Vivement Décembre !

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Ticket magazine

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2 1er décembre 2011No 569

Une publication de Ticket Magazine S.A.

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Frantz DUVAL

REDACTEUR EN CHEFStéphanie ANDRÉ(509) 3155-0331

SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Marie-Brunette B. MAINSOURGaëlle C. ALEXIS

RÉDACTIONRosemond LORAMUSJoël FANFANWendy SIMONAceline RENEDimitry Nader ORISMAGilles FRESLET Duckenson LAZARDMyria CHARLESWinnie Hugot GABRIELTeddy Keser MOMBRUNPeguy Flore PIERRE

CRÉATION ARTISTIQUEResponsable graphiqueRéginald GUSTAVEResponsable photoFrédérick C. ALEXISPhotographesFrédérick C. ALEXISJames ALEXISFrançois LOUISJackson SAINT LOTHomère CARDICHONJules Bernard DELVAMoranvil MERCIDIEUFrancis CONCITE

Publicité: 3782-0905 / 3782-0893Rédaction: 3806-3717

C’EST LEUR ANNIVERSAIRE

Pour insertion, envoyez un sms au :

37 98 43 11Ou un courriel à :

[email protected]

Mercredi 30 novembre:Elisha Cuthbert (actrice), Clay Aiken

(Chanteuse), Ben Stiller (Comédien), Bo Jackson (Sportif ), Billy Idol (Musicien), Shuggie Otis (Guitariste), Mandy Patin-kin (Acteur), David Mamet (Scénariste), Robert Guillaume (Acteur), Richard Crenna (Acteur), Efrem Zimbalist.Jr (Artiste), Gordon Parks (Photographe).

Jeudi 1 décembre:Brad Delson (Guitariste), Julie Condra (Actrice), Bette Midler (Actrice),

John Densmore (Musicien), Richard Pryor (Acteur), Lee Trevino (Artiste), Woody Allen (Ecrivain), Lou Rawls (Musicien), Mary Martin (Artiste), Cyril Ritchard (Acteur).

Vendredi 2 décembre:Cassie Steele (Chanteuse), Aaron Rogers (Sportif ), Britney Spears

(Artiste), Ric Felix (Chanteur), Nelly Furtado (Chanteuse), Monica Seles (Sportive), Lucy Liu (Actrice), Cathy Lee Crosby (Actrice), Gianni Versace (Designer), Maria Callas (Artiste).

Samedi 3 décembre :Lord-Edwin Byron (Journaliste), Jake T.Austin (Acteur), Amand Seyfried

(Actrice), Brian Bonsall (Acteur), Anna Chlumsky (Actrice), Holly Marie Combs (Artiste), Bucky Lasek (Sportif ), Brendan Fraser (Acteur), Daryl Hannah (Artiste), Julianne Moore (Actrice), Ozzy Osbourne (Chanteur), Jean-Luc Godard (Scénariste), Andy Williams (Chanteur).

Dimanche 4 décembre :Lila McCann (Chanteuse),

Tyra Banks (Artiste), Jay-Z (Rap-peur), Marisa Tomei (Chanteu-se), Jozef Sabovcik (Sportif ), Jeff Bridges (Acteur), Dennis Wilson (Chanteur/musicien), Wink Mar-tindale (Artiste).

Pour insertion Phone: 3922-3006

E-mail : [email protected]

Agenda de la semaine

Lunise Morse née le 30 novembre

VENDREDI 2 DECEMBRE 2011-Belo, Manno Charlemagne Wanito,

Fasil, (Club International) « en hom-mage aux handicapés » Dès : 8 hres pm. Adm : 750 gdes Info : 3443-5555

-Kreyol La, Wanito (Café Trio)-Reprise de Nou Tout K-Fou (Le Vilatte) -Jah Nesta, Dj Rocsteady, Dj stuba (La

Réserve) Adm : 1000 gdes Dès : 9 hres pm-Jusqu’au 19 décembre « Biennale

d’art contemporain » guetto biennale 2011; le salon des refusés du XXI ème siècle (IFH)

-Jusqu’au 29 Nov. Représentation de :Totolomanwèl » au festival : « Haiti Couleur, Haiti Chaleur » au profit des jeunes du Cap haïtien

-Chaque Vendredi ‘Bikini Car Wash’ avec animation Groupes et Dj’s (Maykito, rue Chrétien) Adm : $ 20 ht ou 100 gdes

-Animation DJ’s (Baz La, rue Robin) Adm : $20 ht ou 100 gdes, Dès : 8 hres pm

-Chaque Vendredi «Soirée Latine» avec Tempo Plus (Montana Hôtel Resto) Dès : 7 hres pm Info et réservation : 3554-9718/ 2940-0577 ou : @tempoplus.net

-‘Friday Night Jam’ Créole Swing (Café de l’Europe, # 17 rue Mangonès, P-ville) Dès: 7 hres pm Info : 3702-5591/3406-

8525 -Chaque Vendredi, «Théorie et Prati-

que Latino» (Bar de l’Ere, rue Capois) -Vendredi Acoustique à (Babako Resto

Club) Adm : $50 ht ou 250 gdes Dès : 7 hres pm Info : 2813-1912

-Chaque Vendredi K-Dans à (Club 50 / 50, ex-Tayamek, route de Frères, P-ville) Adm : $50 ht ou 250 gdes

-Chaque Vendredi Harry Juste (Tropi-cal Bar & Grill, Bois Verna) Dès: 8 hres pm

SAMEDI 3 DECEMBRE 2011 -Jah Nesta, Manno Charlemagne les

Kakatoès (Parc Historique de la Canne à Sucre) Adm : 750 gdes Dès : 7 hres 30 pm

-Shleu Shleu (Ritz Kinam)-Caribbean Sextet «15 ans après»

(Tara’s)-Festival Du Rire et de la Chanson

traditionnelle (Palais Municipal) Adm : 200 gdes Dès : 3 hres pm

-Dj Live, Jack, Blaze One (Sous le soleil) Adm : $ 20 ht ou 100 gdes Dès : 4 hres pm

-Chaque Samedi «Ambiance Folle» (Tempo Plus, rue Panaméricaine # 36, Pé-tion ville) Info : 3467-1818 / 2940-0577 / 3554-9718 ou : @tempoplus.net

-Chaque Samedi, Animation à (Bato

Baz, Le Vicomte, P-Ville) Adm : #30 ht ou 150 gdes Dès : 5 hres pm

-« Reggae Pa’m » avec Dj;s (Baz La, rue Robin) Adm : $20 ht ou 100 gdes Dès : 9 hres pm

-Chaque Samedi, Pratique Latino avec C4 Dance Sport (Bar de l’Ere, rue Capois)

-Chaque Samedi, Show de Mode, Show de Danses, Animation Dj (O Brasileira, Social Club, 103, rue Louverture, Pétion-ville) Adm : $50 ht ou 250 gdes Info : 3610-9125 / 3922-0188

-Chaque Week end, Animation au Bord de la Piscine (Anti Stress, Bourdon)

DIMANCHE 4 DECEMBRE 2011-Tabou Combo (Tara’s)-Kreyol La, Blaze One, Dj Fanfan,

Valmix, Carely Mix, MNicky mix (Lambi) Dès : 10 hres am

-Tonton Bicha « Bicha Malfektè » (Bamboulinos) Adm : $50 ht ou 250 gdes Dès : 4 hres pm

-Jahnesta, Dj Rocsteady, Dj Stuba (Parc Ridore) Adm : 150 gdes Dès : 6 hres pm

News International

Usher traîné en justice par son ex-femmeUsher a eu deux enfants avec son ex-

femme Tameka Foster et il risque de se faire enlever la garde... La maman de ses enfants a décidé de traîner le chanteur en justice car il n’aurait pas respecté leurs arrangements.

Selon TMZ, Tameka Foster (...) a déposé un dossier en Géorgie (...) demandant au juge qu’il retire le droit de garde partagée à Usher aussi vite que possible.

Ce que Tameka Foster reproche à Usher ? Ils n’ont par exemple pas choisi la nounou ensemble, et tout un tas de choses que le chanteur avait promis de faire et qu’il n’a jamais fait. Ce qu’Usher risque? Qu’on lui enlève la garde de ses enfants !

Toujours selon le site, “Tameka est également furieuse qu’Usher ait clôturé sa carte de crédit chez Saks 5th Avenue, alors qu’il avait précisé qu’il ne le ferait jamais, et maintenant, elle ne peut plus profiter des avantages et bénéfices que la carte offre. Selon les documents, Usher avait également promis 5 000 dollars par mois pour que Tameka puisse embaucher sa propre nounou pour prendre soin des enfants, mais cela fait des mois qu’il n’a rien payé et il lui doit maintenant 34 000 dollars.”

Affaire à suivre...

Steven Spielberg convoque Christina Aguilerapour sa version de Glee

Même Steven Spielberg ne résiste pas au phénomène Glee, dont les adolescents colorés et bruyants passionnent les foules et Gwyneth Paltrow. Car quelque part entre Les aventures de Tintin, Cheval de Guerre et le tournage de Lincoln, le cinéaste reste plus qu’actif sur les écrans de télévision.

Après les névroses de United states of Tara, les aliens de Falling Skies et les dinosaures de Terra Nova, il est producteur de la série Smash, assemblée et vendue comme le futur phéno-mène de l’année à venir. Cette série musicale suit les déboires de jeunes comédiens qui montent un spectacle sur la vie de Marilyn Monroe à Broadway.

Il y aura une jeune fille fraîchement dé-barquée de sa province dans l’effervescence de New York, un auteur gay et son amie compositrice de renom, une productrice opportuniste et quelques tensions en coulisses pour le rôle tant convoité de l’icône blonde, qui devrait logiquement surfer sur le succès de Michelle Williams. Contrairement à Glee, Smash ne squatterait pas les succès d’antan et produirait sa propre musique, sauf dans cette bande-annonce qui reprend le Beautiful de Christina Aguilera.

Angelica Huston et Debra Messing mènent le ballet face aux jeunes nou-veaux qui commenceront à faire parler d’eux le 6 février 2012 sur NBC.

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31er décembre 2011No 569

Pour les abonnements : 2940-4848/2816-0222

Complexe Promenade, Pétion-Ville

L’agenda de Péguy

Restaurants. Bars. Clubs. Salles de spectacle. Plages. Hôtels. Ils ne sont pas légions. Du moins… ceux qui sont à même d’offrir à leurs clients un cadre agréable, une cuisine de choix et saine. Pourtant, les quelques rares du genre qui existent tiennent à offrir un service impec-cable et à ce qu’on ait encore, comme dans le bon vieux temps, un lieu qui laisse un arrière-goût de revenez-y et un « Port-au-Prince by night ».

Vous ne serez sûrement pas tous attirés par le retour de Carib-bean Sextet, les Shleu Shleu ou Jah Nesta vendredi soir. Pour ne pas rester cloîtrés chez vous, allez à la soirée Seven avec Kefni. Jazz à Café des Arts à partir de 9 h 30 p.m. Adresse : 19, rue Lamarre, Pétionville.

Samedi, La Réserve vous réserve (c’est évident !) Panache Fashion Show de Lori. Pour les mordus de la mode qui ne se consolent toujours pas d’avoir raté le Runaway Haiti durant l’été, c’est bien le moment de vous rattraper là. Panache comme élé-gant, esthétique, classe, recherché ; un événement pour des gens éclectiques.

Dimanche, Quartier Latin fête ses 5 ans. Et pour marquer l’évé-nement, chacune de vos commandes, les plats comme les bois-sons, n’auront qu’un prix : $ 5, comme dans 5 ans. En plus, ce sera ouvert de 9 h a.m. à 11 h p.m. Une bonne fortune hein ? Alors… pye kout pran devan !

Lundi, participez à quelque chose de spirituel, d’intello. Une activité toute nommée : le Festival Quatre Chemins. Théâtre, pein-ture, écriture ; tout ce qui tourne autour de l’art sera à l’honneur. Un verre pour le corps, un regard pour votre esprit et vous serez comblés.

Mardi, dès 6 h 30 a.m., avant le boulot, passez vous délecter d’un bon café lacté à Rebo Expresso. C’est tellement savoureux que même ceux qui prennent le leur noir habituellement voudront boire celui-ci. Déjà l’arôme envahit vos narines avant la première gorgée, promesse de mille petits plaisir gustatifs. Aaah ! le café de chez nous !

Péguy F. C. Pierre [email protected]

Un homme a été condamné à payer 10.000 euros à sa femme. Que lui réclamait-elle? Tout simplement des rapports sexuels, selon Ma-dame Figaro. En effet, ce mari “désintéressé” par sa partenaire manquait à ses “devoirs” conjugaux depuis plusieurs années. Cette décision de la cour d’appel d’Aix-en-Provence avait déjà été jugée dans ce sens en première instance en janvier 2009, suite au divorce de ce couple uni depuis 1986.

Les 10.000 euros devront être réglés à titre de dommages et intérêts pour “absence de relations sexuelles pendant plusieurs années”. La cour s’appuie sur l’article 1382 du code civil, qui prévoit que toute personne “qui cause à autrui un dommage” doit réparer ce préjudice.

La cour a argumenté que la “quasi absence de relations sexuelles pendant plusieurs années, certes avec des reprises ponctuelles, avait contribué à la dégradation des rapports entre époux”. Pour les magis-trats, “les attentes de l’épouse étaient légitimes dans la mesure où les rapports sexuels sont notamment l’expression de l’affection qu’ils se portent mutuellement, tandis qu’ils s’inscrivent dans la continuité les devoirs découlant du mariage”

C’est une lettre du mari, expliquant à sa femme être trop fatigué pour “l’honorer”, qui a servi de preuve. La défense a immédiatement réclamé le pourvois en cassation.

Condamné à 10.000 eurospour abstinence sexuelle envers sa femme

Insolite

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4 1er décembre 2011No 569

Patient, constant, optimiste, dy-namique, c’est sans doute ces qualités qui ont permis à Samuel

Dorsainvil d’être retenu finaliste natio-nal du concours « Digicel Entrepreneur de l’année 2011 » dans la catégorie « Environnement». « Entreprise pépinié-riste haïtienne(EPHA) » a remporté la palme dans la région du Nord dans ce secteur. En effet, deux choses ont motivé ce jeune entrepreneur à mettre sur pied cette entreprise. D’abord, une envie de succès financier, et ensuite le rêve de voir la couverture végétale du pays égale ou supérieure à celle de la République dominicaine !

En fait, Samuel Dorsainvil a com-mencé l’entrepreneuriat après avoir suivi un cours de psychologie dynamique. Ce cours, confie-t-il, lui a inculqué beaucoup de notions sur la volonté, le courage, le rêve, le dynamisme, le savoir-faire, le marketing. « Tout ce qu’un esprit positif peut imaginer et croire, il peut le réaliser. C’est l’une des citations que je n’oublie jamais », dit-il.

M. Dorsainvil allait par la suite se lancer dans le marketing et la vente de parfums français. « Sans trop tarder, je devenais un brillant agent de marketing et j’étais l’un des représentants d’une compagnie de parfums », s’encense le jeune gestionnaire.

Avec l’argent gagné, Samuel a donc ouvert un bar restaurant dénommé « Espérance Bar Restaurant(EBAR) ». Cependant, il ne s’est pas arrêté là. Il a fondé le Centre de transformation de produits premiers(CTPP), puis l’Orga-nisme de développement socioprofes-sionnel et d’encadrement(ODESPE) avant de devenir le directeur de marketing et d’approvisionnement de l’Industrie de Vêtements du Nord (IVEN).

Digicel Entrepreneur de l’année 2011/Samuel Dorsainvil

« Tout ce qu’un esprit positif peut imaginer et croire, il peut le réaliser ». C’est l’une des citations qui a le plus marqué Samuel Dorsainvil et qui l’a également motivé dans l’entrepreneuriat. Depuis 2006, le natif de Saint-Michel de l’Attalaye gagne de l’argent tout en améliorant les conditions environnementales, grâce à son entreprise baptisée « Entreprise pépiniériste haïtienne(EPHA) ». Son savoir-faire et son courage lui ont valu d’être finaliste national du concours « Digicel Entrepreneur de l’année 2011 ».

Un amour pour l’environnementVoyageant régulièrement en Répu-

blique dominicaine, Samuel Dorsainvil contemplait et contemple encore la beauté d’un environnement agréable avec de beaux paysages, des plantes et des fleurs ornementales dans presque toutes les maisons, les rues, les places publiques, etc. « Je me sentais bien là-bas et en même temps triste quand je pense à la situation de dégradation de l’envi-ronnement de mon pays dont la couver-ture végétale est inférieure à 3%, avec plus de 80% de la population utilise le charbon de bois », raconte le finaliste na-tional, qui voulait agir en conséquence.

« En 2006, étant en contact avec plu-sieurs institutions oeuvrant dans l’agri-culture et l’environnement, qui ont des projets de reboisement, et qui ont eu des difficultés pour trouver des plantules, j’en profitais pour mettre sur pied l’Entreprise pépiniériste haïtienne(EPHA). Car j’ai constaté le besoin du marché dans ce domaine et compris que je peux faire de l’argent tout en améliorant énormément l’environnement haïtien et en créant des emplois », poursuit l’entrepreneur, passionné de belles plages.

Samuel Dorsainvil a ouvert cette entreprise avec quelques milliers de plantules. Aujourd’hui, le directeur général de l’EPHA, qui vient de se marier en avril de l’année en cours, se réjouit de pouvoir livrer des dizaines de milliers de plantules. D’ailleurs, cette entreprise dispose désormais de deux centres de production, d’un bureau de commande pour une clientèle stable.

Tout n’est pas arrivé sans difficultés, avec notamment le pessimisme de quel-ques de ses collaborateurs et des particu-liers. « Au début, certaines personnes me lançaient : « Ou se nèg ki renmen fè kòve

», confie M. Dorsainvil, qui est diplômé en gestion de petites entreprises et mar-keting et en administration des ONG à ISADRU grâce à une (bourse des Nations unies).

« Etre finaliste national m’aide à comprendre le chapitre d’Ecclésiaste 11 : 1 disant : Jettes ton pain sur la face des eaux, car avec le temps tu le retrouveras », indique fièrement l’homme d’Eglise, tout en louant le courage de sa femme dans la bonne marche de EPHA qui y investit d’ailleurs son argent.

Pour le fan du Brésil, être finaliste

du concours « Digicel Entrepreneur de l’année 2011 » représente une étape vraiment importante dans sa carrière entrepreneuriale. « Cette victoire est pour moi un enzyme. Je serai beaucoup plus déterminé à travailler pour redorer la couverture végétale haïtienne tout en ayant du succès financier et créant des emplois », soutient Samuel Dorsainvil qui se voit déjà en un champion cinq étoiles.

Valéry [email protected]

Il gagne en pensant à l’environnement

Après avoir réalisé trois albums et contribué largement à l’expansion de la musique reggae en Haïti, le groupe Jah Nesta a été réduit au silence sur la scène locale depuis plus environ. Aux États-Unis où le groupe s’est retiré peu de temps après, il a beaucoup évolué et a partagé de nombreuses affiches en dehors de nos murs. Aujourd’hui, résolu à renouer avec son grand

public, le groupe attaque de bon pied les fêtes de fin d’année avec une mini-tournée baptisée « Live en Haïti ». Un ensemble de trois concerts qui remettent Alain Mouraille sur les devant de la scène.

Le 2 décembre 2011, à compter de 9h p.m., c’est à « La Réserve » du côté de Pétion-Ville que donnera le coup d’envoi du premier rendez-vous. Pour cette soirée baptisée « Leve Kanpe », on aura à redécouvrir vivement Jah Nesta à travers ses plus solides pièces musicales aux côtés des DJ Rocs-teady et Stuba. Le lendemain, soit le 3 décembre, les musiciens mettront le cap en direction du Parc Historique de la Canne à Sucre pour un méga concert avec Alfa Blondy, Manno Charlemagne et Les Kakatoes. Une soirée « Solda Jah » qui s’annonce en grande pompe.

Pour clôturer en beauté cette belle initiative le dimanche 4 décembre, Jah Nesta donne rendez-vous cette fois-ci à un public plus select au Parc Midoré. Alain et ses musiciens qui sont pour la plus part des étrangers triés sur le follet s’apprêtent à faire le grand show lors de ce concert « Rebèl » sous l’animation de DJ Rocsteady et Stuba. Dans cette perspective, d’ores et déjà on souhaite du succès à ce valeureux chanteur qui fait son grand retour sur la scène locale.

Dimitry Nader Orisma

Jah Nesta Live in Haïti

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51er décembre 2011No 569

Les riches potentialités agricoles de Saut-d’Eau l’ont porté à fonder en octobre 2009 la SAPKO (Sosyete

Agrikòl pou Pwodiksyon ak Komès), une association qui encadre actuellement environ 1 500 agriculteurs, notamment dans les filières de la mangue et de l’avocat. La vision de l’entrepreneur : améliorer les conditions de vie de tous les cultivateurs de cette commune de Mirebalais. Et ses actions pour concré-tiser ce rêve lui valent aujourd’hui la place de finaliste au concours « Digicel Entrepreneur de l’année 2011 », à titre de champion régional pour le Centre dans la catégorie des entreprises Emergent.

Marié et père de cinq enfants, Blaise Sauvener Aimé dirige les activités de la SAPKO avec une passion digne des seuls entrepreneurs à succès. Sa famille réside à des dizaines de kilomètres de son travail, à la Plaine du Cul-de-Sac et pour retrouver l’affection de son foyer, il fait souvent le fatigant va-et-vient sur la Route Nationale # 1. Sa vie a toujours été, selon lui, un perpétuel combat. L’absence d’institutions de formation à Saut-d’Eau avait considérablement retardé sa scola-risation : ce n’est qu’à l’âge de 14 ans qu’il a pu goûter au pain de l’instruction. Son enfance, dit-il, respire plutôt l’odeur des champs et comme pour la plupart des campagnards haïtiens, il a grandi dans la brousse avec une pioche à la main. D’où son goût prononcé pour les produits

Concours Digicel Entrepreneur de l’année 2011

Développer sa commune natale

Originaire de Saut-d’Eau, Blaise Sauvener Aimé, 51 ans, a décidé de retourner en 2003 travailler dans sa com-mune natale après avoir vécu plus de 20 ans à Port-au-Prince. Dès son arrivée, il s’est battu comme un beau diable pour la construction du tronçon de la route reliant cette commune et Titanyen. Un plaidoyer gagné en 2008 grâce à son esprit d’entreprise. Mais, il ne s’est pas arrêté là.

naturels et l’agriculture. D’ailleurs, ni son bref passage dans les

années 70 à la Marine haïtienne (sous la pression de ses parents) ni sa carrière de professeur d’anglais n’ont pas pu combler en ce pratiquant catholique son désir de promouvoir le développement rural ; son domaine, ce sont les planta-tions et son lieu de prédilection, le milieu paysan. Ainsi s’est-il d’abord en 1996 reconverti aux techniques agricoles, et

quelques années plus tard consacré à la vie associative dans sa localité d’origine. Deux revirements majeurs dans sa vie. Et pour cause ! Grâce à l’encadrement four-nie par la SAPKO, plusieurs planteurs de Saut d’Eau ne subissent plus désormais pour l’écoulement de leurs denrées des abus de toutes sortes, perpétrés autrefois par des spéculateurs,

« Nous produisons des mangues, des plantules et des greffes. Nous achetons

aussi les mangues produites par les cultivateurs pour les revendre à des usines », a révélé l’entrepreneur agricole, actuellement à la recherche de nouveaux marchés pour la commercialisation de plusieurs autres denrées (pois congos, avocats, etc.) très cultivées dans la com-mune, surtout dans la section commu-nale Rivière-Canot. La SAPCO produit et commercialise plusieurs variétés de mangues (« Mango fransik », « mangos blan », « mango muské », « mango fil », etc.) non seulement pour l’exporta-tion, mais aussi pour le marché local et s’occupe de la culture de pépinières. « Pour l’année 2011, 250 000 douzaines de mangues ont été vendues à des usines pour alimenter des marchés étrangers », a ajouté le Saudelais.

Blaise Sauvener Aimé souhaite travailler davantage pour dynamiser la production agricole dans la localité. Mais l’intensité de son activité varie au gré des saisons. Ses nombreuses démarches et ses projets se butent contre un pro-blème de taille: l’absence d’un système d’irrigation des terres. « Planter à la merci de la pluie hypothèque le volume des récoltes », a-t-il martelé, sidéré par le retard technologique du secteur agricole dans le pays.

A l’heure où l’économie rurale souffre de l’insuffisance de production alimen-taire et du délaissement des paysans, M. Aimé n’attend pas la manne de l’Etat; il a mis sa main dans la pâte, convaincu de la capacité de production des différentes sections communales à nourrir toute la population. Déjà, il compte mettre à contribution sans plus tarder la forma-tion en entrepreneuriat reçue en Floride dans le cadre du concours de Digicel en vue de promouvoir de nouveaux entre-preneurs agricoles dans sa commune natale.

Carl-Henry [email protected]

En compagnie de sa fille Lydia, Blaise Sauvener Aimé recevant la plaque de Champion régional dans la catégorie émergent pour le Centre au concours Digicel Entrepreneur de l’année 2011

« Professeur de lettres et de sciences sociales, né en mai 1960, Pierre-Raymond Dumas est une figure remarquable du paysage médiatique haïtien. Méthodique et laborieux, il a collaboré, entre autres, à Haïti Libérée, à la revue Conjonction, à Clarté Magazine, au journal Le Matin, aux magazines Le Rouleau, L’Information et Le Courrier du Nord-Ouest. Il est un homme de vaste culture, curieux, ouvert au dialogue, perfectionniste. Discipliné et d’une curiosité insatiable, ce fin connais-seur des milieux médiatique, culturel et politique est rentré au journal Le Nouvel-liste en janvier 1983. C’est au plus ancien quotidien d’Haïti qu’il va prouver avec dextérité son talent. » Maxime Melay, Le Nouvelliste, août 2007

Découvrez dans les lignes qui suivent les livres qui lui ont servi de cheval de bataille.

Le Journal d’Anne Franck (juin 1942), publié par Otto Franck (son père)

Oeuvre autobiographique d’Anne Franck, une jeune juive allemande exilée au Pays-Bas, où elle est obligée de vivre cachée avec sa famille pendant deux ans. Alors que le pays est occupé par l’Alle-magne nazie, Anne tient un journal dans lequel elle raconte sa vie et les conditions dans lesquelles elle vit. Son journal s’achè-ve deux jours avant que leur cachette ne soit découverte. Elle est emmenée captive avec sa famille au camp Bergen-Belsen et meurt du typhus (infection causée par les bactéries transmises par les poux, puces,

etc.) en 1944. [n.d.l.r.] « C’est l’écriture, la fraîcheur, l’esprit et

la minutie des portraits, des descriptions du texte qui me touchent. La profondeur des analyses, les commentaires sur la vie, sur l’amour, l’amitié, les relations entre les jeunes et les vieux. C’est surtout parce qu’elle était jeune et était dans des conditions invivables. Tenir un tel récit alors est un vrai exploit. »

Romancero aux étoiles (1960), Jacques Stephen Alexis

Recueil de neuf (9) contes prenant par moment l’allure de nouvelles, il est utilisé comme moyen d’expression littéraire pour toucher un hypothétique lectorat auquel insuffler, de manière à la fois ludique, récréative et cryptée, son mes-sage révolutionnaire militant ; ce qui lui permet de s’exprimer sur le réel à travers l’artifice du merveilleux et de l’onirique véhiculés par le conte. [n.d.l.r.]

« C’est un de mes livres de chevet. J’ai passé toute ma vie à le lire. Pour moi, c’est peut-être le plus merveilleux livre écrit par un Haïtien. C’est un livre parfait au niveau de la diversité des genres, de l’écriture et des registres thématiques. Il arrive à rallier et adultes et adolescents. Un livre plein d’ingéniosité, d’inspiration. L’esprit d’invention qui le traverse est quelque chose d’extraordinaire. On sent que c’est un livre élaboré de par l’har-monie entre l’inspiration débordante et l’écriture recherchée qui y règnent. Poésie, fantaisie, humour, fantastique, trace de patrimoine culturel. Atteindre

ce degré d’écriture n’est pas une mince affaire. »

Motifs pour le temps saisonnier (1975), Anthony Phelps

Recueil de poèmes. [n.d.l.r.] « C’est le plus grand auteur haïtien

vivant. Dans ce recueil de poèmes, il a atteint les plus hauts sommets de la poésie. C’est un texte à la fois fascinant et exigeant. Exigeant parce que c’est un ouvrage qui a été publié en 1979. D’une grande inventivité langagière, on retrouve pourtant un certain charisme dans le texte. C’est un texte très moderne alors que les messages sont inspirés de la réalité haïtienne, s’accrochent aux dou-leurs, aux tribulations. Sa poésie est très sensible. Pour lui, la poésie n’est pas une distraction ou une évasion, mais plutôt un engagement esthétique et thémati-que. Il est l’une des grandes figures de la diaspora haïtienne. »

Peaux noirs masques blancs (1952), Frantz Fanon

Il s’agit de faire une analyse d’un point de vue psychologique de ce que le colonialisme a laissé en héritage à l’humanité, et ceci en partant du rapport entre le Noir et le Blanc. Fanon opère des va-et-vient entre, d’une part, les expé-riences qu’il a recueillies dans sa propre existence d’étudiant et de médecin ainsi que dans les témoignages littéraires contemporains (Senghor, Césaire...) ; et, d’autre part, les analyses de philosophes

Des livres qui ont marqué…Des livres qui ont marqué…Pierre Raymond Dumas« Il vient toujours un moment où l’essentiel d’une doctrine qui a paru abstruse est expliquée en trois mots par un homme d’esprit » Paul Valéry.

(Sartre, mais aussi Michel Leiris, Georges Mounin…). [n.d.l.r.]

« C’est un texte à caractère psycho-logique me permettant de comprendre l’homme haïtien, ex-colonisés, dans ses composantes psychologiques, dans ses manifestations de problèmes intérieurs, ses névroses, sa paranoïa. Cette dimen-sion immatérielle m’a toujours passion-né. Cela me fait penser que les actions sont dictées par nos visions, nos com-plexes et préjugés. Nos comportements sont souvent l’expression de nos névro-ses et nos difficultés psychologiques. »

Péguy F.C. Pierre [email protected]

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6 1er décembre 2011No 569

Elephant Manamené par Ouistiti

L’international Elephant Man livrera deux prestations en Haïti : la première au Parc Midoré, le vendredi 9 prochain ;

et le second au Parc G & C de la ville de Saint Marc, le 10 décembre. Le menu de la programmation du vendredi 9 sera pimenté d’autres artistes et groupes locaux tels : Lion Soul, Mystik 703, Holy-J Wonder (gagnant de la 2e édition du concours de talents Jenès Solèy à Saint-Marc), et le groupe rap phare de la commune de Delmas, RockFam Lame-a. Pour enjoliver le show, les responsables de cette production ont fait en sorte d’ajouter dans leur liste les Dj Blue, Ben Constant et To-nyMix. La modique somme de 250 gourdes donnera accès à toute personne désireuse de participer à ce programme. La réalisation de ces shows aura le support de Radio One, Radio Télé Eclair, RFM, Titi Loto, Va-et-Vient Market et autres.

La venue du chanteur Elephant Man dans nos murs résulte du projet des membres de la production Ouistiti, qui rêvaient d’organiser un méga show pour la fin de l’année. Ouistiti Production jugeait que des vagues de plaisir doivent repousser le sable d’insécurité apporté par la période électorale amalgamée de la situation sociopolitique du pays. Selon le principal fondateur de Ouistiti Production, Wilstridge Hall, il ne suffit pas de contempler les artistes interna-tionaux rien que sur le petit écran, mais les voir de ses propres yeux, avoir leurs autographes et autres… La prestation que donnera le chanteur Elephant Man à Saint-Marc est une des nombreuses façons d’améliorer le côté touristique de la ville. Wilstridge Hall pense que le show de sa ville congèlera le regard de l’international sur sa ville natale.

« Elephant Man a déjà été dans nos murs et le public avait grandement apprécié ses prestations. Il est un artiste caribéen et international qui se détache de certains préjugés de la célébrité. Certains douteront de l’ampleur de sa venue en Haïti, mais l’artiste a un public qui l’aime et qui ne se lassera jamais de lui. Contrairement à d’autres célébrités, Elephant Man n’est pas exigeant. Le staff de Ouistiti Production s’assurera que tout se passe bien. Le spot est déjà en rotation, les affiches sont placardées, et je pense que les fêtards ne rateront pas

cette occasion. Pour ceux qui ne l’avaient pas su, qu’ils se mettent bien dans la tête que le rendez-vous de ce week-end est au Parc Midoré le vendredi 9 et à Saint-Marc le lendemain. Nous ne sommes pas des vantards, mais si vous doutez de la réussite de ces programmes, venez vous contredire lors de l’événement », a lancé Wilstridge Hall.

Bref sur Elephant ManEgalement dénommé Energy God,

Elephant Man a vu le jour en Jamaïque le 11 septembre 1976. De son vrai nom O’Neil Morgan Hughlin Bryan, son potentiel de chanteur a été repéré par Bounty Killer. L’ar-tiste a fait ses premiers pas au sein du Scare Dem Crew en compagnie des stars Harry Toddler et Nitty Kutchie. La dislocation de son groupe Scare Dem Crew l’a acculé à mettre l’emphase de son talent et ainsi, il a décidé de faire cavalier seul. En 2000, il sort « Comin’ 4 You » chez Greenslee-ves. Successivement en 2001 et 2002, il accouche « Log On » et « Higher Level ». De l’avis de certains, Elephant Man a eu le charisme d’imposer un style personnel. Un bémol qui l’a propulsé parmi les meilleurs hits dans de nombreux pays. Bien des gens n’oublieront pas le succès des morceaux : Pon de River/Pon de Bank, Jook Gal, etc. Aujourd’hui, malgré sa carence de hits en Jamaïque, il est considéré comme une des figures incontournables du dancehall. La star a fait l’objet de certaines critiques par des associations gays pour des paroles homophobes qu’il avait lancées. Heureuse-ment qu’il s’en est excusé publiquement. Sa collaboration avec l’artiste Kat Deluna sur le track « Whine Up » a eu du succès durant toute l’année 2007.

Dans le repertoire du chanteur figure les lasers Comin 4 U (en 2000), Log On (en 2001), Higher Level (en 2002), Good 2 Go (en 2003), Over Di Wall (en 2006), Let’s Get Physical (en 2007), Dance & Sweep (en 2011), y compris un éventail de collaborations avec d’autres artistes internationaux.

Il est vrai qu’Elephant Man n’est pas aussi au top qu’au moment de sa premiè-re venue au pays, mais comme il a plus d’une corde à son arc, attendons voir ce que donnera sa prochaine prestation…

Wendy Simon

Le célèbre top model tchèque Petra Nemcova a été nommé mercredi consul honoraire d’Haïti en République Tchèque, lors d’une cérémonie qu’a présidée le ministre haïtien des Affaires étrangères, Laurent Lamo-

the, à la chancellerie.S’exprimant en présence, notamment, de son chef de cabinet, Ady Jean

Gardy, M. Lamothe a indiqué que le mannequin, qui aura pour mission de promouvoir les intérêts économiques d’Haïti dans son pays d’origine, a déjà permis de récolter une aide de huit millions de dollars en faveur de la recons-truction à travers différentes interventions de la BID.

D’autres personnalités étrangères devraient accéder dans les prochains jours au statut de consul honoraire, selon le ministre, qui précise que cela n’entraînera aucun débours pour l’Etat haïtien.

Pour sa part, la ravissante Petra Nemcova - qui a déjà fait la couverture de la revue américaine de charme Sports Illustrated - s’est déclarée honorée de sa désignation et déterminée à continuer à faire de l’avancement d’Haïti sa cause personnelle.

Au cours de la cérémonie a été montré un passeport haïtien original, véritable guide touristique de poche, conçu par le top model, et à l’intérieur duquel figurent les photos des plus beaux sites du pays accompagnées des données historiques correspondantes.

Blessée en Thaïlande lors du tsunami ayant dévasté l’Asie du Sud-Est en 2004, la jeune femme de 32 ans a séjourné plusieurs fois à Port-au-Prince de-puis sa première visite en 2007 à l’invitation de la star du hip-hop Wyclef Jean.

Petra Nemcova devient consule honoraire d’Haïti

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Il y a 15 ans de cela…Il y a 15 ans de cela, ce groupe fondé

par Réginald Policard, Jean Alix et Toto Laraque, avait fait ses exploits dans les hauteurs de Pétion-Ville, à L’Auberge, à Kenscoff. Cette place, si l’on croit les dires de Réginald Policard, a été la plateforme du succès de Carribean Sextet. Pendant 10 ans, surtout au cours de l’été, l’orches-tre réunissait un grand nombre de fans venus des quatre coins de Port-au-Prince pour apprécier de la bonne musique. Mais bien avant tout, c’est au Ding A Ling, un club situé sur la route de Del-mas, que l’aventure avait démarré.

Tout au long de son existence, Carib-bean Sextet s’est fait un nom tant qu’en Haïti qu’aux Etats-Unis. Ils ont participé à plusieurs reprises au grand Festival de musique, à Ibo Beach, un dernier qui mettait en vedette les meilleurs orches-tres haïtiens de l’époque et aussi des artistes étrangers.

Aujourd’hui, marqué par son histoire, et stimulé par l’envie de retrouver son public, Caribbean Sextet refait surface.

« Ce retour sur la scène musicale à travers cette soirée unique est en quel-que sorte un devoir que Caribbean Sex-tet accomplit envers la nouvelle généra-tion, qui n’a pas connu notre musique. Nous voulons que les jeunes voient de par eux-mêmes ce dont ils ont entendu parler pendant longtemps », affirme fièrement Réginald Policard, le keyboar-diste et maestro du groupe.

Caribbean Sextet, la belle expé-rience

Caribbean Sextetun retour dans le temps

15 années, c’est le temps écoulé depuis que ce groupe, qui a marqué toute une génération pendant 20 ans, a fait ses adieux au public. Aujourd’hui, comme pour remonter le temps et poser leur empreinte sur une génération qui se détache de jours en jours de ses racines… Caribbean Sextet est de retour. Bien que la grande soirée soit prévue pour le 3 décembre au Florville, c’est sur le stand de « Le Vilatte », lors de leur toute première séance de répétition, que ces frères, liés par leur passion, se sont retrouvés et ont délivré leurs premières notes en chœur, après plus d’une décennie.

Nous sommes le mercredi 30 no-vembre, à trois jours de la grande soirée ; c’est le débarquement des musiciens de Caribbean Sextet. Ils vivent pour la plupart au Canada, aux Etats-Unis… Pen-dant tout le temps qu’a duré le retrait du groupe de la scène, ses membres n’ont jamais cessé de travailler. Car musiciens ils sont, de la musique ils doivent vivre. C’est pourquoi on ne s’est pas vraiment dénoué du savoir-faire de ces musiciens d’expérience, pendant ces 15 dernières années. Chez les disquaires d’Haïti et d’ailleurs, on retrouve plusieurs albums récents signés tantôt par Réginald Poli-card, Lionel Benjamin, Boulo Valcourt, ou Toto Laraque… Ce dernier a d’ailleurs déjà sorti 8 albums, as Montréal, dont 5 du genre instrumental. Le cinquième, ti-tré « Gitan kreyòl », devrait être distribué en Haïti à partir de la semaine prochaine.

Au cours de leur première séance de répétition, on retrouve un Toto Laraque super excité à l’idée de regagner la scène haïtienne et surtout très heureux de retrouver ses confrères aux côtés de qui il n’a pas joué depuis 15 ans.

« Je vis à Montréal depuis 12 ans. C’est un plaisir de retrouver tous mes vieux amis avec qui j’ai joué pendant 20 ans. Aujourd’hui, nous avons muri de 15 ans, nous allons nous préparer à fond afin d’ébahir notre public, le gratifier d’une soirée inoubliable et ainsi marquer notre retour… Nou pral ba yo yon frap andya-ble. En gros, nous allons offrir au public toutes les expériences amassées au long de ces dernières années. En retour, nous nous attendons à un public riche, digne

de tout l’amour qu’on s’apprête à lui dé-livrer », déclare avec enthousiasme Toto, guitariste et blagueur du groupe.

Caribbean Sextet de retour… Pourquoi maintenant ?

On croirait que l’air du retour d’âge a sonné… pourtant, selon Toto Laraque, le choix de ce moment précis n’a été que pur fruit du hasard, et la décision a été de tous les membres du groupe.

« On ne voulait pas que l’un d’entre nous quitte ce monde avant d’avoir réa-lisé ce rêve qui est de vivre à nouveau les sensations fortes qu’on a vécu du temps de notre jeunesse », confie Toto.

Et effectivement, ce 3 décembre, pour marquer ce grand retour, la totalité des musiciens du groupe sera présente. En plus de Réginald Policard et Toto Lara-que… on retrouvera Claude Marcellin à la guitare, Joël Widmaër à la batterie, William Jean au gong, Harrius Joseph au tambour, Richard Barbot à la basse ; aux micros on aura Boulo Valcourt et Lionel Benjamin, sans oublier les quatre instrumentistes. Ils seront en tout 13, et interprèteront plus d’une vingtaine de morceaux. Pas moyen de sortir insatis-fait !

Caribbean Sextet désormais au présent ?

Il est évident que cette soirée ré-veillera bon nombre de souvenirs chez les ainés. Ces morceaux, qui ont gardé toute leur fraîcheur, laisseront, assuré-ment, des traces. Les fidèles fans vont-ils

encore devoir ressasser leurs vieux dis-ques… ? Si non, à cette soirée, qu’est-ce que Caribbean Sextet nous apportera de nouveau ?

« Après la soirée, le groupe fera une tournée mondiale. Par la suite, on sortira un DVD et un CD de nos anciens mor-ceaux mais réarrangés », confirme Toto pour répondre à ces interrogations.

Caribbean Sextet est de retour sur la scène comme dans notre vie. Pour la première fois après 15 ans, Aïe Manman, Tounen Lakay, Kite Yo Pale, Se Li Mwen Vle, Cheri Ou La, Jwi Lavi… vont être joués live.

Pour le bonheur et une meilleure histoire de la musique haïtienne, Carib-bean Sextet revient pour marquer une génération de plus.

Aceline René

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Au cœur de la musique haïtienne, les Shleu Shleu cultivent, récoltent et distillent des formules musicales de longévité à l’efficacité du compas direct depuis 1965. Ils

figurent parmi les premiers « mini-jazz » à dominer la scène durant les années 70. Idoles des mélomanes les plus virils, leur orchestration et compositions musicales jusqu’alors infusent leur époque et de-meurent des succès à tous égards. Après un long moment de répit, les Shleu Shleu reviennent en force et annoncent gran-diosement leur retour sur la scène locale à travers un « Gala de Solidarité » et une « Soirée du Souvenir », qui se tiendront respectivement les 3 et 4 décembre 2011 au Ritz Kinam II et Le Florville.

C’est à l’Hôtel « Ibo Lélé », dans les hauteurs de Pétion-Ville, que les musi-ciens de Shleu Shleu, en provenance de New York, Miami, Martinique… viennent de débarquer il y a plus de quarante-huit heures. Confiants et décontractés, ils étaient, quelques-uns, sur le balcon à se régaler en tête-à-tête autour d’une table lorsqu’on les a rencontrés pour recueillir ces informations.

Revenir sur les dernières nouvelles de ce notable orchestre était de prime à bord au centre de nos intérêts. Du coup, il a été tiré au clair que les Shleu Shleu, depuis quelque temps, n’ont pas de chronogramme d’activités. Ils travaillent en fonction des besoins du moment, c’est-à-dire selon la demande. Quand il y a des contrats à honorer soit au Canada ou quelque part aux États-Unis, les musiciens, où qu’ils soient, se regroupent dans un même esprit pour délivrer de bonnes prestations. Pour des amis qui se sont connus il y a presqu’un demi-siècle, ces messieurs font preuve d’une solidarité rare et d’un courage à toute épreuve. Malgré la distance qui les sépare, ils maintiennent des relations solides et disciplinaires. Aujourd’hui, c’est avec autant d’ardeur que de persuasion qu’ils regagnent leur sol natal pour nous proposer deux rendez-vous inéluctables pour ce week-end.

Un « Gala de solidarité » et une « Soirée du souvenir »

Ce qui a toujours différencié les Shleu Shleu par rapport aux autres groupes musicaux, c’est qu’il y a généralement

un concept développement culturel et d’unité caché derrière chacune de leurs compositions musicales et initiatives. Pour le « Gala de Solidarité » prévu pour ce samedi 3 décembre, l’orchestre aura à honorer des personnalités de renom, des musiciens et chefs d’orchestre qui ont contribué dans la mesure du pos-sible à l’essor de la musique haïtienne. Par exemple, Robert Martino, Loubert Chancy… sont des personnages emblé-matiques qui recevront des distinctions. Puis les médias qui ont joué un rôle important en dépit des failles du système pour que le compas résonne au-delà de nos frontières seront récompensés également pour leur travail à cette oc-casion. Cette soirée servira, entre autres, à faire la représentation exceptionnelle des valeurs du tambour dans la culture haïtienne. Car sous des thèmes vodous, des danseurs professionnels auront à illustrer, dans l’ensemble, quelques titres à succès de la formation au rythme du compas. En plus, des divertissements et dans l’idée de rendre plus noble cette cérémonie fraternelle et de retrouvailles des Shleu Shleu qui s’avancent avec séré-nité vers leur jubilé, des artistes invités tel que Hansito Mercier prêtera main forte à la programmation musicale.

Dans le lustre protocolaire de ce rendez-vous qui se veut un moment inoubliable, on passera en revue l’évo-lution de la musique haïtienne. Ce qui a changé, ce qu’on aurait dû garder et qu’on a négligé, etc.

Si la dernière prestation des Shleu Shleu en Haïti remonte à la onzième édition de Musique en Folie en 2009 avec la génération de musiciens des années 65-70, cette fois-ci, c’est avec celle des années 70-75 que le groupe souhaite embraser le cœur des mélomanes avisés et émoustiller le sens des participants d’autres goûts.

Le dimanche 4 décembre, les Shleu Shleu joueront au Florville en tandem avec Jukann, invité d’honneur à cette programmation culturelle baptisée « Soi-rée du Souvenir ». Soit la belle affiche pour cette date.

Les Shleu Shleu de retour pour de bon ?

L’idée de revoir les Shleu Shleu, puis d’autres ténors de la musique haïtienne refouler la scène tout en cessant les va-et-vient fait sensation forte. Pourtant les gens du troisième âge, avides du « bon konpa » d’antan, restent perspicaces

Les Shleu Shleu

plus fidèle que jamais

ou désespèrent tout bonnement. Cette instabilité de modèles souvent entrave la bonne conduite des formations musica-les de la nouvelle génération qui tendent vers l’acculturation. D’où, le compas direct et les bals de nos jours laissent à désirer, et semblent revêtir une nouvelle signification.

Quant à l’interrogation concernant

le grand retour des Shleu Shleu, les res-ponsables gardent encore des réserves à cause des sponsors qui sont très per-plexes sur la capacité de ces musiciens, qui se dirigent vers la retraite, à pouvoir regagner d’emblée la scène comme au bon vieux temps. Toutefois, beaucoup de projets sont en perspective. Mais « la réalisation des spectacles prévus pour les 3 et 4 décembre prochains demeure décisive pour Shleu Shleu de reprendre sa vitesse de croisière avant d’en dé-duire quoi que ce soit », soutient Serge Rosenthal.

Dimitry Nader Orisma

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10 1er décembre 2011No 569

Ban’m Ti NouvèlBan’m Ti Nouvèl

TicketMagazine

Deveneznotre

fan sur

« Manmam Mari sove’m » « n’ape moute kanaan, pou n’al pran fos nan men Yaweh » sont entre autres les refrains promptes à

nous rappeler les beaux jours du groupe « Tokay ». Au cours de cette période d’agitations politique, certains groupes racines dits ‘engagés’ traitaient à travers leurs chansons de la conjoncture socio politique du pays, tout en dénonçant la pratique de mauvaises gestions de nos dirigeants. Aussi paradoxale que cela puisse paraitre, le courant qui a favorisé l’émergence de ces formations, a sans doute été le même que celui qui les a forcé à l’extinction.

Le groupe « Tokay » s’était fait le porte-parole des sans voix, à l’instar de : « Kanpèch, Chandèl, Koudjay, Rèv, Bouk-man …etc. ces formations qui ont joué un rôle prépondérant dans notre musi-que traditionnelle et de notre culture, en chantant sur des sujets à caractères politiques et sociaux culturels de notre tradition de peuple.

Depuis plusieurs années, la musique haïtienne à tendance « Rasin » est privée de certains de ses ténors. Ainsi, « To-kay » a été contraint de vivre dans un exile forcé puisque victimes pressions politiques. Jean Benoit Dufrène dit Jean Jean déclare : « Mwen kite ayiti nan ane 2005, pi presizeman nan novanmm 2005. Se tout djazz la ki te oblije kite peyi a an menm tan akoz pèsekisyon nou t’ap rankontre sou gouvènman entenasyonal « Latoti-Bonifas la »

Face à des pressions politiques, les membres de cette formation n’avaient d’autres choix que de laisser le pays, abandonnant leur terre natale contre leur volonté. Jean Jean affirme « Asayan te debake lakay mwen, vinn mete fo akizasyon sou do nou, di ke n’ap finansye ‘operasyon bagdad’ nou gen kontak sere

ak bandi e nou gen zam. koneksyon ke mwen te genyen nan PNH la fè’m konnen ke fo’m jete’m paske nèg yo te bezwen fè nou menm jan ak ti Pay, se sa ki fè ke nou te oblije jete nou ».

Malgré toutes ces difficultés, les mem-bres du band sont restés soudés, quoi-que certains musiciens soient éparpillés à travers différentes villes des États-Unis. Cela ne les empêche pas pour pourtant de préparer une tournée nationale et aussi de travailler sur son album qui sera disponible pour l’après carnaval 2012. « Pou gran piblik la n’ap di yo pran pasyans paske n’ap travay la a sou yon toune na-syonal, ret branche Ticket Magazine pou tout rès enfomasyon yo. E apre kanaval la fanatik yo ap gen chans jwenn yon album tou nèf, ki rele « Renesans » k’ap gen 12 mizik sou li ».

Jean Benoit Dufrène qui réside à New York est marié, et poursuit ses études. L’artiste promet de ne pas abandon-ner la musique et encore moins le band. Il « kounyeya nèg ale lekol, ale tra-vay, epi m’ap kontinye ak mizik la. donk se sa sèlman ke mwen fè pou kounyeya, lekol, travay ak mizik »

L’artiste attribue la baisse flagrante de production et de prestations des grou-pes de la musique Rasin, à un manque de producteurs et de promoteurs qui ne s’intéressent pas à ce type de musique. « Nous avions compilé certaines de nos musiques, mais les promoteurs n’inves-tissent plus dans la musique « Rasin » de nos jours »

Malgré les périodes difficiles traver-sées par la musique Rasin, Jean Jean et sa bande n’entendent pas baisser les bras. Il déclare : « pwomotè pa investi nan mizik rasin nan, kidonk sa vinn redwi sou pwodiksyon mizik la ; men sa pa anpeche ke nou konyinye travay ».

Les musiciens croient qu’il faut cesser

Tokay

cette pratique qui consiste à faire fuir les citoyens si on veut d’une Haïti nouvelle où tous ses fils peuvent encore apporter leur participation à la reconstruction du pays et à la réconciliation nationale, car la nostalgie reste et demeure une grave maladie.

Certains de nos compatriotes aime-raient bien rentrer au bercail après des années de fatigues et de chagrin. « Jazz la toujou ansanm n’ap travay nou p’ap

lage batay la, paske viktwa se pou pèp ayisyen an. N,ap mande pou gen pa-syans, paske yon jou n’ap gen pou nou retounen lakay nou sou tè desalinn te mouri kite pou tout ayisyen an, paske nou bouke rete kay moun »

Aussi un grand merci au peuple Haï-tien qui ne cesse pas de supporter « To-kay » et merci aussi à Ticket magazine.

Loramus Rosemond.

« Jij, jije m byen »une nouvelle série sur la TNHCe samedi 3 décembre 2011 aura lieu le lancement de la série télévisée intitulée « Jij, jijem byen » sur la Télévi-sion Nationale d’Haiti. C’est une émission à caractère éducatif dont l’objectif principal est d’informer la popu-lation haïtienne sur les notions de base du droit positif haïtien. La série comporte 18 rubriques dont chacune dure environ 45 minutes.

La scèneUn tribunal constitué d’un juge, d’un

accusé, d’un avocat, d’un plaignant, et des assistants. Les séances se déroule-ront sur des sujets qui prêtent souvent le flanc à des équivoques. Le jugement est suivi d’un débat animé par un avocat, un étudiant en Sciences Juridiques et un profane dont le rôle est d’activer la discussion.

Heures de diffusionLes 18 rubriques seront présentées

sur une période de 18 semaines à raison d’une rubrique par semaine. Cette série hebdomadaire sera diffusée tous les samedi à compter de 5h30 pm et reprise tous les dimanche à 2h30 pm et les mer-credi à 8h du matin.

Selon Ahn Ionone Bright Fénelon, scénariste et directrice de la compagnie de théatre « JETHEDUC », cette initiative consistant à accompagner dans l’ac-complissement de ses devoirs et dans la

défense de ses droits fondamentaux, n’a pas été tache facile.

« Je veux attirer l’attention sur le fait que « Jij jije’m byen » n’a pas été un travail facile et que ça a été pour nous tous une expérience assez particulière. Il nous a fallu non seulement visiter les tribunaux mais aussi faire appel à un chercheur, vu que nous ne sommes ni juges ni avocats. Et grâce à l’appui de conseillers légaux mis à la disposition du projet nous nous sommes engagés à fond. Puis, nous devrions mettre en place le studio, la création du tribunal, le décor, pour la première saison de la série. L’équipe a connu beaucoup de difficultés auxquelles il a fallu faire face. La mise en scène en a eu son lot, la réalisation en a vu de toutes les couleurs, quant à la production ce que ça prend comme organisation pour une seule journée de tournage, surtout quand les problèmes techniques s’y mêlent … c’est la rage ! Tout compte fait, nous avions eu affaire

à une superbe équipe (scénaristes, cher-cheur, réalisateur, producteur, maquilleur, photographes, acteurs, figurants, traiteur, techniciens, et tous les autres) qui a su réaliser un travail extraordinaire. Bravo les gars ! Félicitations et à bientôt.

Mes remerciements s’adressent à Syl-vio Tessier qui a écrit quelques uns des scenarios, à Gesner Henry Jr, qui nous a accordé sans aucune hésitation l’autori-sation d’utiliser la musique Jij, Jijem byen de son père, la TNH pour sa collaboration et son soutien à la production locale.

Je n’ai jamais eu l’occasion de remer-cier les acteurs qui ont en 1996 joué « Cendrillon haïtien », car à l’époque nous n’avions aucun financement, et leur bonne volonté et l’amour de ce qu’ils faisaient étaient leur seule motivation. J’invite tout le monde à suivre l’emission, c’est vraiment interssant. »

Lord Edwin [email protected]

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111er décembre 2011No 569

Figaro Félix, tu es l’un des respon-sables du groupe, présentes-nous le groupe Freedom ?

Un grand salut aux lecteurs de Ticket et au staff de Ticket magazine. Freedom c’est une formation musicale qui évolue dans le département du Sud, précisé-ment dans la troisième ville du pays. Le groupe a vu le jour en Octobre 2003. Nous venons juste de célébrer notre hui-tième anniversaire le mois dernier.

Quelles sont les réalisations du groupe Freedom ?

Nous avons une discographie bien garnie, et disposons de deux albums, un live et un studio qui contiennent 8 pièces. Quatre clips vidéo, dont « Senti-ment » dont on fait la promotion en ce moment. Nous avons donné beaucoup de prestations à travers le pays. De plus, notre participation à Musique en Folie en 2007 a été remarquée. Nous avons deux meringues. Donc nous avons eu beaucoup de réalisations et nous avons un autre clip « la momie » qui sera en rotation le mois prochain.

Combien de musiciens compte le groupe Freedom ?

Freedom est une Formation full live qui contient 9 musiciens donc : trois chanteurs, ainsi qu’un tambourineur. Markenson D’Artus chanteur, Jeffry Joseph, chanteur Wittenberg Eliassaint Tambourineur chanteur, Carlos Paul, guitare Figaro Félix, percussion, Gogueta batteur carls, maestro Yvens Clotaire, Gui-tariste Jean Jean Bass et Ginaud piano. Mais il faut dire que tous les musiciens du groupe sont originaire des Cayes.

Mais dis-nous Figaro de qui est venue l’idée de Freedom ?

L’idée est venue de « Jean Hubert Antoine », qui est l’aînée, et de votre serviteur Figaro Félix. Quand Hubert a eu l’idée de fonder le groupe, je lui ai promis d’apporter mon soutient. Là, on a monté un staff qui assure la gestion du groupe qui est basé au Cayes, mais nous ne resterons pas seulement dans le départe-ment du Sud « notre fief ».

Comment vont les relations entre Freedom et les ainées tels que : le Mé-ridional et le Panorama ?

Il faut dire que l’on respecte « le méridionale et le panorama ». C’est pour cela que nous avons réinterprété le tube « maman zo ». Les autres formations musicales entretiennent aussi de très bonnes relations avec eux, mais Freedom fait la différence.

A quand une prestation de Free-dom à Port-au-Prince ?

Freedom reste ouvert à tous ceux qui

Freedomsur les traces de qui?La Métropole du Sud a connu deux grands groupes musi-caux. On se souvient encore de « l’orchestre Méridional » et du « Panorama » qui ont marqué leur époque tant par leur performance que par leur mélodies qui charmé plus d’un.Il y a huit ans, un groupe de jeunes musiciens talentueux ont choisi d’assurer la relève de ces deux formations. Free-dom a su faire honneur faire honneur à ses prédécesseurs, qui ont accordé leur bénédiction à cette jeune formation musicale qui interprète avec maestria les chansons de prédilection de la population Cayenne. « maman zo ». Entré à Port – au- prince pour la promotion de leur premier opus, l’un des responsables de cette formation « Figaro Félix » a répondu aux questions de « Ticket Magazine ».

souhaitent contacter notre groupe pour performer pour leur compte. Nous som-mes une formation musicale haitienne, donc s’il y a un promoteur, ou une per-

sonne, ou du moins un staff de promo-tion qui s’intéresse à nous, Freedom reste disponible.

Un message Port-au-Prince ne résume pas Haïti,

donc Freedom attend tous ceux qui aimeraient danser, nous comptons sur la participation de tous les Haïtiens

pouvant nous aider à concrétiser notre rêve de continuer à œuvrer pour le bien être de la musique haïtienne. Un merci à tous ceux qui nous ont supporté. merci à Ticket.

Loramus Rosemond

Page 12: Vivement Décembre !

12 1er décembre 2011No 569

Le chanteur ivoirien apportera son vibe reggae encore une fois en Haïti. L’artiste international, sera au parc historique de la Canne-a-sucre ce décembre pour le concert de Jah Nesta.

Depuis la mort de Bob Marley Alpha Blondy de son vrai nom Seydou Koné, est sans doute la star internationale la plus popu-laire de la musique afro/reggae. Né à Dimbokro le 1 janvier 1953[] le chanteur ivoirien, premier fils d’une famille de neuf enfants chante aussi bien en français, en dioula (langue véhiculaire de l’Afrique de l’Ouest), qu’en anglais. C’est un artiste de scène qui se produit dans le monde entier, et qui déjà a été en Haïti pour deux concerts. Élevé par sa grand-mère, il connaît des années heureuses, la veille femme inculqua a l’enfant un principe qui lui suivra toute sa vie : « Il faut ‘‘parler droit’’, ne pas men-tir, quelles que puissent en être les conséquences. » En 1972, il s’inscrit à l’internat, l’adolescent forme un groupe avec ses copains Price (gui-tare), Pop Touré (batterie) et Diallo Salia (basse) : les Atomic Vibrations jouent en matinée les week-ends, pour les beaux yeux des jeunes filles du Couvent Sainte-Elisabeth voisin. Désireux d’apprendre l’anglais, il convainc sa mère de le laisser partir, en auto-stop, pour le Libéria voisin. En 1973, il est à Monrovia, prenant des cours pour maîtriser la langue des Beatles et donne des leçons de français. Mais il veut aller plus loin. Il rentre en Côte d’Ivoire avec l’idée de partir aux États-Unis perfectionner son anglais, aller à l’université, faire de la musique et créer un groupe. À l’époque, il a en effet déjà écrit maintes chansons. « Come back Jesus », par exemple, a été écrite au Libéria (le titre sera publié en 1985 sur l’album « Apartheid is nazism »). En 1976 débarque à New York, Pendant deux ans, le jeune ivoirien suit ce programme destiné aux étudiants étrangers. En même temps, souvent de nuit, forcément, il enchaîne les jobs de coursier, à 5 dollars le pli porté. À ce rythme, il tombe bientôt malade. Alors Seydou arrête les cours et quitte New York, son climat qui peut être si froid et son rythme infernal.

Toute la période new-yorkaise a en effet été celle d’une approche de la philosophie rasta, illustrée par le concert donné par Burning Spear en 1976 à Central Park, dont Alpha parle encore aujourd’hui comme d’une date majeure, et en quelque sorte, emblématique

Alpha Blondy est ambassadeur de l’ONU pour la paix en Côte d’Ivoire, il se positionne contre l’avortement et affirme que celui-ci est un crime dans sa chanson «Abortion is a crime». Aussi, il a souvent été indexé comme sup-posé auteur de la Charte du nord, un tract publié en 1991, par de présumés ressortissants du nord de la côté d’Ivoire. Ce document anonyme appelait à la sécession de la partie septentrionale du pays. L’artiste a rejeté une telle hypothè-se, []affirmant ne pas être l’auteur du document mis en cause. Le 16 décembre 2010, Alpha Blondy demande publiquement à Lau-rent Gbagbo de respecter le choix des urnes et de se retirer. Alpha Blondy soutenait pourtant Laurent Gbagbo avant les élections[].

ALPHA BLONDYDE RETOUR EN HAITI

Bonsoir Alpha, c’est avec quels sen-timents vous vous retrouvez en Haïti ce soir ?

Bonsoir Valéry. Je vous dis que c’est une très grande joie pour moi de pouvoir communier avec mes frères et sœurs d’Haïti. Si ma présence ici peut contri-buer à une grande thérapie pour les traumatismes du séisme que les Haïtiens ont vécu, je le ferai.

Cela vous fait combien de visites en Haïti ?

C’est ma deuxième visite au pays.

La première remonte à quand ?En 2007. Nous avons joué à deux

concerts, dont l’un au Champ de Mars.

Qu’est-ce que vous préparez de spécial pour vos fans en Haïti ?

Je vais leur proposer les titres qui sont sur le dernier album intitulé « Vision », qui est sorti en avril. Normalement, nous allons leur proposer également des an-ciens titres. Mais je vais leur faire décou-vrir de nouvelles chansons pour essayer de casser la monotonie.

De la Côte d’Ivoire à Haïti. Environ 12 heures d’avion. Alpha Blondy, la star ivoirienne internationale du re-ggae a fait ce long voyage et atterri jeudi soir à Port-au-Prince, à l’aéroport international Toussaint Louver-ture. C’est sa deuxième visite au pays, dont la première remonte en 2007, quand la figure incontournable du reggae mondial a fait vibrer le Champ de Mars, si on se le rappelle bien. Alpha Blondy chante l’amour, la paix l’unité aussi bien en français, en dioula qu’en anglais dans un rythme très entraînant. En compagnie de Jah Nesta, l’artiste sera en concert le samedi 3 décembre au Parc Historique de la Canne-à-Sucre. Malgré la fatigue, la star de la musique afro-reggae a répondu jeudi soir, depuis la chambre de son hôtel, à quelques questions de Ticket Magazine.

Tous les titres du dernier album sont-ils en français, ou y a-t-il une variation de langues ?

Français et anglais. J’écris beaucoup en anglais, mais ce n’est juste, puisque je suis francophone. Je parle français et anglais, ce n’est pas juste de ne pas mettre en valeur la dimension de ma culture francophone. C’est ce que j’essaie de réparer maintenant.

Combien de musiciens ont fait le voyage avec vous ?

Ils sont 12 à faire le déplacement. C’est un petit village. (Rires)

Mis à part la musique, qu’est-ce que Alpha Blondy fait d’autre ?

Ne nous pose pas cette question que l’on nous pose souvent en Afrique (rires). En fait, je suis un musicien professionnel, et cela fait trente ans que je le fais. Ça nous fait vivre, ma famille et moi. Voilà, c’est ce que je fais !

Est-ce que vous avez une musique fétiche dans votre répertoire ?

Non. Elles sont toutes fétiches. Il est trop difficile pour un artiste de dire

« j’aime telle chanson de moi plus que d’autres », même s’il a des faiblesses pour quelques-unes que les gens aiment. De toute façon, c’est mal fait de dire « j’aime l’une plus que l’autre ». C’est comme un chef de famille qui dirait « j’aime ce fils plus que l’autre ».

Un message pour vos fans et tous ceux qui seront présents samedi à votre spectacle.

C’est un message d’amour, de paix et d’unité. Le monde est trop perturbé. Il faut que nous-mêmes, nous créions les médicaments pour soigner nos stress. Il y a trop de stress, trop de tensions. Il faut que nous puissions nous permettre de rêver un peu, de détendre l’atmosphère. C’est important pour le monde.

Merci beaucoup, Alpha, de nous avoir accordé ces minutes malgré la fatigue, après 12 heures d’avion.

Merci à vous, Valéry ! One Love.

Propos recueillis par :Valéry Daudier

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Victoria’s Secret Défilé 2011

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Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Comme dirait la jeunesse actuelle en réponse à pareille question : Parce que.

La scène se passe dans votre de-meure, votre bureau, votre foyer, dans la rue ; enfin ! partout dans votre environ-nement. Non seulement vous subissez les lois de la société, mais vous en édictez bien quelques-unes également. Encore notre question : Pourquoi ? Tout simple-ment au nom d’un sacro-saint savoir-vi-vre ! Hmmm hahahaha ! Au nom du « ça ne se fait pas », du « c’est pas correct »…

Allez donc essayer de vous mettre en travers et d’essayer de faire autrement ! Vous êtes qualifié d’office de marginal, on vous fuit, on vous évite : vous déran-gez ! Sauf si naturellement vous êtes bien nanti, fameux, sympathique ou bon artiste. On vous critiquera certes, mais on ne vous évitera pas pour autant, ou du moins pas aussi ouvertement que n’importe quel quidam.

Mon ami commande un verre de vin (je ne sais plus de quelle teinte, je ne bois pas, moi) ; le serveur lui apporte un breuvage de couleur différente et devant ma mine interrogative, il nous sort : « le poisson se mange avec du vin blanc… » La belle histoire ! C’est le crustacé qui paie ou quoi ? Il ne comprendrait même

DE VOUS A MOIDE VOUS A MOI

Chère société… La cuillère se place à gauche, non, à droite ; on ne coupe pas la salade avec le couteau, mais avec la fourchette ; on ne mord pas dans le pain, on le rompt ! Mais c’est vraiment à se rompre les reins avec tous ces interdits !!! Pourquoi n’ai-je pas le droit de « simen » mon sos pwa pour couvrir le duri et ensuite manger avec ma cuillère ? Hein ? Quoi ? Tenir ma viande avec deux doigts et la désosser avec délices en « ralant » la sauce ou la moelle à l’intérieur des os est interdit à table ? Et pourquoi je ne peux pas m’étirer de plaisir après un repas copieux ?

pas ce que c’est que de gagner son pain à la sueur de son front (imaginez un poisson qui transpire !) Et puis c’est lui qui décide avec quoi il se mange ? Bon, d’ailleurs, s’il se mange, qu’est-ce qui va rester pour nous ?

Je pense sérieusement à déchirer l’ad-dition, et à dire ironiquement au serveur : « Le poisson se paiera lui-même ! » Moi,

je suis bien contente pour le poisson qui – d’après Google – aime être accom-pagné d’un vin blanc subtil… Donc, le malheureux avait besoin de compagnie, et pas n’importe laquelle hein ? Savait-il seulement qu’il se rendait à son dernier rendez-vous ? Bon, à fréquenter le vin, il ne pouvait avoir d’autre fin que dans une assiette, faute de bière…

La société décide qu’on ne porte pas un tissu à rayures (en kreyòl yo di on twal a ba) avec un autre à fleurs ; ou bien encore un à carreaux avec un à pois ( yo pa di ‘a boul’). Men sa m ap di a wi ! De spectatrice je passe à actrice, et ainsi de suite. Et pourquoi jouer des musiques lugubres et tristes lors de funérailles ? On est déjà assez déboussolé devant tant de recueillement !

Il y a de ces interdits ou conven-tions qui arrangent bien des situations ; d’autres sont logiques, tel ne pas par-ler fort dans un hôpital ; ne pas boire d’alcool quand on doit prendre le volant ; ne pas fumer en public (dommage que le crime soit punissable…) ; ne pas ‘’raler’’ son tuyau et faire pipi en pleine rue. Tout comme il y a de ces choses qui dérangent et pour lesquelles la société n’a même pas besoin de réviser le code du savoir-vivre, tel parler au téléphone pendant une cérémonie (pas lwa non, d’ailleurs les tambours vous décourage-raient !) ; parler à haute voix ou chucho-ter à l’oreille de son voisin pendant un concert classique ; jeter des fatras dans les rues ; parler fort généralement ; pour une fille, s’asseoir « mal » et donner des jòf ; demander à emprunter le rouge à lèvres ou la serviette de bain ; débarquer chez les gens sans crier gare un diman-che vers 2 heures, etc., etc.

Ah ! chère société ! Ce n’est pas vrai que tu es un tèktèk ou une enquiquineu-se, ce sont tes représentants qui emm….nt le monde. Je suis certaine que tu ne leur as pas donné mandat, et pourtant c’est de gaieté de cœur qu’ils se sont portés volontaires pour embêter tout ce qui respire. Pour eux, je chante : « Savoir-vivre est une chanson, savoir-mourir en est le refrain ». Je chante le couplet, qu’ils chantent le refrain !

Sister M*

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Lexique des «bredjenn»Lexique des «bredjenn»

Pour parler du thème « krèy », de son évolution fulgurante et de son utilisa-tion permanente, il nous incombe avant tout de faire l’esquisse de ce monème. Bien qu’il ne soit pas standardisé, avant l’arrivée de cet épigraphe dans le créole haïtien, d’autres thèmes traitant la même réalité concrète (ou abstraite) faisaient leur petit bonhomme de chemin sur le terrain. L’usage du thème « krèy » a im-prégné le parler d’une armada d’adeptes des programmes nocturnes, d’une partie des habitants des quartiers populaires, des super branchés de nouveaux « son lari a », des fils de la rue et des ghettos.

Originairement, le thème « krèy » est dérivé du mot anglais « crew ». Il n’est pas sans savoir que, dans la langue de Vol-taire, le mot « crew » peut avoir comme acception : équipage, bande, groupe, etc. Il a été dérivé et arrangé pour l’autre mode d’expression qu’est « krèy ». Dans l’adaptation du mot anglais « crew » au thème « krèy » du créole haïtien, le voca-ble a subi des changements. D’abord, au

niveau morphologique, ils (crew/krèy) ne gardent pas la même graphie ; au niveau phonologique ils ne se prononcent pas de la même façon ; au niveau syntaxique ils n’occupent pas la même fonction ; mais au niveau sémantique, ils ont la même charge.

Le rapport entre les mots « crew » et krèy » résulte de l’habitude des filles qui se déplacent en groupe pour aller au su-permarché, dans des festivités, au resto et surtout, dans les studios de beauté. Ah oui ! les studios de beauté ! Pour certains hommes, ce lieu représente le royaume du potin du sexe opposé.

Par exemple : « Un groupe de filles s’éclatent au resto » ; ou, « Gen yon krèy medam k ap kale pwa nan stidyo an la ».

Dans ce contexte, « crew » et « krèy » peuvent être interprétés de la même façon.

Mais, dans une autre situation de communication, « krèy » devient ipso facto un nom adjectivé affecté d’une valeur défavorable. Il est parfois utilisé

«Krèy»

Gade pa boule je

Pris à sa juste valeur, chaque mot se veut un assemblage d’épigraphes d’horizons divers renfermant une charge séman-tique. Pour faire de beaux vers, embellir leur produit ou véhi-culer un message propre à leur milieu, les principaux acteurs de la tendance rap (rappeurs et dj) apportent souvent de nouveaux mots et dictons dans notre vernaculaire. Ainsi, dans la rubrique « Lexique des brendjenn » de cette semaine, nous vous présentons l’assemblage de graphèmes «krèy».

seul quand il s’agit d’un ensemble de personnes.

Par exemple : « Tchou, rive na klèb la vit man. Krèy fè kenken, e yo mande anraje anndan an blòdè ! »

Ainsi, le mot « krèy » est utilisé dans l’exemple et remplace un nom commun.

Un peu plus loin, l’utilisation du mot exige qu’il soit précédé du mot « man-man » ou « papa ». D’où l’existence des appellations « manman krèy » et « papa krèy ». Ceux qui font usage de ces expres-sions savent que le mot « krèy » a pour synonymes : « pute », « proxénète », etc. Dans ce cas, peu importe le mot qu’on placera avant le thème « krèy », l’ex-pression qui s’en suivra restera toujours

péjoratif. Par exemple : « Manman krèy la pan-

se l’ te ka bon sou mwen, li chire ! » ; « Yè swa, baz, papa krèy la sot nan pwogram nan ak de fanm. » ; « M’al travay senk jou nan semèn nan. Kidonk, wikenn mwen toujou krèy. » ; « Ou pa bezwen sezi, m te di w’ se yon ti kay krèy ou ka fè sa w’ vle. »

Vous venez de prendre connais-sance du thème « krèy » ; à présent, vous comprendrez mieux son usage malgré la diversité qu’il peut prendre dans des contextes variés. Et si quelqu’un vous traite ainsi, vous saurez sûrement quoi répondre.

Wendy Simon

Il y a de ces choses, de ces idées qui, à première vue, semblent complètement tirés par les cheveux. Des choses qui se passent dans la vie courante ou qui

viennent au hasard, des idées lumineuses qui ne le sont que dans l’instant, ou certains comportements de notre part et de nos pairs qui nous laissent pantois. Pourtant, en les fouillant et en prenant le temps de les analyser, on se rend compte qu’elles ne sont pas si saugrenues que ça. Il arrive même parfois que des études menées viennent les conforter.

Par exemple mesdames, il paraît que lais-ser votre mec reluquer le cul des autres fem-mes, alors que vous marchez ensemble dans la rue, serait un bon point pour votre couple. Et comment ! Je peux aisément imaginer d’ici la tête que vous faites : les yeux vous sortant de la tête, la bouche s’arrondissant en une moue dédaigneuse, et le corps qui se cambre dans une attitude de défense ; alors que votre Jules, lui, il en a une toute autre : un sourire goguenard, les yeux rêveurs, se voyant déjà mater toutes les fesses qui lui tomberont sous les yeux. Vous vous dîtes : « Elle est complètement givrée cette fille ! ». Ben voyez-vous, je ne le suis nullement. Aussi absurde que paraît cette idée, elle est pourvue d’une certaine logique qui vaut la peine qu’on s’arrête dessus.

Tout d’abord, je dois souligner qu’il a toujours été démontré que les hommes qui ne s’intéressent pas aux belles inconnues croisées dans les rues on plus de chance de vivre une relation durable. Toutefois, ceci doit être inhérent à son tempérament. Par contre, si ce même homme se sent forcé de ne pas regarder en direction des popotins, il développe un comportement contraire à

son élan naturel. En d’autres termes, il cherchera désormais à le faire.

En effet, le « Journal of personality and social psychology » a mené une étude qui révéla que le fait d’empêcher votre partenaire de lorgner l’arrière-train d’une belle femme serait susceptible de susciter un effet pervers, qui pourrait aller jusqu’à diminuer le désir chez lui de s’investir réellement dans votre relation amoureuse. Ce qui arrive en fait c’est que plus il a une impression d’interdiction, plus cela attise sa curiosité. Il faut donc comprendre que généralement, ce n’est pas tant les autres femmes qui l’attirent, mais le fait que les regarder lui soit pro-hibé. Le mieux que vous puissiez donc faire est de ne pas vous en offusquer parce qu’au final, cela n’a rien de mal en soi. Et souvent, il s’arrêtera de lui-même. SI vous deviez vous disputez à chaque fois à ce sujet, votre relation finirait par vous lasser et s’autodétruirait.

Cependant, si votre amoureux est trop porté sur la chose et a toujours be-soin de mater un derrière, vous êtes dans de beaux draps. Ce n’est plus quelque chose qu’il fait de temps en temps. Il s’agit d’un problème bien plus grave, qui demanderait une aide spéciale. Il peut ne pas vouloir le reconnaître, mais c’est bel et bien le cas. Autant chercher à l’en convaincre.

Le côté utilitaire de la chose vous est présentez. Ma tâche s’arrête là. Mainte-nant à vous de voir : ils les matent ou il s’en tape ?

Péguy F. C. [email protected]

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La saison des fêtes a débuté sur des notes classiques. La création musicale italiano-française « Stabat Mater » de Francis Poulenc a conquis les coeurs de l’auditoire du Parc

Historique de la Canne à Sucre, le dimanche 27 novembre 2011. La cantatrice Aude Priya, robe noire décolletée jusqu’à la

hanche, visage tendre, a joué de ses cordes vocales pour faire frissonner même les plus insensibles. Magnifiquement guidés par les baguettes du chef d’orchestre et compositeur Fabien Teheric-sen, 5 choeurs amateurs de la région métropolitaine de Port-au-Prince et l’orchestre philarmonique de Sainte-Trinité ont offert

Dimanche classique au Parc Historique de la Canne à SucreDimanche classique au Parc Historique de la Canne à Sucre

Spectacle gratuit, cadre en-chanteur, public avisé, plus de 200 musiciens sur scène, l’Institut français d’Haïti a offert un moment de rêve aux mélomanes avec la présenta-tion de l’une des plus célèbres oeuvres du répertoire classi-que: le « Stabat Mater ».leurs âmes dans chaque note, une ode pour faire de cette soirée un moment idyllique, indélébile.

Ravis, satisfaits, les spectateurs ont récompensé la prestation de la soliste soprano Aude Priya par de longues ovations.

Divisé en deux tranches, ce spectacle a donné lieu à plusieurs interprétations issues du répertoire classique et de la musique traditionnelle haïtienne dont « Erzulie malade ». Des compositions de Noël, des boléros sont sorties des instru-ments de la fanfare du palais national au cours de la première partie de la soirée.

Initiative de l’Institut français d’Haïti, ce concert a été comme une bouffée d’oxygène pour les mordus de la musi-que classique en quête d’évasion. Elle est

l’une des premières activités qui lance de fort belle manière la période des fêtes de fin d’année.

Nathalie Cardichon