Vivre ensemble : un apprentissage de tous les jours · C'est là une de ses fonctions importantes....
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N° 188Mai 2013
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Vivre ensemble :
un apprentissage de tous les jours
Création des femmes du Caria
2
edito edito edito 188
L'apprentissage du « Vivre ensemble »
représente un vaste chantier !
Un chantier qui va avoir besoin de règles
strictes pour que la construction collective
soit suffisamment solide, sécurisée et
sécurisante pour tous.
Mais un chantier qui va aussi avoir besoin
de règles souples qui permettent à chacun,
en interaction avec les autres, d'apporter
sa touche à la construction collective.
Des règles incontournables et des règles
négociables donc, pour apprendre à vivre
ensemble.
Car, vivre ensemble ne se décrète pas,
c'est quelque chose qu'on apprend, au jour
le jour, dans la vie, par les rencontres, les
expériences qu'on fait.
C'est donc un travail de longue haleine, qui
engage tout le monde dans la durée, les
enfants, les jeunes, les animateurs qu'ils
soient volontaires ou rémunérés, les
stagiaires, les parents.
Vivre ensemble, ce n'est pas non plus
quelque chose qu'on fait de telle à telle
heure.
Dans le cas des écoles de devoirs, on vit
ensemble à partir du moment où on passe
la porte de l'association, le temps entre
l'entrée et celui où on ressortira donc.
Mais c'est aussi avant et après, dans la rue,
en famille, à l'école avec les pairs, avec les
enseignants… C'est un apprentissage
important qui se fait dans la vie et s'inscrit
dans la durée.
L'école de devoirs offre différents temps,
différents espaces, différentes activités
dans lesquels on peut apprendre et
expérimenter le vivre ensemble.
Prenons, par exemple, le temps consacré à
la réalisation des travaux scolaires à
domicile.
L'enfant arrive avec son besoin, mais
d'autres enfants arrivent avec leurs
besoins. Il va falloir apprendre à se
partager l'animateur, les référentiels, le
temps et l'espace.
Il va falloir aussi apprendre à adopter des
attitudes qui permettent à chacun de
travailler dans un climat qui lui convient,
dans lequel chacun peut réaliser la tâche
qui lui est demandée.
C'est aussi un moment où les enfants vont
être amenés à contribuer à la vie collective.
Ils vont avoir des charges à accomplir à
tour de rôle. : S'assurer que le matériel est
là pour commencer le travail, s'assurer que
le matériel est rangé avant de partir,
ranger le local…
Ce qui est très intéressant aussi ,dans ce
temps d'accompagnement des devoirs,
c'est que les enfants vont être amenés à
s'entraider, à apprendre les uns des autres.
Ce qui est excessivement riche parce que
cela permet à l'enfant de se connaître lui,
de prendre conf iance dans ses
compétences et ses qualités, mais aussi de
rencontrer l'autre dans sa richesse, ses
compétences et ses qualités.
Ce travail entre pairs leur permet
d'éprouver ce que la vie en groupe peut
apporter. Cette entraide, cette solidarité
autour d'une tâche scolaire pas toujours
agréable à faire pour le lendemain, peut en
soit être excessivement riche en termes de
vivre ensemble.
Après, en école de devoirs, même si le
temps consacré aux devoirs prend
davantage de place, il y a toutes les autres
activités qu'ils sont amenés à vivre.
Les ateliers créatifs, les sorties, le sport, le
temps libre aussi. Autant d'activités où
apprendre à vivre avec chacun dans le
respect des différences : filles, garçons,
grands, petits, adultes, timides, enjoués,
bruyants, silencieux,…. Chacune de ses
activités, chacun de ses moments vont
pouvoir avoir leurs règles propres. Des
règles qui vont pouvoir changer selon le
temps, l'activité, l'adulte.
Mais, pour que l'enfant, les enfants se
sentent vraiment à l'aise pour aller à la
rencontre de l'autre et vivre ensemble, les
animateurs ont une place fondamentale à
jouer.
En effet, les animateurs vont devoir penser,
ébaucher, évaluer et faire évoluer le cadre
de l'accueil proposé aux enfants. Un cadre
qui doit être cohérent, sécurisant et souple
à la fois. Un cadre que l'animateur doit
garantir en tant qu'adulte. C'est là une de
ses fonctions importantes. Un cadre que les
animateurs vont devoir aussi respecter !
Parce que les enfants sont très sensibles
aux injustices. Très vite, ils auront
remarqué qui respecte, qui ne respecte pas
et, ils le feront entendre.
Ce cadre qu'il va falloir construire, il va être
intéressant de le penser en deux parties.
Ce cadre va d'abord devoir intégrer des
règles fondamentales, de base, non
négociables. Ces règles qui font que nous
pouvons vivre en société. Respect de soi,
respect de l'autre, respect du matériel,
respect des infrastructures, respect de
l'environnement.
Ensuite, en fonction des activités, des
temps et des espaces, il va falloir
construire, idéalement avec les enfants,
des règles circonstancielles. Des règles qui
vont permettre à chacun et au groupe de
vivre telle ou telle activité.
Et ces moments, de réflexion et
d'élaboration de règles sont excessivement
importants à instituer. Ce sont en effet des
moments où les enfants vont pouvoir parler
d'eux, se dire, faire des propositions,
donner leur avis. Ce sont aussi des
moments où ils vont devoir écouter l'avis
de l'autre, la proposition de l'autre. Ils vont
alors apprendre à se confronter,
argumenter, négocier et cela dans des
formes socialement acceptables, ce qui
const i tue en so i auss i tout un
apprentissage. Il va falloir enfin accepter
que la décision que l'on va prendre
collectivement ne soit pas celle que j'avais
au départ. Chacun y perd des plumes mais
le groupe s'enrichit des propositions de
chacun.
Donc, il est important que les enfants
puissent à certains moments, institués
idéalement, saisir qu'ils ont leur mot à dire
dans la construction de ce vivre ensemble
en école de devoirs. Mais, ce n'est pas
suffisant. Ce n'est en effet pas parce que
l'on aura établi des règles ensemble, qu'on
les aura écrites, dites, affichées au mur
qu'elles seront nécessairement respectées
tout le temps. Il va y avoir des disputes, des
conflits, des moments difficiles,…
Tous des petits ou grands incidents qui font,
eux aussi, partie intégrante du vivre
ensemble et de son apprentissage.
Aux adultes à nouveau d'instituer des
temps et des espaces où les enfants
puissent revenir sur ces événements, où ils
puissent dire la situation, leurs sentiments,
leur joie, leur colère, leur révolte… Où ils
puissent faire des propositions pour que
cela ne se reproduise plus, prendre des
engagements, réparer… pour que l'on
puisse revenir à une situation d'équilibre et
3
de sérénité au sein du groupe.
Dans la pratique, les règles ne sont pas
toujours écrites. Il y des associations où
celles-ci sont implicites. Elles paraissent
tellement évidentes aux adultes !
Heureusement, dans la majorité des
associations elles sont explicites.
Explicites parce que dites, explicitées en
début d'année ; réexpliquées quand
nécessaire et souvent écrites. Ecrites et
affichées et souvent reprises dans la farde
individuelle de chaque enfant. On peut
donc y revenir. Y revenir ne veut pas
nécessairement dire que certaines de ces
règles (hormis les règles de base) ne
puissent pas être modifiées ou complétées.
Mais là, il faudra à nouveau retourner vers
le groupe avec des propositions à
rediscuter.
Ce travail tellement important et faisant
pleinement partie des missions des écoles
de devoirs, est difficile et complexe.
Très souvent, quelles que soient les raisons
de nos rencontres, la question du cadre
s'invite à l'ordre du jour de nos échanges et
discussions. Parce que chaque équipe peut,
un moment donné rencontrer des
difficultés et se sentir dépassée par ce qui
se passe au niveau du groupe et du
comportement des enfants. Et là, il est
excessivement important pour l'équipe de
s'autoriser à prendre le temps pour
ensemble mettre des mots sur la situation,
l'analyser, la comprendre pour dépasser la
situation difficile et avancer.
Avec les années, nous découvrons combien
les équipes en difficultés un moment
donné, peuvent si elles prennent ce temps,
mobiliser leurs ressources et celles offertes
par leur environnement professionnel
(supervision, formations,…) pour mettre
en place des dispositifs tout à fait
intéressants et étonnants au regard de la
situation vécue antérieurement comme ce
numéro de A Feuille T va vous permettre de
le découvrir.
Au PAJ, ils ont décidé cette année de
développer un projet sur le « vivre
ensemble ».
Les animateurs convaincus que chacun des
enfants et des adultes a une implication,
une place à apporter au projet, ils ont tous
décidé de s'embarquer dès septembre sur
un bateau. Un bateau pour, le temps d'une
année, voyager et vivre ensemble.
Ce qui est intéressant dans ce projet, c'est
que l'on a demandé préalablement à
chacun des enfants quel était son objectif
pour la fin de l'année. Tous ces objectifs
réunis ont été entendus de tous.
L'enfant, s'il reste le premier concerné par
l'atteinte de son objectif, ne sera pas seul.
C'est ensemble, par les règles de vie qu'ils
ont instituées, par le projet qu'ils ont
décidé de mettre en place, qu'ils vont
contribuer à ce que chacun puisse d'ici la fin
de l'année atteindre son objectif.
Au Pass Pass, c'est tout un bouleversement
qui a été opéré en ce début d'année par
rapport aux anciennes règles de
fonctionnement de la vie en groupe.
L'équipe, en concertation des enfants, a
mené un important travail d'élaboration
d'une charte de vie à sanctions positives
d'une part, et d'instauration d'institutions
permettant de garantir un cadre sécurisant
pour tous et participatif, d'autre part.
L'objectif visé par l'équipe consistait à
passer d'un règlement qui pénalise les
enfants « désobéissants » en une charte de
vie qui encourage et récompense les
comportements positifs.
De cette manière, ils souhaitaient éviter
«l'étiquetage» de «mauvais éléments»
d'une part, et mettre davantage en lumière
les enfants «fantômes» dont le
comportement «exemplaire» les rendait
transparents, d'autre part.
Deux projets d'années qui à leur tour
seront analysés, évalués et pourront donc
évoluer en concertation des adultes et des
enfants.
Véronique Marissal
Réunion des Enfants, PAJ.
4
Le PAJ : un projet en mouvement permanent
Un an dans un bateau...
L'école de devoirs du PAJ est un des projets du Service de prévention de la commune de Woluwé-Saint-Pierre. Nous avons
rencontré Anne-Sophie, coordinatrice de l'Antenne Scolaire, pour en savoir davantage sur l'historique de ce projet.
Extraits…
AFT
Pourriez-vous expliquer la genèse du
projet?
AS
Nous travaillions au Service de Prévention.
Et là, il s'est avéré très nettement qu'une
majorité de demandes venaient d'élèves
scolarisés qui étaient en questionnement
par rapport à la scolarité.
Nous avons donc rapidement orienté nos
démarches d'aide de ces jeunes sur la
scolarité et nous avons rapidement pensé
que l'école de devoirs était absolument
nécessaire pour continuer et répondre à
ces demandes.
On a alors entamé un premier projet
d'école de devoirs tout en continuant à
proposer certaines animations dans les
écoles et mis en place le service de
permanence d'informations.
PAJ Scolaire se compose aujourd'hui de
plusieurs activités tenant compte de ce qui
nous a été rapporté comme manquant ici,
dans la commune. Nous proposons un
service d'animation scolaire, une école de
devoirs, un service de tutorat, un service
d'aide à la méthodologie de travail et une
permanence. Une permanence pour
apporter des informations aux jeunes et les
aiguiller, si nécessaire, vers les services
adaptés à leurs problèmes et situations.
La première école de devoirs s'adressait
aux enfants d'école primaire et a
commencé dans un local aux dimensions
relativement petites. C'était le seul local
disponible et financièrement accessible.
Nous avons commencé avec 10 élèves.
Notre projet n'était pas, au départ, de
proposer l'école de devoirs tous les jours.
L'idée était de proposer un espace de
rencontre entre des élèves et des
bénévoles pour travailler un autre rapport
aux savoirs. (…)
Ce qui était important, c'était de donner au
moins 2 fois par semaine un autre regard
sur comment apprendre, comment
travailler avec les jeunes et surtout, qu'ils
aient d'autres personnes de référence que
leurs enseignants ou que leurs parents
pour les apprentissages.
AFT
Quelles sont les caractéristiques
principales de votre école de devoirs ?
AS
Donc, à l'époque, nous avions souhaité
mettre en place une école de devoirs qui ne
soit pas organisée tous les jours pour
accorder aussi de l'importance à
l'apprentissage du travail à la maison. (…)
Parce qu'on sait qu'une fois qu'ils sont chez
eux, si on leur a donné l'habitude d'être
soutenus tout le temps et tous les jours, ils
ne travaillent pas sur leurs habitudes
scolaires.
Pour nous, c'est important d'apprendre à la
maison. Par les comportements et outils
qu'on essaie de leur proposer à l'école de
devoirs, on essaye de faire en sorte qu'à la
maison quelques chose suive.
Donc, pour nous, c'est important de ne pas
ouvrir tous les jours et on garde ce
principe-là.
Outre cette ouverture limitée on accorde
une grande importance aux parents.
On essaie de les voir le plus souvent
possible.
Au départ, à l'ouverture de l'école de
devoirs, on avait proposé des journées
portes ouvertes avec les parents pour qu'ils
puissent voir comment on travaillait avec
leurs enfants et qu'ils puissent entrer en
interaction avec nous et venir poser leurs
questions.
Et ça a très bien fonctionné !
Ça a permis aux parents d'oser dire les
choses qui ne fonctionnaient pas et de
proposer des choses qui fonctionnaient.
Parce que, pendant les journées portes
ouvertes, c'était très amusant de voir que
c'étaient les parents d'autres enfants qui
allaient aider des enfants soit plus jeunes,
soit plus âgés que leurs propres
enfants.(…)
AFT
Pourriez-vous nous dire un mot sur
votre public et son évolution ?
AS
Nous sommes relativement jeunes puisque
nous avons commencé en 2006-2007.
Il existe une autre école de devoirs à moins
d'un km d'ici, qui est installée dans une cité
de logements sociaux.
Notre projet lui, a démarré en collaboration
des écoles. On a informé les écoles en leur
disant que l'école de devoirs allait ouvrir et,
vu le nombre de places limité, de ne pas
hésiter à nous informer des élèves qu'ils
connaissaient et qui avaient besoin d'un
soutien particulier. On a donc commencé de
cette façon-là.
Les écoles ont fait le jeu et on a rapidement
eu un grand groupe d'élèves qui avaient
des particularités importantes au niveau de
leur besoin d'aide. (…) Un besoin tant au
niveau social que scolaire. Et après, on
s'est rapidement rendu compte que le local
était trop petit, que les demandes étaient
plus importantes que celles que nous
pouvions offrir.
Tous les enfants ne peuvent donc pas être
accueillis, soit par manque de place, soit
que le service ne soit pas compétent pour
répondre à cer ta ines s i tuat ions
particulières.
Il y a un entretien systématique et
obligatoire avant l'inscription à l'école de
devoirs pour que les parents soient au
courant de notre projet. Il est donc
impossible pour un parent de ne pas avoir
entendu quelle était notre ligne directrice
et malgré tout, ça pose de temps en temps
des problèmes. On se remet parfois en
question par rapport à nos choix. (…)
On n'arrête pas de réfléchir à comment
est-ce qu'on peut apporter un maximum
aux enfants sans trahir notre ligne de
conduite qui est « on ne fait pas à la place
de l'autre », « On pousse à l'autonomie ».
5
On a essayé par un travail autour de la
méthodologie de travail.
D'ailleurs, des élèves identifiés par
l'animateur comme plus fragiles, au niveau
scolaire ou autre, viennent me voir.
Dans ce cas, je les vois en individuel pour
travailler la méthodologie de travail par
exemple.
Mais, on ne veut pas les habituer de trop à
notre aide.
On essaie de donner aux enfants une petite
mission pour la séance prochaine,
d'essayer de petites choses.
Quand ils reviennent, on leur demande leur
évaluation de ce qu'on a fait ensemble, s'il
a pu le mettre en pratique. Si oui, est-ce
que c'était une évaluation positive ou
négative.
On leur demande toujours de positionner
leur évaluation sur une échelle de 0 à 10
pour qu'ils utilisent des outils plutôt
concrets. En fonction de cette évaluation,
les enfants s'approprieront l'outil proposé
et expérimenté par eux ou non.
On reçoit parfois des informations de
certaines écoles. « Ah bon, il est inscrit en
école de devoirs ! » « Pourtant, ses devoirs
ne sont jamais faits. »
Et c'est très difficile, parce qu'on perd en
crédibilité alors que pour nous, on n'a pas
l'impression d'avoir fauté dans l'histoire.
Quand on essaie de leur expliquer
qu 'e f f ec t i vement i l e s t i n sc r i t ,
qu'effectivement il est présent et
effectivement les devoirs ne sont pas là,
c'est difficile à faire comprendre.
Parce que parfois, certains enseignants se
reposent sur le fait que l'élève est inscrit en
école de devoirs et donc ne se culpabilisent
pas en donnant trop de devoirs.
En se disant que quelqu'un sera là pour
ceux qui n'ont pas d'aide à la maison,
l'école de devoirs sera là pour les autres.
(…)
Même pour les écoles, ça pose questions.
Est-ce qu'elles ne devraient pas se poser
des questions sur ce qu'il y a derrière la
terminologie « école de devoirs ».
Et qu'est-ce qui est nécessaire selon les
enseignants à mettre en place dans les
"après quatre heures" ?
Parce que certains enseignants sont
d'accord aussi qu'il ne faut pas de devoirs !
On trouve des avis dans les deux camps…
AFT
Comment se pose la question du vivre
ensemble, ici au PAJ ?
C'est avant tout un groupe. Un groupe qui
vit. Un groupe avec des élèves qui
proviennent de différentes écoles, de
différents groupes d'âges. Et donc,
naturellement, c'est une rencontre
d'humains avant tout. C'est la première des
choses.
Ce ne sont pas les devoirs qui viennent en
premier. Ce sont d'abord les gens qui se
rencontrent, des bénévoles qui viennent
pour apporter quelque chose.
Et donc, se pose la question de « Comment
est-ce qu'on fait pour partager ce qu'on a à
se donner, ce qu'on a à s'offrir l'un et
l'autre? »
Il n'était pas question pour nous que ce
soient des élèves qui reçoivent ce que des
bénévoles donnent, c'était l'idée de se
donner tout ce qu'on avait à donner,
d'échanger ensemble.
Il a fallu mettre des règles là-dedans.
Et, dans l'idée de mettre des règles, il y a eu
plusieurs étapes, et je pense que depuis le
début de l'école de devoirs, chaque année
on réfléchit à ces questions.
Comment échanger les informations ?
Comment partager des choses sans
ennuyer les autres, en aidant les autres ?...
C'est toujours un équilibre extrêmement
fragile et depuis que l'école de devoirs
existe, on est toujours en remise en
question sur comment rééquilibrer en
fonction des personnes qui sont présentes.
Parce que, un seul élève, un seul bénévole
peut changer toute une dynamique parfois,
et donc, il faut l'accepter aussi et réadapter
avec les jeunes le règlement.
On y réfléchit pour chaque règle qui est
posée. Si c'est correct, pas correct.
Si ce n'est pas correct, pourquoi ?
Qu'est-ce qu'on devrait modifier ?
La question du vivre ensemble vient aussi
des élèves eux-mêmes, parce que eux
demandent parfois à ce qu'il y ait plus de
calme, ou à ce que ceux qui ont terminé
avant les autres aient des droits par rapport
aux autres. Mais alors, est-ce juste pour
ceux qui doivent encore travailler
d'entendre les autres qui puissent jouer ?
La question aussi du bénévole qui vient
pour aider lorsque personne ne demande
son aide. Qu'est-ce qu'on fait ? Tout ça est à
discuter ensemble. La question du vivre
ensemble est présente dans toutes nos
réunions d'équipe et à tout instant dans
l'école de devoirs.
AFT
Dans ce contexte, comment l'idée du
bateau est-elle née ?
AS
L'idée est née des animateurs de l'école de
devoirs. Et eux, pourront en parler mieux
que moi !
AFT
Est-ce que depuis que ce projet est mis
en place vous percevez une évolution,
un changement ?
AS
On perçoit une dynamique différente dans
le sens où chacun se sent responsable de
quelque chose. On sent aujourd'hui que la
responsabilité est vraiment partagée.
Mais, je ne peux pas savoir précisément
comment ça se passe au quotidien parce
que je vois les enfants en individuel.
Mais clairement, au niveau du partage
entre les bénévoles, les animateurs et les
jeunes il y a quelque chose de plus
mouvant, de plus dynamique.
Propos recueillis
par A.Kaïs Abdourrafik
et H. Albuixech Y Gomez
Le PAJ : un projet en mouvement permanent
Un an dans un bateau...
6
Chaque année scolaire, l'école de devoirs
permet à une dizaine d'enfants de les aider
à développer leurs potentialités, leurs
c a p a c i t é s à a p p r é h e n d e r l e u r
environnement, à l'analyser et à stimuler
leur participation dans leurs milieux de vie.
Des animateurs professionnels, des
volontaires qualifiés et des stagiaires
conjuguent leurs efforts pour accompagner
au mieux les jeunes vers leur
autonomisation.
Trois objectifs guident donc notre action :
l'accompagnement dans les devoirs,
l'épanouissement global du jeune et la
communication interpersonnelle, vitale
pour l'harmonie de la vie en groupe.
Que ce soit lors de la réalisation des devoirs
ou via des activités diverses (culturelles,
ludiques, artistiques, etc.), nous cherchons
à développer chez nos élèves, confiance en
soi, esprit de partage et de citoyenneté,
créativité …
Bref, toutes les qualités qui leur sont
nécessaires pour faire de leur « EDD »
(école de devoirs) un espace démocratique
où chacun évolue à son rythme et affirme
sa personnalité.
Convaincus de l'importance de l'implication
de chacun des acteurs dans la vie du
groupe, les animateurs, en concertation
avec les volontaires, avec les enfants et
avec d'autres intervenants, ont initié un
projet de mieux vivre ensemble pour
l'année scolaire 2012-2013, dénommé
« Tous dans le même bateau ».
Né d'une réflexion continuelle au sein de
l'équipe, d'échanges, d'expériences et de
diverses pratiques (matinées autour de la
«Gestion Mentale», collaboration avec
d'autres écoles de devoirs…), ce projet se
veut un tremplin pour aider les enfants à se
mettre au quotidien dans un projet
d'apprentissage et de comportement au
sein du groupe.
« Tous sur le même bateau,
pour une succession de voyages
en groupe, de septembre à juin »
Le premier voyage « de l'idée à la fresque »
a germé dans nos esprits lors d'un atelier
de décoration de notre local.
Afin d'apprivoiser et de s'approprier notre
environnement de travail, un mur est
réservé chaque année à l'expression
artistique et à la créativité. Les enfants
sont invités à décorer ce mur à leur goût en
partant d'un thème choisi collectivement.
Cette année, c'est en s'inspirant des
expériences tirées en 2011 que l'accent a
été mis sur l'importance de développer
l'harmonie, le respect des différences et
l'unité dans la vie du groupe.
Et ce, de manière durable. C'est pourquoi
l'idée de voyager en bateau pendant neuf
mois a été retenue.
Toute l'équipe embarque, le bateau quitte
le port en septembre ; animateurs,
volontaires, stagiaires et jeunes ont
l'occasion de vivre ensemble jusqu'à la
destination de juin.
Tous en bateau, oui. Mais que faire quand,
au cours du voyage, il y a des membres du
groupe qui, plein d'énergie, crient et
dérangent les autres dans leur travail ?
Faudrait-il les jeter par-dessus bord ?
Non, nous ne laissons personne sur le côté !
Nous avons imaginé ensemble des règles
de vie et de comportement qui guideront
et feront avancer le groupe, tout comme les
voiles, aidées par le vent, font avancer le
bateau.
Ces règles ont été symboliquement
inscrites sur les voiles du bateau, et aussi
classées dans la farde de chaque enfant.
Des règles pour vivre ensemble et aussi
pour jouer ensemble.
« Se connaitre,
pour mieux respecter
les différences des autres »
Chaque membre du groupe colle sur le
bateau son identité complète avec une
qualité qu'il s'engage à mettre au service
des autres, tout au long du voyage. Ainsi,
nos qua l i t és se ron t des ou t i l s
autorégulateurs face à nos écarts.
Si, armés de nos qualités, de nos règles
établies collectivement, nous pouvons
commencer le voyage, quelle sera la
marque de notre bateau ? Autrement dit,
notre devise ?
Comme nous aimons bien les jeux de mots
et la créativité, nous voici membres de
L'équi-paj, qui signifie équilibre et/ou
équité dans l'équipe EDD de PAJ scolaire.
Ce qui rappelle l'« équipage » du bateau.
Sur la coque de notre bateau est gravée
notre devise «Ecoute Discussion
Discipline» qui se compose de la manière
suivante :
la lettre E en forme d'ancre qui signifie
Tous, dans le même bateau !
Un an dans un bateau...
7
écoute, et nous sert symboliquement
d'outil d'accrochage scolaire ; la lettre D
comme discuter et enfin la lettre D comme
discipline. Donc, dans notre EDD (écoles
de devoirs), EDD (écoute, discussion et
discipline) est notre devise.
En cas de détresse ou de frustration d'un
membre de l'équi-paj, nous lui offrons de
l'écoute. Pour plus de paix dans l'équipage,
plutôt que nous disputer, nous discutons, et
cela fait régner la discipline au sein du
groupe.
« Il n'y a pas deux capitaines
dans un bateau
à l'heure de l'espace parole »
Comme dans toute vie de groupe, les
conflits ne manquent pas et l'équi-paj a
trouvé l'idée géniale de se créer un espace
de parole qui se tient tous les jeudis.
C'est l'occasion pour chaque membre de
l'équi-paj, à tour de rôle, de prendre la
place de capitaine du bateau. Comment
cela se passe-t-il ? Tout l'équi-paj se met
autour de la table et le capitaine, appelé
«secrétaire», distribue la parole et prend
des notes. Chacun dans son intervention
dit ce qu'il a aimé au cours de la semaine
écoulée par rapport à la vie dans le groupe,
ce qui lui a moins plu, et termine par une
proposition concrète pour que cela ne se
reproduise plus.
D'atelier en atelier, le voyage « de l'idée à la
fresque » se poursuit.
La deuxième semaine de septembre, nous
Tous, dans le même bateau !
Un an dans un bateau...
8
Tous, dans le même bateau !
Un an dans un bateau...
avions terminé la confection de notre
bateau. Il est représenté par un magnifique
dessin géant que nous avons collé à une
extrémité du mur à décorer.
Tous dans le même bateau, prêts à lever
l'ancre, mais il reste à déterminer la
destination, la durée du voyage et
éventuellement des escales pour se
ressourcer et avoir au moins un contact
avec la terre ferme. Quelle est donc cette
destination ?
« Le phare à objectifs, destination
commune avec des réalités
différentes »
La destination choisie est le mois de juin,
où se dresse un phare sur l'océan,
représenté graphiquement à l'autre
extrémité du mur à décorer.
Désormais, tous dans le même bateau,
nous regardons dans la même direction,
avec les mêmes aspirations et motivations,
tout en gardant nos différences !!!!
Arriver sain et sauf jusqu'au phare où est
inscrit l'objectif visé en fin d'année scolaire,
par chacun des membres de l'équi-paj,
reste le défi commun à relever.
Certains aimeraient obtenir leur CEB,
d'autres passer en classe de 5ème ou de
6ème avec 70 ou 90 % de réussite.
Donc, une destination commune avec des
objectifs différents à atteindre pour juin.
Quoi de plus noble et stimulant !!!
Mais chaque membre de l'équi-paj a ses
difficultés qui demandent à être
surmontées au cours du voyage. Maitriser
les tables de multiplication, comprendre les
consignes, arriver à se concentrer,
accorder correctement le participe passé,
comprendre les fractions, rester plus
calme, écouter les autres, ne plus oublier
son abonnement et ses devoirs en classe,
sont autant d'objectifs intermédiaires à
atteindre avant juin. Ce qui demande un
certain planning.
Planification
des objectifs intermédiaires
tout au long du parcours
Symboliquement, le trajet est matérialisé
par une succession d'îles représentant les
neuf mois de l'année scolaire. Chaque île
sert d'escale où on s'arrête pour vérifier le
niveau d'avancement de chaque enfant sur
le plan des apprentissages et du
comportement dans la vie du groupe.
Ces escales surnommées «Octobrîle»,
« N o v e m b r î l e » , « D é c e m b r î l e » ,
«Janvierîle», « Févrierîle », « Marsîle »,
«Avrilîle», «Maîle» et enfin «Juinîle», sont
des î l e s que chaque en fan t a
soigneusement représentées sur le mur,
entre le bateau et le phare.
Ainsi, tous les mois, après l'évaluation faite
à l'école, chaque jeune, en présence de ses
parents et des animateurs, des volontaires
et des stagiaires, procède à une
autoévaluation. Le jeune se base sur ses
résultats à l'école, mais aussi sur son vécu
au sein du groupe EDD. Cette évaluation
individuelle a pour but de vérifier si son
objectif intermédiaire (= île) initialement
fixé est atteint ou pas.
Si celui-ci est atteint, il s'en fixe un
nouveau en fonction de ses nouvelles
difficultés. Dans ce cas, jeunes, parents et
animateurs se félicitent et se remercient
mutuellement. Puis, le nouvel objectif est
inscrit sur un post-it qui est collé sur l'île
suivante.
Au cas où l'objectif intermédiaire n'a pas
été atteint, chaque partie s'engage à
soutenir la poursuite de celui-ci en disant
concrètement ce qu'elle fera au quotidien.
Pour un élève dont l'objectif est de
connaître ses tables de multiplication, par
exemple, le parent peut s'engager à
consacrer un moment par jour pour le faire
réciter ; les animateurs peuvent à leur tour
s'engager à faire confectionner un panneau
sur les tables apprises et l'afficher à l'EDD ;
et le jeune peut aussi proposer un planning
d 'apprent i s sage e t de jeux de
mémorisation des tables.
« L'impact de ce projet joue
sur la progression et l'organisation
tant individuelle que collective »
Symboliquement, le projet et ce travail de
planification sont matérialisés sur la
grande fresque qui décore le mur et reste
un support visuel permanent.
Son contenu se retrouve dans les fardes
individuelles de réactivation des jeunes
pour permettre de planifier aisément leur
travail, en partant de leurs difficultés et de
leurs objectifs intermédiaires.
La communication interpersonnelle
s'améliore et de nouvelles valeurs
émergent au fur et à mesure que le groupe
avance.
Les activités culturelles et ludiques
organisées pendant l'année sont l'occasion
pour le jeune de concrétiser ses
apprentissages acquis et d'augmenter le
plaisir d'apprendre de nouvelles choses.
Mais c'est également le temps de se
retrouver ensemble, de mieux se connaitre
et de renforcer les liens tissés au sein du
groupe.
Il n'est pas rare d'entendre des élèves faire
des propositions telles qu'apporter des
collations à partager en groupe pendant les
L'équipe du Pass Pass a démarré l'année avec un cadre d'accueil totalement
nouveau.
Une élaboration à laquelle des membres de l'équipe d'animation se sont attelés
préalablement à la rentrée et pour laquelle une contribution des enfants a été
sollicitée dans le cadre du Conseil.
Un projet qui s'articule autour d'une « Charte de vie à sanctions positives » d'une
part, et de trois institutions visant l'apprentissage progressif du « vivre
ensemble » et de la communication non-violente, d'autre part.
9
Un apprentissage encadré, participatif et évolutif
Vivre ensemble au Pass Pass :
Une Charte de vie à sanctions positives
La charte de vie a donc fait l'objet d'une
grande réforme en ce début d'année
scolaire.
L'objectif était de faire évoluer un
règlement qui pénalisait les enfants
«désobéissants» en une charte de vie qui
e n c o u r a g e e t r é c o m p e n s e l e s
comportements positifs. De cette manière,
on visait d'une part à éviter « l'étiquetage »
de « mauvais éléments » et d'autre part, à
mettre en lumière les enfants « fantômes »
dont le comportement « exemplaire » les
rendait transparents.
L'avantage de cette nouvelle charte de vie
est qu'elle devient une autorité supérieure
dont les animateurs sont les garants et qu'il
n'existe donc plus d'autorité vécue comme
« arbitraire » d'un adulte sur un enfant.
La charte de vie utilise les symboles de la
clé et du cadenas de couleur, chaque
couleur correspondant à une catégorie de
règles associées (la clé) à une catégorie de
droits (le cadenas).
En respectant les règles associées à une
clé, l'enfant se voit octroyer celle-ci au
conseil du jeudi et, en conséquence
immédiate, les droits associés au cadenas
de l a même cou l eu r (une c l é
maximum/conseil).
Les clés obtenues sont ensuite affichées, à
la vue de tous, sur un poster nominatif
reprenant la photo de chacun des enfants.
Dans un premier temps (de septembre à
décembre) la distribution des clés a été
laissée aux soins de l'équipe d'animation.
Celle-ci se réunissait, passait la situation
de chaque enfant en revue et discutait
l'octroi des clés. Cela avait notamment
l'avantage de permettre aux animateurs de
se questionner à propos de chaque enfant,
y compris, les enfants dits « sages » qui
retiennent parfois trop peu l'attention des
encadrants.
Dans un second temps, la responsabilité de
cette tâche a été confiée aux enfants dans
le cadre du Conseil. La démarche était
d'investir davantage les jeunes dans les
processus qui les concernent. La charte de
vie est faite avant tout pour leur garantir un
lieu de vie agréable, et il semblait donc
important de leur permettre une gestion au
moins partielle de son fonctionnement.
Cette démarche soulève évidemment des
interrogations : les enfants sont-ils en droit
de juger leurs pairs ? Conscient du danger
de cette méthode, une grande attention a
été portée au respect de l'autre lors des
discussions préalables au vote.
Un vote auquel les animateurs participent
évidemment en tant que membre du
Conseil à part entière. Des animateurs
garants du cadre qu i peuvent ,
évidemment, intervenir et donner leur avis
concernant l'octroi ou le retrait d'une clé.
Ce choix sera évidemment évalué et pourra
être remis en question en fin d'année
scolaire.
célébrations des anniversaires groupés ou
à d'autres moments. D'autres proposent
leur soutien à ceux qui en ont besoin, sous
la vérification des animateurs. Le travail en
binôme sur des exercices entre élèves du
même niveau, les jeux pédagogiques
collectifs et autres jeux coopératifs ont de
plus en plus de succès dans le groupe.
L'entraide, le partage, le soutien, les
gestes de reconnaissance, bref, des
qualités émergent et des projets de
coopération naissent sans cesse.
Le soutien de la gestion des frustrations
entre enfants est manifeste. Les tâches
comme la distribution des fardes avant les
devoirs, la vérification des poubelles, le
rangement des jeux, des tables, la collecte
des gsm… sont assumées avec
responsabi l i té pendant que le
v o c a b u l a i r e s e d é b a r r a s s e
progressivement des mots blessants.
Les enfants se font le plaisir d'expliquer le
projet à leurs amis des autres pays, comme
aux élèves de l'école de La Saline à Haïti,
ainsi qu'à toute personne de passage dans
le local. Ce projet rend, tout simplement,
l'espace vivant et le groupe plus
dynamique et coopératif. Il facilite la prise
de parole et l 'expression des
sentiments vécus. Les acquis de ce projet
ont stimulé l'engagement du groupe dans
la réalisation d'autres projets comme la
participation aux olympiades d'étude 1solidaires , qui s'est prolongée par un
projet d'échanges (en cours) avec l'école
de La Saline en Haïti. À l'occasion, nous
nous ferons le plaisir de partager avec vous
la suite de ce projet ainsi que notre
participation à la journée internationale de
la paix via le concours de poèmes
«Tambours de la paix 2013».
Un atelier de création collective d'un album
jeunesse sur le même thème, « Tous dans
le même bateau », est aussi dans nos
perspectives. En attendant, nos portes
vous sont ouvertes si vous avez envie de
nous rencontrer.
1. http://www.olimpiadasolidaria.com/
blogs/be/2012/11/22/les-olympiades-
d%e2%80%99etude-solidaire-a-paj-scolaire/
10
1. J'utilise tous les mots magiques (bonjour, merci, svp,…)2. J'utilise les mots plutôt que les poings3. Je bannis les cris
1. Je peux participer au camp (si j'ai aussi la clé orange)2. Je peux devenir tuteur afin d'aider les autres à obtenir leurs clés3. Je peux être chef de rang lors des sorties
ORANGE
Respect de la sécurité
ROSE
Respect du matériel
MAUVE
Respect de la parole
BLEUE
Respect des horaires
VERTE
Respect du calme
BRUNE
Respect des locaux
BRUN
Respect des locaux
VERT
Respect du calme
BLEU
Respect des horaires
MAUVE
Respect de la parole
ROSE
Respect du matériel
ORANGE
Respect de la sécurité
ROUGE
Respect de l'autre
ROUGE
Respect de l'autre
1. J'écoute et je connais les consignes de sécurité2. Je reste dans le rang3. J'évite les sites interdits aux enfants
1. Je peux participer au camp (si j'ai aussi la clé rouge)2. Je peux participer aux sorties spéciales3. Je peux aller sur internet sans demander
1. Je prends soin du matériel2. Je range ce que j'ai emprunté et vérifie que je n'ai rien perdu3. J'aide l'animateur à ranger le matériel à la fin de l'atelier
1. Je peux prendre les jeux sans demander2. Je peux prendre le matériel scolaire sans demander3. Je peux aider l'animateur à préparer son matériel avant les ateliers
1. J'attends mon tour avant de parler2. Je respecte l'opinion des autres3. Je respecte le droit à l'erreur
1. Je peux être choisi comme président du conseil2. Je peux être choisi comme garant du temps3. Je peux être choisi comme garant de la parole
1. J'arrive avant 16h2. Je suis prêt pour mon atelier à 17h, mes affaires sont rangées dans mon cartable3. Je préviens de mon retard et de mon absence4. Je viens au moins 3 fois par semaine
1. Je peux proposer des idées d'atelier détente2. Je peux animer un atelier détente que j'aurai préparé avec un animateur
1. Je parle doucement durant les devoirs2. Je laisse les autres se concentrer3. Je me déplace uniquement si c'est nécessaire
1. Je peux choisir mon espace de travail2. Je peux aller aux toilettes sans demander3. Je peux me déplacer sans demander
1. Je maintiens les locaux et le mobilier propres2. Je range les locaux après les devoirs et les ateliers
1. Je peux manger et boire durant les devoirs
Un apprentissage du Vivre-ensemble
et de la communication non-violente
Les enfants accueillis aujourd'hui à l'école
de devoirs sont les citoyens de demain.
Ainsi, le Pass'Pass' a l'ambition de
transmettre un message de non-violence
qui, on peut l'espérer, aura une influence
sur la société à venir.
A l'aide d'ouvrages de référence,
notamment « Graines de médiateur II,
A c compagne r l e s en fan t s dans
l'apprentissage de la gestion positive des
conflits » de l'Université de Paix asbl, les
animateurs ont démarré une campagne
d'apprentissage de la communication non-
violente depuis le début de cette année.
Trois actions ont été mises en place.
« Message clair »
Cette méthode permet progressivement
aux enfants, avec l'appui des adultes, à
communiquer de manière plus efficace.
En effet, de nombreux conflits sont dûs à
une incompréhension des parties.
Les enfants manquent de vocabulaire et ne
sont pas habitués à exprimer leurs
sentiments.
Ne pas être compris par l'autre entraîne des
frustrations qui mènent souvent à la
violence physique ou verbale.
Des phylactères reprenant le mode
d'emploi du « message clair » sont
déssiminés dans les locaux du Pass'Pass'.
En cas de conflit, les enfants sont
systématiquement dirigés devant un des
phylactères et invités à réaliser l'exercice.
L'ambition des encadrants est, bien sûr,
que les enfants s'imprègnent de cette
méthode et l'utilisent à termes sans l'aide
d'un adulte.
MESSAGE CLAIR
Quand tu ...........................
Je me sens .........................
Je te propose .....................
Es-tu d'accord ?
11
Formuler un message clair, c'est simplement compléter les phrases suivantes :
QUAND TU ................................................................................ (décrire la situation)
JE ME SENS .............................................................................. (décrire ses sentiments)
JE TE PROPOSE ......................................................................... (faire une demande)
ES-TU D'ACCORD ?
« Fiche de réflexion »
La « fiche de réflexion» a pour objectif de
permettre aux enfants de prendre le temps
d'intellectualiser leur comportement et de
prendre conscience de son impact sur le
reste du groupe.
En cas de comportement « inadéquat »,
l'enfant reçoit une fiche de réflexion et
prend le temps d'y répondre.
Le Conseil
Chaque jeudi, le Conseil est le moment qui
permet aux enfants de discuter de la vie du
Pass'Pass et de prendre des décisions.
Afin que les enfants puissent se l'approprier
au mieux et ensuite le gérer, le conseil a été
constitué d'une suite de rituels.
Des panneaux phylactères signalent
l'ouverture de chacun des cinq moments
minutés.
Les enfants et animateurs participent au
Conseil, les enfants se partageant à tour de
rôle, et s'ils sont en possession de la clé
nécessaire à cet exercice, les fonctions de
président, de gardien du temps et de
garant de la parole.
Les animateurs restant bien évidemment
garants du bon déroulement de la séance.
Propos recueillis auprès de Natalie Kabuya
du Pass Pass
FICHE DE REFLEXIONAujourd'hui, j'ai eu un problème
Je décris ce qui s'est passé,ce que j'ai fait ...
Je me sentais ...
O en colèreO irrité(e)O inquiet(e)O angoissé(e)O triste
O découragé(e)O content(e)O exité(e)O .........................
J'écris ici la règle que je n'ai pas respectée :
Je décide de réparer et je propose ...
Maintenant je me sens ...
......................................
12
DEROULEMENT DU CONSEIL
1. APouna pou niania PD… !?!....
«Ton comportement ne me sied guère,
je te prie de modifier ton attitude»
(20 minutes)
Ça roule,
ma poule ?
Les
A vous
de jouer !
2.« Ça roule ma poule ? » (10 minutes)
Une boîte aux lettres, en libre accès dans les
locaux, permet aux enfants de déposer,
de manière anonyme ou non, leurs vécus,
remarques, demandes ou idées.
Elle est dépouillée chaque semaine et permet
d'ouvrir le débat sur la vie au Pass'Pass'.
3. « Les clés bleues, à vous de jouer ! »
(10 minutes)
Dans l'optique de les investir dans le
fonctionnement de l'école de devoirs,
ce moment du conseil permet aux enfants
détenteurs de la clé bleue nécessaire
de proposer des idées d'ateliers détente
ou d'en animer avec l'aide d'un adulte.
Ce moment est donc consacré à leurs
propositions.
4. « Attribution des clés » (20 minutes)
Ce dernier temps est alloué à la distribution
des clés. Celle-ci est accompagnée de commentaires
des animateurs. On y parle des clés obtenues ou retirées,
de celles qui sont à sa portée immédiatement et de celles pour lesquelles il faut
encore fournir des efforts.
Après un premier temps où les animateurs géraient eux-mêmes cette distribution,
ce sont aujourd'hui les enfants qui, accompagnés des adultes, s'en occupent.
Chaque participant fait une demande de clé au conseil, demande qu'il argumente.
Un débat s'engage entre les enfants, un débat dans lequel les animateurs
peuvent intervenir et apporter leur avis.
Un débat qui se conclut par un vote anonyme de l'ensemble des participants.
àA FEUILLE T
6.2 € seulementpour 1 an
Virement sur le compte
001-1917334-11
Renseignements:Véronique MARISSAL
Tél. 02 411 43 30
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13
Ce 25 avril, c'est face à un hémicycle
largement occupé que nous avons présenté
ce que recouvre le travail des écoles de
devoirs reconnues en région bruxelloise au
quotidien.
La présence dans ce lieu du débat politique
de coordinateurs, coordinatr ices,
animateurs, animatrices, parents,
représentant (e)s de d i f f é ren tes
administrations de la Communauté
f r a n ç a i s e ( j e u n e s s e , e n f a n c e ,
enseignement, ONE) et de la Cocof
(cohésion sociale, service activités
parascolaires pédagogiques, observatoire
de l'enfance), partenaires et mandataires
politiques ,… nous a permis d'éprouver
avec force combien il était possible,
ensemble, de relever un tel défi !
Et, si la question scolaire au centre de cette
matinée était en elle-même mobilisatrice,
nous pouvons dire que nous avons réussi à
illustrer notre mission de représentation du
secteur et notre capacité à mobiliser les
acteurs autour de cette question
essentielle.
"Trop long" ont dit les uns.
"Trop peu revendicatif" ont dit les autres…
Beaucoup d'autres ont formulé des
remarques positives qui nous apportent
aujourd'hui l'énergie pour poursuivre le
travail et décliner avec plus de précision
cette fois les enjeux, défis et besoins du
secteur à la veille des élections régionales.
Mais de cette matinée et de ce travail, nous
reparlerons dans un prochain numéro !
VM
25 avril : bref écho de l'hémicycle ...
Marie Tercelin
Anne Swalüe, Dominique Rossion, Julie De Groote, Véronique Marissal
Rachida Chaboun
Patrick SerrienKaïs Abdourrafik
Annick Cognaux
14
Dimanche 28 avril, début d'après-midi.
L'Ecole de la rue Josaphat est "portes
ouvertes".
Ouvertes sur le vaste espace central de
cette école à la superbe architecture.
Différents stands ont été préparés pour que
la fête batte son plein : jeux géants,
parcours de mini-golf aux formes de
cartons colorés, ordinateurs, exposition de
réalisations d'enfants, anciennes et
récentes…
Si quelques-uns s'affairent encore aux
derniers préparatifs, c'est vers le premier
étage que chacun se dirige.
La salle est déjà comble au moment de
notre arrivée.
Volontaires, animateurs, partenaires,
parents, enfants… Tous ceux qui sont là
ont, un moment donné, participé à ces 40
ans d'histoire en tant qu'enfants ayant
participé ou participant aujourd'hui aux
activités, qu'acteurs dans le projet depuis
plus ou moins longtemps, en tant que
partenaires de route ayant un moment
donné contribué au projet en s'inscrivant
dans cette histoire de lutte contre toutes
les formes de discrimination pour un mieux
vivre ensemble dans les quartiers de la
ville, ou encore en tant que sympathisants.
Aux anciens fondateurs d'ouvrir cet après-
midi d'anniversaire. Jeanne Verstraeten
ouvre ce premier temps. Elle qui était là au
début de cette histoire et qui, encore
aujourd'hui, est pleinement active dans le
projet. Un projet qui, comme beaucoup
d'autres, a démarré sur une base
exclusivement volontaire et militante.
Ensuite, nous n'aurions pu fêter cet
événement sans sa présence, c'est Pierre
Massaert qui prend la parole pour nous
rappeler l'origine du nom « Rasquinet »
(une ancienne fabrique de pièces de cycles)
et nous replonger dans ces 40 années de ce
projet résolument tourné vers le
développement communautaire de
quartier. Une histoire qui nous dit le temps
écoulé, ceux qui sont encore là pour en
témoigner, ceux aussi qui nous ont quittés.
L'atmosphère est entre sourires, nostalgie,
admiration face à la ténacité de certains,
mais aussi d'espérance de voir le projet
RASQUINET : 40 ans !
vivre encore de très nombreuses années !
Et, les adultes de demain sont là dans la
salle.
Des plus petits assis sur les genoux, aux
plus grands, attentifs au déroulement de ce
moment un peu solennel.
C'est une partie de ces enfants qui seront
les acteurs du deuxième temps.
En premier… place à la musique.
Quelques enfants montent sur scène avec
l'animatrice de l'atelier musique. Chacun
sa guitare… des enfants qui participent
depuis quelque temps avec cet atelier qui
renoue avec l'histoire ancienne.
Une première note, toute légère, s'élève à
laquelle répond une autre. Note après note
un dialogue se noue entre chacun des
musiciens. Des notes progressivement
accompagnées par la douceur des accords
de l'animatrice. Douceur de ce court
moment tellement intense où les visages
des enfants disent leur concentration et
leur écoute à l'autre.
Après ce petit intermède musical, place aux
mots.
Quelques enfants nous font découvrir ce
que leur apporte la bibliothèque animée
par Janine. Les voilà qui font rebondir les
mots, des mots pour dire ce que cet espace
leur procure d'écoute, d'accueil mais
surtout de mots ! Des uns aux autres les
mots rebondissent tout en rimes. Des
rimes qui nous disent la variété des livres et
personnages venus s'inviter dans leur
imaginaire.
Aux mots succèderont les couleurs des
vêtements réalisés dans le cadre de
l'atelier textile entre petites séquences
filmées par les enfants et défilés colorés et
haut en formes.
Pour clôturer la séance, les enfants de
l'atelier théâtre vont nous plonger sur un
plateau de télévision. Nous voilà
spectateurs d'une émission entre exposé,
interviews, reportage d'une manifestation
pour la réouverture du parc sans oublier les
flashs publicitaires pour Rasquinet, bien
sûr.
Extraordinaire que ce moment où des
enfants après s'être approprié l'histoire de
Rasquinet jouent le rôle de certains de ceux
qui ont porté et portent encore aujourd'hui
le projet !
Ce dimanche 28 avril, le soleil était dans le
ciel et dans les cœurs !
Véronique Marissal
15
Une hésitation, une difficulté, une question à poser ?Dans le cadre de la campagne « La rentrée… faut y penser ! »,
13 associations présentes sur Bruxelles se mobilisent pour répondre à toutes vos demandes d'ordre scolaire.
Elles vous accueilleront du 24 juin au 5 juillet ainsi que du 26 août au 7 septembrepour vous soutenir dans toutes vos démarches.
L'école qui te plaît ? C'est maintenant ou jamais !
Plus d'informations ?
Promo Jeunes AMO : Métro De Brouckère, 11/12 à 1000 Bruxelles – www.promojeunes-amo.be AMO CARS : Rue des Tanneurs, 176 à 1000 Bruxelles - www.lesmarolles.be/annuaires/annuaire-services/cars-amo
AMOn Rythme : Rue Brogniez, 32 à 1070 Anderlecht – www.amorythme.beAMO Tcc Accueil : Rue Saint-Guidon, 19 à 1070 Anderlecht – www.tccaccueil.be
Inser'action AMO : Rue Saint-Francois, 48 à 1210 Saint-Josse – www.inseraction.orgSos Jeunes Quartier Libre: Rue Sans-souci, 78 à 1050 Ixelles – www.sosjeunes.be
Atouts Jeunes AMO : Avenue de Karreveld, 26 à 1080 Molenbeek – www.atoutsjeunes.orgCentre d'Action Sociale Globale Solidarité Savoir : Boulevard Léopold II, 100 à 1080 Molenbeek - www.solidarite-savoir.be
L'Oranger AMO : Rue du Lorrain, 104 à 1080 Molenbeek - www.oranger1080.beAMO de NOH: Rue de Hembeek, 240/242 à 1120 Neder-Over-Hembeek – www.pro.guidesocial.be/associations/amo-noh
La Gerbe AMO: Rue Fernand Séverin, 46 à 1030 Schaerbeek – www.lagerbeamo.beAtMOsphères : Place de la Reine, 35 à 1030 Schaerbeek – www.atmospheres-amo.be
CEMO AMO : Rue de Danemark, 15/17 à 1060 Saint-Gilles – www.cemome.be
Enseignante dans le secondaire supérieur
en langues germaniques (anglais-
néerlandais), elle aime son métier et est
particulièrement attentive à la réussite de
l'élève et recherche quelques heures
supplémentaires en école de devoirs.
Elle a durant plusieurs années aidé des
jeunes de la 1ère à la 4ème secondaire au
sein de son ancien établissement, a été
coordinatrice pendant dix ans pour le
tutorat, en collaboration avec l'ULB et
travaille régulièrement pour les jeunesses
scientifiques aux sessions d'Echec à
l'Echec.
« Je me rends compte que mon mail vient
un peu tard dans l'année vu que dans deux
mois l'année scolaire se termine. Mais peut
être que pour l'été, vous auriez besoin de
professeurs afin de donner un coup de
pouce à ceux qui n'auraient pas réussi ? »
Intéressé(e) ?
Coordonnées disponibles sur demande à la
CEDD
Suite à l'absence de deux de ces
animatrices, le Manguier en Fleurs, situé à
Anderlecht recherche d'urgence deux
personnes pour terminer l'année en cours
pour 12h de prestation par semaine ; les
lundi, mardi, jeudi et vendredi de 16h à 18h
et le mercredi de 14h à 18h.
Intéressé(e) ?
Le Manguier en Fleurs
Mme Angélique MAYELE-WAMITUMA
Tél.: 02 524 49 79
Courriel : [email protected]
Vous pouvez insérer gratuitement vos différentes annonces de manifestations,
activités sportives et/ou culturelles, formations diverses, offres d'emploi, etc. .
dans le prochain numéro de "A Feuille T"
Ne tardez-pas: envoyez-nous votre courrier.
Un logo, une illustration, une photo de qualité correcte seront les bienvenus.
PEL • RAPPEL • RAPPEL • RAPPEL • RAPPEL • RAPPEL • RAPPEL • RAP
Après mûres réflexions sur le sens de son
engagement dans le système scolaire, il lui
semble aujourd'hui que ses compétences
pourraient mieux s'exercer ailleurs, là où il
pourrait déployer pleinement ses
potentialités.
Après avoir suivi de nombreuses
formations initiales et continues dans les
domaines scientifique, éducatif, artistique
et pédagogique, il cherche actuellement à
réorienter sa carrière professionnelle vers
le secteur de la formation d'adultes
( fo rmateur d 'adu l tes , conse i l l e r
pédagogique) dans lequel il a déjà
plusieurs expériences.
Intéressé(e) ?
CV disponible sur demande à la CEDD
Avec le Soutien du Service de la Jeunesse de la Communauté Française, de la COCOF et de Actiris.
Editeur responsable: Francis MAIRESSE, Président. Photos: Archives CEDD Conception: studiogoor 02.538 34 25
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Petites Annonces
Recherches emploi Recherche volontaires ou vacataires
CEDD02/411 43 30