratie Lycéenne, la permanence téléphonique, mais aussi le site de l’UNL sont autant d’outils dont il faut que les élus puissent se saisir. Nous avons donc créé un site spécialement dédié aux élus, où l’on peut trouver tous les dossiers d’analyse et de revendica-tions de l’UNL, mais aussi une boîte à outils avec une multitude de fiches techniques, une car-te des projets à remplir par les élus ainsi qu’un forum pour échanger entre élus. L’UNL a enfin édité cet été une Foire au Questions très complète, sur tous les thèmes de questionnement des lycées (citoyenneté, santé, etc.) dont tous les lycéens, et bien sûr les élus, peuvent se servir au quotidien. Aussi, si l’UNL prend la peine d’organiser un Congrès des Elus, c’est pour qu’un maximum d’é-lus puissent venir se former sur les questions éducatives, échanger entre eux mais aussi avec des lycéens engagés de toute la France pour y puiser les revendications du milieu lycéen, et bien sûr nous faire part de leurs réflexions et attentes recueillis dans leurs académies.

En marche vers le CSE La dernière échéance est pour nous le CSE. L’UNL s’est mise en marche pour cet objectif dès le mois de Novembre, en commençant en interne à réfléchir sur le projet à porter par nos lis-tes. Dans les Journées de Formation Régionales organisées dans toutes les régions, nos fédé-rations ont déjà pu débattre pour construire ce qui est le projet actuel. Un plan détaillé rédigé par le Bureau national suite à ces discussions en fédérations a ensuite été envoyé à tous les adhérents pour qu’ils puissent l’amender. Ensuite, le projet a été retravaillé avec les amende-ments des adhérents pour donner celui que nous connaissons aujourd’hui et qui nous portera, nous l’espérons, vers la victoire. La victoire de l’UNL au CSE, c’est assuré comme les années passées, des élus efficaces pour représenter et défendre les lycéens. Porteurs des voix de nombreuses académies et de toutes les voies et filières, les candidats des listes « UNL & Indépendants » sont décidés à poursuivre le travail des élus précédents. Si ils sont élus, ils obtiendront des victoires pour les lycéens, par un travail assidu et toujours en prenant en compte l’avis du plus possible de lycéens et d’élus. Les listes pour le CSE ont en effet été tranchées au début de l’année d’après les militants de l’UNL qui ont été élus aux CAVL, elles se veulent paritaires pour représenter l’ensemble des lycéens. Le projet est porté par l’ensemble de l’organisation et sera porté notamment par nos élus CAVL dans les académies. Ce congrès est pour nous un moyen de présenter notre projet à tous les élus CAVL de France. Le rôle des fédérations et de nos élus locaux ont été déterminants dans la sensibilisation pour cet événement, afin d’avoir le plus d’élus CAVL présents et donc représentants des lycéens de leurs académies. Aussi, la campagne de communication sur le Congrès via internet par exem-ple, a fait l’objet de toute notre attention. Le CSE est une victoire qu’il nous reste à remporter, pour continuer à représenter et défendre au mieux les lycéens dans cette instance, un des combats que nous mènerons ensemble dans les mois qui viennent.

Rapport d’activité

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Contributions des Fédérations

Contribution du Finistère – fédération 29 Les lycéens et les Arts Face à un gouvernement qui casse une éducation déjà précaire, la place dévolue aux Arts dans le quotidien d'un lycéen est réduite à une peau de chagrin. En effet, les emplois du temps surchargés, et les inscriptions onéreuses (compter minimum 300 € par an pour un conservatoire) ne permettent pas à tous les lycéens qui le souhaiteraient de pratiquer une activité culturelle (comme la musique, le théâtre, la danse, la photographie, le dessin, etc). Dans les lycées, du fait des suppressions de postes et du manque d'enseignants disponibles, les quelques ateliers qui exis-taient disparaissent déjà dans les emplois du temps. Dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires, le projet de libérer l'après-midi pour la pratique du sport avait été évo-qué. Seulement, cela est insuffisant et cette organisation du temps témoigne la démagogie gouvernementale, qui veut que cette division de la journée en deux temps résoudra tous les problèmes de rythmes dont souffrent les élèves. Au-delà de sa volonté de transformer les jeunes Français en athlètes, le gouvernement oublie que la culture est un indispensable vec-teur d'émancipation, qu'elle forge l'esprit critique, la créativité, et permet aux jeunes de se construire, de débattre et de partager. Afin de proposer à tous cette opportunité, les lycées doivent mettre en place des horaires aménagés en partenariat avec les conservatoires, présents dans de nombreuses villes, ainsi que les Maisons Pour Tous ou les maisons de quartier, qui proposent généralement une grande diversité d'activités. Il s'agit de lier l'établissement scolaire avec de nombreuses autres structures (associatives, culturelles, etc.), afin d'offrir aux lycéens un large panel d'activités. Les subventions, obtenues auprès des régions, doivent couvrir les frais de transports et de matériel. Chaque année, les lycées devraient également saisir l'occasion des « portes-ouvertes » organisées dans de nombreuses structures culturelles, afin de faire découvrir aux élèves de manière concrète les activités en question. En effet, choisir soi-même de pratiquer (ou de ne pas pratiquer) telle ou telle activité est déjà en soi un acte d'émancipation individuelle. Des salles de classe libérées et aménagées permettraient aux lycéens qui n'ont pas la possibilité de pratiquer leur passion chez eux (situation familiale difficile, bruit, manque de place, etc) d'être au calme. Une généralisation des Pass' Culture, permettant aux jeunes d'accéder à des expositions, des concerts, des festivals, gra-tuitement ou à prix réduits est également indispensable, de manière à faciliter l'accès à la culture à tous, quel que soit le niveau de revenus du foyer dont le jeune est issu. Tout cela pour enfin, lever le tabou qui consiste à croire que la culture et la pratique des Arts est réservée à une élite, et inciter les lycéens à s'emparer et à créer ce qui sera la culture de demain.

Contribution de l’Allier – fédération 03 La restauration scolaire, un enjeu négligé Une école publique, laïque et gratuite, voilà l'une des bases républicaines à laquelle l'UNL est profondément atta-chée. Nous nous battons pour la préserver car celle-ci est dans les faits loin d'être acquise, tout comme l’école démocrati-que qui doit mettre fin aux inégalités de capital culturel. Mais lorsqu'il est question d'éducation pour l'UNL, c’est un enjeu de société, et pas seulement d'une nouvelle pédagogie, de la gratuité totale des manuels scolaires partout en France, de la fin des suppressions de postes... La restauration scolai-re est un élément crucial, tant dans la journée que pour le bien-être des lycéens. Pour l'UNL, il n'est plus possible de voir certains de nos camarades de classe ne pas manger à midi car ils ne peu-vent pas payer leur repas, alors que les aides existantes ne sont pas suffisantes. Il est également scandaleux que les ly-céens préfèrent manger en dehors du lycée car la qualité de la nourriture qu'on leur propose n'est pas satisfaisante, ou parce que le temps d'attente est trop long. La cantine doit être un lieu ou l'on mange bien, et où l'on apprend à manger équilibré. Elle doit prendre en compte les goûts et les demandes des élèves, et également le temps dont ils disposent pour déjeuner ! C'est à la restauration scolaire de s'adapter aux lycéens, non le contraire. N'oublions pas que le prix de la cantine peut atteindre 5 euros par repas dans certains lycées ! En conséquence, l'Union Nationale Lycéenne demande :

Aux Conseils Régionaux, d'uniformiser les prix des repas au plus bas dans tous les lycées dont ils ont la gestion. Ils doivent également faire pression sur les Conseils d'Administration pour que la tendance du « chaque année plus cher » s'inverse et s'oriente vers une baisse réelle des prix.

Nous demandons également aux Régions de généraliser les selfs, de conserver la gestion publique de la cantine sco-

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Contribution des fédérations

laire, et de privilégier les producteurs locaux et bios. Il est hors de question que notre système de restauration soit pris en charge par le secteur privé et soit victime de la concurrence et de la loi du marché.

A l'échelle des établissements, une égalité d'accès de tous les élèves aux divers plats proposés, qu'ils mangent à 11h

ou à 13h, et la limite du temps d'attente.

Surtout, nous demandons à l'État de soutenir et d'aider financièrement les Régions, de proposer des lois favorisant les producteurs locaux pour fournir les restaurants scolaires, de fixer nationalement et démocratiquement le prix du repas dans les lycées. Il s'agit de s'orienter vers une optique d'égalité sur le territoire, de prix bas et de nourriture saine. De plus, nous insistons sur un temps minimum de pause méridienne de 01h30.

La gratuité totale de la restauration scolaire est l'objectif à terme de l'UNL.

Contribution de l’Indre et Loire – fédération 37 Créer l'éducation populaire de la société que nous voulons L'éducation populaire est aujourd'hui "désarticulée", principalement parce que le système social et culturel dans lequel elle s'est constituée, a connu de grands changements. Ce qui faisait les caractéristiques fondatrices de cette éduca-tion populaire ne se trouvent plus dans un monde contemporain dans lequel un repliement de l'individu sur lui-même dé-tourne des valeurs collectives traditionnellement portées par cette éducation. C'est pourtant dans ce contexte que les va-leurs défendues par l'éducation populaire, liées à la citoyenneté et au partage, restent plus que jamais d'actualité. L'éducation populaire, c'est aussi l'apprentissage du quotidien. On apprend à être quelqu'un, puis à être soi, dans une société où des codes sont imposés. On apprend à vivre-ensemble, à apprendre de l'autre, à s'impliquer et à s'investir. On apprend à être citoyen. L'idée est celle d'une émancipation par l'instruction. Le lycée doit être un lieu d'émancipation. C'est en favorisant l'insertion par de meilleures conditions de vie au lycée, que les élèves pourront s'épanouir. Nous passons une grande partie de notre temps au lycée, et c'est dans cette optique que le gouvernement doit enfin se décider à investir pour une réelle éducation, c'est à dire une éducation vectrice d'émancipation, d'épanouissement et de citoyenneté. L'éducation populaire entraîne l'implication citoyenne. Le rôle du lycée est de contrer la société de l'abstention et ce no-tamment par la Démocratie Lycéenne. C'est à travers la Démocratie Lycéenne que les lycéens doivent devenir les acteurs de leur éducation pour ensuite être actifs dans leur société. Nous devons nous saisir de cet outil d'expression et faire en sorte d'être représentés de manière plus efficace. La réussite et l'avenir sont aujourd'hui déterminés par l'origine sociale. Les inégalités et les injustices sont présentes dès la naissance, ce qui est représentatif de l'ensemble de la société française dans le sens où notre société, son élitisme, son absence de mobilité, ses déterminismes perpétuent et aggravent les inégalités. Le milieu d'origine joue un rôle décisif dans l'éducation populaire. La situation qu’atteint un individu dépend largement de sa position sociale d’origine. Ce qui joue beaucoup dans la réussite scolaire, ce sont les caractères sociaux du milieu fami-lial. Les enfants issus de milieux aisés ont nettement plus de facilités à réussir leur scolarité que les élèves venant de famil-les défavorisées, et chaque année les inégalités tendent à s'accroître. L’école devrait être un facteur de mobilité sociale. Le système éducatif ne réussit pas sa mission initiale : garantir à tous le droit à la réussite. Aujourd’hui, il creuse les inégalités existantes en donnant moins à ceux déjà défavorisés. La reproduction sociale est de plus en plus présente au sein du lycée. Ainsi, nous sommes cloisonnés, enfermés dans notre milieu. Il n'y a pas d'ouverture vers les autres puisque les élèves aisés et les élèves moins favorisés ne se mélangent pas. Cela bloque la société du vivre-ensemble, et favorise le rejet, l'intolérance et l'exclusion. L'école aggrave les ruptures socié-tales. Nous pouvons également nous rendre compte un peu plus chaque jour que la hiérarchisation des filières et des élèves prend de plus en plus d'ampleur. L'organisation scolaire ainsi que la sélection par l'échec rejettent l'élève issu des classes populaires et stigmatisent les différences culturelles. Un profond fossé se creuse entre les lycées d'élites et les lycées ghet-tos. Dans le système finement hiérarchisé qu'est devenu le lycée, les filières les plus prestigieuses sont accessibles théori-quement à tous mais sont en fait l'objet de stratégies d'accaparement. L'ensemble des filières (et sous filières) se constitue en ensemble hiérarchisé, structuré vers le haut par la domination de la filière S, et vers le bas, par la mauvaise réputation des filières professionnelles. Nous constatons avec consternation que le gouvernement n'assume pas son rôle dans l'éducation populaire. Il ne se contente même pas de faire le strict minimum puisqu'il ne fait rien ! Aucune politique ambitieuse, s'attaquant aux réels problèmes de fond, n'est mise en place.

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L'UNL revendique avec force le droit à la réussite pour tous. Il doit être garanti par un service public d'éducation ayant les moyens d'exister et d'être efficace, c'est à dire d'assurer la mixité sociale et de lutter contre les inégalités. L'UNL réaffirme que l'un des enjeux majeurs du lycée, c'est de permettre un vivre-ensemble citoyen : donc de jouer son rôle d'école de la société. L'exemple de l'ECJS est particulièrement parlant : force est de constater que cette matière appa-raît comme annexe, voire sert pour les professeurs à aller jusqu'au bout de leur programme. Dans le lycée d'aujourd'hui, la méthode enseignante du face à face ne permet pas non plus le débat. La citoyenneté est un défi. Seul un service public d'éducation égalitaire et pédagogique est en capacité de le relever. L'UNL rappelle le gouvernement à l'ordre. Face à son irresponsabilité et à son absence de réponse aux carences graves du système, notre syndicat a le devoir de faire l'éducation populaire. Nous devons être le microcosme sociétal et militant de ce que nous voyons comme idéal.

Contribution de la Réunion – fédération 974 Respecter les identités locales A la Réunion, comme dans beaucoup de régions en France un problème de reconnaissance identitaire existe. En effet, nous constatons que les langues traditionnelles ne sont pas reconnues, ce qui provoque peu à peu leur disparition. Ce problème est d'autant plus significatif à la Réunion et est responsable de l'échec scolaire important sur notre île. Environ 80 % des jeunes parlent couramment en créole. La langue la plus souvent parlée dans les cours d'écoles est le créole ! Et dans beaucoup de lycées excentrés dans les hauteurs de l'île les jeunes lorsqu'ils arrivent à l'école ont eu une éducation uniquement en créole et sont dans des milieux dans lesquels ils pratiqueront le créole toute leur vie à l'exception des salles de classes. Ainsi, ces jeunes reçoivent un enseignement, en majorité, de la part de professeurs qui viennent de métropole. Le problème est que des besoins existent comme dans toutes les régions de France en matière de postes et l'on recrute essentiellement des enseignants qui viennent de métropole, alors qu'on renvoie chaque année des dizaines de jeunes ré-unionnais qui souhaitent pourtant continuer sur leur île. Ils se retrouvent en métropole, coupés de leur famille et avec un salaire minimum pour trouver un logement et subvenir à leurs besoins. Les enseignants qui arrivent de métropole enseignent du jour au lendemain face à des élèves parlant une autre langue que la leur, alors que bien souvent ils ne maîtrisent pas les bases du créole. Ce qu'il faut comprendre c'est que pour réussir un apprentissage complet du français et ainsi une compréhension identi-que, il est plus efficace pour les élèves de passer en partie par le créole afin d'arriver à cet entendement nécessaire. Il n'est pas question de ne pas reconnaître le français comme langue officielle mais bien de ne pas demander à des élèves de faire une rupture brutale et complètement opposée entre leur milieu quotidien et la classe d'école puis de lycée . En revanche, les enseignants qui viennent de la métropole ne sont pas toujours dans le refus de l'apprentissage du créole, beaucoup ont compris l'intérêt pour l'élève de s'intégrer et ainsi suivent des formations de créole qui sont bien évidemment en dehors du cercle de l'Éducation Nationale. Ils doivent donc passer par des organismes privés pour faire en sorte que leur enseignement soit performant pour leurs futurs élèves. C'est encore une fois une preuve du désengagement de l'État envers notre service public d’Éducation. Tout ensei-gnant arrivant à la Réunion devrait suivre une formation obligatoire avant d'enseigner à des élèves ici, surtout dans les lycées reculés. Le fait d'assimiler la langue dans ses rudiments mais également la culture locale, c'est une façon de mettre toutes les chances du côté des élèves pour qu'ils réussissent et puissent sortir des milieux miséreux, lesquels sont responsables du taux de chômage régional le plus élevé d'Europe chez les jeunes : 55 %, dans ces milieux où 52% de la population vit en dessous du seuil national de pauvreté... Un deuxième point nous révolte profondément. L'enseignement de l'histoire est le même que celui dispensé sur tout le territoire métropolitain à l'exception faite de 2 cycles très réducteurs sur l'histoire locale. Donc ces jeunes qui déjà doivent supprimer leur langue maternelle doivent accepter que leur histoire n'existe pas et que leurs ancêtres sont les gau-lois. Or, la Réunion est une île qui est le fruit d'un mélange culturel exceptionnel entre l'Inde, la Chine, Madagascar, le Mo-zambique et la France, ... L'histoire réunionnaise est très riche et marquée par l'esclavage, puis la censure du maloya mu-sique traditionnelle locale qui a été interdite de passer sur les ondes jusqu'en 1981. Cette partie de l'histoire marquante est responsable de toute la situation locale, et est occultée pour tous ces jeunes. Ce problème est une situation présente et très préoccupante sur l'ensemble du territoire mais est encore plus visible et importante à la Réunion. L'UNL ne peut cautionner une telle inégalité et nous devons lutter pour donner un maximum de possibilités à tous les élèves afin de sortir du cercle vicieux de l'échec scolaire, cycle cuisant et consternant que nous connaissons en France ! Nous devons demander à ce que le gouvernement s'engage pour la reconnaissance de l'identité et de l'histoire locale de

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chaque territoire et encore plus dans les D.O.M – T.O.M. Il s'agit de permettre la réussite pour un maximum d'élèves en leur permettant d'étudier leur langue mais surtout de faire en sorte que leurs enseignants s'investissent pour leur permet-tre de comprendre et de tirer un maximum de bénéfices des cours dispensés.

Contribution de l’Aude – fédération 11 L'enseignement agricole

L’enseignement agricole et la démocratie Lycéenne Dans l’enseignement agricole, les méthodes diffèrent complètement de l’Education Nationale. L’agricole est géré par ce qu’on appelle communément le « MAAPRAT » ; Ministère de l’agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche, de la Ruralité et de l’Aménagement du Territoire. Malgré ce joli nom, on ne peut pas dire que la démocratie lycéenne y soit respectée. On se retrouve souvent dans des situations difficiles, sans savoir qui aller voir pour faire remonter le problème. Quand on a des propositions, des questions, personne ne sait qui solliciter. D’un point de vue objectif, on pourrait se dire qu’il n’y a aucun système purement démocratique dans les établissements agricoles. Pourtant la démocratie est la base de notre so-ciété. Si, étant étudiant lycéen, nous ne pouvons pas choisir nos représentants au niveau national, régional voire local, alors que le Lycée est la dernière ligne droite avant la majorité et l’exercice du droit de vote, nous ne pouvons pas préten-dre à un système démocratique. Mais nous possédons un système qui, selon les administrations, est équivalent aux CVL. En effet, durant la formation des délégués, il y a une heure où ceux-ci votent pour l’élection des délégués régionaux. Ces délégués régionaux élisent, eux, des délégués nationaux. C’est du suffrage universel INDIRECT, comme le renouvellement du Sénat. Dans certains Lycées, des branches agricoles sont au milieu de branches générales et technologiques. Comment est-il pos-sible que certain lycéens d’un même établissement n’aient pas les mêmes droits ? Tout cela réside d’une ingérence certai-ne au MAAPRAT, d’un manque total de communication entre les différents services, qu’ils soient nationaux, régionaux, locaux, et d’une mentalité fermée, qui donne l’impression que l’on vit dans une petite communauté à part. A l’intérieur même de l’établissement, les seuls capables de faire remonter quelque chose sont les délégués au conseil d’administration. Pour essayer de faire remonter une information aux délégués régionaux c’est assez difficile car les élèves ne connaissent pas leurs identités, et ils ne connaissent pas non plus les délégués. Ce système est à réformer, impérative-ment. Nous sommes loin de l’idylle de citoyenneté que l’on voit dans les manuels d’Histoire et d’Education Civique, ou loin de la fameuse ligne de l’égalité où tous les lycéens et tous les citoyens ont les mêmes droits et devoirs. Pour cela l’UNL propose un système semblable à celui des CVL à intégrer dans les établissements agricoles. Un système où chaque membre élu doit être élu au suffrage universel DIRECT, un système où tous les lycéens ont un rôle cadré et un système où l’on connait l’identité des membres supérieurs.

Les problèmes majeurs de l’enseignement agricole. L’UNL prend en compte les autres problèmes majeurs des établissements agricoles. En outre, tous les postes sont au niveau national ce qui donne aux enseignants la peur de la mutation loin de chez eux. Il n’est pas rare de voir un enseignant d’alsace se retrouver à exercer en Languedoc-Roussillon. Pour cela, l’UNL propose une sectorisation régionale, comme dans l’Education Nationale. Les questions de budget se font entendre souvent. Les établissements agricoles avaient la réputation d’avoir plus de moyens que ceux de l’Education Nationale. Ce budget a été gardé mais les programmes ont changés. L’intégration dans les programmes des sorties pédagogiques coûtent énormément aux établissements, donc le budget ne suit pas. Sur une sortie de 4h ou l’on prend le véhicule du lycée, on met énormément de temps, environ trente minutes, pour remplir les documents nécessaire à cet emprunt : essence, kilométrage... etc. L’UNL demande une mise à niveau du budget pour cha-que établissement au niveau national. De plus, l’UNL demande une adaptation des programmes sur les filières professionnelles, avec notamment, une adaptation sur le terrain, suivant les périodes car l’agriculture évolue très rapidement et les programmes ne suivent plus. On peut évoquer aussi, tous les problèmes concernant les professeurs. Certains font ça à côté parce qu’ils ont une exploi-tation agricole qui ne leur rapporte pas assez. Ils n’ont pas vraiment choisis cette orientation et le manque de pédagogie

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se fait souvent entendre et ressentir. En parlant d’orientation, on peut évoquer l’harmonisation qui a été faite au niveau de l’Education Nationale et du « MAAPRAT » qui veut que l’ont peut passer, soit disant plus facilement, de l’Agricole au Général. Ceci est complètement faux. Il faut être énarque pour pouvoir repasser de l’Agricole au Général et plus généralement du professionnel au général. En ce cas, l’UNL demande une réalisation de véritables passerelles de réorientation, un véritable suivi pédagogique de l’o-rientation des élèves et une véritable écoute et nouvelle chance. Il est inadmissible qu’en France, on envoie et on laisse des élèves dans des filières qui ne leur conviennent pas. L’UNL prend conscience des autres défauts de l’agricole, notamment les différentes ségrégations, qu’elles soient raciales, sexuelles ou même entre les différentes filières. Un dossier complet sur les établissements agricoles sera déposé au Bureau National courant février.

Contribution de la Haute-Garonne - fédération 31 Les solutions souvent proposées pour pallier aux problèmes de délinquance au sein des établissements scolaires ont bien trop été synonymes de répression : policiers placés à l'intérieur du lycée, portiques de sécurité, caméras de surveillan-ce... Il apparaît qu'aucune de ces mesures n’a été véritablement efficace, dans la mesure où elles aboutissent à une rupture du dialogue entre le personnel encadrant et les jeunes. Elles ne s'attaquent pas au cœur du problème : pourquoi la délinquan-ce ? C'est en considérant les jeunes en difficultés, traversant une crise sociale, comme des « racailles » et non plus en tant que lycéens en cours d'apprentissage et d'émancipation, en tant que futurs citoyens, que se rompt le dialogue social. C'est pourtant le rôle de la société d'éduquer sa jeunesse et de lui assurer son droit à l'avenir. Le discours culp abilisateur du gouvernement, tant à l'égard des jeunes qu'à l'égard de leur famille, témoigne de son irresponsabilité et de son incapacité à s'attaquer aux véritables causes de cette situation. Récemment, sa politique réac-tionnaire a de nouveau été illustrée avec la proposition, visant clairement les jeunes, d'abaisser la majorité pénale à 16 ans (sans toucher au droit de vote). C'est en négligeant l'éducation qu'il aggrave la délinquance juvénile. N'oublions pas le toujours d'actualité « Ouvrez une école, vous fermerez une prison ». Mais pas n'importe quelle école : une école de l'égalité, de l'émancipation progressiste, une école qui bénéficie de suffisamment de moyens pour se vanter d'un personnel encadrant formé, capable de repérer rapidement des lycéens en difficulté sociale ou scolaire, une école qui a le budget nécessaire pour développer des infrastructures dans une optique d'épanouissement des élèves, une école qui permet l'implication des lycéens dans la vie de leur lycée, bref, l'école d'une société qui donne à l'ensemble de sa jeunesse des perspectives de réussite et d'avenir. Ainsi ce n’est qu’en combinant des actions de sensibilisation et un encadrement adapté que la lutte contre la délinquance peut être efficace. Les jeunes en difficultés ne trouveront pas l'écoute dont ils ont besoin face à des EMS. La politique actuelle de casse de l’éducation bloque toute possibilité d'amélioration de la situation. Ce n’est pas en suppri-mant 16 000 postes de professeurs par an que le dialogue social sera rétabli, et ce n’est certainement pas en instaurant un flicage permanent que les lycéens reprendront confiance dans l’encadrement prévu pour leur développement personnel. Ce qu’aujourd’hui revendique l’UNL pour les lycéens, c’est tout d’abord un suivi personnalisé qui consiste dans la mise en place de véritables équipes éducatives, équipes ayant les moyens d'agir et d'offrir une éducation de qualité à cha-que élève. Cette équipe éducative devra être composée de conseillers d’éducation, de conseillers d’orientation, de profes-seurs, de psychologues, de personnel d'accompagnement social et médical, et d'assistants d’éducation. Chacun de ses membres doit bénéficier d’une formation adaptée au contexte. Il s'agit de créer des rapports privilégiés avec les élèves sans mettre à l'écart les parents. Il est nécessaire de travailler ensemble afin d'assurer une bonne communication, un dia-logue continu et constructif dans l’intérêt direct de l’élève. De plus, ce soutien doit être accompagné d’une démarche de responsabilisation progressive de l’élève, pour lui permettre de s’émanciper à son rythme. Il faut reconsidérer le travail personnel en multipliant les travaux effectués à plusieurs de façon autonome mais encadrée, tels que les TPE ou la préparation de débat en ECJS. Il faut surtout développer les infras-tructures gérées par des lycéens comme la Maison des Lycéens, véritable lieu de vie et d’apprentissage extra-scolaire, ou des ateliers en tout genre (théâtre, musique, cinéma, photo, etc.), pour permettre aux lycéens de s’épanouir dans le lycée en parallèle de leur travail scolaire. Ces ateliers pourraient justement être à l’initiative des lycéens ou des assistants d’édu-cation, qui acquerraient alors un tout nouveau statut et feraient apparaître le personnel éducatif moins rigide pour un meil-leur dialogue lycéen-administration. Les élus au CVL ont sur cette question un rôle déterminant à jouer. Il paraît alors évident que cette question ne peut être résolue sans une revisite complète des rythmes scolaires. De fait, le temps et l’espace doivent devenir des outils d'émancipation et d'épanouissement. C'est aux équipes éducatives de repérer et remédier pédagogiquement aux difficultés rencontrées par les lycéens.

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Enfin, pour prévenir des infractions dont peuvent être à l’origine les brimades inconscientes, l’UNL revendique une véritable politique de sensibilisation à la violence et aux discriminations à travers un programme d’éducation civique revisi-té qui laisse une véritable place au débat citoyen et pose de vraies questions d’actualité. L’UNL ne peut plus tolérer que tant de lycéens soient si mal à l’aise au sein de leur lycée, que certains soient victimes de violences au quotidien, et il reste absolument inacceptable qu’aucune réforme du système éducatif ne soit en mesure jus-qu’à présent de répondre au mal-être d'une grande partie de la jeunesse. Faire le choix du sécuritaire et des mesures réac-tionnaires, c'est céder à la facilité et agir contre le progrès. L'UNL se positionne fermement face aux manquements graves du gouvernement et n'oublie pas que chaque jeune est avant tout un citoyen en devenir. Nous proposons une véritable politique éducative avec des moyens, et un véritable programme pédagogique d’apprentissage de la citoyenneté et de dialogue social.

Contribution de Paris – fédération 75 L'égalité homme-femme, un combat de la société, un enjeu du lycée Actuellement, nous vivons dans une société incapable d'appliquer les droits fondamentaux, tel que le respect de l'égalité entre les hommes et les femmes, que ce soit dans le monde du travail ou ailleurs. Le constat est là, les droits des femmes ne sont pas respectés, et nous subissons un gouvernement qui fait la sourde oreille face à des inégalités croissan-tes et inacceptables au 21ème siècle. Sur le marché du travail, dans leur emploi, les femmes sont victimes quotidiennement de discriminations et le gouverne-ment n'apporte aucune réponse concrète, garantissant l'égalité entre les genres. Aujourd'hui, le marché du travail est l'un des principaux vecteurs d'inégalités entre les hommes et les femmes. Quels que soient ses qualifications, ses études, ses diplômes, etc., un homme aura toujours plus de chance d'obtenir un emploi, dans le secteur qui l'attire, qu'une femme sur-diplômée et aux qualifications importantes. Les chiffres parlent d'eux mêmes : 85% des emplois à temps partiels et des contrats précaires sont occupés par la gent féminine. Si ce pourcentage est aussi élevé, c’est que les femmes aujourd’hui assument 90% des taches ménagères et l’éducation des enfants, ce qui ne leur laisse pas le temps d'assurer un temps plein. De plus, les femmes prêtes à se lancer dans la vie active subissent lors des entretiens d'embauche ce qu'on peut appeler des « discriminations à la grossesse » : les employeurs sont réticents à leur offrir un CDI, de crainte qu'elles ne partent immédiatement en congé maternité. Cette situation est injuste et scan-daleuse. Quant au salaire, les écarts sont tellement démesurés qu'ils en deviennent absurdes, lorsque l'on voit qu'un homme gagne parfois 36% de plus qu'une femme aux compétences similaires et à la formation identique (et parfois les qualifications de la femme dépassent celles de son homologue masculin). Et ces inégalités, les femmes les ressentent notamment au moment du départ à la retraite, lorsqu'elles doivent travailler deux ans de plus qu'un homme ayant la même ancienneté dans son entreprise, et les mêmes années de cotisation. Pour-quoi ? Parce qu'elles n'ont pu cotiser de la même manière que leurs collègues, et qu'elles se voient obligées de continuer à travailler, pour partir deux ans plus tard, avec une pension de 800 euros inférieure en moyenne à celle des hommes. Les inégalités hommes-femmes ne touchent pas simplement les femmes. Les clichés ne cessent pas, et un homme a extrê-mement de difficultés pour obtenir un congé pour un motif parental. Restés dans un temps où les femmes ne pouvaient travailler en s'occupant de leurs enfants, les DRH leur accordent rare-ment de promotion. Ce qui a eu un grand impact sur le taux de natalité de certains pays dans lesquels les femmes doivent faire le choix de leur famille ou de leur carrière. Ces inégalités, nous les vivons au quotidien, et nous voyons surtout qu'aucune politique n’est mise en place pour les combattre. Le gouvernement ne prend pas ses responsabilités en acceptant, au XXIème siècle, une société qui véhicule une idéologie misogyne et discriminatoire envers la moitié de sa population. Pourtant, les inégalités se révèlent dès la plus petite enfance, et l'éducation doit être un outil principal pour les combattre. Face à cela, l'UNL exige que le gouvernement prenne la situation en main, et mette en place des solutions pour résoudre les problèmes énoncés plus haut. Tout d'abord, des campagnes d'information sur les droits des femmes, et sur les inégalités qu'elles subissent au quotidien, dans toutes les classes, constituent un minimum pour contrer les clichés et opérer un réel changement dans les consciences. Il est tout aussi important de mettre en place des temps de débat autour de ces questions pour libérer les lycéens de leurs a priori machistes. Pour protéger les adolescentes, le Pass' contraception, déjà présent dans plusieurs régions, doit être obligatoirement en libre-service dans tous les lycées. De plus la gratuité des consultations pour mineurs doit être mise en place, notamment pour permettre à chacun la liberté de disposer de son corps. Mais, il faut surtout résoudre un problème majeur : l'orientation des femmes dans la vie active, la dévalorisation de leurs diplômes et des études qu'elles ont effectuées. L'UNL demande donc un module, au sein de la formation de COP, pour leur permettre d'apprendre à gérer le flux de

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l'orientation et à éviter la valorisation de filières élitistes (à savoir la filière scientifique) toujours plus fréquentées par des adolescents. L’embauche massive de personnels éducatifs (Enseignants, Assistants pédagogique et CPE) formés aiderait à l’arrêt de ces clichés non-fondés, qui conditionnent parfois toute une vie. Il s'agit de lutter au quotidien contre les détermi-nismes de genre. Oui, les filles peuvent s'épanouir dans une filière mécanique. Non, les filles ne sont pas plus adaptées à la série L qu'à la série S. Oui, les filles sont capables de faire de longues études. Il est donc important d'arrêter de caractériser les filières littéraires comme des filières féminines. Cela réduit de façon dras-tique les débouchés et les perspectives des lycéennes. Ce genre de clichés dès les classes de seconde est facteur d'inégali-tés tout au long de la vie active d'une femme. Nous devons porter ces revendications haut et fort, pour transformer une société qui laisse les droits des femmes à l'aban-don. Nous voulons l'éducation qui mette lycéennes et lycéens à égalité face à leur avenir !

Contribution des Hauts-de-Seine – fédération 92 Les rythmes scolaires Aujourd’hui, les rythmes scolaires imposés ne permettent pas aux lycéens d’avoir les conditions de travail nécessai-res à une éducation de qualité. Les journées sont trop chargées, les lycéens sont surmenés, etc. Cette année, un débat important est mis en place sur la question des rythmes scolaires. Mais jusqu’à présent aucune réforme conséquente n’a été proposée. L’UNL prend acte de l’initiative du gouvernement dans sa décision de réformer les rythmes scolaires, mais reste-ra vigilante. Nous n’accepterons pas que les rythmes scolaires servent de prétexte pour continuer à supprimer encore et toujours plus de postes de professeurs. Tous les membres de la communauté éducative française s’accordent pour dire que la journée des lycéens est trop chargée, et que le rythme biologique des élèves ne peut supporter jusqu’à 40 heures de cours par semaine ! Le constat est là, les lycéens doivent parfois être en cours de 8h00 à 18h30, avec quelques dizaines de minutes seulement de pause mé-ridienne. Les emplois du temps sont mal organisés, et déséquilibrent la journée du lycéen, et son rythme de travail par la même occasion. De plus, la charge de travail à fournir chez-soi est beaucoup trop importante, et vectrice d’inégalités. Les lycéens n’ont pas tous les mêmes conditions de travail, dans leur lycée et chez eux. S’ajoute à tout cela le temps de trans-port, de parfois plus d’une heure par voyage. Cela oblige les lycéens à subir des journées de 10 ou 11 heures, très légère-ment interrompues par quelques pauses entre les cours. Se pose alors une question primordiale pour obtenir les meilleures conditions possibles pour l’éducation des jeunes : com-ment alléger nos journées de travail tout en préservant un enseignement de qualité ? L’UNL, après une grande réflexion, propose un programme pour une réforme des rythmes scolaires, permettant de mettre en place une éducation de qualité, et de faire du lycée un lieu de vie. Il s'agit de réorganiser la journée, la semaine et l'année autour de l'élève. Tout d'abord, une meilleure répartition du travail, en alternant cours magistraux et cours plus interactifs (langues, TP) et également les cours en demi-groupes. Les journées trop chargées ne sont pas favorables à l'assimilation des compétences et des connaissances, l'UNL revendique donc des journées de 6h de cours maximum, avec une pause du midi d'1h30 mini-mum. Le lycée est un lieu primordial pour l'égalité et l'émancipation des lycéens. Pourtant les inégalités socio-culturelles se res-sentent et s'aggravent toujours plus chaque année. L’accès à la culture et à l’information est encore inégalement réparti, c’est la raison pour laquelle l’UNL propose de laisser le lycée ouvert 2 heures après la fin des cours, tranche horaire permettant à tous de travailler dans de bonnes conditions. Ces 2h seront occupées par des activités sportives et culturelles dont les lycéens seraient les organisateurs. Le but est de dynamiser le lycée en un véritable lieu de vie. Les CVL pourront également proposer des débats, réunions publiques ou activités diverses sur ce temps-là. Les conditions d’études sont trop difficiles actuellement car on trouve fréquemment des classes de plus de 35 élèves où les lycéens subissent de mauvaises conditions de travail. L'UNL exige donc des classes de 25 élèves maximum pour favoriser la pédagogie et l'assimilation des notions. Les cours en effectifs réduits doivent être valorisés et se multiplier. L'ensemble de la communauté éducative demande aussi le respect du 7/2 (7 semaines de cours et 2 semaines de vacan-ces). L'UNL rappelle qu'il est hors de question que le gouvernement s'attaque au droit aux vacances des lycéens, sous pré-texte de réduire la journée de travail. C’est dans une volonté de créer un système scolaire juste, efficace, et en interaction avec les enseignants, que l’UNL s’en-gage et s’engagera jusqu’au bout dans le débat des rythmes scolaires, afin d'y porter les aspirations des lycéens.

Contribution de l'Isère – fédération 38 Le lycée Emmanuel Mounier, Grenoble

Le lycée Mounier, avec ses professeurs, ses personnels, et bien sur ses élèves, est menacé de destruction par la

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région Rhône-Alpes depuis le début de cette année scolaire pour des raisons de sécurité, prétextes réfutées de nombreu-ses fois par des contre-expertises. Aujourd'hui, l'UNL 38 et les organisations qui se battent depuis le début pour une re-construction sur site sans redéploiement des élèves du lycée Mounier s’attendent à un abandon définitif du dossier par la région et une rentrée 2011 sans élèves de seconde et de post-BAC (BTS). Le lycée Mounier est un exemple pour tous les lycées de France. Longtemps lycée dit « expérimental », il montre qu'une mixité sociale est possible au sein des établissements. C'est un melting pot d'élèves venant de tout Grenoble et de ses agglomérations grâce à ses options diverses et variées (comme musique, théâtre en partenariat avec le CNR, ou enco-re chinois, turc et arabe qui ne sont enseignés que dans ce lycée), et grâce à sa situation géographique. Il fait en effet la jonction entre les quartiers favorisés et moins aisés de Grenoble. Ainsi les élèves venant de classes sociales différentes vivent le même quotidien. De plus, grâce à une équipe enseignante et administrative soudée, de nombreux partenariats sont montés avec les universités environnantes, ce qui permet au ly-cée de servir d'ascenseur social à ces jeunes issus de milieux difficiles. Ce sont des arguments qui à nos yeux demandent une grande implication dans cette lutte. Pour une école et un accès à l'éducation supérieure pour tous, nous défendons la conception d'un lycée sur le modèle de Mounier. Ce lycée représente un idéal d'établissement pour tous les lycéens enga-gés à défendre notre éducation. Aujourd'hui et demain, gardons le point levé pour notre avenir, et empêchons la destruction de Mounier !

Contribution de la Drôme – fédération 26 La filière pro : un choix, des droits Dans la filière professionnelle, les conditions de vie et d'études des lycéens ne font que se dégrader, les lycées pro-fessionnels connaissent des suppressions de poste à tout va. Les libertés fondamentales sont de moins en moins respec-tées, tandis que la suppression du bac professionnel 2 ans et du BEP créent un échec scolaire de plus en plus important. Aujourd’hui, nous n’avons plus la possibilité d’avoir un pallier de formation avec un diplôme entre le bac pro et le CAP, alors que ce système était pour les élèves aux résultats corrects une possibilité d’apprentissage adaptée à leur rythme et plus poussée que le CAP. Les droits lycéens sont rarement respectés, et les violations du Code de l'Éducation sont justifiées à travers des règlements intérieurs illégaux qui vont à l’encontre de la liberté des lycéens. La démocratie lycéenne est méprisée lorsque les adminis-trations empêchent ou refusent de réunir comme la loi le demande les conseils de vie lycéenne (CVL). Les suppressions de postes dans le professionnel sont un obstacle au bon apprentissage des techniques fondamentales pour le futur de l’élève dans la vie professionnelle. Nous entendons souvent de la part des tuteurs de stage ou de nos fu-turs patrons qu’ils doivent parfois remontrer des techniques suite à un mauvais apprentissage au lycée. Nous nous scandalisons des usines à stagiaires. Les lycéens de la série professionnelle sont considérée comme une main d'œuvre peu coûteuse, exploitable à volonté : dans de nombreuses entreprises ou lieux de stage, les conventions ne sont pas contraignantes et laisse le champ libre aux abus. Les stages doivent être rémunérés, comme beaucoup de lycéens le demandent déjà, et encadrés par un Code du travail lycéen définissant des règles claires et des sanctions lourdes à l’en-contre des entreprises hors-la-loi. La filière professionnelle est considérée comme une voie de garage, au détriment des élèves qui ont une réelle envie d’ap-prendre un métier bien précis, d'où leur choix. Au CSE, à l'intention des lycéens en filière professionnelle, nous demandons l’application des lois et pas leur inter-prétation arbitraire selon la situation, la remise en place du BEP et du baccalauréat professionnel de 2 ans en classe consé-quente, la création de postes de professeurs, un réel suivi des stages et une revalorisation de la filière professionnelle.

Contribution des Yvelines – fédération 78 Santé et discriminations De nos jours, les lycéens sont de plus en plus confrontés aux problèmes de divisions sociales, ce qui va bien enten-du à l’encontre de la mixité sociale, qui a pour principe de permettre un vivre-ensemble citoyen et de lutter contre les dé-terminismes sociaux. Mais la réalité est bien plus négative, la reproduction sociale s'impose dans les lycées. Le démantèlement de la carte sco-laire n’arrange pas les choses, cette carte qui attribue à un élève un établissement en fonction de son domicile. La carte scolaire est un outil indispensable à la mixité sociale, le seul capable de définir des bassins de formation accessibles à tous. Sa disparition orchestrée par le gouvernement lance le débat des discriminations sociales. Les discriminations quelles qu’elles soient (sociales, physiques, raciales, sexuelles, vis à vis des maladies, des handicaps) sont bien trop présentes dans notre société et en particulier dans les institutions scolaire (école, collège, lycée). Elles se

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déclarent en général sous formes d'insultes. Les interventions sur ces problématiques de société sont bien trop faibles. Parfois, dans un lycée, seule une classe bénéfi-cie d'informations sur cette question. A croire qu’il n’y a pas beaucoup d’intérêt à ce sujet de la part du gouvernement. Les formations extérieures, comme une sortie au théâtre sur le sujet (Olympio), coûtent en moyenne 600 euros : les moyens correspondants n'existent pas. De même, la santé est un sujet trop peu abordé aussi, alors que 50 000 personnes en France vivent avec le virus du Sida sans le savoir. Chez les femmes, 68 % des séropositives ont entre 15 et 25 ans, dont 2 % le deviennent par injec-tion. La drogue est une problématique nationale, et sur ce point les lycéens sont informés, mais trop peu sur le risque de transmission de virus par l’injection. L’UNL demande que chaque lycéen puisse bénéficier de campagnes de sensibilisation sur tous ces sujets qui touche un grand nombre de nos camarades lycéens. Il faut que les lycéens soient les acteurs des démarches pour des actions de solidarité (Sidaction, Journée mondial de lutte contre l’homophobie, Journée nationale de lutte contre les discriminations, …). Que des journées académiques de la vie lycéenne soient organisées par académie, traitant de tous les sujets évoqués, afin que les lycéens puissent rencontrer des intervenants spécialisés et pédagogues. Afin de résoudre à notre échelle le problème de la mixité sociale, il faut faire en sorte que les élèves d'établissements différents se rencontrent (jumelage, correspondance, etc. Dans chaque lycée, il faut organiser des campagnes de dépistage des MST. Le gouvernement doit ouvrir les yeux sur la réalité et prendre ses responsabilités. Il doit agir en conséquence et mettre des moyens conséquents dans l'information et la sensibilisation. Il convient donc à tous d’être les acteurs de la prévention sur les problèmes de santé et de la discrimination !

Contribution des Bouches-du-Rhône – fédération 13 Le PISA choc PISA est une enquête de l'OCDE menée tous les trois ans depuis 2000, qui concerne entre 4 500 et 10 000 élèves d(environ 15 ans (fin de l'école obligatoire), qu'ils soient élèves du public ou du privé, des 34 pays de l'OCDE et d'autres pays dits « partenaires » (75 au total en 2009). Plutôt que la maîtrise d’un programme scolaire précis, PISA teste l’aptitude des élèves à appliquer les connaissances acqui-ses à l’école. Les tests portent sur la lecture, la culture mathématique et la culture scientifique et se présentent sous la forme d’un questionnaire de fond.

Pour l'édition 2009, la France se maintient dans la moyenne pour ce qui est des « performances » et tout à fait en queue de liste pour ce qui est des inégalités scolaires. La nouveauté, en revanche, réside dans l'entrée fracassante de certains pays asiatiques dans la compétition, car, bien sûr, de compétition il s'agit. Cette optique de concurrence entre les systèmes éducatifs reflète la marchandisation de l'Éducation dans nos sociétés.

C'est ainsi que Singapour, tout en disposant d'un PIB nettement inférieur à la moyenne OCDE, a un excellent rendement. Aussi on observe que les systèmes les plus performants sont ceux qui dispensent un enseignement de qualité à tous les élèves. Nous n'en sommes pas surpris mais c'est exactement le contraire de la politique menée par la droite depuis des années qui dégrade de jour en jour notre éducation.

Les pays scandinaves plongent. Où est passée la Finlande ? Troisième en lecture, 5ème en maths et 3ème en sciences, la Finlande a un peu perdu son image de première de la classe. Elle est devancée par la Corée dans le classement OCDE. Par Shangaï, la Corée, Hong-Kong et Singapour si l'on considère non plus le seul classement de pays de l'OCDE mais aussi celui des partenaires. La Chine est même plus forte que la Finlande ! On pourrait donc penser que les systèmes asiatiques dispensent une meilleures éducation : il s'agit d'une dérive du cycle PISA. En effet, ces systèmes d'éducation sont en réali-té destructeurs pour les élèves. L'enseignement est quasi-militaire et les jeunes n'ont d'autres choix que de rentrer dans le rang, sans aucun espace d'émancipation possible. Au Japon, la privatisation de l'éducation domine. Dès le plus jeune âge, les élèves sont mis en concurrence les uns par rapport aux autres : pour réussir, prendre des cours du soir est incontour-nable. L'éducation publique voit son champ d'action de plus en plus réduit en faveur des organismes privés. L'élitisme et la reproduction sociale l'emportent sur l'égalité de tous.

La chute de la Suède s 'explique quant à elle par un abandon pur et simple de la carte scolaire. Entre 2000 et 2009, la Suède a libéralisé le choix de ses établissements scolaires. Les résultats du pays ont baissé parce que s'y est dessiné une géographie scolaire avec des établissements où les élèves obtiennent de bons scores et d'autres où les résultats sont bien moins bons. PISA montre clairement que la mixité sociale au sein des lycées favorise la réussite de tous.

En France les résultats de l’enquête PISA 2009 témoignent du marasme éducatif dans lequel la droite plonge l’école depuis près de 10 ans, et plus encore depuis 2007. S’il ne fallait retenir qu’un seul chiffre – désespérant – de l’enquête PISA 2009, ce serait celui-ci : la proportion des élèves de 15 ans qui ont de très graves difficultés de compréhension de l’écrit a augmenté de 5 % atteignant les 10%. Cette pro-portion est supérieure à ce qu’elle est dans la moyenne des pays de l’OCDE. De plus il ressort de l'enquête PISA que la

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proportion d'excellents élèves a augmenté. Ces chiffres sont la représentation parfaite de la politique de l'école à deux vitesse menée par notre gouvernement. Elle tire un petit groupe d'élèves vers le haut en oubliant la majorité. On observe ici un autre effet pervers de PISA : les bonnes évaluations de quelques uns masquent la réalité, c'est à dire la dégradation générale des résultats de la majorité des élèves. Il y a plus grave encore : notre système n’est plus capable de réduire les inégalités sociales. L’impact du milieu sociocultu-rel sur les performances des élèves est effroyablement lourd. PISA dénonce le creusement des inégalités au sein des ly-cées français et énonce clairement le fait que le système éducatif actuel accentue la reproduction sociale. En cela, le rap-port PISA confirme la ligne de l'UNL et constitue un rappel à l'ordre à l'intention du gouvernement. Ces résultats médiocres, voire mauvais, de la France mesurés par cette enquête internationale sont le résultat d’une politi-que dangereuse et irresponsable menée depuis 2002 et plus encore depuis 2007 :

suppressions de postes par dizaines de milliers chaque année, qui privent les établissements et les équipes pédagogi-ques des moyens de lutter efficacement contre l’échec scolaire ;

creusement des inégalités par la disparition de la carte scolaire, qui empêche la mixité sociale et scolaire indispensable à la réussite de tous et par le cloisonnement des élèves dans leur milieu ;

conception archaïque de la pédagogie incompatible avec les attentes des élèves qui aspirent à une formation leur per-mettant l'émancipation et l'autonomie ;

maternelle attaquée par le démantèlement des services publics alors que les élèves qui ont été préscolarisés ont des résultats supérieurs aux autres : preuve est fait que la citoyenneté, le vivre-ensemble, encouragent la réussite ;

enseignants maltraités – aujourd’hui privés de formation – alors qu’ils sont les premiers acteurs et les garants de la transmission du savoir à tous les élèves.

Au total, depuis 2003, les dépenses par élève de l’enseignement primaire et secondaire se sont accrues de 5 % en France contre 25 % en moyenne dans les pays de l’OCDE. Il est plus que temps de changer radicalement de politique. La France doit recommencer, comme tous ses partenaires, à investir dans l’éducation, à tous les niveaux, depuis la maternelle jusqu’à l’université. Nous devons mettre fin aux écarts scandaleux observés entre les élèves les plus favorisés et ceux qui subissent de plein fouet les déterminismes sociaux et spatiaux et sont condamnés à l’abandon éducatif. Pour opérer ce changement, l'UNL se doit d'agir pour défendre un lycée plus performant à tous les niveaux, qui permet de réduire l'inégalité de conditions, assurer la réussite de tous, mettre en place une nouvelle carte scolaire, et réussir ce projet en passant un nouveau contrat pédagogique avec les enseignants. L'Allemagne, qui considérait son école comme l'une des plus performantes déchanté en 2000. Cela a constitué le « PISA-schock » et le pays s'est réinvesti dans l'éducation (en lecture, ils ont gagné 13 points, en maths 10 et en sciences 4 ). Pour une fois, Sarkozy ferait bien de suivre l'exemple de son modèle européen, c'est à dire de reconnaître qu'il y a un pro-blème et de mettre en place des politiques ambitieuses, et les moyens adaptés, pour y remédier. Il nous faut nous aussi un choc PISA, une prise de conscience générale pour sortir l'éducation de l'ornière dans laquelle la droite la fait tomber volontairement.

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Le droit à un avenir choisi, ça passe par un Service Public d'Orientation ! Aujourd'hui, dans notre système éducatif, l'échec de l'orientation post-bac est évident. Aux questions "Sais-tu ce que tu vas faire l'année prochaine ?", "Tu sais dans quel domaine t'orienter ?" beaucoup de jeunes répondent unanime-ment "Aucune idée". Comment se fait-il que nous soyons aujourd'hui face à une panne de l'orientation ? Quels sont les moyens mis en place pour aider les lycéens à s'orienter, se renseigner, avoir des réponses à leur question, bénéficier d'un suivi personnalisé ? Nous constatons que ces moyens sont biens trop minces pour répondre aux exigences du contexte actuel. Conseillers d'orientations de moins en moins nombreux, profs principaux qui ne répondent pas aux attentes des élèves, très souvent mal formés concernant l'orientation, documentation insuffisante et non actualisée en CDI, etc. Alors que faire? Tout d'abord, commencer par arrêter immédiatement le sabordage de l'éducation et de l'orientation en cessant les suppressions de postes, les non-remplacements, et en mettant davantage de conseillers à disposition des élèves. Ces ac-teurs de l'éducation doivent devenir des repères pour les élèves, ils doivent être en contact avec les principaux : les rece-voir, les former quant aux exigences de l'orientation. Il n'est pas normal qu'aujourd'hui une majorité d'élèves estime ne pas être assez bien renseignée sur l'orientation. Pourtant, des structures efficaces existent ! L'Onisep par exemple, ou le site reussite-bac.com, ou même le réseau de l'étu-diant.fr (lequel bien que privé demeure performant). Mais qu'en est-il de leur diffusion, de leur évocation ? Elles n'existent pas. Il est donc nécessaire de faire passer massivement l'information, que des heures de vie de classe soient mises en place à

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ce sujet, que des rendez-vous avec les conseillers d'orientations soient prévus dans l'emploi du temps de chaque élève quel que soit son niveau, que les brochures et les sites internet soient communiqués aux élèves ! Il s'agit d'installer un système d'orientation actif, constructif, apte à suivre personnellement chaque jeune : il s'agit de créer un Service Public d'Orientation. Le choix de son avenir ne doit pas dépendre d'organismes privés, cela perpétue les déterminismes sociaux ! Avec la nouvelle réforme (d'ailleurs inapplicable), nous parlons aujourd'hui de conseil pédagogique dont le rôle est assez réduit. L'orientation doit être un enjeu de l'éducation tant au niveau administratif, que pour les professeurs, la vie scolaire, les élèves. En effet, à l'heure actuelle, combien de jeunes se trompent dans leur orientation ? Combien sortent du système éducatif par manque de conseil, de suivi ou d'aide ? Beaucoup trop. L'UNL réaffirme le droit de chacun à l'erreur et réclame une politique et des moyens appropriés pour l'orientation réussie de tous. L'orientation doit commencer dès la seconde avec le choix de la filière, un dossier de suivi doit se construire tout le long de l'enseignement secondaire pour pouvoir aboutir en année de terminale. Il est scandaleux qu'un élève n'apprenne qu'en terminale que ses notes de première compteront dans son dossier et détermineront ses admissions. Le constat au-jourd'hui, c'est que nous gâchons nos jeunes diplômés, nous ne respectons pas le contrat moral qui s'impose entre élève et la structure éducative du lycée. Le gouvernement doit prendre ses responsabilités face à ce constat alarmant et sortir de la politique du n'importe quoi, car rien de valeur n'est fait pour les lycéens, du coup, c'est le privé qui prend la relève : le gouvernement se doit d'imposer un Service Public d'Orientation ayant les moyens d'exister. C'est aussi ça, la démocratisa-tion de l'éducation. Les lycéens doivent être considérés, les lycéens doivent avoir leur place dans la vie active, le gouvernement ne peut laisser des jeunes se fracasser ainsi face au monde étudiant ! Il doit garantir aux lycéens un avenir choisi en connaissance de cause.

Contribution du Rhône - fédération 69 La réforme de la filière technologique Parmi les choix d'orientation qui s'offrent aux élèves en fin de Seconde, en dehors des filières professionnelles et des filières générales, on trouve des filières qui offrent un mélange intéressant : les filières technologiques. Ces filières, appelées Sciences et Technologies Industrielles (abrégées en STI) offrent, à travers 17 spécialités et options, aux élèves la possibilité de spécialiser de façon très pointue dans un milieu professionnel bien précis. A travers un enseignement plus complet qu'en Bac professionnel et plus allégé qu'en filière Scientifique, la filière STI per-met aux élèves de s'orienter vers des formations de niveau Bac +2. Le gouvernement, à l'occasion de la réforme globale du lycée, a décidé de réformer en profondeur les filières tech-nologiques, transformant la STI en STI2D (Sciences, Technologies Industrielles et Développement Durable) et en négli-geant un certain nombre de points importants pour le bon déroulement de la scolarité des élèves. Dans le cadre de la réforme de la classe de première, le gouvernement souhaite mettre en place une réforme profonde des programmes des classes qui met sérieusement en danger la réussite de tous : La réduction massive du nombre d'heures réservées à l'enseignement technologique. En effet actuellement 17 heures en

moyenne sont consacrées aux enseignements spécialisés. Avec la réforme seul 5h30 le seront ! La question est : Où sont passées ses heures ? Dans l'enseignement du tronc commun. En effet, le gouvernement trouve que les filières générales et technologiques étant différentes, il faudrait qu'elles soient presque semblables. Cette réforme fera énor-mément perdre d'attractivité aux filières STI. Car les élèves rejoignent aussi ces filières pour éviter une partie du tronc commun. Donc les élèves qui « fuient » le S, ne pourront pas aller en STI2D. Certains professeurs finissent même par résumer le futur STI2D comme un bac S avec TP...

Le rapprochement d'un certains nombre de spécialités. Les 17 spécialités sont actuellement réparties sur 7 grandes matiè-

res : Génie Mécanique, Génie Civil, Génie Électrotechnique, Génie des Matériaux, Génie Électronique, Génie Énergéti-que et le Génie Optique. La réforme prévoit de réunir tout ces cours sous seulement 4 spécialités : innovation techno-logique et éco-conception, système d’information et numérique, énergies et développement durable et architecture et construction. Ce rapprochement aura des conséquences désastreuses sur la spécialisation des élèves. En effet, ils au-ront moins de connaissance dans plus de sujets, mais aucune de ces connaissances ne sera approfondie. Le tout en ayant moins d'heures pour les enseignements technologiques, la situation deviendra vite critique.

Les professeurs. Deux points sont inacceptables dans cette réforme : la réduction du nombre de professeurs et le manque

de formations pour ceux qui restent. Comme il y a moins d'heures de cours technologiques, il y aura réductions du nombre de professeurs. Ces enseignants passeront en TZR. C'est à dire que l'Etat qui souhaite faire des économies, paiera les professeurs à attendre qu'un poste se libère.

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Les professeurs qui gardent leurs postes se trouveront face à un problème : la formation. En effet, les filières étant très spécialisée, les professeurs étaient eux aussi spécialisé. Tel professeur enseignait le génie civil et n'était pas capable d'enseigner le génie mécanique, ou le génie énergétique etc... Et bien pour pallier à ce problème le ministère prévoit des formations « légères » avant le mois de juin. Les heures seront prises sur des cours non remplacés. Pour des élèves qui passeront des épreuves coefficient 8 au bac, c'est problématique de manquer des cours. De plus, les vraies formations intensives, auront lieu dans le courant de l'année prochaine. C'est à dire que les professeurs seront formés au fur à mesure pendant l'année sur leurs programmes... Donc les enseignants découvriront le programme en même temps que leurs élèves. Pour un enseignement qui se doit d'être précis, c'est absolument intolérable.

Le matériel. Le matériel nécessaire actuellement est très couteux et les sommes que les régions ont investies sont impres-

sionnantes. Mais comme aujourd’hui, le programme change et que de toute façon les 5 h de cours spécialisés ne suffi-ront pas à permettre la pratique du matériel, ce matériel neuf est déjà inutile et dépassé... Et dans le même temps le ministère demande aux régions de financer l'achat d'un nouveau matériel ! Mis à part cela, le ministère veut faire des économies…

L'orientation ne ressemblera plus à rien. On risque d'arriver dans un système où des élèves qui auront reçus un enseigne-ment technologique ne seront pas prioritaires... pour des études supérieures technologiques, voir même pire dans certains cas, ils auraient moins de chances que les élèves sortants de générale !

La STI2D ne sera pas exempte des autres problèmes du système éducatifs. Les classes surchargées à 35, le manque de

financement, les problèmes dus au rythme scolaire qui n'est pas du tout adapté aux horloges biologiques des élèves. Sous couvert de vouloir préparer un lycée où les élèves peuvent changer d'orientation, le gouvernement prépare une réfor-me qui apparaît comme étant plus dictée par Bercy que par n'importe quel idéal pédagogique. De toute façon, si tel était le cas, l'attitude du Ministère ne serait pas telle qu'elle l’est. Les négociations avec les élèves comme les professeurs sont totalement inexistantes. Dans quel système éducatif où la pédagogie prévaut un gouvernement ignore t-il l'avis des professeurs et des élèves ? Quand tous s'accordent à dire que cette réforme risque la mort des enseignements technologiques, le gouvernement refu-se d'entendre les inquiétudes des personnes concernées par ces réformes restant droit dans ses bottes et refusant la moindre concession. Les fonctionnaires chargés d'appliquer la réforme vont même parfois jusqu'à rejeter les responsabili-tés d'un éventuel échec sur les enseignants. La refonte des programmes risque de rendre plus abstraites des notions compliquées, d'éloigner une approche de métier pourtant indispensable à la motivation (et donc à la réussite) des élèves, créer une filière d'élite où les élèves en plus de devoir assimiler des notions de cours des filières générales doivent maitriser des outils techniques qu'ils ne pratiquent pas fautes de temps. Si cette réforme est appliquée, les spécificités de ces filières seront perdues pour faire de la STI2D un « Super Bac S » ne laissant d'autres choix aux élèves moins doués pour les études théoriques que le Bac Pro. On risque donc de tomber dans un système binaire où on aura le choix entre études longues ou études courtes sans possibilités de nuancer, ni d'adapter l'enseignement à des d'élèves qui recherchent une filière qui leurs permet de construire de façon concrète son projet d'orientation tout en gardant des connaissances plus générales. L'UNL déplore qu'un enseignement aussi important pour un grand nombre d'élèves qui seraient privés d'atouts ma-jeurs pour leur avenir soit à ce point négligé. En conséquence de quoi, nous faisons 7 propositions pour que les STI restent attractives et continuent de proposer des formations tournées vers l'approche métier :

Le maintient inconditionnel des 17 heures hebdomadaires d'enseignements technologiques pour qu'ils restent approfondis.

La prise en compte des différences entre les différentes spécialisations de STI pour que l'enseignement reste spécialisé.

La non suppression de postes et l'embauche de professeurs correctement formés pour permettre le dédou-blement des classes et faciliter le déroulement des TP.

De vraies formations pour les professeurs afin d'être au plus près des technologies actuelles. La prise en compte des infrastructures et du matériel déjà existant pour éviter les dépenses inutiles. Une vraie refonte des programmes de mathématiques et de physiques afin de les moderniser, sans pour au-

tant qu'ils soient calqués sur les programmes en général. Différencier clairement les filières générales et technologiques afin que chacun ait accès à des études supérieures qui cor-respondent au mieux à ses envies, ses capacités et aux enseignements qu'il a reçu.

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Contribution générale du bureau national

La rentrée 2010 a été marquée par un mouvement social fort et intergénérationnel contre une réforme des retraites injuste et précarisante. Rarement dans l'histoire les Français sont restés mobilisés aussi longtemps. La jeunesse en général et les lycéens en particulier se sont investis massivement, dynamisant le mouvement. Pour la première fois, un mois après la rentrée, les lycéens sont sortis dans la rue pour un problème qui sortait du cadre du lycée. Les lycéens se sont saisis avec maturité de leur droit d’expression et ont prouvé qu’ils ont leur mot à dire quand leur avenir est en jeu ! Ces deux mois de rapport de force entre la rue et le gouvernement se sont terminés par un passage en force de Nicolas Sarkozy. Celui-ci a joué du calendrier législatif et censuré l’opposition afin de faire voter sa réforme, au mépris du temps de parole des députés et des règles républicaines. Certes, le gouvernement a obtenu une victoire parlementaire, mais c’est une défaite dans l’opinion publique. La société toute entière et sa jeunesse en particulier ont été confrontées à la brutalité et à la surdité d’un gouvernement enfermé dans des dogmes ultralibéraux. Aujourd’hui plus que jamais, le rapport de force nous est favorable. L'UNL sort renforcée, massifiée, légitimée de ce mouvement. Notre syndicat a été reconnu comme le porte-parole de la voix lycéenne. Nous avons démontré la pertinence et l’efficacité de l’engagement collectif. Nous avons montré que nous étions capables d’avoir des opinions constructives. L’UNL a été l’un des vecteurs de cette mobilisation et a permis aux lycéens d’acquérir une vraie reconnaissance. Notre syndicat doit être garant de la continuité de la mobilisation : en 2011, nous serons plus que jamais une force de proposition réactive et offensive sur tous les fronts. S’opposer est une chose, proposer en est une autre, et c’est par notre force revendicative que nous comptons proposer de vraies perspectives d’avenir à la jeunesse. Ce mouvement a permis de mettre en lumière le dramatique problème de l’emploi des jeunes. Ces derniers savent que le problème doit être pris à sa racine : la formation. Les dernières statistiques sont plus qu’alarmantes : 23% des jeunes sont au chômage, la précarité augmente, et la génération des 16-18 ans est la plus touchée par la crise. Le verbiage qui sert de politique à la droite pour la jeunesse doit faire place à de vraies mesures : la promesse de la scolarité obligatoire jusqu’à 18 ans doit devenir réalité. Personne ne doit sortir du système scolaire sans qualification car le diplôme est un bouclier face à la crise. Une nouvelle vague de démocratisation de l’enseignement supérieur est urgente pour élever le niveau de qualification de la population. Enfin, nous exigeons de l’État qu’il lance une politique efficace et qu'il investisse les moyens nécessaires pour faciliter l’accès à l’emploi des jeunes et garantir notre droit à l'avenir. Tous les jours nous sommes oppressés par le système pour choisir une orientation. Dès lors nous devons avoir une visibilité sur notre avenir grâce à des garanties fortes en termes d’emploi, grâce à un véritable Service Public d'Orientation qui remplit son rôle, adapté à chaque lycéen, ayant les moyens d'exister et de répondre aux attentes de tous. Il faut agir sur les conséquences du problème, c'est à dire l'insuffisance en terme de perspectives professionnelles et les difficultés d'intégration des jeunes sur le marché du travail ; mais aussi sur ses causes : une formation qui aujourd’hui manque de qualité, de débouchés, de moyens appropriés, qui n’est pas accessible à tous et perpétue les déterminismes sociaux.

Le Service Public d’Éducation subit de plein fouet les coupes budgétaires à répétition. Il est aujourd’hui particulièrement dégradé. Le gouvernement persiste à appliquer ses dogmes ultralibéraux : ses réformes successives ne font qu’aggraver la situation. 5 mois après la rentrée, les premiers bilans sont à tirer. L’application de la réforme du lycée est une catastrophe. Dans de nombreux lycées, l'accompagnement personnalisé est impossible à mettre en place. Il n'est pas rare que ces deux heures deviennent des heures de permanence au lieu d’être un temps consacré au suivi individualisé de l’élève. De la même manière l’instauration des groupes de compétences en langue se révèle impossible. Privés des moyens nécessaires à leur éducation, les lycéens assistent à une dégradation des conditions d’études. Nous réaffirmons notre opposition à cette réforme du lycée inutile et inefficace. Son application pour la classe de première à la rentrée 2011 sera, s'il n'y a pas de changement de cap budgétaire, une catastrophe. Pour atteindre ses objectifs, une véritable réforme devra être porteuse d’un renouveau pédagogique, remettre l’élève au centre du système scolaire afin qu’il redevienne acteur de son éducation et donc de son avenir Rappelons également la progressive augmentation du nombre d’élèves par classe : comment envisager un quelconque progrès pédagogique dans un groupe de plus de 35 lycéens pour un seul enseignant ? Les 16 000 suppressions de postes à cette rentrée vont creuser une nouvelle fois le problème. A ces éléments il faut ajouter la réforme dite de la « masterisation » de la formation des professeurs. Une fois encore, les chiffres montrent une terrible réalité. Le nombre de candidats au CAPES a été divisé par deux : en 2010, la carrière de prof n’est pas un métier d’avenir mais un choix risqué. Les futurs enseignants n’apprennent que la théorie, il n’y a plus aucune formation à la pédagogie (l’indispensable "apprendre à apprendre") dans un cursus qui mène des stagiaires dépourvus d’expérience pratique devant des classes en

Contribution du BN

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sureffectifs. Il est plus qu’urgent de mettre fin aux suppressions massives de postes, il faut engager un plan pluriannuel d’embauches de professeurs. De même, revenir sur la « masterisation » pour proposer une réelle formation aux enseignants est une priorité, les ravages de cette réforme étant dramatiques tant pour les élèves que pour nos profs. La carte scolaire qui devait permettre la mixité sociale, garantir un choix large d'enseignements et offrir à tous les mêmes possibilités d’orientation, n'existe plus réellement. C'est un lycée à deux vitesses qui émerge désormais. Une nouvelle concurrence entre établissements jugés « ghettos » ou « d'élite » se met en place, reflet de la marchandisation de l’éducation. La mixité inexistante et le chaos social imposés par ces mesures favorisent la violence. Aller contre la mixité, qui pourtant favorise la réussite de tous comme le prouvent les études, c’est affirmer que tous les élèves n’ont pas le droit à la même réussite. Les réponses sécuritaires du gouvernement ne font que rajouter de la violence à la violence et augmentent le profond malaise ressenti par les lycéens. La répression a pris le pas sur la prévention. La mise en place de caméras, de portiques, d’équipes mobiles de sécurités (EMS) n’est pas sans conséquences : elle est vectrice de tension dans les lycées, préjudiciable à des études sereines. Pour mettre fin à ces violences, il faut répondre à la principale source du problème : l’échec scolaire. Provoqué par un climat de mal-être, l’échec scolaire trouve aussi ses racines dans les difficultés des élèves à faire face à la charge de travail qui leur est imposée. La concentration des programmes de la filière professionnelle sur trois ans au lieu de quatre se traduit par des rythmes effrayants pour les élèves. Les règlements encadrant les stages sont défaillants et font d’eux une main d’œuvre gratuite et corvéable. Plus globalement, quelle que soit la filière, les rythmes scolaires tels qu’ils existent actuellement sont préjudiciables à l’ensemble des lycéens, et le consensus de la communauté éducative pour établir ce constat le prouve. La conférence nationale sur les rythmes scolaires initiée par le Ministère est anachronique : pourquoi s’intéresser aux rythmes après avoir imposé des réformes, dans l’enseignement professionnel notamment, qui les modifiaient radicalement ? En plus de cette conférence, l’UNL travaille avec l’ensemble des acteurs de l’école sur cette question complexe. Notre militantisme sera déterminant pour arracher des avancées véritablement progressistes en matière de rythmes scolaires. L’UNL restera vigilante quant aux conclusions que le gouvernement en tirera : il s’agit de veiller à ce que les revendications des lycéens ne soient pas enterrées. Nous réclamons 6 heures de cours par jour, dans le cadre de 7 semaines de cours alternées avec 2 semaines complètes de vacances, garantissant à chacun le repos et la possibilité d’une activité extrascolaire tout en pouvant réussir scolairement. Si réforme il y a, elle ne doit pas servir de prétexte à de nouvelles restrictions budgétaires ou à une réduction des temps libres. L’UNL réaffirme ainsi le droit aux vacances. Ces périodes sont des moments forts pour l’émancipation et l’épanouissement des jeunes. Dans cette optique, l’accès de tous à la culture et au sport est une nécessité qui doit notamment faire l’objet d’un travail poussé dans les CAVL. L’école républicaine, ouverte à tous et dont les principes fondamentaux sont la laïcité et la gratuité est sans cesse attaquée. La privatisation de l’Éducation s’accélère, mettant en péril l’École publique et laïque. La droite continue de faire ses cadeaux à l’enseignement privé et confessionnel, remettant en cause les moyens de l’école publique et plus largement les principes de la République. Face à ces périls, nous devons demander le démantèlement de l’enseignement privé tel qu’il existe afin d’offrir à tous les jeunes la même formation. Le rapport PISA 2009 est un nouveau rappel à l’ordre dont le gouvernement ne tient pas compte. L’enquête confirme l’analyse de l’UNL : le système éducatif français creuse les inégalités entre les jeunes, ne résout pas le défi de la lutte contre la reproduction sociale, échoue pédagogiquement et contraint les élèves à suivre des rythmes insensés. L’absence de politiques éducatives progressistes depuis 2007 a entrainé le Service Public d'Éducation dans un cercle vicieux nocif. En 2011, le rapport de force est dans notre camp. Nous nous sommes imposés comme le syndicat lycéen incontournable, par l’expérience de plus de 15 ans de militantisme, notre présence sur tout le territoire, notre force d’opposition et notre capacité de proposition, mais aussi grâce à deux ans de travail acharné au CSE. C’est la raison pour laquelle l’ensemble de l’organisation va s’engager dans la campagne pour que nos trois listes l’emportent ainsi que le projet responsable et cohérent que les lycéens ont élaboré avec nous. L'UNL, aux cotés des forces progressistes de la communauté éducative, continuera de se battre pour sauvegarder l'école de la République. Face à la rigueur, aux dogmes libéraux et à l’obscurantisme que ce gouvernement a plus que jamais décidé d’appliquer à l’école, notre combat militant dans la rue et dans les conseils va continuer ! En 2011, nous serons encore et toujours devant les lycées pour porter la voix lycéenne et dans les lycées pour dynamiser la vie lycéenne. En 2011 nous militerons pour la mise en place d’une carte scolaire permettant l’égalité de formation sur le territoire, pour une réforme des rythmes porteuse du renouveau de la pédagogie, pour l’égalité dans les établissements, pour la mixité dans les formations, pour l’accès de tous à l’éducation. Fidèle aux lycéens et à ses valeurs, l’UNL restera le comité de mobilisation permanente tant que le droit à la réussite, le droit au diplôme et le droit à l’avenir des lycéens seront menacés. En 2011, nous porterons haut et fort la voix lycéenne !

Contribution du BN

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